Erwog
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Mais waaaow!! »

Erwog les mains croisées dans le dos jeta un regard interrogateur à l’humain qui observait le journal d’Anchorhead. Le Jedi Gris avait remarqué que son homologue de l’Ordre prenait l’habitude d’en acheter un chaque matin auprès des Jawas.

Le Calamari Dolphins a pris 5-1 par les Red Sox hier. »

Erwog leva les yeux au ciel. Maître Dulgo était un grand passionné de sport, mais l’étendu de sa passion fanatique lui avait jusque là échappé.

J'ai pas parié au cotes match sur l’holonet parce que Maitre Hunter Licht me l’a interdit. Il dit que les signaux pourraient être interceptés par les hommes du chancelier. »

Dulgo passa une main dans sa longue chevelure noire grisaillant pour y chasser l’humidité. Tout autour, les Jawas s’activaient en vaquant à leurs occupations habituelles.

Franchement, combien de temps on va rester ici méditer au milieu de ces bestioles bruyantes! »

Méditer.. c’est exactement ce qu’il lui fallait maintenant.

Dulgo contempla un moment l’horizon en se grattant sa barbe noire aux reflets roux, toujours bien taillée. De son côté, Erwog semblait plus absent, ressassant toujours les mêmes pensées nostalgiques qui le harcelaient comme des spectres maudits.
Il n’arrivait pas à l’oublier malgré ses efforts.

Au fait Maître, plutôt sucré ou salé? »

Je vais avoir besoin d’un moment au calme avant mon cours. On se voit ce soir. »

Ok! On va sûrement mater la Champion league dans le char Jawa. J’ai troqué ma montre contre quelques bières Dresselliennes. Sentez vous libre de vous joindre à nous! »

Dans les terres stériles reculés d’Anchorhead, les dunes et les montagnes de sable cachaient bien plus que ce que l'œil pouvait voir. Derrière une immense falaise, le repaire des Jedi prenait vie. Le contraste était frappant. Alors que Tatooine semblait silencieuse et immobile, ce coin caché était un tourbillon d'activité.
À l'extérieur de la caverne où les Jedi s’étaient réfugiés depuis leur ostracisme, de nombreuses silhouettes en bure se mêlaient aux petits Jawas toujours curieux. Cette coexistence pacifique avait donné naissance à une dynamique unique où chacun apprenait de l'autre.
L'entrée de cette caverne, protégée par des tentures rudimentaires et des amas d'objets hétéroclites, était surveillée par des Jawas qui marchandaient, réparaient ou discutaient entre eux. Plus loin, des étals improvisés présentaient divers trésors dénichés dans les étendues de sable : pièces de droïdes, métaux rares et autres curiosités. Plus loin, un groupe de Padawans écoutait attentivement les enseignements d'un maître, leurs yeux fixés sur lui, absorbant chaque parole.
Erwog s’enfonça davantage dans les profondeurs à la recherche de fraîcheur, et la configuration changea. Les murs de la caverne devenaient miroitants et humides. Des énergies luminescentes enchantées par les serviteurs de la Force éclairaient le chemin, dévoilant des chambres stériles ou remplies de bassins d'eau calme. Cette eau était préservée par les rituels Jedi. Elle créait un doux murmure apaisant et relaxant, un sanctuaire loin des regards et des bruits où Erwog aimait méditer.

En arrivant à son emplacement habituel, il s’assît en tailleur au bord de l’eau stagnante, les yeux fermés, sa respiration lente et régulière. Ses vêtements gris, symbole de son appartenance à un ordre plus indépendant, ondulaient doucement au rythme de sa respiration.
Ici, au cœur des cavernes de Tatooine, il ressentait une harmonie rare, une communion parfaite avec la Force.
Pendant que Erwog méditait, quelques Jawas curieux s'étaient aventurés plus profondément dans la caverne. Ils observaient le Jedi avec intérêt, chuchotant entre eux avant de se perdre dans la dispersion et les rires malicieux. Malgré leur présence, Erwog demeurait imperturbable, sa concentration inébranlable.
La caverne elle-même semblait vivante. Les reflets de l'eau dansaient sur les parois, créant des formes et de légères ombres éphémères. Le doux murmure de l'eau créait une symphonie naturelle, contrastant avec l’omniprésent chant du désert.
L'eau, fraîche et pure, lui offrit un moment de clarté.
Il devrait bientôt donner un cours aux padawans sur les cultes de la Force, mais pour l'instant, il savourait ce moment de paix, dans cet endroit unique.
Au bout d’un moment alors qu’il maintenaitt les yeux fermés, un visage lui apparut. Sa chevelure était lisse, châtain claire, ses yeux étaient sombres, et sa peau blanche et légèrement rougie par endroits. Ses lèvres étaient fines et pulpeuses. Il put sentir son parfum et entendre distinctement sa voix féminine. Erwog ressentit automatiquement son cœur se serrer légèrement.
Un mot finit par s'échapper de ses lèvres.

Emilia.. »
Dalla Tellura
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Dalla avait commencé par une série d’échauffements.
Avant la Diaspora, elle faisait ses séances dans la salle de musculation du Temple. La toute première fois qu’elle y était allée, c’était pour renforcer sa cheville droite. Puis elle avait pris goût aux exercices physiques, cadrés, répétitifs, efficaces. Il y avait un côté mécanique que, déjà à l’époque, elle appréciait.

Le sentiment de savoir exactement quel geste faire, pour quel résultat. La construction et la gestion de son propre corps, comme un outil efficace et bien rôdé. Sur un banc de musculation ou sous des haltères, elle savait toujours quoi faire de ses pieds, de ses bras ou de ses lekkus. Il y avait un programme précis à suivre, avec une logique interne, mais surtout avec une succession claire d’étapes précises et définies.

Après la Diaspora, sur Dubrava, dans l’appartement de sa sœur, Dalla n’avait plus eu accès à tout l’équipement dont disposait le Temple. Elle avait dû s’adapter. Bien sûr, elle aurait pu aussi aller dans une salle de sport de la ville. Mais il aurait fallu pour ça sortir, voir des gens, supporter des individus -surtout des mâles, d’après son expérience – suants, braillards et compétitifs.

Elle avait donc développé un nouveau programme, avec des nouveaux exercices sans appareils spécifiques.

Maintenant qu’elle était revenue dans l’Ordre jedi, bien sûr, elle aurait pu revenir faire ses séances dans la grotte qui y était dédiée. Elle l’avait fait, d’ailleurs, une ou deux fois. Mais elle avait pris l’habitude de s’entraîner seule, et il lui était difficile de perdre cette habitude, ce confort. Surtout que l’Enclave de Tatooine ne disposait que d’un équipement réduit, par rapport à ce qu’avait l’Ordre sur Coruscant et Ondéron. Plusieurs appareils n’étaient pas forcément adaptés à la morphologie humanoïde de Dalla, ce qui réduisait l’attrait de la salle commune.

Elle avait donc fait ses échauffements, son programme quotidien d’exercices, puis ses étirements, au calme, dans sa cellule.

Avant la Diaspora, la plupart d temps, elle s’arrêtait là, sauf quand Larna réussissait à l’attraper et à la traîner au dojo pour quelques passes au sabre laser. Dalla n’aimait pas trop ça. Il fallait de la coordination, s’adapter vite aux mouvements de l’adversaire, et ce n’était pas son fort…

Pourtant, elle avait continué à s’entraîner au sabre après la Diaspora. Seule, bien sûr. Et sans son sabre. Elle prenait simplement un bâton – le manche à balais de l’appart, le plus souvent. Et elle faisait des enchaînements.
Pourquoi avait-elle commencé ces enchaînements ? Pour que sa maître morte, quelque part dans la Force, soit fière d’elle ? Pour garder un lien avec les jedi, même loin d’eux ?
Ou tout simplement parce qu’elle était devenue une adulte, capable de faire quelque chose d’important, même quand elle n’en avait pas envie ?

En tout cas, elle n’avait pu que se féliciter de cette décision, en arrivant sur Tatooine. Brien, son ancien condisciple, l’avait un jour traînée au nouveau dojo – en fait une autre partie de la même caverne que la salle de musculation. Elle avait constaté qu’elle n’avait pas trop perdu (elle avait peu à perdre, pour être honnête), et qu’elle avait même développé de bons réflexes musculaires.

Depuis, elle se forçait à aller au dojo une fois par semaine. Il y avait toujours un jedi ou un apprenti avec qui échanger quelques passes. Et cela lui permettait de ne pas trop rouiller.

Mais pas aujourd’hui. En sortant de sa douche sonique, elle était bien. Le corps légèrement fatigué, pile comme il fallait. L’esprit apaisé.
Elle se sentait en paix avec elle-même, satisfaite.
L’état d’esprit parfait pour une séance de méditation un peu approfondie. Plus jeune, elle avait tendance à méditer uniquement quand elle était agitée. Alors qu’il y avait tant à apprendre, sur elle-même et sur le monde, quand on méditait l’esprit déjà serein…

Lors de leur dernière discussion, Brien lui avait parlé d’un coin des cavernes qui, d’après lui, évoquait un peu le jardin aux mille fontaines du Temple de Coruscant.

-Toi qui aimais méditer là-bas, tu devrais tenter !

Alors elle décida de tenter.

Elle connaissait bien les détours et embranchements de l’Enclave de Tatooine, maintenant. En tout cas, les artères principales, et celles où elle allait souvent. Elle aurait pu retrouver le chemin de la bibliothèque ou du hangar à vaisseaux les yeux fermés.

En revanche, elle connaissait très mal la partie dont lui avait parlé Brien. Mais elle comprit vite ce qu’il avait voulu dire.

Elle sentait la Force ondoyer tout autour d’elle. La fraîcheur et l’humidité de ces dédales offraient également un contraste fort bienvenu avec le reste des couloirs – et le reste de la planète.

Dalla ferma les yeux et se laissa guider par la Force…

… avant de s’immobiliser, gênée.

Il y avait déjà quelqu’un dans anfractuosité dans laquelle elle venait de pénétrer.

Maître Erwog.

Dalla se rappelait l’avoir croisé sur Coruscant. Elle se rappelait qu’il y avait eu beaucoup de bruit aussi, autour de lui, peu de temps avant la Diaspora. Elle n’avait pas tout suivi, à l’époque, trop occupée à suivre aveuglément sa maître d’un bout de la Galaxie à l’autre.

Le jedi ne semblait pas avoir remarqué son arrivée, en tout cas ne pas en être gêné.

Dalla se décida à avancer un peu, et alla s’installer plus loin, le long du même bassin naturel.

Elle aurait bien sûr aussi pu simplement partir. Mais elle avait envie de profiter de ce bel espace qu’elle découvrait. Et puis…

Et puis elle était un peu curieuse aussi.

De la bure de Maître Erwog, d’abord. Dalla s’était souvent intéressée aux philosophies grises de la Force. Mais elle ne s’attendait pas à trouver un jedi ouvertement aussi en décalage avec les principes de l’Ordre au cœur même de leur nouveau Temple.
Mais elle était aussi très heureuse, et même émue de se dire que dans la situation qui était la leur, au milieu des dangers que courait l’Ordre, jedi traditionalistes et jedi gris pouvaient encore s’entendre, se rassembler, s’entraider face aux difficultés.

Dalla s’assit timidement, tournant aux trois-quarts le dos à Maître Erwog. Si elle était parfaitement honnête, une partie d’elle espérait un peu attirer l’attention du jedi…

-Emilia…

Dalla frissonna des lekku aux pieds.

Voilà, c’était ça. Elle n’aurait jamais discerné ce que le jedi avait dit s’ils n’avaient pas été seuls dans cette caverne silencieuse.

Elle n’aurait pas non plus retrouvé le nom de cette femme dont on avait tant parlé, à l’époque, dans les dortoirs des padawans.
Elle n’avait peut-être jamais connu ce nom, d’ailleurs.

Mais elle était sûre que c’était bien d’elle qu’il s’agissait. La femme qui avait valu au jeune Maître d’être exclu de l’Ordre.

Cela avait beaucoup choqué Dalla, à l’époque, qu’un jedi puisse trahir son Ordre, enfreindre le code des jedi, simplement pour une femme.
Elle en avait un peu parlé à Larna. Larna avait ses propres opinions sur la question. Elle avait refusé de dire quoi que ce soit sur son condisciple. « C’est à toi de trouver ta voie en toute chose, padawan. »

Dalla était persuadée que sa voie n’était certainement pas de rompre le code !

C’était avant la Diaspora, avant Dubrava. Avant Laleeni.

Dalla eut un frisson en repensant à la tholotienne. Ses grands yeux clairs, ses élégants tentacules, si fins, si délicats, presque diaphanes, son rire cristallin…

C’était un peu idiot, parce qu’ils n’étaient certainement pas les seuls dans ce cas-là, mais Dalla se sentit soudain proche de Maître Erwog.

Dalla ne se sentait pas exactement coupable de tout ce qui s’était passé avec Laleeni. Rien ne pourrait jamais la convaincre que ce qu’elles avaient fait… ce qu’elles avaient eu… que cela soit foncièrement mal. Mais…

Mais elle aurait bien aimé en parler à quelqu’un, à un Maître, quelqu’un de plus âgé et qui… puisse comprendre.

Quelqu’un qui allait forcément prendre conscience de sa présence si elle continuait de le scruter et de penser à lui.

Mais, encore une fois, c’était un peu ce qu’elle espérait…
Erwog
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Erwog sentit tout suite la présence qui venait d'entrer dans la chambre. Les yeux clos et les jambes croisées au bord de l'eau, il parvenait à sentir quelque chose de jeune et de féminin. Il avait toujours eu un don léger pour la précognition, mais n'avait jamais cherché à vraiment l'exploiter. Trouver un mentor compétent pour une telle capacité était difficile. Curieux de nature, il se tourna vers la silhouette muette qui venait de s'asseoir plus loin près du bassin d'eau calme. Le silence se fit à nouveau, et on entendait plus que les ondulaitions de l'eau sur les bords du bassin, tandis que sa lueur bleue se reflétait sur les parois froides et chatoyantes de la caverne. Un véritable havre de paix.

C'est ici que tu piques tes siestes après les cours ? »

Il connaissait vaguement la Padawan en question, il l'avait régulièrement vu au Temple Jedi et lors de la grande traversée où le nombre de membres de l'Ordre s'était beaucoup plus restreint. Cependant il ne lui avait jamais encore parlé directement. Le Jedi se concentra un moment en visualisant la toile de Force qui s'étendait autour d'eux, avant d'attirer son esprit sur Dalla. Il ne pouvait pas saisir ce à quoi elle pensait, mais la façade lui était timidement perceptible.

Tiens, ça ressemble pas mal à ..

Je sens que tu es dans un petit tourbillon de pensées, toi. Ça pourrait nous rapprocher. Peut-être qu'à la fin on ouvrira une amicale de dépressifs ici, l'endroit est pas mal. »

Elle avait forcément entendu le nom échappé de ses lèvres dans un soupir nostalgique. Au fond, Erwog n'était pas gêné. Lui qui avait beaucoup pratiqué le développement personnel avait appris à ne plus se soucier du regard des autres, même s'il y avait toujours certaines limites selon le contexte. De plus, il n'appartenait plus à l'Ordre, et n'avait donc plus de compte à rendre sur le plan moral, ce qui arrangeait bien sa nature libertaire.

C'est marrant .. généralement quand on s'aventure aussi loin et seul, c'est soi par un goût trop prononcé de l'aventure, soi qu'on cherche à être au calme avec soi-même. Comme tu n'es pas de l'ExploCorps .. je vais prendre la deuxième solution. »

Erwog prit un moment pour se concentrer sur l'écho de l'eau qui ricochait sur les parois de la caverne en créant une mélodie naturelle. Ses yeux parcourait les pitons de roche couleur terre qui soutenaient la voute de la caverne à plusieurs endroits, y compris au cœur du bassin.

T'as forcément entendu ce que j'ai dis. Et tu sais à quoi ça fait allusion.
Et non, j'ai pas réussi à oublier cette fille.


Le Jedi se leva en évacuant la poussière de sa bure grise et contemplant à nouveau le bassin en croisant ses mains. Puis il s'approcha de la Twile'k pour parvenir à hauteur d'elle et apercevoir distinctement son visage.

C'est clairement une blessure sur laquelle j'essaye de travailler, mais pas moyen de dépasser ce cap. C'était vraiment cette fille que je voulais.

Ses mains croisé derrière le dos, il la dominait maintenant de toute sa taille. Son regard se perdit finalement dans le sien.

Bref. Quoi de neuf Padawan ? »
Dalla Tellura
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Une grande partie de l’attention de Dalla était tournée vers l’autre occupant de la grotte – ce qui n’était vraiment pas le bon état d’esprit pour méditer -, et pourtant elle sursauta en entendant la voix du Maître.

-Euh… je… euh… non, je… c’est la première fois que je viens dans cette partie du Temple… enfin de l’Enclave… Je… ne suis pas ici depuis longtemps… Je…

Elle était encore souvent mal à l’aise sur le sujet des cinq années qu’elle avait passées loin de l’Ordre.

-J’aimais beaucoup la Salle des Mille Fontaines, sur Coruscant. Je trouve que cet espace lui ressemble… en plus confidentiel…

Elle espérait que le Maître ne lui en voudrait pas d’être venue troubler la tranquillité des lieux…

-Je sens que tu es dans un petit tourbillon de pensées, toi.

Dalla sentit le sang affluer à ses joues.

-C’est vrai que… j’ai beaucoup à penser depuis… depuis que je suis arrivée… Et… J’ai un peu de mal à savoir où je vais. Où je dois aller, en tout cas. Et puis… le contexte n’est pas très encourageant…

Elle ne savait pas quoi répondre à cette remarque sur « l’amicale des dépressifs ». Elle avait indéniablement des moments de déprime, de doute, de peur même… Mais comment était-elle censée réagir face aux confidences d’un aîné, à une forme de détresse ? N’était-ce pas présomptueux de penser qu’ils pouvaient discuter d’égal à égale ? Elle cherchait du réconfort, des réponses… Le simple soulagement que pouvait constituer une oreille attentive. Était-elle capable d’offrir cela ?

Dalla sourit. Elle n’était pas exactement quelqu’un d’aventureux, non. Elle aimait la routine et les protocoles clairs à suivre…

-Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? balbutia Dalla.

Il avait quitté l’Ordre pour elle, et aujourd’hui, il était là, sans elle, dans le coin de la Galaxie le plus éloigné de son point central ! Il s’était forcément passé quelque chose…

Puis Dalla prit conscience que sa question était très indiscrète, et ses joues passèrent au violet foncé.

Dalla considéra le Maître, debout au-dessus d’elle. Elle se sentit toute petite, ce qui ne lui arrivait plus très souvent.

-Il est terrible de penser qu’un sentiment comme l’amour puisse causer des blessures…

Elle se demanda si sa relation avec Laleeni lui avait causé des blessures. Ou leur séparation. Elle savait reconnaître une blessure physique, mais une blessure au cœur, à l’âme ? On n’apprenait pas ça chez les jedi.

Dalla s’apprêtait à se lever à son tour, fatiguée de devoir lever la tête très haut vers son interlocuteur, quand elle entendit sa question.

Elle retomba maladroitement sur son derrière, un pan de sa bure trempant dans le bassin.

-Ouch !

Elle sortit le tissu de l’eau.

-Oh, je suis devenue chevalière, maintenant !

Elle réussit enfin à se lever. Maître Erwog la dominait toujours, mais seulement de quelques centimètres, maintenant.

-Je…

Elle ressentait le besoin de se justifier. Et puis, aussi, d’être confortée dans les choix qu’elle avait faits par quelqu’un de plus âgé et de plus sage.

-J’étais encore padawan quand j’ai quitté le Temple pour la dernière fois. Celui de Coruscant, je veux dire. Je suis partie en mission avec ma Maître, Larna Kemnitt. Puis il y a eu la Diaspora, ma Maître m’a envoyée me mettre en sécurité, et je ne l’ai jamais revue… Elle est morte peu de temps après…

Dalla inspira, espérant détendre sa gorge serrée.

-Je me suis réfugiée chez ma sœur, sur Dubrava. Je… Je crois que je n’allais pas très bien. Pas bien du tout. J’ai mis… plusieurs mois à sortir à nouveau dehors, à…

Elle avait, somme toute, très peu de souvenirs de cette période. Surtout la sensation de la fatigue, du froid, et parfois du chaud, du poids de son corps…

-Je… je suppose que j’aurais dû essayer de rejoindre l’Ordre quand j’ai commencé à aller mieux, mais c’était…

Elle avait les yeux fixés sur le bout de ses bottes.

-Cela semblait si difficile. Je ne savais pas par où commencer. Je ne savais pas que vous étiez ici…

Elle sentait qu’elle essayait de se justifier, même à ses propres yeux.

-Ce n’est qu’après… Après le départ de Laleeni que j’ai eu cette info, lâcha-t-elle dans un souffle.

Elle déglutit et ouvrit de nouveau la bouche, mais elle ne parvint à émettre aucun son. En fait, elle ne savait pas quoi dire. Elle se sentait trop gênée pour parler de Laleeni, mais la tholothienne occupait en cet instant toutes ses pensées.
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