Tanlo Jakobi
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Sixième jour de l'entraînement accéléré de Fùm. Par paresse, mais aussi par confort, le maître et l'apprentie mangent en plein milieu de la salle d'entraînement. Ils sont tous les deux assis en tailleur, dévorant chacun leur part de Chankonabe. Tous les jours le même plat. Fùm s'en plaint, évidemment, mais les talents culinaires de Tanlo parviennent à lui faire garder patience.

Chaque jour, le même cycle infernal de repos -de plus en plus court- alterné entre séances -de plus en plus longue- continu encore et encore. L'apprentie n'est même plus vraiment consciente de quel jour ils sont. Seul l'homme au chapeau arrive à suivre le rythme, dû probablement à l'habitude qu'il a eu de mener ce genre de régime.

Elle tient bon en tout cas. Sa génétique de Lépi y est pour quelque chose, bien entendue. Plus énergique, plus dynamique, plus endurante qu'un humain, Fùm parvient à suivre le rythme infernal imposé, mais il est évident qu'elle déguste. Ses traits sont plus tirés. Ses gestes deviennent lents dès qu'elle peut se le permettre. Instinctivement, elle apprend à économiser son énergie.

Elle progresse. Plus qu'elle ne le pense. Subtilement, avec la précision d'un horloger, Tanlo augmente la puissance de ses coups, sa vitesse, sa précision, au fur et à mesure que Fùm s'améliore, maintenant l'écart entre eux sans le réduire, comme un âne devant lequel on agite une carotte attachée au bout d'un bâton. Pour l'instant, son apprentie canalise sa frustration dans ses poings et reste muette, mais pendant combien de temps ?

Quoi qu'il en soit, une chose n'a pas changée : elle est toujours aussi bavarde. Il apprécie cela, de plus en plus. Elle apporte un dynamisme, une vie, qui est absente en lui en dehors du combat. Si Tanlo Jakobi est un océan désespérément plat et calme en dehors de ses rares tempêtes, Fùm est le fleuve termine son chemin en une magnifique cascade, et l'onde commence doucement à agiter l'écume du maître.

- Et du coup, c'est comme ça qu'ils ont tranché ? Laisser le type partir ? Vraiment ?

Ils discutent, de manière agitée. Aujourd'hui est un jour de repos, constitué de séances d'étirement calmes entrecoupées de massages, de discussion et de glandage devant la télévision. Tanlo l'interroge sans cesse sur les Jedi, mais ses questions ne se mêlent guère du quotidien de Fùm. De manière directe et franche, le maître devient l'élève, lui demandant, surprenamment, de l'apprendre à être un Jedi.

Comment ils pensent. Voient le monde. Réagissent. Ils font même des jeux de rôle, La jeune femme énonçant des situations et Tanlo devant réagir à ces dernières, comme le ferait un Jedi.

Il galère.

Mais lui aussi, à sa manière, progresse. Les yeux d'habitudes rieurs et ardents de l'homme deviennent froids et concentrés durant ces séances. Il prend ces jeux très au sérieux.

Ils discutent donc de justice. Tanlo ne comprend pas pourquoi les Jedi laissent partir un criminel après qu'il soit pris en flagrant délit. La compassion, il connaît, mais à ce point là ? Il lui arrive, parfois, de rester silencieux, en tailleur, les yeux dans le vide, réfléchissant de manière intense. Les petites histoires, anecdotes, explications que lui donne Fùm le laissent parfois pantois.

Une triste vérité se révèle devant les yeux de l'apprentie : son Maître n'a, de toute évidence, abordé la vie sous le prisme de la confrontation, et est ignorant de bien des choses.

Mais sa soif d'apprendre rivalise sa soif d'enseigner.

Alors que la discussion reprend de plus belle, une sonnerie se fait entendre. La jeune femme bondit, quasiment par réflexe. C'est la première fois qu'elle entend la sonnerie depuis qu'elle est ici, et cette brusque intrusion dans un quotidien parfaitement minuté l'a directement, pendant un bref instant, mise sur les nerfs.

- Ah, enfin le voilà commenta Tanlo en se levant avec lenteur. Tu peux entrer Goriac !

La porte s'ouvre sur la silhouette de Goriac, le twi'lek massive à la peau rouge que Fùm à déjà pu croiser. Comparé à son maître, bien qu'il soit aussi épais, le twi'lek a les muscles plus noueux, plus longs, des mouvements plus rapides et vifs. Alerte. Il fait un clin d'oeil à Fùm.

- Alors camarade, on tient le coup ?
Il porte une caisse, qu'il dépose aux pieds de Tanlo.

- Voici l'armure pour la petite, modifiée selon vos désirs
. Il reporte son attention sur la Lépi. Tu va morfler. Baisse pas ta garde car il regarde la télé avec toi, le pire est à venir.

- Hey Goriac, no spoil.
Tu trouvera tes joujous dans la boîte, là dit-il en désignant un coffre situé le long d'un des murs principaux. Le Twil'ek s'y dirige, ses pas devenus presques précipités. Il ouvre le coffre, et en sort deux magnifiques tonfas, de métal argenté et de polymère noir chromé, qui s'étendent légèrement au-delà de ses coudes.

- Oh, yeah.

Il appuie sur un bouton situé au bout de la poignée latérale. Un vrombissement se fait entendre, puis de petits arcs électriques parcourent soudainement le manche principal des armes, faisant pousser un grand sourire au Twi'Lek, qui s'étend jusqu'à ses lekkus.

- Oh bordel, je kiffe.


Évidemment, les deux hommes captent bien vite le regard intéressé de la jeune femme...
Fúm Ellar
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Alors… Comment dire… C’est… compliqué. Déjà, j’ai plus aucune putain d’idée ni de l’heure, ni de la date, ni de… la galaxie. Ensuite, j’pensais les courbatures elles allaient finir par disparaître, mah non. Vu qu’j’arrête pas d’puis j’ai plus aucune putain d’idée de quand, bah j’ai toujours ce fond diffus cosmique de douleur. Et merde, j’en peux plus de bouffer. Non, qu’on soit d’accord, j’adore manger. Genre, j’suis vraiment pas la dernière quand il s’agit d’mettre un bon coup d’fourchette dans un truc. Mais là, merde… J’ai l’impression que je tuerai pour une putain de feuille de salade. Genre, juste ça, une feuille de salade, même pas d’vinaigrette, et son p’tit accompagnement d’carottes même pas râpées. Merde… Bon, en vrai, heureusement, il arrive à varier les saveurs mais la quantité. J’vais finir par faire douze tonnes cinq et par écrabouiller Maxou la prochaine fois que je la verrai. Voilà ce qui va arriver. Pouf, plus de Namour au prochain câlin, elle sera toute raplapla sous une Fúmotori de mille milliards de gigatonnes.

Autant vous dire que quand i’m’dit qu’aujourd’hui, on glande rien, à part m’faire tripoter et rester à comater… J’crois j’ai envie d’l’embrasser tellement j’suis heureux. En vrai, j’fais la fière, mais merde, c’est l’enfer. Un enfer fait de plats trop caloriques, de pas assez de bagarre et de trop d’exercices chelous fait pour tuer le bonheur. Et merde, pas la moindre baise. Rien. Queudale. Même pas un p’tit frottifrotta dans la douche, il veut rien m’lâcher, soit disant que ça perturbe la concentration… Mais merde ! Bien sûr que ça perturbe ma concentration si tu m’empêches pendant des années d’me toucher tranquille ! PUTAIN D’ZHUMAINS TORDUS ! … Il m’appelle pour manger, j’lâche mes crayons, blablabla… « Et du coup, c'est comme ça qu'ils ont tranché ? Laisser le type partir ? Vraiment ? On arrête pas d’parler des Jedis, tout l’temps. J’ai l’impression qu’finalement, j’suis plus que ça, un genre d’encyclopédie Jediesque… Et j’en ai marre… Mais en même temps, j’ai l’impression d’avoir un bébé qui s’est découvert une passion et qui veut tout savoir ! Alors bon… C’est un genre de deal tacite, j’parle tout l’temps d’bagarre et des trucs qui m’intéressent, et lui bah… Il fait semblant d’écouter et il me questionne sur les Jedis. – Mah bien sûr qu’ils l’ont laissé partir, qu’est-ce que tu voulais qu’ils fassent ? Zigouiller un type qu’avait cambrioler un labo’ pour des graines… Les Jedis, ils sont okay avec les conneries comme la Loi, pour sûr, mais pas si ça en devient débile. Là, t’avais c’te géant d’l’agrolimentaire qui avait foutu en l’air le game avec ses graines à la con, et qui derrière avait multiplié par dix le prix d’ses merdes en trois ans. C’était laisser partir un mec qu’essayait juste, au final, d’éviter une putain d’famine ou aller dans le sens de ces lois à la con qui font que les gros bourges ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Du coup, après, i’s z’ont expliqué tranquillement aux gouvernants qu’ils avaient le choix : continuer de faire genre de rien voir comme des gros trouillards ou essayer une putain de révolte populaire car i’s étaient pas foutu de mettre un stop à une bande de riches totalement givrés. Alors après ça, les politiques i’s ont négocié avec les laboratoires des augmentations à des taux « raisonnables ». Et c’est ça qui me pète les reins, et qui fait que j’ai tout tableflapped et que je suis partie. D’un côté, on dit que le vrai voleur c’est les autres connards qui peuvent pas se contenter d’maintenir les mêmes prix et tout va bien, et en même temps à la fin, qui c’est qu’a quand même gagné ? C’était raisonnable d’gonfler les prix par quatre. Suffisamment raisonnable pour que les pécores foutent pas l’feu, mais assez raisonnable aussi pour qu’des milliers d’entre eux s’retrouvent sur la paille, incapable de payer les semences. Et ça, ça précisément, ça me rendait dingue. Dingue de voir qu’on était pas foutu d’aller au bout, en fait, de vraiment finir de casser proprement la gueule des méchants parce qu’on voulait « préserver l’idée qu’on était les gentils ». Alors merde… C’est aussi pour ça que j’ai claqué la porte, au final. »

🥕

Je regarde les deux drôles de trucs qui font des éclairs là et j’sens quelque chose dans mon ventre. Comme des papillons qui virevoltent et effleurent, de leurs ailes, jusqu’à mon âme, dans une symphonie virtuose de douceur et de plaisirs à découvrir. « Okay, Daddy, je veux un nouveau jouet… Il est putain de hors de question que je sorte de ce trou du cul de dojo qui pue sans avoir appris à me servir de ça. Juré. Je veux, je veux, je veux ! Je regarde Tanlo, le nez tout agité : Allez, fais pas ton chien, dis oui, dis oui, dis oui ! »
Tanlo Jakobi
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- Okay, Daddy, je veux un nouveau jouet… Allez, fais pas ton chien, dis oui, dis oui, dis oui !

Elle tapotait des pieds sur le sol, tout excité. Impossible pour le vieil homme de ne pas sourire, et une main affectueuse vint doucement gratter les cheveux roses de Fùm. Il approchait toujours sa main avec lenteur, sans mouvement brusque, pour ne jamais la prendre par surprise ou forcer le contact physique.

- Hum, est ce que tu le mérite sweetie ? Est-ce que tu a vraiment été sage ?

Devant leur cinéma, le regard rouge de Goriac alla de l'un à l'autre, avant qu'il ne désigna la Lepi trépignante du doigt.

- Euh, chef, vous m'aviez pas dit qu'c'était votre fille...

Ils se mirent tous les deux à rigoler au même rythme, avant de regarder Goriac, posant leurs mains sur leurs hanches de concert.

- J'vois pas d'où tu sors ce genre de truc Goriac. C'est juste pour déconner.

- O-okay...

Pour sa santé mentale, le Twi'Lek décida de ranger cette vision dans un coin de sa mémoire et de ne jamais y repenser. La vie sentimentale -ou sexuelle- du colosse était plus ou moins inconnue, et à part quelques visites au bordel du quartier, il y avait tout lieu de croire qu'elle était plus ou moins inexistante. Il n'arrivait pas à imaginer Tanlo courtiser une femme, ou même avoir des gosses. Et puis vu comment cette Fùm était mignonne, elle ne tenait certainement pas de lui !

- Bon, Fùm c'est ca ? Tu t'es déjà servie de tonfas ?

Tanlo s'était légèrement écarté. Goriac était, après lui, le meilleur combattant du dojo. Il n'avait rien à envier à Fùm et Maxence, et compensait une totale absence de don naturelle avec une dévotion complète à l'Art.

Le twil'ek fit tourner le tonfa entre ses doigts.

- Tu peux le tenir comme ca, par la poignée, avec le manche le long de ton bras. Ca te permet de parer des coups sans te faire mal, ou de frapper l'ennemi avec ton avant-bras dit-il en mimant quelques gestes d'attaque et de défense. Mais tu peux aussi... faire ca !

Il fit tourner le tonfa dans sa main, et le manche, au lieu d'être aligné sur son avant bras, étant tendu vers l'avant. Dans un mouvement fluide, il s'était reculé et avait pointé le bout du manche sur la gorge de Fùm. Un autre mouvement du poignet. Le tonfa sauta dans l'air, et il tenait cette fois le manche. Fùm pouvait sentir la poignée contre sa nuque, et il tira brusquement sur son bras, attirant Fùm vers lui. Il la prit momentanément dans ses bras, tournant sur lui-même, et l'envoya continuer sa "chute", comme s'il dansaient ensemble.

Il fit tourner les deux tonfas entre ses mains, changeant régulièrement leur position.

- Il y a plein de possibilités avec ça. Tu peux t'en servir pour te défendre, pour frapper un point sensible de plus loin que tes bras ne le permettent, utiliser la poignée pour faucher une jambe...

Tanlo, qui s'étais assis sur une chaise qui traînait, pris la parole.

- Goriac est expert en armement. Je ne suis pas très tonfas. Ca occupe tes mains. Tu ne peux pas vraiment faire de grappling, et pour le stava c'est mort de chez mort.

Goriac hocha de la tête, approuvant son mentor, et lança un tonfa à Fùm, qu'elle attrapa.

- Si tu veux, je pourrais t'apprendre un ou deux trucs avec, si le maître est...

Tanlo hocha de la tête.

- C'est une grande fille. A elle de gérer son emploi du temps. Si elle veut prendre un peu moins de temps avec daddy pour en passer un peu plus avec toi, qui suis-je pour protester ?
Fúm Ellar
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Il me frotte la tête, comme si j’étais sa p’tite fille adorée, mais j’suis trop excitée à l’idée d’manier ces trucs pour lui rappeler qu’j’ai plus l’âge d’être pat-pater abusivement. Et puis bon, lui, ça va, j’veux bien, de temps en temps, s’il me fait des cadeaux comme ça ! « Bien sûr que j’ai été sage ! J’ai fait tout comme tu m’as dit ! J’me suis même pas touchée ! J’ai été la plus sage DU MONDE ! » Et l’autre qui comprend rien à rien et il croit c’est vraiment mon daron. P’tain, il a pris trop de coups dans la gueule ? Les neurones se font rares ? Les muscles demandent trop d’oxygène du coup y en a plus assez pour le cerveau ? ‘Fin, merde, j’suis quand même suffisamment mauvaise actrice pour que le second degré dégouline, non ? Non… Faut tout lui expliquer. Bon, n’empêche qu’il finit par accepter qu’il est con et passe à autre chose à savoir : comment on tape avec ces fucking bijoux !

Là, j’montre tout mon sérieux. Je le regarde faire, j’me laisse faire quand il veut me montrer concrètement ce que ça fait. J’adore, en vrai, j’me vois déjà sauter partout, surprendre en changeant les distances sans arrêt, un manche à droite capable de venir réceptionner une lame, un coup à gauche venant grandir mon allonge pour taper dans les côtes. Dans ma tête, ça fuse, ça fuse ! Bon… Y a bien Daddy qui fait son rabat-joie derrière, mais je le regarde, avec un air assez provocateur, tandis qu’on vient d’me lancer l’un de ces bébés : « Ton manque de confiance en moi me brise le cœur, Daddy, tu connais suffisamment ta fille pour savoir qu’elle sait tirer le meilleur de l’enseignement de tous les gens qu’elle croise. Je trouverai un moyen d’tracer ma route, bien à moi, et je pèterai la classe de ouf, et tu seras trop fier de moi ! » Grand sourire, position de winneuse, un p’tit dab des oreilles et je me reconcentre sur le petit bébé qu’on vient de me tendre. J’essaie de le prendre en main, je teste le poids, je lui fais faire des petits cercles en tenant la poignée puis je m’approche du grand bonhomme. « Montre comme tu places tes doigts pour voir ? Il montre, j’imite. – Non, attention à ton p’tit doigt, il doit être plutôt là. Il me corrige doucement, je souris. Ouais j’kiffe déjà. – Okay, c’est noté. Et genre, du coup, c’est là pour activer le jus ? – Ouais mais ça ne reste actif que si tu maintiens la pression, ce serait trop dangereux de le maintenir actif tout le temps, on risquerait de se griller sans l’vouloir. – Okay vas-y ! – Vas-y quoi ? Je bondis en arrière et j’présente mes abdos. – Tape là-d’dans avec l’électricité ! J’veux voir c’que ça fait ! Faut bien que je sache pour savoir m’en servir le mieux, non ? Il lance un regard surpris-inquiet vers l’vieux Jakobi. – Hey, c’est moi qui l’demande, là ! Daddy, il a dit je peux m’entraîner avec toi, alors vas-y, entraîne-moi ! Et pis, il a été le premier à m’casser la gueule, tu serais qu’le deuxième à l’faire, hein ! Vas-y, envoie la sauce, copain ! » Que je lui lance l’air féroce comme une peluche de combat.

Il active, s’élance, tape. « AahhahaHAahahahHAahah ! Je gueule et roule par terre parcourut de soubresauts tandis que le courant finit d’aller et venir dans mes nerfs. J’pue le lapin grillé, et j’finis en étoile sur le dos… J’suis morte de rire. Genre complètement morte de rire. Avec une brûlure en travers des abdos. Tout va bien ! Tout va bien ! J’aaaddddooorreee ! Encore ! Je me redresse, avec un peu d’mal mais le grand smile, puis j’me relève tout à fait en sautant sur mes pieds et en attirant à moi l’tonfa qu’j’ai forcément laissé tomber. J’adore putain, de vrai, c’est trop drôle ! J’imagine même pas ce que ça peut donner en situation réelle de combat. Tu dois pouvoir gérer de ouf la foule avec ça ! Comment t’as dit ça s’appelle déjà ? Il sourit, j’ai l’air de l’amuser aussi. Tant mieux, il viendra plus souvent m’voir comme ça. – Un tonfa. Si tu veux, j’t’amène une paire en bois la prochaine fois, qu’tu t’entraînes déjà aux mouvements. – Qu’on soit clair, toi et moi, c’que t’appelles la prochaine fois, c’est dans deux heures, sinon j’crame tout. Grand sourire choupi terrifiant en la circonstance. Pis là, quand même, j’ai comme un truc qui m’fait bizarre au ventre. Ouais, les muscles, ça apprécient moyen qu’on les brûle. J’me tourne vers mon Daddykobi préféré : – Dis, Daddy, t’aurais pas un pansement pour moi ? J’me tourne vers lui et j’mets en avant mes abdos en pointant le trait rouge qui les traversent maintenant. Me suis faite bobo en jouant avec mon nouveau copain. » Grand sourire un peu crispé par la douleur. En vrai, ça fait mal de ouf, mais j’déconne pas, j’pense ce sera pas la dernière fois qu’on m’électrozuque pour mieux comprendre comme qu’ça fonctionne cette merveille !
Tanlo Jakobi
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- Et hop, petit bobo réparé !

Tanlo avait emmené Füm à l'écart, apposant une sorte de pommade rafraichissante sur ses abdominaux. Le maître avait une réserve de médicaments et de produits assez large pour ouvrir sa propre officine, Il avait aussi appris, avec grande tristesse, que son élève ne craignait pas les chatouilles.

- Retourne jouer avec Goriak. Moi je vais dormir, je suis crevé. Il lui fit un clin d'oeil. Tu devrais faire de même. Demain sera dur.

---- Le lendemain... peut-être ? ----

- Assis-toi.

Tanlo était assis en tailleur sur un tatami. Il avait sa tête des jours sérieux. A côté de lui, une caisse, celle qu'avait apporté Goriak. Il resta silencieux une demi-minute en fixant Füm des pieds aux oreilles, regardant ses muscles et la définition de son corps. Il la força à rester en tailleur, afin qu'elle se calme. Qu'elle se concentre.

Elle avait pris quelques kilos. Pas encore assez. Il posa sa main sur la caisse.

- J'ai un cadeau pour toi.

Un cadeau empoisonné. Il ouvrit la caisse, la poussant doucement vers Füm, qui put y voir des pièces d'amure. Des gantelets, des jambières, un corset.

- Maxence a dû la porter pendant son entraînement. Je l'ai refaite et modifiée pour toi. Un de mes élève à bossé dur dessus. Enfile-là.

L'armure était lourde. Bien plus que nécessaire. Le corset pesait bien 5 kilos, et les jambières, tout autant chacune. Les gantelets pesaient un kilo. Le poids était entièrement concentré sur les avants bras, les mollets, et les abdos. Après qu'elle l'ait enfilée, il appuya sur une petite télécommande. Un "pfuit" se fit entendre, alors que l'armure se verrouillait, emprisonnant Füm dedans.

- Tu portera cette armure pendant le reste de ton entraînement. Même sous la douche ou pendant que tu pionce.

L'utilité était évidente. L'armure ralentissait considérablement les mouvements de la jeune femme, lui demandant également bien plus d'effort que d'habitude. Alors qu'elle parait dans une diatribe, il lui tendit autre chose. Une sorte de casque étrange, qui recouvrait les oreilles comme le ferait un casque de musique, et la bouche comme le ferait un masque à gaz. Il avait, de manière notable, été adapté pour la morphologie de la Lépi, afin de recouvrir ses oreilles sans écraser ses pavillons.

Tanlo étais dans le dos de Füm, assemblant le masque lui même, lentement, parlant d'une voix rassurante. Il avait laissé à Max la surprise, mais pour Füm... quelques explications s'imposaient.

- Ce masque sert à deux choses. La première, à limiter ton souffle et ta respiration. Tu aura du mal à respirer, à faire circuler l'oxygène dans tes muscles. Chaque coup, chaque mouvement, chaque impulsion, te demandera un effort notable. Tu devra tout calculer, avec précision. Tu ne pourra pas te permettre la moindre erreur de dosage d'effort.

Un petit "pschiiiit" alors que le casque se verrouille. Il approchait les écouteurs des oreilles de Füm.

- Et pour eux... tu dois d'abord découvrir par toi même.

D'un seul coup, tout son disparu.

Füm se retrouva seul avec le néant. Et puis, un bruit.

Boum.
Boum.
BoumBoum.
Boumboumboum...

Il savait ce qu'elle entendait. Son coeur distinctement, pour la première fois. Et puis, alors qu'elle penchait sa tête en avant, un concerto de sons résonnait doucement dans ses oreilles. Ses muscles, ses tendons, ses nerfs.

Ce casque avait deux buts. Le premier, étouffer les sons extérieurs. Le second... décupler des dizaines de fois les sons internes du corps. Pour que le porteur prenne conscience de toute la machinerie biologique qu'il est.

Inutile de dire que les premières secondes, heures, jours... sont éprouvants.

Traumatisants, même.

Il claqua des mains, attirant l'attention de son élève. Les paroles de Tanlo semblaient floues, un peu éteintes. Mais distinctes, au milieu du capharnaüm qu'était devenu le corps de la Lépi.

- FOCUS, Füm ! Ton adversaire, c'est moi. Ton corps, c'est ton allié. Ecoute-le. Parle avec lui. Devient son pote.
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Aïeuh. Aïeuh… Aaaaaïïïeuh ! Putain ! J’viens d’me rappeler pourquoi qu’en fait faut pas s’brûler, ça fait putain de mal… C’pas drôle. Pendant qu’il applique la crème anti-bobo, j’peux pas m’empêcher d’faire des têtes de chaton à qui on écrase la queue, faut dire que c’est pas drôle c’qu’il me fait, mais il arrive quand même à s’plaindre qu’j’suis pas chatouilleuse. Déjà, qui, avec une tranchée d’chair brûlée creusée au milieu du bide, s’retrouverait à être chatouillé ? Faudrait être taré… J’en sais rien. En vrai, c’t’une question d’survie dans une adelphie d’Lepie. T’es l’chatouilleux, t’es l’perdant. Tout l’temps. Du coup… Tu finis par t’entrainer à résister à la torture, sans quoi, t’es mort. J’crois j’l’ai jamais été. En vrai. J’adore trop les papouilles d’façon pour être chatouilleuse. J’adore trop quand Maxou passe ses doigts, tout partout, sur ma peau, les frissons, tout ça. Maxou, tout l’monde. FFF, elle les faisait aussi super bien les papouilles. J’adore les papouilles. Voilà. J’avoue tout !

N’empêche qu’on a longtemps joué avec mon copain. J’sais pas combien de temps. C’pas facile quand on s’amuse autant d’savoir le temps qui passe. Il m’a montré comment qu’on se servait des fontas pour se battre. Plus d’électricité par contre ! Nope, nope. J’avais déjà assez mal… Les mouvements, tout ça. Pour de vrai, ça me plaît bien, bien, bien. Avec mes bonds, mes kicks, bordel, j’ai une classe folle. J’déconne pas, hein ! Il l’a dit aussi. Et c’est mon copaing ! Donc c’était pas pour me pécho. D’façon, Daddy il a dit no more candy ! Alors c’est tout… Au régime… Putain c’que c’est long…

🥕

J’ai fait mon dodo, j’ai pris ma douche, on a changé les pansements de mon bobo – ça va j’guéris vite mais j’vais p’t’être quand même gardé une marque un peu pâlotte sous le pelage, faudra j’invente une histoire de ouf pour impressionner Namour sinon elle va s’foutre de ma gueule – j’rejoins Daddykobi sur les tapis, j’suis crevée, mais y a une grosse boite à côté de lui, alors je sais qu’il va me faire un cadeau, et j’aime trop les cadeaux. J’vais être gentille pour l’avoir plus vite. On bouge plus, on bouge plus. Je sais que quand il me regarde comme ça c’est qu’il sait que je sais. Et c’est encore plus dur de pas bouger. Caaalmmm down. Now.

« J’ai un cadeau pour toi. – YES ! J’le savais ! Trop bien ! C’est quoi ?! » Ouais, là, je bouge, mais trop tard, il l’a dit, il doit me le donner. Sinon, c’est de la maltraitance. Juré. Et j’le vois sortir des trucs de la caisse. Du genre, euh… Une armure ? Oh, ils sont où mes supers bâtons ? S’il vous plaît ? Appelez-moi le patron, j’veux faire une réclamation… Merde. Et Namour a porté ça ? No way… Y a même plus son odeur dessus. Quel est l’intérêt ? J’veux des bâtons. Et quand j’l’enfile, j’ai pas besoin d’longtemps pour comprendre que c’est de la grosse merde son truc. Même sous la douche ? Il a cru j’étais une pouilleuse ou quoi ? « Euh… Daddy, t’es au courant que si j’me lave pas j’risque de finir juste avec le pelage qui tombe, la peau qui s’infecte et genre… la mort ? J’t’adore hein, et euh… Comme j’ai promis j’suis obligée d’porter ton truc mais… » Et v’là qu’il me tend autre chose. J’aime pas du tout. C’est plus du tout rigolo. Et il l’a joue Gentikobi. Ça sent tellement l’arnaque, j’sens que je commence à paniquer. Genre un peu. J’suis une grande fille quand même. Non, totalement. Et c’est pire. Vite. Bien pire. Une fois qu’il m’enferme là-dedans, ce taré.

C’est l’bordel dans ma tête. Trop de bruit. Beaucoup trop fort. Qu’est-ce que tu veux je fasse avec cette merde ? J’entends plus rien, putain. J’peux pas bouger sans que des putains de milliers de craquements m’pètent les oreilles. C’est quoi l’but, sérieux ? M’entendre broyer des maxillaires comme jaja chaque fois qu’j’croque une pomme ? J’aime pas. J’aime pas, j’aime pas, j’aime pas. Et v’là qu’il tape des mains et qu’il dit des trucs, j’entends même rien. « J’ENTENDS RIEN, DADDY ! C’EST QUOI CETTE MERDE, SERIEUX ?! C’EST TROP FORT ! J’ENTENDS PLUS RIEN ! » J’aime pas, j’aime pas, j’aime pas. Tout le temps ? Nada, j’vais d’venir folle… Mais merde.

Faut que je bouge. Que j’évacue la tension. Alors j’me lève et c’est mille fois de putain de pire. Déjà, j’pèse douze mille tonnes, ensuite, avec la panique, j’essaie d’aller chercher l’air et il vient pas. Okay. Merde. Merde. Merde. J’essaie d’me diriger vers ma chambre, j’ai l’impression d’être retenue comme dans des lianes de partout. Le son de ma respiration m’fracasse la tête, chaque pas fait gueuler dans mes oreilles un bordel de trucs que j’ai pas envie d’entendre. Merde. J’essaie d’aller plus vite, avec le sentiment qui monte, mais c’est pire, c’est tellement pire. Et pourquoi j’peux plus respirer ? Merde. J’aime pas. J’aime pas. J’aime pas. J’fais pas dix pas avant d’m’arrêter, de me laisser tomber à genoux et de me rouler en boule sur le sol, front contre terre, en mode petit chat. Faut que j’arrive à m’calmer. Faut que j’arrive à m’calmer sinon j’vais putain d’crever. J’viens d’comprendre, Daddy est cinglé, en vrai. Il est complètement cinglé. Mayday. Send help ! Hey, sweetheart, c’est possible qu’tu cognes moins fort, putain ?! J’m’entends même plus me plaindre dans ma tête…
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Elle panique, évidemment. Il s'attendait à voir la dynamique Fùm complètement perdre pied face à ce déluge de sensations nouvelles. Il la laissa crier et se débattre, avant qu'elle ne se recroville par terre, apparemment en pleine crise de panique. Il se leva, s'approchant d'elle. Il s'agenouilla à ses côtés, et pose sa main sur son dos.

- Hey.

Il sait qu'elle l'entend. Aussi étouffée et lointaine que sa voix peut l'être pour quelqu'un qui porte ce casque, il est audible. Il la sent trembler, presque morte de peur, lorsque sa main appuie sur son dos. Il reprit la parole, avec une voix plus légère, plus féminine, imitant -remarquablement bien- celle de Fùm.

- J’suis pas v’nue ici pour jouer aux billes. Et j’suis prête à traverser l’enfer pourvu qu’en sortant, j’suis capable de broyer la pierre avec un doigt.

Ses yeux bleus rencontrèrent l’œil droit de Fùm. Leur bleu lagon était devenu un bleu océan.

- Où est passée la fière Fùm prête à vaincre la galaxie entière ?

Sa main remonta le long de la colonne vertébrale de son apprentie, venant se perdre dans ses cheveux, venant masser son cuir chevelu, comme pour la calmer.

- Tu disais que t'étais pas Max, et inversement. C'est vrai. T'es bien plus douée qu'elle, et t'a quinze fois mon talent naturel. Mais elle a porté ce casque pendant 3 semaines, et moi, pendant des années.

Il approcha son visage du sien, tout prêt. Elle ne pouvait pas s'échapper. Les yeux se touchaient presque.

- Là où je t'emmène, tu n'y arrivera jamais en t'entraînant normalement. Le train est en marche Fùm, t'es entrée dedans, et j'vais m'assurer que t'y restera jusqu'au bout.

Le ton paternel, colérique, plein de reproches sous-jacents, se transforma en une voix plus douce, chaleureuse, celle d'un mentor. Après le froid, le chaud. Après le bâton, la carotte.

- Ces bruits que tu entend, ils ont toujours été là Fùm. Tu ne débloque pas. Tu ne meurs pas. Tu es en pleine forme. Plus vivante que jamais. Tu vas bien. Respire. Calme toi.

Il prit doucement son petit doigt, et le souleva, avant de le redéposer, puis de soulever chacun de ses doigts, un à un, avec lenteur.

- Tu entend le bruit ? Les muscles, la chair, à chaque mouvement ? Tu peux les rendre moins bruyants. Concentre-toi. Enlève le superflu. Va à l'essentiel. Et tu pourra faire ca.

Il ouvrit la paume de son autre main, devant l'oeil de Fûm. Les doigts recouverts de cornes étaient parfaitement fixes, immobiles, sans le moindre tremblement présent chez une personne normale. Et puis, ils se mirent à frémir, avant de trembler, puis de vibrer, devant ses yeux, de manière surnaturelle. Il mit fin aux vibrations après vingt secondes, les mains reprenant leur attitude normale.

Il enleva sa main de la tête de la jeune femme, avant de s'asseoir en tailleur, devant elle, à quelques mètres.

- Je ne partirais pas. Je serais là pour te guider. Alors ne panique pas. Prends le temps qu'il te faut... je sais que tu peux le faire
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Mon souffle, dans ma tête, comme un putain de typhon passé sur la côte, en haut d’un phare, avec rien qu’une petite laine. Merde… Tellement fort… Tellement trop fort. C’est à peine, dans cet enfer sensoriel, si j’arrive à sentir sa main qui se pose sur mon dos. Mon cerveau est déjà totalement saturé par les informations, celle-là passe inaperçue, faut qu’il parle pour que je réalise tout à fait qu’il est là, que je suis pas folle. Il me ressert ma propre limonade, se foutant à moitié de ma gueule. Il se fout de qui, sérieux ? Faut qu’j’lui mette mon poing dans la gueule main’nant ou on attend encore un peu ? Comment il peut me faire subir un truc pareil et derrière s’attendre à ce que j’accepte qu’il se paye ma tête ? Toutes les chaudières de la colère s’enflamment, et plutôt que de cramer la matière, ça éclate encore plus fort. Mon cœur tambourine, mes muscles se crispent, mes mâchoires craquent. Un frisson va, vient, dresse mes oreilles et hérisse mon poils. Je suis furieuse autant que je souffre.

Et il parle, il parle. Il m’oblige à le regarder, il fait genre qu’il suffit d’le vouloir pour que ça passe. Merde, s’il suffisait d’le vouloir pour que ça passe, les trucs du corps, y aura pas un cancer dans la galaxie, plus d’bandes mous ! Putain. Il me refait le coups de l’homme vibro, comme pour me promettre des résultats garantis, mais j’ai l’impression qu’il a aucune putain d’idée de ce que je vis, malgré ce qu’il dit. Pourtant, j’peux pas lui hurler dessus comme s’il était pas en train de vraiment faire le plus correctement possible les choses. J’peux pas le faire aussi parce que la colère a déjà commencé à retomber, vu que je peux pas bouger pour l’alimenter et qu’il arrête pas de parler. Alors je sers les dents, et je crache comme je peux. « Putain, Daddy, comment tu peux penser une seule seconde que ce qui marche sur un Zhumain ça va être vécu tout pareil par une autre espèce ? J’suis la première putain de Lepie que t’entraines. Ce sera pas pareil. Ça pourra jamais être pareil. On n’est pas pareil. Mon cœur doit battre trois fois plus vite que le tiens, mes sentiments doivent être mille fois plus violent. Merde, si t’étais pas toi, j’t’aurais sauté dessus pour te tuer, putain. »

Je respire difficilement. J’essaie d’canaliser comme je peux. Mais j’ai besoin d’bouger. J’peux pas gérer ça sans bouger. Tant pis si c’est pire, tant pis si c’est plus violent, j’dois l’encaisser comme ça. J’suis pas une putain de Jedi qui s’pèle le cul en haut d’une montagne à contempler l’univers. J’ai jamais été comme ça, j’le serai jamais. J’suis une passion en mouvement et j’m’arrête jamais. J’suis une putain de tornade, et j’peux pas m’arrêter d’souffler. J’me lève. J’ai même du mal à trouver un semblant d’équilibre entre les poids, partout sur le corps, les bruits, l’étouffement. Et je marche. Ou du moins, j’apprends à marcher. J’apprends tout ce que ça fait crisser comme trucs, tout ce que ça craque comme bidule. Merde… Qu’est-ce que ça peut foutre ? Que tout ça, ça fasse un boucan pareil ? J’suis sensé comprendre quoi ? Parce que dans ce putain d’moteur y a une pièce qui fait du bruit, d’un coup j’vais savoir lui faire arrêter l’tintamarre ? J’ai même jamais su maîtriser mon putain de nez, et j’devrais réussir à maîtriser des muscles que je sais même pas d’où qu’ils sont ? … Putain, j’comprends rien. J’comprends rien mais j’sais un truc, c’est que je dois passer à travers ça si un jour je veux pouvoir lui taper suffisamment fort sur la gueule pour lui faire regretter un peu de me l’avoir infligé. J’aurais dû me douter, avec son regard de vieux cochon, qu’il était taré, le Papy Jakobi.
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« Putain, Daddy, comment tu peux penser une seule seconde que ce qui marche sur un Zhumain ça va être vécu tout pareil par une autre espèce ? J’suis la première putain de Lepie que t’entraines. Ce sera pas pareil. Ça pourra jamais être pareil. On n’est pas pareil. Mon cœur doit battre trois fois plus vite que le tiens, mes sentiments doivent être mille fois plus violent. Merde, si t’étais pas toi, j’t’aurais sauté dessus pour te tuer, putain. »


Il sourit, et la regarde bouger, peiner, geindre, avant de se lever, se dresser, et marcher, à moitié entre le nouveau-né et le soudard complètement déglingué par l'alcool. Elle a un regard halluciné, fermant parfois les yeux, peinant à lire son environnement, les sens en surrégime. Il répond, sa voix grave toujours aussi lointaine.

- Fùm, le Stava est un art martial Noghri. Une espèce dont les membres sont considérablement plus forts et plus sensibles que les humains comme moi. Leur odorat est tellement développé qu'ils peuvent littéralement sentir ton lignage. L'entraînement est le même pour tous -et dur pour tous-. Sur certains aspects, ma nature facilite les choses. Sur d'autres, être Lépi t'avantage. Quoi qu'il en soit, tout le monde en chie.

Assis en tailleur, il saute directement de cette position, se propulsant en l'air pour se retrouver sur ses pieds. Il se décala pour entrer dans le champ de vision de Fùm, et se rapprocher d'elle, afin de ne pas lui faire peur. Ses gestes étaient lents, dans brusquerie, afin de ne pas être une menace. Il lui fit un regard canaille.

- J'aimerais qu'un jour, les jolies filles me sautent dessus pour autre chose que me tuer. Allez, suis moi. Lentement. Doigt par doigt, muscle par muscle.

Il l'aida, pendant un long moment à marcher, comme si elle était en rééducation. Ils firent plusieurs fois le tour de la pièce, jusqu'à ce qu'il la mène devant le chevalet de peinture, sur lequel se trouvait un cadre vide et blanc. Avec précaution, il se saisit d'un pinceau, qu'il déposa dans une de ses mains. Puis déposa plusieurs couleurs sur la palette, avant de la donner à Fùm.

Il s'écarta, la laissant devant le tableau.

- Peins.

L'âme d'artiste de Fùm avait un avantage : elle pouvait l'utiliser comme vecteur de ses émotions. La peinture, pour Tanlo, était un moyen d'offrir à son apprenti la possibilité de se calmer, de se concentrer sur autre chose que le vacarme dans sa tête, de ne faire qu'un avec elle même. Alors que le pinceau caressait la toile, y libérant la première trainée de peinture, il se mit à sourire.

- Ne cherche pas à faire un truc beau. Fais ce que tu veux.

La deuxième semaine passa en un éclair.

La Lépi se retrouvait à vivre à un rythme lent. Elle dormait à peine -voir pas du tout ?-, et sa fatigue et son armure faisaient que ses gestes devenaient apathiques. Forcée à être en mode économie d'énergie, elle était forcée de suivre les entraînements de Tanlo. Les exercices de force étaient toujours là, bien que moindre en intensité.

Les sparrings aussi. Tanlo se déplaçait avec une lenteur que son apprentie aurait autrefois jugée accablante, mais le poids de l'armure et la fatigue faisait qu'elle n'aurait jamais pu réagir en vitesse normale. Dans ces combats aux ralentis, comme s'ils étaient sous l'eau, avec une vitesse équivalente, uniquement par des touches comme s'ils étaient en pleine démonstration. Sans pouvoir surpasser physiquement l'adversaire ou le prendre de vitesse, le seul moyen de gagner était par l'économie de mouvements et la prise de décision.

Fùm perdait, à chaque fois. Mais, de jour en jour, elle progressait, parvenait à "survivre" de plus en plus longtemps, forcée d'affiner sa stratégie pour tenir tête au vétéran.

De temps en temps, une fois par jour -même si le temps n'était plus une réalité-, Goriak venait, et "jouait" avec Fùm, lui apprenant à se servir de ses tonfas.

Les repas avaient aussi changés. A cause du masque, Fùm ne pouvait plus vraiment manger quoi que ce soit. Aussi, ses repas étaient cette fois bus, grâce à une paille, alors que son maître lui cuisinait des... préparations, dans une opération tenant plus de la patîsserie et de la chimie que de la cuisine. Devant son premier regard choqué, il avait ricané.

- T’inquiète pas. C'est ultra énergisant et calorique. T'en a pas conscience mais ton corps consomme à mort. Et ca aide aussi à dormir. Fais pas attention à la couleur violette.

Pour distraire Fùm, ils mangeaient dans la chambre de Tanlo, en face d'une télévision, l'un à côté de l'autre. Avoir un écran passant de vieux holo aidait la lapine à se concentrer sur autre chose que les bruits de son corps, mais si Tanlo savait que, petit à petit, elle allait apprendre à vivre avec, et à les réduire le plus possible, jusqu'à ce que chacun de ses gestes, y compris saisir la télécommande et appuyer sur une autre chaîne, soit accompli avec complète perfection.

A un moment, la lapine, épuisée, s'était endormie-évanouie contre lui, la tête tangant contre l'épaule épaisse de l'homme. Il avait savouré la sensation d'avoir quelqu'un contre lui pendant quelques minutes, avant que l'épisode de la série qu'ils regardaient prenne fin, pour la soulever délicatement, avec une précaution infinie, comme il le ferait avec sa propre fille, avant de la déposer sur son futon, la border, et la laisser dans sa pièce.

Et ainsi, les jours passaient...
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« Niah, niah, niah... Si tu veux qu’on t’saute dessus, Daddy, commence par être moins flippant quand une jolie fille t’approche, putain. C’est la base de pas les faire crever, c’t’évident, non ? » Et j’suis là, à essayer d’gérer tout ça d’un coup. C’est l’enfer. C’est l’putain d’enfer et j’ai signé pour mais bordel… Qui est le type à ce point chelou pour avoir imaginé ça, sérieux ? On lui a fait quoi dans son enfance ? Ou alors c’est son premier crush qu’a pas été gentil avec ? Bordel. Un pas, l’autre, un pas, l’autre, respire doucement, calme, calme…

Bientôt, je me retrouve raide, comme un piquet, devant une toile blanche. Vraiment ? Maintenant ? … Putain… Au moins je penserais à autre chose que le marteau piqueur qui me sert de cœur. Autre chose qu’à tous ces foutus craquement. Autre chose qu’à ce putain de tournis parce que je manque d’oxygène. Autre chose… Invariablement, le peu de pensées que j’arrive à rassembler se teintent de blond, de rire et de passion.

🥕

J’ai aucune foutue putain de bordel d’idées du jour, de la date, de l’heure. La fatigue. Juste sa putain de sa race de la fatigue. J’ai mal partout, tout le temps. J’ai l’impression d’être détruite, tout un peu plus, mais trouver quelque chose d’autre à détruire, encore un peu plus. Paraît que ça va finir par devenir plus facile. Ouais c’ta soeur qu’est devenue plus facile, bordel… Les sons d’à l’intérieur, j’crois j’ai fini par m’y faire. Le pire, ça reste la respiration, toujours prise, toujours à la gorge. J’peux pas gérer mes colères, mes angoisses, mes excitations comme un connard de Zhumain tout chiant. Quand mon cœur s’emballe, quand l’émotion elle vient, l’cerveau vrille, c’tout, c’comme ça, c’pas une question d’contrôle, ou alors trouver moi l’trouduc qui saura contrôler la pousse de ses putains de cheveux par la pensée et j’veux bien qu’on en rediscute. Alors c’est dur. C’est putain de dur parce que plus je fatigue, plus je perds pieds, plus ces moments pointent à l’horizon. J’vais finir complètement folle.

🥕

Mon copain est venu joué avec moi et les bâtons. J’ai rien compris de ce qu’il me dit. J’ai l’impression il a pas percuté que j’étais à moitié sourde avec toute cette merde sur le visage mais on a bagarré et j’continue d’apprendre à m’servir de ces p’tits bébés. Même que j’espère que j’en aurai pour mon anniversaire. D’façon, Daddy il a pas le choix, si je les ai pas, je brûle tout. Bon… En parlant du vieux, il est là, apparemment, c’est fini le copain il doit partir. Il me fait signer d’approcher, on doit reprendre la bagarre sans jouet. P’t’être que cette fois, j’me f’rai pas monté en l’air en deux minutes. D’façon, j’ai assez d’rancœur, là, pour me relever mille fois et essayer de l’étranger à mains nues à chaque fois.

🥕

Je regarde la paille et j’ai un genre de haut l’cœur bizarre. En vrai, j’en peux plus d’bouffer liquide. Combien de temps j’ai tout ça sur la gueule ? Combien de temps ça va durer encore ? Je tuerai pour pouvoir croquer dans un truc qui craque. Et là, y a aussi un autre truc qui commence à me gêner. Et personne il le sait, mais va bien falloir que je lui dise parce qu’en vrai, ça m’énerve trop, j’en ai marre, j’arrête pas de jouer avec ma langue dessus tellement j’ai plus l’habitude. Alors bon… J’aspire, j’aspire, j’aspire. Moins longtemps ça dur, plus vite j’suis tranquille. J’suis morte, en vrai… On a bagarré, la douche et tout… Des heures que je suis debout ? Putain ça pourrait être quinze minutes. J’ai envie d’une sieste, je crois, mais faut que je lui dise avant. « Daddy, j’ai les dents qui poussent, teuplaît, faut que je puisse les limer, j’ai pas quand elles sont si longues, j’ai l’air d’une débile… » Y a personne il le sait, à part la famille… Et c’est un peu la famille, à force, non ? Putain, j’suis fatiguée… J’me sens pas partir contre son épaule. Ou alors j’en ai rien à foutre et j’espère l’écraser, j’sais plus trop.

🥕

J’arrive pas à m’arrêter. J’arrive juste pas à m’arrêter. Je pleure, je pleure, je pleure, j’étouffe, j’ai mal au ventre. J’sais pas ce que j’ai, j’arrête pas de saigner, c’est pas normal. C’est évident que c’est pas normal… J’ai rien fait avec un Lepi depuis des milliers d’années, forcément que ça pouvait pas être ça ! Alors pourquoi que mon corps il réagit comme ça, c’est n’importe quoi ! Y a Daddykobi qui toque à la porte, ça fait plusieurs fois, j’suis censée sortir quand il toque une fois mais là, j’y arrive pas. Y a du sang partout, c’est n’importe quoi, et j’arrive pas à arrêter d’pleurer. Merde… J’deviens folle, j’crois.

🥕

Mmmhhh… Je regarde le plafond, encore. J’l’ai effleuré, cette fois. J’suis sûre je l’ai effleuré. Sinon pourquoi que je l’aurais senti, hein ? Faut que je me relève. Je tremble de partout mais j’m’en fous, si j’l’ai effleuré cette fois, ça veut dire que la prochaine, j’lui mets enfin mon poing droit dans la truffe et c’est lui qui s’ra obligé d’bouffer à la paille le reste de sa vie. Un steak, j’veux juste un putain de steak. Et le cul de Max. Je sais pas lequel je veux le plus fort, merde… J’suis d’nouveau sur mes pieds, j’assure mon équilibre, je maîtrise, j’me concentre, dans la truffe cette fois. Faut que je lui cogne dans la truffe.
Tanlo Jakobi
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Tanlo fronce les sourcils, mains sur les hanches. Fùm n'est pas du genre à prendre son temps. A de nombreuses reprises, son apprentie avait ouvert la porte au moment où il frappait, toujours dynamique,toujours prête à s'entraîner. Et là... rien. Juste le silence.

Il ne lui en voulait pas. Prendre un peu son temps, avoir du mal à se réveiller, ca arrive à tout le monde. Dans leur petit univers sans temporalité fixe, quelques minutes de perdues ne sont rien. Mais il attend depuis cinq bonnes minutes.

- Fùm, j'entre dit-il d'une voix sonore. Tant pis pour elle si elle est en train de s'habiller, il l'avait prev...

Un moment de silence. Devant lui, le spectacle le plus triste qu'il ait jamais vu. Fùm est au sol, se tortillant comme si elle était prise d'une atroce fièvre. Son visage est ravagé par les larmes, alors que ses pleurs, discrets, se libèrent lorsque Tanlo arrive, alors qu'elle braille.

- Fùm ! Qu'est... bordel ! Aucune sérénité dans la voix de Tanlo, alors qu'il accourt vers elle. Son coeur est rongé par l'inquiétude.

Du sang. Il le sent avant de le voir. Le liquide rouge et carmin macule les jambes de la Lépi, créant une petite flaque entre ses dernières. En se débattant, Fùm en répand encore plus sur le sol, transformant la chambre en scène de crime. Elle essaie de se cacher et de le repousser, parlant à toute vitesse.

- C'est pas grave, me vire pas, c'est pas grave, me vire pas,mevirepasmevirepasmevirepasmevirepasmevirepasmevirepas...

- On s'en fou ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Merde...

Les règles ? Non ce n'est pas aussi critique... normalement ? Est-ce qu'elle aurait cachée une blessure grave pendant l'entraînement ? Merde, était-ce de sa faute ? Il examina ses jambes, son corps. Elle ne semblait pas blessée.

- Fùm, qu'est ce que...

Elle continuait de pleurer, presque délirante, merde, il était en train de perdre le contrôle de la situation ! Il regarda ses mains dégoulinantes de sang. D'abord, la nettoyer, puis la rassurer. Non. L'inverse. Il embrassa son front fiévreux, la prenant dans ses bras.

- Fùm, Fùm, ne t'inquiète pas, ca va aller. Je vais pas te virer. Jamais je te virerais, d'accord ? On va soigner ca. Je vais appeler mon médecin, il va t'aider, il est doué... ne t'inquiète pas...

Il la souleva, comme la dernière fois où il l'avait emmenée au lit, pour l'amener dans sa baignoire, afin de la laver et la nettoyer. L'inquiétude défigurait le visage de Tanlo, mais pas une seule fois ses mots n'étaient hésitants. L'humain et la Lépi se parlaient sans cesse, Tanlo essayant de recouvrir le flux de paroles paniquées de son apprentie. Il se saisit de son com, et dut attendre une bonne minute avant d'avoir une réponse !

- Doc !

- Tanlo putain ! Il est 4h du matin !

- J'ai une blessée sous les bras Doc ! J'ai besoin de toi.

Grésillements alors que son interlocuteur lâche une bordée d'injures !

- J'ai pas l'temps ! Je suis en train de cuver !
- C'est grave !
- Quel point ?
- Lépi, jeune, en pleine forme physique, elle saigne de partout au niveau des jambes avec une fièvre, pas de blessure appar...
- Je t'envoie ma fille

- Hein ?!

Il avait déjà raccroché. L'enculé. Tanlo échangea un regard encourageant à Fùm.

- Ca va aller... sa fille est douée et habite à côté. Je vais te faire un lit... Dehors.

Hop. Ils sortent. Il continue de la tenir dans ses bras, ignorant le sang. Elle a arrêté de se débattre, mais continue de pleurer. Rapidement, Il l'installe sur la table de massage qu'il avait installé, recouvrant cette dernière de papier blanc, qui devient vite tachée de rouge.

Il ne laisse Fùm seule qu'une poignée de minutes, le temps de partir dans sa propre chambre et de revenir avec une bôite remplie d'un nombre incalculable de médicaments, drogues, pansements et autres produits médicaux. De quoi ouvrir sa propre infirmerie. A peine revenue, il prend sa main dans la sienne. Elle est en sueur, ses cheveux collants partout. Il dégage son visage, l'aide à boire de l'eau.

- Ecoute Fùm. Tu n'y es pour rien. Ne t'inquiète pas... t'es ma Fùm.

Il lui a plusieurs fois demandé ce qu'elle a, mais la Lépi n'a rien répondu, alors, il n'insiste pas.

Après un long moment, la porte s'ouvre.

- Ah, voilà ton docteur !
dit-il, alors que Fùm peut voir la nouvelle arrivante qui est...

Une jeune fille.
Vraiment jeune.
Plus jeune qu'elle. Probablement même pas majeur. Une humaine, du moins en apparence, petite, un visage juvénile et pâle encadré par une grande paire de lunettes faisant ressortir des yeux noisette. Ses cheveux sont courts, descendant jusqu'à la nuque. Elle a l'air sage, intello, presque nerd, mais néanmoins très jolie. Elle approche à toute vitesse, portant un sac apparemment très lourd. Elle regarde autour d'elle l'air calme et assuré avant de poser ses yeux sur Fùm.

- Parrain ! J'ai fait aussi vite que j'ai pu ! Dit-elle d'une voix claire et sonre, avant de fixer Fùm. Bonjour ! Je suis Asclépia ! reprend-t-elle, adorable.

- C'est mon futur médecin traitant expliqua Tanlo avec une fierté particulièrement évidente, avant de reprendre son sérieux. Asclépia, Fùm est...

- Je sais. Une Lépi. Je connais tout.
Elle détailla Fùm des pieds jusqu'aux oreilles, son regard curieux devenant analytique. Laisse nous entre femmes Tanlo.

- Mais, je peux ai...

- Shhh dit-elle en le chassant d'un geste de la main comme s'il n'était qu'une ennuyante mouche. Dans ta chambre, tout de suite, et tu n'en ressors que lorsque je t'appelle dit-elle avec une autorité presque condescendante. Le colosse semble se ratatiner et lui obéit avec une docilité presque choquante, lâchant un petit " d'accord ".

Avec promptitude mais précision, Asclépia enfile une blouse ainsi que des gants désinfectés, sortant de son sac un tapis qu'elle déroule et dans lequel se trouve d'innombrables outils de médecine parfaitement entretenus.

Son visage jeune, subtilement, change, alors que ses yeux, sous la lumière révellent leur vraie couleur, violette. L'adolescente devient maternelle, parlant d'une voix doucereuse et chaude, qui ne vous fait pas croire, non, mais vous convainc, jusqu'au plus profond de votre être, que tout ira mieux.

- Alors Fùm... raconte moi tout.

Sa voix perce toutes les barrières du casque équipé par Fùm, et est parfaitement audible.
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C’est un genre de blague, en fait ? On veut m’terminer à coup d’latte ? Pourquoi qu’on veut pas comprendre que c’est pas le moment ? ça suffit pas d’me voir en PLS dans un lit à m’vider mon sang avec le ventre qui cherche à virer tout c’qu’il contient ? Et l’autre, là, avec son sourire de niaisasse ? Sérieux ? Elle veut ma main dans sa gueule la tulipe ? « Putain, t'as encore du lait qui te coule du nez et on m'dit qu't'es médecin ? J'ai rien à dire. Soit tu sais ce que j'ai, soit t'as rien à foutre là. Alors donne-moi de quoi faire passer la douleur, dis-lui qu'j'ai juste besoin d'une putain de pause que ça retombe, et casse-toi. J'ai pas besoin qu'une pignouf qui passait par-là fasse genre d'en avoir quelque chose à foutre. Putain, j’suis fatiguée… Qu’est-ce que j’suis fatiguée… – Tu as raison ! Nous discuterons plus tard ! Euh… non, même pas, en fait. Jamais. C’est bien, ça, jamais.

Elle commence enfin à faire son boulot et à m’poser des questions sur mes symptômes, même si j’l’ai déjà mise dans la catégorie des grosses nazes tellement c’est putain d’évident mais ses lunettes sont pas assez grosses pour qu’elle puisse le voir. « J'ai eu des vomissements hier soir, je crois... Pas les vomissements, j'crois c'était le soir, c'tout, j'en sais rien. Avant dodo quoi, après l'entraînement. Et c'est là que j'ai percuté l'problème, parce que j'étais en retard... Après, j'ai eu un peu la fièvre et surtout mal. Le truc habituel... Les humeurs en vrac, la fatigue, les crampes de sa race... Elle a fait tous les gestes habituels, la tension, le cœur, les poumons, mais au moment où elle vient essayer d’palper mon abdomen, j’ai un recul gênée, involontaire. Si j’pouvais lui arracher la tête, là, j’crois j’le f’rais, mais merde… j’suis fatiguée… T'as les mains froides, c'est ouf... Pourquoi qu’elle est médecin si elle a des mains froides comme ça, d’abord ? – Mes excuses. Nniiaaahhh, avec un sourire, connasse…

Clic, clic, clic. J’sais pas à quoi qu’il sert son appareil mais elle annonce. « Je vais devoir faire un test de grossesse. … Sérieusement ? – Mais j'ai pas besoin de toi pour savoir ça, putain... J'ai pas quern' avec un autre Lepi depuis des années main'nant ! J'vais pas avoir stocker ça dans un coin pendant dix ans ! C'pas possible ? Hein ? Hein... Putain... J'en ai marre d'cette espèce de débiles... J’ai les humeurs toutes mêlées, j’sais même plus si j’veux la tuer, pleurer sur son épaule, l’étrangler ou juste l’oublier et mourir rouler en boule sous la table la plus proche. P'tain, c'pour ça qu'j'étais contente, en plus, de préférer les meufs, et ça m'arrive quand même. Merde. Voilà... Et elle me regarde comme si j’étais fragile… Elle m’énerve. Elle m’énerve… Mais j’veux un câlin quand même. Mais j’devrais tuer la personne après. Les risques du métier, c’tout… – Je compatis. Ca serait plus simple si on pouvait tous être des humains parfois, elle attrape le même truc que tout à l’heure et rebricole avec. Elle sait ce qu’elle fait au moins ? Les gens comme mon parrain ont du mal à comprendre... Je vais devoir enlever tes bas. Ça ne prendra que quelques instants. Ouais bah ça… Tmtc, ma gueule. Le bonheur, vraiment.

Un instant et une culotte remise plus tard. « Tu n'aime pas les autres Lépi ? Euhh… pardon ? Mon sourcil doit marquer plus que nécessaire ma surprise, l’autre, c’est un bébé, elle me demande ça ? J’parle pas d’ça avec un bébé, moi, j’suis pas une tordue. T'es pas un peu jeune pour me parler de ma sexualité ? Merde... T'as quoi, douze ans ? Et tu m'tripotes déjà genre t'es un docteur. T'es un genre de génie ? C'est pas qu'j'aime pas les autres Lepies, c'est qu'le meilleur moyen d'pas avoir d'bébés c'est juste d'pas les côtoyer d’trop près. Et on a un genre de culture de la famille qui fait que si j'fréquentais trop ces tarés, y en aurait forcément un pour tomber amoureux et me menacer d'se suicider si j'arrêtais pas mon boulot... On devient guedin quand la vie des autres est en jeu. Genre, vraiment. Et j'ai pas envie d'ce genre d'emmerdes, j'ai déjà bien assez avec mes darons sur le dos. Elle hoche la tête, j’ai l’impression qu’c’est plus l’effet du vent qu’autre chose mais y a pas d’vent. – Ça l’air compliqué en effet… Elle soupire, genre elle a des sentiments. Mon père est très collant aussi, c'est difficile de lui parler de garçons. Sourire. Elle imite vachement bien les sentiments. Et j'ai 17 ans. D'abord. »

Sous mon nez, elle agite un truc, genre toute fière. Première fois qu’elle s’en sert ? Vu comment la sexualité à l’air de la passionner, c’est étonnant… Quoi, j’suis méchante ? Je souffre, okay ? Et c’est elle qui vient essayer d’être copine avec moi main’nant alors que j’ai envie d’voir personne et encore moins d’leur parler. Faut pas être con, aussi. « Félicitations, tu n'es pas enceinte ! … J’suis tellement la blasitude, là, putain… – Sans déc'... Quelle surprise, on peut pas tomber enceinte sans baiser... Qu'est-ce que t'as lu pour imaginer que le contraire était possible ? ... J'suis sûre y a des gens assez tordus pour s'imaginer des histoires pareilles. Pause. Respire. Continue. Parler garçon... Parler garçon... Déjà là tu t'emmerdes. Les garçons c'est chiant, ça veut toujours te montrer qu'ils sont les plus forts, qu'ils ont la plus grosse, que t'es juste un territoire à défricher à coup de matraque... Les garçons ça pue du cul, de vrai. Elle rit avant d’prouver qu’vraiment, elle y connaît rien, la pauvre… – Oh, c'est vrai que j'en ai rencontré un ou deux... mais certains sont gentils. Ouais, génial, c’est vraiment c’qu’on d’mande à quelqu’un quand on a besoin d’quern’, qu’iel soit gentil.le ! … Y a plus d’jeunesse, putain. Toute sérieuse, elle fait son diagnostic, l’truc que j’sais déjà d’puis douze heures : – Tu n'es pas enceinte, mais ton corps réagi tel quel. C'est une grossesse nerveuse, mais je ne t'apprends rien je présume. Non… Et j’aurais préféré pas savoir. Mah quand t’expérimentes pour la troisième fois l’enfer, bizarrement, tu le reconnais sitôt qu’tu sens l’odeur du souffre à l’entrée. Il faut que tu te reposes, deux jours, disons mais aussi que, tu... trouve quelqu'un ou que tu calme tes pulsions par toi-même. Pas de retenue de ce côté-là. Et du repos, et... elle sort des haricots magiques, Des petits boosters pour calmer tes troubles hormonaux. Mmmhh… – Pas de retenue, pas de retenue... Vas dire ça à l'autre cinglé dehors qui veut pas que je me touche. Ça fait mille ans qu'il me met à la diète, et j'ai les crocs plus grands qu'un putain de Cathar. P’tit temps d’latence et j’me rends compte. P’tain, d'habitude, c'moi qui dit aux adolescentes de s'toucher, c'pas l'inverse. T'es chelou, meuf. Progressiste, hein, c'cool, mais chelou de ouf. »
Tanlo Jakobi
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- Pas de retenue, pas de retenue... Vas dire ça à l'autre cinglé dehors qui veut pas que je me touche. Ça fait mille ans qu'il me met à la diète, et j'ai les crocs plus grands qu'un putain de Cathar... P’tain, d'habitude, c'moi qui dit aux adolescentes de s'toucher, c'pas l'inverse. T'es chelou, meuf. Progressiste, hein, c'cool, mais chelou de ouf.

La jeune fille ne sembla pas s'offusquer des remarques de sa patiente.

- Je suis médecin. C'est normal. Je vais parler à Tanlo, et lui dire de te laisser libre là dessus. Elle remarqua le regard circonspect de la Lépi. Oh, ne t'inquiète pas. Il fera exactement ce que je lui dit... reste là.


****

- Tanlo !

Le mercenaire sorti de sa chambre, comme un enfant sachant à l'avance qu'il allait se faire gronder. Il vit qu'Asclépia était seule, ayant ramené Fùm dans sa chambre.

- Oui, Asclépia ? Ca a donné quoi ? Fùm va bien ? Elle n'est pas malade ? Ce n'est pas...
- Si, c'est à cause de toi.

Oh.

Elle avança vers lui, alors qu'il reculait un peu, instinctivement. Craneur, arrogant et libre qu'il était, Tanlo avait une chose inscrite en lui : le respect de la hiérarchie. L'élève obéissait au maître. Le mercenaire obéissait au client.

Le patient obéissait au médecin.

Et donc, dans la situation présente, Tanlo obéissait à Asclépia, quand bien même elle faisait à peine 1m60 et même pas la moitié de son poids.

- C'est une Lépi ! Elle n'a pas les mêmes besoins que toi !
- Les privations sont les mêmes pour tous, peu importe les ra...
- C'est une question de santé Tanlo !
- Écoute Asclép, je...

Un claquement. La jeune fille gifle Tanlo de toutes ses forces, le CLAC résonnant dans toute la pièce, sûrement assez fort pour que Fùm puisse l'entendre, même à travers la porte et avec son casque. Il est suivi d'un silence de mort, alors que Tanlo regarde Asclépia complètement choqué.

- Que...
- Tu conteste ton médecin ? dit-elle, étendant les doigts de son autre main, sans aucune peur du colosse. Tu fais ce que tu veux, tes entraînements mortels, aucun problème, c'est ton métier, mais la santé, c'est le mien, et ce genre de privation risque de la tuer.

Il devint pâle, et resta silencieux, afin de ne rien bredouiller. Il hocha de la tête.

- D'accord.

Elle reprit la parole, lui expliquant ce qui était arrivé -sans trop aller dans les détails- à Fùm, et les traitements qu'elle lui avait donné.
- Bon. Reste là. dit-elle comme à un petit chien, et il resta là, tout penaud.

Il ne savait quoi penser de lui-même. De ce qui se passait, avec Fùm. Pourquoi se sentait-il coupable ? Lorsque Max était devenue à moitié cinglée, il n'avait pas été touché. Pourtant, il aimait beaucoup Max. Il avait de l'affection envers elle. Mais leurs interactions étaient... différentes. Plus brutales. C'était une mercenaire, ils avaient combattus l'un à côté de l'autre, tués aussi. Un jour, Max allait mourir, et il serait triste, mais il s'y attendait déjà. C'était une mercenaire, une dur à cuir, qui cherchait la merde et la souffrance. Fùm... était différente. Ce n'était pas une criminelle ou un élément dangereux comme Max. Elle était plus joyeuse, plus affectueuse, plus entraînante. La fréquenter le rajeunissait. Il n'avait pas envie qu'il lui arrive du mal. C'était au-delà d'un simple instinct de protection. Il passa la main sur son torse. Il sentait son ventre et son cœur se serrer. Putain... pourquoi est-ce qu'elle le rendait aussi fragile ?

Pris dans ses pensées et ses émotions qu'il n'arrivait pas à déchiffrer, il regarda Asclépia revenir dans la chambre de Fùm.

- J'ai discuté avec Tanlo. Tu sera libre de t'amuser autant que tu le veux.
dit-elle avec un sourire maternel. Elle sorti un petit appareil, qu'elle donna à Fùm.

- Voici un bip. Il marche même ici. Si Tanlo t'embête, appuie dessus, et je rapplique. Elle commence ensuite à ranger ses affaires, avec professionnalisme, et fait un dernier sourire à la Lépi.

- Ca m'a fait plaisir de te voir Fùm. A l’hôpital de Papa, on traite surtout des mercenaires et des criminels à moitié saouls qui se font éventrer à la vibrolame, ou de pauvres malheureux ravagés par la drogue. Prend soin de toi. Elle chuchote. Et prend soin de mon parrain.

Clin d’œil et disparition. Fùm se retrouve seule dans sa chambre.... et c'est Tanlo qui fini par revenir, ouvrant la porte avant de passer la tête dans l'entrebaillement.

- Hey Fùm... ca va mieux ? comment tu te sens ?

Elle ne répondit pas. La belle était emmitouflée sous ses couvertures, et seules ses oreilles étaient visibles. Sa petite voix, étouffée par les couvertures, forca Tanlo à tendre l'oreille.

- Comment j'me sens ? J'ai une ado Zhumaine qui vient de me parler cul, j'ai mal à en crever et j'passe pour une putain de fragile devant mon maître Kung-fu. À ton avis ?

IL ne put s'empêcher d'être attendri par le fait qu'elle soit inquiète de l'image qu'elle projetait et de ce qu'il pensait d'elle. Il y a quelques jours, il l'aurait traitée de mauviette. Mais l'intervention d'Asclépia lui avait fait ouvrir les yeux sur les dangers de son attitude bornée.

Elle sort pas de sous la couette et elle ajoute

- J'vais avoir trop la honte si je le dis à Maxence...

Assis près de Fùm, il rajouta avec douceur, sa voix d'habitude grave et tonnante prenant des tons plus aigus et rassurants.

- Alors ne lui dis rien. Ça sera notre secret. Et tu n'es pas fragile. C'est a cause de moi si tu es dans cet état. C'est uniquement de ma faute, d'accord ? Je n'ai pas pris en compte tes besoins.

En clair, il avait été un mauvais maître.

- C'est pas que toi... C'est moi aussi qui suis pas assez solide, qui surstress pour un rien, qu'arrive pas à gérer... Merde. J'arrive même pas à me tenir un mois dans devenir maboule, et j'veux faire la grande ? J'devrais retourner planter des navets et m'enterrer...

il avance sa main et grattouille les deux pauvres oreilles isolées.

- C'est normal de devenir maboule. C'est l'inverse qui m'aurait inquiété. Max est devenue maboule, moi aussi, mes camarades du temple aussi... je t'aurais pas prise sous mon aile si t'en était pas capable. Il déplace doucement une oreille pour que les deux pointes se rejoignent, gamin.

- Ca vaut le coup Fùm. Vraiment. Quand tu en ressortira, tu n'aura rien à voir avec ce que tu étais il y a un mois. Accroche toi. Mais d'ici là, repose toi. silence Et si tu te sens seule et que t'a besoin de parler, dis le, ok ?

Silence

- La Docteur, elle a dit que c'était pas de parler que j'avais besoin. Silence, soupire... C'est compliqué, tu sais... De vivre comme ça, tout le temps douze mille plus fois plus vite que tout le monde. De me retrouver tout l'temps à deux cent pour cent, comme ça. J'suis toujours excessive pour tout le monde, j'fatigue toujours tout l'monde et là... Même moi j'me fatigue. Mais ça va aller... J'ai déjà eu ça. J'pensais que ça arriverait plus, j'pensais que ça s'rait moins dur si ça devait arriver mais... Bah j'pense beaucoup d'conneries par jour, ça en faisait partie. Putain...

Nouveau soupir. Puis l'une de ses oreilles guident la main de l'homme. Gratouille là, teuplaît, c'est là qu'c'est bon. Il obéit, et rapidement, les doigts pleins de cornes traversent la fine fourrure des oreilles de la Lépi.

- Je sais que t'a besoin de plus que parler, mais c'est tout ce que je peux t'offrir. Fais ce que tu dois faire pour que ca aille mieux
dit-il avec pudeur Je t'embêterai plus avec ca. J'ai été borné et con, alors ne t'excuse plus et ne te flagelle plus, d'accord ?

Il tapote doucement ses oreilles.

- Moi, tu me fatigue pas. Ton douze mille à l'heure, j'aime ça. J'ai du mal à tenir le rythme, je t'avoue, mais ça me rajeunit.

- J'peux m'trouver une copine pour jouer alors ?

Un mouvement de couette laisse apercevoir un oeil. Si j'te fatigue pas, c'est parce que tu passes ton temps à me taper dessus pour équilibrer. Crois-moi, comme c'est moi qui gagne la bagarre tout le temps, à la maison, ils veulent plus de moi plus de trois jours sur place.

il ricane
- Donc quand tu sera devenue plus forte que moi, tu sera insupportable c'est ca ? il approche son doigt de son oeil, comme un enfant ennuyant un escargot Tu peux pas t'en charger seule ? Si y a pas le choix je peux te trouver quelqu'un ouais, mais bon... il semble clairement préférer qu'il n'y ait pas "d'intrusion" extérieure

Elle disparait sous la couette. Okay, okay... Je serai grande, je le ferai toute seule. Mais j'te préviens, t'as pas intérêt à regarder les vidéos sans me le dire... Elle rit pour la première fois depuis le début de la journée. Mais je veux que tu m'emmènes dans un bar avec des jolies filles pour la fin de notre stage... Et si il faut payer pour qu'elles veulent bien jouer avec moi, c'toi qui paye. Voilà. Deal. On est d'accord.

il rigole Tu sais Fùm, j'ai mieux à faire que me palucher devant tes vidéos d'une enfant, si j'ai des envies, je vais au bordel à côté et c'est réglé... et très bien, tournée des bars si tu survie à l'épreuve finale.

- Fais semblant, fais semblant... On sait tous les deux que les massages c'pas que pour mes muscles. Elle rit encore

- Dis... un oeil sort de nouveau de sous la couette On peut regarder un film de bagarre ?

Un sourire.

- Tout ce que tu veux Fùm. J'en connais un génial dont t'a jamais entendu parler. Une pièce de collection. Mais d'abord... il s'approche d'elle, et ouvre les bras. Viens là, sweetie.

Silence. Ils s'enlacent. Même enroulée dans les couvertures, il peut sentir la chaleur de la jeune femme, si légère et fine dans ses bras épais. Ca fait longtemps qu'il n'a pas senti quelqu'un aussi près. Il la garde contre lui, et ferme les yeux. Sa respiration ralenti, son cœur aussi.

Pour la première fois depuis des semaines, il se sent bien. Les deux restent ainsi, dans les bras l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils décident d'un commun accord muet de mettre fin à l'étreinte.

- Reste là, j'amène le tout.

Il sort de la chambre, revenant 5 minutes plus tard, avec un holo projecteur, des coussins de taille et de couleur variée, plusieurs plaids et...

- Ouais, des popcorns et du soda, c'pas diététique, je sais. Tant pis. J'ai des cheat days, moi aussi. Repos !

Il dépose le tout, et en quelques minutes, le maître et l'apprenti se créent une confortable base secrète, enfoncés dans les coussins et emmitouflés dans les couvertures, avec du popcorn et des snacks un peu partout.

- Ah, ca me rappelle les soirées dans le squat à Coruscant
soupire Tanlo. L'écran est projeté contre le mur en face, alors que le film commence, affichant en grosses lettres "La Fureur du Dragon Stellaire".

C'est un film d'arts martiaux "comme on en fait plus". Les effets spéciaux sont absents, les "cut" aussi. Les acteurs -plutôt mauvais dans leur jeu- sont de toute évidence des artistes martiaux chevronnés, et les combats sont nombreux, vifs, spectaculaires et brutaux. Le scénario, simpliste au possible, raconte l'histoire d'un garçon des bas fonds faisant équipe avec une officière de police pour libérer son petit frère des griffes d'un gang. Dont le chef est...

Tanlo Jakobi.

Il arbore un grand sourire quand il sent Fùm faire l'allez retour entre lui et le jeune homme fringant et craneur de 25 ans à l'écran.

- Ouais, j'ai joué dans quelques films quand j'étais jeune. Ca payait pas super, mais c'était un putain de pied. L'équipe était cool.

Ils continuent de regarder le film, Tanlo commentant le film avec forces anecdotes en partageant quelques secrets de tournages et de cascades. Alors que le film approche de la fin et que le combat final semble se dessiner, il reprend son sérieux.

- Tu sais Fùm, ta dernière épreuve sera dure. Je veux dire, tu risque de mourir, et même de tuer. Si tu ne veux pas la passer, je comprendrais tout à fait. Ca enlèvera rien à tes progrès.
Fúm Ellar
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Fúm Ellar aka Pink Poppy - #E9CBE8
Tanlo Jakobi – #0099FF
Asclépia – #FF33FF


Le bébé s’en va et j’ai l’impression que sa barde dehors mais avec tout ce qu’j’ai sur la tête, c’est difficile de savoir vraiment les choses, et pis j’ai mal. Putain, j’ai mal. Le bébé vient m’dire au revoirIl finit par revenir, l’vieux Jakobi, et me demande si ça va tout ça. Forcément, j’l’envoie chier, normal, et viteuf on se rabiboche. J’ai tellement honte de tout ce qui arrive, là, j’sais même pas par où commencer, en vrai. Les gens ils sont sans arrêt là à dire « niah, niah, c’est que dans la tête, niah, niah, si t’es assez fort ça arrive jamais, niah, niah, y a que les faibles qui… » Ouais bah tout cela j’vais leur péter les vertèbres une à une et en faire un collier pour mon Gizka de compagnie. Bande de tocards. J’sais pas trop comment on en arrive là, mais après un câlin, on finit d’vant un film nul de bagarre mais qui met de la crème sur le cœur quand il a bobo. J’sais pas comment l’câlin arrive, hein, mais j’sais pour le film, c’est moi qui ai d’mandé, j’suis pas débile non plus. Alors on est là, à manger d’la merde pleine de sucre, sous des couettes, j’suis posé contre lui, j’veux crever mais l’voir se faire taper à l’écran, ça m’fait du bien. Trop drôle le vieux. Il est tout fier de lui, en plus, d’avoir fait ces trucs. En vrai, j’trouve ça courageux, d’oser s’afficher à ce point, mais j’vais quand même le vanner parce que… C’pas comme ça qu’on fait avec les copains ?

Le film commence, on est posé, j’reprends la conversation là où on l’a laissé, sans transition. Y a un moment, l’âge l’empêche pas de suivre, hein, ou faut arrêter de parler : « Tu sais que mon métier c'est de charmer la mort, d'aller jusqu'à son oreille, de lui caresser la nuque et de lui dire, pas maintenant, avant de partir en courant, mmmh ? Moi, j'm'en fous, mais les gens dont tu parles, ils ont fait quelque chose de mal pour que je les tue ? C’quoi cette façon d’croire que j’suis pas capable… C’est tout ça qui lui donne cette idée ? Qu’j’suis une nulle pas capable de faire le tàf ? En vrai, si j’avais pas envie de pleurer, d’me tailler les veines, puis d’l’étrangler et de rire, j’crois j’me s’rais mise en colère. Mais là, j’ai la flemme. Et il me nourrit. Et il gratouille derrière là où j’aime bien alors bon… – Ouais, pas d'inquiétude là-dessus on parle pas de civils sans histoires et y a que des volontaires chez moi. J'aimerais t'en dire plus mais si on perd le côté surprise ça manque un peu de cachet tu vois ce que je veux dire ? – Certes, certes... Du moment que tu ne me fais pas réduire en bouillis ni veuf, ni vierge, ni orphelins trop mignons qu'avaient rien demandé... J'veux quand même pouvoir dire à la Famille que leur fille n'est pas qu'une psychopathe. Ça va arriver quand la grosse bagarre ? Ah ! Regarde ! Le gentil il a trouvé ta base secrète ! – Bientôt mais tu ne seras pas prévenue. Disons... dans quelques jours ? Quelques jours ? Putain, j’sais même plus c’que ça veut dire, de quoi on parle, là ? – Le salaud ! J'aurais dû l'éliminer quand j'en avais l'occasion, au lieu de laisser ça aux hommes de main. Ne jamais sous-traiter ! – Okay, dans quelques jours on casse des culs, j'suis chaude. Ou sous-traiter à des gens compétents... L'autre balourd était un vrai naze, quelle idée t'as eu de l'embaucher... – J'ai toujours pensé que les gros costauds plein de muscles étaient plus forts. Ça se vérifie avec toi. Tu as pris au moins 7/8 kilos depuis ton arrivée ! Je le regarde de travers en fronçant un sourcil. – T'es vraiment en train de juger du poids d'une femme, M'sieur Jakobi ? Je comprends mieux pourquoi tu vas mourir à la fin du film, t'as aucun instinct de survie. – Je te fais des compliments tête de linotte. Et qu'est ce qui te fait dire que je meurs, hein ? J'ai toujours un plan de secours ! Tanlo Jakobi est immortel ! Ouais… ouais… C’ta sœur la tête de linotte. – Ouais, ouais... Main'nant tais-toi, veux suivre la fin. » M’énerve lui…

🥕

Directement dans la truffe… ! HEY ! « Je t’ai touché là ! Pour de vr…. AAAHHH ! » C’t’enfoiré, il a profité de ma surprise pour se venger ! Mais n’empêche que je l’ai touché, juré ! J’suis sûre ! J’suis morte, j’suis pas sûre de savoir me relever de ma vie, mais j’l’ai touché, j’suis sûre !
Tanlo Jakobi
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- Ah putani !

Tanlo s'immobilise, recule, tend son bras, paume ouverte vers Fùm comme pour dire stop. Elle s'immobilise, alors qu'il cache son visage avec sa main. Du sang perle, et coule, généreusement, entre ses doigts.

- Pause, pause !

Putain elle a failli lui défoncer le nez. Il marche vers la table où se trouve la trousse de soin, et un nombre obscène de toiles peintes par Fùm. Elle est rapide. Plus qu'avant. Plus que lui. Il ne l'a pas sous estimée. Est-ce qu'il s'est sur-estimé lui ? Habitude ou pas, il reste un humain, plus que quarantenaire. Il n'avait jamais, et il n'aura pas, l'athlétisme de Fùm. La petite s'en est sûrement rendue compte, mais le rythme infernal que Tanlo lui impose n'est pas sans conséquence sur lui-même. L'homme a les traits plus creux, les yeux injectés de sang, parfois des absences. Mais aucune excuse.

Même avec l'armure, elle est plus rapide que lorsqu'ils se sont affrontés il y a un mois.

Il la redésigne du doigt.

- J'ai dit pause, pas "stop !" 50 pompes, tout de suite !
Elle les effectue. Ce n'est même pas vraiment de l'obéissance, plus un réflexe, après un mois où il lui dit, 18 heures par jour, de faire des trucs. Elle a arrêté de râler. Elle est plus détendue. Il sait pourquoi, ou du moins, le devine. Il la laisse faire ce qu'elle veut dans sa chambre, sans essayer d'en savoir plus. Pudique le vieux.


- C'était un sacré coup, Fùm. Bien joué.

C'était terrifiant, d'une certaine manière. Elle s'entraînait, se battait, car elle trouvait ca fun, en vrai. Ca l'amusait, même si c'était dur. Si elle frappait pour tuer...

La vache, c'était ca qu'avant senti son maître, sur Tatooine, lorsqu'il voyait l'enfant, puis l'ado qu'était Tanlo, le rattraper à toute vitesse ?

C'était...

Il sourit, en essuyant le sang de son nez, laissant tomber des mouchoirs carmins.

C'était putain de grisant.

- Allez, on reprend. You can do it, Fùm. Ca va le faire !

*****

Plusieurs jours, et plus d'une quinzaine de séances et de siestes sont passées, depuis... l'événement. Ils sont en train de manger. Fùm semble s'être habituée au casque et à l'armure. Ses mouvements, autrefois lourds, hésitants, gauches, étaient devenus plus fluides, plus affirmés. Son regard, ses expressions, autrefois paniquées, gênée par le vacarme du casque, étaient redevenues normales, alors qu'elle s'était habitué au "bruit" de son corps.

Çà allait être magnifique. Il en bavait presque. Il regardait Fùm "boire" sa pitance.

- Demain, ton épreuve finale commencera.
Dit-il d'un ton solennel, alors que le dîner finissait. Car le début de l'épreuve finale, c'était la fin de l'entraînement, et la fin des 18h quotidiennes avec Fùm. Et le fier guerrier devait l'avouer : ça lui manquait déjà. Il s'était habitué à la présence de la jeune femme, toujours dynamique, joyeuse, bavarde, revigorante. Il avait tellement de choses à lui dire, mais il resta dans son rôle de maître kung-fu sage et chiant.

- J'ai failli vieillir de mort ! Il était temps !

Pourquoi tous les apprentis n'étaient-ils pas comme ça ? Il avait presque envie de la passer elle aussi, cette épreuve. Il ne put réfréner un sourire.

- Va te reposer. Tu tombes de sommeil.

Il avait raison.

Car la pitance Fùm, pour ce dernier dîner, n'était pas normale.

La jeune femme tomba par terre, endormie, avant même de rejoindre sa chambre. Tanlo soupira et se leva.

Un mélange -parfaitement mesuré, rassurez-vous- avait été introduit dans la nourriture, endormant la personne l'ingérant pendant presque une journée, tout en accélérant à un rythme presque surnaturelle la récupération physique et mentale.

Bon, au travail...

Il avait vingt-quatre heures.


******

Lorsqu'elle se réveilla, Fùm était assise sur un fauteuil épais, et confortable. Toujours avec son "armure" et équipée du casque et du mastque, elle était attachée au fauteuil, des sangles métallique entourant ses jambes et ses bras. Autour d'elle, une pièce salle, grisâtre, définitivement un vieil immeuble désaffecté. Un petit "vriiii" se fait entendre, alors qu'une caméra allumée la fixait, remarquant son réveil. Un craquement, suivi d'un autre vrombissement, et un hologramme apparu devant elle : celui de Tanlo Jakobi.

- J'ai toujours su que tu étais un gros cochon en fait. Bon... Quand est-ce que tu me fais tes trucs de pervers ? Elle rit

L'hologramme reste silencieux. Il semble décontenancé, puis, sourit, décidant d'entrer dans son jeu et de la bousculer un peu.

- Dès que tu termine cette épreuve. Tope-là ?

- Allez vas-y, j'suis chaude !

Il ferme les yeux et se secoue mentalement, chassant les quelques images venant polluer son esprit, avant de se reconcentrer sur son apprentie.

- Très bien, raison de plus d'être motivée et à l'écoute ! Tu peux te concentrer quelques instants sur ce que je vais te dire ?

- Je sais pas... Si c'est trop chiant, je risque de tout casser avant que t'as fini. Si c'est sexy... Ça se négocie.

- Rien de sexy, mais rien de chiant non plus, crois moi... Je suis allé écumé les prisons de Nar Shadaa, et je t'ai trouvé quelques compagnons de jeu, Fùm. Trente-sept, très exactement. Des criminels endurcis, des membres de gangs, des tueurs, des trafiquants d'esclaves, que du beau monde, peut-être deux ou trois que tu a du croiser en tournoi, certains armés de vibrolames. Ils sont sortis de prison spécialement pour toi, et sont en train d'investir l'immeuble. Je leur ai dit que t'avais cherché des noises à quelqu'un de très riches et de très puissants. Et s'ils arriveront à te mettre à terre, c'est 200 000 crédits pour chacun d'entre eux. Autant te dire qu'ils vont coopérer.

Elle peut voir l'hologramme sourire.

- J'ai pas besoin de te faire un dessin de ce qu'ils sont prêts à te faire pour une telle somme, pas vrai ?

N'importe qui serait mal à l'aise, ou du moins, légèrement inquiet rien qu'à l'évocation d’être seule face à une quarantaine de criminels armés et entrainés tout juste sortis de prison. Mais pas Fùm. La Lépi semblait aussi joyeuse que s'il lui avait annoncé l'emmener au shopping. En un sens, elle était bien plus psychopathe que Max ou lui-même...

- Oh oui ! Ils viennent jouer avec moi ! Que des méchants gens... hhaann, je t'aime Daddy ! Lâche-moi, je vais aller m'amuser avec les copains !

- Très bien. Mais on a quelques préparatifs à faire.

Clac. Les menottes métalliques qui fixaient Fùm à la chaise se rétractent, la laissant libre.

- Lève toi.

Il parle de sa voix sérieuse, à laquelle on obéit, ce qu'elle fait. Pendant encore quelques instants, elle est son apprentie. Il en profite.

- Fùm. En dehors cette pièce ne t'attendent que le danger, la mort et la violence. La Fùm d'il y a un mois aurais été massacrée avant de finir violée. Il sourit d'un air carnassier. Mais pendant un mois, tu t'en entrainée plus de 550 heures avec l'un des meilleurs combattants de la galaxie. Tu ne t'en rend pas encore compte, mais tu n'a rien à voir avec celle que tu étais avant de franchir ma porte. Tu étais un morceau de charbon dégueulasse, et j'ai fait de toi un diamant brut.

L'hologramme montra un petit gadget entre ses mains. Il sourit. Il la voyait, sautiller sur elle-même, brûlante d'impatience.

Il appuya sur le bouton.

Pschhhhhhhht.

De la fumée s'extirpa des gantelets, de l'armure de torse et des jambières de Fùm, alors que les pièces s'ouvraient et tombaient par terre.

L'hologramme se dissipa, révélant ce qu'il y avait derrière lui. Un miroir, dans lequel la Lépi pouvait voir son reflet, pour la première fois depuis des mois. Elle était transformée.

Elle avait pris au moins une dizaine de kilos de muscles, et toute sa musculature était visible, noueuse, des câbles enroulés les uns autour des autres, des mollets durs comme l'acier, des quadriceps démentiels, des pectoraux saillants, des mains puissantes, des griffes taillées, une perfection à faire pleurer de joie le moindre sculpteur antique, devant une telle harmonie de muscles entièrement dédiés à la violence, un palace d'athlétisme saillant, brillant et semblant être poli par un artisan obsessionnel. L'hybride lapine ressemblait à un prédateur, indubitablement féminin et charmant, mais à faire complexer tout mâle viril.

Cette transformation était temporaire, bien sûr. En reprenant une vie normale et plus raisonnable, Fùm la perdrait, naturellement. En partie. Mais là, dans ce miroir, la Fùm ultime se dressait.

Un autre bruit métallique. Le casque tomba sur le sol, suivi du masque. Tanlo se souvint de cette époque, où il avait pu enfin l'enlever, après des années. Les bruits infernaux de son corps avaient disparus, devenant un murmure qu'il pouvait écouter ou ignorer à loisir. Le monde était soudainement devenu si clair, si évident. Un vrai nirvana des sens. Il en avait pleuré. Le moindre bruit, le moindre mouvement, les subtils changements dans l'air, tout devenait perceptible, pendant une si longue période ou tout semblait étouffée.

Et surtout, le souffle. Retrouver son rythme cardiaque normal. Et sentir son corps, réprimé, au repos, soudainement s'exciter, comme un bolide utilisé en ville se retrouvant soudainement devant une autoroute droite et entièrement vide. C'en était jouissif, au sens propre comme figuré.

- Fùm ! L'hologramme avait disparu, mais un haut parleur dans un coin de la pièce rendait Tanlo audible, alors que la caméra fixait la Lépi.

- Le reste est entre tes mains. Montre à moi et à la galaxie ce que Fùm Ellar a dans le ventre. Souviens toi de ton entraînement. Et surtout...

Sa voix, qui, pendant un mois, avait été posée, calme, didactique et parfois murmurante, se transforme en un rugissement puissant, primal, comme venant des profondeurs de la terre, faisant vibrer la pièce toute entière.

- PETE LEUR LA GUEULE !

La voix disparu, et la porte de la pièce sembla s'ouvrir à la volée, alors qu'une musique se mit à envahir les hauts parleurs présents dans tout l'immeuble. Au loin, elle pouvait entendre une clameur, celle de la horde de tueurs venant vers elle, inconscients qu'ils n'étaient guère plus que des souris allant nourrir une hydre.
Fúm Ellar
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Pouah… Au début j’me suis dit qu’il me faisait un truc chelou, l’vieux Jakobi, j’ai pas du tout aimé m’sentir partir dans l’dodo alors que je voulais pas. Quand t’as l’habitude de sortir dans des boites pas super, super fréquentables, t’apprends vite à repérer les signes et là, autant te dire que je l’ai vu gros, la tête qui tourne, la perte de sensibilité dans les doigts, tout ça… Et puis paf ! En fait, c’était un cadeau ! Bon, un cadeau vraiment, vraiment bizarre et j’suis sûre que ma mam’z elle voudrait plus je le vois, l’vieux Jakobi, mah n’empêche que moi j’adore ! Et que je suis une grande fille, je fréquente qui que je veux. La musique, elle me met le feu quand je m’élance pour aller faire la bagarre du siècle. J’ai tellement la haine, j’ai tellement d’patates à mettre, j’ai tellement envie de voir combien j’suis d’venue une super méga démone de la mort. Un ange, mais un ange qui t’emmène au ciel d’un seul coup d’pied au cul !

J’ai bondis littéralement en avant, j’atteins direct le dehors de la pièce et pis d’un coup, j’me rends compte d’un truc quand même, faudrait qu’on soit clair. Alors j’repars en arrière, je toque à la caméra vite, vite, et je demande, pour être bien sûre et pas faire d’étourderie. Ce serait dommage, quand même, de pourrir mon cadeau parce que j’ai pas bien compris… « Dis Daddy, tu m'en veux pas hein si je casse tous mes jouets ?! » – Tu ne peux pas les casser… Tu DOIS les casser ! – TROP BIEN ! Merci, daddy ! » Galope, galope, galope.

Le bâtiment est méga-grand et j’suis tout en haut du haut, en fait, j’suis même tellement en haut qu’j’suis sur le toit et qu’j’viens d’sortir d’un genre de cube chelou aménagé tout en haut. J’voudrais bien dire, genre comme dans les films, que je domine la ville, et tout, que j’ai les cheveux dans le vent, tout ça, mais de vrai, sur cette lune qui pue du cul, c’jamais comme ça, t’as toujours plus grand, tout ça. Du coup, j’suis juste cernée par les bâtiments encore plus grands, y a des engins qui volent loin au-dessus, moins loin parfois, et des néons dégueux comme on aime, parce que l’industrialisation ça n’a que du bon, juré ! C’est l’bourgeois qui l’a dit… Mais, à la fois, c’tout bizarre comment je suis heureuse, là, malgré tout ça ! Merde, putain, j’entends ! Je sens ! Je respire ! J’ai l’impression… Qu’on m’a remis dans mon nouveau pyjama-corps, et que j’ai jamais aussi été à l’aise dans mes propres pattes. C’est ouf. J’peux pas me retenir de bondir, entre les tuyaux, les trucs qu’y a là, pour essayer ma nouvelle tenue… J’y crois à peine, j’ai l’impression de voler. Alors que je m’amuse déjà fort, je remarque au milieu du toit un grand dôme, plein d’fenêtres, duquel on voit un peu c’qui s’passe en-dessous. Alors, je me penche, et je regarde et je vois les premiers jouets qui sont là, juste là, à courir partout ! Ni deux, ni trois, bruit de verre brisé, saut d’une hauteur un peu dingue, double pieds dans la nuque du premier, le tout se brise sous mon poids, roulade, plongeon vers l’avant, la main tendue vient frapper directement la trachée du second. Deux jouets cassés ! Deux !

🥕


« Dis, Daddy, t’as vu comme j’ai bien brisé sa clalicule ?! T’as vu ? M’en reste combien, là ? J’ai pas compté ! HHAAA ! Y en a encore ! » DONG ! Un tuyau qui vient de taper un autre tuyau alors qu’un méchant essaie de me briser l’occiput. Mah, j’suis plus rapide, j’ai mes antennes de Force toute sortie, et avec ma nouvelle puissance, ils peuvent juste même pas test. Ah ? J’avais pas vu la balustrade et le vide en tapant. Bon, bah du coup, il est parti lui aussi. Ils sont où les autres ?

🥕

« Mais t’en a combien des bras, toi ? Bordel ?! J’vais être obligée de tous les briser comme ça ? Putain… et en plus tu tapes fort ! Franchement, tu s’rais pas un connard, on pourrait être les meilleurs copains de bagarre du monde. Mais non, y a fallu que tu kidnappes la veuve et que tu violes l’orphelin. Qui a l’idée de faire ça, franchement ? Surtout qu’t’avais largement de quoi te sortir les doigts du cul ! Regarde combien t’en as ! Et…

🥕

J’arrive devant la caméra, j’montre mes bobos à Daddy pour qu’il voit bien. J’crois j’ai une côte qui fait sérieusement la gueule, ça appuie fort quand je respire, et j’ai une arcade totalement en train d’pisser du sang. La cuisse aussi, y en a un qui avait une épée ou pas loin… Et j’ai un doigt en vrac aussi. Ouais. En vrai, j’commence à avoir un peu mal partout mais j’ai encore plein d’copains à rencontrer alors je fais un bisou sanguinolant sur la caméra qui me regarde et j’y retourne. Petit bond, petit bond, petit bond.

🥕

Mon dos percute le mur avec suffisamment de violence pour que le vieux machin s’écroule. Je tousse, je crache, j’ai d’la poussière plein la truffe et avec le sang, ça fait tout rouge mousseux quand je crache. Ils sont encore quatre, et ces enculés se couvrent, en cercle. Sans l’savoir, j’ai gardé les plus intelligents pour la fin. J’suis épuisée, j’suis plus qu’un amas de contusion et j’veux même pas savoir combien d’temps j’vais passer dans l’tube à flotter – encore – mais eux n’auront même pas l’occasion d’le faire. J’suis devenue trop bonne pour me laisser balayer comme ça.

J’me relève, tant bien que mal dans les gravats, j’manque de me casser la gueule. La lumière, dans cette pièce-là, est plus qu’hésitante. Jour, nuit, jour, nuit. Mon souffle. Les sons. Le bruissement de mes gestes. La fureur du combat. Ils ont franchi l’amas de gravats. Ils m’encerclent, sûrs d’eux. J’vois déjà dans leur yeux l’envie qu’ils ont d’me baiser sans m’demander mon avis. Un léger courant d’air, jour, un bruit de speeder au loin, nuit, l’un s’arrête à ma droite, jour, l’autre fait tout à fait le tour, nuit, ma respiration, jour, la Force même ici, nuit, en face il monte sa garde, jour, la violence comme une danse, la mort comme un art, jour, trois sont à terre, le dernier me regarde, nuit, il se débat tandis que mon avant-bras écrase sa trachée, jour, il frappe mes côtes encore, encore, jour, encore, je sens son pouls qui s’arrête, ses coups aussi, nuit, « Daddy, j’ai tout fini mes devoirs, t’es fière de moi ? », jour, je me relève, j’ai mal, nuit.
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Dans cette partie abandonnée de la parodie d'autorité de Nar Shadaa, personne n'est au courant qu'un délectable carnage a lieu. Les robots vaquent à leurs tâches, et les quelques rares humains et aliens présents dans le secteur ne prêtent guerre attention à un immeuble sombre et abandonné. Deux d'entre eux, toutefois, verront la silhouette sombre d'un homme tombant de plusieurs étages, avant de s'effondrer sans vie sur le sol comme une poupée désarticulée.

Une camionnette, garée dans une ruelle, est le seul véhicule encore en marche alentour. A l'intérieur, Tanlo Jakobi admire le spectacle. Confortablement assis devant une large écran montrant les angles des innombrables caméras installées dans l'immeuble.

Il voit tout.

Il l'admire alors qu'elle bondit et cabriole, comme ignorant la gravité. Il sourit lorsqu'elle esquive ces hommes dangereux et armés comme s'ils n'étaient que des enfants. Hurle de joie lorsqu'elle brise les genoux d'un simple coup de pied. Elle bouge, superbe, elle frappe, magnifique, elle esquive, divine, refrappe, spectaculaire. Il la compare à celle qu'il a affronté il y a un mois. Plus rapide, plus forte et incommensurablement plus douée. Ici et là, il repère un geste qu'il lui a appris, une technique qu'il lui a enseigné. Là où des ignorants verraient une ignoble risque, lui voit une danse, un spectacle artistique. Une véritable démonstration d'une beauté à coup le souffle. Il en pleurerait presque. Lui, qui est un homme si orgueilleux de ses talents, n'a jamais ressenti un tel sentiment de fierté. Et tout ça, pour les actions d'une autre.

Lorsqu'elle s'effondre, son Daddy a déjà investi l'immeuble. Il marche, lentement, son grand manteau flottant doucement derrière lui. Un des derniers adversaires de son apprentie bouge encore, au sol, il geint. Le mercenaire lève sa jambe, et l'abat froidement sur sa nuque, lui brisant le cou, avant de s'agenouiller près d'elle. Évanouie, elle semble dormir. A quoi rêve t-elle ? A quoi pense t-elle ? C'est comment, dans sa tête ?

Depuis quand tu te pose ce genre de questions, Tanlo ?

Il la réveille, doucement. Elle a quand même pris quelques coups. Un seul coup d'oeil suffit au maître Stava pour en mesurer l'étendue. Arcade fracassée, une jour déjà gonflée, coupures aux bras et une belle balafre sur la cuisse, une côte fêlée, une autre fissurée. Rien qui ne devrait l'arrêter.

- Allez, sweetie, réveille-toi.

Elle ouvre les yeux péniblement, comme s'il la réveillait de sa sieste. Elle pue le sang et la sueur. Autrement dit, elle n'a jamais senti aussi bon. Les yeux de l'homme sont dilatés à l'extrême.

- J'ai tout vu Fúm. Tu étais parfaite.

- Je sais, Daddy... Je sais... On va voir mes copines, main'nant ?

Elle rit et tousse en se tenant les côtes. Il pose sa main sur ces dernières, comme pour calmer la douleur.

- Ah oui, je me souviens... qu'est ce que tu m'avais demandé déjà ? Quand est-ce que je te ferais des trucs pervers, hm ? Il sourit d'un air carnassier. Tu m'a l'air d'avoir terminé ton épreuve...

Il se penche sur elle, et l'embrasse... sur le front. Avant de tapoter ses cheveux et gratouiller ses oreilles pour faire bonne mesure.

- Dans ton état, la seule copine que tu pourra voir c'est Asclépia. Le temps que tu remette, tu restes avec moi. Après, je t'emmène où tu veux. Dis... est ce que tu veux ton cadeau tout de suite ou après ton repos ?

- Je peux pas en avoir un main'nant et un autre après le repos ?

Il sourit, et cherche dans un sac qu'il a amené avec lui, et en sort une boite à chaussure

- Tu veux l'ouvrir, ou je le fait ?

- Je ferme les yeux, je ferme les yeux ! Et tu ouvres. Allez !

Bon dieu, à peine ressortie d'un tel combat qu'elle est déjà comme une petite fille. Elle crache un peu de sang en parlant.

l pose le sac dans le dos de fùm pour la retenir, et ouvre la boite.

- Tu peux ouvrir les yeux.

Dedans, deux tonfas, neufs, sobres mais élégamment fabriqués, noirs mais avec le cuir de saisie dans des tons violets/roses. Ils sont polis à l'extrême, reflétant même les très rares lumières présentes. Il sont aussi grands que l'avant-bras de Fùm, et elle peut remarquer que le manche se termine légèrement en pointe, tranchants comme un rasoir.

- Ils sont à toi. Ils te plaisent ?

- HHhaaannn ! Trop bien ! Elle essaie de s'en saisir en tendant précipitemment le bras vers eux mais un cri de douleur lui échappe et une quinte de toux un peu sanglante. Les bâtons ne sont pas épargnés.

- Merde, Daddy, j'crois j'ai une côte qu'a sévèrement valsée. J'ai du mal à respirer, un peu...


- Tu veux du bouche à bouche ?
Il rigole d'un air clair, lui est en pleine forme T'inquiète pas, je vais t'amener dans la cuve. Tu sera remise en un rien de temps. Et, Fúm... tu étais splendide. Inspirante. Merde, je sais même pas si j'ai encore des trucs à t'apprendre...

- Dis pas d'bêtise, quand j't'aurais moi-même fait bouffer tous les tatamis de ta salle, là, t'auras plus rien à me raconter, pas avant. T'es pas encore tout à fait passé de date.

- Enfin quelqu'un qui le reconnaît, merci !
Il y a plus de sincérité qu'il ne l'admet dans ce "merci".

Il la regarde un instant, silencieux, songeur.

- Allez.

Il se redresse, se penchant vers elle. Il la soulève, une main sous ses genoux, l'autre autour de la taille, comme si l'athlète surpuissante n'était qu'une petite enfant. Il la tient dans ses bras, souriant lorsqu'elle s'accroche et se colle contre lui. Il se met en marche, enjambant un des corps inanimés.

- Rentrons à la maison



FIN
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