Darth Hope
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La Loi des Siths

Ou la loi du plus Fort.








Chez les Siths, un vieil adage avait perduré au fil des âges. La loi du plus fort. Derrière cet enseignement fondamental et d’apparence simple, se cachait une multitude de significations. Comment savoir qui était le plus fort ? Comment devenait-on le plus fort ? Il y aurait toujours plus fort que nous, quelque part dans cette vaste Galaxie ? Alors, naturellement, on s’en prenait aux plus faibles. A celles et ceux qui nous rendraient fort. Il fallait trouver la médiocrité et l’écraser afin d’émerger. Il ne s’agissait plus de provoquer en duel plus fort que soi, il s’agissait d’annihiler plus faible que soi pour prouver que personne ne nous surpassait ou ne nous égalait. Pour que le plus fort émergeât, il était nécessaire que tous fussent faibles.










Quitter Melantha avait été un déchirement silencieux. Elle n’avait rien dit au moment où les sbires du Conseil Noir étaient venus la chercher sous le regard effaré de Mumkin. On n’avait pas encore de nouvelles du commandant et il semblait à Dana que son coeur avait cessé de battre, emprisonné dans des glaces aux épaisseurs sombres et qu’un froid régnait perpétuellement aux confins de son âme. La convoquait-on pour lui apprendre la mort de Lloyd Hope ? Devrait-elle défier Darth Laduim en retour ? Devrait-elle les tuer, tous ? Les questionnements avaient défilé au rythme indifférent des étoiles; jusqu’à une Dromund Kaas dont le ciel était toujours en proie aux zébrures d’éclairs voraces. Dès que l’on respirait l’air de son atmosphère, l’humidité des orages permanent se collaient aux bronches et une grisaille permanente ensevelissait tout. Elle fut conduite à la Citadelle dans laquelle les contrefort du palais impérial émergeaient. Seul le Temple Noir rivalisait de majesté et de grandeur et les deux édifices se faisaient face, supportant le poids des millénaires à venir.

Les salles se succédèrent et pour combler le vide qui obstruait sa poitrine, elle avait allumé une cigarra coincée entre ses lèvres maquillées. Afin de se présenter dignement aux sommets de l’Empire Sith, elle avait revêtu sa robe inquisitoriale, encore noire. Dans son sillage ses ondulations de jais flottaient à l’image d’une rivière de ténèbres. Dans ce tableau sans couleur, seules ses prunelles irradiaient. La seule trace génétique de son affiliation Sith originelle; l’unique reliquat d’un héritage qu’on lui avait toujours nié : les clés de Ch’Hodos comme les nommaient solennellement son père. Ce regard mystique qui, tant de fois, avait reflété la peur, la haine, l’incertitude, la douleur, le désir, peut-être même l’amour. Elle avait l’impression qu’à l’aulne de cette guerre qui dévorait les Siths, elle ne pouvait plus voir.

Un silence magistral l’accueillit dans la salle du Conseil Noir où seuls deux sièges étaient occupés : celui du Cardinal et celui du Castellan. Elle s’avança au centre, au coeur d’un cône de lumière qui permettait à l’ombre de prospérer sur les figures des conseillers. Sa chevelure s’était immobilisée comme une cascade figée sur ses épaules étroites et elle se tint debout puisqu’elle ne savait encore ce qu’il faudrait faire, ni qui il faudrait combattre. Elle n’avait que l’idée d’une rage sourde et d’une souffrance sans lendemain à la seule pensée d’avoir perdu Hope. Celui dont elle portait le nom. Il lui était insupportable de songer qu’elle demeurait la seule Hope, qu’elle n’aurait pu cette autre part d’elle-même mais le Fil Rouge matérialisé dans la Force se tendit.

Il vibra et ses vibrations la firent approcher vers le trône du Castellan, plongé dans les ténèbres. Elle faillit quitter le rayon de lumière, mais une voix l’interrompit.

« Darth Hope, » annonça Bekhaar. « Seigneur de Ch’Hodos. Maître Inquisiteur Sith. Est-ce le sang de Shar Dakhan qui vous empêche de vous agenouiller devant le Cardinal Noir ? »

Shar Dakhan ne se serait agenouillé devant aucun de vous, pensa-t-elle.

« Mais vous n’êtes pas Shar Dakhan. »

Elle détestait les télépathes et Bekhaar ne faisait pas exception à la règle. Derrière la fumée vaporeuse de sa cigarra, elle prit une profonde inspiration. Rien ne semblait l’affecter davantage que le sort du hapien. Le Cardinal Noir l’éprouvait parce que cette préoccupation singulière était omniprésente dans la Force et si Darth Runà avait été présente, elle aurait sermonné sa protégée qui était incapable de se dissimuler dans la Force et qui, au contraire, rayonnait dans l’Obscur comme un phare.

« Mettez un genou à terre, c’est un ordre ».

Darth Bekhaar espérait s’assurer de la docilité d’un pion, ni plus, ni moins. Si Shar émettait un potentiel intéressant à ses yeux, elle devait lui rester obéissante : par la peur ou par autre chose. Cependant, il faudrait s’assurer qu’elle parût plus forte qu’eux. C’était là l’équilibre des intrigues de pouvoir.. Elle hésita et finit, lentement, par s’agenouiller.

La loi du Fort, ressassa-t-elle derrière l’incertitude et la douleur, l’esprit lié par ce fil rouge qui vibrait avec davantage d’intensité. Le plus fort posait-il genou à terre ? Non. Le plus fort voulait tout. Et ce que Darth Hope désirait le plus était Lloyd Hope. Un genou à terre ne balaierait pas ce besoin. Bekhaar ne parut qu’à moitié satisfait. Le corps lui avait obéi, l’esprit - en revanche, demeurait hermétique à son autorité. Il avait fait ployer le corps; et il ne doutait pas de pouvoir faire ployer le mental.

Pourquoi suis-je convoquée par son Eminence ? Demanda-t-elle enfin.
Ce n’est pas moi qui vous est convoquée, mais le Castellan Noir. »

Et Bekhaar semblait prompt à être présent durant cette convocation. L’intimité de ces deux Siths était dangereuse. Son visage irisé se détourna vers le siège du Seigneur de guerre, le coeur battant. Elle demeurait agenouillée mais toute son âme s’était relevée, prête à s’élancer. Si c’était, lui, le Castellan, elle serait prête à mettre le deuxième genou à terre, et le front également. Tout pour qu’il soit encore en vie. Et ça, le Cardinal le savait parfaitement comme d’autres l’avaient su avant lui. C’était leur force. C’était leur faiblesse.




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Lloyd Hope
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La Loi des Sith


Qu’elles représentent l’âme charnelle de l’Empire, afin de donner à nos troupes ce que les renégats ne leur donneront jamais : la caresse de la dévotion.






Quelques heures plus tôt.


- Je voudrais la rencontrer.

Le corps de Laduim avait été évacué quelques instants après sa mort, par des silhouettes en bure sombre. Son sang marquait encore le fauteuil de la place du Castellan quand Lloyd s’y assit, raide, encore hébété par ce qui venait de se produire.

Il n’y aurait plus de retour en arrière. Il était venu ouvrir les yeux au Conseil Noir et faire tomber le Castellan et contre toute attente, il y était parvenu. Il se retrouvait désormais à cette place qui lui donnait tant de pouvoir et pourtant, il ne sentait que la peur qui grandissait toujours plus dans sa poitrine. Il avait fait cela pour bâtir un Empire qui la protégeât davantage, et maintenant ? Maintenant, Dana Shar était l’amante du Castellan Noir. Une nouvelle cible dessinée sur sa peau ardente.

Et Lloyd avait à peine entendu les conversations qui avaient repris comme si de rien n’était entre les membres du Conseil Noir. Darth Malevolus avait fait un rapport sur des renseignements collectés auprès de la frontière, un autre maître avait parlé des difficultés de l’Académie de Korriban à traquer les renégats naissants. Mais Lloyd n’entendait rien. Le visage encore marqué par le sang de son maître et le sien mélangés, les mains fébriles posées sur les accoudoirs, il était resté silencieux, les yeux écarquillés, en état de choc.

- Celle qui vous a inspiré tant de loyauté.

Pourtant, il réalisait parfaitement ce qui se passait. Il aurait le temps d’élaborer plus tard sur sa nouvelle fonction : les armées de gratte-papiers à rencontrer, les milliers de données à compulser, les communications à lancer, les traîtres dont il devait se débarrasser. La tâche était immense, mais une seule chose l’obsédait.

Dana. La mettre en sécurité. Le plus vite possible.

Et Darth Bekhaar n’avait fait que lire dans ses pensées. Dès que les autres maîtres avaient quitté la séance du Conseil, et que Lloyd s’était retrouvé seul avec le Cardinal Noir, ce dernier avait abordé le sujet très directement.

- Elle est blessée, en soin à bord de Melantha.

Il disait peut-être cela autant pour se rassurer que pour éviter la requête. Pourtant, s’il y avait une hiérarchie dans le Conseil Noir, Bekhaar en était indiscutablement le maître. Un rire secoua la poitrine du Cardinal.

- Allons, vous me devez bien cela, Castellan. Parlez-moi d’elle. Parlez-moi de cette alliance dont vous pensez qu’elle pourrait changer l’Empire.

Le regard de Lloyd quitta le centre de la pièce pour scruter le Cardinal.

Avait-il tué un maître pour s’enchaîner à un autre ?








Les échos de leurs derniers instants résonnaient encore à ses oreilles quand il vit entrer la silhouette de l’Inquisitrice, enveloppée dans sa bure noire. Les rires. Les soupirs de Dana quand elle s’était laissée dévorer par un homme mort. Ses mots déposés au creux de son oreille. Les promesses.

Il avait dû faire un effort insurmontable pour rester assis, immobile. Il s’était penché en avant, accoudé sur ses propres genoux, la scrutant, comme si son regard pouvait faire quelque chose à cette exposition soudaine, au centre du Conseil Noir, de son bien le plus précieux.

- Dana Shar, relevez-vous.

Sa voix n’était qu’un souffle. Il avait enfin capté le regard de l’Inquisitrice qui avait relevé la tête, et à travers la Force leur connexion si particulière se matérialisait. Ils sentaient tous deux la présence de Darth Bekhaar qui observait le phénomène, silencieux. Un silence se prolongea, durant quelques secondes, laissant à Dana le temps d’intégrer cette nouvelle donnée : le Castellan avait la voix de son capitaine, le regard de son amant. Et le cœur de son loup battait à lui rompre la poitrine, car il était vivant.
Lloyd se leva pour descendre les quelques marches qui les séparait mais il ne la toucha pas – il ne voulait pas donner à Bekhaar la preuve qu’il ne se maîtrisait pas lorsqu’il s’agissait de Dana Shar. Mais il voulait percuter son regard, se réchauffer près du désert de Ch’hodos, avoir cette connexion qui les rassurerait tous les deux le temps d’un instant. Mais bientôt, il se tourna vers Bekhaar de nouveau, les mains dans le dos.

- Le Cardinal Noir et moi-même avons longuement discuté. Comme vous le savez, Inquisitrice…

Madame l’Inquisitrice.

- … l’Armée est en proie aux doutes. Les récents évènements ont créé une défiance envers le Clergé, envers le Conseil Noir en général, et la tentation renégate s’engouffre dans cette faille. Il faut de toute urgence réinspirer les rangs, avec de nouvelles images, de nouveaux idéaux. Le Cardinal Noir a eu l’idée…

Il s’interrompit, s’humecta les lèvres pour croiser le regard de Dana Shar.

- De tenter de dupliquer… l’influence que vous avez eue sur moi… A l’échelle de l’Empire.

Sur le visage de Darth Bekhaar s’épanouit un sourire.

- Ce que le Conseil Noir vous demande, poursuivit Lloyd, c’est de créer une nouvelle caste d’Inquisiteurs, peut-être prioritairement d’Inquisitrices, qui auraient vos talents dans la Force, la sorcellerie, et … la séduction. Pour les faire sillonner les rangs des militaires, leur inspirer la même… loyauté que vous avez su m’inspirer. Les coordonner, en faire à la fois un réseau de renseignement et un objet du désir, les faire diffuser l’idée auprès de nos soldats prioritairement que le Clergé Sith, à travers ces prêtresses, veille sur eux, les soigne, les admire. Qu’elles représentent l’âme charnelle de l’Empire, afin de donner à nos troupes ce que les renégats ne leur donneront jamais : la caresse de la dévotion. Et…

Lloyd s’interrompit pour déglutir. Il jeta un coup d’œil à Darth Bekhaar.

- En tant que… Grande Prêtresse, ou peu importe le nom que vous porterez, vous devrez vous afficher aux bras des membres du Conseil Noir.

Lui, donc, mais… pas que.

Lloyd avait planté ses yeux dans ceux de l’Inquisitrice, mais son intention était indéchiffrable. Ses pupilles étaient froides et brûlantes à la fois, lui ordonnaient le silence et la rébellion simultanément. Il serra les mâchoires.



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Ou la loi du plus Fort.








Une impulsion silencieuse l’avait fait se redresser, suspendue aux prunelles émeraudes dont elle connaissait la moindre nuance parce qu’elle était trop de fois tombée dans leurs profondeurs. Quelque part, elle avait senti une fissure ciseler son âme et menacer la forteresse de son esprit. Hope avait atteint les sommets où le vent soufflait dangereusement et il se mettait non seulement hors de sa vue, mais également hors de sa portée. Elle aurait dû se réjouir de cette promotion, de ce sang qui tâchait la peau pâle du hapien. Laduim était mort.

Et elle aurait voulu l’être aussi.

« C’est ce que donc, vous souhaitez. Un réseau de prêtresses qui se prostituent au sein de l’armée et dont je serai la mère maquerelle. » grossit-elle le trait pour que ses mots absurdes résonnassent dans l’air opprimant de la grande salle.

« N’est-ce pas ce que vous avez fait tout ce temps, Darth Hope ? » suggéra froidement le Cardinal dont la voix s’immisça entre Dana et Lloyd comme un gaz insipide se répandait . Et elle aurait souhaité attraper Lloyd par l’uniforme le secouer, parce qu’il l’avait attiré dans une nouvelle cage, face à un autre Luis Raidun. Son hurlement de dépit ne franchit jamais ses lèvres mais éclata dans ses yeux avec la force de l’orage. Puisqu’il n’y avait rien à répondre à la question rhétorique du vieux Sith, elle recula afin d’installer une distance entre Lloyd et elle; semblable à un gouffre au bord duquel les deux amants se tenaient. Peut-être qu’il aurait suffi de tendre les bras pour réunir leurs mains et franchir l’abysse, mais Dana se sentait minuscule et incapable face à ce qui était désormais le Castellan Noir. Et elle luttait désespérément contre ce sentiment d’abandon qui envahissait sa bouche pour y déposer un goût rance.

« Si le Conseil Noir me le demande, alors je le ferai » articula-t-elle sans émotion.

Bekhaar se dressa dès la phrase achevée, comme s’il n’avait attendu que ce signal pour manifester un mouvement. Il aurait pu se passer du consentement de la Maîtresse Inquisitrice, après tout, qu’était-elle, si ce n’était une princesse Sith en déchéance dont on essorait la patience avec indifférence. Il s’éloigna de son siège lugubre pour mieux approcher sa disciple et des phalanges noueuses effleurèrent la chevelure de jais pour en perturber les ondulations, en éprouver à la fois la douceur et la réalité. Sans s’émouvoir de ce contact, elle détourna son attention sur Lloyd.

« Ce n’est pas Dana Shar, mais Darth Hope. » corrigea-t-elle, mais il lui parut que sa voix s’éteignait et bientôt, elle n’eût plus d’autres mots qui pussent se superposer aux souvenirs nombreux forgés par les cris, les soupirs, les caresses, les coups. D’un geste du bras, Bekhaar l’invita à emprunter une direction dans laquelle aligna ses pas. Ses courbes frôlèrent Hope puisqu’il était sur cette trajectoire imposée; elle eût à peine le temps de capter son odeur familière et lui d’attraper son parfum que le clerc Sith suivait avec une oeillade entendue pour le Castellan, qui devait suivre.

















A l’abri d’une salle secrète dont les murs étaient forgés à même la pierre sombre de la Citadelle, le corps de Laduim reposait sur une table rituelle. Des torches à plasma éclairaient timidement l’intimité des lieux. Les silhouettes des trois Siths se dressaient dans la pénombre et Dana fixait le cadavre du Togruta dont la toilette mortuaire avait été négligée. Le sang séchait à la surface de son derme, entre les pans écartés d’une bure que la brûlure d’un sabre avait déchiré et elle réprima un frisson de satisfaction ou d’appréhension. Au travers de ses cils noirs, elle avisa le hapien souillé du même sang et elle s’imaginait l’embrasser au travers, communier dans l’horreur et la douleur comme ils l’avaient toujours fait.

« Un dernier hommage » s’amusa Bekhaar, la voix glaciale. « Vous déciderez quel sort doit être réservé à la dépouille, Seigneurs Hope. »

Quand le silence succéda au départ du Cardinal, Dana approcha du mort. Elle glissa ses doigts le long du marbre noir qui soutenait les muscles sans vie de l’ancien Seigneur Sith, frôlèrent le tissu froid de son vêtement opaque et elle retint son souffle.

« C’est ce que je fais ? Je te soigne. Je t’admire. Je suis l’âme charnelle censée t’offrir dévotion et caresse. Comment Bekhaar a pu, une seule seconde, penser que c’était une bonne idée. » Et plus ses mots prenaient de l’ampleur, chargée d’une colère sourde, plus la Force résonnait et elle poursuivit, fixant le défunt avec une intensité sinistre, comme si elle s’adressait à lui. « C’est ce que tu souhaite que j’offre à tous les membres du Conseil Noir ? C’était ta vision de notre Alliance ? J’aurais préféré affronter Laduim, moi-même. Ou même Ramken, plutôt que de te laisser me parler comme si j’étais un pion. Je pensais que sa mort réglerait ton problème de laisse, pas qu’il….l’aggraverait. »

Elle brisa sa proximité avec l’exposition macabre pour foncer vers Hope. Ses courbes s’immobilisèrent à un centimètre de l’uniforme noir et elle braqua les yeux émeraude de sa volonté farouche pour qu’il se soumît au désert de Ch’Hodos, que tout se ce sable l’ensevelît.






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Ses doigts remontèrent le long du corps de l’Inquisitrice et il les glissa dans le cou de celle-ci pour mieux saisir le collier de cuir et de métal qui enserrait sa gorge.






Le hapien eut un soupir de dépit. Ses yeux jetaient des regards suspicieux dans les recoins d’une salle pourtant vide. Il s’imaginait la pierre noire incrustée de micros, chaque ombre dissimulant un œil secret. C’était pourtant fort peu probable : si un seul lieu était parfaitement sécurisé contre tout espionnage, ce devait bien être la Citadelle Impériale et ses salles secrètes.

- C’était mon idée, gronda-t-il, amer. J’ai trouvé ce que j’ai pu pour te tirer de la posture dans laquelle te laisse Runà et te ramener près de moi.

Mais leurs regards s’affrontaient, brûlant, las, pour Lloyd. Ses doigts remontèrent le long du corps de l’Inquisitrice et il les glissa dans le cou de celle-ci pour mieux saisir le collier de cuir et de métal qui enserrait sa gorge. Il la rapprocha de lui en tirant dessus brusquement, s’assurant qu’ainsi les quelques centimètres qui les séparaient seraient comblés. A travers son uniforme, il sentait les courbes de Dana, la fébrilité de son corps encore affaibli. Leurs visages étaient si proches que Dana pouvait sentir l’odeur du sang de Laduim sur la peau de Lloyd. Il avait contracté la mâchoire, et les émeraudes cherchaient à dominer la tempête de sable d’une emprise dure et froide.

- Cesse de faire l’ingrate, persifla-t-il entre ses dents serrées. Je l’ai tué pour toi. Je t’ai arrachée aux incompétents qui ont failli causer ta mort sur Ossus ! Et il est hors de question que tu retournes travailler pour une hiérarchie qui peut te sacrifier à tout instant.

Ses yeux dévalaient désormais le visage de l’Inquisitrice, notaient ici une ancienne brûlure, là la cicatrice qui barrait sa lèvre inférieure. S’attardèrent sur les commissures de ses lèvres, remontèrent glisser le long des courbes des cils noirs. Elle était là. Elle l’était pour de bon. Et il l’avait fait : il avait tué le Castellan Noir, arraché la main du maître pour accéder à la charpente de cet Empire qui ne tenait plus que par miracle. Et maintenant qu’il voyait tout cela de plus près, il ne se rendait que plus compte encore de la fragilité de cet édifice sous lequel ils s’abritaient tous les deux. Ses lèvres se pincèrent.

- Tu feras ce qu’on te demande, gronda-t-il à voix basse. Je n’ai pas d’autres moyens de nous protéger maintenant. Qu’est-ce que tu vas faire si tu retournes en mission comme si de rien n’était ? Qu’est-ce que tu crois, qu’on laissera l’amante du Castellan tranquille ? Hors de question que tu prennes ces risques. Tu construiras ce nouvel Ordre de prêtresses en restant à mes côtés, sous mon commandement le temps que l’on trouve mieux.

Il avait refermé son autre main sur le bras de l’Inquisitrice, comme pour la dissuader de sortir une lame, ou bien de s’enfuir. La dissuader de riposter, peu importât la nature de la riposte.

- Ce lien avec le reste du Conseil Noir, c’est Bekhaar qui l’a proposé et je n’ai eu d’autre choix que de l’accepter pour pouvoir t’avoir directement sous mes ordres, à mes côtés. Tu ne passeras pas beaucoup de temps avec eux.

Sa main sur le collier était passée dans la nuque de l’Inquisitrice et il la rapprocha de lui, ses doigts plantés dans son cuir chevelu, et il put ainsi lui parler à l’oreille, à voix basse pour qu’aucun dispositif de surveillance ne pût les entendre.

- Fais-moi confiance, pour une fois. Nous nous en débarrasserons vite. Et dans d’atroces souffrances si l’un d’eux commet l’impair de te toucher de trop près, crois-moi.

Il relâcha la pression qu’il lui avait infligée et Dana se dégagea un peu. Il la retint pour qu’elle ne put s’enfuir. Un petit sourire s’était peint sur les lèvres du hapien tandis qu’il la regardait essayer de se débattre. Mais c’était un sourire un peu triste, un peu amer. Elle recula et Lloyd vint avec elle pour l’empêcher encore d’aller plus loin. Le dos de l’Inquisitrice percuta la table sur laquelle reposait le corps de Laduim et il en profita pour la bloquer contre celle-ci. Sa main gantée de noir, sur laquelle du sang séchait encore, vint attraper la mâchoire de l’Inquisitrice pour la forcer à lui faire face quand il approcha ses lèvres des siennes. Leurs souffles se mélangèrent, et les émeraudes cherchaient la chaleur du soleil même courroucé de Ch’hodos.

- Et oui, en premier lieu, tu es là pour t’occuper de moi. Me soigner, m’admirer. Me récompenser, parce que j’ai tué pour toi. Et du gros gibier, cette fois.

Il lui semblait que la récompense devait en être encore plus importante, encore plus douce, qu’elle aurait dû commencer par cela d’ailleurs avant ses remontrances.






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Ces deux mots Siths devaient à eux seuls, contenir toute l’essence d’une doctrine étrange où se mêlaient loyauté et manipulation.












« Découpe-le. » suggéra-t-elle d’une voix suave alors qu’elle était encore assise sur la table, rabattant la soie noire de sa robe d’Inquisitrice sur l’arrondit de son épaule. « Une partie pour chaque membre du Conseil Noir, un petit souvenir. Mieux vaut réserver la tête pour le Cardinal. » Alors qu’elle se courbait sur le togruta, le bout de ses doigts navigua à la surface d’un lekku pâle et glacial. « De si beaux lekkus, Bekhaar devrait apprécier. » C’était un écho à la demande humiliante que l’ancien Seigneur de guerre avait exprimé après la mort de Jared Ashar. Un moyen de lui remémorer, même mort, le sort que Hope réservait à ses ennemis. Elle arrangea ses ondulations ténébreuses qui dévalaient ses épaules étroites. Finalement, elle prit ses distances avec le cadavre. En espérant que tu as apprécié le spectacle, connard, fut son ultime pensée pour le Maître de Lloyd Hope.

De retour dans la grande salle, ils étaient toujours seuls. Dana traversa l’unique rayon de lumière et grimpa les marches menant au siège sinistre de Castellan sur lequel elle échoua avec grâce et provocation, croisant les jambes. La Force la suivait comme une rivière de poix noire et elle utilisa ce courant obscur pour que sa volonté écrasa celle du blond. « Approche, cher Castellan. » Et il flotta dans cette même poix charbonneuse, le regard à moitié distant, au travers duquel elle se voyait trôner. Elle ne le libéra de son emprise, qu’une fois qu’il eût atteint ses lèvres, courbée sur elle. Son sourire vibra contre la bouche du capitaine. « Je vais créer cet Ordre… » promit-elle à son capitaine, le regard ardent.


Et cette promesse, découlant d’une obéissance fragile, marqua le début du Tiesa saraii, où l’ordre de la Vérité. Ces deux mots Siths devaient à eux seuls, contenir toute l’essence d’une doctrine étrange où se mêlaient loyauté et manipulation. Bekhaar avait offert sa bénédiction à ce mouvement sirupeux : dont on ne savait la réelle allégeance : le Clergé ou l’Armée. Pour savoir qui avait le faveurs du Tiesa saraii sur le moment, il fallait diriger ses yeux sur Dana Shar. S’affichait-elle avec le Seigneur Bekhaar ou le Castellan Noir ? Toutefois cette nouvelle église Sith ne naquit pas en un jour. Peu après sa convocation, Shar avait exigé d’installer le siège du Tiesa saraii sur Jabiim et Bekhaar avait opposé un refus catégorique, préférant que les prêtresses soient formées sur Dromunk Kaas, au plus près de son pouvoir. Darth Hope avait encaissé le refus en serrant les dents. On lui assigna toute une aile de la Citadelle afin qu’elle put mener sa mission en territoire neutre : ni au Temple, ni dans une caserne. Une suite imposante lui avait été octroyée, avec des esclaves, des prêtres, quelques droïdes. On aurait pu penser qu’elle recevait enfin son titre de princesse Sith, mais Dromund Kaas n’avait pas la saveur de Ch’Hodos, ni sa grandeur. La plupart du temps, Shar se sentait prise au piège dans l’immensité de la Citadelle. Dans l’une des grandes salles d’entraînement, elle observait deux silhouettes féminines échapper aux pièges tendus par des droïdes simulateurs. Elles déviaient les tirs avec les Force, ou avec un sabre sous les yeux las d’une Hope fantôme. L’Inquisitrice coulait dans son uniforme dont la couleur immaculée tranchait avec les ténèbres des lieux. Dana avait choisi le blanc pour se démarquer de ses congénères, pour émerger de la masse et pour s’élever au-dessus d’eux afin qu’on la reconnût parmi ses pairs. Ce choix impopulaire avait attiré l’oeil de la presse impériale, mais les journalistes les moins zélés avaient tôt fait de faire un parallèle avec sa maîtresse, Darth Runà qui l’avait à peine féliciter de cette étrange promotion. Runà semblait être retournée à des ombres inquiétantes et Dana craignait le moment où elle en surgirait.

« Son Excellence Omiros est là » murmura un Inquisiteur penché sur elle.  Quelques balafres disgracieuses déchiraient la beauté d’un visage hapien dont les contours étaient cachés par des mèches lumineuses. Il portait une amure légère noire, aux insignes de l’Inquisition et son sabre-laser était bien mis en évidence. A peine eût-elle le temps de remercier Vorian, que les portes de la salle s’ouvrirent sur une autre silhouette hapienne, plus sombre et plus blonde. Les droïdes cessèrent leur ballet et les deux Inquisitrices en entraînement se figèrent, portant leur regard curieux vers le Castellan.

« Votre Excellence, » salua Dana avec un ton bien trop révérencieux pour être vrai. Et pourtant son coeur s'emballait douloureusement, parce que deux semaines avaient passé sans qu'elle ne put le voir, le toucher, le respirer. Deux semaines à capter sa simple présence par l'éclat d'une holographie ou d'un message. Les jours s'étaient étirés et avaient creusé la faim dans le ventre de la louve.« Quel honneur. Je parie que vous venez à propos de ce souper crucial qui aura lieu à l’Etat-Major ce soir et que je dois absolument vous y accompagner. » La Sith avait étiré un sourire mutin. Si Vorian avait fait l’effort d’une révérence respectueuse envers le Seigneur de Guerre, il l’admirait désormais avec un intérêt, partagé entre l’amusement et l’appréhension. « Je dois vous présenter nos premières recrues. Le Seigneur Bekhaar les a déjà rencontré. »

Elle quitta son siège pour s’approcher de ses nouvelles protégées dont l’une avait la peau sombre comme l’ébène et l’autre, possédait une chevelure flamboyante et des zébrures sur tout le corps, visage y compris : d’anciennes cicatrices. Elle portait un cache-oeil et son unique oeil valide brillait avec intensité. Cependant, Hope ne sembla guère s’intéresser à ces futures prêtresses, analysant plutôt la présence de l’Inquisiteur aux côtés de son amante et Dana s’impatienta.

« C’est l’Inquisiteur Vorian, dévolu principalement à ma sécurité. » présenta-t-elle brièvement.






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Il sent Hapès à plein nez. Tu ne devrais pas faire confiance aux hapiens.






- Mon Capitaine ! Heu… je veux dire… Votre excellence ?

Les yeux noirs de la lieutenante Narih transparaissaient à l’hologramme, indécis, sur son visage en proie au doute. A ses côtés, tout aussi raide, apparut la silhouette de Subol, plus assuré, plus serein, comme à son habitude. Il s’inclina profondément.

- Seigneur Omiros, dit-il avec distinction, et Narih lui décocha une œillade blasée avant de redresser fièrement le menton.
- C’est avec un très grand honneur que nous avons appris votre nomination…
- Très grand honneur.
- … et nous vous présentons nos plus vives…
- Ça va, ça va, les coupa Lloyd. Vous fatiguez pas, c’est bon.

Assis dans un fauteuil sombre, le hapien leur offrit un sourire qui se voulait rassurant et qui devait ressembler à une grimace de souffrance.

- Melantha ?
- Les réparations avancent. Le lieutenant Utuzz va vous envoyer le bilan. Cela devrait être prêt dans quelques semaines. La plupart des dommages ont déjà été réparés, en réalité, mais l’installation des nouveaux réacteurs nécessite des tests avancés pour être certains que nous pourrons de nouveau naviguer en étant parfaitement opérationnels.
- Bien.
- Du coup, vous restez notre commandant ? ne put s’empêcher de demander la lieutenante.
- Evidemment. J’ai besoin d’un bon vaisseau et j’avais commencé à m’habituer à Melantha et son équipage. Je reviendrai dès que possible, je n’ai pas l’intention de croupir dans ces bureaux.

D’un doigt ganté, Lloyd désigna son environnement. Son bureau, anciennement celui de Darth Laduim, avait été complètement vidé des affaires du précédent Castellan… Et lui, Darth Omiros, n’avait pas vraiment ajouté grand-chose d’autre à cet espace vide, comme si les lieux n’étaient occupés que par un Castellan fantôme. Mais il avait toujours été ainsi : ses bureaux, ses cabines étaient toujours impersonnelles et froides, comme s’il ne souhaitait jamais vraiment s’installer nulle part.

- Dites à l’équipage que je resterai leur commandant, du coup. Et que nous reprendrons la route des frontières dans quelques semaines… D’ici que je règle quelques affaires.
- Nous nous tiendrons prêts pour votre retour, lui dit Narih avec ferveur, et Subol acquiesça à ses côtés.
- Bien. Je vous remercie. Pour l’Empire.
- Pour l’Empire, Seigneur Omiros.
- Pour l’Empire, mon Capitaine.







Le Castellan avait posé les yeux sur les deux recrues qui n’avaient soutenu son regard que quelques instants – tout autre Sith aurait immédiatement baissé les yeux, mais pas elles. Elles savaient déjà jouer de la limite insupportable entre rébellion et dévotion, pour susciter la haine et l’envie tout en même temps, à l’image de celle qui les formait. C’était une vision satisfaisante… Au contraire de cet énergumène balafré qui tournait autour de la meneuse des Tiesa saraii. Lloyd le toisa, le visage fermé.

- Laissez-nous, ordonna-t-il sèchement.

L’ordre concernait aussi les deux jeunes femmes et après un instant d’hésitation, ils se retirèrent tous les trois en silence avant de disparaître par des portes dérobées. Le hapien attendit quelques instants, pour être sûr qu’ils fussent seuls, avant de marcher lentement vers les hautes fenêtres par lesquelles on voyait Dromund Kaas s’étendre dans la brume. Loin, vers l’est, on devinait se dérouler comme un ruban le fleuve au bord duquel deux jeunes Sith s’étaient étreint dans la plus parfaite ignorance de ce que leur réservait l’avenir. Lloyd s’humecta les lèvres.

- Inquisiteur Vorian, hein ? gronda-t-il sans se retourner, les yeux fixés sur le paysage sombre. Il sent Hapès à plein nez. Tu ne devrais pas faire confiance aux hapiens. Beaucoup d’entre eux sont encore secrètement en lien avec la planète natale et peuvent n’infiltrer les rangs de l’Empire que pour servir de canal de renseignements à la Reine Mère ou à ses opposants.

Il décocha à Dana un regard de reproche dont il savait bien qu’elle ne le prendrait pas tout à fait au sérieux. Mais tout de même. Il trouvait qu’il avait raison. Il laissa échapper un soupir, sachant d’avance qu’il se battait inutilement. Depuis leur étreinte sur le corps de Darth Laduim, ils s’étaient à peine vus. Lloyd avait passé son temps à rencontrer les personnalités importantes de l’Etat-Major, à étudier les rapports des flottes éparpillées dans l’Empire, à assister à des réunions du Conseil Noir. Quant à Dana, elle s’était visiblement donnée pour ce projet du Tiesa saraii.

- Je vais avoir besoin de regagner Melantha prochainement. Faire un tour des flottes, afin que les soldats aient tous de près ou de loin identifié le nouveau Castellan et le fait qu’il revêt non pas une bure Sith mais un uniforme militaire. J’aurais aimé que tu m’accompagnes. Ce serait l’occasion de présenter le Tiesa saraii. Mais si tu ne peux pas…

Lloyd jeta un coup d’œil vers l’une des ouvertures par lesquelles les deux femmes s’étaient éclipsées un peu plus tôt.

- … tu peux aussi me prêter quelques-unes de tes recrues, si tu préfères.

Les émeraudes malicieuses soutinrent un moment le regard lumineux de l’Inquisitrice.

- Ça va prendre quelques semaines de voyage.

Il serra les dents néanmoins. Être Castellan devait lui permettre de protéger Dana Shar mieux qu’avant, mais c’étaient aussi des fonctions qui l’empêchaient de la voir aussi souvent qu’il l’aurait souhaité. Il s’éloigna à pas lents des fenêtres, passant devant l’Inquisitrice sans la toucher, pour mieux aller s’asseoir dans le siège qu’elle avait occupé un peu plus tôt. Le siège de la Prêtresse en chef, en quelques sortes. Il y croisa les jambes, s’installant confortablement.
Pure provocation.

- Quand est-ce que sera prêt ton Ordre ? J’ai une idée. Une belle idée. Elle va te plaire.

Ou pas. Ses idées lui plaisaient rarement. Mais ce n’était pas une idée que l’on pouvait énoncer à voix haute, parce que même dans la Citadelle, Lloyd Hope ne faisait confiance à personne. Il leva l’une de ses mains gantées pour agiter un doigt en direction de Dana, lui intimant de s’approcher.

- Viens, souffla-t-il. Viens par ici que je te parle dans le creux de l'oreille. Mmh ?




CSS par Gaelle

Darth Hope
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La Loi des Siths

Ou la loi du plus Fort.








« Tu sais, il n’y a qu’un hapien pour veiller correctement à ma sécurité. » répliqua-t-elle en se rapprochant. « Et je préfère qu’il travaille pour cette Reine Mère que pour Darth Runà ou Bekhaar, en réalité. »

Elle l’assumait à voix haute. Après tout, un Sith qui ne faisait pas confiance à d’autres Siths était plutôt signe que l’Ordre Sith se portait bien. Concernant ses recrues, elle préféra ne pas entrer dans la ronde de la provocation malicieuse. Dana avait recruté ces femmes dans la fange de l’Empire. La première avait été sauvée de l’Académie de Korriban. La seconde provenait du corps des Lames Rouges. En tous les cas, elle avait exigé à rencontrer les plus faibles; parce que c’étaient celles qui couvaient le plus de rage et qui possédaient la meilleure volonté de s’en sortir. Faire partie du Tiesa saraii revenait à survivre. Il existait un bourdonnement incessant dans le crâne de Shar; provoqué par la nuée de souvenirs dont l’amas formait une masse vaporeuse. La nuit, elle n’arrivait plus à dormir. Des flashs remontaient à la surface du lac de son âme dont la glace avait cessé de se reformer par endroit, laissant de grands étendues d’eaux sombres. Le cadavre de Luis Raidun flottait dans l’un d’eux, les yeux grands ouverts et la chair pourrissante. Le contact avec Lloyd chassa cette image macabre. Elle s’était assise sur ses genoux, puisqu’il occupait son siège, il deviendrait le siège et ses ondulations ténébreuses caressèrent le visage parfait de Hope lorsqu’elle se pencha pour accueillir son secret.

A peine eût-il ouvert les lèvres et poussé un souffle cohérent qu’elle barra sa bouche d’un index autoritaire.

« Comment on t’appelle désormais ? Votre Excellence ? Seigneur Omiros… » articula-t-elle avec un dédain provocateur avant de remplacer son doigt par la présence de ses propres lèvres. « Mon Capitaine ? »

L’étendue dorée se déroulait sous les yeux émeraude, parce qu’ils savaient tous les deux. Ils savaient que les titres ne changeaient rien. L’Empire entier l’avait connu comme étant le Chien du Castellan, qu’il eût pris la place de son Maître ne signifiait qu’une chose : la bête avait brisé sa laisse et plus personne ne la contrôlait. Beaucoup considérait qu’un chien fou errait dans les hautes sphères du pouvoir et parmi les chefs de file de cette opinion populaire, un certain Darth Orcus dont les accointances avec les Rénégats n’avaient toujours pas été prouvées à cause du fiasco de son Manoir.

« Comment veux-tu que les prêtresses du Tiesa Saraii te nomment mh ? » soupira-t-elle dangereusement contre les reliefs de sa figure hapienne et ses courbes se pressaient sur ses muscles, comme une menace. « Si tu touches l’une d’entre elles, tu meurs. »

A travers l’interstice de deux portes mal refermées, l’oeil de Vorian se posait sur le couple à des dizaines de mètres de là. Il avait obéi en quittant la salle, mais demeurait tapis dans les ombres, prêt à intervenir dans le cas où sa maîtresse serait en danger. Par principe, il ne faisait confiance à personne, pas même à ceux qui avaient la confiance ou les faveurs de la princesse. Un autre trait commun qu’il partageait avec le Castellan.

« Je veux que tu démantèles les Lames Rouges. »

Tant pis pour l’idée qui risquait de ne pas lui plaire. Après avoir digéré la nomination de Lloyd au Conseil Noir, cette obsession avait grandi dans son esprit et parasitait son fonctionnement à l’image d’un champignon tenace.

« Supprime-les, annonce leur dissolution, je m’en fiche. Tue les toutes, fais-les exécuter. » articula-t-elle sans le quitter des yeux et dans les siens, on pouvait lire une angoisse irrationnelle. « Je me plierai à n’importe laquelle de tes idées ensuite, sans protester. »

Entre leurs corps rapprochés, le médaillon de Dana dansait doucement, suspendu au cuir d’une lanière qui avait remplacé une chaînette. Le collier était au plus proche de sa gorge gracile, seul vestige visible de son appartenance à Lloyd Hope. Elle avait le souffle court, emballée à l’idée d’être si proche du but et ses cils balayaient l’air.

« Fais-le, ok ? »

C’était devenu une supplique davantage qu’un ordre, expulsé dans un murmure docile. Ses mains s’agrippèrent aux épaules de son amant, froissèrent les épaulettes sombres de l’uniforme anthracite. Elle avait à peine remarqué que la coupe de l’uniforme n’avait pas changé, que c’étaient le même nombre de barres qui formaient le grade de capitaine. Elle savait juste que tout ce noir lui seyait bien et qu’elle ne l’aurait jamais vu dans une autre couleur que celle de l’Espace qu’il chérissait tant.




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