La Main de la Force
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Il régnait une atmosphère sinistre au sein de la chambre du Conseil. Chaque membre avait pris soin d'être présent physiquement, fait assez rare pour certains d'entre eux tel que Darth Malevolus, bien plus habitué à s'afficher devant ses pairs sous forme d'hologramme. A ses côtés, Darth Laduim, paraissait nerveux, voir même légèrement contrarié. Les nouvelles d'Ossus n'avaient pas trainées à se faire entendre jusqu'à Dromund Kaas et la situation était loin d'être idéale. Darth Bekhaar non plus ne paraissait pas satisfait de la tournure des événements. Le Clergé, plus exposé que jamais suite à l'intervention du Haut Inquisiteur Khorog risquait bel et bien d'accaparer le temps pourtant si précieux du Cardinal Noir dans les jours à venir. Seuls Darth Varnak l'actuel Maître des Forges, Darth Senjak la Voix de l'Empire et Darth Odium le Gardien des Mystères, paraissaient sereins, ou du moins préféraient n'afficher aucune émotion.

- Relève-toi. la voix caverneuse du Cardinal Noir résonna contre les parois de la grande chambre du Conseil. Tous avaient le regard fixé sur le jeune homme qui avait posé un genoux à terre en guise de respect envers l'autorité suprême et s'apprêtait à rendre son tout dernier rapport.

- N'as-tu pas des piteuses excuses à formuler ?! comme on pouvait s'y attendre, Laduim n'avait pas attendu une minute de plus pour s'attaquer verbalement à celui qui était autrefois son apprenti. A moins que ta pitoyable performance à bord du Mélantha ne mérite pas d'autres explications que ton éternelle incompétence ...

Le twi'lek marqua une courte pause durant laquelle il s’enfonça dans son siège, sûr de son autorité envers Lloyd Hope. Darth Bekhaar ainsi que les autres membres du Conseil restaient quant à eux pour l'instant silencieux.

Lloyd Hope
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En se redressant, le hapien prit une longue inspiration pour faire face aux membres du Conseil Noir. Plutôt que l’armure ou la bure des Sith, Lloyd Hope portait l’uniforme de la Marine – celui de tous les gradés du corps militaire, doté de ses galons sur la poitrine et de l’emblème de l’Empire sur l’épaule. S’il n’avait eu son sabre laser à la ceinture et les brûlures qui ornaient encore le côté droit de son visage, on l’eût pris pour n’importe quel autre officier.

Comme une manie, le hapien passa une main dans son col – à l’intérieur de celui-ci, ses doigts suivirent un instant les contours de deux lettres brodées, comme une vérification compulsive, superstitieuse. Puis il replaça ses mains dans son dos dans une posture réglementaire, rigide. Ses yeux soutinrent un instant les regards posés sur lui, sans donner la satisfaction à Darth Laduim de lui donner immédiatement l’attention que celui-ci requérait.

- Des excuses ? demanda-t-il, avec un air faussement innocent avant de tourner enfin un visage étonné vers l’imposant twi’lek.

Ce n’était pas la première fois que Lloyd Hope se présentait devant le Conseil Noir. Il leur avait déjà fait plusieurs rapports. Habituellement, il se contentait d’énumérer des faits, d’éventuellement recevoir des commentaires désagréables et de nouveaux ordres sans jamais les remettre ouvertement en question. La seule fois où il s’était permis une suggestion, c’était en présence de Dana Shar et des deux jeunes apprenties qui les avaient accompagnés dans le Temple de Khar Delba. Ce jour-là, évidemment, Darth Laduim avait balayé les remarques du hapien d’un revers de main, faisant fi des craintes que le Sith considérait pourtant légitimes. Il avait quitté l’audience plus frustré que soulagé, plus incertain sur les capacités du Conseil Noir pour maintenir l’Empire à flots que jamais.

Répéter la même stratégie aujourd’hui ne fonctionnerait pas. Le Castellan s’attendait à ce que son ancien apprenti agît comme il l’y avait formé : dans l’obéissance et la soumission, Lloyd devait faire état de ce qui s’était produit, endosser la responsabilité des échecs, et repartir avec le blâme. S’il essayait de faire la moindre remarque, Darth Laduim balayerait de nouveau ses propos pour ne pas risquer que sa gestion ni son autorité fût remise en cause.
Mais en dehors de l’obéissance pure et simple et des tentatives pitoyables de faire entendre raison à son supérieur hiérarchique, il y avait une troisième option qu’il avait déjà choisie des heures plus tôt, dans la quiétude de l’après-bataille. Pendant le sommeil impénétrable d’une Inquisitrice, il avait passé de longues heures à réfléchir. Les yeux posés sur les blessures apparentes de la jeune femme, il avait longuement songé à tous les facteurs qui les avaient conduits là : non à se rencontrer, mais à observer chacun les plaies de l’autre, à compter les cicatrices, les brûlures. En remontant un drap sur le corps de l’Inquisitrice, il s’était souvenu de ce qu’il avait lui-même essayé d’enseigner à Dana : nul ne les protégerait, pas même leurs supérieurs et maîtres, et pour survivre il était nécessaire de faire toutes ces basses œuvres pour lesquels ils seraient peut-être un jour exécutés. Avant de la rencontrer, c’était un sort qu’il avait appris à accepter. Mais maintenant qu’il la contemplait là, par chance endormie et non morte, après l’avoir cherché follement dans les décombres d’Ossus, il se rendait compte à quel point cet Empire, qui aurait dû être la maison sûre de sa louve n’était rien d’autre qu’un manoir abandonné avant même la fin de sa construction : dans son toit la pluie s’infiltrait et avait déjà pourri certains des murs censés soutenir l’œuvre, des parasites étaient entrés par tous les interstices que les constructeurs, devenus pour certains d’indolents occupants profitant des dorures sans plus voir le monde à l’extérieur de l’architecture, n’avaient pas pris la peine de colmater. Et ainsi, le squelette mal entretenu d’une magnifique bâtisse menaçait aujourd’hui de plier sous les vents contraires. Et c’était là-dessous que Dana et lui vivaient.

Le hapien fronça les sourcils. Les lumières froides de la pièce taillaient dans son visage des angles taciturnes.

- Des excuses, répéta-t-il, la gorge sèche, mais le ton suffisamment fort pour empêcher sa voix de trembler. Non.

Il soutint le regard de son ancien maître, y lut une forme d’avertissement silencieux.

- Des excuses supposeraient que ma priorité soit de chercher votre pardon.

Le capitaine secoua lentement la tête en un signe négatif, avant de baisser les yeux vers le centre de la pièce. Au sol, le motif de l’emblème de l’Empire se dessinait sur une surface imposante et il en détailla les contours pour mieux se concentrer sur ses propos.

- Melantha a été victime d’un sabotage au cours de son intégration à la flotte de l’Amiral Antarxarxès, annonça-t-il d’une voix formelle. Dès les premières manœuvres en orbite d’Ossus, mon bâtiment ne disposait pas de l’ensemble des données de positionnement, un incident malheureux, mais qui se cumule à d’autres sabotages visant Melantha et dont tous ont été permis par les services de l’Etat Major. Nombre de mes officiers n’ont plus confiance en l’information qui nous en provient.

Il lâcha les mains qu’il tenait dans son dos pour mieux les écarter un instant avec un nouveau regard pour son maître, indéchiffrable.

- Alors, me direz-vous, c’est que nos Inquisiteurs n’avaient pas trouvé les traîtres ? Nos services administratifs n’avaient pas trouvé les erreurs ? Ont-ils été tous incompétents, eux aussi, Seigneur Laduim ? Ou bien ne peuvent-ils tout simplement pas faire leur travail, parce qu’il existe aujourd’hui une telle défiance entre les corps exécutifs de l’Empire qu’ils sont incapables de collaborer efficacement ?

Lloyd se remit en position comme si, encore une fois, il poursuivait son rapport sans avoir fait le moindre sous-entendu envers les choix de son supérieur.

- Bref. Lors de l’attentat d’Ossus, Melantha a été infiltrée, et endommagée par des républicains et un Jedi. Plusieurs de mes soldats ont failli y laisser la vie. Le colonel Howl a été d’un grand soutien pour repousser l’ennemi, là où vous auriez sans doute donné l’ordre d’abandonner le navire pour m’y laisser mourir avec mes hommes en punition d’avoir été attaqués. L’Amiral Antarxarxès à la tête de notre flotte, heureusement, a eu le jugement éclairé de ne pas attaquer immédiatement comme vous l’aviez ordonné, mais de différer afin de donner du temps à nos soldats, sur Ossus, et pour ne pas engager une bataille meurtrière sans en maîtriser le coût.

Il suspendit un moment son discours, le temps de voir la réaction du Seigneur Laduim. Ce dernier s’était redressé sur son fauteuil, les mains agrippant les accoudoirs, ses phalanges blanchissant sous la force qu’il mettait à étreindre le métal.

- D’une certaine manière, l’Amiral vous a désobéi. Comme si lui aussi n’était pas certain de pouvoir faire confiance à l’Etat Major.

Le hapien s’avança d’un pas prudent, mains dans le dos, dans une trajectoire circulaire visant à passer devant les membres du Conseil Noir sans perdre de vue le Castellan que ses yeux scrutaient cette fois sans ciller. Il poursuivit d’une voix calme, suffisamment basse pour que chacun dût tendre l’oreille pour rester attentif.

- Je vous avais déjà alerté. Nos armées sont de plus en plus défiantes des ordres qui leur sont donnés au plus haut niveau de notre Empire. Cela explique peut-être le grand nombre de nos troupes qui ont suivi Ramken ? Cela explique en tout cas certainement les réticences à collaborer avec le Clergé, l’Inquisition, les Renseignements, les Sith, l’administration centrale.

Le capitaine passait désormais devant Darth Bekhaar sans le regarder. Il savait, bien sûr, que ce dernier avait un pouvoir bien supérieur au sien, et qu’il risquait la vie à tourner le dos au Cardinal, mais il lui fallait compter sur l’intérêt que son discours avait pu peut-être susciter. Si le Conseil Noir voulait entendre la fin, il ne l’exécuterait pas tout de suite. Il n’empêchait que sous son uniforme, malgré la froideur du lieu, il avait si chaud qu’il sentait la sueur plaquer ses vêtements contre son dos désagréablement. Sa nuque et ses tempes luisaient sous les lumières artificielles, mais la concentration lui permettait de faire fi de ces détails déplaisants.

- Mais lorsque l’on sait, comme moi, que tous les signaux vous ont été donnés. Comme lorsque que, comme moi, on vous a alerté à plusieurs reprises du fossé qui se creusait entre vous et les forces vives de l’Empire… Cela ne signifie qu’une seule chose : vous négligez vos armées, Castellan. Vous négligez nos armées. Celles qui protègent nos diplomates, nos médecins, nos inquisiteurs, celles qui font l’œuvre des Sith sous leurs ordres, celles qui se sacrifient pour empêcher nos ennemis de nous atteindre. Celles qui sont encore là pour défendre la planète sur laquelle nous nous retranchons peut-être demain mourront parce que nous ne les aurons pas protégés, ou pire : peut-être se retourneront-elles contre nous pour faire leur justice elle-même, comme croient le faire, malheureusement, un grand nombre des partisans de Ramken.

Lloyd s’immobilisa enfin. Il faisait face, toujours, au Seigneur Laduim, et il pencha légèrement la tête, comme lorsque l’on observe une œuvre et que pour la première fois, on y découvre un détail que l’on n’avait jamais remarqué auparavant.

- Donc : non. Je ne suis pas là pour vous apporter mes excuses à titre personnel, parce qu’il y a plus urgent : je dois vous demander des excuses, et des garanties futures, au nom de tous les hommes et femmes qui risquent leur vie sur nos bâtiments, et dont vous semblez n’avoir cure. C’est le moins que je puisse faire pour les soldats que j’ai mis en danger ces dernières heures en votre nom. Et pour notre Empire, dont les défenses se fragilisent jour après jour sous votre joug.

Pour une fois, devant ce Conseil Noir, ce n'était pas sa peau qu'il essayait de sauver : c'était celle de l'Empire.

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Laduim bouillonnait littéralement de l'intérieur mais s'efforçait de garder son sang froid pour le moment. Jamais son apprenti ne s'était permis pareille insubordination en présence des membres du Conseil. Bien sur il n'ignorait rien du côté quelque peu rebel et fougueux du jeune hapien, mais son impertinence venait d'atteindre les limites du respectable.

- Comment oses-tu remettre en doute l'intégrité de mes actes ?! aboya le twi'lek en direction de son apprenti en se relevant d'un bond. Aurais-tu oublier d'où tu viens ?! Sans mon intervention, tu giserais encore dans le caniveau, les lèvres pendues aux mamelons d’une misérable trainée !! l’assemblée les observa en silence du haut de leurs trônes leur donnant une position favorable pour admirer l'escalade verbale entre les deux hommes.

- Penses-tu réellement que ton histoire de sabotage du Melantha intéresse le Conseil ? Nous n'avons pas de temps à perdre pour écouter tes mensonges. Plutôt que d'assumer ta propre responsabilité dans cet échec, comme le ferait un vrai Sith, tu préfères remettre la faute sur la chaîne de commandement, que tu juges ... inefficace. Par tes paroles ce n'est pas seulement moi que tu insultes, c'est tout l'Empire sur lequel tu craches. Laduim leva la main, paume et doigts recroquevillés vers le ciel, en direction de Lloyd qui était à plus de cinq mètres. Ce dernier commença à ressentir une pression de plus en plus intense autour de son cou, l'empêchant peu à peu de respirer. Le jeune hapien s'effondra, genoux à terre, il suffoquait.

- Tu n'es qu'un lâche, incapable de se débarrasser de la vermine jedi qui s'est jouée de toi à bord de ce navire. N'oublies jamais que ta vie m'appartient et que d'un claquement de doigt je pourrais mettre un terme à ta misérable existence. le twi'lek ne comptait vraisemblablement pas interrompre son emprise pour le moment, ce qui risquait d'achever définitivement la vie du jeune hapien. Mais une voix s'éleva dans la Chambre du Conseil mettant fin immédiatement à la compression de force.

- Ca suffit.

Bekhaar venait d'intervenir.

- Nous ne règlerons pas ce problème de cette manière. cracha-t-il violemment à l'attention du Castellan Noir qui le foudroyait maintenant du regard en retour. Darth Malevolus ... le Cardinal tourna la tête vers l'Ombre de l'Empire, unique responsable des renseignements et des opérations spéciales au sein du vaste territoire impérial. ... les informations recueillies sur ce prétendu sabotage sont-elles vraies ?

L'Ombre releva la tête. Le fait qu’elle portait un masque rendait la perception de ses expressions impossible à déchiffrer. Il répondit calmement d'une voix robotique, vraisemblablement trafiquée pour qu'on ne puisse le reconnaître.

- C'est en effet exact. Néanmoins, nos services ont adressés au Castellan ici présent nos doutes quant à une prétendue attaque à bord de Melantha, peu de temps avant les faits.

- Informations que j'ai immédiatement transféré à notre flotte ! répliqua in extrémis Darth Laduim sentant le vent tourner.

Lloyd Hope
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Lloyd avait porté les mains à son cou dans un réflexe inutile. L’étau qui entourait sa gorge était invisible, insaisissable et pourtant il crut un moment que le Castellan venait de resserrer autour de son cou un nœud coulissant dont il ne pourrait sortir. A genoux, ses yeux s’écarquillèrent un instant et sa vue se brouilla. Les mots de Darth Laduim perdaient de leur sens comme sa conscience s’affolait autour de son incapacité à respirer.

Mais, subitement, l’air entra de nouveau dans ses poumons, la douleur autour de sa trachée disparaissant comme par enchantement. Le hapien rouvrit les yeux, haleta un bref instant en tournant son regard vers le Cardinal. La voix de Darth Malevolus venait de résonner, étrangement robotique, et ses propos mirent du temps à faire sens dans l’esprit du hapien. Un étrange silence flotta dans la salle du Conseil ; il sembla à Lloyd que Darth Laduim défiait du regard quiconque oserait contredire ses propos, mais les autres Sith affichaient des visages neutres, les yeux non dardés sur le hapien que le twi’lek avait choisi pour bouc émissaire, mais bien sur Darth Laduim lui-même, comme s’ils attendaient quelque chose. Le capitaine se hâta de se relever, chancelant encore de la compression douloureuse qu’il avait subie, mais porté par cette intuition soudaine : le sens du vent était sur le point de changer. Si seulement il pouvait orienter ses voiles à temps, si seulement il manipulait adroitement le gouvernail, si seulement, alors peut-être n’éviterait-il pas seulement d’être aspiré dans le siphon terrible dans lequel Laduim les précipitait tous, mais en plus sa voix porterait-elle jusqu’aux rives des oreilles des puissants.

- Mon histoire de sabotage, mes mensonges comme vous dites qui finalement n’en sont pas, ne sont qu’un parmi les multiples signes que d’aucuns dans cet éminent Conseil auront déjà perçus : des signes de négligence au sein de nos armées, d’appauvrissement de l’intelligence stratégique, d’incohérences grandissantes entre les différents bras du Conseil Noir.

Lloyd s’humecta un bref instant les lèvres, le temps de reprendre son souffle. Il jeta un œil aux autres membres du Conseil, comme pour vérifier qu’il avait leur attention. Il croisa des regards – mais d’autres, à l’image de Malevolus, portaient un masque qui empêchait tout contact visuel.

- Nous savons tous où ces dérives vont nous conduire : en l’absence d’un Empereur ou d’une Impératrice, si nous ne réparons pas très vite les fissures qu’ont causé les renégats et maintenant nos impairs stratégiques et diplomatiques, l’Empire n’est voué qu’à se déliter jusqu’à être remplacé par le chaos que nous avons connu avant la prise de pouvoir de Darth Ynnitach.

Ce nom sembla jeter un malaise parmi l’assemblée, à peine perceptible. Etaient-ce les regrets, les bons ou mauvais souvenirs, les ambitions déçues ou les secrets que seuls ces personnages mystiques détenaient qui jetaient ce froid glacial ? Le hapien n’avait pas le temps de prendre beaucoup de précautions. Il jouait un jeu dangereux, et dans ces conditions, mieux valait aller vite, abattre ses cartes les unes après les autres, avant que les adversaires potentiels ne pussent trop réfléchir à le contrer.

- Mes paroles vous paraissent peut-être impertinentes, mais il y a plus urgent à corriger dans la situation actuelle que l’impertinence d’un subordonné.

Lloyd avait regardé en face le Cardinal un bref instant – après tout, c’était lui qui lui avait permis de continuer à s’exprimer malgré le châtiment que le Seigneur Laduim était pressé de lui infliger. Le capitaine se concentra de nouveau sur le twi’lek, ce maître exigeant, qui l’avait tiré certes de la déchéance, mais pour le plonger dans d’autres souffrances dont il n’avait longtemps su si elles en valaient la peine. Il comprenait maintenant, en regardant le visage déformé par la haine de son ancien maître, qu’il ne tenait qu’à lui et lui seul de faire de ce chemin hideux une puissance pour l’Empire ou au contraire un motif de fuite.

Et fuir, il l’avait déjà trop fait. Trop souvent.

Il soutint le regard de Darth Laduim, mais les yeux du hapien ne répondait pas à la colère par la colère : il y avait peut-être une forme de regret, ou d’espoir, quelque chose d’indéfinissable qui semblait dire : nous avons encore une chance.

- Je ne vous tiens pas seul responsable de cette situation. Mais c’est vous, Castellan, qui êtes à la tête de cette armée. Si vous refusez de voir nos failles, qui pourra empêcher nos ennemis de s’y engouffrer ?

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Darth Laduim, Castellan Noir


Musique d'accompagnement

Le côté obscur s’agitait dans la salle du Conseil. Dévoré par la haine qui grondait à l'intérieur de ses entrailles, Laduim ne pu s'empêcher de planter ses ongles-griffes dans les accoudoirs de son siège. Sa rage n'en fût que découplée lorsque Hope aborda le trône impérial resté vacant depuis la disparition de Ysanne Ha'mi, deux ans plus tôt.

- Tu es si loin de la vérité Lloyd ... Les failles dont-tu fais référence, ces renégats ... ne doivent en réalité leur existence qu'à notre volonté. le twi'lek esquissa un léger sourire amusé à l'égard du jeune et bien naïf Capitaine du Melantha. Penses-tu réellement que l'Empire soit incapable d'écraser une aussi pitoyable rébellion ?! ajouta-t-il avant de ricaner comme un névrosé.

- Même si Ramken est animé d'une ambition personnelle, sa guerre civile nous profite tout autant. Laduim en avait assez des accusations mensongères de son chien d'esclave qui ignorait tout des intentions du Conseil. Mais révéler la vérité n'était nullement lié à un besoin de se justifier devant son subordonné, non la vérité si elle était dévoilée ne pouvait signifier qu'une chose ... Hope ne sortirait pas vivant de cette pièce. Il en savait trop. Oui Lloyd, tu as bien entendu, nous avons bien plus à gagner à faire perdurer cette crise tant que la paix est instaurée avec la République. Nous sommes des Sith, la guerre est dans notre nature, elle définit notre quotidien et nos actes. Sans guerre nous sommes faibles ... il marqua une légère pause, prenant soin de se relever de son siège, arme à la main. ... aussi faible que vous l'avez été toi et ta putain d'inquisitrice.

Le bruit d'une lame qu'on venait d'activer brisa le silence. Laduim était prêt à en découdre avec celui en qui il avait pourtant mis tant d'espoir depuis qu'il était devenu son apprenti.

Maintenant que tu connais la vérité ... je vais t'arracher la langue et donner ton corps en pâture aux chiens.

Il y eu un silence lugubre parmi les membres du Conseil qui ne levèrent pas le petit doigt pour interrompre le combat, quelques échanges de regard tout au plus. Même Bekhaar semblait ne plus vouloir intervenir. Il laissa peser son lourd regard sur les deux individus au centre de la salle.

Lloyd Hope
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- Ce n’est pas possible.

Les mots étaient tombés de sa bouche comme s’il ne s’en était pas rendu compte. Le hapien blême avait reculé d’un pas, puis deux, lèvres entrouvertes, sourcils froncés.

Comment ? Comment était-ce possible ? Le Conseil Noir avait-il à dessein dressé en leur sein propre des ennemis pour que les Sith s’entretuassent ? Et si c’était vrai, alors pourquoi ? Pour se débarrasser d’une Impératrice défaillante ? Pour faire croire à la République qu’ils étaient en épisode de faiblesse ? Pour organiser une purge entre les Sith ?
Lloyd secoua la tête en un signe négatif – il n’arrivait pas à y croire. Il chercha des réponses sur les visages des autres membres du Conseil Noir mais ceux-ci restaient de marbre. Cela acheva d’attiser sa colère et son incompréhension : combien de fois Dana et lui avaient failli laisser leur vie à cause des renégats et pour défendre un Empire loyaliste ?

- Si guerre vous vouliez, il y avait bien d’autres batailles à mener pour étendre l’Empire ! cracha-t-il. Les mondes neutres ! Les mondes Hutt ! Les pirates spatiaux ! Nous aurions pu travailler à lentement nous fortifier et encercler la République pendant la trêve et à la place, vous dites que nous avons entrepris de nous détruire nous-mêmes ?! C’est irresponsable !

Il n’avait plus rien à perdre de toute façon à dire le fond de sa pensée : Laduim projetait déjà de le tuer et le hapien recula encore de quelques pas, écœuré. Aussi brutal qu’il avait été avec lui, il avait étrangement tissé une sorte de confiance, de lien intime avec celui qui le tenait en laisse : lorsque vous êtes enfermé dans une cellule et que le seul être conscient qui vous parle est votre bourreau, cette personne devient votre monde tout entier – et des années durant, Laduim avait été cet être unique, qui l’avait battu et nourri à la fois ; qui l’avait flatté puis humilié, giflé puis caressé, encouragé puis rabaissé. Après tant d’années de souffrance et d’espoirs, Darth Laduim était donc capable de décider que Lloyd Hope n’avait plus aucune utilité, et qu’il suffisait donc de le supprimer ?
La haine et le dégoût déformaient le visage du capitaine. Il mesurait enfin pourquoi Laduim lui avait été si supérieur toutes ces années : c’était un maître de la manipulation, prêt à sacrifier ses ressources les plus précieuses pour défendre son pouvoir, sa haine était froide et uniquement tournée vers lui-même. Lloyd secoua la tête en un signe négatif alors que le twi’lek s’approchait, sa lame au clair crépitant entre eux.

- Et dire que je pensais que vous faisiez toutes ces horreurs pour l’Empire… Vous n’avez pensé qu’à votre carrière toutes ces années ! Qu’à votre ego, votre pouvoir personnel, alors que des millions s’échinent à protéger l’Empire, à réparer vos dégâts ! s’écria-t-il subitement.

Le capitaine avait arraché sa propre arme de sa ceinture. Il n’aurait pas voulu mourir ici. Il n’avait que peu de chances face à son maître – il le savait pour l’avoir déjà combattu bien des fois lors de séances d’entraînement, et il avait toujours été vaincu. Mais cette fois-ci lui paraissait différent : il voyait enfin la vraie nature de Darth Laduim, il voyait la source de son vrai pouvoir et ce faisant, il lui semblait pouvoir frapper là où il n’avait jamais frappé avant. Mais comment atteindre ce qui n’était pas une faiblesse physique ?
Dana aurait dit qu’il n’était qu’un con de se lancer dans cet assaut. Mais il était trop tard pour faire demi-tour.

Laduim porta le premier coup au moment même où la lame tout aussi rougeoyante de Lloyd apparaissait. Les deux lames se percutèrent dans des crépitements sonores, emplissant la pièce d’éclats de lumière – et dès lors il n’y eut plus de temps pour palabrer. Laduim frappait vite, et le maigre Ataru du capitaine ne suffisaient pas, bien sûr, à contrer ces attaques. Lloyd fut forcé d’utiliser immédiatement la Force : avec la haine et la déception, il était aisé de la faire courir le long de ses membres pour le rendre plus rapide et plus fort, mais surtout, il la laissait emplir l’atmosphère autour de lui pour qu’elle contaminât l’air qui l’entourait comme un poison invisible : ce poison était la Corruption du Côté obscur de la Force qui se frayait un chemin vers son adversaire, pour en ralentir les mouvements, semer dans son esprit la confusion et la terreur.

Bien sûr, le Castellan Noir connaissait tous les atouts de son élève, et il était suffisamment entraîné pour comprendre les effets dont jouait le hapien alors même que leurs sabres se percutaient et se percutaient encore. Mais ce n’était pas que Lloyd voulait frapper vraiment. Ce combat n’était qu’une gerbe d’étincelles pour en masquer un autre : celui qui faisait à atteindre la véritable faiblesse de Darth Laduim.

Au terme d’une attaque plus violente que les autres, qu’il essaya de parer de son sabre laser, le hapien fut projeté dans les airs. Il s’écroula quelques mètres plus loin. Le choc lui coupa le souffle et son dos meurtri lui arracha un cri de douleur. Le temps qu’il se redresse, le twi’lek s’avançait déjà vers lui à pas lents, la mine moqueuse devant l’infériorité de son élève.

- Me tuer ne changera rien ! cria le hapien en se relevant, le souffle court. Votre situation n’en sera que plus fragile. Au moins avec moi, quelqu’un pouvait faire les petites missions visant à corriger vos erreurs de jugement ! Est-ce que le reste du Conseil Noir le sait, ça, Darth Laduim ?

Il vit le visage du twi’lek se troubler. D’un instant à l’autre, certainement, le Castellan reprendrait l’attaque pour le faire taire. Il fallait se hâter.

- Vous avez trop joué, Castellan, et le vent commence à tourner depuis des mois. Depuis des mois on vous soupçonne d’avoir laissé passer des choses d’importance, d’avoir commis de graves échecs et de les avoir maquillés ensuite comme des choses que vous aviez prévues. Je le sais mieux que personne : ce maquillage, j’y ai contribué en supprimant les sources contradictoires, en exécutant ceux qui avaient deviné vos manigances. Mais les autres membres du Conseil Noir que vous commencez à craindre maintenant, vous ne savez pas comment vous en débarrasser, ou plutôt, vous savez que je ne commettrais pas la stupidité d’exécuter l'ordre qui consisterait à m’en prendre à eux… Que je risquerais de révéler vos plans pour vous piéger... Et je deviens ainsi un obstacle à mon tour, d’où la nécessité de m’éliminer avec un prétexte stupide.

Darth Laduim s’élança subitement en avant et le hapien, plutôt que de faire face, se mit à courir à son tour. Ils tournèrent brièvement en rond dans la pièce, Lloyd essayant d’échapper à la lame meurtrière. Il entendit le son de celle-ci près de son oreille comme il venait d’échapper de justesse à une attaque venant des airs. Il redoubla d’efforts, comptant sur ce corps qu’il avait tellement entraîné.

- C’était pour cela, le sabotage de Melantha, Castellan ?! cria-t-il par-dessous son épaule. Pour pouvoir me faire porter le chapeau et m’éliminer en toute tranquillité ?!

Il n’eut pas le temps de voir si ses propos avaient fait mouche. Une vague de Force l’assaillit brutalement et il fut de nouveau projeté. Un mur arrêta brutalement sa trajectoire. Il sentit son épaule se comprimer sous le choc, ses côtes se fêler dans un craquement sinistre. Mais il tenait toujours sa lame et, haletant comme une bête blessée, il se hâta de se remettre sur ses jambes tremblantes.


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Darth Laduim, Castellan Noir

Darth Laduim rivalisait sans peine à son ancien apprenti tant sur sa maîtrise du sabre que sur l'usage des pouvoirs de Force. A ses yeux il n'était encore qu'un gamin, un vulgaire enfant qui n'était pas de taille à l'affronter mais qu'il devait sanctionner.

- Pauvre idiot, penses-tu réellement faire le poids face à moi ?! beugla-t-il avant de lancer un nouvel assaut en direction de son adversaire apparemment en mauvaise posture. Ton niveau n'égale pas le mien ... des attaques rapides, mais surtout d'un rythme irrégulier, et donc imprévisible telle était la technique utilisée par Darth Laduim qui démontrait sa parfaite maîtrise du Djem So. ... tu es bien trop faible pour me résister. les coups se succédaient, déstabilisant toujours plus Lloyd et l'obligeant à améliorer sa défense. Le jeune Sith évita la lame rouge du twi'lek qui le propulsa plus de dix mètres en arrière au moyen d'une onde de choc soigneusement préparée. Profitant de la distance qui séparait désormais les deux hommes, le membre du Conseil en appela au pouvoir du Côté Obscur pour développer davantage ses capacités.

- Quand j'en aurai terminé avec toi, je me ferai un plaisir d'éventrer ta putain d'inquisitrice. Laduim n'ignorait rien de la relation qu'entretenait depuis un an le jeune Hope avec Dana Shar pour qui il éprouvait un réel mépris. Elle me suppliera de l'achever tant la souffrance sera insupportable mais sa mort sera lente ... très lente. le duel se poursuivait sous le regard attentif du Conseil qui se délectait d'un tel spectacle aussi divertissant. Bekhaar de son côté n'affichait aucune émotion, analysant tour à tour les deux duellistes.


Compétences de Darth Laduim:

Lloyd Hope
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Le hapien cracha du sang dans un râle de souffrance quand il heurta une nouvelle fois le sol, après une nouvelle attaque du Castellan, le propulsant à plusieurs mètres de lui. Il avait roulé misérablement, s’accrochant à son sabre comme à une dernière corde de secours. Il sentit un bref instant le froid du marbre contre sa joue, quand il posa un instant son visage, yeux ouverts, au sol. Quelque chose au fond de lui semblait sur le point de céder : Laduim n’avait-il pas raison ? Le twi’lek excellait dans l’art du sabre autant que dans celui des pouvoirs de la Force, alors qu’il n’était qu’un Sith de seconde zone. Quelqu’un qui s’était détourné des duels et des démonstrations de Force pour mieux s’investir dans les questions de stratégie et de commandement militaire. Comment avait-il pu espérer rivaliser avec un être tel que Darth Laduim ?

Mais l’évocation de Dana lui fit l’effet d’un électrochoc : c’était une étincelle au fond de son esprit embrumé depuis des lustres d’un gaz délétère : Laduim lui avait ravi Mat’aenna, l’avait fait vivre sous la menace constante, l’avait étouffé des années durant pour lui faire subir une torture qui n’avait pas de nom : celle d’une solitude absolue après la terreur, sans lumière au bout d’un tunnel interminable. Et pendant tout le temps de son long périple, il avait nourri une rancœur sombre, poisseuse, qui se matérialisait aujourd’hui dans son être comme ce gaz qui s’embrasait brusquement.

- NON !

C’était un cri de rage qui ne visait pourtant que lui-même. Non, il n’allait pas abandonner. Il se força à se relever, chancelant, appelant de nouveau la Force à lui pour lui rendre des capacités inhabituelles. Il inspira de brusques bouffées d’air, tendant à intervalles précipités son uniforme sali par le combat, pour retrouver un peu de clarté au milieu de cette nouvelle haine qui battait à ses tempes des tambours de sédition face à une puissance qui l’avait trop longtemps contrôlé. Ses précédentes considérations – celles de vouloir offrir à Dana Shar un Empire protecteur, celles d’attaquer Laduim dans un combat parallèle qui impliquait sa légitimité de Castellan dans l’Empire – lui revinrent en mémoire, plus impérieuses encore que le côté obscur enflammait désormais ses veines.

- Comment osez-vous parler ainsi d’une fervente disciple du Cardinal Noir ?! cracha-t-il en se remettant en garde. Est-ce ainsi que vous traitez vos confrères, en insultant les membres qu’ils ont dûment entraînés, dans des institutions qu’ils se sont échinés à renforcer années après années ?

Evidemment, il révélait maladroitement son attachement à l’Inquisitrice en réagissant de la sorte. Mais tant pis. Leur relation n’avait plus rien de secret. Il ne servait plus à rien de faire comme s’ils ne valaient rien l’un pour l’autre. Il était temps d’en faire un atout, plus une faiblesse.

- Dois-je vous rappeler que si l’Empire se morcèle, au-delà de vos plans absurdes, c’est d’abord parce que vous êtes incapable de faire fonctionner ensemble les parties d’une même machine ? L’Armée Impériale n’a pas de but sans la politique, sans les renseignements, sans la religion Sith, sans une vision à servir et des objectifs à atteindre. Isolée, elle ne cultivera plus que la défiance… Mais cela, Castellan, vous l’avez oublié, obnubilé par votre quête qui consistait à asseoir votre pouvoir personnel ! A vouloir vous faire une place dans cet Empire, vous avez omis de protéger l’Empire lui-même ! Vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis, condamnant l’armée toute entière, et meurtrissant un arbre déjà fragilisé par des poisons internes !

Lloyd s’essuya la bouche et le menton d’un revers de la manche, étalant du liquide pourpre et visqueux sur son visage. Ses yeux étaient injectés de sang, et le côté obscur était plus intense, en lui comme dans les nappes qui frémissaient autour de lui, se répandant dans les lieux comme un poison trop longtemps contenu à l’intérieur de lui, venant lécher les bottes des autres membres du Conseil Noir qui restaient étrangement silencieux et neutres face à ce spectacle morbide. Cette Force invisible était pourtant plutôt destinée au Castellan lui-même, pour le prendre dans des filets invisibles ; ralentir ses mouvements, embrumer son esprit de confusion et de crainte, pour le pousser à agir sans réflexion.

- Dana Shar et moi avons réussi là où vous avez toujours échoué, Laduim ! éclata encore Lloyd, plein de rancœur. Nous avons consolidé une alliance entre Inquisition et Armée, une alliance qu’aucun autre Sith n’aurait pu matérialiser à part nous !

Sa voix s’éraillait sous l’effet de la haine et du désespoir. Plus aucun autre mot ne lui venait. Il savait qu’à trop pousser Laduim dans ses retranchements, il risquait tout bonnement d’être exécuté sans autre forme de procès, donnant raison à celui qu’il combattait.

- Achevez-moi, provoqua le hapien, le visage déformé par l’amertume et la douleur de ses côtes brisées. Achevez-moi, et vous anéantirez tout espoir de revoir une alliance si puissante se recréer un jour entre l’Armée et l’Inquisition.

Il prit une dernière inspiration, avant de s’élancer de nouveau.

Relancer le combat, même s’il savait qu’il prendrait encore des coups, peut-être des coups mortels. Il fonça tête baissée, frappant le Castellan de tout son poids, élancé par la vitesse que lui donnait la Force, aveuglé par la haine, et le désespoir.








Ce ne serait pas si grave de perdre Melantha. Ce ne serait même pas si grave de perdre la vie. Mais ce serait grave de te laisser vivre dans un Empire qui s’affaiblit.

Si j’en sors vivant, plus jamais nos armées ne seront incapables de te protéger.














Si j’en sors vivant.











Spoiler:
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Darth Laduim, Castellan Noir

- Ce que tu es prévisible mon pauvre Lloyd ! Tu n’es pas digne d’être un Sith ! Tu t’es laissé embrumer l’esprit encore une fois par…amour !? Tu es pitoyable ! Et tu le resteras !

Laduim avait cherché à déstabiliser son adversaire. En voyant Lloyd foncer sur lui, tête baissée, le Castellan eut un sourire mauvais. L’Hapien agissait précisément comme son maitre l’avait prévu :

- Le chien veut mordre ? Tu sais ce que l’on fait aux chiens qui se retourne contre leurs maîtres ? Il était prêt ! Prêt à esquiver ! On s’en débarrasse ! Définitivement ! Il était prêt à achever cet impudent qui avait osé le braver ! Mais…que… ?

Laduim venait de reculer…mettant un genou à terre. Que s’était-il passé ? Le Castellan, tout puissant qu’il était, venait de chanceler face à son apprenti ! Il se sentait subitement las…comme vidé de son énergie. Alors que Lloyd, en revanche, était animé d’une rage et d’une vigueur démesurée malgré la situation !

- Ce…c’est impossible.

Le Castellan s’était redressé prestement, il était rouge (haha) de colère ! Son rictus s’était mué en une grimace de rage, et ses yeux étaient injecté de toute sa haine qu’il éprouvait en l’instant. Par quel miracle Lloyd avait-il pu l’atteindre ? Était-ce lié à l’acharnement du capitaine ? Ou bien y avait-il autre chose ? Qu’importait ! Le Togruta vieillissant, à l’égo surdimensionné, qui avait pour habitude de faire régner la terreur dans le cœur de ses ennemis comme de ses suivants, ce redoutable Sith, venait de montrer qu’il n’était pas invincible.

Malgré ses souffrances, malgré tout ce qu’il venait d’encaisser, c’était le moment, pour Lloyd Hope, de saisir sa chance et de s’engouffrer dans la faille qui venait de se révéler à lui, il venait de faire douter le puissant Castellan.

Les autres membres du Conseil Noir observaient la scène avec grand intérêt…dans un silence quasi religieux.





Compétences de Darth Laduim:

Lloyd Hope
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Lloyd avait senti la lame de son sabre s’enfoncer dans le corps du twi’lek au moment où son propre corps percutait son maître. Il eut un hoquet de stupeur. L’instant suivant, emporté par son élan que la garde de Darth Laduim n’avait su stopper, le hapien repoussa le Castellan contre son fauteuil, où celui-ci s’écroula, hébété.

Lloyd avait bondi en arrière, le souffle court, hébété. Ses yeux écarquillés toisaient son maître tandis que son arme était retombée le long de son corps après deux pas de recul pour se mettre en sécurité. Quelque chose ne collait pas. Comment était-ce possible ? Darth Laduim avait toujours été beaucoup plus fort que lui au sabre et maintenant, il le voyait là, devant lui, avachi sur son fauteuil, le ventre dégoulinant de sang, qui se déversait par-dessus ses vêtements de cuir. Dans les yeux du twi’lek, il lut en miroir la même incompréhension : ce qui venait de se produire n’était rien d’autre qu’une anomalie.

Le hapien s’humecta les lèvres, sentit le goût de métal se répandre une nouvelle fois dans sa bouche tandis qu’il déglutissait, sourcils froncés. Un bref instant, il fit non d’un mouvement de tête.

- Il n’y avait d’autre fin possible que votre mort ou la mienne, souffla-t-il, dépité, et sa poitrine se soulevait toujours au rythme de sa respiration effrénée.

Son maître ou lui allait mourir ce soir. Soudain, cette réalité le frappait. Il s’était tant attendu à ce que la mort le cueillît un jour, brutalement, sur un champ de bataille ou dans son lit si un traître s’y était glissé, d’une lame incandescente dans le cœur ou d’une décharge de blaster dans la cervelle, qu’il vivait depuis longtemps avec la perspective de la mort comme une espèce de vieille alliée qui l’aidait à prendre les décisions les plus radicales, à consommer les moments charnels avec l’intensité du dernier jour d’un condamné. Mais son maître avait toujours été éternel dans sa tête. Il était là avant lui, l’avait manipulé avant même qu’il l’eût rencontré physiquement, et lui survivrait certainement comme s’il n’avait été qu’un chien ramassé sur le bord d’une route. Mais désormais, Darth Laduim était là, le corps transpercé, et dans ses yeux il lisait que le twi’lek songeait à l’exacte même chose. Lui aussi avait pensé survivre à Lloyd, survivre à son chien. Le chien en concevrait-il de la compassion ? Il l’aurait pu. Il l’aurait pu s’il n’y avait eu cette manipulation, ces insultes. Il l’aurait pu s’il n’y avait eu Dana après Mat’aenna. Il l’aurait pu s’il n’avait pas eu la certitude que l’Inquisitrice aurait subi un sort plus terrible encore que son ancienne compagne s’il le laissait vivre.

Les yeux de Lloyd quittèrent le visage du Sith pour descendre sur la plaie. Elle n’était pas mortelle. Il y avait encore une chance de survie pour le Maître, si par exemple ses congénères décidaient de mettre fin au combat.
Lloyd eut un coup d’œil à sa droite. Darth Bekhaar, comme les autres, était resté inactif, silencieux, comme s’ils s’en remettaient au destin pour décider de qui vivrait ou mourrait lors de cet affront. Pourquoi n’intervenaient-ils pas ? Ou bien… Etaient-ils déjà intervenus à son insu ?

Il était trop tard pour y réfléchir. Lloyd était venu pour affronter son maître. On ne l’avait pas empêché. Qu’est-ce que cela prouvait, à part qu’il avait raison sur le règne trop long de ce Castellan inconséquent ? Le visage du hapien se durcit comme il soutint une nouvelle fois le regard de Darth Laduim. Il se rapprocha d’un pas, puis d’un deuxième, et l’impact de ses bottes résonnaient étrangement dans ce silence macabre.

- Merci pour votre enseignement, souffla-t-il, soudain étrangement calme.

Il n’y aurait pas de fin éclatante, songea-t-il avec une soudaine quiétude. Il se pencha sur Darth Laduim, conscient que le Sith aurait pu se défendre, s’il l’avait voulu. Mais quelque chose comme de la résignation ou de la supplication s’était peinte sur le visage rouge du Castellan et Lloyd tâcha d’accueillir cette expression silencieuse avec la même froideur que Darth Laduim avait accompagné la sienne pendant des années de souffrance infligée.
Alors le hapien ramena sa lame près du corps de son maître et d’un geste appuyé et lent, la lui enfonça dans le thorax, entre les côtes. Tout son corps accompagna l’acte jusqu’à ce que leurs deux visages fussent si près l’un de l’autre que Lloyd sentait le souffle de Laduim contre sa joue, et que ses propres lèvres se rapprochaient de la tempe de son maître.

- … mais nous nous en passerons désormais,
chuchota-t-il à l’oreille du twi’lek.

Un gargouillis de douleur lui répondit depuis la gorge de Darth Laduim. Le sang s’était mis à couler et le regard de Lloyd s’était éteint, indifférent à la souffrance qu’il causait.


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Darth Bekhaar, Cardinal Noir


Un silence de mort (haha) régnait à présent dans l’immense salle du Conseil Noir. Tous avaient vu le regard de Darth Laduim s’éteindre avec un mélange de haine, d’incompréhension, mais aussi de résignation. Les autres conseillers noirs n’avaient pas bougé alors que le Castellan venait de rendre son dernier souffle.

Une question restait en suspend ? Comment Lloyd Hope, Chien du Castellan, avait-il pu causer la mort de son maitre en un combat singulier ?

Soudain, déployant sa haute stature, Darth Bekhaar se leva alors et s’approcha de Lloyd. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres alors qu’il observait le cadavre de Laduim.

- Hé bien…en voila une sacrée surprise. Qui aurait cru que vous dissimuliez un tel pouvoir en vous...ironisa-t-il. Son regard se reporta sur Lloyd, et son sourire s’élargit. Ce fut à ce moment que Lloyd compris. Mais Bekhaar ne lui laissa pas le temps de réagir et poursuivit : vous avez combattu et remporté ce duel contre votre maitre, il est donc normal que son siège vous revienne…n’est-ce pas, Darth Omíros…ou plutôt devrait-je vous appeler : Castellan ?

D’un geste, il désigna le siège désormais vacant afin d’inviter le jeune homme à y prendre place. Il n’était plus un chien, en tuant Laduim il s’était libéré des chaines de son passé et des tourments infligé par le redoutable Togruta. Il avait su convaincre les autres Seigneurs, et tout particulièrement le Cardinal Noir, de sa valeur…quelle qu’elle soit (difficile de savoir ce qui se tramait dans la tête de l’intriguant Dart Bekhaar). Ce dernier n’avait, d’ailleurs, pas hésité à utiliser le nom Sith du Capitaine Hope.

A présent, le jeune Hapien allait prendre la place qui lui revenait de droit au sein du Conseil Noir, en tant que Darth Omíros, le nouveau Castellan Noir. Sans doute un tel revirement annonçait-il une nouvelle ère pour l'Empire Sith ?

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