Zerath Ular'Iim
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Ces événements se déroulent plusieurs semaines avant l'event XV.
Un grand merci à Ségolène JBL (ArtStation) d'avoir autorisé l'utilisation de ses concepts arts pour la bannière



Le vaisseau s’ébranle. De grosses gouttes s’amassent contre la vitre du cockpit, roulent avec le vent en longues traînées larmoyantes. Chaque nouvelle secousse, le véhicule tremble. On entend les plaques de tôle qui grondent. Une odeur de métal et de carburant règne dans l’habitacle. Les grondements de la tempête répondent aux vrombissements aigus des turbines. Dans la soute, le ventre de l’appareil, les lampes halos frémissent, incohérentes - comme épileptiques. Les grands tubes rouges au sol baignent de sang toute la pièce. En lignes silencieuses, des individus en armure complète patientent, l’air grave. Assis de part et d’autre de la pièce, en équipement complet, ils attendent dans la discipline du silence qui précède le fatidique déploiement. Chaque cahot de l’appareil, chaque subite trou d’air, chaque convulsion des lumières sont un décompte silencieux du compte à rebours avant que ne débute l’opération. Un grésillement sonore. On distingue au milieu la voix nasillarde du pilote:

- Compagnie, autorisation atterrissage O-K. Tango Alpha Echo: 3 minutes. Contact avec hostiles 18 Novembre Oscar.

Sous les crêtes des nuages, une pluie torrentielle accable les vallons. Entre les butes et les montagnes, un large fleuve serpente. Ses berges abreuvent de grands arbres aux écorces luxuriantes. Les larges feuilles luisent, trempées et humides. Des bandes de brume flottent au-dessus du fleuve, rampent dans les bois comme des griffes avides. Au milieu du fleuve, un îlot - nu de toute végétation. Large comme plusieurs terrains de Meshgeroya, qui grouille déjà de vie. Le fleuve est titanesque. Pas moins de quarante kilomètres séparent les deux rives. Son eau, chargée des pluies récentes, est marronnasse. L’îlot a été érigé comme une forteresse. Après un périmètre de respect envers la bordure avec le fleuve, on a érigé de hautes barricades, sur lesquelles on aperçoit des guets. Les navettes débarquent dans un périmètre de terre battue.

- Atterrissage clair. Ayez l’air vivants!

Autour, on entend crier des sons étrangers; une langue incompréhensible roule dans l’air. Les hommes et femmes débarquent, uniformes républicains près du corps. La pluie battante et un vent humide les accueille. Une odeur forte de végétation et d’un million de plantes inconnues, un monde où l’empreinte de la civilisation ne s’est pas encore pleinement imprégnée. Mais il flotte une autre odeur, que les êtres avancés ont oublié depuis des millénaires.

Des bipèdes courent de gauche et de droite. Ils portent des vestes matelassées, des gilets épais par-dessus lesquels des ceintures de douilles jaunes et rouges. Leurs mains sont gantées de bandages ou de mitaines. Leurs bras sont nus, musclés - leur peau est écailleuse. Ils ne portent pas de bottes ni de chaussures. Des pattes sauriennes, en guise de pieds laissent leur empreinte nettes dans la boue meuble. Tous vont avec sur le visage des masques osseux qui ne laissent transparaître que leurs yeux. Certains portent des plumes, d’autres de longues bandes rouges. De longs manteaux reposent sur leurs épaules, qui épongent l’orage battant. Certains portent des lames. À chaque éclair, on distingue sous leurs masques osseux figés des pupilles reptiliennes. Entre leurs mains à quatre doigts, ils tiennent de longs fusils.

Au nord du camp, une corne appelle malgré le déluge. Tous se hâtent sans un mot, se répartissent sur la barrière. Ils observent dans le jour morne de l’ouragan.

Dans cette agitation, personne n’a pris le soin de s’occuper des nouveaux arrivants. Pourtant ce sont des invités de marque; armures rutilantes et fusils blasters dernier cri, écussons dorés superbes de la République Galactique aux épaules, leur insigne est le cinq cent onzième Régiment d’Infanterie. La République est ici, prête à intervenir...Mais pourtant personne ne vient les accueillir. La corne résonne à nouveau, comme le barrissement guttural d’un pachyderme onirique. Sous la pluie tiède, un instant tout se tend, un silence soudain d’attente.

Puis ils les aperçoivent, entre les rideaux de précipitations. Au nord-ouest, le fleuve est ridé par dix gros appareils qui volent quasiment à la surface de l’eau. De loin ils ressemblent à de gros scarabées. Après une approche initiale à contre-courant du fleuve en ligne droite, ils se séparent en trois forces. L’une reste de front, tandis que les deux autres vont pour prendre chaque côté de la forteresse séparément.

- Ahg Li’i!

Des claquements de langue répondent à l’exclamation chez les créatures. Immédiatement, des détonations assourdissantes percent la liturgie de l’orage, des explosions inattendues qui font sursauter les recrues les plus fraîches du Régiment. Est-on attaqué? Quels explosifs ont bien pu faire ces dégâts? Sur les murailles, des petits nuages de fumée, et le son de métal qui claque au sol. Les douilles roulent, ils effectuent un rituel curieux avec leurs armes qui ne crachent aucune lumière...Ce sont des armes balistiques et non ioniques!Des reliques, qu’on a pas vu sur le moindre théâtre d’opération depuis des siècles. C’est cela, l’odeur étrange: l’odeur de la poudre. Chaque tir, le ciel semble se crever - et on ne voit aucun projectile jaillir des armes. Mais les tireurs sous leurs masques squelettiques ne s’en formalisent pas - on les entend même chanter joyeusement. L’un d’eux lève un poing joyeux, tire sur le chien de son arme alors qu’une douille en jaillit et va en tournant dans l’air.

Les tirs, sous la pluie, frappent les conducteurs des véhicules; ils chavirent et sont engloutis sous la surface du fleuve boueux. Les transports perdent le contrôle un instant, alors qu’un des soldats de l’arrière prend le relai. Sur les murailles, chaque tir est accompagné d’un nouveau cadavre dans les vagues. C’est une distance pourtant étonnante; les embarcations sont à presque un kilomètre de distance!
Soudain une des barricades vole en éclats de bois, en fragments et échardes.

Les défenseurs se plaquent derrière les murailles, se rétrécissent. Un coup d’œil à travers la pluie, les voici qui prennent position et font feu puis replongent dans leurs cachettes. Les faucheuses masquées poursuivent leurs chants autant que leur massacre, plongent sous les tirs de riposte, roulent, posent un genou, dos à dos entre elles, abattent les assaillants comme s’il s’agissait d’un simple jeu. Non, pas un jeu: un concours. Ils ne font pas que coopérer, ils voient à qui en abattra le plus. C’est un divertissement de la mort. C’est un sport, un concours. Non - c’est autre chose. Leurs chants si spontanés soient-ils, trahissent la dimension de leur acte:religieux.


Les transports virent de bord. Découragés, peut-être, par l’âpre défense qui leur a coûté trop d’hommes, dont les corps flottent sous les vagues. Les défenseurs lèvent leurs armes, laissent aller des hululements féroces. On y entend des voix graves et des plus aiguës. Les guerriers sont également des guerrières, ils s’en vont à présent échanger dans leur dialecte de sonorités étranges d’où l’on capte difficilement la moindre émotion. Leurs visages sont fermés derrière leurs masques mortuaires sordides.

Alors enfin, on s’approche toujours sous la pluie battante des étrangers. On les mène au bâtiment principal, sorte de hutte faite aussi bien de brique que de bois. L’intérieur est éclairé par des torches qui font frémir les ombres à chaque variation dans l’air. L’entrée donne sur un grand hall principal. Là, des matelas sont posés à même le sol qui a été aménagé sans doute de quelque dalle particulière. Il règne dans l’espace une chaleur aussi humide qu’au dehors. Loin au fond une grande table a été disposée. Elle sert certainement aux repas, mais à présent une dizaine des individus masqués y sont assis, tournés vers l’entrée, vers les invités. Ils attendent patiemment que les militaires républicains avancent assez pour passer à portée de voix. L’un d’entre eux, une femelle de l’espèce - à la forme de ses hanches - se lève. Elle porte une robe, ou peut-être s’agit-il d’avantage d’un pagne et une brassière de bandages, et à ses bras sont des bracelets irisés d’émeraude et de coraux. Son masque osseux, pareil à celui de ses pairs, est clairement le crâne d’un animal local. Son visage est encadré par une chevelure ébène qui descend en cascades de tresses noires parcourues d’aiguilles et de plumes.

Elle s’exprime dans un basic approximatif, avec un accent fort. Les intonations sont incorrectes, les silences et les sonorités aussi.

- Iminec nous remplit de grâce. Bienvenue ô vous, soldats de le République. Je souis Aar’ Shag Nigal, cheffe de la conseil d’Agamar.

Bienvenue...À Kalee.


Rose Cyñazaress
Rose Cyñazaress
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La 511ème était redéployée. Pour Rose, la guerre de Rattatak donnait l'impression de s'être autant passée hier qu'il y a dix ans. Sur son tank, assise en tailleur, elle admirait ses hommes vadrouiller de gauche à droite, certains couraient, d'autres criaient. Le hangar du vaisseau tremblait dans son intégralité et il n'était pas rare de voir un outil ou deux tomber çà et là, entre deux échanges de mains, pendant les derniers préparatifs des béhémoths qui faisaient la fierté de la compagnie. La lumière tamisée, dans cet énorme bâtiment, donnait l'impression, à l'inverse de la raison de sa présence, d'assombrir d'autant plus les pièces. La lieutenante était globalement satisfaite de ses hommes, ils avaient pris très au sérieux le fait de retourner risquer leur vie sur une planète un peu perdue dans un conflit légèrement flou. Enfin, flou pour eux, la Lieutenante pouvait comprendre les tenants et les aboutissants de la mission.

« Lieutenante ! » S'égosilla un bleu à qui la tâche était de faire celle des autres. « On entre en atmosphère. » La militaire se dressa sur ses jambes, tapotant l'épaule du nouveau pour prendre une grande inspiration et hurler avec autorité. « Ok Camarades ! On entre en atmosphère ! Fini le soleil ! Le temps est à chier et le premier que je vois tomber, je lui fais récurer le Viper avec une brosse à dent ! » Elle se tourne ensuite vers sa mécanicienne. « Emy, prépare mon tank. Tous à vos postes ! »

Hochement de tête, branle bas de combat général, elle enroula enfila un poncho militaire synthétique en prévention de ce qui l'attendait, enroulant ensuite son bras autour d'une lanière, les pieds encrés au sol. Si elle tombait, elle récurerait son propre tank à coup de brosse à dent. Les langues arrêtèrent de bouger, tout le monde semblait bien trop concentré à l'idée de ne pas faire le sale boulot de lavage. Le vaisseau venait de se poser. Rose enfila sa capuche, blaster bien en place à la hanche, elle menait ses camarades en tête. Derrière elle, des blindés roulaient au pas, dont le siens, un peu en retrait. La marche de l'infanterie était un peu trop formel, ils donnaient plus l'impression d'envahir que de protéger.

La pluie torrentielle claqua sur son vêtement. C'était à peine si elle pouvait entendre quoi que ce soit avec le vacarme qui tambourinait ses oreilles. La détonation, pourtant, ébranla la compagnie entière. Rose dut hurler en dressant le poing dans les airs, les genoux pliés, toute la troupe sembla perdre une dizaine de centimètres en baissant leur centre de gravité. Les armes levées, ils ne se mirent pas en formation en voyant la Lieutenante, toujours le poing dressé, inflexible, ordonnant de ne pas agir. Stewart Harington, le Caporal qui l'accompagnait normalement dans le Viper s'approcha lentement.

« N'ouvrez pas le feu. » Le visage entier du caporal se figea dans l'incompréhension. Puis la muraille tomba, les soldats commençaient à s'agiter. « J'ai dis ! N'ouvrez pas le feu ! » Harington se pencha d'autant plus vers sa supérieure. « Mais, Lieutenante ? » La tête de la jeune femme se tourna légèrement, les yeux rivés vers les combats, elle l'observait dans sa vision périphérique. « C'est un ordre, soldat. »

Les combats cessèrent. Ils avaient gagner. Allez savoir qui étaient « ils ». La Lieutenante se tourna vers le Caporal.

« N'allons pas nous immiscer dans une escarmouche sans savoir qui est réellement l'ennemi, Caporal. Trouvez de la place et mettez les Tanks en ligne. »

Rose marcha lentement parmi les décombres alors que ses soldats s'organisaient derrière pour desservir les nombreuses caisses de matériel et de munitions emportées avec eux. Son pied caressa une douille, trempée de boue et de crasse... ce genre de munition, elle en avait vu sur Rattatak, mais les armes, elles, étaient bien plus perfectionnées. Ici, ce n'étaient pas des rebelles qui se servaient du peu d'équipement et de l'ingénierie pour fabriquer leurs propres armes, non, il s'agissait belle et bien d'une manufacture propre au peuple de la planète.

Puis, lorsque ses pupilles passèrent sur la muraille, de nombreuses questions montèrent au cerveau de la Tankiste. Ce genre d'armement, seul un Tank, ou alors un très gros canon portatif pouvait produire une telle dose de dégât. Elle s'abaissa, ramassa un débris et le scruta avant de se faire interrompre par le bleu.

« Lieutenante, les Kalee nous invitent à rentrer. » Elle grogna. « Ou est le traducteur ? » Le bleu ne put que déglutir difficilement en s'éclaircissant la voix. « Il est malade, Lieutenante. » Et les dents de la lieutenante s'entrechoquèrent si fortement qu'on aurait pu croire qu'elles exploseraient. « Ce Schlanga* trouve toujours une bonne excuse, il a quoi cette fois ? Un rhume ? » Petite hésitation, il plissa les yeux. « Il a un cancer, Lieutenante, je pensais que vous étiez au courant. »

L'étourdie. Elle avait oublié. Sans dire mot, elle avança vers la hutte, suivant les indications des locaux. Le fait qu'il n'y ait pas de remplacement pour ce genre de rôle plus qu'important sur un terrain d'opération extérieur était une honte. Une véritable honte.

_____

Droite, elle salua son interlocutrice en tant que militaire. Ce n'était peut-être pas la bonne manière de faire, ici, sur Kalee, mais c'était la plus officielle qu'elle put trouver.

« Enchantée, Cheffe Nigal » Était-ce un nom de famille ? Nigal ? Avait-elle dit une bêtise ? « Je suis la Lieutenante Cyñazaress et voici mes soldats, du moins, une partie d'entre eux. L'État Major nous envoie pour soutenir vos troupes. »

Schlanga* : Gros mot / insulte tout terrain typiquement Kiffar. Peut s'employer dans presque toutes les phrases, dans ce cas, peut se traduire par "Bon à rien".
Zerath Ular'Iim
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La grande créature hoche patiemment de la tête bien que ne rendant pas le geste militaire.

- Votre présence est honorée par les miens, Khan* Lyeu T’nant Cignazaar’ès. Vous avez choisi de nous joindre au combat et nous vous en remercions. Joignez moi à le table.

Sur la surface de bois on a disposé une bien curieuse nappe. De toiles et de textiles, une carte totale des environs a été tracée. Dessus sont disposés des pions de bois colorés. Ils portent visiblement des symboles gravés, mais étrangement aucune peinture n’est visible à leur surface. En réalité, les pions sont couverts de fins pigments métallisés. Aux yeux kaleesh, qui percent dans l’infrarouge, ils ont ainsi des couleurs différentes aisément distinguées. Pour l’oeil humain en revanche, il s’agit d’une véritable épreuve de nuances et de reflets où seul un joaillier s’y retrouverait. Sans réaliser le caractère quasiment identique de tous les pions pour son interlocutrice, la personnage tapote une des petites figures de bois.

- N’Taela nous a aidé à reprendre la temple de Shrupak. Sur les houit demi cycles, elle nous a prêté son art et nous avons pou élever nombre de nos eaadunn**. Les Khans de Xyr Hyd Pakoï ont cessé leur attaque depuis quatre cycles.
Les Namireen ont choisi de ne pas prendre part au conflit. Les Molga ont reformé leur alliance mais ne nous aideront pas. Ils veulent la gloire de la victoire pour eux. Les Beismarii sont à la mauvaise saison. Ils doivent songer d’abord à consolider leurs récoltes, ploutôt que traverser le désert de Manwag pour nous aider. Les Vensii ont rassemblé leurs forces et tiennent leur front. Les Ular’Iim n’ont pas répondou à nos appels. Les Djalnn non plous, il se trame quelque chose.

Le retour de N’Taela a rassouré beaucoup des nôtres et sa sagesse a envoyé aux cercles cosmiques maints s’kaar, pouissent-ils dans leur nouvelle clairvoyance nous guider. Comme vous pouvez le voir
(elle gesticule envers les pions qui semblent tous résolument identiques si ce n’est leurs fines gravures), nous sommes seuls.

Elle tapote sur une masse de pions, au sud, là où les cartes virent du vert au blanc: c’est le pôle sud de Kalee.

- C’est à Grendaju que Xyr Hyd Pakoï a établi sa base. Vous avez aperçou tout à l’heure ses Izvoshra. Leurs armoures ne sont pas normaux.

Son doigt se porte sur un pion isolé.

- Les kumun Lig sauront certainement, s’ils ne sont responsables, d’où viennent ces armoures. Et si eux-mêmes ne savent pas...Alors elles viendront d’hors de notre monde. Khangan N’Taela partageait notre avis, mais n’a aperçou aucun des Izvoshra. Pakoï évitait l’affrontement comme la peste avec N’Taela présente, c’est de sa main qu’elle avait été vaincou il y a plous de vingt ans.

Tout est absolument limpide, à écouter Nigal. Sans remarquer la confusion chez la plupart des soldats, l’humanoïde sous son masque osseux continue:

- Il est possible que les Ular’Iim et les Djalnn soient déjà en combat. Des renforts pourraient les aider, mais abandonner un front serait inacceptable, voyez les troupes!” affirme-t-elle avec évidence en désignant les pions indiscernables les uns des autres. “- Mais votre concours nous aidera. Vous pouvez aller prêter main forte aux clans à notre place - ou lutter avec nous pour que nous libérions des troupes à notre tour. Que préférez-vous? N’Taela devrait revenir demain matin, vous pourrez parler avec elle...Lui?

Elle se tourne vers ses congénères, mais personne ne sait lui répondre sur les règles d’accord du basic.

-...Ses lumières vous permettront de choisir le décision le plous propice, après tout elle est Khan de vos forces n’est-ce pas?

Les portes de l’habitation s’ouvrent précipitamment. Un kaleesh vient, contourne en silence au petit trot les troupes républicaines, vient enfin s’agenouiller devant la table. Trempé de pluie et haletant, il patiente la tête basse, ses épaules se soulèvent avec son torse qui enfle et diminue au rythme de son souffle court. Sa carrure large est encadrée par une chevelure longue en queue de cheval, qui tombe jusqu’au milieu du dos. Ses jambes sont éclaboussées de boue, il a visiblement fait un très long voyage. La cheffe dévisage le nouveau masque qui vient d’entrer. Son regard va un instant sur Rose.

- Excousez moi.”, dit-elle sobrement. Elle se tourne vers l’autre, toujours le genou contre terre, puis s’adresse à lui dans sa langue, le kaleesh. Le mâle relève la tête puis le torse. Il annonce quelque chose dans sa langue, brusquement toutes les têtes se tournent vers lui. Nigal elle-même reste interdite. Derrière elle, le conseil tribal échange des regards interloqués. L’un d’eux pointe vers Rose, déclame quelque chose dans sa langue d’un air agressif. Un second gesticule vers le premier, une dispute commence à naître entre les deux. La cheffe darde entre les orbites creuses de son masque en travers de la table, droit sur la républicaine. Ses deux iris de vipère semblent l’évaluer. Puis sous son masque, les bords de ses yeux se plissent d’un sourire. Elle n’a que quelques mots, à peine une phrase dirait-on tant cela est simple.

Un silence parmi ses congénères, qui jettent vers elle un regard interrogateur, puis vers Rose comme pour en saisir la réaction. Mais Nigal a parlé dans sa propre langue. Elle adresse un signe de tête à l’humaine, en montrant le messager.

- Cet un nous apprend que N’Taela a disparou au temple. Les miens disent que votre arrivée à cette sordide nouvelle est complicité avec Xyr Hyd Pakoï. Je vous sais innocente. Mais vous devez vous prouver digne, aux miens. Vilksa dor Ereem (sa main montre le messager, qui à présent dévisage à son tour Rose) sera votre épreuve, si vous y consentez Khan Cignazaar’ès.



*: Dénomination par laquelle sont appelés les meneurs et meneuses d’armées.
**: “Adversaire” en Kaleesh
Rose Cyñazaress
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Caporal Harington #DAA520
Major #FFA07A
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Cheffe Nigal #cc3333

« Hmm... oui... d'accord... en effet... je vois. »

Elle essayait discrètement de jeter un œil à son rapport, à toutes les informations qui lui avaient été grassement offertes par ses supérieurs... mais franchement, elle ne comprenait pas du tout ce qu'on lui disait. Il y avait des noms dans tous les sens. Si Xyr ne lui était pas inconnu, le reste restait tout de même vachement raide à comprendre d'une traite. En face, on devait penser que les militaires savaient absolument tout de la situation de la planète, mais ce n'était pas le cas... la République mettait en parti le pied dans l'inconnu, malgré ses précédentes interventions. Tout ça pour dire, sur son datapad, l'administration avait dû manger ses crottes de nez en envoyant ce torchon d'informations qui n'avait rien, mais alors absolument rien de suffisant.

Après une légère pause de digestion mentale, elle dressa un index dans les airs en souriant, soupirant un petit : « Veuillez nous excuser un instant » avant de se tourner vers ses soldats. Le Caporal Harington était juste derrière, à côté d'un Major et d'un médecin, derrière encore, il y avait quelques Caporaux, un autre Major et des Sergents, mais ils étaient là pour faire bonne figure, plus qu'autre chose, sans compter que certains étaient en train de gérer leurs hommes et les organiser pour décharger le matériel... c'était bien pour ça qu'elle ne s'adressa qu'à sa « première ligne » diplomatique. Et cette fameuse première ligne diplomatique n'avait pas fière allure.

« Major, je suis votre supérieure et je tiens à être honnête avec vous. J'ai rien compris. » Admit-elle à voix basse alors que l'homme était au bord de l'évanouissement. « Lieutenante, je tiens aussi à être le plus sincère possible avec vous... je n'ai pas compris non plus. » Tandis qu'Harington se faisait le plus petit possible, le médecin s'avança. « Je pense qu'il s'agit d'une guerre interne qui nous dépasse autant sur le plan religieux qu'organique. Ils semblent croire que nous sommes alliés à Xyr Jinping » Froncement de sourcils. « Pakoï, vous voulez dire? » Froncement de sourcils accentué. « Attendez, et N'Teal dans tout ça ? » Une main vint caresser le menton de son propriétaire. « Y' m'semblait qu'y' avait un « a », quelque part, en plus. » Rose balaya leurs divagations d'un mouvement de bras latéral. « Concentrez-vous. Il faut retenir que Xyr est en train de détruire les croyances religieuse de la planète en éliminant ses adversaires un à un... un Tyran, en somme, nous sommes d'accord ? » Hochement de tête collectif, ce qui était une bonne chose. « Et la Coïncidence veut que nous arrivions au moment où il a... fait disparaître N'Teal. Donc ils nous défient pour s'assurer que nous ne sommes pas responsables. » Il y eut un silence et toutes les méninges se remuèrent en même temps. « Ça n'a pas de sens, mais on va faire avec. Contentons-nous d'accepter, il faut que nous en apprenions plus sur ce Xyr. »

Elle se retourna d'un coup, avec presque trop d'élan, par peur de trop avoir fait attendre leurs hôtes. Après avoir considéré chacun des Kaleesh de la pièce, elle reprit, plus sérieuse que jamais.

« Je ne refuse pas votre... hum... épreuve. Malgré tout, Cheffe Nigal, je vous prie de m'excuser, moi et les miens, mais... pouvez-nous rappeler qui sont tous ces noms propres ? Les prénoms. » Puis elle marqua une pause à regarder dans le vide avant de redresser les yeux, toujours aussi perdue. « Et ce temple ? » Nouvelle pause. « Et une toute dernière chose. En quoi consiste l'épreuve ? » Voilà qui devait clarifier certaines choses. « Bien sûr. Je pensais que N'Taela vous aurait déjà parlé des nôtres, mes excuses. Vous connaissez certainement au minimum Xyr Hyd Pakoï, raison de votre présence n'est-ce pas ? » Là, elles se rejoignaient. « Oui, Xyr Hyd Pakoï est le chef de guerre qui tente de vous faire plier genou face à sa grande puissance. J'ai lu ça dans le rapport, du moins. »

« Précisément, c'est elle - loui?- qui a désacralisé nos temples en ignorant tous nos rites en leur sein. Aucun prisonnier, même les aa’lbarhy* n'ont trouvé que la mort. Leurs dépouilles sont désossées et exposées sans respect, à pourrir sous la chaleur d'Imimec. Mais ce n'est pas son tempérament hérétique qui a fait appeler à l'extérieur. Ses Izvoshra ont des armes trop performantes et des armoures inhabitouelles. Nous pensons à oune aide extérieure - ce serait bien là les façons d'oune traître comme l'est Pakoï. Les autres, les autres sont les tribus de ce continent. Et les Lig sont les plous fins artisans de notre monde. » La véritable question que ce posait Rose à ce moment là... c'était bien de savoir pourquoi la cheffe chercher à voir Louis à chaque fois qu'elle disait « elle ». Mais oui, d'accord, ça avait du sens... Non, ça n'avait pas de sens, elle s'y ferait. « Que signifie Izvoshra ? Ce sont les combattants de Pakoï ? » Elle pencha la tête sur le côté. « J'aimerai en savoir plus sur les armures et armes inhabituelles, en avez vous récupéré, que nous puissions les examiner ? »

« Izvoshra signifie hum... » Gesticulant, elle peinait à s'exprimer « ...ceux qui, parmi les guerriers, sont les plus valeureux. Les plus fiables, les plus reconnous. Nous avons nos propres Izvoshra, dans nos rangs; Vilksa dor Ereem en est un. » ajouta-t-elle en désignant avec déférence le kaleesh toujours agenouillé. « Quant aux armes, nous avons récoupéré oune prothèse. Nous n'en avions pas vou de telles depouis N'Taela. » Très intéressant, sauf qu'elle n'avait toujours pas montré quelconque prothèse, il fallait insister. « Pourrions nous la voir ? Et ces armes, pourriez vous les décrire ? » Elle s'avance légèrement, prenant un air grave. « Il faut que vous compreniez que si nous réussissons votre épreuve et que nous nous retrouvons côte à côte pour nous battre, nous ne pouvons pas nous permettre de partir sans savoir ce qui nous attend à l'extérieur. »

La matriarche se mit à parler, sa langue, évidemment, pour qu'on lui apporte ladite prothèse. Elle ne venait pas de sortir d'une industrie... elle sortait du corps de son propriétaire. Même de loin, les yeux de Rose dur se plisser pour regarder l'objet alors qu'on lui apportait en main propre. Elle ne put refuser et elle savait pertinemment ce qui allait se passer ensuite.

À l'instant même où ses paumes touchèrent l'objet, elle fut comme projetée, par delà les murs, par delà ses hommes, sur un autre plan, immatériel, gargantuesque, brumeux. Sa vision était entourée d'un brouillard noir, poussé sur les côtés par un mistral puissant qui frappait son corps d'éther. Elle voyait, la montagne. Du sang. De la chair. Ce qu'il restait des articulations. Un monstre mort, composé de ceux qui n'eurent pas la chance de le voir. Un charnier débordant, une crue de peau, tempête de restes.

Lorsqu'elle cligna des yeux, elle se réveilla. Sa respiration, sifflante, paniquée, son cœur, ses muscles, tout résonnaient dans sa tête. Court, il était court, ce souffle, elle avait peur, très peur. En considérant ses mains, une douleur au ventre la prit, elle savait, quelque part, que ses six doigts allaient disparaître. L'instant d'après, un cri, animal pour Rose, résonna, la douleur fut inimaginable et les mots n'existent pour la décrire. Sa peau se mit à fondre, découvrant ses os brillants, intactes, scintillant, même. Il y eut comme une extase, au milieu de cette douleur, une extase délirante, une extase fausse, dissimulant la douleur.

Harington lui prit la prothèse des mains. Rose retira ses mains, précipitamment, comme si elle venait de se brûler en touchant l'objet. Le regard de Harington croisa celui de sa supérieure qui semblait perdu, comme si elle redécouvrait l'endroit pour la première fois. Secouant ses bras endoloris, la douleur toujours lancinante, même ici, dans le monde physique, elle le laissa tendre la prothèse au médecin. « J'ai les bras engourdis. » Chuchota-t-elle discrètement à son Caporal qui hocha la tête, comme s'il ne s'agissait pas d'une surprise pour lui, de voir sa Lieutenante, prise dans la mémoire de l'objet. À vrai dire, il ne s'était passé qu'une seconde, entre le moment de sa vision et l'instant où Harington lui prit des mains, elle aurait pu persister dans la douleur et comprendre, mais son soldat avait bien agi.

« C'est étrange... ce genre de modèle n'a rien à voir avec la manufacture militaire que nous pouvons trouver en République. » Constata-t-il en manipulant la prothèse. « Cristaux liquides... pas de circuits moteur ?... » Très concentré, il manipula le membre presque comme une arme, ouvrant des plaques, observant, grommelant. « Je ne suis pas expert en prothèse, je ne pourrais pas vous dire qui l'a fabriqué, encore moins où et avec quel genre de manufacture. À en croire ce que nous dit la cheffe Nigal, Xyr a belle et bien obtenu une aide extérieure pour créer cette prothèse. »

Rose hocha la tête lentement, laissant le soin au médecin de rendre la prothèse à ce qui pouvait se qualifier de propriétaire. Après une énième pause pensive, la cheffe reprit la parole. « Nous n'avons pas trouvé le corps de son porteur. Lorsque vous serez disposée, Vilksa vous accompagnera pour que vous atteigniez... l'apothéose ? » Charmante manière de présenter un défi, mais il fallait s'y plier, supposément. « Je suis prête, dites-moi ce que je dois faire. »
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