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Le squelette dans la cuve à sa droite n'était plus qu'un amas d'échardes inertes, le cœur dans celui face à elle battait de manière menaçante, sa corolle vasculaire pressant contre de transparacier comme à la recherche d'un point faible et celle à sa gauche était vide, elle n'avait pas encore retrouvé l'estomac.

Derrière elle, adosser contre le mur de gauche, il y avait un nombre un peu trop grand de récipients cylindriques qui, ensemble, contenaient une quantité déraisonnable de sang. À l'opposée, il y avait cette espèce de sarcophage qui ressemblait à deux baignoires en métal soudées l'une contre l'autre.

La Sorcière était perdue dans ses réflexions, il lui fallait un nouveau squelette, quand elle sentit qu'elle n'était plus seule dans la pièce. Dévissant la tête si promptement que sa nuque manqua de céder, elle porta son regard sur l'intrus, avant de se retenir de soupirer : c'était l'un d'entre eux, les sbires de Minuit.

On les reconnaissait assez facilement, ils ressemblaient à des copies bas-de-gamme de ce dernier. La même peau blanchâtre et les mêmes yeux jaunâtres, mais un faciès complètement glabre et foncièrement plus jeune ; le même costume noir, mais légèrement moins ouvragé. Minuit les envoyait pour exécuter les basses besognes et plus généralement tout ce qui ne nécessitait pas son intervention directe.

« Vous avez une mission. » dit l'être d'une voix laconique.

« Le Prince Noir à nouveau ? Répondit-elle.

— Non, Darth Magamoth.

— Est-ce que sa brutalité est au courant que je ne suis pas spécialement taillée pour les lignes de front ?

— Il s'agit d'une extraction de VIP.

— C'est un peu mieux, mais n'avons-nous pas des commandos pour ce genre de chose ?

— Le VIP est sur Dathomir. »

Un silence passa avant qu'elle ne réponde.

« Je vous écoute. »

L'être se contenta de sortir un disque de données de sa poche et de le tenir devant lui avant d'ajouter : « Tout ce que vous avez besoin de savoir se trouve sur ce Datadisk. »

Avant que la Sorcière ne puisse s'avancer pour le saisir, l'être le posa sur une table à proximité ; un battement de cils plus tard, il avait disparu.

*****

Deux jours plus tard, son vaisseau, Le Funeste Vecteur, approchait du point de rendez-vous. Ce dernier était une frégate de classe Résilience baptisée L'Aimable, un nom amusant, restait à voir si celui qui la commandait, Yalil Anoontal, l'était tout autant.

Le navire de la sorcière étant un peu trop gros pour tenir dans les hangars de la frégate, la Sith dut donc rejoindre cette dernière via une navette. Alors qu'elle parachevait son appontage, elle remarqua la présence de vaisseaux que l'on pourrait qualifier de non-standard, ce qui lui signifia que les autres invités étaient déjà arrivés, un fait qui l'agaça autant qu'il l'amusa ; au moins, cette fois-ci, elle n'aurait pas à attendre.

En prévision de la mission à venir, elle s'était habillée en conséquence. Sa robe noire était faite d'un entrelacs chaotique de lanière de cuirs et de pièces métalliques qui semblait plus cousu à sa peau que vraiment porté. Libéré de tout artifice superflu, et superficiel, son visage apparaissait dans toute son horreur cadavérique. Dans l'ensemble, on aurait dit qu'elle venait de s'extraire de sa propre tombe. La suivant d'un pas seulement en retrait, D1F3O, son droïde assassin personnel, un morceau de métal couleur obsidienne de deux mètres dont la tête dépourvue de tout trait affichait une sorte de balafre qui lui faisait comme un sourire.

Guidée par d'autres sens que la vue, elle traversa les coursives du navire comme si elle les connaissait par cœur pour finalement arriver dans une salle de briefing. Là, trois personnes s'y trouvaient déjà, deux qu'elle ne connaissait pas et l'une qu'elle connaissait assez bien pour l'avoir déjà rencontré il n'y a pas si longtemps de cela, cette très chère Darth Calix.

La Sorcière passa devant eux trois, tel un gradé procédant à une inspection des troupes. Elle commença par la féline auquel elle adressa son plus beau sourire distordu, un mur de crocs dont le nombre dépassait ce qu'une bouche humaine était censée contenir.

« Très chère, lui dit-elle dans un de ces murmures crénelés dont elle avait le secret, comme on se retrouve. Il semblerait qu'on ne puisse plus se passer de nous. »

Elle vint ensuite se planter devant l'homme en armure intégrale, un mercenaire à n'en pas douter.

« Personne que je ne connais pas... »

Elle sonda les frontières de sa psyché, sans signe avant-coureur et sans encore moins demander la permission, et ce qu'elle y trouva lui plut. L'esprit de l'homme était comme une lame soigneusement affûtée, c'était un guerrier, un tueur, un professionnel. Parfait.

« … mais qui, je suis sûr, est très doué dans ce qu'elle fait. »

Finalement, elle délaissa le grand gaillard tout en armure pour reporter son attention sur le Twi'lek en uniforme militaire.

« Commandant Anoontal, je présume. Joli nom pour votre vaisseau au passage, j'adore. »

Elle recula alors jusqu'à pouvoir englober les trois individus dans son champ de vision.

« Pour ceux qui ne me connaîtraient pas... Je suis Darth Unus, le meilleur cauchemar que l'on puisse rêver d'avoir, Sorcière Extraordinaire, Salope Exemplaire, ravi de tous vous rencontrer. »

Elle marqua une pause le temps de sortir un datadisk, le même qu'on lui avait confié un peu plus tôt.

« Mais, pourquoi nous rencontrer en premier lieu ? Laissez-moi vous raconter une petite histoire, enfin, deux, plus exactement, qui, au premier abord, ne semble pas avoir grand lien entre elles, mais, qui en faite en ont beaucoup. »

Elle fit jouer la puce entre ses doigts le temps de trouver l'holo-terminal dans lequel elle l’inséra.

« Parmi tous les sorcières et sorciers que compte notre empire, il en est un petit groupe qui possède un talent bien particulier, celui de voir le futur. Techniquement, tous les sensibles à la Force un tant soit peu entraînés en sont capables, c'est l'origine de nos réflexes, mais, ces types ont poussé le concept un peu plus loin. On les a appelés « Les Yeux de l'Impératrice ». »

Un bouton de poussé plus tard et l'image d'un Ithorien en robe noire apparu.

« Darth Nagudh était l'un d'entre eux. Vous savez sûrement que notre charmante petite guerre civile a commencé avec la proclamation de Ramken... et la tête tranchée d'Indoles la Sorcière Suprême. Eh bien, si cette tête a pu être tranchée en premier lieu, c'est grâce à notre tête de marteau ici présente... Tellement de têtes, c'est à en perdre... La tête. »

Le rire strident de la sorcière emplit douloureusement la totalité de la pièce.

« À un moment donné, quelqu'un a fini par se rendre compte du rôle que notre prophète avait joué dans tout ça et il s'est donc retrouvé avec les chiens du Cardinal sur le dos. Et où a-t-il décidé de trouver refuge ? Sur Dathomir bien sûr. »

Une autre pression de bouton et une représentation de la planète apparut.

« Ah, Dathomir. Un monde sauvage et qui entend bien le rester. Vous voyez tous ce que c'est qu'un rancor ? Ces grands prédateurs qui peuvent gober un homme entier ? Ceci est leur monde natal, amusant, n'est-ce pas ? Mais s'il n'y avait qu'eux, les jungles de cette planète sont aussi habitées par des tribus d'humains primitives régies selon un système matriarcal, ça veut dire que ce sont les madames qui commandent. Elles ont leurs propres sensibles à la Force qu'elles forment à grand coup de doctrine chamanique, ces « sorcières », comme on appelle le résultat, peuvent manipuler la nature environnante et... monter les rancors... Doublement amusant, pas vrai ?

« Notre seconde petite histoire maintenant. Il y a quelques années de ça, quand la planète était encore républicaine, un petit groupe de Sith rebelle, notre prototype, basiquement, est venu y installer une académie fantôme à l'insu de tous. Si je sais tout cela, eh bien, c'est parce que j'en ai fait partie, tout simplement. Hélas, ils n'étaient pas vraiment à la hauteur, aussi, j'ai été contrainte d'offrir leurs têtes à l'Inquisition... C'était une autre époque... Oh, ne venez pas me regarder comme ça, ajouta-t-elle en pointant un index accusateur à son auditoire, je vous vois venir vous savez, c'était leur faiblesse qui les a condamné à ce destin et personne d'autre. Mais quel rapport avec nous, vous allez me dire, et bien... »


Ce même index provoqua un zoom sur la planète, révélant une vallée profondément encaissée, saturée par la végétation au travers de laquelle l'esquisse d'une structure était à peine visible.

« Devinez où notre cher Nagudh a choisi de se terrer ? Je vous le donne en mille, dans cette bonne vieille académie. Et c'est pour ça que je suis là, parce que je connais le terrain... et aussi parce qu'il y aura sûrement des inquisiteurs à tuer.

« Le prophète s'est retranché dans le complexe en compagnie de sa petite coterie de disciples, appelons-les... « Les yeux de l'Empereur. », voilà. Malheureusement, ce n'est pas suffisant, l'Inquisition connaît l'existence de cet endroit depuis mon époque et l'étau se resserre dangereusement. Aussi, il devient plus qu'urgent de l'extraire vers l'espace Renégat, ce qui est exactement pourquoi nous sommes tous là.

« À cause de l'environnement... tortueux... qui entoure l'académie, on ne peut y arriver directement depuis l'orbite, l'on peut s'y crasher, par contre, mais ce serait un peu contre-productif. Les grandes lignes de notre mission sont donc les suivantes, on se pose, on marche jusqu'au complexe, on récupère Nagudh et ses gais compagnons et on repart en sens inverse, de préférence en tuant autant de loyalistes que possible. »


Elle s'écarta alors de l'holoprojecteur et tendit une main invitante en direction du commandant.

« Je vais maintenant laisser la parole au commandant Anoontal qui se chargera des détails et des technicités de notre amusante aventure. »

Le ton affable et professoral qu'elle avait utilisé pendant toute sa présentation avait cela d'inquiétant qu'il était subtilement entremêlé d'une jubilation sadique à l'idée du bain de sang à venir. La Sorcière n'était peut-être pas une guerrière au sens propre, mais elle demeurait une Sith et sa soif de conflit égalait bien celle de Magamoth. La grande différence entre eux étant que la sienne ne se limitait en aucune façon au seul exercice du champ de bataille. Elle n'était pas une guerrière, en effet... Elle était une meurtrière.
Yalil Anoontal
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Assis dans son fauteuil, le commandant Anoontal trempe ses lèvres dans son thé, lisant sans un bruit le rapport de la dernière mission qu'il à confié à ses subalternes. Rien de bien passionnant, une simple escorte de convoi dans les recoins de l'Empire, sans véritable danger. Mais il faut bien qu'il s'occupe ; cela fait bien une semaine qu'il est stationné à Ziost sans affectation, et l'ennui commence à se faire sentir.

Une gorgée de thé plus tard, et sa lecture est soudainement interrompu par une sonnerie, on tente de le contacter depuis son transmetteur officiel. Probablement des nouveaux ordres, du moins il l'espère tendrement. Déposant sa tasse et sa tablette holographique, le Twi'Lek se redresse dans son siège, puis ouvre la communication, détendu face à son interlocuteur. Toutefois quand l'image apparaît devant ses yeux, le commandant se dresse comme un I, exécutant le salut militaire devant la stature imposante, même si seulement en hologramme, de Darth Magamoth lui même.
Ouvrant la bouche, surpris, l'officier militaire sent son cœur battre jusque dans ses oreilles sous la surprise, et lâche finalement d'un ton respectueux :

-Mes respects votre Excellence ! Je ne pensais pas que vous me contacteriez, que puis-je pour vous, et pour servir l'Empire ?

-J'ai une mission à vous confier commandant. Vous allez escorter un groupe des plus importants sur Dathomir et la mission est capitale. Vous n'avez aucune raison de vous inquiétez ; si vous échouez la mission, vous n'aurez pas le temps de regretter votre erreur, car ce sera la dernière. Le briefing va vous arriver sous peu, et vous partez immédiatement. Fin de transmission.

La voix roque du chef des forces armées renégates s'éteint en même temps que son image devant les yeux de Yalil. Celui ci reste trois secondes sans bouger et respirer, puis d'un coup se relâche entièrement. Expirant un grand coup, puis se calmant, il cligne des yeux plusieurs fois, et fini son thé d'un cul sec. Et bien sa première rencontre avec Darth Magamoth ne c'est pas si mal passer que ça semble t-il !

~~~

-Commandant, des vaisseaux approchent, ils se s'identifient comme vos invités.

-Parfait, abaissez les défenses, et faite ouvrir le Hangar à vaisseaux qu'ils puissent se poser sans souci, et s'ils sont trop volumineux, préparez la passerelle pour qu'ils puisse traverser.

Yalil lâche ses ordres sans ciller. Les mains dans le dos, le regard porté au loin, il a eu le temps de lire et de relire le briefing qu'il a reçu, bien que celui est lacunaire. D'après ce qu'on lui a appris, il va être en compagnie de deux siths au moins, ainsi que d'un mercenaire professionnel. Et bien la mission devrait être des plus agréable, surtout s'il n'a pas à mettre les pieds dans la boue sur cette horrible planète.

Sans un mot de plus, le Twi'Lek quitte la salle de commandement, flanqué par son second, puis avance avec vitesse et minutie dans les couloirs de l'Aimable, naviguant sans aucun souci dans son bâtiment qu'il connaît parfaitement, jusqu'à finalement arriver à la salle de réunion, là où se tiendra la véritable préparation de la mission. D'un geste de la main, il renvoi son second, puis s'assure de préparer lui même les derniers détails pour que tout soit parfait, après tout, il a quand même deux sith qui vont participer à la mission, et il sait que certains sont... plus que pointilleux.

C'est avec une certaine satisfaction qu'il passe un dernier coup de paume sur son uniforme pour qu'il soit parfaitement lisse, puis se redresse. Comme d'habitude, son haut est totalement blanc, ne laissant apparaître que ses galons sur le coté, et son pantalon en contraste, noir comme la nuit, tandis que son blaster est correctement rangé à sa ceinture.

Il caresse distraitement une de ses Lakki, puis lève un sourcil quand la porte de la pièce s'ouvre, dévoilant les premiers de ses invités. Dans un mouvement de bras fluide, le Twi'Lek récupère la commande pour sa présentation, puis indique des sièges aux arrivants, s'ils désirent s'asseoir.

S'il ne reconnaît absolument pas pas celui qu'il suppose être le mercenaire, ses sens s'activent quand il découvre la présence de Mademoiselle Calix, qu'il avait rencontré quelques semaines plus tôt sur Bonadan. Leur dernière rencontre n'avait certes pas été longue, mais plutôt agréable, il était toutefois loin de penser que la dame de la cour qu'il a vu était en vérité l'assassin sith de cette mission. Comme quoi, les apparences peuvent être parfois trompeuses.

Heureusement l'attente n'est pas longue avant que la dernière membre et chef du groupe se présente d'une manière des plus... Effrayante. Yalil est loin de perdre son sang froid, il a vu des Sith terrible, mais il doit bien avouer qu'elle impose le respect, ne serait-ce que pour la puissance qu'elle semble dégager. Alors qu'elle passe en revue les membres de la mission dont lui même, il lui fait un petit sourire respectueux et une courbette devant elle :

-Votre Excellence, c'est un plaisir de vous rencontrer. Quand à mon vaisseau, je vous remercie du compliment et je vous le retourne, votre propre bâtiment semble dûment nommé.

Puis le Commandant se recule et laisse Darth Unus faire son speech, présentant la mission, et enregistrant les détails qu'il n'avait pas reçu dans son briefing ; après tout il n'est que la force militaire, mais un sensitif, et il est donc forcément plus bas dans l'échelle que la toute puissante sorcière sith qu'il a devant ses yeux. Curieux de son histoire, il ne s'aventure pas à poser des questions, et se contente de hocher la tête périodiquement et de retenir les informations les plus importantes. Et plus le discours avance, plus il est content de ne fournir que le soutien militaire et non pas d'y aller lui même, clairement.

Yalil décroise les bras quand Unus finit son discours, et avec un hochement de tête respectueux, s'approche à son tour de l'holoprojecteur pour faire à son tour son petit cours éducatif. Se mettant devant la projection, il dégaine sa commande et en quelques clics, c'est une différente vue de la vallée qui se fait, la vue du ciel étant plus précise que la précédente montrée :

-Je vous remercie votre Excellence pour votre présentation des plus complètes. Comme vous le savez à présent, vous allez donc devoir vous infiltrez, si tant est possible, dans le temple pour récupérer les vip. Pour ce faire, nous avons l'exceptionnelle chance de disposer d'un X-70B fantôme, la crème de la crème des vaisseau furtif. Il vous déposera juste ici, et c'est là que va commencer votre périple.

Avec le doigt tendu, Yalil pointe le point rouge sur la carte, à l'entrée de l'encaissement de la vallée, avec un minuscule endroit qui semble pouvoir permettre l'atterrissage du transporteur. Cliquant à nouveau sur la commande, la carte se change pour une vue sur la coté de la vallée, et les arbres sont retirés pour donner le simple relief, visiblement très accidenté. Reportant ensuite sa main sur sa hanche, le commandant continue d'une voix calme et didactique :

-Voici à quoi ressemble l'endroit sans végétation. C'est déjà une abomination sans les arbres, alors avec la flore, il est impossible de vous associer ne serait-ce qu'un véhicule pour vous accélérer, la traversée se fera donc malheureusement à pied, nous estimons votre marche à deux heures environ, si vous avez un bon pas et pas de problème en route. De puis, si son excellence vous à parler des Rancor, vous allez devoir faire face à bien plus de danger si vous ne faites pas attention.

Envoyant plusieurs images différentes ; passe une énorme araignée des plus hideuses, puis un être bipède et déformé, et enfin une sorte d'immense chauve-souris. Devant ces horreurs de la nature, le commandant ajoute avec un air paisible :

-Vous avez donc là bas des araignées fléau-noir, des Nydack, ces monstres carnivores très agressif, qui se balancent d'arbre en arbre, et enfin des chirodactiles, des immenses chauve souris qui plongent sur leurs proie pour les dévorer. Enfin, le plus gros danger restera les sorcières, si vous les croisez, mais je ne m'attarderai pas là dessus puisque le sujet à déjà été évoqué.

Enfin, le commandant appuie une dernière fois, révélant l'entrée du temple, depuis une photo de bien plus mauvaise qualité, et termine son explication, les mains dans le dos, et le regard passant sur chacun de ses confrères de mission :

-Vous ne serez toutefois pas seul en bas, ou du moins pas entièrement seul. Une fois débarqué, vous aurez des oreillettes qui me permettront de communiquer avec vous, et de vous localiser, ainsi que vos alentours et ainsi de vous porter assistance. Aussi, il va de soit que vous ne descendez que pour un aller. Dès que vous avez récupérez les vip, vous n'avez qu'un signal à me donner, et je descend avec l'Aimable pour vous récupérer, avec bombardement orbital en prime si c'est nécessaire pour dégager une piste d'atterrissage dans la forêt. Si vous avez des questions, je suis tout ouï, sinon...

Le Twi'Lek dépose la commande sur la table proche de lui, alors que l'holoprojecteur s'éteint tout seul, puis s'avance vers les trois autres personnes, un petit sourire sur les lèvres, sans un mot, laissant sa phrase en suspant, et portant un regard sur le mercenaire, l'assassine, puis la sorcière.

Après tout il est l'officier militaire, mais c'est Darth Unus la cheffe officielle de la mission, et il ne compte certainement pas marcher sur les plates bandes de la Sith. Déjà car c'est impoli, et surtout car il aime bien conserver tout ses membres en place.
Darth Calix
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« Vous avez un message en attente. »

Seul un faible gémissement se fit entendre dans la chambre, provenant de quelque part à l’intérieur des couvertures amassées en boule au milieu du grand lit rond. Bépo attendit quelques minutes pour voir si sa maîtresse daignait se réveiller puis, devant l’absence de mouvement, répéta son injonction.

« Vous avez un message en attente. »

Un peu plus de mouvement et de bruits sortirent de sous la couverture et finalement une voix pâteuse, mal réveillée et fortement contrariée se fit entendre :

« Si tu continues de me déranger je te fais démanteler. Je veux dormir.
- Le message est signé Darth Magamoth. »

Il y eut quelques secondes d’un silence concerné.

« Bien. Je vais allez l’écouter dans mon bureau. »

Darth Calix glissa hors du cocon qu’elle s’était fait durant sa nuit et s’étira paresseusement tout en quittant sa chambre. Elle baillait à s’en décrocher la mâchoire quand Bépo intervint à nouveau :

« Si vous désirez que je vous planifie des horaires de sommeil plus réguliers, vous n’avez qu’à demander Madame.
- Non. Contente toi de faire ce que je te demande.
- Bien Madame. »

Calix étouffa un second bâillement. Son manque de sommeil n’avait rien à voir avec un quelconque problème d’organisation, elle avait simplement passé encore une nuit, les yeux grands ouverts dans son lit, tenue éveillée par cette pensée lancinante : se réveillerait-elle la même le matin suivant ? Elle n’avait fini par sombrer dans l’inconscience qu’aux première lueurs de l’aube, terrassée par la fatigue.
Elle s’échoua dans son fauteuil, entra le mot de passe de son ordinateur et se soumis au scan rétinien avant de pouvoir accéder au message qui l’attendait sagement sous forme d’une petite icône dans un coin de l’écran.

« Voyons ce que me veut ce cher Magamoth.
- Probablement encore une quelconque opération de renseignement militaire sans grande importance, l’esprit de cette brute est plus étroit que celui du plus zélé des inquisiteurs. »

Elle leva les yeux sur son reflet dans le mur-miroir derrière le bureau. Elle ne se souvenait pas l’avoir activé en rentrant dans la pièce et eut un geste de la main pour qu’il redevienne opaque. Maintenant qu’elle était tranquille, elle lança la lecture du message.

[…]
Si vous parvenez à réaliser cette mission sans encombre, je vous payerais moi-même un verre en supplément.

Darth Magamoth,

Terminé. »


Que voilà une promesse alléchante, un verre en compagnie d’un des plus dangereux et sanguinaires massacreurs de l’Empire. Rien de mal ne pouvait arriver, bien sûr. Elle allait refermer le dossier et envisageait de retourner se blottir sous sa couette – après tout elle avait bien quelques heures devant elle au vu du planning de l’opération transmis avec le message – quand elle remarqua un supplément. Aussitôt intriguée, elle lança la lecture de celui-ci.

« Darth Calix,

Quelques précisions pour vous : la force inquisitoriale envoyée par ces lavettes du Conseil Noir est dirigée par un certain Darth Trazhyn. On s’en cogne si le nom ne vous dit rien, mais notre seigneur l’a particulièrement dans le nez. Vieille querelle de chapelle. Aussi l’Empereur vous fait savoir personnellement qu’il ne s’attend pas à ce que Trazhyn quitte Dathomir. Ne le décevez pas, ça ferait mauvais genre et il y a d’autres siths que je préférerais avoir à casser en deux.

Terminé. »


Calix se laissa aller un peu en arrière, triturant une de ses mèches de cheveux. Voilà un petit développement qui transformait une banale mission barbante en opportunité intéressante, en plus d’expliquer pourquoi elle avait atterrie dans ses messages.
Elle n’avait plus du tout envie de dormir. Un geste de la main ré-activa le mur-miroir et elle et Bastet se mirent au travail sur leurs dossiers, cherchant des traces de ce Trazhyn dans les rapports et commençant à réfléchir aux agents à contacter pour obtenir des réponses dans les temps.



Darth Calix était assise dans l’un des fauteuils de la salle de réunion. De commandement ? Elle ne savait pas le nom qu’on leur donnait sur un vaisseau militaire. Elle s’en moquait, il y avait de quoi s’asseoir et de quoi projeter des informations importantes, c’était tout ce qui comptait. Elle était vêtue de son armure de fibre, sans aucune fioriture, et son sabre battait ses hanches. Ses longs cheveux étaient attaché en queue de cheval et son joli minois disparaissait partiellement dans l’ombre de sa capuche.
Elle connaissait tous ses collègues pour cette mission, au moins de réputation. Elle avait salué le commandant Anoontal avec un sourire énigmatique quand il l’accueillit à bord et que se révélait à lui l’ampleur de son rôle. Elle s’était contenté d’une salutation neutre pour le mercenaire préféré de Ramken qui n’était pas connu pour ses effusions de familiarité, en mission au moins. Elle aurait pu le féliciter de son intervention sur Ossus mais n’avait aucune envie de ne serait-ce que lui suggérer qu’elle ait pu avoir un rapport avec cette histoire, ou à quiconque du reste.
Finalement se présenta la créature infernale qu’était Darth Unus sans maquillage. Calix n’était pas facilement impressionnable mais quand même, elle réprima un haut-le-cœur face à la sorcière quand celle-ci la salua :

« Pour ma part je me passerai volontiers de vous revoir ainsi. »

C’était abruptement honnête, bien trop pour la félacatian, mais face à ce faciès de cauchemar elle n’avait pu retenir ses pensées. Elle se concentra sur l’histoire racontée par la sorcière, essayant d’ignorer tout à la fois son apparence et les rires grinçants qui lui écorchaient ses oreilles sensibles. S’en suivit une petite présentation de la faune locale par le commandant. Que de réjouissances en prévision.

« Pas vraiment de questions, mais de plus amples informations à apporter. »

Elle sortit d’une pochette de sa combinaison une clé de donnée qu’elle fit léviter jusqu’à l’appareil de lecture et l’inséra dedans, n’ayant ainsi pas à décoller de sa chaise. Sur le projecteur s’afficha alors la tête d’un humain, à la peau noire et aux yeux d’un jaune luisant, injectés de sang, enfoncés dans des orbites creusées. Il n’avait presque plus de cheveux et une barbe mal rasée sur un menton pointu qu’accompagnaient des traits taillés au couteau. Une énorme balafre rectiligne lui traversait la joue droite jusqu’à l’endroit où lui manquait une oreille, remplacée par un implant disgracieux.

« Voici Darth Trazhyn, l’inquisiteur à qui Bekhaar a confié la mission de neutraliser Darth Nagudh. C’est un chien de chasse du cardinal depuis longtemps, brutalement efficace et plus subtil qu’il n’y paraît. Il adore se servir des soldats et des acolytes sous ses ordres pour pousser ses proies à se jeter directement entre ses sabres sans qu’elles ne s’en rendent compte.
Si je me fie à ses méthodes habituelles, il sera accompagné d’au moins un ou deux inquisiteurs de rang inférieur, à qui il donnera sûrement le commandement de la troupe principale tandis qu’il essaiera de couper la retraite des prophètes avec un petit commando d’élite, probablement des apprentis, acolytes ou lames rouges. Il ne serait pas non plus surprenant que certains d’entre eux accompagnent le groupe principal.
Des informations que j’ai eu, c’est une vingtaine de soldats maximum qui ont été mobilisés. Ils ne s’attendent pas à une résistance lourde mais ont bien envisagé une opération dans le genre de celle que nous menons. J’ai essayé de laisser de fausses informations fuiter dans le réseau de l’Ombre laissant entendre que nous aurions du retard mais je ne suis pas sûre qu’ils aient mordu. »


Elle se tut, attendant la suite des événements.
Joseph Vankrayn
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2 ans... Cela faisait maintenant plus de deux ans que lui et son Clan travaillait pour les "Renégats". L'assaut sur le temples de Khar Delba... La défense de Krayiss... L'attaque terroriste sur Ossus et le kidnapping du dirigeant de l'AGPU... Joseph avait été plus qu'actif pour leur cause, tenant sa parole donné et ayant été largement récompensé pour cella. Malheureusement ce n'était pas assez, pour lui, mais plus important encore pour son Clan... 

Dans ce conflit, ce n'était pas d'ailleurs que lui qui participait à diverse missions pour le compte de son client... Non... Ses frères et sœurs étaient eux aussi là-dedans... Falsa et Kraagar était dans une mission de sabotage sur Telos. Czenki et Tube traquait avec leurs bêtes des partisans loyalistes sur Edusa. Et Mako, Flora et le Professeur Ron continuait de développer leur contact et réseau dans l'Empire Sith dans sa totalité... Bien entendu c'était sans compter les frères et sœurs qui les accompagnaient ou qui avaient leurs propres contrats de leur cotés... Une vrai fourmilière de travailleur ces mandaloriens.

Oui la guerre n'allait pas finir de sitôt et il était de son devoir de profiter de cette occasion pour en tirer le plus gros profit possible pour les siens et son groupe qui ne cessait de se développer. Le chaos offrait une part égale d'opportunité parmi les dangers qui y rodaient... Et Joseph comptait bien y nager en évitant la noyade.

C'était pour cela qu'il était ici... Dans une salle de briefing situé dans une frégate renégate en compagnie d'un commandant renégat twi'lek, ce qui était pour le moins surprenant pour le mandalorien avec sa connaissance du gout pro-humain xénophobe largement croisé durant sa carrière dans le secteur rouge... Et deux siths... Deux femmes... Ou tout du moins une felacatianne et un cadavre que l'on aurait dit tout droit sortie de son cercueil.

Le mercenaire pouvait se targuer d'avoir vu son lot d'abomination... Que se soit la monstruosité tentaculaire parasitaire millénaire qu'était le Mnggal-Mnggal dans les Régions Inconnues... Le trip mental qu'il avait subit de la main des Sorciers de Rhand et de leur chef Ameth'Tul le Grand qui avait voulu le corrompre avec leur pouvoir... Et la tentative de possession d'une couronne crée par un autre culte tout aussi tarée qui ne vise que la destruction global galactique pour leur dogme... Sans compter toute les aberrations et créations plus que cauchemardesques desdits siths dans leur temple et autre laboratoire mystique...

Mais bon... Voir arriver, sans prévenir, dans un endroit que l'on considérerait "normal" une tete séchée comme un parchemin vieilli avec une rangée de dent à en faire pâlir de jalousie un rancor... Qui était d'autant plus une sith à la mentalité d'autant plus douteuse et instable, ,hypothétiquement bien sur... Ce n'était pas pour le ravir.

Il allait devoir doublement surveiller ses arrières.

Après ce n'était pas comme s'il le faisait de base quand il y avait des siths...

Heureusement pour lui, personne ne semblait lui apporter plus d'attention que nécessaire, ce qu'il appréciait d'autant plus. Outre la politesse professionnel qu'il avait fait preuve à son arrivé à toute les personnes présentes... D'une part parce que il était sur le navire de l'un d'entre eux et qu'il avait des centaines d'hommes sous ses ordres... Et que les deux autres pouvaient le démembrer sous le moindre caprice. Il était plus que content de ne servir qu'a ce pourquoi il était là !

Accompagné l'équipe d'extraction sur la planète et jouer des ses armes et explosifs envers tous ceux et celles qui se tiendraient entre lui et la réussite de sa mission.

Joseph c'était donc montré des plus neutre, passif et silencieux durant le briefing. Ecoutant et mémorisant les informations qu'ils jugées critiques et importantes, il examina sous l'anonymat de son casque les quelques personnes présentes avec le peu, ou pas, d'information qu'il avait. Est-ce qu'il allait prendre la parole ? Demander au commandant s'il pouvait leur adjoindre une escouade de soldat ou alors si les chasseurs et bombardier qu'il avait vu à son arrivé dans les hangars de sa frégate pouvait leur fournir un appuis aérien ?

Non...

Questionner les siths ? 

Encore moins...

Il profitait encore du calme qui n'allait pas durer et de leur échange d'information et politesse mutuellement exprimé d'une manière assez agréable pour le mercenaire. Au moins ils n'étaient pas entrains de se tirer dans les pattes entre eux par soucis d'égo hiérarchique ou autre notions abstraites inutiles qu'il avait malencontreusement vu dans d'autres missions avec la présence de sith. Il espérait que tout cela allait continuer ainsi pour éviter de futur problème...

Après tout ce n'était pas comme s'il en avait déjà assez.

Ses mains jointes appuyer sur le bout de canon de son fusil Verpine, il continua patiemment d'écouter attentivement et silencieusement, le corps immuable comme une lame dans son fourreau attendant le bon moment pour dégainer toute sa léthalité au moment opportun et se préparent mentalement pour ce nouveau contrat qu'il comptait bien rajouter à sa liste grandissante de réussite pour le compte de son client.
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La Sorcière répondit à la remarque de Calix avec un ricanement surprenamment grave. Pour qu'une personne si habituée à la duplicité se laisse aller à un tel éclat d’honnêteté, elle devait l'avoir grandement troublée. Ce fait en soit suffisait déjà à l'amuser, mais s'ajouta à ce dernier l'aspect parfaitement rafraîchissant, comme une lame qui se frayait un chemin vers son cœur, de cette brève franchise.

« La beauté ne sera d'aucun secours sur Dathomir, dit-elle, c'est un monde de crocs et de griffes. Par chance, vous et moi en avons à revendre. »

Elle se fendit d'un nouveau ricanement avant d'ajouter :

« Mais, promis, la prochaine fois je penserai à apporter ma trousse de maquillage. »

Quand le commandant commença sa propre présentation, elle vint se placer juste à côté de la féline parce qu'elle savait que cela allait l'agacer au plus haut point.

« Les chirodactiles préfèrent les terrains un peu plus découverts, précisa-t-elle, tant que nous restons sous le couvert des arbres, ils ne devraient pas nous poser trop de problèmes. »

C'est à ce moment que Calix fit une nouvelle fois la preuve de ses talents dans le domaine du renseignement, leur offrant une vision assez précise du détachement que l'Inquisition avait dépêché contre eux.

« Une fois de plus, vous nous gratifiez d'une délicieuse contribution, très chère. » Commenta-t-elle.

L'image du Maître-Inquisiteur, Darth Trazhyn, lui disait quelque chose, l'avait-elle déjà rencontré auparavant ? Après avoir brièvement fouillé dans sa mémoire, le déclic se fit.

« Hé, je le connais ce type. Annonça-t-elle en pointant l'image du doigt. Il était là, la dernière fois, je m'en souviens maintenant. C'était lui que l'Inquisition avait envoyé à l'époque pour tuer tout le monde, avant que je ne le coiffe au poteau. Vous auriez dû voir la déception sur son visage quand il a compris qu'il ne pourrait pas m'ajouter à son tableau de chasse. On dirait qu'il va avoir droit à une seconde chance, finalement. »

Arrivé à ce point, le briefing pouvait être considéré comme terminé, tout ayant été dit. Il ne restait plus à présent qu'à entrer dans le vif du sujet.

*****

La frégate s'était approchée de leur destination au maximum, à présent, le reste du trajet devrait s'effectuer avec le transport prévu à cet effet. Ce dernier, un X70b-fantôme, était, comme son nom l'indiquait, un vaisseau furtif et il saurait donc les conduire à leur point de chute sans trop de problèmes... Les problèmes commenceraient ensuite.

Au travers de l'ouverture du hangar, Dathomir était déjà visible au loin, un petit point aux couleurs indistinctes qui se détachait de la mer d'étoiles. La Sorcière s'apprêtait à embarquer, la première, cette fois-ci, quand elle se tourna brusquement vers ses compagnons, désireuse de leur offrir quelques derniers mots d'encouragements avant leur départ.

« Ce qui nous attend est un monde de bêtes et de sauvages, mais nous, nous serons pire. Nous serons les monstres qui peuplent leurs légendes, les cauchemars qui hantent leur sommeil, les dieux qui leur auront appris la peur. Aujourd'hui, nous ferons verser à Dathomir des larmes de sang et elle se rappela qu'elle appartient aux Sith. »

Une tirade qui aurait sans doute eu plus d'effet si elle n'avait pas été suivie par de longues minutes à se regarder en chien de faïence alors qu'on les conduisait à la surface de la planète. À mesure qu'ils se rapprochaient, la présence de la planète dans la Force lui devint de plus en plus perceptible.

« Pouvez-vous la sentir ? S'adressa-t-elle à Calix, la seule autre sensible à la Force. Dathomir... La Force est puissante en ce monde, primitive, sauvage. Korriban et Ziost ne devaient pas être bien différentes au temps de leur préhistoire. Cet endroit est peut-être excentré, à quelques parsecs seulement de la République, mais il a du potentiel, c'est un gisement brut qui n'attend que d'être exploité, raffiné... Mais ces imbéciles du clergé ne sauraient même pas comment s'y prendre, ce serait Typhojem par-ci, Typhojem par-là, et tout finirait enterré, asphyxié, sous la même médiocrité qu'ils sèment partout où ils vont. »

C'est à ce moment précis que quelque chose lui revint à l'esprit.

« Oh, fit-elle, prise d'une honnête surprise, je viens de me souvenir de quelque chose. À l'époque, nous avions tentés quelques... appelons-les des campagnes de recrutements, auprès des locaux. Les résultats ont été... mitigés et depuis ils haïssent passionnément tout ce qui ressemble à un Sith. Donc, s'ils nous croisent, ils attaqueront à vue. La bonne nouvelle, c'est qu'ils feront sans doute de même avec nos ennemis. »

Et sur ces mots, le silence revint. La carlingue du transport frémit subtilement, signe que ce dernier venait de pénétrer dans l'atmosphère de la planète, mais la Sorcière n'avait pas même besoin de ce subtile indice, elle pouvait sentir comme un souffle passer sur elle semblable à un râle haineux. Dathomir savait, Dathomir se souvenait... Et la Sorcière sourit, comme l'on souriait à un amant retrouvé. Car, pour un Sith, la Haine et l'Amour se confondaient bien vite, et le désir de meurtre n'en était pas moi un désir.

Elle sut que le vaisseau s'était posé avant même qu'on ne l'annonce et s'était déjà levée en conséquence. Quand le sas s'ouvrit, elle sut déjà ce qui l'attendait au-delà, et pas uniquement parce qu'elle était déjà venue ici.

Face à elle s'étendait l'entrée de la vallée, cachée par le lacis de la jungle. Au sein de la Force elle apparaissait comme une toile de vies innombrables, un suffocant magma d'existence. Pourtant, la Sith ne s'en retrouva pas troublée, car, contenu dans son frêle petit corps, était quelque chose de plus vaste et de plus terrifiant que ce baroque tapi de végétation ne le serait jamais. Une promesse, la plus ancienne d'entre toutes, celle qui fut faite à la première étoile qui s'éteignit : Que rien n'était éternel. Tout pouvait mourir et tout pouvait être tué.

« Dathomir... Je suis de retour. Murmura-t-elle à elle-même alors qu'elle posa sa main sur le tronc d'un arbre proche. T'ai-je manquée ? »

Les extrémités osseuses qui terminaient ses doigts, là où ses ongles auraient dû être, creusèrent des sillons dans l'écorce. Son premier acte après avoir posé le pied sur cette planète fut une agression.
Yalil Anoontal
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Pendant toute la dernière présentation, Yalil était resté muet, puisqu’après tout, ce n’était pas sa tâche de devoir disposé des ennemis sur la route. Il fournissait simplement le soutien logistique et matériel de la tâche, et évidemment l’arrivée et le départ de cette planète des plus désagréable. Il nota toutefois le nom de l’inquisiteur en question, pour son futur rapport.

Sans plus de présentation, le mercenaire étant très discret, le début des opérations commence enfin, et il n’est pas trop tôt ; autant la présence de dame Calix est tout à fait délicieuse, autant celle de la sorcière sith est des plus déstabilisante. Mais bon, il faut bien faire des concessions si on veut se faire bien voir de ses supérieurs.

Assis à l’intérieur du cockpit du vaisseau de transport, le Commandant reste silencieux, les jambes croisées alors qu’il n’est qu’en compagnie que du pilote et du copilote du vaisseau. Tapotant des doigts sur une mallette qu’il garde sur les genoux, il sent l’atmosphère de la planète s’alourdir à mesure que le vaisseau s’approche du sol, et finalement vois le décor de la mission se dessiner devant ses yeux. Yalil se détache d’un geste fluide, puis se lève alors que les réacteurs silencieux du vaisseau le stabilisent, celui-ci se posant doucement sur le sol.

Sautant hors du poste de pilotage, les bottes du militaire claquent dans la boue et la tourbe de la planète humide, et il faut quelques pas en extérieur, goûtant à l’air de l’endroit, ses lakkis lui permettant de sentir les différentes odeurs de changements de température de l’endroit. Yalil respire un grand coup, ses yeux divaguant un instant sur le décor tropical, puis se avance en direction de l'arrière du vaisseau. Sans plus tarder, il approche ensuite ses partenaires de mission, puis dit d’un ton calme, mais sérieux ;

-Bien, vos excellences, je vous abandonne ici. Je remonte immédiatement après votre départ dans l’Aimable qui sera stationné à basse altitude dans l’atmosphère de la planète. En cas de besoin, nos forces peuvent vous assister en moins de cinq minutes, mais cela sera avec grand bruit, donc ce ne sera qu’en dernier recours, ou pour la fin de la mission quand nous quitterons Dathomir. Pour autant…

Le Twi’Lek laisse planer une seconde de silence, avant d’ouvrir la mallette qu’il tenait, révélant trois appareils électroniques, ressemblant à des comlink plus moderne. Regardant ses partenaires, d’abord la sorcière Sith, sans craindre de la regarder dans les yeux, puis passant à la femme féline, puis enfin le mercenaire, il ajoute :

-Vous ne serez pas seul. Pour me permettre de vous assister et de communiquer avec vous, voici trois comlink dernière génération, tout frais sortie des usines de Bonadan. Avec ceci, nous serons capable de communiquer, même avec ma présence à plusieurs centaines de kilomètres au-dessus de vous. Entre autre joyeuseté, cela me permettra aussi de vous guider dans la forêt, et de vous avertir de l’arrivée d’ennemis proches, si j’en crois la description qu’on m’en a fait. Je vous en prie.


Yalil termine sa phrase en tendant les appareils de communication, espérant que les seigneurs sith n’en fasse pas qu’à leur tête et refuse l’aide apportée. Ce ne serait pas étonnant de leur part, mais cela pourrait entraver le bon déroulé de la mission, et le commandant est sûr que même très orgueilleuse, il est bien peu probable qu’elles veuillent encourir la colère de Darth Margamoth.
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