Gary Kovani
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Je baisse les jumelles et soupire. Au loin, proche de l'horizon torturé par des formations rocheuses acérées, les lumière d'une grande ville nimbent le ciel nocturne d'un halo blanchâtre. Là bas, la voûte céleste est dévorée par la pollution visuelle : toute ces néons qui ne semble jamais vouloir s'éteindre, comme si la ville ne dormait jamais vraiment... Ou que ses habitants, terrorisées par les créatures nocturnes, préféraient dormir lové dans un rassurant écrin de lumière.

J'ignore ce qui peut se dissimuler dans l'ombre. Mais l'expérience m'a appris à redouter les espèces intelligentes plutôt que les créatures sauvages. Les monstres ne sont pas ceux que l'on croit : ils ne s'affublent pas toujours de dents pointues et de longues griffes tranchantes. Sur ces pensées dignes d'un cours de philosophie de comptoir avec quatre grammes dans chaque bras, je lève le poignet pour rapprocher le bracelet de mes lèvres.

« Saleucami. Septième jour. Il est possible que j'ai enfin retrouvé la trace du gang de pirates qui a arraisonné l'Entropie du Vide. Les indices concordent à me guider vers une ville de seconde zone, sans importance, dont le nom m'échappe encore... »

Je secoue la tête, lentement, dépité malgré moi par la maigreur de mes certitudes. Le Chevalier Jedi Arinthon Kragaxx est porté disparu depuis deux semaines. Tout porte à croire qu'il a été enlevé, même si le Temple n'a reçu aucune demande de rançon, officielle ou officieuse. Il se pourrait que les pirates à l'origine de son Jedinapping n'aient pas conscience de sa réelle identité... Ou alors qu'ils tentent de le vendre aux autorités Républicaines, ou à l'Empire, ou aux Hutt... Je n'en sais foutrement rien, et c'est pour ça que je suis extrêmement nerveux.

« Demain à l'aube, je rejoindrai la ville pour me fondre dans la population. J'ignore quelles ficelles tirent tellement les Diables Stellaires... »

Un nom de gang ridicule, j'aurais pu en rire dans d'autres circonstances...

« … Alors je vais garder profil bas, et laisser traîner mes oreilles plutôt que ma langue. Je me ferai passer pour un ancien mercenaire qui cherche quelques boulots musclés... Espérons que quelqu'un morde à l'hameçon, et qu'une fois enrôlé dans des milieux moins... fréquentables, je puisse obtenir plus d'informations. »

Je presse sur le coté du bracelet, pour mettre en pause l'enregistrement. J'inspire à plein poumon. L'air pur est frais. Je frissonne. Les steppes rocheuses sont une région aride, froide, qui a forgé le caractère des autochtones. Des humains ou proches-humains pour la plupart, mais qui ne s'ouvriront pas facilement à un étranger. Je relâche ma pression.

« Si je ne donne pas de signe de vie dans trois jours, ce message sera envoyé automatiquement au Temple, avec mes coordonnées. »

Instant dramatique. Ou pas. Il s'agit d'une simple formalité... administrative. Une sécurité imposée par les règles strictes que suivent les agents Jedi du BRJD. Le Bureau de Recherche des Jedi Disparus. Par les temps qui courent, alors que les Jedi sont détestés et traqués dans la majorité de la galaxie, on n'est jamais trop prudent, non ? J’interromps l’enregistrement, et quitte enfin le panorama des yeux.

Mon vaisseau, un cargo civil répondant au doux nom de « Xalfocafacta », attend sagement sous l'ombre d'un promontoire rocheux qui le dissimule des regards indiscrets. Je passerai une dernière nuit sereine à l'intérieur, et pour la suite on improvisera...
Lynn Cassara
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Les derniers rayons du soleil crépusculaire de Saleucami commençaient à disparaître derrière les gigantesques dents acérées des formations rocheuses qui parcouraient cette région de la planète.
Les lumières éternelles des néons d’une modeste cité commençaient à prendre le pas sur la couleur vermeil du crépuscule. Le silence régnait dans ce paysage naturel accidenté.

Le silence fût brisé par le vrombissement d’une moto-jet qui filait à toute vitesse entre les étroites parois des canyons tout en évitant les obstacles naturels qui parsemaient la piste sablonneuse.
Le véhicule poursuivit sa route vers la cité sans nom. Il fût arrêté à l’entrée de celle-ci où un poste de garde relié à une barrière laser de couleur rouge barrait la route des voyageurs souhaitant entrer en ville.

Trois miliciens Twi'leks aux visages fatigués et verts vêtus d’armure grisâtres, fusils blaster à l’épaule vinrent à la rencontre du nouvel arrivant. C’était un humanoïde svelte emmitouflé par une combinaison de couleur sable drapé d’une cape de la même couleur et un casque lui masquait le visage. Une caisse était accroché à l’arrière de son véhicule. Un pistolet blaster suspendu à un holster en cuir brun était accroché à la cuisse.

Le voyageur retira son couvre-chef et révéla une longue chevelure rousse ainsi qu’un visage féminin et pâle. Elle fouilla dans sa besace et tendit son identifiant avant que les miliciens ne lui demandent son identité. L’un des twi’leks prit la carte et l’inséra dans son bloc de donnée qui s’alluma et des informations agrémentées d’une photo de la jeune femme apparurent sur l’écran bleu.
Le milicien lu rapidement les lignes et posa ses yeux sur la demoiselle qui ne cachait son ennui devant les trois hommes.

-« Jaina Valero… Qu’est-ce qu’une pilote correlienne comme toi vient faire ici ? »


La demoiselle leva les yeux au ciel et ses lèvres rouges arquèrent un sourire las. Elle soupira et d’une voix douce elle murmura :

-« A votre avis ? Je viens chercher du travail monsieur l’agent. »

Le garde fit une moue et rendit son identifiant à la contrebandière et lui affirma de manière ennuyée qu’elle pouvait passer. Sur ces mots, la barrière rouge s’estompa et la voyageuse remit son casque et redémarra sa moto-jet et disparu dans les sombres rues de la cité.
Le véhicule s’arrêta définitivement devant un bloc d’appartement et la jeune femme traina sa caisse jusqu’à l’intérieur du bâtiment. Après avoir payé le réceptionniste rodien et reçu les clefs, la jeune femme prit un ascenseur et trouva son appartement.

L’appartement était modeste et ne comportait que trois pièces, une cuisine, une chambre et une salle de bain. L’intérieur comportait que peu de meubles et ceux qui sont présents sont simples et pratiques. Les murs sont en béton brut et le sol est recouvert de tapis bleu usés. Il y a des coussins et des couvertures pour se protéger de la chaleur et de la poussière du désert. Les fenêtres sont petites et protégées par des volets en métal pour empêcher l'entrée de la lumière et de la chaleur excessives.  
L’étrangère fouilla son nouveau lieu de vie à la recherche de micros et de caméras et lorsqu’elle eut terminé sa tâche, elle alla dans sa chambre afin d’allumer son holocom.

Une silhouette holographique en uniforme impérial apparut alors, c’était un homme à la peau d’albâtre rasé de près à la courte chevelure noire. Devant lui, la demoiselle aux cheveux roux se mit au garde-à-vous.

-« Opératrice, bienvenue sur Saleucami. Je vais être bref, votre mission est de retrouvé un ancien de nos agent nommé « Atlan Zane » et de l’éliminer. Il a disparu dans ce secteur et nos services pensent qu’il a été capturé par un groupe de pirates sévissant sur Saleucami. »

Lynn Cassara, opératrice des services secrets impériaux, restait droite et écoutait son briefing. Son instinct lui disait au fond de son crâne que cette mission n’allait pas être simple.

-« J’enquête sur Zane, je le retrouve et je l’élimine. Est-ce tout monsieur ? »

La voix de l’espionne était froide comme la glace et son supérieur fit non de la tête et reprit la parole.

-« Non agent. Si vous trouvez l’organisme qui a enlevé la cible, infiltrez là et prenez un maximum de renseignement avant de vous exfiltrer. Terminé. »

La silhouette disparue laissant Lynn seule dans le noir.
Gary Kovani
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« Crache le morceau Har’y ! Où est le pognon que ton boss nous doit ?! »

Le poing fuse, s’écrase sur la pommette du Twi’lek prostré sur la chaise branlante. L’os craque. La peau éclate. Une gerbe de sang tapisse le béton poussiéreux du hangar. Je grimace, en retrait, mais ne pipe pas mot.

« Rarrjak veut des réponses ! P'tin ! J'te jure tu vas finir par parler, ça prendra le temps que ça prendra mon pote... »

Mon partenaire recule d’un pas, peste en se massant les métacarpes. Le « pauvre » Har’y menace de sombrer dans l'inconscience. Sa tête bascule sur le côté, ses yeux roulent dans leurs orbites mi-closes, gonflées et noircies par les coups. Il lutte... Sans se défaire de son sourire narquois, provocateur. A ce rythme, il passera l'arme à gauche avant d'avoir pipé le moindre mot.

« Bordel Garibaldi !  Il me gonfle ! Je vais le massacrer ! Fait quelque chose, putain, t'es pas payé pour mater ! »

J’inspire. Bon. L'inévitable instant où il faut se salir les mains vient de sonner. Mon dos quitte le pilier d’acier soutenant les poutrelles de la charpente contre lequel il reposait nonchalamment. Je ne laisse rien paraître de mon dégoût. Ma couverture est en jeu. Dix jours. Il m’a fallut dix jours entiers pour obtenir un contact, me faire recruter par l'un des gangs qui impose sa loi dans les ghettos, et me retrouver une mission en lien avec les Diables Stellaires. Ce n'est pas le moment de toute gâcher... Mais de quoi je me plains au juste ? Je savais très bien dans quelle merde je foutais les deux pieds.

Je m’approche de Har’y, lentement, d'une démarche féline. L'autre m'observe, toujours muet comme une carpe tuméfiée par les contusions. Il faut dire que mon partenaire du jour, un colossal Epicanthix répondant au poétique nom de Karkak, n'y ait pas allé avec le dos de la cuillère. Une heure qu'il le cuisine. Je me demande lequel des deux prend le plus plaisir. De ma main gantée je lui saisis la tête du grassouillet Twi'lek, pour le forcer à me regarder droit dans les yeux. La torsion du cou lui arrache un rictus de douleur, tandis que la quarantaine de chaînes en or qui pendent à son cou cliquettent avec insolence. Je me défausse de toute culpabilité mal placée en me convainquant que cet enfoiré n’a que ce qu’il mérite. Har'y appartient aux Diables Stellaire, ses tatouages l'attestent : des démons chevauchant des corvettes corelliennes. Un cliché dans leur genre. Nullement impressionné par ma manœuvre, il étire son sourire plaqué or. La violence ne mènera à rien avec type pareil, Karkak refuse de le voir, parce qu'il ne connaît que cette méthode. Moi pas.

« Laisse-moi essayer autre chose… »
« Fait toi plaisir ! »


Je le relâche, et m’accroupis, de telle sorte que mon visage soit à hauteur du siens.

« Har’y… Tu saisis pas la gravité de la situation. Ton boss a emprunté du blé au mien. Un gros paquet. Soit disant qu'il rembourserait vite. Avec des gros intérêts... Sauf qu'on voit rien venir... Et on apprend que vous avez capturé plusieurs cargos  ces derniers jours. Alors ? Il se passe quoi ? Il est où le fric ? Qu'est-ce que mon boss en déduit hein ? Que vous cherchez à nous doubler ? Ça marche pas comme ça ici. J'sais pas à quoi vous pensez... Dans l'espace vous êtes peut-être des cadors, mais sur la terre ferme, vous êtes que des petites merdes... »

Je récite les quelques bribes d'informations éparses que j'ai pu glaner ces deux derniers jours. Si les Diables stellaires sont intouchables dans les étoiles, il s'avère que le nombre joue contre eux dans les ghettos. D'autres gang tirent les ficelles ici-bas. Il en résulte un jeu de funambule où chacun joue de son influence pour garder l'équilibre. Des interdépendances fragiles... Que le chef des Diables Stellaires semble avoir brisé, pour une raison qui m'échappe.

« Alors c’est très simple. Sois-tu passes aux aveux, tu nous dis où ton boss planque sa thune… Soit tu crèves, ici, pour protéger un type planqué qui n’en a rien à foutre de ta gueule… »

En guide de réponse, il me crache la gueule. Un mélange de salive et de sang. Je m’essuie le visage d’un revers de manche, sans le quitter des yeux. Il ricane, amusé. Har’y clairement, ne me prend pas au sérieux. Je n'ai pas la carrure de mon acolyte, c'est certain. Peut-être qu'il me pense incapable de le tuer de sang froid. Ce n'est pas faux... Mais j'ai d'autres tours dans ma besace.

« P’tin Garibaldi ! T’es nul à chier… Tu cherches quoi ? A lui faire peur avec des putains de mots ? T'es pas sérieux ! Pfff... Quand je dirais ça au boss... Pousse toi, je vais en finir… »
« Non. Attend. »
« Attendre quoi ? »
« C’est la torture psychologique. Faut le temps que ça mouline dans sa petite cervelle.»
« De la psychoquoi ? »
« Un truc que j'ai appris dans l'armée. Je sais ce que je fais. Tu vas voir, il va tout me dire, dans trois, deux... »


Mon assurance échauffe les nerfs du Twi'lek. Il explose et sort enfin de son mutisme :

« Tu peux crever enfoiré , je dirais rien ! »
« Tu vois ? Il commence déjà à parler… »
« Va te faire foutre ! »
« Il a prononcé plus de mots en deux minutes qu’en une heure... »
« Ferme ta gueule abruti ! »
« Bon, clairement, son répertoire manque un peu de diversité, mais ça va venir… »
« Si je… »


Je plaque soudainement ma main sur sa bouche. Ses yeux s’arrondissent de surprise. Il tente de se débattre, de secouer la tête, mais ma prise reste ferme. Je presse mon index sur mes lèvres, lui intimant l’ordre de se faire. Ce qu’il refuse de faire bien évidemment. Ses insultes et provocations stupides sont étouffées par le cuir épais de mon gant.

« Ecoute Har’y. Fini de jouer. Maintenant, tu vas me dire tout ce qu’on veut savoir… »

Ce que les deux autres ignorent, c’est que la Force glisse entre mes mots, s'imbriquent dans mes intonations. Elles s’inscrivent dans son esprit, comme un ordre difficile à répudier. Il lutte, quelques secondes… Son esprit n’est pas si faible. Mais ma volonté dépasse largement la sienne. Pour son cerveau malade, tout ceci n’est qu’une sorte de jeu sadique. Il n’en a rien à foutre de prendre des coups et de crever. Tandis que moi, j’ai un Jedi à sauver. Je n’ai le droit à l’échec : une vie dépend de moi. Enfin il cesse de se débattre. Ses pupilles se dilatent. Il me fixe avec une intensité nouvelle, comme s’il découvrait mon visage pour la première fois. Je retire ma main pour le laisser parler.

« Y’a pas de magot… »

Dans mon dos, mon partenaire, outré par cette ultime provocation, bondit, prêt à le frapper. Mais je m'interpose, les deux bras tendus.

« Attends ! »
« Tu me gonfles, j'en ai marre d'attendre, il se fou de notre gueule ! »
« Non, tu vas voir... Tu disais Har'y ? »
« Je... Oui... En fait Gun'trun est à sec. C'est pour ça qu'il se planque... On fait les gros bras, mais on n'a pas choppé grand chose ces derniers temps... Enfin. Jusqu'à récemment. On est sur un gros coup là. Mais ça prends plus de temps que prévu... On... »


Il secoue soudain la tête en grognant, et reprend ses esprits. Son œil d'abord hagard se pare d'un éclat de folie. De folie meurtrière. Il se débat, en beuglant :

« Putain ! Tu m'as fait quoi ?! T'es qui bordel ?! Comment... »

Le poing de Karkak lui coupe la chique. Ses phalanges s'écrasent avec une violence inouïe sur sa tempe. Tué sur le coup. Il s’effondre, chavirant avec la chaise dont les pieds se tordent sous ma masse inerte. La montagne de muscle se retourne pour me faire face, un large sourire aux les lèvres, ses petits lunettes de soleils baissés sur son nez, comme pour mieux m'observer :

« Garibaldi ! T'es un génie, mon pote ! Ton truc de la psychomachin. Bordel ! C'était génial ! »

Clairement, il ne brille ni par son intelligence, ni par son QI. Mais je me garde bien de le lui faire remarquer.

« Aller, on a eu ce qu'on voulait. On rentre. J'vais tout raconter à Rarrjak. Sûr qu'il te mettra sur un gros job la prochaine fois. Enfoirés de Diables Stellaire. Grandes gueules et p'tites bites. J'peux te parier que le patron va organiser rapidement une descente dans leur QG historie de remettre quelques pendules à l'heure, haha... »

j'opine du chef. Cette fois, nul besoin de feindre mon enthousiasme. C'est l'ouverture que j'attendais depuis dix jours... Un moyen d'entrer chez les Diables, et de récupérer mon frère Jedi.... S'il est encore en vie.
Lynn Cassara
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La cantina de Jaskova était un endroit sinistre. L’endroit était envahi par une fumée orangée issue des cigarette gorgées de drogue qui prenait à la gorge. Les murs étaient emplis de tag et le sol collait. Un jukebox crachait de la musique de mauvaise qualité qui accompagnait les mouvements de dance fantomatique de danseuses twi’leks holographiques.

La cantina était principalement fréquentée par des vendeurs de bâtons de la mort et des toxicomanes, la clientèle respectable était un oiseau rare dans ce lieu.

Chaque consommateur portait un blaster à la ceinture.
Le bar était tenu par un Grant au mauvais caractère dénommé «Valm »  s'occupait vaguement de la sécurité bien qu'il ne soit pas le propriétaire de la cantina. Celle-ci appartenait en effet à un gang local qui s'en servait pour écouler un bon nombre de leurs produits.
 Les représentants de la loi intervenant rarement à la Javoska, les gangsters s'en servait également comme l'un de leurs lieux de prédilection pour "recruter" des esclaves. Les gens du coin savaient qu'il ne fallait pas poser de questions si quelqu'un disparaissait dans ce lieu.
Lynn avait longtemps fréquenté ce genre d’établissements durant son adolescence. Avant de rentrer dans les services secrets impériaux, la jeune femme volait les clients pour récolter quelques crédits pour survivre… Ce qui lui a valu plusieurs violentes corrections.

Accoudée au bar avec une bière corellienne à la main, l’espionne observait une table à sa droite où un duo d’humains discutaient. Ils avaient l’âge de Lynn et portaient tous une veste en cuir rouge où le mot « Diable » était écrit en noir sur le dos du vêtement. Les gangsters parlaient assez fort pour couvrir le bruit des conversations et la musique de la cantina, permettant à l’impériale d’écouter la discussion.

-« Bon sang Jaik, on doit encore faire nos preuves ! »
S’écria une femme aux cheveux blonds rasés de près.


-« La ferme Ramia ! Si on ne vole pas ce vaisseau, on est foutu ! »


L’homme qui avait répondu avait une peau noir ébène et son visage était empli de cicatrice. Il s’était levé pour intimider sa partenaire.
La jeune femme se leva son tour et s’écria :

-« Mais on n’a pas de pilote crétin ! »

C’est à ce moment là que Lynn passa à l’action. Elle s’approcha discrètement derrière la jeune pirate et lui posa une main rassurante sur l’épaule et tout sourire, elle lui dit :

-« Vous avez besoin d’un pilote ? Je suis là ! »

Après son geste désinvolte, l’impériale s’installa auprès des deux gangsters qui la toisèrent avec colère et méfiance. Après un long silence, ce fût Jaik qui brisa la glace.

-« T’es qui toi ? »

Lynn gardait son sourire charmeur et se pencha sur la table en toisant de ses yeux bleu les deux criminels amateurs. Elle ordonna au barman quatre jus de juma et répondit :

-« Je me nomme Jaina, je suis une contrebandière Corellienne. »

La blonde jeta un regard à son associé avant de lancer :

-« Et qu’est-ce que tu veux ?! »

Le sourire de Lynn disparu de ses lèvres rouges et l’éclat de joie qui illuminaient ses yeux disparus, laissant place à des billes bleues glace. Son éducation impériale reprit le dessus.

-« Je veux entrer dans votre gang. J’ai besoin de boulot et vous avez besoin d’un pilote. Je peux être ce pilote. Si vous foirez votre coup, vous êtes mort et je peux vous sauvez… Cela dépend que de vous les gars, moi je m'en moque.»

La voix calme et froide de la jeune femme avait calmé les ardeurs des deux pirates qui se regardaient l’un et l’autres d’un air inquiet. Puis ils haussèrent les épaules.

-« Okay Jaina, on va te présenter à Skyart. Elle va te jauger. »
Gary Kovani
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Je me redresse, position assise. Le matelas grince. Si fort, qu'il me déclenche une migraine. Je grogne, me masse les tempes. Je suis exténué.

A travers les carreaux crasseux de la fenêtre, la lueur blafarde de l'éclairage public se dissous lentement dans la palette jaune orangée de l'aurore. J'inspire, expire. Il est tôt, bien trop tôt. Avec les années, je deviens un être nocturne plus que diurne, repoussant sans cesse le moment de fermer les yeux pour me laisser chahuter par les cauchemars d'une vie passée à parcourir les tréfonds galactiques. Je me lève enfin. Un léger vertige s'amuse à faire danser une ribambelle de points sombres dans mon champs de vision. Une sensation fugace, qui s’éclipse dès que ma pression artérielle retrouve un semblant de stabilité.

Mes phalanges sont douloureuses, gonflées. Je retire mes fins gants de nuit pour observer leur état. Plusieurs hématomes égaillent la monotonie crayeuse de ma peau privée la plupart de la lumière du jour. Les stigmates de cette semaine à jouer les gros bras pour le compte de la Familia Nostra, l'une des mafia les plus influente de la ville... Je lutte encore quelques instants contre mon éthique, celle que je muselle lorsque je décide d'infiltrer les milieux criminels. Il faut parfois savoir faire fi de ses principes pour parvenir à ses fins. Ma dignité ne pèse rien face à la possibilité de sauver un frère Jedi. Malgré tout, les tabassages à répétions grévent mes pensées matinales. Elles alourdissent le poids sur mes épaules qui voute mon échine un peu plus chaque jour qui passe.

Cette ville est une véritable bombe à retardement, donc le compte à rebours est déjà lancé. Il règne ici nulle autre loi que celle dictée par les mafias. Elle se sont découpées, peut-être des décennies auparavant, le juteux gâteaux en parts plus ou moins égales... Mais un jeu dangereux menace de faire voler en éclat le statu quo : et les Diables Stellaires en sont les instigateurs. J'ignore presque tout de tenants et aboutissants, mais une certitude me tiraille le moral : je dois me hâter, et faire sortir Arinthon de là.

J'avance, machinalement, les pieds mus par l'inconscient plus que part ma volonté propre. J'approche de la fenêtre. D'un revers de la manche de mon pyjama, j'essuie la buée accrochée à la crasse. En contrebas une rue. Mais pas n'importe laquelle. De l'autre coté de l'artère fréquentée un vaste immeuble rectangulaires, bardé d'une enceinte grillagée et barbelée dissimule les entrepôts des Diables Stellaires. Hors de portée de mon regard, derrière la massive structure urbaine sans charme, se cache un terrain vague assez vaste pour permettre aux pirates d'y poser une demi-douzaines de cargos corelliens.

« Saleucami Transports Express » projette la devanture lumineuse au dessus du portail clos. Une société écran derrière laquelle se cachent les Diables, officiellement... Mais chacun sait à des kilomètres à la rondes ce que dissimule en réalité cette compagnie factice. Un jeu de dupe, connu de tous, mais que chacun préfère ignorer, pour des raison de... sécurité. Je secoue lentement la tête, yeux rivés sur les fenêtre derrière lesquelles des lumières trahissent une activité importante de si bon matin. Je souffle, entre mes dents serrées par la frustration :

« A quoi joues-tu Gun'trun... »

Le chef des Diables a emprunté de l'argent à plusieurs groupes mafieux... Mais il semble bien décidé à jamais rembourser ses créanciers. Tous les types tabassés rabâchent le même chose : il n'ont plus un rond, les derniers raids ont été peu rentables... Mais mon intuition me hurle pourtant qu'il se joue quelque chose de plus gros. Peut-être qu'il attente de vendre Arinthon contre une énorme rançon, à la République ou à l'Empire... Ou alors ils ont mis la main sur des secrets qui justifient de prendre autant de risques. Je l'ignore. En tout cas, son improbable insolence retient pour le moment la main vengeresse des mafias : elles aussi hésitent à passer à l'action sans savoir ce qui justifie une telle attitude. Mais elles ne rongeront pas leurs freins éternellement. Elle finiront par passer à l'action. Et ce jour là j'aurais intérêt à être loin, très loin de Saleucami avec Arinthon, qu'il soit vif ou déjà mort.

Bref. En résumé : je navigue en aveugle. Et je déteste ça.

Je me détourne enfin du panorama désespérant. J'enfile mes vêtements. Ils empestent le sang et la transpiration, mais je n'y prête même plus attention. Dans une poche dissimulée dans la doublure de ma veste de simili-cuir, je récupère mon bracelet comlink et l'active avant de le porter à mes lèvres :

« Saleucami, treizième jour. Je stagne. Je n'ai aucune certitude qu'Arinthon soit encore derrière ces murs. Il va falloir que je change de stratégie. Je pensais pouvoir profiter de l'influence de la Familia Nostra pour dénouer quelques langues. Je me suis fourvoyé. Ici règne une omerta impossible à briser, même avec poings et force de persuasion. J'évite d'utiliser mes pouvoirs, pour ne pas attirer l'attention... Mais si rien de neuf se produit, je serai contraint de tenter d'entrer dans le QG des Diables. Il me faut considérer cette option risquée et m'y préparer activement. »

Il aurait été tellement plus simple de me faire recruter directement par les Diables, mais ils ne cherchent que des pilotes aguerris. J'aurais pu mentir... Sauf que ma couverture aurait volé en éclats dès les premiers vols. Je passe la plupart du temps en pilote automatique, je suis bien médiocre derrière le manche d'un vaisseau spatial. Je préfère de loin les bécanes et les motojets.

Je m'apprête à le ranger, l'esprit encore flou, lorsqu'une sonnerie stridente s'en échappe. Un bip régulier, sinistre, grave. Alerte intrusion.

« Bordel de merde ! »

Je saute, littéralement, mes bottes et me précipite dans l'escalier que je dévale en trois enjambées. Je déboule dans la rue. Malgré le sol rendu glissant par les giboulées nocturnes, je cours à en perdre halène...

Alerte intrusion signifie que quelqu'un vient de forcer le Xalfocafacta, mon vaisseau, stationné dans le spatioport publique de la petite ville, à trois pâtés de maison de là. Je voulais quelque chose de neuf hein?! Peste ! Ça m'apprendra à tenter la Force ! Je suis servi ! Dans la précipitation, j'ai oublié d'enfiler mes gants. Je ne le remarque que maintenant... C'est le pompon !
Lynn Cassara
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-« Bon ça vient Jaina?! »

S'impatienta Ramia qui couvrait le couloir sombre qui menait au cockpit de l'appareil.
Lynn était accroupie face à la porte blindée qui la séparait des commandes du vaisseau avec une lampe torche entre les dents pour voir ce qu'elle faisait.
Autant il fût aisé d'accéder au hangar du spatioport en donnant quelques crédits aux bonnes mains et de douces paroles aux mauvaises oreilles, autant pénétrer le véhicule fût une autre paire de manche.

Systèmes de sécurité avancés, portes blindées, alarmes silencieuses et même une caméra dissimulée garnissaient l'appareil. Même pour une opératrice des services secrets impériaux, les désactiver fût une tâche ardue... Les pirates n'auraient eu aucune chance.
Après quelques instants un cliquetis se fit entendre et les lourdes portes laissèrent apparaître le cockpit. Lynn eut un grand sourire aux lèvres et s'essuya son front perlé de sueur.

-« Et voilà blondasse ! Le Xalfocafacta est notre ! »

La pirate aux cheveux blonds grommela et porta un communicateur à sa bouche. Sa voix de fumeuse éraillée s'éleva alors et fit grincer des dents l'agent Cassara.

-« Jaik, Skyart... C'est bon Jaina est aux commandes du rafiot au nom imprononçable. »


Un son étouffé sorti du comlink alors que Lynn s'installait aux commandes, activant la bête de métal endormie.
Lorsque les moteurs furent allumés, un ronronnement fit trembler le vaisseaux et moult lumières s'allumèrent, chassant les ténèbres du monstre mécanique. Le Xalfocafacta était prêt à décoller.
Lorsque le véhicule quitta le sol de l'astroport, chassant de la poussière pour rejoindre le ciel d'encre de Saleucali, Ramia vint derrière le siège de la pilote.

-« Je dois te laisser Jaina, Skyart a besoin de moi aux moteurs. Va à ces coordonnées. »

La gangster donna une carte à Lynn qui la saisit avant de l'insérer dans le navigateur.
La destination était un terrain vague assez vaste pour permettre d'y poser une demi-douzaine de cargos corelliens. Une série d'entrepôts constellait l'endroit. La place parfaite pour poser un appareil voler.

-« Okay... Amusez-vous sans moi. »

Après quelques secondes, Lynn porta sa main à son oreille droite, son doigt effleura une oreillette qui activa le mouchard que l'espionne avait posé sur l'épaule de la Ramia dans le bar. Une conversation houleuse entre les trois pirates étaient en cours.

-« Elle est chelou cette femme. D'où elle sait se défaire de système de sécurité aussi complexe ? »


La voix de Jaik était toujours aussi désagréable à entendre pensa Lynn en manœuvrant le vaisseau.

-« Elle a fait l'armée républicaine de ce qu'elle m'a dit. »

Rétorqua Ramia avec une voix plus basse.

-« Qu'importe, on s'en tient au plan. Dès qu'elle pose le vaisseau, on la bute. »

Cette voix robotique était celle de Skyart. C'était une iridonienne à la peau jaune ayant une mâchoire mécanique.
Colérique et intrépide, il n'était pas étonnant que ce soit elle qui se soit imposée comme cheffe de cette pitoyable petite bande.

Après quelques minutes, le Xalfocafacta s'était posé sur le terrain vague qui lui était désigné. La piste d'atterrissage n'était qu'un cercle de lumière rouge posée sur un sol boueux.
Lynn se leva et dégaina son blaster. L'heure était à la trahison alors.
Gary Kovani
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« Ac... act... active la cam... mera... Embar..qué !! »

L’ordre s’échappe, déformé, haché, mutilé par mes halètements épuisés. Le bracelet hésite. Silencieux. Comme si son petit processeur usait de ses maigres capacités de calculs pour recomposer la phrase. En vain. Alors que mes bottes martèlent toujours le bitume crasseux à un rythme frénétique, il me répond enfin :

« Je n’ai pas compris votre demande. Veuillez la répéter... »
« Bordel ! »
« Le bordel le plus proche se trouve sur… »
« Ta gueule !! »


Il se tait, obéissant. Je peste, ravale les insultes qui menacent de passer la barrière de mes lèvres étirées par l’effort pour m’économiser. Mon cœur bat à m’en rompre la cage thoracique. Mes poumons, incandescents, sont gonflés d’un air que je n’arrive plus à expulser. La sueur dégouline de mes tempes, ruisselle dans le labyrinthe pileux de mes joues mal rasées. L’adrénaline inonde mon organisme. Elle chasse la douleur, m’offre une énergie insoupçonnée… Mais même ce cocktail chimique ne peut lutter contre l’apoplexie qui menace. Une nuée de points sombres jouent et dansent dans mon champ de vision, chaque seconde plus nombreux, alors que ma respiration saccadée ne parvient plus à soutenir la quantité d’oxygène que mes muscles réclament.

Soudain je manque de trébucher. Je me réceptionne, in extrémis, contre le béton brut et gris désespoir d’un haut immeuble délabré. Je lâche un râle. Mon cerveau m’hurle de continuer, mais mon corps, lui, s’y refuse… Je secoue la tête, à bout de souffle. J’inspire, expire, plié en deux. Je ferme les yeux, tente de chasser le stress pour permettre à mon organisme de récupérer plus rapidement. Une poignée de secondes seulement. Je les rouvre.

Devant moi, à moins d’une dizaine de mètres, un grillage me barre la route : surmonté d’un impressionnant entrelac de barbelé. Un écriteau jaune-pisse délavé par les ultraviolets indique la présence d’un courant électrique mortel. J’ai pris sur la gauche, puis à droite. J’ai perdu le fil ensuite. Je me suis enfoncé dans un dédale de ruelles insalubres dans l’espoir gagner le spatioport le plus rapidement possible. Et j’ai réussi. De l’autre côté, les silhouettes rutilantes des vaisseaux stationnés me renvoient l’éclat ocré de l’aube. Une invitation. Entre deux corvettes ventrues, je distingue parfaitement la masse sombre qui m’appartient : le Xalfocafacta. Immobile et silencieux. Etranger au jeu douteux qui se trame dans ses entrailles. Une lueur d’espoir germe soudain. L’inespéré espoir que les cambrioleurs aient abandonné. Aussi, je lève le bras et réitère ma demande :

« Active la caméra embarquée ! »

L’appareil bip. Une première fois. Puis une seconde. J’ai alors un terrible mauvais pressentiment :

« Liaison impossible. L’appareil que vous cherchez à joindre n’est plus connecté au système. »


Merde ! La réponse traverse mon esprit en un éclair. Un éclair qui carbonise tout sur son passage. Raison comme logique. J’active mes griffes laser, découpe le grillage d’un large geste circulaire. Le premier contact déclenche un arc électrique qui m’hérisse le poil, cheveux compris. Si ma prothèse avait été de plus mauvaise facture, j’aurais surement été électrocuté. Le morceau découpé, contours rougeoyants, retombe mollement au sol. Une alarme se déclenche. Au loin les jappements d’une meute de chiens de garde m’intiment l’ordre de reprendre ma course folle.

C’est encore pire que je ne le pensais ! Si le ou les intrus sont parvenus à couper la caméra embarquée, c’est qu’ils sont déjà arrivés à la porte blindée du cockpit ! Ils ont passé toutes les sécurités en un temps record ! Dans d’autres circonstances, j’aurais pu siffler d’admiration. Mon vieux tas de ferraille n’est délabré que d’apparence : celle d’un petit cargo corellien hors d’âge tout juste bon au transport de marchandises douteuses. Derrière la coque cabossée et piquée de rouille se dissimule une technologie datant d’une époque où les Jedi pouvaient encore compter sur les ressources de la République pour équiper leurs vaisseaux des meilleurs systèmes.

Dans mon dos quelqu’un hurle. Un ordre dévoré par la distance et le sifflement de l’air à mes oreilles. Je ne prends même pas le temps de me retourner. Car déjà, le Xalfocafacta gronde sourdement. Ses répulseurs bourdonnent tandis que sa masse quitte lentement du tarmac. Merde ! Il n’est plus qu’à une dizaine de mètres ! Un tir de blaster me frôle l’épaule. La sécurité du spatioport passe des cris de sommations aux menaces létales. Mais je l’ignore. Je puise dans mes ultimes forces. Et laisse la Force imprégner les muscles de mes jambes… Je bondis.

Mon saut arrache un nuage de poussière. La Force me propulse à plus de six mètres dans les airs. Mes mains se referment sur le train d’atterrissage arrière, celui situé juste sous les compartiments moteurs. Je serre les dents, m’accroche malgré les turbulences. Et au prix d’un effort indescriptible, je parviens à me hisser au moment même où les vérins pneumatiques s’activent. Le train se rétracte, se range sagement dans son logement sous le blindage thermique de la coque étanche. Et moi avec. Je me retrouve plongé dans la pénombre, dans cet espace claustrophobique aussi froid que la mort elle-même. Des relents d’huile me piquent les narines. L’odeur caractéristique des entrailles d’un monstre de métal. Je suis recroquevillé, à bout de souffle, malmené par les vibrations assourdissantes…

Mais je suis à bord. A bord de mon vaisseau. Enfin presque. Une épaisse plaque d’acier feuilleté et d’isolants thermiques séparent ma position précaire de l’intérieur. Je frissonne. La température chute à mesure que l’appareil gagne de l’altitude. La fatale réalité me saute au visage. J’ai agi sans réfléchir. Le compartiment n’est ni pressurisé ni chauffé : si les malfrats décident d’achever leur escapade dans l’espace, je n’y survivrais pas. Mais l’assiette adoptée par le pilote se stabilise pour entreprendre un vol atmosphérique, à basse altitude. Je soupire de soulagement. La précipitation est toujours mauvaise conseillère : j’ai beau l’avoir appris à mes dépends à de multiples reprises, mes vieux démons ressurgissent toujours lorsque l’urgence oppresse mon esprit. Mais ce qui est fait est fait. Remuer les potentialités ne fait qu’émousser ma concentration. Inutile donc. Je plisse des yeux, et cherche au plus profond de mon être conscient pour calmer la tempête qui tambourine sous mon crane, celle-là même qui menace de briser en milliers d’éclats mes plus élémentaires facultés de réflexion. Trop de questions. Le propre d’un bon détective c’est justement de savoir les trier, les organiser, les ordonnancée par ordre de priorité. Puis d’y répondre. Lorsque les grandes interrogations trouvent réponses, alors les plus bégnines peuvent se parer d’hypothèses hasardeuses sans que le canevas global perde de sa pertinence.

Je pose ma main nue sur la coque du vaisseau, à quelques centimètres de mes cheveux noyés de sueur. Des images, des sensations m’assaillent. Je les repousse immédiatement. Je laisse ma conscience, au travers des flux invisibles de la Force, s’étendre bien au-delà de mon enveloppe corporelle. Elle suit les vibrations, se glisse entre les interstices, se répand dans toutes les directions. Le Force vit en toute chose, vivante ou inerte. Nulle création de l’univers échappe à sa trame immatérielle. J’isole trois présences. Juste au-dessus de ma tête, dans le compartiment moteur. Une quatrième dans le cockpit. Cette dernière est trop loin pour que tente de sonder son esprit. Les trois premières me renvoient des signaux contradictoires. Une implacable volonté, malsaine. Une hésitation nimbée de peur. De l’inquiétude, modelée de questions laissées sans réponses satisfaisantes. Trois âmes très différentes, mais unies par un objectif commun. Tout s’entremêle tandis que je peine à conserver la concentration nécessaire à un tel exercice…. Mais j’ai le principal : leur nombre… Et la certitude qu’il ne sera possible de les raisonner sans faire darder le jaune-orangé de mes griffes lasers.

Nouvelle secousse. Cette fois le Xalfocafalta pique du nez. Il n’aura pas été bien loin. Vraiment pas loin. J’ignore ce qui m’attends en bas, et je ne compte pas laisser le destin me réserver quelconque surprise. Toujours à l’aide de la Force, je dessine mentalement les contours de la plaque de blindage au-dessus de ma tête. Une tôle multicouche rivetée à la structure même du vaisseau. Elle est noyée dans une mousse qui assure l’étanchéité de l’ensemble. Mes doigts se crispent. J’applique une pression croissante sur les rivets. Ils grincent timidement…

Et tandis que le train d’atterrissage se déploie de nouveau, que le vrombissement sourd des répulseurs couvrent tout autre bruit, je les arrache d’un coup sec. Ils sautent. Rebondissent au plafond du compartiment moteur. La seconde suivant, la plaque est à son tour éjectée de son logement. L’alarme stridente indiquant une rupture de l’intégrité de la coque retentit. Une ombre jaillit, bondit. Une silhouette auréolée d’un halo orangé inquisiteur. Moi. Mes pieds n’ont pas touché coursive, qu’un blaster crache déjà un premier rayon mortel… Mon effet de surprise aurait-il lamentablement échoué ? Non.

Le tir ne m’est pas destiné… Et il est rapidement suivi par une rafale létale.
Lynn Cassara
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Lynn retint son souffle.

Le monde autour d'elle devint noir hormis sa cible qui se trouvait à l'autre bout de son blaster.

Les sons environnants s'étouffèrent, ces trois adversaires ne l'avaient pas encore remarquée et discutaient encore en cercle. Après quelques instants, elle appuya sur la queue de détente.

La détonation du pistolet brisa le silence et le rayon laser rouge fila à travers la salle des machines pour transpercer la gorge de Skyart. Celle-ci s'écoula lourdement sur le ventre, un trou fumant noircissant sa trachée.

Au même instant, une ombre aux griffes orangée surgit des entrailles du vaisseau et se jeta sur un autre pirate.
L'homme trancha d'un coup vertical son fusil blaster qui tomba en deux morceaux rougeoyant sur le sol avant de lui asséner un coup de coude dans le plexus solaire, lui coupant la respiration instantanément.
La dernière survivante du gang tenta un tir maladroit contre l'espionne impériale, mais son tir de blaster a fini sa trajectoire mortelle contre une caisse de pièces détachées derrière laquelle Lynn s'était réfugiée après son premier tir.
Profitant de l'occasion, la jeune femme sorti de couvert et tira deux fois sur son adversaire.
Le premier rayon l'atteignit en pleine poitrine, faisant tituber la jeune gangster et le second traversa sa boite crânienne, achevant la pauvre femme.

L'impériale aurait bien soufflé de soulagement mais l'ombre aux griffes incandescente était toujours présentes et s'avançait vers elle.
Elle le braquait mais lorsqu’elle vit ses yeux de glace à travers la luminosité de ses lames orange, elle savait qu'elle n'était pas de taille, alors elle rusa.

Le blaster cracha deux rayons rouges sur le système incendie fixait au plafond qui rependit une mousse épaisse dans toute la salle des moteurs.
Une alarme stridente hurla dans le vaisseau et la jeune femme courut tandis que les portes anti-incendie coincèrent la silhouette dans la salle des moteurs.

Lynn courrait à toute vitesse dans les couloirs métalliques du vaisseau, elle espérait pouvoir rejoindre le cockpit pour effacer ses données de navigation avant de quitter le navire.
Lorsqu'elle parvint au lieu tant convoité, elle inséra une clef d'intrusion dans l'ordinateur de bord. Haletante, elle ferma les portes blindées de la tête du vaisseau tout en espérant que les données seraient vite effacées.
Malheureusement pour elle, l'opération prit trois minutes à cause des systèmes de sécurité mais la tâche était réalisée.

L'inquiétude empoisonnait son esprit, elle avait l'impression que son nouvel adversaire pouvait surgir d'un moment à l'autre.
Récupérant sa clef, Lynn reprit sa course vers le sas d'entrée. Ses longs cheveux roux volant au vent étaient ruisselant de sueur, ses poumons étaient en feu tandis que son cœur battait tellement fort qu'il pourrait exploser dans sa poitrine.

L'espoir vint lorsque ses yeux bleus virent la porte du sas de sortie. Malheureusement pour elle, l'ombre surgit du plafond et atterrit devant elle, griffes laser sorties. Cela lui rappela sa première confrontation avec un sith. Ce souvenir créa un filet de sueur qui s’écoula dans le dos de la jeune femme rousse.
D'instinct, elle dégaina son blaster... Prête pour un baroud d'honneur.

Malgré la peur qui lui nouait la gorge, Lynn fit le vide dans son esprit et son visage était impassible. La doctrine impériale lui permettrait de sauver sa dignité.
Gary Kovani
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Temps mort.

Si vous le voulez bien, laissons le temps se figer et revenir sur le don que m’a octroyé la Force, autant une bénédiction qu’une terrible malédiction : la psychométrie. Il s’agit d’un pouvoir rare, inné. Chez la plupart de ses détenteurs, la psychométrie offre des visions, des images, des sons au contact d’objets ou de personnes. Difficile à expliquer scientifiquement... Au travers de la Force, chaque acte laisse une marque invisible sur ce qui nous entoure. Comme une trace de pas dans le sable fin, qui s’estompe lentement avec le souffle du vent. Mais chez moi, ce pouvoir a un effet différent, inhabituel. Lorsque j’en use, ce sont surtout des émotions que je ressens. Les émois de personnes inconnues qui s’immiscent dans mon esprit comme si elles m’appartenaient. Elles m’influencent, me changent. Pendant quelques secondes, quelques minutes, ou bien plus si elles sont fraiches et chargées d’énergies négatives, je ne suis plus vraiment moi-même, mais un hybride, une chimère. C’est pour cette raison que je porte systématiquement des gants. Pour ne rien toucher sans le vouloir. Pour qu’un acte passé n’influence pas ma psyché contre ma volonté. En méditant, en m’y préparant mentalement, je parviens à user de mon talent, sans en souffrir... Mais pour ce qui nous concerne…

Reprenons. Je bondis. Griffes d’énergie pure déployées, plus pour intimider et me défendre que pour chercher à donner la mort. Je ne suis pas de ceux qui foncent tête baissée dans la bataille, et usent de leurs armes pour découper os et chairs. Mais pour réussir cette saisissante entrée en scène, je prends brièvement appuis sur le froid duracier de la coursive du compartiment moteur. Une terrible erreur doublée d’un manque de chance dramatique. Mes doigts se posent exactement là où la dénommée Skyart – dont j’ignore à ce moment le patronyme – se tenait quelques instants auparavant. Ni gants ni préparation. Aussitôt, l’inexplicable haine qui caractérise l’iridonienne foudroie mon esprit. Mes pupilles s’étrécissent, mes lèvres se retroussent. Rictus prédateur. Je fonde sur la silhouette la plus proche. Les néons blancs du compartiment se reflètent brièvement sur le métal nu d’une arme soulevée dans ma direction. Je la fauche. Son extrémité, tison incandescent, dégringole et rebondit au sol, sous les yeux de sa propriétaire qui n’a pas le temps d’esquiver mon coup de coude. Pliée en deux, elle suffoque. Je l’achève. Mes griffes se plantent dans son visage, à l’issu d’un uppercut parfaitement exécuté. Trois profonds sillons carbonisés défigurent son minois, alors qu’elle choit, inerte, tas de chairs tiède balayée de la moindre étincelle de vie.

Je relève aussitôt la tête. Il ne reste qu’une silhouette. Mais cette dernière, plus avisée, contre-attaque avant que je ne m’élance. Son tir passe bien au-dessus de ma tête. Je ne réalise que trop tard qu’elle est sa véritable cible. Une alarme assourdissante retentit. Le sas du compartiment moteur se referme, la jeune femme de l’autre côté. Des buses invisibles dissimulées sous les carénages du plafond crachent aussitôt d’impressionnantes gerbes de mousse anti-feu. Assez dense pour étouffer les flammes. Et entraver mes mouvements. Elle colle à mes vêtements, m’alourdit, rend mes pas difficiles. Mais je parviens tant bien que mal à m’approcher de la porte scellée. Fou de rage, je plante mes griffes dedans. Elles s’y enfoncent sans aucune résistance. Autour des trois impacts, l’acier rougit rapidement, se liquéfie, et dégouline jusqu’à mes bottes. Je me fige. Les effets de la psychométrie s’estompent lentement, tandis que ma conscience part à l’assaut des miettes de cette colère sourde qui ne m’appartient pas. J’inspire, expire. Je reste là, immobile, une minute peut-être. Enfin je recule, retire les lames d’énergie couleur de l’aube du panneau. Je secoue la tête. Et réalise pleinement le carnage qui m’entoure...

Je ferme les yeux. Inspire lentement... Tandis que mon esprit fonctionne à plein régime. Impossible d’ouvrir le compartiment moteur de l’intérieur, après une alerte incendie. Du moins pas avant de longues minutes. Question de sécurité. Un être coincé à l’intérieur aurait tendance, instinct de survie oblige, à vouloir sortir. Un geste inconsidéré qui risquerait de propager les flammes aux autres parties du vaisseau. La sécurité des uns nécessite parfois le sacrifie des autres, malheureusement. Mais dans mon cas...

Je grimpe sur une caisse de pièces détachées éventrée, noircie par un tir perdu. De deux coups de griffes, je découpe le garnissage isolant au-dessus de ma tête. Il retombe lourdement au sol. Je me glisse aussitôt dans l’espace étroit, entre la coque extérieure, solidement rivetée sur l’entrelac de poutrelles qui composent l’armature du vaisseau, et les compartiments pressurisés. Ici, les ténèbres sont totales. Je dois user de la Force pour me guider. J’étends ma conscience bien au-delà de mon enveloppe charnelle. Elle se répond dans toutes les directions... Et fini, même, par caresser l’esprit de celle qui m’échappé. Je la devine dans le cockpit, à l’autre bout du vaisseau. Une myriade de pensées et d’émotions transpirent de son âme échaudée par la fusillade. J’y perçois de la confusion, de la peur aussi... Ainsi que quelque chose de bien plus subtil, difficile à décrire. La sensation de ne pas être à sa place, d’avoir été floué. Je comprends alors, simples supputions sans fondements certains, que celle que j’avais pris pour une tueuse de sang-froid ne cherche qu’à fuir, elle-même cible de ceux qui gisent à l’arrière du vaisseau. Une hypothèse qui trouve échos dans les quelques bribes de colère refoulée qui plantent encore à la lisière de ma conscience. Skyart voulait la tuer, elle n’a fait que se défendre. Je n’ai aucune preuve de ce que j’avance... Mais je le sens. Une lourde porte gronde. Celle du cockpit.

Je découpe une nouvelle portion du carénage intérieur. Et me laisse retomber à proximité du sas extérieur, juste devant la jeune femme qui lève son arme plus par réflexe que part volonté de tuer. Je l’observe, moins d’une seconde. Juste assez pour lire une absence d’émotions qui en dit long sur son sang-froid. Elle n’a rien d’une otage apeurée ayant trouvé le courage et l’opportunité de se débarrasser de ses geôliers. Non. Face au danger imminent son esprit s’est soudain refermé, comme celui d’un soldat parfaitement entrainé.

Je rengaine mes griffes.

« Il faut qu’on parle. »

Une injonction sèche mais qui ne sonne pas comme une menace. Et comme je déteste discuter devant une arme pointée dans ma direction… D’un élan télékinétique, je la lui arrache. Elle atterrit dans ma paume ouverte. Mes doigts se referment sur le canon encore tiède. La crosse dardée vers la jeune femme n’a plus rien de menaçante.

« Mais avant, tu vas m’aider… »

Je passe l’arme dans ma ceinture, dans mon dos. Et plonge la main dans un réduit de maintenance ou je stocke un peu tout et surtout n’importe quoi. Je saisis une serpillère et la balance à l’inconnue.

« Le vaisseau refusera de décoller si on ne dégage pas l’excès de mousse anti-feu. Tu t’en occupes, c’est ton œuvre après tout. Moi je nettoie les taches de sang. Tant qu’il est frais, c’est récupérable… Je ne peux pas rentrer au Temple avec le compartiment moteur souillé d’hémoglobine du sol au plafond, sur tous les murs… Je vais avoir le droit à un sacré savon sinon… »

Je lui intime l’ordre, d’un geste de la main, de repartir en arrière.

« Si ton histoire est convaincante, je te laisserai peut-être partir sans histoire. Sinon… »

Sinon quoi ? Je n’en ai aucune idée. Alors je laisse la phrase en suspens, afin que son imagination et ses fantasmes les plus sombres parachèvent ma médiocre tentative d’intimidation.
Lynn Cassara
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Ce fût long et fastidieux, mais Lynn était tout de même parvenue à débarrasser la salle des machines de la mousse anti-incendie qu'elle avait déversée sur le jedi.
Cela lui rappelait ses corvée quand elle débutait sa formation au sein de l'armée impériale.
L'homme s'était débarrassé des cadavres avant d'aider la jeune femme à nettoyer le théâtre de leur affrontement passé.

L'espionne avait profité de cette relative proximité pour observer du coin de l'œil l'individu qui la prenait en otage.
Lorsque celui-ci sorti jeter les corps hors du vaisseau, son esprit d'analyse se mit en branle et moult réflexions résonnèrent dans son crâne.
C'était sûrement un jedi au vu de sa grande sensibilité à la force mais, il n'était pas ordinaire.
Skyart était désarmée et portant il l'avait achevé... Ce qui est contraire à la règle jedi.
Cependant, il n'était sûrement pas un Sith. Lynn ne connaissait que trop bien ces sorciers en peignoirs se croyant supérieur en tout point aux personnes ordinaires. De plus, si il appartenait à l'ordre Sith, la jeune femme ne serait plus de ce monde à l'heure qu'il est...

L'impériale fut tirée de ses résonnements par la bruit mécanique du sas s'ouvrant et lorsque le jedi apparu, elle ferma son esprit avec la méthode Rand.
Celle-ci consistait à jouer au pazaak dans son esprit afin de parasiter le sondage mental que les utilisateurs de la forces usent pour pénétrer l'intimité de votre esprit. Ce jeu d'esprit est épuisants mentalement mais cela à le mérite de préserver les secrets les mieux enfuit dans le labyrinthe des pensées.

L'homme marcha vers la jeune femme qui se redressa face à lui, le visage froid et fermé.
Ses longs cheveux roux étaient attachés en une queue de cheval d'où certaines mèches s'étaient évadés et collait sur le front perlés de sueur de l'espionne.
La peau pâle de Lynn luisait sous la fine couche de sueur qui l'enveloppait donnant à la demoiselle un aspect de fantôme.
Son pantalon bleu et son débardeur gris étaient sali part la corvée, donnant un portrait  misérable de l'officier impérial.

Le jedi toisa la demoiselle de la tête au pieds et lui tendit la main.

-«Je me nomme Garibaldi et vous, qui êtes-vous ?»

Casara regarda un instant la main de son interlocuteur, les griffes laser endormie dans leurs étuis étaient toujours accrochée aux gants de l'homme. Malgré cela, elle la serra.

-«Jaina.»

L'homme avait un sourire suffisant et la demoiselle vit dans ses yeux qu'il attendait bien plus que cette réponse. Lynn soupira et posa ses mains sur ses hanches en plantant ses yeux de glace dans ceux du jedi.

- «Je suis une pilote correlienne. Ce gang de pirates avait besoin de quelqu'un pour faire décoller ce vaisseau. Attirée par l'appât du gain j'ai accepté. Ils m'ont dit de poser votre tacot ici et il m'ont trahit... J'ai eu de la chance dans réchapper. »

Malgré l'assurance de la demoiselle, Gary secoua la tête et soutint le regard de son interlocutrice à la voix si froide.

]i]-«Tu n'es pas qu'une simple pilote. Tes aptitudes de tires sont similaires à un soldat des forces spéciales, de même que ton physique... Je ne crois pas que l'appât du gain soit ta véritable motivation, Jaina.»
[/i]

Bien que Lynn ne fit rien transparaître, le stress venait de lui geler la colonne vertébrale. L'homme était perspicace, elle allait devoir la jouer finement en mêlant demies-vérités et mensonges.

-« Effectivement, j'ai fait partie des forces spéciales de la République Galactique mais c'est derrière moi. Je veux juste retrouver mon frère ! Ces pirates l'ont enlevés... Je dois le retrouver ! C'est ma seule famille ! »

La voix de Lynn s'étrangla, ses yeux se baignèrent de larmes qui menaçaient d'inonder ses joues en passant ses paupières.
Naturellement, cette tristesse était aussi vraie que la foi de Lynn envers la religion Sith...
Gary Kovani
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L’avenir est toujours en mouvement disent les Maitres initiés aux arts de la divination. La Force accorde à ceux qui savent l’écouter, des projections ambiguës d’une myriade de futurs possibles. Des potentialités qui se superposent et s’entrelacent au point de rendre fou les inconscients qui s’y perdent. Chez moi, ce pouvoir s’exprime plus subtilement. J’ai des... intuitions. Des pressentiments. Comme si la Force imprimait dans mes pensées des sentiments rassurants, ou, au contraire, des signaux d’urgence m’invitant à fuir... Mais bien plus souvent, elle me laisse seulement une sensation que le commun des mortels connait très bien : cette déstabilisante impression de « déjà-vu ». La Force grave dans ma mémoire, une fraction de seconde avant que je le vive, une vision de l’instant présent. Et alors je le sais : je suis exactement là où je suis sensé être, marionnette consentante d’une entité immatérielle aux dessins cabalistiques.

J’esquisse un maigre sourire. Rictus rassurant mais emprunt de l’ombre pernicieuse du doute. Milles questions surgissent dans mon esprit. Les quelques pièces du puzzle refusent de s’assembler, m’interdisant d’observer son motif. Pourquoi voler mon vaisseau ? Pourquoi ces échanges de tirs ? Qui est cette personne ? Pourquoi ? Comment ? Et puis sinon ?

Mais j’étouffe les interrogations, m’efforce de les bâillonner quelques minutes encore. L’âge et l’expérience m’aura au moins appris que ce ne sont pas les mots qui importent, mais le moment où ils sont prononcés. Les mots disparaissent irrémédiablement, mais les sentiments qu’ils suscitent ouvrent la porte de la Vérité. Alors, oui, je me tais et me contente de sourire amicalement, bien que froidement. Après la serpillère, je tends à l’inconnue un balais brosse. Des instruments aussi vieux que l’univers lui-même mais dont l’humanité ne saurait se passer. Enfin si, lorsque l’on dispose de droïdes d’entretien. Mais je déteste les droïdes…

Je ne lui indique pas le chemin, elle le connait déjà. Le compartiment moteur est méconnaissable. Je grimace en redécouvrant les corps à demi-dissimulés sous l’épaisse couche de mousse anti-feu. Je soupire. Celle dont le visage n’est plus qu’un tas de chair carbonisés, entaillés de trois profonds sillons, m’arrache un frisson. Je me déteste. Je me déteste lorsque je laisse mon pouvoir prendre le contrôle de mon esprits, et me dicter des actes que je n’assume pas après coup. Mais ce malaise, je ne le connais que trop bien. Je le range dans une boite mentale et le stocke au coté des milliers d’autres, dans une partie obscure de mon cerveau que j’ai nommé « la poudrière ». Une pièce secrète de mon esprit qui explosera un jour ou l’autre. Espérons le plus tard possible.

L’opération de nettoyage se déroule sans accroc, seulement ponctué des râles et grognements discrets que nous arrache l’effort. Grace à l’appuis de la Force, déplacer les corps s’avère une tâche plutôt aisée. Alors que je soulève le premier, je réfléchis à ce que je vais en faire… Je ne sais même pas où nous avons atterris… Je ne ressens aucune menace imminente ou forme de vie belliqueuse rodant autour de la coque extérieure. Pourtant, il serait hasardeux que de jeter éhontément les corps par le sas extérieur pour qu’il atterrissent mollement au pied du vaisseau, formant un tas difforme que la rigidité cadavérique transformera bientôt en une sculpture de chair froide. Je décide donc, finalement, de les fourrer dans un tube à torpille, accessible depuis la partie technique du vaisseau, logée dans son ventre, sous une passerelle de duracier galvanisé. L’espace exigu n’est pas prévu pour tant de monde. Je presse de toutes mes forces sur l’écoutille, et lorsque je parviens enfin à refermer le tube, je crois entendre la craquement d’os qui se brisent sous la pression… Erk

Je remonte aussitôt. Les corps resteront là le temps nécessaire. Je m’en débarrasserai plus discrètement dans l’espace. Mes bottes frappent durement la coursive. J’ai repoussé ce moment autant que possible… Maintenant il va falloir obtenir des réponses, d’une manière ou d’une autre… Je presse sur la commande d’ouverture du sas moteur. La porte abimée gronde sourdement. A l’intérieur, tout est pratiquement retourné à la normale, si l’on ignore les quelques amas de mousse calfeutrés dans des interstices inaccessibles, les giclures de sangs et les traces roussies laissées par les lasers… Je lève les yeux au ciel. Le Conseil Jedi va me passer un sale savon… Et voudra exactement savoir ce qui s’est passé… Pff…

Je pose, sans préambule, les premières questions. Je remarque alors un phénomène étrange : son esprit se ferme, inaccessible. Je suis incapable de discerner le moindre de ses sentiments alors que les mots quittent ses lèvres et éveillent en moi d’autres questions. Il existe, dans l’univers, des personnes naturellement résistantes aux pouvoirs de l’esprit. Elle pourrait être l’une d’elle. Ces esprits forts que la persuasion et les suggestions n’affecte pas… Mais elle pourrait tout autant avoir été entrainée pour y résister… Je pose donc la question fatidique. Me dit-elle la vérité ? Impossible à dire. Mais, faute d’autres options pour glaner suffisamment d’informations relatives à notre situation, je décide d’entrer dans son jeu :

« Ces pirates… »

Je me remémore les armoiries brodées sur leurs vestes crasseuses, les tatouages rituels qui encombrent leurs avant-bras devenus livides.

« Il s’agit des Diables Stellaires n’est-ce pas ? Hmmm… Nous avons donc un ennemi commun. »

Je ne la quitte plus des yeux. J’essaye de lire sur son visage, à défaut de pouvoir gouter ses pensées, la moindre de ses réactions réflexes. Mais je dois avouer ne rien parvenir à déceler. Il ne me reste plus que mon instinct. Je ne lui fait pas confiance, mais les circonstances m’inspirent, pourtant, de la considérer comme une alliée.

« Je suis membre de l’Ordre Jedi. Je suis à la recherche d’un Chevalier capturé par ces mêmes pirates. Si nous partons de l’hypothèse qu’ils enferment leurs otages quelque part dans leur quartier général, nous avons donc exactement le même objectif. »

Mais rapidement, des interrogations bien plus primaires m’interpellent.

« Où nous as-tu fait atterrir ? »

Alors que j’expose la question, je ferme les yeux, et laisse mon esprit se répandre bien au-delà de mon enveloppe charnelle. Je détecte aucune forme de vie notable à plus de cinquante mètres à la ronde… Mais le peu de temps passé en altitude m’invite pourtant à croire que nous sommes toujours en ville. Un terrain vague donc. Mais cette absence d’activité apparente pourrait être qu’une illusion. Quelqu’un finira bien par de demander pourquoi personne ne sort de ce vaisseau… Et alors, il sera trop tard pour s’esquiver discrètement.

« Nous terminerons cette conversation plus tard, bien avec moi, vite. »

Je me laisse tomber dans l’orifice au sol laissé par mon entrée fracassante. Sous mes bottes, la glaise meuble se tasse, à coté du train d’atterrissage. Lorsque ma compagne d’infortune me rejoint, je lui tends son arme :

« Tu risques d’en avoir besoin. Mais pas d’entourloupe. »

Laisser un ancien membre des Forces spéciales armé dans mon dos ? Jamais de la vie !

« Tu passes devant. Regarde là-bas. »

De l’index je lui montre un hangar de plain-pied, sous lequel se dessine un véritable dédale de caisses en tout genre. Probablement les prises récentes des pirates, en attente d’être écoulées sur les divers marchés parallèles. Il n’est qu’à une cinquantaine de mètres… Mais il nous faudra traverser un espace totalement découvert, où il nous sera impossible de nous dissimuler.

« Mettons nous à l’abris des regards dans ce hangar. Nous aviserons de la suite du plan ultérieurement... Hmmm… On va se la jouer cool et décontracté, ok ? Ce qui inspire le doute et la méfiance, ce sont d'abord les apparences. Si quelqu’un nous surprend en train de courir comme des dératés, on sera grillé. Alors on va bluffer :  on va marcher tranquillement tout en continuant de discuter. Compris ? »
Lynn Cassara
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Lynn vola la veste écarlate sur l'un des cadavres de pirate qui gisait au sol avant que son geôlier ne se débarrasse des corps.
Croisant son regard, l'espionne lui souffla d'une voix froide :

-"Ce sera plus facile pour passer inaperçue."


L'impériale enfila le vêtement et posa sur son visage un masque respirateur et des lunettes de protection avant de quitter le vaisseau, suivie de près par le jedi.
Cassara était rassurée que son geôlier appartient à l'ordre jedi plutôt qu'aux Sith. Si elle se montrait utile et ne tentait rien de suspect, il la laisserait partir en paix.


De toute manière, Lynn se moquait de l'existence de cet homme, tout ce qui comptait, c'est sa mission et rien d'autre. Le duo improbable se dirigeait d'un pas rapide vers la base des pirates.


L'endroit était niché au fond du terrain vague désolé. Les alentours étaient entourés de montagnes de déchets et de vieux vaisseaux abandonnés où la rouille et la végétation avaient élu domicile. Lynn en tête de file, le duo se dirigeait vers l'imposant hangar non sans mal. Ils durent chasser quelques rats womp et éviter des morceaux de tôle acérés.

La base était constituée de plusieurs bâtiments construits à partir de matériaux de récupération, tous collés les uns aux autres et probablement reliés par un réseau de tunnels souterrains.
Le bâtiment principal ressemblait à un hangar abandonné, mais en y regardant de plus près, on pouvait voir des traces de renforts ajoutés pour protéger la base des attaques ennemies.

L'agent impérial avait déjà eu affaire à ce genre de forteresse de fortune. Elle servait surtout à dissimuler des activités illicites et à être une aire de repos pour les criminels.

Cassara s'arrêta devant une porte blindée. Elle fit jouer ses outils de crochetage et après quelques instants, le portail s'ouvrit en un grincement sinistre, révélant son intérieur.

La pièce était sombre et poussiéreuse, avec des caisses de contrebande et des équipements volés qui jonchaient le sol. Des hommes et des femmes aux allures peu recommandables s'affairaient ici et là, armés jusqu'aux dents et prêts à défendre leur territoire contre toute personne qui oserait les défier... Et tous s'étaient retournés vers les deux intrus.
-Lynn murmura alors au jedi :

-"Soit on les manipule en usant de tes talents de force couplé à mon déguisement.... Soit on fait parler les blaster... Tu choisis."
Gary Kovani
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La porte s’ouvre en grinçant. Je serre les dents… Et me fige soudain. Merde ! Une dizaine de mines patibulaires nous dévisagent, regards assassins, sourcils arqués. Silence lourd de sens. Ce calme improbable avant la mortelle tempête. S’ils n’avaient pas été aussi surpris de nous voir débarquer sans prévenir, nous aurions probablement déjà été fauché par les lasers des blasters chromés rangés dans leurs holsters, sur leurs cuisses. Nous devons notre survie qu’au fait ils ont les mains pleines : posées sur de lourdes caisses chargées de je ne sais quel trésor pillé sur un vaisseau de passage. Quoi de plus suspect que deux inconnus, hésitant, visiblement surpris, et qui s’échangent des messes basses…

Je leur décoche un sourire, et lance à la volée :

« Ça roule les gars, les filles et autres aliens non genrés ? Besoin d’un coup de main ? »

Sur un quiproquo, sait-on jamais… Nous pourrions faire connaissance et devenir potes non ? Bien évidemment je n’y crois pas un seul instant. Mon ton faussement assuré ne fait qu’ajouter qu’une poignée de secondes au compte à rebours : celui de notre trépas. Ce qui me laisse le temps de… chercher un plan de secours. Le fameux super plan que le héros trouve toujours à la dernière seconde dans les bons holofilms d'action ! Sauf qu'on est dans la réalité là... Pour l’effet de surprise, c’est mort. Alors autant tenter l’intentable. J’inspire une dernière fois, puis hurle soudain :

« ATTENTION, DERRIERE VOUS ! »

La plus vieille diversion de l'histoire galactique, toutes espèces et civilisations confondues. Au moins trois têtes suivent mon geste, bras tendu, index pointé vers le fond de la pièce. Les autres, moins influençables, lâchent aussi sec leurs chargements pour dégainer leurs blasters. La diversion ridicule m’offre juste le temps nécessaire pour canaliser une puissante vague télékinétique. Les deux malfrats les plus proches sont projetés en arrière, soufflés par la bourrasque métaphysique. Ils retombent lourdement, hors-jeu pour quelques instants. En arrière-plan, les échinent s’arque-boutent pour parer la déflagration, les têtes s’enfoncent dans les épaules, des bras se lèvent pour les protéger. Une ultime seconde de répit que je mets à contribution pour me précipiter, en me jetant à plat ventre dans un élan de survie réflexe, derrière une pauvre caisse en bois qui n'avait rien demandé à personne.- Victime collatérale. Un véritable déluge de feu éclate aussitôt, dans ma direction, dans celle de ma partenaire. Je roule, me redresse en position fœtale, dos contre mon couvert de fortune. Mains sur le visage, pour me protéger de la nuée d’échardes calcinées et fumantes qui virevolte dans tous les sens. J’ouvre un œil, cherche la jeune femme. Mais elle a disparue de mon champ de vision. Touchée ? Ou simplement planquée comme moi derrière ce qu’elle a pu trouver de plus proche ? Impossible à dire. Double merde. Je peste, dents serrées. Tout ce raffut risque d’attirer d’autres pirates, il faut vite faire quelque chose… Mais quoi ?!

L’air est rapidement saturé de fumées acre, azotée, résidus gazeux des rayons mortels des blaster. La visibilité s’amenuise. Prenant conscience de cela, les bandits de l’espace se calment. Quelqu’un beugle un ordre. De nous prendre en tenaille, de s’approcher pour nous achever à bout portant… Et puis quoi encore ? Je rampe, je profite de l’accalmie pour m’esquiver de ma cachette et en trouver une autre. Une autre pile de caisses… Plus haute et plus large que la précédente. Un assemblage branlant s’achevant pratiquement jusqu’au plafond, amas de poutrelles d’acier qui supportent le toit blindé, capable de résister aux explosions. Ils n’ont pas lésiné sur les défenses pour protéger leurs butins bien mal acquis…

Dos plaqué contre l'empilement branlant, je sors la tête, une fraction de seconde seulement. Un laser manque de m’arracher le visage. J’ai juste le temps de voir deux silhouettes qui s’approchent. Ils m’ont repéré ! Le déluge reprend de plus belle... Triple merde ! Instant de panique ? Dernière pensée avant l’adieu final ? Non. Je m’y refuse. Pas ici, pas comme ça. Dans les bras d’un homme, d’une femme ou avec une seringue dans l’avant-bras, OK. Mais pas sous le feu d’un gang de pirates de seconde zone. Je ferme les yeux, cherche la sérénité malgré mon instinct de survie qui m’ordonne de tenter n’importe quoi. Je dois agir, vite, mais avec un minimum d’intelligence... Je rouvre les yeux. Ma détermination recouvrée, un plan en tête. Je passe aussitôt à l’action :

Je plaque mes deux paumes sur la colonne de caisses. Grâce à la télékinésie, je presse dessus, avec une force dépassant de loin celle de mes humbles muscles. Elles grincent, vacillent, puis basculent… Et comme dans un jeu de domino géant, elles entraînent avec elles des dizaines d’autres. Elles se brisent, s’écrasent, le butin de toute sorte qu’elles contenaient déferlent au sol, comme un tsunami aux notes métalliques stridentes qui parviennent à couvrir la débauche de décibel pourtant impressionnant des blasters aux canons rougis. Quelqu’un hurle, blessé. La Force me renvoi l’écho d’une palette infinie d’émotions désordonnées. Peur, douleur, confusion. Un autre cri, rauque, autoritaire ordonne aux pirates de se replier… Je bondis.

Un saut dopé par la Force. Je saisis sans peine la poutre au-dessus de ma tête. Larges comme mon torse. Je m’y hisse, à la force des bras, puis m’allonge dessus. Prédateur félin sur la branche de son arbre, paré à bondir sur la proie qui ignore que le glas de son destin vient de sonner. Dix mètres en contrebas, les silhouettes bigarrées des pirates s’agitent en tout sens. Il n’y a plus aucune coordination, ils sont déboussolés, mis en défaut dans leur propre planque. Je repère l’origine du cri : l’un est entravé sous une caisse, un camarade secourable peine à la soulever pour qu’il puisse extirper sa jambe meurtrie. Proies faciles. Je me laisse retomber, en activant mes griffes au dernier moment. Deux coups vifs, précis. Le premier s’effondre, la colonne vertébrale sectionnée au niveau des omoplates. Le second ouvre la bouche pour hurler, mais ma semelle s’écrase déjà sur son visage lardé de vieilles blessures de guerre. Mon talon le frappe à la tempe. Il perd connaissance.

Au travers de la Force, je peux sentir la présence des mes adversaires, derrière les décombres informes de caisses éventrés, au-delà des panaches de fumée azotée. Je bouge, rapidement. Une ombre. J’apparais devant une femme, active mes griffes, lui tranche d’un seul geste, du bas vers le haut, les tendons des genoux et des coudes. Elle tombe mollement au sol, devenue impotente, la surprise et la douleur affichée sans pudeur sur son visage un peu trop carré à mon gout. Le douleur l'emporte dans les limbes. Je bondis encore, passe au suivant, qui a juste le temps de tourner la tête pour m’apercevoir. Mes griffes découpent son fusil blaster, ainsi que quelques malheureuses phalanges. Je lui assène un coup de coupe dans l’estomac. Il se plie en deux, l’air expulsé de ses poumons. La seconde suivante, mes mains, jointes pour former un énorme poing, s’écrase sur l’arrière de sa tête. Cet ultime coup d’éclat attire l’attention de trois de ses potes. Ils lèvent leurs armes, tirent. Mais je suis déjà ailleurs, vitesse elle aussi dopée par la Force. Je déteste me battre. J’évite toujours autant que possible d’avoir à sortir mes griffes. Mais lorsque je le fais, j’use de toute ce que j’ai appris, plus jeune, ombre Jedi prometteuse. J’ai appris à œuvrer en silence, avec célérité. Tel un fantôme vengeur. J’espère seulement que la jeune femme s’en sort aussi bien que moi… J’ai du mal à distinguer sa présence de celle de nos adversaires. Mais si elle est bien ce qu’elle prétend être, j’imagine qu’elle sait exactement comment s’en sortir.
Lynn Cassara
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Le chaos.
Il n’y avait pas d’autre mot pour décrire ce qui se déroulait devant les yeux de Lynn.

Les gangsters étaient partout, dans le hangar à hurler, derrière des caisses à essayer péniblement de s’y réfugier, sur le sol, morts… Inanimés.
Le chaos.

L'agent impériale contemplait tout cela les yeux vides, raide comme la mort. Elle a battu quelques pirates, profitant des assauts du jedi pour attaquer les ennemis sur le flanc.

Soudainement, un déluge de feu fila dans sa direction, elle se jeta à terre, la chute lui arrachant son respirateur. Lorsque Lynn releva la tête, des restes de corps étaient éparpillés autour d'elle.

Dans un état second, elle se releva, attrapa son couteau de combat dissimulé dans la poche de son pantalon et planta d’un coup sec un pirates tentant d'abattre son camarade dans la gorge.
L'impériale retira d'un coup net sa lame, avant de laisser sa victime se vider de son sang.

Devant elle, le jedi se livrait à un carnage bestial. Ses griffes tranchant les chairs de ses adversaires sans la moindre pitié. Une ombre mouvante fauchant les vies des malheureux qui la croisait. Aux yeux de Cassara, il était l'incarnation des jedi issue de la propagande impériale... Donc un être bestial et malfaisant.

Cependant, elle le protéger dans l'ombre. Brisant la nuque d'un zabraak le visant dans le dos, égorgeant une rodienne tentant de fuir et abattant les derniers fuyards.

Elle voulu se rapprocher de son acolyte quand une vive douleur se fit sentir dans son bas ventre.
Un cercle rouge vif fumant s'était formé sur son abdomen. Lynn avait été touchée durant la fusillade mais l'adrénaline couplé à ses implants dopants avaient anesthésié la douleur le temps du combat... Mais maintenant que le calme était revenu, le corps de L'impériale se permit de céder.

Cassara tomba à genoux en respirant difficilement... Avec grande peine, elle s'injecta un medipack avant de s'écrouler. Ses yeux voyaient des points noirs obscurcir son champ de vision mais elle voyait toujours le jedi... Puis plus rien.
Les ténèbres avaient envahit sa vision.
Gary Kovani
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Le combat. L’épreuve du feu pour tout Jedi. Une lutte extérieure autant qu’intérieure. Contre l’ennemi, contre soi-même. Car la violence, par nature, engendre l’obscurité. La colère découle de la douleur. La haine irradie des adversaires, la peur nait lorsque recule l’espoir d’en sortir indemne. Autant d’anfractuosités depuis lesquelles le coté Ténébreux de la Force, créature de cauchemar rampante, s’échappe perfidement. Des strates les plus inconscientes de l’esprit, jusqu’à distordre les pensées, jusqu’à pousser son hôte à perpétrer l’impensable.

Ainsi, lorsque le Jedi combat, il lutte autant contre ses démons intérieurs que contre ses ennemis de l’extérieur. Il doit rester maitre de lui-même, malgré la fureur et le chaos. Un exercice périlleux, de funambule, dont on ne ressort jamais indemne. Ceux qui trop souvent dégainent leur sabre, finissent irrémédiablement l’âme criblée par des tâches d’ombres indélébiles… C’est pour cette raison que j’évite autant que possible d’avoir à me battre. Ma la Force, parfois, ne nous offre aucune alternative. Elle jalonne nos vies d’épreuves, qu’il nous faut réussir au risque de sombrer. Pour autant, personne n’est infaillible. Aucun Jedi ne peut prétendre n’avoir gouté au coté obscur dans un moment de doute ou de faiblesse. Le contraire ne serait que pur mensonge. Alors, oui, lorsque la situation l’exige, je sors mes griffes, et devient, l’espace d’un maigre instant, l’avatar de la fureur, tout en essayant d’imperméabiliser mon esprit aux pensées refoulées depuis de si longues années d’entrainement.

Détail que notera peut-être l’observateur avisé : je ne porte que très rarement la mort dans les rangs de mes ennemis. Je préfère agir avec ruse et finesse. Résidus de ma formation d’Ombre qui me collent à l’âme, qui ont formaté mon esprit jusque dans ses profondeurs les plus insondables. Je fonde sur mes proies, avec célérité, en silence, je tranche, sectionne, colonnes vertébrales, ligaments et tendons. Je ne tue point. Je me contente de mettre mes ennemis hors-jeu, de les immobiliser, de les emprisonner dans leurs propres corps, devenus inertes, incapables de répondre à leurs sollicitations mentales. Ceux qui décèdent, sont le plus souvent victimes de leurs propres alliés : tirs perdus ou fratricides. J’offre toujours une chance à la rédemption. Survivre à un affrontement, permet, parfois, de se remettre en question, et de changer de voie. De nos jours, peu de blessures sont réellement irréparables. La médecine et la bioingénieure permet de remplacer presque tous les organes, même une moelle épinière tranchée et cautérisée par la lame d’énergie d’un sabre de Jedi.

Ces quelques pensées glissent en surface de mon esprit. Une ancre à laquelle ma conscience s’accroche pour se maintenir bien au-dessus du maelstrom bouillonnant qui tiraille mon inconscient. Je saute à nouveau, disparait, esquivant de justesse un rayon mortel, derrière un autre amas de caisses éventrées. La plupart contiennent des pièces détachées de vaisseaux, ou des biens personnels de maigre valeur, glanés lors des pillages. J’image que ce qui a bien plus de valeur n’est pas stocké, ici, à la vue de tous. Je me saisi d’un transducteur à double fluxion. L’appareil vaguement sphérique, loge parfaitement dans ma main. Je me redresse, le jette de toutes mes forces sur la silhouette fugitive la plus proche. Le projectile frappe un crâne, dans un bruit mat qui m’arrache une grimace dégoutée. La femme tombe lourdement au sol, front fendu et déjà barbouillé d’un filet de sang inquiétant. Elle survivra, mais y gagnera une très sale cicatrice. Je bouge encore. Le nombre de nos adversaires décroit rapidement. Les plus avisés, ou moins courageux, s’échappent par une porte dérobée, à l’arrière du hangar, invisible jusqu’à ce que l’un des assaillants la laisse entre-ouverte. Cette débandade, m’offre une poignée de secondes de répit, car même ceux qui résistent encore cessent de tirer pour beugler des chapelets d’insultes à l’intention des déserteurs…

La poussière soulevée, surchauffée par les échanges de feu nourris, se dissipe lentement, jouant avec les rayons solaires qui traversent les puits de lumière au-dessus de nos têtes… La scène m’apparait dans son intégralité. Corps prostrés dans des positions impossibles, chaos indescriptible… Et au milieu de cela, le loin, derrière un couvert ayant rendu l’âme, Jaina, allongée face contre terre, mains crispées sur son ventre, devenu un amas de chairs carbonisées, d’où suinte ses fluides vitaux. Un frisson traverse mon échine. Je bondis dans sa direction. Une silhouette tente de s’interposer. Je l’ouvre en deux, d’un geste d’une violence rare, achevant prématurément sa vie malgré mes principes. Je ne peux quitter le corps de la jeune femme des yeux. Bordel. En lui rendant son arme, je l’ai placé, implicitement, du moins dans mon esprit, sous ma protection. J’ai échoué. Des vagues de colères tambourinent à mes tempes, elles menacent d’abattre mes fortifications mentales. Je me projette en avant, glisse, cul contre terre, jusqu’à elle. Une nouvelle vague télékinétique, m’offre encore un peu plus de répit. Je la saisi, la retourne pour aviser sa blessure, son visage livide. Dans un réflexe uniquement dû à sa formation, elle s’est injectée du bacta dans la plaie. Ses chances de survie sont entamées, mais loin d’être nulles. Je rengaine mes griffes, déchire sa veste et son haut. Je fouille dans l’un des multiples poches de mon vieux blouson élimé pour en sortir une compresse de Kolto. Vieux stock sauvé de notre ancien Temple Jedi. Elle est périmée depuis des décennies d’après l’emballage, mais je n’en ai rien à faire. D’un coup de dent je le déchire, et applique le patch rectangulaire sur ses abdominaux massacrés.

« Reste calme. Si tu m’entends. Je m’occupe de toi. Nous sommes entrés ensemble, nous sortirons ensemble. N’oublie pas pourquoi tu te bas. »

Je présuppose que l’histoire qu’elle m’a vendue est vraie. Comment faire autrement ? Pourtant mes mots sonnent comme un pieux mensonge. Les trois pirates encore en vie nous encerclent. Ils lèvent leurs armes et…

Une terrible explosion secoue alors jusqu’aux fondations même de l’édifice. D’autres piles de caisses s’effondrent. Au moins l’un des pirates est écrasé, tué sur le coup, crâne réduit en bouillie de cervelle et jus de cerveau. Les autres sont désarçonnés, peinent à sauvegarder leur équilibre malmené. J’attire Jaina à moi, la traine vers un couvert plus prometteur. Une alarme assourdissante retentit, ainsi qu’une voix paniquée dans des haut-parleurs extérieur :

« REGROUPEMENT GENERAL ! NOUS SOMMES ATTAQUES ! JE REPETE NOUS SOMMES ATTAQUES ! ON EVACUE ! »

A ces mots, les deux survivants nous arrosent de plus belle, en déguerpissant par la même issue que les lâches qu’ils ont copieusement insulté quelques instants plus tôt. Une autre explosion fait gronder les poutres d’acier du toit. Plusieurs rivets, soumis à des vibrations incalculables, cèdent en sifflant dans les airs. Ce n’est pas de nous qu’ils ont peur. Mais ce qui les attaque à l’extérieur… Mais oui ! Des flashs me reviennent en mémoire ! Une coalition de plusieurs groupes mafieux prévoyant de déloger les Diables Stellaire de leur fief ! Seule la Force peut être l’initiatrice d’un tel faisceau de coïncidence. Je la loue silencieusement.

« Tu m’entends Jaina ? »

Je lui claque le visage du plat de la main, un aller-retour, rapide, vif, qui rosit ses joues anémiées.

« Réveille-toi ! C’est maintenant ou jamais ! Je te trainerai s’il le faut… Mais on doit retrouver nos amis ! Ils sont tout proche, je le sens. Quelque part dans des geôles sous ce hangar. »
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