Greg Ory
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Les mains pleines de sang, je regarde sans rien pouvoir faire le corps sans vie de celle qui, pour un très fugace moment, m’a de nouveau fait croire que mon cœur n’était pas mort.

Tantoine, premier semestre 21 577, secteur Arkanis

Douze heures avant :

Une semaine de permission ! Lorsque j’annonce cette nouvelle à mon équipage, j’ai droit à des vivats de toute part ! Il est vrai que cela faisait plusieurs semaines que nous étions en patrouille un peu partout dans la galaxie et que cela ne peut faire que du bien. J’ai préparé avec mes différents sous-officiers un roulement avec un effectif minimum pour garder « Le Redoutable », un croiseur de la République dont j’assume le commandement, un minimum opérationnel, mais la plus grande partie pourra se reposer à terre.

Pour ma part, je compte bien rester à bord, une planète désertique avec du sable surement plein de bactérie, très peu pour moi. Je préfère rester dans le milieu aseptisé du vaisseau et je compte bien passer ce dernier aux mains expertes des droides de nettoyage. J’en ai fait livrer le double que d’habitude par le Quartier Général et si certains trouveraient cela excessif, c’est tout à fait normal pour moi.

Alors que j’allais rejoindre mes quartiers, je suis interrompu dans mon trajet par l’ex-capitaine des forces spéciales, Lora Happy qui profité de notre dernière escale pour poser sa démission. Humaine, certain pourrait dire très jolie humaine, des cheveux d'un roux éclatant, des taches de rousseur sur le nez et des yeux d'un bleu couleur du ciel, elle a beaucoup de caractère, nous avons beaucoup discuté pendant mes phases de repos et je sais qu’elle est justement originaire de la planète qui orbite plus bas. Toujours souriante, elle me demande :

Vous n’allez pas visiter Mos Espa ?

Je mets un moment à me souvenir que c’est la ville la plus peuplé de Tantoine, puis je lui réponds :

J’ai prévu autre chose, désolé.


Elle me fait alors ses yeux de biche auxquels je ne peux pas résister, car ils me rappellent mon premier amour Angel, et me dit :

Allez, venez, j’ai plein de choses à vous montrer, après tout, ce sera sans doute la dernière fois que nous nous voyons.

Je soupire, puis finalement cède et c’est ainsi, après avoir pris une des navettes que j’arrive sur le sol de cette planète, j’ai mis au-dessus de mon habituelle tunique noire, une sorte de poncho pour éviter que le sable ne s’incruste sur ma peau, mais je sens déjà que ce dernier est dans l’air que je respire. Je vois mon accompagnatrice, habillé comme une habitante de cette cité, sourire devant ma tenue, mais ne me fais aucun commentaire et se contente de me prendre par la main pour m’emmener visiter les souks.

Je me laisse faire, subjuguer par mes souvenirs, mon premier et unique amour faisait cela également, quand nous arpentions les rues de Corruscant. Nous pouvions passer des heures et des heures à simplement discuter tout en marchant dans la capitale et c’est exactement ce qu’il se passe ici. J’arrive naturellement à parler avec la jeune femme, goûtant des plats que je n’aurais jamais osé toucher, car les règles d’hygiène ne sont que peu respecté ici et je vois que Lora essaye de se rapprocher ainsi de moi.

Je ne pensais pas que mon cœur pouvait s’emballer autant, mais petit à petit, je me détends et finalement, quand elle me regarde de ses yeux splendides et qu’elle se lève sur la pointe des pieds pour m’embrasser, je me laisse emporter et la prends dans mes bras.
Fâr Sorem
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Kana Lo





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[Dialogues traduits du Pyke]


Deux jours et trois heures avant la diffusion d'un message anonyme des Templiers du Renouveau.
Tatooine - Anchorhead.




Tous les Kajidics ont mis sa tête à prix. Bientôt, la moitié de ce que l'Espace Hutt compte de chasseurs de prime en recherche d'avenir va se lancer aux trousses de cette imbécile... Mais pas question que l'un d'entre eux parvienne à mettre la main sur cette foutue humaine avant nous ! Je te charge de mettre la main sur cette 'Kana Lo', et tant qu'à faire, sur quiconque lui aura prêté main forte ! Cette tâche devient prioritaire sur toutes les autres !

J'te suis pas, Vzârehk'. Pourquoi on s'tarterait d'faire le sale boulot à la place des Moguls ? C'est pas not'problème, si ? On a le cash, la came est plus à nous, tchaos tacos.

Je te paye pas pour remettre en cause mes décisions, Khava' : contentes-toi de suivre mes directives, le reste de la réflexion m'appartient ! Si les Hutt pensent que nous permettons à des fouineuses comme cette Kana Lo de mettre en péril le commerce, notre crédibilité ne s'en relèvera pas : c'est notre réputation qui est en jeu. Tu sais ce que ça veux dire ?

Oui, il le sait. L'idée lui tire un vague sourire de chat. Mais le capo croit bon d'insister sur le comment du pourquoi :

Je veux faire de cette misérable un exemple, mais les Hutt la veule vivante, ils veulent savoir comment une simple voleuse comme elle a pu s'attaquer à leurs entrepôts si bien défendus. Elle n'a certainement pas agi seule. Sans soutient, sans moyens, elle n'aurait jamais pu frapper comme elle l'a fait ! Il faut la faire parler, trouver l'origine de ses soutiens, et mettre un terme définitif à sa petite mascarade stupide. Qui qu'elle soit en réalité, rien ne la protège plus de notre vengeance, pas tant qu'elle se trouve ici.

Fâr, bras croisés, contemple l'hologramme de son aîné avec une mine blasée :

Ok, si Lo pense qu'elle peut faire mumuse avec nous sans s'cramer, elle va trinquer. Bien capiche. Mais on y gagne quoi, au final ? C'est qu'une question d'répu ? C'juste une emmerdeuse qui finira comme les autres, au final.

Ce que la Famille y gagne me concerne, tu n'as pas besoin d'en savoir plus, j'en fais mon affaire. Si tu réussis, tu pourras garder la totalité de la prime des Hutt pour toi.

Kazlam n'a pas vraiment besoin de préciser ce qu'il advient dans le cas contraire, c'est une rengaine inutile, entre eux. L'aîné gage que la perspective d'un gain facile saura motiver son bras armé. Il n'a pas tort... mais il semble bien que la perspective de rester encore et encore à patauger dans le sable brûlant émousse plus rapidement que prévu la patience inexistante du jeune lieutenant.

Tatooine : c'est là-bas que Lo a frappé pour la dernière fois. Toi et tes frères, vous y allez, et vous me la retrouvez. N'agissez que si vous êtes certains de réussir, hors de question d'échouer.

Génial, pile poil l'genre de décors j'que kiffe... Et j'fais comment, en plein désert et sans matos ? C'pas comme si j'tais spécialo d'la survie en milieux désertique, hein ?

Envoyer tout une armée à ses trousses ne m'est d'aucune utilité, bien trop coûteux pour une affaire pareille. Non, il nous faut être discret, efficace et très mobile, comme elle ! Tu auras les moyens dont nous disposons sur le secteur aujourd'hui, pas davantage. A moins que tu ne m'avoues que tu ne t'en sentes pas capable ? Montre-moi que j'ai eu raison de miser sur toi, plutôt que de réclamer. Trouve-la, et ramène-la moi ! Sinon, ne reviens pas.

La communication coupe net, et Fâr sort du placard à droïdes de ménage où il s'était retranché avec un soupir désabusé. Il balaye le couloir désert du regard, à la recherche d'une chose à détruire, vivante ou non, qui pourrait justifier la frustration dont il se sent envahi sur l'instant. Un foutu désert et une nana dont il n'a que faire, voilà qui va finalement le clouer encore pendant des plombes sur ce monde sans intérêt. Joie !


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[Dialogues traduits du Huttese]

Quatre jours et cinq heures après la diffusion d'un message anonyme des Templiers du Renouveau.
Tatooine - Mos Espa


D'après l'un des types qui gère les speeders taxi du bled, elle aurait filé sur Mos Espa pendant qu'les autres jobards canardaient. Vieux modèle modifié, sans doute acheté aux jawas.

C'pas la caisse que j'veux, c'est la fum's. M'étonnerait qu'elle s'radine avec son taco en ville comme une brêle, trop flag, tout l'coin va la verrouiller à dix à la ronde en moins d'deux ! On sait où elle peut crécher ? Cantinas, ferrailleurs, comptoirs ?

Nan, plus d'puis qu'ça hallali d'tous les côtés pour sa trogne. C'pas causant des masses, ici, et même, pas l'genre à s'faire trop briller, bien fouine, la meuf. C'p'tet pour ça qu'les Hutt ont pas encore mis la patte dessus, à mon avis : elle doit avoir la combine. Elle rase les murs, 'doit avoir une keplan en arrière boutique, ou une taupinière quelque part en périf', l'genre qui permet d'se tailler dans les dunes dès qu'ça chauffe.

Ok, alors on va commencer par là.

Bah grouillez-vous, ça sent déjà l'Prizee à six bornes sur toutes les artères, l'moindre rince-gosier va bientôt servir de plaque d'infal pour l'plus offrant. Y a déjà un vieux zingue qu's'est posé sur le plateau, pas loin.

Fâr considère la vieille holocarte de la ville avec satisfaction. Il n'aurait pas penser qu'une telle opportunité se présenterait si vite. Mais il sait sa chance plus que précaire : sans plus d'information, impossible de savoir où et quand l'insaisissable destructrice de cargaison va daigner réapparaître. Autant frapper dans le vide ! Alors, il va jouer le tout pour le tout, persuadé qu'une fois de plus, son culot et sa hargne seront ses meilleures armes.

La ville de Mos Espa n'est pas une 'ville' à proprement parler, comme un habitant de la galaxie peut en imaginer : plutôt un gros village, ayant compris comment prospérer en se plantant au beau milieu de l'une des seules routes commerçantes de la planète. Speeder, eau, nourriture, médicaments : contrairement aux grands centres économiques hutt, on est ici sur des échanges plus axés sur le pratique et la survie que sur les loisirs douteux. Pourtant, les commerces ambulants qui occupent plus d'un jour sur deux les larges esplanades du centre ville témoigne de l'extrême diversité de ce qu'on peut trouver dans la Bordure. Un régal pour les yeux, mais pour les yeux seulement. Ne pas oublier que sans grand moyen de conservation, il fait encore et toujours plus de quarante degrés à l'ombre !

A cette heure de la journée, le marché de Mos Espa grouille encore de monde. Les étals remplis de tout et n'importe quoi débordent jusque par terre. On circule mal, on se prend les pieds dans les pièces de droïdes, les caisses mal refermées, les fruits pourris, les mendiants affalés en travers des allées ou les animaux en liberté.

C'est dans ces allées pleines de bric-à-brac que notre première scène d'une longue pièce tragicomique se joue, même si tous les acteurs ne sont pas encore conscients de leur rôle. Au beau milieu de cette foule pas tout à fait paisible, un couple, main dans la main et l'estomac bien plein, profite de son après-midi en toute insouciance.

C'est elle ?

Le doute ne subsiste qu'une brève seconde dans l'esprit de Fâr. Le temps que le regard à peine caché par l'ombre d'un chapeau élimé enregistre sa présence à une dizaine de mètres d'écart. La jeune femme, sa silhouette cachée sous une couche de vêtements passe-partout, savamment disposés pour gommer son allure humaine de loin, fait la première et la dernière erreur de sa journée : Elle hésite.

C'est elle.

Le ton de Tirim ne laisse aucune place au doute. Il a encore en tête l'humiliation stupide que cette garce a cru intelligent de lui faire subir. Sans se douter peut-être que la rancune du pyke ne suit pas nécessairement une logique humaine. Il aurait mieux valu qu'elle lui même sobrement une baffe, il l'aurait déjà oubliée : mais qu'elle lui taxe la clef du speeder ? Impensable !

L'humaine se fige au milieu des passants : elle se sait repérée. 'Merde', semblent dire ses lèvres à peine visibles, alors qu'elle ralentit inconsciemment l'allure en abordant la fin de l'esplanade. Les formes sombres des pykes restent immobiles, prennent des airs fauves. On peut difficilement faire plus évident comme guet-apens, et lorsqu'elle envisage de faire 'discrètement' demi-tour pour emprunter une autre rue, Fâr a la confirmation de ses soupçons. Il ne lui en faut pas davantage pour lancer la chasse !

On l'attrape. Maintenant.

Il bondit hors de l'ombre, blasters à la main, et vise les deux pieds bottés de l'humaine. Pas de blessures mortelles, il s'en souvient : il lui faut neutraliser, pas la tuer. Ce qui, mine de rien, complique considérablement sa tâche, habitué qu'il est à ne faire aucune sommation. Lui tirer droit dessus aurait été une solution autrement plus simple ! Là, les précautions à prendre rendre la capture d'une complexité toute autre ! Lo se jette sur le côté et parvient à esquiver les traits de plasma, roule dans le sable et détalle au milieu des badauds. Le pyke feule de rage.

Longtemps qu'il n'avait pas eu affaire à une proie aussi glissante que lui ! Son humeur vire brusquement au rouge écarlate et il fonce à son tour dans la nuée, fort de ses jambes de sprinter. Le dos de Lo surgit au milieu des étals et Sorem tire sans s'arrêter, sans égard aux dégâts collatéraux. La panique s'empare d'une partie des visiteurs, tandis que les marchands, habitués aux rixes au point de n'en avoir plus grand chose à faire, se contentent de s'armer, puis de mettre leur marchandises à l'abri. La poursuite s'engage, et consciente que l'alien qui la talonne n'est pas seul, Lo comprend que le reste des pykes est en train de la cerner depuis les ruelles. Il la fait courir droit dans le piège qu'il lui tend, entendu qu'elle n'a jusqu'ici privilégié que la fuite comme option. Changement de tactique, elle vire de nouveau et revient vers lui, tente de le dépasser par la droite. Elle parvient à ses fins, sa tentative pour lui couper la route mise en échec par un homme qu'il expédie malgré lui dans le décors en voulant traverser. Mais l'avantage des pykes est sans conteste leur manie de ne jamais travailler en solitaire : le gang se réorganise avec une efficacité prédatrice, habitué à ce genre de jeu cruel. L'humaine les prend pourtant de vitesse, sa petite taille lui permettant de gagner un temps précieux sur les obstacles. Fâr accélère, pousse son propre corps et ses capacités dans ses retranchements pour la talonner sans relâche. La pression lui permet enfin de la pousser dans l'une des rues, où, après avoir zigzagué plusieurs dizaines de minutes, la troupe alien termine par la prendre en tenaille sur la jonction d'une ruelle calme, attenante à ce qu'on devine être un restaurant traditionnel... jawa ?

C'est fini, kxringà ! Soit tu sors de là toute seule com'une grande et on s'tape la discute entr' bonnes gens. Soit t'fais ta grinche et ç'va faire du sale dans tous les cas ! C'toi qui vois !

Discuter ?! Ahaha ! Tu me prends pour une attardée ou quoi ?! Les types comme toi savent discuter qu'avec un blaster ! Te fatigue pas à tenter de m'avoir avec tes bobards : je sais qui vous êtes, et je sais pourquoi vous m'cherchez !

Leur déclare-t-elle avec une satisfaction mauvaise. Ce petit ton venimeux qui leur laisse entendre qu'on ne la lui fera pas. Fâr ricane, bien aise de voir qu'au fond, il n'aura même pas besoin de se fatiguer à jouer la comédie.

Ah ouais ? Impec', droit dans l'mille alors ! D'puis le temps qu'les Hutt t'ont cramé, t'en as pas marre d'galoper ? Tes sûre qu'tu préfères qu'on s'la joue vénère ? On est pas des Hutt, on peut s'moyenner la r'mise de peine au calme. Parce que si tonton Besaadi t'chope, y a des chances qu'ce soit trèèès long, tu vois?

Tu rêves ! Pour qui tu t'prends ?! J'ai échappé aux gardes du Shadowport, et tu crois que j'vais flipper devant un spico d'arrière-cour ?! J'ai choisi ma voie depuis longtemps, et rien me fera changer d'avis ! Allez tous bien vous faire mettre !

Y a moy's, bichette, et p'tet même qu'si t'es sage, t'pourras participer ?

Sa provocation ne lui sert qu'à gagner du terrain : sans s'arrêter, de son pas nonchalant, il la déplacé leur terrain de combat et bientôt, elle n'a d'autre choix que d'envisager d'autres solutions que la fuite. Dans son dos, trois autres pykes ont verrouillé la seule rue qui lui restait. L'étau s'est resserré, la situation s'est dégradée à une vitesse affolante. Il la voit de nouveau hésiter, souffler. Peut-être nerveuse, ou peut-être juste agacée et en colère de se faire avoir aussi bêtement. Des mois qu'elle parvient à échapper aux Hutt, et elle va se faire coincer entre deux rues par une meute d'aliens en mal de fric ? Hors de question !

Quelques éclats de rire discret, une conversation anodine. Les pykes sur les talons, Kana n'hésite que trois secondes et trente-deux centièmes, ce qui est déjà beaucoup trop : elle surgit devant le couple de malheureux qui sort visiblement d'un restaurant, et son bras se saisit de la jeune femme qui passe à sa portée. De sa main libre, elle dégaine un large vibro-couteau dont elle tient le bouton d'activation avec ostentation, et en presse la lame contre la jugulaire découverte de la touriste. Histoire que le message soit bien clair :

Toi tu restes là et tu bouges pas ! Sinon j'la bute, ok ?!

Aboie-t-elle à l'homme en le mettant en joue. Une seconde après, Kana et Lora ont disparue dans l'ombre du porche. Une poignée de secondes plus tard, le gang des Sorem traverse la rue comme une tornade, Fâr à sa tête. Sans l'ombre d'un regard pour l'humain qu'il dépasse à toute allure, le porte-flingue galope aux trousses de Lo et de sa nouvelle prise. Le jeu du chat et de la souris continue, mais cette fois, Lo ne tente plus de gagner sur un terrain où elle a compris qu'elle ne gagnerait pas : face aux aliens taillés pour la course, ses petites jambes d'humaine, même habituée, ne tiendront pas éternellement. Elle doit trouver un engin et sortir de la ville : dans le désert, elle pourra les surclasser, pas ici ! La lame du vibro-couteau manque de s'enfoncer dans le cou de Happy lorsque l'humaine tente un geste :

N'essaye même pas de te débattre.

Mais qu'est-ce que vous voulez ?!

Je veux rien. Tu te tiens tranquille et on avance.

Elle file à reculons, trop lentement à son goût, jusqu'à l'entrée d'un vieux garage attenant à l'une des maisons de terre qui marque la fin de la rue et le début du désert. Mais son otage l'a trop ralentie, et la course des Sorem a tôt fait de retentir dans

Son vieux speeder trafiqué n'est plus qu'à quelques pas derrière, Lo serre les dents :

Si tu crois qu'on va s'lasser d'courir avant toi, tu t'fourres ta lame dans l’œil, la pelure.

Fais encore un pas par ici, et elle finit en deux parties distinctes !

S'il vous plaît... J'ai rien à voir là dedans ! S'il vous plaît !

Fâr redresse la tête, perplexe. Elle vient vraiment de tenter de l'éloigner en menaçant cette fille ? Oh ? Il l'observe une seconde, au travers de sa ligne de mire. Un fantôme de rire lui échappe malgré tout :

Sans dec' ! Et tu crois qu'ça changera l'montant d'la prime sur ta tête, p'tet ben ? Bah vas-y... montre-nous comment t'es tellement une tug' qu't'en as rien à battre d'tes semblables, Kana la marlou ! J'te r'garde. Mais crois pas qu'ça m'empêchera de trouer, hein, j'ai aut'chose à foutre que d'te courir après tout' la life.

Il baisse volontairement la voix, se fait sinueux et reptilien. Si elle ne peut pas voir au travers du masque qui lui tient lieu de visage, elle peut deviner sans mal le sourire malsain qu'il lui sert. Chiche que tu le fais, ma grande ! Mais s'il ne fait effectivement 'pas un pas de plus', Lo enregistre les ombres du reste du gang qui, cette fois, menace de l'encercler pour de bon en coupant sa retraite. La colère s'empare des traits humains burinés par le soleil de Tatooine, et par celui de bien d'autres planètes :

Vous l'aurez voulu, bande de merdes !

Du coup, Kana Lo fait la seconde erreur de sa journée : tuer Lora Happy, sans savoir que Lora Happy est Lora Happy, et que par conséquent le jeune humain à qui elle l'a enlevé est Greg Ory, amoureux transit de son état. Raison pour laquelle il n'y aura probablement aucune Happy end pour Kana Lo. Ce qui n'empêche pas pour autant Fâr de trouver la situation hilarante !

Un hurlement de désespoir traverse la pièce et prend Fâr par surprise. Le corps sans vie de Lora s'affaisse dans les bras de Kana, qui, avec un éclair de lucidité, pense que s'en servir encore comme bouclier est son seul moyen de parvenir à enfourcher l'engin sans essuyer seule la rafale de plasma qui ne va pas manquer de ponctuer sa tentative. Alors, elle disparaît derrière Lora dont le regard est encore à peine vif, et la traîne jusque sur le speeder, dont elle démarre les moteurs d'un geste expert.

Mû par un vieux réflexe, le pyke tire sur le speeder, puis sur Kana, mais le corps sans vie de l'humaine glisse à terre alors que la cible s'échappe à toute vitesse, renversant Mâsef et Kreiz sur son passage. Fâr, atterré, regarde le speeder disparaître dans un nuage de poussière.

Z'vrâgha hajzl' !*

Les voilà de nouveau reparti au point de départ, sans la moindre idée quant à la destination finale de leur impossible cible. Toutes les têtes se tournent vers lui, comme si leur échec collectif ne pouvait lui être imputé qu'à lui, leur aîné. C'est le cas, en fin de compte : il sera le seul à devoir justifier de son échec... Mais qui a dit que la partie était perdue ? Elle ne fait que commencer, se jure--il en toisant de son regard oblique le point noir de Kana Lo filant sur les dunes. Il tire de sa poche sa sempiternelle pipe métallique, comme maigre consolation sur l'instant, et se détourne du désert pour rappeler ses frères.

Obnubilé par l'objectif de la rattraper, Fâr réalise que le corps de la jeune femme occupe toujours le milieu du garage. Seulement, quelqu'un les a rejoint : une silhouette recroquevillée contre la jeune femme dont le sang se répand à présent sur le sol en une énorme mare sombre.

Qu'es'tu fous, l'humain ?! T'es qui, qu'est-ce que tu veux ?

Une rapide observation lui donne la réponse, mais sa méfiance ne décroît pas si facilement. Après tout, serrer un cadavre dans ses bras est peut-être juste une coutume de par chez lui ?

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*trad. du pyke : équivalent intraduisible de "bordel de merde"


Greg Ory
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Alors que nos lèvres allaient se toucher pour mon premier baiser depuis plus de dix ans, je vois une brune, cheveux coupé court d’un côté et rasé de l’autre qui me prend de force la jeune officière et qui la prend en otage ! Je ne peux pas même pas dégainer, car elle la menace d’un vibro-couteau et je connais assez bien cette arme pour savoir ce qu’elle peut faire.

Elle m’intime même de ne pas bouger, ce que je ne compte pas faire, car à peine m’a-t-elle tourné le dos que je les prends en filature. Très vite, je m’aperçois que je ne suis pas le seul, ce qui ressemble à des droïdes la poursuit également, puis je me rends compte qu’il s’agit plutôt d’un scaphandre, mais je suis incapable de deviner la race des poursuivants.

Mon cœur se serre quand je vois mon amie presque égorgée par la femme à un moment, mais finalement, elles continuent leur route pour finir dans une sorte de hangar, j’arrive juste au moment où la brune tue Lora comme si elle n’était rien ! Je ne peux m’empêcher de crier et je tire mon pistolet blaster lourd, mais je suis comme ralenti, ma vision se brouille et j’ai les jambes qui tremblent.

Je vois comme dans un brouillard les aliens tirer sur le speedeur conduit par la meurtrière mais sans effet et elle part dans un nuage de sable et de poussière. Comme dans un rêve, je m’avance pour serrer le corps encore chaud de celle qui avait réveillé en moi, des sentiments que je pensais avoir complètement oublié. Je suis sorti de ma prostration par une voix, parlant une langue que je ne comprends pas, sans doute de l’hutesse, je serais bien resté comme cela, mais il y a maintenant plus important à faire.

Tenant toujours mon arme à la main, j’active mon datapad et après avoir pianoté quelques secondes, je vois apparaître le visage de ma navigatrice Afessucrif, une Twi'leck, plutôt jeune et jolie, qui se plaint très souvent. Ses parents ne voulaient pas qu'elle devienne officier et elle n’a pas vraiment confiance en elle, malgré ses grandes capacités. Je lui dis simplement :

L’ex-capitaine des forces spéciales, Lora Happy a été tué. Je vais poursuivre son assassin, venez immédiatement avec une navette et deux autres personnes, je suis dans un garage assez ancien accolé à une maison en pierre en sortie de ville, mes coordonnées exactes sont 15-745-6.

Je vois son visage devenir triste, puis elle remarque les traces de sang sur mes vêtements et me demande très inquiète :

Capitaine, vous êtes blessés ?


Je fais non avec la tête et je lui pose une question :

Vous parlez bien le Hutt, n’est-ce pas ?


Elle hoche la tête et je lui dis :

Je suis avec des personnes qui doivent savoir qui est cette meurtrière, mais je ne parle pas cette langue, dites-leur simplement qu’une navette va arriver et qu’ils pourront monter à bord pour poursuivre la femme, à condition qu’ils me disent tout ce qu’ils savent sur leur cible, c’est du donnant-donnant.

J’entends ma subordonnée obéir à mes ordres et dire quelques mots dans leur dialecte. Je n’ai plus qu’à écouter leur réponse, qui sera également traduite, s’ils acceptent, je prendrai la navette avec eux et laisserai sur place les deux hommes pour qu’ils s’occupent du corps. Je ne peux pas en effet la laisser dans cet endroit, pas comme cela. Je suis déterminé à traquer sa meurtrière où qu’elle soit, je lui ferai payer chaque goutte de sang versé, c’est une promesse que je fais sur le cadavre de mon amie.
Fâr Sorem
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Kana Lo





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[Dialogues traduits du Huttese]


L'autre ne réagit pas. Pas tout de suite, en fait : il a l'air sonné, ou peut-être est-il seulement en pleine réflexion scabreuse. On ne sait jamais trop, avec les être humains : ils sont si différents les uns des autres que juger trop vite un haussement de sourcil ou un sourire peut donner des résultats hasardeux !

Là, l'inconnu lâche la morte, il la regarde, mais la drôle de scène entre le vivant et la morte s'écourte très vite. Fâr le détaille d'un œil vigilant, même à cette distance : il n'a pas la tête d'un gars du coin, c'est certain. Pourtant, il ne reste pas bien longtemps inactif. Il va parler, répondre à sa délicate invitation ? Dire un truc sympa, gueuler un coup ? Non.

Non non, il tire directement un datapad de l'une de ses poches et l'active. Pas un regard, pas un mot, il en faudrait dix fois moins pour se vexer ! Mais l'aplomb nouveau dont il fait preuve attire les pykes : son visage d'humain, à découvert, laisse entrevoir une émotion vive à peine jugulée par une sepèce de rigueur qu'on trouve souvent chez les militaires de carrière. La subtilité de cette tentative de contrôle échappe à Fâr, qui se concentre davantage sur le calibre du blaster, et la lueur de l'hologramme qui se dégage de son appareil.

L’ex-capitaine des forces spéciales, Lora Happy a été tué.

Voilà que l'humain fait apparaître une twi'lek aux mêmes couleurs que lui, et Fâr comprend d'entrée que ses réactions bizarres vont trouver d'elles-mêmes leur explication : un touriste. Ou plutôt, à en juger par son attirail pas sorti d'un ferrailleur : un touriste habitué des zones de guerre ? Les regards des grands aliens calculent rapidement l'arme qu'il tient, mais aucun ne juge pertinent d'engager davantage une bagarre qui avait pourtant plutôt bien commencé... ou pas.

J't'ai posé une question, ûmaanh’ji. J'suis pas du genre à m'véner pour si peu, mais ... faudrait pas m'prend'pour un tocard, t'sais quoi ? C'mauvais pour la santé.

C'est l'hologramme d'une twi'lek, en uniforme impeccable, qui lui répond, alors que l'étranger tend le comlink en avant pour mieux lui montrer sa véritable interlocutrice du moment :

Notre capitaine ne parle que le Basic, c'est la raison pour laquelle il me demande expressément de lui faire une traduction.

Elle ajoute, avec une sorte de demi-sourire ironique :

Inutile donc de vous énerver parce qu'il ne répond pas : adressez-moi vos questions, je traduis directement le dialogue ! Je suis diplom...

Ouais ouais ouais... On s'en branle.

Hmmm. Bien ? J'imagine que davantage de politesse est exclu de votre part ? Je ne vais pas perdre de temps sur les formes... Ni à me présenter... ? Enchantée, sinon.

Pah ! T'sais quoi ? Laisse béton, la forme ! Taillez-vous, plutôt. Z'avez rien à faire là ! Allez, on s'est jamais vu.

Je regrette, mais ce qui vient de se produire ne peut pas être passé sous silence. La victime est des nôtres : le capitaine Happy était en outre très appréciée... Je doute d'ailleurs que le capitaine le permette qu'on ferme les yeux sur sa mort.

Elle jette un regard au type qui la tient toujours en l'air.

Hein ? Sans dec' ! Des types qui s'font r'froidir gratos, y en a trente-deux par jours, dans c'te zone. ... Pourquoi ? C't'ait qui, celle-là ? Et z'êtes qui, là, avec vos unif's de beau branlés ? Milice ? Corpo ?

Son œil accroche les galons. Un éclair de génie, le genre qui se produit une fois tous les six-cent ans, lorsque les astres sont alignés :

La Rep' ?

Derrière Sorem, Mâzef émet un drôle de son, à cheval entre l'exclamation et le grognement peut engageant. Les pykes échangent des regards, leur cercle muet toujours en train d'osciller entre la passivité suspecte et la tension menaçante. Un jeu autant qu'une habitude.

En effet, nous sommes des représentants de l'armée républicaine, en bonne et due forme. Mais, inutile de vous montrer agressifs : nous ne sommes en aucune façon venu nous mêler d'affaires étrangères ! Notre présence n'est due qu'à un concours de circonstance.

C'est ça... Eh ben dis à ton capitoche qu'on est vrem's déso pour sa crush, mais qu'on a clarem's aut'chose à carrer d'nos life en c'moment, en fait. On a p'tet ben une p'tite merde de trois gizka de haut à chopper.

A savoir qu'un Fâr est désolé comme un trandoshan serait désolé d'avoir piétiné un parterre de fleur pour poursuivre une cible. Mais le renseignement paraît plaire à la militaire :

Vous voulez dire que vous poursuiviez quelqu'un ?

Quelqu'un ? Bah. Juste la meuf qu'a troué lot' zouz par terre, quoi. Y a une prime sur sa gueule, l'saviez pas ? Vous sortez d'où, sans dec' ?

...Vous êtes chasseurs de primes ?

Le ton paraît soudain presque suspicieux, ou surpris, à Fâr. Il redresse la tête et semble hésiter une brève seconde sur la marche à tenir. C'est finalement la lassitude, ou la ruse ? Qui l'emporte :

Ouais, dans l'genre, ouais. Et quoi, sinon ? P'tet qu'z'en avez maille à foutre, aussi ?

En réalité, c'est mieux que ce qu'on pouvait imaginer : le capitaine fait envoyer une navette de récupération sur Mos Espa pour rapatrier le corps de Happy et nous permettre de prendre la fuyarde en chasse. Avoir des chasseurs déjà sur le coup nous octroierait un avantage indéniable : unir nos forces pour retrouver l'assassin ! Je m'avance peut-être, mais c'est une idée plutôt intéressante, non ?

Le cou de serpent de Fâr ondule de surprise.

Ah ouais ? Genre ? Z'êtres prêts à met' le paquet pour une nana pas d'chance ? Secla. Mais faut pas nous prendre pour des job's, dvèh'tykxâdl* ! Tu nous embarques gratis parc'qu'on file la même cible ? A d'autres ! C'quoi, ton deal ? Tu veux quoi ?

Eh bien, j'imagine que des chasseurs ne seront pas très réceptifs à l'idée de partager une prime...? Mais l'armée ne prend pas de prime. Nous agirons là pour notre seul compte. Nous pouvons trouver un arrangement honnête ? Vos informations sur ce meurtrier, contre notre appui technique ?

Le pyke reste immobile, bras croisés, ses doigts habiles toujours vaguement dans les parages de ses armes, comme un orage encore en haute altitude, jamais assez menaçant jusqu'à la première averse. Il continue de détailler le militaire, puisqu'il le sait, c'en est un, un bon, apparemment, pour avoir un si joli grade. Puis sa twi'lek de seconde. Elle semble presque mieux mener la barque que lui, avec son petit accent maîtrisé, son huttese à peine léché.

Montre ta navette, la rep' de mes deux. Un fois qu'vous aurez mis l'matos sur la table, on jugera si l'jeu en vaut la peine. Si c'est cas...

Sa main attrape soudain le contenu de l'une de ses poches avec vivacité et le porte à l'un son respirateur. Il termine d'un ton trop enjoué :

Alors on vous causera d'la p'tite raclure au calme, calé. Saurez tout c'quon sait sur son matricule de merde.

Elle réfléchit avec une mine soucieuse, puis se tourne vers le gaillards éploré, avant d'engager un échange des plus protocolaire avec lui. Fâr les observe, tour à tour, alors que vu de l'extérieur, on pourrait seulement deviner qu'il médite quelque mauvais coup, ou bien qu'il s’apprête à tomber d'ennui. La différence est ténue.

On est des chasseurs de prime, nous ?

Mais nan.

Mais si ? Velk' il l'a dit.

T'es vrem's trop con !

J'pite rien, là.

Fermez-là, bordel !


Le cou de serpent de Fâr marque un quart de tour et il aboie à l'adresse de la mauvaise troupe :

Arrêtez d'jacasser, bordel. On a une nav' gratos, on va pas cracher d'ssus. On voit après comment ça s'passe.

A navette gratuite, on ne regarde pas les... euh... amortisseurs ?

__________
*trad. du pyke : Twi'lek, litt. "deux tentacules".


Greg Ory
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La discussion entre la twi’lek et l’humanoïde dans le scaphandre dure un long moment, comme je l’ai demandé, ma subordonnée me traduit leur échange, et j’apprends ainsi que mes interlocuteurs ont un langage plus que douteux et souhaite simplement mon départ.

Heureusement, la jeune femme ne se laisse pas démonter et après lui avoir indiqué que nous travaillons pour la république, nous obtenons quelques renseignements utiles. L’assassin est déjà recherché avec une prime sur sa tête et j’ai devant moi des gens intéressés par sa capture, c’est pourquoi ils semblent réceptif à l'idée d'une collaboration.

Je hoche la tête pour montrer mon accord, et après lui avoir précisé l’équipement que je souhaite, elle quitte la transmission pour faire le nécessaire. Pour ma part, je ferme les yeux de Lora Happy, doucement, les battements de mon cœur se sont calmés, l’adrénaline ne coulant plus à flots dans mes veines. Maintenant, je suis prêt à exercer ma vengeance, tout ce que j’ai à faire, c’est aider les énergumènes que j’ai en face de moi.

Il va falloir que je me mette également à comprendre la langue Hutt, cela va être plus qu’utile pour cette vendetta personnelle. J’ai déjà repéré quelques expressions qui me sont familières et le reste viendra avec le temps. Je rengaine mon arme et je soulève le corps qui me semble poser une plume, son corps est tout blanc et malgré moi, je me rends compte que c’est logique vu tout le sang qui est par terre.

Je sors de cet entrepôt et au bout de quelques minutes, je vois arrivé une navette de type aérotransport TC9, toute cabossé. Elle se pose à quelques mètres de moi, soulevant un nuage de poussière très important. Je vois deux de mes hommes en sortir avec un brancard et j’y dépose avec mille précautions celle qui avait réussi à faire battre mon cœur. Une fois cette macabre action réalisée, j’indique aux soldats :

Faites en sorte de ramener le corps à sa famille.


C’est la seule chose que je puisse faire, puis je fais signe aux chasseurs de primes de me suivre et nous montons à l’intérieur de l’engin, qui ne sent pas la rose, loin de là, j'ai voulu en effet que nous prenions un modèle civil pour moins attirer l'attention. Dans la cabine, se trouve Afessucrif qui nous voyant fais monter la navette en altitude à environ cent mètres avant de brancher le pilote automatique. Elle ouvre une caisse et me tend de quoi me changer, toujours une tenue civile, comme la navigatrice d’ailleurs, cette traque n’étant pas officielle.

Je la remercie d’un signe de tête et m’isole quelques instants pour faire le nécessaire et me nettoyer à l’aide de lingette désinfectante, puis, une fois plus présentable, je m’assieds sur une des caisses posé à même le sol et propose à mes invités d’en faire de même, avant de demander via l’intermédiaire de la twi’lek :

Je suis Greg Ory, comme prévu, je vais vous aider à retrouver cette femme qui a tué mon amie et je ne demanderai aucun paiement en échange. Je veux juste m’assurer qu’elle souffrira.

Je peux être dur parfois, très dur, mais il ne faut jamais s’en prendre aux gens que j’apprécie, jamais. Je continue ensuite, désireux d’obtenir des informations complémentaires :

Elle est partie, mais je suis sûr que nous pouvons la retrouver, qui est-elle ? Est-ce qu’elle a des alliés ? Où elle aurait pu se réfugier ?

Je suis prêt à soulever chaque grain de sable de cette planète pour me venger.
Fâr Sorem
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Kana Lo





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[Dialogues traduits du Huttese]

Bien plantés, qu'ils sont. Une twi'lek virtuelle coincée et un type mal enclavé ne parlant pas huttese avec un cadavre sur les bras. Pas vraiment convaincu par la promesse de la twi'lek et de son cher capitaine, Sorem pense pourtant qu'il n'a pas bien mieux à faire dans les minutes qui vont suivre. Alors, autant voir ce que vaut la proposition des deux militaires : au mieux, ils gagneront un temps précieux, au pire, ils ne seront pas bien plus avancé que maintenant.

Déjà mentalement très loin, le pyke laisse l'homme à ses pratiques funéraires curieuses et s'éloigne de son pas élastique. Après avoir tournoyé autour d'eux comme une volée de vautours, les pykes lâchent l'affaire et s’égaillent dans le hangar à la recherche de choses plus ou moins utiles. La propriété privée est à géométrie très variable, dans la Bordure : autant mettre ce détail à profit.

Avec délectation, Sorem se met à ouvrir placards, tiroirs de servantes, coffres de speeder, à la recherche de tout ce qui peut avoir un utilité, ou à défaut une valeur marchande. Quand le bruit assourdissant des stabilisateurs de la navette interrompent leur pillage, Fâr met la main sur une magnifique clef de trente. Attiré par le barouf, les grands aliens en armure se rameute en un éclair autour du taxi dépêché sur place. Finalement, c'est jackpot, note Teshe'banza avec bonne humeur dans l'un des six coins de son crâne. Pas le transport dernier cri, mais c'est gratuit.

Le gang des Sorem emboite le pas des républicains et le petit vaisseau redécolle aussitôt. Sans un regard pour Mos Espa, ils entreprennent d'explorer le peu d'espace laissé par l'engin. Mais ce qui tire le porte-flingue de ses pensées immédiates tient plutôt au loisir choisir par le chef de ce petit groupe : le type en civil s'est calé dans un coin, comme s'il s'apprêtait à faire des trucs louches.

Il se... nettoie ? Fâr observe la scène, incrédule. C'est qu'il y met toute l'application du monde en plus ! Il manque d'éclater de rire quand le dadet se passe une lingette sur le museau avec un air d'importance. Ils sont fous, ces humains. Pour la peine, il le barbouillerait bien de sang, pour voir s'il se met effectivement à frotter aussi voluptueusement ce qui lui sert de visage ? Il se nettoie. On le salit. Il se renettoie. On le resalit. Il se rerenettoie. On le reres...

Je suis Greg Ory, comme prévu, je vais vous aider à retrouver cette femme qui a tué mon amie et je ne demanderai aucun paiement en échange. Je veux juste m’assurer qu’elle souffrira.

Euh... Je ne vais pas traduire ça, si ? Vous tenez vraiment à ce que ça tourne mal ?

Elle est partie, mais je suis sûr que nous pouvons la retrouver, qui est-elle ? Est-ce qu’elle a des alliés ? Où elle aurait pu se réfugier ?

Allez-y doucement, capitaine ! Je ne suis pas un droïde ! La prochaine fois, embarquez-en un, par pitié !


C'est à peine si elle n'a pas levé les yeux au ciel, et Fâr l'a bien vu. Incapable de comprendre leurs chicaneries, ils s'en amuse bêtement, comme l'éternel gamin qu'il est. C'est fou ce que les autres espèces peuvent être drôles sans le vouloir ? Le visage féminin de l'alien finit par se tourner vers le casque inexpressif du pyke et déclame son petit discours avec une pointe de sarcasme :

Capitaine Ory,

Leur précise-t-elle avec son petit accent bien propre,

Et je suis la navigatrice Afessucrif. Et vous êtes ?

Grave à la bourre ?

Tente Sorem avec tout l'aplomb de la galaxie. La jeune femme met une seconde à réagir :

...C'est... sensé être drôle ?

Au moins autant qu'toi. Sinon ?

Votre nom : c'est mieux pour communiquer, non ?

J'en vois pas la nécessité. Appelle-moi comm'tu veux, j'm'en carre comme d'mon premier chargeur.

On peut dire que je m'en serais passé, de ce genre de mission à la c... Ah-hrem... Bon, on va se débrouiller ? Trucmuche, ça vous va ?

Mais nan ? Sérieux, meuf, va t'payer un sens de l'humour chez les Toyd's ! C'est ultra naze, là ! T'avais toute une galaxie d'répart' dispo et tu m'sors ça ? Sans dec' !

Je rêve ! Je suis navigatrice dans la marine républicaine, pas humoriste holonet ou présentatrice de JT !! On peut se concentrer sur la mission, ou quoi ?!

Soupir, silence. De son côté, Fâr a entrepris un examen approfondi de sa trouvaille. Afessucrif jette un regard consterné à son supérieur. Elle va être longue, la journée.

Mon capitaine veut que vous teniez votre part du contrat : nous avons besoin de toutes les informations en votre possession concernant cette... fille ? L'assassin du capitaine Happy. Il s'agit d'une humaine, de ce que j'ai compris ? Suite au meurtre sordide qui vient d'avoir lieu... notre capitaine exige qu'elle... rende des comptes. Il serait même ravi de vous 'donner un coup de main personnellement' ! Enfin bref... Dites-nous ce que vous savez sur elle, sur son identité, ses buts, ses méthodes ! Plus nous en saurons et mieux nous pourrons agir !

Fâr dévisage la petite twi'lek au travers de son masque, immobile. Il la laisse parler, s'agiter, sans montrer grand chose de ses propres pensées. Rapidement, il se remémore les mots du kapo, la demande des Hutt de ramener Lo vivante. En état de parler. Une exigence difficilement conciliable avec la soif de sang du républicain. Le pyke hésite. D'un côté, le caractère du type n'a pas l'air de coller avec celui d'un dépeceur sans pitié. Mais d'un autre ? Voir jusqu'où il peut aller face à l'autre anguille de Lo est une idée qui lui plaît.

M'Ok. Un deal c't'un deal, twi'los.

La conclusion guillerette se voit conclue par l'allumage tout aussi ostensiblement satisfaisant de son instrument à vent favori. Avec une volute pleine de sous-entendus fumeux, il annonce la couleur :

Mais j'vais êt'honnête avec toi : si on avait l'quart du tiers des infal' qu'tu guignes, p'tet ben qu'on l'aurait déjà emplafonnée, l'aut'moufflarde. C'pas si simple.

A moitié avachi contre la carlingue, il se met à discourir aussi bien avec les mots qu'avec les mains :

La piste qu'on avait s'termine ici. Elle était pas sensé s'en tirer, mais on va faire avec.

Pas de fatalisme dans une voix comme la sienne. Juste quelque chose qui s'apparente à une indifférence cynique ?

Kana Lo. C'est l'blase qu'est placardé sous sa mimine. Si les Hutt veulent sa peau, c'parce qu'elle a pu faire ses p'tits coup d'pute en scred sans qu'personne arrive à la tracer, tantôt. Sauf qu'voilà, à force de fout'ses doigts dans l'nez du Hutt, tu finis par t'les faire bouffer : a trop faire péter les cargos des bonnes gens, elle s'les ait foutu à dos. Comme qui dirait bien comm'y faut, t'vois ? Alors nous voilà, go la prime, haro sur les Kana, c'est les soldes sur Tad'fouines.

L'problème ? Pardi qu'si personne l'a coffrée depuis, c'est ben qu'elle a les bonnes planques. P'tet même qu'elle en connaît un paquet sur c'caillou qui pensent comme elle que les Hutt sont des toquards. Sans tuyau, un peu qu'elle aurait pas pu aller si loin ! Mais ces types-là, cp'as avec d'la thune qu'tu peux les faire baver. C'est des branchés, genre bien allumés qui veulent s'faire une p'tite révolte perso, t'vois l'genre ?

Alors voilà c'qu'on va faire : avec ton joli p'tit tacos, on va rallier la prochaine étape rapidos. L'speeder s'est taillé plein nord. Dans c'te direction, on s'prend bien plusieurs centaines qu'kilomètres de dunes avec que dalle dans la tronche. L'prochain bled par là-bas, c'est Mos Kate, encore plus dégun qu'ici l'bordel. Mais y a des chances qu'elle y trace. Bon plan pour ramasser des indices, ou ben'voir ch'qui elle crèche.


Son index indique néanmoins une précision importante :

Mais qu'on soit clair : les Hutt la veulent en un seul morceau. J'pas l'intention d'me faire sucrer la prime pour un ou deux fiontrous un p'trop zélés d'ses morts, ok ? Alors si vous voulez faire joujou avec les restes faudra prendre un ticket. Pas d'connerie !

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Greg Ory
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La navigatrice ne semble guère être d’accord avec mes objectifs, m’indiquant que si elle traduit mes paroles, les choses risquent de mal tournée, mais c’est déjà le cas ! Toutefois, elle suit mes directives, même si elle semble avoir du mal à aller vite, émettant l’idée d’avoir un droïde traducteur, ce qui n’est pas une mauvaise idée, en attendant que je me débrouille suffisamment avec cette langue de marginal.

Comme d’habitude, les choses prennent du temps, mais j’arrive à comprendre le nom du gars qui semble diriger leur petit groupe, il s’agit d’un certain Trucmuche. Bien sûr, je ne juge pas les prénoms, après tout, ils ne sont pas humains et cela pourrait très bien signifier un titre très important sur sa planète natale, mais ce n’est guère brillant sur Tatouine.

Le plus important, c’est qu’il nous en apprenne plus sur notre cible, une certaine Kana Lo, elle aurait fâché les Hutts en faisant des actions de terrorisme, ce qui me semble correspondre à son profil, la galaxie sera bien mieux sans une meurtrière dans son genre. Quand la créature face à moi nous indique que la prime sera versée seulement si elle a encore tous ses membres, je lui réponds :

Pas de problème, tant que j’aurai l’assurance qu’elle paiera pour ses crimes, je vous la laisse.

Les Hutts ne sont pas des enfants de chœur et je ne doute pas qu’elle mourra rapidement.

L’humanoïde nous indique alors une direction où nous pourrons trouver des indices et je me place dans le fauteuil du cockpit, suivant la direction du nord grâce au système de navigation archaïque, mais qui fonctionne toujours. Je fais cracher ses poumons au véhicule et Afessucrif, qui se retient juste à temps à une caisse pour ne pas chuter, me regarde avec étonnement, elle doit être surprise par cette facette de ma personnalité. D’habitude, je suis une personne calme et mesurée, respectant à la lettre, le règlement et cette vendetta personnelle ne me ressemble guère, mais je ne suis pas dans mon état habituel.

Pilotant ainsi à pleine vitesse, évitant les tempêtes de sable et les autres engins aériens, nous arrivons en un temps record à Mos Kate. La navette faisant une vingtaine de mètres de long, il est impossible de se poser dans le village, je la laisse donc à proximité et je sors d’une des caisses un pistolet blaster léger, un DC-17 modifié et je le tends à la Twi’lek, cette dernière fait la moue et je lui indique d’un ton dur :

C’est un ordre, il est hors de question que vous soyez blessé ou tué également, j’ai déjà perdu une femme à qui je tenais aujourd’hui, je ne veux pas en perdre deux.


Je la vois hocher la tête, j’ai même l’impression que son visage devient encore plus bleu, sans que j’en comprenne la raison, et j’ouvre une seconde caisse, il s’agit du cadeau de mon père, ce dernier trouvant les protections de la flotte trop faible, il m’a offert une armure composite de qualité qui permet de diminuer l'impact des coups de feu, de blaster ou même d'arme de corps à corps, quoique moins qu'une armure complète. Je l’enfile rapidement et c’est donc bien équipé que j’ouvre le sas, mon arme toujours dans son holster, mais je suis prêt à dégainer si besoin.

J’ai avec moi mon datapad noir et un comlink qui me permet de communiquer directement avec mon vaisseau resté en orbite, même si je ne compte pas l’utiliser, pour le moment, je suis toujours en vacances et je compte bien ne pas faire trop de vague. J’attends que les non-humains sortent également et je referme le sas, tout en leur indiquant :

Je vous laisse la suite des évènements.

Après tout, ce sont des chasseurs de primes, ils doivent avoir l’habitude de pister les gens.
Fâr Sorem
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Kana Lo




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[Dialogues traduits du Huttese]

Une bonne heure après que Laura Happy ait fini exsangue sur le sol d'un hangar.
Tatooine - Deux kilomètres à l'Ouest de Mos Kate.



Au beau milieu du sable, une petite ferme hydroponique comme il y en a des milliers un peu partout sur la planète, à ceci près qu'ici, on a trouvé marrant de décorer les lieux avec tout un tas d'inventions improbables

Jeff ? Jeff ! Jeff, putain, t'es là !

Un grand humain basané, emmitouflé dans une ample tenue de nomade du désert, dépose le vieux corps de pompe H.S. et criblé de sable qu'il tenait dans ses bras, et l'accueille avec un grand sourire :

Hey, Kana, ma grande ! Enfin, tu trouves le temps de passer ! J'ai cru que tu nous avais finalement oublié ! Alors, Tatooine te manque ?

Le sourire du grand brun ne disparaît pas, mais change subtilement lorsqu'il voit l'ombre du speeder volé planté à la hâte dans le sable derrière elle, et sa mine débraillée :

Qu'est-ce qui se passe ? Attends. Toi, t'as encore foutu les Hutt en rogne ? C'est ça ?

Ouais, mais en fait, c'est encore pire que c'que je croyais... Ecoute, j'ai pas l'temps d'expliquer ! Faut qu'on s'barre.

Euh... Genre, maintenant ? Là, tout de suite ?

Maintenant ! Tout de suite ! Je te raconte en route !

Elle lui fait un grand geste, tout est explicite, du ton de la voix jusqu'à l'ordre impérieux de son regard. Non, c'est pas une blague, et la ferme hydroponique sera apparemment le cadet des soucis de Jeff s'il n'écoute pas le conseil de sa brutale invitée. L'ami de longue date décide alors qu'il se trouve bien d'obtempérer, comme ça, ne serait-ce que pour quelques heures, le temps comme d'habitude de la sortir avec ruse des emmerdes dans lesquelles elle ne manque jamais de se fourrer. Il la suit en soupirant, et il ne rigole qu'à moitié quand il lui déclare tout l'objet du drame :

Mais... Kana, sérieux ! J'ai même pas fini ma lessive ! J'fais comment, moi ?!

Avec ce soleil, elle sècherait pourtant en deux minutes chrono ?

______________
[Dialogues traduits du Huttese]

Elle est bien sympa, la p'tite balade en navette au-dessus des dunes. Même si un voyageur ordinaire aurait trouvé le confort sommaire et se serait plaint de l'absence de rafraichissements à bord, les pykes n'ont pas l'air de s'offusquer de ce manque de courtoisie. Que du contraire : trop occupés à fouiller, fouiner et s'amuser de ce qu'ils trouvent dans les bagages des républicains, les aliens trouvent la balade fortuite plutôt distrayante. Rester sagement assis sur un siège ne semble pas vraiment compatible avec leur nature.

En moins d'une heure, avec leur ciel dégagé et la chaleur sur la carlingue, la navette a rallié sa destination.

Malheureusement, le village est trop petit et trop en hauteur sur sa corniche rocheuse, pour que leur atterrissage passe réellement inaperçu. Pour autant, le piqué de la navette sur leur destination donne à Fâr un avantage plutôt inattendu : il repère un sillage discret laissé dans le sable, qui traverse les motifs sinueux laissés par le vent à la perpendiculaire jusqu'à la côte de roche qui remonte sur le village. Suffisamment fin pour passer inaperçu depuis le sol, mais dont l'ombre porté le rend visible depuis les cieux. Ravi de sa découverte, il commence à reprendre leur traque au sérieux. Finalement, le contre-temps de la République devient une véritable opportunité :

Eh, j'crois bien qu'on est pas si naze. Y a du chelou par l'ouest d'la téci, on devrait s'y rendre en prem's.

En quelques minutes, ils sont à l'endroit convenu, et la vraie course à l'indice commence.

Je vous laisse la suite des évènements.

La twi'lek s'est murée dans un mutisme froid, en l'absence d'ordre de son supérieur. Elle ne croit pas utile de dialoguer plus que nécessaire avec ces grands types aux manières de sauvages, et préfère rester prudemment à l'écart de leurs mains rapaces.

On a dû s'faire téma direct à trois cent à la ronde avec c'te delbor. Mais ? P'tet ben qu'miss speeder s'attend pas à voir nos trognes débarquer d'puis un taco floqué d'la Rep, oui ? Alors on va jouer la surprise. Tu marches ?

Sorem fixe d'abord le capitaine iladéjàoubliéqui, puis se souvient qu'il ne comprend sans doute pas un mot de ce qu'il vient de lui dire. Ah, d'un pratique, ces mecs ! Le casque du gangster pivote donc vers la twi'lek, la navigadutrice ou autre chose, qui enregistre son regard dans la seconde. Elle y met toute la mauvaise grâce possible, mais la traduction se fait. Elle doit avoir quelque chose de la bonne élève qui a tout à prouver, peut-être ?

J'vous propose un truc, les cabèches : ici, personne vous calcule, z'êtes nouveaux, et surtout, z'êtes des répu. Si vous posez les questions, personne pens'ra quc'est pour aut'chose que vot'pomme, pour qui ou pourquoi vous venez fourrer vot' museau. Faut vous faire passer pour des potes à Lo, ou, ch'ais pas... Des anar, des tugs partis en live avec la caval'ie des Hutt au cul, n'imp' pourvu qu'ça paraisse crédible. Ok ? Vous la cherchez pour un truc hyper chaud, faut pas traîner, faut la jouer drama à fond, ok ? Nous on s'fait griller en moins d'deux par ici, faut s'partager l'boulot comme y faut. On va s'taper d'retrouver les traces du speed qu'on a repérer et trouver la prochaine étape. Alors, vous prenez ? J'pense qu'on va pas s'mettre plus en retard que ça, nan ?

Afessucrif reste sur place pour surveiller leur superbe moyen de transport sur l'ordre d'Ory. Dommage, pense Fâr avec tout le spécisme qui caractérise les siens, la jeune twi'lek qu'elle est aurait vraiment collé au rôle d'appât à indices. Mais bref, on fait avec ! Avec le peu de discrétion dont leur groupe est capable, les pykes restent en retrait, suffisamment loin des regards pour ne pas attirer à eux une vigilance malvenue, sans pour autant perdre leur républicain de vue. Soit leur plan fonctionne et quelqu'un, ici, connaît Lo ou l'un de ses camarades de jeu, soit leurs alliés du jour feront chou blanc et il faudra revoir le plan d'action. Avec un peu de chance, ils sont au bon endroit ! Le ciel a fourni à Fâr une indication qu'il n'aurait pas eu autrement. Sinon ? Si malgré tout, ils n'ont rien ? Sorem sera bien obligé d'avouer que, contrairement aux apparences, il n'a pas bien plus de pistes que n'importe qui. Et massacrer tout le monde à Mos Kate pour quelques indices ne sera sans doute pas une méthode acceptable pour la République.

Pendant que leur pisteur humain va hardiment à la pêche aux infos avec sa mine de propre sur lui, Fâr et les pykes contourne le bled et tente de pister les traces. Elles sont illisibles pour la plupart aux abords des rochers, le vent les balaye trop souvent. Aucun d'entre eux n'est spécialisé dans ce genre de choses, et la quête se transforme rapidement en atelier découverte pour enfants dissipés. La récolte est maigre. Enfin, jusqu'à ce que...

Hey ! J'les ai ! ça file droit sur c'te piole, là-bas en bas !

Depuis son promontoire, le pyke pointe la forme noire de ce qui ressemble à un groupe d'habitations isolées. La légère trace que Fâr voyait depuis le ciel s'arrête net sur la roche de Mos Kate... et repart pour foncer plein ouest.

P'tain ouais, j'suis sûr qu'ça colle grave avec c'qu'on a zieuté. On y va ?

Ok ! Va nous choper les rep's, qu'on sache s'ils ont du nouveau. Nous on trace à pattes jusque-là bas, on prend par le bas des dunes, histoire de pas s'faire flag' trop vite. La navette, c'pas assez scred, là, faut vrem's y aller finaud.

Quitte ou double ? Difficile de savoir, mais pas autre moyen que de foncer pour le découvrir.

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Greg Ory
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Le non-humain me répond, toujours en hutesse et la Twi’lek me traduit à nouveau ses paroles, elle ne semble guère enchantée d’être là, mais je ne sais pas si c’est à cause de moi ou si ce sont mes « invités » qui la rendent mal à l’aise. Il m’informe qu’il compte sur l’effet de la surprise et je lui réponds :

Pas de problème.

Prendre l’ennemi au dépourvu est une des bases de la stratégie et si cela peut fonctionner ici, il n’y a aucune raison de s’en priver. Je hoche donc la tête quand il me demande de questionner les gens ici, Afessucrif me le traduisant au fur et à mesure, grâce à mon intercom. Je me dirige donc vers ce qui me semble être une cantina.

Je vois quelques musiciens au fond et six clients attablés au bar. Je m’y dirige donc également et commande une fox ; une bière à base de malt, enivrante et d'origine vulpine probable, bien qu’il soit possible que ce ne soit que le nom de la marque. Son goût est soi-disant "pas aussi mauvais que cela puisse paraître".

Je paye avec mes crédits républicains ce qui lève les sourcils du barman, mais il empoche l’agent sans rien ajouter. Je sirote donc calmement ma bière avant d’être apostrophé par mon voisin de droite qui m’indique :

Mon pote trouve que tu as une sale gueule.

Ne cherchant pas les problèmes, je lui réponds :

Je suis désolé.

Mais cela ne suffit pas à calmer mon interlocuteur, car il continue d’un ton agressif :

C’est vrai que tu as une sale gueule, alors ne joue pas les plus malins, on est condamnés à mort, à la chaise électronique dans une vingtaine de systèmes.

Je lui réponds d’un ton blasé :

C’est bien, je ferais attention.

Il me touche l’épaule et je peux sentir son haleine pestilentielle quand il me dit :

Joue pas au héros !

Cette fois-ci, j’en ai marre, je dégaine donc rapidement mon pistolet blaster, lui collant sur le nez et je lui réponds :

Je suis à la recherche de Kana, alors si tu ne veux pas que j’ouvre en deux ce qui te sert de boîte crânienne, tu vas me dire où je peux la trouver.


Mon vis-à-vis est complètement pris par surprise et m’indique en bégayant :

Je n’en sais rien, c’est Jeff qui est son pote, pas moi !

Je pousse un peu plus le canon de mon arme et lui demande d’un ton sec :

Où je peux le trouver ce Jeff ?

Persuadé, que je vais tirer, il me répond à toute vitesse :

Sa ferme hydroponique est à l’ouest, à quelques kilomètres du village !

Voilà, j’ai mon information et je descends mon pistolet, lui indiquant simplement :

L’honnêteté paye toujours.

Je le vois me fusiller du regard, mais je n’en ai cure, je préfère finir ma boisson d’un trait et sortir du bâtiment. Une bourrasque de sable m’accueille, mais je préfère cela à la crasse de l’établissement que je viens de quitter. Je nettoie rapidement mes mains à l’aide d’une lingette et fonce en direction de l’endroit, arrivé à mi-chemin, je vois un des membres des chasseurs de prime arrivé à ma rencontre et m’indiquer ce qu’ils ont trouvé.

Je rejoins donc le groupe principal et je les informe, toujours par le truchement de la navigatrice :

Un certain Jeff habite ici, il connaît notre cible.

J’espère juste que nous n’arrivons pas trop tard.
Fâr Sorem
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Kana Lo




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[Dialogues traduits du Pyke]


Rojyel en tête, les pykes s'enfoncent sans conviction dans le marasme des sables brûlants en direction du pâté de maison isolé. Fâr ferme la marche, les yeux tout à la fois derrière et devant : pas qu'il espère que la concurrence les talonne. Mais aussi, il tente de voir si le républicain leur revient, ou si les charmes d'une cantina de cambrousse a eu raison de sa hargne vengeresse. Pour l'instant... c'est tout comme. Alors Fâr dégringole le plateau avec son gang, sur les traces de Lo et de son speeder volé.

Deux kilomètres, c'est que dalle sur une carte, hein ? Mais à patte ? Dans le sable ? Là, sous ce soleil de m... ? C'est pas comme si les trois quarts des civilisations de cette époque avaient conquis le droit de se passer allègrement de jambes pour ce type de trajet. Non.

Bordel, c'que ça craint c't'histoire... P'tain Velk'... J'espère qu'elle vaut maille ta p'tain d'prime d'sa race... J'vais crever...

T'veux un peu la fermer, Roj' ? Si t'es si véner, retourne mater d'la twilos à la nav', mais m'fais pas ièch, gros.

Ziav' genre ! C'moi qui ramasse, eh ! Sa race, de c'te Kano de ché'pakoi d'merde, là ! On va pas lui courrir après comme des derches tout not'life, merde !

'coute, l'frangin. J't'aime trop pour t'abîmer gratos, mais faut pas pousser. Si ça t'va pas, tu t'casses. Mais t'fais vrem's pas ièch, ok ? Sinon j't'envoie baver à Kaazam qu't'es pas guèze de ta

Le reste du tour operator désertique a raison de la vindicte du cadet : même une mission aussi pénible ne vaut peut-être pas de se faire ostracisé chez les siens, qui sait. Cela dit, une chose semble étrange à Sorem : même si son frère bagarreur s'est tu, le calme qui les entoure maintenant est presque surréaliste.

Éloigné des bruits du village, même le vent habituel dans les dunes ne fait pas autant de bruit. C'est trop calme. Une embuscade ? Un piège ? La maison isolée est-elle un repaire bien trop défendu ? Fâr laisse son esprit assommé de soleil et d'épices divaguer tout à fait. Mais l'impression demeure.

Règle numéro zéro : quand un truc paraît simple, c'est qu'il y a un scyk des sables quelque part. Et là, eh bien... il y a VRAIMENT un scyk, en fait.

Sifflement courroucé. Tout le monde se stoppe net.

P'tain, manquait plus qu'ça.

Grogne Fâr entre ses dents, alors que l'animal fait montre d'une grande mauvaise volonté à sortir de leur route. Les scyk, sur Tatooine, c'est un peu comme les rats womps sur Nar Shaddaa. Une sorte de mascotte que tout le monde aime bien. Sauf quand il faut s'en débarrasser tout seul.

Sa gueule pourrait sans peine se saisir de lui : si pas grand chose en cette galaxie peut provoquer une once de peur dans une tête constamment embuée d'épices, la taille de l'engin à écailles a le mérite de faire prendre conscience à Sorem qu'un affrontement demeure l'issue la plus probable.

Sans prendre le temps de réfléchir davantage, ce qui n'aurait sans doute pas été de refus, le pyke dégaine et tire. Droit dans les yeux fendus. Comme si elle avait pu deviner son intention, la créature se dérobe, et le tir croisé ne lui brûle le sommet du crâne. Pas de quoi la dissuader d'attaquer, sinon assez pour la rendre furieuse. Rapide comme l'éclair, le scyk disperse l'escadron pyke enlisé dans les sables et fonce sur Fâr.

Loin de son permabéton de prédilection, le reptilien ne peut pas vraiment compté sur sa vélocité ordinaire pour se sortir de l'affaire : il tire alors derechef, enchaîne les feintes et les coups de précision avec un brio qui aurait satisfait l’œil d'un expert... Mais en face, ça serpente avec beaucoup trop de vivacité ! La distance s'est réduite bien trop vite au goût du lieutenant mafieux, qui n'a pas le temps de se glisser dans le dos du lézard géant avant de se faire attraper la jambe au passage. Clac, l'animal tire sur sa prise avec une force impressionnante.

Le voilà face contre terre, saisit à la cheville par une mâchoire qui l'aurait réduite en morceaux s'il n'y avait pas eu sa bonne vieille armure pour encaisser la plus grosse partie du choc. La pression est douloureuse, mais le plastacier résiste aux crocs du scyk, qui entreprend sur le champ d'emporter sa proie sans attendre que le nombre ait raison de lui. Malin, avec ça !

HE ! OH ! Tu... Tu me lâches là ! Eh la face de crocs, t'as capiche, là ?!

Avec un grondement gourmand, le scyk se met à tirer le pyke par la jambe jusqu'à l'ombre de la première maison sans que rien ne l'arrête. Fâr jure dans son sabir en battant l'air, l'armure rapidement alourdie de sable et ne trouvant rien pour s'agripper.

Les dents du reptile crissent contre sa guêtre quand il tente de s'en dépêtrer par réflexe. C'est qu'il n'a pas l'intention de lâcher l'affaire, la brute ! A croire que cette grande gigue couverte de métal a quelque chose de particulièrement attirant ? On ne juge pas les goûts et les couleurs ! A trois reprises, depuis sa position improbable, Sorem tente de viser la tête du scyk qui n'en finit pas de bouger en tous sens. Deux des salves de plasma rebondissent sur la cuirasse que peu d'objets tranchants paraissent pouvoir percer...

Mais le troisième et le quatrième atteignent la patte avant qui se présente. Encore un peu, et le scyk comprend que son diner ne se laissera pas faire : il n'a d'autre choix que de le lâcher pour tenter de l'achever.

Toi... Toi, t'es soit sacrément burné, soit sacrément con, t'sais quoi ? J'vais t'fumer pour m'avoir fait douiller comme ça, p'tite raclure... Arrive, qu'on s'explique !

Une gueule pleines de très jolies dents s'ouvrent face à lui : une aubaine comme il n'y en a qu'une... Le reptile paie cher sa bravoure : Teshe'banza n'est pas du genre à rater une occasion.

Un long cri de douleur plus tard, la silhouette pleine d'écailles a disparue derrière les machines. A peine Fâr croit-il la voir filer au-dessus de la dune. Avec un soupir ennuyé, le grand alien contemple les dégâts : toute sa guêtre est déformée, pleines de magnifiques marques de crocs, et une portion des attaches a été sectionnée. Bon pour passer encore de longues heures en réparation coûteuses, reproches à la clef.

Lorsqu'il se relève, c'est pour voir le reste du gang finir sa course, bien moins preste que son scyk pas vraiment apprivoisé. Tout compte fait, la mésaventure a eu l’avantage de le mener droit à sa destination, bien plus vite qu'il ne l'aurait imaginé :

Mh... Au moins, on a fait la fin du trajet gratis.

Toujours voir le bon côté des choses. Toujours !


______________
[Dialogues traduits du Huttese ]


Pour un trajet si court, il semble à Fâr qu'une éternité s'est écoulée entre leur atterrissage et le moment précieux où son pied droit dégonde la porte qui, visiblement, avait de toute façon prévu de ne pas rester très longtemps. Aqua-éopie.

Après avoir pris le temps de regarder sa dent de collection sous toute les coutures, Sorem décide à contrecœur de la perdre quelque part au fond de l'une de ses innombrables poches. Un p'tit souvenir, à l'occasion. De toute façon.. les dents de ces trucs, elles repoussent, non ? Personne n'ira crier au meurtre pour si peu.

Allez, c'est l'moment, les zgwer' ! Plus d'bestiole, plus qu'à entrer. J'vais pas vous sortir un crobard ? Tout l'monde connaît la chanson, alors on récite. J'veux toutes les lourdes foncedés et tout l'pékin à l'air libre ! Go !

Avec des airs de commando en opération, les pykes s'égaillent tout autour de la ferme. Tout le monde dégaine, et la troupe file, preste, encercler l'endroit. On sent comme une vieille habitude, joyeuse, avec des manières qui en auraient pourtant refroidit plus d'un.

Sérieusement : c'est une façon d'entrer chez les gens, ça ? Chez eux, sans aucun doute que oui. C'est même la seule qu'ils connaissent ou presque, avec la technique de la porte de derrière. Montre-moi comment tu franchis le seuil d'une porte et je te dirai qui tu es, pourrait être un dicton de la Bordure.

Que t'chi par là, juste des fringues et des traces de partout.

Pas mieux, ici. C'est mort.

Fallait pas bicrave sous l'cagnard, c't'ait cramé qu'elle s'tait déjà tailler, l'aut'tanche !

Un grand bruit fait subitement faire un salto arrière à toutes les têtes : derrière le mur du bâtiment principal, revenu de l'une des remises, Ushan, couvert d'une substance visiblement collante à dessein, essuie les moqueries de ses congénères. Furieux, il bouscule le premier qui a le bon goût de se trouver sur le trajet.

Quoi ?! C't'ait piégé, merde !

Il se tourne alors vers Fâr, avec le même haussement d'épaule évocateur.

Walou d'là-bas. Y sont taillés y a un bail, c'est clair.

La mauvaise nouvelle l'incite à venir chercher refuge dans ses vapeurs favorites. Entre les volutes ocres du sansanna, Fâr voit soudain jaillir la silhouette reconnaissable de leur humain de compagnie. Un sourire en coin lui trousse le museau, dans l'ombre confortable de son scaphandre des sables. L'homme traine de nouveau son alien préférée avec lui, apparemment, ce qui ne manque pas de faire silencieusement ricaner le trafiquant. Elle, y a pas à dire, c'est pas sa journée.

Un certain Jeff habite ici, il connaît notre cible.

Silence. Le casque de Fâr pivote vers la twi'lek, qui, plantée bras croisée, n'a plus l'intention de prendre la moindre initiative dans cet enfer solaire. A peine daigne-t-elle obéir aux ordres poliment donnés, après avoir usé d'un onguent solaire, sorti d'on ne sait où.

Il dit qu'il y a un type qui s'appelle Jeff ici, et qu'il connaît la cible. Voilà l'information.

Laconique, mais amplement suffisant :

Eh, michto pour une touristaille pas calé en balnave ! Z'avez p'tet un ep's d'av'nir dans l'milieu, oui.

Même si son sourire ne peut guère être vu, il s'entend largement dans les accents de sa voix ondulante. Avec sa nonchalance coutumière, le porte-flingue devenu chasseur pour la journée entreprend en toute quiétude de décortiquer cette précieuse information. C'est qu'avec un peu de chance, le copain mène droit au but ? Ne rien négliger !

Mh. Alors c'te piole est celle d'l'un ses p'tits scrab's d'la cambrousse, hein ? Mais dis donc, ma gueule... c'parfait ça !

Rires. Oh, oui, c'est parfait ! L'idée lui donne un air très inspiré en inspirant. Puis, il recrache brusquement sa fumée et s'anime avec vigueur :

V'la't'y qu'on s'fait une partie de foutre-en-l'air, mes marlous ! Allez, r'gardez ça, y a maille : j'paris qu'y z'ont sans doute pas vrem's eu l'temps d'faire le ménage derrière eux, les toquards ! Avec un peu d'chance, personne est passé avant nous. On fouille la baraque, on s'fait chaque centimètre carré comme si c'était l'dernier d'nos life, quand on sort y reste rien à r'vendre !

Pour un peu, il se prendrait des airs d'animateurs d'émission populaire, le type. Et selon toute apparence, l'idée plaît au public alien. Qui n'attend pas qu'on donne aucune directive qu'aucune sorte pour se ruer à l'assaut de la ferme de Jeff, qui encore une fois n'avait rien demandé. Mais les histoires sont toujours pleines de choses et de gens qui n'ont rien demandé, de toute façon. Alors, un peu plus ou un peu moins...

La bâtisse n'est pas si spacieuse : les murs, anciens, sont épais et assez mal agencés. Le relatif désordre qui y règne la fait passer pour ordonnée dès lors que le gang a terminé d'y déchaîner sa mauvaise humeur : c'est simple, même les néons au plafond ne restent pas en place une fois le carnage achevé. Vêtements, effets personnels, vaisselle, outils technologiques, provisions, linge de maison, meubles et holographies de famille : tout y passe ! C'est open bar ! Ce qui ne laisse aucun indice exploitable selon les pykes est indifféremment jeté, piétiné, cassé ou tout simplement subtilisé sans remord.

Il apprend au débotté, rien qu'en regardant le tableau, que le gaillard ne vit ici que depuis quelques années : son fusil à projectiles, sans doute acheté aux Jawa pour se défendre, est encore trop neuf pour un truc qui a connu les sables. Et il n'y a clairement pas assez de poussière : pas comme si entretenir une ferme tout seul permet d'y faire le ménage tous les matins. Un son attire son attention. C'est Afesucrif, qui de son pas martial, explore à son tour l'endroit.

Devant la mine ébahie et quelque peu dubitative de la navigatrice venue observer la "fouille", Fâr se cale contre l'une des commodes qu'il n'a pas encore explorée, jambes et bras croisés. Elle finit par s'approcher, tout en se gardant de franchir les trois mètres de sécurité qu'elle instaure d'instinct avec toute personne mentalement instable :

Je... Je ne veux pas me mêler des affaires des autres, mais... euh... c'est comme ça tout le temps ici ? Je veux dire, les Hutt règlent toujours leurs comptes avec si peu de scrupules ? Ou c'est juste parce que vous faites partie d'une guilde...? Machin, je sais pas ? Vos gars là, ils ont pas l'air de savoir ce que veut dire 'propriété privée', non ?

Mh ? Oik's, pas capté ? C'quoi l'embrouille ? T'aime pas l'procédé ?

Je cherche pas à critiquer.

A peine.

Juste, c'est surprenant. Enfin, je suppose que c'est comme ça, dans la Bordure ?

T'sais, la Bordure, elle t'emmerde, miss je navigue à vue. On s'attend pas à c'que des rep's pitent un chouia d'quedal de c'qui s'branle par ici, t'sais ? Laisse béton, et aide plutôt les gens à faire leur taf.

Je vois, oui. Je suppose que je fréquente vraiment pas assez les chasseurs de prime pour comprendre quoi que ce soit à vos méthodes... Et c'est tant mieux, hein ? M'en voulez pas, mais faudrait avoir un sacré courage pour vouloir inviter une bande pareille.

La remarque s'accompagne d'un sourire à peine aimable. Qui lui ait secrètement rendu :

T'as raison, La-Fessue-Qui-Crisse, t'as bien pité comment qu'ça charbonne, dans la zone !

Elle le dévisage avec un air outré.

Pardon ?! Comment vous m'avez appelée, là ?!

Baah, ch'ais pas, oim ! Z'avez tous des noms grave zarb', là. Qu'ess'ça peut ben foutre, eh ? La Bordure c'est juste un gros malentendu, quoi ?

Je m'appelle Af...! Oh et puis merde ! De toute façon, ça sert à rien ! ...Mission de merde !

Qu'elle finit en basic, complètement blasée. Et elle le plante là, pour retourner auprès de son supérieur. Lui, au moins, malgré tout ses défauts, lui portait le respect dû à leurs rôles ! Fâr hausse les épaules, quelque part bien satisfait de la voir déguerpir : il peut finalement se consacrer à la seule raison qui a pu le faire voyager dans un endroit aussi inintéressant... La traque de Kanal'O.

De sa large main tridactyle, il tire à lui sa trouvaille, et n'hésite pas une seconde à user de son talent au blaster pour venir à bout du petit verrou magnétique qu'un malin a cru sympa d'y poser. Le propriétaire précautionneux avait vraisemblablement émis l'idée qu'une personne indiscrète pourrait vouloir venir y mettre le nez. Mais il n'avait curieusement pas imaginé que la personne en question irait jusqu'à user d'une arme pour se faire... Curieux, oui, pour un gars sans doute habitué des raids des Hommes des Sables ? Ou alors ? Ce coffret ne contient rien de précieux. Plausible.

Ce temps qu'on s'perd, sérieux. Sans dec'...

Ses yeux percent sans mal l'obscurité du petit coffre à la recherche de ce qu'on a tenté d'y cacher avec les moyens du bord. Après avoir jeté la moitié du contenu, très personnel, suite à un examen digne d'une expertise de joaillerie, le pyke déniche finalement quelque chose qu'il authentifie comme potentiellement très indicatif. A rapporte à sa horde avec un élan de triomphe bien trop peu modeste.

Alors, bonne pêche ?

Si à eux dix, ils n'arrivent pas à tirer la moindre infos valable de ce taudis, qui le pourra ? Non, vraiment, ils n'ont plus la tête à jouer à la légère. Cette fois, il faut savoir où leur anguille de roche va se nicher... Et Fâr, loin d'être aussi stupide qu'il adore le faire croire, brandit sans vergogne l'objet de sa quête :

Y a moy's que Jeff le reclus ait pas prévu qu'on fouine dans ses p'tites affaires persos au fond d'son vieux cagib d'ici quelques plombes... Quelqu'un a choppé un ordi, par ici ? On va s'marrer un coup.

Dans sa griffe rapace, un minucule datacube, encapsulé dans un petit étui transparent sobrement intitulé en huttese : "Pour K. <3".

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Greg Ory
Greg Ory
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Mes paroles sont rapidement traduites par mon adjointe, mais elle ne semble pas vraiment très enthousiasmée. De toute évidence, elle n’aime guère nos nouveaux alliés.

L’information que j’apporte au chef de la bande semble le rendre de bonne humeur, même si c’est toujours difficile de le voir à travers une combinaison. Il donne ensuite un ordre à ses compatriotes et aussitôt, l’enfer se déchaîne. C’est simple, même le plafond n’est pas à l’abri de leurs attaques.

Je dois avouer que ce qu’ils ont réussi à faire comme désordre en aussi peu de temps, est assez impressionnant. En tout cas, ils ont l’air de savoir s’y prendre, car je n’ai jamais vu une pièce être fouillé de manière aussi méthodique ! Afessucrif ne veut pas être en reste et commence également à s’approcher, sans doute pour ouvrir quelques tiroirs. Je ne me joins pas à cette entreprise, l’endroit est sale, très sale et je ne veux rien avoir à toucher, pour ne pas attraper de maladie.

Je regarde donc de loin l’échange que la Twi’lek a avec le représentant des aliens et il semble mal se passer, il y a même une dispute entre les deux et je l’entends dire en basic que c’est une mission de merde ! J’essaie de la calmer en lui demandant :

Il y a un problème ?

Cette dernière lève les yeux au ciel, comme si ma question était déplacée et elle me dit d’une voix lasse :

On dirait une bande de gosses, vous connaissez les gremlins ? Mes parents me racontaient une histoire avec des petits monstres qui retourneraient notre maison, si je laissais la porte ouverte. J’ai toujours cru que c’était une légende pour inciter les enfants à faire attention, mais aujourd’hui, je me rends bien compte que c’est la vérité.

Elle semble fatiguée et je lui mets doucement la main sur l’épaule, en essayant de la réconforter :

Tout va bien se passer, nous rentrerons bientôt chez nous.

Elle me sourit et alors qu’elle allait me répondre, notre moment est interrompu par un tir de blaster ! Nous dégainons dans le même mouvement, mais c’était juste un moyen un peu excessif pour ouvrir une sorte de petite boîte. Curieux, je m’approche et vois un minuscule bloc de donnée avec une écriture incompréhensible. De toute évidence, il s’agit là d’une piste et je sors mon datapad, prenant avec une lingette désinfectante le support numérique, on n’est jamais trop prudent, pour l’installer dans mon appareil.

Une petite image holo se forme, elle est de mauvaise qualité, mais on voit distinctement un homme, sans doute ce fameux Jeff, commencer à parler. Bien sûr, je ne comprends pas la langue, mais heureusement, la jeune femme à mes côtés me fait la traduction :

Kana, si tu vois ce message, c’est que je suis mort. Je ne sais pas au juste qui m’a fait la peau, j’ai passé un accord avec les hommes des sables, mais on ne sait jamais avec eu. Ou alors, c’est le cartel, peu importe au fond, car je ne souhaite pas que tu me venges. Quand je t’ai recueilli après que tes parents aient été tués par les Hutts et je t’ai soutenu en te fournissant des codes pour intercepter leur communication. Pourtant, tu dois arrêter, si tu ne veux pas finir comme moi. Mon dernier cadeau sera une adresse, celle d’un faussaire dans le système, il est dans une petite station spatiale en orbite autour de cette planète.

L’image saute d’un coup puis reprend après quelques gresillements :

Il se nomme Hans Gruber, station Gamma douze, il tient un commerce de nouille, tu le trouveras facilement. Je te souhaite bonne chance, en espérant que tu accepteras de renoncer à ta vendetta personnelle.

L’image se coupe enfin et je me tourne vers leur chef tout sourire, car les choses vont dans mon sens, on sait maintenant où elle est ! Je n’ai plus qu’à demander au chasseur de prime qui me fait face :

Je vous emmène ?
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Kana Lo





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[Dialogues traduits du Huttese]

Ben voilà, dis donc mes canailles... ça sent plutôt bon ! Alors ? On s'téma un holo' au calme ? Allez !

Y a pas à dire, c'est pratique d'avoir des militaires sous la patte. Vous voulez du matos ? Une paire de blasters dernier cris en sus ? Une twi'lek qui traduit gratos ? Y a qu'à demander ! C'est formidable. Pour un peu, ils passeraient pour des crève-dalles, dans cette Bordure ! Fâr laisse faire, quand l'humain dégaine ce qu'il identifie comme un beau datapad tout neuf... Enfin, tellement propre qu'il paraît neuf, quoi. D'ailleurs, ce n'est pas sans surprise que le groupe regarde le capitaine Ory réitérer son Rituel de la Lingette :

Qu'ess y fout, l'autre ?

Bah, y nettoie j'crois bien.

Hein ?!

Nan mais j'crois c'est un truc de rep', faut pas chercher.

Ah.


Les murmures des pykes sont rapidement couverts par les paroles d'un enregistrement que le militaire est parvenu à dégoter. Le truc n'a pas l'air de la première jeunesse, et du peu qu'en connaît Sorem, a dû être enregistré avec un appareil pas vraiment prévu à cet effet ! Mais, la débrouille, c'est la vie ! Peut-être le Jeff s'est-il tout bêtement servi d'un vieux scanner de terrain, ou d'un poste d'enregistrement de sécurité ? Le résultat reste exploitable, et c'est tout ce qui compte pour eux...

Kana, si tu vois ce message, c’est que je suis mort.

Ah, il commence bien, ce film ! Dommage qu'il ne soit pas en pyjama, Fâr n'aurait pas pu se refuser une collation alcoolisée face à ce genre de drama' de série Z. Pas qu'ils ne l'auraient pas méritée, quoi !

En fait, davantage que le baratin d'ami convaincu du dénommé Jeff, c'est l'image tressaillante qui concentre toute l'attention du pyke. Quand on cherche un type parmi deux milliards dans une galaxie, il vaut mieux savoir très précisément ce qu'on cherche : alors il balaye l'image à toute vitesse pour photographier la tronche de celui qui les mènera peut-être bien droit à Kana Lo.

Déjà, c'est un humain, grosse surprise ! C'est ironique. Ensuite ? Entre deux âges selon le peu de normes connues sur le sujet, visiblement forgé par une vie pas vraiment tranquille, au soleil aussi, dans le sable si on s'essaye à la déduction basique. Il porte une tenue semblable à celles qui séchaient encore dehors à leur arrivée : l'attirail du parfait nomade tattooinien, mais de meilleure facture que les contrefaçons qu'on trouve dans les boutiques d'Anchorhead.

Son teint cuivré contraste avec les couleurs claires des vêtements qui le couvrent, mais ce sont ses yeux qui attirent irrésistiblement ceux du pyke : ils sont dorés. Et ça, c'est pas si courant qu'il n'y paraît. L'alien ne se souvient pas d'avoir jamais croisé un regard similaire, et il attrape cet information avec bonheur. Voilà qui fait l'affaire !

Avec une mine qui respire celui qui tient la bonne réponse, Greg Ory se tourne vers eux et c'est Asfessucrif qui se tarte la traduction une fois de plus :

Le capitaine propose que nous tentions de rallier directement le lieu décrit par Jeff. Avec la navette.

Convaincue par le plan du chef ? Difficile à dire ! Fâr, lui, n'hésite apparemment pas :

Mah c'est qu'il a s'la suite dans les idées, l'unif' ! J'aime quand ça s'synchronise !

Il abat sa large paume gantée sur l'épaule du militaire, et sa familiarité déboussole une seconde la navigatrice. Sa mine incertaine fait rire. L'homme en revanche a l'air suffisamment galvanisé par leur découverte pour ne pas s'en offusquer outre mesure, surtout lorsque celui qui s'identifie sans vergogne comme un chasseur de prime expose avec entrain son opinion sur la question :

Avec un peu d'chance, si Lo a pu s'planquer des Hutt pendant autant d'piges, c'est pas un astroport d'plus qui l'arrêtera. Essayer d'lui filer au train, c'est clarem's pas chiadé comme idée, on s'ra toujours bon dernier à c't'allure. Et y a moy's qu'on soit pas seul sur le coup, c'est clair ! Alors ? Eh bah va pour Gamma Douze, mon copain ! J'aurais pas misé sur c'trou à womp's, y a plus que t'chi dans l'bled à c't'heure, et l'Cartel a arrêté d'y foutre des thunes d'puis un bail, le truc est obsolète. C'est p'tet pour ça qu'elle y entre comme elle veut ? Ou bien son Gruber s'est permis d'refaire la peinture à son goût, p'tet bien ? Mais allez, j'suis dans la combine, ça ou rien, j'préfère ça ! Si l'pari est bon, c'est jackpot.

La jeune fratrie semble dubitative, même si le seul indice reste avant tout leur absence de manifestation bruyante. Trop calme, qu'on pourrait dire. Surtout Royjhel, qui, une fois n'est pas coutume, trouve forcément le plan approuvé par son aîné stupide. Alors si le plan vient en plus d'un... humain...

Dis à ton boss qu'y peut aller récup' vot'matos à l'aise, on bouge pas d'ici. J'ai des trucs import's à faire, ok ?

Afessucrif hausse les épaules en guise d'assentiment. Qu'elle le fasse ou non, le porte-flingue est déjà loin. Il s'éloigne dans l'ombre de la ferme et fouille ses poches à la recherche de son vieux comlink. Après avoir tourné de long en large pour scanner l'endroit et s'être assuré qu'il est seul, Sorem consent à appeler sa hiérarchie à lui, peut-être bien moins arrangeante que celle des deux militaires avec les changements de plans et les délais.


______________
[Dialogues traduits du Pyke]


C'est débile, p'tain ! Y a une chance sur mille qu'elle soit là-haut ! Pourquoi tu marches dans son plan d'merde, sérieux ? A ç'rythme, autant s'foutre une map' d'la galaxie et tirer une tôle random ! J'pite plus là ! D'puis quand on s'carre de c'qu'un putain d'umain d'la Rep' d'ses morts nous fourgue comme conneries ?!

Ory et Afessucrif repartit chercher leur précieux matériel, les Sorem en profite pour régler leurs propres histoires. Si se faire passer pour des chasseurs a bien plu à la troupe d'hystériques, l'idée de lâcher leur proie encore une fois pour une hypothèse complètement tirée par les poils de wookie ne passe pas pour l'esprit terre à terre du cadet Sorem.

Seulement ? Seulement Fâr n'a jamais eu l'intention de gaspiller la moindre miette de temps ou d'énergie à batailler avec la tête de bantha qu'est Royjhel. Depuis le temps, il sait que le jeu n'en vaut pas la peine, et le voir rager dans le vide fait aussi partie de ses petits loisirs.

T'sais quoi, givel'k ? T'as bien raison.

Ah ? Il s'y attendait pas, à celle là. Le lieutenant ricane à moitié en tirant sa pipe. Il laisse l'autre lui courir à moitié après, complètement blasé. Peut-être que son frangin ne changera jamais. Quarante ans plus tard, les mêmes...

Fais-moi plez' : prends ton tosma, tes poukas et l'un des giv' qui s'trouvera gèze d'te filer s'il veut, trouvez Uzar à Anchorhead... et cassez-vous. J'me charge de Lo et d'son scheum.

Hein ? Oik's, là, t'es sérieux ?!

Un peu, ouais.

Échec.

Attends, et j'fais quoi ?!

T'as capiche, Roj' ? Tu m'les brises. Tire-toi.

Le cadet s'arrête net, laisse son aîné filer devant, incrédule. Pas qu'ils n'aient pas l'habitude de se prendre la tête, non. Mais que Fâr n'essaye même pas de le retenir ? C'est une première.

Ah ouais ?! Et tu crois p'tet que tu vas t'la faire tout seul, l'aut'conne ?! Dans tes rêves, merde ! J'ai charb' autant qu'les autres et la prime, j'l'aurais aussi ! Tu vas pas m'avoir comme ça !

Alors démerde-toi. Ranabat'.

Lui lance son frère depuis le lointain sans même le regarder. Après s'être détourné de quelques pas en jurant de tous ses poumons, Royjhel fait brusquement demi-tour et tente de rattraper Fâr.

T'as qu'à t'trouver une aut'navette si t'es si calé, frérot. Ou t'ram'ner en orbite à la nage !

Arrête, allez ! C'est n'imp' ! Si Kaz apprend qu'on est pas foutu de...

Eh bah t'ira t'expliquer, ma gueule. T'as cru quoi, qu'j'allais êt' ton putain d'bouclier toute ta life ? Assume et arrêt' de baver pour keud' !

La crosse du blaster de Sorem vient taper contre son casque :

T'es grand, givelk' : s't'es plus malin qu'oim, choppe Kana et ramène-la aux Hutt tout seul, ok ? T'pourras réclam's mon blase à l'aise et tu s'ras fier. Sinon ? Ferme ta putain d'gueule et trouve-toi un aut'job que d'me les briser H36, ok ?

Bien décidé à en finir avec l'attitude de son frère, Fâr le plante dans le sable, et file en direction de Mos Kate, où la navette des Républicains l'y attend.

______________

Gamma douze.

Genre ? J'croyais qu'depuis l'attaque, y avait dégun sur c'te place ? C'est l'désert et y a plus d'appro.

P'tet ben, mais on s'en carre, on reste pas.

Ah ouais ? Et z'allez foutre quoi, là-haut ?

Fâr lève la tête vers la navette qui atterrit dans un tourbillon de poussière, Ory et sa twi'lek campé comme des vainqueurs dans son ventre largement ouvert :

Bouffer des nouilles.


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