Ervin Holz
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Quand la situation l'obligeait, l'Empire faisait appel à ses meilleurs hommes. L'élément qui se trouvait à bord de l'Adelaïs en route vers le sous-secteur Mykan, appartenait à ce qu'on appelait dans le jargon le « Tier 1 ». La crème de la crème de l'armée Sith. Certains savaient nager, d'autres se battre à terre, d'autres sauter depuis l'espace ... ces gars-là, eux, savaient tout faire.
Et l'identité de cette arme secrète imparable déployée pour les situations spéciales n'était autre que ..

Toujours pas de nouvelles de la tablette cyberdata. V8, où est cette salope bordel  ? »

Comme le droïde n'émit que des plaintes négatives, Holz se concentra sur sa destination finale. Depuis son siège exagérément basculé vers l'arrière comme sur un patrouilleur Firespray, il pianota une série de touches sur les modules lumineux du tableau de bord bercé par une lumière verte. Une attente radiophonique laissa finalement place à un interlocuteur invisible.

Ici Adelaïs 1-1, j'ai réservé une suite au nom de Kingsley. » fit Holz.

Bonjour Monsieur Kingsley, veuillez me fournir votre numéro de réservation. »

Okay, vous m'entendez ? Vingt-cinq, trente-cinq, trente, quatre-vingt dix neuf, zéro, un. »

Bien reçu Monsieur Kingsley, la transaction a été approuvée. La plateforme 252 vous est réservée pour quarante huit heures. Veuillez suivre les coordonnées de navigation. Bienvenue à StarGlow. » fit la voix artificielle féminine en terminant sa phrase sur une exclamation chaleureuse.

Le compte que les Fonds Spéciaux de l'Empire avaient crée dans une banque Hutt venait d'être débité du prix d'un speeder de course. Si Holz se doutait bien que cet argent ne lui appartenait pas, ça faisait quand même sacrément mal au cul.

Depuis son poste de pilotage, il observa la grande île perdue au milieu de l'océan tropical, et qui grossissait à mesure qu'il s'en approchait en survolant la brise douce d'une mer chaude mais qui cachait sans doute de belles saloperies en profondeur. Elle était la composante centrale d'un archipel de plus petites îles qui la ceinturaient, mais qui paraissaient microscopiques comparé à son amas de verdure monstrueusement enflé. Toutes semblaient recouvertes d'une vaste couverture de jungle qui commençait dès la côte même, directement après les falaises, les criques ou plages de sable fins.
L'Aldélaïs se posa sur une plateforme grise-bleu qui sortait de l'immense dôme doré en forme de gros cornet renversé sur la droite. C'était donc ça StarGlow, la station isolée du milliardaire Eyclone Tawn. Pendant le voyage, le Major avait épluché le dossier de long en large. On venait ici pour les soins palliatifs qui y étaient promulgué par le mentor des lieux en personne. On reconnaissait à ce dernier des capacités psioniques qu'il mettait au service d'une thérapie contre les maux de l'esprit. Mais certains ne se privaient pas de venir pour d'autres problèmes. Selon le renseignement impérial, Eyclone était un gourou probablement sensible à la Force, et qui savait manier la crédulité comme gagne-pain de son immense fortune. Les notes indiquaient que la population de StarGlow était essentiellement de transit, venue pour des séances de thérapies de groupe animée par Eyclone, mais une autre partie semblait plus sédentaire et ressemblait fortement à des sectateurs établis en autarcie sur place autour de leur prophète. Holz n'excluait pas qu'une grande partie du personnel soit concerné.

Le Major impérial débarqua dans une tenue chic en traînant une lourde valise. La plateforme était ceinturée de diodes d’atterrissage et quatre grands pylônes lumineux qui était tenus éteints étaient dressés autour du transport civil. Holz sentit son rythme cardiaque s'accélérer en posant sa valise sur le tapis roulant du service de sécurité tenu par un personnel accueillant. Tout se passa cependant bien et il put continuer sa route en direction de son accommodation. Plusieurs contrôles et turbo-ascenseurs plus tard, il entra dans une pièce à l'aide d'un pass magnétique. Le sas coulissa dans un bruit de dépressurisation et une magnifique suite de luxe apparut devant lui. Derrière l'énorme divan blanc deux places, une immense baie vitrée offrait une vue directe sur l'immensité de la jungle qui recouvrait l'hinterland. Des volatiles reptiliens qui paraissaient minuscules d'ici, mais dont Holz jugea les proportion à plusieurs mètres, planaient çà au-dessus de la canopée bercée par la brume. Holz ouvrit la verrière qui donnait sur un balcon spacieux. D'ici, les bruits de faune de la jungle étaient largement perceptibles. On entendait pratiquement que ça. L'air sentait le rance, et la température extérieure devait avoisiner les quarante degrés. Cette saleté de climat lui rappela Mimban et Toprawa où il avait manqué de laisser de peu sa peau. Il s'était juré de ne jamais revenir dans cet enfer poisseux, mais … avait-il le choix aujourd'hui ?

Cela faisait plus d'un mois que l'Empire était touché par une étrange vague d'assassinats sur des dignitaires. Un gouverneur avait été tué au pic à glace sur Contria II, et un deuxième avait échappé de peu au massacre, sans en sortir indemne. Dans les deux cas les assassins avaient brisé une capsule de synox cachée contre leur dent avant de se laisser mouliner. Le deuxième, cependant, avait laissé échapper deux mots dans son agonie, « Protak » et « StarGlow ».
En caleçon sur son lit, Holz saisit son paquet de Chokfield et s'en grilla une en saisissant cette foutue tablette cyberdata qu'il avait fini par trouver. Il activa ensuite l'holofilm que les renseignements impériaux avaient joint au dossier. La scène était manifestement filmée par une caméra portative des services de police de l'Empire. Un alien était plaqué au sol par des membres de la sécurité qui lui hurlaient au visage de leur donner le nom de son commanditaire. L'assassin affichait des expressions étranges oscillant entre la rage et l'incrédulité, comme s'il semblait lutter contre sa volonté, ou comme si ... plusieurs personnes étaient dans sa tête. C'était étrange. Il finit par hurler ce nom plusieurs fois, « Protak », puis quelque chose claqua dans sa bouche quand ses geôliers lui ordonnèrent de poursuivre avec le lieu où se cachait ce bâtard de Protak. Un immonde flux de sang lui sortit alors par la bouche, le nez et les oreilles. Il suffoquait et finit par balbutier ce dernier mot : StarGlow. Puis il rendit l'âme pitoyablement.  
Holz lâcha la tablette en observant le plafond, songeur.

V8, description de ce merdier. » fit le Major dans son vox-link
La voix métallique du droïde resté dans la navette crépita dans son oreillette furtive.

Tout de suite, Major. La station semble s'élever sur trois niveaux, le 00 étant l'accès direct avec la surface, on y trouve principalement des halls et toute sorte de service clientèle, ainsi que la centrale de réservation des activités thérapeutiques. Le niveau 01 est réservé au divertissement général, avec des restaurants, des bars, et quelques clubs. Au niveau 02 où nous sommes, nous trouvons les services d’hôtellerie, les chambres, les suites, et quelques salons. Je n'ai pas accès au 03. »

Passe aux étages inférieurs. »

Le plan fournit par le renseignement indique trois étages inférieurs. Le premier est réservé au personnel de maintenance, de manutention et aux guides. Une cantina fréquentée par cette population s'y trouve. Cet étage ne semble pas communiquer avec les étages supérieurs. Je n'ai pas d'information sur les autres étages inférieurs. »

Holz souffla un vent de fumé avant de reprendre une taffe de sa cigarra. Trouver ce Protak allait être plus difficile que de chercher un grain d'avoine dans le fion d'un bantha. Mais d'un autre côté s'il ne réussissait pas il y avait de forte chance que le Conseil Noir l'envoi en mission dans l'Arène de Kaas City. Il se mis à réfléchir à la prochaine étape.
Ses'kai Mora
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Vous savez, il y a des jours comme ça, où on se met à regarder sa vie et on reconsidère ses choix de vie. On se demande si on a pas été trop ceci, ou pas assez cela, et on aime à penser "si je devais revivre CETTE partie, je ferais quoi cette fois ?". À cet instant, ce sentiment frappait très très fort Ses'Kai, alors que le moteur gauche du vieux tas de ferraille qui lui servait de navette était devenue une formidable et anormale torchère et que son moteur droit commençait à émettre une fumée funeste.
Mais revenons un peu dans le temps.

Le Thyrsian détestait les beaux-parleurs. Ces escrocs qui savent montrer patte blanche, les voix de miel et les langues râpeuses - sans offense envers les Cathar et leurs cousins - afin de vous convaincre qu'ils sont des amis et ont l'affaire du siècle rien que pour vous. Certains étaient contrebandiers, d'autres sénateurs. Dans tous les cas, le Chevalier Noir s'en méfiait comme la peste.
Pour commencer, il détestait aussi les gens. Tout le monde, il ne faisait confiance à personne, et encore moins maintenant. Ça expliquait en partie son état de tension perpétuelle. Il n'aimait pas parler avec les autres, et encore moins les écouter. Et en matière d'affaires louches, il avait sa petite expérience qui lui assurait que les gens ne venaient jamais vous proposer quelque chose si ce n'était pas dans LEUR intérêt. C'est pourquoi, en dépit de son orgueil et sa susceptibilité, l'ex-Jedi était plutôt difficile à embobiner.
Mais les vrais beaux-parleurs, c'est pas ceux qui se montrent charmant et exaltant, non ça c'est des guignols. Les vrais experts, les rois de la langue et de l'arnaque, c'est ceux qui vous amènent à penser de vous-même ce que eux veulent que vous pensiez, qui parviennent à vous manipuler comme des patins pile dans la direction de leur choix sans que n'arrivez même à savoir à quel moment vous avez mis les deux pieds dedans.

C'était un de ceux-là qui avait abordé le duelliste dans un recoin sombre d'une cantina basse, après l'un de ses combats en arène. Le match n'avait pas été particulièrement palpitant. Brutal, bien sûr, et l'autre combattant avait fini avec les deux bras cassés, mais c'était tout. Ses'Kai n'avait pas encore trouvé les réseaux les plus sombres, ceux où ses talents brilleraient le plus fort. En attendant, il faisait essentiellement des "petits combats" histoire de se faire de l'argent de poche, et un peu de réputation en douceur. Il aurait préféré sauter directement dans le gros morceau, mais même lui savait que très peu de gens apprécieraient de voir leur favori de longue date se faire équarrir par un type sorti de nulle part, et il avait bien mieux à faire que s'aliéner à la fois le public et les pègres.
Le type n'avait perdu de temps. Il s'était accoudé à sa table avec ce sourire typique aux ordures, et l'avait complimenté pour son combat. Une approche classique, s'il veut me vendre de la drogue je lui fais bouffer la table s'était dit le Thyrsian. Mais le démarcheur semblait un peu plus clairvoyant que la moyenne, car il pointa le fait que le duelliste s'était retenu et avait l'air de s'ennuyer. Aussi, il lui apprit que son patron pouvait avoir une bonne affaire pour lui, dans le genre chasse à l'homme. Bonne paye, gros risques, une mise à l'épreuve à la hauteur de la réputation qu'il en tirerait. Méfiant, Ses'Kai accepta cependant d'en savoir un peu plus, les paroles faisant mouche dans son orgueil et n'ayant de toute façon rien de mieux à faire, et après un moment l'éloquent personnage le convainquit de l'accompagner pour en parler face à face avec son supérieur. Appréciant l'idée de ne pas avoir à traiter avec juste le subordonné, même s'il se demanda si le "patron" était bien le "patron", le Thyrsian termina son verre mauvais marché et le suivit.

Rétrospectivement, il réalise que c'est à partir de ce moment qu'il s'est tellement fait brosser dans le sens du poil qu'il aura rarement été aussi bien coiffé. Métaphoriquement en tout cas, car physiquement, c'était au moment présent une toute autre putain d'histoire. Mais continuons.
Son hôte lui tendit une boîte de cigares lorsqu'il l'accueillit, car offrir un petit quelque chose de luxe était toujours un geste favorable peu importe l'environnement, et Ses'Kai se servit, suspectant qu'il ne devait pas y avoir de pièges car le patron et l'acolyte en prirent un après lui. Ce dernier le surprit en craquant une allumette pour les allumer, plutôt que de recouvrir à un briquet ou un chalumeau comme il l'avait souvent vu.
Et très rapidement, le patron posa le ton. "Je sais qui tu es, le Fauve" dit-il calmement, surprenant le duelliste qui mit quelques secondes avant de se souvenir du surnom qu'il commençait à gagner en arène, avant d'être emprunté par les Siths. "Je sais ce que tu es". Le cigare brilla lorsque Ses'Kai inspira profondément à travers, pour souffler deux longs jets de fumée par les narines, signe qu'il écoutait mais qu'il fallait pas le prendre pour un pigeon. Cela sembla faire sourire le bandit. "Tu es exactement l'homme qu'il me faut."
Il lui expliqua qu'il avait un compte à régler avec quelqu'un. Son futur employeur était visiblement un vieux de la vieille, car il sut laisser entendre des soucis de drogue, d'arrangement, des trahisons, peut-être même un "geste déplacé" envers une de ses proches, sans mentionner quoique ce soit d'explicite afin de pouvoir démentir aisément si le Thyrsian devait tenter de s'en servir contre lui. Ou alors c'est juste que le bretteur n'avait rien écouté car les détails et les raisons des inimités criminelles, il s'en tamponne.
En revanche, ce qu'il écouta attentivement, c'était le nom de sa cible, et à sa grande surprise, sa direction la plus récente. Il plissa les yeux avec circonspections quand on lui décrit la station de Starglow. "Une station thermale pour vieux frippés qui ont plus d'argent que de neurones ou de couilles", résuma le gladiateur, faisant rire son interlocuteur. La rumeur à propos des capacités psychiques du maître des lieux, et la possibilité qu'il ne soit pas le seul à avoir des dons "exotiques" l'intéressa beaucoup plus en revanche, et il comprit pourquoi le patron ne voulait pas confier cette mission à n'importe qui. Même un excellent chasseur de prime ou un gladiateur hors du commun pouvait être sans défense face à des pouvoirs mentaux. Pas un Jedi.
Le boss s'étendit sur ses inquiétudes à propos d'un commerce qui échapperait à tous les regards et contrôles, aux fortunes que pouvait amasser une concurrence intouchable de là où il était, aux dangers que ça pourrait représenter un jour, à bien des échelles, mais il nota vite que les détails n'atteignaient pas le guerrier. Il voulait juste poser un peu de contexte, donner du poids à la mission, avant de souligner le point qui fit le plus mouche.
"Il n'y a que toi qui peut le faire". Dit-il. Ses'Kai adorait être l'homme de la situation, la dernière (ou la seule) solution. C'était ce qui le mettait le plus sous les projecteurs de la gloire, quoi de mieux pour prouver sa supériorité que de réussir seul là où des équipes entières pouvaient échouer ? L'affaire commençait à lui plaire...

Ses'Kai songea brièvement que, si ses pairs de l'Ordre avaient possédé la moitié du tact et de l'éloquence de ce criminel, il n'aurait jamais tourné aussi solitaire et ils auraient probablement gagné la guerre depuis longtemps. Après avoir donné deux trois informations supplémentaires sur la fameuse station - les yeux du Thyrsian faillirent sauter de leurs globes oculaires lorsqu'il vit les prix, même lui qui n'avait aucun attrait pour l'argent savait que c'était du foutage de gueule de haut vol - le patron tint à préciser quelque chose.
"Je n'ai pas besoin d'un type discret" dit-il. "Je n'ai pas besoin d'un type qui passe partout, qui connaît les poisons, l'informatique et tout ce bazar, ni d'un guerrier, ni d'un sorcier. J'ai besoin d'un gars qui sait se salir les mains quand il le faut pour que le boulot soit fait et bien fait. Et surtout, il me faut un gars qui soit capable de revenir et le prouver" termina-t-il sur un sourire en coin.
L'ancien Jedi se reconnaissait assez bien dans cette définition, et demanda s'il y avait des conditions particulières. Grossièrement, il n'y en avait que deux. Ramener une preuve de son succès, idéalement un prisonnier à peu près vivant - l'expression arracha un rictus au Thyrsian - mais une tête ou un bijou caractéristique pouvait faire l'affaire en dernier recours. Ensuite, le patron insistait pour que le chasseur de prime ne révèle pas pour qui il travaillait. "Fais accuser Grend'o, les Hutts, ou Tatie M'artine si tu veux, je m'en fous, mais pas nous". Pas besoin d'être un génie du crime pour comprendre que c'était pour éviter les risques de représailles. Un psionique avec assez d'argent pour acheter une planète n'était pas le genre de gars qu'on voulait avoir au cul.
Ayant fait le tour de la question, même s'il savait que le duelliste allait accepter, le patron lui laissa deux jours pour réfléchir et lui proposa de revenir le trouver ici. Contrairement à son habitude, le guerrier accepta ce délai, et revint deux jours plus tard, en profita pour taxer un autre cigare, et surtout avait mis au point un plan pour infiltrer la station. Avec son air de barbare psychotique et son vieux chasseur cabossé, Ses'Kai n'avait aucune chance de juste mettre un pied dans les jardins de la station sans se faire immédiatement repérer, au minimum. S'il avait été à la place de la sécurité, il aurait tiré à vue.
Son projet fit exploser de rire son employeur, tandis que l'acolyte hochait mollement la tête avec une moue voulant dire "ah ouais, quand même". Ravi une fois de plus de s'être imposé comme un être original, unique, il ajouta une dernière condition avant d'accepter le contrat. Il voulait un vaisseau "sacrifiable". Essuyant encore les larmes au bord de ses yeux, le patron lui assura qu'ils allaient lui trouver ça sans problème.

Et il avait effectivement trouvé un vieux coucou bien miteux. Pendant une seconde, le dernier neurone raisonnable de Ses'Kai suggéra que ça ressemblait à une mauvaise idée de juste monter dedans, mais le reste du cerveau fit la fiesta en jugeant que c'était le véhicule parfait pour son plan. Serrant les fesses, il réussit à le conduire jusqu'à la planète de Starglow, et quand il commença à descendre dans l'atmosphère, il espéra très fort que la vieille carlingue supporterait la friction.
Comme tout se passait plutôt bien dans les premières couches d'altitude, le Thyrsian se dit que finalement, sa navette n'était peut-être pas si pourrie et décida de dérouler son plan. Tendant la main vers le réacteur gauche, il appela la Force, utilisant la l'Étreinte pour saboter son propre propulseur. Il y eut un bruit de métal qui se plie, une protestation mécanique, puis un violent toussotement qui cracha un nuage de fumée aussi sombre qu'épais lorsque la machine rendit l'âme. "Parfait" se dit l'ex-Jedi. Il jeta un coup d’œil sur la carte, et essaya de diriger la boite de conserve volante en direction de la station.
Le plan était aussi simple que génial, selon lui. "Simuler un problème technique grave, voire un atterrissage en catastrophe". Comme ça, il a une bonne raison pour rester là pendant un moment, et si la station voulait tenir une bonne réputation, sauver un "pauvre malheureux tombé du ciel" ne pouvait qu'être en leur faveur, tandis que l'abandonner à son sort nuirait au bon karma des lieux. Pour le violent duelliste, c'était une méthode originale, inhabituelle, mais ça l'amusait finalement.
Et puis le moteur se changea en boule de feu, et ça l'amusa beaucoup moins.

"J'ai un mauvais pressentiment."

Piloter un vieux machin avec un moteur en moins n'était pas des plus faciles. Quand le moteur prend feu, et que ça commence à se propager au reste de la machine, c'est juste la merde à plein temps. Quand le second réacteur commença à fumer, Ses'Kai réalisa que son plan allait être incroyablement réaliste. Il se cramponna aux commandes pour orienter son vaisseau en direction de l'archipel où se tenait la station, le trouvant étonnamment loin tout à coup, tandis qu'il baissait le régime de ses propulseurs. Moins de carburant à consommer, moins de vitesse, ça devrait augmenter le temps de survie de sa navette.
Il tâcha de tenir une trajectoire à peu près droite, craignant qu'un mouvement brusque ne soit néfaste à son débris volant, et alluma ses communications longue distance.

"Vaisseau civil en perdition à équipe au sol. Demande d'assistance en urgence. Je répète Demande -

Une explosion le coupa, envoyant un bruit parasite terrible pendant une seconde sur la radio et faisant monter d'un cran la température lorsque le second moteur s'enflamma. Plusieurs voyants supplémentaire s'allumèrent, et le double s'éteignit soudainement. Il comprit que c'était très, très mauvais signe, car ça signifiait que les systèmes internes étaient en train de crever les uns après les autres.

"Je demande un putain de sauvetage en urgence !"

Et le voyant de la radio s'éteignit, sans qu'il n'ait la moindre idée de si quelqu'un l'avait entendu mais c'était le cadet de ses soucis. Il dut tirer sur les commandes pour redresser sa machine, qui commença à trembler, et aux bruits sinistres qu'il devinait à travers les turbulences et les rugissements de ses moteurs en feu, à perdre des bouts. Son tas de ferraille fit grande embardée, commençant à piquer une vrille, et Ses'Kai comprit qu'un des ailerons venait de démissionner.
Un arc d'électricité statique jaillit du tableau de bord et lui mordit la main alors qu'il luttait pour garder un minimum de contrôle sur son vol. Dans un geste de colère, il abattit son poing sur le pupitre qui craqua, fit deux trois étincelles de plus, et la moitié des voyants restants s'éteignirent. Y compris certains qu'il voulait utiliser pour ralentir les dégâts.
Il réussit à tripatouiller tant bien que mal pendant que son vaisseau perdait de l'altitude et tournait sur lui-même pour déplacer de la puissance vers le moteur ayant encore son aileron, espérant compenser la perte d'équilibre par un autre déséquilibre dans la propulsion. Foutu pour foutu, il n'hésitait pas à utiliser des méthodes douteuses. Le pire, comme diraient ses anciens collègues, c'est que ça marcha. Du moins pendant un temps, la vrille se ralentit, son piqué se fit un peu moins plongeant, et le hurlement de la pression de l'air fut supplanté par celui des incendies de ses moteurs.
Puis il y eut un déflagration terrible, et une embardée si violente qu'elle l'écrasa pendant une seconde dans son harnais, et le vieux coucou échappa à tout contrôle en commençant à tourner sur un second axe, ne répondant plus à rien. Au mieux de la rotation qui essayait de l'arracher à son siège, entre deux tours sur lui-même et à travers une épaisse bande de fumée, Ses'Kai crut voir un moteur familier prendre un chemin différent. Il venait de perdre beaucoup plus qu'un aileron cette fois.
Comme toujours, il réagit à la situation par la violence, enfonçant tout ce qui pouvait être au maximum. Puisque plus rien ne marchait, autant tout tenter, en même temps. Qu'est-ce qui pouvait mal se passer ? Probablement l'explosion du second moteur, qui ne supporta pas plus longtemps tous les tourments extrêmes qu'il subissait tandis que les flammes chimiques ramollissaient son alliage, et abandonna à son tour le Thyrsian.
Les deux ailes arrachées, le réservoir en train de prendre feu, et les trois quart de son pupitre grillé, la situation commençait à franchement refouler du corridor, même de l'avis de Ses'Kai.

"Freine ! Putain d'caisse de meeeeerde !"

Bizarrement, les insultes ne changèrent pas grand chose. D'un coup d'oeil par le cockpit, où on ne voyait plus grand chose à cause de la façon dont il tournait et de la fumée, puis d'un second sur l'altimètre - fort heureusement mécanique donc encore à peu près fonctionnel - le gladiateur comprit qu'il allait bientôt s'exploser par terre. Et dans ce cas, il y avait deux options : La moins probable, il allait se crasher sur la terre ferme et son vaisseau exploserait sous l'impact, et lui avec. La seconde, qui l'attendait sûrement, il faisait le plus grand plat de l'histoire de la planète dans l'océan, et coulait avec cette poubelle plus-si-volante.
Fuck this shit, i'm out cita-t-il en tirant le levier d'éjection. Pas de réponse. Il tira à nouveau, et le levier lui resta en main. Dans un cri de rage, il le jeta sur le tableau de commande, et faillit le reprendre dans la figure. Si par malheur la radio était encore allumée, on pourrait entendre beaucoup de choses inappropriées pour toutes les oreilles, même les moins chastes, dont la plus délicate, en Hutt, pourrait être traduite par un droïde de censure par "ta génitrice malpropre qui travaille tard la nuit en mini-jupe aime des cyber-saucisses dans une capitale impériale"
La manoeuvre d'urgence ayant foiré, il tenta l'ouverture manuelle de son hublot. Bien sûr, la machine ne répondit pas, alors que la pression de l'air sifflait sinistrement à l'extérieur. Il tenta de forcer le mécanique grâce à la Force, sans résultat. Alors il tenta de forcer la fenêtre elle-même d'une poussée, et il entendit le verre protester, mais sans bouger. Sa carlingue était en train de fondre, de se tordre, et de verrouiller cette poubelle de l'espace en un véritable tombeau en pleine chute libre.

Quelques secondes avant le crash, il arracha son harnais, dégaina son sabre-laser, et en deux mouvements découpa sa sortie avant de bondir à travers. L'instant suivant, ce qui restait de sa navette s'écrasait dans l'océan, rebondissant deux fois à la surface de l'eau avant de s'abîmer dans ses profondeurs. Le premier ricochet éclaboussa même le Thyrsian, qui malgré son saut amélioré par la Force, frappa lui aussi durement la surface liquide.
Louées soient la Force et sa vie de merde, mais Ses'Kai avait la peau dure. Malgré l'impact, il resta conscient. Enfoncé de plusieurs mètres dans l'étendue aquatique, il n'avait plus la moindre idée de où était le haut, le bas, la droite et la gauche. Il venait de faire un crash depuis la haute atmosphère, une centaine de looping dans toutes les directions, avant de manger un plat spectaculaire.
Son sabre toujours serré à la main, quoiqu'éteint désormais, le Thyrsian se concentra dessus. Ainsi, il réussit à distinguer à peu près une direction, et s'en servit pour essayer de battre des pieds et des bras, et laissa la poussée d'Archimède lui indiquer le chemin vers la surface.
Quand il réussit finalement à sortir la tête de l'eau sans aucune métaphore, il inspira goulument à pleins poumons. Même pour lui, un "atterrissage" de la sorte était plus qu'une épreuve. En s'essuyant les yeux pour essayer de regarder aux alentours, il entendit un grand plouf lointain, indiqué par une grande trainée de fumée et comprit que l'un de ses moteurs venait de faire comme lui. Un second plouf retentit quelques secondes plus tard.
Toussant largement en réalisant qu'il avait inhalé plus de fumée qu'il le pensait tout en se maintenant à la surface, Ses'Kai chercha à repérer l'archipel qui était sa cible originelle - et fut soulagé de pas avoir atterri dessus, à cette vitesse, il n'y aurait pas survécu - il songea également avoir été bien inspiré, pour une fois, de ne pas prendre son armure. Lui qui aimait tant en porter s'était dit, pour une fois "ça me desservirait. Bonjour, je suis un anonyme et malchanceux voyageur en panoplie complète de combat", ça le fait pas. Et grand bien lui avait pris, sans quoi il aurait coulé à pic. Même avec sa maîtrise de l'Amélioration des Capacité, le choc aurait été trop violent pour lui permettre de remonter à la surface avec un tel poids sur le dos.

Il repéra un îlot qui semblait habité au loin. Pour ne pas dire qu'il ne voyait que ça dépasser de la végétation en fait, quand les vagues essayaient pas de lui foutre du sel dans les yeux. Espérant que son sabre-laser survivrait au plongeon, il le rangea dans sa sacoche et commença à nager en direction de la terre ferme. Il ignorait si une équipe de secours viendrait, et n'avait de toute façon pas l'intention d'attendre qu'on vienne le sortir de là. Qu'on le récupère ou non, il lui faudrait encore réussir à se faire inviter à l'intérieur, prétextant avoir besoin d'une attention médicale, pour commencer ses recherches. Dire que tout ce qu'il avait désormais, c'était un nom...
Il ne restait plus qu'à espérer qu''il n'y ait pas de gros poissons près de la surface, il avait déjà assez de galères comme ça...
Ervin Holz
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Le Major se leva de son divan. Il venait de finir une micro-sieste pour récupérer du voyage jusqu'à cette planète perdue. Le briefing lui avait appris que la majorité de ce monde était océanique et parcouru d'îles et d'archipels recouverts de forêts vierges, et quasiment inhabité. Il commença par prendre une douche fraîche, puis il ouvrit sa valise sur son lit. Une chemise et un pantalon bisque en coton léger conviendraient à ce foutu climat oppressant. Il chaussa des mocassins beiges, puis sortit une petite mallette noir chromé de son bagage.
Le sas de sa chambre coulissa avec un bruit de dépressurisation et Holz apparut dans le couloir qu'il arpenta en cherchant furtivement les caméras. Il colla deux senseurs cardiaques aux extrémités droites et gauches du corridor et rentra dans sa suite. Sur une petite table cristalline, il étala le matériel qui dormait dans la mallette noire aux parois déflectrices. Un blaster Lug-44 équipé d'un réducteur de son, une paire d'électrojumelles, du matériel d’escalade et notamment un câble argenté fin et lisse. Il vérifia le mécanisme de l'arme qui semblait correctement huilé, puis la rangea et rejoignit le balcon avec le câble en main. A l'extérieure la chaleur était toujours aussi suffocante, et l'air sentait toujours le rance de la jungle. L'impérial accrocha un mousqueton à la rambarde de métal dorée qui précédait une rangée de transats en bois sombre avec vue sur la jungle hululante. Il le relia ensuite au câble et rentra dans la chambre. L'araignée tissait sa toile.
Un bruit qui provenait de la porte l'alerta. Quelqu'un venait de frapper trois fois. Il jeta une serviette sur son matériel et actionna l'ouverture du sas après avoir constaté un majordome dans le judas.

Monsieur Kinglsey ? Nous espérons que votre installation se déroule bien. Veuillez accepter cette collation de bienvenue, offerte spécialement par Monsieur Tawn. » fit l'Hrakien au teint jaune.

Holz nota le regard vide, quasiment hypnotique, du valet qui avait l'air de répéter sa phrase comme un protocole. Il retourna dans la pièce avec la collation sans la toucher.
Un bruit de tonnerre le coupa dans sa réflexion alors qu'il réfléchissait à la prochaine phase du plan. Une déflagration semblait avoir retentit à l'extérieur, il se dirigea vers le balcon. Dans le ciel, quelque chose qui ressemblait à une boule de feu laissait une longue traînée incandescente dans son sillage. Holz sursauta quand une autre explosion retentit, et il retourna en vitesse chercher ses jumelles pour constater que la météorite n'en était pas une. C'était un vaisseau qui brûlait dans l'atmosphère en piquant vers le sol. Visiblement c'était du sérieux et c'était sans doute la dernière chose qu'il se soit attendu à voir ici. Sur les balcons périphériques qui étaient masqués par des balustrades en bois, des voix s'élevèrent dans plusieurs langages, des femelles criaient même. Le « vaisseau » passa au-dessus de la station et Holz le perdit de vue. Puis un bruit sourd et étouffé lui indiqua qu'il s'était probablement crashé dans l'océan de l'autre côté. Il saisit son com-link.

V8, trouve des informations sur ce qui vient de se passer. Un vaisseau s'est crashé dans la zone. »

La silhouette du Major surgit d'un turbo-ascenseur au 01. Il avait seulement emporté son paquet de Checkfield et son briquet en or Hilldun, ainsi qu'un tube d'antalgiques dans lequel il avait dissimulé des antioxydants glandulaires destinés à atténuer les effets de l'alcool. Les corridors étaient jonchés de monde, toute espèce confondue. Holz nota cependant une présence marquée de proches-humains, la plupart étaient correctement habillés, donnant l'impression de se rendre à une soirée branchée. Il arpenta les couloirs richement ornés de la station où se mêlaient brouhaha et ambiance plus discrète, puis il entra dans un bar calme et soigné. L'endroit était peu fréquenté et s'apparentait plus à un speak-easy. Des individus causaient sur des sofas demi-lune en cuir sous une mélodie reposante. Il repéra une alien seule au comptoir, plutôt jolie en dépit de son espèce barbare.. Et il eut tout de suite droit à un eyes-contact avant qu'elle ne se ravive et fasse mine d'être désintéressée. Elles étaient toutes les mêmes. Holz s'approcha du comptoir en bombant le torse et en scrutant l'heure sur son holomontre. La soirée approchait. C'était l'heure pour un petit kortig. Le liquide coula sur les trois glaçons dans son verre de cristal, puis la barman lui adressa un sourire muet en rangeant la bouteille. Le militaire remarqua qu'elle avait le même regard hypnotique que le majordome de tout à l'heure. Comme il y songeait, il n'avait pas remarqué la Squamatienne qui s'était approché de lui. Son teint éteint bleu, ses lèvres mauves, ses oreilles pointues et ses cheveux de jais étaient enfermés dans des tresses de tissu rose qui pendaient de chaque côté de sa tête.

Vous êtes nouveau ici. » fit-elle en buvant une gorgée de sa boisson colorée. Elle ne le regarda pas, elle regardait devant elle vers le bar.

Qu'est-ce que ça peut vous faire ? » fit l'impérial qui n'avait pas encore soulevé son verre.

Elle prit un air aussi surpris qu'amusé.

Je vous connaîtrais sinon. Je vis ici depuis deux mois. On ne voit pas des types aussi sexy tous les jours. »

Elle s'est tourné franchement en lui tendant sa petite main et en plantant son regard rouge dans le sien. D'accord, elle était plutôt très mignonne. Mais Holz n'en laissa rien paraître.

Kim. »

Il la toisa pendant de longue secondes, l'air gêné.

Là c'est le moment où vous me dites bonjour, et qui vous êtes. »

Elle avait un sacré toupet.

Chris. » fini t-il par dire en acceptant la main qui paraissait minuscule dans la sienne.

Qu'est-ce qui vous amène à StarGlow, Chris ? »

Il lui raconta une salade qu'il avait préparé pour cette situation inévitable. Qu'il était un photographe reconnu dans la Bordure Médiane, et qu'il était venu ici pour un reportage. Comme elle se définissait comme influenceuse, elle fut amusé de la proximité de leur activité. Au bout d'une vingtaine de minutes, il tenta d'en savoir plus sur les évènements récents.

La météorite tout à l'heure, c'était quoi ? »

Elle éclata de rire.

C'est un type qui est tombé dans l'eau avec son vaisseau. Il est venu à la nage, j'étais à l'extérieur pour un live avec mes chéris.. Le gars est colossal. Il avait vraiment l'allure d'un combattant en art martial. Je pourrais demander à mes amis ce qu'il fait là si vous voulez. »

Ils parlèrent une heure, Holz lui offrit un Pink Tonic, usant ensuite de tout son charme, puis vingt minute plus tard il lui proposa de monter prendre des photos d'elle dans sa suite.

Je ne vais pas chez les mecs. Trancha t-elle. Mais on peut aller chez moi. Je te préviens je suis connue ici, donc tiens toi bien. »

Okay Miss Kim. On passe prendre mon matériel et on y va. »

Son holophone vibra de nouveau alors qu'il sortait dans le couloir vers les turbo-ascenseurs.

Major, c'est effectivement un crash. L'occupant est sauf. Je vous transmet sa photo recueillie sur le système de vidéo-surveillance externe. »

Holz faillit s'arrêter en observant la photo. Ces yeux noirs charbons, ces cheveux longs et ce visage balafré. Cette tête qui le fit penser à la bataille de Dathomir lui disait terriblement quelque chose.
Ses'kai Mora
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On lui avait souvent reproché sa témérité, voire son inconscience totale. Les Jedis, les civils, même les mecs d'en face en général avaient tendance à penser qu'il était probablement complètement fou, alors qu'il déroulait fréquemment des plans généralement aussi suicidaires que spectaculaires. Comme aborder une navette spatiale en train de décollage, par l'extérieur, pour percer sa vitre au sabre-laser et compromettre son étanchéité au vide, par exemple. Ou bien voler une voiture de sécurité de la milice d'un politicien corrompu pour la jeter contre son palais et déclencher un incendie afin d'en profiter pour détourner l'attention. Crever l’œil d'un rancor à mains nues également. Ou encore faire exploser le seul espoir de s'échapper d'un bâtiment en train de s'effondrer simplement pour empêcher son adversaire de fuir également. À cette liste, il pouvait maintenant rajouter "descente orbitale en catastrophe pour réussir une infiltration". Le Conseil aurait sûrement été, comme à chaque fois, aussi impressionné que consterné.
Mais ce genre d'acte défiant le bon sens le plus élémentaire et l'instinct de survie s'accompagnaient d'un terrible revers. Entre deux moments de grâce qui laisse tout le monde sur le cul, on a ces instants de "flottement" durant lesquels on reconsidère ses plans et où on se sent extrêmement con.
En l'occurrence, Ses'Kai ne se sentait pas très glorieux de rentrer tout seul à la nage, trempé, salé comme un jambon, et la gorge encore emplie de bonne suie bien chimique. Il n'aurait pas non plus aimé se faire ramasser comme un poisson au milieu de la mer, mais au moins il aurait pas eu à se taper le trajet !

Enfin... Au moins, la "chance" était de son côté, car son arrivée remarquée eut au moins l'effet escomptée. Les autochtones à portée se rassemblèrent sur leurs balcons, leurs cours, s’approchant des barrières pour regarder le survivant prend pied sur l'île. Et rapidement, le Thyrsian se dit en se renfrognant que ce genre de mission n'était pas pour lui.
Ici, ça puait le fric. Les vêtements étaient proprets, les attitudes élégantes ou raffinées, les gens semblaient avides de ragots ou de curiosités. Un véritable nids de rats, dont la seule vue lui donnait envie de vérifier si son sabre avait survécu au crash. Il ne manquait plus qu'un Hutt impliqué en politique et un agent des Siths - voire un Sith en personne - pour parachever de faire de cet endroit l'incarnation de tout ce qu'il méprisait.
Mais il avait une mission. Et quitte à avoir les deux pieds dans la fosse sceptique jusqu'aux genoux, autant aller jusqu'au bout. Avoir l'un d'un con en rentrant à la nage après avoir explosé en vol, c'est une chose dont il se remettrait, rentrer la tête basse en ayant échoué, non.


Après quelques échanges basiques avec la première lignes d'autochtones où il expliqua son "infortune", on l'envoya rapidement vers l'infirmerie, où une Twi'lek de bonne taille, généreusement gâtée par la nature, officiait dans une blouse beaucoup trop courte pour être officielle. Ça lui rappelait les bordels dans les bas-fonds lugubres de Coruscant, où les amateurs d'uniformes pouvaient dégotter des filles peu farouches dans des accoutrements similaires.
La comparaison ne quitta pas son esprit, tandis que l'infirmière lui faisait passer différents tests de santé, en chantonnant de temps en temps et en ayant une tendance discrète à se cambrer dans un sens ou l'autre. Elle manqua d'ailleurs de professionnalisme à son goût, encore qu'il sentit son égo apprécier, lorsqu'elle le reluqua sans discrétion lorsqu'il troqua ses fringues trempés contre une chemise et un pantalon gentiment "prêtés". Il les trouvait inconfortable, trop petits, et estima avoir des chances correctes de finir le cul à l'air au premier combat, mais il ferait avec. Il avait survécu à un crash orbital, il survivait à une faute de goût vestimentaire.
La Twi'lek enfila des lunettes à la fin des évaluations, pour se donner l'air plus sérieuse peut-être, ou alors pour tenter une nouvelle manœuvre de séduction comme le gladiateur n'avait pas fait la moindre remarque jusqu'à maintenant.

"On peut dire que vous êtes un petit chanceux, vous. Ses'Kai, c'est bien ça ?"

"M'ouais."

"Pas de fractures, pas d'hémorragie interne... vous avez inhalé un peu de fumée, mais ça a l'air d'aller. Ralentissez sur la clope pendant quelques jours si vous fumez, reposez-vous, et tout devrait être en ordre. Pour dire ça en quelques mots : vous êtes étonnamment en pleine forme."

"Cool."

Face à son enthousiasme remarquable, la Twi'lek dressa un sourcil perplexe avant de poser son holopad, et d'aller s'asseoir sur un des lits, tendant les bras en arrière, pour le dévisager avec curiosité.

"En tout cas, vous avez une arrivée remarquable beau brun. Qu'est-ce qui vous amène ici ?"

"Je cherche quelqu'un. Protak. Ça vous dit un truc ?"

L'infirmière secoua la tête, avant de déboutonner le haut de sa blouse, et le Thyrsian remarqua qu'elle avait un regard un peu plus fixe qu'il ne le pensait. Soit elle était très pensive, soit elle était un peu défoncée. Vu l'ambiance qu'il imaginait dans les fêtes de riches, il pariait sur la seconde option.

"Un ami à vous ?"

"Plutôt au type qui m'a gentiment prêté le tas de ferraille qui m'a pété à la gueule."

"Je vous sens un peu... tendu." minauda-t-elle en croisant sa jambe par-dessus l'autre.

"Sans déc'. "

"Et, qu'est-ce que vous vouliez à ce "Protak" ?"

C'est qu'elle commence à me gonfler, la face de poulpe sorti d'un mauvais théâtre pour célibataires grogna Ses'Kai pour lui-même avant d'attraper sa sacoche et se lever de son tabouret. Il avait du boulot, aucune idée de comment procéder, et aucune envie de jouer au docteur avec une roulure mal costumée.

"Affaire privée." tança le Thyrsian.

"Vous êtes très tendu articula lentement l'infirmière qui alla ouvrir un tiroir pour en sortir une seringue. ça doit être la fumée, les effets secondaires peuvent mettre un moment à apparaître."

Donc protak + manque de coopération = pikouze, nota pour lui-même le duelliste, qui espéra que c'était bien là une preuve d'être au moins arrivé à bonne destination. Il regarda du coin de l’œil la porte pour s'assurer qu'elle était bien fermée, tandis que la Twi'lek approchait doucement, avec un sourire artificiel qui se voulait accueillant, en bombant son décolleté qui l'était sûrement beaucoup plus.

"Vous avez besoin de repos, après des émotions pareilles. Ne vous en faites pas, ça va vous aider à vous détendre."

Il jeta un coup d'oeil vers la fenêtre. Faute d'y trouver une tête, une paire de jumelles braquées sur lui, ou un drone espionnant avec une curiosité déplacée l'infirmière, Ses'Kai estima que personne ne le voyait. En tout cas, il l'espérait, sinon sa discrétion allait en prendre un sacré coup... encore que ce n'était pas vraiment son plus gros soucis.
Alors que la Twi'lek arrivait à sa portée, il leva la main et elle s'immobilisa avec une expression surprise. Elle cligna des yeux sous la confusion, avant de porter la main à son cou, réalisant qu'elle ne parvenait subitement plus à respirer, comme si un étau invisible lui serrait la gorge.

"Les dames d'abord, salope" lança-t-il avec mépris.

Trouvant ce pouvoir bien utile pour réduire quelqu'un au silence, sans risquer de laisser de grosses traces de doigts sur la peau tendre de sa victime, le Thyrsian arracha la seringue des mains de l'infirmière et la lui planta dans l'épaule pour en vider d'un coup le contenu. Il était pas toubib' et il s'en foutait, l'important c'est que elle parte faire un somme tandis qu'il évitait de se faire droguer.
Cela dit, il n'était pas certain de combien de temps le produit mettrait à faire effet, alors il maintint son emprise psychique sur la Twi'lek qui commença à violacer, se débattant en vain contre son pouvoir, avant que ses gestes ne se fassent plus lents, plus maladroits, et qu'elle ne tourne finalement de l’œil.
En se disant bon débarras, Ses'Kai lâcha enfin son étreinte et regarda l'infirmière s'effondrer comme une poupée de chiffons. Il l'enjamba, prêt à ouvrir la porte, et se dit subitement que, ça serait quand même dommage d'avoir fait une arrivée en fanfare et échappé à une tentative de neutralisation pour se faire griller bêtement parce qu'il a laissé un corps par terre.
Songeant à la réputation que la Twi'lek devait se payer, il se contenta de la ramasser et la foutre sur un lit, jetant négligemment une couverture dessus. Avec un peu de chance, de loin, les gens se diraient juste qu'elle dormait. Ce qui était vrai en fait.

Sans perdre plus de temps, il quitta l'infirmerie et failli se heurter à un curieux. Un humain, gringalet, à l'approche de la cinquantaine. De si près, sa face de con donna envie au Thyrsian de le passer par une fenêtre sans l'ouvrir. Un reste d'instinct de survie réagissait sûrement à la grimace mauvaise que lui lança le duelliste, le bonhomme recula d'un pas en lissant sa fine moustache pour se donner de la contenance.

"Oh, c'est vous qui -

"Oui. Déranges pas l'infirmière, elle dort."

"A cette heure-ci ?" il y avait un soupçon de déception dans sa voix.

"Je l'ai aidée à se détendre" railla le Thyrsian avec un sourire mesquin.

"Aaah, bien évidemment. Entre hommes de goût, on se comprend" rit doucement le type en lui jetant un clin d'oeil complice.

Si tu comprenais vraiment quelque chose à quoique ce soit, tu aurais déjà foutu le camp pensa très fort Ses'Kai qui avait une folle envie de voir à partir de quelle hauteur il fallait jeter un Humain pour qu'ils rebondissent par terre.

"Si ça avait été une Togruta à la limite, j'aurais pas dit..." marmonna-t-il dans sa barbe, dans un instant de distraction.

"Plaît-il ?"

Ça y est, il en avait marre. Il venait déjà de faire plus d'efforts de patience en une heure que depuis les cinq dernières années. Bon, c'était un mauvais exemple, mais ça comptait.
Aussi, il croisa les bras, les calant l'un contre l'autre et banda ses muscles en inspirant d'un air menaçant. Le tissu, prévu pour quelqu'un de plus petit que lui, et certainement pas pour supporter une pression quelconque, commença à craquer doucement. S'il était pas certain que le message était très clair pour cet imbécile heureux, au moins ça semblait le mettre mal à l'aise.

"Au fait, j'aimerais remercier le maître des lieux pour m'avoir gentiment repêché grogna le Thyrsian Tu sais où j'peux le dénicher ?"

Commençant à se dandiner d'un pied sur l'autre, surpris par la familiarité et le manque de sympathie du duelliste, le type répondit que non, et qu'à cette heure il devait sûrement tenir un cours particulier ou se reposer dans ses quartiers privés. Comprenant que ce crétin était tout simplement inutile, Ses'Kai leva une main agacée pour l'interrompre.

"Je vais me débrouiller."

Croyant voir là l'opportunité de repartir d'un meilleur pied, le moustachu lui tendit sa propre paume et voulu se présenter.

"Au fait, je -

"Tu vas aller te faire foutre, et fissa" le coupa Ses'Kai en passant sa main devant les yeux du type.

Son sourire s'effaça, remplacé par un air absent, et ses yeux prirent cette expression un peu vide typique de ceux qui n'ont pas toute leur tête.

"je vais aller me faire foutre, et fissa"

Sans plus de formalités, le moustachu se retourna pour s'éloigner. En roulant des yeux, Ses'Kai partit à l'opposé, soulagé d'être enfin débarrassé de cet abruti. Il avait bien pris note toutefois que le "public moyen" n'était pas au courant de l'emploi du temps du patron local. Ce qui semblait assez logique, en fin de compte. Cependant, il avait bien compris également que le big boss aimait faire ses salamalecs à l'abri des regards. Et au vu du faste exagéré de la station, le gladiateur était prêt à parier que le gars était au moins un peu mégalo. Et comme tous les mégalo, il voulait être "plus haut" que les autres. Autrement dit, il avait de meilleures chances de le rencontrer en cherchant à accéder aux étages supérieurs. Il ne lui restait plus qu'à trouver comment monter et jouer de façon plus convaincante la carte du "Je suis un pauvre gars qui a pas de chance, est-ce que vous pouvez me dire où trouver Protak que je lui fasse bouffer du verre pilé afin de remercier son pote qui m'a refilé un vaisseau de merde ?".
Mais tandis qu'il changeait de couloir, il réalisa subitement que son pouvoir de Persuasion mentale semblait avoir redoutablement bien marché sur le bonhomme à la moustache. Et quand il se rappela de l'ordre qu'il lui avait imposé, le Thyrsian imagina rapidement ce qui allait arriver et éclata d'un rire gras au milieu de la station.
Ervin Holz
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Il posa sa tablette cyberdata et ouvrit une cannette grise de Blue Tonic qui traînait dans le minibar. Il la versa dans deux verres highball et ajouta quelques glaçons. L'alien s'était finalement laissée convaincre de faire une entorse à ses « bonnes manières », acceptant de prendre des photos dans la suite du type.

Donc Kim si on résume ton projet de vie, c'est de faire la fiesta sur des stations de luxe avec ton datapad rose et de te pavaner sur l'holonet en petit débardeur ? Et qu'est-ce que tu dis de tout ça, petite ? » fit-il en remuant son verre pour faire fondre la glace, un rictus mauvais sur le coin du visage.

Pour l'instant j'économise et je veux me faire connaître. Mais plus tard je deviendrais actrice. J'ai déjà joué avec Tim Stide et Jenhel Orpara sur un tournage à Coruscant. Même si j'avais un petit rôle. Tu veux voir les photos ?  »
Allongée sur le dos, elle se prélassait sur le divan rouge. Il lui apporta son verre et s'assit prêt d'elle.

Écoute gamine, tu dois avoir tout juste vingt ans. Quel genre d'activité propulse comme la foudre une petite républicaine chez la jet-set galactique ? Ça doit être drôlement efficace dis-moi. »

Elle gloussa sottement en s'enfilant la moitié du verre !

Ça te fais rire.. ? Tu sais qu'il y a pas mal de planètes où tu finirais au bout d'une corde pour ça ? »

J'men fou. La République c'est pas la dictature en fait ? Les femmes font ce qu'elles veulent de leur corps. Tu sors d'où ? »

Qui t'as dit que je venais de la République ? J'ai dis que je venais de la Bordure Médiane. » il lui sourit en commençant à lui caresser la jambe. Sa peau était vraiment douce.

J'ai un peu faim. »

Il lui tendit un Devil Dog qui reposait dans le mini-frigo.
Une idiote qui ne rêvait que de grosse cylindrés roses, d'hôtel de luxe et de narcissisme. Le résultat de mauvaises fréquentations en pile. Sur Dromund Kaas ses parents seraient passés devant un tribunal spécial qui aurait pu leur retirer l'autorité parentale et les envoyer trotter dans l'arène avec un hackley au cul. Si ça avait été fait assez tôt, Miss Kim aurait pu prendre une route plus productive pour la société. Ce qui le dégoutait avant tout était qu'il s'agisse d'une proche-humaine, c'est à dire presque d'une humaine ; alors que ce style de vie décadent devrait logiquement être limité aux espèces inférieures. Cette pensée le déprima.
Son com-link qu'il avait posé sur un accoudoir se mit à clignoter, Holz accepta l'appel à distance, puis une voix masculine retentit.

Major, on est posé au sud-est. Les données satellitaires indiquent une deuxième structure dans la jungle. On va aller inspecter ça prudemment. »

Qui sont ces gens ? » fit Kim depuis le sofa avec une moue ennuyée. Elle avait balancé l'emballage chiffonné du Devil Dog à ses pieds et mordait dans la glace en oubliant toute retenue.

Il ne répondit pas et saisit sa tablette cyberdata qui traînait sur le tapis souple. Il fit défiler plusieurs onglets avant de s'immobiliser sur une page qui retranscrivait une image muette et grésillante filmée par une caméra. Un homme en armure composite noire s'entretenait avec celui sur lequel était fixé la caméra portative. Un troisième tenait un fusil sniper près d'une navette posée dans la jungle. Leur position était indiquée à un mille de la sienne vers l'intérieur de l'archipel.

Il y a un tas de types très mignons au bar, je vais finir par y retourner je crois ... »

L'alien s'étira. Holz lui saisit le bras et le plaqua derrière elle. Avec un mouvement souple, il fit claquer les menottes sur son poignet gauche pendant qu'il lui saisissait le droit.

Chéri, qu'est-ce qui se passe ? »

Le clic des menottes sur son poignet droit fut la seule réponse. Il s'est reculé, a retiré son paquet de Chokfield et s'en ait allumé une. Il inspecta les parois de la chambre en soufflant un trait de fumée. Réserver une suite était important pour s’assurer de l'insonorisation maximale. Pour en être sûr, le mieux était d'ailleurs de mettre un peu d'ambiance. Il saisit la télécommande des enceintes intégrées. Avec son troisième verre en une heure, Kim commençait à s'agiter drôlement, sans totalement saisir la situation.

Tu te demande s'ils nous entendront d'ici ? Sois sans crainte... Mais ne me fait pas de mal, s'il te plaît ... »

Holz ramassa un gadget dans sa valise et s'approcha du sas de la suite, pendant que l'alien pouffait, puis il apposa la charge anti-personnelle contre la porte avant de l'activer. Elle émit des clignotements lumineux réguliers. Kim qui semblait s'impatienter fini par tourner la tête en soupirant bruyamment, mais elle resta interloquée par l'intérieur du canon du Lug-44 en revêtement déflecteur. Ce n'était plus le même homme face à elle.

Mais.. qui es-tu ? » hoqueta t-elle.
Quelqu'un envoyé par une personne très importante, défiée par des gens de ton entourage. »
Tu rigoles là ? »
Et ce flingue c'est un sextoy ou un putain de cabot prêt à aboyer les flammes de l'enfer? »
Mais je n'ai rien fais.. ! »

Elle baissa la tête et éclata en sanglots. D'abord, elle tenta de se justifier par son incompréhension, puis son innocence et enfin derrière la neutralité de la planète qui condamnait toute ingérence étrangère. Elle était visiblement gagnée par la panique. Un effet que Holz avait déjà observé maintes fois sur les prisonniers qui se mettaient à répéter de façon mécanique toute forme de règlement et de code pour s'abriter derrière comme si c'était un mur tangible.

Les gens qui m'envoient auraient pu se pointer devant l'interphone avec des destroyers stellaires, mais nous avons quelqu'un à retrouver et à ramener intact pour en faire un exemple. Tu comprends ? »
Oui. »
Parle moi de Protak. »
De quoi ? »

Une gifle la renversa de sa chaise. Elle s'affala pitoyablement au sol, mais l'impérial la saisit par les cheveux en augmentant le volume de la musique de l'autre.

Nooon !! Oh non ! Je ne comprends pas ! Je te jure !! S'il m'arrive quelque chose tu es mort! Eyclone est extrêmement puissant! Oh non ! Non !! Arrête !! »
Parle moi de Protak! »
Mais je ne sais pas qui c'est !!!! »

Holz réfléchit à lui coller une deuxième gifle, ou bien à essayer autre chose, mais son holophone se remit à vibrer. Il jura, détestant être interrompu, et quitta sa position pour aller décrocher sans baisser la musique. La voix artificielle du droïde retentit.

Major ? Je dois vous parler. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. »

Accouche dans l'ordre V8, j'ai du boulot. » il du crier pour se faire entendre par-dessus la musique assourdissantes et les sanglots de Kim.

La confrontation des données biométriques de la vidéosurveillance avec nos fichiers de la Division pénitentiaire impériale a potentiellement identifié le rescapé du crash. »

Affirmatif. Et la mauvaise ? »
Ses'kai Mora
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S'il devait se consoler un minimum, Ses'Kai pouvait se dire que le plus dur était passé. Il avait réussi à entrer dans la station et n'avait pas encore grillé sa couverture. C'était presque un record à ce stade, et maintenant il ne lui restait plus qu'à réaliser la partie chiante : Retrouver sa proie. La suite qui inclurait probablement molestations, démembrement et vol à main armée de vaisseau à la dernière seconde sous un feu nourri ennemi ne serait que du bonheur.
Mais pour le moment, il déambulait à grand pas dans les couloirs en cherchant un moyen de monter autrement qu'en sortant sur le balcon et en faisant un Saut de Force, qui serait d'une fantastique indiscrétion. Encore qu'il gardait l'idée dans un coin de sa tête, car sa recherche prenait plus de temps que prévu. Au rez-de-chaussée, on s'emmerdait pas mal. Ca ressemblait bien au "coin à touriste" qu'il s'imaginait dans quel attrape-con de la galaxie. 'manquait plus qu'une petite boutique souvenir avec un vendeur cliché avec un accent bien raciste pour compléter le tableau.
Même si son niveau d'enquêteur moyen équivalait à celui d'un chien qui parle et qui a peur des fantômes, le Thyrsian était convaincu que sa cible n'était pas à cet étage. Ici, les gens ne faisaient que passer. Ils se promenaient, se dégourdissaient les pattes entre deux séances de pigeonnage-thérapie ou déambuler au hasard pour voir qui ils pouvaient bien rencontrer pour le seul plaisir de discuter au détour d'un couloir avec un autre client.
Les gens le dévisageaient quand ils le voyaient, curieux, interloqués, ou confus par la démarche vigoureux à grandes enjambées de cet inconnu au visage fermé, au regard mauvais, dans des vêtements trop petits pour lui. Ceux qui étaient sur son chemin faisaient un détour, l'air de rien, ou s'arrêter sagement pour ne pas se faire percuter. On ne le dérangea pas outre-mesure, chacun était trop occupé dans sa petite routine pour interrompre un anonyme de mauvais poil sans une raison particulière. Certains gloussaient en soulignant son manque de goût vestimentaire, mais il ne chercha même pas à prendre le temps de s'en vexer.

Ce ne fut finalement pas si dur de trouver des escaliers - il n'avait ni confiance dans les ascenseurs d'un terrain hostile, ni l'envie de se retrouver cloîtré dans une toute petite boîte avec tous ces cons sans même pouvoir en éclater un ou deux en toute impunité - et de les monter trois par trois.
Son arrivée ne manqua que d'un petit jingle irritant qui ferait "premier étage, cafétéria, loisirs et perte de temps". D'ailleurs, il ne perdit pas plus longtemps le sien et traça avec la même impatience vers le bar le plus proche. Protak, qui qu'il soit, n'était très probablement pas là. Ici, c'était le quartier "dépensez tout votre fric". Et même s'il était présent, Ses'Kai aurait tout aussi bien pu lui adresser la parole sans même le savoir, car il ignorait tout ce de saligaud. En revanche, il avait bon espoir de peut-être trouver quelqu'un qui pourrait peut-être l'aiguiller.
Après tout, il avait déjà une vague idée d'où trouver le patron des lieux, mais pas la moindre de la tronche que pouvait avoir sa cible. Autant faire d'une pierre deux coups en essayant de fouiller un peu les étages dans la foulée.

À peine arrivé, il bouscula la serveuse qui se ramassa deux pas plus loin avec "eeeek !" tandis que le Thyrsian balayait le public présent du regard. Il était parfaitement incapable d'identifier une grenouille au milieu d'un tas de crapauds, alors un type louche au milieu de gens ayant beaucoup trop d'argent à perdre pour rien, ça n'allait pas être la tarte. En revanche, il avait confiance en son instinct, espérant que la moindre intuition, le moindre truc qui accroche son regard, puisse être un signe envoyé par la Force pour qu'il arrête de perdre son temps et ses nerfs ici.
Il sépara sans aucune gêne deux flirts en passant entre eux et ignora leurs protestations, répondit un cassant "Pushee wompa !" à une milf en manque d'action, et alla attraper un homme en costume chic par l'épaule. Celui-ci se retourna avec stupeur, manquant de renverser son verre.

"Protak ?"

"Plaît-il ?"

Mauvaise pioche. Il le lâcha et s'éloigna de ce pas soutenu typique aux militaires pressés. Le hasard le fit bousculer un alien corpulent, qui se mit à protester dans une langue qui ne lui disait rien, mais dont il parvenait à deviner l'intention.

"Protak ?"

La réponse fut tout bonnement incompréhensible. Déjà gavé, Ses'Kai lâcha une insulte Togruti si fleurie qu'un proche-Humain dans la salle, polyglotte, s'étouffa dans son verre. Mais son interlocuteur semblait aussi perplexe que ne le fut le Thyrsian à sa réponse, ce même Thyrsian qui repartait déjà, en direction du comptoir où un humain tout ce qu'il y a de plus classique, aux cheveux ras et encore plus musclé que lui, lui faisait signe.

"Protak ?"

"Enchanté, moi c'est Danved."

Résistant à l'envie de le facepalm à coup de semelles, le duelliste roula des yeux avec exaspération et tourna les talons. Il n'avait pas la patience d'interroger tout le bistrot, ni tous les autres. Il serait devenu fou avant.
Dans son empressement à quitter cette perte de temps, il failli renverser une nouvelle fois la pauvre serveuse, qui ne put s'empêcher de lâcher un "faites attention !" cette fois-ci. La réplique lui passa loiiin au-dessus des cheveux, mais il s'arrêta tout de même.
Quelque part, il se disait "qui de mieux à interroger que quelqu'un qui bosse dans les lieux de passage les plus fréquentés ?" alors il fit volteface, faisant sursauter la maid qui commençait à craindre un troisième round, mais afficha malgré tout un sourire professionnel en demandant.

"Vous voulez ?"

"Protak."

"Euuuh... fit-elle longuement, étonnée de ne pas reconnaître ce cocktail là Pour une commande personnalisée, il vaut mieux vous adresser directement au barman."

"Itcha cacouli Ayh dourouch Hen !" grommela-t-il en tournant à nouveau les talons, faisant se lever quelques sourcils curieux ou surpris, tandis que la serveuse se demandait quel énergumène venait de passer en coup de vent.

Bon. Bilan du premier étage, échec total. En ruminant sa frustration alors qu'il sentait sa patience s'effilocher dangereusement, Ses'Kai grimpa quatre à quatre les marches le menant au second niveau. Son petit jingle mental avait envie de chantonner "Deuxième étage, chambres, petit-déjeuners au lit et glory-holes cachés" lorsqu'il sortit de l'escalier.
Il passa rapidement en revue ses options.  Explorer les couloirs au hasard, enfoncer des portes - ouvertes ou non - et secouer tout le monde jusqu'à ce que quelqu'un réponde ? Ça ne semblait pas très productif... C'est une méthode qui avait prouvé son inefficacité à l'étage en-dessous. Pour autant, choisir la seconde qui consistait juste à monter des marches tant qu'il en trouverait, ne paraissait pas plus utile. Comment pouvait-il bien trouver des informations s'il ne questionnait absolument personne ?
Un Proche-Humain de taille moyenne, avec un complet en soie très raffiné et qui venait juste de se reparfumer, et qui avait envie de prendre les escaliers pour sortir de sa routine, s'arrêta devant lui. Il attendit quelques secondes, s'attendant à ce que le noiraud sorte de ses pensées et s'écarte de son chemin, avant de se racler la gorge avec impatience. Ses'Kai l'ignora tant et si bien, ruminant pour lui-même en regardant les couloirs d'un côté ou de l'autre, que le bonhomme se racla plus fort la gorge. Cette fois, le duelliste baissa la tête vers lui, d'un air courroucé. Pourtant, il ne flancha pas.

"Excusez-moi ?"

"Protak ?"

"Mmmh... non ?"

"Alors vas te faire foutre."

Le type ouvrit des yeux ronds, choqué par l'outrecuidance de cet étranger mal fagoté et par son langage ordurier.

"Dites donc mon brave, pour qui vous prenez vous ? De toute évidence, vous ignorez qui je suis !"

Les veines de sa tempe prêtes à exploser, Ses'Kai se pencha sur le crétin qui l'empêchait de réfléchir, manquant de lui flanquer un coup de boule en plantant ses yeux dans les siens alors qu'il soulignait leur différence évidente de physique.

"Écoute ducon, je vais bientôt péter une durite, et ta gueule avec si t'es encore là dans cinq secondes, alors dé.ga.geuh."

D'habitude, il se serait offensé d'un tel comportement. Il aurait crié au scandale, appelé les paparazzi, ou son avocat, ou sa mère même... mais il avait l'étrange pressentiment que ce type avec une sale tête ne déconnait pas et ne lui laisserait même pas le temps d'attraper son com'link. Aussi, le proche-humain décida de trancher avec ses habitudes et trouva subitement très intéressante l'idée de prendre l'ascenseur, et de s'éloigner très vite de ce voyou qui le suivit du regard d'un air mauvais pendant un moment beaucoup trop long.
Lorsque l'imbécile quitta son champ de vision, Ses'Kai se redressa enfin et chercha à retrouver le fil de ses pensées. Finalement, après une seconde supplémentaire d'hésitation, il tenta de faire un tour rapide de l'étage, au moins de deux ou trois couloirs, juste histoire de pouvoir dire "voilà, j'ai fouillé. Si ça a pas marché, c'était pas ma faute".

Il croisa une femme de chambre en train de pousser un chariot couvert de drap, en longeant les murs, elle baissa la tête, et il la dépassa sans même lui accorder un regard. Le petit personnel paraissait encore plus inutile que les clients pour son enquête, ça ne valait pas le coup de continuer à perdre du temps à l'interroger.
Mais à cette heure-ci, il n'y avait pas grand monde qui traînait dans le coin. Et après réflexion, en fait, il ne devait pas y avoir grand monde qui traînait tout court. C'était l'étage des piaules, nom d'un bantha, là où on roupille, tringle, ou finit de se cuiter tout seul dans son coin si on arrive pas aux deux autres, pas l'étage où on se tape un marathon.
Réalisant peut-être un peu tard cette évidence, il accéléra encore le pas, ses pieds frappant à un rythme dur le sol à chacune de ses grandes foulées, et il entendit dans le dernier couloir des gloussements. Au moins deux personnes.
En déboulant dans ce chemin qui le ramènerait à l'escalier, il aperçut deux filles, des jumelles Zabrak - en tout cas elles se ressemblaient beaucoup - épaule contre épaule, qui avaient l'air de se raconter des histoires drôles, salaces, ou quelconques. Aucun intérêt en soi, mais deux têtes valaient peut-être mieux qu'une, dans son enquête. Elle le regardèrent avec curiosité lorsqu'il s'arrêta devant elle.

"Protak ?"

"À vos souhaits !" répondirent-elle en choeur.

Il fronça les sourcils avec une moue dépitée.

"Mais vous êtes tous cliniquement cons ici !"

Comme deux clones, ou deux faces d'un même miroir, quoique ça veuille dire, les Zabrakettes affichèrent un air outré. Elles s'écartèrent l'une de l'autre pour pouvoir dépasser le grossier personnage, détournant la tête d'un geste dédaigneux du menton et un "hmpf !" offensé.
Corrigeant sa pensée précédente, en réalisant que deux morues ne valaient pas mieux qu'une en dehors d'une assiette, le Thyrsian retourna à l'escalier en sentant que ses nerfs le lâchaient. Il allait craquer, c'était une certitude. En fait, il se félicitait même d'avoir tenu jusqu'à maintenant. Il n'avait même pas frappé qui que ce soit encore ! Si le Conseil Jedi existait encore, il lui aurait réclamé une putain de médaille !

Une migraine commençant à le gagner alors que les pulsations de son propre sang résonnaient de plus en plus fort dans son crâne, il monta vers le troisième étage d'un pas brutal, mais sitôt arrivé il se retrouva face à une porte fermée et deux vigiles qui se mirent aussitôt en état d'alerte en le voyant débarquer.

"Halte ! vous n'avez rien à faire ici."

"Ca dépend. Protak est là ?"

"Qui ?"

"Pro-tak cracha le Thyrsian entre ses dents serrées Le fils de Chutta de bantha à quatre pattes qui me doit un shampoing, des fringues propres et un vaisseau en état de marche !"

Le garde cligna des yeux plusieurs fois, comme pris d'un étourdissement. Soit il était en train de faire un AVC face au culot et à l'agressivité du bourrin qui venait de débarquer comme une fleur dans des fringues trop petites pour lui, soit il se passait un truc bizarre. Le duelliste se sentit pencher pour la seconde option, lorsqu'il vit les deux vigiles resserrer leurs mains sur les bâtons qu'ils portaient à la ceinture. Probablement des matraques paralysantes songea Ses'Kai, qui nota aussi que les deux gardes réagissaient en même temps, d'une façon similaire, et qu'ils semblaient plus raides qu'un instant plus tôt.

"Veuillez faire demi-tour. Immédiatement." articula lentement le garde.

Pour temporiser, le gladiateur fit quelque chose d'exceptionnel. Il recula d'un pas. Pendant ce temps là, il rumina ses pensées, marmonnant dans sa barbe. Il mourait d'envie de sortir son sabre-laser, trancher ces deux abrutis d'un seul geste, défoncer la porte, puis tous ceux qui croiseraient sa route jusqu'à tuer la bonne personne. Ce qui le retint de sauter le pas fut essentiellement le vague souvenir qu'on attendait de lui qu'il ramène, normalement, un truc encore vivant. Et puis, dans cette optique, s'il tuait sa cible sans le savoir, comment il allait ramener une preuve que c'était bien le bon gugus ?
Les yeux un peu dans le vague, quoiqu'attentif au moindre geste car il était plus sensible aux mouvements qu'aux détails, le Thyrsian hocha distraitement la tête, comme s'il se résignait à obéir aux gardes.

"J'aurais juste une dernière chose à dire, avant il pencha la tête d'un côté pour faire craquer sa nuque, en savourant d'avance le moment Vas te faire pédéraster l'escalier de service par un rancor."

Le temps que l'information arrive au cerveau et se transforme en un énorme "hein ?", Ses'Kai se glissa en avant à une vitesse presque surhumaine pour décocher au premier garde un uppercut sauté, qu'on croirait tout droit volé à un vieux jeu de combat mais qui n'en était pas moins efficace. Sans même attendre que la gravité ne le rappelle, le Thyrsian pivota et balança son talon en plein dans la face du second vigile dont la tête alla heurter la porte avec un grand "bonk".
Avec souplesse, le duelliste retrouva le sol et se délecta de ce petit instant de violence gratuite. Bordel, qu'est-ce que ça lui faisait du bien, il aurait du commencer par là plus tôt. Cependant, le moment de grâce fut de courte durée, quoique satisfaisant, et il était maintenant l'heure du pillage. Deux couillons armés devant une porte, ils avaient forcément la clé d'accès, pas vrai ? Genre une carte rouge qui va ouvrir la porte bleu, qui donnera la carte verte...
Hé ben même pas ! Il eu beau retourner leurs poches, leurs vestes, et même leurs pompes - qui puaient même de son avis - mais rien. Et maintenant qu'ils étaient bons pour quelques soins soutenus par un vrai professionnel de santé, ils ne risquaient pas de lui répondre.
Face à cet échec supplémentaire - un de trop - la bonne conscience du Thyrsian fit tout simplement un splendide ragequit et il plongea la main dans sa sacoche, refermant ses doigts sur son sabre-laser. Il avait drogué une infirmière au rabais, envoyé un random se faire élargir l'horizon, bousculé ou insulté pas mal de gens, s'était probablement fait remarquer par absolument tous les systèmes de sécurité de la station, et maintenant il venait d'assommer deux guignols devant un étage interdit au public. Pas besoin d'être un expert pour comprendre que sa couverture était ultra grillée, alors foutu pour foutu, autant y aller franco et tout défoncer pour de bon.

Pourtant, il se retint de révéler son dernier atout. Oui, il était grillé. Qui que soit ce con de Protak, il était forcément au courant que le Thyrsian en avait après ses miches. En revanche, ce qu'il ne savait peut-être pas encore, c'est qu'il s'agissait d'un ex-Jedi. Être attaqué par un chasseur de prime impatient et - du moins en matière d'enquête - incompétent, c'était une chose que n'importe quel génie du crime pouvait gérer facilement. Être traqué par un dégénéré assoiffé de sang armé d'un sabre-laser et insensible aux pouvoirs mentaux, c'était probablement une excellente raison pour foutre le camp. Et Ses'Kai ne pouvait pas se permettre de laisser sa cible s'enfuir, ou il ne la retrouverait sûrement jamais.
De la même façon, il ne pouvait pas utiliser la Force pour défoncer cette porte. Avec ses pouvoirs, ça serait un jeu d'enfant, mais ça le trahirait presque aussi nettement que son arme de prédilection. Un chasseur de prime "normal", sans bombe à fusion, pack de pirate ou chalumeau serait contraint dans cette situation de faire demi-tour et de trouver un autre accès. Alors il fit demi-tour, le visage figé dans une grimace de haine mal contenue, tandis qu'il retournait au second étage, et traversait à nouveau les couloirs qui donnaient sur les piaules.
Il croisa une autre femme de chambre. Ou peut-être la même, qui baissa encore plus la tête en le voyant. En passant à côté d'elle, il attrapa les draps et les lui balança dans la figure sans même ralentir, parce que why the fuck not, tandis qu'il marcha droit vers la grande fenêtre au bout du couloir, source de lumière et de décoration.

Il l'enfonça d'un violent coup de talon pour aller se planter derrière la balustrade au balcon. Petite décoration sommaire, mais qui lui donnait pile ce dont il avait besoin à ce moment : Un accès à l'extérieur, d'où on pourrait le voir, et surtout l'entendre.
Ses'Kai inspira longuement, gonfla au maximum ses poumons, alors qu'il concentrait un de ses pouvoirs favoris. Foutu pour foutu, il allait révéler clairement sa présence. Au moins, les choses allaient s'accélérer. La puissance de ses cordes vocales triplée par la Force, il hurla de toute son énergie et sa rage un unique nom à travers la station.

"PROOOOTAAAAAAAAK !!!"

Son maître se serait facepalm.
Ervin Holz
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Holz lâcha l'appareil qui rebondit sur le tapis ambre. Ce monstre était sans doute envoyé par les Jedi pour lui régler son compte. Ce « Protak » qui faisait assassiner des dignitaires impériaux était sûrement un agent de l'Ordre. Tout semblait beaucoup plus clair. Mais pourquoi ce crash brutal ? S'il ne s'était pas crashé, Holz n'aurait jamais eu l'idée de demander à V8 d'analyser ce type en particulier. Il s'essuya le front qui commençait à perler de goûtes de sueur tièdes.
Il analysa la situation malgré la musique qui grondait. D'abord s'occuper de cette gourde braillarde, puis du Jedi et des autres ennemis de l'Empire. Il fit sauter le cran de sûreté du blaster.

Je regrette de faire ce que je vais devoir faire. Mais les circonstances l'obligent, Kim. Pense maintenant très fort à ta maman qui ne saura jamais ce qui t'es arrivé. Tu vas lui manquer terriblement... »

Elle explosa en sanglots sincères contre le sol. Elle semblait acculée et ne cherchait même plus à se protéger, comme résignée à son sort. Holz commença à compter jusqu'à dix. Mais il fut stupéfait d'arriver au bout sans autre réponse que des sanglots étouffés. Soi elle avait passé le test de sincérité, soi elle était une fanatique. Elle ne ressemblait pas tellement à une fanatique, il devait l'admettre.
Quelque chose vibra.
Il fouilla autour de lui, puis s'arrêta sur le datapad rose qui était toujours posé sur le sofa, à l'endroit où l'alien se prélassait tout à l'heure. Le militaire s'approcha et ramassa l'appareil qu'il déverrouilla automatiquement. Ce modèle civile grand public ne résistait pas à son droidkit. Il y avait plusieurs appels manqués et un message sur le répondeur provenant d'un interlocuteur dont la sale gueule lui sembla familière. Crâne chauve, visage long et osseux, des yeux blancs sans prunelles. Ses traits étaient fins et le teint de sa peau était particulièrement pâle. Il ressemblait à la description d'Eyclone dont aucune photographie n'avait pu être joindre au-dossier du briefing, faute d'en avoir trouvé une de l'individu qui semblait cultiver le mystère. La source qui l'avait balancé avait simplement ajouté que c'était un Etti de trente-sept ans et de grande taille. Il activa la lecture du message.

Kim ? J'ai essayé de t'appeler trésor, je suis entre deux rendez-vous. Je sens une perturbation dans la Force. Je ne suis pas tranquille. Comme tu le sais, j'ai beaucoup de travail aujourd'hui, et j'essaye de faire au mieux parce que j'ai des gens sous mon autorité. Peux-tu me dire si tout va bien de ton côté ? »
La voix était particulièrement suave et avait quelque chose d'envoutant. Holz lut d'autres messages. Il y en avait un paquet.
Tu sais que je pense à toi, que je ne t'oublie pas et que je suis tout prêt... Je suis content qu'on soit dans cette complicité. »

Qui est cet « homme » qui a l'air de te connaître ? Il a une sale gueule dis-moi, et il fait plutôt peur. »
C'est Eyclone ... » elle se redressa en essuyant le maquillage qui coulait sur ses joues bleus. Le militaire fit défiler quelques clichés de l'alien qui enlaçait le type, parfois dans des positions très discutables.

Je constate ici quelques violations sérieuses à la déontologie locale, Kim. Le protocole thérapeutique de Mister Tawn ne semble pas totalement en adéquation avec ses pratiques beaucoup plus .. sportives. Pas mal cette photo là.. »

Il me protège, j'ai des avantages ici, je ne paye pas ma chambre. On s'arrange entre nous.. » elle se moucha.

Ça lui rappelait le cas du Diacre Darius qui avait semblé faire quelques écarts à la religion Sith avec une danseuse Falleen dans le district 5, dont il avait la charge. En pénétrant dans l'antichambre du scriptorium, ses propres garde du corps l'avaient surpris en pleine chevauchée héroïque avec sa jeune cadette, lui enseignant méthodiquement les vertus de la foi impériale. Le Juge Claw avait demandé à Holz de descendre personnellement ce fils de pute pour éviter que l'affaire n'ébruite tout le Clergé Sith. Il n'avait que 25 ans et sortait de l'école des officiers de Kaas City. C'était la première personne qu'il avait tué. Il s'en souvenait comme si c'était hier. Cette odeur fétide, terriblement animale, cette sensation de nausée après le coup de feu. Le corps parsemé de spasmes lents pendant de longues minutes. Il avait passé une drôle de semaine, puis les choses s'étaient tassées. C'est comme ça qu'on devient un homme. Tout ce qu'on vous dira d'autre n'est que balivernes et romantisme grandiose.

Je dois vraiment prendre une douche là .. »
Ne nous égarons pas, petite. fit Holz en agitant son blaster. Il y a des choses plus sérieuses qui demandent éclaircissement. Le géant qui est venu à la nage tout à l'heure, c'est qui ? »
Je ne sais pas je t'ai dit ! Je n'ai jamais vu ce type avant. Je suis rentré parce qu'il me faisait peur. »
Il est très drôle que cette station attire des gens comme lui, Kim. Ce Eyclone ne serait pas impliqué dans une agence de tueurs à gages ? Faites-vous affaire avec l'Ordre Jedi ? Parce que si je découvre que c'est le cas, j'enverrai vos petits cul voguer sur un vaisseau-mine pour l'éternité. Au minimum. »
Je n'ai jamais rencontré de Jedi. Mais j'aimerais beaucoup. Ils ont des pouvoirs trop cool à ce qu'on dit. Moi aussi je veux des pouvoirs .. »


Cette sotte ne semblait pas au courant de grand chose, ou bien elle jouait drôlement bien son rôle. C'était à n'y rien comprendre. Pourtant il y avait bien une explication derrière tout ça. La vibration de son holophone le coupa dans sa réflexion. La voix de V8 se mit à grésiller. Ce devait être la cinquième fois en une heure.

Quatre pulsations cardiaques en approche dans le couloir, derrière la porte. »
Un hurlement bestial retentit depuis l'extérieur au même moment. Quelqu'un hurlait le nom de code de la cible. Mais il le hurlait vraiment fort. Du genre surhumainement. Une fiotte aurait pu facilement s'évanouir. La dernière fois qu'il avait entendu un truc comme ça c'était sur un champs de bataille face aux tribus Mimbanites.
"PROOOOTAAAAAAAAK !!!"
C'est lui hiiiiiiiiii ! »
La ferme Kim, il va y avoir du sport. Tu vas me mener à Eyclone, Lève-toi ! »

Il rangea son arme, mit son oreillette, saisit fermement l'alien par la taille et la traîna vers la terrasse. Il ramassa le câble préparé qu'il enroula autour de sa main avant de basculer sur la rambarde. Il tomba nez à nez avec le monstre qui se tenait debout sur le balcon limitrophe, dans un costume vraiment limite. Celui-là même qui venait de rugir. Il le reconnu tout de suite. Le même qu'il avait vu sur les caméras de surveillance de l'Arca massacrer l'équipage. Holz s'en souvenait comme si c'était hier. Ce monstre était vraiment massif.

Par l'Enfer, Mora, vous allez payer pour vous êtes mis encore une fois en travers de notre chemin. »

Arrête ! C'est dangereux !! »

Boucle-là toi, on va rendre une petite visite à Eyclone maintenant. Il vaut mieux que ce soit moi qui m'en charge, car les autres ne prendront pas la peine de descendre en surface pour la pause café et la séance massage avec bonus si affinités. Tu as une lourde responsabilité sur les épaules, petite. Peut-être celle d'une planète entière. »

Le sas commença à coulisser. L'explosion de la mine anti-personnel fit éclater les vitres et dévasta une partie de l'appartement. Kim se mit à hurler quand Holz les firent sauter par-dessus la rambarde. Le câble se tendit violemment dix mètres plus bas et le choc faillit lui faire lâcher l'alien. Leur masse traversa une verrière de l'étage inférieur dans un bruit d'éclat de verre. Le Major lâcha le câble et se laissa tomber au sol en exerçant une roulade. Il se remis sur pied d'une façon professionnelle, balayant le canon de son arme à la recherche d'une menace. Kim se remit sur pieds en hoquetant, ne réalisant visiblement pas ce qu'ils venaient de faire. Il la saisit par le cou et la força à se coller à lui sans baisser sa vigilance. L'ennemi pouvait surgir de toutes les directions.

Mouvement de personnels armés vers le 01 en venant du 02 et du 00. Ils prennent le turbo-ascenseur. » fit V8 dans l’oreillette.

Où il est ? Répond !! »
On va se faire tuer !! »
Il pointa l'arme vers elle.
Mais tu es complètement dingue !!!! Il est au troisième !!!! »
Viens-ici !!! »
Non je veux pas !!!!! »

Il la saisit fermement par le poignet. Une silhouette apparue dans l'angle mort. L'être flottait dans une robe violette à capuchon rabattu sur son crâne. Un harnais de cuir en forme de croix enserrerait son visage dissimulé. Holz se dit que ça devait être sacrément inconfortable. Il se tenait étonnement immobile comme une mante religieuse. Sa vibro-lame émit une cantique mortelle, puis Kim fit une crise de panique quand l'être se rua sur eux sans émettre un mot, se déplaçant avec une agilité déconcertante. Deux détonations retentirent. Le fanatique fut violemment projeté au sol, sa masse percutant lourdement le marbre blanc. Une terrible odeur de viande brûlée satura le couloir. Kim voulut vomir en constatant que la moitié du visage du type avait fondu, mais Holz la tira de nouveau vers lui en la traînant vers l'escalier. Une alarme se mis à retentir à plein régime dans tout l'étage.
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
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S'il fallait bien avouer quelque chose, c'est que ça faisait du bien de lâcher un peu de pression. Toute créature doté un tant soit peu de "raison" aurait trouvé son attitude stupide et contre-productive, et même lui, quelque part dans un recoin de sa tête, enfoui très très loin sous d'épaisses couches successive de déni, de haine et d'orgueil, se disait "c'était pas très optimal comme tactique".
Mais présentement, il s'en foutait. Les choses prenaient trop de temps. Ça faisait presque déjà deux putain d'heures qu'il avait fait le grand plongeon, et tout ce qu'il avait réussi à accomplir depuis, c'était droguer une infirmière salace et assommer deux gars parce qu'il s'ennuyait. Alors tant pis pour toutes les méthodes de furtivité possibles, si tout le monde est en état d'alerte, il se passera bien un truc cool au bout d'un moment.
En observant l'île par-dessus la rambarde, Ses'Kai commença à se demander quel coup jouer maintenant. Il fallait bouger, avancer, mais vers où ? Maintenant qu'il était grillé, il pouvait peut-être retenter d'aller au troisième, mais à la réflexion, il ne pouvait toujours pas y entrer sans révéler sa véritable identité. Aller au rez-de-chaussée lui paraissait inutile, à moins qu'il ne veuille détruire tout le bâtiment pour ruiner ce "Eudes-clone" qu'il ne connait même pas. En revanche, un bout plus pragmatique de son esprit lui souffla d'aller voir le hangar à vaisseaux. En contrôlant qui arrive et qui essaye de décoller, il pourrait sûrement attraper un beau poisson...

Il secoua violemment la tête, se fustigeant en se promettant d'essayer d'éviter les métaphores aquatiques pendant un moment, puis le destin décida de récompenser sa stratégie originale lorsqu'un type qu'on pourrait aimablement qualifier de "suspect" déboula sur le balcon voisin. Il avait une vraie tête de crapule, un flingue à la ceinture, une biatch sous le bras, et fixait le gladiateur d'un air mauvais.
Jusque-là, tout allait bien. C'était tellement normal aux yeux du Thyrsian qu'il fut même tenté de reporter son attention ailleurs. Cependant, le gars avait enroulé un câble autour de sa main pour se préparer à faire un grand saut, ça l'intriguait. Mais surtout, la phrase qu'il avait lancé avant de sauter. "Mora" ? "Encore" ? Le duelliste plissa les yeux. Si peu de gens l'appelaient juste "Mora" qu'il mis plusieurs secondes à réaliser que c'était bien son nom. Les Jedis y ajoutaient son ancien titre, ses ennemis l'appelaient par son prénom ou alors juste "sale fumier", ou d'autres mots disgracieux commençant par un gros N, avant de se demander pourquoi il y en avait autant lorsque le Thyrsian les démembrait, et les autres utilisaient généralement son nom complet, par protocole ou habitude.
C'est ce qui l'interpellait, et le fit sourire d'un air avec une satisfaction cruelle tandis que ce type bizarre sortait de la rambarde. Qui que ce soit, ce mec le connaissait et avait déjà eu des problèmes avec l'escrimeur. Enfin, lui ou sa faction. Un impérial peut-être ? Un républicain ? Ça l'aurait beaucoup amusé que ce soit un ancien associé de l'autre face-de-piaf d'Eriadu...
Ah oui, et il finit également par se dire que c'était bizarre de croiser quelqu'un qui le connaissait dans un endroit pareil.

Enfin qu'importe, conclut Ses'Kai en commençant à enjamber le balcon. Un mec suspect venait de se tirer à l'étage du dessous. C'était une cible mouvante, avec très certainement deux ou trois histoires amusantes à raconter, c'était beaucoup plus qu'il n'en fallait pour avoir l'attention du chasseur de prime au rabais, particulièrement quand il s'ennuyait.
Bien sûr, il aurait pu juste passer sur la terrasse d'à côté, attraper le câble et se laisser descendre à son tour, mais ça manquait cruellement de classe. C'était un truc que n'importe quel couillon avec un bras peut faire, quel intérêt d'imiter "monsieur-tout-le-monde" ?. Il prit tout de même une seconde pour évaluer sa trajectoire, et une deuxième pour faire jouer un peu ses bras dans ses vêtements trop courts. En l'absence d'une gêne particulière pour ses mouvements, il conclut qu'ils étaient soit plus confortable que prévu, soit qu'ils avaient déjà craqué. Dans tous les cas, ça lui convenait.
Il sauta juste après le type, ayant bien l'intention de s'accrocher au bord de la terrasse, par en-dessous, de se servir de son élan pour se balancer à sa poursuite, et l'intercepter au moment même où il touchait le sol. Ou la vitre, il improviserait. Une petite acrobatie téméraire et athlétique pour le commun des mortels, une simple broutille pour lui.
En revanche, il n'avait pas prévu l'explosion soudaine qui dévasta l'appartement. La déflagration le surprit en plein saut, et le souffle le rejeta loin de la prise qu'il convoitait. Avec une détestable impression de déjà-vu aujourd'hui le Thyrsian se retrouva à tomber en chute libre, tandis qu'il avait vaguement conscience d'entendre une femme crier, puis un bruit de verre cassé.

Plus bas, profitant encore du beau temps, plusieurs clients discutaient en buvant sereinement sur une petite promenade au moment de la détonation. Une femme cria en pointant le corps du gladiateur qui tombait vers eux, et la foule retint son souffle dans une seconde de panique. Ce petit instant où tout se fige sous la surprise, le temps que le cerveau essaye de comprendre ce qui se passe, et  cherche une solution.

"Il va s'écraser !" glapit quelqu'un.

Chuter du deuxième étage d'une station de très grand luxe après avoir été projeté par une explosion peut-être une expérience pour le moins néfaste au concept de préservation personnelle. Sauf pour un Jedi, surtout aussi robuste que Ses'Kai. Il se retourna dans les airs, et atterrit au milieu des clients avec souplesse, comme s'il venait juste d'enjamber un petit muret. On le dévisagea avec des yeux ronds et des bouches grandes ouvertes.

"Ah ben non."

Pour sa part, le Thyrsian était contrarié. Rater une belle action, c'était pas grave, ça peut arriver... surtout lorsqu'il est pas responsable de l'échec. Bon en fait, ça le frustrait aussi. Mais c'est surtout la raison de son fail qui l'agaçait. Qui avait provoqué cette explosion ? Le gars qui a joué aux hommes-araignées ? D'autres gars qui lui courent après ? S'il y a une deuxième équipe, pour qui elle bosse ? Pour la station ? Pour Protak ? Pour les Impériaux ? Les Hutts ?
L'idée de ne pas savoir ni où il devait aller, ni qui il devait chercher - à part ce type au blaster car il l'avait vu passer - ni combien d'autres forces étaient impliquées ici, l'énervait passablement.
Avant que le client le plus proche ne reprenne ses esprits, Ses'Kai lui arracha son cocktail des mains et le vida d'un seul trait. Il grimaça de dégoût. Le liquide coloré avaient des saveurs riches, variées, bien équilibrées. Probablement avec de la crème ou du lait de fruit et quelques agrumes délicatement dosés.

"Boisson de fiotte." grogna-t-il en jetant le verre derrière lui.

Un autre client échappa une exclamation de douleur et de surprise lorsqu'il reçut le verre en pleine figure, alors que le Thyrsian attrapait la robe de la femme la plus proche - la faisant crier - et s'en servit comme d'une serviette pour s'essuyer les lèvres et la figure - ce qui la fit encore plus crier -. Les déflagrations tendaient à couvrir les cibles proches de poussière, et puisqu'il avait de quoi s'éponger, pourquoi il se serait privé ?
Il entendit deux coups de feu, et son rictus revint au galop. Ça y est, les combats commençaient. Qui était ce type, il n'en avait aucune idée. Un concurrence, un client mécontent, un gars qui a juste pété un câble, peu importait. Il apportait avec lui un mystère clair et de l'action.
Enfin se réjouit le duelliste avant de s'accroupir, puis de faire un saut spectaculaire sous les regards ébahis du public, quelqu'un échappera même plus tard un "qu'est-ce que putain de quoi ?", jusqu'au premier étage, où il trouva un cadavre en robe violette avec juste une demi-tête. Ses'Kai lâcha un ricanement dédaigneux, trouvant que les blasters manquaient définitivement de classe, tandis que l'alarme retentissait bruyamment.

"Petit petit petit !" cria-t-il pour essayer de se faire entendre par-dessus l'alerte.

Sans attendre de réponse, il se mit à courir, son sang se mettant à bouillir de se retrouver enfin dans l'action. Une explosion, une vitre brisé, des cris, un cadavre, une alarme... Là, il se sentait dans son élément. L'impression que ses vêtements tendaient à glisser un peu lui fit toutefois vaguement comprendre qu'il avait littéralement craqué son slip avec son saut, mais il écarta rapidement l'information. Ça ne le gênait pas assez pour qu'il y consacre plus de temps, alors que l'action commençait enfin.
Cela dit, il s'agissait maintenant de le poursuivre intelligemment. Ils étaient au premier étage, et ce gars ne possédait vraisemblablement ni la Force, ni jetpack, et se trimballait en plus un boulet en la personne de la greluche couineuse avec lui. Donc, il allait soit tenter de se mêler à la foule pour se cacher ou essayer de se tirer discrètement, ce qui avait un flingue et une nana en panique allait être compliqué, soit il allait sûrement essayer de filer d'une façon plus conventionnelle.
Conscient de ne pas avoir plus d'une dizaine de secondes de retard, Ses'Kai s'élança en direction des escaliers. Son estimation passa à quinze secondes et il s'élança dans l'autre sens, lorsqu'il aperçut sa cible dans la direction opposée.

Dans l'étage, c'était la panique. L'explosion avait était entendue même ici, l'alarme faisait siffler les oreilles tandis que la menace qu'elle annonçait faisait remonter l'égoïsme et l'instinct de survie de toutes les crapules entassées dans cet attrape-nigaud grand format. Enfin, une atmosphère tendue gagnait toute la station, tandis que les défenseurs commençaient à bouger, et qu'on découvrait sûrement les traces du passage du Thyrsian au rez-de-chaussée et à l'entrée du troisième.
Et dans tout ce foutoir : Son nouvel objectif : Le type au blaster, qui courait plus loin. il avait l'air vigoureux le bougre, et Ses'Kai se demanda à nouveau si ce n'était pas un autre chasseur de prime, engagé par le hasard contre la même proie que lui. Cela le fit sourire un peu plus, car avec un peu de chance, il pourrait essorer des informations utiles pour retrouver ce foutu Protak, puis les éliminer tous les deux, car la victoire ne peut revenir qu'au meilleur, c'est à dire lui.
Car si le gars semblait bien portant, il traînait un poids-mort... et surtout, ce n'était qu'un humain normal, qui serait bien incapable de seulement lutter contre la célérité que pouvait lui offrir la Force.
La course du duelliste s'accéléra. Il fit un pas de géant, puis un second qui ressemblait à un saut, puis un troisième qui le rapprocha de sa proie. Sans même y prêter attention, son sabre-laser jaillit de sa sacoche pour se caler dans sa main. Il l'alluma dans le même geste, et l'éclat carmin de cette arme mortelle attisa sa soif de violence.

"Hep !"

Propulsé par son élan, il bondit par dessus le bonhomme. Dans l'Ataru, c'était un mouvement qui permettait généralement une attaque à la tête ou aux épaules, et c'était une des rares techniques qu'il affectionnait et empruntait de temps à autres à la forme IV, mais aujourd'hui il s'abstint de frapper.
En revanche, ça le fit atterrir entre sa cible, et la sortie, tandis qu'il se redressait en pointant sa lame écarlate vers l'autre chasseur avec un sourire suffisant. Convaincu d'être supérieur au combat en tout point à un simple "mortel", même dans sa tenue ridicule et craquée de partout, Ses'Kai avait envie de l'afficher.

"Pas si vite, Speedermane. Je crois qu'on a deux trois trucs à se dire, toi et moi."

Il ne restait plus qu'à espérer qu'il n'ait pas oublié un détail subrepticement capital parce qu'il s'est bêtement laissé emporter par le frisson de l'action. Comme par exemple le léger grésillement qui provenait de son sabre, discret, facilement étouffé par le crépitement de la lame de plasma, mais suffisamment clair pour qu'une oreille habituée s'en rende compte que ce n'était pas normal. Son arme avait peut-être survécu au crash, mais peut-être pas indemne finalement...

Ervin Holz
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Dans le couloir, c'était la panique. L'alarme continuait à mugir et le corridor était maintenant saturé d'une lumière rouge émise par des gyrophares d'alerte, rendant l'ambiance particulièrement anxiogène. Holz continuait d'avancer prudemment en tenant Kim, son blaster tenu dans la main droite et pointé devant lui. Un sas s'ouvrit sur sa gauche. Une femme alien en robe moulante à écailles en sorti et se mit à hurler en voyant le cadavre qui gisait à ses pieds. Son cri était insupportable et s'entendait par-dessus cette putain d'alarme. Il fallait croire qu'elle n'avait jamais vu un visage défoncé au plasma ! Elle gueula quelque chose comme «  O achura !! O achura !! », puis détala par où elle était venue. Holz ne comprit rien et se sentit con de ne parler que le Basic. En revanche, il pouvait dire « Mains contre le mur, connard ! » en cinq langues différentes. Son oreillette crépita. Ce satané droïde était une plus grosse pipelette qu'un balosar sous méthamphétamine.

Major, j'ai tout juste eu le temps de bloquer les turbo-élevateurs 1-1 et 1-4. Du personnel armé arrive sur ma plateforme, j'ai du décoller. Je n'aurai plus accès à la vidéosurveillance. Il va falloir vous débrouiller seul.  »

Plus aucune indication. Super. Ça commençait vraiment à ressembler au bon vieux temps. Heureusement il avait l'habitude, mais il fallait dire que la situation était plutôt très tendue en ce moment. Il y avait maintenant un Jedi dans l'addition, et essayer de se le faire ici avec toute la station au cul revenait probablement à creuser sa tombe. Et tandis qu'il y songeait, cette salope de mauvaise étoile fit surgir d'un sas limitrophe un type qu'il reconnut avec une décharge d'adrénaline. Kim se mis à hurler et l'impérial la lâcha pour se concentrer sur la menace, cherchant par automatisme un échappatoire. Une putain de lance d'énergie ocre jaillit de la poignée de métal que le type tenait dans la main. Holz fit un pas en arrière quand son rival bondit surhumainement et atterrit entre lui et l'entrée des escaliers qu'il comptait emprunter, avant de le fixer méchamment. Son arrogance l'irrita particulièrement. Il intima à Kim d'entrer dans le sas par lequel l'autre madone affolée avait surgir. L'alien s’exécuta mécaniquement. Face à un danger mortel, le cerveau à tendance à obtempérer aveuglément à des ordres prononcés par une personne jugée expérimentée dans le domaine concerné ou dans un domaine périphérique. Il fallait dégager d'ici car la sécurité était entrain d'arriver. Holz observa le Jedi qui baignait dans un costard trop petit pour lui. Il fallait dire que sa propre tenue n'était pas forcément mieux. Dans son deux pièces en coton fin il ressemblait à un magna du narcotrafic Hutt. Il ne manquait plus qu'une paire polarisée et un cighalo entre les ..
Mais où était son paquet de cigarra d'ailleurs ? Meeerde.. !

Dis donc Mora. Vous croyez que vos pirouettes vont me dissuader de renvoyer votre gros cul dans une prison de haute sécurité? Quelle drôle de surprise de vous trouver ici. Je n'ai pas d'autre choix que de vous appliquer un mandat d'arrêt pour association de malfaiteurs en vue de préparation de crimes contre l'Empire.. »

Et pendant qu'il parlait, une de ses mains passées derrière son dos décrocha de sa ceinture un petit objet sphérique qu'il gardait en urgence et l'alluma avec son pouce. La sphère émit des clignotements verts tamisés.

Vous vous souvenez de ces soldats que vous avez massacrés dans les Régions inconnues ? Ils n'avaient que 18 ans. Je vous ai vu les achever en riant sur la vidéosurveillance, y compris quand ils vous demandaient grâce. Vous êtes un monstre sanguinaire.  »

Le souvenir de cette mission lui était particulièrement amer. Il regrettait d'avoir envoyé Joseph avec l'équipe d'exploration sur la station d'Aklanta, alors que sa présence sur l'Arca aurait peut-être permis de neutraliser ces deux Jedi et d'empêcher qu'ils se tirent avec un otage VIP. Holz avait du répondre seul de cet échec, ce qui lui avait valu le fouet. Une humiliation qu'il n'arrivait pas à sortir de son crâne.

Je vous passerai bien les menottes en attendant votre extradition. Vous feriez un excellent gladiateur avec les bêtes sauvages de l'arène. Mais j'ai du travail, et je vais devoir m'épargner cet effort en vous éliminant maintenant. »

Il projeta l'objet d'un revers de la main gauche. L'explosion du détonateur thermique souleva un boucan abasourdissant et proprement insupportable dans les couloirs. Holz devint momentanément sourd. L'endroit se mis à puer littéralement la poudre et le plasma fondu, recouvrant largement le parfum de viande cramée de mister 2face qui continuait à faire pitié au sol. « Deux décharges dans les membres inférieurs et une dans la tête. » comme on l'enseignait dans les opérations spéciales contre les adversaires à sabrolaser. Holz tira trois fois vers Seskai en courant vers le sas derrière lequel il disparut.

Il se retrouva dans un corridor sombre bercé par une lumière mauve qu'il dévala à toute vitesse. L'alarme ne semblait pas retentir ici, maius une musique retentissait plus loin. Un sas coulissa et il débarqua dans une antichambre ovale au bout de laquelle résonnait une puissante musique depuis une petite entrée étroite en fente recouverte d'un rideau pourpre translucide. Un majordome qui se trouvait derrière un ruban rouge fermant l'accès se mis à genou en voyant le type armé d'un blaster. Holz le dépassa en l'ignorant et traversa la fente derrière laquelle il semblait y avoir de l'ambiance. L'endroit était plongé dans l'obscurité, mais des projecteurs émettaient une lumière saccadée qui ricochait sur une boule à facettes au-dessus de laquelle une foule dansait sur une petite piste. Une musique branchée émanait d'enceintes invisibles et rythmait la pièce depuis des hauts-parleurs invisibles. Holz dénombra environ quarante personnes, la plupart en pleine séance de danse. Les flash lumineux donnaient un aperçu de la salle par intermittence, dévoilant des colonne cannelées en marbre rouge sombre qui soutenaient la voute alvéolée. Les murs étaient taillés dans un carmin aux reflets noirs et le sol était recouvert d'un tapis sombre. Des canapés lunes étaient disposés à plusieurs endroits du night-club autour de petites tables en verre coloré où des boissons flottaient dans des flûtes et des verres highball. Le militaire crut voir un petit bassin quadrangulaire dans un coin, et dans lequel plusieurs personnes semblaient se prélasser dans l'obscurité en retrait de la musique grondante. Mais quand Holz déboula un blaster à la main, il y eu des premiers hurlements et un mouvement de foule commença à se former vers l'arrière où il devina une autre sortie. La musique se mit à décliner, les gens commençaient à prendre conscience qu'il y avait un problème et se mirent à courir dans tous les sens. Il fouilla alors rapidement la salle du regard pour chercher Kim, mais il ne put pour le moment la trouver. Merde mon otage s'est barré !
Il n'avait de toute façon plus le temps de s'en soucier. Il était bien trop occupé par son poursuivant, et cette putain de sensation de ralenti diffusé par la boule miroir rendait les choses doublement plus difficile.
Six détonations tirées par salve de trois retentirent en direction de la porte d'où arrivait le Jedi. Des hurlements de panique se levèrent. Des silhouettes se jetaient à terre à protégeant leurs visages, implorant grâce. La voix du Major retentit à plein poumon depuis l'angle d'une colonne.

Qui vous a payé pour me traquer Mora ? Ce bâtard de Procureur Stone ? Il n'a jamais digéré mon évasion c'est vrai. Il savait que je recommencerai à tuer une fois dehors. Donnez moi le nom du commanditaire et je réfléchirai à vous appliquer une mort rapide plutôt qu'un aller-simple pour Dromund Kaas. »
Ses'kai Mora
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Si le Thyrsian ignorait totalement qui était l'homme en face de lui, il lui reconnut toutefois rapidement qu'il porta solidement ses burnes. Ce n'était pas donné à tout le monde d'avoir le cran de lui faire face, les yeux dans les yeux, et d'avoir même le culot de lui répondre. La répartie du tireur l'amusa même. Il y avait du culot, de l'insolence, mais aussi de la détermination dans sa petite rhétorique, autant de choses qui plaisaient au duelliste.
En revanche, sa curiosité à propos de où cet inconnu le connaissait fut rapidement éclaircie quand il termina par "contre l'Empire". Le rictus du Thyrsian commença à s'estomper. Pour lui, les Impériaux étaient les Siths, ou leurs chiens, de la même façon que les Jedis avaient fini par devenir les chiens de la République. Une petite voix retentissait, loin dans son crâne, mais il ne percevait pas ses mots flous.
D'autant que son attention se reporta rapidement ailleurs. Les Régions inconnues ? Quels soldats massacrés ? La description lui ressemblait beaucoup, se dit Ses'Kai, mais ça n'évoqua rien de particulier pour lui, et il songea à demander au tireur d'être "plus précis", en ricanant au qualificatif de monstre sanguinaire. Alors même l'Empire était horrifié par ses actes, hein ? C'était bien la preuve qu'il s'agissait d'un système faible, et voué à succomber.
Mais avant de pouvoir arrêter une réponse sarcastique, l'Impérial l'étonna par son culot tout simplement extraordinaire. S'il était flatté d'être traité de "excellent gladiateur" car il aimait qu'on lui reconnaisse sa véritable nature, il était bien plus impressionné par l'audace du bonhomme qui prétendait non seulement pouvoir l'arrêter, mais en plus le tuer, là, maintenant, tout de suite, et tout seul.
Au début, il avait sa curiosité. Maintenant, il avait son vif intérêt. Ce petit bout d'homme ne semblait pas être du genre à sortir des phrases pour la postérité, faute de mieux, lorsqu'il affronte son destin. Non, il avait plutôt l'air d'être un de ces sales types prêts à ramper dans la fange et manger de la boue s'il le faut pour survivre et prendre sa revanche.

L'Impérial fit un grand geste vif de son autre main. Ça n'affola pas le Thyrsian. Armé d'un sabre-laser, maîtrisant un style conçu pour briser les lames et renvoyer les tirs de blasters vers leur propriétaire, et possédant rien de moins que la Force elle-même afin de se propulser vers des niveaux physiques impossibles à atteindre pour les simples mortels, Ses'Kai avait parfaitement conscience - et démontré plusieurs fois - qu'il ne craignait presque rien de plus petit qu'un vaisseau stellaire de guerre.
Puis il remarqua la petite sphère qui volait agressivement dans sa direction. Et sa pensée, rapide comme l'éclair grâce à sa nature vivace et la précognition de la Force, se découpa en quatre frames. La première fut "tiens, c'est quoi ça ?" La seconde lui permis d'identifier l'objet, avec un léger temps de retard car il n'était pas familier des explosifs. Pendant la troisième, son esprit s'alarma d'un violent "Oooh meeeeerde !" encore plus puissant que lorsqu'il était dans son vaisseau après la démission spontanée des deux moteurs. Et la dernière lui fit faire quelque chose de tout bonnement exceptionnel, pour ne pas dire quasiment impensable. Elle ordonna à son corps de reculer.
Même un taré aussi téméraire que l'ex-Jedi n'avait pas envie de faire un câlin à un foutu détonateur thermique, et de si près, avec si peu de temps, il n'allait pas avoir le luxe de tenter de l'attraper et renvoyer à la main, ou la dévier avec la Force. Alors il se jeta en arrière en serrant les dents dans une grimace de stress soudain, jugeant spontanément qu'un repli stratégique et justifié était acceptable face à une menace de mort imminente par désintégration, et pivota en pleine chute pour présenter son flanc gauche, réduire la surface exposée, tandis qu'un réflexe sorti des tréfonds des enseignements - big up au vieux Exa' pour avoir réussi à lui apprendre quelque chose d'utile, et même tout court - lui fit essayer de créer un Bouclier de Force le long de sa peau exposée.
Puis le funeste et petit appareil explosa.

Ses'Kai n'avait jamais été un très grand utilisateur de la plupart des pouvoirs Jedis. De tous ceux jugés "obligatoires", il n'avait globalement que péniblement maîtrisé la guérison, pratique pour retourner plus vite au combat ou se débrouiller même perdu sur un terrain hostile pendant des mois, et le bouclier. Et encore, il était relativement fragile, et là où un expert pouvait s'entourer d'un champ d'énergie purement et simplement impénétrable, le Thyrsian peinait à créer seulement une pellicule de surface réduite, et qui cédait aisément sous les coups les plus violents. Ce n'était pas pour rien qu'il ne s'en était même pas servi depuis des années.
Seulement, son plan n'était pas d'encaisser de plein fouet quelque chose d'aussi brutal qu'un détonateur thermique, mais seulement de lui conférer une protection supplémentaire tandis qu'il esquivait le plus gros de la déflagration par ses propres moyens. Un petit "plus", juste ce qu'il faut pour ne pas y laisser un membre, alors que l'explosion le soufflait en plein vol, et lui arrachait un râle furieux lorsqu'il y gagna quelques brûlures des plus cuisantes, en particulier à la jambe.
Mais, il avait survécu. Même surpris, même face à une telle arme, il avait survécu, entier, et s'en remettrait aisément. Il n'en ressortirait que plus fort, plus fier, plus véloce. Plus mortel. Il avait honte de s'être fait avoir si facilement, parce que son orgueil l'avait amené à sous-estimer les ressources de son adversaire... mais il avait hâte de voir l'expression d'horreur de l'Imperial quand il verrait le Jedi le rattraper, toujours debout, comme invincible.
Et puis il dégringola les escaliers.
Avec beaucoup de jurons.

Ayant totalement oublié qu'il leur tournait le dos au moment d'esquiver, l'explosion et son saut l'avaient simplement envoyé dévaler les marches sur la tête, le dos, et le cul, dans cet ordre. Entraîné à plus dur, et habitué à bien pire par ses propres "plans", le Thyrsian réussit rapidement à retrouver son équilibre et stoppa sa pathétique descente, avant de se remettre debout et de faire craquer quelques os, en s'efforçant d'ignorer le sifflement de ses tympans, et le tambourinement qui raisonnait dans son crâne après avoir bouffé quelques marches.
Il remonta à l'étage dont il venait d'être poliment expulsé, d'un pas mesuré et d'un air mauvais. Il adorait l'audace de cet Impérial, sa vigueur, son petit grain de folie qui l'avait amené  à balancer la reine des grenades à bout portant, alors que lui-même n'avait rien des talents surnaturels du duelliste pour y survivre. C'était le genre de plan que Ses'Kai aurait lui-même pu avoir. Même s'il restait à déterminer si c'était un compliment ou une insulte. Et faute de trouver un corps quand il atteignit le haut des marches,  à part celui qui avait déjà été préalablement zappé, il fallait conclure que l'Impérial avait survécu. C'était impressionnant, admirable, délectable même. Cette petite chasse allait être formidable... Mais une ombre teintait sombrement cette pensée.
Trois fois.
Ça faisait trois fois. Trois. Putain. De fois. Qu'un truc lui explosait à la gueule. Aujourd'hui. Cet après-midi même. Ou matin, il avait pas regardé l'heure en arrivant. Mais bordel, le ratio " okay boom/heure" était salement élevé en ce moment. Et si la Force avait démontré un très sérieux manque de bon sens en permettant au Thyrsian de survivre en bonne santé à ces trois catastrophes qui auraient pu tuer la plupart des autres créatures de l'univers, Ses'Kai lui commençait à se sentir assez peu sensible au comique de répétition.

Face au couloir vide, il s'interrogea brièvement. Plus haut dans l'escalier, il entendait des troupes arriver. Il les ignora, se disant qu'il terminerait leur pathétique et inutile existence plus tard, ou par hasard. Comme il venait de bouffer la descente dans les gencives, il en conclut que l'Imperial n'était pas dans cette direction non plus. Et le fond du couloir était trop éloigné pour que le tireur soit juste parti dans cette direction. Ou alors il aurait été excessivement stupide, car il avait du remarquer que le Jedi était beaucoup, beaucoup plus rapide que lui.
Le regard du duelliste dériva vers le sas, non loin. Ce sas qui était plus proche que l'autre sortie. Celui-là même où il avait poussé sa biatch pour l'éloigner du combat - ou plutôt du gros boom - imminent. Ca, par contre, ça avait une odeur de bonne réponse.
Ses'Kai renifla bruyamment, et trouva que les bonnes réponses avaient une odeur de cramé. Avec peut-être un fond de parfum caramel, léger, mais présent. Il dressa un sourcil, et regarda à nouveau le cadavre du fanatique, sans visage, et maintenant sans plus grand chose, et comprit en ricanant.

"Hin ! Diabétique."

Sur cette gratuité, il s'élança avec une vitesse améliorée à la poursuite de sa nouvelle proie. Il remonta un corridor sombre, ignorant l'obscurité, totalement focalisé sur sa chasse. Il croisa un majordome, encore terrifié d'avoir vu passer un taré armé d'un flingue, et qui se figea dans un instant d'horreur en voyant subitement surgir un costume ridicule et craqué à toutes les coutures en train de brandir un sabre-laser rouge, avant d'apercevoir qu'il y avait un corps à la peau de charbon en dessous.
Ses'Kai lui décocha un coup de sabre sans même y penser, laissant le buste tranché en deux tomber derrière lui tandis qu'il franchissait le sas d'un coup d'épaule pour tomber dans une pièce répugnante. Ça puait le parfum, la drague, l'alcool si raffiné que ça n'avait même plus d'intérêt. Un fond de musique à vous faire vomir vos tympans tournait encore dans le fond, tandis qu'une boule lumineuse essayait de projeter un mélange d'ombre et de lumière pour créer une atmosphère plus intime, plus douce, plus lente.
Un frisson de dégoût pur secoua le Thyrsian. Il ne manquait plus qu'un Sith en train d'enfiler un Hutt, ou l'inverse, tout en réfléchissant à voix haute à quelle loi voter pour la prochaine conférence, et le tableau de tout ce qu'il abhorre dans l'univers serait achevé.
Les poils de sa nuque se hérissèrent, une douleur fantôme qu'il connaissait bien éclata dans sa tempe, et il rejeta la tête en arrière. Une seconde "fausse-douleur" éclata vers ses jambes, alors qu'un tir de blaster  passait là où son visage se tenait une fraction de seconde plus tôt. Il abaissa son sabre et bondit dans la pièce, déviant le second tir et évitant le troisième. Une seconde salve fila, et la première "balle" ricocha contre son sabre, la deuxième heurta le mur quand le Jedi bougea à nouveau, et le Thyrsian renvoya la troisième en plein dans la poitrine d'un client qui couinait plus loin pour le faire taire. Et pourtant, un sourire flotta au coin de ses lèvres.
Par la Force, le Soleil Noir, et la haine universelle de tout ce qui peut mourir, qu'est-ce qu'il aimait être dans l'action.

Le militaire lui lança une nouvelle tirade, à la fois prudente - à couvert mais avec un angle de tir plus qu'acceptable au vu de la configuration - et audacieuse, mais également curieuse.
Un sénateur qui lui en veut ? Une évasion ? Une série meurtrière qui reprend ? De la traque, de la violence, et des morts expéditives ? C'est que ça commence à lui ressembler tout ça !
Il se permit de marcher, la tête haute, le torse bombé, défiant ouvertement le blaster de parler à nouveau. Il avait confiance dans ses réflexes et son Djem-So pour l'en protéger, peu importe la distance. Et lui aussi, avait envie de frimer. De sa main libre, il referma ses doigts sur quelque chose d'invisible, et une cliente pleurnicharde fut soulevée silencieusement dans les airs.

"Je ne sais pas qui est ce con de Stone l'étau muet se resserra, et la victime de ses pouvoirs commença à tourner de l’œil sous la pression mais je sens que j'adorerais le tuer."

Il y eut un craquement, presque négligeable au milieu de la tension soudaine et intense de la salle de disco devenue champ de bataille entre un Jedi fou, et un Impérial tout aussi dingue. Une petite partie de son esprit lui signalant que la nuque de sa victime anonyme avait cédé, Ses'Kai relâcha son pouvoir et le corps s'effondra, tandis qu'il continuait à avancer à pas délibérément lents vers la colonne.

"J'ignore qui tu es, l'Impérial. J'sais pas pourquoi on t'as enfermé. J'sais pas qui aurais pu me payer pour te poursuivre il marqua une pause, et afficha un sourire cruel et je me souviens pas de ce qui s'est passé dans les régions Extérieures. Il va falloir être plus précis que ça, mon gars."

Le seul moment où le Thyrsian se souciait de sa destination, c'était au moment de s'y rendre. Une fois sa tâche sordide accomplie, sa mémoire ne prenait généralement pas le temps d'enregistrer les lieux qu'il avait foulé, souillé, ou détruit. De toute façon, les rares fois où il s'en rappelait, les souvenirs se mélangeaient les uns aux autres.
Il s'arrêta à quelques bons mètres de la colonne, sans chercher à poursuivre l'Impérial s'il essayait de changer de planque. Il dévierait d'éventuels tirs, mais voulait d'abord causer un peu. C'était si rare de tomber sur quelqu'un d'intéressant, il voulait faire durer ce plaisir, le savourer, en essorer jusqu'à la dernière goutte de fun. Quand on vit à ce point dans l'instant, il faut le faire le plus intensément possible quand l'occasion se présente. Toutefois, autant pour cibler de façon ostentatoire son attention que par défi, il pointa sa lame en direction de la cachette du tireur, comme il aurait pointé un général ennemi dans une ligne de bataille pour le provoquer en duel.

"Et à vrai dire, je m'en fous. Ils ne sont pas là, mais nous, oui ses yeux s'écarquillèrent dans la pénombre ridiculement festive avec déjà deux cadavres, à l'idée d'un beau combat ce con de Protak attendra. C'est toi qui m'intéresse désormais. Alors sors de ta cachette, énonces tes conditions, et je te promets de t'offrir le plus beau combat de ta vie."

Mais pas de celle du Thyrsian. Il restait un escrimeur avant tout, il ne faut pas l'oublier. Cela dit... même s'il avait mis de longues années à l'admettre, même les non-sensitifs, même les non-bretteurs, pouvaient offrir des moments d'adrénalines absolument délectables.
Cela dit, si ce combat lui faisait déjà envie - ne serait-ce que pour démontrer la supériorité du fantastique duelliste qu'il était parce que ses chevilles étaient chacune suffisamment grosses pour créer un nouveau centre d'attraction gravitationnelle - il n'oubliait pas (vaguement) qu'il y aurait beaucoup, beaucoup de facteurs qui allaient gêner son plaisir ici. Cette salle répugnante en étant un, mais les nombreuses troupes qui arriveraient incessamment sous peu en étaient un autre.

"Mais ça n'a pas besoin d'être ici et maintenant ricana le Thyrsian  qui enchaîna d'un ton plus sérieux sans se défaire de son rictus dément par contre, j'aimerais beaucoup que tu te présentes, et que tu arrêtes de m'appeler Mora. Y'a que les gros cons qui utilisent juste mon nom. Et on vient juste de partager un détonateur thermique, alors je pense qu'on a dépassé le stade des petites pudeurs."

Accessoirement, quoique ce terme puisse avoir l'air très mal choisi à cet instant précis, Ses'Kai adorait savoir qui il tuait lorsque son adversaire parvenait à avoir son intérêt. Ça lui permettait de reconnaître l'existence de son opposant, comme une reconnaissance, une marque de gratitude de lui avoir permis de s'amuser et s'améliorer, avant de l'envoyer dans l'oubli éternel. Et ce petit gars allait probablement le mériter...
Ervin Holz
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Quand le Jedi surgit dans la pièce en enjambant le cadavre du majordome, coupé en deux parties inégales, Holz ouvrit le feu, mais tous ses tirs furent parés sans difficulté. Il vit le troisième se loger dans la poitrine d'un gus qui était auparavant entrain de hurler de panique. Cette action le surpris, lui qui savait les Jedi obéissant à un règlement. Ce type était-il réellement un des leurs comme le prétendait le dossier de V8 ? Ou du moins l'était-il toujours ? Cette lame écarlate qui irradiait dans la pénombre d'une aura maléfique ne jouait pas vraiment en faveur de cette théorie, il fallait l'admettre.
Holz se demanda quoi faire quand le type avança dans sa direction en continuant de parer les tirs qu'il lui assenait. Il se déplaçait avec une arrogance calculée, bombant le torse et marchant la tête haute. Il ne manquait qu'un tapis rouge en soie et une musique d'ouverture cérémonielle. Son rival ne se sentait apparemment pas concerné par les accusations qu'il lui proférait. Pourtant, Holz le reconnaissait. Il n'avait même pas besoin de la confirmation visuelle du droïde astromech qui avait confronté les données biométriques avec celles de la division pénitentiaire dans lequel Ses'kai Mora avait été enfermé. Il nota par contre que ce Mora parlait comme un Sith, voir peut-être même pire. Soi c'était un piège, soi ce gars avait changé de cap. Il venait tout de même de tuer trois civils, ce qui excluait tout stratagème de dissimulation. Et tandis qu'il continuait d'avancer, Holz le vit soudain refermer les doigts d'une de ses mains, et au même moment, l’impérial tourna la tête sur sa gauche où un phénomène contre-intuitif étaient entrain de se produire. Une humaine qui pleurait plus fort que les autres, se mit à léviter en l'air en s'agitant frénétiquement, hurlant encore plus fort sous la panique. Holz avait déjà observé quelque chose comme ça quand le Lieutenant Adkam avait dû expliquer son échec contre les rebelles au Seigneur Jugal. Heureusement, ce jour là il n'était que le second. L'impérial baissa momentanément son arme chaude en observant, étonné, la pauvrette se mettre à suffoquer sur place. Un horrible bruit de craquement retentit dans toute la pièce, ce qui le fit déglutir malgré lui, puis le corps souple s'effondra sur le tapis en se mettant à trésailler. Il y eut un cri étouffé quelque part. Holz chercha du regard et vit une masse bouger dans un recoin sombre. Kim était là, recroquevillée sur la droite de l'entrée, entre un sofa king size et une table de verre rose. Il ne l'avait pas remarqué en entrant en grande pompe.
Devant lui, le type se figea et pointa son sabre bourdonnant vers lui, le sommant de se montrer. Apparemment, il était lui aussi sur la piste de la même cible, ce qui attira naturellement la curiosité du Major. Il lui donnait une raison supplémentaire de ne pas l'abattre. Ce qui, il fallait l'admettre, énervait Holz au plus au point.  Il observa le corps sans vie de la donzelle qui hurlait encore une minute plus tôt

Dis-moi, tu n'aurais pas pris la départementale de l'Obscur jusqu'aux portes de l'enfer ? »

Des quelques uns qu'il avait fréquenté, Holz se dit que ce gars ferait un seigneur Sith plutôt terrifiant. Il semblait beaucoup plus brutal, et même cruel, qu'un paquet des mioches de l'Académie de Korriban. Il finit par se dévoiler en quittant l'abri de sa colonne et apparut dans la pénombre éclairée par la lueur rouge du sabrolaser et les flash intermittents de la boule disco. La vue de son rival flottant dans une malveillante aura écarlate au milieu des ténèbres était doublement plus intimidante. Il prenait acceptait de prendre ce risque après avoir jaugé la sincérité du gladiateur qui prétendait vouloir discuter. Il voulait se battre, mais désirait remettre ce combat à plus tard. Ça se tenait. Holz se garda toutefois de trop s'exposer, réservant une option de repli à portée, même si c'était déjà risqué de s'approcher aussi prêt d'un mec pareil. Il finit alors par lui raconter qui il était, et lui rappela que c'est lui qui dirigeait la frégate « Arca » quand il avait déboulé avec son idiot de padawan pour semer une pagaille interminable, il y a plusieurs années, à l'entrée des Régions Inconnues. Le retrouver ici tenait du miracle. Ou plutôt, du cauchemar.

Qu'est-ce que tu peux bien foutre ici à chercher la même cible ? »

Ce Protak semblait s'être fait d'autres ennemis. L'Empire n'aurait pas contracté un mercenaire sans l'annoncer à l'équipe déjà en charge de traiter le dossier. Ou peut-être que si ? Enfin, qu'importe, il n'avait pas le temps de penser à ça.
Des bruits émanant de l'antichambre l'alertèrent de l'arrivée imminente de ses poursuivants. Il sentit son rythme cardiaque s’accélérer, et des gouttes de sueur tiède commençante à lui dévaler le front avec une sale sensation de gêne.

Tu veux ce type aussi ? D'accord. Traquons le ensemble, mais n'imagine pas que je ne chercherai pas à t'en loger une plus tard pour tes crimes. J'accepte ta proposition de duel, Gladiateur. »

S'il affrontait ce type maintenant, avec un blaster, aucun gadget et aucune protection, il était mort. Il avait déjà tué un Jedi par le passé, mais pas du niveau de celui qui lui faisait face. Celui-là avait déjà affronté une Impératrice. Si le gladiateur acceptait de s'unir à lui, Holz devrait rester extrêmement sur ses gardes. Il lui faudrait avoir constamment des yeux dans le dos. Ce gars pouvait le tuer de différentes manières comme il venait de le montrer avec la chanteuse d'opérette, dont le corps gisant sur la moquette, était toujours parcouru d'affreux spasmes. Il intima à Kim de le rejoindre. Mais elle hésita. Elle semblait terrifiée par le type.

La squamatienne est avec moi. Elle connaît la station. Si tu pouvais éviter de lui faire un de tes massages de la nuque pour le moment, ça m'éviterai d'aller faire la cour à une deuxième. Crois pas que c'est si facile. »

Les deux sas de la pièce se mirent à coulisser, des voix rauques résonnaient derrière par-dessus le rythme de la musique. L'alien cria pour les intimer de la suivre, ce qui surpris Holz. Elle longea les banquettes et disparut derrière une porte coulissante qu'Holz n'avait pas vu, prêt du bar. Tout autour, des silhouettes continuaient de gémir, recroquevillées dans des coins sombres, totalement effrayées. Le militaire suivit l'alien et pénétra dans un énorme fumoir. Des mégots et des cendriers renversés dans la panique jonchaient encore le sol. L'endroit puait la cendre et la sueur. Il voulut terriblement s'en griller une, mais il n'avait ni le temps, ni les ressources puisque son paquet de Chock Field était resté dans la chambre pulvérisée par la mine anti-personnel. Kim désigna la grosse bouche d'aération qui serpentait autour du compartiment et qui semblait accessible sans trop d'efforts. Cette petite était décidément moins idiote qu'il ne l'avait pensé. Lui-même avait souvent recouru à ces conduits pour infiltrer une structure. Il allait cependant falloir faire vite, car si la cible commençait à se sentir en danger, il y avait un risque qu'elle cherche à s'enfuir. Ce qui était peut-être déjà le cas. Il soupira en constatant qu'il n'avait pas perdu son vox-link et lança un appel à Alpha pour leur ordonner de mobiliser la navette autour de la station et d'abattre tout aéronef essayant de décoller. Le droïde V9 de l'autre équipe obtempéra à sa consigne. Tant pis si ce con de Protak se faisait faucher par un missile air-air. Mieux valait le savoir mort plutôt qu'introuvable, dans le fion de la galaxie.
Ses'kai Mora
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Même lui devait reconnaître que la Force avait un curieux sens de l'humour. L'Impérial eut la décence d'expliquer d'où il le connaissait, et quels "crimes" il lui reprochait, et son petit récit amena une sourire d'une cruauté amusé sur les lèvres du Thyrsian ainsi qu'un sourcil plissé de perplexité.
"Arca" ne lui disait rien comme nom. Il n'y avait pas la moindre chance pour que l'impulsif bretteur puisse se souvenir de l'identifiant d'un vaisseau après tant d'années, alors qu'il ne retenait déjà pas tous les noms des Maîtres du Conseil même à l'époque. En revanche, la mission lui était familière et lui évoquait des souvenirs. Il se souvenait du Trandoshan, de la libération du gang, et surtout de la Shadow Compagnie. Après tout, quel intérêt de vivre pour la gloire si c'est pour oublier ses plus beaux éclats ?
Ah, quelle fierté avait-il tiré de pouvoir rentrer triomphant de cette mission, là où même - ou surtout - les grands Maîtres si moralisateurs auraient lamentablement échoué. Il avait même pu s'offrir grâce à son succès une paire de gants expérimentaux, capables d'absorber les décharges de blasters, dans une limite raisonnable du moins. Un accessoire aussi brut qu'idéal pour lui, afin de compenser les très rares failles dans sa défense tandis qu'il se ruait au contact. Aujourd'hui hélas, ces précieux gantelets étaient irrémédiablement perdus. Il supposait qu'ils avaient disparu lors de l'effondrement du bâtiment sur Columex, ou bien que les Siths s'en étaient emparés. Les forbans.
Cela dit, une ombre planait sur ce beau souvenir. Le tireur avait mentionné "un Padawan"... et ça ne lui évoquait absolument rien, sinon d'éventuelles prises de becs avec ses pairs quant à savoir s'il devait en prendre un ou s'en garder à tout jamais. Bah, il se sera sûrement trompé...

Et si l'improbabilité de retrouver un ennemi d'une ancienne mission sur ce nouveau terrain était déjà en soi une bonne raison de rire un coup, le plus amusant était peut-être bien le fait qu'ils soient après la même proie. Cela étonna le duelliste dans un premier temps, puis l'intrigua - même l'Empire en avait après Protak ? Il ne savait pas quoi en penser... ou ne voulait pas y réfléchir, au choix -  avant de finalement lui plaire.
Car il fallait bien le reconnaître, il était nul comme enquêteur. Il n'avait pas la moindre idée de qui était sa cible alors que la moitié de la planète pouvait être au courant de la raison de sa présence ici. Avoir des "collègues de circonstances" peut-être plus aptes que lui dans ce domaine ne pouvait pas lui nuire. D'autant plus que ce fameux collègue était des plus fascinants. Un non-sensitif, impérial, avec assez de couilles pour lui faire face et le provoquer, mais aussi suffisamment d'intelligence pour savoir quand saisir une bonne opportunité quand elle se présente. Le genre de p'tit gars qu'il aime bien, au point que l'idée de l'affronter dans un cadre approprié alors qu'il n'était pas bretteur était alléchante.
Cela dit, Ses'Kai ne manqua pas de garder un soupçon de réserve à son égard. Pour quelqu'un pris au dépourvu par une ancienne Némésis, il semblait avoir rapidement trouvé la façon de parler à l'ex-Jedi pour réussir à le traîner dans son sens. Une fois de plus, la vermine de galaxie, les êtres qu'il haïssait par essence même, parvenaient à le traiter avec l'égard et les mots qu'il avait tant attendu auprès des Jedis pendant toutes ces années. L'Ordre était-il véritablement la seule faction de toute la galaxie à être incapable de le reconnaître à sa juste valeur ?
Avec un hochement mesuré du menton, le Thyrsian éteignit sa lame de feu vrombissant en témoignage de "bonne foi". On lui avait promis un beau combat, et maintenant il était temps de se concentrer sur la chasse. Montrer qu'il était prêt à baisser les armes en attendant l'heure fatidique ne pouvait que mettre son nouveau "collègue" dans une meilleure humeur, pas vrai ? Il garda cependant le sabre bien en main. Il n'avait pas oublié le détonateur surprise, un peu plus tôt, et suspectait activement l'officier d'être tenté de trahir sa promesse si une occasion trop tentante se présentait.

Après, le type interpella une nana plus loin, une Squamatienne, qui fixait le duelliste avec une terreur aussi viscérale qu'évidente. Tiens ? Quelqu'un qui a encore un instinct de survie fonctionnel s'étonna-t-il avant de ricaner à la requête du soldat. Ça allait presque être du gâchis de le tuer un jour, celui-là.
L'ouverture d'un sas non loin laissa entendre que la situation allait vite refouler du corridor. "Pour eux", songea instinctivement le guerrier noir en serrant la poignée de son sabre, sa soif de violence ayant été attisée mais jamais comblée, mais la fille les appela d'une voix à vriller le tympan d'un sourd alors qu'elle disparaissait derrière une porte coulissante derrière le bar.
L'impression qu'elle fuyait lâchement comme la frêle et couarde créature inférieure qu'elle était fit naître une grimace de dégoût sur les traits du gladiateur. Éviter un combat était une chose qui semblait aussi absurde que respirer sous l'eau pour lui, et le faire en tournant le dos à un ennemi plus faible était encore pire. Plusieurs fois, il avait même été abattu sur le champ de bataille parce qu'il avait préféré faire face tant qu'il était capable de bouger, et ne devait sa survie qu'à son insolente résilience et aux facéties cyniques de la Force. Les deux étaient probablement liées d'ailleurs.
Cependant, l'officier la suivit, et Ses'Kai devait reconsidérer la façon de voir les choses. Ce n'était pas une fuite, mais une réinterprêtation stratégique. Après tout, il n'était pas là pour ventiler tout le personnel de la station à coup de pompe dans l'oignon, mais bien pour chopper ce guignol de Protak. Or, la fille connaissait les lieux, et le mec savait peut-être qui était leur cible. 'Pas besoin donc d'être un génie pour comprendre que la réussite de sa mission - et donc la gestion de sa frustration - dépendait de cette paire insolite.
Avec une dernière grimace, il les suivit sans entrain, se retournant vers l'entrée de la salle en balançant en deux gestes du bras grâce à sa télékinésie deux canapés contre la porte. Un obstacle aussi basique ne retiendrait pas longtemps même de simples civils, mais il ne pouvait tout simplement pas tourner le dos à qui que ce soit sans faire quelque chose pour l'embêter. Et puis, avec un peu de malchance, peut-être que le plus pressé de leurs poursuivants en prendrait un dans la face, ou sur les pieds, ou n'importe où où ça puisse être douloureux.

Son forfait accompli, il allongea le pas pour les rejoindre, réalisant avec amertume qu'après avoir renoncé à l'Ordre - autant par sa volonté propre que par la destruction de celui-ci - il faisait maintenant équipe, même temporairement avec un Impérial. Un agent des Siths, un soldat de la sublimation de tout ce qu'il abhorrait dans l'univers et chez qui il avait perdu pas mal de nerfs et de raison probablement dans les cinq dernières années. Et comble de l'ironie, ce serviteur de l'Ennemi suprême, avec qui il avait en plus un compte de longue date à régler, lui inspirait pour autant beaucoup plus de sympathie que presque n'importe quel Jedi - surtout vivant à son époque - dont il avait pu entendre parler en plus de vingt ans.
Malgré lui, il ne put s'empêcher d'écouter ces petites voix qui débattaient au fond de son crâne. L'une disait que le soldat était bien un "Impérial", et non pas un "Sith". Ce qui en faisait un serviteur de l'ennemi, comme les Jedis avaient été les serviteurs - de son point de vue - de la République. Peut-être qu'avec de meilleures circonstances, ou sous un meilleur régime, ce gaillard solidement burné pourrait devenir autre chose qu'un adversaire infortuné.
Une autre arguait que, foutu pour foutu, est-ce qu'il n'avait pas tout intérêt à "essayer" au moins ? Les Jedis n'avaient jamais été pour lui. Trop timides, trop faibles, trop "politiques corrects". L'Empire récompensait la puissance, l'ambition, le plus fort y était reconnu pour ses mérites. C'était même pour ça que l'Impératrice l'avait récupéré, car ELLE avait vu un potentiel chez lui. La dernière fois qu'un Jedi avait cru que le Thyrsian pouvait devenir quelque chose d'important, Ses'Kai avait sept ans...
Par la passion, j'ai la puissance
On avait toujours critiqué, et même tenté d'interdire ses émotions, ses talents.
Par la puissance, j'ai le pouvoir
Mais c'étaient eux qui lui avaient permis d'accomplir plusieurs fois ce qui semblait impossible, alors même que l'Ordre entier bridait son potentiel, et que lui-même se retenait pour essayer de satisfaire un peu leurs dogmes étouffants.
Par le pouvoir, j'ai la victoire
Et lorsqu'il avait échoué, c'est car il s'était trop limité, qu'il avait retenu sa rage, ou ses coups, ou ses choix, pour suivre un code absurde qui n'avait plus aucune conscience de la réalité physique, et encore moins celle de la guerre, tandis que ceux qui gisaient dans son sillage, macérant dans leur propre sang, pouvaient témoigner que sa rage était une arme aussi terrible qu'un sabre-laser.
Par la victoire, je brise mes chaines.
Né esclave, il s'était affranchi en décapitant personnellement son "maître". Devenu prisonnier dans l'une des plus sinistres planètes de la Galaxie, il s'en était évadé par ses propres moyens, car il n'avait jamais perdu cette férocité primordiale au fond de ses tripes. Sa rage l'avait sauvé, sa puissance l'avait délivré.
La Force me libérera.
Sa force. Celle qu'il pouvait utiliser quand bon lui semblait, pour asservir les faibles, briser les geignards, outrepasser les limites imposés par son corps physique. La liberté d'assouvir ses désirs, de poursuivre ses rêves, de pouvoir congédier ceux qui ne méritent pas notre temps. La liberté d'être" soi-même ET pour soi-même ne dépendait que de son propre pouvoir.

Hébété en réalisant qu'il venait mentalement de citer le Code Sith - effectivement dangereusement taillé sur-mesure pour lui - Ses'Kai ralentit ses pas vers le fumoir. Il avait beau chercher, il ne trouvait rien à redire à ces échos fugaces et pourtant si distincts dans sa conscience. Il avait envie de s'énerver, de les rejeter comme il retournerait la table de jeu lorsqu'il a une mauvaise main au poker parce que pourquoi pas, de hurler et frapper et tuer des trucs juste pour protester... mais rien de tout ça ne pouvait être fait contre ses propres pensées.
Le Thyrsian n'avait jamais été un menteur. Il pouvait être ignorant, et même se tromper, et parfois même accepter de reconnaître avoir dit n'importe quoi sans réfléchir et se corriger ensuite - mais c'était très rare, faut pas déconner - mais il se refusait à tomber dans le mensonge et la duperie, et ça commençait par être franc avec lui-même. Et le lien qui se faisait entre toutes ses pensées le troublait profondément. Dangereusement profondément, plus qu'il ne pouvait le reconnaître à chaud.
Si la raison du plus fort était la meilleure, et que seule la consécration de ses talents par la mise à l'épreuve apportait vérité et justice, et si les Impériaux étaient victimes de leur système comme les Jedis l'avaient été du leur... alors qu'en était-il si lui venait bouleverser la hiérarchie Impériale comme il aurait voulu changer celle de la République ou de l'Ordre ?
Ses'Kai l'Empereur.
Il pouvait prendre le pouvoir. Il le savait. Sa connaissance de la Force était peut-être dérisoire face à celles de beaucoup d'autres... mais très peu dans la galaxie entière pouvaient se targuer de posséder sa puissance individuelle. Il pouvait prendre le pouvoir, et instaurer des règles basées sur le mérite, le talent, et l'honneur.
Il pouvait faire des Siths[i] les Jedis dont il souhaitait pouvoir faire partie. Il pouvait les [i]diriger.

Un tir de blaster explosa dans le mur à côté de lui, le faisant sursauter tandis que le crépitement d'étincelles le ramener à l'instant bien présent. Il fit volte-face, allumant son sabre-laser et le brandissant dans un geste de parade dans un seul geste fluide, renvoyant le second tir vers son propriétaire qui bascula pour ne jamais se relever, avant de bondir en arrière dans le fumoir. Ne sentant plus sa présence, les portes se refermèrent, tandis que les gardes de la station perdaient quelques secondes, à la fois pour dégager les canapés en travers du chemin et pour constater le décès soudain de leur compagnon du à la présence d'un Jedi dégénéré.
Les murmures semblant désormais bien lointain de ses pensées étant mis à l'écart pour l'instant, Ses'Kai put froncer les narines de dégoût en pénétrant vraiment dans le fumoir. On pouvait naître sous la tuyauterie qui fuit d'un vaisseau illégal et mal entretenu ET avoir encore un sens olfactif fonctionnel. Il trouva ses deux "collègues" en train de s'intéresser à la bouche d'aération à la mesure de la pièce, et fit rapidement le calcul. D'une part, il trouvait ça indigne de lui, repensant à toutes ces histoires où les "héros" s'infiltraient par les égouts, pataugeant allégrement dans les pires immondices de la civilisation juste "parce que c'était un accès négligé". D'un autre côté, ça c'était juste un conduit qui puait la - centaine - de clope.
Même si ramper dans un truc où il serait privé de mobilité n'était pas digne de lui, sa priorité restait avant tout d'accomplir sa mission. "La victoire ou la mort" était un crédo basique depuis le début de l'éternité chez les gladiateurs. Or, sa victoire, il l'aurait en attrapant Protak, en lui pétant une jambe pour l'avoir forcé à venir sur cette planète de gros coincé, puis la deuxième pour l'avoir contraint à utiliser des ruses tordues pour essayer de l'approcher, puis un bras quand ça a pas marché, puis le second parce qu'il se sera retrouvé à faire équipe avec un Impérial, ET ensuite à espérer qu'il ait encore des membres à fracasser juste pour le plaisir de lui faire comprendre à quel point ça avait été une plaie de courir après son gros cul.

"Dégagez !"

Tendant son bras libre vers la grille, il appela la Force. Le métal grinça, se tordit, puis la plaque fut arrachée de ses gonds par la puissance invisible du Thyrsian qui la jeta dans le couloir qu'il venait d'emprunter. Avec un peu de chance, un des leurs poursuivants glisserait dessus. C'était pas perdu d'essayer en tout cas.

"Allez, magnez-vous ! Et j'espère que vous savez où chopper cet enfoiré que je lui arrache les bras pour les péter les rotules avec, sinon c'est vous qui me servirez de défouloir !"

Même si ça lui en coûtait, il éteignit à nouveau son sabre-laser pour aider les deux infortunés qui lui servaient d'alliés improvisés à passer dans les conduits. Être relativement grand et solidement charpenté avait beaucoup d'avantage, surtout quand ça commence à partir en cacahouète spatiale. Cela dit, il n'aimait vraiment pas l'idée de juste devoir les suivre comme un vulgaire chien de guerre. Il avait déjà tenté d'adopter ce rôle, et même de le revendiquer lors de son jugement face au Conseil, et il savait comment ça avait fini...

"J'ai éclaté deux gardes au troisième. Grofiak serait pas planqué avec ses sbires là-haut à tout hasard ?"

Le ton était acide, le débit de parole rapide, le surnom pour Protak témoignait de son irritabilité, mais l'information et la question étaient au moins claires, c'était déjà ça... restait plus qu'à voir si elles seraient un minimum utiles.
Ervin Holz
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Après avoir déambulé dans les conduits, ils débouchèrent sur la cage d'ascenseur et parvinrent à se faufiler dans l'un d'eux depuis la trappe coulissante du toit. Holz dégaina son blaster et vérifia la cellule d'énergie. Elle était à 57%. La culasse de son arme claqua tandis que l'élévateur continuait son ascension lente vers le dernier niveau.

Je sais pas qui est ton employeur, mai ce gars est sous le coup d'un mandat d'arrêt impérial et doit être ramené vivant dans l'Espace Sith. »

Ses'kai émit une question, et la mention des "deux gardes éclatés" ne manqua pas de le faire sourire. Il aimait cette façon de travailler.

Cette petite entretient une relation « professionnelle » avec la cible, à supposer qu'il s'agisse de la bonne personne. Elle a confirmé qu'il se terre au niveau 3, s'il n'a pas essayé de s'enfuir entre temps. » répondit-il au Jedi.

Et il va se passer quoi s'il s'enfuit ? Vous lui avez peut-être fait peur aussi .. » fit-elle en jouant avant son badge magnétique. Holz le lui arracha des mains.

Quelqu'un veille pour ça. Si une navette décolle elle se prendra une tête-chercheuse en moins de deux. Le droïde V9 est assez précis pour envoyer un missile dans le cul d'un bantha. »

Il espérait que le Jedi comprenne le message, même si l'intimidation n'était pas quelque chose qui avait l'air de marcher contre lui. Ses'kai était particulièrement dangereux et il ne donnait pas l'impression d'avoir peur de beaucoup de chose, d'autant que ses faits d'armes parlaient déjà à sa place. Le Major avait conscience d'être en présence d'un des duellistes les plus redoutables qui existait. Et ça le mettait plutôt mal à l'aise. Il sentit aussi que Kim devenait particulièrement nerveuse alors qu'ils approchaient du dernier étage. L'ascenseur s'arrêta finalement dans un bruit de chuintement hydraulique.

Le Major saisit fermement l'alien d'une main et sortit en pointant son blaster de la main droite, avançant avec prudence sur le sol de jais polis. Une odeur parfumée flottait dans l'air et de l'eau coulait quelque part comme un ruisseau. Il nota un hall vide, une fontaine qui dansait dans un coin ainsi que deux sas verrouillés. L'ouverture de celui qui juxtaposait l'ascenseur lui dévoila deux cadavres désarticulés gisant dans l'escalier de service. Il le referma. L'impérial continua d'avancer attentif au moindre détail. Il était prêt à en loger une au premier venu. Il avait conscience d'être potentiellement cerné d'ennemis. Pas d'autres gardes non plus .. étonnant. Ça ne présageait rien de bon même. Son regard s'arrêta sur une holocaméra qui était braquée sur lui, immobile. Une goutte de sueur lui perla le long de la tempe. Intimant à l'alien le chemin vers la cible, il longea le mur pour pénétrer vers le second frappé d'une led rouge. Attendant que son coéquipier se place, il utilisa le badge sur le panneau de contrôle puis l'écoutille vira au vert avant de coulisser. Le canon de son Lugo-44 apparut en premier dans l'angle, puis il constata un corridor bercé par une lumière bleue.

Ne me serre pas si fort, tu me fais mal !! »

Poussant violemment l'otage, il s'engagea dans le couloir et déboucha sur une antichambre vide entièrement recouverte d'une moquette grise. L'endroit était occupé par un énorme sofa circulaire en cuir ivoire et une table de verre ovale où trônait une collation déjà entamée. La lumière était tamisée, instaurant une ambiance feutrée, il devait s'agir d'une salle d'attente. Holz jeta l'alien à terre et lui intima de ne pas bouger. Il verrouilla le sas derrière lui, puis vérifiant la position du Jedi, le militaire activa l'ouverture de la porte adjacente, sentant son rythme cardiaque s'accélérer. La porte coulissa.
Derrière un bureau blanc inoccupé, une immense verrière donnait sur l'immensité bleue de l'océan tropical bercé par le crépuscule. Les vagues de la mer chaude se perdaient au loin dans l'écume. La pièce arborait un style minimaliste, tout en conservant une certaine luxure, et des œuvres d'arts étranges étaient posées sur des meubles tout autour. Son regard s'arrêta sur un énième sas sur sa gauche. Holz se plaça contre le mur et actionna l'ouverture, avant d'entrer prudemment. Une suite très moderne avec vue totale sur le bord de mer, et un lit king size sur lequel une silhouette humaine dénudée se prélassait les yeux fermés, sans faire attention à lui. Un dernier sas lui dévoila un spa où l'eau coulait encore. Quand Ses'kai apparut, Holz baissa son arme.

On dirait qu'il y a une dérive sectaire dans les parages. Une fille droguée dans un pieu, mais pas de trace de la cible. En tout cas je pense que c'est notre homme. »


Par terre, Holz nota des mannequins féminins en polyester renversés à plusieurs endroits. Il n'avait pas envie de connaître les fantasmes du propriétaire, mais ça semblait assez sérieux. Un bruit sourd retentit soudain quelque part. Le Major retourna dans la salle principale et s'approcha de l'écran qui trônait sur le grand bureau, basculant sur la vidéosurveillance.

On a de la compagnie. fit-il en constatant les silhouettes qui sortaient de l'ascenseur. Il faut que je tente d'insérer une IA dans le système central, c'est le seul moyen de localiser ce type. Si tu pouvais envoyer ces mecs se faire mettre profond, ça me serait utile. Ces salopards sont nombreux et ont l'air armés. Il faut qu'on le trouve avant que les autorités du secteur ne rappliquent.  Moi et mes hommes on est pas sensés être là, si ça merde j'ai que deux navettes pour nous tirer d'affaire. »

Le Major posa son arme sur le bureau et s'assit sur la chaise en chassant la sueur qui coulait sur son front. Il essayait de se calmer, mais c'était difficile. Il n'avait pas le temps non plus de pratiquer un exercice de respiration. Son regard fut attiré par un choc contre la verrière. Dehors, la nuit commençait à tomber, jetant sur le territoire une ambiance lugubre et anxiogène. Des suceurs de sang ailés venaient cogner à la vitre leurs silhouettes vampiriques comme des kamikazes fanatiques, exhibant leurs yeux rouges sinistres.
Les évènements étaient souvent liés. Holz savait que les choses sérieuses allaient commencer. Un berger n'aime pas les moutons noirs.
Ça lui faisait bizarre, mais il ne percevait plus la présence du Jedi de façon inamicale. Evidemment il ne lui pardonnerait jamais ses crimes, mais au final, au-delà de l'uniforme, était-il si différent de lui ?
Ses'kai Mora
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S'il n'aimait pas travailler avec d'autres, pour diverses et nombreuses raisons, même le Thyrsian devait toutefois reconnaître qu'il y avait un bénéfice certain à pouvoir exploiter indirectement les compétences ou les ressources de gens mieux préparés que lui. En plus d'avoir du cran, l'Impérial s'était cassé le cul à chercher des infos - d'une façon manifestement plus efficace que la sienne - à "recruter" un coup de main local et en prime à assurer ses arrières.
Savoir que leur cible n'avait que très peu de chances de s'échapper était un certain soulagement. Déjà, car ça lui ferait payer toutes les peines qu'il s'était tapé en venant sur cette planète à la con, mais surtout car ça leur éviterait d'avoir soit à lui courir après dans toute la galaxie, soit à rentrer bredouille. Ou broucouille, comme on dit dans le milieu.
Quelque part dans son esprit obtus, une part plus raisonnable de lui se demanda s'il ne pourrait pas être plus efficace en acceptant des légers compromis parfois - comme cette alliance de circonstance - et en se reposant un peu plus sur du matériel efficace. Avoir une navette de secours, un droïde commandable à distance, et des armes lourdes pour dégommer les fuyards, ça sonnait plutôt bien sur le papier.
Quant à la menace sous-jacente, elle lui passa très, très loin au-dessus de la tête. Il eut envie de rétorquer que vu la taille du cul en question, n'importe quel hurluberlu alcoolisé pourrait en faire autant, mais il se ravisa. Par flemme, tout d'abord, mais également pour ne pas s'aventurer sur un terrain inconnu. L'Impérial était un spécialiste des armes à distance, tandis que la dernière fois que le Thyrsian avait utilisé un blaster, c'était pour le jeter dans la gueule d'un gars et le distraire pendant une seconde afin de pouvoir lui faire un plaquage. S'il y avait débat sur la précision d'un fusil - ou le cas échéant, d'un lance-missile sur vaisseau - il y en a un qui aurait beaucoup plus d'arguments que l'autre, et ça allait très vite énerver cet "autre".
Du coup il se contenta d'une grimace. Quand la porte de l'ascenseur s'ouvrit enfin - être enfermé dans cette petite boite de métal n'était pas exactement à son goût - il se montra toutefois étonnamment sympathique selon ses critères.

"Je me contenterais d'un bras, d'une oreille, d'une gencive... n'importe quoi qui prouve que c'était lui. Ça les fera même sûrement marrer de savoir qu'il a pris double tarif."

Du moins, avant qu'il ne s'occupe de leur cas, songea le duelliste en se rembrunissant tandis que le commando commençait à explorer la salle d'une façon pro. L'enfoiré qui l'avait commandité avait beaucoup ri à son plan. Et si c'était lui qui avait eu cette idée à la con, qui avait demandé une navette à moitié pétée, et qui l'avait personnellement sabotée en étant encore dedans, il avait tout de même l'impression d'avoir été royalement pris pour un con et les rires semblaient désormais se moquer de sa stupidité plutôt que s'amuser de son audace.
Son sabre serré dans la main, Ses'Kai suivit le Major qui progressait prudemment, surveillant les angles, se cachant derrière leur "camarade ramassée sur le trottoir" et actionnant les portes jusqu'à pénétrer finalement dans un bureau, étonnamment sobre vu l'ambiance des lieux. Du bureau, ils passèrent ensuite dans un salon plus dans le ton, avec un luxe et des effluves qui lui firent froncer le nez de dégoût.
Il jeta un regard méprisant sur la silhouette affalée sur le lit tandis que l'Impérial continuait son exploration. Il sentit sa main le démanger, son sabre l'appeler, réclamant du sang. L'humanoïde droguée était la concentration de toutes les "petites" choses qu'il détestait presque autant que les Siths. La débauche, l'excès inutile et paresseux, la faiblesse, l'addiction aux stupéfiants, la vulnérabilité... En cet instant, elle était tellement enfoncée dans ses vices qu'elle n'était probablement même pas consciente de la présence d'un tueur dégénéré à quelques mètres d'elle. Et si elle l'avait été, elle n'aurait même pas pu lever les mains pour essayer de se protéger.
En la regardant, pathétique et répugnante, Ses'Kai regretta soudainement de n'avoir qu'un sabre-laser comme arme. Car d'un seul coup, il se prit à rêver d'avoir de quoi faire sauter le bâtiment, toute la station, et puis l'île avec tant qu'on y est. Un énorme "BOUM" et plus aucune trace de ce nid à infamies insensées. Il aimait tuer personnellement chacune de ses victimes, l'arme au poing... mais il fallait bien avouer que massacrer du bétail tellement défoncé qu'il ne sait même pas où il est, ça ne l'intéressait pas beaucoup. Dans cette optique, vitrifier des régions entières depuis l'orbite, ça ressemblait à une option acceptable.

Le Major attira son attention par ces mots magiques "on a de la compagnie". En effaçant de sa conscience la misérable créature vautrée, Ses'Kai s'intéressa à l'action imminente. Une belle bande, bien armée, qui arrivait depuis l'ascenseur. Ça allait péter dans pas longtemps. Et une fois de plus, à son grand dilemme, l'Impérial se révéla être une présence... appréciable. Il pouvait se fondre dans la foule, préparer un piège pour les fuyards, et se trimbalait même de quoi essayer de pirater des données. Trois choses qui faisaient très largement défaut au gladiateur, qui réalisait très amèrement qu'il se serait retrouvé confronté à un (plusieurs) mur tristement allégorique s'il était resté seul.
Et pour ne rien gâcher, le commando savait reconnaître ses compétences à lui et se reposer dessus. Peut-être espérait-il juste se débarrassait du duelliste en l'envoyant seul contre les renforts, mais sa demande était la seule logique à cet instant. L'un d'eux était un combattant extraordinaire doté de pouvoirs surnaturels et armé d'un sabre-laser, l'autre un homme normal, quoique bien entraîné, et apte à comprendre et manipuler de l'informatique délicate. Il faudrait être excessivement con pour envoyer le second à la baston, et le premier sur le piratage.
L'idée que les autorités se ramènent était en revanche des plus ennuyeuses. Encore plus de vermines pitoyables. Si un tel plan ne le dérangeait pas particulièrement, en dehors du risque de mourir d'ennui, Ses'Kai ne craignait pas de se battre avec la moitié du système. En revanche, ça compromettrait TRES activement sa mission actuelle, et ses espoirs d'avoir d'autres contrats.
Il se demanda brièvement de combien d'hommes disposaient ce fameux Impérial, mais écarta rapidement la question. Ils n'interviendraient pas, d'autant que lui, un ex-Jedi, était déjà sur place, alors pas besoin de renforts. En revanche, il se fendit d'un reniflement dédaigneux à la mention des navettes.

"Frimeur."

Sans un mot de plus, il retourna en direction de la salle d'attente, ironiquement toute indiquée pour sa situation. Derrière le sas verrouillé, que les troupes ennemies commençaient à essayer de forcer, il pouvait entendre des bruits étouffés, des ordres, de l'agitation. En tendant l'oreille, on distinguait les plaintes du mécanismes de fermeture qui se faisait malmener. Il ne tiendrait probablement pas plus d'une grosse poignée de secondes.
Profitant du calme avant la tempête, il ferma les yeux et s'autorisa un instant d'introspection pour se recentrer sur le moment à venir. Écarter toute pensée parasite pour se consacrer à l'instant présent était un atout clé dans beaucoup de situations délicates. Plus l'esprit est préoccupé, encombré, plus le corps s'alourdit avec lui.

Aujourd'hui, il avait fait une descente en flammes. Il s'était crashé dans un océan, manqué de se noyer, on avait tenté de le draguer, de le droguer, il s'était retrouvé avec des fringues aussi étroits que ridicules, avait perdu son temps à interroger tout le temps, perdu ses nerfs en réalisant que ça marchait pas, saboté sa couverture tout seul en échouant dans son projet "infiltration discrète". Puis on lui avait fait sauté un appartement à la gueule, avant de lui balancer un détonateur thermique, avant de finalement le faire courir jusqu'à un fumoir qui pue, où il s'abaissa à s'associer avec un Impérial. Avec un serviteur des Siths. Tout ça pour se retrouver à juste servir de gros bras pendant qu'un non-sensitif et une pute font la partie essentielle, intelligente du boulot. Et en plus, même si ça devait bien se terminer, il ne pourrait pas ramener sa proie entière - même si juste un morceau suffisait - et devrait en plus compter sur le commando pour le sortir d'ici.
Il ne pensait pas prendre de risque en pensant que c'était une grosse journée de merde.

Quand le sas s'ouvrit enfin, le Thyrsian avait exorcisé toute cette amertume. Rouvrant les yeux, ses traits crispés dans un masque d'une rage douloureuse, il ne pensait plus à ses employeurs, à Protak, à ses plans foireux, aux hasards de la destinée, à la station, ni même au Major. Il n'y avait plus que lui, et des choses à tuer à sa portée.
Il s'élança en poussant un rugissement inhumain, sa lame écarlate jaillissant alors que les armes se tournaient vers lui. Il se laissa submerger par la Rage Noire, s'y plongeant même tête la première, alimentant sa soif meurtrière par sa frustration et sa cruauté trop longtemps réfrénée.
Ses talents décuplés par la Force, il plongea avec une célérité surnaturelle sur l'escouade. Les premiers tirs fusèrent dès qu'il amorça son mouvement, et le duelliste ne songea même pas à les parer. Il fonça à ras du sol, utilisant sa main libre pour maintenir un semblant d'équilibre et poursuivre son élan comme le ferait une bête sauvage blessée. Il n'avait pas volé son surnom de Fauve, après tout.
Avant même de pouvoir faire une seconde salve, le sabre rouge traversa de bas en haut le garde le plus proche, le fendant comme une vulgaire bûche, puis plongea en diagonale sur le côté. La lame entailla un bras, traversa le canon d'un blaster, puis repartit dans un grand revers qui décolla deux épaules d'un buste et failli emporter une deuxième tête. Un moulinet du poignet corrigea cette erreur, avant que Ses'Kai ne bondisse de tout son poids et sa force amélioré, épaule en avant dans un des gardes pour l'écraser contre le mur derrière l'escouade.
Réactifs, même face à cette abomination semblant possédée par un mal innommable, ses yeux exorbités dardant sur eux un regard injecté de sang jusqu'à ce qu'il en devienne rouge, les gardes se retournèrent, s'écartant les uns des autres en essayant de braquer cette forme véloce. L'un d'eux se heurta au bord du sas, mais rattrapa son équilibre.
Les blasters parlèrent à nouveau, et firent deux victimes. La première fut le malheureux que le Thyrsian avait "épinglé" à coup d'épaule, qui ramassa une vilaine rafale à sa place lorsque le gladiateur se remit en mouvement. La seconde ramassa un tir réfléchi par l'escrimeur tandis qu'il fondait sur l'ennemi le plus proche pour le démembrer. Le soldat touché par un "tir ami" s'affala contre le mur, le souffle coupé. Son armure avait réussi à prendre le plus gros. Mais il n'eut même pas le temps de se réjouir, la danse mortelle du sabre-laser fit un détour dans sa direction. La lame écarlate le traversa, traversa le mur, quelques circuits électriques dissimulés dedans, et arracha un bras au soldat de l'autre côté du sas, qui avait sous-estimé l'arme du Thyrsian. C'est l'une des choses pratiques d'un sabre-laser, il n'y a pas besoin d'y mettre beaucoup de force pour passer à travers presque n'importe quel obstacle. Aucune protection, aucun abri, aucun espoir n'est possible face à une telle arme.

Mais l'effort exigé pour passer à travers un bout de bâtiment fit fait un petit "krzzt" à la poignée endommagée, et la lame bien droite et menaçante se mit à grésiller, ses contours ondulèrent de façon irrégulière, avant qu'elle ne s'éteigne subitement juste avant de prendre une nouvelle vie. En train de tituber en arrière, sans chercher à comprendre pourquoi il était encore en vie, le garde tira en pleine poitrine du tueur, lui arracha une exclamation sourde et le faisant chanceler.
Un hurlement rauque répondit à son tir chanceux alors que la bête sauvage reprit pied, beaucoup trop vite, et le chargea à nouveau. Un poing dur comme l'acier s'écrasa dans son plastron, lui craquant les côte et chassant l'air de ses poumons. Puis une rafale de phalanges s'abattit sur lui, broyant son visage, son crâne, sa cage thoracique et les précieux organes qu'elle ne pouvait pas défendre contre une puissance brute, favorisée par le cynisme de la Force.
Sitôt sa proie tabassée, brisée, et éjectée, le Thyrsian passa à la suivante, courant, bondissant, rampant avec une atroce agilité pour leur montrer ce que c'était, combattre.

Quand sa frénésie s'apaisa enfin, et que la lucidité regagna l'esprit du duelliste, il était dans le couloir menant à l'ascenseur. Il y avait une énorme trace de sang, le long du mur à côté de lui, et en la suivant il trouva un corps dont la tête pendait selon un angle bizarre. Le malheureux avait eu la nuque brisée, et sa tête avait servi à repeindre le coin.
En retournant vers le salon d'attente, il trouva un charnier, de corps démembrés, tranchés en plus ou moins gros bouts, ou simplement fracassés, tordus dans des sens qui lui firent penser à certains "tableaux" d'art moderne. Au moins, ils se fondront dans le décor maintenant se dit-il alors que les conséquences du combat le rattrapaient.
Il ressentait une horrible brûlure dans le buste, là où il avait pris un tir à bout portant.Grâce à ses pouvoirs, il pouvait s'offrir un corps de fer et survivre là où presque n'importe qui d'autre aurait succombé. En revanche, ça ne le rendait hélas pas invulnérable, et survivre ne voulait pas dire "indemne" comme le lui rappelait cette souffrance handicapante qui irradiait jusqu'à dans ses poumons.
En boitant, il réalisa qu'il avait également pris un tir à la jambe. Presque direct songea-t-il en examinant la trainée qui filait le long de sa cuisse. Pas assez pour l'immobiliser, mais suffisamment pour devenir une gêne supplémentaire qui lui firent regretter à la fois sa négligence - être touché par un blaster ou ralenti était une honte et un danger, alors deux fois d'affilé - et son manque d'exercice. Il estimait qu'il aurait du réchapper intact de cette escarmouche.
Comme ses poings le lançaient alors qu'il cherchait son sabre-laser, ayant une "vague" idée de pourquoi il l'avait délaissé au milieu de la mêlée, il examina ses mains et les trouva... plus ou moins écorchées. En temps normal, il pensait pouvoir se renforcer jusqu'à frapper rocs et armures sans même une égratignure. Mais plongé dans la rage, sa résistance était plus fluctuante, incertaine, et ses phalanges sanguinolentes, mises à vifs par les meurtres, étaient une preuve supplémentaire qu'il avait encore beaucoup, beaucoup de progrès à faire.

Retrouvant finalement son sabre à côté d'un cadavre, il le rappela par la télékinésie avant de retourner vers l'Impérial qui se battait lui contre un ordinateur, en faisant de son mieux pour maintenir une démarche régulière et la tête haute, le visage encore plus crispé que d'habitude. Ses'Kai ne pouvait pas masquer ses blessures - et ne tenait pas particulièrement à le faire d'ailleurs - mais il pouvait essayer de cacher qu'elles l'affectaient.

"Si tu veux un nouveau flingue, c'est le moment, y'a qu'à se baisser. il grimaça lors d'un soudain pic de douleur. Même pour lui, surtout dans cette journée à la délicatesse remarquable, manger une bastos dans le buffet, ça calme. Si tu pouvais trouver de quoi faire sauter tout le bâtiment aussi, ça me plairait assez."

Car il pensait pouvoir affronter une seconde escouade, même si son sabre-laser continuait à faire grève. En revanche, il n'y aurait pas de troisième fois, c'était sûr et certain. D'autant plus que le temps était compté, et massacrer toute la population de la planète n'était bizarrement pas leur objectif initial.
Ervin Holz
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Cinq minutes plus tard, il avait enfin accès au système. Le militaire se rua sur le clavier tactile sans prendre le temps de s'asseoir sur la chaise ovale. L'I.A était probablement entrain de l'analyser de son côté. Un bordel intégral résonnaient depuis l’antichambre où des tirs de blasters, des cris le bourdonnement d'un sabre en émanaient. Il souffla pour chasser l'insupportable odeur de viande brûlée qui essayait de s'infiltrer dans ses narines. Devant lui défilèrent un tas d'infos. Beaucoup étaient des enregistrements de visioconférence avec des femmes de tous les âges, il chercha des indications sur la cible mais ne trouva rien de probant, ni sur les caméras de surveillance, ni ailleurs. C'est à ce moment qu'une voix portante retentit derrière lui. Holz qui s'était simplement penché sur le dispositif se retourna pour constater son coéquipier d'infortune. Le militaire nota que ses prunelles avaient une lueur meurtrière, et il était entré dans la pièce en apportant une odeur supplémentaire de sueur et de sang. D'un œil expérimenté, il nota deux blessures potentielles sur le corps du chasseur de prime. Il était clair que ce dernier devait souffrir, mais il essayait de ne rien laisser paraître. Ce qui, il fallait le dire, imposait plutôt le respect.
Invitant l'impérial à venir récupérer une arme, celui-ci s'aventura vers la zone d'où émanait une puanteur atroce, constatant sur son passage les projections d'hémoglobines sur les murs. Il y avait du sang partout, des corps démembrés, c'était vraiment dégueulasse.

Ça devrait les calmer pour un moment. Ils ont du comprendre que nous prendre par ce côté était une mauvaise idée. »

V8 lui confirma qu'aucune trace de la cible n'était à répertorier. Le cloud qui contenait d'autres informations venait d'être transmis au renseignement pour une analyse en profondeur. Holz partagea l'info au chasseur de prime, et soupira à se remettant à penser nerveusement. Inspectant l'ignoble tas de cadavre, il s'apprêta à saisir un fusil à impulsion quand un hoquet dans un coin sombre de la salle attira son attention. Une traînée de sang menait sous une table basse où l'officier se rendit prudemment.
Il découvrit .. Kim.
L'homme s'empressa de mettre un genou à terre pour analyser la tâche sombre qui couvrait une partie de son débardeur. Elle avait probablement pris un tir perdu pendant la mêlée. La jeune fille au visage bleu lui fit signe d'approcher prêt de son visage. Ce que le militaire fit. Elle s'agrippa à lui et Holz nota qu'elle semblait halluciner.

Dans la … Dans la .. » un caillot de sang coula le long de sa bouche, elle toussa et Holz s'éloigna un peu par réflexe.

« La jungle … bouge.. » et « Maman. » furent ses derniers mots.

Son visage devint affreusement pâle et son regard fixe. Ainsi mourut Kim, jeune influenceuse paumée en quête de succès intergalactique. Holz se dit qu'elle serait encore vivante s'il ne l'avait pas embarqué pour au final, qu'elle ne serve à rien. Il comptait l'utiliser comme otage au départ, mais les plans ne se passaient en général jamais comme prévu. Il était là, coupé du temps, à observer le cadavre de la jeune Squamatienne. Pourtant il n'arrivait toujours pas à ressentir de la culpabilité. Avant Kim, il avait vu mourir beaucoup d'autres personnes et parfois des amis proches. L'envie de se griller une Chock Field le terrassa d'une envie insupportable.
Il constata cependant en prenant le pouls de l'alien qu'elle vivait encore. Une confusion s'empara alors de sa psyché en lui assénant tyranniquement différents plans potentiels.

L’impérial récupéra le fusil à impulsion puis arracha à l'un des cadavres une ceinture de cuir à douze poches, qu'il rempli de cartouches à plasma après avoir vérifié leur compatibilité. Ses'kai lui demanda de faire sauter cette foutue station. Ce serait chose faite. Lui-même regrettait de devoir ramener la cible en vie, faute de quoi il se serait promis de lui faire payer au centuple ce manège infernal. Il approuva, faisant remarquer à son camarade que la station était probablement alimentée par un générateur à thermoplasma.

Holz arma sèchement la culasse pour incruster la cellule en chambre. Cet arme était interdite dans l’armée Sith, jugée trop instable. Bien sur un tireur de son niveau saurait la dompter comme un cavalier zélé sur un taunt-taunt scellé pour le rodéo. Il mis un genou à terre et repris le pouls de Kim.

Il nous faut du bacta pour te stabiliser et pour essayer de sauver cette petite. Elle est la dernière à pouvoir nous indiquer où se terre la cible. Et elle en a plus pour longtemps. »

Passant son fusil en bandoulière, il souleva délicatement l'alien en prenant garde à ne pas la faire basculer son son épaule. Position qui pourrait lui être fatale. Ses chances de survie étaient vraiment minces.

Je me charge d'elle. Il  y a probablement un medibloc aux étages inférieurs. Cet ascenseur doit y être connecté. »
Ses'kai Mora
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Une bonne chose de plus à mettre au crédit de l'Impérial, c'est qu'il ne s'est pas évanoui à la vue du carnage. Soit il était très concentré sur sa mission et faisait fi des "petits détails", soit il possédait une formidable discipline qui lui permettait de garder le contenu de son estomac là où il était supposé être - ce qui n'aurait pas surpris le Thyrsian de la part d'un gaillard assez culotté pour jeter à détonateur thermique à bout portant - soit c'était le genre de gars particulièrement endurci, un vieux de la vieille de la vie à la dure. Bref, un type marrant à avoir dans le coin.
En plus, il pouvait se montrer utile, même si à cet instant "utile" signifiait "je sais pas" car ils avaient juste confirmation que Protak avait foutu le camp à la Coréllienne, ce qui n'arrangeait pas leurs affaires. La cible avait l'avantage du terrain, du temps, et des ressources. S'ils ne parvenaient pas à l'intercepter dans les plus brefs délais, leur mission serait un échec retentissant.
Tandis qu'il fouillait à la recherche d'une arme, l'Impérial tomba sur la Squamatienne, qui s'était ramassée une bastos pendant la petite sauterie apparemment. Le duelliste observa son agonie de loin en dressant un sourcil méprisant, lui aussi s'en était mangé une mais n'avait pas perdu son temps à se lamenter et avait terminé le reste de l'escouade à coup de tatanes, mais également un peu perplexe. Comment elle avait fait son compte celle-là ? Ses deux neurones actifs se sont pas dit "hé, l'instinct de survie nous dit d'aller nous planquer parce que ça pète de partout, ça ressemblerait à une bonne idée de l'écouter pour une fois" ?

Pendant quelques secondes, Ses'Kai crut qu'il allait assister à un "émouvant" moment de romance tragique digne d'un holofilm à la mode lorsque le soldat se pencha sur la gonzesse en train de clamser. Elle avait l'air de vouloir lui dire un dernier truc avant le dépôt de bilan, et le Thyrsian envisagea d'aller vomir dans une autre pièce pour éviter d'assister à un baiser d'adieu et des mots tendres. Même sa tolérance à la douleur avait des limites.
Fort heureusement, il n'en fit rien. Le tireur resta juste sur le cadavre de l'autre andouille, réfléchissant sûrement à quel point elle devait être incompétente pour s'être faite descendre sans même se battre, puis il s'activa, récupéra une arme, des chargeurs, et checka le pouls de la nana. À part le dernier point, ça convenait au gladiateur, car ça annonçait de l'action. Il s'offrit notamment un sourire cruel quand son partenaire lui annonça la probable existence d'un réacteur à thermoplasma. Rien que ça.

"Y'a un truc qui ressemble à une infirmerie, au rez-de-chaussée. Ou alors c'est le piège à cons pour les fétichistes des blouses il haussa les épaules, incertain de quelle version était la plus probable dans ce centre réunissant plus de timbrés qu'un guichet de poste à l'heure de pointe Ce qui est sûr, c'est que leur matos marche. J'sais pas si tu pourras la soigner. Au pire, tu lui payeras un dernier trip' pour qu'elle parte heureuse. Ou alors tu te l'offriras tout seul pour l'oublier aussi sec."

Pour sa part, les deux options lui en touchaient une sans faire bouger l'autre. Marcher au milieu de montagnes de cadavres était dans sa nature, et presque sa raison d'être même. Un corps de plus ou de moins, il n'allait même pas se donner la peine de le remarquer. D'autres considérations autrement plus importantes occupaient son esprit, comme le fait qu'il allait devoir trouver un moyen fiable de faire péter le générateur.
En temps normal, il aurait juste sabré au pif pour que ça fasse kaboom, mais son outil favori semblait quelque peu incertain aujourd'hui. Or, le Thyrsian n'avait pas beaucoup d'espoir de réussir à détruire une installation pareille juste à l'aide de ses poings écorchés. Non pas qu'il doutait d'en avoir la force - il ne doutait jamais, ou alors seulement après coup - mais taper sur de la ferraille ou tirer sur des câbles au hasard risquait, au mieux, de juste faire s'éteindre le bidule. S'il avait eu les connaissances suffisantes, il aurait su quoi faire et où, mais... disons qu'il a séché quelques cours, par le passé. Entre autre.
Regardant un peu les corps éclatés par terre, il s'intéressa à leur arsenal. Dans sa tête, "grosse centrale + petit boom = gros boom" et il avait bon espoir qu'en faisant avaler suffisamment de grenades à la ventilation, à l'alimentation, ou à n'importe quoi où il pourrait en foutre une, ça suffise à produire un résultat satisfaisant. Mais tandis qu'il se penchait sur un cadavre pour retourner ses poches, un éclair de douleur le foudroya, le faisant grincer des dents et s'arrêter un instant.
Dans un sursaut de défiance et de colère, il frappa du poing dans le visage déjà brisé du défunt avant de reprendre la fouille. Il détestait échouer, réaliser à quel point il devrait être plus fort, plus vif, et tout autant afficher malgré lui sa souffrance.

"Et je n'ai pas besoin d'être stabilisé. Je suis un Jedi, imbécile." grogna-t-il.

Cela dit, il s'avisa bien de rajouter qu'outre le fait que la blessure dépassait probablement ses compétences d'auto-guérison - Il n'avait jamais excellé dans les arts curatifs - il lui faudrait également du temps pour neutraliser la gravité de l'impact, puis se remettre. Du temps, et du calme. Beaucoup de temps, et beaucoup de calme. Autant dire qu'il l'avait bien dans l'os.
Mais maintenant qu'il avait lancé sa bravade, le Thyrsian ne pouvait pas revenir en arrière et faire mine d'accepter un éventuel médicament, même en prétextant que ça serait plus efficace. Ça serait avouer qu'il était moins puissant ET plus stupide qu'il n'en donnait l'impression.
Il fourra tout qui ressemblait à des explosifs dans une sacoche, en espérant que ça suffise, et la noua ensuite autour de sa taille. Au diable la guérison. Au diable la douleur et l'aggravement de son état. Il essaya plutôt de se convaincre que ça lui servirait de moteur pour rester enragé, et ne s'arrêter sous aucun prétexte.

"Vas sauver ta donzelle, moi je vais faire sauter tout ce merdier. il grimaça encore, mais transforma la moue endolorie en rictus mauvais ça devrait aussi les attirer vers moi. Quand tu sauras où se planque Protak, on profitera du bordel pour aller lui refaire le dentier et le reste avec."

Il se creusa juste brièvement la tête, le regard dans le vide. Ces derniers temps, ces plans avaient tous foiré, et ses compétences de recherches s'étaient révélées catastrophiques. Mais cette fois, il avait un bon feeling. Après tout, pour trouver le générateur, tout ce qu'il avait à faire, c'était d'enfoncer toutes les portes marqué d'un éclair avec un gros panneau "entrée interdite" et il finirait par arriver à destination, pas vrai ?
L'autre soucis, c'était de retrouver l'Impérial après leur séparation. Et surtout, avant qu'il ne retrouve leur cible sans lui. Après tout ce merdier, le Thyrsian voulait absolument sa part du gâteau, aussi fade soit-il.

"J'imagine qu'on aura pas trop de mal à se retrouver une fois dehors, on a l'air d'avoir... une méthode commune." ricana une dernière fois le duelliste.
Ervin Holz
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Te bile pas pour ça. Essaye juste de pas te faire sauter en même temps. Non pas que ta compagnie me manquera, mais ça ferait drôlement pencher la balance du mauvais côté. »

Lui qui avait tendance à voir les choses de façon pragmatique s'enferma dans l'ascenseur avec l'alien sur ses deux épaules. Ses cent-cinquante pompes quotidiennes lui donnaient l'illusion de ne rien porter du tout. Ça en devenait ridicule. Un rictus au lèvre, il apparut au rez-de-chaussée en tirant dans la tête d'un sectateur en robe violette qui venait d’écarquiller de grand yeux étonnés, laissant le métal froid de l'épée Dig clinquer sur le marbre blanc tacheté de sang tout chaud. Il y eut un bref échange de tir qui ne réveilla pas mademoiselle mascara, puis Holz qui tirait à une main avec son engin salement instable s'immobilisa derrière une colonne avec sa charge sur l'épaule, en pressant son oreillette qui venait de vibrer trois fois.

Major, on est dans la basse-cour. »

Cette salope de mauvaise étoile semblait montrer à nouveau la pointe de ses miches. Tant pis pour l'iunfirmerie se dit-il, autant évacuer Kim tout de suite. Le militaire traversa le hall en clopinant, soutenant toujours la fille, se dirigeant vers la sortie arrière. Il s'arrêta au niveau du deuxième cadavre qu'il venait de flinguer et dont la violence de la cartouche prohibée l'avait projeté sur trois mètres. Sur la position initiale du gus désormais recroquevillé en position foetale, Holz remarqua un étrange engin noir à tubes rotatifs qui semblait faire contre-poids à un chargeur camembert situé à l'autre extrémité. Une silhouette méconnaissable enfermée dans une armure de composite noire surgit au même moment d'un sas fumant. Holz l'inspecta d'un œil rapide. Il avait un masque d'affliction qui brûlait de deux aura carmines et tenait un fusil-blaster MP7 « Night Hawk » des opérations spéciales de l'Empire.

Ramène cette fille au transport. Il faut la stabiliser avant qu'elle ne claque. » fit-il à destination de l'être.

Une minute à peine venait de s'écouler quand le soldat surgit par l'entrée arrière en soutenant la jeune fille inconsciente. Devant lui, deux autres silhouettes se tenaient de chaque côté de la navette du droïde V9, dont les turbines toujours actives faisaient fouetter une nappe de sable mouillé dans les airs. Des décharges écarlates étaient entrain d'être échangés avec des silhouettes dissimulées derrières des abris et ricochaient sur les parois de la navette. Un type en costume blanc deux-pièces qui commençait à devenir sacrément sale apparut en haut du parapet à son tour. Il soutenait une gatling A60 "Little Mac" et avait disposé la lourde bande à munition entre son épaule gauche et sa taille. Le poids de l'arme l'obligeait à marcher, mais la bouteille d'Hibiki Chironien 14 années galactiques qu'il venait d'entamer sérieusement lui offrait un bonus d'endurance supplémentaire. Le type s'arrêta sur le seuil, puis des flammes de post-combustions se mirent tout un coup à danser autour des canons rotatifs qui aboyaient comme les chiens de garde de l'enfer. Une cacophonie abasourdissante retentit au travers d'une série de flashs agressifs. L'arme découpait les branchages, les abris de fortune puis les silhouettes des sectateurs qui se dissociaient en d'horribles segments inégaux au son d'effrayants « TAC, TAC, TAC, TAC ». Le tonnerre gronda une bonne trentaine de secondes, puis Holz constatant que la menace avait « disparu » abaissa son engin fumant.

Cette structure c'était quoi ? » cria t-il vers ses coéquipiers en ignorant son système vox-link.

Un relai radio avec un droïde hystérique à l'intérieur. On a du le flinguer comme il devenait hostile. L'île est bien surveillée. »

Holz baissa la tête en soupirant. Il cala l'arme contre le sol et sortit un paquet de cohibo qu'il venait de trouver dans le réfectoire. Il se cala un cylindre entre les deux avant de l'allumer avec une allumette. L'officier estima qu'il devrait griller au moins quarante minutes.

Okay, écoutez-moi bien. Cette petite a laissé entendre que la grande sauterie pourrait avoir lieu dans le merdier derrière. Je sais pas ce qui se passe dans cette jungle, mais m'es d'avis qu'on s'approche de l'objectif. Il souffla un rond de fumée. Je préviens il y a un Jedi avec nous. N'ouvrez pas le feu pour le moment, il nous est utile. Gardez un œil sur lui, il vient de tuer vingt-cinq personnes en une heure. »

Affirmatif. Qu'est-ce qu'on fait maintenant chef ? »

On attends le Thyssarian et on s'enfonce dans cette jungle. Il a prévu de faire péter la station. »

Les impériaux échangèrent des regards muets. Voyant la jungle galopante derrière l'aéronef, Holz se dit de son coté que ses mocassins ne lui seraient bientôt d'aucune utilité.

Ikar reste à bord avec Miss Mascara. Cette alien dispose d'informations capitales sur un potentiel réseau d'ennemis de l'Empire. Elle doit rester en vie. Les autres avec moi. »
Ses'kai Mora
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Des fois, Ses'Kai se demande si l'Ordre n'avait pas raison à propos de l'importance "d'étudier". Lui qui avait été entraîné par une Sentinelle avait pourtant particulièrement baigné dans le soucis de la diversité. Son Maître, comme beaucoup d'autres, pensaient que le plus de connaissances on possédait, le plus d'aptitudes différentes on pouvait utiliser, le mieux c'était.
On lui avait souvent rabâché la métaphore de la porte fermée. "Celle-ci est blindée, impossible à franchir par la force brute, comment tu passes ?". Là, les gens un peu doués ou variés répondaient alors "on essaye de la crocheter physiquement, ou de la dérouiller grâce à la Force, ou de pirater le système interne pour trouver un autre accès", etc, etc. En gros, ça suivait généralement l'idéal Jedi "soyez comme l'eau qui coule, face à un obstacle immuable, laissez-le où il est et contournez-le sans même vous en troubler". Globalement, il pouvait comprendre l'idée. Il pouvait même, en théorie, la soutenir. Après tout, "Plus, c'est mieux", pas vrai ?

Mais lui n'était pas un gentil ruisseau, sans forme, sans volonté. Il était l'avalanche qui écrase la porte, le mur, et toute la rivière avec pour faire bonne mesure. À prétendre que des obstacles sont infranchissables, on n'essaye même plus de les passer.
C'est avec cette idée en tête, sans savoir s'il se disait qu'il aurait mieux fait d'étudier un peu plus au cas où si ses justifications restaient les meilleures, qu'il se fraya un chemin vers le sous-sol. Il n'y connaissait peut-être rien en station balnéaire, et pas vraiment beaucoup plus en alimentation plasma, mais il n'avait pas besoin.
Même lui pouvait rapidement déduire que, dans un lieu où l'apparence fait tout, on ne montre pas un gros générateur bruyant. Et comme toutes les installations d'importance capitale, il faut l'abriter, le mettre en sécurité et loin du passage du plus grand nombre. Enfin, il faut permettre aux péons d'y accéder facilement pour l'entretien et tout ce bazar.
En suivant cette logique, et en distribuant quelques baffes en passant aux malheureux -  soit paniqués, soit essayant de l'arrêter par hasard ou devoir - Ses'Kai ne fut pas si long qu'il aurait pu le craindre à trouver les panneaux qu'il cherchait. Ceux qui indiquent des choses délicates comme "danger de mort" et "interdit au personnel non-autorisé". Bonus s'il y a les deux en même temps.

Dans les boyaux tortueux des couloirs des équipements de maintenance, le Thyrsian finit par trancher son interrogation précédente. Il ne regrettait pas du tout d'avoir ignoré la partie "accumulation de savoir académique" car au vu du foutoir que c'était, ça lui aurait franchement pris la tête d'essayer de savoir comment tout ça marchait. Pour la peine, il s'amusa à semer la pagaille sur son passage, tournant une manivelle ici dans le mauvais sens, cassant un lever par là, arrachant des câbles d'un panneau électrique en passant à côté... Il n'avait aucune idée de si ça allait changer quelque chose ou pas. Mais ça ne pouvait pas faire de mal, en tout cas pas à lui, d'essayer.
Un quart d'heure d'errance  - étrangement, le plan "suivre les plus gros tuyaux en espérant arriver sur le plus gros moteur" semblait bien marcher jusqu'à ce qu'il réalise qu'il y avait des gros tuyaux partout - et deux gardes éclatés plus tard, le duelliste tomba enfin sur ce qu'il pensait chercher. Une grosse porte, fortifiée. Les deux péons qu'il avait étalé à son pied témoignaient de son importance.
Et la métaphore devint bien concrète, car les vigiles ne semblaient pas posséder de carte d'accès. Ça pouvait sembler logique, qui aurait mis des gardes devant une porte qu'il ne faut surtout pas ouvrir, s'il suffit de piller les gardes pour l'ouvrir ? Contrarié, il songea que c'était stupide en fait. S'il y avait un problème DANS la salle, les gardes ne pouvaient pas intervenir. Avec une moue, il dressa ensuite un sourcil, réalisant que les gardes étaient là pour empêcher quiconque de suspect d'entrer, pas pour entrer eux-même. L'illumination se fit quand il comprit que, à défaut d'avoir un simple pass facile à voler, les gardes connaissaient sûrement un code d'accès.
Avec la grimace d'un enfant qui fait tomber sa glace dans une flaque de boue, le gladiateur poussa du bout du pied l'un des corps. Le mouvement fit pencher sa tête selon un angle encore plus étrange qu'avant, et concluait que, effectivement, ils seraient muets comme des tombes.
Dans le silence bourdonnant des couloirs de maintenance, face à une porte et deux cadavres, Ses'Kai prit quelques instants pour se demander si, parfois, peut-être, des approches plus intelligentes auraient pu se révéler plus efficace que sa sempiternelle méthode. Il n'eut pas la patience de chercher la réponse plus longtemps et alluma son sabre-laser avec un soupir agacé.

"Vous savez quoi ? J'encule les métaphores."

Il leva la lame rouge devant lui pour l'examiner. Il pouvait sentir qu'elle était encore "fragile", instable, comme la plupart des lames Siths - avec leur technologie inférieure, que dire d'autre ? - ou comme n'importe quel matos qui aurait frôlé la noyade, mais il n'avait pas le temps de faire un entretien convenable. Au moins, elle pouvait s'allumer. Et si elle pouvait s'allumer, elle pouvait trancher des trucs.
D'un geste mesuré, il posa la pointe au centre des deux battants fermés et l'enfonça lentement, jusqu'à ce que sa poignée touche presque le métal. Il sentit l'arme protester sous l'effort, son énergie s'agiter face à ce qu'il lui demandait. Le duelliste ferma alors les yeux, et pendant quelques instants, commença à faire fi du monde autour de lui.
Petit à petit, il détacha sa conscience de ces couloirs étouffants, du sifflement du métal qui chauffe, fond, s'évapore au contact de la lame de plasma, de sa propre douleur qui irradiait le long de ses nerfs. Bientôt, il ne vit et n'entendit presque plus rien, à mesure qu'il s'enfonçait dans cette forme méditative, et il se contenta de "sentir". Sentir le battement défiant de son coeur sauvage dans sa poitrine, et le grésillement rebelle qui animait l'arme dans sa main.
Les gens pensaient, et pourtant ce n'était pas un tort, que Ses'Kai n'était qu'une brute. Même à l'époque, on l'imaginait tout juste bon à courir dans tous les sens en tapant plus ou moins au hasard tout ce qui passait à sa portée, comme s'il n'était qu'un animal enragé. Mais avant d'être un barbare déchaîné, il avait été un véritable Jedi, entraîné et approuvé par le Conseil. Et avant d'être un Jedi, il était un maître-lame, un artiste de l'épée. Sa concentration dans ce domaine pouvait être fabuleuse, et son lien avec ses armes de prédilection était hors normes.

Il chercha à s'harmoniser avec le sabre qui sifflait dans le blindage dans la porte, à lentement calquer la pulsation de son coeur sur la fluctuation d'énergie du cristal, puis à travers la Force et sa connexion avec son arme, à stabiliser sa lame sur le rythme régulier qui battait dans sa poitrine. Un petit exercice mystique, un effort de dernier recours pour tenter de bricoler un pansement pour son sabre-laser. Comme on soufflerait sur une bouteille pour en enlever de la poussière, Ses'Kai espérait que ce petit moment éviterait à son arme de disjoncter. Au moins encore un peu, car il n'aurait jamais le temps de pleinement le démonter et accomplir toute la procédure pour "soigner" individuellement les composants.
Le mieux qu'il puisse faire, c'était puiser dans ses pouvoirs pour soutenir l'arme, et espérer que l'arme, façonnée par les pires raclures de la galaxie, répondre à ses promesses de violence et tienne le choc.
La concentration préleva rapidement son dû cependant. Dans ces mauvaises conditions et mal en point, l'effort écrasant du sabre se répercutait également sur le guerrier à travers ce bref lien, sans parler de la poignée qu'il sentait surchauffer entre ses doigts. L'arme tenait bon pour l'instant, mais il la sentait toute proche de céder.

Et soudainement, un poids s'ôta aussi bien physiquement que psychiquement. En faisant refluer sa conscience, Ses'Kai "réintégra" son corps et rouvrit les yeux, avant de les plisser aussitôt pour se protéger de l'éclat brûlant du métal en train de fondre. Une boule de magma aussi large que son buste était en train de couler paresseusement au pied de la porte, signe de la victoire du sabre-laser - et de la force brute - sur la technologie et les métaphores.
Devenu mou, le blindage opposait de moins en moins de résistance à sa lame, et un espace se creusait doucement pour lui. Prudemment, s'efforçant de bouger le moins possible son sabre pour éviter de le perturber, le Thyrsian commença à appeler la Force pour faire couler le métal en fusion de l'autre côté de la porte. Faire un trou, c'était bien. Faire un trou dans lequel il puisse passer, c'était mieux. Se faire couler du magma sur les pieds, non.
Encore une petite minute de patience, et un ricanement en constatant qu'un peu du métal avait malgré tout fondu sur l'un des corps au pied de la porte, et l'ex-Jedi put enfin s'estimer satisfait du travail. Il éteignit son sabre semblant sur le point d'imploser, et qui lui semblait avoir roussi sur les bords et qui expliquait peut-être d'où venait cette curieuse et vive douleur dans sa main,  et continua à "nettoyer" l'ouverture avec ses pouvoirs pour bien dégager le passage. Ça aurait été con de faire tout ça, pour juste se retrouver coincer par des débris refroidis.
En parlant de refroidissement, la deuxième minute qu'il passa à taper du pied par terre en attendant que le métal retrouve une couleur normale lui parut l'une des plus chiantes passées sur cette île à la noix.

Sitôt qu'il put toucher les bords sans brûler, le Thyrsian s'engouffra dans l'ouverture, et réalisa qu'il n'y avait vraiment rien de trop. Même sans vêtements dignes de ce nom, ses larges épaules raclaient littéralement chaque bords, et il se tortilla et se griffa furieusement pour réussir à passer par la force dans la maigre entrée. Une chance que les portes ne fassent pas un mètre de long se dit-il, déjà car sinon ça serait vachement plus difficile de les forcer, mais surtout car il serait simplement resté coincé tant le passage était étroit. Et ça aurait été une mort particulièrement stupide.
En gigotant vigoureusement, il parvint finalement à s'extraire de l'autre côté, et s'autorisa un sourire cruel en regardant son objectif du moment. Le gros générateur. Dans sa tête, c'était comme une énoooooorme pile, un très gros moteur avec plein de petites pièces très délicates. Ce qui amenait donc la question suivante, qui promettait enfin un peu de fun dans cette journée pourrie :
Par quoi il commence ?

Ses'Kai pouvait souscrire au concept de "connaître ton ennemi, c'est savoir comment le battre" et il ne doutait pas qu'un ingénieur spécialisé en thermo-plasma aurait pu dire "nan mais t'appuies là, et là, et pouf, tout pète". Et peut-être que, des fois, ça pourrait aider. Bon, il restait convaincu qu'il valait mieux être capable d'exécuter toute opposition avant même d'avoir le temps de se dire "alors, ça fait quoi ça ?" mais tout de même.
Car en cet instant, le bourrin était quelque peu dépassé intellectuellement parlant. Il y avait des panneaux, des câbles, des prises, des aiguilles, des valves, des trucs et des voyants qui font bip et qui font flash, et il ne comprenait absolument rien à tout ce foutoir. Certains devaient sûrement être plus importants que d'autres, et il n'avait pas toute la journée. Peut-être même littéralement, quand ses blessures se rappelèrent violemment à lui.
Faisant tourner son sabre dans sa main pour s'occuper les doigts, il laissa son regard suivre des conduites, essayant de trouver une logique à ce plat de spaghettis mécaniques, un truc qui lui dirait où taper pour limiter l'usage de son arme. Ou alors un truc qui aurait l'air d'être vraiment très sensible et où il pourrait foutre une des grenades qu'il a piqué plus tôt.
Des bruits en approche le tirèrent de ses réflexions inutiles. Instinctivement, il reconnut l'approche de pas lourds, et conclut qu'une escouade de quelque chose avait fini par retrouver sa piste. En se retournant à moitié, il s'amusa de voir la porte toujours fermée, se demandant si elle jouerait en sa faveur cette fois, puis écarta rapidement cette pensée. Il y avait comme qui dirait un trou dedans, maintenant.
N'ayant pas la motivation - et l'énergie mais ça il l'avouera pas - pour se battre avec des gens normaux une fois de plus, il marcha jusqu'à la double porte et se cala contre l'un des battants. Si une tête avait le malheur de franchir son "tunnel", il s'assurait que le reste ne le fasse pas. En tendant un peu l'oreille, il guetta l'approche de l'escouade, s'amusa de leurs réactions, des instructions sèches lancées avec fermeté.
De sa main libre, il fouilla dans la sacoche qu'il avait emprunté plus haut et en saisit une grenade. Il la dégoupilla avec les dents et un sourire, avant de la jeter par le passage quand il fut convaincu que les gardes étaient là, à moins de deux mètres de l'autre côté.

"Cadeau !"

Il se plaqua bien contre le mur, savourant le mélange de surprise et de terreur qui précéda la détonation. Le bruit, même à demi étouffé par la porte, l'assourdit, avant de lui faire siffler les oreilles, et de provoquer une sévère migraine. Il nota brièvement pour lui-même dans un coin de sa tête qu'il ne fouillait jamais "Ne pas rester à côté des grenades qu'on balance soi-même" avant de se pencher par l'ouverture avec un rictus mesquin.

"Vous en voulez une autre ? Je me sens d'humeur généreuse aujourd'hui."

Des plaintes étouffés lui répondirent. Le Thyrsian constata avec une moue de mépris que, définitivement, rien ne valait un bon sabre-laser. Les gardes étaient techniquement hors-course, et la plupart mourraient peut-être avant l'arrivée de secours, mais même pris par surprise dans un couloir serré, ça n'avait pas suffi pour les tuer sur le coup.
Il eut même la surprise d'en voir un, peut-être un retardataire, ou un chanceux à moitié protégé par les corps de ses collègues, réussir à ramper péniblement sur un demi-mètre pour lui jeter un regard furieux, se redressant sur ses avant-bras pour brandir sa propre grenade.

"Toi d'abord, fils de hutt !"

Dans un ultime geste de défi, il lança l'explosif. Même blessé, de si près, il ne risquait pas de rater le tunnel assez large pour passer un homme. Et pourtant, il vit avec horreur la grenade s'arrêter dans les airs à moins d'une longueur de bras de lui, et retomber silencieusement au sol lorsque le Thyrsian abaissa la main.
Avec un haussement d'épaule dédaigneux, Ses'Kai se redressa pour se plaquer contre la porte une nouvelle fois et se boucha les oreilles. Un boum plus tard, il ne prit même pas la peine de vérifier l'état de ses ennemis et retourna observer le générateur.

Très rapidement, le duelliste se demanda pourquoi il se prenait la tête. Il passait son temps à se demander "est-ce que je peux faire mieux, est-ce qu'il y a une meilleure méthode ?" alors qu'il savait très bien et s'était déjà prouvé lui-même que, de toute façon, il allait juste tout casser, et que c'était ce qui marchait le mieux.
Il ralluma son sabre, qui semblait à peu près fonctionnel, et commença à casser des trucs au hasard. "Si ça dépasse, on coupe" était l'idée générale. Quant à comment savoir lorsqu'il aurait détruit suffisamment d'éléments pour que ça finisse mal ? Il était convaincu que c'est le générateur qui le lui dirait. Ainsi, il fit le tour de la salle, tranchant des câbles, lacérant des conduites, manquant de s'asperger avec un fluide grisâtre qui ne lui inspirait pas confiance, et pour faire bonne figure, balança sa dernière grenade dans la plus grosse aération qu'il trouva.
Quand un jet de vapeur manqua de peu le prendre par surprise - merci les réflexes Jedis - et par la même de l'ébouillanter sur place, le Thyrsian réalisa qu'il avait peut-être atteint le stade qu'il recherchait. La salle était devenue une fournaise, des voyants de paniques allumés partout, et il avait même l'impression d'entendre une alarme. Il était pas tout à fait sûr, car maintenant qu'il regardait autour de lui, tout n'était que bruit, fumée et vapeur.
Ouaip. Ça semblait bien parti pour péter.
Nouvelle mission : Foutre le camp.

Éteignant son sabre, il traversa à nouveau la porte en se tortillant comme un asticot géant dopé, se moqua d'un ricanement gras de l'escouade déchiquetée juste derrière, et allongea le pas autant que son état le lui permettait, même renforcé par ses pouvoirs. Il pouvait surmonter la douleur, la fatigue, et même atteindre des performances physiques au-delà des normes biologiques de la majorité des espèces... mais même lui avait sa limite. Et celle-ci risquait bien de prendre la forme d'un gros champignon post-explosion.
Il courut dans les couloirs d'entretien sans chercher un repère particulier. Il avait juste besoin de sortir, et de sortir vite. Après des détours et des tours de con, il se heurta - littéralement - à une porte fermée. Il corrigea ce contretemps avec une impulsion de Force et un coup d'épaule, avant de continuer sa course pénible vers la surface, ignorant la confusion et la panique qu'il pouvait rencontrer.

Arrivé au rez-de-chaussée, il saisit la première opportunité pour faire éclater une fenêtre, n'ayant même plus le temps pensait-il de prendre une route normale, pour bondir à l'extérieur. Loin de faire une réception souple comme à son habitude, il s'affala à moitié par terre, frappé d'un vertige brutal, mais se força à recommencer à courir pour aller s'enfoncer dans la jungle.
Le fait que la station n'ait pas encore sauté était à la fois un soulagement - car il n'avait pas sauté avec, et c'était cool - et une vague contrariété. Est-ce qu'il en avait fait assez ? Est-ce qu'il y avait juste un système de sécurité permettant de shutdown en catastrophe tout le bouzin ? Est-ce que le mythe voulant que jeter un explosif et débrancher de force un générateur le fasse sauter était un mensonge éhonté ?
À mesure qu'il se posait ces questions, elles lui semblaient de plus en plus futiles et distantes. Il se fichait bien de faire exploser la station en fait. Il avait cassé des trucs, tué des gens, et avait encore une proie à traquer. Et, il fallait bien l'avouer, alors qu'une explosion potentiellement catastrophique pouvait encore avoir lieu, qu'il y avait sûrement des gardes à ses trousses, qu'il courait en direction de forces peut-être très spéciales, qu'il était à moitié à poil, sérieusement blessé, et que son seul allié était un gars qui s'était probablement juré de lui coller une bastos dans la face à la première occasion, celui qui méritait bien son surnom de Fauve n'avait qu'une seule chose à dire.
Maintenant, on commence à s'amuser.
Ervin Holz
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Stabilise-là, elle ne doit pas mourir. Elle dispose sans doute d’informations capitales sur cette organisation. » fit Holz à destination de l'opérateur qui était monté à bord.

Le gladiateur venait de surgir d'une des fenêtres de l'installation en s'avançant vers le groupe. Holz intima aux deux autres de ne pas le braquer. Tout bain de sang était inutile.
Saisissant une seringue d'adrénaline dans le medbox de la navette, il l'abattatit violemment sur sa veine radiale. La concussion frappa son esprit et son souffle devint court. La gatling pesait beaucoup moins lourd, effet prévisible de l'hormone de synthèse. Holz vérifia ensuite le chargeur d'une façon pro. Environ quatre cent coups. Alors qu'il était proche de Ses'kai, il plaqua ce dernier au sol en utilisant toute sa force quand deux dards rouges passèrent au dessus de leur tête. Sortant son visage du sol en crachant du sable, il chercha automatiquement des yeux la position de la cible. En lisière de la végétation luxuriante qui envahissait la plage, une silhouette en robe violette courait à rebrousse chemin vers la forêt.
Le soldat en armure composite noire soutenant un sniper le braqua avec un angle professionnel. Il y eu une détonation brutale qui finit de soulever les nappes de volatiles encore accrochés à la canopée environnante.

Qu'est-ce qu'il allait foutre là-bas ce con ? »

Partant à la recherche du corps, le Major finit par le trouver en position foetale dans les plantes. Toujours le même dégaine de dégénéré avec des tatouages au visage et cette robe de fanatique. Un trou de la taille d'une pastèque interconnectait désormais son dos et son torse.

PUTAIN. T'as de drôle de façon de faire des prisonniers. C'était sans doute le dernier en vie, puisque Mora a buté les autres. »

Fouillant le cadavre, le Major trouva un tas de choses inutiles. Gris-gris, drogue de synthèse, arme blanche et une bague frappée d'un symbole funeste qu'il portait autour de l'index.

Aucun de ces types ne parlera. Ils sont conditionnés. Possibilité de contrôle mental. » fit le tireur en éjectant sa cartouche d’énergie.

Major. »

Un bruit sourd avait attiré son attention. Holz chercha l'origine du bourdonnement rauque qui augmentait en intensité et repérera quelque chose qui approchait de leur position. Il connaissait ce bruit par cœur et aurait pu le reconnaître les yeux fermé. Un speeder longeait la plage et soulevant des nappes de sables et leur fonçait dessus. Il nota que Ses'kai avait senti le danger le danger lui aussi et s'était déjà mis en parade. Holz et les autres se jetèrent à terre quand une série de dards écarlates leur rasèrent la la tête comme des pointes de lance infernales.

Ne le ratez pas cette fois. »

L'homme masqué par son heaume intégral décrocha quelque chose de son épaulette droite. Le bolide prit de l'altitude et leur passa au-dessus avec quatre mètres de hauteur dans une cacophonie tonitruante. D'un moulinet de bras comme s'il lançait un détonateur thermique, l'impérial propulsa le capteur-aimant. Un « chlong ! » confirma que la cible avait bien été atteinte.
Le Major et le sniper se précipitèrent sur Budz qui sortait sa carte tactique. Un point rouge mobile indiquait la progression de ce salopard dans la forêt vierge.

On tient ces fils de pute. »

En dix minutes, il avait fait 7 kilomètres puis s'était arrêté subitement. Holz envoya la seconde navette faire une reconnaissance aérienne discrète. L'holofilm affiché sur la tablette le scia. Au cœur de la jungle, un complexe était installé dans une zone de végétation dense. Une zone centrale à laquelle était reliée cinq ailes lui conférait une allure de pieuvre. Elle était forgée dans un métal gris-bleu probablement réflecteur, ce qui expliquait pourquoi elle n'apparaissait pas sur le balayage satellite du Corbos. Se redressant, Holz s'approcha de Ses'kai.

On dirait qu'on est tombés sur la ruche mère des tueurs de Protak. Cet endroit est sûrement infesté de tueurs surentraînés. La cible est probablement terrée à l'intérieur. Aide nous à capturer ce mec, et je te serai redevable. Si tu veux pas, je te laisserai tranquille. Tu nous a déjà bien tiré d’affaire là bas. »

Il fallait dire que coopérer avec un Jedi était une première trente ans de carrière. Faire des écarts était la moindre des choses parfois, surtout quand vous étiez à des millions de kilomètres de votre foyer, totalement livré à vous même. Il fallait dire que pour le moment le chasseur de prime faisait son job convenablement et Holz était plutôt impressionné de sa capacité de résilience, ou dérangé, il ne savait pas trop. Faisant signe aux autres de monter à bord, le Major en profita pour s'hydrater avec une gourde qui traînait dans l'appareil. Ikar s'occupait toujours de l'alien qu'il avait fait allonger sur une civière militaire sanglée au sol de la cabine, et l'avait reliée à un moniteur défibrillateur et mis en place une oxygénothérapie. Il s'apprêtait à poser des cathéters intraveineux quand l'appareil s'éleva dans les airs.

Cible sensible à la Force, contrôle mental possible, méfiez vous de sa maîtrise. Ancien tueur en série reconverti dans la prédication morbide. Dépôt direct sur site, entrée, neutralisation et sortie.
Ses'kai Mora
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Dans cette journée on ne peut moins riche en émotions, Ses'Kai pouvait maintenant ajouter sa dernière réflexion sur la liste des "choses auxquelles il n'aurait pas cru accorder d'intérêt un jour", à savoir : Le teamplay, c'est pas si mal des fois. Car d'accord, les Non-Sensitifs ne représentaient généralement pas un défi stimulant - et pour ceux qui y arrivaient, généralement pas longtemps - pour lui, mais leur coordination, la complémentarité de leurs talents et une bonne préparation logistique faisaient beaucoup plus que contrebalancer leur faiblesse.
Il ruminait cette réflexion tandis qu'il suivait la petite bande à bord de leur transporteur, en utilisant la souffrance infâme qui lui rongeait le torse et la jambe - et les migraines qui continuaient à résonner dans sa caboche épaisse - comme excuse pour afficher une expression fermée et ne pas montrer qu'il réfléchissait, et remettait même peut-être, un peu, des trucs en question.
En dehors de l'arène, réalisait-il - ou plutôt, le constatait-il amèrement au lieu de juste faire "bah je m'en fous" comme à chaque fois - il ne valait pas grand chose. Incapable de s'infiltrer discrètement, de se mêler à la populace, d'assurer ses arrières, ni même ses avant en fait car si faire exploser une station était drôle, le faire sans même réfléchir à une option d'extraction l'était moins, et encore moins de savoir pister une cible, Ses'Kai devait admettre qu'il n'était effectivement rien de plus qu'un bulldozer vivant.
Certes, ça n'était pas une surprise. Il appréciait même ce fait, de songer qu'il représentait une force de frappe supérieure à une escouade d'élite à lui seul... mais la force brute seule était bien vaine si on est incapable de la guider. C'était un principe de base du combat même, "peu importe la puissance de votre adversaire, s'il ne peut toucher son ennemi, elle n'a pas plus de valeur qu'un string éléphant pour nain".
De là à dire que LUI n'avait donc aucune valeur en dehors d'un ring...

Il resta dans ses pensées tandis que le transporteur les rapprochait de leur objectif. Entre deux ruminations, il choppa un truc à boire et un poignard de combat, au cas-où son sabre l'abandonne de nouveau. Il aurait préféré une véritable épée, mais mieux valait une petite lame que pas de lame du tout. Le Thyrsian observa également en silence l'équipage faire ses affaires, pensif, grincheux.
Sans eux, il n'aurait eu aucune chance de pister les forces secrètes de Protak, encore moins de les atteindre. Sans même parler de quitter cette planète de malheur ou tout passe son temps à péter dans tous les sens, surtout depuis qu'il est arrivé, étrangement. Rien que de le penser lui écorchait la glotte, mais l'équipe était sérieuse, efficace, déterminée. Les Impériaux venaient pour capturer/tuer des gens, et ils allaient le faire, sans rechigner à se salir les mains, ou casser des trucs sur leur passage.
Et lui ? Il était fier d'être un duelliste, mais de songer qu'on ne le voyait exister que dans l'arène lui laissait subitement un goût infect dans la gorge. Le parallèle entre le ring, où il aimait tant briller dans les ombres et le sang, et une vulgaire cage où on lâche des animaux rendus enragés par la faim lui apparaissait subitement un peu trop évident...



Tandis que leur destination se faisait proche, le Thyrsian sortit enfin de son mutisme. Le sentiment d'enchaîner les erreurs et de se mettre lui-même dans les pires situations le hantait, mais la dernière réalisation de son mode de vie insensé était un clou supplémentaire dans l'immense cul de son égo.
Il allait avoir besoin d'eux pour chopper sa proie.

"Si vous avez quoique ce soit de puissant sur ce coucou, balancez tout sur le complexe central. Faites y un trou plus gros que le cul de leur mère, sautez y à coup de câbles, de parachutes ou de jetpacks, j'm'en fous. Tirez à vue, ventilez ce bordel avant qu'ils aient le temps de cligner des yeux, et foutez le feu à tout ce qui peut cramer."

Une attaque éclair, directe, imprévisible et inutilement brutale, voilà qui lui ressemblait bien. Et qui lui plairait beaucoup. Et si par malheur ce tas de ferraille tout de même en meilleure santé que celui qui l'avait catapulté sur cette planète à la noix n'avait aucune arme capable de faire un trou dans la planque de leur proie, alors tant pis. Ça serait même tarif mais par la grande porte. Moins imprévisible, mais plus violent. Ça marchait aussi.

"Et vous bilez pas pour Protak, ou pour vos chiens de Siths de maîtres."

Un air mauvais au visage, sombre, partagé entre la douleur qui lui rongeait les chairs, l'amertume et la frustration de sa situation, toujours sur un fil inconfortable, et son immense haine de toute chose, son éternelle compagne, qui se focalisait de plus en plus en direction des combats imminents, le duelliste trépignait de tension, comme une bête rongeant les barreaux de sa cage en attendant qu'on lui ouvre enfin la grille, peu importe ce qui pouvait l'attendre de l'autre côté.

"Je vais vous montrer ce qu'il faut faire à ces petits connards avec leurs tours à la con."

Une jolie façon de dire "J'vais m''le faire et l'éparpiller aux quatre coins de Coruscant façon puzzle, même d'ici". C'était une pensée qui le blessait dans son orgueil, mais le Thyrsian se sentait - plus ou moins en tout cas - prêt à s'intégrer tant bien que mal à l'équipe, et à remplir son rôle qui serait probablement éclater l'autre Sensitif, au moment approprié.
La méthode le dégoûtait, s'imaginer agir "en groupe" plutôt que par lui-même lui apparaissait contre-nature... mais il était déjà les deux pieds dedans jusqu'aux oreilles. Or, bien plus que d'avoir recours à des méthodes "inhabituelles", c'était l'échec qui le répugnerait plus que tout. La mort ou la gloire était son crédo, et s'il fallait partager un peu de cette dernière pour l'atteindre, alors qu'il en soit ainsi.
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