48… c’est le nombre d’heures où je suis restée éveillée pour faire le voyage entre Korriban et Dromund Kaas. À endurer des troupes de lames rouges sur existé qui ne pensent qu’aux combats et qu’aux filles qu’ils vont se taper. Sans compter que la nourriture à bord est bonne qu’à donner à ces animaux. Je m’étonne d’avoir tenu aussi longtemps et de ne pas leur avoir tous fait ravaler leurs dents pour qu’ils se la ferment un peu. Arriver à Kaas City, comble du malheur, je m’y perds. La ville est tellement grande que je ne trouve pas les indications pour l’avant-poste Zéta-107B. C’est alors que j’aperçois une enfant mirialan s’approcher de moi. Une esclave à en juger par son accoutrement. Si elle m’avait reconnue de loin avec le sourire, ce n’est qu’en se rapprochant que son sourire s’efface aussitôt en voyant mes cicatrices.

Maître Alicia? Me dit-elle d’une voix effrayer.
J’acquiesce d’un signe de tête.

Par ici, je vous prie.

Toujours à cran et toujours sur mes gardes. Je laisse de l’avance à la petite mirialan. Je ne lui fais pas confiance. Elle me conduit vers une station de transports où nous prenons un vaisseau. Sous le soleil chaud et humide de la jungle, nous empruntons un long et pénible trajet. Surtout avec cette petite peste qui n’arrête pas de me dévisager. N’ayant pas encore passé son rituel d’initiation mirialan, son front est encore vide. C’est alors qu’elle me dit :

Est-ce que ces marques vous font mal?

Une femme se retourne et à ma grande surprise, c’est Iovo. Elle répond à la petite :

Elle souffrira tous les jours de sa vie.

C’est alors que je me réveille en sursaut. La main de la petite Mirialan tire sur mes vêtements afin de me réveiller. Encore sur l’effet de la surprise, je regarde autour de moi et remarque que nous ne sommes plus au même endroit et même que le vaisseau de transport est arrêté. Foutu rêve de merde.

C’est le temps de partir Maître Alicia.

En portant un regard accusateur à la petite fille, je me lève et va un peu plus loin afin de me changer les idées. Une fois que mes nerfs sont calmés, je me rends compte qu’elle n’y est pour rien et n’a fait que son travail d’esclave jusqu’à présent. Je lui fais donc signe de revenir afin de m’indiquer à nouveau le chemin. Nous avançons au travers de l’avant-poste Zéta-107B. Je remarque beaucoup de matériel de chasse et d’équipement divers. Au travers, je remarque une caisse de ration militaire qui me fait grimacer. Sa simple vue me ramène le goût de cet horrible bout de gaufre exo-protéinée déshydraté qui avait eu l’audace de toucher ma langue. Le simple fait d’y penser me rappelle le goût de vomi cette monstruosité infecte à la nutrition que l’on ose appeler nourriture. Puis nous entrons dans un campement où les va-et-vient de personnel sont fréquents. La chaleur et l’humidité y est insupportables et pourtant beaucoup de techniciens sont rivés sur leurs écrans afin que tout soit coordonné comme une machine bien huilée. C’est alors que vient à ma rencontre un humain. Son front et ces dessous de bras sont cernés par la sueur. Il me salue à la manière militaire.

Alicia vous voilà. Nous sommes heureux de vous compter parmi nous. Je me nomme commandante Kendcale Glacull de la BRMF. J’espère que vous avez fait un beau voyage et que vous avez apprécié ma petite attention personnelle. En faisant référence à la petite peste de mirialan.

À cause d’elle, elle m’a rappelé de très mauvais souvenirs. Je n’aime pas me remémorer de cette période de ma vie. De plus, étant paria, nous ne sommes plus de la même espèce. Ces propos m’irritent quelque peu, mais sachant qu’il doit rendre un rapport à mon maître, je prends sur moi et ne laisse qu’échapper qu’un long soupir.

Bon, vous ferez équipe avec Malaco Signavar. Vous pouvez l’attendre à la porte B. Elle sera là d’une minute à l’autre. Une seconde équipe vous épaulera. Pour ce qui est de la traque et du ravitaillement.

Tout en voyant ma patience être à bout, Kendcale Glacull accélère son rythme. Voilà le document avec les informations sur la bête. N’ayant pas grand-chose, il n’y a que quelques éléments partiels, mais j’espère qu’ils pourront vous aider. Si vous avez besoin de quoi que ce soit arme, équipement, ration où autre, faites-le savoir à Niko. En me pointant la petite Mirialan.Je ne vous retiens pas plus longtemps et vous souhaite une bonne chasse.

Je prends les documents et quitte cette pièce immonde. La petite me montre les divers équipements entassés dans des caisses encore fermées. Je ne prends que le strique nécessaire pour me repérer et survivre. Je sélectionne mes rations avec soin. Le reste, je le balance au sol et les écrase avec mes pieds. Surcroît, l’enfant me dirige vers la porte-B et en reste dans les alentour à chasser des papillons. Alors, j’attends. Une heure passe et j’ai fini de lire les documents trois fois. À bout de nerfs et épuisé, je pense : QU’EST-CE QUE FOUT MALACO BORDEL? En colère, je me trouve un coin à l’ombre et commence à dormir sous la chaleur intense et humide de la forêt.

Dormir tranquille c’était tout ce que je voulais. Sous le bruit assourdissant d’un croiseur intergalactique de transport, je me réveille. Je porte mon regard au pilote qui se trouve à être une togruta en retard et en colère. Bien, celle que j’attends est arrivée et je peux commencer ma traque à la bête sauvage avec mes outils à disposions. Le son ambiant étant à disposition, je ferme les yeux et commence à scruter d’une oreille fine les bruits de la forêt afin de m’y habituer et pour y déceler des indices. En augmentant ma portée avec la force, j’arrive à entendre plusieurs animaux… des herbivores qui mangent sur ma gauche. Puis, je suis dérangée par une altercation dans l’un des campements :

Je n’ai pas de mot pour vous dire à quel point je suis signalée... Je pensais que vous étiez prévenu, mais... Une panne informatique suivie de la fatigue m’a fait commettre cette erreur...!

Pfff... Bon, relevez-vous.

Désolé pour cela commandant. Longue semaine, pas beaucoup de repos... Je ne ferai pas de notification vis-à-vis de cet incident au commandement. Mais tâchez à l’avenir d’être plus précautionneux.

Intéressant et surprenant pour une Sith. La pitié ne fait pas partie de nos coutumes pourtant. La force ne vient pas de la faiblesse. Elle provient du renforcement de la chaire et en la fois dans nos coutumes sith. Je regarde la petite mirialan et me demande si je n’ai pas été négligente moi aussi. Elle me dévisage encore. Peut-être que je pourrais lui apprendre une chose ou deux. Quelques instants après, toujours concentrée, j’entends à Togruta me mentir :

Désolé pour mon retard, beaucoup de trafic.

Je retiens ma colère afin de ne pas lui en coller une. Puis, elle rajoute :

Elle ne vient pas avec nous j’espère hein?

Je fais signe à Malaco de s’asseoir à côté de moi afin que nous puissions faire de plus ample connaissance. Tandis qu’elle s’exécute, j’appelle l’un des membres de la seconde équipe de support en lui lançant une pierre. Sans regarder et surtout en veillant à ce que Malaco ne regarde pas non plus, j’écris sur mon data pad une liste des derniers préparatifs:

Derniers préparatifs:

Puis, je le jette à l’un de nos sbires. Il tapote un peu l’appareil pendant quelques instants. Il me regarde d’un air incertain et me dit :

Selon vos instructions m’dame.

L’homme me retourne l’appareil et s’en va nous laissant toutes seules. Je regarde Malaco de la tête au pied et pense qu’à une chose qui me crève le cœur, Rin. Elle me manque et je crois que cette togruta a été spécialement choisie pour me torturer. Je me rappelle qu'elle ne m’aurait jamais menti ou du moins en payant un tribut en nourriture pour son omission. Jusqu’à la toute fin, elle m’aurait été fidèle et m’aurait protégée. Même d’une mort lente de faim dans une minuscule capsule d’évacuation. Alors que je reprends mon professionnalisme et écris en observant les réactions Malaco.

Bonjour,

Je suis Alicia comme vous pouvez le constater, je suis muette. Alors si vous connaissez le langage des signes, il me fera grandement plaisir de pouvoir d’échanger avec vous. Sinon, je peux toujours vous écrire sous forme de message comme celui-ci. Comme vous voyez je suis très habille avec un data pad et cela ne me dérange guère.

Au loin, nous pouvons entendre des tirs de blaster. Tout ce qu’il y a de plus normal dans un avant-poste. Ainsi, le début d’une bagarre au campement qui pourrait peut-être éveiller quelques soupçons chez la togruta.

On peut tout me dire. Je ne suis pas méchante, vous savez…

Tout en fouillant dans les yeux de la togruta, je souhaite que mon message soit des plus clair. Le convoi s’amène avec notre front de chair fraîche sanguinolante et ambulante, je me délecte du beau travail de mes sbires et de leur loyauté sans faille envers m’empire et non leur chef. Je pense que notre bête ne saura pas résister à tel festin. Sans pitié, je continue:

Mais je le deviens facilement et pour répondre à votre question au départ, la petite vient avec nous. Elle est maigrichonne, mais elle fera un excellent dessert.

Je regarde la petite mirialan. Je sais qu’au fond de moi, je la protégerais afin de lui faire comprendre que sa culture de merde… que l’unité mirialan est désuète et dépassée. Je veux lui montrer qu’il y a d’autres voies. Qu’il y a ma voie. Puis, je rajoute sèchement :

Vous n’aurez qu’à la protéger si cela ne fait pas votre affaire.

Comme cela nous serons deux. Tout en me levant, je regarde l’humain Glacull dévisager Malaco. Un soldat me regarde et je lui fais signe de prendre aussi la petite Mirialan. Alors que le convoi s’enfonce dans la forêt. Je laisse les professionnels de la traque faire leur boulot. Je ne suis là que pour la bête. D’ici ce temps, il faut que je me calme et pour se faire je serre l’un de mes sabres laser.

Darth Korpus a écrit:La paix crée des temps faciles ce qui fait des peuples faibles. Les conflits créés des temps difficiles qui rendent les peuples forts. Nous les Siths sommes forts, car pour nous la paix n’est qu’une illusion.

En milieux de convoi, je peux observer Malaco prendre les devants de la mission en me fusillant du regard. Je ne peux pas la sentir non plus. Comment peut-on être aussi inculte. Croire que mon comportement est la cause de la perte des Sith. Pfff. Cela n’a rien à voir. Elle n’a qu’à réviser son histoire sur Korriban. C’est la paix qui nous a affaiblis. La paix qui a été signée d’Ossus par nos hauts dirigeant. Cette même paix qui nous a divisés en deux groupes : nous les loyalistes et nos nouveaux ennemis séparatistes. Toutefois, je suis contente d’avoir allumé une flamme de colère chez cette togruta qui en avait grandement bien besoin. Loin d’elle ahurit en furie, je marche au côté de la petite Niko qui avance avec difficulté. Elle me dévisage toujours. Hésitante, elle commence une conversation quelque peu effrayée :

Sans vous vexer, je sais que je n’ai pas le droit de vous adresser la parole, car vous savez pourquoi… Mais j’ai quelques questions.

Je fais un signe de mains l’invitant à me poser ces questions.

Savez-vous parler?

Je tourne la tête afin de répondre à la négative. En fixant, l’horizon et mes pas pour ne pas tomber.

Pourquoi m’avoir amenée avec vous?

Je sors ma data pad et je lui montre ma dernière conversation avec Malaco. Son teint devient soudainement tout pâle pour une mirialan toute verte. Elle s’arrête un instant puis prend une bonne inspiration.

Si c’est mon destin dans l’unité, je veillerais à être délicieuse.

J’écris sur mon data pad : C’est une mission sith qui n’a aucunement rapport avec ta place dans l’unité. Ici, il n’y a qu’une règle et c’est la loi du plus fort.

… la loi du plus fort. Elle lit tout haut. Qu’elle est cette loi? Dit-elle

La loi des Siths où les faibles servent les forts.

En parlant de servir les forts, il me vient une idée. Pourquoi, je trimbale mon sac à dos? Je prends mon barda rempli de nourriture et le place sur le dos de la petite Mirialan fragile qui avait déjà de la difficulté au travers du chemin abrupt. Je me sens beaucoup mieux. Les traqueurs nous dépassent et nous laissent derrière. Loin derrière, ne laissant qu’une traîner de feuillage brisé et d’herbe tapissée comme indice pour les suivre. J’avance au même rythme que la petite Niko. À la sueur de son petit front, elle avance en portant mon fardeau. Nous arrivons dans une clairière où Malaco a décidé d’y passer la nuit. Je vois que ma tente y est déjà montée par les traqueurs et que mon repas est déjà servi. Voyant ce qu’il y a au menu, je n’ai guère envie de manger. Je demande d’une main mon sac à dos que je le prends. Je dépose mon repas sur le sol et je pointe à Niko ce qu’elle peut manger et boire. Avec appétit, elle dévore son repas sous le regard des autres traqueurs. Je connais ce regard. Il y en avait plein sur Korriban lorsque je mangeais à la cafétéria des enseignants. Tout comme moi, cela n’affectait guère la petite Niko qui mange jusqu’à s’endormir sur place. Impressionnée par tous ces efforts pour une petite mirialan, je la prends moi-même et la dépose dans ma tente.

Doucement la pénombre devient nuit. C’est alors que je grimpe dans l’arbre le plus haut et commence à scruter la forêt tapie dans le noir.