Alysha Myy’Lano
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Benduday 25 VIIIème (Yelona) 21.577 • Coruscant, Bureau de la Première Lame


Je parcours plusieurs fois le dossier qui m’a été préparé par Inte et mes collaborateurs. En réalité, je pense pouvoir le parcourir, mentalement, en fermant simplement les yeux. Je ne cède rien au hasard. Tous ces hommes, toutes ces femmes, je les sélectionne comme dans le verger des dieux et, sur ces fruits divins, je refuse de trouver la moindre tâche brunie. Une absolue, une inconditionnelle confiance en eux : je ne peux en attendre moins. Cette femme… Quelque chose d’étrange vibre en moi, alors que je détaille ses cheveux rosés, sévèrement ramener dans un chignon militaire pour les besoins de la captation holographique. Ses yeux noisettes, ses sourcils bruns. Le rose est donc une coquetterie. Est-ce ce trait fantasque qui m’attire l’œil ? Sur son visage, à l’arcade marquée par la guerre… Ces traits. Jaunes. De l’Or sur sa peau. J’ignorais ce qu’il voulait dire jusqu’à ce qu’Inte me le souffle. Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à dépasser cet horizon ? Pourquoi cette curiosité, cet ancrage en moi, persistant. Qu’ai-je de stable, encore, d’affirmer ? J’ai perdu deux mentors. Je ne garde qu’un alter-ego. Des racines peut-être ? Parmi les gens de mon sang ? Aurai-je seulement la possibilité de tenter de creuser la terre pour y trouver des réponses. A-t-elle le don, aussi ? J’ose l’espérer. Si elle est sensible… Pourtant, pas plus que moi, elle ne doit savoir le maîtriser. Sans aucune formation. Peut-être pourrai-je la guider ? Et à travers elle, retrouver… Je ne sais quoi. Quelque chose. On verra. Je cours sur le fil d’un rasoir et jamais ne vient la chute mais peut-être finirai-je par me jeter de moi-même dans le vide, fatiguée de jouer les saltimbanques.

« Alysha ? Ton rendez-vous ne devrait pas tarder. Veux-tu que je prépare quelque chose ? :: Parfois, tu me fais peur, Inte… Je me dis que tu parviens tellement à me faire oublier ta présence, que tu n’aurais aucun mal à m’assassiner, le jour où la lubie te viendrait. Elle sourit, un brin amusée par mon constat. – Alors heureusement que tu t’es assurée toi-même de mon absolue loyauté en t’invitant au fond de mon esprit, n’est-ce pas ? :: Il est vrai. Penses-tu qu’il me faudra recommencer aujourd’hui ? – Je ne pense pas. Ses états de services parlent d’eux-mêmes et surtout, elle n’a jamais montré le moindre signe de politisation. C’est un bon soldat. Elle manie les blindés comme certains manies les chevaux. Elle sera un élément d’exception, j’en suis convaincue. :: Bien… Peut-être arriverons-nous à pérenniser cette œuvre. Je prendrai un chocolat chaud, très noir, avec cette drôle de mousse dont tu as le secret. Merci. :: Elle sourit. Elle le servira quand elle saura ce que notre invitée voudra. Cela ne devrait pas tarder, déjà, quelqu’un s’annonce à la porte. Assise sur le bord de mon bureau, dans mon uniforme, la casquette posée sur le coin de celui-ci, d’un geste de la main, j’ouvre la porte et laisse entrer ce que j’espère être une nouvelle Lame. J’agite aussitôt les mains. – Entrez, Lieutenante Cyñazaress, je vous attendais. »
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Le réveil sonnait. Il sonnait tellement qu'il en hurlait, même. Rose se dressa, comme vampire en Janvier, poussant les draps d'une main trop rapide pour ne pas laisser penser qu'elle s'était entraînée à dégager les tissus pour se forcer à se relever. Elle tendit instinctivement le bras en avant pour caresser un Béni invisible qui lui apporta une frustration suffisante pour la faire grogner avant de se lever. En saisissant son datapad, elle s'étouffa en constatant qu'il sonnait depuis dix minutes. Elle bondit, attrapa ses vêtements pour courir dans la salle de bain. L'hôtel qu'elle s'était choisie semblait, somme toute, très accueillant et la vue bien plus inspirante que depuis son studio, sur Naboo. Cela faisait un petit bout de temps, maintenant, qu'elle n'avait pas posé pied à la capitale, et les raisons de son retour n'étaient pas des plus faciles à aborder.

Une communication entrante faillit la faire tomber alors qu'elle se brossait les dents en enfilant son pantalon. À cloche pied, maintenant un mouvement approximatif de frottement pour faire de ses dents de l'ivoire, elle l'accepta pour voir apparaître Aza, son droïde, caressant Béni, son petit ange assis sur ses genoux.

« Rose, je profite de la pause quotidienne : « Papouilles », pour vous demander si vous avez bien dormi ? » Elle cracha le dentifrice avant de s'écrouler. « Nan... nan pas du tout. J'étais stressée. Je suis stressée, qu'est-ce que je raconte. Maman va me tuer quand elle apprendra que je suis allée les voir sans lui en parler. Et ce s... stupide pantalon ! » Elle se débattait au sol avec ses vêtements. « Vous devriez commencer par ouvrir la braguette avant de le mettre. Le Caporal Harington vous a envoyé un message hier, sur la boite de votre domicile, pour demander comment s'était passée l'entretien, je me suis permis de lui répondre qu'il n'avait pas encore eu lieu. » Elle se redressa, enfilant un débardeur. « Si je gagnais un crédit à chaque fois que Harington montrait une preuve d'intelligence, j'en serai toujours au même point. Comment va Béni, mon p'tit chou ? Oh, goutchou-goutchou. Maman rentre bientôt à la maison. » Elle s'était approchée de l'hologramme, espérant le toucher du bout des doigts. « Bien, très bien même, aucune bêtise pour le moment, je pense que vous lui manquez. » Elle crut fondre. « Ooooh... mon p'tit chou, maman rentre dès que possible, promis. De toute façon, maman n'est même pas assurée de sa réussite, mais les opportunités ne se manquent pas. Aller. Des bisous. »

Elle coupa la communication avant de prendre son sac et courir vers la sortie. Elle était en habit militaire, l'uniforme basique... elle espérait représenter quelque chose de plus fort de cette manière... peut-être pas aussi authentique que prévu, mais représentatif.
______

Elle était encore en train de se coiffer en descendant de sa motojet, sac dans le dos, casque tenant à peine sous son épaule alors que les gestes répétés de sa brosse dans ses cheveux manquait de le faire tomber à chaque instant. Ce n'était pas très Cyñazaress de sa part, de se comporter de cette manière. Normalement, première levée aux aurores, réveillant ses soldats à grand coup de pied dans la porte pour les faire courir à quatre heures du matin sans aucune peine, les observant en buvant un délicieux café militaire... mais là, c'était un événement tout nouveau. Pour la première fois de sa vie, elle mettait son don en avant, et l'idée même d'être qualifiée par la Force lui offrait une drôle de sensation. Une sorte de picotement dans la colonne vertébrale, un frisson, suffisant pour ébranler son sommeil et lui envoyer la dose de stresse, une comparable à celle du premier baisé.

En entrant, on la fouilla. De la tête au pied. Pas de sac en intérieur, elle dut laisser ses affaires à l'entrée et on l'invita à patienter. La salle sobre, nouvelle, du moins, rénovée, peut-être, trop propre, en tout cas, l’inonda pour oublier finalement où elle se trouvait. Parce qu'au final, c'était une vraie merde, cette histoire de Lames. Quand elle en avait parlé à ses supérieurs, personnes ne sut réellement quoi dire, comment considérer ça. Cela voulait-il dire qu'elle était mutée ? Ou qu'elle démissionnait ? L'administration était encore en train d'incorporer l'idée que les Jedis avaient disparu de la République et en même temps, les Lames se pointaient. Quelle idée !

Son nom résonna. On l'invita à suivre le chemin du bureau. Alysha Myy'Lano. Alysha Myy'Lano... ne pas écorcher son prénom : Alysha Myy'Lano. Elle entra. James Bond dans la place. Droite comme un pique, elle n'osa pas saluer comme une militaire, mais montra un calme olympien.

« Madame Shyy'Malo. » Pas si olympien, finalement. Elle serra le poing en s'éclairant la voix. « Myy'Lano, pardon, Myy'Lano. » Puis elle entra, attendant son autorisation pour s'asseoir. « C'est un honneur de vous rencontrer, Madame. Je voulais vous remercier de prendre le temps de me recevoir. Les Lames sont... hum... une opportunité. »

Elle avait hésité. Un peu trop pour que cela semble naturel. Que voulez-vous ? Il s'agissait de Rose, elle ne partait pas sans réfléchir dans une aventure... plus maintenant, en tout cas, et les Lames, c'était une chose, ce qu'elles pouvaient représenter, c'en était une autre.
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Benduday 25 VIIIème (Yelona) 21.577 • Coruscant, Bureau de la Première Lame


Je suis saisie un instant par la familiarité avec laquelle la jeune femme pénètre dans mon bureau et me salut. Cela fait des mois que je suis Première Lame, à présent, et je réalise soudainement combien je me suis habituée à la pompe martiale, elle qui m’avait si longtemps été étrangère. Combien de fois, d’une subtile caresse sur le coude, Inte avait attiré mon attention sur quelqu’un qui m’interpelait d’un simple « Général » dont je n’étais pas encore coutumière. A présent, je réalise que leur absence m’est violente. Les coutures de mon uniforme semblent s’être assouplies avec le temps. Je fige mon visage, dans une expression que je dois aux autres Généraux que j’ai eu l’occasion de côtoyer, et avec une sécheresse dans mes doigts dont je n’ai plus usée depuis longtemps : « Vous me voyez navrée de commencer un entretien si sèchement, ce n'est guère dans mes habitudes, mais je préfère être claire avant toute chose. Je ne suis pas Madame, je suis Générale, je peux aussi entendre le titre de Première Lame, et si je peux comprendre que la tension d'un premier entretien peut entraîner une langue malheureuse à écorcher mon nom, j'ai plus de mal à saisir comment il peut vous faire oublier vos manières : vous ne saluez pas vos supérieurs lorsque vous entrez dans leur bureau, Lieutenant ? La flèche frappe en plein cœur et aussitôt elle se ressaisit et rend à sa stature le martial qu’on lui attend. – Mes plus plates excuses Générale Myy'Lano, ça ne se reproduira plus. Sa façon de ne pas se cacher derrière une excuse futile me plaît et du coin de l’œil, je comprends que c’est aussi le cas d’Inte.

Rien ne sert d’aller dans l’excès de zèle, les choses ont été clairement posées, j’opine du chef pour recevoir son salut et j’agite à nouveau les mains. « Bien, lieutenant, je les entends et je les accepte, vos états de services plaident pour vous. Je dois pourtant observer cette rigueur, les détracteurs des Lames sont nombreux, nous ne pouvons nous permettre de prêter le flanc à la critique. Les Lames font partie intégrante de l'armée de le République et toutes les règles en usage dans celle-ci le sont aussi chez nous. Je prends le temps d’une pause, et reprends. Ceci étant dit, nous allons commencer. Nous allons mener votre entretien dans le salon, j'ai pris la liberté de faire préparer quelques boissons chaudes et fraîches, en désirez-vous une ? D’un geste de la main, je lui montre le salon qui nous attend. Quelques fauteuils autour d’une table basse, le tissu aux couleurs de la République et la table d’une élégance sobre. Un éclairage doux pour compenser les verres légèrement opacifiés des baies vitrées. – Un café sans sucre, je vous remercie. – Bien, prenez place et pendant que le Capitaine R'prëte aura la bonté d'aller nous chercher les boissons et de s'en servir une également, vous pourrez commencer par me dire ce que vous savez du Corps des Lames Républicaines. La concernée me sourit, je sais que cela l’amuse toujours un peu de parler d’elle ainsi, à travers moi. Alors qu’elle part répondre à mon attente, je prends place dans le salon, droite contre le dossier de mon fauteuil, les jambes croisées. On n’attends rien de plus précis d’une militaire. Mon interlocutrice prend place en face de moi, elle observe à présent une rigueur au moins égale à la mienne. Pour tout dire, Générale, pas grand chose. Mes supérieurs et moi-même... Sans compter l'administration, avons été pris par surprise par l'arrivée des Lames. Personne dans mon Régiment n'était au courant de leur arrivée. Vous êtes, de ce j'en ai compris, un corps militaire de sensitifs au service de la République. Elle cherche sa pensée sur le côté, à la dérobée. Je dois vous avouer que, au delà de discuter d'une possible affectation parmi vos rangs, je reste... Permission de parler librement Générale ? J’attends un temps, qu’Inte soit revenue, et j’agite les mains en retour. Pour dire vrai, la question m’est si souvent posée que je l’entends déjà avant qu’elle ne soit formulée. La Sénatrice Ekway, avant elle, la Capitaine Regh. M’a-t-on faite Général ou perroquet ? Parfois, je me le demande. Pourtant, j’ai le devoir de répondre et de rejouer cette scène, encore. – Vous devez savoir où vous mettez les pieds, Lieutenant, je ne permettrai pas que vous vous engagiez sans confiance ni certitude, parlez librement. – Je sais, mon but est justement de savoir où je mets les pieds, Générale. Je reste très septique, à l'idée d'expulser un groupe de sensitifs déjà largement controversé au sein de l'armée pour en créer un second. Je comprends l'idée, ici, nous sommes à l'armée, pas de religion, nous sommes gérés par la République pour éviter les actions interventionnistes, mais... Je ne sais pas, ce n'est pas comme si la communication est votre fort. Elle s'éclaircit la voix en espérant ne pas dire de bêtises. Mes compagnons de Régiment sont méfiants, pas tous, mais ils le sont. Certains ont peur de voir une caste supérieure Militaire qui ne doit son mérite qu'à la Force, d'autres craignent le fait que ce corps d'armée soit trop politisé. Il me faut marquer l’esprit. – Quel est mon grade, Lieutenant ? – Vous êtes Générale. – Bien. Pas Haut Général, pas Maréchal, pas Suprême Entité Martiale si Infiniment au-dessus de mes collègues officiers. Je suis Général. Dans la lettre, dans nos institutions, dans notre serment, dans notre hiérarchie nous sommes strictement lié à l'État Major de la même façon que les Corps d'Infanterie ou Aérospatiaux. Nous ne répondons pas plus au Chancelier que n'importe quel soldat.

Maintenant, une autre question, avez-vous appris à vous servir de votre Viper dans une Église, entre deux messes ?
Je l’ai déstabilisée, et elle me le fait savoir. – Je suis désolée Générale, je ne vois pas le rapport avec mes interrogations. Je tente de ménager par-là une passe rhétorique, mais j’ignore si j’en suis bien capable. – Le rapport est que vous êtes née avec ce don. L'affinité que vous avez avec les machines mais celui aussi que vous avez avec la Force. Vous ne pouvez vous défaire ni de l'un ni de l'autre, comment a-t-on pu considérer durant des milliers d'années qu'une caractéristique héritée à la naissance devait être l'objet de la surveillance d'une entité ecclésiastique ?

Le but profond des Lames est double, permettre aux plus jeunes une scolarité normale avec des enseignements adaptés et permettre aux plus matures de développer cette compétence, s'il le souhaite, afin qu'elle serve le bien-commun. Un esprit pratique est envoyé en école d'ingénieur, une personne empathique est naturellement dirigé vers les ressources humaines, et quelqu'un sensible à la Force devait entrer dans les Ordres ? C'était une façon curieuse de procéder.

De fait, nous répondons à ce souci premier et nous cherchons activement à ne répondre qu'à cela. La décision du Chancelier Suprême lui appartient. J'entends que ce corps en est la conséquence, mais il répond surtout à une lacune évidente et millénaire.

Pour ce qui est de la méfiance des autres Corps... Nous connaissons toutes les deux l'Armée et ses valeurs. Elles sont belles, elles sont nobles, elles me tiennent à coeur mais lorsque j'y regarde de près, le goût pour la nouveauté et le changement n'y est pas... Je ne suis pas historienne, mais j'imagine que lorsque nos lointains ancêtres ont enfin réussi à s'arracher du sol à l'aide d'air-speeder archaïque, leurs collègues de l'Infanterie n'ont pas nécessairement été convaincus immédiatement.

Ce sera effectivement à nous de prouver notre valeur et la force de notre engagement. Suis-je plus claire ?
Je lis un mélange de surprise et d’horreur contenue sur le visage de mon interlocutrice lorsqu’elle me demande : – Je vous demande pardon, Générale, mais êtes vous en train de me dire qu'en tant que corps militaire, vous formez des enfants à la guerre ? Comme les Jedis le font ? L’échec de mon explication est si cuisant qu’il ne manque pas de m’agacer. Comment ce genre de rumeur pouvait se propager si vite ? N’avais-je pas communiqué des heures sur le sujet ? Préparé même des bulletins d’informations à ce propos ? Je claque la langue, impatientée, et je me lève pour aller chercher dans mon bureau l’organigramme exact de la formation initiale de tout sensible républicain. Sitôt que je le trouve, je reviens vers elle et lui tend, non sans signer tout de même, l’énervement ne m’est pas tout à fait passé. – Votre esprit critique est louable, mais évitez qu'il ne verse dans le fantasme conspirationniste, tout de même. » Le plan est simple, des casernes ont été choisies, à quelques endroits de la Galaxie, pour accueillir des représentants des Lames. Au plus près de ces casernes, un établissement public de formation initiale avait été désigné comme devant se doter d’un internat afin d’accueillir les élèves sensibles du secteur – ce qui revenait de toute façon à fort peu. Là, parmi les heures d’enseignements classiques reçues par n’importe quel élève de la République, des heures d’enseignement à l’usage et la maîtrise de la Force assuré par un des membres des Lames Séculaires. L’intégration proprement dite dans l’armée est laissée au choix de l’élève, à seize ans, comme n’importe quel citoyen républicain pouvant intégrer dès lors une école militaire. Cette intégration peut également se faire plus tard, lors de l’entrée dans les études supérieures. Rien de spectaculaire, quoique d’aucun ont déjà largement attaqué le choix d’un enseignement par un militaire.
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Sur le datapad, les informations étaient plus clair. Elle s'était emballée, peut-être, mais restait septique à l'idée qu'une partie du corps enseignant était militaire. Des Lames qui viennent faire cours, éthiquement, cela restait... discutable. Elle comprenait parfaitement que les sensitifs ne couraient pas les rues, que, évidemment, les seuls à maîtriser la Force dans la République étaient les Lames, à quelques exceptions près. Cependant, ressource rare ou pas ressource rare, un militaire restait un militaire, et un enfant, un enfant.

« Hmm, oui, en effet, j'ai parlé un peu vite. » Elle lui rendit le datapad. « Cependant, j'ai une toute dernière question. Je ne veux pas me montrer indiscrète, mais je n'avais jamais entendu le nom Myy'Lano avant, pourtant... enfin... une Générale aussi jeune, vous devez avoir une carrière d'excellence derrière vous, je suis assez admirative. Dans quel corps d'armée étiez vous avant les Lames ? »

C'était une question plutôt légitime. Même si Rose restait méprisante à l'idée qu'il fallait forcément toute la bouteille du monde pour atteindre un grade élevé, ne pas connaître son interlocuteur alors que lui-même est monté très haut en grade, il y avait de quoi se poser des questions. Le visage de la Générale s'assombrit sous peine et Rose fit tout son possible pour ne pas le relever.

« Ce n'est pas étonnant. Je ne cache pas mon extraction, mais elle est une blessure profonde que je porte en moi. Je suis Umbarane, pupille de la Reine. Avant les tragiques événements dont vous avez certainement entendu parlés, j'ai été en quelques sortes offerte à la protection personnelle du Chancelier, après avoir été durant des années dans le cortège royale.

Lorsque les événements de Tanaab ont eu lieu, je me suis rendue de moi-même devant le Chancelier, j'ai témoigné contre celle qui avait trahi l'ensemble de la République et moi-même par ces actes ignobles, et je suis parvenue à garder la confiance du Chancelier.

Mes armes, je les ai donc réalisée en partie dans les services secrets Umbaran et auprès du Chancelier. Ceci dit, s'il m'a nommée à la tête des Lames, nous sommes tombés d'accord sur le caractère temporaire de cette direction. Je n'ai pas prétention à tenir seule cette maison, ni même à la tenir, c'est bien pour cela que je cherche des gens comme vous.

Quelque part, c'est un double facteur qui m'a amené là : il fallait une personne d'une confiance absolue et une personne disposant d'un savoir certain sur la Force. Il faut croire que l'entourage du Chancelier et de son état major en comptait peu répondant à ce double critère.

Êtes-vous satisfaite de cette réponse, Lieutenant ? Je m'en voudrais d'échouer à mon propre entretien. »


Alors ce n'était pas une militaire. La Lieutenante, toujours loin des petits jeu politique, n'avait suivi l'affaire Keto que de loin... très loin, même. Au finale, Rose n'avait pas aimé cette réponse et renforçait toujours plus l'idée d'un groupe politisé. Elle avait du mal à ce défaire de cette idée saugrenue... principalement parce qu'elle ne semblait pas aussi saugrenue que ça. Qui était réellement son interlocutrice ? Témoigner contre la Vice-Chancelière Keto faisait-il réellement d'elle une personne de confiance ? Était-elle au courant depuis le début des événements ? Avait-elle attendu le moment où la République allait s'en rendre compte pour témoigner ? … Elle n'avait pas suivi l'affaire. Elle aurait dû suivre l'affaire.

« Oh, hum, oui, très bien, d'accord. » Elle porta une tasse étrangement fébrile à ses lèvres avant de reprendre. « Je vous remercie d'avoir répondu à mes questions, je ne voulais pas parasiter l'entretien. Et bien, je suis toute à vous, Générale. »

« Bien, d'abord, j'aimerais savoir s'il m'est possible de libérer mon aide merveilleuse dont je ne doute pas qu'énormément de travail l'attend encore. » L'interprète sourit tout en signant, recevant le compliment. « Avez-vous une quelconque appréhension sur le fait que nous poursuivions cette conversation d'esprit à esprit ? J'ignore si vous en êtes vous-mêmes capable, mais vous pourrez toujours me répondre de vive voix. Ne vous inquiétez pas, je ne vais rien lire de vos pensées, ce n'est pas ainsi que la Force fonctionne, simplement projeter la mienne à la surface de la votre et vous la rendre intelligible. » On allait lui parler dans sa tête ? On allait lui parler dans sa tête ! Il fallait retenir son excitation. Petit hochement de tête, sourcil dressé et léger sourire. « Non, non, ça ne me dérange pas, allez-y. »

Alysha sourit à l'interprète, la remerciant par signe, elle quitte la pièce en emportant sa boisson qu'elle n'avait pas pu finir à force de parler. La Générale se tourna à nouveau vers Rose et, doucement, fit d'abord sentir sa présence dans son esprit, puis résonner sa voix.

« Bien, les choses seront nettement plus aisées ainsi. Bonjour à nouveau, Lieutenant. La sensation n'est pas trop étrange ? » C'était aussi agréable que ce faire enfoncer un millier de pique à glace dans la tête. La Lieutenante avait bien senti la douceur recherchée par sa supérieure, mais comme un militaire restait un militaire, un pique à glace dans une oreille restait un pique à glace dans une oreille. Prise au jeu, Rose fronça les sourcils en se penchant légèrement en avant, puis s'arrêta net, arquant un sourcil et l'interrogeant du regard. « Vous n'avez pas reçu le...? Et bien je n'en suis pas capable. J'ai l'impression que mon cerveau va exploser, mais rien qu'une femme qui a déjà enchaîné près de 72 heures d'affilé dans une boite aussi bruyante qu'un millier de blaster faisant feu au même moment ne peut supporter » Elle sens la présence de la femme se faire bien plus petite dans sa tête, plus de pique à glace, elle put souffler entre ses dents le plus discrètement possible. À ne pas se mentir, la sensation était toujours désagréable, mais il fallait souffrir pour rentrer dans l'armée. « Ces compétences viendront en leur temps si vous le souhaitez. L'important, pour l'instant, est que vous m'entendiez distinctement. J'aimerais d'abord, Lieutenant, que vous me disiez comment vous avez échappé aux tests sanguins de la République et à l'Ordre Jedi. Nous savons toute deux que vous vous êtes nécessairement aperçue très tôt de votre don, pourquoi ne pas avoir cherché à l'exploiter jusque-là ? »

« Je n'ai pas échappé aux tests sanguins de la République. Je suis Kiffar, enfant, mon destin revenait à mon clan, pas aux Jedis. Mes parents ont simplement refusé qu'ils m'emmènent. Puis elle prend une pause pour réfléchir. Ce n'est pas que je n'ai jamais cherché à exploiter mon don. Je l'exploite, dans mon tank, mais je n'ai jamais su apprendre plus de moi-même. Je peux entendre une mouche voler à cent mètres et ne pas allumer la lumière la nuit pour aller aux toilettes n'est pas un problème. »

La Générale semble se perdre quelques instants derrière les mots de la Lieutenante. Une mine distraite qui fit très légèrement hausser le sourcil trop expressif de Rose. Ce genre d'égarement ne ressemblait pas à une haut gradée de l'armée en plein entretien d'embauche de militaire. Pas un mot, toujours droite, elle avait déjà suffisamment fait de vagues au premier regard, ce n'était pas le moment d'en faire une deuxième.

« Vous parlez avec trivialité de votre don, n'y attachez-vous aucun sentiment particulier ? Aucune... croyance ? N'ayez crainte, ce n'est pas parce que notre formation, au sein des Lames, sera laïque, que nous interdisons toute forme de religion en notre sein. Nous respectons toutes les croyances, à l'exemple du reste de l'armée, nous en proscrivons simplement le prosélytisme forcené. » Un rictus amusé se dessina sur le visage de la Lieutenante, rictus qui disparu aussitôt. « Et bien... non, aucune croyance, c'est un peu comme prier son foie d'exister, à mes yeux. Dans le sens où je remercie mon foie d'exister, mais je ne vais pas commencer à lui dédier un autel dans mon appartement. ... Je vous l'admets, je ne suis pas très forte en comparaison. » Vraiment très nulle pour les comparaisons, visiblement. « Nous ferons en sorte de ne pas vous faire tenir nos ambassades, je vous le concède. Du moins êtes-vous rafraîchissante, après le bal politique auquel je me suis adonnée ces dernières semaines. Avez-vous déjà tenté des choses plus audacieuses en conscience, comme la télékinésie ? »

Ciel ! Longue histoire. Les testes de Rose... Rosita, même, furent nombreux, et pourtant ! Ciel ! Ils furent quasiment tous sans succès... ou alors des succès tellement mitigés qu'elle ne sut trop quoi en penser. Toujours droite, affichant un visage neutre, presque trop sérieux, en fait, par rapport à ce qu'elle allait dire.

« Oui, oui, évidemment, plusieurs fois. J'ai réussi à faire tomber un stylo d'une table. Je visais le pot de fleurs à côté. » Le vase était gros, pour sa défense. « Et avez-vous déjà manifester votre pouvoir sous l'effet d'une puissante émotion comme la peur ou la colère ? » Moins drôle, pas vraiment moyen de faire une blague, là. « J'étais une adolescente. » Elle figea son regard dans celui d'Alysha, en affichant un air léger, pour dédramatiser. « Des histoires stupides, j'ai appris à contrôler mes émotions en grandissant, ne vous en faites pas. »

« Vous craignez ces souvenirs, et vous craignez de me les dire. Autant dire qu'ils continuent d'avoir beaucoup trop d'emprise sur vous. » Alysha respira profondément, et lorsqu'elle rouvrit les yeux, Rose put voir son iris s'enflammer, son teint blanchir. Elle la fixa un temps puis respira à nouveau, ferma ses yeux qui récupérèrent leur bleu d'origine. « Il ne faut pas craindre ce pouvoir, ni même le désirer. Il faut apprendre à tendre la main vers cet outil, apprendre aussi à le reposer délicatement. Donc, Lieutenant, je vous le demande une nouvelle fois, n'ayez ni peine, ni peur, parlez-moi. » La Générale venait de lui présenter une vision d'horreur que la Kiffar ne sut réellement comprendre, tout ça pour lui reposer la question. C'était une menace ? Ou une mise en garde ? C'était flippant, en tout cas. Face à ça, Rose ne put qu'avouer, mais pas complètement. « À vrai dire, Générale, ce n'est pas tant la force avec laquelle j'ai écrasé mon poing dans le visage de cette homme, ou encore la manière avec laquelle j'ai propulsé une amie qui m'était chère sans la toucher qui m'inquiète... Mais plutôt la raison pour laquelle je l'ai fait. Et si ça ne vous dérange pas, j'aimerai garder lesdites raisons pour moi. »

Les plaies du passé restaient ouvertes. Toujours ouvertes. Son voyage de deux ans avait été la plus belle chose qui lui soit jamais arrivé, mais il ne fallait pas non plus s'émerveiller dans les bons souvenirs, les mauvais étaient toujours là, à attendre le meilleur moment pour transformer une jolie soirée en une véritable réunion des dépressifs anonymes.
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Son refus me surprend. Ces événements, lointains… Que pouvait-il s’être passé pour que cette femme soit à ce point incapable de revenir dessus ? Ce genre de nœud n’était pas des plus rassurants. Une première entrevue ne se prêtait guère à des confidences aussi personnelles, mais je ne peux me permettre de laisser ainsi, comme une bombe oubliée dans un champ, de tel détail. Des règles, des méthodes, de la rigueur. :: Je ne vais pas vous mentir, ni insister pour l'instant, mais faute d'instructeur, je risque de devenir celle qui vous formera davantage, bientôt. Plus nous avancerons sur ce chemin, et plus vous sentirez que... Les raisons qui ont guidé vos gestes semblent prendre de poids. La pente est facile, il suffit d'arrêter de faire l'effort d'y résister pour commencer à la dévaler. Plus vous apprendrez, plus elle se fera importante... J'ai besoin d'être sûre de vous, de votre force morale, Lieutenant. Je ne veux pas faire naître dans nos rangs les prochains chiens arrangés de la Force, que certains les appellent Jedi Noir ou Sith. Vous me comprenez ? – Je vous comprends parfaitement, Générale. Soyez assurée que mon sang froid a été perfectionné par mes années sur le terrain. Ce serait un grand honneur de vous avoir comme instructrice. De l’assurance. Quand devient-elle de l’orgueil ? Ils sont toujours si certains et puis… Ils réalisent l’abysse au-devant duquel il se porte. – Et qu'en serait-il de votre sang-froid, si je venais moi-même à céder ? – Je suppose que je n'aurais pas d'autres choix que de vous offrir le sort des déserteurs. Pourras-tu seulement m’arrêter, Rose… – Et si l'ennemi s'en prenait à votre famille ? Qu'adviendrait-il de votre sang-froid ? La lame, pressée sur le cœur. La folie, à la pointe. – En toute sincérité, vous marquez un excellent point. Mais l'armée est, avant la guerre, la représentation même de la camaraderie, je trouverai le calme parmi les miens. Non. Je n’y ai jamais trouvé cela. Un jour ? Seras-tu de ma famille, fille de Kiffu ? – C'est ce que nous espérons. Mais l'espoir n'est pas une barrière tangible, nous devrons être nos propres garde-fous. J'envisage de former des gens capables de se fermer à nos pouvoirs, d'être garants de notre probité, mais de ce que je connais, il n'y a pas de techniques tendres pour obtenir ce résultat et je crois qu'ils seront rares ceux à se prêter à l'expérience. Qu'en pensez-vous, Lieutenant ? Sommes-nous un danger ? Comment pouvons-nous être sûres, toute deux, de ne jamais quitter le côté de la Justice ? ::

Une certaine sévérité se dépose sur son regard comme un masque rapace mais les yeux fuient, cherchent dans le sol et les tapis les fragments d’un souvenir éclaté. « Générale, j'ai touché le sabre d'un Sith, une fois, sur Dubrillion. Juste l'espace de trois petites secondes. J'avais dix-huit ans. Ce jour là, j'ai cru que j'allais mourir. Mais j'ai vu bien pire que la mort derrière sa lame. "Danger" est un euphémisme et "assurance" est un joli mot, mais un mot qui ne représente pas grand-chose, quand on parle de la Force. Ah ? Peut-être réalise-t-elle davantage… Mais combien elle se trompe. J’ai vu les Sith. La Voie. Leur majesté… Leur granguignolesque sanguinolent et leur bestialité toute pittoresque. Des chiots dans un concours de crocs jamais assez pointus. Si le ridicule devait tuer, la République n’aurait jamais eu à craindre l’adversité. Je souris. – Et c'est précisément ce dont ils veulent vous persuader. La puissance d'un Sith réside d'abord dans le sentiment de crainte qu'il parvient à susciter, qu'importe qu'il soit capable ou non de mettre ses menaces à exécution, il trouve dans le sentiment d'horreur la puissance nécessaire à commettre l'acte, rarement l'inverse. Bien sûr, je ne dis pas qu'ils ne sont pas dangereux, qu'il ne nous faudra pas, face à eux, ne rien négliger, mais ne faisons pas d'un Fixaran un Dragon Krayt. Si le Chancelier me fait confiance, c'est que j'ai eu l'occasion de fréquenter plusieurs des églises que comptent la Force. Elles sont toutes bardées de leurs certitudes, pleines de leurs mantras mais... J'espère opposer à ces façons désuètes une méthode rationnelle qui soit plus à même de guider notre démarche. Un excellent ami m'a suggéré un jour cette puissance de la méthode... J'y réfléchis depuis. Mais soit, nous partons dans le virtuel tandis que le tangible m'intéresse encore. Votre anecdote, vous êtes donc capable de psychométrie ? Peut-elle m’en faire savoir davantage ? Le besoin, si fort, en moi de renouer avec l’antan.

Je crois la perturber un peu, en abordant le sujet si frontalement. « Oui, oui, j'en suis capable. C'est incontrôlable, par contre. En général, j'évite de toucher les objets dont la valeur est trop sentimentale... et j'évite de m'asseoir sur les toilettes qui ne sont pas les miennes. C'est un pouvoir typique de mon peuple, on finit par s'y faire. Cette grivoiserie, encore. Un ourson d’enfant face à la froideur du monde. – Il en est typique car inné chez certains, mais il n'est pas exclusif. Je ne puis vous le cacher, nous le partageons vous et moi, quoi que je n'ai jamais été si sensible qu'un simple mobilier domestique m’entraîne dans une vision. Sourire Et moi-même, je ne le maîtrise guère, faute d'avoir rencontré quelqu'un capable de m'enseigner. Peut-être me projeté-je trop, en nous imaginant en chemin pour Kiffu afin d'y trouver la sagesse de vos Clans ? Il nous faudra user de toutes les ressources ; que je ne serai-je tenue pour folle si je ne creusais le bon filon une fois l’avoir trouvé. Elle s'étouffe en buvant son café, – Excusez-moi, Générale, mais je pense que c'est un peu rapide pour rentrer dans une problématique personnelle à deux. Cela a-t-il un rapport avec les Lames ? Je ne m’attendais pas à pareil réaction et un rire m’échappe, un souffle tout juste capté par ma main pour venir pudiquement cacher mes dents toutes dévoilées. Je ne pensais certainement pas être si incapable de me faire comprendre. – Mais que de raccourcis vous faites, Lieutenant, rafraîchissante, vraiment. Bien entendu qu'il y a tout à fait rapport aux Lames. Je ne suis pas omnisciente, certains savoirs sur la Force devront être trouvé en des lieux parfois inattendus. Précisément, je n'aurais pas l'audace de penser en savoir plus long sur ce talent que les gens de Kiffu. J'espère que vous pourrez nous servir d'intermédiaire, ou plutôt de guide parmi eux. J'ignore tout du rapport des Kiffar à la Force et à ce pouvoir, je ne veux pas commettre d'impair et pourtant il est évident que nous avons besoin d'en apprendre plus long sur ce don. Oui, évidement ! Je ne voulais pas sous-entendre quoi que ce soit ! C'est... Elle s'arrête net avant de reprendre. Je vous demande pardon. Donc. J'ai encore quelques attaches sur Kiffu, mais je ne peux pas vous promettre qu'elles mèneront forcément à des savoirs anciens concernant la Force. Vous avez dû voir mon résumé, mon clan n'est composé que de ferrailleurs et de récupérateurs d'énergie. En moi, l’impatience, comme une vague. Ils se sont faits rares, ces moments de pure mouvement, ces fulgurants appels à bondir en avant et gagner les lieux qui m’attirent. – Nous verrons alors. Toujours est-il qu'il sera plus simple d'évoluer parmi vos gens avec une locale, qu'importe sa propension aux maladresses, que d'y aller seule. Je taquine d’estoc, mais l’acerbité est émoussée par un sourire tranquille. Si nous avons gagné le salon d’abord, c’est qu’hormis les nécessités d’usage, je veux donner à cette discussion l’informalité du rang, et non le sérieux de la pyramide. Bien. Et sinon, qu'en est-il de vos espoirs, qu'attendez-vous des Lames, si vous deviez les intégrer ? Êtes-vous renseignés sur les trois divisions qu'elles comptent et le rôle qui leur incombe ? ::
Rose Cyñazaress
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Elle n'était pas non plus arrivée les mains dans les poches. Elle savait un peu ce qu'elle cherchait. Certains étaient là pour jouer les professeurs, d'autres les gardes du corps, et d'autres étaient des soldats. Pour Rose, le chemin était vite tracée.

« Je n'ai pas compris le rôle exact des Lames Prétoriennes, surtout leurs droits... du moins, leurs capacités d'action, mais je pensais plutôt me diriger vers les Lames Célestes. Je ne m'attends pas à changer la face de la République et renverser l'Empire, je souhaite simplement développer mon don tout en servant l'armée. »

« Les Lames Prétoriennes n'auront pas d'autres rôles que celui que l'on assigne actuellement aux gardes Républicains ou à toute forme de service de sécurité à la personne d'élite. Ce sera leur rôle majeur, s'assurer qu'aucun zélote de la Force ne puisse brandir un sabre et menacer l'une des sommités de notre République, ou même s'en prendre à des lieux clefs susceptibles d'attirer le sabotage. Une fois sur le terrain, ils seront une force de frappe attendu en première ligne pour guider les bataillons et affronter les bretteurs adversaires. Comprenez bien qu'à chaque fois, nous ne disposons pas plus de droits que les corps d'élites de l'armée, nous sommes soumis aux mêmes devoirs, aux mêmes serments, à la même probité. En tant que Lame Céleste, finalement, votre rôle pourrait être très similaire à celui que vous occupez déjà. Finalement, vous ne seriez plus qu'une femme d'exception dans un engin à sa mesure mais vous seriez une femme d'exception capable de renverser un tank adversaire par la pensée dans un engin à sa mesure. Bien sûr, vous serez parfois appelé à intervenir sur d'autres lieux que les territoires en guerre, comme chaque bataillon, nous pouvons être appelés en soutien logistique partout pour venir en aide à des projets de construction ou en réponse à des nécessités humanitaires. Visez-vous les galons ? Ou préférez-vous le travail de terrain ? » Quel genre de question était-ce ? Les Lames faisaient la différence entre les carriéristes et les soldats de terrain maintenant ? Rose fronça les sourcils. Elle ne savait pas trop quoi répondre, uniquement parce que là question semblait si... décalée. « Le travail de terrain, je ne suis pas carriériste, j'ai simplement fait des études. Pourquoi cette question, les militaires visant les galons ne sont pas traités de la même manière ? »

Elle avait répondu brusquement, presque comme si sa bouche avait cracher les mots plus vite que son cerveau ne les avait mâchés.

« Avoir un goût pour la logistique et l'organisation, pour la préservation de siens n'est pas nécessairement une mauvaise chose, Lieutenant. Ai-je l'air de manquer de souci pour vous ? Je m'intéresse simplement non seulement à vos goûts mais aussi aux besoins que nécessiteront votre formation si elle devait avoir lieu. Je vous sens prompte à la défiance. Notez que c'est un compliment, ils sont peu nombreux à avoir eu le cran de me le faire savoir si frontalement. Je suis juste surprise que vous ayez entamé de telles démarches avec autant d'appréhension à l'égard de notre Corps. Est-ce la curiosité qui vous aiguillonne autant ? » Avec une permission de parler librement, la Lieutenante pouvait se permettre de dévoiler tous ses doutes, autrement, elle n'aurait rien dit. Parce que c'était toujours plus simple, de ne rien dire. « Non, j'ai simplement eu beaucoup de réflexions concernant mon parcours. Les carriéristes ne sont pas appréciés, je ne les apprécie pas vraiment moi-même, mais il suffit de suivre des études militaires pour être traitée comme telle. » Elle fit une pause, très rapide, durant laquelle le coin de ses lèvres se contracta. « Quant aux appréhensions, j'en ai constamment, je n'aime pas voir le monde en noir et blanc. Je ne me considère même pas moi-même comme une gentille de la galaxie, qu'est-ce qui me donne le droit de dire que je vaux plus qu'une mercenaire travaillant pour l'Empire ? Et si c'est cela qui vous inquiète, oui, j'ai beaucoup d'appréhension. Comme j'en ai pour l'armée Républicaine. Il y a une différence entre être militaire, et toutou d'un état, si je puis me permettre, Générale. »

Si l'armée arrêtait de réfléchir aux ordres qu'on lui donnait, si jamais lui venait l'idée de ne jamais considérer un jour d'insubordination sans y voir les tenants et les aboutissants, alors la République ne vaudrait pas plus que l'Empire. Et la précieuse démocratie n'aurait de sens que dans un dictionnaire. Au grand soulagement de la Kiffar, la Générale sourit franchement à ses remarques. Elle s'attendait plus à se faire envoyer bouler, mais finalement c'était tout l'inverse.

« Je me donne la permission de parler librement quand je vous dis que vous me plaisez, Lieutenant. Évitez simplement de me tenir le même discours en présence d'un collègue, vous me verriez obligée de faire plus de zèle que vous n'en méritez. Oui, cette structure est rigide et parfois demande plus d'obédience que de raison. J'ignore si j'aurais cependant les moyens de changer cela. Et si même il serait bienvenue de notre part, avec toutes les suspicions qu'accompagneront notre nature, de cultiver un esprit rebelle parmi nos gens. Un équilibre, peut-être ? Une écoute ? Nous sommes en terra incognita, cela nous laisse tout de même un certain droit à l'innovation. » La Lieutenant Cyñazaress n'était pas une femme qui se pensait rebelle. Elle se pensait, en fait, assez terre à terre, l'armée avait indéniablement besoin de cerveaux plus efficaces au combat, mais pas d'hommes ou de femmes à la recherche de la gloire, du pouvoir et de l'argent. « Ceci dit... et ce ci n'est pas un ordre, guère plus qu'un conseil, peut-être même rien qu'une pensée dénuée de sens, j'ignore s'il est judicieux de reprendre des mots comme "carriériste" pour fonder une pensée. Que veulent-ils dire de nous, finalement ? Vous, qui avez fait une école, l'avez-vous fait pour vous hisser au-dessus des autres ? Beaucoup ont certainement déjà dû vous le dire. On m'a souvent moi-même prêté des airs de supériorité... Peut-être avait-il raison, quelque part, comment savoir ? Mais je divague car vous me donnez à penser. Vous avez l'esprit pratique, et vous êtes curieuse du terrain, mon chocolat est terminé, peut-être ma meilleure assurance de vous voir intégrer nos rangs est-elle davantage dans la démonstration que dans la conversation. Voulez-vous que nous déplacions des pots de fleurs ensemble, Lieutenant, plutôt que des stylos ? »

C'était drôle, et Rose ne put s'empêcher de pencher légèrement la tête sur le côté. Elle-même ne savait pas trop quoi penser de la femme en face d'elle. Des airs de supériorité ? Oui. Un peu. Ou pas. Difficile à dire. Rose n'arrivait simplement pas à lui offrir sa confiance, pas du tout... elle avait l'impression qu'on lui cachait quelque chose derrière toute cette attention et ces jolis mots. Même la confiance professionnelle... l'histoire Keto faisait bouillir ses neurones.

Mais elle en revînt à la question : faire des études, était-ce accepter l'idée de carriériste ? Avait-elle fait ça pour se hisser en haut de la pyramide militaire ? Oui et non. Elle avait fait des études par principe de ne pas risquer sa vie avec la tête vide. Avait-elle choisi de terminer Lieutenante à l'instant même de sa sotie d'études ? Pas spécialement. C'était ainsi que fonctionnait l'armée, elle était, toute pleine d'humilité qu'elle pouvait se montrer, intellectuellement au-dessus de ses soldats.

Mais la Lieutenante se contenta de sourire en coin, prête à se lever pour accompagner ce qui allait être son instructrice.

« Mon pot de fleur faisait quinze centimètres de diamètre, ça ne semble pas impressionnant, mais je vous assure que ça l'est, Générale. »
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Par certains aspects, elle m’évoque mon Docteur. Cet aplomb, ces certitudes, cette façon qu’elle a d’être sûre, sans s’en apercevoir peut-être, de se sentir quelque chose de plus que moi. J’ai beaucoup de mal à percevoir, au-delà des signes ostensibles de sa défiance, l’avis qu’elle peut projeter sur moi et, à vrai dire, le déterminer me paraît si vain que je n’y prête guère attention. Je ne lui demande pas de m’être loyale, je lui demande de révérer l’institution, de rejoindre par conviction nos rangs et de porter contre les ennemis de la République la guerre avec toutes les armes dont elle dispose. Transfuge, tout mon intérêt est dans la mise au point d’un isolant capable de tenir la haine de mes anciens mentors aussi loin qu’il m’est possible car je sais qu’ils ne partagent pas ma facilité à l’indifférence. Ils ne m’oublieront pas. Ou peut-être ? Je n’ai guère été plus qu’évanescente dans leurs rangs. Je n’ai même aucun souvenir d’avoir menée aux côtés d’un autre Sith une quelconque mission. J’allais seule, pour ma Dame, et c’est sûrement d’elle seule que je dois me préserver. Dans la lumière, entourée d’hommes et de femmes capables de l’arrêter et capables de m’amener moi-même à me dépasser. Ils seront ma pierre de touche, faute d’avoir su en trouver une qui me soit faite, je la confectionne avec soin. :: Quinze centimètres… Vous ne manquez pas d’ambition. Bien, suivez-moi. :: Et sur un franc sourire, je me lève et abandonne aux bons soins d’Intë le petit salon.

Nous sommes silencieuses dans les couloirs tandis que je l’amène dans les mêmes lieux qui m’ont accueillie, il y a quelques temps, avec le Capitaine Regh. Je l’invite à entrer la première, elle découvre la sobriété un peu cérémonielle du dojo. :: Ce dojo a plusieurs vocations. Il sert à la fois de salle d’entraînement aux gardes de la République présent dans le bâtiment, mais aussi de salle de musculation pour les administratifs désireux d’évacuer le stress d’une journée de travail trop pénible. A l’occasion, il sert aussi à accueillir certaines manifestations culturelles et même certains échanges diplomatiques – quelques cultures dans notre République partagent une passion pour l’art martial et aiment à le mettre en avant au cours de négociations et de rencontres. Nous avons aussi l’autorisation de nous y entraîner, lorsque nous sommes en poste ici. De fait, j’ai pris soin de faire installer dans un des casiers quelques armes d’entraînement, très proche de la réalité d’un sabre-laser en termes de poids et d’équilibre, et j’ai également prévu un peu de matériel lorsqu’il est justement question, comme aujourd’hui, de jardinage. :: Avant de montrer sur les tapis, je prends soin de me défaire de mes bottes et de ma veste d’uniforme. Je ne porte, en dessous, qu’un débardeur noir. On peut voir, le long de mon avant-bras, un long bracelet de perles, dissimulé jusque-là par ma manche. Autour de mon cou, qui joue avec l’échancrure de mon col, des plaques militaires. Une fois que je lui tourne le dos, elle peut aussi apercevoir sans mal la fixation de mon arme, dissimulé dans mon dos, au creux de mes homoplates. Je parcours tranquillement la salle jusqu’à une armoire que j’active rapidement à l’aide d’un code, le tiroir sort du mur, à la verticale, et propose différents instruments. Je sors de simples sphères. Certaines, on les devine en verre, d’autres, en bois, certaines, bien plus lourde, en métal. Si les tailles différent, aucune peut ne pas reposer dans une paume largement ouverte ; cependant les plus lourdes demandent au porteur, ainsi qu’à moi, de largement bander les muscles pour ne pas céder sous leur poids. Je les pose sur un petit chariot antigrav et je reviens vers Rose. Dans un coin du dojo, quelques collègues s’exercent au combat au couteau, d’autres utilisent les machines. Je choisis un coin proche de la baie vitrée et invite Rose à s’asseoir là, je dépose entre nous chacune des sphères et je prends une position proche de celle du lotus. :: Dans ce cadre un peu particulier, je vous propose que nous nous appelions par nos prénoms et laissions un peu le protocole s’effacer, d’accord ? Je suis votre enseignante, vous êtes mon élève, concentrons-nous sur ce qu’il y a à apprendre plutôt que sur l’étiquette, voulez-vous ? Êtes-vous familière avec la pratique de la méditation, Rose ? ::
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Le Dojo lui fit lever les yeux, grand, mais aussi spacieux, rien que du tatami, de l'isolation pour éviter les échos, des hommes et des femmes, en train de se battre, pour s'entraîner. Rose suivit la Générale, retirant ses chaussures et sa veste. À l'inversa d'Alysha, son débardeur était blanc. Sa main passa sur sa clavicule marquée d'une rose de chair cicatrisée qui la ramenèrent à ce moment précis, sur Rattattak. Elle se souvenait de son infanterie, une vingtaine de mètres derrière son char, submergé par l'ennemi, le bruit du moteur de son défunt char, le « P'tit gruyère », gémissant alors qu'Harington et Benett se hurlaient dessus, en désaccord sur le protocole à appliquer pour le redémarrer. Elle revoyait les hommes et femmes, tombant sous ses balles. Et, lorsque ses doigts effleurèrent une dernière fois sa peau pour revenir le long de ses courbes, elle vit la balle fendre l'air pour la toucher. Mais ce souvenir n'avait d'amer que le visage de Benett, figé entre excitation et stresse, toujours ce drôle de rictus qui laissait questionner sa santé mentale.

À elle aussi, un rictus lui échappa alors qu'elle s'asseyait devant la Générale, en tailleur, moins glorieux que le lotus. Elle considéra les boules d'un œil attentif, effaçant les blagues de mauvais goût de son esprit, elle redressa lentement les yeux sur son instructrice. Effaçant le rictus lancinant pour faire apparaître un air pensif, fouillant dans sa mémoire, elle balança sa tête de gauche à droite. « Ça m'est arrivé, de temps en temps, de méditer. Peut-être pas au sens : s'asseoir devant un couché de soleil en balayant une à une les pensées intrusives... enfin, si, balayer les pensées intrusives, quand il s'agit d'abattre un char à deux kilomètres et viser à la perfection, je sais faire, mais... » Elle se replaça, étendant son dos, bombant le torse pour faire craquer une vertèbre inconfortable, cherchant ses mots. Elle savait ce qui était posé sur la table : la manière de canaliser la Force, de la comprendre, tout ça. Son don a toujours été cette drôle de question en suspend, une question qui ne cherchait pas de réponse, jusqu'à maintenant, en fin de compte.

« J'ai... cru comprendre que les Jedis méditaient, je crois, de ce que j'ai pu lire, ou de ce qu'on m'en a dit... cependant, je ne sais pas, je n'ai jamais cherché à approfondir mon don de cette manière. Vous pensez qu'il s'agit de l'unique moyen de gérer tout ça ? » Puis elle reprit, inspirant en comprenant le double sens de sa phrase. « Enfin, je ne cherche pas à éviter la méditation, simplement à comprendre comment m'occuper de... » Elle agita les mains en souriant comme une gamine pour mimer la Force. « Cette drôle de Dame. »

« Bien, nous allons doucement descendre dans les impressions. Sentez doucement votre respiration, entrer, sortir, le son de votre propre souffle... Entendez les autres, non loin, qui s'activent. Le bruit sur le sol des appuis qui changent, le grognement du coup reçu, la lame de bois qui claque sur le muscle. Sentez l'odeur de l'effort, de mon parfum, essayez de retrouver le vôtre que vous avez oublié faute de le sentir tous les jours. Vous y êtes ? »

Plus facile à dire qu'à faire. La méditation n'était un don, ce genre de concentration, pour Rose du moins, ne se faisait pas en un claquement de doigts. La Lieutenante écouta ce qu'on lui disait, d'abord, sa respiration, lente, mais le rythme constant l'emmena un peu plus profondément. Son esprit, mené par le tambour de ses poumons, s'enfonça dans son être. Son estomac, encore frustré du petit déjeuner maigre qu'elle avait eu, une frustration habituée par cinq ans de guerre, mais une frustration qui restait, pour tous, et à jamais. Il y avait ses vertèbres, fraîchement craquées, qui vibraient à travers son dos. Sans la vue, l'esprit s'étend, il vit, survit avec ce qu'il peut percevoir. Il y avait le claquement, comme elle le disait, des sabres en bois, contre la peau, ce même claquement qui obligeait sa victime à laisser échapper ce cri de souffrance, court, rempli d'ego, le cri qui ne voulait pas montrer la souffrance. Derrière, encore, il y avait les vêtements. Propres. Sales. Humides. La sueur imbibait le tissu. Elle pouvait sentir, au toucher, immatériel, la peau des gens. Douce. Rude. Écailleuse. Lisse. Elle voyait, quelque part, la goutte couler le long de la nuque, le visage se crisper, les muscles se bander, la douleur de la chute. Plus discrète, l'odeur. Impossible de distinguer l'appartenance, plus comme un mélange amer, rance, qui prenait aux narines, l'odeur qui forçait toujours les professeurs à lancer une remarque désobligeante à leurs élèves en pleine adolescence, ces incontrôlables hormones, celles-là même qui vous demandez d'ouvrir les fenêtres. Plus proche, il y avait celle d'Alysha, plus douce, plus propre, distincte. Encore plus proche, la sienne, celle de Rose. Elle se retint d'arquer un sourcil entendu avec elle-même. Hors des tanks, hors de la guerre, elle avait toujours cette odeur sucrée, douce, avec une pointe acidulée, la Kiffar sentait comme un drôle de bonbon. Durant plusieurs minutes, elle avait étendu ses sens d'elle à la pièce pour revenir à sa position. Son corps ne semblait plus peser guère au milieu des sensations extérieures.

« Certains ont besoin d'une bonne douche... et je ne parle pas de nous. » Admit-elle, calme, bougeant les lèvres si légèrement qu'il fallait se concentrer pour les voir. « Pas de traits d'esprit. Retourner à la pensée la plus simple. Vivez chaque sensation avec la plus grand intensité. Détaillez-les, distinguez-les... A présent, posez vos mains sur vos cuisses, paumes vers le haut. » Allant pour dire quelque chose, elle se tut et, lentement, ses paumes s'ouvrirent vers le ciel, posant le dos de ses mains sur ses cuisses. « Bien, du bout du doigt, je vais d'abord vous caresser la paume d'un doigt, concentrez-vous pour bien comprendre cette sensation. » Rose put sentir, deux fois, le doigt d'Alysha passer sur sa paume. « Maintenant, distinguez cette sensation plus subtile. » Cette fois, ce n'était pas la même chose. Ce n'était pas un bâton, pas une paille, ni une tige. Pas du métal, pas du marbre, ou encore du bois. Immatérielle petite chose. Immatérielle petite chose ? « Immatérielle petite chose. » Chuchota-t-elle, pour rassurer sa voix intérieure.
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