Greg Ory
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Station gamma 12 en orbite autour de Tantoine

Quitter une planète avec une navette de type aérotransport TC9 est déjà une mauvaise idée en soit. Qu’elle soit très loin d’être la première jeunesse, et toute cabosser semble être de l’inconscience. Pourtant, je reste concentré sur mon pilotage, ne déviant pas du cap que je me suis fixé, confiant dans le blindage pour résister aussi bien aux différences de pression qu'au vide spatial.

Je vois grossir la station, qui semble être aussi en mauvais état, décidément la Bordure n’est qu’une immense décharge ! Je fais un premier passage, essayant de trouver un endroit où me fixer pour débarquer. Beaucoup ont l’air hors d’état, et je pense même un moment abandonner, le message laissé par Jeff pouvait être ancien et la station déserté.

Puis je vois une légère lumière tout en bas, et après une dernière manœuvre au zenith, je peux voir une porte minuscule munie d’un sas opérationnel. Je me dock, doucement, mais la surface de la station est tellement en mauvais état, que je heurte légèrement une des parois, avant de m’immobiliser. Avant d’ouvrir notre propre porte, je préfère prendre une petite précaution supplémentaire et j’appelle par le visiophone de l’appareil mon second, resté à bord du croiseur de la République « Le Redoutable ».

Tit Mau Tay, possède le grade lieutenant, c'est un Mirilian en charge du bâtiment quand le capitaine n'est pas présent sur la passerelle, il joue également le second et s'occupe de la plupart des tâches administratives. Il a des abdominaux en béton et adore les montrer. Il semble être très content de se trouver à place du calife et je lui demande :

J’aimerais que vous mettiez en place un entraînement pour nos pilotes de chasse. Il s’agit de rester hors de portée des détecteurs de la station gamma 12 et intercepter chaque navette qui en sort.

Il semble réfléchir puis me pose une question :

Est-ce en mémoire de l’ex-capitaine des forces spéciales ?

D'un coup je pense à Lora et la gorge serrée, je n’arrive plus à parler, je dois me contenter de hocher la tête pour lui réondre. Je vois mon interlocuteur me répondre avec un grand sérieux :

Je vais mettre en place cette patrouille.

Je le remercie puis coupe la conversation. Je sors ensuite du cockpit et je m’adresse à nos passagers, via l’intermédiaire de la Twi’lek :

Désolé, si vous avez été un peu secoué, l’entrée était soigneusement camouflée et j’ai eu mal à la trouver. La station est bien habitée, il a de l’air et la gravité artificielle fonctionne. Je vais ouvrir le sas, mais je ne sais pas du tout quel sera notre comité d’accueil, ou même s’il y en aura un, alors faites bien attention.

Mes derniers mots sont essentiellement pour l’officier qui m’accompagne, les autres sont des chasseurs de prime. Je suis persuadé qu’ils savent exactement ce qu’ils font. J’ouvre donc la porte, tout doucement et aussitôt, je suffoque, l’odeur à l’intérieur est tout simplement horrible, les filtres n’ont pas du être changé depuis des lustres.

Je mets plusieurs minutes à m’en remettre, surveillé de près par Afessucrif qui semble sincèrement inquiète de mon état. Puis au bout de plusieurs inspiration et l'ajout de filtre dans le nez, je vais un peu mieux et j’indique aux humanoïdes :

Passez devant, je vous suis.
Fâr Sorem
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Kana Lo - episode 2





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[Dialogues traduits du huttese]

C'est qu'il a de l'audace, en plus, le type. Non, vraiment : est-ce qu'un humain sensé aurait accepté une telle mission, de base ? Et une telle mission en telle compagnie ? Et puis... de foncer tête baissée dans ce qui aurait pu être un putain de piège, avec ce qui est selon toute vraisemblance un vaisseau léger vraiment pas fait pour ce genre d'entrée en matière dans l'espace ? Et bah... il y va, le type. Il y va ! Et rien que pour ça, Fâr commence à l'aimer. Enfin, autant qu'un pyke pourrait aimer autre chose qu'un pyke.

Au travers du transparacier, un gigantesque panorama s'offrent maintenant à leurs yeux. Un champ de bataille, pour être exact, peut-être vieux de plusieurs décennies... siècles...? Allez savoir ! Leur navette se cabre et se tord pour esquiver le flot d'obstacles qui tournoient indéfiniment dans le vide. Fâr, en observant la danse des débris de station, ne peut s'empêcher de songer à toutes sortes de choses, présentes et passées. Inabituel : d'ordinaire, il pense juste à sa prochaine dose. Mais là ? Comment ne pas se demander ce qui a pu se dérouler ici pour mettre un boxon pareil ? Tout amoureux de pétoires se pose fatalement cette question !

Sa race comment ça s'est ramassé par ici ! Mate-moi aç, ma gueule ! Y z'ont dû s'dra à coup d'turbo dans s'merdier ! De la dentelle, le truc !

Grave... ça d'vait êt'teeellement secla, ç't'affaire ! Mais teeeeel'ment !

Eh, ça, c'te fous l'seum d'êt'né trop tard, t'vois. Y a des genre d'scènes historiques, t'aurait voulu êt'là juste pour applaudir à la fin, quoi.

Ouais, c'dingue.

Gamma douze a terminé sa vie de station de contrebande comme des dizaines d'autres dans ce coin de galaxie : criblée de part en part, à la dérive au milieu d'un anneau de détritus en tous genres. Trop ancienne et trop coûteuse à réparer, les Hutt lui ont finalement préféré une plus moderne. Alors, sa longue agonie d'épave abandonnée a continué, loin en orbite de Tatooine. On pourrait parier que leur faussaire-leurre n'a pas été le seul, ni le premier ni le dernier, à venir se nicher dans un endroit aussi dangereux et incongru.

Tirant sur sa pipe qu'il n'a pas manqué de dégainer puisque le temps le permettait, le spico chasseur d'un jour entreprend un rapide check up de son matériel. Le sable tatooinien lui a donné du fil à retordre, et il est hors de question de se jeter là-dedans sans être certain de pouvoir faire autant de dégât que voulu. Après chaque articulation de son armure, Fâr passe ses armes en revue, tandis que tout autour, les bavardages à propos de Kana Lo et la station vont bon train.

De toute façon, ils vont très vite être fixés. Si la piste trouvée chez "Jeff" est bonne, le vieux copain finira par conduire sa protégée chez son pote pour la faire disparaître. L'oeil étincelant du pyke avise avec un ravissement mauvais la forme parfaite et impeccable du canon de son vieux blaster : soit ils se sont plantés... soit la bonne fortune leur a donné trois coups d'avance.

Alors ? Il a fini les cérémonies, l'unif ? On débarque ou on continue d'se toucher sur orbite jusqu'à l'éclipse prochaine ?

En l'absence de bon vouloir de la part de la twi'lek et d'un quelconque traducteur, Sorem ne peut qu'observer l'humain babiller avec entrain dans son micro. Un tel bavard doit en avoir, des choses à dire ! Mais au final, c'est davantage la silhouette holographique qui lui sert d'interlocuteur qui capte l'attention du jeune lieutenant. Un autre militaire, d'un grade dont il ne sait fichtre rien, acquiesce avec une gravité qui manque de le faire rire. Mais qu'est-ce qui manquerait de le faire rire, au final ? Même sa mort serait une source de franche rigolade, pourvu qu'elle soit pailletée de Glitterstim ?

La station est bien habitée, il a de l’air et la gravité artificielle fonctionne. Je vais ouvrir le sas, mais je ne sais pas du tout quel sera notre comité d’accueil, ou même s’il y en aura un, alors faites bien attention.

Avec un temps de retard, Afessucrif daigne traduire les consignes du pilote. Malgré quelques commentaires sans aucun doute de peu d'intérêt dans leur jargon, les grands aliens se rangent avec une discipline suspecte pour l'amarrage. Une tension étrange règne : on oublie presque pourquoi on est là, au final. Une chasse à la prime.

Les pykes tirent avantage de leurs combinaisons pressurisées lorsque les portes de la petite navette laissent place aux entrailles éventrées de la vieille station fantôme. Pas sûr qu'on ait gardé l'habitude de faire la fête, par ici : ce qu'il reste d'une baie d'amarrage ferait pleurer un jawa. Même les têtes de connexion pour les recharges sont nazes : pas intérêt à tomber en rade dans le secteur.

Parfait pour quelqu'un qui cherche à ne jamais être retrouvé. Après tout, qui aurait envie de venir bouffer des pâtes dans un endroit pareil, alors que les services de Huttypasta vous livrent dans tout l'Espace Hutt en moins de six heures galactiques ?

Alors que les minutes prennent doucement des allures de demi-heure, la gravité artificielle du petit astronef manque de ne pas suffire à les maintenir quand elle fait une drôle d'embardée. Sitôt, la voix grésillante d'Ory s'excuse platement dans le haut-parleur de l'appareil : l'amarrage, plein de guillemets, est réussi de justesse. La faute à la météo ! Enfin, ça pourrait être tout autre chose pour Fâr, qui se contente de lever la tête sous les notes articulées du basic de circonstance du capitaine. Lequel, visiblement pressé de passer aux choses sérieuses, jaillit de son cockpit, arme au côté, pour inviter tout les passagers à évacuer la rame.

Les têtes casquées se tournent vers le visage blafard du républicain :

Passez devant, je vous suis.

Malgré l'inintelligibilité du message, le geste de l'humain et sa position en retrait laisse peu de champ pour les interprétations hasardeuses. Fâr tourne sa longue tête vers l'ouverture béante qui leur tient lieu de porte d'entrée. Le bruit du sas fait plus pitié que peur, à la rigueur. Avec un râle de son respirateur, il s'avance dans l'encadrement du dock, les membres du gang sur les talons. Un fantôme de rire lui échappe : cette histoire vaut bien un shoot de stim. Aller pêcher une anarchiste de merde, paumée par les Hutt chez un fourgue-pass miteux au fond d'une station trouée, en compagnie d'une paire de militaires républicains, sans une seule mitrailleuse et à bord d'un navette de tourisme ? Jamais personne ne croira ça, même au fin fond des caves du Livernese ! Jamais !

Ses deux serviteurs à plasma émettent deux cliquetis satisfaisants quand il ponctue le "plan", non pas de table mais d'assaut, qu'il leur sert avec une large sourire dentu dont personne ne profite :

Ok. On y est, mes biches : cette fois, j'espère qu'z'avez soif, y d'Lo dans l'air... Ouais, c'tait naze. Mais écoutez voir : si elle se pointe pas, on va en chier comme jamais dans nos lifes. Si elle s'pointe ? Pas la peine d'vous pondre un holo : on quadrille, on repère la petite cachette de papy j'me crois malin et on l'encercle. Pas d'marave tant qu'on sait pas comment on s'fait la papilotte, ok ? Y a pas d'coup d'essai, c'est quitte ou double. Maz' et Sty', on lance le pont à trois. Kreiz et Tish, les flancs. Trouvez-moi quelques spots sur les passerelles, tant qu'z'y êtes, ça peut servir. Tir' et Ushan, vous gardez l'cul les deux zoizeaux : pour la sécu, hein ? Pas question qu'on s'fasse prendre à revers si les autres débiles débarquent.

Pas comme s'il y avait du nouveau sous les soleils : faute d'un type mieux placé, c'est leur grand frère qui fait la tambouille. Mais il faut croire que le zouave n'est pas si mauvais, malgré l'énergie formidable qu'il déploie pour passer pour un insondable crétin ! Il les regarde tous les deux au travers des filtres vitreux de son masque et leur jette à voix basse, entre eux trois :

Xrej chcelinj'e to nesh'nazli udrelat oprâcxenjy, dvajyà ihskej'nen !*

Ses deux jeunes frères referment lentement leur prise sur les armes en guise de simple confirmation. Oui, tout le monde a compris : c'est toujours comme ça que ça se termine, quand y a beaucoup de fric en jeu, non ?

Leurs jeux prêts, les pykes annoncent la couleur, et le trio de tête, Fâr inclus, défient en close combat et prudence et sagacité en choisissant de foncer sans plus de présentation. Presque en oublirait-il son petit rôle de chasseur de prime à la sauvette : peut-être aurait-il dû faire mine de poser des pièges, d'évaluer leurs chances ? C'est ce qu'ils font, non ? Mais les gangsters n'évaluent jamais leurs chances : ils les saisissent au collet sans demander la permission et filent avec.

Avec une vitesse surprenante, les créatures de la nuit s'élancent dans les couloirs sans lumière et la troupe n'entend bientôt plus que le murmure de la navette encore en vie dans leur dos, et les pas lourds des aliens quelque part devant dans l'obscurité. Les républicains eux aussi, trouvent la plongée en enfer excitante ? Fâr jette un coup d’œil furtif en arrière. Leurs deux complices malgré eux continuent d'avancer avec méthode, flanqués de deux des numéros du groupe, qu'ils seraient bien en peine de devoir distinguer l'un de l'autre, en fait.

Enfin en terrain ami, Sorem fait jouer ses larges articulations aliens avec un plaisir évident. Pas que le soleil lui ait déplu mais... si, en fait. Pas du tout son truc, le chaud, le sable, tout ça... non vraiment pas. Là, ici, on va pouvoir s'amuser ! Il repense en un éclair à la blessure que lui a infligé le scyk : sa jambe grimace encore quand il tente de forcer. Pas bon. Mais va falloir faire avec, comme d'habitude : c'est leur lot, ça.

Tandis qu'il progresse à la façon d'un grand félin le long des murs, le mire de ses canons blasters en guise de lunette de visée, Teshe'banza enregistre l'endroit à la façon d'un scanner, sur la base de séries de détails intéressants et utiles. Le nombre de coude et leur orientation. Les proportions en hauteur et largeur par rapport à sa propre taille, la position de chaque appareil, même hors d'usage, susceptible d'exploser ou d'induire un feu électrique. Tout ses sens de tueur sont aux aguets, et lui tarde maintenant qu'une silhouette ait le malheur de se précipiter vers eux... C'est calme. Trop calme.

La température a chuté de façon dramatique sur ces portions de station, mais elle est encore vivable... Les réserves d'oxygène d'un tel endroit auraient dû depuis longtemps s'épuiser ! Un signe que Fâr sait interpréter avec habileté : quelqu'un entretient encore l'endroit malgré l'état déplorable de la baraque.

R.A.S ! Dégun, c'est open !

Fâr transmet d'un signe sans équivoque que le reste de la troupe peut entrer. Ils se glissent comme des serpents dans le ventre de la station, et tentent de capter les bruits, les lumières et tous les derniers signes de vie que peuvent compter ces couloirs déjà léchés par le froid du vide absolu à quelques embouchures de là.

Sans les plans et sans davantage d'indications, le moindre indice est le bienvenu pour trouver leur petit vendeur de nouille.

Entrée d'air sur la gauche. Du flux, ça sniffe la life !

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*trad du pyke : qu'ils essaient pas de nous la faire à l'envers, les deux ravis

Greg Ory
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Les petits humanoïdes, armés comme seuls des chasseurs de primes peuvent l’être avancent avec précaution et méthode dans le couloir. Je suis interloqué par leur changement de comportement, entre le pillage de la cahute sur la planète et leur façon de se mouvoir dans cet espace clos, il y a un monde d'écart. Pour ma part, je les suis à quelques mètres de distance pour ne pas les gêner, Afessucrif restant prudemment derrière moi.

La navigatrice a bien sorti son pistolet-blaster, mais d’une part, c’est un modèle léger et d’autre part, je l’ai vu tirer lors de notre entraînement sur Balmorra, avec un certain héros de guerre. Je ne souhaite pas mourir d’un laser perdu et je lui indique à voix basse :

Mettez votre arme sur étourdisseur.

Pour ma part, je la laisse en mode mortel, elle est ainsi plus efficace. De plus, je suis là, avant tout, pour une vengeance d’ordre personnel. Je suis tendu, à passer ainsi d’un couloir à un autre, les petits êtres nous encadrent, mais je ne baisse pas ma garde pour autant, nous avons affaire à une véritable tueuse de sang-froid.
Finalement, nous arrivons dans le cœur de la station, puis à gauche
se trouve un flux d’air chaud, signe incontestable qu’il y a quelque chose qui fonctionne ici. J’aurais bien aimé posséder un robot éclaireur ou équivalent, pour savoir ce qu’il en est, mais il va falloir le faire à l’ancienne. J’avance donc doucement et je vois de la lumière artificielle puis l’accès s’ouvre sur une grande pièce et je n’en crois pas mes yeux, il s’agit d’une véritable caverne de Hutt !

Il y a des câbles partout, de la lumière à foisons et une odeur de sueur qui prend à la gorge, malgré mes protections nasales. Quand on sortira d’ici je prendrais une bonne douche, où plutôt deux. Nous sommes légèrement surélevés et j’ai une bonne vision des lieux. Il semble y avoir trois ensembles d’habitations et je peux voir près de nous une silhouette en train de bricoler quelque chose au pied d’une sorte de mât.

Une chose est sure, ce n’est pas Kana Lo, car l’individu est énorme, avec quatre bras, un Besalik ! Heureusement, il nous tourne le dos et ne nous a pas vus. Désireux de ne pas l’affronter, j’indique au petit commando de se diriger vers la première habitation, elle a un étage, contrairement aux deux autres qui en ont deux. Chacune possède plusieurs portes et pourrait facilement héberger une trentaine de personnes.

Alors que j’allais entrer par la porte, je me rappelle alors que l’homme que nous cherchons Hans Gruber est censé posséder un commerce de nouille. J’hésite un moment, car je vais devoir faire le sacrifice ultime, mais pour la mémoire de Lora Happy, je prends finalement la décision. Doucement, je retire un des filtres de mes narines et aussitôt, je suis sur le point de vomir. Je me retiens à grand-peine et humant doucement, je sens l’odeur des pâtes en train de cuire non loin, j’indique donc à la petite troupe :

Le magasin dont parlais l’holo est par là.

Je laisse la Twi’lek traduire mes paroles, l’heure de ma vengeance ne va pas tarder à sonner.
Fâr Sorem
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Kana Lo - episode 2





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[Dialogues traduits du huttese]

Un écho régulier hante la station abandonnée. Fâr l'a repéré grâce à ses pieds : à travers le sol, la structure endommagée de la vieille construction Hutt transmet une espèce de curieux battement, comme le balourd involontaire d'un immense rotor. Sa découverte l'intrigue, et tandis qu'ils progressent tous dans un silence relatif, Sorem reste aux aguets.

Est-il le seul à l'avoir remarqué ? Ses yeux balayent les alentours, avant de revenir vers le groupe à quelques pas derrière lui... Apparemment pas. Après avoir rapidement pesé le pour et le contre, le jeune lieutenant décide de garder la chose pour lui, et se contente de guetter la réapparition de la sensation sous son poids.

Ils suivent le flux d'air, faute d'indices plus probant. Tout autour d'eux paraît mort, et s'il reste quelqu'un ici, le drôle ne doit pas être du genre à apprécier les bains de foule. Qui peut supporter une solitude pareille ? A moins qu'ils ne tombent sur une planque entière d'amateur d'ermitage en plein vide spatial ?

La galaxie est si pleine de toutes sortes de curiosité que Sorem ne s'en trouverait pas plus étonné. Une dizaine de minutes s'écoulent entre les quelques échanges constructifs au beau milieu du silence qui n'en finit plus.

Et puis, le flux d'air chaud charrié depuis les entrailles se charge subitement d'un parfum qu'une paire d'estomacs malmenés par le désert ne peut ignorer. Un mélange improbable comme seules les meilleures cantinas de la Bordure savent les faire : on peine à reconnaître les ingrédients. Mais le charme des phéromones faleen ne fonctionneraient pas davantage sur eux tous :

Bingo, j'crois qu'on tient not'nouille en chef. Qui est dalleux ? J'preum's.

Et quelle nouille : une sacrée portion ! Les besalisks, même s'ils ne sont pas tous d'épaisses brutes, ont au moins la réputation d'être redoutable au corps à corps, même sans être entrainés. Il faut dire, tout est plus simple quand on a quatre bras. Deux fois plus de baffe au mètre carré, tout simplement !

Celui-là, bien qu'immobile et sage, est aussi large que Fâr n'est haut, et si l'effronterie du trafiquant ne le dissuade pas de s'attaquer à ce morceau-ci, tout du moins l'imposante ossature de l'alien a-t-elle l'avantage de le faire un minimum réfléchir avant. L'attaque à distance a toujours été son meilleur atout, et en l’occurrence, l'effet de surprise s'y combine à merveille ! Quelques mètres et même un séisme ne pourra pas lui faire rater une cible pareille. Encore loin, le petit groupe profite de son point de vue en hauteur pour épier l'occupant solitaire sans se faire voir. Une véritable aubaine ! A moins qu'ils n'aient négligé autre chose ?

C'est pas la peine de vous la jouer en douce, mes p'tits pères. Ici, j'ai des yeux et des oreilles partout. Comme quoi, avoir bossé au nettoyage, ça sert pas qu'à connaître le dosage du bain mousse !

Sans se retourner, l'énorme mastodonte abat l'une de ses mains sur une console invisible pour eux. Avant qu'ils ne comprennent d'où provient la menace, le couloir qu'ils viennent de traverser reprend vie. Avec un sourire à peine malsain, le vieil alien voit distinctement le groupe d'assaillant se disperser pour échapper à sa petite panoplie de piège maison. Il en a eu du temps, pour réactiver quelques unes des caméras récupérées. C'est toujours drôle de voir qu'on ne se méfie jamais assez des vieilles ruines !

Hans Gruber de son pseudo, son nom depuis longtemps rayé des registres civils de toutes sortes, laisse son repaire aux senteurs exotiques faire le tri à sa place. Les pykes se replient en désordre dans les couloirs adjacents, tandis que les républicains bravent à leur tour arcs électriques, dalles électrifiées et autres joyeusetés du même genre.

Mû par son instinct, Sorem plonge en avant et manque de se faire hacher en deux par l'immense porte de sécurité qui vient de le séparer, lui et l'humain, du reste de leur troupe miraculeuse. Les voilà enfermés avec l'hôte de ces lieux ! Merveilleux après-midi en perspective. Sans bouger de sa place, toujours entouré de son inextricable matériel, il les interpelle de sa grosse voix de stentor :

J'devrais vous féliciter d'être arriver jusqu'ici : ça doit bien faire quatre ans que personne n'a eu assez de cran pour une petite visite de courtoisie. Mais quand on vient me rendre visite, c'est qu'on a eu l'adresse ! Y a pas de hasard !

Un écran-viseur sur le nez, couvert d'une tenue qui visiblement n'a rien d'anodine sous un épais tablier crasseux, il observe avec grande attention les deux lascars qui ont eu assez de culot pour s'enfoncer si loin dans SA station abandonnée. Pas qu'il en ait eu le moindre titre de propriété, mais soyons honnêtes : personne n'est venu la réclamer depuis ! Le confort un peu trop rustique, peut-être ?

Ow, chauffé ! Ziav c'te mine ! T'sors tes balnaves à la rasbaï à chaque p'tain d'pékin qui s'pointe gratis ou oiks ? J'suis sûr t'as même pas lâché la sauce Swifnest dans ta tambouille !

Cette merde chimique ? Certainement pas ! Y a que du bon, ici !

Sans dec' ! Et nous qu'on pensait s'frotter au légendaire Gamma-sutra d'l'espace... C'te déceptivance de mécra !

Alors ? Quand vous aurez fini d'jacter, peut-être que vous allez vous décider à me dire ce qu'une bande de pillard à la petite semaine fabrique ici ? Je vous préviens : je suis un être civilisé. Je ne tolère pas qu'on me menace, et encore moins qu'on essaye de m'abattre de trois tirs dans le dos.

Goguenard jusqu'au bout, Fâr joue de ses blasters et provoque avec une atroce fausse légèreté :

Bah mince, ma gueule ! Cecoin en beauté, dis : j'suppose qu'on va d'voir s'brasser un ep's pour s'taxer l'droit d's'rader au bercail ? L'seum qu'on ait pas abouler les fozbeer direct, ça craint, c'te bled, nan ? La fringale pour s'payer d'la graille frite sur un vieux géno !

Gruber lève une arcade à son ricanement. Le besalisk, loin de partager l'amusement mesquin du pyke, jette un oeil prudent à l'humain, qui contre toute attente a lui aussi choisi de passer son barrage in extremis. Il avait espéré les coincer tous... mais ces deux-là ont réussi à se porter en avant. Il va falloir faire avec.

Mais t'fais pas d'bile, kxringe'. On s'la fait pas sauvage ! Donne le change et on s'ra bref ! Prrômeiz !

Fait-il en tentant d'imiter le très règlementaire basic d'Ory, tout en écorchant le R au passage. Son blaster virevolte dans sa main droite avec une agilité de prestidigitateur à peine maladroit, alors qu'il n'a pas cessé de bouger, lentement, l'air de rien. Il se met à s'éloigner de son partenaire, un pas après l'autre, toujours tourné vers le cuistot de l'espace. Sa manœuvre n'a pas échappé à Gruber, qui le suit du regard avec une méfiance accrue. Parfait pense Fâr, ravi comme toujours, voilà l'avantage d'avoir la gueule d'une cible (très) mouvante : on est toujours le mieux placé pour faire diversion.

Ah ouais ? Je suis curieux. C'est un uniforme républicain, ça, hein ? C'est quoi, cette histoire ? Qu'est-ce que deux navets aussi dépareillés font ensemble ici ? Vous m'expliquez ? En quoi mes services peuvent vous servir ?

Le ton est clairement méfiant et pas vraiment chaleureux. Chacun de ses quatre poings pourraient aisément leur dévisser les cervicales d'un coup sec. Mais ni l'humain ni le pyke ne sont pour l'heure à sa portée, et tous les deux sont armés.

Et, non. Je ne fais pas à emporter, si c'est vot'question. C'est dégustation sur place.

La tristesse, j'vous dis. Mais dis voir : c'est pas c'genre de nouille là, qu'on est v'nu cueillir. Pas vrem's ? 'Azy, tu lui dis, Greg ? Honneurs aux amoureux* !

Ah, oui, c'est vrai : c'est qu'il cause pas la langue, le garçon. Fâr se retourne vers Greg sans quitter Hans des yeux. Hans ne quitte pas Fâr des yeux tout en lorgnant sur Greg. Et Greg...

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*Bah oui, on est le 14 février, quoi Very Happy

Greg Ory
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L’humanoïde à quatre bras nous a repéré et lance une phrase que je ne comprends pas, avant de faire un geste. Aussitôt l’enfer se déchaîne avec un piège électrique qui envoie une décharge à quelques centimètres de ma tête ! Puis c’est une trappe qui s’ouvre juste sous mes pieds et je suis obligé de sauter en avant. Mon geste me fait arriver de l’autre côté de la porte qui tombe d'un coup, ce qui me sépare du reste du groupe !

Seul le chef des chasseurs de primes est avec moi, ce qui ne me convient guère, il ne parle pas une langue civilisée ! Comment va-t-on pouvoir communiquer ? Je regarde attentivement, la cloison qui vient de se refermer, mais je ne vois aucun système d’ouverture. C’est une violation grave des règles de sécurité dans les stations spatiales ! Le règlement 745B du code de l’urbanisme dans l’espace, impose ce genre de mécanisme. Il a de la chance que je ne sois pas policier, sinon, je lui aurais mis une amende !

Il parle le hutesse, mon acolyte lui répondant dans la même langue, ce qui fait que je n’y comprends rien. Il y a juste un mot que se détache, le gars en scaphandre semble promettre quelque chose, mais n’ayant pas le contexte, je suis bien en peine de savoir quoi. J’espère qu’il ne compte pas me vendre pour sauver sa peau ! Surtout qu’il s’éloigne de moi, en manipulant son pistolet blaster, ce qui est mauvais signe. Pour ma part, j’ai toujours le mien en main et je le rengaine, avant de dire à notre hôte :

Je suis Greg, je suis là pour bénéficier de vos talents très particuliers.

Le besalik me regarde, d’un air méfiant et me réponds en basic :

Lequel ? J’en ai pas mal vous savez.

Je soupire de soulagement, il me comprend ! Je continue donc sur ma lancée :

Je ne sais pas si en parler ici est en bonne idée, c’est le genre de chose que je ne crie pas partout, si vous voyez ce que je veux dire.

Il me fait signe d’une de ses pattes d’approcher et je m’arrête à deux mètres de lui, pour lui préciser :

J’ai besoin de faux papiers, pour quitter la République définitivement. Mon contact, Jeff, m’a indiqué que vous pourriez m’aider. Il m’a indiqué qu’il m’attendra en compagnie d’une brune, cheveux coupé court d’un côté et rasé de l’autre.

C’est pour moi un coup de poker, si mes cibles lui ont indiqué qu’elles étaient poursuivies, je risque fort de terminer en charpie. Mais pour moi, c’est peu probable qu’il sache quoi que ce soit sur les problèmes de ses clients, ceux-ci voulant éviter de dévoiler leurs difficultés. Je le vois réfléchir et me dire :

Oui, ils sont bien là, ils sont en train de manger, je vous amène à eux.


Puis il pointe du doigt mon compagnon d’aventure et me demande :

C’est qui, l’autre zigoto ?

Je lui réponds, en essayant de paraître le plus sûr de moi possible :

C’est un des mercenaires que j’ai engagés pour me servir de garde du corps. Le problème, c’est qu’il ne parle pas très bien et je ne comprends rien à son langage. C’est mon allié qui faisait office de traducteur, mais elle est restée de l’autre côté de la porte.

Je lui fais d’ailleurs signe de rengainer son arme et de nous suivre, j’espère qu’il m’écoutera, car nous sommes tout près du but.
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