Absalom Thorn
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En parfaite santé.
C’est ridicule.
Je suis en parfaite santé, insista Darth Venenous.

Quand Torhyn émergea dans le salon du spacieux appartement dont Absalom avait fait la location sur Streysel, le sorcier le prit aussitôt à partie.

N’est-ce pas qu’elle devrait vous laisser l’ausculter ?
En parfaite santé, ronchonna encore l’Inquisitrice.

Au fil des mois, le médecin avait pu se rendre compte que sous des dehors glaciaux et menaçants, Anna Su n’était pas dépourvue de qualités sociables. C’était surtout aux étrangers et à ceux qu’elle considérait comme de dangereux sous-fifres à surveiller que l’Inquisitrice personnelle de l’ancien Seigneur Sith opposait un abord rude et intimidant. Mais quand elle jugeait que quelqu’un contribuait réellement à la fois aux projets de son maître et au fonctionnement de leur petite secte, elle acceptait parfois d’abandonner le rôle qui lui était confié. Pour un temps.

Rien qu’un peu…

(Beaucoup.)

… de crème solaire ne saurait arranger.

Absalom leva les yeux au ciel. La Kaminoane avait sous-estimé le climat radieux, et par conséquent propre aux coups de soleil, qui dominait sur l’archipel de Vaynai. L’afflux perpétuel de touristes, que la guerre civile impériale et les actions de la résistance hutt ne parvenaient pas à endiguer tout à fait, aurait pourtant dû la mettre sur la piste.

Ce jour-là comme tous les autres depuis leur arrivée, le trio reprit ses recherches. Depuis leur voyage sur Caluula, les bibliothécaires d’Absalom et l’Inquisitrice s’étaient livrés à un travail fastidieux pour dresser les généalogies spirituelles des Siths mentionnés dans les différents écrits retrouvés dans le laboratoire de la mine abandonnée. Il s’agissait, principalement, de retrouver qui fut l’apprenti d’un tel, puis l’apprenti de l’apprenti, et ainsi de suite, car c’était la chaîne la plus probable de transmission d’un savoir ancien, dans un ordre initiatique.

La plupart du temps, l’entreprise, bien entendu, s’était révélée vaine. Guerres et troubles étaient passés par là depuis des siècles, il avait éteint les mémoires, brûlé les archives, dispersé les communautés. Depuis plusieurs semaines, leurs voyages constituaient pour l’essentiel des escales infructueuses où il fallait se rendre à l’évidence d’une piste morte, refroidie depuis longtemps.

Quelques fils traversaient néanmoins l’épreuve des âges. Le plus prometteur conduisait jusqu’à Vaynai, car le nom de la planète revenait régulièrement dans la carrière de cette foule de praticiens de l’Obscur plus ou moins talentueux que les travaux historiques de la Bibliothèque avait tirés de l’indifférence des générations successives. Plusieurs dizaines des descendants intellectuels plus ou moins directs des chercheurs originels avaient fait un passage par Vaynai, affaire de quelques jours ou de plusieurs années, et dans une galaxie aussi vaste, Absalom était persuadé que tous les charmes balnéaires de la planète ne justifiaient pas cette coïncidence.

Ils avaient donc fait le déplacement. Pour les locaux, l’archipel qui constituait l’unique terre émergée habitable de la planète océanique n’était plus que l’ombre de lui-même, car les touristes ne s’y pressaient plus par centaines de milliers tout au long de l’année, mais pour des visiteurs qui y mettaient le pied pour la première fois, sans point de comparaison, la vie paraissait bien douce sur Vaynai. Pour peu qu’on puisse se l’offrir. Hôtels, transports, commerces, spas en tout genre et expéditions sous-marines pour curieux sportifs, tout fonctionnait comme à l’ordinaire, et les gens du pays espéraient que les troubles s’apaisent assez pour ne plus dissuader les visiteurs.

Une certaine méfiance régnait donc à l’égard de ceux qui pouvaient être soupçonnés de vouloir attiser le conflit, surtout les sympathisants des Hutts et des Loyalistes. Il se murerait dans certains salons panoramiques, en haut des tours élégantes qui offraient une vue imprenable sur la beauté de l’océan, que nombre des aristocrates qui dominaient la planète auraient des sympathies prononcées pour les kajidics, mais par-dessous tout, c’était le calme qu’on recherchait, car il était propice aux affaires.

Absalom dut donc déployer des trésors de diplomatie pour convaincre les autorités officielles et informelles que ses intentions n’avaient rien de belliqueuses, ni à vrai dire rien de politiques, ce qui fut d’autant plus simple que c’était la stricte vérité. La petite sympathie dont il jouissait au sein de l’Espace Hutt d’un côté, des Renégats de l’autre, eut son rôle à jouer dans l’affaire.

À lui incombait donc des négociations interminables et parfois labyrinthiques pour débloquer l’accès à telle collection privée, telles archives institutionnelles, telle réserve de bibliothèque. Venenous et Torhyn avaient la charge d’en explorer le contenu et de faire les copies qu’ils jugeraient pertinentes, pour les envoyer à la Bibliothèque, où des Acolytes pouvaient en commencer l’analyse.

C’était une tâche fastidieuse, mais Absalom était parvenu à susciter une telle sympathie chez certaines des dames de l’aristocratie planétaire, exploit auquel le charme hapien ne fut probablement pas étranger, que le trio put fréquemment s’appuyer sur le plus précieux des atouts locaux : des administrateurs nimbanels, dont les dispositions prodigieuses permettaient de naviguer dans tout un monde de documents scrupuleusement identifiés, décrits, qualifiés, catégorisés, étiquetés, ordonnés, classés, catalogués et référencés.

Vers le milieu de l’après-midi, le travail s’arrêtait, car Absalom avait décrété que les plaisirs étaient un secours essentiel à l’esprit laborieux et qu’on était d’autant plus efficace que l’on pouvait profiter de son environnement. Venenous s’était prise de passion pour les excursions en bateau, même si son maître avait dû insister, encore et encore, pour qu’elle accepte de le laisser seul et profite un peu de son séjour. Absalom, pour sa part, s’était lancé dans la lecture d’un cycle de romans de littérature expérimentale bothane post-moderne, à laquelle il s’adonnait sur la plage privée de l’hôtel, en maillot de bain, ce qui suscitait une certaine émotion chez la clientèle féminine.

Ce jour-là, il ne dérogea pas à la règle et, une fois en short de bain, il s’étendit au soleil sur un transat, avec son datapad. Hélas, d’autres, sur Vaynai, et plutôt à l’intérieur de Vaynai, dans le réseau de complexes souterrains où était rejetée la population laborieuse de la planète touristique, nourrissaient des projets bien différents. Et, pendant qu’Absalom reprenait le fil d’une histoire aussi déconstruite que subtilement allégorique, plusieurs petits groupes de jeunes gens déterminés se penchaient sur les plans de l’archipel, prêts à mettre à exécution leur projet.
Torhyn Lokred
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Il s'était passé bien des choses depuis Caluula. Les recherches avaient avaient grandement avancé. Le spécimen trouvé m'avait été d'une aide prodigieuse. Et je le chérissais comme un trésor, suscitant parfois l'incompréhension. Mais peu me chaux. J'avais noté que mon état de santé commençait à décliner. Oh ce n'était pas encore très spécifique. Mais je le sentais...Mon corps répondait moins bien, et je fatiguais plus vite. J'usais donc de tous les stratagèmes possible pour retarder l'inévitable et m'accorder un peu de temps encore avant que le déclin ne soit visible.


Vaynai, pour une fois nos recherches nous avaient conduit en un lieu paradisiaque. Nous allions pouvoir en profiter quelque peu. Cela ne me ferait pas de mal, car je devais admettre assez mal digérer ma rencontre avec une certaine jeune femme aux cheveux blond et à la négociation percutante. Bien sûr je n’avais pas manqué de relater à Absalom et Anna l’évènement avec exactitude. Difficile de cacher l’origine des stigmates laissés sur mon charmant visage à deux utilisateurs de la Force. Je faisais le nécessaire pour n’avoir aucune cicatrice. Il fallait dire que ma prise en charge par feu mon ami lorrdien, le docteur Hermahus Martins, avait été parfaite. Il m’avait lui-même certifié que je ne garderai aucune trace de ce passage à tabac. En revanche, mon égo, lui, n’allait pas guérir de si vite. C’est pourquoi, sur le trajet nous menant à notre destination, j’avais formulé cette décision à Absalom :

- J’ai décidé d’apprendre à me défendre. J’en ai assez de prendre les coups sans être en mesure de les rendre. Je reconnais que l’intellect ne fait pas tout, et parfois…il faut agir…J’aimerai au moins avoir des bases, pour m’entrainer.

Bien sûr je ne comptais pas devenir une foudre du self-defense. Simplement ne plus avoir à compter sans cesse sur une protection. Mee m’avait bien appris à utiliser un blaster. Alors pourquoi ne pourrais-je avoir quelques connaissances en duel au corps-à-corps. Au moins pour trouver un moyen de me soustraire du danger. Comme lors de ma rencontre avec Maxence. Si je l’avais vue venir, peut-être aurai-je pu esquiver et trouvé une porte de sortie.

Vaynai était un monde impérial sous l’égide de ceux qu’on appelait les Renégats. Je ne faisais pas de politique, je laissais cette tâche délicate à Absalom qui usait de sa fibre diplomatique avec une ingéniosité qui me laissais toujours pantois. Grâce à lui, Venenous et moi avions accès aux archives que nous épluchions pour en envoyer les contenus intéressants aux Acolytes de la Bibliothèque de l’Obscur. La Kaminoane et moi avions des conversations des plus intéressantes. Elle avait quelques connaissances en Biologie et je me faisais un réel plaisir à répondre à ses questionnements sur cette vaste thématique. Nous avions appris à nous connaître et nous respecter.

Consulter des liasses et des liasses d’archives était un travail long et fastidieux. Des pauses étaient donc particulièrement appréciées. Nous avions chacun trouvé des occupations pour nous détendre. Chacun à notre manière. J’avais dû faire l’effort de décrocher du travail d’étude…Absalom me connaissait et savait que j’étais un acharné…Absalom n’avait pas lésiné sur notre environnement de vie pour tout notre séjour sur Vaynai. Nous avions le cadre idéal. A un détail prêt…Venenous avait sous-estimé l’impact du soleil radieux et des embruns notamment lors de ses excursions en bateau pour se changer les idées. La Kaminoane affichait des coups de soleil plutôt visible sur sa peau d’alien.

- Je…vous ausculte quand vous le souhaitez chère Anna, avais-je finalement lâché à la fois pour donner raison à Absalom, sans pour autant forcer la Kaminoane. D’autant plus qu’elle savait la curiosité scientifique que je nourrissais à son encontre.

La journée ressemblait aux suivantes, après de longues heures de travail, nous avons eu droit à notre repos bien mérité. Alors qu’Absalom s’était pris de passion pour une suite littéraire et que Venenous continuait ses excursions en mer, je découvrais les biens faits du spa de l’hôtel où nous étions. La thalassothérapie me faisait un bien fou tant physiquement que psychologiquement. J’avais également découvert les masques aux extraits d’algues. Les produits étaient faits sur place dans le respect de la biodiversité de la planète. Les bienfaits de l’eau de mer et des algues pour la peau n’était plus à prouver ! Elles avaient la capacité de raffermir la peau, et prévenir le vieillissement cutané et l’apparition de rides et ridules ! Que demander de plus ! Nous n’avions pas ce genre de choses sur Lorrd…nous étions plus adeptes de cryothérapie, sauna etc.

Je profitais donc des bienfaits dispensés dans le centre de Thalassothérapie, toujours après une séance d’entrainement. Je ne savais pas être oisif…du moins pas vraiment. Ou alors je devais y trouver un intérêt. Mais je voyais les bienfaits de ces séances de thalasso, alors pourquoi s’en priver ? Ce fut donc en maillot de bain, avec un peignoir, que j’avais fait mon entrée dans le spa. Comme toujours il y avait les habitués – dont je faisais presque partie. Il y avait des personnes âgées venues soulager leurs articulations, d’autres pour des soucis de santé lié aux voies respiratoires, d’autres venaient faire des cures antivieillissement. Il y avait des couples qui venaient sur Vaynai pour leur lune de miel et donc profitaient de tous les délices qui s’offraient à eux. Je passais devant un petit groupe de vénérables anciens qui pataugeaient gaiement en attendant le coach en « Remise en forme ». Je leur décrochais un sourire des plus poli et charmant, suscitant immédiatement gloussements et petits sourires gênés, et chuchoteries en réponse.

J’allais me prélasser dans un bassin bouillonnant, attendant l’heure de mon rendez-vous pour le soin de peau.


Absalom Thorn
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Qu’est-ce qu’être bothan ? C’était la difficile question à laquelle les innombrables protagonistes de cette vaste fresque romanesque tentaient de répondre, chacun à sa manière, dans les tribulations de vies qui se croisaient et se recroisaient, et où l’absurde le disputait à la destinée, le tragique du quotidien ou grotesque des événements grandioses — sables mouvants des valeurs et des idées préconçues, dont l’autrice démontrait la vanité, jusqu’à ce que les certitudes les plus existentielles soient à leur tour remises en question, car au fond, l’être-soi n’est-il pas lui-même une illusion, l’émanation d’une volonté administrative qui réunissait les événements disparates d’une existence pour créer de toutes pièces des individus à taxer et à enfermer, là où il n’y aurait eu sans elle que des fragments de décision, des impressions chaotiques et inégales, des pensées dissoutes dans l’immense et collective confusion qu’on appelait civilisation ?

Arrivé à la page trois mille deux cents vingt-sept de ces intéressantes méditations philosophiques, Absalom fut un instant distrait par le passage, sur la plage, d’un jeune homme bien fait de sa personne, car on pouvait avoir tout à la fois le goût littéraire de l’angoisse existentielle et des messieurs bien charpentés. Leurs regards se croisèrent. Le Hapien se sentit naître une passion renouvelée par les mystères de la culture locale et il était à deux doigts, trois mètres et une remarque charmeuse de démarrer une enquête ethnographique du plus grand intérêt quand des formes étranges émergèrent de l’eau.

Ces formes, c’était des gens, et ces gens étaient armés. Ils marchaient en bon ordre, une dizaine, sur une ligne, comme un petit commando d’éclaireurs amphibies venus prendre une plage d’assaut, sauf que la plage n’opposait pas une grande résistance. Un couple de vacanciers poussa des hululements terrifiés avant de s’enfuir à tire d’ailes. D’autres, rendus plus fatalistes par des mois de guerre civile, se résignaient déjà à une mort prochaine après un bombardement orbital.

Mon dieu, mais qu’est-ce que c’est, s’exclama le jeune homme tout proche d’Absalom ?

Finalement, songea le Hapien, les invasions planétaires restaient la meilleure technique de drague dans cette galaxie.

Excellente question, répondit le sorcier. Notez qu’ils n’ont pas l’air de nous prêter beaucoup attention. Je doute que vous soyez en danger, mais si vous voulez, je m’offre de vous protéger.
Vous, fit le bel inconnu avec une pointe de surprise qui aurait pu avoir quelque chose de désobligeant ?
Je suis, mon cher, un homme plein de ressources insoupçonnées.
Et protecteur ?

Absalom plongea son regard le plus brûlant dans celui de sa future conquête et assura d’une voix chaude :

Jalousement protecteur.
Peut-être que… hm… vous pourriez d’autant mieux assurer ma protection que je serais dans votre chambre d’hôtel…
Ça me paraît en effet raisonnable.

Sur ces entrefaites, une série de tirs de blaster vint rappeler aux deux hormonaux qu’ils avaient tout juste été témoins du passage d’un groupe d’individus armés.

Ah, déclara flegmatiquement Noctis, qui en avait vu d’autres. On dirait que c’est tout de même un peu sérieux. Restez près de moi, je vais vous conduire en sécurité et récupérer mes associés.

Et donc, dans son joli maillot de bain, avec son sac à dos sur l’épaule, Absalom entreprit de remonter la plage, en compagnie de…

Et vous vous appelez comment ?
Karaï. Karaï Sho. Je suis… euh… artiste, disons, dans un… établissement de divertissements, oui, voilà, sur une île voisine.
Je vois.
Et vous ?
Je ne suis pas artiste et je ne suis pas sûr de divertir qui que ce soit.
Votre nom, je veux dire.
Ah !

Une explosion retentit dans le lointain. C’était plus que sérieux, donc : c’était très sérieux.

Tenez-moi ça un instant, vous voulez bien, dit Noctis en fourrant son sac à dos dans les bras de son nouveau compagnon d’infortune, avant de fouiller dans la poche avant.
V… vous croyez que… que ce sont les Loyalistes ?
Peut-être. Ou la résistance hutt. Ou… je ne sais pas, des pirates. Ah ! Voilà !

Après avoir testé son comlink sans succès, les communications étant manifestement brouillées, Absalom extirpa de ses affaires un objet qui était indubitablement un sabre laser. Donc :

Un, Karaï fit les yeux ronds.
Deux, Karaï blêmit.
Trois, Karaï s’imagina victime d’un sacrifice humain dans une cave obscure.

Absalom Thorn, pour vous servir.
M… M… mais v… vous… vous… vous êtes…
Comme vous dites. Venez, j’ai un docteur à récupérer.
Un… un… un docteur ?
Vous allez voir, tout va bien se passer.

Au sein de l’hôtel régnait déjà la plus grande confusion. Des nouvelles des autres quartiers de la ville parvenaient en continu, on parlait d’attaques, d’attentats, de batailles de rue. Personne ne savait précisément de quoi il était question, mais clientèle et employés se partageaient entre trois réactions : la fuite de la planète, dans une grande débandade en direction de l’unique astroport, le calfeutrage dans les chambres et, choix le plus populaire, la panique hystériquement désordonnée.

Des imaginations nourries par des années de guerre puis de guerre civile, par les rumeurs et ce qui circulait de nouvelles sous le manteau à l’insu de la propagande impériale, se suscitaient spontanément des scènes horribles : bombardements meurtriers, folies meurtrières de généraux sanglants, tortures innommables à l’encontre des populations civiles.

Absalom prit la direction du spa et Karaï le suivit à la trace, faute de mieux. Toutes les tentatives du sorcier pour entrer en communication avec Venenous demeuraient vaines. Était-elle encore en pleine mer ? Rentrée au port ? En train de hacher menu des guérilleros malchanceux dans les rues de la ville ?

À l’intérieur du spa, l’ambiance était au calme et à la béatitude. De vieilles dames dans un bain à bulles suivirent d’un vénérable regard lubrique les deux nouveaux arrivants, aussi séduisants que dévêtus, et Karaï leur adressa un sourire gêné. Manifestement, la nouvelle des troubles extérieurs n’était pas parvenue à ce havre de relaxation.

Docteur, hasarda Absalom en ouvrant la porte d’un sauna où un gros monsieur tout nu suait à profusion ? Ah. Non. Manifestement pas.

Où diable était passé ce brave médecin, se demanda le sorcier alors que, quelques immeubles plus haut, une nouvelle explosion soufflait tout le rez-de-chaussée d’un immeuble d’administration et que la déflagration pulvérisait les vitres du spa ?
Torhyn Lokred
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Je « bullais » littéralement dans le bassin en attendant mon rendez-vous.

- Monsieur Lokred ?

J’ouvris les yeux à la mention de mon nom. Une charmante demoiselle se tenait au-dessus de moi, un sourire poli illuminant son joli visage parfait en tout point. Ses cheveux sombres étaient noués à la perfection dans un souci d’hygiène.

- Docteur Lokred, je m’appelle Xenobia, c’est moi qui vais m’occuper de vous aujourd’hui.

Je me redressais et quittait le bain bouillonnant.

- Vous m’en voyez ravi. Je vous suis ma chère.

Elle m’aida à passer mon peignoir et me guida en direction d’une salle à l’écart de l’espace bain, pour commencer les soins. Allongé sur une table ergonomique, je savourais les volutes florales qui s’échappaient subtilement d’un diffuseur. Xenobia commença par un nettoyage doux de ma peau.

- Vous prenez grand soin de votre peau à ce que je vois.

- Je fais au mieux, murmurai-je doucement.

- Si tous mes clients étaient aussi assidus que vous dans les soins. Je n’aurai plus de travail. Elle rit de sa facétie.

- Que voulez-vous…on essaye de repousser les affres du temps.

- Ho ! Mais vous devez être encore bien jeune, docteur.

Ce fut mon tour de sourire :

- Délicieuse enfant que vous êtes…

- Non…sans rire. Quel âge avez-vous ?

- Quel âge me donnez-vous ?

- La trentaine ?

- Haha vous êtes gentille.

- Non je suis sérieuse.

- J’accède à la dizaine supérieure pourtant.

- Ho ! Je sais que mes propos peuvent passer pour être de la flatterie. Mais vous ne les faites pas !

Je ne répondis pas, conscient de la position délicate dans laquelle nous nous trouvions. Elle qui avait peur de flatter, moi qui savais que je n’avais plus trente ans. Le masque d’algue sur mon visage fut une bénédiction. Elle en profita pour également s’occuper de mes cheveux. Un masque d’algue leur fera le plus grand bien. Ils devenaient quelque peu ternes. Tout comme ma peau perdait en luminosité. Il me fallait user de tous type d’artifice pour garder un paraître acceptable.

- Docteur ? Je vais vous demander de passer dans la douche pour rincer le tout. Une tenue légère vous attend à côté et nous pourrons poursuivre. Je vais en profiter pour préparer la suite.

- Formidable.

Je m’étais donc exécuté, profitant du coin douche pour ôter les traces de pâte d’algue sur ma peau et masques capillaires aux propriétés régénérantes. Une fois propre et délassé, je me séchais pour passer un pantalon de satin grise et une robe de chambre assortie. J’allais entreprendre d’en nouer correctement le lien, quand soudain il y eu un bruit assourdissant comme une explosion qui secoua le bâtiment. Je fus projeté au sol alors que toutes les parois vitrées éclatèrent violement. J’entendis alors des hurlements. Je me précipitais pour sortir et constater que la jeune dame qui s’occupait de moi était prostrée dans un coin, repliée sur elle-même. Des égratignures zébraient ses bras qu’elle avait utilisé pour se protéger des éclats de verre. Heureusement que j’étais chaussé de sorte de tongs…

- Docteur…fis la jeune femme…que…se passe-t-il ?

- Je n’en ai pas la moindre idée, répondis-je sans lui prêter grande attention, j’ouvris la porte de la salle de spas, observant les bassins. C’était la débandade. Tout le monde tentait de s’enfuir après que l’explosion ait soufflé les toutes les surfaces vitrées.

- Ne…ne me laissez pas ! S-s’il vous plait !

Je soupirai…et eut un geste pour lui intimer de venir. Mais elle semblait incapable de bouger, comme tétanisée de peur.

- Bon sang ! bougez-vous ! pestais-je en revenant vers elle pour la saisir fermement par le bras. Pour un médecin, en cet instant j’avais assez peu de considération. J’avais surtout en tête de trouver Absalom et Ana.

Xenobia se glissa donc derrière moi alors que nous quittâmes notre espace massage du spa. Je guettais tous les jeunes hommes dotés d’une blonde chevelure qui pourrait prétendre esquisser un semblant de ressemblance – de loin – avec Absalom. Pas de Kaminoanne en vue…Je me tournais vers la jeune femme qui me collait au train :

- Quelqu’un qui viendrait de la plage privée de l’hôtel. Par où arriverait-il ?

Elle m’indiqua une direction que j’empruntais, continuant de chercher du regard le Hapien ou la Kaminoanne.




Absalom Thorn
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KARAÏ VOUS ALLEZ BIEN ?
Oui oui, mais ce n’est pas la peine de crier.
LE SÉPIA PEINE À RAYER ?
Je crois que vous avez les oreilles bouchées !
JE CROIS QUE J’AI LES OREILLES BOUCHÉES !

Debout au milieu des débris de verre, son sabre éteint à la main, et de toute évidence complètement indifférent aux éraflures sanglantes dont il était couvert au visage et sur les bras, Absalom essaya de bâiller plusieurs fois pour se déboucher les oreilles après les explosions. Avec un succès tout relatif. Il finit par hausser les épaules et reprendre son chemin.

La situation lui aurait paru infiniment plus inquiétante, s’il n’y avait eu deux hypothèses également probables pour l’expliquer : la Résistance hutt et les Loyalistes. Avec les uns comme avec les autres, on pouvait s’expliquer. Négocier. Et même trouver son avantage. C’était préférable à un chaos purement local dont les codes lui auraient inévitablement échappé.

Avec son protégé du moment, Absalom s’engagea dans un nouveau couloir qui fleurait bon les stocks de produits de beauté dont les flacons s’étaient renversés à cause de la déflagration. Le sorcier enjamba une petite flaque de crème anti-rides avant de tourner l’angle du couloir et s’exclamer :

AH DOCTEUR DIEU MERCI VOUS…

Le terrible personnage s’interrompit pour faire jouer sa mâchoire, puis il introduisit un doigt dans son oreille gauche, sous le regard éberlué de la masseuse, avant de le retirer et de pousser un soupir de soulagement.

Beaucoup mieux, déclara-t-il. Beaucoup mieux. Je disais : docteur, dieu merci, vous êtes entier. Et indemne, je crois. Mademoiselle.

Les yeux de la jeune fille s’étaient posés sur le sabre laser éteint qu’il tenait toujours à la main et sa réaction instinctive fut de se cacher derrière son protecteur à elle. Ces deux-là risquaient d’être encombrants.

Karaï, mon cher, soyez un ange…
Oh oui !
… et conduisez cette jeune personne en sécurité dans les étages de l’hôtel, voulez-vous ?
Mais c’est une femme, protesta le garçon !
Hélas, mon ami, dans la vie il faut savoir faire des sacrifices.

Absalom posa la main sur l’épaule du jeune homme et chuchota à son oreille.

Je vous promets que vous serez récompensé pour vos bons et loyaux services.

En même temps, Karaï fut envahi par des idées fort agréables mais que la morale m’empêche de décrire. Le Hapien lui adressa un dernier sourire entendu.

Promis ?
Je n’ai qu’une parole.

Le bellâtre le déshabilla du regard, avant de tendre la main à la masseuse, qui se laissa embarquer, parce que c’était bien l’hypothèse la moins terrifiante à se présenter à elle.

Docteur, je suis navré de vous tirer ainsi des bras de votre nouvelle amie…

Qu’était-il donc en train de s’imaginer ?

… mais je crains qu’il ne soit prudent d’écourter notre séjour sur Vaynai. Ana saura nous retrouver à l’astroport, allons chercher l’essentiel dans nos chambres et tentons de nous frayer un chemin en pleine guerre urbaine.

Tout cela avait l’air de le réjouir.

Tandis qu’ils se frayaient un chemin parmi la clientèle hystérique de l’hôtel, des courses de speeder s’engageaient dans la rue. On entendait continuellement de petites explosions, des fracas métalliques et des tirs blaster, mais jamais aucun passage de vaisseau à basse altitude ni le moindre signe de bombardement : c’était essentiel, car là se situait toujours le danger le moins maîtrisable en de pareilles circonstances.

Les appartements qu’ils occupaient avec Ana avaient été pour l’heure préservés des affrontements. Là, en hauteur, par la baie vitrée, les deux hommes purent avoir une idée de ce qui se passait en ville. Partout sur l’île, l’embrasement semblait général. Absalom n’était pas un tacticien et il ne savait pas précisément ce qu’il voyait, mais un militaire aurait peut-être pu donner du sens à cette géographie des incendies, des détonations et des fusillades.

Ma foi… fut la sagace analyse qu’il livra de la situation, avant de tirer de l’une de ses malles la Bure de la Vallée des Sables.

Le long manteau lui arrivait aux chevilles, boutonné d’or, et plus que jamais il lui donnait l’air, sinon d’un Sith ou d’un Jedi tout à fait, du moins d’une figure ésotérique et mystérieuse. Absalom ajuste le col par coquetterie, avant de fourrer quelques dataclés et les moindres traces de leur identité dans un unique sac à dos. Perdre le reste, c’était regrettable, mais il n’y avait là rien d’irremplaçable.

Nous sommes à environ six kilomètres de l’astroport, mais il est probable que les affrontements soient particulièrement intenses dans cette zone-là. A priori, nous ne sommes partie prenante d’aucun conflit, soutiens d’aucune cause, et je ne désespère pas de régler la situation pacifiquement. Dans le cas contraire, je vous prie, docteur, aux rares occasions où je me permettrai de vous en donner, de suivre mes instructions. J’ai des talents redoutables, mais ils opèrent parfois sans distinction entre les alliés et les adversaires, et je ne me consolerais pas d’être l’instrument de votre fin.

Ceci dit, il réunit ses longs cheveux blonds dans une queue de cheval, avant d’en extraire coquètement deux mèches pour encadrer son visage et ils se mirent en route. Par prudence, les deux hommes délaissèrent les ascenseurs : c’eût été un coup à rester bloqués, ou pire encore.

Une fois dans la rue, ils se mirent en route en longeant les murs. La situation était confuse. Des éléments criminels désorganisés avaient sauté sur l’occasion pour entreprendre de piller des boutiques. Ces gens-là, le visage dissimulé par des foulards, brisaient les vitrines fragilisés pour embarquer ordinateurs, datapads et petits droïdes encore jamais activés.

Parfois, deux speeders, l’un poursuivant l’autre, surgissaient dans la rue. Il fallait se plaquer contre les façades. Et puis un calme relatif revenait. C’était la guerre urbaine vue à hauteur d’homme : rien n’avait de sens pour qui ignorait les plans, et les batailles sont absurdes pour ceux qui n’en sont pas les soldats.
Torhyn Lokred
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Je ne saurai vous dire le soulagement que fut le mien en voyant Abaslom surgir au détour d’un couloir…flanqué lui aussi d’un pot de colle visiblement. Mon sourire initial s’était effacé en voyant le beau jeune homme qui dévorait du regard Absalom.

- Je suis indemne en effet, heureux de voir que vous semblez aller au mieux. (et rien à foutre du blanc bec à ses côtés).

Karaï qu’il s’appelait. L’Hapien lui avait demandé d’aller se mettre à l’abri avec la demoiselle qui s’était greffée à ma personne. Elle avait souri au jeune homme qui s’était approché d’elle, non sans me regarder, interrogative. Je lui fis un signe de la main en même temps que je l’invitais à suivre Karaï.

- Allez-y, suivez-le. Tout se passera bien. J’avais achevé mes propos par un doux sourire. Après tout elle s’était bien occupée de ma peau. Je les observais s’éloigner avec une forme de soulagement. La situation était déjà bien assez compliquée, sans qu’on se retrouve avec d’autres personnes dans les pattes à devoir protéger. Je n’étais moi-même pas une foudre de guerre. Et je comptais sur les compétences d’Absalom en la matière. Je me tournais vers mon ami sorcier : avez-vous été blessé ?

Je désignais les éclaboussures sanguinolentes qui le souillait par endroit.

Finalement nous nous retrouvâmes dans nos appartements pour effacer toutes traces de notre présence, et nous changer. Il était vrai que nos tenues légères ne prêtaient pas à la situation. Nous avions pu apercevoir depuis les baies vitrées l’étendue des attaques. Pour moi tout ceci était un joyeux bordel plus qu’autre chose. Alors qu’Absalom passait sa bure, qui lui donnait cette allure si mystique qui, à mes yeux, lui collait à la peau même sans cette tenue, j’entrepris de me vêtir de manière plus adaptée. Pantalon sombre traversé dans sa verticalité par une barre de tissus rouge, des bottes noires, une chemise de lin, et par-dessus une veste en cuir noir. Cette dernière dissimulant mon holster ou sommeillait mon blaster. Mon sac à bandoulière contenant ma trousse de premier soin et autres nécessités médicales, ainsi que mon datapad vint achever ma panoplie. Mes cheveux furent relevés en un chignon grossier. J’étais prêt.

Au dehors c’était le chaos. Comme à chaque fois qu’il y avait un conflit naissant, d’autres profitaient de la situation. A peine sortis je dus éviter un speeder lancer à pleine vitesse qui en poursuivait un autre. Je ne retins pas un juron lorrdien pour les incendier copieusement…De qui faire sourire sans aucun doute.

Absalom m’avait délivré ses recommandations quant à notre situation. Rejoindre le spatioport allait être complexe. Il avait raison. Et j’étais un boulet pour lui. Certes j’avais appris à user de mon blaster, mais c’était tout. Aussi, quand il m’indiqua de suivre les quelques indications qu’il pourrait me donner, je me plaçais à ses côtés :

- Je vous suis cher ami.

Je n’étais pas inquiet par notre position devenue pourtant périlleuse. Et pour cause, j’avais en ma compagnie un ancien Sith…Jedi…bref, un utilisateur de la Force particulièrement puissant. Et j’avais affronté bien pire. Des Rakghouls sur Taris par exemple. Au moins là, personne n’allait chercher à me dévorer…Enfin…normalement…

Nous longions les murs, évitant au mieux les cohues qui se formaient. On se battait pour un droïde dernier cri, pour un holo-projecteur dernière génération, et j’en passais. Soudain un bruit assourdissant se fit juste devant nous. La devanture d’une officine avait volée en éclat. Un petit groupe de délinquants étaient sortis en se précipitaient et en hurlant. J’avais reculé pour éviter les éclats de verre, et n’avais pas vu un des types qui me rentra littéralement dedans. Nous chutâmes alors que le contenu de son larcin se renversait au sol. Il y avait de quoi sonner de grands gaillards à ce que je voyais répandu devant moi.

Malheureusement pour moi, ses amis, alertés par le bruit et les vociférations arrivèrent à ma hauteur. Je venais tout juste de me relever que déjà j’étais cerné de toute part, et la tension était montée d’un cran. Si je faisais mine de quoique ce soit, comment porter la main à mon baster, nul doute que ces joyeux lurons allaient me tomber dessus. Mon regard se laissa porté en direction d’Absalom…




Absalom Thorn
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Au fond, tout ce chaos enthousiasmait Absalom, et Torhyn s’en doutait peut-être. Depuis le temps qu’ils collaboraient, le médecin avait peut-être compris que, parfois, les expéditions dans lesquelles se lançaient l’ancien Sith répondaient plus à un désir de partir à l’aventure qu’à un réel intérêt d’érudition. Le sorcier prétextait quelque enquête sur un obscur manuscrit d’une bibliothèque lointaine sur une planète agitée par des troubles politiques et il se lançait dans une nouvelle odyssée avec un enthousiasme presque enfantin.

Ce jour-là cependant, il était pressé d’en finir. Retrouver l’aéroport, disparaître dans leur vaisseau, laisser derrière eux ce morceau d’Empire secoué par l’une de ces convulsions qui agitent les bêtes sur le point de mourir. Depuis longtemps, il avait perdu toute curiosité par les remous de la politique impériale, des petites révoltes comme des grandes révolutions de palais. Il se sentait presque honteux d’avoir dû leur consacrer du temps, comme si les quelques années qu’il avait passées au milieu des Siths avaient souillé son honneur.

Torhyn se retrouva soudain en proie à une bande de jeunes voyous. Absalom observa la scène de loin, d’abord, avant de rebrousser chemin et de franchir en quelques pas la distance qui les séparait. Le chef du groupe, un gamin qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, un blond au visage constellé de taches de rousseur, se retourna vers le nouveau-venu avec une hostilité de principe.

Qu’est-ce que tu veux, l’aristo ?

D’un regard rapide — un regard de diplomate aguerri, habitué à soupeser l’existence des autres —, Absalom les détailla dans l’ensemble, avant de reporter son attention sur le jeune homme.

Jeunes gens, vous manquez cruellement d’ambition.
Et mon poing dans ta gueule, il manque d’ambitions, Boucles d’Or ?
Mais je vous en prie : ne vous privez pas d’essayer.

Le type entreprit d’ajuster à ses phalanges l’un de ces poings électrifiés qui servaient aux bagarres de rue. Une jeune femme, qui lui ressemblait beaucoup au point d’être sans doute sa sœur, se pencha pour lui murmurer des mots de prudence à l’oreille, car l’assurance de l’étranger, et quelque chose à propos de sa tenue aussi, lui inspirait une crainte instinctive.

Le jeune la repoussa et referma son poing. Il commença à le lancer vers la mâchoire du sorcier, mais Absalom esquissa un geste de l’index et du majeur et la gorge du voyou se comprima d’un coup sous l’effet d’un choc violent. Il se mit à tousser à en cracher ses poumons.

Un Sith ! C’est un putain de Sith, s’exclama un autre en reculant d’un pas, d’un effort dérisoire pour se protéger !
Pas tout à fait, répondit tranquillement l’intéressé. Je suis plutôt… Comme vous. Un indépendant qui sait se saisir des opportunités quand la situation devient…

Il fit un geste de la main pour désigner le décor urbain déchiré par la soudaine insurrection, tout autour d’eux, et le petit groupe de junkies fit un bond en arrière.

… intéressante, conclut-il. Et comment je le disais, je crois que vous manquez d’ambition.
Et concrètement, c’est-à-dire ?

C’était une Twi’Lek à qui il manquait plusieurs lekku qui avait dit cela. Elle était jeune, comme tous les autres, et elle aurait été belle si la drogue n’avait déjà fait son office sur elle. Mais la chimie avait pour l’heure préservé son cerveau, si on devait en juger à son regard brillant et intelligent.

Vous vous contentez de piller les pharmacies, expliqua Absalom en désignant les paquets de substance éparpillés par terre, alors que cette ville est désormais pleine de banques quasi sans défense où dorment assez de crédits pour vous offrir tous les eldorados chimiques dont vous pourriez rêver. Et quant à moi…

Il baissa la voix, un tout petit peu, alors ils revinrent l’entourer, pour entendre un peu plus de ses promesses.

… je pourrais vous offrir des expériences dont aucune drogue ne serait capable.

Et l’instant d’après, une vague de plaisir se répandait dans leur esprit. C’était un souvenir qui avait émergé de l’intérieur de leur vie, sans image, sans son et sans mot, la sensation retrouvée, pure et puissante, d’une jouissance physique, dans sa force animale, le dernier moment où leur chair avait été pleinement satisfaite. La seconde d’après, le mirage de la mémoire s’était dissipé : Absalom avait laissé deviner, et désormais il créait le manque.

À mes côtés, vous pourriez éprouver une paix sans limite, ou un orgasme sans fin. L’excitation de l’aventure à son état le plus pur, ou le réconfort du feu de cheminée sans aucune fausse note. Les Siths ne pensent qu’à la terreur, mais j’ai choisi de cultiver une terre plus fertile.
Qu’est-ce que…

La Twi’Lek avait la gorge sèche. Son esprit était envahi désormais par les fragments d’une étreinte un peu lointaine, un premier plaisir de jeunesse dans les bras d’une camarade de classe, avant le premier faux pas, et toute la chute, interminable, sans cesse recommencée, la véritable déchéance qui avait suivi.

Qu’est-ce que vous avez à y gagner ?
Nous rejoignons l’astroport et c’est un chemin dangereux sur lequel je ne doute pas que des jeunes gens comme vous nous seront fort utiles. Vous m’avez l’air décidés à faire preuve d’esprit d’initiative, et moi j’ai besoin de compagnons de route. Épargnez-moi les désagréments de cette guérilla, et je vous montrerai comment vous enrichir. Et jouir. À en perdre l’esprit.

Les junkies se mirent à tenir conciliabule dans une langue incompréhensible, pour Absalom en tout cas, probablement un idiome local. Il était tout de même évident à les observer que le type qui avait subi le choc à la gorge tentait de dissuader les autres d’accepter une semblable proposition, mais le sorcier ne cessait de visiter leurs esprits, les uns après les autres, pour y exhumer les souvenirs les plus agréables et leur rappeler les charmes de ses pouvoirs.

Finalement, la Twi’Lek se retourna vers lui et déclara :

C’est d’accord. On va vous faire passer par les souterrains. Les souterrains c’est sûr.

Absalom ne sentit aucune duplicité dans cette proposition, alors il hocha la tête. Au même moment, sa voix s’élevait avec douceur dans l’esprit du docteur :

Mon cher, vous n’avez décidément pas votre pareil pour faire des rencontres utiles.
Torhyn Lokred
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Je suis ravi que cette rencontre impromptue vous convienne cher ami.

On ne pouvait pas dire que je sautais de joie cependant. Leur solution ne m’enchantait guère. Et je ne pu réprimer un ricanement suite à la mention des « souterrains c’est sûr ». Ce n’était pas l’expérience que j’avais eu.

- Quoi ? T’as une remarque à faire le brun ténébreux ?

- Ho…non. En aucune façon. J’admire votre optimisme.

- T’inquiète…on gère.

- Formidable.

De plus, j’étais assez sceptique sur la sincérité de nos nouveaux compagnons de route. Mais il ne me viendrait pas à l’idée de remettre en question le jugement d’Absalom les concernant. Je soupirai intérieurement, me disant que jusque-là j’avais toujours été en mesure de contrôler ma peur des profondeurs. Il ne fallut pas longtemps pour que nous parvenions jusqu’à une grande trappe au sol. Nos nouveaux « amis » n’eurent aucune difficulté à activer l’ouverture en faisant coulisser la trappe.

- Hé voilà ! Des tunnels de maintenance. Ça va passer crème ! En avant !

Je fixais le trou béant dans le sol. Au loin une nouvelle explosion venait d’avoir lieu, secouant tout un quartier. Au lien d’avancer je reculais d’un pas…puis un autre. Ma respiration s’était accélérée, mes yeux écarquillés ne pouvaient se détacher de l’entrée obscure de ces tunnels. Il me semblait entendre des cris tout autour de moi. Je sentais mon estomac se nouer, et j’eus la sensation d’un étau venait peser sur ma poitrine.

- Ho ? Tu t’amènes ? Il faut entrer dans les tunnels ! Vite !

« Entrer dans les tunnels »…oui, c’était la meilleur chose à faire…du moins c’était ce que nous avions pensé…il y a longtemps. La cohue qui régnait, les explosions, les incendies, et ces tunnels…je n’étais plus sur Vaynai, j’étais revenu chez moi. Sur Lorrd…en ce jour fatidique où l’Empire avait décidé de s’attaquer à nous, pauvre petite planète neutre. Nous nous étions réfugiés dans les tunnels, mais les Siths y avaient déchainé les Enfers.

Ma main se leva pour se poser sur mon torse. J’étais blême, incapable de bouger…

- Il ne faut pas entrer dans les tunnels…fis-je alors. Ils vont nous gazer !

- Hein ?

- Hé ! s’exclama un des jeunes malfrats à l’attention d’Absalom en me désignant du doigt : il a quoi ton copain ?

- De quoi il parle ? Qui va nous gazer ?

Au prix d’un effort surhumain, je parvins à lever les yeux sur Absalom. Il pouvait aisément y lire toute ma détresse. Les images de ce que j’avais vécu au fond de ces tunnels de Lorrd-City défilaient dans mon esprit. Comment nous nous y étions entassés, pensant être inatteignables. Puis il y eu les émanations du gaz. J’avais l’impression de le sentir à nouveau ! Je n’oublierai jamais cette odeur de souffre qui avait empli nos narines en quelques instant. Nous avions compris à cet instant que nous allions mourir, prisonniers dans ces souterrains qui devaient nous protéger. Dans la panique il y avait eu des mouvements de foule. Certains étaient morts piétinés par les autres. La mémoire fit alors ressurgir la sensation de brulure alors que le gaz envahissait mes poumons. Je me souvenais de cet instant où j’étais tombé au sol, toussant et crachant du sang…avant de sombrer dans les ténèbres.

J’avais toujours su que cette catastrophe avait laissé de profondes traces aussi bien dans mes chairs que dans mon esprit. Et j’avais vécu avec ce traumatisme sans grande difficultés. En général j’évitais de me retrouver sous terre. Et sinon, il me suffisait de me dire que cela n’avait rien à voir avec Lorrd. Mais là…je m’étais laissé envahir par les réminiscences de mon passé. Et j’avais beau tenter de résister, le flot de mes peurs m’avait emporté. J’étais incapable de faire quoi que ce soit…

- Ho !!? Il a pété un câble ? Faut vraiment se grouiller ! S’il veut pas entrer, on le laisse !

Comment pourraient-ils comprendre de toute manière ? Je luttais…mais rien n’y faisait… Ma main s’était crispée sur ma poitrine alors qu’une désagréable impression de suffocation progressait de plus en plus en moi…Mes jambes se dérobèrent.






Absalom Thorn
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Absalom était déjà en train de réfléchir à la suite des opérations — les tunnels, les cavernes artificielles où les pauvres de l’archipel était relégué pour laisser l’air libre, le soleil et la bonne brise marine aux touristes et aux nantis — puis l’astroport où, espérait-il, Venenous aurait su les rejoindre. Fidèle à ses habitudes, il pensait à tourner la situation à son avantage. Se faire quelques contacts utiles. Par principe.

Puis ce fut le coup d’arrêt.

Le sorcier se retourna vers son associé, les sourcils légèrement froncés. Pas même besoin d’empathie de Force pour deviner la détresse plus que manifeste du médecin. Le Hapien l’avait cru plus solide et, l’espace d’un instant, cette démonstration de faiblesse l’irrita. Absalom n’aimait guère composé avec les infirmités de ses compagnons d’armes. Il les voyait comme des complications inutiles, la Galaxie étant pleine de recrues potentielles vaillantes dont les déboires ne ralentiraient personne.

Quelques jours après leur rencontre, dans une pareille situation, il aurait abandonné le docteur à son sort sans la moindre hésitation. Mais il avait fini par s’attacher à l’humain — un attachement coupable, aurait jugé Venenous, qui ne s’embarrassait pas de ce genre de sympathies.

Couvrez-nous, ordonna-t-il à ses gardes du corps de circonstance.

Ils n’avaient pas l’habitude de recevoir des ordres, mais la voix de l’ancien Sith était accompagnée d’une menace imprécise mais palpable qui leur fit froid dans le dos. Avec des protestations, ils prirent position autour des deux hommes, en guettant les carrefours, l’oeil nerveux.

Absalom franchit la distance qui le séparait de Torhyn et il commença par poser une main sur la nuque du docteur. Pour la caresser, du pouce, et déjà son esprit se mêlait à celui de l’infortuné, sa présence s’imposait à lui, ce calme immense et inébranlable, qui tenait beaucoup plus du Jedi qu’il avait été que du Sith qu’il était brièvement devenu.

Puis le sorcier posa son front contre le front de son associé. Alors son calme devint peu à peu celui de Torhyn, dans un mouvement inverse de celui que, bien souvent, il utilisait pour déstabiliser ses adversaires.

Je suis là.

Ses mots se fondaient dans les sensations du médecin. La chaleur du foyer. La certitude des combats gagnés d’avance.

Je te protège.

C’était un baume spirituel, et son souffle caressait les lèvres de Torhyn, comme son pouce sa nuque, tandis que l’autre main, posée sur la poitrine de l’homme, semblait apaiser peu à peu l’affolement de son coeur.

Je suis la fraîcheur de la nuit dans la brûlure du jour, le lac dans la tempête de feu, le vaisseau qui t’emmènera à bon port.

Autour d’eux, les jeunes s’impatientaient. Partout dans la ville, les combats étaient en train de redoubler de violence et la situation devenait confuse. L’affrontement entre les mystérieux assaillants et les forces de l’ordre se compliquaient par l’intervention d’autres groupes. Des intérêts contraires se jetaient les uns contre les autres : les criminels, les résistants de l’Espace Hutt, les Renégats, les Impériaux, les révolutionnaires venues des profondeurs, tout un équilibre précaire venait d’être rompu. Personne ne savait qui avait tiré le premier, mais personne n’avait l’intention d’être le dernier à répliquer.

Bordel, ça suffit les mecs, on va dans les souterrains, ça sert à que dalle d’être riches si on meurt avant.

Logique imparable. Le groupe des junkies était en train de se scinder en deux. Absalom releva légèrement la tête et déposa un baiser sur le front de Torhyn, un baiser qui résonna dans les pensées de l’humain, un vrai baiser magique comme les mères en donnent à leur enfant, pour les protéger du monde entier.

Puis il se tourna vers ses nouveaux séides.

Votre manque de patience me consterne.
Je tiens à ma peau.
Euh… les gars ? Y a des mecs pas commodes qui se ramènent en motos, là.

Quatre jumpspeeders approchaient en effet à vive allure, pilotés par des silhouettes en tenue de commandos.

Jeunes gens, fit Absalom, les deux mains rapprochées l’une de l’autre, pour y faire tournoyer de l’énergie kinétique, là où vous voyez du danger, je vois des opportunités.

Les speeders étaient tout proches, les junkies avaient commencé à se replier vers l’entrée du souterrain, et Absalom libéra sa déflagration. L’onde de choc fit dévisser brutalement les deux premiers speeders qui s’écrasèrent contre le mur d’un immeuble. Un troisième pilote, surpris par cet inexplicable incident, perdit le contrôle de son véhicule qui bifurqua vers le quatrième.

Ce dernier décéléra brusquement et le contrecoup le jeta par-dessus le guidon de son appareil. Au moment où il allait se redresser, tout endolori, il sentit la vibration et la chaleur caractéristiques d’un sabre-laser près de son visage.

Monsieur, fit une voix d’une curieuse affabilité, je suggère que vous nous laissiez vos armes et votre comlink et que vous alliez continuer à lutter pour votre cause, je n’en doute pas fort honorable, loin de notre chemin.

Puis il lança à l’attention de ses sbires du moment :

Dépouillez-le.
Ouuéééé !
Sans le brutaliser.
Ooooh…
Torhyn Lokred
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Je suis là.

D’où venait cette voix ?

Je te protège.

Qui parlait ? J’avais l’impression de connaître cette voix.

Je suis la fraîcheur de la nuit dans la brûlure du jour, le lac dans la tempête de feu, le vaisseau qui t’emmènera à bon port.

J’avais l’impression que quelque chose prenait possession de mon esprit. Mais ce n’était pas malsain. Non…au contraire. C’était rassurant…agréable. Une chaleur réconfortante m’envahissait sans que je comprenne pourquoi. Dans les Ténèbres qui m’avaient assailli, je vis une lumière poindre. Je ne distinguais pas de quoi il s’agissait au départ, mais plus les secondes passaient plus je compris qu’il s’agissait d’une personne. Quelqu’un de familier. Ses traits devinrent de plus en plus précis. Je connaissais ce visage, ces cheveux blonds comme les blés, cette beauté rayonnante. Il irradiait de lumière, chassant l’obscurité qui enserrait mon cœur. Je sentais ses mains sur moi, celle sur ma nuque, et l’autre sur ma poitrine. Son souffle se mêlant au mien alors que nos fronts étaient collés l’un à l’autre. Ma respiration se calmait, et mon rythme cardiaque avait cessé sa course effrénée pour revenir à quelque chose de plus normal.

- Absalom…murmurai-je doucement…

Je ne réalisais pas encore pleinement la situation, il fallut ce baiser pour me ramener complètement. J’écarquillais les yeux comme si je voyais pour la première fois. Je n’eus pas le temps de dire quoique ce soit, l’Hapien s’était détourné pour faire face à des adversaires qui nous fonçaient dessus. Je restais, quelques secondes, éberlué par la situation. Je réalisais petit à petit avec horreur ce qu’il m’était arrivé. Et la honte me submergea en même temps que le courage insufflé par Noctis.

Nos nouveaux amis s’étaient empressés de dépouiller le type qui n’avait d’autre choix que d’obtempérer. Le sabre, et la démonstration de force d’Absalom étaient de bon moyen de dissuasion en cas d’idées stupides qui aurait pu naitre dans sa tête. Il se laissa donc faire. Je constatais que nos comparses n’avaient pas la même notion du « sans le brutaliser » que nous. Mais dans l’ensemble ils furent plutôt « respectueux ». Ils laissèrent leur victime s’enfuir en courant, ayant encore du mal à comprendre ce qui venait de lui arriver.

De mon côté, j’étais complètement revenu à moi. Je n’eus pas le temps de remercier Absalom, je fus subitement poussé en direction des tunnels :

- Allez go go ! Avant que d’autres ne se pointent ! T’as intérêt à entrer là-dedans sans faire ta fillette !!

La Twi-lek était visiblement pressée de se mettre à l’abris. Chose que je pouvais comprendre. Je ne répliquais pas, et entrais à mon tour, cette fois sans la moindre difficulté. Je me sentais…ragaillardi. Mais quelque chose me mettait mal à l’aise. Était-ce cette proximité ? Pourtant cela ne me posait aucun souci en temps normal…Ou bien le fait qu’il soit entré dans ma tête ? En soit, il ne risquait pas d’y trouver quelque chose que je pouvais lui cacher. Il pouvait se targuer, dans toute la galaxie d’être une des personnes qui me connaissait le mieux à présent.
Non, ce devait plutôt être le fait que l’ancien Sith avait dû agir car j’avais été faible. C’était sans doute cela qui faisait que j’avais l’impression d’être un gosse surpris en flagrant délit et qui devait se faire tout petit après cela.

La porte des tunnels se referma sur nous. Quelques junkies prirent les devants. Les souterrains étaient particulièrement grands. L’éclairage, qui avait le mérite d’être là, semblait fonctionner à merveille. La plus grande partie des tunnels était habillée de structures métalliques, apportant une résistance non négligeable. Nos pieds résonnaient sous les grilles qui constituaient le sol, et à travers les ouvertures desquelles s’écoulaient les infiltrations d’eaux qui étaient parvenues à se frayer un chemin jusque-là. Pour l’heure, l’ensemble paraissait entretenu et fiable.

Nos guides avaient l’air de savoir où ils allaient, et ce malgré le dédalle que constituait ce réseau souterrain. Nous avions bifurqué au détour d’un coude quand soudain, un des junkies en tête se stoppa net. Au loin, on entendait des voix et des bruits de pas.

- Merde…on a de la compagnie.

- On peut passer par un autre boyau ?

- Ca va faire un sacré détour…

Un de nos joyeux compagnons de route détacha alors quelque chose de sa ceinture :

- Je sais ! On fait tout péter !

- T’es un grand malade ! T’as pas intérêt à utiliser ça ici !

- Hro ca va…c’est juste un petit détonateur de rien du tout.

- Chuuut ! Ils vont nous entendre !

- On va attendre qu'ils passent.

Attendre sagement que le danger potentiel s'écarte...pourquoi pas. Mais c'était sans compter sur la malchance. Il y eut un bruissement, un battement d'ailes. Et soudain trois créatures volantes s'étaient ruées sur nous en poussant des cris terrifiants. Tout se passa très vite. Trois de ces bestioles qui ressemblaient fortement à une espèce d'havrap ne pouvaient pas nous inquiéter. Mais coté discrétion on repassera.

- Hé merde…

- Bon ben y’a plus qu’à ! Quand faut y aller…faut y aller.

Instinctivement j’avais dégainé mon blaster, la Twi-lek me regarda en ricanant :

- Tu sais t’en servir au moins ? Je lui décrochais un regard sombre, la mettant presque au défi de vérifier par elle-même mes capacités au tir, Ok ok…vu ta performance de toute à l’heure c’est normal que je me pose la question non ?

Les pas se rapprochaient, je reportais mon regard sur la Twi-lek et je désignais son épaule:

- Tu es blessée...

- Pas grave...

Je fouillais dans mon sac et en extirpais un sachet contenant un pansement compressif. Elle me regardait l'ouvrir avec suspicions. Finalement je lâchais:

- Je suis médecin...

Mon regard s'était laissé aller à chercher Absalom...je n'avais toujours pas pu le remercier...ni même m'excuser.
Absalom Thorn
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De la lumière.
Dieu merci, de la lumière.

Absalom non plus n’était pas un grand amateur de souterrain : les Hapiens préfèrent les vastes clartés du grand jour. Fort heureusement, puisque l’essentiel de la population de l’archipel vivait en réalité sous terre, les dédales y faisaient l’objet d’un entretien soigneux. De la part des résidents, en tout cas, car il y avait fort à parier que les pouvoirs publics n’avaient qu’une considération très vague pour les masses laborieuses qui se terraient sous la surface des îles une fois satisfaits les besoins extravagants des touristes impériaux.

On fait quoi ?
Hmm, fit Absalom qui tentait de prêter oreille aux bruits de pas de plus en plus proches ?
J’explose ou j’explose pas ?
Mais calmez-vous, enfin, avec votre engin. C’est une obsession, ma parole.
Mais ils sont bientôt là !
Hé bien on va peut-être commencer par leur parler, à ces braves gens, vous ne pensez pas ?

Le junkie esquissa une moue dubitative.

Il n’empêche que quand, quelques instants plus tard, trois humains en uniforme tournèrent le coin du couloir métallique, personne n’eut l’impolitesse d’appuyer sur le détonateur. Les policiers — car il s’agissait de toute évidence de policiers — se figèrent néanmoins, une main prudemment posée sur le blaster à leurs côtés.

Ah, ce n’est pas trop tôt, s’exclama aussitôt Absalom en surjouant un peu sur l’accent grand bourgeois agacé par cette fausse note dans son séjour parfait que constituait la révolution ! J’allais finir par croire que les autorités avaient définitivement déserté cet archipel.
Ne bougez pas, répliqua l’un des policiers !
Oui, je ne doute pas que l’immobilisme soit une discipline où vous excelliez, messieurs…
Qu’est-ce que vous fabriquez ici ?
Nous allons à l’astroport. Pour nous mettre à l’abri.

Les junkies s’échangeaient des regards nerveux : voilà bien des années qu’ils n’avaient pas eu avec la police une interaction qui tînt de la conversation. Absalom fit un pas de côté pour laisser voir le docteur et sa patiente.

Je suis tombé sur ces jeunes gens, l’une d’entre eux est blessée, nous cherchons à ne pas nous exposer davantage aux combats qui font rage au-dessus de notre tête.

Les policiers avaient commencé une approche prudente, très prudente même, du petit groupe. L’un des junkies donna un coup de coude à son camarade pour l’inciter à dissimuler son détonateur.

Déclinez vos identités !
Je vous demande pardon ?
Vos identités !

Presque aussitôt, une vague appréhension se saisit des policiers. Absalom fit un pas en avant.

Vous ne me reconnaissez pas, demanda-t-il calmement ?

Sa célébrité au sein de l’Empire s’était étiolée avec le passage de ses années, mais il s’employa à exhumer dans l’esprit des policiers des images de propagande impériale. Le vainqueur de Kano-IV. Le diplomate de la Bordure de l’Empire. Le combattant de Gree. L’ennemi de l’Inquisition loyaliste.

Et alors, pour les trois policiers, l’inconnu qui errait dans les souterrains en compagnie d’une bande de jeunes gens suspects se mua en Seigneur Sith dangereux et sulfureux, l’un de ces êtres inquiétants et mystérieux, aux pouvoirs jamais clairement définis, qui s’abattaient parfois sur les planètes comme une calamité céleste, pour des raisons connues d’eux seuls.

V… Votre… Seigneur Noctis, je suis désolé, je ne vous avais pas… Reconnu, mais naturellement, bien sûr, bien entendu vous… Si j’avais su…

Noctis offrit sa plus belle démonstration de haussement de sourcil sarcastiquement inquisiteur, qui valut au policier de déglutir péniblement, parce qu’il s’attendait à tout instant à sentir sa gorge se comprimer sous l’effet d’une colère aux manifestations inexplicables.

Que savez-vous de ce qui se passe à la surface ?

La dynamique avait changé du tout au tout et le policier s’empressa de répondre :

Ce sont les loyalistes, Seigneur. Des cellules terroristes à la solde de Dromund Kaas ont été activées pour tenter un coup de Force contre le gouvernement légitime de Vaynai. La résistance hutt en profite manifestement pour tenter de compromettre la présence impériale, avec le soutien des extrémistes souterrains, galvanisés par des agitateurs politiques démocrates.
Je vois.
Êtes-vous venu apporter votre soutien à la cause légitime, Seigneur Noctis ?

Et par légitime, il voulait parler des Renégats impériaux.

Mais naturellement, répondit le diplomate sans hésiter, et sans savoir encore lui-même s’il était en train de mentir ou non. L’essentiel est de sécuriser l’astroport et d’éviter tout débordement de l’action aux autres archipels et aux satellites orbitaux. D’où prenez-vous vos ordres ?
Mais, de vous, bien entendu, Seigneur, s’empressa de dire le policier, parce qu’il n’avait aucune envie de se faire passer les viscères au barbecue d’un sabre laser !
Ordinairement, je veux dire.
Le sous-préfet Petipied, Seigneur.
Petitpied ?
Gédéon-Donatien Petipied, Seigneur.
Et où est ce G. D. Petipied ?

Le policier secoua la tête en signe d’impuissance.

Hélas, les communications sont brouillées, Seigneur.
Je vois. Bien, accompagnez-nous jusqu’à l’astroport. Nous allons prendre possession de la tour de contrôle et du matériel de communication hyperspatiale et fortifier cette position stratégique. Nous ne nous laisserons pas submerger par la vermine des dilettantes attentistes de Dromund Kaas.

La petite troupe de junkies cacha tant bien que mal ses expressions médusées de se trouver soudain sous la protection des forces de l’ordre locales.
Torhyn Lokred
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Noctis et sa diplomatie légendaire. Alors que mon bon ami gérait les policiers, je m’étais approché de la Twi-Lek pour panser sa plaie.

- Ca va te dis-je avait-elle soufflé en tentant de me repousser. Mais j’avais posé une main sur son bras prolongeant l’épaule atteinte pour le tordre quelque peu. De quoi rappeler à la jeune femme l’état de son membre meurtri. Sadique moi ? Légèrement. Après tout elle s’était moqué de moi non ?

- Ne bouge pas, sinon je te ferai davantage souffrir.

- T’es sûr que tu es un toubib ?

J’eus un léger sourire. Le genre mystérieux qui laissait planer le doute volontairement. En même temps, j’avais posé le pansement compressif en appuyant fortement.

- Il y a du kolto dedans. Peu de risque d’infection.

- Merci…

- Je ne m’attendais pas à des remerciements.

- Je suis moins « salope » que tu ne le crois Doc’. J’hochais la tête.

- Et je ne suis pas la mauviette que tu penses. Elle haussa les épaules, constatant que nous étions tous bardés de préjugés finalement.

- Ton copain là…c’est quelqu’un de surprenant.

- Ca c’est l’évidence même. Je ne m’ennuie jamais à ses côtés.

Noctis avait révélé sa vraie nature aux policiers. Leur réaction fut des plus amusantes. Il fallait dire que croiser un Seigneur Sith aux pouvoirs mystiques ne devait pas leur arriver tous les jours. Ainsi donc c’étaient les loyalistes qui avaient déclenchés les hostilités cette planète. Décidément…ces gens-là s’imaginaient toujours être en mesure de disposer de tout sans prendre en compte…ce qu’il y a autour. Cela dit je ne faisais pas de politique, et n’aimais pas plus les uns que les autres. Pour moi personne n’était bon ou mauvais. Ce n’était qu’une question de point de vue. Et visiblement d’autres en avaient profités également…Un joyeux bordel donc.

Les policiers réquisitionnés par Absalom allaient venir avec nous. La situation semblait tourner à notre avantage, mais nous avions, semblait-il, dépassé le stade de la fuite en « douce » désormais. Allions-nous devoir nous impliquer dans ce conflit ? L’avenir seul nous le dirait.
Nous cheminions sans encombres jusqu’à un embranchement.

- Par là, indiqua un de nos junkies.

- Non ! s’exclama un policier. C’est la direction du Marché des Vers.

- Ha c’est sûr que c’est pas le coin où tu croises le plus de flicaille…Mais c’est l’idéal pour atteindre l’astroport.

- Comment osez-vous émettre ne serait-ce que l’idée de trainer son Excellence le Seigneur Noctis dans ce…ce taudis !

- Hro ça va hein ! Il est pas en sucre ! C’est là qu’on vit ! On passera par-là, point ! Ce n’est pas des poulets comme vous qui allez nous dire quoi faire hein !

- Des…des quoi ?! Comment nous avez-vous appelé ?!

- Poulets !! Avec vos petits blasters qui font « piou-piou » !

- Espèce de…

Mettre des junkies et des policiers dans la même équipe promettait toujours de belles frictions. Je m’approchais des esprits belliqueux :

- Je ne voudrais pas me mêler de vos petits différents, mais…j’imagine que le plus apte à répondre est le seigneur Noctis lui-même ?

J’imaginais comprendre la réticence des policiers à entrer dans sur le territoire de personnes dites « mal famées », et qu’Absalom percevrait plutôt comme des sujets d’étude en matière d’anthropologie sociale. Qui plus est si des sbires des Hutts venaient à mettre leur grain de sel sur Vaynai, nul doute que ce lieu, si proche de l’astroport pour des raisons commerciales pourrait être un de leur ralliement.


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Le Marché aux Vers. La curiosité le disputait à la prudence. Absalom avait trop fait la guerre, et négocié trop de traités de paix, pour ignorer que de ces situations troublées naissaient des opportunités uniques. Plus la toile de Vaynai se tissait devant leurs yeux, avec ses milles fils entremêlés, plus le Hapien songeait à en tirer profit. Les regards s’étaient tournés vers lui et il finit par hocher la tête, ce que chacun choisit d’interpréter comme un assentiment en sa faveur.

Le Marché aux Vers, conclut-il. C’est le chemin le plus prometteur.

Un policier ouvrit la bouche pour protester, mais son collègue le fit taire d’un petit coup de coude. Malgré toutes leurs réticences à pénétrer dans le territoire de ce que l’île souterraine comptait de criminels et de marginaux, mieux valait ne pas discuter les ordres d’un Seigneur Sith. La réputation de Noctis était floue dans leur esprit, et ils n’auraient su très précisément lui attribuer un haut fait en particulier, mais, comme tous ses congénères, le sorcier était auréolé d’une terreur de principe.

Ils reprirent leur marche. Les souterrains étaient envahis désormais par les graffitis, certains en basic, d’autres en huttese. Parmi les insultes, les sigles de gang, les paroles de chanson taggés avec plus ou moins d’adresses sur les murs de permabéton se mêlaient des slogans politiques. Si les autorités de l’archipel avaient consenti à pénétrer plus avant dans les dédales souterrains des îles, la révolution qui venait d’éclater sous leurs pieds n’eût peut-être pas été une telle surprise.

L’humidité s’infiltrait par des fissures du revêtement ou des canalisations mal entretenues. L’odeur de la moisissure était par endroits si prenante qu’on était obligés de se couvrir le nez et la bouche. Plus ils progressaient, plus les policiers se jetaient des regards nerveux. Les souterrains étaient de moins en moins déserts. Des femmes et des hommes de toutes les espèces attendaient là avec une inquiétude manifeste.

La présence du petit groupe de voyageurs suscita très vite une vive émotion. Il eût été difficile de dire qui, des policiers ou du sorcier et du docteur justifiaient le plus de murmures étonnés, ou hostiles. Noctis commença à prendre conscience qu’une escorte s’était créée derrière eux, et malgré eux. On commença par les suivre, on finit par les entourer : un quart d’heure plus tard, ils devaient s’arrêter au milieu d’un cercle, dans une vaste salle circulaire mal éclairée, qui évoquait l’intérieur d’un château d’eau.

Tiens, tiens, tiens, fit une voix éraillée depuis derrière la foule, des visiteurs d’un genre nouveau.

La masse de gens dépenaillés à l’expression parfois hagarde s’ouvrit pour laisser passer quelqu’un. Un humain, en quelque sorte, un homme ou une femme, c’était difficile à dire. Il était âgé, la peau parcheminée, de longs cheveux blancs et gris, filasses et mal entretenus, lui encadraient le visage. Mais ce qui était remarquable, surtout, c’était les deux prothèses, l’une à la place de la jambe gauche, l’autre du bras droit, que sa tenue ne cherchait pas à cacher — bien au contraire.

Hé, Crachotte, c’est nous, intervint la Twi’Lek en faisant un pas en avant. On cherche juste à rejoindre l’astroport.

Crachotte renifla bruyamment, avant de pointer d’un doigt mécanique les policiers.

Et eux ?
Ils nous escortent, répliqua-t-il avec une pointe de fierté à l’idée de réduire les policiers quasi à un rôle de domestique. Et lui…

Après un pas de côté, elle eut un geste théâtral pour désigner Noctis.

C’est un Seigneur Sith.

Cette révélation suscita des réactions variées. Les plus prudents reculèrent de quelques pas, comme si la foule était une marée qui refluait. Les plus téméraires s’approchèrent, pour mieux observer le spécimen. Il y en eut deux ou trois d’assez braves pour cracher au sol en signe de mépris : ceux-là étaient les sympathisants les plus affichés de la résistance hutt.

À en juger par son expression, Crachotte se serait bien passée d’accueillir un tel individu au sein de sa communauté.

Mes intentions ne sont pas hostiles, déclara alors Absalom, avant que la situation ne dégénère. Et croyez bien que je ne soutiens en aucune manière l’entreprise coloniale d’un Empire qui vous a conquis au mépris de votre histoires, et sans rien changer à votre subjugation.
Les Siths, c’est l’Empire, lança la voix de quelqu’un de bien caché derrière ses semblables !
La plupart, oui, reconnut Absalom. Mais pas tous. Certains ont l’esprit indépendant et poursuivent leurs propres objectifs. Si vous avez accès à l’Holonet, vous constaterez facilement que je suis de ceux-là.
Les Siths ne sont pas très populaires dans les parages, reprit Crachotte, peu disposée à laisser la conversation lui échapper et s’engager entre leur hôte de marque et le reste de l’assemblée.
J’imagine bien…
Alors pourquoi devrions-nous vous laisser passer ?

Noctis eut un regard circulaire pour l’assemblée. Il laissa les émotions des uns et des autres affluer en lui, pour mieux cerner l’état d’esprit de son auditoire, et quand il y trouva assez de peur, il déclara d’un ton tranquille :

Hé bien, avant tout, parce qu’en ne vous dressant pas sur mon chemin, vous vous épargnerez des morts inutiles. Mes intentions ne sont pas hostiles, mais je suis déterminé.

Un silence circonspect suivit cette mise en garde, puis Noctis reprit avec beaucoup plus de douceur :

Et je suis prêt à offrir en gage de ma bonne foi une assistance dont je ne doute pas que vous ayez cruellement besoin. Vos résistants sont partis au front, là-haut, dans les rues de la ville, mais rien ne dit qu’ils l’emporteront sur leurs adversaires, et les plus âgés d’entre vous savent que, de toute façon, ceux qui remportent les guerres, une fois victorieux, ne sont pas toujours d’une très grande douceur pour ceux pour qui ils prétendaient se battre.
C’est bien joli, vos discours, mais ça vous empêche pas de voyager avec des policiers !
Oh.

Noctis se retourna vers les agents en question, qui n’en menaient pas large.

Hmoui…

Le sorcier esquissa un geste de la main et les blasters bondirent des holsters de ces hommes.

Ils sont tout à vous, conclut-il d’un ton indifférent.
Torhyn Lokred
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A nouveau Noctis dut faire démonstration de ses talents de diplomate. Les négociations allaient bon train, après tout des hommes comme lui et moi savions ce que nous valons et nous pouvions aisément proposer nos services. Absalom avait l’expérience et des connaissances dans bons nombres de domaines. Moi j’étais un médecin.

Les malfrats se voulaient rudes en affaire, et méfiants. Le fait que nous cheminions avec des membres des forces de l’ordre n’aidait en rien. Finalement la décision fut prise par Absalom. En neutralisant leurs armes, il les livrait en pâture à ces gens. Je fis un pas de côté, pour m’écarter du policier à côté duquel je me trouvais, pour céder la place à un groupe des hommes de « Crachotte » qui s’étaient approché pour prendre leur dû.

J’observais le visage des policiers se décomposer depuis l’instant où ils avaient compris que nous les abandonnions. Ils étaient un sacrifice nécessaire pour que nous puissions parvenir à notre but. Ils tentèrent de résister.

- Mais…mais…Excellence. Comment… ? Pourquoi ? Non !! Seigneur Noctis, ne nous livrez pas à ces ces…ces…Pitié !

Les hommes de Crachotte les avaient saisis avec vigueur et les entrainaient vers le Marché des Vers. Sans doute vers un destin sordide. Comme devinant mon questionnement implicite, la cheffe du groupe indiqua :

- Sur le Marché aux Vers, rien ne se perd, tout se transforme. On va tout prendre d’eux ! Ils sont en bonne forme et dans la force de l’âge. Ils nous rapporteront gros…

- Ouaii !! firent des voix derrière

Je compris ce qu’elle voulait dire. J’imaginais qu’ils allaient surement être dépecés autant que faire se peut. Et pour les restes, sans doute une créature serait ravie de se repaître de leur chair.

- Bon, maintenant que ce point épineux est réglé, comment comptez-vous nous aider ?

Mais avant que qui que ce soit puisse en ajouter d’avantage, il y eu comme un mouvement de foule derrière Crachotte et ses gens. Des murmures interloqués se transformèrent en un brouhaha inquiet. Je tâchais de distinguer ce qui arrivait vers nous. C’étaient des combattants, et visiblement, ils venaient de prendre une belle râclée. Ils trainaient un de leur camarade, un Twi-lek. Ils le laissèrent choir devant leur cheffe. Il saignait abondamment et poussait des gémissements de douleur en tenant sur son abdomen un linge souillé par le sang qui ne cessait de s’écouler.

- Ty’Mi ! s’écria la twi-lek junkie qui nous accompagnait. Elle s’était précipitée pour s’agenouillée devant le corps de son camarade qu’elle devait apprécier vu l’état de détresse dans lequel elle se trouvait.

Crachotte interrogea du regard se gars. Un Devaronien expliqua :

- C’est plus compliqué qu’on ne le croyait. C’est un vrai bordel là-haut. On n’arrive plus à savoir qui est qui. Une explosion nous a mis KO. Et on nous a attaqué. On a pu s’échappé…

- Et les autres ?

- Pas de nouvelles. Si on pouvait communiquer pour rallier nos troupes ce serait bien…

La Twi-lek se releva soudainement et me désigna :

- Toi ! T’es médecin non ? Sauve-le !

Les yeux de tous se tournèrent vers moi. J’haussai un sourcil dubitatif…un regard vers Absalom, puis je m’approchais du blessé. Je soupirai en regardant brièvement sa plaie, et finalement je secouais la tête.

- Quoi ? T’as même rien essayé !

- C’est trop tard ma chère. Il va mourir. Il n’y a rien à faire.

- Comment tu peux dire cela ! Tu l’as à peine regardé !

- Je suis médecin depuis de longues années. Je sais ce que je fais. Et je dis qu’il n’y a rien à faire. Regardez son sang…tous se penchèrent…il est noir. Cela veut dire que le foie est touché. Il a un trauma pénétrant à l’abdomen avec une lésion hépatique de grade 6. Il aurait 2% de chance de survie si nous nous trouvions dans des conditions optimales de chirurgie. Ce qui est loin d’être le cas. Alors, non, tout génial que je puisse être, je ne peux accomplir ce genre de miracle. Ce dont ce garçon à besoin…c’est de quelque chose qui attenue ses douleurs. Il n’en a plus pour longtemps.

Ma sentence était implacable, mais véridique. Il était trop lourdement touché pour que je puisse faire quoique ce soit. Qui plus est sans équipement médical. Bien sûr ce n'était guère du gout des malfrats dont les sourcils se fronçaient chez certains...




Absalom Thorn
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Pendant que tous se groupaient autour du blessé à l’article de la mort, Crachotte observait Absalom et Absalom observait les autres. Au bout de quelques instants, l’être aux prothèses se rapprocha du Seigneur Sith et lui murmura :

Vous comprenez ce que vous voyez ?
Je crois, oui.

Absalom sentit le regard insistant de Crachotte.

Vous vous battez pour la liberté de votre planète. Avec presque rien. Votre résistance est distincte de celle des Hutts, n’est-ce pas ? Dans le cas contraire, vous auriez… Plus de mercenaires. De meilleures armes. Une véritable organisation.
Hutts, Impériaux loyalistes, Siths renégats, tout cela, c’est du pareil au même, répliqua son interlocuteur en veillant à ne pas élever la voix. Sur Vaynai, ceux qui n’ont rien vivent dans les souterrains, ceux qui ont tout vivent à la surface. Le reste, ça ne change que la couleur des drapeaux.
J’ai l’intuition que ça change tout de même un peu plus que ça…
Peut-être, reconnut Crachotte. Mais au bout du compte, au quotidien, les différences sont cosmétiques.

Le Hapien hocha lentement la tête.

Et vous pensez réussir une révolution en profitant du chaos ?

Dans un premier temps, le silence de son interlocuteur lui répondit. Puis Crachotte baissa encore la voix, au point d’en devenir presque inaudible.

Eux le croient, répondit-il, le regard fixé sur les jeunes gens armés qui avaient fait irruption sur la place centrale. Moi, j’ai plus d’expérience.
Plus de fatalisme ?
Je sais qu’un rapport de force un peu moins en notre défaveur, ce serait déjà beaucoup. Que les gens se rendent compte qu’on est pas sans défense. Qu’on nous fasse une place à la table des négociations, une fois le volcan calmé.
Je vois.

Torhyn venait de donner son diagnostic et Absalom s’inquiétait de l’atmosphère. Après une défaite, on cherchait des coupables pour évacuer sa frustration, et deux étrangers faisaient des victimes toutes désignées.

Je crois que vous vous abusez sur la situation, finit-il par dire du ton le moins agressif possible.
Vous pensez que vous en savez plus que moi sur ma propre planète ?
Certes non. Mais des invasions et des guerres d’indépendance, j’en ai vues des dizaines. J’ai été affecté à la Bordure républicaine, puis à la pacification des confins impériaux. Ça, tout ça…

Il fit un vague geste de la main pour désigner la situation sur Vaynai.

… c’est l’histoire de ma carrière. Vous pensez qu’en vous battant aujourd’hui, vous aurez voix au chapitre quand tout se calmera. Ce serait vrai si vous étiez déjà une organisation. Un parti. Vous avez là les germes de quelque chose, mais en cherchant à brûler les étapes, vous compromettriez la récolte. L’occasion qui s’offre à vous, aujourd’hui, n’est pas de nature militaire.
Alors quoi ? Vous voulez qu’on attende bien sagement ?
Au contraire. Soyez aujourd’hui la seule force qui ne met pas la ville à feu et à sang. Aidez les habitants. Exfiltrez-les. Protégez-les. Pas seulement les vôtres, mais aussi ceux de la surface. Des quartiers les moins favorisés. Créez-vous des fidélités et des loyautés. Ramenez de nouvelles recrues près de vous. Et attisez leur sentiment d’injustice. Aujourd’hui, vous recrutez. Et demain, quand la poussière sera retombée mais que les institutions seront encore fragiles, vous vous mettrez au travail. D’abord l’organisation. Ensuite la guérilla. Ensuite le pouvoir.
Et vous en avez organisé beaucoup, des guérillas, vous ?
Non, dit Absalom d’un ton dégagé. Mais j’en ai supprimées un certain nombre.

Crachotte le considéra longuement.

Vous êtes un type un peu singulier…
Je ne crois pas. Vous êtes simplement habitués aux idéologues et aux théocrates, et moi, je suis un pragmatiste.
Et c’est donc ça ? Votre aide ? Des conseils ?

Absalom esquissa un sourire.

Certains payent cher pour mes conseils. Mais épargnez-nous la nécessité d’avoir à forcer notre chemin sur votre territoire, et vous vous serez acquis un allié pour vos entreprises futures. Et comme tout pragmatiste, je prends soin de mes alliances, tant que mes alliés restent raisonnables.

Par acquis de conscience, Crachotte jeta un regard à ses troupes dévastées par leur petite expédition à la surface. De toute façon, l’heure n’était sans doute pas à un combat sur son propre sol. Alors il tendit sa main mécanique au diplomate, qui la serra volontiers, avant de rejoindre son compagnon d’aventures.

Docteur, il est temps de poursuivre notre chemin, si vous voulez bien.
Vous…. Tu vas les laisser nous abandonner, s’insurgea la Twi’Lek en se tournant vers Crachotte ?
Ma chère, je n’abandonne personne, et j’ai même pris un intérêt renouvelé par votre situation et celle de vos semblables. Mais à chacun ses missions. Vous avez fort à faire, et nous aussi.
Laisse-les partir, gamine. T’inquiètes pas : c’est pas la dernière fois que tu les verras.

Il y eut un silence tendu. Dans ces moments d’incertitude se jouaient l’autorité informelle de Crachotte. Il n’en aurait pas fallu de beaucoup pour que l’un des jeunes gens le juge trop laxiste et décide de profiter de la situation pour l’emporter. Il y eut des regards qui en dirent longs et, dans certains esprits trop belliqueux, une influence discrète et insoupçonnable étouffa des pensées de rébellion, en excitant à la place la peur et l’incertitude. Finalement, les miliciens finirent par hocher la tête.

Cinq minutes plus tard, Torhyn et Absalom avaient repris leur chemin dans les dédales des tunnels souterrains, forts de quelques indications sommaires sur la disposition des lieux.

Hé bien, nous avons perdu notre escorte, glissa le sorcier une fois qu’ils furent à l’abri des oreilles indiscrètes, mais je crois que nous avons gagné des alliés… Volatiles, dirons-nous, mais qui se révéleront peut-être utiles. En temps et en heure. Je crois que je commence à me prendre d’une certaine tendresse pour les territoires des renégats : leur instabilité est riche en opportunités.

(Et en occasions de se faire tuer.)

Et vous, docteur ? Comment… vous sentez-vous ? Nous ne devrions pas tarder à émerger de ces tunnels pour retrouver l’air libre. L’atmosphère devrait être plus… respirable.
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- Quel genre de toubib t’es toi ? Hein ? Si y’a un faible pourcentage de réussite tu devrais agir !

Des voix acquiescèrent autour de nous. Je souris…c’était une réaction classique des personnes qui voyait un de leur proche mourir.

- Je vous l’ai dit, il n’y a plus rien à faire. Je lui ferai plus de mal que de bien.

- Ca t’en sais rien toubib ! C’est mon pote qui se vide de son sang. Si t’es si doué que cela, fais quelque chose.

- La seule chose que je puisse faire, c’est le soulager ! Alors si l’un d’entre vous a de la morphine, qu’il me la donne pour que je la lui injecte, mais c’est tout ce qu’il y a à faire !

- Ca c’est ce que tu dis !

- Exactement ! C’est ce que je dis. J’ai fait plus de dix années d’études, et je suis médecin depuis plus longtemps que cela encore, je sais ce que je dis. Qui plus est, ce serait de l’obstination déraisonnable.

- Il a dit quoi ?

- De l’obsti-quoi dérai-quoi ?

- Obstination déraisonnable, autrement appelé acharnement thérapeutique. C’est est le fait de pratiquer ou d’entreprendre des actes ou des traitements alors qu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. On me regardait avec des airs interloqués. Comme si je venais de les assommer avec des notions d’éthique qui dépassaient leur entendement. Il est trop tard pour votre ami. Vous feriez mieux de profiter de ces derniers instants pour lui faire vos adieux. Beaucoup de personnes n’ont pas ce privilège.

- Quelle foutue mort…pesta un des hommes de Crachotte. Pendant que d’autres avaient une vie toute rose au-dessus de nos têtes, nous on est là dans ces tunnels et on crève sans que qui que ce soit en ait quelque chose à battre. Et on ne peut même pas mourir dignement.

- Il n’y a pas de mort digne, notre corps nous lâche parfois quand on a quatre-vingt-dix ans, parfois avant même qu’on vienne au monde, mais cela arrive fatalement, il n’y a jamais de dignité là-dedans. On peut vivre dans la dignité, mais pas mourir.

La Twi-lek me jeta un regard sombre :

- Qu’est-ce que t’y connais, toi hein ? T’es un bien-né, un nanti !

- Crois-moi…j’ai beaucoup d’expérience à ce sujet.

Ma réponse ne sembla pas plaire à nouveau. Heureusement Crachotte – qui devisait avec Absalom – intervint. On nous laissait partir donc. Je ne doutais pas que mon ami Hapien avait dû faire preuve de tact et diplomatie pour gagner suffisamment la confiance de ce cybernétique personnage qui leur servait de chef.

Nous pûmes donc reprendre notre route en direction de notre objectif principal : l’astroport, où Ana se trouvait peut-être déjà. A la remarque d’Absalom sur nos alliés, je ne pus que sourire, et répondre doucement :

- Vous disiez de moi, mais vous avez aussi le chic pour débusquer des personnes si particulières et les rallier à vous.

N’étais-je pas avec lui désormais ? Il n’avait pas eu besoin d’insister grandement pour moi d’ailleurs. J’avais tellement besoin d’un mécène…et je n’aurai pas pu rêver meilleure alliance pour le moment.

- Je vais…au mieux compte tenu de notre environnement restreint. Je n’ai pas pu vous remercier pour tout à l’heure. Il semblerait que l’expérience vécue dans les tunnels de Lorrd-city se soit mué en moi en un traumatisme plus ténu que je ne l’aurai cru. Je suis navré d’avoir eu cet instant de faiblesse qui nous a mis en danger. Je vais tâcher de faire le nécessaire pour éradiquer cette faille et ne plus souffrir de ce traumatisme…et ne plus être une source de soucis. Comment moi pouvais-je avoir une telle faiblesse. Cela ne me ressemblait pas. J’avais un caractère fort, je pouvais surmonter cela. Comment ? Je l’ignorai…J’hésitais un court instant avant de demander mi- plaisantant, mi- sérieux : n’auriez-vous pas dans vos dons liés à la Force la possibilité d’effacer un trouble tel que celui-ci ?

Je n’osais formuler une autre interrogation qui me taraudait l’esprit : pourquoi m’avait-il aidé ? Je le savais patient, pragmatique, c’était indéniable. Mais à ce point protecteur ? Au point de revenir me chercher alors que le danger nous entourait. D’autant plus que si je venais à mourir, il ne lui faudrait pas longtemps pour trouver un remplaçant…moins doué, cela va sans dire. Il n’avait pas hésité à se débarrasser de l’équipe médicale du laboratoire à mon profit. Il valait mieux ne pas devenir un point pour lui. Décidément, je ne connaissais pas encore Absalom aussi bien que cela.









Absalom Thorn
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Hé bien, je crois que reconnaître qu’on a un problème est le premier pas pour le résoudre. N’est-ce pas ce qu’on dit, ordinairement ?

À mi-voix, plus pour lui-même peut-être que pour Torhyn, le Hapien rajouta néanmoins :

Encore que la résolution soit parfois toute relative…

Tout en marchant, Absalom tentait d’examiner les murs et le plafond des galeries souterraines, dans l’espoir de trouver une porte de sortie. Lui aussi, cet endroit lui déplaisait. Pas pour l’exiguïté des lieux, mais parce que la plupart des tunnels était trop mal éclairé pour qu’un Hapien pût y voir quoi que ce fût. Il tâtonnait dans l’obscurité et se reposait sur les perceptions rudimentaires que la Force lui offrait. C’était insatisfaisant et insuffisant, et il se promit de pousser plus loin ses investigations en la matière. Si les Miralukas y parvenaient, pourquoi pas lui ?

Une sorte de thérapie télépathique, vous voulez dire ? Ce n’est… Pas entièrement impossible. Vous savez que les arts de l’esprit sont l’une de mes grandes spécialités et je pourrais sans nul doute, si ce n’est vous guérir, tout du moins vous aider à… C’est une échelle, ça ?

Pas du tout.
C’était un mur.
Comme tous les autres murs.

Absalom laissa échapper un soupir un peu impatient.

Que disions-nous ? Ah, oui ! Vous aider à affronter le problème par vos propres moyens. Je vous préviens néanmoins que c’est une technique quelque peu… Comment dire ? Intime.

Le sorcier eut un bref regard pour son interlocuteur. En gros. À quelques centimètres près. Disons un bref regard dans la direction générale où se trouvait très probablement Torhyn.

Il faudrait me laisser pénétrer en vous. Dans vos pensées. Vous accommoder de ma présence. Ce n’est pas douloureux, bien sûr, mais… Certaines personnes sont mal à l’aise à la perspective d’ouvrir ainsi leur esprit.

Les disciples fanatisés de Noctis, au contraire, se seraient presque battus pour avoir le privilège de sentir la présence de leur maître à l’intérieur d’eux. De toutes les façons possibles. Des plus charnelles au plus psychiques. N’était-il pas le meilleur des viatiques pour s’initier aux mystères sinon indéchiffrables de la Force ?

Ici ?

Les doigts qu’Absalom laissaient courir sur l’une des parois venaient de rencontrer une texture métallique et, après avoir bien tenté la chose, le Hapien fut satisfait qu’il s’agissait d’une échelle.

Je crois que nous avons retrouver notre voie vers la lumière et l’air frais.

Le sorcier entreprit de grimper en premier. Quelques mètres plus haut, son front…

BONK.

… rencontra une plaque métallique. Un juron en hapien plus tard et, dans les rues de la ville, une bouche d’égout était projetée par une énergie mystérieuse sur libérer la voie à un homme qui se massait le crâne.

Tout autour d’eux, la rue était calme : c’était l’étrangeté des villes en pleine guérilla, que d’offrir d’un quartier à l’autre, ou le spectacle de la guerre qui ravageait tout, ou celui d’une quiétude presque ignorante de ce qui se tramait ailleurs. Ici, les speeders étaient sagement garés devant les maisons, les pots de fleur s’alignaient sur les fenêtres et des droïdes d’entretien vaquaient à leurs hygiéniques occupations.

Nous ne sommes plus très loin de l’astroport, n’est-ce pas ?

Dans sa poche, le comlink d’Absalom se mit à crépiter. Le Hapien le sortir précipitamment.

Ana ? Ana, c’est toi ? Tu me reçois ?
Affirmatif, maître, répondit une voix crépitante, derrière laquelle fusaient des tirs de laser.
Où te trouves-tu ?
Je… à l’astro… curisé… otre vaiss…
Ana ?

Mais c’était peine perdue : à peine établie, la communication venait d’être rompue.

Bon… Voyons voir.

Absalom considéra soigneusement chacune des maisons de ville qui s’alignaient dans la rue. Il finit par se diriger vers l’une d’elle pour sonner à la porte. Après quelques secondes, un oeil électronique sortit du mur pour inspecter son visage et une voix demanda depuis l’interphone :

C’est pour quoi ?
J’ai besoin…
On n’a pas d’argent ici !
Madame, je…
Allez faire votre révolution ailleurs !
Vraiment, je vous conjure de…
Bande de petits parasites.
Soit.

De l’autre côté de la porte, une dame bien comme il faut sursauta quand la pointe d’un sabre laser transperça sa porte, pour commencer à la découper. Elle se précipita sur son comlink pour appeler la police. Sans succès. Alors ce fut la folle cavalcade pour se réfugier dans l’abri de piscine, dans le jardin.

En attendant, une section de la porte tombait, fumante et sectionnée, pour livrer le passage à un diplomate à l’humeur peu diplomatique, qui se mit à inspecter la petite commode dans l’entrée.

Ah, voilà.

Absalom y préleva la carte magnétique du speeder…

Non mais qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, je vous jure…

… pour la tendre à son compagnon d’aventures.

Tenez, docteur, c’est vous qui conduisez. Si vous me laissiez le faire, je crains que notre espérance de vie en serait singulièrement réduite.

Et avant de sortir, il lança d’une voix forte :

Désolé pour la porte !
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Nous étions enfin parvenus à sortir de ces damnés foutus souterrains ! Je n’étais pas mécontent, et je devinais qu’Absalom se trouvait soulagé également. A chaque fois il m’échappait qu’il était affecté par le manque de lumière où qu’on aille. J’avais été trop accaparé par mes terreurs et j’avais négligé ce point. Quel piètre ami médecin en cet instant.

Heureusement nous étions remontés par un quartier tranquille épargné par le remue-ménage qui sévissait en ville. La tentative de contact d’Ana ne fut pas concluante, mais au moins elle était en vie, et apparemment à l’astroport. Restait à nous de nous y rendre. Si au départ je ne comprenais ce qu’Absalom voulait bien faire chez une dame, je me doutais que ce n’était pas hasard. Et une porte découpée plus tard avec une frayeur pour la pauvre dame, il me tendit une carte magnétique pour speeder. Mes yeux céruléens allaient de la carte au Hapien…Moi conduire ? Je n’étais pas sûr d’être le meilleur pilote qui soit.

Première chose, trouver le speeder. Ce pâté de maisons avait forcement un parking. Et justement une entrée vers un parking était indiquée à deux portes d’ici. Sur la carte il y avait un numéro : 2-45-67 sans doute son immatriculation. Parmi la dizaine de speeders garés ce ne fut pas difficile de retrouver le bon.

- Je vous préviens, je n’ai pas piloté ce genre de chose depuis un moment. L’idée comme quoi tous les médecins adorent conduire de belles cylindrées c’est un mythe…

Cela remontait à quand précisément ? Aucune idée…durant ma cavalcade j’avais dû faire surement, et dans ma jeunesse. J’observais le tableau de bord, tenant toujours la carte.

- Ha…modèle récent…Cette dame aime les bolides… Le démarrage se fit dans un vrombissement caractéristique. Il en avait sous le capot le bestiau ! Mon ex aurait été ravi…Pourquoi j’y pensais à cet instant ? Pas la moindre idée. Je saisis les commandes et…nous voila partis. N’y aurait-il pas des panneaux indiquant la direction de l’astroport ?

Le quartier calme où nous nous trouvions ne révélait rien de la sorte. Tout était calme pour l’heure…Je réfléchissais encore aux propos d’Absalom juste avant que nous ne sortions des tunnels.

- Vous savez… je l’ai déjà fait.

Je n’eus pas le temps d’en dire plus, une explosion eut lieu dans la rue juste devant nous. D’un violent coup de volant je nous fis bifurquer dans une rue perpendiculaire…en direction d’une grande artère…Cette rue principale avait dû être le théâtre d’un affrontement. Il y avait des traces d’explosions. Des tirs de blaster avaient laissé des impacts noirâtres sur les murs. Des barricades faites de meubles jetés pèles-mêle dans la rue avaient été érigées. Pour être défoncées…sans doute par des adversaires féroces. C’était un vrai capharnaüm…Et au milieu de tout cela…quelque-peu défoncé : un panneau lumineux indiquant l’astroport clignotait encore faiblement dans un dernier soubresaut avant de cesser définitivement son rôle de guide pour les voyageurs que nous étions. Je pris donc la direction indiquée et nous filâmes à une allure certaines. Suffisamment vite, mais pas trop pour me laisser la possibilité d’éviter les vestiges de tout ce remue-ménage. Je pus donc reprendre là où je m’étais arrêté dans ma phrase un peu plus tôt :

- Oui je disais…je l’ai déjà fait. Avoir quelqu’un dans ma tête. Intimement même. C’est arrivé deux fois pour être exact. La première fois j’étais pleinement consentant. L’apprentie de Darth Oracci, constatant que notre maitresse devenait distante et froide, avait pris sur elle de me former à éviter les intrusions intempestives des êtres sensibles à la Force. Ce fut très instructif…surtout pour une première fois. La seconde fois fut beaucoup plus violente. Je m’étais rebellé et Darth Ganys, un des assassins de Darth Oracci, a forcé mon esprit pour me rendre plus docile. Il a bien failli me tuer s’il ne s’était pas subitement rendu compte que j’étais le seul capable de gérer les deux Rakghoules que nous avions alors. Donc…voyez-vous, que ce soit vous qui seriez en mesure d’entrer dans ma tête…cela ne m’effraie pas. Je marquais un temps de pause dans mes propos. Je crois qu’on a de la compagnie….

En effet, nous arrivions dans le quartier du Spatioport…noir de monde ! Des gens en panique qui cherchaient à fuir la guérilla qui sévissaient encore à bien des endroits de la cité.

- Poussez-vous bon sang de bois ! Pestais-je après la populace qui vociférait et se bousculait. Mais rien n’y fit. Le bloc était dense…







Absalom Thorn
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Hmm hmm.

Ce n’est pas que les confidences de Tohryn fussent accueillies avec indifférence, c’était que son passager était en train de s’imaginer mille et une façons dont ils pouvaient trouver une mort brutale en filant à cette allure dans les rues de la ville. Les explosions, et les tirs de blaster, et les alarmes qui hurlaient tout autour d’eux le préoccupaient moins que la possibilité que le moteur du speeder explose, pour les envoyer en vrille contre le mur le plus proche, ou bien que, dans un moment de distraction, son chauffeur oublie inexplicablement de tenir le volant.

Alors que leur appareil fut bloqué par une foule compacte qui se pressait dans la rue, le Hapien fut d’une douteuse crédibilité quand il s’exclama d’une traite :

Ah bon hé bien c’est vraiment trop dommage dites donc allez descendons hop là la marche c’est bon pour les mollets de toute façon !

Aussitôt dit, aussitôt fait : il avait pris pied dans la rue. La foule était compacte, et par conséquent dangereuse : il aurait suffi d’une explosion un peu trop rapprochée pour créer un vaste mouvement où les plus faibles auraient fini piétinés. Des gens plus déterminés que d’autres avaient entrepris d’escalader la façade des immeubles, au moins pour jeter un oeil au-delà des corps qui se bousculaient pour tenter d’apercevoir un peu plus haut.

Les rumeurs allaient bon train. Chacun s’expliquait les événements de la journée à sa manière. Pour les uns, c’était un coup de la résistance hutt, un effort pour reconquérir Vaynay et la rendre à la domination des Cartels. Pour d’autres, les Loyalistes étaient derrière toutes ces manoeuvres. Et puis il y avait les partisans de la thèse indépendantiste, ou ceux qui croyaient à une révolution prolétarienne, ou les plus originaux qui avaient des théories exotiques et particulièrement complexes, à base de Jedis corrompus infiltrés dans la population, de trafic international de bacta frelaté et de conspiration bothane.

Les yeux du sorcier se troublèrent un instant, alors qu’il laissait affluer à lui les émotions de la foule. Il en vint rapidement à la conclusion qu’il y avait là trop de confusion et trop de sentiments contraires pour espérer manier cette matière vivante. S’ouvrir un passage par ses pouvoirs, c’était garantir l’émeute : il ne restait donc plus que le contournement.

Par ici, glissa-t-il à son complice, avant de s’engager dans une ruelle de traverse où des véhicules à l’arrêt, abandonnés par leurs conducteurs, bloquaient presque tout le passage.

Tandis qu’ils se faufilaient entre les speeders inertes, Absalom expliqua ses intentions.

Si ça n’avance pas du tout, c’est que quelqu’un a dû s’assurer le contrôle de l’astroport et que tous les accès sont fermés. Tant que nous ne saurons pas qui à la main là-bas, nous serons bloqués sur cette planète. La priorité est donc de partir à la pêche aux informations. Et dans de pareilles circonstances…

L’homme s’arrêta devant un bâtiment choisi à peu près hasard, après avoir levé le nez pour examiner les façades des immeubles de la ruelle, et constaté qu’ils étaient tous plus ou moins de facture identique.

Parfait.

Après un regard circulaire tout autour d’eux pour vérifier que personne ne risquait de les surprendre, le sorcier positionna ses deux mains l’une au-dessus de l’autre, à une dizaine de centimètres, avec un air concentré. Au bout de quelques secondes, des vibrations parurent s’en dégager, jusqu’à ce qu’il libère un violente déflagration télékinésique pour défoncer la porte de l’immeuble.

Toujours moins bruyant et moins voyant qu’un sabre laser, expliqua-t-il à voix basse, et quelque chose me dit que la situation dans ce quartier est trop tendue pour que je me mette à agiter mon instrument sans nécessité.

À l’intérieur de l’immeuble, la mosaïque sur le sol du hall d’entrée avait été fendillée par le choc. Absalom enjamba la porte arrachée de ses gonds, pour s’engager dans la cage d’escaliers.

Dans un siège d’astroport, les gens chercheront à contrôler les toits. C’est là où nous pourrons rencontrer des forces en présence et entamer des négociations. Plus ou moins musclées.

Il avait assez participé aux campagnes de l’Empire pour que cette situation ait quelque chose de familier pour lui. Six étages et des fesses pleines de fermeté plus tard, l’ancien Sith profita de l’abri offert par les escaliers pour dégainer son sabre laser et, de la pointe, faire fondre la serrure qui barrait l’accès aux toits.

Puis il poussa la porte avec précaution et se glissa à l’extérieur. À quelques pas, une silhouette était couchée sur le ventre, un fusil de précision devant elle, qu’elle tenait braqué sur les structures toutes proches du spatioport.

Les paupières d’Absalom frémirent et son esprit s’immisça dans celui de sa cible. Assez pour se promener dans ses souvenirs et déterminer son allégeance.

Résistance hutt, glissa-t-il au docteur.

À ce bruit, la silhouette cagoule roula aussitôt sur le dos. Ses réflexes eussent été admirables si la prescience du sensitif ne l’avait pas emporté. L’inconnu dégaina un pistolet blaster à sa hanche, mais l’arme lui vola des mains pour s’égarer à l’autre bout du toit. Il tendit les bras vers le fusil de précision, mais celui-ci se traîna jusqu’aux pieds de Tohryn. Et quand l’autre fit un geste vers la vibrolame fixée à sa cheville, Absalom finit par dire :

Je crois, madame, qu’il serait bon de se rendre à l’évidence : un combat ne tournerait pas en votre faveur. Du reste, mes intentions ne sont nullement de vous affronter. Je suis ni Loyaliste, ni Renégat : j’ai pour l’Empire Sith la même animosité que vous et mon dessein n’est que de rentrer dans cet astroport, pour quitter la planète. Je devine que vous et les vôtres ne seraient pas fâchés d’y ouvrir une brèche et je crois que sur ce point au moins, nous pourrions nous entendre.

Après un instant de silence, Absalom suggéra :

Je vais vous laisser prendre votre datapad, entendu ? Et une recherche de mon portrait sur l’Holonet vous prouvera je crois assez vite que je ne mens pas quant à mes allégeances.
Torhyn Lokred
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Cette pauvre inconnue à la solde des Hutt n’avait aucune chance contre mon très cher ami sorcier. Le blaster avait volé jusqu’à mes pieds, il ne me fallut guère de temps pur me baisser et m’en emparer. Sans pour autant me montrer agressif. Je voulais juste éviter que l’arme se perde…entre de mauvaises mains.

La femme nous observait…dubitative. Nul besoin de la Force pour lire dans son esprit, son visage était suffisamment expressif, et elle avait vraiment l’air de réfléchir à toute vitesse sur ses options. Et elles étaient bien maigres. Finalement, sa main se leva pour aller fouiller dans sa veste. Instinctivement j’avais eu un geste léger, mais présent, pour lui signaler de ne pas faire de sottises. Elle avait levé son autre main dans ma direction comme pour me signifier qu’elle serait sage. Elle extirpa ainsi son datapad, et le positionna devant Absalom. Il fallut encore quelques secondes pour que le scanne se termine, puis encore un peu de temps pour que l’analyse se fasse. Enfin un petit bip annonça la concordance trouvée. Elle écarquilla les yeux de surprise. Son regard allait d’Absalom à son datapad comme pour vérifier qu’il n’y avait pas d’erreur. Elle me jeta un regard, sans doute cherchait-elle une quelconque confirmation dans le bleu de mes iris. Un hochement de ma chef suffit à effacer tout soupçon.

- Vous…vous êtes Absalom Thorn, autrement appelé Darth Noctis…le…le Boucher de Kano-IV.

Dis comme cela il était vrai que cela sonnait assez terrifiant. Je ne pus réprimer un sourire amusé, Absalom soignait toujours ses entrées et faisait toujours un effet des plus marquants auprès des gens que nous rencontrions.

Elle leva vers moi son datapad, je secouais la tête en riant :

- Oh non, c’est inutile ma chère. Ne perdez pas votre temps avec moi. Je ne suis pas aussi connu, docteur Torhyn Lokred. Je suis médecin.

Elle fronça les sourcils, méfiante. Serait-il donc impossible que Darth Noctis, le célèbre Sorcier, ancien Sith de son état, se promène avec un sinistre inconnu ? C’était pourtant bien le cas. Je n’égalais pas sa notoriété, même sous ma véritable identité. Elle eut un soupire et sembla se détendre quelque peu quand elle comprit, enfin, que si nous avions voulu sa mort nous aurions déjà pu le faire au moins une demi-douzaine de fois.

- D’accord je vous crois. Vous n’êtes pas avec les Siths, ni avec les Renégats. Vous êtes pour qui alors ?

- Nous-même. Nous servons nos propres intérêt. Et pour l’heure, nous voulons juste repartir de cette planète, pour rentrer chez nous.

- Que faisiez-vous sur Vaynai ?

- Pourquoi les gens viennent ici ? C’est un paradis ! Enfin c’était…Nous étions là en touristes.

- En touristes ? Un ancien Sith et un médecin ?

- Son médecin, précisais-je. Vous vous doutez bien qu’un homme tel que son Excellence ne se déplace pas sans certaines précautions. Je suis son médecin personnel. Il est de mon devoir de m’assurer qu’il est toujours en parfaite santé.

Elle parut réfléchir quelques instants, les lubies des gens de la haute société n’étaient plus à prouver.

- Ok…En soit, ce que vous fichez ici n’a pas de grande importance. Entrer dans l’astroport ne va pas être facile. Elle désigna le bâtiment : les entrées ont été sécurisées. Personne n’entre ou ne sort sans passer les points de contrôle. Et pour l’heure ils ont tout bloqué.

Soudain un petit éclat lumineux fut visible du toit voisin. Elle fit des gestes en direction d’un de ses comparses qui s’étonnait de la voir en train de « papoter ». Je reconnaissais quelques gestes de langage tactique de base. Mais ils avaient dû l’agrémenter car je ne le trouvais pas aussi réglementaire que celui que j’avais eu le plaisir de découvrir en compagnie du Major Keto sur Kohlma. Bientôt son comlink vibra et elle donna plus de détail à ses camarades de « jeux ».

- Bon, on n’a pas trop le choix de toute manière que de vous faire confiance. Vous devez avoir l’habitude de ce genre de situations. Comment comptez-vous faire pour entrer ? Une diversion ? Foncer dans le tas ? Une prise en tenaille ? Utiliser votre toubib comme leurre ?

- Hein ? Un leurre ? Pourquoi moi ?

- Vous n’êtes pas un guerrier. Je me renfrognais alors qu’elle justifiait son propos : je l’ai vu au premier coup d’œil. La façon dont vous tenez votre blaster. Vous avez appris les bases, mais vous n’êtes pas aussi assuré qu’un homme qui pratique depuis longtemps.

J’haussais les épaules, ronchon. Pas un guerrier j't'en foutrais moi des guerriers! J'avais fais de la boxe à l'université que diable! Et puis qu'est-ce que c'était un guerrier d'abord hein ? De toute manière Absalom ne m’utiliserait jamais de la sorte ! Non mai! En voila des façon de traiter avec des gens qui vous laisse la vie sauve.





Absalom Thorn
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Je vous assure que le docteur Lokred est un homme d’action comme on en fait pas, commenta Absalom en s’approchant prudemment de petit parapet qui entourait le toit de l’immeuble.

Ses pupilles se dilatèrent plus que d’ordinaire et il se mit à scruter l’astroport. Le bâtiment était constitué d’une structure centrale cylindrique, dont portait plusieurs bras recourbés qui constituaient les docks eux-mêmes. Certains étaient destinés aux cargos d’approvisionnement, d’autres aux vaisseaux touristiques. Des speeders en suspension paraissaient monter la garde tout autour du complexe.

En bas, dans la rue, une enceinte fermée par de lourdes portes métalliques contenait la foule. Il eût été vain de tenter de l’escalader : des droïdes militaires patrouillaient sur un chemin de ronde qui suivait tout le dessin du mur.

Ce sont les Impériaux Renégats je suppose qui contrôlent actuellement l’astroport ?

Leur interlocutrice hocha la tête. Des quatre factions en présence, entre les insurgés des bas-fonds, la Résistance hutt, les Loyalistes et les Renégats, seules les forces occupantes devaient avoir les moyens de déployer des robots de combat.

Ils s’y sont barricadés dès le début des troubles. Une attaque trop frontale conduirait à un bain de sang et ce n’est pas ce que nous recherchons.
Oui. Difficile de se présenter comme une force libératrice quand on provoque un massacre.
Euh… oui, enfin, c’est surtout qu’on a pas envie que des tas d’innocents meurent à cause de nous.
Naturellement, naturellement.

C’était une perspective qui n’avait pas l’air de beaucoup bouleverser le sorcier.

Absalom ferma les yeux.

Qu’est-ce qu’il fait, souffla la résistante à Torhyn ?
Je cherche l’une de mes associées, expliqua Absalom sans rouvrir les yeux.

Son esprit s’étendit tout autour d’eux. Venenous l’avait assuré qu’elle se trouvait dans l’astroport et il espérait bien entrer en contact avec elle, en dépit du brouillage des télécommunications. Au bout de quelques instants, le Hapien entendit une voix familière résonner dans son esprit.

Maître ?
Où es-tu ?
Dans les sous-sols techniques du spatioport. Les Renégats sont partout. J’ai réussi à me frayer un chemin à l’intérieur en profitant des affrontements du côté du mur nord, mais désormais ils sont à ma recherche. Comme je ne savais si vous vouliez qu’on emploie une méthode musclée ou plus diplomatique, je patiente.
Tu fais bien. Le docteur et moi sommes à l’extérieur, avec la Résistance hutt, avec le projet de reprendre le contrôle de l’astroport. Une suggestion ?
Hé bien, vous pourriez tuer tout le monde…
Et pour quelque chose de plus pondéré ?
Je pense pouvoir détruire de l’intérieur les batteries aériennes. Sans elles, vous pourriez tenter un assaut par speeders. Des snipers peuvent faucher les droïdes du chemin de ronde, ça vous permettra de passer par-dessus le mur.
Et si on tombe sur des chasseurs ?
Il y a des chasseurs, ici ?
Je vais me renseigner.


Absalom rouvrit les yeux pour se tourner vers la résistante.

Ma chère, seriez-vous assez aimable pour me conduire à votre chef ? Nous avons peut-être un plan à vous proposer.

La combattante le considéra longuement, avant de dégainer son comlink. Un long échange par écrit plus tard, elle fit signe aux deux hommes de la suivre et, ensemble, ils descendirent du toit. Au lieu de regagner la rue, elle les conduisit dans les caves de l’immeuble. Après avoir longé toute une série de portes, elle ouvrit l’une d’entre elles pour dévoiler un petit box encombré par des vieilleries en tout genre.

Là, la jeune femme dégagea des cartons pour révéler une entrée souterraine dans laquelle elle leur fit signe de passer en premiers. Il fallut se courber pour progresser dans un tunnel mal éclairé où Absalom lui-même ne put avancer qu’en s’y reconnaissant à tâtons. Enfin, ils débouchèrent dans une large pièce cylindrique, qui ressemblait beaucoup à une réserve d’eau désaffectée et où était installé un poste de commandement.

Il y avait là des ordinateurs, des caisses de matériel militaire volés à droite à gauche, des provisions livrées par contrebande depuis l’Espace Hutt et une dizaine de personnes de toutes les espèces qui s’activaient. L’opération, au fond, semblait assez modeste, mais Absalom eût bien incapable de savoir si elle constituait la totalité du commandement de la résistance sur Vaynay ou s’il n’y en avait là qu’une petite partie.

Tout ce petit monde gravitait d’un trentenaire de deux mètres, à la peau sombre et aux cheveux blancs, dont les yeux couleur lavande se posèrent aussitôt sur l’ancien Sith. Il l’avait senti et Absalom, lui aussi, avait deviné sa sensibilité de la Force. Le Vahla fut partagé aussitôt entre le malaise et la fascination que l’aura du nouveau venu exerçait souvent sur les Sensitifs, surtout quand ils inclinaient vers le Côté Obscur de la Force.

Chef. Le…

Elle ne savait pas comment le désigner. Boucher ? Seigneur ? Absalom ? Monsieur Thorn ?

… type dont je vous parlais.
Ah, oui… Votre… présence est très…

Désormais, il était tout proche d’Absalom et l’aura obscure l’enveloppait. Il la sentait faire vibrer toutes les fibres de son être. Pendant quelques instants, rien n’exista plus pour lui que la promesse de cette puissance, tout à la fois proche et inaccessible.

Chef ? Ça va ?
… inattendue, se reprit le proche-humain. Très inattendue, voilà. Je suis le Coordinateur.

Quelque chose clochait dans cette remarque. Absalom réfléchit à toute vitesse, avant de proposer :

Peut-être que nous pouvons nous entretenir en privé ?

Aussitôt, un musculeux reptilien fit un pas en avant pour s’approcher du Coordinateur et lui dire en huttese :

Chef, c’est pas très prudent. Je reste avec vous et comme ça, s’il fait le moindre truc suspect, je lui arrache le crâne.
J’apprécie votre enthousiasme, répliqua aussitôt Absalom dans la même langue, mais je vous assure que mes intentions ne sont pas hostiles et que quand bien même ce serait le cas, votre présence n’y changerait pas grand-chose.

C’était une menace faite avec le sourire mais dont le Vahla était bien placé pour sentir toute la véracité. Il secoua donc la tête, fit signe à son garde du corps de rester sur place et entraîna ses deux visiteurs dans son bureau de fortune : un local technique attenant au réservoir et dont les murs étaient couverts par de grosses canalisations.

J’ai une personne infiltrée au sein de l’astroport, commença aussitôt Absalom en basic. Qui est capable de neutraliser les batteries anti-aériennes, pour ouvrir la voie à un assaut en speeder, pour peu que nous n’ayons pas à craindre une réponse par des vaisseaux de chasse. Savez-vous s’il y en a sur l’île ?
Et votre intérêt, dans tout cela ?
Repartir sans encombre. Nous sommes venus pour des raisons personnelles. Ceci étant dit, si l’occasion se présente de continuer à développer nos relations avec l’Espace Hutt, que nous cultivons depuis quelque temps désormais, je suis loin d’y être opposé.

Devant l’hésitation de son interlocuteur, Absalom enchaîna :

Vous étiez au courant de l’assaut loyaliste, n’est-ce pas ? Vous venez vous-même d’arriver sur Vaynay, sans quoi, vous auriez senti ma présence bien avant cela et vous ne seriez pas surpris de me retrouver ici. Les kajidics vous ont déployé ici parce qu’ils s’attendaient à un affrontement, et potentiellement à l’intervention de Siths d’un côté ou de l’autre, et qu’ils veulent profiter de la situation explosive pour faire progresser la résistance. Mes associés et moi-même vous offrons un avantage tactique inattendu et considérable. Qui plus est, nous avons déjà noué des contacts avec les insurgés.
Vous perdrez pas votre temps, dites donc…
Un diplomate de guerre doit savoir agir dans l’urgence.

Le Coordinateur hocha la tête avec une lenteur pensive. Ses longs doigts fins pianotèrent quelques secondes sur ses avant-bras croisés, et puis il finit par dire :

Y a bien un escadron de chasseurs. C’est ça que les Loyalistes ont attaqué en premier aujourd’hui. Les premières explosions. Ils ont détruit une partie des vaisseaux de la petite base militaire des Renégats, mais la moitié de l’escadron a réussi à s’envoler. Quatre à six chasseurs en tout, à la base. D’après nos infos, ils sont stationnés sur un petit îlot à dix kilomètres au large, à cinq minutes de vol de l’astroport.
Pourquoi pas dans l’astroport lui-même ?
Pas mettre tous les oeufs dans le même panier, je suppose. J’imagine que les Renégats craignent la possibilité d’une frappe orbitale sur le spatioport, même si c’est peu probable, et veulent s’assurer d’avoir encore une force militaire pour protéger une évacuation si ça tourne mal.
Donc il s’agirait de se rendre sur l’îlot, neutraliser les chasseurs encore au sol, désactiver les batteries aériennes et monter un assaut en speeder, en espérant que cette bataille tourne en notre faveur.
Si votre agent infiltré est capable de tenir ses promesses.
Oh, je vous assure que ses talents destructeurs sont… tout à fait considérables.
Torhyn Lokred
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Ce que j’adorai avec Absalom c’était e fait que les gens le sous-estimaient toujours. Et il leur faisait toujours réaliser avec un panache qui lui était propre. Comme ce gugusse qui s’était mis à parler en Huttese pour nous exclure. Si ma connaissance de la langue était encore limitée, ce n’était pas le cas pour mon ami Hapien. Qui ne manqua pas de dévoiler ses compétences linguistiques. De quoi surprendre tout le monde.

Ce type, ce Coordinateur détenait donc des informations intéressantes, et comble de l’intérêt, il était sensible (à la Force bien entendu). Et grâce à sa grande perspicacité, Absalom avait mis à jour la raison du déploiement de ce type sensible à la Force. Les Kajidics étaient de sacrés filous. En combinant leurs forces, ainsi que nous-même et nos relations, nous aurons peut-être une chance de quitter ce lieu. Après un échange d’informations, nous avions un plan.

- Donc il s’agirait de se rendre sur l’îlot, neutraliser les chasseurs encore au sol, désactiver les batteries aériennes et monter un assaut en speeder, en espérant que cette bataille tourne en notre faveur.

Dit comme cela, ça avait l’air simple ! Darth Venenous pouvait gérer les batteries aériennes, il fallait donc que ce soit nous qui nous occupions des chasseurs avec nos nouveaux petits potes.

Nous voilà donc sortis de la planque pour trouver un moyen de locomotion afin de gagner cet îlot. Un bateau de plaisance était une proie de choix. Facile à voler, et offrant peu de suspicion une fois arrivé à bon port. Mais encore fallait-il subtiliser ledit flottant. Or, il se trouvait que bon nombre d’entre eux étaient déjà en mer, ou prêt à partir. Les gens cherchaient à fuir le grabuge en ville.

Parmi les bateaux présents un petit yacht attira mon attention. Il n’était pas très grand mais sa forme et sa couleur immaculée avait attiré un bref instant mon œil. Juste assez pour que je remarque son nom. Et je me figeais instantanément. Je désignais alors du doigt le bateau…

- Celui-ci…

La femme sniper qu’on avait précédemment rencontré me répondit un peu moqueuse :

- Hé quoi ? C’est un bateau comme les autres. Il est tout sauf discret de tout manière. Il put le luxe à plein nez…

- Hé alors ? Laissez-moi faire.

Je m’éloignais alors dans la direction de ce joyau des mers qui avait attiré mon attention. Sur le pont, un homme s’afférait. Il me remarqua, et me cria dessus :

- Allez-vous en ! Laissez-nous tranquille avec votre guérilla !

Il m’avait visiblement pris pour un insurgé. Je lui montrais le nom de baptême de son yacht, il me répondit :

- Hé bien quoi ? C’est dans notre langue maternelle.

- Le « Diamant des Glaces » fis-je pour lui montrer que je comprenais. Il écarquilla les yeux, j’eus un petit sourire et repris à son encontre : Dobroye utro, moya dorogaya.

- Vous…vous êtes… ?

- Lorrdien ? Oui…

L’homme était âgé, dans les soixante-dix ans. Il rayonnait en apprenant mes origines.

- Bon sang ! Nous n’avons pas revu de Lorrdien depuis longtemps ! Nous sommes venus nous installer ici quand je suis parti en retraite ! Un coin de paradis pour nos vieux jours. Chérie !! Viens voir ! Ce monsieur vient de Lorrd ! De quelle ville ?

- Lorrd-city…

Son visage s’assombrit :

- Ha…oui…Forcement…Vous étiez…comment dire…

- Oui…j’y étais.

- Nous sommes partis un peu avant…La providence surement. Sa femme parut sur le pont, il l’attira à lui et me désigna : voici monsieur…

- Lokred, Torhyn Lokred…je suis médecin.

- Ho ! Vous êtes un miraculé si vous étiez présent, fit avec tristesse la vieille femme.

- C’est surtout un miracle qui vous a placé sur notre chemin, fis-je avec un douceur, voyez-vous, nous avons besoin d’un bateau pour nous rendre sur l’îlot qui se trouve par là-bas.

Il suivit du regard mon bras, et expliqua :

- Mon garçon, y’a rien sur ce bout de terre…rien que des ennuis.

- Malheureusement, je crains que ce ne soit précisément ce que nous cherchions. Voyez-vous, je ne suis pas avec les insurgés, les Hutts ou autres, mais mon ami, je me tournais pour le révéler à leur regard, et moi-même cherchons à rentrer chez nous.

Le vieillard dévisagea Absalom…il eut un mouvement de recul…avant de finalement me dire en lorrdien :

- Mais c’est Darth Noctis ?

- Oui…répondis-je dans ma langue maternelle

- C’est un Sith ! Vous qui avez vécu l’horreur de Lorrd-City, je ne vais pas vous apprendre que ce sont les Siths qui sont responsables…

- Il ne faisait pas parti de ces Siths là…puis je repris en basic : et je vous prierais de ne pas user de la langue de notre monde, bien que le fait de la reparler me ravie, cela pourrait paraitre impoli.

- J’imagine que nous n’avons pas le choix ?

- Bien sûr que si. Je vous demande cela d’un Lorrdien à un autre…Nous n’avons pas l’intention de vous menacer…

Il soupira…


Le trajet fut rapide. Il fallait dire que ce vieil homme savait manier son yacht. Nous fûmes bientôt en vue de l’îlot. Notre « capitaine » nous approcha au plus près, assez pour qu’un petit groupe de soldats présent puisse nous hurler dessus de foutre le camp. Ce fut là que j’entrais à nouveau en jeu en faisant semblant d’être un touriste égaré sur son yacht et qui était en panique totale.

J’avais pris un accent épouvantable et je gesticulais et vociférais que: "c’était la guerre et que nous n’étions que des plaisanciers…et que rendez-vous compte mon bon monsieur, il y avait même des bombes qui avaient sautées" !






Absalom Thorn
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À bord du yacht qui voguait vers l’îlot de tous les dangers, Absalom jouissait de toute sa tranquillité. Entre les deux Lorrdiens qui auraient préféré se jeter à l’eau plutôt que de lui adresser la parole et les dix soldats du commando hutt qui jugeaient préférable de maintenir une distance de sécurité entre eux et leur encombrant allié du jour, le Hapien avait tout le loisir, accoudé au bastingage, d’admirer les mers d’azur de ces contrées tropicales.

L’îlot s’était rapidement dessiné à l’horizon, avec sa végétation dense et compliquée, qui cachait sans peine la base arrière des chasseurs au regard des plaisanciers. Difficile, à cette distance, de juger de l’état des troupes sur place et Absalom mesurait bien tous les dangers de la situation. Ils débarquaient sans soutien aérien, en territoire inconnu, et avec une idée assez vague des forces en présence.

Quand des silhouettes commencèrent à s’agiter sur la plage, l’ancien Sith jugea préférable de se retirer à la poupe du yacht, pour éviter d’être reconnu. La conversation s’engagea entre Torhyn et les militaires en faction, et elle en vint à un point où deux des quatre soldats présents sur la plage exigèrent de monter à bord pour inspecter le bateau.

Quelques minutes plus tard, ils étaient assommés à l’abri du regard de leurs comparses et les deux autres, sur la plage, abattus de sang froid par le commando hutt. Absalom put sortir de sa cachette. En passant à côté des propriétaires du yacht, il déclara d’un ton tranquille :

Vous voyez, toute vengeance vient à point à qui sait l’attendre.

Le sorcier descendit à terre, tandis que les cinq hommes du commando dépouillaient déjà leurs victimes. Revenus vers Torhyn et Absalom, ils purent ainsi leur montrer un datapad qui proposait une carte de l’îlot en vision satellite. On y voyait clairement dessinées les plages, la ceinture forestière, dense mais en réalité peu profonde et, au milieu, sur un espace déboisé, les pistes de décollage des chasseurs, avec les baraquements qui les accompagnaient.

Je compte dix appareils, déclara la cartographe de l’expédition, dont les écailles luisaient sous le soleil chaleureux de l’été vaynaï. On peut en voler cinq et détruire les cinq autres depuis le ciel.
Mais j’imagine que leurs pilotes sont en état d’alerte et se tiennent prêts à décoller à tout moment. Pas facile de les déloger. On a besoin de faire une première reconnaissance pour savoir s’ils sont déjà à bord, dans leur cockpit, prêts à décoller, auquel cas nous n’aurons d’autre choix que de tout détruire, ou bien s’il y a la possibilité de se substituer à eux.

La perspective de recevoir un ordre d’un Sith, fût-il exilé, n’enchantait aucun des cinq résistants hutt, mais sur cette analyse de bon sens au moins, tout le monde pouvait tomber d’accord.

Alors dans ce cas, reprit la cartographe, longeons la route qui coupe à travers la jungle ici et restons à l’abri de la végétation. Avec un peu de chance, on pourra même surprendre une patrouille en chemin et réduire d’autant leur résistance.

Absalom hocha la tête et ils se mirent en route.

Ils eurent tôt fait de quitter la plage de sable et de galets pour s’engager dans la jungle. Elle était riche en fruits et en insectes, en petites créatures de toute sorte, qui menaient une vie souvent paisible dans cet archipel dépourvu de grands prédateurs. La route qui la traversait demeurait sommaire, essentiellement destinée aux motojets des patrouilles d’inspection, car le gros des trajets entre l’îlot et la capitale avait lieu par voie aérienne.

Pas de patrouille à l’horizon. Ils s’étaient approchés suffisamment près des pistes de décollage pour distinguer désormais les chasseurs. Pendant que les membres du commando s’équipaient de leurs jumelles, Absalom, lui, laissait la Force magnifier sa vision, afin d’étudier les chasseurs. Les pilotes étaient bien là, mais pas dans leur cockpit, pour éviter sans doute une chaleur étouffante : chacun se tenait au pied de son appareil et patientait, en fumant ou absorbé par l’Holonet sur son comlink, que l’ordre vînt d’intervenir dans la grande île voisine.

Pour les infiltrés, la situation restait complexe, mais elle n’était pas entièrement défavorable.

On devrait se séparer en deux groupes, suggéra un jeune homme pas même sorti de l’adolescence, une fois qu’ils se furent réunis à l’abri des buissons. Un qui prend les cinq chasseurs tout à l’est et se chargent de descendre les pilotes au passage et les autres qui neutralisent le personnel restant, avant de se replier vers la plage, pour qu’on puisse détruire du ciel.

Il y avait dans son ton cette facilité de la violence qui vient d’une jeunesse toute entière passée dans la fournaise des conflits galactiques.

Toute la question, c’est combien de gardes en plus des pilotes…

Et sur ce point, ils ne disposaient d’aucun élément tangible. Peu, sans aucun doute, car l’installation n’était pas grande.

L’enjeu central est la capture des vaisseaux : je me joindrai avec le docteur à ce groupe-là. Nous nous assurerons que personne ne prenne à revers nos pilotes.

Tous les membres du commando ne comprirent pas que cette déclaration impliquait qu’en cas de nécessité, il était parfaitement disposé à ce que les chasseurs capturés libèrent leurs torpilles sur ce qui restait au sol, le reste du commando compris.
Torhyn Lokred
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Faire deux équipes…pas de souci. Être dans l’équipe d’Absalom : l’évidence même ! Jusque-là, aucun problème. La question était : comment allions-nous approcher du groupe de pilote et des chasseurs sans se faire canarder ou courir le risque que les pilotes grimpent dans leurs engins ? Réponse possible : une diversion. C’était notre amie snipeur qui avait laissé sous-entendre la chose.

- Il nous faut attirer leur attention, est-ce qu’on a des explosifs ?

- Très peu.

- Ça fera l’affaire. Ces énormes bidons entreposés près de ce hangar sont surement des réserves de carburant. Ça décuplera l’explosion et attirera leur attention.

- Ok…j’y vais, je toute façon je suis le plus qualifié quand ça fait boum.

- D’accord, ainsi pendant qu’ils regarderont de ce côté, on peut les prendre à revers dans leur dos et les bloquer. Moi je vous couvre en tir de distance.

- Que faisons-nous ? demandais-je doucement, elle me jeta un regard amusé.

- Y’a quelque chose que vous savez faire ? Je la fusillais littéralement du regard, elle rit et reprit : il est bien évident que les compétences du Seigneur Noctis seront très utiles pour l’assaut de diversion. Quant à vous docteur, tâchez de ne pas vous faire tuer.

Gnagnagna…Elle commençait à me courir celle-là ! Le plan, quoique peu original, était le seul que nous avions dans l’urgence du moment. Il fut donc validé et mis en application immédiatement. L’équipe où je me trouvais avec Absalom attendit donc le signale, à savoir une énorme explosion. Elle ne tarda pas et secoua toute la zone dans un bruit assourdissant. Les pilotes et se redressèrent d’un bon, et des gardes s’éloignèrent pour voir ce qu’il se passait. C’était le moment ! Nous quittâmes notre position pour foncer en direction des chasseurs. Certains pilotes, plus alertes, s’étaient déjà mis en tête de prendre la poudre d’escampette avec leurs engins.

Sans vraiment réfléchir je m’étais aggripé à la ceinture de l’un d’entre eux alors qu’il tentait de grimper dans son chasseur.

- Où crois-tu aller comme cela toi ! m’exclamais-je.

Nous chutâmes lourdement au sol. Le type, surpris de mon audace, se redressa rapidement mais à nouveau j’étais sur lui. Pire qu’une sangsue. Mes comparses étaient occupés avec des gardes et autres pilotes. Je ne savais pas me battre, du moins je n’étais pas un expert. J’avais plusieurs fois observé les acolytes d’Absalom, mais il y avait une différence entre voir et pratiquer. Toutefois, j’avais une chose pour moi…j’étais médecin. Je savais que frapper à certains points du corps pouvait causer de sérieuses douleurs. Alors que mon adversaire me maintenait, je lui décrochais un violent coup de pied dans le tibia. Il hurla de douleur et se plia en deux. Mon genou vint donc rencontrer son visage. A nouveau il cria. J’étais assez satisfait de moi, mais le type était plus solide que je ne l’aurai cru. Et quand il se redressa, il eut un grand geste que je ne pu éviter complètement…La lame du couteau qu’il venait de dégainer mordit mon bras. Je reculais, mon pied raccrocha au sol et je me retrouvais les fesses au sol. Le type leva son couteau mais…il y eu une déflagration et il s’écroula devant moi…mort. Je me tournais vers la sniper qui me fit un clin d’œil alors qu’elle rejoignait nos rang…Elle venait de me sauver la mise.

- Bien tenté Doc’, vous finirez par y arriver…La prochaine fois, avant de frapper le tibia, donnez un bon coup dans le sternum, vous lui coupez le souffle. Et ensuite fous le collez au sol avec le coup dans la jambe. Et ainsi vous maitriserez la situation.

- C’est noté.

En soit cette fille m’insupportait, mais…elle en savait plus que moi sur le combat, alors les conseils étaient bons à prendre.

- Ok, on bouge ! s’exclama-t-elle avec un geste de la main pour signifier que nous devions monter dans les chasseurs.

Je jetais un coup d’œil à Absalom…comme pour avoir son aval pour la suite des opérations.






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