Sovereign Blake
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Dans l'entrelacs des territoires impériaux, une secousse majeure se propage via le réseau Holonet, saturé par une divulgation choc. La République, ce titan aux appuis friables, prétendue gardienne des déshérités, est au cœur d'une controverse sans précédent, visant directement les domaines de l'Empire. À Balmora, des images clandestines mais révélatrices émergent, exposant des dépôts d'armements marqués du sceau de Cademimu, emblème de l'apparat martial Républicain.

Au sein du Sénat, les interpellations fusent, pressantes, pour qu'une investigation soit lancée sans délai, alors que l'outrage se répand, embrasant les sentiments sur les sphères du Noyau. L'angoisse grandit, insidieuse : la concorde ébréchée entre l'Empire et la République pourrait se disloquer, victime des manigances de gouvernants perfides.

L'Empire, avec une diplomatie tranchante, exige un dénouement décisif : l'arrêt des opérations militaires de la manufacture planétaire est crucial pour maintenir l'harmonie et préserver des existences sans défense. De leur timbre imperturbable et austère, les négociateurs impériaux martèlent cette condition dans l'arène politique, un décret qui menace de fragiliser davantage la trêve entre ces deux puissances.
Inévitablement, les échos des récents tumultes ont franchi les confins des déserts pour atteindre les Jedi, jusqu'alors en exil sur Tatooine. Détachés du cœur de la République mais toujours gardiens de la paix par vocation, ils choisissent d'intervenir. La chevalière Jedi Kranyya Nekro, portant les valeurs de l'Ordre, est mandatée pour démêler ce nœud d'intrigues. Son objectif : dissiper les ombres qui s'accumulent autour de cette affaire et démasquer la propagande impériale.


[Cademimu] Le prix de la diaspora...( Pv Kranyya Nekro) Dalle_14

Alors que les informations affluaient de partout dans la galaxie, Sovereign, engagé dans une mission distincte pour Cademimu, restait à l'écart de l'agitation médiatique. Sa récente victoire sur le seigneur Sith Vaar au cœur de son bastion de Nar Shaddaa avait été pyrrhique : le combat avait gravement compromis son armure, épuisant les réserves de la Confrérie de l'Éclat dédiées aux réparations essentielles. Face à cet impératif, Krent'al, s'appuyant sur un tissu dense de relations, avait mis en place un rendez-vous avec une cellule séparatiste émergente pour discuter de l'acquisition d'équipements avancés, cruciaux pour la pérénitté du complexe sur Hoth. À l'approche des confins de la Bordure Extérieure, la logique de la République de positionner cette usine loin de son épicentre du Noyau devient évidente. Malgré l'éclat juvénile de l'étoile illuminant ce monde, son atmosphère, alourdie par les volutes de fumée industrielle, plonge ses résidents dans une aura cramoisie. L'atmosphère portait une empreinte métallique et toxique, rendant plausible l'émergence de troubles cardiovasculaires au sein de la majorité de la population. Les conditions de travail, abominablement inférieures aux standards établis par le Sénat, trahissaient sans peine le mécontentement croissant parmi la population. Il n'était pas surprenant de voir émerger des factions armées aux doléances de légitimité variable, prêtes à défendre leurs droits bafoués.

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Kranyya Nekro
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Les récentes images clandestines des usines d’armement militaires Républicaines bien trop actives de Cademimu avaient saturés les réseaux Holonets de bien des systèmes.

Ayant traversé une bonne part de la galaxie, elles n’avaient pas manqué, dans leur véritable tempête médiatique, de finir par s’échouer sur tous les Datapad des Jedis reclus sur Tatooine.
Du plus jeune Padawan ayant l’âge d’en tenir un, au plus cynique des Maîtres grincheux qui hantent les couloirs de la base intra caillouteuse, la découverte fût… bruyante…

Rare fois où mon inculte personne n’a pas eu besoin de consulter mon ami Qaram, grand roi des rumeurs et commérages, pour en être au courant…
Les bruits provoqués par cette sombre nouvelle avaient secoués les couloirs, retournés même, tout le monde ne parlait presque plus que de ça !

En même temps je l’avoue, c’était justifié, je peux confirmer car évidemment comme tout le monde j’ai vu les images.
Inquiétantes et mystiques images, qui avaient déjà trouver le moyen de retourner tant les peuples que les gouvernements.

Leur simple apparition sur Balmora il y a à peine quelques jours avait suffi à retourner le Sénat, plongeant de nombreux négociateurs et autres politiques dans une véritable rixe sans fin.
Les négociateurs Impériaux s’étaient emparés de l’affaire d’une main de maître ; ils se sont imposés comme ceux ayant le dessus sur la discussion et leurs méthodes ont portés leurs fruits car aux dernières nouvelles sur les houles actuelles ayant lieu au Sénat : leur demande de décret de désarmement total de Cademimu semblait bien plus avancé qu’a son introduction…

Même si le contenu de ces fameuses images était bien plus que clivant, la source était toujours de nature inconnue, logique bien sûr, s’exposer publiquement comme auteur serait plus que dangereux… Les coupables de cet acte journalistique (cocasse en prenant en compte le contexte actuel avec la liberté de presse…) se sont attiré les foudres de tous les camps politiquement présents sur les fronts sociaux.

On aimerait pouvoir crier au scandale et désarmer sur le champ l’intégralité de la République, couper la tête du Chancelier Suprême et les regarder tous disparaître dans les ténèbres glacées et éternelles du cosmos… ou alors crier au complot et envahir toutes les terres de l’Empires, armés de nos fourches, de notre engouement social et du pouvoir de l’amitié et de la justice ; mais malheureusement la vie c’est pas un Holofilm, rien n’est jamais tout noir ou tout blanc…
On patauge tous dans un grand flou… gris.

Pas gris neutre, juste gris…compliqué…

Tout le monde est tellement habitué à avoir ces images concrètes directement sous les yeux que personne ne cherche à réellement comprendre ; et pourtant si on se penche sur l’affaire on se rend compte que ce n’est rien d’autre qu’un immense tas de nœuds.
Emmêlés entre faits et propagandes, danger et réalité, coincé entre deux dangers potentiels complètement opposés on ne sait sur quel pied danser.

C’est vrai ça, la question en suspens pour ceux qui réfléchissent au moins jusque-là est « De qui doit on être préparés à se défendre ? » Véritable dilemme pour certains…

Finalement voilà donc bien un avantage à être de l’Ordre Jedi, on est déjà tellement habitué à être la peste noire de la galaxie, à devoir se protéger tant bien des Républicains que des Impériaux qu’on a pas à avoir peur de la trahison…

En tout cas, réel ou pas, propagande ou pas, nous devons pour notre sécurité et celle de tous, percer les mailles épaisses et corrompues de ce mystère…

Et c’est avec cet objectif là bien en tête, que je me suis retrouvé à nouveau le cul sur ma chaise de pilotage à devoir traverser la moitié de l’univers seule.
Car oui, c’est moi qui ai été mandaté pour cette affaire.
C’est avec une joie démesurée que j’ai reçu la mission, et après avoir empaqueté mes affaires j’ai foncé en direction de mon fidèle Dath, vaisseau chasseur qui a été retapé tellement de fois que même son constructeur ne pourrait le reconnaître.
Et ouais j’aime le bricolage et alors ? J’ai beau être sacrément nulle dans le domaine, la passion avant tout ! (Oui c’est dangereux, ma garagiste de Nar Shaddaa passe son temps à m’enguirlander, mais du coup elle me donne un coup de main pour les ajustements ahah !)
Le jour où on a installé un hyperdrive artisanal j’ai bien crû qu’on allait y passer, surtout elle d’ailleurs, mais bon, il marche super bien pour le moment ! Et ça, ça lui en bouche un coin !
Bref, revenons à la mission.

J’ai deux choses à dire là-dessus :

-Bon choix, ouais franchement bon choix, j’ai beaucoup d’improvisation et de capacités sociales qui me permettent de me glisser plus ou moins dans toutes les situations, et franchement pas la dégaine d’un Chevalier Jedi ce qui m’aide à avoir des couvertures. Et la deuxième :

-Mais quelle mauvaise idée… Nan mais franchement, qui a bien pu voir ma tête et se dire que j’étais bien placée pour de l’infiltration en Territoire Républicain ?? N’importe quel premier venu se retourne à mon passage et doit bien passer une demi-heure à se demander de quelle espèce je dois bien pouvoir être, parce que j’en ai vu des tonnes de Dathomiriens, mais jamais croisé de Zabrak aussi mal foutu que moi…

C’est pas de ma faute pour le coup… mon père était déjà bien assez gris comme ça et les cheveux de ma mère étaient déjà bien assez blanc... Mais non, il fallait absolument faire le combo génétique le plus absurde au monde : la spécialité génétique de la famille de mon père c’est la sclérotique de la même couleur que les lèvres, sympa quand c’est bleu-grisâtre clair ça fait cool.
Et évidement fallait que chez ma mère tout le monde ait les lèvres foncées ! Sympa quand on a la peau rose / rouge, mais bordel le combo teint gris clair lèvres et sclérotique bleu presque noir ça fait franchement beaucoup.
Le pire reste encore à venir, la vie à décider pour contraster, de me donner des yeux jaunes oranges à l’apparence presque reptilienne qui ont le don d’effrayer absolument tous les gosses que je croise, et la majorité du temps même les adultes…
Si on ajoute à ça ma maigre carrure ridicule ça nous donne une bouillie étrange que j’appellerais : « Une-Zabrak-ça- ?-J-aurais-jamais-cru- ! »

Mais bon, pas le temps de faire encore un esclandre sur ma drôle de tête, j’ai du pilotage sur lequel je dois me concentrer et c’est pas en faisant des monologues internes interminables que j’y arriverais…

J’arrive enfin au terme de mon premier saut ; vielle habitude je me suis arrêté à Mimban juste avant d’entrer en terrain Républicain.
Je passe nerveusement la frontière, et une fois de l’autre côté renote dans un coin de ma tête que les papiers et la couverture de mon vaisseau étaient encore valides.

Je pivote ma chaise dans un grincement familier mais tout de même désagréable vers la droite et retourne à ma carte tactique pour lancer mon deuxième saut, à travers tout l’Espace Républicain tout droit jusqu’à Myrkr.
Une fois arrivée là-bas je ne serais plus qu’à un tout petit saut de Cademimu.

C’est en lançant le saut, en sentant la puissance du moteur vrombir, de la pression que ma nuque exerce contre la têtière lors du passage à la vitesse lumière, que je me remémore le sentiment qui m’avait envahie lors de mes préparations au départ…

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Dans mes quartiers toujours à la pointe de la propreté, je me presse pour remplir pour mon sac.

La nouvelle vient de tomber, c’est moi qui pars pour Cademimu, et selon les instructions que je viens de recevoir : tout de suite.

[Cademimu] Le prix de la diaspora...( Pv Kranyya Nekro) Couloi10


L’ambiance est encore électrique partout dans la base qui nous sert depuis quelques années de temple, j’entends d’ici les chuchotements et brouhaha qui grondent dans les tous les couloirs, toutes les informations même les plus infimes se répandent comme une traînée de poudre ; c’est pour cela que je dois partir au plus tôt, et ce sans me faire remarquer…

Tout le monde est à cran ces derniers jours… pour des raisons différentes mais tout tourne autour du même sujet : les tout petits sentent qu’il se passe quelque chose, mais sont encore plus paniqués par le fait que personne ne veuille leur expliquer quoi ; les petits ont peur, juste peur, et Datapad en main se font à la pelle des scénarios sur ce que ces armes inconnues à leurs yeux pourraient faire une fois lâchés sur Tatooine.
Pour les plus vieux ça tourne en rond… Ca panique, ça spécule, ça veut donner ses théories à droite à gauche, c’est frustré de ne pas être écouter par le conseil… Et pour d’autre ça attend juste de savoir si ils auront la chance d’aller vérifier ça par eux même en étant choisi pour partir sur le terrain…

Un bien grand bordel j’ai envie de dire…
Tout le monde se toise quand ils se croisent pour tenter de déceler des infos dans les regards, dans l’infime espoir d’en savoir plus que les autres…

Je suis bien contente d’avoir à quitter cette ambiance pesante…
Je redouble d’ailleurs de vitesse : il faut que je parte.
Je suis cependant ralentie par un holomessage d’instruction : je dois attendre qu’on vienne m’apporter le matériel dont j’aurais besoin, et de fignoler les dernières préparations, dont les calculs de sauts pour être sur place le plus tôt possible.
Pour ne pas perdre plus de temps je préfère tout boucler avant l’arriver du messager et filer en douce après son passage.

Je retire mes fringues en vitesse, sautillant pour faire tomber le pan de ma tunique qui restait accroché à mon pied, et enfile la combinaison noire ajustée que j’avais mise de côté : les dernières fringues que j’avais bidouillés !
Col montant, sans manches, pantalon long bardé de lanières et de poches ; le top du top pour avoir l’air importante si besoin et passe partout à la fois : pile ce dont j’ai besoin pour m’infiltrer dans les méandres mécaniques, industriels et calculés des usines de Cademimu…

Mes épaisses bottes équipées de genouillères associées au tout me donnent un look tant cool que pratique, ce à quoi je rajoute un long manteau noir à la large capuche qui permet d’accueillir mes cornes proéminentes.

J’accroche mon blaster au harnais prévu à cet effet et enfile mes accessoires : bijoux et gadgets tactiques discrets et pratique…
Je fourre le reste de mes affaires dans ma large sacoche : dont des vivres, mon sabre laser, ma carte tactique complète et mon transmetteur.
Une fois mon sac bouclé, je me jette dans le gros fauteuil qui ornait le coin de la pièce et attends.

Je sors ma carte tactique et contemple ce point que j’avais passé tant de temps à localiser…

Cademimu…

Là juste en dessous de Agamar, ça ne me disait rien, et ça ne me dit toujours rien d’ailleurs, mais là n’est pas le plus important…

Ce qui occupe réellement mes pensées c’est sa proximité avec un autre point que je n’ai jamais lâché du regard ; un point que j’ai enregistré comme « Destination Prioritaire » il y a plus de 13ans…
Là où mon cœur brûle de revenir un jour, là où tout ce qui m’appartient m’attend depuis mon départ… :

Dathomir.

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J’émerge de ma mélancholie en étant alertée par le voyant « Destination atteinte » ; et en tournant mon regard fatigué par l’attente, vois en effet les courbes vertes de la planète tropicale se dessiner sous mes yeux.

Encore hantée par l’envie de tout laisser tomber et traverser la distance me séparant de mon véritable chez moi qui n’a jamais été aussi proche que maintenant ; je lutte et entre les coordonnées pour mon dernier saut, direction Cademimu.

Le voyant indiquant la proximité de Dathomir semble me narguer, comme si il représentait tout ces abrutis de l’Ordre qui ne me vois que comme une menace potentielle : la « Sorcière infiltrée dans l’Ordre » qui est là pour les détruire ou je ne sais quelles conneries...
Il est l’incarnation même de tout ceux qui pensent que dès que j’en aurais l’occasion, je retournerais sur ma « planète de sauvage » avec les « sorciers de mon espèces »

Et c’est cette pensée-là qui me fait lancer le saut que je venais de rentrer.

Certes je n’ai rien à prouver à personne, mais moi aussi parfois j’ai peur d’être cette imbécile dont certains parlent, qui n’a dans sa tête que sa planète d’origine et sa famille, au détriment de tout le reste.

Donc oui, je n’ai rien à prouver à personne ; mais il y a des choses dont j’ai besoin de me faire une démonstration personnelle.

C’est la boule au ventre que j’entends le dernier « bip » confirmateur, c’est ridicule quand même, d’être autant chamboulée pour une question de distance…
Mais bon, même si je sais très bien que jamais je ne serais parti comme ça en trombe sur un coup de tête pour ne jamais revenir, les palpitations qui me submergent en voyant le point et le sentiment de culpabilité de laisser mon clan et ma famille dans une situation inconnue m’envahie tout de même maintenant que je ne suis qu’à quelques systèmes de chez moi…

Le saut se lance, le générateur à hyperdrive vrombit, l’espace se distord, et je décide de mettre Dathomir et tous ces sujets là de côtés pour la mission.

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Enfin, après pourtant une courte attente qui me parue une éternité : j’entends toquer à la porte.
Je me lève d’un bond de mon fauteuil et d’un pas vif me dirige vers celle-ci.

J’actionne le mécanisme et suis récompensée par l’ouverture avec le « Swoosh » habituel, qui ne manque jamais de me donner le sourire aux lèvres ; sourire qui fût décuplé par la découverte d’un grand Togruta élancé au pas de ma porte :

« Ahahh ! J’hallucine c’est toi qu’ils ont fait venir !!

-Chhhhuuut pas si fort !! Me répond mon ami Qaram en regardant vite fait derrière lui.
Tu te rend pas compte le bordel que c’est encore dehors, pleins de Padawans et de jeunes Chevaliers sont de sortis ; ya eu une fuite dans les nouvelles, ils savent tous que quelqu’un a déjà été commandité ! C’est la guerre des gens qui donnent leurs avis désastreux et des œillades meurtrières là-dedans, tout le monde se regarde de travers.

-Oh wow, c’est pas dans la demi-mesure.

-Jamais de demi-mesure quand il s’agit de Kabeki et ses potes, maintenant laisse-moi entrer avant que les gosses qui me suivaient au pas tout à l’heure redébarquent !

-Encore lui ? Il ne va jamais nous lâcher la grappe lui ou quoi, on n’a plus douze ans ! Viens vite ! »

Je referme la porte derrière le grand type tout pressé ; et bien, j’aimais déjà pas l’ambiance qu’il y avait mais alors que c’est atteint ce stade ? Ça en devient ridicule…
Il fait quelques pas dans la pièce, toujours autant impressionné par l’omniprésente propreté :

« Allez… Me relance-t-il. Je te file le matos et tu pars fissa.

-Ok chef, alors c’est quoi de si important pour que tu ais eu à faire le déplacement ?

-Quelque chose d’assez important pour que t’ai eu la stupidité d’avoir oublié. »

Sur ces mots il ouvre le sac qu’il transportait, et en sort ce qui s’apparentais à un… :

« Un masque à Gaz ?!

-Et oui grosse tête, presque tout le monde est malade là-bas tu as oublié ?

-Nan j’y avais pensé, mais on était pressé je pensais que ça irait le temps d’une mission, surtout que je viens de Dathomir, l’air n’y est pas réputé pour être super doux pour les humains…

-Oui mais ya une différence entre l’air naturellement âpre de chez toi et les fumées horribles dans lesquels tu patauges tout le temps sur Cademimu… Tu pourrais chopper des trucs bizarres, on ne sais pas ce que ces choses là font à nos organismes, il vaut mieux être prudent. Cet endroit n’est pas réputé pour son doux-vivre…

-Ouais t’as raison, et bah je suis contente qu’ils y aient pensés…
Bon, t’as autre chose pour moi ?


-Non c’est tout, mais c’était le plus important. On s’est aussi occupé de l’itinéraires et des calculs de sauts ; tout est prêt pour que tu partes au plus vite.

-C’est du sérieux tout ça…

-Oui, le conseil a besoin de réponses… Cette affaire est trop sombre et les enjeux sont trop élevés… il faut que ça soit réglé au plus vite… »

Le reste s’est passé très vite.

C’est au pas de course qu’avec Qaram on a quitté l’aile des quartiers des Chevaliers ; et tout en ignorant les regards insistants et les forts murmures, on a tracé jusqu’à la fosse qui nous servait de garage.

Mon petit vaisseau ressortait pas mal, pour sa peinture rouge mal appliquée par mes soins notamment, mais surtout pour sa dégaine… unique ?
Je grimpe sur les suspensions qui surélèvent la cabine, et finalement ouvre la portière qui ressemble plus à une porte de placard qu’à autre chose et jette mon sac dans l’espace prévu à cet effet derrière le poste de pilotage qui se trouvait être… juste un fauteuil.

Je m’installe enfin dans la chaise grinçante et lance les commandes, j’allume ce tas de ferraille qui fonctionne pourtant très bien, et une fois tous les voyants allumés je connectes ma carte tactique et mon transmetteur au système artisanal prévu pour.

Une fois que le bourdonnement singulièrement dépassé du moteur a retenti, je jette un dernier regard à mon ami en contrebas qui me regardait, la main en visière pour se protéger des soleils déchainés de Tatooine, et il me lance avant que je claque la vielle porte :

« Que la Force soit avec toi ! »

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« A centre de contrôle, ici Dathomir’s Pride, je vous signale que je viens d’arriver en périphérie de Cademimu ; le trajet fût sans accros malgré les calculs fait en avances, pari risqué mais ce fût efficace en plus d’avoir été un gain de temps phénoménal. Félicitations. J’approche d’Arsevsky.
Je vous recontacte une fois sur place.
Terminé. »


Je n’attends pas de réponse et coupe le système de communication artisanale relié à mon transmetteur personnel. Galère à mettre en place mais au moins on pouvait avoir la certitude que les transmissions étaient safes.

J’amorce ma descente vers la petite planète qui s’étalait devant moi, suivant la carte tactique jusqu’à Arsevsky, ville jusqu’où nos sources les plus fiables avaient pu tracer les seaux des caisses d’armement des images clandestines.
Il ne fut pas compliqué de retracer cette région…
Etonnamment quelques minutes après l’émergence des images sur les réseaux publics Holonet, le protocole d’urgence fut enclenché ; et quelques heures à peine après, le périmètre était bouclé par une milice privé chargé de garder les lieux…

Certes ce n’était pas la localisation exacte, et même si ça l’était je n’avais pas d’autres pistes ; mais au moins je commençais à me rapprocher de mon objectif, ne me reste plus qu’à trouver mes propres sources…

« Wow… c’est très… mécanique… »

Fût ma première réaction une fois le paysage devant moi plus ou moins clair.
Plus je m’approchais de la terre, plus ce que je voyais se ressemblait : un amas de métal et de rouille fumantes baignés dans les rejets gazeux des usines hyperactives aux normes de sécurité probablement catastrophiques…
Point qui attira mon attention, le ciel est... :

« Le ciel est rouge ?! »

Encore à bonne hauteur, je traverse l’atmosphère sale et épaisse et me retrouve comme piégée au milieu de cet air toxique dont je ne vois pas la fin.
Les gerbes de fumées recrachées par les tours d’usines semblent clairement menaçantes ; je ne comprends pas comment ces choses-là peuvent être autorisés ?
En si grand nombre ? Au cœur des villes ? Dans de tels conditions ? Dans l’état dans lesquelles elles sont ?

C’est littéralement impensable…
A quel stade de cruauté doit on être placé pour diriger ces horreurs, coûtes que coûtes au prix de la vie des travailleurs ?

Je préfère ne pas penser à ça, l’ambiance professionnelle de la région doit être absolument désastreuse.

En effet, le ciel ici est rouge.
Symbole familier qui, a première vue, à réchauffer mon cœur par nostalgie ; mais si il y a une chose de sûre c’est que ce ciel empoisonné n’a rien à voir avec le naturel ciel rouge de Dathomir, don de la nature…

C’est enfin arrivé à courte distance du centre d’atterrissage que je visais, au cœur du quartier civil d’Arsevsky que l’écran des communications afficha ce familier :

« Communication entrante. »

Nonchalamment, sûre de mon perso, je réponds à la transmission comme si j’étais à ma place.
Il faut vivre son rôle ; comme disais Maître Khel : « Si tu ne montres pas que tu as peur, tu sembleras tout aussi confiante que n’importe quel autre audacieux »

« Site d’atterrissage 8 d’Arsevsky Nord ; vous n’êtes pas sur nos listes d’enregistrés, déclinez votre identité.

-Ysyhr Xaroke d’Iridonia. Vaisseau immatriculé D47-A69-T23-H64. Demande à atterrir. »

Quelques secondes passèrent durant lesquelles je ne stresse pas, mon identité factice est valide et mon vaisseau à jour ; le plus compliqué c’est la suite :

« Très bien Mademoiselle Xaroke tout est bon.
Comme il s’agit de votre première enregistrée ici, je dois vous prévenir : la région est sous protocole d’urgence pour une durée indéterminée ; donc si vous avez des problèmes avec les administrations et les postes de sécurité pour des questions de recensement, d’identifications et autres n’hésitez pas à les reconduire vers nous, nous sommes en lien direct avec le Bureau des Opérations pour Travailleurs de l’Etranger.


-Merci beaucoup pour votre prévention… Je ne m’attendais pas à voir la zone tant tendue… Puis-je avoir un contact de ce fameux bureau en cas de besoin ?

-Directeur Jhanyk du BOTE, ils ont l’habitude normalement vous ne devriez pas avoir de problème. Je vous enregistre pour la plateforme E5, passez une bonne soirée.

-Vous de même, merci beaucoup. »

Je coupe la communication tout en procédant à la manœuvre d’atterrissage ; et une fois les suspensions de Dath désormais officiellement « Dathomir’s Pride » bien arrimés au sol, je récupère mon sac et me prépare à la sortie.

Avant d’ouvrir la porte et de m’engouffrer dans ces lieux si industriellement hostiles, je sors le masque confié par mon ami, l’enfile, et le sécurise bien sur mon visage pour qu’il reste bien accroché.

Le craquement provoqué par l’ouverture de la porte résonna dans tout le Site, et l’air froid et poisseux de la nuit se jette sur moi comme pour m’avaler tout entier.
Je pose pied à terre, ajuste bien mon long manteau, enfonce la capuche sur ma tête ; et quelques pas plus loin m’arrête finalement là dans les hauteurs du Sites d’atterrissage pour contempler le terrifiant paysage qui s’étend à perte de vue face à moi : monde mécanique d’ombres et de poisons, de secrets et de métal.

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Cette fois, exclure l'Ombre d'Obsidienne du plan s'imposait, tout comme délaisser la lame en cortosis. Sur Cademimu, la sûreté, autrefois renforcée, oppressait désormais sous le poids des événements récents. Escadrilles de drones en patrouille quadrillaient les cieux, vigilant, signalant toute anomalie. Approcher de l'atmosphère planétaire imposait de se plier à d'implacables vérifications, escalade de rigueur à chaque étape. Satellites disséminés avec astuce obstruaient les communications, annihilant l'espoir d'effleurer l'holonet. La galaxie s'étendait d'un côté, Cademimu régnait en solitude de l'autre.

Loin d'éveiller la peur chez les résidents de la bordure extérieure, éreintés par la loi du plus fort, elle se révélait comme un phare d'espoir pour une vie meilleure, malgré l'ombre d'un gouvernement militaire se parant des atours de la République. Ils affluaient de contrées lointaines, aux commandes de vieux vaisseaux rapiécés, depuis l'aridité étouffante des déserts de Tatooine jusqu'aux marécages oniriques et tourmentés de Dathomir. Naturellement, la notoriété des conditions de travail exécrables régnant dans l'usine planétaire n'échappait à personne, mais l'abnégation prévalait invariablement dans le cœur des nouveaux ouvriers. Comment reprocher à un père dévoué de s'enrôler dans ces entrailles industrielles, quand, pendant des années, il a vu la famine étreindre ses enfants ? Ils devaient seulement souffrir encore quelques années, le temps d'amasser une fortune en crédits et de pouvoir s'élever jusqu'aux mondes du Noyau, où abondance et équité régnaient en souverains. Réalité ou utopie, seul l'avenir est maitre de cette vérité...

Entre Sovereign et Krent'al, les échanges se résumaient à l'essentiel. Le Zabrak dictait les directives et Sovereign exécutait. Si cette concision avait d'abord déconcerté l'ancien instructeur, il s'était accoutumé au mutisme de l'émissaire du Syndicat de l'Acier. Seuls importaient la mission et les desseins à venir. Pour accéder à la planète, ils devaient se rendre à un point de rassemblement, une vaste base spatiale. Là, les travailleurs se voyaient répartis en groupes distincts, acheminés ensuite par d'imposants vaisseaux de transport. Sovereign ne cachait pas son aversion pour la vulnérabilité inhérente à cette soumission aveugle, cette incapacité à déployer la moindre défense. Krent'al, imperturbable, se contentait de l'apaiser avec des allusions à un grand événement en gestation, dont les contours demeuraient flous même pour lui. Il lui suffisait de veiller à arriver ponctuellement, endossant parfaitement l'identité de Tayvark Claw, complétée par le numéro d'enregistrement 146230, pour que des individus tapis dans l'ombre puissent l'identifier.

Depuis Hoth, ils prirent leurs envol dans une antique coque assemblée par les Gree à partir d'épaves échouées sur la planète gelée. En rejoignant le flux dense de vaisseaux en partance pour la station spatiale, ils se dissolvaient dans la nuée de carcasses flottantes. Un voyage qui allait durer plusieurs heures si ce n'est des jours pour être enfin dans les entrailles de la planète industrielle.

Tout au long du trajet, Sovereign se confinait dans un compartiment adjacent aux réacteurs, où une chaleur étouffante régnait. Loin de chercher le confort de l'air conditionné, il l'évitait délibérément, car c'était dans l'étreinte de cette souffrance extrême qu'il aiguisait sa concentration méditative, agenouillé. En effet, souffrance, haine et chagrin pavent souvent la route vers le côté obscur, une voie jalonnée d'émotions puissantes que les disciples de cette obscurité chérissent. Sovereign s'était résolu à accueillir cette souffrance, la considérant comme le canal par lequel il renouerait avec sa perception de la Force. Pour intensifier cette sombre émotion, Sovereign avait opté pour l'ablation de ses poumons organiques. Si, selon la perspective pragmatique des Gree, cette modification visait à accroître la capacité de son noyau atomique pour plus d'endurance et une protection contre les gaz toxiques de Cademimu, Sovereign lui attribuait une fonction plus sombre : il aspirait à endurer la torture latente d'une suffocation perpétuelle et délicieusement innofensive pour un corps alimenté par tout autre. Ce qui subsistait d'humain en lui se réduisait à deux organes vitaux : le cerveau, épicentre de la raison et de la conscience, et le cœur, puits des émotions profondes qui unissent tous les êtres de la galaxie.

Il se laissait alors submerger par d'anciens souvenirs, remontant aux prémices de son existence sur Dromund Kaas.

Une myriade d'odeurs commença par l'envahir, distinctes dans leur intensité. D'abord, l'acuité de la sueur mêlée au fer, trace d'une lutte acharnée, s'estompait dans le murmure olfactif du lin vieilli et de la cendre éteinte, vestige d'une fatigue inaltérable. Puis venait la douceur enveloppante du pain chaud, une caresse dans l'air, suivie de la fraîcheur subtile d'une pluie fine sur le béton chaud, une larme invisible dans la brume. Et enfin, l'âpreté piquante de l'air chargé, avant-coureur de la foudre, dessinait les contours d'un courroux à peine contenu.

"Regarde, maman, regarde !" s'émerveille le garçonnet aux boucles argentées, planté devant son bol de soupe. Avec ses petites mains jointes, il se concentre et, tout doucement, l'eau salée commence à danser dans l'air, comme par magie.

"Stoppe ça, maintenant !" La voix de sa mère claque sèchement, prompte à glisser le voile devant la tente, les cachant aux yeux du monde extérieur. Les haillons qu'ils portent et les colliers métalliques serrés autour de leurs cous racontent sans mots leur triste histoire sur Dromund Kaas.

Les yeux écarquillés par la peur, l'enfant, dans un mouvement désordonné, répand son eau salée sur le sol boueux, la privant ainsi de son indispensable ration quotidienne. Accablé, il commence par de timides sanglots qui s'intensifient jusqu'à se transformer en un flot ininterrompu de larmes. "Ça va aller, ne verse plus une larme, mon trésor", murmure-t-elle en enveloppant son fils de ses bras réconfortants, lui offrant son propre bol d'eau salée. "Prends, mon appétit est bien léger aujourd'hui." Un mensonge nécessaire.

Elle posa son regard tendre sur lui alors que les ombres du crépuscule s'allongeaient. "Tu sais, mon petit, il faut faire attention. Si le seigneur Graham voit ça, il pourrait nous séparer. Tu ne veux pas que maman soit toute seule, loin de toi, n'est-ce pas ?"

"Non, maman, veux rester avec toi!"s'exclame-t-il, la bouche pleine de soupe, ses joues gonflées en une adorable frimousse. Un rire s'échappe d'elle avant qu'elle ne dépose un baiser affectueux sur son front. "L'heure est venue de te glisser sous les couvertures, mon ange. Maman doit partir travailler. Promets-moi de rester dans la tente et de n'ouvrir à personne, d'accord?" Tout en parlant, elle le bordait avec soin dans quelques couettes douillettes pour le garder bien au chaud.

"Oui, maman..." murmure-t-il, un bâillement entrecoupant ses mots.

Elle veille, immobile, jusqu'à ce que le sommeil l'emporte vers des rêves paisibles. Se relevant avec précaution, elle ajuste les couvertures de la tente pour le protéger du froid nocturne. Avant de s'éclipser non pas sans un dernier regard sur le petit "Dors bien, mon Sovy...", murmure-t-elle, un voile de tendresse dans la voix. Elle se retire discrètement, laissant son enfant à ses rêves, et se dissout dans l'obscurité dense de la nuit. Au loin, le clair de lune révèle les silhouettes d'une armée d'esclaves affairée à l'édification d'une statue colossale, dont la grandeur se dessine peu à peu à la lueur des néons.

Le rythme sourd et répété contre la porte arrache Sovereign à sa rêverie. "Nous sommes arrivés, prépare-toi," retentit la voix de Krent'al ferme de l'autre côté, signe incontestable que le moment est venu de se recentrer sur la réalité qui l'attend. Depuis la verrière de son vaisseau, Sovereign pouvait enfin distinguer la base stellaire, un nœud d'activité où une myriade de vaisseaux d'ouvriers se pressait. Avec une précision méticuleuse, Krent'al corrigea l'angle d'approche, guidant leur vaisseau vers un quai d'arrimage libre...
Kranyya Nekro
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« Et bien… »

L’air crasse et étouffant semblait menacer de dévorer ma carcasse toute entière, seul le port froid et encombrant du masque de métal accroché à mon visage pouvait m’apporter un peu de réconfort…
Réconfort était un bien grand mot, je dirais plutôt Rassurant ; car la qualité de l’air ici était bien plus désastreuse que celle qui m’avait été conté…

Là, perchée dans les hauteurs nuageuses et polluées de cette ville-usine qui ne semble jamais dormir, bien arrêtée sur ma plateforme d’atterrissage E5 ; je contemple un paysage des plus glauques que j’ai pu observer dans ma vie pourtant si active…

L’horizon, d’un rouge sang semblable au ciel de ma planète natale, n’avait cependant ici rien de naturel, et arborait un air des plus menaçant, comme s’il prévenait qu’il avalerait tout entier les derniers restes de vie qui oseraient pénétrer ces obscures territoires.
Le ciel est percé de tours hautes comme des montagnes, au bout desquels on ne peut qu’apercevoir des cheminées fumantes dégageant des nuages noirs bien responsables de cette atroce pollution.
En contrebas, tout ce qui ne s’apparente pas à de l’usine ou de l’industriel est uniquement composé de bâtiments délabrés ; tristes lieux de vie sociale et privé notable des pauvres travailleurs.

Quelques immeubles flambant neufs ressortaient toutefois des lieux, clinquants et scintillants, habitations huppées des riches dignitaires, patron exploiteur des minorités mourantes dans les sombres et basses allées toxiques de cette ville apparemment pourrie jusqu’à la moelle.

Qu’ils restent dans leur coin… Là bien hauts perchés dans leurs casinos d’or, les mains pleines du sang d’innocents ; c’est dans les ruelles d’acier et de poussière, où le malheur et la famine se font entendre d’ici, que mon chemin m’appelle.

J’enfonce une dernière fois la capuche de mon manteau sur mon crâne, lutant contre le vent violent, froid et mordant qui m’attaquait sans relâche, et visage dissimulé, m’embarque dans les méandres d’un petit chemin descendant jusqu’au fond des gorges de cette cité.

Nombreux sont les drones à mes côtés tentant de m’analyser, clignotants et sifflants dans mes oreilles ; bruyant système de sécurité envahissant et omniprésent, surtout depuis le déclenchement de l’état d’urgence dans tout le périmètre d’Arsevsky.

Les scans rouges incessants commencent d’ailleurs à m’agacer…
Ils me recherchent visiblement activement dans leur base de données, dans laquelle je ne figure évidemment pas… Le type du Site d’Atterrissage avait donc bien dit la vérité…
Ces gens ne sont plus habitués à voir de nouvelles têtes…
Enfin, à part celles des journalistes curieux qu’ils doivent dégager…
Le signalement va remonter je sens que vais me faire arrêter tous les deux pas…
Eh bah tant pis pour eux, c’est eux qui perdront leur temps pas moi…

Il faut que je m’active à trouver une excuse précise et crédible sur ma présence ici…
Hum… « Assistante de production » ? « Conseillère Technique » ? « Ressortissante étranger » ? « Partenaire commerciale » ?  « Cheffe de l’équipe d’Importation étrangère » ?
Hum, oui c’est bien ça, je suis donc désormais Cheffe du nouveau groupe d’Importation Privé engagé par je-ne-sais-quel-gros-patron chargé d’importer des ressources industrielles importantes.
Merveilleux ! Une nouvelle casquette pour Ysyhr à ajouter à sa panoplie…
J’arriverais bien à trouver le nom d’un des dirigeant de ces lieux en partant à la pêche aux infos dans la tête du premier type simplet qui croisera mon chemin…

Je chasse le dernier drone qui trainait encore trop près de moi d’un balayement de la main, ponctué d’un petit :

« Allez ouste c’est bon tu m’as bien vu. »

Chacun de mes pas me rapproche de l’épicentre social, certes les rues deviennent de plus en plus sombres, de plus en plus sales, de moins en moins respirables…
Mais au fur et à mesure de mon avancée, les rues se remplissent également…

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Je me retrouve prise dans la foule, à marcher parmi les travailleurs éreintés, les alcooliques désespérés et les délinquants traînant en bandes ; point commun de tous ces gens-là : beaucoup semble en piteux état, malades voir aux portes de la mort : toussant, crachant, bien trop pâle pour être debout et trop peu de ces gens portent de masques…

Les fumées toxiques sont omniprésentes, rasant le sol, venant du ciel, sortant et entrant dans toutes les canalisations…
Parmi elles se cachent les nombreuses caméras, les drones volent à peine au-dessus de la population sans même essayer d’être discrets, instaurant la crainte…

Ma petite silhouette se faufile aisément, et grâce à la large capuche et au masque épais qui recouvre presque entièrement mon visage j’arrive à éviter les regards insistants habituels…
Seuls percent mes yeux orangés, lueur particulière qui ressort légèrement si les gens me regardent assez longtemps pour y faire attention.

Je marche sans avoir d’objectif précis, suivant mon instinct pour m’enfoncer plus profondément dans la ville ; je veux juste m’éloigner de la périphérie et m’approcher un peu plus du centre-ville, là où je trouverais plus de monde, de travailleurs, de lieux actifs autre qu’une simple rue où tout le monde, tête baissée, cherche à rentrer chez soi sans s’attirer d’ennuis.

Au détour d’une énième ruelle j’aperçois enfin un large passage piéton, où de l’autre côté, des postes de contrôles bouclent le périmètre, et visiblement, l’entrée vers le quartier central.

D’un pas déterminé, je traverse la route les mains bien au fond des poches, marchant comme tout le monde ayant l’air d’avoir ma place ici.

Un premier agent vêtu d’une veste marron me remarque de loin, et je le vois immédiatement porter sa main à l’oreillette qui se trouve dans son oreille, apparemment ils m’attendaient…
Evidemment, les drones et les systèmes de sécurité, qui s’apparentent d’ailleurs plus à de l’espionnage qu’autre chose ; m’avaient tracé depuis le spacioport dans l’espoir que je ne viendrai pas trop près des lieux sensibles qu’ils doivent boucler à la lettre ; mais, me voilà ahaha…

Ysyhr s’empare de moi, car en effet, elle a sa place ici, et risque d’être vexée si un banal agent de sécurité la regarde comme une intrue, elle qui est la Oh si importante patronne de sa société d’Exportation…

Autour du premier agent se regroupe deux autres, venus en renfort, tandis que je continu de m’approcher, l’air le plus impassible possible.
Ils forment une mini barrière devant le poste de contrôle, près à en découdre avec cette nouvelle gueule qui vient tout juste de débarquer sur cette planète pour la première fois, et s’approche autant de l’épicentre du nouveau drame qui a piqué l’attention galactique.

Mes bottes épaisses claquent sur le sol humidifié par les retombées de brouillard, et m’arrête d’un pas net devant ces trois hommes qui me surplombait… beaucoup… à l’air pas franchement accueillant d’ailleurs…

Affublés du même blazer marron au blason que je ne reconnais pas, surement la fameuse nouvelle milice de sécurité privée, et d’un masque à gaz imposant qui empêchait de distinguer le moindre trait de visage, ils n’entament pas la conversation, voulant déjà me tester…

« Bonjour messieurs… Dis-je d’une voix posée, aggravée par le système de filtration de mon masque :
Je chercher à passer, le BOTE m’avais prévenu que les systèmes de recensements ne me reconnaitraient pas et que je risquais de bloquer aux postes de contrôles…
Avez-vous besoin de quoique ce soit ? »


La référence au Bureau des Opérations pour Travailleurs de l’Etranger semble les faire se décrisper un peu, comprenant que je ne suis, au premier abord, pas une journaliste ; mais leur boulot étant leur boulot, ils se doivent de me contrôler.
Une voix grave, volontairement modifié par le masque pour être rendue plus intimidante, daigne finalement me répondre :

« Le système de sécurité nous indique qu’il s’agit là de votre première arrivée sur Cademimu. Ni votre nom ni votre vaisseau n’apparaissent dans nos bases de données.
Pourquoi êtes-vous là ? »


Très bien… Ils savent donc déjà qui je suis… Pas besoin de se retaper les présentations normalement, mais bon, une Patronne reste une Patronne, elle n’aime pas se faire snober par des douaniers :

« Directrice Ysyhr Xaroke de la CXIPI, Compagnie Xaroke d’Importation Privée Iridonienne…
J’ai un rendez-vous d’affaire important avec mon client, je ne dois pas être en retard.


-A cette heure-ci ?

-Certaines affaires se font à toute heure messieurs. Notamment les plus importantes…

-Votre employeur vous a-il déjà fourni votre attestation ? Sans garantie employé vous ne pouvez entrer en terrain sécurisé mademoiselle, le BODE a dû vous le dire vous qui êtes si renseigné que ça. »

Ouh, il en a du sel dans la voix.
Je remercie le masque de cacher mon visage car sinon ce type simplet verrais mes grosses dents le narguer dans un large sourire.
Il essaye vraiment de m’avoir avec une technique stupide ?
Mais quel naïf…

« Associée très cher, non employée. Je n’ai donc pas besoin de cette attestation pour entrer.
Vous ai-je dis que j’étais pressée ? On peut encore attendre si vous le voulez, après vous pourrez directement contacter mon client pour vous occuper personnellement de compenser le retard de ses affaires si tel est votre souhait, cela vous convient-il ? »


Evidemment il fallait avoir un peu d’autorité.

Ces gens-là sont des mafieux embauchés pour exercer une sécurité extrême sur une population sans défenses, pour contrôler les habitants et effrayer les curieux qui daigneraient s’approcher.
S’ils comprennent que je suis de leur camp, ou plus important encore, du côté de leur employeur, ils ne me chercheront pas de noises ; le milieu du crime est trop dangereux pour des ignorants qui oseraient ralentir voire compromettre le Buisness de leur patron.

L’éclat jaune orangé menaçant de mes yeux semble soudainement retenir leur attention, j’ai ouvert tous mes sens à leur moindre fluctuation émotionnelle, et je perçois enfin un frisson de peur collectif.
Ils voient bien ma dégaine, rare fois dont je peux profiter de l’intimidation que celle-ci peut avoir sur les autres…

Mon interlocuteur échange un regard avec son voisin, du genre « c’est quelqu’un d’important ? Vous avez été prévenus ? Va on avoir des ennuis ?»
Et visiblement le doute reste maître car ils s’écartent de mon chemin, laissant la voie jusqu’aux barrières du poste libre :

« Excusez-nous Mademoiselle Xaroke, simple mesure de sécurité nous ne voulions pas vous gêner dans vos affaires…

-Merci, heureuse que vous ayez fait le bon choix… Bonne soirée Messieurs. »

Avant de partir et me diriger vers la file qui attends pour passer le poste, je remarque que tous les individus à l’arrêt patientent avec quelque chose dans les mains, qu’ils montrent aux douaniers pour passer… Ils ont tous une carte entre les mains. Cette fameuse attestation…
Je reprends donc, avec un sourcil haussé :

« Bien entendue, pouvez-vous corriger votre base de données et me fournir une carte d’attestation professionnelle ?
Je crains n’avoir le temps de passer par les procédures habituelles ; je risque d’être ralentie et je n’aimerais pas que mes affaires pâtissent si d’autres... controverses… de ce genre viennent me freiner dans mes devoirs…
Je suis sûre que vous me comprenez… n’est-ce pas ? »


J’ai, je l’avoue, ajouté un peu de Persuasion de la Force dans cette dernière intervention, et aussi ici et là ailleurs dans la conversation ok je suis coupable…
Mais bon, c’était un esprit faible et j’ai besoin de l’aide qu’il peut m’apporter ; rien de mal à utiliser nos atouts ?

Du pur feeling certes, mais je suis persuadée que dans les cas de ce genre : où des nouveaux clients mafieux importants débarquent en ville, ils ont des pass spéciaux à leurs donner pour qu’ils soient silencieusement démarqués des locaux…
Aucun magnat du crime laisserait ses riches associés étrangers probablement dangereux et pleins de ressources galérer comme des cloportes aux trop nombreux postes de sécurité disséminés dans toute la ville, non ?
Certes les patrons doivent normalement bien les prévenir en avance pour éviter toutes méprises, mais dans le cas de la Directrice Xaroke IL SE PEUT que son fameux client est MALENCONTRESEMENT oublié de prévenir les insignifiant petits douaniers ?

Apparemment mon intuition était la bonne, et mon petit coup de pouce au destin a porté ses fruits ; car légèrement secoué, le type devant moi se met à fouiller ses poches nerveusement :

« Evidemment Mademoiselle… Voici pour vous, vous n’aurez plus d’ennuie de notre part ou de nos collègues je vous le garantis… »

J’adresse un dernier geste de tête poli aux trois pauvres types qui ont l’air bien honteux de leur arrogance d’il y a quelques instants, et quitte finalement le petit regroupement qu’ils avaient formé à quelques pas du véritable poste.

Désormais en possession d’un objet bien intéressant et bien pratique, je décide de snober la file d’attente et passer directement au niveau du garde.
Ayant observé l’altercation d’un œil curieux et méticuleux, il sait qui je suis et dans un salut très formel et empreint de politesse, actionne manuellement la petite barrière de métal qui servait de tourniquet :

« Allez-y Mademoiselle.

-Merci jeune Homme. »

Haha, ce type était probablement largement plus vieux que moi, mais étant tous les deux masqués et ayant un très gros avantage hiérarchique qui pesait sur ces gens, je peux me permettre un peu de condescendance non ?

Je quitte donc tranquillement les lieux, mélodie en tête, pour m’enfoncer encore plus dans les mystères que me réserve cette ville si secrète, bien éveillée et active en son centre malgré la nuit noire.

Le quartier du centre-ville est bien plus propre que la périphérie, encore plus vivant même, un type d’activité plus assumé et social qu’à l’extérieur…
Les passants semblent en meilleur santé également, plus riches, bien mieux placés professionnellement.
Ce n’est plus un lieu pour les pauvres désespérés grisâtres et mourants ; ici même les hommes d’usines portent des costumes, sûrement ceux d’officiers, de petits patrons, d’employé modèle, d’autoentrepreneur… Et la majorité d’entre eux sont d’ailleurs masqués.

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Les routes pavées sont moins rêches, les bâtiments plus neufs, les néons qui encadrent les chemins brillent plus intensément…
L’air y est malheureusement toujours aussi toxique et épais, l’ambiance glauque et oppressante, les habitants malade et malheureux enfoncés dans les profondeurs d’une ville où seul les usines et les rares building d’or ont le privilège de percer le ciel plus haut que les nuages de poisons qui rasent le sol ; mais il y a tout de même une grosse démarcation du niveau de vie comparé à la désolation qui régnais dans les ruelles de la périphérie…

Je passe un peu moins incognito du coup ; ma tenue crie un peu trop « je veux être discrète », ce qui me rend juste louche. Attirant quelques regards curieux, notamment par des gens qui me pensent être une tueuse à gage camouflant son identité.

Mes pas me guident, mené par mon intuition, désormais là où je voulais me trouver ; je décide finalement, dans une initiative certes personnelle mais aussi technique : d’aller dans une taverne locale.
Je pourrais enfin me poser un instant pour réfléchir à la suite et surtout héler l’Ordre que j’avais promis de contacter il y a bien des heures…
Et quoi de meilleure source d’infos, mis à part Qaram bien sûr, qu’une taverne populaire en plein quartier d’affaires au beau milieu de la nuit ?

C’est décidé ! Il faut que je me trouve une taverne sympa !

Je choisi donc de suivre un plan pas pour le moins du monde fiable, mais qui reste finalement ma meilleure option : marcher au pif comme je fais depuis que j’ai posé le pied sur cette putain de planète en trouvant quelqu’un à suivre !
Il faut cependant faire un choix stratégique ; je ne vais pas suivre ce type masqué aux cernes visibles d’ici qui, le dos courbé et Datapad en main se dirige déjà d’un pas lassé par une longue journée vers son domicile.
Non non.

En revanche, ce groupe de jeunes en uniformes, tout droit sortis de l’usine la plus proche, qui bruyamment tracent leur chemin en criant haut et fort oh combien ça va être la meilleure nuit de leur vie tu verras allez viens » me semblent plus que propices…
Bon, avec du recul, suivre des jeunes en étant capuchonnée masquée manteau jusqu’au sol c’est peut-être une mauvaise idée ; j’ai l’air d’une kidnappeuse bizarre, mais bon, vaut mieux le full attirail du vampire mystérieux que ma tête bizarre à l’air libre…

Ils s’arrêtent finalement gaiement devant un bâtiment à l’allure sympa, qui ressort vachement du reste.
Depuis l’extérieur on peut entendre les voix tant discrètes que celles enjouées, et de nombreuses lumières colorées percent sous les portes.
Il s’agit bien d’une taverne, je laisse le groupe que j’avais pris en filature entrer tranquillement ; analysant le lieu de l’extérieur.
Je cherche des signes distinctifs, n’importe quoi qui me permettrait de connaître un peu mieux l’endroit, et en cherchant pour un panneau je tombe sur une pancarte :
Encadré de néons dans les tons rouges, elle affiche fièrement un nom vraiment beaucoup trop long pour être lu en…
Tiens c’est quoi ça déjà ? Du… Ah du Mando’a.

Je prends mon temps pour déchiffrer l’énorme pavé qui est étalé devant moi, tout ça pour en ressortir avec un : mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
Une idée pas ouf ou alors une bonne vanne ?
Un nom beaucoup trop long et limite bizarre ; ça doit être un truc de poètes lyrique Mandalorien ou je ne sais quel délire… Le propriétaire a le droit d’avoir des goûts uniques hein je ne juge pas….
Bref, la pancarte affiche fièrement son écriteau qui avec un peu de recul peut avoir l’air rigolo pour ceux qui ont un humour absurde et une passion pour le dramatique :

« Morut Cuyan R’Liser Ara’Novor Tracinya Haran » [Le repaire des survivants qui ont réussis à se dresser et lutter contre les flammes de l’enfer]

Dans un dernier haussement d’épaules, synonymes d’un « Bon D.A chelou mais je valide c’est drôle un peu » ; j’ouvre finalement la grande porte épaisse de métal solide qui me séparais de l’intérieur du Repaire des Survivants qui ont réuss- nan flemme je vais pas tout répéter à chaque fois.

Immédiatement la lourde porte refermée derrière moi, la chaleur des lieux m’attaque et me fais me rendre compte d’à quel point l’ambiance menaçante de cette ville était gelée ; et surtout que ce Repaire des Survivants s’apprêtait finalement à une Taverne des plus classique où régnais bon vivre et chahut comme n’importe où ailleurs ; rien de tant flippant que ce à quoi le nom nous laisse croire.

Les murs sont recouverts de néons colorés, contribuant à une atmosphère très chaleureuse ; murs longés par de nombreux comptoirs surplombés par des rangées d’étagères où sont conservées de bien riches types de breuvages différents.
Meublé uniquement de petites tables et de tabourets hauts, la pièce avait l’air spacieuse malgré les nombreux clients qui y prenaient place.
Plus étonnant encore, l’air y était pur, tout le monde était démasqué et voulant enfin prendre un vrai bon bol d’air je retire également le mien, non sans difficultés lui qui était si bien fixé…

Je pose mon masque, mon bordel et mon manteau sur une table libre dans un coin de la pièce, là où j’aurais une bonne vue globale sur tout ce beau monde et la sérénité de n’avoir personne dans le dos.

Ignorant les badauds qui commençaient déjà à me dévisager et m’interpeller avec pléthore de délicatesse, je trace ma route vers le comptoir principal pour y commander quelque chose :

« Hey, vous avez quoi de beau ?

-Vous avez la carte complète au mur Mademoiselle, Me répond un Mirialan très souriant.

-Oh super merci. »

Mes yeux s’arrêtent sur le fameux « Coruscant Cooler » et me viennent des souvenirs de moi très jeune avec maître Khel qui demandais à corps et à cri « est-ce que je peux goûter maître s’il vous plait ça sent trop bon ! » avant qu’il finisse son verre devant moi pour me narguer à base de « promis quand tu seras plus grande ça sera ma tournée. »

La nostalgie fait mal, habituellement déjà c’est le cas, j’en ressors toujours une pointe amère dans le cœur.
Mais là en tout cas elle pique fort, encore plus ici seule à l’autre bout de la galaxie ; notamment parce qu’on n’a jamais eu l’occasion de faire un quart de tout ce qu’on s’était promis…

Je sors de ma tortueuse torpeur pour m’adresser à nouveau au type du bar :

« Coruscant Cooler s’il vous plaît. »

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