Darth Yrlion
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Prologue


Les eaux vertes du lagon s’aventuraient timidement aux abords d’une plage qui semblait infinie. L’écume déposée à chaque passage sur le sable blanc et fin s’évaporait aussitôt sus l’effet de la chaleur d’un soleil à son zénith. La chaleur était bien présente, mais la brise légère venue du large venait adoucir ses ardeurs. Le ciel au-dessus du lagon était animé des reflets azur, parfois émeraude ou mauve, des aurores boréales parfaitement visibles même en plein jour. Du point de vue de Valtus, l’endroit était paradisiaque.

… Flash …

Les embruns libérés par les eaux déchainés venaient frapper le visage de Valtus. Le ciel, mue en une sombre tourmente grisâtre, retenait le moindre rayon de soleil, la moindre chaleur venue du soleil qui avait totalement disparut. Un vent tempétueux s’était levé. Il balayait la plage en une multitude de nuages de poussière et rendait parfaitement audible le grondement lointain annonciateur de l’orage à venir. Spectateur impassible, Valtus suivait l’ombre grandissante envahissant tout le littoral. Son regard se tourna et ses yeux se levèrent alors pour admirer la vague funeste qui venait de naître. Plus haute qu’une montagne, le mur d’eau se dirigeait inexorablement vers le lagon. Cris et complaintes semblaient précéder son arrivée tandis qu’elle affichait la vue de toutes les myriades de corps sans vie et noyés, les bâtiments rasés qu’elle avait déjà engloutis.

… Flash …

Toujours impassible, Valtus était entouré par des ténèbres, omniprésentes, pesantes, et éprouvait une nouvelle sensation, proche de celle que l’on ressent lorsqu’on est sous l’eau. Le bruit sourd du silence aquatique ajoutait à cette sensation déconcertante, cependant ponctuée régulièrement par le bruit familier d’un respirateur. Lorsque les ténèbres commencèrent à se dissiper, la confirmation fut apportée qu’il était bien immergé. L’eau autour de lui paraissait même se confronter à une surface contraignante et transparente qui la retenait solidement. Des ombres se mouvaient autour de lui ici et là, il pouvait même entendre les murmures épars de leurs discussions lointaines. À présent que les ténèbres étaient totalement effacées, Valtus pouvait constater que l’eau dans laquelle il se trouvait était retenue dans un cylindre, lui-même installé dans ce qui semblait être un laboratoire, animé par des ombres qui s’étaient changé en êtres filiformes de grande taille et à la peau blanche, non humain, portant des tenues médicales ou de scientifiques. Au milieu d’eux, un homme, humain et âgé d’une quarantaine d’années et pourtant semblable trait pour trait à Valtus.

… Flash …

Valtus était à genou, tête baissé, le buste légèrement recroquevillé sur lui-même. Ses cheveux mi-long croulaient sous les assauts de la pluie battante. Le souffle court, la moindre bouffée d’air qu’il arrivait à prendre était autant salvatrice qu’un supplice. Les odeurs de ses vêtements et de sa chaire calcinés se mêlaient à celle caractéristique produite par les cristaux Sigil lorsqu’ils étaient utilisés pour produire une lame de sabre-laser, à la fois azoté et iodé. Respirer ces effluves âcres était comme respirer de l’air vicié, surchauffé, irradiant, irritant et brulant la moindre des alvéoles de ses poumons. De plus en plus faible, Valtus n’arrivait même plus à commander à ses yeux qui, ne supportant même plus la lueur jaune-or de la lame étincelante qui éclairait vivement son visage, restaient constamment mi-clos.

Celui qui venait de lui porter le coup fatal se tenait devant lui, brandissant son arme, fier et vainqueur. La pluie ruisselait le long de sa peau laiteuse et de son corps nu aux courbes athlétique. On pouvait distinguer plusieurs cicatrices identiques à celles que portrait Valtus sur son propre corps. Ses yeux, embrasés par le Côté obscur, étaient, eux aussi, identiques à ceux du Sith. La moue triomphante de son regard parfaitement similaire. Tout… tout chez le vainqueur était une reproduction parfaite de Valtus.


- Tristesse alors que s’avance le Grand Jour vers le Crépuscule…

Un panache d’éclairs illumina alors le ciel noir, précédent un coup de tonnerre assourdissant. D’un mouvement assuré et léger, le vainqueur fit un pas en direction de Valtus. La voix était même était à s’y méprendre. De sa main libre, il redressa la tête de Valtus. Le geste était doux et se voulait rassurant à en croire la petite caresse qu’il déposa sur sa joue avec son pouce. Les yeux dans les yeux, les deux hommes identiques se contemplaient, l’un d’un regard perçant, mais emprunt de compassion, l’autre, d’un regard affligé, mais emprunt de soulagement.

- … Point de désespoir cependant…

La copie de Valtus acquiesça d’un geste de la tête. Il était impossible de différencier la pluie des larmes qui pouvaient s’écouler sur son visage, mais il était certain qu’une certaine émotion s’était saisi de lui à l’écoute de ces mots. Il savait que le moment était venu.

- … car, de son ombre, arrive l’Aurore qui soudain s’éveille !

Tandis qu’un nouvel éclair zébrait le ciel au-dessus d’eux, la tête de Valtus se détacha alors de son corps qui s’effondra après un bref instant.

… Flash …

Les yeux de Valtus s’ouvrirent. Il était allongé dans son lit, une couette légère posée sur son flanc gauche. Son rêve s’était achevé de lui-même, sans brutalité aucune ni même aucun autre effet pouvant être ressenti suite à un cauchemar. Il n’éprouvait aucun malaise ni aucune pensée troublante lorsqu’il se leva, à ceci près que la Force affluait en lui sans qu’il ne lui en donne l’ordre. Observant son visage dans un miroir holographique, Valtus remarqua alors que ses yeux étaient imprégnés d’une lueur qui n’était pas naturelle et qui n’était pas non plus celle du Côté obscur. Il resta quelques instants à observer et à s’interroger sur sa signification. Le phénomène ne s’était produit qu’une seule fois auparavant, à un moment bien précis de sa jeunesse…

Le rêve qu’il venait de faire était-il un cauchemar ? Il n’en avait pas le sentiment. Était-ce une vision de l’avenir ? Jamais il n’avait eu de vision aussi loin dans l’avenir. Une mise en garde ou bien la Force matérialisait-elle ses inquiétudes et ses pensées profondes ?

Valtus était résolu à le découvrir prochainement, mais pour l’heure, il était toujours déterminé à atteindre sa destination. Kamino.




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Chapitre I



La Flèche d’Istar était réputé pour être le vaisseau le plus rapide de toute la flotte royale de Sigil. Longue de près de cent cinquante mètres de long, la corvette avait été entièrement réaménagée en vaisseau civil afin de devenir le moyen de transport royal exclusif. Elle n’avait gardé pour seul vestige de son usage original que l’hyper-drive et le générateur de bouclier déflecteur de catégorie militaire, qui lui permettait d’atteindre des records de vitesse et de protection pour un vaisseau civil, ainsi que son mini-hangar capable d’embarquer une petite navette ou, en l’occurrence, un chasseur léger de classe Interceptor.

La passerelle était semblable à celle d’un croiseur impérial, mais de taille plus réduite afin que les commandes puissent, si nécessaire, être centralisées sur le poste de commande d’un seul pilote. Dans la partie supérieure du vaisseau, Valtus disposait de ses propres appartements à la fois confortables et fonctionnels, avec un accès direct à la passerelle. Au niveau inférieur et contigu au hangar, se trouvait les baraquements de la garde royale, aménagé de manière plus spartiate, mais néanmoins au-dessus des standards galactiques réservés aux soldats.

Enfin, dans la partie centrale, se trouvait un vaste compartiment modulable au besoin pouvant faire office de salle du trône, de salle de réception ou de réunion ou tout simplement de pièce de vie ordinaire où il faisait bon prendre un petit-déjeuner copieux comme celui que s’apprêtait à prendre Valtus et Balt. Les appartements pour les invités, là aussi tout à fait confortable, étaient quant à eux aménagés dans un compartiment adjacent.

Ce matin, le compartiment modulable était organisé en salle à manger. La table dressée pour le petit-déjeuner n’avait rien à envier à celle du palais royal, elle était même identique sauf quelques exceptions. Opulente et gourmande, on y trouvait des plats aux diverses origines et aux diverses saveurs au milieu de corbeilles de fruits et de boissons diverses. Il y avait bien plus que le nécessaire pour rassasier les deux hommes, mais une table excessivement garnie faisait partie du protocole de la Cour. Valtus et Balt discutaient déjà depuis plusieurs longues minutes.


[Balt]- Je ne te fais aucun reproche ! Je dis simplement que ta présence aurait été utile et appréciée lors de la dernière réunion du Synode.

[Valtus]- Laisses moi deviner… Je vois très bien Berelian s’offusquer comme lui seul sait le faire en réajustant son holo-monocle à chaque fin de phrase et… Simeo ! Ah Simeo… lui devait se trémousser sur son siège qu’il doit trouver inconfortable et inadapté à sa morphologie… audacieusement… hors norme pour qu’une personne de son âge puisse espérer encore réussir à respirer…

Valtus se mit dans le même temps à faire des mimes et des imitations grotesques des deux hommes qu’il venait de citer, respectivement Duc d’Eredweth et Duc de Condorth, deux des plus vieux nobles siégeant au Conseil des Grandes maisons, autrement appelé Synode Royal. Le sujet qu’il évoquait était très sérieux pour Balt. Valtus était de plus en plus souvent absent lors des séances du Synode depuis qu’il était membre du Conseil Noir. Bien qu’il n’ait pas eut envie de rire, le cousin de Valtus ne put s’empêcher de sourire, largement et même d’esquisser un rire, en voyant les mimiques caricaturales, mais néanmoins bien exécutées de Valtus. Ces moments de complicité entre les deux hommes étaient rares, mais à chaque fois authentiques. Balt savait qu’il devait être la seule personne sur Sigil à pouvoir partager ce genre d’interaction avec son cousin, d’autant plus qu’il était le seul à avoir le privilège de pouvoir le tutoyer et à s’adresser à lui le plus simplement du monde sans avoir à employer les titres et les formules de politesses qui convenaient. Après un court instant, Balt décida toute fois que le moment était venu de retrouver le sérieux d’alors.

[Balt]- Je parle sérieusement, Valtus. Le cas de Vadic était à l’ordre du jour…

[Valtus]- Comme c’est surprenant…

[Balt]- Beaucoup trouvent que tu es allé trop loin dans cette affaire et que, d’une certaine manière, tu es allé à l’encontre de la volonté des Grandes maisons.

[Valtus]- Trop loin… Jusqu’à preuve du contraire, le rapport que j’ai reçu la veille de notre départ mentionnait expressément le fait que Vadic respirait encore. Elle est donc toujours en vie. N’était-ce pas la volonté du Conseil ?

Le cousin de Valtus ne répondit pas tout de suite. Il prit une gorgée de jus de fruit. Il venait de s’engager sur un terrain glissant, il le savait très bien et tout dans les mots et l’intonation de la voix de Valtus le confirmait.

[Balt]- Ils ont refusé de la condamner à mort, c’est exact, mais ce n’était pas dans le but de te défier, mais de préserver une de plus anciennes lignées nobles de Sigil. Tu as vendu ses filles en esclavages et empoisonné son fils, le Synode se demande bien comment la Maison Thalyyn pourrait perdurer suite à cela ?

Valtus feint alors la réflexion tout en portant, buvant à son tour une gorgée de café chaud.

[Valtus]- Oh… Effectivement, je ne vois pas non plus… Tu présenteras mes sincères excuses au Synode pour ce moment d’égarement. Je ferai plus attention à la préservation des intérêts des traitres et des régicides lors du prochain complot, je le promets.

L’ironie et le cynisme dont faisait preuve le monarque visait à dissimuler et tempérer la profonde colère qui était en train de s’emparer de lui.

[Valtus]- Mais pour ma part, le sort de Vadic est réglé. On ne peut tenter de me tuer et de prendre ce qui m’appartient, sans en payer les conséquences… Et si le Synode ose encore évoquer le cas de Vadic ou remettre en cause mes décisions dans cette affaire, je saurais lui rappeler à qui il doit le respect.

Bien que membre de ce conseil, Balt ne se sentait pas concerné par la menace assumée que Valtus venait de faire à l’encontre de l’institution. En tant que président du Synode, il se devait d’être un point d’équilibre et un intermédiaire entre la volonté des Grands nobles et la volonté de la Couronne. Dans l’affaire Vadic, Balt avait d’ailleurs légèrement dérogé à sa fonction en prenant fait et cause pour Valtus en tentant d’influencer la décision du Synode de ne pas condamner la renégate à la peine capitale. Comme il s’en doutait, Valtus avait pris cette décision comme un affront et ne faisait en réalité que se venger et provoquer le Synode en réservant à Vadic le sort qui était le sien. Faute de pouvoir l’éliminer, elle, Valtus éliminait sa lignée et donc son avenir. Il se servait aussi de cela comme une mise en garde pour tous les autres nobles qui seraient tentés de l’imiter.

[Balt]- Un autre sujet était également à l’ordre du jour…

Valtus soupira.

[Valtus]- Laisses moi deviner une fois encore… La succession et la question de mon mariage ?

[Balt]- Tu avais assuré aux Grandes maisons que tu apporterais des réponses rapidement et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Synode s’impatiente. Certaines voix s’élèvent dans l’ombre… et insinuent que je mets de côté l’intérêt du royaume pour te favoriser… Ce qui n’est pas tout à fait faux, en vérité…

[Valtus]- Et en ce qui te concerne ?

Balt n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que Valtus mettait en question son point de vue sur le sujet. Cette discussion semblait se répéter mainte et mainte fois..

[Balt]- Tu connais déjà mon avis sur la question. En tant que roi, tu…

[Valtus]- Tu m’as mal compris. Je parle de toi, Balt. Tu es marié avec l’une des plus belles aristocrates de Sigil depuis quoi… six, sept ans ? Et pourtant, tu n’as pas d’enfant toi non plus… Toi aussi, tu laisses ta Maison sans héritier et cela n’inquiète pas le Synode ?

L’intéressé était visiblement pris de court. Valtus bottait en touche, comme toujours. Il avait même développé un certain talent pour cela. Balt gardait le silence tant il considérait la manœuvre basse et déloyale, mais bien à propos malgré tout.

[Balt]- Nous attendons le bon moment, voilà tout.

[Valtus]- L’Usurpateur est mort et le royaume est pacifié depuis presque dix ans. Tu attends d’avoir des cheveux blancs pour être “sûr” ?

Balt sourit.

[Balt]- Je te remercie pour ta franche sollicitude, mon cousin. Mais ce n’est pas moi, le roi.

Les deux hommes se regardèrent longuement. Le sujet était ostensiblement sensible pour l’un, mais l’était aussi plus discrètement pour l’autre. Si sur le coup, Valtus avait voulu simplement taquiner son cousin pour détourner un instant le sujet de la conversation, il percevait en lui un plus profond malaise. Il l’avait touché plus profondément et plus durement qu’il ne l’avait imaginé ou même souhaité. Dans une coordination presque parfaite, tous deux finirent par détourner le regard et se préoccuper à nouveau de leur assiette. L’un comme l’autre ne donnerait ni n’attendait d’excuse. Les années avaient passé, cependant, parfois, leur ancienne rivalité et la mesquinerie coutumière qui les liait se rappelait à eux inopinément.

[Balt]- Lors de notre dernière discussion à ce sujet, tu as dit que la solution au problème de la succession se trouvait sur Kamino. Vas-tu enfin consentir à me dire ce que l’on va trouver là-bas ?

Valtus était sur le point de soupirer, mais il se ravisa prudemment, car la demande de Balt était légitime. Le faire languir serait une provocation et une taquinerie de plus, chose pour laquelle ni l’un ni l’autre n’était plus d’humeur. S’engagea alors une longue explication sur la manière dont Valtus avait obtenu des informations sur Kamino et le domaine dont ils s’étaient rendus maîtres. Balt ne lâchait pas Valtus du regard. Il se concentrait sur chacun de ses mots, sur chacune de ses phrases. Il continua de le fixer pendant un temps encore après qu’il a terminé de lui expliquer ce qu’il espérait trouver auprès d’eux.

[Balt]- La mise en place d’un clonage dynastique… tu es sérieux, Valtus ?

[Valtus]- Je ne l’ai jamais été autant que maintenant.

Il était difficile de dire ce que ressentait véritablement Balt tant son visage enchainait les expressions différentes.

[Balt]- Tu ne peux pas faire ça !...

[Valtus]- Je t’écoute, dis-moi pourquoi ?

Au moins une dizaine de raisons se bousculaient déjà dans son esprit, mais Balt connaissait trop bien son cousin pour savoir que s’il se lançait dans un projet de cette envergure, il avait déjà pensé aux arguments qu’on lui objecterait. Aussi, il prit un instant pour choisir le plus pertinent de son point de vue.

[Balt]- C’est remettre en cause la stabilité même de Sigil. Ce sont les Grandes maisons entre elles qui désignent et révoquent la dynastie royale. C’est cette possibilité de pouvoir accéder à un jour à la royauté qui maintient la concorde entre les Grandes maisons et qui maintient l’équilibre.

Ce que tu proposes revient à remettre la royauté entre les mains d’une seule famille, a perpétuité. La tienne… Cela remet en cause l’existence même des Grandes maisons !


[Valtus]- Au contraire, cela ne fera que les préserver ! Allons Balt, tu connais notre histoire aussi bien que moi.

L’équilibre des pouvoirs, la paix entre les Grandes maisons… Combien de guerre de succession Sigil a-t-elle connue depuis la disparition du Seigneur Ragnos ? À chaque fois qu’une Grande maison est désignée, celles qui sont mécontentes complotent aussitôt pour la renverser et prendre sa place. Toi et moi, nous étions aux premières loge de la dernière en date ! À chaque fois, cela plonge Sigil dans une période de trouble qui la fragilise toujours un peu plus.

Oh, le royaume finit toujours par s’en remettre et à se reconstruire, mais ce n’est qu’un sursis jusqu’à la prochaine contestation… et alors tout est à recommencer !

Crois-tu que nous pouvons encore nous le permettre ? Avant, nous étions seuls. Tout le monde se moquait bien de ce qui pouvait arriver sur Sigil. Une guerre de succession ? et alors ?

À présent, nous faisons partie de l’Empire Sith. Sigil est redevenu le joyau industriel qu’elle était, grâce à notre travail, ce qui nous place en dans la liste des mondes importants. Penses-tu que le Conseil Noir regardera tranquillement Sigil basculer dans l’anarchie, la guerre et attendre qu’il y ait un vainqueur qui monte sur le trône ? À la moindre contestation, il dépêcherait une flotte dans la seconde pour mettre fin radicalement aux hostilités et nommer un Moff pour administrer la planète. Adieu la Monarchie et adieu les Grandes maisons…

Nous devons mettre fin une bonne fois pour toutes aux velléités et à toutes convoitises du Trône. C’est une obligation pour assurer notre survie.


Balt écoutait, mais il avait visiblement du mal à souscrire aux arguments de Valtus.

[Balt]- Un mariage et un héritier seraient tout aussi efficaces pour assurer la stabilité de Sigil !

[Valtus]- N’as-tu pas écouté ce que je viens de dire ?!

Il était sur le point de répondre aussitôt, mais il s’arrêta alors que ses lèvres commençaient à bouger sans avoir prononcé encore le moindre son. Ce qu’il s’apprêtait à dire ne manquerait pas d’ajouter de la tension au débat.

[Balt]- Tu me demandes à moi, ainsi qu’aux autres Grandes maisons, de consentir à te donner le pouvoir à perpétuité… est-ce que tu te rends compte seulement de ce que tu demandes. Donner le pouvoir un seul homme. Un pouvoir qu’il gardera même au-delà de sa propre mort… toi ! Te considères-tu comme un être si supérieur et exceptionnel pour que l’on te confie le destin de Sigil à jamais ? !

Valtus frappa la table avec son point alors même que Balt terminait tout juste sa phrase. Comme attendu, le ton montait d’un cran.

[Valtus]- OUI ! JE SUIS SUPÉRIEUR ! OUI ! JE SUIS EXCEPTIONNEL !

On me reproche trop souvent d’avoir été formé sur Korriban, d’avoir suivi la Voie des Sith, des véritables Sith, d’en être devenu un et d’avoir su me hisser au plus haut niveau de leur Ordre ! Mais que savez-vous véritablement des Sith ?

Sur Sigil, nous avons l’audace de nous prendre pour des Sith… oh pardon… des “Sith de Sigil”, des Sith particuliers qui descendent directement de la lignée de Marka Ragnos… une Élite !!

Foutaises !

Nous sommes pétris d’un orgueil illusoire et prisonniers d’une histoire romancée qui nous aveugle.

Nous vouons un culte au Côté obscur, mais nous ne le comprenons pas ! Nous manipulons le Côté obscur, mais nous ne le maîtrisons pas ! Même notre plus habile manipulateur du Côté obscur se ferait écraser d’un geste de la main par le plus faible des seigneurs Sith de l’Empire !

Nous nous croyons supérieurs parce que nos sabres-lasers sont alimentés par les cristaux de notre monde, aux propriétés singulières ? Ridicule…


Un frisson soudain parcourut la peau délicate de Balt au niveau de son cou. La température de la pièce venait subitement de se rafraîchir et l’aura de Valtus de s’assombrir dans la Force. Balt le regardait, mais ne disait rien et ne faisait aucun mouvement, tant il était à la fois fasciné et terrifié par le regard de Valtus, dont les yeux bruns venaient d’adopter une teinte dorée.

[Valtus]- Je connais la véritable nature du Côté obscur ! Je maîtrise l’essence même de son pouvoir ! Je… suis… un… Sith ! Un… véritable Sith ! Je pourrais anéantir chacun des membres du Synode d’une simple pensée si l’envie me prenait !



Et pourtant… je ne le fais pas… car étant l’un d’eux…  Je reste à jamais un enfant de Sigil et je ne cesserai jamais d’aimer notre monde.


Le froid glacial qui s’était manifesté était en train de disparaître rapidement, laissant à nouveau place à la chaleur tempérée. Les derniers mots de Valtus avaient été dits sur un ton plus calme et mesuré, comme s’il s’était rendu compte de son emportement et qu’il souhaitait y mettait un terme. Il porta sa main sur son visage, au niveau de ses yeux, pour y exercer une légère pression accompagnée d’une profonde, mais discrète inspiration.

[Valtus]- Lorsque j’étais apprenti, que ce soit sur Korriban ou sur d’autres mondes, j’ai vu le Côté obscur se déchainer sous le commandement de Sith redoutables, faisant appel à des pouvoirs et à une puissance au-delà de toute mesure…

Je ne suis pas le plus puissant des Sith de la galaxie, ni même de l’Empire… Mais je sais que je suis le plus apte à protéger Sigil.

Tu me reproches souvent de ne pas prendre au sérieux mes devoirs de souverain et de les négliger trop aisément. Pourtant, même étant membre du Conseil Noir, rien ne compte plus à mes yeux.


La discussion venait d’atteindre un moment de flottement ou d’apaisement malgré la tension toujours haute donnant à l’air ambiant cette sensation électrisante. L’un comme l’autre considéraient leurs pensées légitimes et bien fondées, mais tous deux s’accordaient aussi, dans leur for intérieur, que le ton était monté trop haut et trop vite.

Au-delà de l’arrogance et de l’orgueil dont faisait preuve Valtus, les faits étaient là. Depuis que l’Empire avait commencé à se réorganiser, d’abord clandestinement puis officiellement, il était rare de voir des sigiliens réussir les épreuves pour entrer à l’Académie de Korriban et il était encore plus rare que les heureux sélectionnés survivent à leur formation plus d’une année. Sur les deux dernières générations, cinq enfants de Sigil avaient été sélectionnés pour suivre la voie des Siths. Valtus était le seul à avoir survécu et à avoir terminé sa formation. Que Balt le sache ou non n’avait aucune importance pour lui, car après tout, il n’avait aucun besoin de se justifier, il était convaincu d’avoir raison. Du moins, c’est ce qu’il aimait se dire parce qu'en vérité, Valtus espérait sincèrement obtenir le soutien de son cousin.

Prenant une légère inspiration à son tour, Balt brisa enfin le long silence qui s’était installé.


[Balt]- À supposer que je sois convaincu par ton projet ? Ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Il ne verra jamais le jour. Il te faut l’accord du Synode et je peux t’assurer qu’il refusera catégoriquement. Au mieux, tu peux compter sur le vote de Teneth, de Rios, peut être celui de Faleas et le mien. Quatre votes, contre cinq.

[Valtus]- Le vote n’a pas besoin d’être unanime, il me semble.

[Balt]- C’est juste… cependant, je ne vois pas en cela résout le problème…

[Valtus]- Il suffirait d’obtenir le vote d’une seule autre Grande maison. Peut-être deux, pour assurer un vote confortable.

[Balt]- Oui… et je suppose que tu as déjà dû réfléchir à la manière de convaincre deux des nobles les plus traditionalistes du royaume ?

[Valtus]- Non. En vérité, je ne compte pas les convaincre… Pas eux, en tout cas.

Cette dernière précision finie de plonger Balt dans l’expectative. Aussi, il ne dit rien le temps de voir où Valtus voulait en venir.

[Valtus]- C’est un miracle que Simeo soit encore en vie étant donné sa consommation héroïque de nourriture. Ne parlons même pas de Keestier, qui doit être notre doyen à tous. Je crois qu’il l’était même déjà quand nous étions enfants… Bref.

Il est de notoriété que leur fille et leur fils respectifs ne sont pas en bons termes avec leur géniteur et qu’ils “s’impatientent” de les voir enfin retourner à la Force.


Balt se redressa sur son fauteuil. À n’en pas douter, la suite n’allait pas manquer d’être intéressante.

[Valtus]- Nos lois sont strictes. L’assassinat des parents par leurs enfants est un crime et il est d’autant plus grave et automatiquement puni de mort lorsque cela concerne des nobles. Mais peut-être que les héritiers de l'un et l’autre avaient l’assurance de ne pas être inquiété si jamais ils décidaient de donner un coup d’accélérateur au destin…

[Balt]- Tu plaisantes ?

[Valtus]- Balt, je t’assure que mon envie de faire de l’humour est passée depuis longtemps.

[Balt]- Tu envisages de faire assassiner deux membres du Synode pour que leurs héritiers votent en ta faveur ? N’as-tu donc aucun respect pour tes semblables ?!

Valtus le regarda droit dans les yeux et répondit aussitôt.

[Valtus]- Pas quand les intérêts de Sigil et les miens sont en jeu !  De plus, ce que tu dis est inexact. Ce sont leurs héritiers qui vont le faire, pas moi…

L’équilibre et la répartition du pouvoir sur Sigil était parfois complexe entre le roi et les grandes maisons. Mais en l’espèce, lorsqu’un assassinat avait lieu au sein d’une Grande maison, c’est au roi, et à lui seul, que revenait la charge de rendre la justice. En promettant de fermer les yeux sur l'assassinat de leurs ascendants en échange d’un vote favorable pour la mise en place du clonage dynastique, Valtus était certains de l’emporter.

La discussion s’éternisa encore un moment. Balt oscillant entre le fait d’être offusqué par les méthodes de Valtus et le fait d’admettre leur efficacité, car à court terme, lui-même ne voyait pas de meilleure solution.


[Balt]- Tu n’es qu’un foutu manipulateur !

Ne cherchant même pas à savoir s’il s’agissait d’un compliment ou de son contraire, Valtus acquiesça simplement en gratifiant son cousin d’un clin d’œil complice. Visiblement exaspéré, Balt sourit néanmoins.



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Interlude I


Dans une galaxie et un avenir lointain, très lointain...

Deux semaines s’étaient écoulées depuis que Simeon avait préparé et posé sa tasse de thé dans le seul coin encore dégagé de son bureau. Ce qui, à l’origine, ressemblait à un savoureux et réconfortant thé noir aux épices de Chandrilla n’était qu’un jus opaque couvert de multiples îlots verdâtres exhalant une piquante odeur de rance. Ses affaires posées à la va-vite ainsi que les emballages vides des plats préparés ajoutaient à cette vision de désordre et de négligence.  

Un bruit de décompression précéda l’ouverture du sas du préfabriqué dans lequel se trouvait son bureau. Un léger du courant d’air dispersa les miettes et les emballages vides ici et là. Simeon avait les traits tirés, aussi, il jeta sa veste usée sur le dossier de son fauteuil, mais loupant son coup, la veste tomba simplement par terre. Même s’il n’avait pas regardé à ce moment-là, le bruit de la chute arriva bel et bien à ses oreilles. Il n’y prête aucun intérêt et s’affala sur sa couche de campagne. Il ferma un instant les yeux, laissant tout son corps se détendre et se reposer le temps d’une heure complète.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, le soleil qu’il pouvait voir à travers la verrière avait déjà bien engagé sa phase descendante. Les odeurs de nourriture présentent ne semblaient rien lui faire du tout, il n’y faisait même plus attention en vérité. Il se redressa de manière à se mettre assis sur son lit et prit un son holo-journal. Lorsqu’il l’alluma, un faible rayon balaya son visage avant qu’un son se fasse entendre et que l’appareil se déverrouille. Il commença alors à parler.


/-/ Entrée : 548C-88H \-\

Date stellaire : 977 du calendrier de Rusaan

Utilisateur : Simeon Price

/ début d’enregistrement /


Encore une bonne journée aujourd’hui.

Depuis plus d’un an que nous sommes arrivés sur Sigil, voilà seulement maintenant que les choses deviennent vraiment intéressantes !

À dire vrai, je commençais à être impatient et à me dire que j’avais choisi la mauvaise planète. Ça n’a pas été facile de convaincre le conseil d’administration et encore moins le Comité sénatorial… c’était même impossible. Je ne sais pas comment il a fait, surement une magouille de politicien, mais le sénateur Palpatine a réussi à nous obtenir une dérogation au décret interdisant les recherches sur les Siths…

Pour avoir discuté brièvement avec lui, il paraît passionné par l’Histoire et l’archéologie. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est sympathique, mais il m’a fait plutôt bonne impression, pour un politicien. Je ne sais pas pourquoi, mais l’histoire des Terres sauvages l’intéresse énormément.

Bref, tout ça pour dire que, sans avoir de pression, beaucoup de personnes attendent des résultats…

L’équipe de nuit à trouver et réussi à ouvrir une nouvelle chambre cette nuit dans le complexe que nous avons trouvé le mois dernier dans le Mont Lathal. Comme le reste du bâtiment, elle n’était plus alimentée, mais elle était restée parfaitement scellée. On a pris le relais au petit matin…

À cette heure-ci, je serai encore incapable de dire ce que j’ai ressenti, et les autres aussi, lorsqu’on a découvert la cuve installée en plein milieu de la pièce. Elle était remplie d’un liquide jaunâtre virant sur le bleu à certain endroit, assez opaque. D’après son analyse, Mara affirme qu’il s’agissait d’un liquide fait à base de kolto, l’ancêtre du bacta, mélangé à d’autres composés pour lui donner la même fonction que le liquide amniotique. Mais le plus intéressant est ce qu’il y avait dans la cuve.

… un cerveau…

Mara n’avait jamais vu ça de toute sa carrière. Il y avait tout un tas d’électrodes et de capteurs implantés à sa surface. Elle pense que c’est le système qui servait à maintenir le cerveau en l’état. Je me demande quel genre d’expérience le propriétaire des lieux pouvait mener… Le cerveau restait en globalement en bon état, avec des signes visibles de putréfaction à différents endroits. D’après Mara, il serait resté en parfait état si la cuve était restée alimentée en énergie.

Patrox travaille toujours sur la centrale du complexe. Il est vraiment doué ce p'tit gars ! Il a réussi à réparer une de notre foreuse avec un simple tournevis sonique, une électro-bobine et une gomme. Dès que l’on aura rétabli le courant, les fouilles deviendront plus simples et rapides… peut-être même qu’on aura du chauffage…

J’espère que la banque mémoire de l’ordinateur qui commandait la cuve va nous en apprendre plus sur cette expérience. Je l’ai déposé au labo et j’ai commencé à la nettoyer. Elle est en parfait état, mais les apparences sont parfois trompeuses….

\ fin d’enregistrement \

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Date stellaire : 977, calendrier de Rusaan

Utilisateur : Simeon Price

/ début d’enregistrement /


Je suis fatigué. J’ai encore fait un cauchemar cette nuit. J’en fais de plus en plus en ce moment. Cette fois, je vais demander à Mara de me donner une dose plus forte sinon je vais finir par m’écrouler au labo…

/_\ BATTERIE FAIBLE /_\ CHARGEMENT REQUIS /_\





Darth Yrlion
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Chapitre II


Dès sa sortie de l’hyper-espace, la Flèche d’Istar adopta une vitesse de croisière et s’approcha de la surface de la planète. Par-delà la couche nuageuse, Kamino n’était qu’un monde océanique sans la moindre parcelle de terre visible, une boule d’eau bleue cobalt suspendue dans le noir abyssal de l’espace.

Dans la poste de pilotage, l’ordinateur de bord captait très peu de communications et pas le moindre signe d’autres vaisseaux présents dans le système. Après quelques minutes, il intercepta une transmission provenant de la planète, lui intimant l’ordre de s’identifier. Immédiatement, le pilote en uniforme de la marine sigilienne activa le transpondeur et envoya les informations demandées. Très rapidement, une réponse fut transmise en provenance de Kamino, fournissant les coordonnées d’une station orbitale. Sans attendre, le pilote mis le cap qu’on venait de lui indiquer.

La station orbitale était de petite taille, tenant plus de l’avant-poste que de la véritable station spatiale, et sa forme laissait penser à celle d’une méduse. L’élément central était en forme de dôme attaché à une sorte de pylône central jonché de capteurs et de relais de communications. Tout autour du dôme, une dizaine de bras d’amarrages attendait patiemment l’arrivée d’un vaisseau. Dès que la corvette royale fut à portée de détecteurs, les protocoles automatiques s’enclenchèrent. Le bras télescopique d’amarrage s’étendit sur plusieurs mètres jusqu’à la coque qui se divisa en deux à un endroit précis afin de permettre au bras de s’accrocher à l’entrée du sas. Quelques instants après, Valtus et Balt arpentaient le couloir menant du vaisseau jusqu’à la station, escortés par la garde royale.


[Balt]- Quel accueil… On ne peut pas dire qu’on se bouscule pour nous… Est-ce normal ou bien, nous bénéficions d’un traitement de faveur ?

Le cousin de Valtus s’étonnait à juste titre de ne voir personne pour les accueillir, pas même un droïd de protocole.

[Capitaine de la Garde royale]- Je ne perçois aucun signe de vie à bord, mon seigneur.

[Valtus]- Moi non plus.

Tous les membres de la délégation étaient sensibles à la Force. Instinctivement, tous avaient sondé la Force à la recherche de la moindre étincelle de vie organique à l’intérieur de la station, sans succès.

Dès qu’ils furent arrivés au bout du cordon d’amarrage, un sas s’ouvrit sur une pièce circulaire aux murs épurés, tapissés de nacre et d’argent, avec une large baie d’observation donnant une vue plongeante sur la surface de la planète. Encore une fois, il n’y avait personne. Balt et Valtus échangèrent un regard. L’un interrogateur et l’autre attentif. C’est alors qu’une voie synthétique à la tonalité féminine se fit entendre.


[Processeur d’accueil]- Honorables visiteurs, soyez les bienvenus sur Kamino. Une violente tempête fait rage actuellement à la surface, rendant difficile tout atterrissage, c’est pourquoi nous vous avons invités à vous amarrer ici.

Une capsule de transport est prête à vous conduire à la surface. Veuillez vous diriger vers le sas numéro deux. Six individus ont été détectés, nos capsules ne pouvant transporter que deux personnes à la fois, nous vous remercions de bien vouloir faire preuve de patience et de cordialité.


Un des murs se divisa en trois parties, ouvrant ainsi l’accès à la porte du sas désigné précédemment.

[Balt]- De biens étranges manières…

[Valtus]- C’est le moins que l’on puisse dire ! Mais nous n’avons pas le choix.

Entre-temps, les gardes royaux de Valtus s’étaient éparpillés dans le sas pour observer, détecter et admirer cette architecture épurée inédite pour eux. L’idée de laisser partir seuls les monarque et prince de Sigil seuls dans la capsule n’était pas du tout du goût d’Ilorna, la capitaine de la garde, qui ne voulait pas les quitter. Valtus avait ses instructions, cependant. Balt et Valtus feraient le premier voyage ensemble, la garde suivrait ensuite. La capitaine n’avait d’autre choix que d’obéir, mais le temps des tentatives d’assassinat et des attentats à l’encontre de son roi n’était pas si loin que cela, aussi, elle voulait s’assurer de pouvoir parer à toute éventualité. C’est sous son renfrogné, dissimulé par le casque de son armure, qu’elle observa la capsule quitter la station.

L’intérieur de la capsule était tout confort. Sièges rembourrés, ambiance feutrée et design épuré s’harmonisaient parfaitement dans le petit espace que constituait l’engin. Impossible de faire tenir un troisième passager. Balt et Valtus n’échangèrent que quelques mots durant la descente, l’instant n’était pas vraiment aux grandes discussions. Malgré le conduit gravitationnel qui stabilisait le voyage d’un bout à l’autre du trajet, ce qui avait assuré une entrée en douceur dans l’atmosphère, la capsule se retrouvait au-dessus d’un océan déchaîné, balayé par les pluies et le vent, et tremblait sous la puissance des éléments. Au bout de quelques minutes néanmoins, le calme revint et les passagers purent enfin apercevoir Topica City. Le complexe urbain n’était que dômes et flèches étincelants, les murs incurvés et polis avec élégance, construits sur d’immenses pilotis s’élevant fièrement au-dessus de l’océan rageur. La cité semblait être autant une œuvre d’art qu’une merveille d’ingénierie. L’architecture n’avait rien à voir avec celle que l’on pouvait trouver sur les mondes impériaux et siths, comme Dromund Kaas ou encore Koribban. Du point de vue de Valtus, le décor rappelait celui de la République, mélange du Sénat et du Temple Jedi sur Coruscant. L’éclairage urbain mettait parfaitement en valeur les coupoles et les murs incurvés.


[Console de navigation]- Nous sommes sur le point de nous poser au Centre de bio-ingénierie de la cité de Topica. Nous espérons que le transfert s'est déroulé dans les meilleures conditions et nous vous souhaitons un agréable séjour.

Quelques instants plus tard, la capsule s’engageait dans un tunnel à même le dôme principal. Conçu spécifiquement pour l’accueillir, le tunnel n’était que lumière et la capsule paraissait glisser à travers lui avec aisance. Le terminus où le transport s’arrêta était aussi lumineux que le tunnel lui-même. Mais autant Balt que Valtus ne trouvaient pas cette lumière dérangeante, au contraire, elle était presque agréable.

[Inconnu]- Votre Majesté… Votre Altesse royale. C’est un honneur et une joie de vous recevoir.

Les deux sigiliens se tournèrent immédiatement en direction de cette voix mélodieuse qui venait les accueillir. Il s’agissait d’un kaminoan.

[Inconnu]- Je me nomme Bu Mee, Directeur du Centre de Bio-Ingénierie de Topica.

Il était bien plus grand qu’eux, sa peau blafarde et sa silhouette aux courbes harmonieuses était très élancée. Mince, assurément, mais dotée d’une imposante présence. Ses grands yeux sombres en amandes semblaient luire, comme ceux d’un petit enfant intrigué. Son nez se limitait seulement à deux fentes parallèles et verticales reliées par une ouverture horizontale, dessinant comme un pont au-dessus de la lèvre supérieure. Sur son crâne chauve se dressait une crête ou plutôt une sorte d’aileron, certainement reliquat de leur passé primitif en tant que créature aquatique.

[Bu Mee]- J’ai été chargé par notre Première ministre de vous conduire jusqu’à elle, si vous le permettez.

Même s’il était intrigué et stupéfait par l’image du kaminoan, Valtus se tenait et le regardait avec dignité et supériorité.

[Valtus]- Exprimer toute notre gratitude à la Première ministre, mais je ne suis pas venu en visite diplomatique.

Il n’avait absolument pas envie de s’embarrasser avec des mondanités et de jouer au jeu du diplomate. Il n’en avait pas la patience non plus. Les grands yeux de Bu Me clignèrent plusieurs fois tandis qu’il joignait ses mains devant lui.

[Bu Mee]- Nous le savons, Votre Majesté. Vos services nous ont bien informés de la raison de votre visite. Toutefois, il est extrêmement rare qu’un personnage de votre qualité se déplace en personne. Lorsque cela se produit, nos usages imposent à nos dirigeants de recevoir en personne leurs homologues et de prendre en charge personnellement leurs demandes. Il s’agit là d’un témoignage de respect et de considération envers Votre Majesté.

Pris de court, Valtus ne savait pas quoi objecter sur l’instant. Son projet était trop important à ses yeux pour le mettre à mal par une quelconque offense. Il accepta donc et se mit à suivre Bu Me qui leur ouvrait le chemin avec une démarche gracieuse et élégante. Balt, qui marchait aux côtés de son cousin, s’approcha un peu plus de lui et lui glissa à l’oreille.

[Balt]- Pourquoi ai-je la désagréable impression d’être subitement devenu l’attraction du jour ?... Belle promotion, Votre Majesté !

Valtus, qui le regardait, se contenta de hausser les épaules de lassitude. Balt et lui étaient de fervent adepte des petites phrases et petites piques destinées à taquiner la patience et la susceptibilité de l’autre.

Sur le chemin, le groupe passe devant de nombreuses fenêtres et d’autres tunnels aux parois transparentes. Ils aperçurent d’autres Kaminoans vaquant à leurs occupations dans différentes salles, portant des tenues variées, mais semblables. Les femelles se distinguaient des mâles par l’absence de crête au sommet de leur crâne. Elles étaient installées à des tables de travail qui semblaient émettre leur propre lumière, comme si le mobilier lui-même était fait de lumière solide. La propreté de l’endroit était impressionnante. Tout était poli, lisse et scintillant. Ni Balt, ni Valtus n’osèrent poser de questions, ils se laissaient simplement guider et admiraient ce nouvel environnement de leurs yeux fascinés.

Ils finirent par arriver sous un grand dôme dont les larges baies vitrées suivaient parfaitement les courbes. Le kaminoan s’arrêta devant une porte et l’ouvrit d’un simple balayage de la main.

Une autre kaminoan, un peu plus grande et portant un bandeau simple autour de la tête duquel tombait de nombreuses chaînes d’argent, très fines, donnant l'illusion d’une chevelure étincelante. Elle observa Balt et Valtus en clignant des yeux plusieurs fois. Un sourire chaleureux se dessina alors sur son visage. Elle fit un geste tout en inclinant légèrement la tête. Trois sièges descendirent du plafond en tourbillonnant, dont deux parfaitement adaptés à la morphologie humaine.


[color=darkblue][Bu Mee]- Votre Majesté, Votre Altesse. Permettez-moi de vous présenter Kalma Yul, Première ministre de Kamino.

La kaminoan leur indiqua les sièges qui leur étaient destinés et alla elle-même s’asseoir sur son fauteuil.

[Première ministre]- Croyez bien que c’est un plaisir pour nous de vous accueillir ici. Les personnages de votre rang ne se déplacent jamais ou bien très rarement en personne lorsqu’ils veulent avoir recours à nos services. Nous ne pensions pas que le Nouvel Empire Sith puisse entendre et s’intéresser à nous.

Valtus balaya le pan de sa veste d’un geste gracieux avant de s'asseoir à son tour. Les sombres couleurs de ses vêtements tranchaient avec le décor clair et lumineux de la pièce. Balt le suivit et prit place à son tour en pliant un genou sur l’autre et en posant ses mains jointes par-dessus.

[Valtus]- Nous sommes touchés par votre accueil, votre Excellence. Nous ne savons que peu de chose sur votre culture et votre peuple, mais ce que nous ressentons ici depuis notre arrivée tend à démontrer que Kamino est une perle qui mérite d’être admirée et qui pousse à vouloir apprendre à la connaître davantage.

Tout au long de son intervention, Valtus fit usage de la Force pour en apprendre un peu plus sur les sentiments de ses deux hôtes. Normalité, honnêteté et franchise… il ne percevait que cela. La curiosité de la Première ministre n’était pas feinte, ni mue par l’appât du gain ou une quelconque motivation mercantile. Sans être mal à l’aise, le Côté obscur ne semblait pas vraiment être dans son élément et se faisait discret face à tant d’harmonie et d’unité. Cela faisaient-ils d’eux des faibles ? C’était le monarque qui était sur le devant de la scène, mais le seigneur Sith qu’il était ne pouvait s’empêcher de penser avec plus de pragmatisme. Si ce qu’il était venu chercher était possible ? S’ils refusaient ? Comment faire ? L’usage de la force serait-il envisageable en fonction de la nature profonde de cette nouvelle espèce ?...

[Valtus]- Considérez cependant que c’est le roi de Sigil qui vient ici pour affaires. Je ne parle pas au nom de l’Empire.

[Première ministre]- Bien entendu ! Et c’est très clair pour nous. Ce n’est ni le Conseiller Noir, ni le Seigneur Sith que nous recevons. À présent, Majesté, comment pourrions vous être utile ?

C’est à ce moment-là que Balt tourna le regard vers Valtus. Les kaminoans n’étaient visiblement pas si isolés que cela du reste de la galaxie.

[Valtus]- Lors d’un de mes voyages, j’ai eu l’occasion de voir de mes yeux les prouesses dont vos ingénieurs sont capables, notamment sur Telos.

[Première ministre]- Je vous remercie. Participer à la restauration de l’écosystème de cette planète après sa destruction fut l’un de nos projets les plus ambitieux ces dernières années.

[Valtus]- Vous avez réussi à recréer des espèces entières qui avaient été totalement éliminées lors des bombardements. Même des espèces éteintes avant cela…

Un nouveau sourire se dessine sur la tête ronde de Kalma.

[Première ministre]- Nos techniques de reconstruction génétiques et de clonages sont parmi les meilleures de toute la galaxie. Ce que nous avons accompli sur Telos n’est qu’un modeste exemple de notre savoir-faire. Une fois les bonnes données acquises, il est très facile de reconstituer un génome viable, à l’identique de l’original.

[Valtus]- Vraiment ? À vous entendre, redonner vie à une espèce animale toute entière semble être d’une facilité déconcertante.

[Première ministre]- C’est le cas, oui.

Valtus fut surpris par l’aplomb dont venait de faire preuve la Première ministre. À travers la Force, Valtus, mais aussi Balt, percevait que cet excès de confiance n’était pas surjoué. Elle connaissait parfaitement les capacités de ses ingénieurs et semblait éperdument convaincue de leur supériorité.

[Valtus]- Et qu’en est-il pour les êtres plus complexes ?

[color:1517=cyan[Première ministre]]- Qu’entendez-vous par “plus complexes” ?

Les yeux ronds de Kalma et Bu fixaient Valtus avec une attention toute particulière.

[Valtus]- J’entends par là, les êtres doués de conscience, d’intelligence… Comme les Twi’leks, les Bothans ou bien les humains.

Pour Kalma, la discussion entrait enfin dans le vif du sujet et bien que son visage resta inexpressif, on pouvait deviner une expression de satisfaction sur son visage.

[Première ministre]- Oh…. Cela ne présente pas plus de difficulté.

Lentement, la tête de Kalma se tourna vers Bu qui semblait vouloir intervenir. D’un mouvement lent de la tête, elle lui donna la parole.

[Bu Mee]- Si je puis me permettre, Votre Majesté, bien que considéré comme un être primitif, qui n’aurait pas évolué depuis l’apparition de la vie dans l’Univers, un Sarlacc est beaucoup plus difficile à travailler qu’une espèce humanoïde. En comparaison d’un Rancor ou bien même d’un Scarabée butléien, cloner un être humain est une tâche très simple.

Valtus hocha de la tête, tout en fixant le sol machinalement. Ses connaissances en la matière étaient inexistantes, aussi, il était inutile de se sentir vexé de s’être ainsi fait reprendre avec condescendance, certes diplomatique, mais bien senti. Il n’avait pas l’habitude.

[Valtus]- Je vois…

La Première ministre resta silencieuse jusqu’à ce que Valtus reprenne la parole. Son instinct de politicienne aguerri lui chuchotait déjà ce que le monarque était venu chercher ici. Mais elle faisait preuve de patience, attendant que cela vienne de Valtus.

[Valtus]- Quelles sont vos capacités de production ?

La question étonna à la fois Kalma et Bu par le ton légèrement impérieux avec lequel Valtus la posa.

[Bu Mee]- Topica est notre principal centre de production, mais nous avons des usines un peu partout sur la planète.

Kalma se tourna vers Bu avec un regard indescriptible pour les visiteurs. Seul l’aileron crânien de Bu qui se rétractait légèrement signalait une sorte de réprimande lancée à son encontre.

[Première ministre]- Nous adaptons notre capacité de production en fonction des commandes passées, tant en termes de quantité que de temps. Créer des spécimens disparus en vue de les réintroduire dans leur environnement naturel demande moins de moyens que la création d’une armée de clones.

Cette information suscita soudainement l’intérêt de Balt, qui se décolla de son fauteuil légèrement pour s’adresser à la dirigeante.

[Balt]- Vous êtes en capacité de créer une armée toute entière ?

[Première ministre]- Oui ! Et nos offres sont modulables selon vos besoins. Avec l’aide de nos partenaires, nous pouvons livrer une armée entièrement équipée, “clé en main”, si je peux me permettre cette expression.

Le prince de Sigil se tourna directement vers Valtus, le regard surprit et les yeux pétillants d’opportunités. Cette information était inattendue et pour le moins intéressante, Valtus en convenait intérieurement. Mais l’enthousiasme naissant de Balt ne semblait pas trouver la même accroche chez Valtus. Lui avait autre chose en tête pour le moment.

[Valtus]- Je dois dire que je ne m’attendais pas à cela… Cela ouvre des perspectives inattendues et intéressantes !

[Première ministre]- J’espérais bien que vous seriez intrigué ! D’ailleurs, nous sommes sur le point d’effectuer livraison d’une commande de ce genre. Voudriez-vous voir par vous-même le résultat ?

Balt et Valtus se regardèrent un instant, le prince laissant seul le monarque prendre la décision. Ce n’était pas ce qu’il avait prévu initialement, mais l’idée ne lui déplaisait pas, en vérité.

[Valtus]- Volontiers !

A ces mots, les deux sigiliens se levèrent et suivirent leurs hôtes.



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Interlude I


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On a fêté les trois ans de l’expédition aujourd’hui. Il y avait une bonne ambiance. Leto a débouché un grand cru de Chandrilla. J’ai pourtant horreur du vin, mais là, j'admets qu’il passait bien.

Le maire de capitale nous a aussi offert une caisse de liqueur locale… C’était intéressant à découvrir, mais j’en ai encore mal aux cheveux… Il était aussi venu pour nous dire qu’on avait enfin l’autorisation de commencer à fouiller l’ancien palais royal.

Pas trop tôt !

….
….

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Les fouilles du Palais royal avancent. Jusqu’à maintenant, les parties que l’on a découvertes ressemblaient plus à des ruines antiques qu’au palais d’un roi sith. Les relevés indiquent cependant que la structure est immense… j’ai bon espoir de trouver des pièces encore en bon état.

Si un jour ce journal doit être lu, alors saches toi qui me lis, que je n'ai pas été tendre avec le sénateur Palpatine et que je lui présente mes excuses, ainsi qu’à Madame Palpatine Mère. Réduction du budget, plus aucunes réponses à mes holos… le silence total.

J’ai parlé trop vite. Depuis qu’il est Chancelier Suprême, on dirait qu’il a décidé de se rattraper. Le budget de l’expédition a été multiplié par trois ! On a maintenant six équipes qui travaillent en permanence dans les ruines du palais et dans le complexe montagneux.

On a même un référant officiel à la Chancellerie qui nous demande régulièrement comment avancent nos travaux, un certain Pestage.

\ fin d’enregistrement \

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On a découvert une salle immense en dessous de la salle du trône. On s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un mausolée. Le plus impressionnant sont les statues qui forment une haie entre de chaque côté. Entre chaque statue se trouve un tombeau des anciens monarques de la planète. Tous endommagés. Après examen, Dex en a conclut qu’ils avaient tous été forcés, certainement par des pilleurs ou autre. L’histoire de cette planète reste encore bien mystérieuse et même après toutes ces années, on ne peut pas dire que les sigiliens soient très loquaces sur leur propre Histoire.

J’en viens même à me demander s’il la connaisse eux-mêmes… Bref !

Patrox à découvert une sorte de base de données dissimulés dans le sol, en s’enfonçant un peu plus fond dans la pièce. Un tombeau en particulier semblati être reliée à elle. Il n’a jamais rien vu de tel. Moi non plus d’ailleurs lorsqu’il est venu me chercher pour me montrer.




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