Lloyd Hope
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S'il est une chose perdue d'avance


C’est bien qu’il y ait un après






- Mais, ah… Poussez-vous… Hé ! Vous ! Attendez !

En orbite d’Ossus, dans le ballet confus des bâtiments de guerre, Melantha se remplissait. Les troupes qu’ils avaient accueillis un peu plus tôt, ou du moins ce qu’il en restait même si les pertes demeuraient acceptables, gonflaient les couloirs larges de la frégate si invisiblement endommagée. Le flot d’hommes et de femmes en uniformes et armures paraissait interminable et des conversations animées créaient un brouhaha qui rendaient les appels de Lloyd inaudibles. Sur son passage à sens contraire, on ne s’écartait qu’au dernier moment quand on reconnaissait les galons de son uniforme ou son visage hapien. Il n’avait pas le temps de sanctionner, de toute façon.

Malgré les appels qu’il avait passés, Dana demeurait injoignable. Darth Khorog non plus ne répondait plus, probablement enseveli sous les réactions du Conseil Noir, de ses supérieurs et ses subalternes, de la presse. Il avait fini par charger Linda Lopez de mettre une alerte sur les enregistrements des badges des soldats qui montaient à bord afin que celui de Dana Shar, si elle était évacuée par Melantha, pût être identifié automatiquement afin qu’il reçût une alerte. Mais il n’avait pas cet espoir. Subol était chargé de lui faire parvenir toute nouvelle concernant l’Inquisitrice et la lieutenante Narih s’occupait de reprendre le commandement depuis le pont le temps qu’il revînt sur Melantha.

Il déboula dans la baie d’atterrissage n°3. Les éclairages lumineux, d’une blancheur agressive, baignaient la fourmilière étrange qui s’y était organisée – un coup d’œil vers la place habituelle du Sans Visage lui apprit que Mumkin n’était pas revenu. Où était passé ce fichu alien ? Tant pis. Des navettes qui faisaient l’aller-retour vers la capitale d’Ossus pour évacuer les troupes, ce n’était pas ce qui manquait.

- Attendez ! répéta le hapien quand, libéré d’un flot de soldats, il put enfin avancer au pas de course vers une navette qui s’apprêtait à refermer sa passerelle.
- Mon Capitaine ! s’exclama le soldat en saluant proprement au milieu de l’activité grouillante, à côté d’un droïde qui se dépêchait de réaliser une réparation sommaire sur la coque de l’appareil.
- Vous repartez pour une noria ?
- Oui mon Capitaine, probablement la dernière pour cette navette.
- Parfait, je monte avec vous.

Il passa devant le soldat pour aller s’installer à l’arrière de la cabine de pilotage, où un pilote zabrak le salua non sans un regard ahuri devant l’accoutrement du Sith. Certes, son uniforme avait été brûlé par endroit, et Lloyd avait écopé de quelques marques rouges sur une main, une partie du cou et du visage. Du kolto ferait l’affaire pour faire cicatriser ses plaies inélégantes mais pour le moment, le docteur Chet était mobilisé, comme tout le personnel médical, pour soigner les soldats qui rentraient d’Ossus et dont certains avaient subi quelques blessures. Les infirmeries seraient pleines pour de nombreuses heures et si le Commandant était prioritaire, il avait pour le moment d’autres soucis en tête. Ces derniers ne cessèrent de l’obnubiler tandis que la navette décollait : avoir la certitude que Dana allait bien malgré son absence de réponse, bien sûr. Mais au-delà, la série d’évènements qui venait de se produire à bord de sa frégate et l’échec d’Ossus, il le sentait bien, risquaient de remettre en cause ses fonctions de commandement. Cette manœuvre dont il n’avait pas reçu les détails techniques n’avaient été qu’un premier indice que quelque chose n’allait pas dans son intégration à la flotte de l’Amiral Antarxarxès. Là où l’Inquisition aurait dû être une garantie, les annonces du Seigneur Khorog laissaient présager qu’au contraire, il subsisterait cette défiance absurde entre l’Armée et le Clergé. Sans le savoir, en fustigeant Laduim, les annonces du draethos engendreraient des critiques envers l’armée au sein du Conseil Noir et, inévitablement, c’est vers Hope que Laduim se tournerait pour lui faire porter le chapeau au vu de ce qui venait de se produire à bord de Melantha.
Il tâcha de suspendre ses ruminations effrénées, les scénarios catastrophes, les justifications qui criblaient son esprit et l’anticipation des décisions de l’Etat-Major en passant ses mains sur son visage que la sueur du combat avait rendu luisant et tiré, et le reste du voyage parut s’étirer de longues heures interminables, alors que moins de vingt minutes étaient nécessaires pour que la navette pût atterrir à proximité des dernières troupes impériales qui se rassemblaient sur le parvis des quais de la Capitale.









- Soldat ! La délégation inquisitoriale !

Le ciel d’Ossus était sombre. Des colonnes de fumée s’élevaient encore du centre-ville, des sirènes retentissaient au loin. Les derniers soldats impériaux se massaient sur le tarmac, portaient parfois l’un des leurs sur une civière. En croisant le chemin du Commandant Hope, un jeune homme au visage un peu noirci de suie, qui avait retiré le casque de son armure presque neuve, se mit au garde à vous.

- Mon Capitaine, alors, ils sont, heu… Vous prenez au fond à droite, dans la rue principale, puis heu…

Le hapien souffla de mépris.

- Je vous demande de m’y conduire, soldat, j’ai plus de chances de me retrouver dans un vaisseau républicain avec vos explications que de trouver mon chemin.
- Ah. Ah oui, mon Capitaine, reçu.

Le soldat fit demi-tour avec une moue déçue – lui qui espérait visiblement pouvoir grimper sur l’une des dernières navettes d’évacuation – mais obéit. Les deux hommes se mirent à trotter pour remonter une longue avenue. Plus ils avançaient, plus on devinait les décombres du palais de l’AGPU, dont certains murs restaient dressés, en piteux état, et le hapien sentit son cœur battre à tout rompre. Darth Khorog avait certifié qu’elle était vivante. Mais dans quel état ? Pourquoi n’avait-elle pas répondu à tous ses messages ? Il en avait envoyé au moins une dizaine depuis que le conflit avait été suspendu.

- Par ici, mon Capitaine.


Le soldat bifurqua dans une rue adjacente, les dérobant à la vue sinistre des bâtiments effondrés. Ils se retrouvèrent soudain dans un réseau de grandes tentes installées sur une petite place. Les tentes portaient l’emblème de l’Empire et des croix rouges indiquaient qu’il s’agissait autant d’un centre de soins que d’un camp logistique monté à la hâte pour y accueillir les uns et les autres.
L’endroit grouillait de blouses blanches, d’uniformes, de bures, de droïdes. Le soldat devant Lloyd ralentit jusqu’à s’arrêter, fouillant le camp du regard. Le hapien l’attrapa par l’épaule.

- Je me débrouille à partir de là. Fichez le camp.
- Ok. Je veux dire, reçu mon Capitaine.

Le soldat disparut sans demander son reste, pendant que Lloyd s’enfonçait dans la petite foule massée sur la place. Il aperçut quelques inquisiteurs, reconnaissables à leurs bures élégantes et dont les bords étaient brodés de pourpre, mais aucune princesse à l’horizon. Le hapien fendit un groupe de personnes pour rejoindre trois inquisiteurs plongés dans une conversation animée sur ce que les médias diffusaient déjà sur les réseaux au sujet de la prise de parole de Darth Khorog.

- Hé ! L’inquisitrice Shar ? Vous avez vu Dana Shar ?
- Qui ?
- Shar, pas vu.
- Elle était là en début de mission mais elle est partie de son côté. Mais vous êtes… ?

Mais Lloyd était déjà parti. Il questionna deux autres Inquisiteurs, mais personne n’avait vu Dana Shar. Il entra dans une tente médicale où seuls des droïdes qui tournèrent vers lui leurs regards impassibles, puis dans une autre. A l’intérieur, cette fois, les civières étaient séparées de tentures claires pour dissimuler les patients. On entendait quelques gémissements rauques. Un petit infirmier dont les antennes de balosar ne cessaient de gigoter sursauta.

- Ah ! J’ai dit de faire la queue dehors ! Oh. Bon, vous êtes officier mais quand même…
- Dana Shar ?
- Quoi ?
- Une Inquisitrice, vous avez ça parmi vos patients ?

Lloyd ouvrait déjà les rideaux les uns après les autres.

- Qu… Hé ! Non ! Ce sont des blessés lourds ici, la chirurgie d’urgence nécessite qu’il n’y ait pas d’intrusion pour éviter les contami…

Le hapien avait ouvert le dernier rideau. Un soldat venait d’être amputé d’une jambe et avait tourné de l’œil. Mais toujours pas d’Inquisitrice. Lloyd ressortit en jurant de la tente, pour se retrouver de nouveau dehors, dans le camp. Une pluie fine s’était mise à tomber sur Ossus, rafraîchissant l’atmosphère, rendant le ciel plus opaque. Le Sith se remit à questionner ci et là, à entrer dans les tentes, à ignorer les protestations. Il commençait à perdre réellement patience, quand soudain…

- Graoouu.

Le grognement puissant de Luis attira immédiatement le regard du hapien dans sa direction. Le nexu énorme était assis devant l’entrée d’une énième tente médicale. Il ne cessait de montrer les crocs et de rugir dès que quelqu’un s’approchait, et les infirmiers qui couraient d’une tente à l’autre étaient obligés de l’éviter en faisant un large détour circulaire.

Le cœur battant subitement à tout rompre, Lloyd se rua dans la tente, non sans écoper d’un claquement de dents de Luis à quelques centimètres de sa jambe – mais visiblement c’était plus un avertissement qu’une véritable attaque. Ou bien, le nexu s’était rendu compte que l’odeur de cet individu-là était admise, familière.
A l’intérieur, la luminosité était faible et l’espace très réduit. Deux civières séparées par un mètre à peine. Sur l’une d’elle, une petite femme en uniforme était allongée, les yeux clos comme elle avait sombré dans l’inconscience. Et sur l’autre…











… Rien.
Le hapien sentit la déception l’étreindre.

- Dana ?! appela-t-il en faisant volte-face. DANAAA ?!
- Aaahouuuuu… fit écho Luis à l’extérieur alors qu’il ressortait de la tente.

La pluie lui cingla désagréablement le visage dès qu’il fut à l’air libre.





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Darth Hope
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Je dois regagner le Melantha







La pluie faisait retomber la poussière et la fumée du désastre d’Ossus. Au-dessus de la tête de l’Inquisitrice, le ciel n’était plus aussi azuré qu’à son arrivée. Le temps était venu de compter les morts, les disparus, de les pleurer, de les récompenser. Elle titubait le long de l’un des axes principaux de la Capitale. L’agitation qu’elle traversait ne semblait trouver aucun écho en elle. Ses pas la portaient, l’un après l’autre et aux abords des premières zones d’évacuation impériale, elle fut recueillie par deux Inquisiteurs en armure sombre qui la reconnurent dans la Force avant de l’identifier de visu. Ils avisèrent sa figure tâchée de sang et de poussière, ses cheveux défaits, sa pâleur extrême, mais ne commentèrent pas.

- Inquisitrice Shar. Sympa la balade ? Nous n’attendions plus que vous pour rejoindre les forces impériales en orbite.
- Inutile de m’attendre quand c’est pour fuir, lâcha-t-elle d’une voix absente.Elle détestait battre en retraite.
-Ce sont les ordres.
- J’emmerde les ordres, soupira-t-elle en tâtonnant ses courbes sulfureuses à la recherche de son paquet de cigarra. Ses mouvements étaient incohérents et sa vision brouillée par les séquelles de l’explosion dont elle était encore victime. Elle trouva enfin l’un des cylindres de toxines et le coinça avec appétit entre ses lèvres gercées, dont le rouge à lèvre fuyait furieusement sur ses joues et son menton.
- Vous avez dû recevoir un coup sur la tête, Inquisitrice Shar. Nous allons faire comme si nous n’avions rien entendu.
- Bref. Je dois regagner le Melantha.
- D’après nos dernières informations, le Melantha est hors service, informa l’un des deux Siths.

Un crépitement au bout de sa cigarra et son coeur arrêta de battre. Elle écarquilla les yeux vers son confrère, choquée par l’information brutale. Hors service. HORS SERVICE, voulut-elle hurler.

- Victime d’un sabotage, précisa-t-il après avoir laissé un sourire carnassier flotter sur ses lèvres fines, se régalant du désarroi soudain de l’humaine. Que vous auriez dû empêcher, par votre fonction à bord du vaisseau.

Ce fut comme si elle se prenait le souffle d’une seconde déflagration dans la figure.

- Mes ordres étaient…étaient d’accompagner le Seigneur Khorog.
- Je pensais que vous emmerdiez les ordres, ricana-t-il.
- Je dois regagner le Melantha, répéta-t-elle absurdement, le visage de Lloyd ne quittait pas son esprit chamboulé. Elle creusait ses joues avec désespoir, inspirant le tabac de tout son être, s’empêchant d’hyperventiler. Elle avait envie de vomir et sa vision refusait de se stabiliser.
- Etes-vous en état de vous battre ?
- Hein ?

Elle cligna des yeux. Les silhouettes et les ombres impériales dansaient autour d’elle dans un ballet incompréhensible.

- Vous battre. Vous êtes encore capable de vous battre ?
- Mais…nous sommes en train d’évacuer ?
- Pas sans mal. Toutes les forces en présence sont encore sur les dents et nous ne sommes pas à l’abri d’un nouvel attentat.
-Je dois regagner le Melantha.

L’Inquisiteur qui lui parlait, un humain à la peau presque translucide tant elle était pâle et grise, tourna son attention vers son acolyte dont la figure disparaissait presque entièrement sous l’ombre d’une bure Inquisitoriale. Leur sabre-laser, en revanche, étaient bien visibles, suspendus à leur taille

- Vous allez d’abord regagner une infirmerie, une fois que nous aurons regagné les forces en orbite.

Elle ne répondit pas et chancela pour passer entre eux. Ils la regardèrent faire sans réagir, observant sa silhouette pathétique se frayer un chemin dans la petite foule qui s’agitait entre les tentes. Ses jambes tremblaient et il lui semblait qu’elle avait mal, sans savoir où. Son corps entier lui donnait l’impressionner de se fracturer, alors que c’était son âme qui se morcelait à l’idée qu’il soit arrivé quelque chose à Lloyd Hope suite au sabotage, par sa faute. Parce qu’elle n’était pas là. Parce qu’elle suivait les ordres. Milles tambours de guerre battaient à ses tempes et sa poitrine se contractait douloureusement. Sa cigarra échappa à ses lèvres pour chuter au sol, sans un bruit.

- Lloyd, geignit-elle dans un appel presque silencieux.

Et l’instinct de survie reprit le dessus sur les protestations de sa raison, sur le chant de souffrance de ses muscles, sur le voile presqu’opaque qui gênait sa vue. Le même instinct qui l’avait habité quand elle s’était retrouvé dans un immeuble des faubourgs de Kaas City, face à une menace virale cauchemardesque. Ses jambes cotonneuses la menèrent jusqu’au tarmac d’évacuation. Elle puisait ses ultimes ressources dans la Force, pour pallier à sa vision défaillante. Personne n’avait osé l’arrêter. Elle ressemblait à un fantôme, aussi pâle qu’une lune. Ses talons claquaient contre le revêtement de béton et d’acier. Elle entendait les cris, le bruit des réacteurs, les navettes qui filaient. Elle cogna soudainement un soldat en plein travail et s’agrippa fermement à son bras.

- Le Melantha.
- In…inquisitrice Shar ? C’est vous ?

Cette voix. Elle reconnaissait cette voix. Sous la pluie drue qui frappait son visage et lavait les horreurs subies, elle eut comme une bouffée d’oxygène.

- Rascal ?
- Oui ! Oh…vous..vous avez pas l’air bien. Attendez, asseyez-vous un moment, assura-t-il en la prenant par le coude.
- Ramenez-moi sur Melantha.
- Je conduis l’une des dernières navettes pour la frégate mais…votre état.
- Ll..le capitaine, le capitaine…
- Le commandant est à bord, assura-t-il. Il voudra sûrement entendre votre rapport et vous le sien. Mais un passage chez Miranda s’impose.
Je dois regagner Melantha.

Il se tut un moment, prenant le temps de contempler le minois de la Sith et resta un moment interloqué. Il n’aurait pas su dire si c’était des larmes qui coulaient au bord de ses yeux ou si c’était simplement la pluie.










- In…Dana Shar, vous êtes avec nous ?

Elle essaya d’ouvrir les yeux mais une lumière aveuglante incommoda sa vue alors elle les referma et sombra encore dans l’inconscience. Autour de son corps allongé sur une civière à répulseurs, le docteur Chet terminait d’analyser ses paramètres vitaux avec l’aide d’un droïde médical. L’infirmerie de bord du pont supérieur n’était qu’une énorme ruche où s’activaient des dizaines de droïdes et des centaines d’être vivants. Il n’y avait plus de place. On soignait parfois à même le sol et les autres infirmeries du vaisseau ne s’en sortaient pas forcément mieux. Toutefois, il y avait davantage de panique que de pertes réelles. Les soldats étaient choqués davantage que blessés et les rares victimes de l’explosion avaient eu droit à des boxes décents. Mais Dana vacillait entre l’éveil et le sommeil.

- Vous avez réussi à joindre le docteur Rascal ? Demanda Chet vers le pilote.
- Oui, à l’instant, elle a encore un box de libre à l’infirmerie de bord du pont inférieur numéro 5.
-Parfait, nous allons transférer l’Inquisitrice là.
- Elle…va…
- Son corps est simplement en état de choc. Quelques cotes cassées. Une légère commotion, c’est ça qui est le plus inquiétant, mais rien de mortel pour le moment. Dites au docteur Rascal de la perfuser avec du kolto synthétique. Pas de chirurgie nécessaire pour le moment, mais elle doit vérifier qu’aucune hémorragie interne ne soit là. Mh, c’est…elle me paraît bien trop pâle, qu’elle vérifie pour l’hémorragie. Les blessures externes sont superficielles.
- Je…je vais pas me rappeler de tout ça.
- Ne vous inquiétez pas, assura Chet en retournant vers un autre patient. Miranda saura quoi faire.
- Ok !








Au sol, sur la terre meurtrie d’Ossus, Luis avait bondi sur ses pattes puissantes et avait rejoint la silhouette familière du hapien auprès duquel il grogna. Il percuta son crâne à crête contre la hanche du capitaine, comme s’il souhaitait attirer son attention sur sa présence. Luis également cherchait désespérément sa maîtresse et les odeurs fluctuaient trop : la fumée, le sang, la pluie. Tous les parfums se brassaient et couvraient la trace olfactive de la Sith qu’il avait rapidement perdue.





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Depuis quand la Marine cherche l’Inquisition comme ça ? D’habitude, c’est nous qui leur courons après...





Lloyd avait continué en ouvrant tente après tente. Luis s’était levé pour le suivre en trottinant, lançant parfois des grognements ou des complaintes. Lloyd avait essayé de lui parler, mais le nexu avait l’air aussi perdu que lui.

- Shar ? Dana Shar ? Une inquisitrice. Brune, pas très grande, comme ça.

Il avait répété ces mots une dizaine de fois. Une énième infirmière fit non de la tête. Ce n’était pas possible. Personne n’avait vu Dana Shar. Fut-ce n’importe qui d’autre, il aurait pu croire qu’elle avait échappé à l’attention. Mais Dana Shar ? On ne manquait jamais de la voir. La sulfureuse ne passait jamais inaperçue. Avec tout ce qu’il avait fait pour essayer de faire en sorte qu’elle fut plus discrète, sans jamais y parvenir, il n’avait jamais autant souhaité entendre parler d’elle. La seule explication à ce silence était qu’elle n’était tout simplement jamais venue ici. Luis avait dû, comme lui, suivre des odeurs, rester dans le giron des couleurs impériales en espérant revoir sa maîtresse.

Bip, bip.


Au milieu d’une allée bordée de nouvelles tentes médicales, le hapien cessa son cheminement pour tirer à la hâte son datapad, le cœur battant à tout rompre, persuadé qu’enfin, Dana lui répondait. Mais sur l’écran, le nom du Castellan Noir s’affichait. Communication directe.

- Merde.

Le hapien attrapa un Inquisiteur qui passait à son côté.

- Hé ! Une tente pour une communication privée, c’est une urgence !
- Hé, j’suis pas dans les transmissions, lui répondit le grand type à la peau sombre. Trouvez-vous un…

Lloyd lui colla son datapad sous le nez.

- J’ai le Castellan Noir en ligne, vous voulez vraiment vous attirer des ennuis ?

L’Inquisiteur arrondit les yeux avant de siffler de dépit et lui faire signe de le suivre. Le hapien lui emboîta le pas pour remonter l’allée, et ils accédèrent à une minuscule tente en retrait plongée dans l’obscurité. En son centre, un holocommunicateur était branché. Lloyd remercia l’Inquisiteur avant de se précipiter pour insérer sa carte de communication. A peine l’eut-il fait que le visage de Darth Laduim se matérialisa.

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Rien n’allait. Rien n’irait, en fait. Il risquait une mise à pied. Ou pire. S’il ne trouvait pas Dana, sans la certitude qu’elle n’avait pas quitté Ossus, il ne quitterait pas non plus la planète, songeait-il en remontant vers le centre du camp. Tant pis pour le Conseil Noir. Il avait été prêt à se battre pour un Empire. Parce que chaque parcelle de lui était devenue impériale. Mais sans Dana, il n’était qu’une coquille vide à la dérive. Empire ou République, tout ça n’avait eu de sens que parce qu’il avait une main vers laquelle retourner. Sans savoir qu’elle allait bien, les conséquences de son échec pour le Conseil Noir lui paraissaient être lointaines, comme irréelles.

- … ensuite, nous allons évacuer cette dernière partie mais vous me ferez le plaisir de référencer les alités pour les mettre sur la liste des interrogatoires à conduire et…
- Hé.
- Encore vous ?

L’Inquisiteur et ses deux confrères, qu’il avait interrompu quelques minutes plus tôt, le toisèrent non sans mépris quand Lloyd écarta l’un d’eux d’une main sur l’épaule pour s’insinuer une seconde fois dans leur groupe. Luis avait suivi le hapien, et s'assit au milieu du chemin sous les yeux décontenancé de certains membres du personnel médical.

- Vous l’avez laissée où ?
- De quoi vous parlez… Capitaine ? soupira celui qui semblait avoir le plus d’autorité en jetant un coup d’œil aux galons que Lloyd portait sur la poitrine.
- L’Inquisitrice Shar, la dernière fois que vous l’avez vue, c’était où exactement ?

L’Inquisiteur fronça les sourcils. C’était un homme à la carrure imposante, plus grand que le hapien lui-même et dont les sourcils broussailleux et blancs ainsi que les tatouages mystérieux qu’il portait sur le front témoignaient d’une certaine ancienneté dans le Clergé. L’homme leva le menton vers Lloyd dans une attitude méprisante.

- Capitaine, vos galons ne vous permettent pas toutes les intrusions. Vous interrompez des opérations importantes de recherche de…
- Je m’en fous. Je veux dire, c’est une urgence. Vous l’avez vue quand et où la dernière fois ?
- Vous n’écoutez rien de ce que je viens de vous dire ! s’énerva l’Inquisiteur, et ses collègues commençaient à être nerveux, dansant d’un pied sur l’autre, faisant des signes autour d’eux pour rassurer ceux que le ton haussé des deux Sith avaient interpelé. Shar n’est pas là, je vous ai dit, rejoignez votre vaisseau.
- Je peux pas ! s’exclama le hapien. Il faut que je la retrouve, dites-moi où…
- J’ai autre chose à faire, le coupa brusquement l’Inquisiteur. Dégagez-moi cet énergumène d’ici.

Mais les mains de ses deux acolytes, qui froissèrent l’uniforme du hapien en le saisissant par les bras parurent brusquement déclencher l’animation du corps de Lloyd. Il se débattit subitement pour échapper à leur étreinte et se jeta à la gorge de l’Inquisiteur. Ce dernier recula, pris par surprise pendant que le Sith l’avait attrapé par le col, les dents serrées de colère.

- C’EST UNE URGENCE, hurla-t-il en secouant l’Inquisiteur. JE DOIS VOUS FAIRE UN DESSIN ?!

Dans le dos de Lloyd, les crissements de sabre laser crépitèrent. Luis avait bondi sur ses pattes et montrait les crocs.

- Reculez ! C’est un ordre, capitaine !
- L’Inquisiteur Ghrrunt est agressé ! s’exclama quelqu’un près du groupe, mais Lloyd semblait ignorer tout cela.
- OU L’AVEZ-VOUS VUE POUR LA DERNIERE FOIS ! cria-t-il.

L’Inquisiteur avait levé les mains. Il pouvait faire exécuter Lloyd d’un seul doigt mais soudain, le visage de cet officier lui disait quelque chose. Il garda les paumes ouvertes pour signifier à ses acolytes de ne pas le passer par le fil de leurs lames.

- Dans les décombres, dit-il subitement d’une voix plate.

Lloyd le regarda dans les yeux, surpris.

- Quoi ?
- Les décombres du palais, là-bas.

Il désigna une direction, et le hapien se retourna pour voir les colonnes de fumée noire qui s’élevaient encore dans le ciel.

- C’est à cet endroit qu’elle s’est séparée et à ma connaissance elle n’est pas repassée par ici depuis.

Le regard de Lloyd alla des colonnes de fumée à l’Inquisiteur et de l’Inquisiteur aux colonnes de fumée. Il le lâcha sans un mot et se mit à courir. Les autres regardèrent partir le capitaine, hébété, avec un nexu sur ses talons.

- Depuis quand la Marine cherche l’Inquisition comme ça ? D’habitude, c’est nous qui leur courons après, commenta l’un d’entre eux et en éteignant son sabre.
- C’est le capitaine de Melantha, commenta le vieil Inquisiteur en remettant sa bure droite, comme si cela expliquait tout.









Une coquille vide à la dérive. A l’image de son vaisseau. Est-ce que sa frégate endommagée n’était pas juste le reflet d’un commandant sans sa Melantha ? Est-ce que le destin de Melantha n’était pas liée à celui de Dana ? Peut-être que quand Dana était menacée, il perdait le contrôle de son vaisseau. Il aurait dû protéger Dana. S’assurer de sa sécurité d’abord. Si Dana allait bien, Melantha irait bien, c’était pourtant évident, logique. Il ressassait en boucle ses moments de nervosité sur le pont de commandement lorsque Dana ne lui répondait plus. Comment avait-il pu être si idiot ? Comment commander sans la certitude que Dana était protégée loin des éclats de la guerre ? Il avait tout fait dans le mauvais sens. Dana aurait dû être dans sa cabine, au mieux. Pas au milieu du désastre.

Il courait dans une avenue où de multiples véhicules avaient été abandonnés, certains carbonisés. Luis le suivait aisément, en silence, content de s'en être remis à quelqu'un à l'odeur familière le temps de retrouver sa maîtresse. La pluie avait rendu la chaussée glissante, huileuse. D’une fenêtre lui provint les cris d’un bébé – des familles se dissimulaient sûrement, incertains sur la conduite à tenir. Les uniformes impériaux avaient disparu. Parfois, il apercevait des civils qui s’aventuraient dans la traversée de la chaussée pour aller d’un bâtiment à l’autre. A tout moment, le hapien le savait, il risquait de se retrouver nez à nez avec un républicain. Ou pire, un Jedi. Mais qu’importait. Il gardait le palais aux murs effondrés dans son champ de vision, et il courait.

Bip, bip.

- Mais zut.

Il ralentit l’allure. Ce n’était pas son datapad cette fois mais son comlink. Il l’amena à ses lèvres sans nourrir d’espoir, cette fois.

- Hope, j’écoute.
- Mon Capitaine, enfin ! J’ai essayé de vous joindre mais les communications longue distance avec Ossus ne fonctionnent pas bien et…
- Docteur, vraiment je n’ai pas le temps de…
- Désolé de vous déranger, mon Capitaine. La situation est très chargée ici mais on gère, et…
- Je vous fais confiance, faites au mieux. Je ne peux pas…

Le hapien s’arrêta au milieu de la rue pour jeter un coup d’œil en arrière. Il aperçut un transporteur qui s’éleva dans les airs, vers Melantha, probablement.

- Je suis sur Ossus, reprit-il comme s’il venait de se souvenir qu’il avait le docteur Chet en ligne. Il faut que vous fassiez sans moi. La lieutenante Narih…
- Non, je sais, je vous appelais parce que je voulais m’assurer que vous ayez eu l’information, elle est là.

Le hapien arrêta sa progression brusquement, en se figeant au milieu de la rue. Il lui semblait que son cœur avait manqué un battement.

- Elle est là ?! répéta-t-il, hébété. Vous parlez de Dana Shar ?
- Oui, c’est ça, Hickpens. Enfin, l’Inquisitrice.
- Aaah !

C’était un cri de soulagement. Il tourna les talons pour rebrousser chemin au pas de course.

- J’arrive, doc, je reviens ! haleta-t-il, puis : attendez, vous l’avez à l’infirmerie ? Ça veut dire…
- Rien de... a priori ...ciel, mais le docteur Rascal va s’occuper...
- Doc ? Doc je ne vous capte plus bien. Est-ce qu'elle va bien ?
- ... Je disais... ... ... que je vous laisse... beaucoup de patients, ici.
- Oui, ok.

Lloyd baissa son comlink en ralentissant, passa son pouce sur le bouton principal mais n’appuya pas. Il remonta l’objet à ses lèvres précipitamment.

- Docteur ! Docteur ?
- … Oui ?
- Dites-lui que j’arrive. Ok ?

Il y eut un bref silence.

- Ok ?

Il n'y eut pas de réponse. La communication avait coupé, probablement à cause de la distance. Lloyd se remit à courir. Luis grogna en changeant de direction mais le suivit tout de même.




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Je dois regagner le Melantha







Ses doigts fébriles se refermèrent autour d’une perfusion et elle arracha d’un coup sec en poussant un long gémissement d’inconfort. Sa vision se stabilisa après quelques secondes de flottement et elle contempla son environnement. Un moniteur holographique clignotait au-dessus de sa figure pâle, affichant ses constantes. Il s’était mis à biper désagréablement quand elle avait couper brutalement la perfusion. Elle se pencha au bord du lit médical et vomit un peu de bile, l’estomac retourné par la dose important de kolto synthétique qui circulait dans son organisme. Ses cheveux s’emmêlèrent sur son front suant et maladif. Elle toussa pour éjecter les dernières gouttes de bile et revint sur le dos, respirant fort. Ses grands yeux dorés fixaient le plafond alors qu’elle remettait en place les pièces du puzzle de sa mémoire. Les souvenirs se mélangeait. Elle se souvenait avoir escorté Darth Khorog sur Ossus. La dispute avec Lloyd Hope. Une Jedi araignée. L’explosion dont le souffle l’avait frappé de plein fouet. Un nouveau haut-le-coeur secoua sa poitrine et elle grogna, reniflant avec force pour ravaler sa nausée.

Elle dégagea les draps qui la couvrait et observa ses vêtements découpés au niveau de son abdomen qu’un large bleu tirant sur le violacée colorait. Elle grimaça. Son soulagement détendit ses muscles nerveux quand elle reconnut les insignes de Melantha sur certains caisses d’approvisionnement médical. Et quand les portes de son box s’ouvrirent, l’espoir déclencha une montée d’adrénaline qui percuta douloureusement son cerveau. Elle espérait voir Lloyd, mais la silhouette ronde de Miranda apparut.

- Inquisitrice Shar, vous….que s’est-il passé avec votre perfusion ?!
- Je…hais le kolto synthétique.
- Je vais arranger ça, déclara le médecin militaire dans un soupir discret, ne souhaitant pas froissant un membre du Clergé Sith. Depuis qu’elle avait appris la véritable identité de Dana, elle était plus précautionneuse et se permettait moins qu’avec l’enseigne Hickpens. Elle ajusta les paramètres du moniteur suspendu et les alarmes sonores cessèrent. Elle ramassa ensuite la perfusion.
- Je peux…je peux me lever.
- Non. Non, vous ne pouvez pas. Hémorragie interne, vous avez vu la couleur de votre abdomen, c’est un stop.
- Je dois voir le commandant…

Miranda se pinça la lèvre inférieure, mais ne dit rien.

Je dois…
Vous tenir tranquille, Inquisitrice Shar. Tout à fait, annonça le docteur en piquant franchement dans le bras de Dana afin de lui remettre la perfusion, concentrée. La ch’hodienne tressaillit, surprise par la légère douleur. Vous aurez tout le temps de voir le commandant ou de faire la guerre après.
- Il….y a eu un sabotage.
- Vos pensées sont confuses, c’est la commotion. Tout va bien Inquisitrice Shar, vous êtes à bord du Melantha, et vous regagnez l’Empire.
- Vous m’écoutez pas..râla Dana en abandonnant, sa vision devenant flou à nouveau, elle ferma les yeux.
- Essayez de dormir, dit-elle en arrangeant le débit de la perfusion, l’automatisant à travers le système de monitoring.
- Et des Jedis…l’explosion.

Parce que Miranda avait mêlé un somnifère au kolot synthétique, Shar ne tarda pas à rejoindre le pays des songes et le silence s’établit dans le box.















Un parfum particulier la tira du sommeil, l’éloignant des cris de sa soeur Damaya. Elle poussa un gémissement et s’ébroua au creux du lit médicalisé. Ses cheveux sombres coulèrent sur l’oreiller aseptisé et elle ouvrit les yeux. Une tâche blanche se démarquait dans son horizon flou et ses pupilles firent la mise au point. Elle découvrit des Pluies de Vaynai arrangées en petit bouquet sur la console de monitoring à côté de son lit. Elles dispensaient une odeur subtile qui transperçait les effluves d’antiseptique présents dans la petite pièce. Et les néons accentuaient la blancheur des pétales, les rendant presque luminescentes. Elles contrastaient avec les murs au revêtement noir. Dana reconnut le bouquet que Stan Graymes avait sauvé et qu’elle avait conservé avec un soin tout particulier dans la cabine du capitaine.

Ses yeux quittèrent l’harmonie du bouquet et roulèrent jusqu’à une silhouette aussi sombre que les murs, mais dont la crinière lumineuse mettait en valeur une figure à la beauté intransigeante. Elle resta silencieuse un moment, décrivit les blessures qui abimaient une parfaite, qui laisseraient peut-être de nouvelles cicatrices qu’elle devrait apprendre par coeur, du bout des lèvres ou des doigts.

- Mon datapad, souffla-t-elle comme elle se remémorait soudainement. Mon datapad, l’explosion l’a brisé.

A un mètre près, c’était elle que l’explosion aurait fracassé tout entière. Elle fronça les sourcils alors que les souvenirs affluaient et avec eux, l’urgence de la situation, le désastre politique d’Ossus, les combats. Elle détailla Lloyd avec attention et redressa son buste. Le drap glissa sur ses courbes, dévoilant son soutien-gorge, son abdomen encore violacé et sa chevelure flotta un moment autour de sa figure exotique. Elle rejeta le drap plus loin. Ses jambes nues se découpèrent sous la lumière vive des néons. Elle posa ses talons au sol, chancela et avala les deux mètres les séparant d’une enjambée furieuse, arrachant sa perfusion. Son élan l’emporta et elle heurta le hapien avec force, passant ses bras pâles autour de sa nuque pour l’étreindre, ignorant sa douleur et la sienne. Elle enfouit son visage contre l’épaule du capitaine, tremblante.

Elle se raccrochait désespérément à lui. De toute façon, ses jambes n’arrivaient plus à la soutenir et si elle le lâchait, elle s’effondrerait, elle le savait. Elle huma son parfum familier qui se mêlait aux odeurs des fleurs et des produits antiseptiques. Elle goûta à la fragrance de sa sueur, de la poussière, du sang, inspira profondément comme si elle trouvait là un oxygène nouveau.

- Ne pars plus te battre, c’est n’importe quoi, Lloyd.

Et elle tendait la Force, sollicitait le fil rouge qui représentait le hapien dans l’obscurité, le faisait vibrer pour se rassurer, pour se consoler.

- Plus de bataille spatiale.

Elle le serra plus fort.

- Tu..t’es qu’un con, Lloyd.




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Lloyd Hope
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Est-ce qu’un type comme ce hapien en savait plus qu’eux ?





Le hapien avait pu attraper le dernier décollage, de la dernière navette qui partait en direction de Melantha. La capacité réglementaire était atteinte mais, comme on ne pouvait refuser que le commandant de la frégate montât à bord (surtout suivi d'un nexu), on lui fit une place improvisée. Lloyd sentait peser sur lui des regards indéchiffrables. L’incompréhension qu’il fut ici après les derniers évènements. La déception de ne pas avoir récupéré les prisonniers, échec que l’on remettait en partie sur la hiérarchie Sith. Le respect malgré tout, qu’un commandant empruntât les navettes communes, l’uniforme aussi sale que les armures des soldats. Le questionnement sur ce que tous ces évènements politiques voudraient dire pour leur avenir : est-ce qu’un type comme ce hapien en savait plus qu’eux ?
Lloyd s’efforça de fixer un point au loin par le hublot.









Lorsqu’il arriva enfin à l’infirmerie du pont inférieur n°5, il était passé devant une file de soldats qui attendaient leur tour – des blessés légers, pour la plupart. Les plus graves étaient déjà pris en charge, répartis dans les différentes zones médicales de la frégate. Etrangement, après le rush des premiers instants, l’infirmerie avait repris une forme d’activité intense mais ordonnée, des droïdes indiquant les box de consultation à pourvoir dès que l’un d’entre eux se libérait. Le hapien fondit droit vers le fond, où s’alignaient des chambres closes où des hublots permettaient de vérifier l’état du patient. Une sensation ténue lui confirmait une intuition sourde – celle d’un fil tendu dans la Force vers une inconscience familière. Mais ce ne fut que lorsqu’il vit les cheveux de Dana dissimulant son visage sur un oreiller qu’il sentit dans son corps une décharge chaude – celle de l’urgence, du doute. Il appuya sur la commande d’ouverture du panneau d’entrée mais celui-ci lui opposa un refus net – c’était verrouillé.

- Ça ne sert à rien mon Capitaine je le crains, l’Inquisitrice Shar dort à poings fermés, commenta le docteur Rascal en arrivant derrière lui, un petit carnet à la main.
- Ah. Mais je veux la voir quand même, dit-il alors qu’elle le dépassait pour se positionner entre lui et la porte close.
- C’est vous le commandant, je peux pas vous le refuser, mais quand même, vous seriez prudent de pas la bousculer ! s’agaça le docteur Rascal. Elle a quand même une hémorragie interne en plus d’une commotion cérébrale, son pronostic vital est…
- Docteur Rascal ? Miranda ?

La petite femme s’interrompit pour baisser les yeux sur son comlink accroché à la poche haute de sa blouse. Elle grimaça un petit air de politesse qui semblait vouloir dire « un instant je vous prie », avant de tirer sa poche vers ses lèvres pour parler sans décrocher son appareil.

- Docteur Chet, ici Rascal, j’écoute.
- Ah ! Miranda, je voulais juste vous prévenir, si le commandant passe, ne l’affolez pas trop avec l’état de Shar, d’accord ? Disons qu’il pourrait y être un peu sensible, ménagez-le.

Rascal leva les yeux vers Lloyd, vit le regard interdit du Capitaine. Il y eut un moment de silence relatif. Le brouhaha de l’infirmerie lui semblait tourbillonner autour d’eux, menaçant de les engloutir, et la seule issue était cette porte qui le séparait de l’Inquisitrice.

- Miranda ?
- C’est-à-dire que…
- Faut que je rentre tout de suite.
- … je crois que c’est trop tard.
- Ouvrez.
- Ah.

Miranda s’écarta en passant son badge sur la commande. Aussitôt la porte s’ouvrit, mais avant d’entrer, Lloyd arracha le comlink de la poche du docteur.

- Hé !

Mais le hapien était déjà à l’intérieur de la cellule et il referma l’écoutille derrière lui. Il se précipita au chevet de l’Inquisitrice, et soudain ne sut plus quoi faire. Depuis qu’il la cherchait il avait imaginé pouvoir la serrer dans ses bras, qu’elle l’enfermerait aussi contre elle, mais elle était là, le visage reposé mais fermé à lui. Il tendit vers elle une main tremblante, écarta les mèches de son visage avant de s’asseoir au bord du lit. Il avait envie de la saisir, de lui parler – mais elle n’entendrait pas, et il risquait de la blesser. Qu’avait dit le docteur Rascal ? Il abaissa le drap qui cachait la poitrine de l’Inquisitrice. Son abdomen avait pris une couleur violacée et il se sentit défaillir.

- Merde.
- Miranda ?

Il avait oublié qu’il avait le comlink entre les mains.

- Qu’est-ce qu’elle a ? demanda Lloyd d’une voix blanche en le portant à ses lèvres.
- Ah, Capitaine Hope, c'est vous. Hum… Une hémorragie interne.
- Ca a l’air grave.
- C’est pas très joli, c’est sûr. Mais on est bien équipés sur cette frégate. Si elle est bien surveillée, et qu’elle se repose bien, ça devrait aller mieux bientôt.
- Mmmmh.

Son grognement était à moitié un gémissement. Il la regardait pensivement, s’était mis à caresser le front de l’Inquisitrice avec une main tremblante.

- C’est pour ça qu’on a été obligés de la mettre sous sédatifs, poursuivit le docteur Chet calmement.
- Oui mais…

Le hapien s’interrompit, prit une inspiration.

- Bon. Ok. Vous me tenez au courant, alors. Elle va dormir combien d’heures ?
- Bien quatre ou cinq heures, encore.

- Ok, ok.







Il avait fini par quitter la petite chambre pour remonter vers le pont supérieur. Le docteur Rascal avait été contente de retrouver son comlink, mais elle n’avait pas réussi à garder le hapien pour soigner ses brûlures. Ce dernier était allé directement vers son bureau. A quelques pas de là, le pont de commandement était toujours en effervescence mais cette fois-ci, c’étaient des nuages de techniciens qui s’activaient au milieu des équipes de navigation pour réparer les dégâts causés lors du duel improvisé entre le Sith et le Jedi. Lloyd évita soigneusement de regarder dans cette direction et alla s’engouffrer dans son bureau en ignorant les quelques regards que quelques officiers avaient lancés dans sa direction, la tête rentrée dans les épaules. Malheureusement, la stratégie de la tortue ne fonctionna pas. A peine eut-il posé contourné la table de réunion que la lieutenante Narih apparut dans l’encadrement de l’écoutille, poings sur les hanches.

- Mon Capitaine ! Vous êtes pas passé par l’infirmerie ?
- Lieutenante. Vous pouvez garder le commandement encore quelques heures ? demanda le hapien comme s’il n’avait pas entendu la question. Subol vous relèvera au matin.
- Oui, oui bien sûr, mais…

Elle le regarda s’agiter, déplaçant des dossiers, attrapant son datapad pour s’installer à son bureau. Il se frotta le visage avant de grimacer à cause des brûlures restées à vif.

- Vous allez dire que je me mêle de ce qui me regarde pas, encore, mais si vous voulez pas aller vous faire soigner, il faut au moins que vous alliez dormir, mon Capitaine.
- Dormir n’est pas vraiment une option, lieutenante, s’agaça-t-il sans lever les yeux de son bloc de données. Dès qu’on arrive sur Dromund, je suis convoqué devant le Conseil Noir.
- Raison de plus.
- Non, j’ai intérêt à répéter mes gammes, si vous voyez ce que je veux dire.
- Vous les connaissez par cœur, vos gammes ! s’exclama Narih avec des gestes excédés. On a été victimes d’un sabotage ! D’abord la manœuvre inconnue, puis l’abordage…
- Oui, et si tout cela a été possible c’est parce qu’on avait des failles que d’autres ont su exploiter, rétorqua le hapien. Et donc, qu’il y avait des choses dont je n’avais pas conscience.
- Vous ne pouvez pas être omniscient, le Castellan lui-même n’a rien vu venir !

Lloyd consentit à relever les yeux vers la lieutenante. Il se rendit compte qu’elle aussi avait les traits fatigués et des petites marques de suie. Il avait laissé le pont de commandement dans un drôle d’état après le départ du Jedi. Elle avait assuré jusque-là. Leur discussion lui parut subitement superflue.

- Merci d’avoir assuré pendant… L’incident. Et ensuite.

La lieutenant parut embarrassée.

- Non, c’est normal.
- Quand même, vous avez gardé votre sang-froid malgré… Ce Jedi.

Il hésita.

- Il était…
- Lourdement armé.
- Ouais. Et même sans ça, je veux dire, beaucoup plus fort que moi.

Narih haussa les épaules.

- Vous êtes vivant, je dirais objectif atteint. On va juste devoir mettre des pulls sur le pont de commandement pendant quelques semaines avec ce que vous avez fait de notre conduite de chauffage. J’espère que les Sith ont de grosses chaussettes, moi j’ai ma mère qui m’en tricote, alors ça va.

Le hapien ne put empêcher un souffle amusé de quitter ses lèvres. Narih parut satisfaite d’avoir fait sourire le Capitaine. Elle passa d’un pied sur l’autre en croisant les bras.

- Merci, lieutenante. C’est bien, de pouvoir compter sur vous. Je compte mes alliés sur les doigts d’une seule main, en ce moment.

Elle fit non de la tête en pinçant les lèvres.

- Emia. Vous pouvez m’appeler Emia si vous voulez, je veux dire. Et non.

Narih désigna le pont de commandement du menton et, d’un geste ample de la main, elle engloba le reste de la frégate.

- 956 au moins.
- Quoi ?
- 132 artilleurs, 82 officiers, 742 hommes d’équipage, de maintenance et de santé.

Le hapien fronça les sourcils, sans comprendre.

- Ça rentre pas sur une seule main. Ou alors, les Sith ont beaucoup trop de doigts, mon Capitaine.

Narih grimaça un sourire moqueur avant de quitter la pièce, laissant le Capitaine seul avec ses réflexions. Il sourit un instant lorsqu’elle fut partie mais ce bref moment d’amusement disparut dès qu’il eut baissé les yeux sur son datapad. Il fallait qu’il écrivît ce fichu message à l’Amiral. Il s’humecta les lèvres, décida qu’il valait mieux un mauvais message qu’un silence irrespectueux.
Il souffla lentement, comme pour évacuer une mauvaise oppression de ses tripes, avant de se mettre à écrire.

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- Tu..t’es qu’un con, Lloyd.
- Je sais.

Il avait refermé ses bras autour de son corps étroit en retenant son souffle, résistant à la tentation de serrer trop fort, pour éviter le risque de lui faire mal. Il avait collé sa tempe contre celle de l’Inquisitrice, caressait ses cheveux doucement, respirait son odeur dont il lui semblait qu’il avait été cruellement privé. Lorsqu’il avait eu fini de rédiger de mettre de l’ordre dans les affaires administratives de Melantha, il avait dû faire face à une brusque appréhension de ce qui se produirait dans quelques heures, lorsqu’il serait loin d’elle, tout autant qu’à un sentiment de désespoir, car Dana ne s’était pas éveillée au bout des cinq heures annoncées par le docteur Chet et qu'il ne se voyait pas quitter Melantha sans la voir ouvrir les yeux, sans vérifier qu'elle pût encore parler, le regarder, le saisir. Il en avait fallu six, et Lloyd n’avait cessé d’aller et venir dans la chambre de l’Inquisitrice. Il avait rapporté les fleurs, demandé encore au docteur Rascal de vérifier ceci ou cela, ce qu’elle faisait plus parce que c’était le commandant qui le demandait que parce que c’était utile. Il consultait parfois son datapad, constatait que le lieutenant Subol lui transmettait des revues de presse et il n’avait osé ouvrir ces informations dont il savait qu’aucune ne le réconforterait.
Il n’y avait que cet instant qui pouvait quelque chose à son état : sentir Dana contre lui le serrer fort.

- J’aurais jamais dû te laisser aller là-bas.

Il la portait maintenant, parce qu’il avait senti que ses jambes avaient faibli, et il se dirigea vers le lit sans la lâcher pour l’asseoir sur le bord de la couchette. Se loger entre ses cuisses, la serrer de nouveau contre son torse. Il voulait presser fort, il repensa à la couleur de son abdomen : il ne fallait pas, il se retint. A la place il saisit l’une des mains de Dana pour la porter contre ses lèvres et y déposer des baisers anxieux.

- J’ai pas fait les choses dans le bon ordre, j’ai…

Il parut oublier ce qu’il avait à dire tandis que ses yeux venaient de tomber sur la perfusion restée suspendue à côté de la couchette. Il saisit la fiche qui se balançait dans le vide au bout d’un pauvre tube pourpre. Le hapien regarda l’aiguille entre ses doigts puis le bras de Dana mais se rendit compte qu’il ne saurait pas la remettre. Il soupira. Même s’il avait su, Dana ne se serait pas laissée faire. Il comprenait maintenant pourquoi Rascal avait eu recours aux tranquillisants de cet acabit.

- Tu… Tu préfères ma cabine ? On peut faire monter le matériel médical là-haut. Donner un pass au docteur Chet pour qu’il vienne te voir de temps en temps. Tu seras mieux dans mon lit, je veillerai sur toi quelques heures, tu seras…

… à l’abri des regards et des explosions. Ou bien si Melantha saute tout entière, l’explosion nous emportera tous les deux. Tu seras à l’abri de l’Inquisition si elle veut t’envoyer encore loin de moi, à l’abri des Luis Raidun, des Max, des Pyke, à l’abri des types qui essaient de t’épouser sous mon nez et de ceux qui essaient de te tuer.
Il caressa la joue de Dana d’une paume fébrile avant d’enfouir son visage dans le cou de l’Inquisitrice pour y disparaître – comme il l’avait fait une fois, dans une cellule de Kaas City.

- La bouffe du commandant est meilleure, dit-il, à bout d’arguments raisonnables, la voix étouffée entre leurs deux corps.



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Darth Hope
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Des traces de brûlure.







- Ca tombe bien, j’meurs de faim, soupira-t-elle pour seule réponse.

La douleur cohabitait avec le regret. Le regret de ne pas avoir été là. Soudain, ses yeux tombèrent sur l’uniforme du capitaine qu’elle observa plus attentivement. Elle dût se concentrer; faire l’effort d’observer embuait sa vision, mais après plusieurs tentatives elle réussit à voir, à comprendre, à analyser.

Des traces de brûlure.

Elle attrapa avec brutalité le visage du hapien pour l’arracher à elle et le soumettre à son regard doré sous lequel apparaissaient des cernes violacées. Ses pupilles vacillaient. A la lumière crue des néons médicaux, elle reconnut ces traces. Pour les avoir supportées sur son propre derme. Pour avoir goûté à leur douleur. Elle répandit la Force, tâchant de flirter avec l’esprit du hapien pour savoir. Elle se concentra sur les marques de brûlure, sur la Force, entraperçut des bribes dans la mémoire de Hope, des flashs lumineux. Deux traits, fusant comme des lasers.

- Un Jedi, souffla-t-elle et contre les joues de Lloyd ses mains se mirent à trembler. Un putain de Jedi ? T’as rencontré un Jedi ici ?! C’est un PUTAIN DE JEDI QUI A SABOTE MELANTHA ?!

Elle était doublement coupable. Elle relâcha la figure hapienne, le temps de reprendre son souffle qui s’était précipité, occasionnant une vive souffrance à son abdomen. Elle gémit de désarroi et de douleur. Elle aurait dû l’être. L’Inquisition Sith n’aurait jamais dû quitter Melantha; un Inquisiteur aurait dû coller l’ombre du capitaine Hope, veiller à sa sûreté afin que le vaisseau ne puisse subir aucun revers. Elle avait perdu son temps à la surface d’Ossus.

Un Jedi. Elle avait envie de tous les tuer. Un Jedi lui aurait enlevé Lloyd Hope, comme un Jedi lui avait soutiré Damaya Shar. Ces parasites n’existaient que pour lui faucher les rares êtres qui comptaient, pour l’enfoncer dans la misère et sceller sa solitude. C’était ce qu’ils cherchaient tous. Et elle chercherait à tous les éliminer en retour. Ses paumes cueillirent une nouvelle fois la face du Sith, elle glissa davantage au bord de la couchette, collant son corps meurtri au sien, réunissant leurs ventres, leurs bassins, mêlant leurs souffles. La tension irradiait de leur peau suante et pâle, encore traumatisée par les récents combats.

- Tu sais qui c’était ? Qui c’était Lloyd, le Jedi. Je vais te venger…je vais venger Melantha je…je vais le retrouver et le tuer. Dis-moi qui c’était, Lloyd.

Elle s’humecta les lèvres et sa langue recueillit la saveur de sa propre transpiration maladive. Sans le kolto synthétique, la fièvre reprenait le dessus, mais elle s’en rendait à peine compte; Son esprit était obsédé par les brûlures qui froissaient les traits si beaux du capitaine.

- Tu…t’aurais pas dû l’affronter, t’es mauvais avec un sabre. Il fallait pas. Je…passerai à ta cabine plus tard, je vais trouver ce connard d’abord. Je vais…

Elle marqua une pause pour retrouver le fil de ses pensées, des mots cohérents. Sa légère commotion rendait son élocution pénible. User de la Force venait de drainer le peu d’énergie qu’elle avait récupéré. L’explosion avait été violente bien qu’elle l’eût épargnée. Sa tête lourde retomba contre l’épaule de Lloyd. Elle frémissait légèrement. Ses mains passèrent contre les flancs du blond et ses doigts s’enfoncèrent dans l’uniforme noir, à travers le tissu, creusant dans ses muscles endoloris. Elle prit une profonde inspiration contre lui, il put sentir sa poitrine s’écraser à la surface de son torse. Elle reprenait un peu d’oxygène pour ne pas basculer.

- Y’a du kolto, murmura-t-elle sans cohérence. Pour tes blessures…du vrai kolto…




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Lloyd Hope
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Réparer Melantha, réparer Dana. Refermer les failles, refermer les plaies.





Le hapien pressait la Sith contre lui, pétrissait presque sa chair et ses membres pour la garder proche de son torse, comme pour vérifier qu’elle était bien là, en chair et en os, lui transmettre aussi peut-être un peu de ce qu’il ne savait pas dire : comment son corps avait manqué d’elle, combien de temps il avait couru sans la trouver, comment il avait tremblé, sué, paniqué d’imaginer avoir à supporter la vie sans elle.

- Ssshhh, souffla-t-il, il faut que tu restes calme, c’est important. Il va falloir beaucoup dormir, ok ?

Il caressa ses cheveux, tâcha de l’immobiliser entre ses bras pour qu’elle cessât d’onduler, qu’elle oubliât ses instincts de louve contre son loup.

- Tu dormiras dans ma cabine, je vais te faire transférer, tu y seras mieux, décida-t-il avec une douce autorité.

Il s’écarta un bref instant, juste le temps de ramener les deux jambes de l’Inquisitrice ensemble pour pouvoir l’allonger sur sa couchette. Il la sentit protester faiblement mais elle était épuisée et elle ne put résister. Comme pour qu’elle acceptât mieux son sort, il s’assit sur le bord de la couchette en même temps, pour pouvoir se pencher à nouveau sur elle. Il déposa ses deux coudes de chaque côté du corps de la jeune femme et se mit à caresser son visage. Leurs regards épuisés ne se lassaient pas de se mélanger. Comme une vieille berceuse rassurante, deux émeraudes se noyaient dans l’étendue dorée, s’enivraient de la chaleur de Ch’Hodos. Il vit les prunelles de Dana parcourir encore ses propres blessures.

- C’est rien, répondit-il à ses regards silencieux. Des petites brûlures, ça va partir, avec ou sans kolto. Je sais pas qui c’était ce type. Mais les caméras auront enregistré son cheminement à bord jusque sur le pont. Les renseignements finiront par trouver qui c’était. On s’en occupera plus tard.

Il haussa les épaules.

- Et ça n’a pas beaucoup d’importance, en fait. Je veux dire, que Melantha soit endommagée sur son armement, ça m’énerve davantage, grogna-t-il en serrant les dents.

Il secoua la tête avant de poser doucement sa joue contre la poitrine de Dana. Il écoutait le cœur de l’Inquisitrice battre tandis que son regard courait sur l’environnement qui les entourait comme s’il s’y trouvait les canons eux-mêmes et qu’il cherchait à les réparer comme il l’aurait fait pour un si petit vaisseau que le Sans-Visage. Mais il y avait dans sa tête des combinaisons plus importantes à réaliser.

Réparer Melantha, réparer Dana. Refermer les failles, refermer les plaies. Tout cela ne servirait à rien s’ils se retrouvaient systématiquement face aux mêmes dangers, aux mêmes pièges, aux mêmes blessures. A l’usure, quelqu’un les aurait. Ce n'était pas admissible. Il se mordit la lèvre, pensif. S’il y avait une chose qu’il avait apprise avec la stratégie militaire, c’était que si une stratégie commençait à conduire systématiquement à des défaillances, il valait mieux changer de stratégie plutôt que d’en réparer une défaillante.

Lloyd se redressa soudain sur un coude pour faire face de nouveau au visage de l’Inquisitrice. Son air était sérieux, comme lorsqu’il anticipait une conversation difficile.

- Je suis convoqué par le Conseil Noir, annonça-t-il de but en blanc.

Il avait eu de longues heures pour y réfléchir. Il avait changé d’avis mille fois. Mais finalement, omettre de le dire à Dana ne lui paraissait pas être la bonne solution. Il fallait qu’elle sût. Au cas où. Il prit une inspiration pour poursuivre.

- C’est… Pas comme la dernière fois. Pas un simple rapport. Je crois. Je suis convoqué seul. Darth Laduim me tient responsable d’une grande partie des failles militaires que les évènements d’Ossus ont mis en évidence.

Il s’humecta les lèvres, hésitant.

- Je… J’ai bien réfléchi. A ce que tu m’as dit une fois. Sur le fait que les vrais Sith ne devaient pas se soumettre aux règles. Ne pouvaient pas jouer à la loyale. Qu’il n’y avait aucun moyen de gagner comme ça. J’y ai beaucoup réfléchi. Et…

Lloyd baissa les yeux, observa les lèvres de l’Inquisitrice. Il fit lentement promener ses doigts sur le dessin doux de sa bouche, sa cicatrice, le tressaillement léger de la commissure de ses lèvres quant elle inspira un souffle interdit.

- Je vais le confronter à ses fautes devant ses pairs, annonça-t-il plus fermement. Je vais être ton foutu hapien déloyal.

Il n’avait pas vraiment à expliquer davantage, lui semblait-il : Dana savait ce que cela signifiait. Ça voulait dire prendre le risque de rompre définitivement avec Darth Laduim, et d’en payer le prix éventuel.

- Ce ne serait pas… si grave de perdre Melantha, assura-t-il à voix basse comme s’il lisait dans ses pensées, puis il pinça les lèvres. Ca serait plus grave de te laisser vivre dans un Empire qui s’affaiblit.

Il lui sembla soudain que les discrets grésillements des néons, les bruits qui provenaient de l’infirmerie, le ronronnement des moteurs de Melantha étaient réapparus à leurs oreilles, pour tisser autour d’eux un cocon que Dana déciderait peut-être de briser. Alors il murmura tout bas, comme pour ne pas déranger le ronronnement rassurant de la tanière :

- Je ne veux plus jamais que nos armées soient incapables de te protéger.



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Darth Hope
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Elle était beaucoup trop pâle.





- Lloydmurmura-t-elle sans le quitter du regard.

Elle fronça les sourcils, se concentrant sur l’instant présent, comme si elle se raccrochait au radeau de la conscience, refusant de perdre pied un gouffre silencieux et sombre. Elle souhaitait être encore présente, sous la lumière des néons, dans l’ombre du capitaine, épiée par ses prunelles émeraudes, caressée par son souffle, entourée de ses muscles puissants.

- Lloyd, répéta-t-elle très sérieusement. N’y vas pas, n’y vas pas…seul.


Dana se redressa sur un coup pour rapprocher leurs visages éreintés. Ses lèvres effleurèrent celles du hapien, dessinant le fantôme d’un baiser, y déposant une empreinte tiède.

- Je veux te protéger, Lloyd. Dans l’immeuble….tu te souviens…l’immeuble avec les….le virus…

Elle prit une courte inspiration, cligna des yeux pour se maintenir en éveil, jouant toujours de ses lèvres sur la bouche du Sith.

- J’aurais pas…j’aurais pas pu te tuer. Tu sais ? Tu sais, j’aurais jamais pu te tuer. Je voulais un baiser…pour dire adieu. J’ai pas réussi…alors…

Quelques mèches de jais frôlèrent les traits abimés de Hope quand elle approcha encore. Leurs lippes se pressèrent presque quand elle sombra brutalement, chutant sur le lit, la tête retombant avec lourdeur dans l’oreille aux insignes brodés de Melantha. Elle était beaucoup trop pâle.












Elle se réveilla en sursaut. L’irradiation spatiale jetait des ombres rieuses sur son minois depuis le grand hublot de la cabine du capitaine. A tâtons, elle chercha la perfusion qui gênait ses mouvements, souhaita la retirer, mais quelque chose résista et elle gémit de douleur, serrant les dents avant de laisser tomber ses yeux sur le dispositif de forcené qui empêchait de retirer la perfusion sans le protocole adéquat. Ses cheveux étaient soigneusement rabattus en arrière, dégageant son front pâle, mettant toutes ses cicatrices à nues et à travers elle, offrant un accès à son âme meurtrie. D’un geste brusque, elle retira les couvertures et observa son abdomen dont la teinte avait repris une nuance normale. Combien d’heures, encore, avait-elle dormi ? Combien de millilitres, voire de centilitres de kolto synthétique s’était épanché dans son système ? Ses pensées étaient plus claires, sa vision également. Elle arrivait à décrire l’environnement de la cabine sans trop de difficulté, malgré la pénombre.

- Lloyd ?

Le bruit d’une eau fuyante lui répondit. Elle dirigea son attention vers l’entrée de la salle d’eau d’où un fin filet de lumière jaillissait. Elle sentit un poids s’envoler de sa poitrine et elle put respirer normalement. Quand le son apaisant de l’eau qui coulait cessa et que le capitaine revint dans sa cabine après de longues minutes, elle était étendue nonchalamment sur le matelas, le bras perfusé hissé en l’air, mis en évidence.

- C’est ton fétichisme d’attacher les Inquisitrices à ton lit ? C’est punissable par la loi cléricale tu sais ? J’ai besoin de prendre une douche, aussi. Et de m’habiller, pour t’accompagner voir ton connard de maître.

Pour ceux qui en doutaient, Shar Dana avait repris du poils de la bête.

- Et d’une cigarra également. Et peut-être…aussi du capitaine de Melantha entre mes jambes.

Et elle éloigna ses genoux l’un de l’autre en guise de provocation, baissant les yeux vers la dentelle noire de sa culotte qui couvrait une peau ardente. Elle releva ses iris dorées sur le Sith, mordant un sourire amusé.

- Dans l’ordre que tu veux, bien sûr.




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Lloyd Hope
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- Peut-être bien que c’est mon fétichisme. Je trouve ça pas mal, je t’avoue.





Quand le capitaine était revenu, il n’avait enfilé qu’un sous-vêtement et s’était immobilisé face à la couchette, les yeux dardés sur sa prisonnière. Il se pencha vers la paroi, y activa un interrupteur et dans la cabine se diffusa un éclairage discret qui jeta sur le corps sulfureux de l’Inquisitrice des lueurs avantageuses. Lloyd eut un sourire satisfait.

- Peut-être bien que c’est mon fétichisme. Je trouve ça pas mal, je t’avoue.

Il eut un regard pour le dispositif qui emprisonnait l’Inquisitrice – un savant mélange de scotch, d’une chaîne de métal et d’un anneau refermé autour de son bras empêchait tout à la fois à Dana de retirer sa perfusion et de quitter la couche. Il en était particulièrement fier. Le fabriquer avait mieux occupé son temps, ces dernières heures, que tout ce qu’il aurait pu faire sur son datapad qui lui aurait rappelé la mauvaise journée qu’il allait passer – si toutefois il arrivait au bout de cette journée.

- Mais je crois bien que je ne vais pas pouvoir accéder à vos demandes.

Lloyd haussa les épaules avec nonchalance et se mit à chercher des vêtements dans la cabine. Evidemment, Dana protestait. Il s’y était attendu. Il rassembla un tshirt, les pièces de son uniforme, des chaussettes propres et avec tout ça dans les bras, finit par rejoindre la couchette pour s’y asseoir, son barda sur les genoux.
Il la contempla, et évidemment Dana affichait une moue outrée qu’il n’ait pas répondu à ses avances et elle détourna le regard. Alors il soupira, puis reprit une inspiration pour prendre un ton formel.

- Chère Madame l’Inquisitrice – il s’interrompit pour lever un index - tu noteras j’y mets les formes.

Lloyd étrécit les yeux et comme elle refusait de le regarder, tendit une main pour attraper son menton et le tourner vers lui.

- Je disais donc, reprit-il même si Dana levait maintenant les yeux au ciel en signe de protestation blasée. Chère Madame l’Inquisitrice. Il y a à peu près trois heures vous m’êtes tombée inconsciente dans les bras et le docteur Rascal s’est faite engueuler par le commandant de bord parce qu’elle ne réagissait pas assez vite à son goût. Après quoi toute l’équipe médicale de Melantha a mis son grain de sel pour m’expliquer par A + B que retirer sa perfusion à une patiente était pas une bonne idée COMME SI C’ETAIT MOI LE RESPONSABLE d’une telle idiotie, grogna-t-il légèrement avant de reprendre son ton solennel. Ce qui m’a vachement compliqué la tâche pour convaincre le docteur Chet de vous transférer dans cette… - il regarda un instant autour de lui, du sol au plafond, eut un petit air satisfait – luxueuse cabine et s’il avait pu me poursuivre sur tout le vaisseau pour me répéter à quel point c’était pas une bonne idée de vous secouer il l’aurait fait. J’ai donc dû assurer pour la centième fois, Madame l’Inquisitrice, que je ne voulais que votre bonne santé et qu’il ne me viendrait pas à l’idée ni de vous faire travailler pendant votre repos ni de vous faire participer à des activités récréatives trop brusques. Je peux tout au plus vous autoriser à regarder le Capitaine Peep à l’holo, mais c’est tout.

Il la relâcha. Dana dégagea son menton et ils s’affrontèrent du regard. Elle essayait de le provoquer visiblement, et il secoua la tête en levant deux paumes innocentes.

- Pour vous garder en bonne santé, je suis donc prêt à faire ce sacrifice ultime qui consiste à ne pas céder à vos avances indécentes.

Le hapien prit une inspiration en remettant les mains sur le tas de vêtements qu’il avait sur les genoux. Il baissa les yeux. Dans le silence de sa cabine, un peu plus tôt, il n’avait cessé de ressasser les arguments qu’il servirait au Conseil Noir. Et si tout cela ne servait à rien ? Si c’était la dernière fois qu’il voyait Dana ? S’il revenait que pour lui annoncer qu’il n’était plus commandant de Melantha, qu’il n’était même plus capitaine ?
Il écarta soudain fermement ces pensées de son esprit. Il ne fallait pas y penser. A la place, il confronta de nouveau le regard contrarié de Dana. Elle aurait pu le fusiller de ses yeux dorés, alors il secoua la tête en un signe négatif et jeta ses vêtements au sol.

- Non, je plaisante, ajouta-t-il précipitamment. J’en suis pas capable.

Un rire s’échappa subitement de ses lèvres comme il la faisait basculer sur la couchette pour l’allonger avec son bras emprisonné, avant de se mettre à quatre pattes au-dessus d’elle. Il se mit à la dévorer de baisers surjoués, enfouissant sans ménagement son visage ici et puis là, secouant la tête pour mieux la chatouiller, grognant comme il l’empêchait de s’échapper, l’empêchait de le repousser, ignorant les cris étonnés de la princesse. A entendre la voix de Dana répondant en écho à cette attaque espiègle et sauvage, il se sentait pris d’une étrange ivresse ; comme si dans l’intimité de cette cabine-là, ils auraient pu jouer comme des enfants insouciants, jouer à être des bêtes sauvages comme s’il n’y avait jamais eu de guerre, jamais eu de lendemains menaçants et de proches perdus dans le sang.
L’assaut facétieux finit par s’adoucir, le corps du hapien paraissant se souvenir au contact de la peau ardente de l’Inquisitrice de quelques désirs primaires, et les baisers se muèrent en une conquête sérieuse. Il l’enlaça avec douceur et convoitise pour prendre possession d’elle, prenant garde à ne pas la blesser davantage, mais traçant du bout des doigts des sillons indélébiles, comme pour emporter dans ses mains, à jamais, toutes les sensations que le corps de Dana provoquait en lui ; des sensations d’une importance capitale, parfaitement indispensables.





S’il devait mourir dignement ce jour, jusqu’au dernier moment il aurait bu au calice de la vie, à s’en saouler.






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Darth Hope
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Le rire de Lloyd Hope.
Le rire de Dana Shar.














L’holoTV était allumée sur un épisode de Capitaine Peep. Ce dernier affrontait des soldats républicains. Il pilotait un chasseur impérial en plein champ de bataille spatiale. Les sons fusaient dans la cabine depuis les haut-parleurs de l’appareil : un mélange de bruits laser, d’exclamations victorieuses criées par la voix aigue de Peep, d’explosions grotesques. Les couleurs diffusées à l’écran holographiques jetaient des feux d’artifices irisés contre les parois de la pièce, rivalisant avec l’irradiation de l’espace. Assise en tailleur sur le grand lit, Dana faisait le tri dans les mèches blondes qui se répandaient sur ses cuisses. Lloyd était encore torse nu, étendu sur le dos, laissant son crâne reposé sur les jambes de son Inquisitrice. Et les doigts de cette dernière séparaient les mèches rendues humides par la sueur de leur ébat, les détachant du front hapien, de celles encore sèches. Elle s’appliquait comme elle réfléchissait en même temps. Son bras était toujours attaché, mais ne l’empêchait pas d’accomplir ce petit rituel de tendresse. La chaîne tintait à chaque petit mouvement qu’elle effectuait. Et vu qu’elle était courbée sur lui, le médaillon flottait dans les airs, juste au-dessus du minois de Lloyd.

- Si tu reviens pas, je rejoins Ramken et je rase le Conseil Noir. J’en ferai une affaire personnelle. Si tu reviens en plusieurs morceaux, pareil, prévint-elle d’une voix douce.

Elle ramena encore une mèche loin du visage de Hope.

- Je devais te dire que…je suis désolée de pas avoir vu que ça faisait un an, et de pas avoir eu de cadeau pour toi…

Mis à part des petites filles mortes.




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Lloyd Hope
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Le médaillon oscillait, hypnotisant. Le sourire du hapien avait disparu comme il semblait s’être évadé dans une rêverie lointaine.





Le hapien sourit avant d’afficher de grands yeux faussement étonnés.

- Dana Shar qui s’excuse, mais je rêve.

Il reposait là, allongé, la tête contre les cuisses d’une Inquisitrice qui s’occupait tendrement de lui. Et dire qu’il avait failli perdre ça avec la catastrophe d’Ossus. Il flottait dans l’air une odeur douceâtre, intime, qui n’appartenait qu’à leurs corps, qui les enveloppait dans un secret partagé depuis des mois de complicité.
Lloyd leva la main pour attraper les mèches de cheveux qui flottaient autour du visage de Dana et les remettre derrière son oreille. Elles retombèrent presque aussitôt, mais il avait eu le temps de sentir la douceur de sa joue apparente, et de voir un éclat inquiet dans l’étendue dorée. Inquiet, mais vivant. L’Inquisitrice était redevenue elle-même, loin du spectre de la mort, ou du moins tâchait-il de s’en convaincre. L’abdomen de la jeune femme était encore rouge, et son visage un peu pâle. Il avait essayé de ne pas la malmener, de la consommer avec douceur et sécurité, mais de la consommer quand même, avec ce que cela impliquait d’intensité, de profondeur, d’essoufflement, de sueur. Et comme toujours avec Dana Shar, il s’était senti complet quand avec les autres il s’était senti vide, il s’était senti vivant quand avec les autres il s’était cru mort. Elle lui offrait, en réalité, des cadeaux dont elle n’avait pas conscience. Il secoua la tête en un signe négatif, pour lui signifier que cet oubli n’avait aucune importance.

Le hapien prit une longue inspiration, comme pour se remplir de l’instant présent, l’emporter avec lui.

- Est-ce que Ch’Hodos te manque ? demanda-t-il dans un chuchotement.

Ses yeux suivaient désormais le balancement du médaillon. Il oscillait, hypnotisant. Le sourire du hapien avait disparu comme il semblait s’être évadé dans une rêverie lointaine.

- Parfois, Jabiim me manque, admit-il d’une voix rauque, à peine audible. Quand tu es pas là, j’imagine que je suis allongé sur la plage avec toi, la nuit. Que tu portes une tunique trempée et transparente, mais qu’il y a personne pour te voir aussi belle que ça. A part trois lunes et moi.

Et peut-être aussi deux petites filles qui courent, jouent, crient au bord de l’eau.


Il déglutit, sembla hésiter en s’humectant les lèvres. Ses doigts jouaient de nouveau avec le bout des cheveux de l’Inquisitrice, et la perspective de se présenter devant le Conseil Noir, si proche et si lointaine, paraissait insignifiante à côté de la douceur de régresser contre ce corps féminin, cajoleur, à lui.

- C’est quand je t’ai vue comme ça sur Jabiim que j’ai compris que tu n’avais pas de chez toi, murmura-t-il. Que tu t’épuisais à nager contre les courants sans jamais trouver la rive, et que peut-être tu voudrais bien t’accrocher un peu au Sans-Visage. Le temps de récupérer, le temps de te réchauffer.

Il leva la main de nouveau, pour mieux caresser le cou de l’Inquisitrice, les angles doux de sa mâchoire. Le médaillon poursuivait sa course lente au-dessus de son visage, comme un enchantement.

- J’ai hésité parce que le Sans Visage au fond c’est pas très sûr, et puis j’attire un peu les pires bêtes, et le pire monstre était à bord, tu vois. C’était compliqué.

Lloyd pinça un bref instant les lèvres, comme si des souvenirs avaient failli s’échapper par sa voix, des souvenirs qu’il avait rattrapé au dernier moment, qui n’auraient pas dû même voir la couleur de la cabine. Des souvenirs faits de longues heures passées dans une petite salle technique, à aligner des seringues de slick, faits aussi d’échos de voix entendus à travers une paroi métallique et de l’odeur du sang émanant d’une caisse de la soute. Le hapien chassa ces relents âpres, cligna des yeux pour mieux voir au-delà du médaillon. Il voyait le petit nez de Dana Shar penché sur lui, une petite moue d’appréhension froissant sa bouche si parfaitement dessinée, parfaitement meurtrie.

- Si je reviens vivant du Conseil Noir, j’irai chercher Ch’Hodos pour toi.

Pourquoi ne l’avait-il pas fait avant ? Il aurait dû s’occuper de cela bien plus tôt. Il avait tant voulu remporter des batailles pour qu’elle pût lire son nom dans les journaux, à quoi cela servait-il si elle n’avait pas la sécurité nécessaire ? Il avait beau vouloir l’enfermer pour toujours dans sa cabine, il savait bien qu’aucune cabine d’aucun croiseur ne la protègerait si longtemps que cela en son absence.

- Pour que si un jour je disparais, tu aies ta Citadelle. Et les armées impériales empêcheront quiconque de venir troubler ton sommeil la nuit et tes bains le jour, promit-il, et sa main redescendit le long du cou de l’Inquisitrice, puis contre le collier de cuir, et ses doigts se refermèrent sur le médaillon qu’il attira vers lui, pour qu’elle fût forcée de se pencher davantage sur son visage. Tu seras la plus belle des reines de Ch’Hodos, de toute l’histoire, chuchota-t-il quand leurs lèvres furent presque réunies.

Il fronça les sourcils, un voile de contrariété passant devant son visage.

- Promets-moi juste de pas épouser Hélios, ok ?

Lloyd tira une dernière fois sur le médaillon pour mieux sentir le visage de Dana fondre sur le sien.



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Darth Hope
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- Faire le sale boulot avec toi me manque.








Leurs lèvres se détachèrent une première fois, sans doute trop rapidement au goût du hapien qui tira une nouvelle fois sur le médaillon, invitant son Inquisitrice à l’embrasser encore. Sitôt repus, ils se noyèrent dans le regard l’un de l’autre et Dana souffla clairement :

- Non c’est toi. C’est toi que je voudrais épouser.

Par-don, sursauta un pan de sa conscience silencieuse qui la fustigeait. Même avec Hope, c’étaient des choses que l’on pensait mais que l’on taisait, parce que les énoncer à voix haute c’était faire éclater sa faiblesse. Mais qu’était-elle d’autre que faible, de toute façon, attachée vulgairement à un lit, dans une grande cabine, au milieu de l’espace. Tout son être était à la dérive et le hapien demeurait son unique centre de gravité depuis des mois.

- J’aurais vraiment aimé être Madame Hickpens. Quand on était dans ce bunker, je me suis sentie presque comme ta femme. C’est pas quelque hose d’important hein ? Mais toute ma vie, on m’a dit que je devais me marier, pour une raison ou l’autre. J’ai cru que c’était inutile, mais…

Les mots lui manquaient cruellement. C’était difficile de traduire le langage de son corps qui, lui, parlait mieux que son esprit quand il s’agissait de sa relation avec Lloyd Hope. Mais, ils n’étaient pas que des bêtes, n’est-ce pas ? Ils pouvaient tenter de parler, d’affronter certains secrets, d’être faibles ensemble ? Elle se trouvait ridicule.

- Ch’Hodos me manque pas tant que ça. Jabiim me manque aussi. Quand on était séparé par le drap blanc au mariage de Chechi. J’ai l’impression qu’on avait une famille là-bas. Damaya me manque, pas Ch’Hodos, mais elle aurait voulu que je reprenne Ch’Hodos.

Son discours s’enlisait dans la confusion alors que dans ses pensées tout était parfaitement clair mais elle n’arrivait pas à l’énoncer qu’avec ce vocabulaire incertain. Elle retenait un peu de son souffle, laissait celui du capitaine échoué contre sa figure féminine toujours penchée sur lui. Elle s’était appliquée à lui masser les épaules, dénouant ses muscles rigides, caressant les cicatrices.

- Faire le sale boulot avec toi me manque. Découvrir qu’il y autre chose que Ch’Hodos et une soeur morte et déshonorée, ça me manque. Et je voudrais jamais être une reine, si je n’ai pas un roi comme toi. Si je n’ai pas toi comme roi.

Bip, bip. Deux alarmes sonores courts interrompirent le flot de mots qu’elle avait chuchoté entre eux. Le déclic de l’écoutille indiqua que les portes se déverrouillaient et la petite silhouette trapue du docteur Chet se matérialisa dans l’entrée de la cabine. Il était accompagné d’un droïde médical de l’armée impériale. Il était visiblement l’heure de contrôler l’état de santé de l’Inquisitrice. Et comme ni elle, ni le blond ne bougeaient, le lieutenant se déplaça jusqu’à eux, travers la cabine dont l’atmosphère silencieuse semblait l’écraser d’un poids invisible.

Il ne fit aucun commentaire sur leur position, ni sur leurs tenues - du moins, sur leur absence de tenues. Des entrailles en acier du robot, il tira du matériel médical, programme le droïde pour le contrôle de routine. Une série de bips tintèrent dans l’air intime de la cabine. Chet redressa ses petites lunettes sur son nez et se pencha vers la perfusion de Dana. Son ombre recouvrit prudemment Lloyd qui le surveillait comme Luis surveillerait un visiteur toléré.

- Vous avez une bien piètre opinion du kolto synthétique, mais sa formule sans cesse améliorée vous a bien remis sur pied, je vois.

En détachant la perfusion, il ignora également la chaîne qui retenait Dana prisonnière bien qu’il la vit parfaitement. Il s’abstint cependant de tout commentaire, préférant un silence accusateur à un discours paternaliste qu’aucun des deux n’auraient voulu entendre. Après les derniers réglages, il salua son commandant d’un geste protocolaire assuré.

- Tout me semble en ordre, Mon commandant. Il faut cependant la ménager encore un peu.
- Vous n’avez que ce mot à la bouche, s’agaça-t-elle en s’éloignant de Lloyd, pour s’adosser sur les coussins. Il avait toujours la tête sur ses jambes et s’était mis à fixer Chet d’une oeillade sévère.
- Mon Commandant, insista-t-il. L’Inquisitrice Shar a subi une fausse couche qui aurait pu lui ôter la vie, vu les conditions de son accouchement. Et les blessures, les combats répétés, son empoisonnement, n’ont rien arrangé. Le kolto synthétique fait des miracles, mais ne ressuscite pas encore les morts.

Et après un nouveau salut il quitta la cabine, le droïde sur les talons. Dana fixait le plafond comme si elle y voyait le déroulement de ces derniers mois. Sa main libre revint dans les cheveux du capitaine, mais les paroles de Chet pesaient encore dans l’air, se mêlant à la fusion de leurs odeurs.

- Ce vieux doc’ radote tout le temps, le rassura-t-elle. J’ai été formée pour ça. Si je ne l’avais pas été, je ne serai pas là. Mais….si je meurs.

Elle se courba vivement vers lui de nouveau, attrapa ses prunelles émeraudes dans les siennes; un feu ardent brûlait l’horizon doré.

- C’est pour ça que je voulais que tu saches que je veux être ta femme. Même si c’est impossible, même si t’as pas besoin d’une compagne, je m’en fiche. C’est ma volonté, c’est…ce que je veux être. C’est ce que je veux être avant de crever. Je voulais juste que tu saches que ma volonté c’est ça, si un jour je crève, voilà.

C’était plus clair maintenant.




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Lloyd Hope
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Tu le savais depuis le début.





Sa femme.







A lui.







Les mots de Dana formaient une berceuse qui cajolait sa conscience aussi bien que les mains de l’Inquisitrice dénouaient les tensions de son corps. Où commençait le rêve éveillé, où s’arrêtait la réalité ? Dana prononçait-elle pour l’ensorceler les mots dont son inconscient était assoiffé, pour mieux le tenir entre ses griffes de sorcière, ou bien parlait-elle à cœur ouvert ?
Ça n’avait pas d’importance. Ces questions étaient reléguées au fond de la conscience du hapien qui buvait les paroles comme les caresses délicates et les odeurs de la peau de Dana. Si c’étaient des mensonges, c’étaient les mensonges les plus salvateurs et réparateurs qu’il avait jamais entendus.

Les deux seules ombres au tableau étaient la perspective qui attendait le hapien dans la journée et, bien sûr, les avertissements du docteur Chet qui résonnaient encore dans l’esprit de Lloyd. Son regard s’égara un moment dans la pièce, effleura les contours lumineux de chiffres affichés sur un écran à quelques mètres.

Lloyd se redressa soudain, quittant le doux foyer qui avait accueilli sa tête pour quelques minutes, mais pour mieux se retourner. Sous l’œil étonné de Dana, il attrapa un drap pour l’envelopper toute entière, méticuleux. Son front s’était plissé comme il fronçait les sourcils de son habituel air soucieux.

- Tu peux pas crever. Ok ? J’ai pas besoin d’une compagne.

Il s’était mis à genoux sur la couchette pour lui faire face, ses mains frictionnant doucement la peau de Dana à travers le drap, autour des épaules, comme pour la réchauffer. Il la guettait, yeux dans les yeux.

- J’ai besoin d’une Dana vivante. Et une Dana assez en forme pour s’occuper de moi.

Il haussa les épaules, sérieux.

- Pour tout le temps, toujours. A quoi je sers, si tu crèves ?

A quoi servira de remporter des batailles si c’est pour que tu ne puisses pas lire mon nom dans les journaux ? A quoi me sert d’essayer de protéger un Empire où tu ne m’attends pas ? Penses-tu vraiment que je sois assez fort pour risquer ma vie sans pouvoir me raccrocher à la perspective de trouver ensuite du réconfort entre tes bras et tes cuisses ?

- Il va falloir que tu te reposes, décida-t-il autoritairement, et déjà il la forçait à basculer pour qu’elle s’allongeât de nouveau. En fait, il faut que tu comprennes…

Mais une fois cela fait, il resta au-dessus d’elle, formant de ses membres une prison d’où elle ne pouvait s’échapper, en plus du drap qu’il ne lui laissait plus de liberté de mouvements. Il pinça les lèvres, chercha encore les mots qu’il voulait rassembler pour lui expliquer l’inexplicable, l’indicible.










Bip-bip.










Cette fois, ce n’était pas l’alarme de l’écoutille d’entrée. C’était l’horloge électronique. Lloyd regarda de nouveau l’étendue dorée, s’y noya quelques instants. Il n’était pas surpris : c’était lui qui avait programmé cette alarme, pour être sûr qu’il n’oublierait pas, au milieu de la tendresse féminine, quelle épreuve l’attendait ensuite.

- Il va falloir que j’y aille, dit-il pour expliquer ce qu’elle avait déjà compris.

Pas d’au revoir. C’était la règle.

Il s’arracha à la couchette pour aller s’habiller rapidement. Pour s’empêcher de changer d’avis. Il enfila son pantalon à la hâte, une chemise qu’il boutonna en allant chercher ses bottes. Sa veste ensuite. Il se hâta vers une commode, attrapa d’une poignée quelques objets rassemblés qu’il fourra dans l’une de ses poches. Puis il revint vers l’Inquisitrice allongée, évita de croiser son regard mais s’agenouilla devant la couchette pour être à la même hauteur qu’elle.

- Tu m’arranges mon col ?

Pas d’au revoir. Mais il fallait parfois se quitter sur un quai, avec l’espoir de se recroiser plus tard, malgré tout. Se revoir quand les épreuves se seront superposées aux autres, quand leurs plaies laissées à vif rencontreront le sel irritant de tous ceux qui leur voulait du mal, pour mieux s’étreindre, pour mieux rendre indispensable la chaleur de leurs corps.

Les yeux émeraudes du hapien guettaient l’étendue dorée. Pas d’au revoir. Pas de promesse, non plus. Juste un geste tendre. N’était-ce pas tout ce qu’il demandait, depuis la première fois qu’il avait essayé d’expliquer son cas, à l’arrière d’une camionnette ?

- Tu savais qu’j’étais un sentimental. Tu le savais depuis le début.

Ce n’était pas une accusation, juste un constat.




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C’étaient des adieux alors qu’ils venaient à peine de se retrouver.








Ne le dis pas Lloyd.

Ne le dis pas.



Elle l’avait pressenti au fond de son âme. Etait-ce la Force ou cette connexion étrange qu’ils avaient développée au travers, qui allait peut-être au-delà des enseignements qu’on leur avait prodigué. Compressée au coeur de cette prison faite de silence et d’émeraude, elle n’avait rien dit, suspendue à la contemplation du visage hapien qui recouvrait le sien d’une ombre autoritaire. Mais au travers de son masque d’intransigeance, elle remarquait les signes. Une lèvre qui tremblait fébrilement; des rides qui s’accentuaient, creusant des sillons d’ombres et de lumières. Et elle se sentait terriblement impuissante, le bras immobilisé par une chaîne absurde faite avec du scotch.





Bip, bip.







C’étaient des adieux alors qu’ils venaient à peine de se retrouver.




Dans les premiers temps, elle ne dit rien. Se redressant sur le bord du lit pour se pencher vers lui, dont le corps précieux était courbé sur elle. Elle voyait sa gorge pâle et palpitante près de son col sombre défait; un peu de sueur qui disparaîtrait bientôt, un peu de cheveux blonds. Le drap glissa paresseusement sur ses courbes au moment où elle dégagea son bras libre; la chaîne tinta quand elle leva l’autre bras et ses doigts frôlèrent le tissu rigide, caressèrent les lettres brodées à l’intérieur.

- Je savais que tu l’avais été, nuance, répondit-elle dans un souffle sérieux. Garder une photo d’une Twi’Lek souriante sur soi, en toutes circonstances. Oui, quand j’l’ai découvert, j’ai su. Un sacré sentimental hein ?

C’est pour ça que tu vas mourir aujourd’hui, hein ? Ca n’a aucun sens, Lloyd.

T’es pas obligé d’y aller maintenant, de faire ça maintenant, de faire ça seul.

Tendrement, ses doigts arrangèrent le col avec précaution et lenteur comme si elle avait voulu étirer ce moment. Elle savait que quoiqu’elle dirait ou tentait de faire, il irait sur cette voie. Elle n’arrivait pas à se défaire de la sensation désagréable que leur temps était compté.

- Ne meurs pas, Seigneur Hope. T’es un Sith. Tu dois gagner ce combat, quoiqu’il advienne. Utilise la Force et reviens. J’ai envie de te donner quelque chose.

Sa dernière phrase n’était qu’un murmure tandis que ses phalanges frôlaient inlassablement le col, ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle approcha ses lèvres de celles du capitaine; lui offrit son souffle tiède, lui offrit un baiser différent des autres, qui n’était mû par aucune impatience, aucun besoin impérieux qu’il fallait soulager. Elle aurait souhaité, au travers de ce baiser, lui offrir son âme qu’elle puisse combattre à ses côtés. Elle avait délayé son esprit dans le sien le long de cette caresse, invoquant la Force et bien d’autres choses, portée par la tendresse et une foule d’autres sentiments indicibles.

- Tu l’aimes ?

La voix d’Hélios avait grondé comme un écho lointain dans les pensées du hapien, charriée par les souvenirs de Ch’Hodos.



- Ton col est arrangé.

Dana avait parlé doucement, mais sa voix lui paraissait trop forte. Elle avait séparé leurs bouches quelques secondes plus tôt et ses mains avaient quitté le col d’uniforme. Et elle le laissa partir. Elle avait couché avec un homme mort, avait embrasé un homme mort, avait aimé un homme mort. Alors qu’il s’en allait, elle songeait que même s’il réussissait et revenait vainqueur, ce serait toujours un homme mort, qui parfois riait.

Les heures suivantes, afin de purger son esprit de la crainte et de l’inquiétude face au temps qui passait sans nouvelle du hapien, elle s’était concentrée sur la chaîne qui la maintenait prisonnière au lit. Elle avait lancé contre son métal d’invisible attaque, appelant la Force, sondant le matériau, cherchant un point de fracture pour le briser et se libérer.



[Fin du RP]



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