Luke Kayan
Luke Kayan
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Luke sillonnait les frontières de Dantooine, non loin de l'Enclave. Mais il ne marchait pas, non, il volait. Son rôle particulier, frisant le ridicule donnait une idée de l'état de la vie des Jedis. La plupart était surmenée, il n'y avait plus vraiment de Consulaires, de Gardiens ou de pilotes, chacun aidait comme il le pouvait. Aspiré dans l'engrenage, le blond abattait une somme considérable de travail, et ce n'est pas lui qui s'en plaindrait. Son esprit demeurait occupé, il pouvait vaquer à des tâches concrètes où il était utile. Malgré leur nature bien différente, la finalité que le concerné affectionnait demeurait semblable : aider l'Ordre, secourir autrui. Il se raccrochait à ce simple fait en essayant de dévier le moins possible de sa trajectoire. Sans État pour les seconder, sans Conseil pour poser des interdits, le jeune Jedi craignait d'abuser de ses fonctions. Nul rapport à transmettre à des supérieurs, il fallait prendre des décisions subjectives, sans céder à l'envie d'abuser par facilité. Ce manque de cadre effrayait le Hapien qui se jugeait aussi fragile que tout autre âme pensante. Serait-il un jour tenté par la facilité ? Séduit par le pouvoir ? Sans réellement s'en douter, le jeune homme partageait la même crainte que Karm, à des degrés différents. Quoiqu'il en soit, les multiples tâches auxquelles le jeune homme se soumettait sans mal, quelques soient leur nature -y compris jugées ingrates- lui permettaient de conserver de l'ordre dans sa vie.

Au fond, malgré un mieux apparent, la blessure de l'exil demeurait. Luke s'était adapté à leur quotidien de l'Enclave. Sous certains aspects, il était sûrement plus heureux que dans l'ancien Temple. Sa relation avec l'Ark-Ni était au beau fixe. Les quelques différents étaient réglés en douceur, avec maturité et les tensions restantes s'était évanouies. S'il restait très discret, refusant de s'afficher ouvertement en public, le blond ne reniait plus les sous-entendus, ni ne s'acharnait à cacher les évidences. Il admettait que certains membres commençaient à se douter de leur amour (étant bien en-deçà de la vérité mais il faut lui laisser le temps), et ne vivait plus dans la honte ou la crainte constante. La situation l'avait poussé à reléguer ces questionnements en arrière-plan. L'ambiance générale, détendue, de l'Enclave permettait au Hapien d'accepter de ne plus être le parfait petit Jedi qu'on avait attendu qu'il soit pendant des années, en tant que Padawan le plus connu de Saï Don. Le vieil homme était d'ailleurs toujours retenu, malgré des heures d'études dédiées chaque semaine sur le cas juridique, Luke n'avait pas encore trouvé comment le sortir de sa prison. C'était une des ombres les plus pesantes de son quotidien : délivrer son vieux maître et les membres du Conseil, mais pour l'instant, impossible de faire quoique ce soit. Alors le blond essayait de rendre ce dernier fier. Saï ne l'avait jamais avoué ouvertement, mais son présent merveilleux : la Cape d'Espérance, et celui un peu plus empoisonné (le rang de Maître) démontraient qu'il admettait (à défaut de lui donner sa bénédiction) sa relation avec Karm. Ce constat soulageait Luke lorsque ses préoccupations à ce sujet ressurgissaient.

Une certaine quiétude régnait donc dans la vie bien -trop?- remplie du jeune homme. Au jour le jour, il retrouvait son entrain. Les Jedis se relevaient tandis qu'ils s'installaient au sein de l'Enclave, faisant de l'endroit leur nouveau foyer. Leurs Auras se déposaient entre les murs, dans les jardins et finalement, un peu partout sur la planète. Ils imbibaient les lieux de leur présence aussi lumineuse que possible. Tous cherchaient leur place, il la trouvaient petit à petit, dotés d'une grande volonté et, aidés par les autochtones. L'intégration de civils dans leur nouveau "temple" avait beaucoup accéléré le processus. Les Padawans apprenaient à vivre dans un système plus flexible, les couples fleurissaient plus facilement qu'on ne l'aurait cru. Les anciennes croyances étaient doucement, respectueusement remplacées par des jeunes gens qui, sans hurler grossièrement leurs liens, les laissaient apparaître à la lumière. Ils devenaient amis avec les civils qui travaillaient à l'Enclave, se mêlaient à la population, apprenaient à accepter leurs sentiments. Chacun était aussi mis davantage à contribution sans réel Conseil pour diriger l'endroit. La discipline encore ancrée en tous, la solidarité à laquelle ils avaient été éduqués permettait la naissance d'une société organisée et paisible. Pour l'instant en tout cas, les nouvelles directives de Karm Torr portaient leurs fruits. L'Ordre renaissant se portait mieux, qui l'eût cru, que sous l'ancienne doctrine trop stricte. Luke lui-même en profitait. Les tensions éventuelles au sein de son couple avaient disparues. Il était plus doux, plus affectueux envers Karm, tout en restant sur la réserve. C'était plus équilibré, plus quotidien aussi. Chaque matin, Luke savourait l'idée de se réveiller auprès de son compagnon et de connaître des situations banales que vivaient les amoureux. Choupi qui volait ses chaussettes avant de les lui rendre de mauvaise grâce -car le bougre lui obéissait plutôt bien-, s'endormir auprès de son ami. Le tout sans oublier, évidemment, ce qui les unissait profondément : des valeurs solides dont l'envie d'aider leur prochain. Sans la douleur latente d'un exil violent, d'une trahison sans nom et de l'absence de son maître, Luke était heureux.

Chaque soir, il se couchait épuisé mais content d'accomplir son rôle de son mieux, et aujourd'hui ne ferait pas exception. On lui avait demandé, à lui qui revenait d'un voyage, d'aider un étranger poursuivi par des chasseurs. Luke devait l'escorter de son mieux, éventuellement le soigner à terre mais aussi peut-être le surveiller car l'homme avait décliné son identité.

Un militaire Républicain, près de l'Enclave Jedi ? Luke avait le coeur battant. Il n'avait plus eu de lien direct avec leur ancienne patrie depuis l'exil. Une excitation enfantine, mêlée à une peur tout aussi immature lui enserrait le coeur. Il se rappela, malgré lui, meurtri et nostalgique de son quotidien bien rôdé, aventureux mais sage, soigneusement guidé. Aujourd'hui, c'était presque un hors-la-loi, sans papiers qui essayait d'intervenir auprès de Kaldor. Le Hapien interpella l'homme, après que tous deux aient ajusté leur fréquence.

- À 45 degrés vers le nord, il y a une clairière dégagée, pourriez-vous l'atteindre ?

Si Luke avait dû s'adapter à bon nombre de nouveautés et surpasser certaines de ses difficultés, il n'en était évidemment rien pour le pilotage. Bip conduisait le vaisseau qu'on lui avait offert- toujours sans nom d'ailleurs, signe de ses anciens et chers préceptes de ne posséder que le strict minimum, le Jedi n'avait toujours pas vraiment accepté ce cadeau.- Les informations défilaient sur le tableau de commandes, traduits par une voix monocorde et vaguement féminine. Le blond ayant appris les procédures d'urgence par coeur les appliquait sans réellement les comprendre. Il savait qu'un réacteur touché signifiait une autonomie de conduite limitée, condamnée à la piquée au sol. Son devoir était alors de demander au GPS de chercher une zone ouverte de tant de M2 selon les tailles standards des vaisseaux pour que ce dernier puisse se poser. C'était à peu près tout ce que le Hapien entendait de ces engins, pareil pour la vitesse ou encore la décélération. Concernant les imprévus, un autre droïde du hangar avisait le militaire, entrecoupant les messages de Luke pour le guider au mieux.

Non loin de l'aile du vaisseau -presque- naufragé, le jeune maître avançait en parallèle. Il n'esquissait aucune de ces figures spectaculaires qui auraient pu soutenir la chute de l'appareil, et se contentait de verrouiller quelques arbres en cible automatique pour dégager le terrain.

- Toutaklos ? Ici le 25E10-550 - Il allait vraiment falloir trouver un nom à ce vaisseau ou Luke se ferait réprimander par les amateurs de vaisseaux. Un engin sans nom, ça manquait d'âme, ça s'égarait dans l'espace.- Je ne peux pas soutenir votre action. Je suis limité par le pilote automatique et dans l'incapacité de conduire en manuel. J'ai dégagé une piste, mais je ne peux pas appuyer votre atterrissage.

Les armes légères du vaisseau de Luke répondaient aux attaques de chasseurs qui s'étaient dérobés à l'action, plus loin, mais les tirs restaient sommaires. Sans homme pour viser correctement, tout cela manquait de précision et d'intelligence. Heureusement, un autre appareil allié vint interrompre la poursuite pour entraîner l'ennemi ailleurs. Quelques chasseurs avaient décollé pour venir au secours de Kaldor en apprenant la situation : des pirates l'avaient poursuivi et l'homme devant les combattre seul s'était fait surpasser. Les pilotes de l'Ordre étaient peu nombreux mais habiles, heureusement. De même pour les adversaires, ce qui égalisait les chances, tandis que Luke essayait de conduire vaillamment l'autre vaisseau jusqu'à une zone d'atterrissage préenregistrée.

Après quelques difficultés techniques liées à la situation, les deux appareils se posèrent. La silhouette de Luke se découpa prudemment au seuil du SA1-D00N, transport fréquemment utilisé par l'Ordre et Kaldor put peut-être enfin comprendre pourquoi son interlocuteur s'était borné à utiliser le pilote automatique. Malgré le fait que le vaisseau soit neuf, le propriétaire était non-voyant. Ce détail, Mantell pouvait s'en souvenir plus que s'en apercevoir d'aussi loin, parce qu'il connaissait le Hapien. À moins qu'il n'ait oublié cette rencontre. C'eût était compréhensible, le projet d'union entre l'armée et les Jedis avait duré le temps d'une leçon. S'orn ou du moins de hauts responsables avaient mis fin à ce qu'ils jugeaient sans doute être une infamie. Des factions aussi différentes, apprendre l'une de l'autre, pensez-vous. Et puis, il y avait les circonstances, l'exil, ou plus récemment, cette fameuse attaque de pirates. De quoi oublier cet événement, sans aucun doute. Le nouveau Maître en tout cas ne se rappelait pas de Kaldor. En même temps, impossible pour lui de disposer du visage pourtant reconnaissable de son musculeux interlocuteur.

Le comlink du jeune Jedi grésilla, il y répondit puis s'approcha prudemment de l'épave fumante d'où surgissait un homme, selon la Force choqué mais indemne.

- Bonjour. Je suis Maître Kayan - Décidément, il ne s'y faisait pas, à ce nouveau rang. C'était si étrange de l'annoncer, une source de fierté et de honte à la fois, car le Hapien restait persuadé que sans toute cette situation, il n'aurait pas été nommé Maître.- Vous n'avez plus rien à craindre, vos assaillants ont été mis en déroute. Puis-je m'assurer que vous n'êtes pas blessé ? Je suis guérisseur.

Acheva doucement le blond qui tâchait de mettre son interlocuteur en confiance. Professionnel jusqu'au bout, il n'avait rien laissé paraître de sa méfiance naturelle. Contrairement à leur première rencontre, le Hapien n'arborait plus fièrement sa toge Jedi. Il portait une tenue civile simple : un jean, une chemise blanche avec une veste banale par-dessus. L'ensemble réhaussait ironiquement la perfection de ses traits, bien qu'elle lui fasse perdre en autorité, mais c'était le but. Aujourd'hui, être Jedi était mal vu. Pour se rendre dans d'autres mondes, y compris neutres, Luke devait cacher son identité. Lui qui portait si fièrement ses habits caractéristiques, prêt à secourir les gens qui le lui demanderaient, il devait aujourd'hui occulter ses principes, tout un pan de sa vie.

Comme ils étaient proches de l'Enclave, le blond sortit des papiers de sa poches, anciens et invalidés désormais par la République, mais ainsi son interlocuteur aurait la preuve de ce qu'il avait été. S'il haïssait les Jedis comme beaucoup de Républicains désormais, il ne pourrait rien faire au pire. Au mieux, il serait rassuré de savoir que cet ancien gardien de la paix n'avait rien à voir avec les pirates.

- Je revenais précisément de voyage et comme mon vaisseau croisait votre route, on m'a demandé d'intervenir.

Signifia-t-il simplement, restant à une certaine distance prudente, indiquée dans le protocole d'intervention auprès de gens bouleversés par une attaque... Ou potentiellement ennemis d'ailleurs.

Si Kaldor le reconnaissait, il devait lui être bien étrange de contempler le jeune homme sans sa tenue Jedi. Hormis sa race qui lui offrait un physique particulier ainsi que ses yeux vairons, il avait l'air presque insignifiant. Monsieur Tout le monde avec ses cheveux épais retenus en une queue de cheval -quelque peu éméchée suite à l'action.- sa besace en cuir qui retombait sur une silhouette très élancée qu'on devinait toutefois entretenue. Les grands yeux du concerné semblaient un peu perdus dans le vague mais n'en demeuraient pas moins expressifs. Si l'on s'y plongeait vraiment, on lisait ses véritables sentiments. Sous sa placidité apparente, son professionnalisme certain, il y avait un tourbillon de questionnements qui se cambraient, s'arquaient et de débattaient pour jaillir. Il y avait de la douleur contenue, un chagrin digne. La République qui les avaient bafouée était venue s'écraser aux pieds de Luke.
Kaldor Mantell
Kaldor Mantell
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- Ok, d'accord, c'était peut-être pas une bonne idée !
- Nos ordres étaient de...
- Je sais Hans !

Une secousse fit trembler le vaisseau, qui filait à toute allure dans le vide spatial.

- Mais je pouvais pas laisser passer ça !
- Sans vouloir être méchant chef, on est bon pour un savon...
- Être un bon soldat implique de faire ce qui est juste, pas juste d'obéir aveuglément aux ordres.

Encore une secousse, Kaldor, au poste de commandes, gronda tandis que Hans était connecté à l'un des ports de connexion des systèmes, s'accrochant comme il pouvait à l'aide de ses quatre bras. Des signaux lumineux et des alarmes s'activaient un peu partout, de quoi ajouter du stress à la situation déjà bien tendue.

- Boucliers à 5% ! Réacteur 1 défectueux !
- Mais c'est qu'ils vont casser MON vaisseau ces salopards ! État des laser ?
- Chargement à 15% !
- Pas le choix... Retour de flamme !

La manœuvre du « Retour de flamme » est une figure qui consiste, lorsque les ennemis sont derrière soi pendant un duel aérien, à effectuer une rotation brutale de cent quatre-vingt degrés, puis viser et éliminer les chasseurs ennemis avant de se retourner à nouveau pour continuer la course.

Trois chasseurs pirates furent ainsi éliminés, au prix d'un chargement des lasers devant reprendre avec moitié moins de progression.

- Active un signal de détresse !

Il n'avait pas vraiment le choix, enfin, entre appeler à l'aide et mourir seul...

Et dire qu'il y a quelques jours plus tôt, tout était encore calme. En même temps, les missions de surveillance de frontière sont plus ennuyeuses qu'autre chose, et il y a de rares exceptions où ceux qui sont affectés à ce type de mission peuvent dire avoir fais quelque chose d'intéressant. Toujours est-il que Kaldor se trouvait donc à observer le système de Dantooine, devenu indépendant depuis son retrait de la République en faveur de l'Ordre Jedi. Le caporal-chef, et bon nombre de ses camarades, avait encore en tête l'annonce du Jexit, et nombreux étaient ceux qui avaient trouvés cette loi tout simplement abusive. L'armée et l'ordre n'étaient certes pas les meilleurs amis qui puissent exister, mais le mantellien avait l'impression que le chancelier avait tout simplement poignardé un allié dans le dos. Et voilà que la République devait à présent faire surveiller Dantooine, histoire de veiller à ce qu'aucune riposte ne soit donnée par les Jedis.

Et c'est durant sa surveillance que Kaldor remarqua, sur les radars du Touklakos, un groupe de vaisseaux en direction de Dantooine. Une analyse indiqua qu'il s'agissait d'un équipage de pirates et de contrebandiers, voulant sûrement profiter de la faiblesse du système pour s'y implanter, les moines de la Force n'étaient pas connus pour avoir une véritable flotte ou même un système de surveillance décent après tout. Conscient que ses ordres étaient de simplement surveiller et rendre compte, Kaldor appliqua la directive donnée : il rendit compte de la situation à la hiérarchie... avant d'intervenir de lui-même ! Son rapport n'indiquait pas une demande d'intervention, mais clairement l'intention d'intervenir.

Et c'est comme ça que le héro de guerre se retrouve à devoir fuir face au nombres conséquent de chasseurs adverses, au moins avait-il réussi à leur infliger quelques pertes avant, même si ça les avait surtout retardés. Et faute de pouvoir repartir du côté des frontières républicaines, le mantellien n'eut d'autres choix que de foncer vers Dantooine.

Encore une secousse, bien plus violente. Kaldor se remercia d'avoir ajouté des sangles sur les fauteuils, au moins le choc ne le fit pas tomber, mais ça n'était pas vraiment une bonne nouvelle.

- Bouclier HS !
- Merde, pleine puissance sur les réacteurs !

Le caporal-chef sentait une goutte de sueur couler le long de sa tempe. Lui qui voulait un peu d'action, le voilà avec la mort aux fesses ! Et il n'avait plus vraiment le choix que d'accélérer à fond sur la planète, espérant que l'Ordre allait le repérer. Et ce fut le cas ! Après s'être identifié, Kaldor fut placé en communication avec un vaisseau jedi.

Une clairière vers le nord, parfait ! Sans attendre, et ne cachant pas son soulagement lorsque les vaisseaux jedi prirent la relève pour repousser les chasseurs pirates, non sans que ces derniers ne parviennent à rendre hors-service les réacteurs 1 et 5, Kaldor suivit le petit transporteur qui lui dégageait la voie à coup de lasers dans les arbres.

- Toutaklos ? Ici le 25E10-550 Je ne peux pas soutenir votre action. Je suis limité par le pilote automatique et dans l'incapacité de conduire en manuel. J'ai dégagé une piste, mais je ne peux pas appuyer votre atterrissage.
- Compris, merci !

Kaldor, dans la panique, ne reconnut pas la voix du jedi à travers l'intercom, mais ce dernier venait
de lui apporter une grande aide, ce qui était le plus important. Rétractant difficilement ses ailes, le Touklakos, dans une traînée de feu et de fumée noire, parvint à la clairière désignée plus tôt. Mais l'atterrissage ne se fit pas sans secousses, le BT-7 tirant sur ses freins aériens de toutes ses forces après la montée d'accélération pour atteindre la planète. Dans un grondement de tonnerre et un dérapage sur une dizaine de mètres qui raillèrent les supports, l'ouragan put enfin s'arrêter net.

À l'intérieur, des alarmes résonnaient, on pouvait entendre les turbines lentement décélérer, et le caporal-chef se décrispa de son fauteuil, prenant le temps de soupirer lourdement, avant de ricaner. Puis un rire s'échappa de ses lèvres alors que l'adrénaline retombait, et qu'il détacha ses sangles de sécurité. Toujours attacher la ceinture, c'est vital !

- Oh la vache... putain ça c'est de la voltige ! souffla-t-il alors qu'il retira son casque pour se passer une main dans ses cheveux courts. Hans, tu peux faire une étendue des dégâts ?

Le pauvre droïde, qui avait réussi à maintenir à la fois sa position et sa connexion au vaisseau, prit quelques secondes avant de répondre :
- Armement laser en surchauffe, générateur de bouclier en surchauffe, réacteur 1 et 5 hors-service, intégrité de la coque à 92 pour cent, aile supérieure endommagée, moteur surmené.
- Ok, c'est... c'est pas si mal en fin de compte.

Le militaire se redressa lentement, après avoir coupé un à un les systèmes du vaisseau. La « malédiction » du Touklakos ne frappera pas aujourd'hui, et ce dernier avait de toutes évidences besoin de laisser ses composants se refroidir, ainsi que d'autres réparations. Il vit alors le vaisseau jedi se poser à côté de lui, et son propriétaire en sortir pour s'approcher. Encore tremblant du combat, Kaldor sortit lui aussi de son propre transport, son fusil en bandoulière derrière l'épaule. On pourrait trouver ça mal venu de sa part de sortir armé pour rencontrer l'un de ses sauveurs, d'autres y verraient une prudence plus ou moins justifiée, mais le caporal-chef avait fait assez de pompes et avait assez rampé dans l'herbe pour avoir rapidement intégré qu'un soldat devait avoir son arme en quasi-permanence, même en allant aux toilettes ! Bref, le brun put enfin voir son sauveur en chair et en os, d'ailleurs, ce visage de beau gosse blond, cette voix doucereuse, ça lui disait quelque chose.

Les papiers que ce dernier lui tendit confirmèrent son identité : Luke Kayan, Ordre Jedi. Après les lui avoir rendu, Kaldor se racla la gorge, reprit de la contenance, avant de se mettre droit pour saluer le Maître Jedi.

- Caporal-chef Mantell. 52Ème Compagnie Aéroportée. En poste de surveillance frontalière. Il désigna le droïde flottant qui les avait rejoins. H4N5, dit « Hans », mon co-pilote et aide mécanique. Le droïde imita un salut de l'un de ses bras, ses trois yeux analysant aussi bien Luke, son vaisseau et l'environnement alentour.

Un silence s'installa, et maintenant que la tension du combat était retombée, le mantellien prit l'ampleur de la situation actuelle : lui, un républicain, était à présent en territoire Jedi. Ces mêmes Jedis que le chancelier avait lâchement abandonné venaient de lui sauver la vie.

- Je vous remercie d'être passé par là alors. J'avais repéré ces pirates qui faisaient route vers Dantooine, et... bon, disons que j'ai eu les yeux plus gros que le ventre. Mais au moins, ils ne devraient pas venir s'installer ici ou que sais-je.

Le ton de voix de Kaldor était légèrement troublé, et pour cause : le regard de son interlocuteur était complètement inexpressif, mais il était pourtant rivé sur lui.

- Concernant mon état, je vais bien, juste un peu choqué mais rien de cassé, à part le vaisseau bien sûr...

Avec deux réacteurs hors-service et un moteur surmené, Kaldor allait devoir attendre un bon moment avant de pouvoir repartir.
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