Saï Don
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Les prisonniers de la cellule A04 [Anaxès] Latest?cb=20141111051336


Anaxès était l’un des mondes les plus proches de Coruscant. Ce caillou désertique était plus que jamais d’usage pour une République siégeant principalement sur Coruscant et qui avait besoin d’un lieu moins peuplé que sa propre planète pour y entasser les cas problématiques : leaders d’opposition, espions, criminels et… bien sûr, la nouvelle lie de la société : les Jedi.

Nombre d’entre eux – ceux qui n’avaient pas fui - étaient donc entassés dans cette prison de haute sécurité incrustée dans la roche. Le quotidien des gardes comme des prisonniers était sordide. Chaque journée ressemblait à la précédente : sous la pierre, nulle lumière du jour ne transparaissait, et des néons artificiels rythmaient jours et nuits dans une apparence d’infinie torture. A force, on s’habituait. Même les gardiens avaient dû s’adapter aux terribles prisonniers qu’ils avaient en face d’eux, devant déjouer leurs plans machiavéliques, résister à leurs discours enflammés et ne pas se laisser avoir par leurs stratagèmes potentiels pour fuir.

- Maître Don, lâchez ça.
- Non !

Un véritable calvaire.

Les cellules étaient constituées de trois murs étroits doté d’une minuscule paroi dans un coin pour donner un semblant d’intimité pour la partie sanitaire. Le quatrième pan de cellule était fait de barreaux reliés entre eux par un champ magnétique, empêchant tout membre de se glisser entre eux afin d’assurer la sécurité des gardes. Seul une fente horizontale permettait un véritable accès à la cellule, et c’était par là que Maître Don exprimait toute sa tyrannie : en tenant des deux mains son plateau sur lequel était entassé un peu de vaisselle. De l’autre côté, le garde tirait.

- Lâchez, il n’y a plus rien !
- J’ai pas fini !

Gros soupir provenant de l’armure. Sous son casque gris, on ne voyait pas le visage du pauvre militaire républicain affecté à cette tâche d’honneur qui consistait à récupérer le plateau du déjeuner du vieillard, mais on devinait à sa voix lasse qu’il n’en était pas à son coup d’essai.

- Vous avez tout léché, maître Don.
- Ah bon ?
- Mais oui. Deux fois, même.
- Il en reste pas un peu là ?
- Votre langue ne va pas jusqu’au fond du bol.
- Ah… Bon… émit la voix geignarde dans la cellule, déçue.
- Alors vous lâchez ?

Au-delà de la fente, le garde percevait les sourcils blancs et la moustache broussailleuse du vieux Jedi. Ici, on l’appelait étrangement par son titre. Comme si malgré le rejet des Jedi, on devait le respect à cet ancien d’une autre époque.

Le garde tira, pour voir si le plateau venait enfin. Mais les mains parcheminées du vieillard restèrent accrochées et elles sortirent avec, dans le couloir, ses poignets bientôt bloqués par l’étroitesse de la fente.

- Aïe !
- Mais lâchez bordel !

Sous un autre casque, à quelques pas de là, un rire fut étouffé. Le premier garde eut un regard pour son camarade. Les deux armures grises étaient étrangement semblables, mais on devinait que l’un des deux était plus petit que l’autre.

- Rigole pas, toi. Si je dois ouvrir la cellule, tu viens m’aider.

Le second soupira.

- On va devoir l’ouvrir de toute façon, ils lui envoient un copain, commenta-t-il en consultant un datapad.  
- Quoi ?

Le premier garde lâcha le plateau. Celui-ci fut subitement avalé à l’intérieur de la cellule.

- Ouais.
- Alors qu’il nous ont fait toute une leçon sur le fait qu’il doit avoir une escorte spéciale, façon type le plus dangereux pour la sécurité intergalactique, qu’il ne fallait surtout pas lui coller un autre dans les pattes, et blablabla…
- Bah ouais, mais y’a plus de place nulle part, on dirait. Alors finalement, tant pis pour la sécurité intergalactique. Si tu veux mon avis, ça risque pas grand-chose de toute façon.
- Mmmmmmmh !
- Ça, tu l’as dit…
- Qu’est-ce qu’il fait ?
- Il fait léviter une goutte de soupe.
- Ah ouais, tu parles d’un danger intergalactique…


Biiiip.


Dans le corridor sombre de cellules magnétisées, le cri strident du turbolift avait résonné, annonçant avec aigreur l’arrivée imminente d’un chargement à sécuriser. Les armures s’activèrent brusquement. Elles saisirent leurs armes accrochées sur leurs épaules pour se cramponner à leurs fusils blasters automatiques. Le garde qui avait tenté de récupérer le plateau se hâta de refermer la fente d’accès à la cellule 04 pour s’aligner à côté de son camarade, au moment même où les lourdes portes de métal du turbolift se séparaient dans un grondement sinistre. A l’intérieur de la cabine, illuminée par néon blanc, deux autres armures paraissaient gigantesques de part et d’autre d’une silhouette beaucoup plus légère : celle d’un adolescent.

- Livraison du prisonnier matricule XD728 pour la cellule A04
, annonça une voix mécanique, avant de pousser d’un geste l’adolescent dans le couloir.

Il fut réceptionné par le plus grand des deux gardes, qui l’attrapa par un bras. Le prisonnier avait bien sûr les mains et les pieds attachés, ce qui entravaient sa progression, mais ils le firent néanmoins avancer vers la cellule pendant que les portes de l’ascenseur se refermaient dans les profondeurs de la prison. Le second garde alla passer une carte sur un panneau de commande à côté de la cellule, puis il saisit un code. Soudain, l’écran bleu qui reliait les barreaux de la cellule se volatilisa, et le premier garde put ouvrir un pan de barreaux. Au moment où il ouvrait la porte, il soupira.

- Attention, il tente une sortie.

Effectivement, dès la porte ouverte, un petit vieux en vieille bure surgit en brandissant un plateau qu’il écrasa – de toutes ses forces, visiblement, vu le GNA ! qui avait surgi de la barbe blanche – sur le casque le plus petit. Il y eut un bonk ! comme le plateau rebondissait, qui laissa la victime… Parfaitement intacte. Le garde en question attrapa Maître Don par l’épaule pour lui faire faire demi-tour.

- Jolie attaque, maître Don.
- Merci.

Et il fut repoussé manu militari dans la cellule, bientôt suivi de la silhouette de l’adolescent. Juste avant de refermer la grille, le plus grand des deux gardes retira les menottes aux garçons pour le libérer – puis la grille fut refermée d’un geste sec et l’écran bleu réapparut pour les séparer du reste du monde.

- Ah j’y étais presque cette fois… marmonnait le petit vieux en trottinant vers sa couchette.
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Lysandre regarda le champ magnétique bleuté se reformer derrière lui en massant ses poignets endorloris à peine libérés de leurs entraves. Les yeux de l'adolescent ne renvoyaient qu'une profonde inquiétude, mêlée à un désespoir évident. Jusqu'ici, il avait cru que tout cela n'était qu'une vaste plaisanterie. Ce n'était pas la première fois qu'il se faisait attraper par des gardes, et les choses finissaient toujours pas trop mal pour lui. Mais cette fois-ci, tout a dégénéré si vite qu'il commençait tout juste à réaliser la réalité de sa nouvelle situation : il était enfermé dans une prison de haute sécurité parce que soupçonné d'être un Jedi sous couverture.

Les gardes s'éloignaient déjà de la cellule, tandis qu'il essayait de retenir le code tapé par le garde pour déverrouiller la porte. Evidemment, le code serait bien inutile sans la carte. Mais on ne grandissait pas dans les bas fonds de Coruscant sans apprendre à avoir les mains baladeuses. Il se tourna enfin vers le vieil homme installé sur sa couchette, en haussant les épaules.

- Ouais, presque, carrément !

Les gardes l'ont appelé Maître Don. Serait-il un maître Jedi ? Il serait tombé bien bas en se servant d'un plateau comme arme au bout de ses bras faiblards. D'ailleurs, Slimmy semblait du même avis, puisque la petite créature quitta sa forme de collier pour se transformer en plateau qui s'abat directement sur la tête de Lysandre avec un "Gna !" suraigu digne d'une voix accélérée. Aussitôt, l'adolescent porte sa main à son crâne avec indignation.

- Héééé ! C'est pas l'moment Slimmy ! Regarde où on est !

Les yeux du petit être s'agrandirent, puis sa langue se tira avec insolence avant qu'elle ne se détourne purement et simplement de Lysandre pour tourner autour de vieil homme. Et bientôt, le garçon reporta également son attention sur celui qui sera son compagnon d'infortune.

- J'm'appelle Lysandre. T'es un maître Jedi ? Pourquoi t'utilises pas tes pouvoirs pour sortir d'ici ? HAN je sais, t'as mis plein de Force dans le plateau qu'ils ont embarqué, et quand ils s'y attendront le moins, PAF, le plateau va les frapper super fort et les assommer à tout jamais, pas vrai ? J'espère quand même qu'il les assommera pas tous. Parce qu'ils m'ont pas filé de couchette.

Effectivement, la cellule n'était équipée que d'une seule et unique couchette : celle sur laquelle le vieil homme était installé. Et Slimmy commence déjà à prendre son apparence - en modèle plus que réduit, évidemment.

- Lui c'est Slimmy. J'ai aucune idée de c'que c'est, mais c'est mon copain.

Visiblement, l'inquiétude avait disparu au profit d'un besoin de parler sans trop s'arrêter, en gesticulant pas mal pour désigner tout ce qu'il mentionne, tout en passant régulièrement sa main sur la partie rasée de ses cheveux - notamment du côté droit. L'image renvoyée était clairement celle d'un adolescent pas très futé, incapable de se rendre compte de la gravité de ce qu'il est en train de vivre.

- T'as des copains toi ? Les gardes ils sont gentils ? S'ils sont gentils, il faut peut-être pas les assommer avec un plateau super fort.
Saï Don
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Les prisonniers de la cellule A04 [Anaxès] Ricardo-cubides-highresscreenshot00015


Sous le néon bleu qui illuminait le plafond de la petite cellule, le vieil homme avait suivi du regard la petite boule rose qui s’agitait autour du garçon en clignant plusieurs fois de ses yeux fatigués, sourcils broussailleux et blancs froncés.

- Mais qu’est-ce que c’est qu’ce machin-là ?! balbutia-t-il dans sa barbe épaisse.

Slimmy parut se vexer un bref instant en prenant du recul, avant de s’amuser à lui tirer un poil de barbe.

- AÏE ! SALETE ! VA-T-EN !

Le vieux agita les mains en tout sens, réussissant à faire fuir la bête qui en profita pour lui tirer la langue de loin.

- Ooooh, quelle affaire, dis dont, marmonna Maître Don en lissant soigneusement sa barbe odieusement dérangée, et il reporta son regard usé vers le garçon. Lysandre, hein ! Drôle de nom.

Dans la coursive principale, le garde s’était éloigné, laissant le vieillard et l’adolescent à leur nouvelle solitude. L’espace de la cellule était clairement exigu, ce qui ne laissait guère de place pour échapper à l’examen attentif que le vieil homme avait commencé de ses petits yeux bleus azur. Il détaillait Lysandre de la tête aux pieds, comme s’il s’était attendu à trouver quelque chose d’important : mais il ne vit qu’un pantalon un peu sali aux genoux, et puis soudain le visage de Saï Don s’éclaira : il avait remarqué la fine tresse faite de cheveux châtains près de l’oreille de Lysandre.

- Aaaah ! Mais tu es un padawan ! Comme c’est gentil de venir me voir. Mais de la Force dans le plateau ? Hahaha, mon p’tit bonhomme, la Force c’est pas de la soupe, on n’en mets pas une louche là où on veut. Même si j’aimerais bien… M’enfin à ton âge, tu devrais savoir ça ! Quel âge as-tu, douze ans ? Qu’est-ce que c’est qu’ce pantalon tout usé ? Où qu’elle est ta bure ? questionna-t-il avec empressement, comme si cela avait une importance réelle, ici, dans cette cellule à des centaines de mètres sous terre.

Concernant l’usure des vêtements, l’argument était tout de même quelque peu culotté : la bure de Maître Don devait elle-même avoir vu un paquet de décennies : sa couleur était vaguement crème, ou plutôt d’un marron défraîchi, qui avait dû être sombre au début de sa carrière. Le bas en était tout particulièrement abîmé, et des ourlets successifs pour essayer de rattraper le problème des fibres cassées et fuyantes laissaient apparaître, quand il était assis, des pieds noueux dans des sandales usés. Eux aussi arboraient quelques poils blancs et lisses. Slimmy s’y intéressait désormais en les regardant de près, et Maître Don ne semblait pas s’en être rendu compte.

- Mmh…

Finalement le vieillard porta ses doigts dans sa barbe en fronçant les sourcils, comme s’il réfléchissait à quelque chose d’important. Il resta longuement ainsi, puis il leva un index interrogateur en prenant une inspiration subite.

- Dis donc, mon garçon, tu n’aurais pas vu ma canne ? Je crois qu’on me l’a volée. Je la cherche depuis des jours, et des jours…

Et des mois probablement, et peut-être même des années.
Aussitôt, Slimmy, croyant bien faire, se métamorphosa en une longue tige en tendant sa tête vers le Maître Jedi.

- AH ! s'écria le vieillard avec une surprise. Mmh...

Finalement, il saisit le bout de Slimmy dont les deux yeux louchèrent pour échapper aux doigts noueux du vieux Maître. Ce dernier observa l'instrument, qui lui parut à sa convenance. Alors subitement, il souleva Slimmy pour abattre le bout de la canne sur un tibia de Lysandre, avec force. Toc fit la canne improvisée.

- Alors ! tança-t-il avec une mimique grondeuse. Je disais ! Et ces bottes ?! Où qu'elles sont ! C'est pas des bottines réglementaires ça !

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Un Padawan ? Voilà que le vieux s'y mettait lui aussi. Comme si Lysandre avait quoi que ce soit en commun avec un disciple Jedi. Il commençait à en avoir assez de répéter encore et toujours la même chose, et clamer son innocence n'avait fini que par le mener jusqu'ici. Peut-être valait-il mieux finalement qu'il se contentât de se taire - chose bien rare chez lui. Sa résolution ne tint cependant pas bien longtemps dès lors que son ego fut piqué au vif à la mention de son âge.

- J'ai quatorze ans, pas douze ! Et c'est toi la bure !

N'ayant aucune idée de ce dont il s'agissait, le mieux restait d'en faire une insulte. Le grommellement était boudeur, d'autant plus qu'il faisait ici face à un ancêtre qui était à deux doigts de tomber directement en poussière si l'on se reportait à son évident grand âge - il devait être plus vieux que la Galaxie elle-même, c'était le seul moyen d'expliquer la touffe impressionnante de poils qui lui sortaient des oreilles. Pour ne rien arranger, Slimmy semblait tellement curieux de ce compagnon de cellule qu'il avait l'impression de ne plus exister aux yeux de son seul ami. Par encore, ce dernier venait de le trahir.

- AÏE ! MAIS ! Ça suffit oui ! T'as vu les tiennes de bottes ? T'as dû les perdre avec ta canne !

Lysandre tirait à présent sur le bout de Slimmy qui lui avait tapé le tibia afin de récupérer la créature de son côté, qui se contentait de s'étirer, s'étirer, s'étirer... Jusqu'à ce que Lysandre ne finisse par la relâcher d'un coup sec et qu'elle revienne vers la figure du vieillard avec toute la force d'un puissant élastique.

- Y'a fallu qu'ils me mettent avec un vieux fou !

Et comme il n'avait pas l'intention d'en rester là, Lysandre s'approchait de nouveau de l'entrée de la cellule pour appeler avec force les gardes qui s'étaient éloignés.

- Hééé ! L'vieux il m'agresse là ! En plus j'ai même pas d'couchette, vous allez pas m'laisser là ! J'ai rien fait moi, j'suis pas un Jedi ! Héééééé ! J'sais même pas à quelle heure sont les repas ! Soyez sympas quoi !

Il suffisait qu'un seul des gardes apporte quelque chose. Un seul, et il pourrait lui voler sa carte et s'en aller de là quand bon lui semblerait. Et il lui semblait qu'il devait partir très vite, parce que sa mère ne tiendrait pas bien longtemps seule dans son taudis. Elle avait à peine de quoi tenir quelques semaines sans lui. Par chance, les bruits de pas revinrent dans sa direction, pour laisser apparaître le plus petit des gardes qui l'avait amené ici. Slimmy avait bien entendu complètement disparu dans la poche du jeune homme.

- Quoi, vous allez pas vraiment m'laisser avec lui, hein ? Regardez-le, il est à deux doigts de claquer dans son sommeil et on va finir par me mettre ça sur le dos aussi ! Comme la Force, tout pareil. Alors qu'en vrai, j'suis pas si fort que ça.

Saï Don
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- Quatorze ans ! s’exclama le vieillard en levant une main au ciel, qu’il rabattit sur son genou avec un claquement sonore. Quatorze ans et pas de maître ! Avec cet accoutrement en même temps, c’est pas si étonn… AOUCH !

Un bout de Slimmy s’était écrasé dans l’œil du vieillard qui geignait maintenant, les mains sur le visage. Dans sa barbe, il marmonna un mélange de jurons et de glapissements de douleurs. Le vieil homme était retombé assis sur sa couchette quand la petite lucarne coulissa brusquement. La visière d’un casque apparut dans l’interstice, d’abord silencieux. Il sembla observer la scène, tandis que les geignements du vieillard derrière l’adolescent se poursuivaient. Puis un soupir s’échappa du casque où se réverbéraient les lueurs du champ électrique.

- Ça s’appelle la prison, petit. Bienvenue au merveilleux étage des gâteux. T’avises pas de nous faire croire qu’il fait grand-chose, ça fait un paquet d’années qu’on l’observe et à part s’être enfoncé lui-même le manche de sa petite cuillère dans une narine pfiou ! sembla se rappeler l’autre garde à quelques pas de là - il a jamais réussi à faire de mal à personne. Maintenant, t’avises pas de me rappeler sauf si l’autre sénile fait un arrêt cardiaque, compris ?

Le garde referma la lucarne dans un Clang ! sonore avant de s’éloigner, indifférent aux protestations qu’il pouvait entendre. De toute façon, Lysandre ne pouvait râler longtemps : dès que le garde avait tourné les talons, le vieillard avait soudain cessé de geindre pour se lever prestement. Il attrapa le gamin par l’épaule pour le forcer à lui faire face !

- DIS DONC ! gronda-t-il, et ses petits yeux enfoncés dans leurs orbites semblaient vouloir lancer des éclairs bleus. TU CROIS DONT PAS QUE J’T’AI PAS ENTENDU DIS !

Maître Don leva un index tout parcheminé qui s’immobilisa entre leurs deux visages tel un arbitre tâchant de séparer deux combattants.

- On. Ne. Renie. Jamais. Son. Serment. De. Jedi ! Humpf.

Le vieillard grogna et sa barbe s’agita quelque peu quand il secoua la tête pour se détourner. A petits pas – soudain de nouveau tous faibles – il repartir en direction de son lit, non sans parler à voix basse, comme pour lui-même.

- Non mais ça alors, pas un Jedi, qu’est-ce qu’il faut pas entendre, tu m’étonnes qu’aucun n’a été assez cinglé pour prendre en charge son éducation…
- EXTINCTION DES FEUX !

Doum.

L’éclairage de la cellule s’éteignit soudain. Seul le champ électrique diffusait encore une faible lueur bleue, qui laissait deviner les contours des rares objets de la cellule, ainsi que ceux du vieillard qui avait commencé à retirer sa bure. Maître Don ne paraissait pas perturbé par cette obscurité soudaine : il fallait dire que cela faisait maintenant un certain nombre d’années qu’il n’avait pas vu la lumière du jour. Quand bien même elle lui manquait, il s’était habitué à ces éclairages artificiels qui rythmaient jours et nuits.

- J’espère qu’ils vont t’amener un matelas ! Parce que c’est mon lit. Je dors dedans depuis un bout de temps et mes articulations ne me permettent pas de m’asseoir par terre.

Une fois sa bure retirée et suspendue à la grille près du lit, dans un geste qui laissait deviner qu’il était le même tous les soirs depuis un sacré paquet de temps, Maître Don entreprit de se baisser pour retirer ses sandales, puis ses chaussettes qu’il plia consciencieusement dans celles-ci. Puis, il souleva l’unique drap du lit pour insérer en dessous son corps que l’on devinait malingre, seulement vêtu de drôles de longs vêtements blancs qui bâillaient aux aisselles. On entendit quelque grincement – c’était peut-être le sommier métallique qui protestait, ou bien c’était le vieillard qui avait mal quelque part. Toujours était-il qu’il laissa échapper enfin un soupir d’aise quand il fut confortablement installé. Il rentra ses bras nus et maigres sous le drap pour ne pas perdre une once de chaleur, mais malgré la pénombre on devinait qu’il n’avait pas fermé les yeux.

- Bon, Padawan. Ces fichus gardes refusent de m’apporter ne serait-ce qu’un pauvre journal pour me tenir au courant des actualités du monde. Mais toi, tu en viens. Alors, raconte-moi donc : que se passe-t-il dans la galaxie en ce moment ?

non, la journée n’était pas tout à fait terminée. Maître Don avait retrouvé un ton dans la voix qui n’avait plus rien de colérique, néanmoins, il parlait avec l’exigence de celui qui a l’habitude d’être obéi.

- Est-ce qu’un nouveau traité a été signé sur Ossus ? Et le conflit d’Iktotch, c’est fini ? Et aussi, je veux savoir si la motion de censure à l’encontre du traité 82 de Coruscant relatif à la classification des mondes de la Bordure Extérieure est passée au Sénat.

Ses yeux semblèrent pétiller dans la nuit tandis qu’il sourit à Lysandre, avec la même excitation qu’un petit garçon qui allait avoir son histoire du soir.

- Et bien sûr, je serai friand de toute autre nouvelle qui me permettrait de méditer plus productivement sur l’avenir de notre chère galaxie !

Saï Don tira sur le drap pour le remonter un peu plus haut, jusque sous son menton, histoire de se sentir un peu plus confortablement installé. Mais ce faisant, ses orteils un peu tordus apparurent à l’autre bout du lit, à l’air libre. Il les agita quelques instants – ses dix doigts de pieds semblaient avoir une vitalité et une souplesse étonnante pour son âge.
Lysandre Fairstar
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Une exclamation outrée s'échappa des lèvres de Lysandre alors que le garde refermait la lucarne en le laissant ainsi livré à lui-même, sans lit, en la seule compagnie d'un vieillard complètement sénile et d'un Slimmy qui retourne sa veste plus rapidement que n'importe quel magicien. Il y avait tout de même quelque chose à retenir de cet échange à sens unique : appeler les gardes si le vieux commence à claquer ne sera pas trop mal vu. Le gamin se redressa alors, juste à temps pour faire face à son compagnon de cellule qui, après s'être offusqué de sa tenue, voulait maintenant qu'il suive un serment qu'il n'avait jamais prêté. Pourquoi personne ne voulait croire qu'il n'était pas un Jedi ? Il n'avait ni les pouvoirs ni la carrure, uniquement la malchance de se retrouver ici.

- J'suis pas un Jedi, marmonna-t-il tout de même, sur un ton un peu boudeur, juste au cas où quelqu'un daignerait enfin voir une vérité pourtant évidente.

Et comme si tout cela n'était pas assez déprimant, voilà qu'il se retrouvait dans le noir, toujours sans le moindre endroit pour se coucher. Et le vieux avait pas l'air de vouloir partager. Résigné, Lysandre finit par simplement s'asseoir dans un coin de la cellule, jambes étendues devant lui tandis que Slimmy venait se caler dans son cou en prenant la forme d'un minuscule Ewok en peluche. Et il aurait pu fermer les yeux et essayer de se reposer si l'autre n'avait pas décidé qu'il était l'heure de lui raconter toutes les nouvelles du monde extérieur. Lysandre aurait pu en donner tout un tas, notamment sur les changements évidents qu'ont subi les bas fonds de Coruscant depuis sa naissance, mais l'autre parlait carrément de trucs impossibles à remettre.

- J'suis pas un journal non plus, laisse-moi dormir !

Et l'adolescent s'allongea sur le sol, Slimmy tout contre lui, tandis que son coeur battait la chamade dans sa poitrine à mesure que les secondes s'égrainaient, silencieuses et lourdes. Il était en prison. Il était vraiment en prison. Et le sol paraissait froid, et son estomac vide grognait, et en plus c'était même pas confortable et sa mère était seule, livrée à elle-même. Il finit par se relever pour s'approcher du matelas - et donc du vieillard. Il tapota légèrement son épaule du bout de son index.

- Dis, tu m'fais une place ? T'es pas gros, moi non plus, j'te jure, tu sauras même pas que j'suis là. C'est froid par terre. Et dur.

L'acte est parfaitement joué, avec toute l'émotion qu'il faut dans la voix et les yeux remplis d'espoir - bien que ça ne se voit pas vraiment dans le noir. Slimmy aussi joue son rôle, les yeux écarquillés comme la créature la plus mignonne qui soit à qui on ne peut rien refuser.
Saï Don
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Saï Don avait bougonné de n'avoir aucune nouvelle à se mettre sous la dent. Avec le temps, il avait cessé de compter les jours. Non pas qu'il avait abandonné : il s'était trompé dans ses comptes, s'était rendu compte que sa mémoire lui faisait défaut, qu'il avait perdu une cinquantaine de jours d'une semaine sur l'autre, et puis s'était rendu à l'évidence : il avait perdu le compte. Désormais, il fallait admettre qu'il était là depuis des mois, des années, peut-être des décennies, pour ce qu'il en savait.
Une information ou deux toutefois ne lui aurait guère fait de mal, histoire de se figurer un peu ce que devenait ce monde qui enterrait les vieillards et les gamins six pierres quand ils étaient encore vivants.
Mais comme il n'avait pas obtenu satisfaction, il s'était contenté de grommeler dans sa barbe avant de fermer les yeux.

Il avait bien entendu une voix, mais il resta les yeux fermés.

Il n'avait pas besoin de tourner la tête pour sentir la présence du garçon qui avait touché son épaule, ni même celle de la créature luminescente dans la nuit. D'ailleurs, il ne voulait surtout pas les voir.

Le silence se prolongea. Saï Don songea un moment à émettre un ronflement ou deux, histoire d'être plus crédible, et puis à la place il émit un soupir sonore.

- Bon, bon, d'accord. Mais tu ne remues pas toute la nuit, je te préviens !

Non sans un gémissement plaintif, le vieillard se déplaça sur la couchette, histoire de se coller contre le mur. Le meuble et son sommier en métal, un peu misérable, couinèrent également, comme pour protester contre ce traitement inhabituel. Slimmy se réfugia sous les draps comme un boulet de canon, et il disparut aussitôt. On vit apparaître une petite boule sous le drap vers les pieds de vieux maître, mais ce dernier avait gardé les yeux fermés et l'ignora le temps que Lysandra s'installât à son tour.

Coui, coui, coui, grinça encore le lit, et puis, quand enfin Lysandre fut installé, il n'y eut que le silence.

Ou presque. En réalité, un grondement régulier tapissait le fond de la cellule, provenant d'une aération quelconque, indispensable à leur survie maintenant qu'ils étaient enfouis si loin sous la surface. On devinait parfois quelques bruits transportés par la tuyauterie du bâtiment : au-dessus, quelqu'un peut-être marchait dans une coursive ou tapotait sur un conduit pour passer le temps. C'était la seule preuve que la vie existait encore en-dehors de cette cellule et des deux gardes qui la surveillaient, et le vieillard aimait bien écouter ces bruits discrets qui peuplaient ses nuits, quand il n'arrivait pas à dormir. Il s'imaginait d'autres Jedi - combien étaient-ils, dix ? cent ? mille, à être enfermés ainsi ? - patientant sagement dans leur cellule, à attendre que le vent tournât. Cela l'aidait à s'endormir.

Mais ce soir, c'était compromis.

- Ton esprit, grogna-t-il subitement. Calme. Tu ne fais donc pas ta méditation de nuit non plus ? Je ne vais pas arriver à dormir tranquille avec un chahut pareil dans une tête voisine !

A contre-coeur, le vieux maître rouvrit les yeux. Au-dessus de leurs têtes, un plafond tout gris, fait de métal et de béton armé. Impossible à traverser. Cela n'avait pas beaucoup d'importance pour le vieillard, mais tant de tonnes d'acier et de mortier devaient peser bien lourd sur un padawan ayant perdu ses bottes.

- Bon, bon, bon. Je vais t'aider, annonça-t-il, comme à contre-coeur.

Le vieil homme prit une longue inspiration, profonde, qui étira un peu le drap sur lui. Puis il souffla en silence, un long souffle régulier, et lorsqu'il parla de nouveau, on aurait dit qu'une autre voix avait remplacé les chuintements nasillards qui avaient précédé. C'était une voix basse et douce, qui semblait venir de l'extérieur de la cellule, ou bien de l'intérieur de soi.

- Ferme les yeux, ordonna-t-il, il n'y a rien à voir dans ce monde-là.

On ne pouvait pas dire que le décor n'aidait pas : il n'y avait littéralement rien d'intéressant dans cette cellule. Il n'y avait que ces bruits fantômes, qui peuplaient les murs, ou ce qu'il y avait au-delà.

- N'essaie pas d'entendre les gens autour de toi : à cet instant, tout se passe comme s'ils n'existaient pas. A la place, écoute battre ton coeur au fond de tes oreilles.

Le vieillard parlait avec lenteur, comme une litanie sobre, une prière qu'il connaissait par coeur. Il prenait de longues respirations, comme s'il invitait Lysandre à en faire autant.

- Sens la chaleur que produit ta peau, plutôt que le drap rêche. Sens la fraîcheur de ta respiration entrer dans tes bronches, et l'intensité de tes muscles contractés : un à un, commande-leur de se détendre.

La voix paraissait étrangement plus lointaine, comme si elle s'effaçait. Pourtant, elle était toujours présente, et les mots audibles, même si le vieillard ne semblait plus bouger d'un cil.

- Les problèmes sont comme le reste, Lysandre. Ils existent à l'extérieur de toi. Tu ne peux rien à ce qui n'existe pas en toi. Tout ce que tu contrôles est là : un coeur qui bat, des yeux qui voient, un corps vivant.

Ils se sentirent légers sur la couchette devenue trop étroite, et malgré tout confortable.

- Et c'est tout, termina la voix, imposant un long silence.

Au bout de quelques secondes à peine, un long ronflement retentit.
Lysandre Fairstar
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Lysandre se glissa aux côtés du vieillard avec une délicatesse leste, qui ne suffit cependant pas à empêcher la couchette de grincer désagréablement. N'empêche qu'il avait un petit peu plus chaud sous la fine couverture qu'ils partageaient, mais surtout grâce à la chaleur dispensée par le corps de l'homme à ses côtés. Il ferma donc les yeux, tandis que Slimmy se blottissait entre les deux avec une mimique de bien-être totalement déplacée étant donné la situation. Lysandre était jeune, mais pas stupide, malgré ce qu'il pouvait laisser paraître. Il n'abandonnerait jamais, mais il n'avait aucune chance de sortir d'ici. Du moins, pas avant qu'il ne soit trop tard pour sa mère.

Son coeur sembla battre un peu plus fort tandis qu'il se serrait douloureusement dans sa poitrine, et qu'il voyait derrière ses paupières closes le visage tant aimé de sa mère pour qui il était prêt à tout. Peut-être Slimmy pourrait-il trouver un moyen de rentrer sans lui. Après tout, il était le meilleur pour se cacher. Mais jamais la créature ne saurait prendre soin de sa mère. Jamais elle ne lui procurerait les soins dont elle a tant besoin. Les larmes commençaient à perler au bord des yeux toujours clos de Lysandre lorsque la voix de son compagnon de cellule se fit de nouveau entendre.

Est-ce qu'il pouvait lire dans ses pensées ? Savait-il qu'il était à deux doigts de pleurer ? Qu'il jouait la comédie lorsqu'il se faisait plus idiot qu'il ne l'était ? Non, sinon il saurait qu'il n'avait rien d'un Jedi, et lui foutrait la paix. Il y avait cependant quelque chose dans le ton utilisé qui le fit obéir, suivre chacune des étapes une à une, même s'il n'en avait pas réellement envie. Et alors que son corps se détendait, son esprit finit par en faire de même. Epuisé, Lysandre s'était endormi comme une masse, d'un sommeil plus lourd qu'il n'en avait eu depuis bien longtemps.

Il se réveilla de longues heures plus tard, alors que la cellule s'allumait violemment de ces lumières artificielles. Il se leva alors, en quelques pas malassurés, qui furent cependant suffisants à le maintenir debout au premier passage des gardes pour s'assurer que tous les prisonniers étaient toujours là. Il se laissa ensuite presque aussitôt tomber au sol en tailleurs, dos à la barrière, afin de pouvoir garder Slimmy entre ses mains sans qu'il ne se fasse voir par les gardes.

- Tu sais lire dans la tête des gens ? Tu devrais lire celle des gardes. Comme ça, tu connaîtrais tout comment ça se passe ici, et comment sortir. J'peux pas rester moi.

Si le vieux avait bien vécu, lui avait toute sa vie devant lui, et il n'avait aucunement l'intention de la passer en cellule. Qu'est-ce qu'il aimerait sortir de là. Et vite.
Saï Don
Saï Don
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Eclats Kyber : 31

- Ouille, aïe, ouuuh…

Le vieux Maître s'était redressé avec force de gémissements et de grognements. Autour de son crâne dégarni, quelques rares cheveux blancs signalaient leur présence en volutes tordues, et la barbe du vieil homme ressemblait à un nid d'oiseau. Une fois assis sur la couchette, ses pieds nus posés sur la pierre froide, Saï Don se frotta les yeux, puis tenta de remettre de l'ordre dans sa barbe avec les doigts.
(Zut, elle avait vraiment pris la forme d'un nid d'oiseau. Slimmy s'était-il confectionné un petit nid douillet avec ?)

- Hein ? fit-il quand il eût réussi à remettre un peu d'ordre dans ses poils blancs.

Il plissa les yeux pour observer le garçon assis par terre, comme s'il se rendait compte pour la première fois qu'il y avait un enfant dans sa cellule. Et puis, au bout d'un moment, il haussa les épaules.

- Quelle drôle de question. Ce ne serait pas poli de lire les pensées des gens, voyons. Et qu'as-tu donc de si pressé à faire dehors que tu essaies déjà de sortir avant même ta méditation du matin ! Rah…

Saï Don posa ses paumes sur ses genoux, pour mieux s'aider à se redresser - nouveaux couinements et gémissements. Le matin, c'était le plus dur : il se sentait tout rouillé, et souvent, il devait faire quelques pas dans sa cellule avant de se sentir un peu plus souple, ce qu'il ne manqua pas de faire à cet instant-là. Des tous petits pas, parce que la cellule n'était pas grande, et il n'aimait pas arriver trop vite de l'autre côté. Alors sa canne faisait cloc, cloc, cloc sur le béton, et le couloir savait qu'il s'était levé. Parfois, il fermait les yeux, pour s'imaginer les vraies marches qu'il faisait le matin en se levant, lorsqu'il habitait encore dans un Temple. C'était il y a si longtemps… Il s'imaginait les rayons du soleil chauffant sa peau parcheminée et l'odeur de la rosée déposée sur l'herbe haute de la jungle d'Ondéron.
Mais pas cette fois.
Cette fois, il arpenta la pièce de long en large en gardant ses petits yeux inquisiteurs vissés sur le gamin assis par terre - et sa drôle de créature. Sous ses sourcils broussailleux comme des branches de sapin enneigés, on devinait une réflexion bougonne.
Qu'était-ce donc il allait bien pouvoir faire de ce gamin dans cette cellule ? Ce n'était pas prévu, ça. Il n'avait pas vu ça, dans ses méditations. La Force le prévenait des imprévus, habituellement. Enfin, pas toujours. Mais parfois. De temps à autre.
Il s'arrêta subitement.

- Allez allez, fit-il en agitant sa baguette vers Lysandre. Debout ! On s'étire !

Le vieil homme se redressa davantage, jetant sa baguette sur la couchette. Quand il se tenait tout droit, il était bien plus grand que lorsqu'il était courbé sur sa canne. Soudain, il avait l'air de n'être pas en si mauvaise santé que cela.
Sous les néons bleus de la cellule, le maître Jedi leva les mains, et ferma les yeux. Puis il les baissa devant lui, flégissant légèrement les genoux. Il ouvrit un oeil.

- Dis donc. Je te vois même quand j'ai les yeux fermés. Debout, et fais tes inspirations. Tu n'peux tout de même pas avoir déjà oublié ! Allez allez ! On m'imite !

Que leur apprenaient-ils, aujourd'hui, à ces padawans ?

Maître Don fit plonger ses mains devant lui, comme s'il soulevait une charge, invisible, il remonta lentement les mains paumes vers le ciel en inspirant.

- Hiiiiiinf…. - puis ses mains redescendirent. OOOOOoooooooommmmmh….

L'opération étrange se reproduisit plusieurs fois. Puis Maître Don changea ses mouvements. Droit sur un genou, l'autre plié avec le pied sur la cuisse, et les deux bras horizontaux. Puis courbé en avant, les doigts qui touchaient les orteils.

- OOOOOOOOOOooooooooommmmmmmmmh….

Les poings serrés en un coup de poing donné avec la lenteur d'un escargot vers l'est, jambes écartés comme une grenouille. Puis il termina assis en tailleur, mains rassemblées sur le ventre, en silence. Une demi-heure au moins s'était écoulée.

Quand il rouvrit les yeux, le vieil homme trouva Lysandre assis lui aussi. Etrangement, entre eux, Slimmy s'était étirée en une forme bizarre, faites de minuscules membres qu'elle étirait dans tous les sens et d'une grande bouche qui formait un "Oh" silencieux. Le vieillard se pencha légèrement pour pouvoir regarder le garçon au-delà de la boule rose qui flottait dans les airs.

- Bon bon bon. Padawan Lysandre, maintenant, il faut attendre le petit déjeuner. Et après le petit déjeuner, il faudra faire de l'exercice. Et après seulement, nous verrons vos histoires de sortie. Mais d'abord dites-moi : qu'est-ce qu'il y a de si important dans le fait de sortir d'ici ? Est-ce que les planètes vont cesser de tourner autour de leurs astres si vous y restez à faire sagement votre formation ici ?
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