La Main de la Force
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Premier Conclave Jedi de Dantooïne
04 Zhellday Ier (Elona) 21 577

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Narration


Maître [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] – #9DE2FE
Maître Karm Torr – #00CCFF
Chevalière Thann Sîdh – cornsilk

Seulement deux jours avaient passé depuis que l’Ordre avait officiellement fui le territoire de la République. Depuis que les murs centenaires du Temple d’Ondéron avaient cessé d’entendre les doux échos des pas Jedi pour ne plus faire résonner que l’affreuse dureté du pas militaire. Comment parvenir à penser après une telle trahison ? Comment réussir à garder espoir ? Ne pas céder à l’immobilisme et la douleur ? Le Code, au cœur de chacun. L’immortalité de l’Ordre, par-delà le temps, dans la Force, dans chaque Jedi qui est venu et qui viendra se baigner dans la Lumière et la Sagesse. N’avaient-ils pas manqué de disparaître, déjà ? Lorsque l’Exilée, seule, perdue, était pourtant parvenue à renouer avec les traditions, à guider de nouveaux disciples vers le Côté Lumineux, à faire perdurer la foi. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui, alors qu’ils étaient encore si nombreux ?

Trop nombreux, encore, pour la petite Enclave qui les avait accueillis dans leur détresse. Elle n’était pas destinée à accueillir autant de monde et, d’ailleurs, les autorités de la ville de Rainë avaient secouru, une nouvelle fois, les membres de l’Ordre en mettant à disposition des logements supplémentaires. C’était toute l’organisation des lieux qui avait été bouleversée et l’ensemble de la structure était arrivée très vite à saturation. Il n’y avait guère d’autres choix, les Jedi ne pouvaient temporiser, il fallait qu’un Conclave se tienne comme il n’y en avait jamais eu depuis la condamnation d’Ulic Qel Droma. Les instances s’étaient données une journée pour que chacun puisse se reposer, penser, méditer, prendre un peu de distance avec les événements traumatiques récents. La Maître Anya Jeseladai, dernière représentante du Conseil, avait suivi ses propres recommandations et longtemps erré, au fil de l’eau, pour y trouver la sérénité. Le lieu avait été choisi avant tout pour que tous puissent y trouver leur place. Selon les convictions de l’Enclave, cet espace n’était pas interdit à qui que ce soit, quiconque, Jedi ou non, pouvait s’y présenter librement, prendre la parole, exprimer sa pensée. Pour qu’une telle foule puisse tenir, il n’y avait guère que dans les jardins qu’on avait trouvé un endroit viable. Une estrade circulaire, simple, de cinq marches, réalisée en bois pour l’occasion, servirait de point de repère. Chacun trouverait place autour et, au centre, une personne tirée au sort se chargerait de distribuer, tour à tour, la parole à qui la demanderait. Pas de titre, pas de fonction, chaque pensée, chaque voix accueillie pour ce qu’elle était : une parole digne d’être entendue. Cela allait sans dire, mais tout serait techniquement mis en place pour que tous entendent sans que l’orateur éventuel ne fût obligé de forcer sa voix.

Pour l’heure, les pas de la Maître Miraluka allaient silencieusement sur l’herbe encore humide de rosée. Elle portait, serrée contre elle, une boîte, pas bien grande, mais au bois visiblement âgé. Des Jedi de l’Enclave, elle était la seule à savoir ce qu’elle contenait. Elle serait la première à prendre la parole, comme représentante de l’ancien Conseil, elle expliquerait la façon de procéder mais aussi ce qui devait précéder le Conclave : la nomination au rang de Maître du Chevalier Luke Kayan et celle de la Padawan Thann Sîdh au rang de Chevalier ; même dans ces temps d’obscurité, des éclats de lumière se trouvaient incrustés. Seulement après cette brève cérémonie, le Conclave commencerait véritablement.


« Je demanderai à présent au Chevalier Luke Kayan de me rejoindre sur cette estrade, et d’ignorer par là-même sa légendaire modestie puisque, cette fois, nous ne lui laissons guère le choix. La Maître sourit. Elle n’avait pas eu besoin de chercher avant d’identifier l’aura si singulière de son confrère dans la foule. Malgré sa gêne, qu’elle lisait aisément sur son visage, celui-ci sortit de son immobilisme et gravit les marches de l’estrade avant d’en atteindre le centre. Il s’inclina respectueusement, elle en fit de même. Sachez bien, cher confrère, que s’il nous avait été donné l’occasion d’une cérémonie autrement plus importante, nous l’aurions saisi sans aucune hésitation. C’est une carrière incroyable, à un âge pourtant si peu avancé, que nous saluons aujourd’hui. Votre dévouement à tous les égards, pour notre Ordre, mais pour tous ceux qui ont un jour été dans le besoin, votre attachement à la paix, votre présence toujours plus lumineuse. Je sais combien votre ancien Maître, Saï Don, aurait voulu être là, à ma place. Elle marqua une pause, accusant le coup de l’émotion. Aujourd’hui, Maître Don se trouvait en prison. Pourtant, quelque part, il l’est, puisqu’il m’a chargé du devoir de vous transmettre ceci, en même temps que le rang de Maître que le Conseil Jedi vous a reconnu à l’unanimité. Elle se tourna vers la petite table, au centre de l’estrade, pour ouvrir la mystérieuse boite qu’elle avait apportée. Elle en sortit une boîte plus petite et la tendit à Luke. Tandis que celui-ci l’ouvrait, elle expliquait : Le Conseil vous charge de la garde de l’une des grandes reliques de notre Ordre : la Cape d’Espérance, autrefois portée par non moins que Nomi Sunrider elle-même, l’une des plus nobles figures de notre ordre. Comme vous, jamais elle n’a failli à la lumière, toujours elle a su garder espoir. En arborant le vêtement qu’elle a autrefois porté, nous ne doutons pas que vous saurez, à votre tour, et comme vous l’avez déjà fait, apporter votre propre lumière jusqu’au bout de la nuit. » Elle sourit. C’était un grand honneur qui avait été fait à une personne aux qualités absolument indéniables. Elle laissa le nouveau Maître quitter l’estrade, non sans l’avoir invité à un discours s’il l’avait souhaité, et convoqua ensuite l’étrange duo formé par Karm Torr et sa Padawan, Thann Sîdh, laquelle ne semblait pas avoir encore compris la tournure prise par la situation.

Ni l’une ni l’autre n’avait l’allure de Jedi, et pourtant, sous l’habit, il s’en trouvait indéniablement. « Maître Karm, peut-être souhaitez-vous avoir l’honneur de ces mots ? Debout sur l’estrade, Maître Karm n’avait pas l’air très à l’aise de se retrouver ainsi soudain au centre de l’attention, mais il n’en hocha pas moins la tête. De toute façon, son regard se concentrait exclusivement sur sa Padawan. – Thann, dit-il, les graines sont soufflées par le vent et, même au plus fort des tempêtes, quand elles trouvent une terre fertile, alors naissent les arbustes nouveaux. Les forêts les plus belles sont des filles d’ouragans. Ainsi les graines de la Force ont germé en toi, ainsi as-tu fleuri au plus fort de l’orage. C’est à chaque plante de plonger ses racines dans la terre commune de notre Ordre. Toi qui as étendu tes branches, offre l’ombre au voyageur de passage, le fruit à l’affamée et l’abri à l’oiseau migrateur. Tes racines ont trouvé la nourriture nécessaire dans nos traditions et tu t’es élancée vers le soleil de la vertu par un chemin qui t’appartient à toi seule. Si un jardinier a un peu contribué à ta croissance, assurément il n’a fait qu’un centième du travail. Aujourd’hui, tu es Chevalière, et tes racines rejoignent les nôtres pour tenir ensemble toute la terre des Jedi. » La nouvelle Chevalière sembla enfin comprendre les raisons de sa présence sur scène et sa réaction, outre une larme que des spectateurs avisés auraient pu noter, fut de saisir son Maître, désormais plus petit qu’elle, dans ses bras. La démonstration d’affection pouvait paraître étrange pour beaucoup, d’autres la mettraient simplement sur le compte d’années difficiles, d’autres y verraient une nouvelle façon d’être Jedi. Personne n’entendit la Chevalière souffler à l’oreille de son mentor un profond : – Merci pour tout, Oni. »

Après quelques instants d’émotion, la Maître Jeseladai s’éclaircit la gorge, et interrompit ainsi l’étreinte. Alors que le tandem s’apprêtait à quitter l’estrade, elle les retint un instant, d’un geste de la main. « Le Conseil m’a chargé de deux dernières choses, Maître Karm, et celle-ci en fait partie. Elle se tourna de nouveau vers la boite et en tira cette fois un petit coffret, à peine assez grand pour couvrir une paume de main. Pour vous, pour vos nombreuses actions, pour vous aider dans le chemin qui est le vôtre, pour que vous puissiez de nouveau mettre au service de l’Ordre ce bien précieux, la Larme Delphique. Le cristal de Cay Qel-Droma, baigné par les larmes de la rédemption de son frère. Un des biens de notre Ordre, un des héritages de la Lumière puisqu’il est le souvenir du meilleur des deux frères. Puissiez-vous le brandir avec honneur, le Conseil vous le confie. » De nouveau, elle sourit. C’était une façon que le Conseil avait trouvé d'exprimer toute la confiance qu’ils avaient en la nouvelle génération. Enfin, elle laissa partir ses deux confrères, non sans un dernier sourire à leur adresse. Elle se concentra ensuite sur la foule qui l’entourait et se mit à parler à tous, se tournant vers les unes et les uns à tour de rôle.

« Il me restait donc deux dernières choses à faire, voici la dernière. Je vous transmets aujourd’hui la décision du Haut Conseil des Jedi de se dissoudre. Nous avons… échoué dans notre tâche de guider l’Ordre. Le fait est qu’aujourd’hui, j’ai le regret de vous annoncer que les Maîtres Don, Ae, El’dor, Marja, Vandreen, Sodervall, Brock, Deenia, et Waray ont été fait prisonniers par l’armée de la République et ont été rapidement transférés dans des prisons de haute sécurité tenues secrètes. Puisque, malheureusement les Maîtres Blankuna et Geilvta ont trouvé la mort dans des circonstances encore inconnues dans l’exercice de leur mission, je suis la dernière représentante du Conseil qui puisse s’adresser à vous. Mes confrères et mes consoeurs furent clairs, avant de défendre de leur corps le Temple d’Ondéron : ils ne souhaitent pas que l’Ordre se lance dans une opération de sauvetage déraisonnable et qui amènerait certainement une escalade vers la violence. Nous payons pour nos choix passés, et nous assumons le prix de ces fautes – qu’importe qu’on puisse trouver ici et là des raisons de se dédouaner. Aujourd’hui, je suis ici pour ouvrir ce Conclave et vous inviter à parler librement. Pour la première fois depuis des siècles, c’est à ses membres, et non plus à un Conseil, de décider de l’avenir de l’Ordre. Chacun sera entendu, les décisions seront votées en toute clarté. Songez à ce que vous désirez pour l’Ordre, à ce que vous désirez de l’Ordre. Songez à ce qui fait de vous un Jedi, songez à ce que vous espérez des Jedi. Songez à notre Code, songez à cette façon que vous avez tous eu de vous l’approprier. Songez à la Galaxie, songez à la Force. Et seulement alors… Exprimez-vous. Voilà mon dernier conseil. Que la Force nous guide, comme hier, pour toujours. » La Maître s’inclina profondément et descendit les marches sans plus un mot. Lui succéda l’un des premiers gardiens de la parole, tiré au hasard dans l’assemblée, qui aussitôt expliqua la façon dont le Conclave se tiendrait. Ne restait plus qu’à chacun qui le désirait à s’exprimer.

Indications HRP


Il n’y a pas de tour imposé, chacun.e peut intervenir lorsqu’iel le souhaite : gardez néanmoins en tête qu’il est important d’être cohérent avec les messages qui vous auront précédés et que les autres personnages pourraient s’étonner de voir une consœur ou un confrère intervenir sans arrêt, ne laissant guère aux autres l’occasion de s’exprimer. Le principe du Conclave est que chacun.e, qu’il possède la Force ou non, puisse s’exprimer dans la mesure où il appartient à l’Ordre ou à ses plus proches sympathisants (attention cependant à rester cohérent.e en avançant de réelles raisons, pour votre personnage, d’être présent et d’intervenir.) Pour vous aider à vous organiser, un canal spécifique sera ouvert sur le discord mais il n'aura pas vertu à servir de lieu de métagaming, il ne servira qu'à prévenir les petit.e.s camarades que vous êtes sur le point de poster. Ce n'est pas le lieu des commentaires et des contestations, c'est bien en jeu qu'il faut confronter les idées.

Sentez-vous absolument libre de ce que vous désirez pour l’Ordre, il s’agit là véritablement de mettre en scène les Jedi en train de rentrer chez eux et de réfléchir à leur avenir. Lorsque tout le monde se sera exprimé, des votes seront organisés pour décider de l’avenir de l’Ordre : son mode de fonctionnement, ses actions, ses engagements, sa façon d’enseigner aux plus jeunes, sa façon d’accueillir de nouveaux membres, etc. Lors de ces votes, chaque voix n’aura pas tout à fait le même poids. Les PNJ seront considérés comme « suivant un peu plus » les personnages disposant de compétences d’orateurs ou une grande notoriété, si bien que tous les personnages n’auront pas le même poids final dans la décision mais bien l’absolue liberté de s’exprimer comme il le souhaite.

Vous pouvez utiliser dans les débats tous les éléments que votre personnage est susceptible de connaître à cette heure : la fondation des Lames Républicaines, l’emprisonnement de Maîtres vénérables, les actions passées de l’Ordre (Halussius Arnor, Alyria Von, etc.), en invoquer aux traditions du lore (la Guerre Civile des Jedi, les Guerres Mandaloriennes, Exar Kun, etc.). Vraiment, il s’agit pour vous de mettre en scène votre personnage considérant sa propre foi, son Eglise et l’ensemble du rôle que celle-ci doit jouer dans la Galaxie. Pour terminer, si le Conclave a lieu sur Dantooïne, au sein de l'Enclave, cela ne doit en aucun cas peser sur les délibérations. La voie singulière proposée par l'Enclave est une voie possible pour l'Ordre, c'est un projet de longue date, mais elle n'est en aucun cas une obligation à ceux qui ne défendraient pas ce modèle. Si vous ignorez son fonctionnement... N'hésitez pas à le demander, durant le Conclave, à Karm Torr !

Bon jeu à vous, nous espérons que ce moment inédit vous enthousiasmera autant que nous,

May the Force be with you. Always.
Artoria Ozanhea
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Je regardais la scène qui se déroulait sous mes yeux sans grande émotion. Pourtant, je savais que j’assistait a un moment important de notre Histoire en tant qu’Ordre. C’était pour ça que j’étais là. Plus que jamais, nos prochaines décisions pourraient décider de notre survie, mais également de l’équilibre de la galaxie et de la Force. C’est maintenant que tout devait se jouer. Et pourtant, cette succession de pouvoir ne me faisait ni chaud ni froid. Je voyais le fraichement nommé maître Luke Kayan recevoir deux artefacts et être plus ou moins considéré comme notre nouveau guide après la dissolution du conseil. Cela me faisait mal au cœur de savoir que tous ceux qui jusqu’à présent nous avaient guidés en prison sur Coruscant. Rien que leurs présences pourraient ne serait-ce que donner un peu d’espoir dans le cœur de certains. Pourtant les paroles de Maitre Jesselanai ainsi que les indications données par Maitre Don resonnait en moi et il n’était pas compliqué de les comprendre : c’était désormais à nous de faire la part des choses et de décider de notre futur. Une page de notre Histoire venait de se tourner et nous devions écrire la nouvelle par nos propres forces. Il était de notre devoir de faire en sorte que ce ne soit simplement pas le chapitre final.

Nous invitant alors à prendre la parole, je poussai un profond soupir et me décida à avancer, jouant légèrement des coudes pour me frayer un chemin à travers ceux se trouvant derrière-moi. Je montai alors les marches de l’estrade afin d’apparaitre devant tous, commençant à stresser sous l’imposante paire de yeux me fixant et attendant mon intervention. Je me positionnai au centre de l’estrade et ferma les yeux, venant prendre une profonde inspiration pour ensuite expirer et rouvrir les yeux, fixant moi-même l’assemblée, sûre de moi.


« La plupart d’entre vous ne me connaissant surement pas, je me présente. Je suis la Chevalière Artoria Ozanhea. J’aimerais commencer par une chose qui semble évidente et implicite pour tout le monde, mais que j’aimerais préciser afin qu’il n’y ait pas de malentendu. »

Je me tournai alors vers Luke afin de le regarder dans les yeux.

« Maitre Kayan, l’ancien conseil semble vous avoir choisi pour nous guider et faire de vous notre fer de lance. Je ne connais pas votre parcours par cœur, mais s’ils vous ont fait confiance, je vous fais confiance. C’est leur dernière décision alors respectons là. Cependant, je ne peux confier ma vie a une seule et unique personne pour nous diriger. Surtout maintenant où nous ne pouvons nous permettre de nous diviser à cause de divergences d’opinions. C’est pourquoi je demande à ce qu’un nouveau conseil soit formé et élu. Conseil que vous pouvez présidez en ce qui me concerne. Mais j’aimerais un conseil plus à même d’apporter du changement. »

Je me retournai alors vers la foule, me mettant à marcher sur l’estrade, parlant ainsi à une partie de la foule puis à une autre. Je cherchais à haranguer la foule, faisant monter le timbre de ma voix afin de m’assurer d’être entendue de tous et toutes.

« Nous avons bien vu où nous as mené l’immobilisme de ces dernières années. Nous avons trop eu tendance a nous refugier dans nos traditions parfois jusqu’à l’extrême en refusant ne serait-ce que de légères variations dans notre ligne de conduite. Aujourd’hui, nous avons enfin la chance de pouvoir faire bouger les choses et de nous adapter à notre époque. Si je maintiens que nous devons continuer à transmettre certaines valeurs morales, nous ne devons pour autant pas oublier que la galaxie évolue autour de nous et rester l’équivalent de fossiles. C’est pourquoi je pense que ce nouveau conseil devrait être composé aussi bien de maître que de chevaliers. Ces derniers n’auront qu’a manifester leur envie de faire partie du conseil et un vote aura lieu pour décider qui nous dirigera. »

Mon regard tomba une fois de plus sur Luke avant de passer à Jesselanai pour revenir sur la foule m’écoutant attentivement.

« Osons le changement radical. C’est pourquoi, j’aimerais vous proposer autre chose. »

Ma voix trembla alors légèrement sur ces derniers mots, sachant très bien que cela n’allait pas plaire à tout le monde.

« Acceptons de nouveau les Jedis gris dans nos rangs. », prononçais-je d’une voix rapide afin de m’en débarrasser. Et ça ne manqua pas, aussitôt une partie de la foule s’exclama a l’encontre de ma proposition. Je tentai cependant de me reprendre afin d’expliquer mon point de vue, Maitre Jesselanai calmant les Jedis un peu bruyant de sa voix forte.

« Je sais ce que vous pensez. Ils ne méritent pas leur place ici car ils ont bafoué le Code Jedi. Mais je pense sincèrement qu’ils peuvent revenir s’ils le souhaitent. Une bonne partie d’entre eux partagent notre vision et nos idéaux. Ils ont juste… été moins naïfs que nous sur la galaxie. Si je ne peux pardonner ceux qui ont succombé au côté obscur pour atteindre leurs objectifs, proposons aux moins à ceux plus mesurés de revenir. Juste leur proposer et leur laisser le choix. »

Les spectateurs bien plus calmes semblaient discuter à voix basse entre eux pour certains, échangeant je le supposais sur mon opinion. Mais je laissais couler, voulant passer à la dernière partie. Je toussotai alors légèrement derrière mon poids pour éclaircir ma gorge mais également attirer l’attention des derniers dissipés.

« Il me reste un dernier sujet à aborder, celle des Lames Républicaines. Je pense que certains doivent y voir une porte de sortie et ont du décider de rejoindre cette nouvelle force armée. Je vous comprends. En soit, c’est notre dernier moyen de protéger la République sans devenir criminel. J’ai moi aussi envisagé cette possibilité. Mais sommes-nous surs que ce soit une bonne chose. Abandonner nos convictions pour devenir une simple arme au service d’un chancelier nous méprisant et prêt à remettre en cause les fondements politiques mêmes la République en outrepassant ses prérogatives juste dans l’ambition de nous faire disparaitre ? »

Mon regard devint alors noir tandis que ma voix s’affirmait et devenait de plus en plus grave.

« Soyons honnête. Tout cela n’est qu’une supercherie. Juste un moyen comme un autre de nous mettre à sa botte. Et s’il vise les padawans, c’est parce qu’il sait qu’ils sont les plus sensibles à sa propagande pour en faire de simples soldats obéissants et ne réfléchissant pas. Je sais que mon discours fait alarmiste et peut sembler vouloir jouer sur la peur. Mais vous le savez comme moi. Accepter cette offre c’est tomber de Charybde en Scylla. Accepter cette offre, c’est accepter de servir un homme perfide prêt a tout pour nous disparaitre, nous diviser et nous mettre une laisse. »

Mes yeux parcouraient la foule, captant divers regards sur sa route. Des regards qui ne savaient que penser. Ma voix redevint alors plus calme et mon regard plus doux.

« Mais nous ne pouvons vous retenir. Je n’ai d’autres alternatives que celle de devenir des criminels au yeux de la République à vous proposer. Parce que oui, je maintiens que même si nous sommes dorénavant en exil, nous devrons soutenir la République le jour où l’Empire reviendra. Car si la République s’effondre, cela signifiera la victoire de l’Empire et par extension des Sith et du Côté Obscur. Et c’est notre devoir d’empêcher cela même si nous devons être vu comme des traitres. »

Alors que je terminais ma phrase, un sourire naquit sur mon visage tandis que je rigolais légèrement, une pensée ayant traversé mon esprit. Moi qui avais toujours rêvé d’être l’Argonaute, je me retrouvais comme lui. Non. NOUS nous retrouvions comme lui. Un groupe de héros ne cherchant qu’à ramener la lumière se retrouvant considéré comme criminels suite a leur volonté et soutenu par quelques personnes croyant encore en eux. Je finis par étouffer mon rire devant des spectateurs interloqués par ma réaction.

« Je m’excuse. », répondis-je rapidement avant de reprendre le cours de ce que je disais.« Malgré tout, si vous souhaitez rejoindre le chancelier, libre a vous. Sur ce, j’ai fini. Merci pour votre écoute et votre patience. »

Je m’inclinai légèrement devant eux et me dirigea vers les petits escaliers pour descendre de l’estrade.
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Chevalier Nemo Nihil – #F0B27A

Alors que la Chevalière Ozanhea quittait l’estrade, un vieux twi’lek à la peau orange, marbrée de brun, leva la main. Le chevalier chargé de distribuer la parole commanda au petit droïde micro de planer jusqu’à lui. Il se leva et tout le monde put le voir. C’était curieux. Très curieux. Tous dans l’Ordre avait l’impression de lui avoir parlé une fois, au détour d’un couloir, et chaque fois, le vieil homme – car il semblait vieux alors, même au plus vieux d’aujourd’hui – les avait aiguillés avec un sourire affable et une modestie sans limite. D’ailleurs, bien peu connaissait son nom, il était pourtant le Chevalier Nemo, fidèle petite main de l’Ordre et flâneur assidue des couloirs du Temple d’Ondéron, jusqu’à aujourd’hui. Avant de parler, il toussota, pour s’éclaircir la voix, et débuta : « Bonjour à tous. Je ne suis personne, alors ne perdons pas de temps en présentation, il sourit modestement et reprit,Je m’inquiète juste d’être sûr que nous nous comprenons. Maître Jeseladai, me confirmez-vous que le Cons… du moins l’ancien Conseil n’a pas chargé Maître Kayan de diriger l’Ordre, ni même de fonder un nouveau Conseil ? la Miraluka acquiesça, il n’était en effet pas question pour le nouveau Maître Jedi d’avoir été ainsi nommé. Nous avons donc toute latitude pour considérer ceux qui nous guiderons et même, la question se pose, maintenons-nous un Conseil pour guider l’Ordre ? De nouveau, l’ancienne membre du conseil acquiesça. Bien… bien… c’eût été malheureux de débuter cette grande conversation sur une méprise. »

Il se râcla de nouveau la gorge et poursuivit. « Ensuite, je me contenterais d’un conseil, à tous ceux qui auront le courage de penser ainsi en public. N’oubliez pas que si votre pensée peut vous apparaître claire, c’est avant tout parce qu’elle est dans votre tête. Chevalière Ozanhea, vous avez évoqué la question de ceux qui ont quitté notre Ordre, on les appelle effectivement, de façon consensuelle, des Jedis Gris mais… Que fait-on de nos rapports avec les autres Eglises de la Force ? Faut-il leur proposer de nous rejoindre, elles aussi ? Je pense, notamment, aux Sorcières de Dathomir, mais sûrement il existe d’autres organisations encore. Voyez, ils sont aussi des Jedis Gris, la polysémie du terme peut être trompeuse, veillez tous à bien vous écouter et à bien choisir vos mots. Nous aurions l’air fin, si, du haut de notre infinie sagesse, nous décidions de notre avenir sur un malheureux quiproquo. » finit-il en riant à la façon d’un grand-père bienveillant très fier de sa petite boutade à la respiration chargée par le poids des ans. Sans plus rien ajouter, il congédia d’un doux geste de la main le petit droïde qui lui avait permis de prendre la parole, se rassit et sembla disparaître absolument dans la foule, aussi anonyme que lorsqu’il s’était levé et pourtant toujours présent.
Kiva Nidmu
Kiva Nidmu
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Kiva Nidmu #666699
Initié Ixim Naurrel #9999ff
Padawan Ilisjan Nessie #ff9999
Chevalier Du’k Rems #ffccff

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Et dire que je n’ai même pas eu le temps d’apporter mon macrobinoculaires… annonce alors Ixim, un jeune nautolan, initié comme moi, qui est assis par terre le dos bien écrasé contre une grande caisse de chargement. Au-dessus de lui, il y a Ilisjan, une lothalienne bien spéciale qui depuis très peu de temps, est devenue la padawan du chevalier Du’k Rems. Elle est quant à elle bien installée sur le conteneur, les deux jambes qui pendent dans le vide. La tête ailleurs, elle prit à son tour la parole. Mon maître et moi avions beaucoup de projets, mais tout est maintenant mis sur la glace, c’est vraiment con comme situation... Un soupire exagéré sorti de sa bouche pour mettre l’accent sur son optimiste M’enfin faut essayer de voir le bon côté des choses! J’ai vraiment l’impression d’avoir moin de pression maintenant, moins l’impression d’être élu à un destin de guerrière sans fondement..

Je ne suis pas totalement en désaccord avec Ilisjan sur ce sujet, j’avais souvent l’impression d’être une bonne à rien car je ne m'intéresse pas au combat, mais le maître Tor… Karm, m’a bien fait comprendre, au contraire, que ce qui me plais vraiment m’est accessible. Par contre, la lothalienne manque souvent d’empathie envers les autres, elle commence toujours par décrire son problème pour le rendre plus important que ceux des autres et ensuite elle essaie de se montrer résiliente, ce qui donne parfois l’impression qu’elle veut faire passer les gens qui se plaigne ou qui s’exprime tout simplement, pour des taré ou de mauvaise foi. Je n’ai cependant pas envie, ni le courage, de m’obstiner alors je ne fais que m’approcher d’Ixim pour lui offrir un petit sourire. Ne t’inquiète pas, on ira en trouver une nouvelle paire de macrobinoculaires, j’ai entendu dire qu’il y a une padawan très doué pour construire ce genre de truc au temple, tu pourrais t’en faire faire une custom! Le silence se fit vers Ilisjan, mais mon autre compagnon sourit un peu, pour finalement soupirer pour évacuer ce léger mal qui l’angoissait. Tu la connais? Je fais signe que non de la tête. Je sais qui est son maître par contre, mais on va voir ça plus tard, on n’a pas encore commencé à vider la caisse.

Le bruit lourd d’une personne qui atterrit au sol se fait soudainement entendre. Good call Kiva! J’avais moi-même oublié que je dois avoir terminé de ranger nos affaires avant que mon maître vienne me chercher, il a horreur du procrastinage... Je souris un peu alors que normalement j’aurais ris, mais depuis mon départ d’Ondéron, le moral est plutôt difficile, même douloureux.

Une heure plus tard, nous étions tous à l'intérieur du conteneur vide, couchés sur le sol métallique, exténués. Une chance que Kiva est doué en télékinésie parce que ya des trucs qui pesaient une tonne... La padawan Nessie enchéri suite à ses mots J’avoue que là, je suis morte, le soleil est tellement fort sur dantooine, j’ai la bouche toute sèche. J'approuve d’un mouvement de tête, décidément je ne suis pas habituée au climat environnant de l’enclave.

Ili, tu es là? se fait alors entendre à l'extérieur de la boîte. Nos trois têtes se tournent vers l’ouverture sans y voir personne, l’humaine prend donc la direction de l'extérieur pour vérifier de qui il s’agit, ne reconnaissant pas la voix modifiée par l’éco de la caisse. Décidément, moi et Ixim nous allons la suivre par simple curiosité pour se rendre compte que nous avions a faire qu’au maître de celle qui a été appelée par son surnom.



Le jeune chevalier roule alors des yeux suite au titre prononcé à son égard.

Rhoo, mais ça va les bonnes manières… Bon aussi bien tous vous avertir, il va y avoir un conclave d’ici peu, “peu” dans le sens… Maintenant. Ma tête se penche un peu sur le côté, incertaine. Venez avec moi, tout le monde va y être rassemblé, restez calme et surtout, restez patients d’accord? Cela va peut-être être long.

Le chevalier est jeune, mais plutôt sympathique, le fait qu’il ne soit pas si éloigné en âge le rend beaucoup plus compréhensible pour nous. La marche ne fut guère longue et la destination fut rapidement claire dans nos esprits lorsque la foule se plongea dans notre regard à la suite de quelques marches d’escaliers.

Bon, Kiva, Ixim, restez avec moi et Ilisjan d'accord? nous approuvâmes sans dire un mot et tous les quatre allions prendre position devant le podium. Moi à gauche, Ixim à droite, Ilisjan au centre et son maître derrière elle avec une main sur l’épaule de sa padawan, nous allons rester silencieux un temps. Remarquer Karm fut mon premier constat de la situation, souriant poliment et avec affection à ce dernier de manière brève fut par contre le seul échange que je pouvais lui faire. Le Maître Anya Jeseladai semble animer le conclave, sa voix porte bien, son charisme force l’écoute et quand je l’entend, je ressens une paix. Sans avoir eu d'enseignements ou de dialogues avec elle, sa réputation fut tout de même parvenu à mes oreilles, j’ai déjà entendu dire qu’elle aime et respecte les différentes cultures, y compris la mienne, celle des mirialans, ce qui tout de suite crée en moi un respect envers elle.

Revenons au conclave, dans une perspective qui est la mienne, celle d’une gamine, d’une élève et surtout d’une personne qui n’a plus aucun repère autre que le maître Torr. Pour commencer, nous avons le chevalier Luke Kayan qui se fait donner le titre de maître par le conseil pour ensuite se faire offrir une relique des plus…

… Sur le bout des pieds, le nez pointé vers le haut, les trois adolescents que nous sommes voulaient voir de plus près une relique des plus impressionnantes que nos jeunes yeux pouvaient voir. Un “wow” d’un bord, un “Magnifique” d’un côté et moi qui offre un long soupir. Je ne sais pas quelle émotion je ressens présentement, non pas que je doute des capacités du nouveau maître jedi (et même là, je ne crois pas qu’une initiée ai vraiment d’histoire pour porter un jugement sur le sujet.), mais le tout me crée un malaise. Ma planète natale est sous la tyrannie d’un empire cruel, ma maison m’est confisqué par la république et maintenant je n’ai plus plus ma place dans la république… et nous voilà en train de regarder une cérémonie, à se réconforter de cadeau, de discours. J’ai l’impression d’être vide, de regarder un hologramme du passé et de plus être capable de m’associer à quoi que ce soit.

Karm Torr prit alors la parole à son tour, c’est maintenant le tour d’une nouvelle montée en échelon, Thann Sîdh est donc son nom. Je tape du coude de manière impromptu sur mon camarade Nautolan pour qu’il comprenne qu’il s’agit d' elle la bricoleuse. Il ouvrit un peu la bouche pour dire un truc, mais la referma aussitôt, préférant faire signe d’avoir compris d’un simple hochement de tête. Les paroles du maître envers sa padawan sont magnifiques, florales, douces et semblent si véridiques malgré mon ignorance totale de la situation.



Nous avons… échoué dans notre tâche de guider l’Ordre


L’annonce crève le cœur, déchirante, mais à la fois évidente. Les maîtres nommés, je ne pus empêcher mes yeux de couler suite à cette nouvelle. Mes mentors et surtout Velashera, je ne pourrai plus les revoir. Un rapide frottement d’avant-bras sur mes yeux règle le problème des larmes alors que le maître Anya finit son discours pour pouvoir laisser place à une discussion de groupe, ou tous sommes appelés à s’exprimer librement. Ilisjan, Ixim et moi-même tournèrent nos têtes pour regarder le chevalier Du’k Rems qui, lui aussi, ne semblait pas trop comprendre comment se sentir ou comment réagir.

Des gens moins gênés prirent la parole en premier tel qu’une chevalier du nom de Artoria Ozanhea qui, avec un courage et un audace que je n’aurai jamais, prit place sur l’estrade. Je note alors certains de ses sujets tel que son deuxième point. De vieux fossiles? Évoluer? Valeur morale? Mon regard semble se désaxer pendant une fraction de seconde, comme si on avait insulté Velashera sous mon nez. La force de la sagesse s'acquiert avec le temps, nos guides doivent être sages et les traditions sont là pour nous rappeler ce qu’est la force. Ma tronche s'empire au moment où elle prend parole pour les jedi ayant quitté l’ordre. Décidément le “Ils ont juste… été moins naïfs que nous sur la galaxie.” me mit en rogne, mais le chevalier derrière moi vint s'ébouriffer un peu les cheveux pour apaiser mon humeur. Je déteste devoir encore réprimer mes émotions, ne jamais pouvoir être en colère ou être furieuse parce que ce n’est pas ce que l'on attend de moi. Faut être souriante, soit souriante Kiva.

D’une tronche horriblement mécontente, j’écoute le reste du discours jusqu’au moment où Nemo prend le temps de clarifier quelques points. Il avait tendance à m’offrir une tasse de thé une fois par semaine sur Ondéron, c'était notre petit moment réconfort à tous les deux, j’espère que cela va continuer… bref je m’évade.

Les bras croisés je commence à méditer sur ce que je souhaite vraiment pour l’ordre, et à comment je veux l’exprimer et surtout, j’aime bien ça être clair dans ce que j’explique. Le regard vers moi, Ilisjan me sourit, amusé, avant de me faire un clin d’oeil encourageant.Arrête de faire cette tête là, arrête de bouder dans le vide et dit le c’est quoi ton problème. Son maître hausse un sourcil, surpris et surtout pas du même avis que sa padawan, sans non plus être dans la totale opposition. Pour ma part, il me manquait que ça pour démarrer la machine. Je commence donc à m’exprimer envers le chevalier et mes deux jeunes camarades sous les émotions, un peu trop fortement pour que cela reste en intimité.

Les lames républicaines ne sont-elles pas que le reflet de ce que nous faisions? C'est-à-dire d’être des soldats aux sabres dédiés à utiliser la force pour protéger une économie quelconque? Depuis que je suis petite, j’ai l’impression que je ne serai rien du tout si je n'apprends pas à combattre pour tuer les ennemis des politiciens. Parce qu’on va se le dire, des cours martiaux on fait que ça ici et j’en ai ma.... Un toussotement vient alors s’entendre à mon oreille, ce qui me fait reprendre un peu mon calme. J’aimerais qu’on arrête de croire qu’on est une troupe d’élites pour la guerre, moi j’ai envie d’honorer la vie, de la comprendre et de l’étudier. Je marque alors une pause avant de continuer. Je ne comprends pas comment on a pu tomber dans une philosophie de guerre totale, à un point que la création des lames donne l’impression à certain d’avoir tout perdu leur raison de vivre. Le but de l’ordre n’est-il pas au contraire de soutenir et défendre les plus faibles? De s’ouvrir au monde, de comprendre l’obscurité et la lumière? De vivre en harmonie avec la force et devenir sans même le chercher un exemple de sagesse dans toute la galaxie? Oui, de la manière dont je parle, il est facile de comprendre que je cite des passages et que les mots, ce n’est clairement pas moi qui les ai choisis. Certes, ils reflètent bien ma vision des faits, une vision plutôt rose, à l’image de ma personne et de mon innocente jeunesse. J’aimerai ne plus revoir ce que j’ai vu, c'est-à-dire de voir une sœ… des frères et sœurs revenir de la guerre, brisés et froissés... ou plutôt qui ne sont pas totalement revenu, qu’ils ont perdu une part d’eux-même. Tout ça pour quoi? Pour rien du tout.

Mes poings sont serrés, parce que définitivement, la situation de Lauren m’a brisé l’esprit. Je n’ai rien d’autre à rajouter et le fait d’avoir évacuer cette boule qui était pris dans le fond de ma gorge me fait du bien.


Thann Sîdh
Thann Sîdh
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21.577, 1er semestre • Enclave de Dantooïne, jardin du Conclave.


Thann Sîdh – cornsilk
B0-UT aka Bouteboute – #EDF888
Seïid Qiik – crimson
Jane Shepard – gold
Maître Anya Jeseladai – #9DE2FE
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] – #FFFFFF

Apprendre à déléguer. Thann s’était attachée, depuis sa conversation avec son mentor, à apprendre à déléguer. Elle avait lutter fermement contre son caractère, tenu bon lorsqu’on était venu la voir, lui demandant sans cesse de répondre à de nouveau besoin. Elle avait trouvé des gens capables, rassurer d’autres sur leur capacité à y parvenir seule sans son aide. Pourtant, depuis quinze jours, elle n’y était plus parvenue. Non pas qu’elle manquât de volonté de suivre le conseil avisé de son tuteur. Simplement, l’opération qui consistait à se décharger de tâches sur d’autres tout à fait capables de les entreprendre aussi bien voire mieux que soi avait pour principal condition à sa réalisation qu’il y eût quelqu’un de disponible pour assumer cette tâche à sa place. Depuis Ossus, tout, pour la Miraluka, n’avait été qu’un effroyable couloir de labeur, pratiquement jour et nuit, au point qu’elle trouvait même parfois le sommeil sur la table de son déjeuner, comme le lui avait rappelé, à l’occasion, une tartine de confiture collée sur son visage.

Combien de fois s’était-elle félicitée d’avoir entamé de si loin le transfert des Archives de l’Ordre ? L’idée que ce savoir accumulé depuis des millénaires eût pu leur être confisqués l’avait fait frémir également plus d’une fois. Mais le fait était qu’ils étaient parvenus, en précipitant le calendrier, à terminer en les temps, la flottille ayant été défait de ses encombrants serveurs pour servir de transports de fret d’urgence. Quinze jours qu’elle constatait l’animation du spatioport et l’affluence, toujours plus grande, de ses confrères, ici. Jamais l’Enclave n’avait eu vocation à accueillir autant de représentant de l’Ordre et si vite. C’était simple, la Padawane était aussi débordée que l’Enclave elle-même l’était. Pour elle, le repos de la veille n’avait pas été que désirable à la clarté de son esprit, il avait été salutaire.

En chemin pour le Conclave, sa pensée dériva seule. Les dernières vingt-quatre heures avaient été tout à fait inattendue. Sa rencontre avec Max la Saltimbanque, son infernal tissu à paillettes, les heures de couture et de réajustement… Elle ne s’était pas beaucoup reposée, finalement, mais pour ce qui était de se vider l’esprit et de se changer les idées, il fallait dire que Madame Darkan était une championne. Tout juste Thann venait-elle de sortir en souriant qu’une main se glissa dans la sienne pour quelques instants de tendresse. « C’est bon, le souci du hangar B74 est réglé, nous devrions réussir à ne rien laisser traîner dehors sous la prochaine pluie ; par je ne sais quel miracle voulu par la Force. La Miraluka sourit à sa compagne qui l’avait quitté bien avant l’aurore pour régler souci suscité avant que ne démarre le Conclave. – Dans notre infortune, nous aurons eu cette chance. Tu as croisé Eddy ? Seïid n’eut pas l’occasion de répondre, une autre voix le fit pour elle. – Il ne viendra pas. Trop de monde. » Le camarade mécanicien de Thann était effectivement notoirement agoraphobe, ce qui s’était heureusement assez bien goupillé avec sa passion pour les moteurs géants et les hangars vides, mais quelque part, elle était tout de même inquiète qu’il ne pût faire entendre sa voix lors d’un moment aussi crucial que celui-ci. Combien, à son exemple, ne pourrait se présenter ? Un voile passa sur son cœur lorsqu’elle pensa à tous les maîtres incarcérés – elle avait reçu la nouvelle très tôt ce matin – et parmi eux, Maître Don…

« … et je continue de dire que rassembler tout le monde ainsi alors que ce fils de gizka ne rêve que de vous exterminer est une bêtise. Alors que la pensée de Thann s’était tournée ailleurs, la conversation s’était poursuivie entre la cheffe de la Sécurité et la gardienne. – Je crains davantage les Sith que l’armée de la République. Le Chancelier ne voulait plus de nous sur le territoire, il a réussi son coup de Paazak, il n’a aucun intérêt à venir jusqu’ici. En nous plaçant ce couteau sous la gorge, il nous a gentiment dessiné une cible sur le cœur, il suffirait qu’un Seigneur ait un éclair de génie et une flotte à disposition pour tous nous balayer d’un tir… – Alors prions pour que la guerre civile les oblige à garder leur attention loin de nous. – Arrêtez de vous tourmentez pour ce qui n’arrive pas encore. Nous allons vivre un moment historique, nous avons construit cette super enclave, et des vidéos de Maître Karm faisant un 4789° totalement involontaire sur une planche anti-grav circule activement sur l’holotube pour le plaisir de tous les enfants de la Galaxie. Ça va aller, nous nous en sortirons. – Ce sont les paillettes que tu as encore partout dans les cheveux et sur le visage qui te rendent si optimiste ? – Non, tu plaisantes ?! »

🌿

« Merci, Oni… » Thann luttait vaillamment contre le flot d’émotions qui l’assaillait et serrait contre son cœur l’homme qui lui avait tant appris. Elle n’avait réalisé qu’au dernier moment ce qui était en train de se jouer, comme si, à force de l’attendre, ce moment semblait ne pouvoir plus jamais arriver. Elle ne se rendit compte du temps qui s’était écoulé que lorsque Maître Jeseladai lui rappela sa présence – ainsi que celle de toute l’assemblée. Alors seulement elle desserra son étreinte pour que les événements puissent se poursuivre. Elle était bien heureuse, à ce moment, d’être Miraluka, les bandages qu’elle gardait sur ses cavités oculaires, malgré la visière électronique qu’elle portait toujours depuis longtemps maintenant, étaient parfaits pour absorber les larmes et éviter de montrer à tous un visage dégoulinant de joie.

Lorsqu’elle descendit les marches de l’estrade, Thann parvint sans trop de mal à atteindre la périphérie du cercle, marge à laquelle l’attendait ses amis – finalement, même Eddie était parvenu à passer outre, un court moment, son aversion pour la foule pour venir lui taper fraternellement dans le dos avant de filer rejoindre ses clefs hydrauliques. Seïid l’embrassa, Jane la serra dans ses bras, sur son chemin jusque-là, tous l’avaient félicitée ; Luke, avec un sourire et sans un mot, lui avait discrètement procuré un mouchoir pour qu’elle puisse lutter efficacement contre les autres symptômes physiques du bonheur. Elle était incapable d’articuler tous les remerciements qu’elle aurait voulu et s’apprêtait à s’absenter un instant pour changer ses bandages quand Nata surgit de la foule, l’air très sérieuse.

« J’ai cru remarqué que l’un de mes vaisseaux connaissaient, depuis quelques temps, des modifications non-planifiés dans les calendriers et, même, je me suis laisser dire que certaines de ces modifications étaient, semble-t-il, expérimentale à plus d’un titre. J’ai cru entendre que vous étiez à l’origine de ces irrégularités, Chevalière Sîdh… Il était possible qu’effectivement, malgré la conversation qu’elle avait eue avec son Maître, Thann ait effectivement tout de même oublié de régulariser administrativement son travail nocturne sur l’un des vaisseaux de la flotte Jedi. Elle s’apprêtait à répondre lorsque le masque de l’administrative tomba pour se faire un grand sourire. C’est tant mieux Thann, cela évitera de nous faire perdre du temps à ce que vous choisissiez. Le Conseil a autorisé de longue date ce cadeau que nous vous faisons, après tout, une Sentinelle se doit d’avoir un destrier correct. Toutes mes félicitations, Chevalière. » Tout juste la Padawane eut elle la force d’articuler un merci étrangler avant que les grandes eaux ne s’ouvrissent à nouveau. Elle remarqua son maître, qui la regardait, avec le sourire le plus grand dont il était capable – soit une légère remontée des lèvres à leur commissure et un regard un peu plissé. Elle comprit alors que ce traître était lui aussi au courant de longue date, et peut-être même avait-il participé à souffler l’idée en haut lieu. Elle sourit, attrapa la main de Seïid pour lui signifier qu’elle revenait dans un instant, et s’éloigna enfin en direction des commodités les plus proches afin de changer ces fameux bandages imbibés jusqu’à saturation de son propre bonheur lacrymal. Thann Sîdh venait d’être adoubé Chevalière de l’Ordre Jedi.

🌿

« Alors, qu’est-ce que j’ai raté ? De nouveau, Seïid n’eut pas le temps de répondre, il faut dire que non loin d’elle, une petite Initiée venait d’attirer son attention en manifestant assez bruyamment – selon des standards Jedis en réalité elle avait à peine hausser le ton – son mécontentement quant à ce qui venait d’être dit. Elle sourit à la petite, sans savoir si elle la verrait, son discours était d'un lumineux touchant. Seïid parvint ensuite à lui faire un résumé de l'intervention d'une Chevalière, inconnue de l'une comme de l'autre. Finalement, déjà avertie de ce que Maître Jeseladai allait dire, il s'avéra qu’elle n’avait pas manqué beaucoup d’orateur ; une unique oratrice d'ailleurs. Les idées encore très confuses, embrumée par la joie, elle n’eut même pas l’idée, alors, d’intervenir.
Luke Kayan
Luke Kayan
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Pour une fois, ce n'était pas dans la méditation, art qu'il appréciait particulièrement, que Luke s'était réfugié, sinon le travail. Courir d'un bord, de l'autre, préparer la salle qui devait accueillir la réunion, mais aussi faire le lien avec les habitants de la ville ayant eut la gentillesse de loger les réfugiés. Car c'était ce qu'ils étaient... Des réfugiés. Le jeune homme sentait les larmes lui monter à chaque fois qu'il songeait à l'affront de la République. En soi, se séparer de l'institution ne le dérangeait pas. Au contraire, le blond trouvait plus sain de séparer la politique de l'Ordre, s'il avait respecté Halussius, il avait toujours réprouvé son engagement dans la chancellerie. En revanche, il pleurait les dizaines de projets du MedCorps, les constructions de l'AgriCorps dans des lieux défavorisés, les liens avec la police, plusieurs universités. Des milliers de civils dans le besoin avaient été soudainement délaissé, abandonné par Grendo S'orn qui avait rayé la nationalité de tous les Jedis. Comment avait-il pu ? En avait-il le droit ? Si Luke en avait eu la force ou le temps, il aurait retourné la Constitution dans tous les sens. Mais le félon avait dû soigneusement préparer son affaire. Si de visu, son manquement au respect des lois était flagrant, la réalité était tout autre. C'était en parti ce qui avait contribué à détacher le Hapien de la diplomatie.

Tandis qu'il passait dans sa chambre pour aller chercher son datapad, Luke essuya une larme furtive. Son attitude digne se fissurait dès qu'il se savait à peu près à l'abri. Que ce soit pour Saï, les autres membres du Conseil, les civils égarés, abandonnés ou le sentiment de trahison. Il était terrifiant de voir qu'un seul homme puisse rayer la nationalité de tous les membres d'une institution dont les trois quarts étaient, par définition, innocents. Ils payaient donc les soi-disant erreurs d'Halussius Arnor ou de Maître Marja. Le pire était les Padawans, mineurs, arrachés de leur maison sans que personne ne se préoccupe qu'ils retrouvent un foyer. Heureusement que Dantooine les avaient accueilli.

Luke tâcha de se reprendre. Évidemment, il s'en voulait de ne pas avoir accompagné son maître. Resté jusqu'au dernier moment pour évacuer les gens, il avait fait parti des derniers convois en partance... Trop "tôt" cependant pour rester aux côtés de Saï. Ça n'aurait probablement servi à rien, sinon préoccuper davantage le vieil homme, toutefois, l'impression d'avoir failli demeurait. Seule consolation, le Hapien agissait de son mieux ici. Il abattait tout le travail que son handicap lui permettait, à l'instar des membres de l'Ordre. Leurs idéaux au moins demeuraient. Chacun était solidaire, personne ne se plaignait, y compris les plus jeunes. Hormis un air perdu, ils demeuraient silencieux. Tous aidaient à leur niveau.

Le blond essuya les dernières traces de chagrin furtif, secoua la tête pour se diriger vers la réunion. L'heure était déjà arrivée. Lui-même ne s'attendait à ce que la réunion soit à la fois sans importance et essentielle. Les thèmes abordés seraient davantage liés à leur réaorganisation plutôt qu'à un grand événement. Ce serait long, parce qu'il fallait faire le deuil de leur Ordre, des deux morts et de leur passé. Était-il effrayé par ces immenses retrouvailles avec des pairs égarés ? Un peu, forcément. Le Chevalier poussa un dernier soupir. Le meilleur moyen de montrer son respect envers sa communauté était d'afficher un air digne. Pour l'occasion d'ailleurs, Luke avait soigneusement lavé sa tunique et sa toge. Sa ceinture était un peu de travers car il avait reperdu du poids avec toute cette effervescence mais ses cheveux récemment shampooinés étaient serrés en une sage queue de cheval. Le blond n'était pas un adepte de la mode, mais il s'était appliqué pour être le plus présentable possible, jugeant que la propreté alliée à la sobriété était aussi une marque de respect envers ses pairs. Saï lui avait toujours enseigné que son handicap n'était pas une excuse. On lui pardonnerait quelques mèches rebelles, mais nullement et à raison, du laisser-aller, en plus, ils allaient voir Maître Jesaladai, unique membre du Conseil rescapée. Qu'allait-elle annoncer ? Que pouvaient désormais faire les membres de l'Ordre ?

Mais alors qu'il attendait avec ferveur d'être guidé, le jeune Jedi fut interpellé. Son corps s'était instantanément quoiqu'imperceptiblement raidi. Seuls ceux qui le connaissaient bien ou étaient doués pour lire les autres pouvaient deviner son inquiétude. Le ton de la maître, réputée pour sa bonté était pourtant doux, Luke savait qu'il n'avait rien à craindre, mais il sentit toute l'attention tournée vers sa personne, soudainement. Faire un discours à propos de Maître Don ? Il n'était pas prêt. S'il conservait présentement ses émotions emprisonnées, ce sujet trop difficile risquait de le faire déborder, chose impensable devant les centaines de spectateurs présents.

D'abord, il ne réalisa pas. Le discours de la Maître était un flot indistinct quoique bienfaisant. Il en émanait une chaleur rassurante, comme toujours lorsqu'il s'agissait de cette membre du Conseil bienveillante. Une autre source de lumière attira le regard éteint du Chevalier, l'espace d'une seconde, à peu près au centre de l'estrade. Il n'eut pas le temps d'investiguer davantage que son cerveau percuta enfin... Il était nommé Maître. Sa première, celle de refuser, de s'insurger quoiqu'avec douceur contre cette injustice -on ne remplaçait pas aussi vite les Grands Aînés partis, et une catastrophe ne saurait signifier une nomination rapide.- s'étrangla dans sa gorge. Parler ainsi à Maître Jesaladaï ou quiconque d'autre n'était pas le genre du Hapien et puis, il y avait les mots de la femme qui résonnaient encore dans sa tête. Maître Don, aujourd'hui prisonnier, avait désiré cela. C'était lui et peut-être l'ancien Conseil qui avaient émis cette volonté, comment aller contre, si jeune se sente-t-il ? Si peu préparé soit-il à cette soudaine prise de responsabilités, ou plutôt à cette officialisation des responsabilités que le jeune homme avait sur les épaules depuis leur arrivée ici.

Le regard du jeune homme s'embua mais il se retint, digne, encore partagé entre la peine pour les Jedis tombés, son admiration pour Jesaladaï, sa fierté (malgré tout) ainsi que sa peur. Son aura vogua à travers la foule, contemplant à sa manière, ce peuple d'exilés qui attendaient des réponses. Saurait-il lui en donner ? Bien que le nouveau maître en doutait, il sentit leur approbation commune [HJ : précision de Thann sur un consensus général pour leur nomination]. Il se sentit moins illégitime, mais surtout investi d'un nouveau fardeau. Ce titre, plus qu'un présent devait être accepté comme une mission. Luke se tourna vers la Miraluka, incapable de parler, il s'inclina, avant de faire de même envers les siens. Tous ces Jedis qui permettaient aujourd'hui, y compris dans la plus sombre des nuits, de faire luire quelques étoiles à travers l'épais brouillard.

Quant à ses premières intentions d'explorer les lois pour libérer Saï et les autres, le jeune homme y renonça, non sans une pointe d'amertume... Mais c'était encore une fois leur volonté. Pour le moment en tout cas, le vieillard et ses pairs ne feraient pas partis des étoiles de Dantooine, celles qui illuminaient un avenir moins inquiétant.


Luke s'échinait à redevenir serein, malgré des joues rougissantes et l'envie de disparaître lorsque la seconde source de lumière s'approcha. Attiré, le Consulaire braqua son regard sur elle, au millimètre près. Avec délicatesse, les mains légèrement tremblantes, le blond l'ouvrit, révélant une toge magnifique. De loin, elle ressemblait à celles qu'ils portaient, brune ou un peu plus claire, mais on devinait le tissu plus léger. Dansant entre ses doigts, presque impalpable. Un fil d'or habilement cousu faisait briller la toge de manière assez subtile pour qu'on se demande si ce n'était pas juste l'effet du soleil. Dans sa sobriété, l'objet d'une finesse incomparable était pure soie. Luke ignorait dans quel tissu il avait été fabriqué mais la résistance de l'objet face au temps (de fait, la toge semblait presque neuve) détonnait avec sa douceur, son aspect fragile. Le plus étonnant, toutefois, demeurait cette onde de lumière inépuisable qui s'échappait pour le couvrir de Force.

- Je ne sais comment vous remercier pour ce double honneur. -Fit le jeune homme de sa voix douce, il dût d'ailleurs forcer pour se faire entendre correctement malgré le micro. Il avait grandi mais sa timidité, elle, demeurait quasiment intacte. Malgré sa cécité, le Hapien sentait les regards peser sur sa fine silhouette. Après une inspiration, il s'exprima devant tout le monde - Je suis le gardien de la cape d'Espérance mais pas son propriétaire. Maître Nomi Sunrider a voulu nous offrir à tous, sa sagesse et sa lumière. Puisse-t-elle nous guider, nous inspirer pour prendre la suite de ceux qui sont partis, ceux qui sont enfermés et rendre honneur à leurs années à nos côtés, tout ce qu'ils nous ont offert jusqu'à leur liberté, leur vie. - Il s'arrêta une seconde, luttant contre l'émotion qui pointait dans ses yeux clairs.- Merci encore de votre confiance, je ferai tout pour en être digne.

Luke ferma doucement la boîte, sans avoir osé en retirer l'étoffe. Il le ferait plus tard dans l'intimité, prêt aussi bien sûr, à recevoir celles et ceux qui voudraient profiter de l'objet. Il était question de protéger l'objet, de le garder, pas de le séquestrer. Quant à porter la toge, Luke ne s'était même pas encore posé la question. Il méditerait sûrement avec pour savoir ce qu'aurait pu désirer Nomi Sunrider, au moins, pendant qu'il l'avait eu près de lui, sa paume délicatement posée sur le tissu précieux, Le Hapien avait senti un nouvel espoir naître. Après une dernière révérence, il retourna au milieu de la foule, non sans avoir félicité Thann d'une onde de Force accompagnée d'un mouchoir. Elle méritait tellement cette promotion après tout son travail, et bien sûr, le sauvetage des archives.

Lorsque ce fut au tour de Karm, ému, le jeune Jedi hocha plusieurs fois la tête, confirmant les propos de Maître Jesaladaï. Il était si fier de son ami, dont le travail avait permis, aujourd'hui, d'accueillir tous ces exilés. Le cristal n'aurait pu être mieux accueilli que dans son sabre-laser. Malgré Une onde, protégée des autres, voyagea, exclusive jusqu'à son compagnon afin de lui apporter son soutien. Que ce soit envers Thann ou plus visiblement encore concernant Karm, le Hapien n'éprouvait nulle peine à montrer sa fierté. Il les appuyait sans limite, croyant fermement qu'ils le méritaient.

Une femme faillit lui causer une crise cardiaque en croyant qu'il avait été nommé unique maître de l'Enclave. Alors qu'il s'apprêtait à réparer l'affront, un vieux sage dont on ne savait pas le nom s'opposa avec amabilité et humour. Luke ne savait pas qui était cette Chevalière mais il accueillit l'idée d'accepter des Jedis Gris avec une certaine froideur. Pour l'instant, le groupe avait besoin de cohésion. La présence des civils était déjà un changement énorme à assimiler, chaque chose en son temps. Quant aux Lames Républicaines, il haussa un sourcil. Quiconque avait participé à l'exil avait déjà choisi son "camps" semblait.il. En revanche, il est vrai que cette création d'armée de Sensibles à la Force au nom du Chancelier était préoccupante. L'Histoire l'avait montré, c'était un dictateur qui soudait son trône.

Non loin, une Padawan le fit frissonner. Il attendit patiemment son tour afin de s'exprimer, englobant la jeune dans son discours après avoir réfléchi : son ton indiquait qu'elle ne parlait pas à tous, mais les faits étaient trop graves pour être ignorés.

- Si vous me le permettez. - Le droïd-micro fonça jusque lui en ronronnant. Luke s'éclaircit la voix. Il y avait encore un peu de gêne présente mais son entraînement de Consulaire montrait enfin le véritable orateur qu'il était. Dans l'exercice de ses fonctions, le jeune homme perdait de sa timidité touchante pour aborder une aura beaucoup plus charismatique. Nul besoin d'élever la voix, son ton doux, souligné par des ondes de Force lumineuses, son maintien servaient un discours tempéré.- Le fonctionnement de l'Enclave, mis en place par des personnes telles que Maître Karm ou la Chevalière Thann Sîdh, inclue des civils. J'ai vécu auprès de ces gens qui possèdent des valeurs semblables aux nôtres : partage, solidarité, humilité. Les enfants non-sensitifs partagent des classes avec nos Padawans. Ils font partie intégrante de l'Enclave et on aidé à son développement. C'est aujourd'hui grâce à eux tous que nous nous tenons en ces lieux, sans oublier évidemment, le soutien de nos pairs aujourd'hui emprisonnés. Ce projet, comme vous le savez, fonctionne grâce à une assemblée mêlant Sensitifs et Non-Sensitifs. Ses membres ont tous une spécialité : l'agriculture, l'import-export, ou encore pour les Jedis, nos voies habituelles : Gardien, Sentinelle ou Consulaire. Tout le monde peut proposer des idées, voter en quelques sortes, faire mention en tout cas de ses préoccupations à cette assemblée qui sert davantage de colle à l'ensemble. Le noyau d'une cohésion communautaire qui est très active dans les choix pour l'Enclave. Je propose de conserver cette manière démocratique, ouverte d'agir... La prolongation finalement de ce Conclave où tous prenons la parole selon notre désir.

Ceux qui connaissaient Luke le savaient en partie traditionnaliste. Il était ouvert d'esprit, de volonté en tout cas, mais peinait à changer. Pour un aveugle, emprunter un nouveau chemin exigeait beaucoup plus d'énergie, alors il explorait ces possibilités avec prudence. À l'Enclave, il avait néanmoins constaté s'être trompé. Civils et Jedis cohabitaient bien, et les seconds apprenaient autant des premiers que le contraire. Il ne voyait donc pas pourquoi modifier cette façon de faire, surtout si cela supposait d'exclure les civils qui avaient autant érigé l'Enclave qu'eux. Concernant les Jedis Gris, il serait impossible de déterminer, là maintenant, quelles limites poser. Je pense que nous devons agir comme avec chaque voyageur se présentant en ces lieux, choisir au cas par cas... Voir la volonté et les intentions de ces exilés, sans nous montrer fermés mais en demeurant prudents. Merci de m'avoir écouté, j'ai terminé.

Le jeune homme fit une pause, ses yeux fouillèrent la foule jusqu'à trouver la jeune fille en colère. Pas très difficile, elle était proche mais aussi assez sensible à la Force comparée aux autres. Il s'approcha discrètement de Kiva pour lui parler en privé. [ Hj : si vous êtes près, vous pouvez entendre mais il ne parle plus par micro.]

- Nous ne pleurons pas des missions où il s'agissait parfois, hélas d'aller dans les intérêts politiques ou économiques de la République mais de nombreux projets humanitaires, sanitaires et éducatifs. S'il est vrai que nous avons notre tradition de combats, nous ne sommes pas uniquement des soldats. Je sais que la peine vous fait parler ainsi Padawan mais ne vous laissez pas aveuglée, ne rejetez pas votre Ordre, tout ce que vous avez appris et accomplis jusque là. Vos dons peuvent servir à soigner, cultiver, éduquer, vous serez acceptée quelque soit votre choix. Je saisis votre désir de pacifisme et ce n'est pas un mal, je n'utilise pas ou très peu mon sabre-laser. La création des Lames nous inquiète dans le sens où Grendo S'orn va manipuler des enfants sensitifs, en faire des bras armés qui sont à son service. Or il n'est jamais bon qu'un groupe dépende uniquement d'un individu. Personne ne vous demandera de revoir ce que vous avez vu... Votre formation peut s'axer vers d'autres chemins contemplatifs, personne ne vous obligera. Qu'est-ce qui vous pousse à rester parmi nous ? Cherchez. Cherchez ce qui vous attire et désignez votre voie, nous vous aiderons en cela.

Luke avait senti la fille comme investie de devoirs. Elle se croyait forcée de faire la guerre, de participer à des combats, alors qu'il existait de nombreux Jedis qui se dédiaient aux archives, aux plantes ou à la recherche. Le jeune homme essaya de l'apaiser via une onde, il espérait la soutenir un peu.

- J'aimerais vous assurer que vous n'êtes pas seule à chercher la paix, l'harmonie avec la Force ou le soutien des plus fragiles. Beaucoup d'entre nous songent pareils, même si les circonstances nous ont amené à vous battre. Pourrais-je faire quelque chose pour que vous vous sentiez plus... Chez vous, à votre place ?

Acheva-t-il, toujours doucement afin de ne pas déranger le Conclave envers qui il gardait évidemment une oreille attentive, pourtant, apaiser cette jeune lui paraissait primordial. Il voulait le faire maintenant au lieu de la laisser s'enliser dans sa peine.
Lauren Aresu
Lauren Aresu
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Idée de musique pour accompagner la lecture de ceux qui apprécient :

Quand l’anxiété et la peur empoisonnent le sang, quand la mort a accaparé l’esprit, quand les émotions, vives et contraires, tempêtent et meurtrissent, la conscience, dépassée, se délite. Alors, la machine s’enraye. Après ses dernières paroles adressées à Max, Lauren s’était effondrée, n’y tenant plus. C’en était trop : trop de blessures, trop de douleurs – physiques et mentales – trop de lutte et, à l’instar d’un système de sécurité, son corps et son esprit l’avaient abandonné.


Elle fut installée sur Dantooïne. Dans cette chambre lumineuse, baignée le matin des rayons mordorés, seul un appareil lui tenait une piètre compagnie tamisant la pièce, la nuit venue, d’une tremblotante lueur verdâtre.


Le visage fermé par l’inquiétude, Yann s’était plusieurs fois rendu à son chevet. Il bénissait le ciel qu’elle soit encore en vie et n’osait imaginer l’état dans lequel elle était arrivée, avant de passer deux jours entiers dans une cuve de Kolto. Malgré l’habitude, la vision d’une personne baignant dans ces immenses réservoirs transparents, le visage masqué par un respirateur à l’allure sombre, le choquait.


Pire : c’était Lauren qui flottait là.


Comme la gomme d’un dessinateur chevronné, le Kolto avait presque effacé les principales lésions visibles : les ecchymoses violettes qui émaillaient son corps, son œil gauche boursoufflé, la longue et profonde entaille barrant sa joue droite, sa lèvre supérieure éclatée, deux de ses côtes ainsi que son bras organique brisés.


Toutefois, le Kolto n’avait pas miraculeusement emporté avec lui les souvenirs sanglants.


Durant la première semaine, Lauren demeura inconsciente. Elle n’émergeait que brièvement de ce brouillard drogué, retombant aussitôt dans les limbes obscurcies par les médicaments. Ses cheveux, d’un blanc pur, encadraient son visage à la pâleur maladive et ses traits semblaient frappés d’une placidité morbide.


La semaine suivante, les périodes d’éveil semi-conscient s’allongeaient et l’inconscience avait laissé place à un sommeil agité.


Ce dernier n’avait rien de réparateur, secoué de cauchemars, de réminiscences violentes et d’un appel presque irrésistible de la mort. Une voix nasillarde, un mélange chaotique et abominable des voix de survivants sans visage, aux corps contorsionnés dans des positions mortelles, l’interpellait sans cesse et répétait : « Tu nous a laissé mourir, tu aurais pu mourir, tu aurais dû mourir pour te dédouaner de ton pitoyable échec, mais quelqu’un était encore là pour te sauver. TU AURAIS DÛ MOURIR ! »


Elle revivait inlassablement ce moment, caché derrière cette porte de bois massif barrée d’une pendule écroulée. Les coups de feu claquaient comme les aboiements de chiens avides de tuer. Elle voulait ouvrir cette porte, mais ses muscles, frappés de torpeur, ne lui autorisaient que de lamentables mouvements. Alors, les cris retentissaient. Un coup, un cri. Et à chaque cri, une voix se rajoutait à la cacophonie qui rugissait dans ses oreilles. Tu aurais dû mourir ! TU AURAIS DÛ MOURIR !


Parfois, elle se réveillait, tétanisée et collante de sueur. Une plainte déformait son visage, la bouche grande ouverte. Nul hurlement ne s’en échappait pourtant. Son cœur battait la chamade comme si, lui aussi, aurait préféré sortir de là et abandonner ce misérable navire.


Durant l’éveil, elle fixait le plafond lambrissé et l'enfer devenait permanent, la mort qui rampait dans le bois, la mort qui tapissait ses paupières, les visages amorphes cachés dans les nœuds. Elle luttait pour ne pas fermer les yeux pourtant, jusqu'à ce que cela devienne douloureux.


Puis Lauren avait discerné ce bouquet, accrochant un rayon matinal. Ce magnifique bouquet, là, à peine sur sa gauche et qui trônait fièrement sur sa table de chevet. Jamais ses fleurs ne se fanaient, jamais ses couleurs ne se ternissaient, alors, longtemps, elle le fixait. Elle le fixait autant qu’elle le pouvait pour imprimer son image sur ses paupières et que, peut-être, celle-ci finît enfin par remplacer l’horreur.



***

« Lauren, tu dois y aller.


Non. »


Cela faisait longtemps que Lauren n’avait pas parlé aussi fort.


« Lauren, je t’en prie, tu dois y aller. Je t’accompagne, promis. C’est très important. Pour toi, pour moi, pour l’Ordre.


Pour moi ? Pourquoi crois-tu qu’il y ait quelque chose d’important pour moi là-bas ? Que veux-tu que j’y fasse ? Que j’y donne mon avis ô combien éclairé ? Qu’est-ce que j’ai apporté à l’Ordre sur Ossus ? Rien du tout. Ils n’attendent plus rien de moi, cracha-t-elle. »


Une intense détresse, portée par la colère, rendait sa voix plus rauque encore, la réduisant à des phonèmes caverneux et gutturaux. Yann se rapprocha.


« Tu ne te rends pas compte ! Tu penses que la petite Kiva qui t’a apporté ce bouquet, tous les jours, tous les jours, tu entends ! Ne détourne pas le regard. Tu penses qu’elle n’attend rien de toi ? Que Thann, lisant à voix haute tant de fois à ton chevet, elle n’attend rien de toi non plus ? Oh tu n’as pas vu la colère et les larmes de maître Eleos, après l’attentat, lorsqu’ils vous ont retrouvé ! Tu crois que la première chose qui lui soit venu à l’esprit, c’est « oh je n’attendais rien d’elle de toute façon », qu’en dis-tu ?


Non, je l’ai pas vu… »


Un sanglot enserra sa gorge jusqu’à ce qu’elle ne tienne plus. Lauren enfouit son visage au creux de ses mains. La culpabilité envahit Yann qui posa une main réconfortante sur son dos. Ils étaient assis sur ce banc de bois, cachés du tumulte par une petite haie qui bordait l’aile droite d’un bâtiment. Posée non loin de sa jambe gauche, une béquille lui permettait normalement de marcher en claudiquant. Malgré le bain de Kolto, les médecins avaient annoncé, l’air grave, que la solidification complète de deux côtes cassées prendrait du temps. Ses pleurs ne rendaient la douleur que plus vive.


« Ecoute, je sais à quel–


Non, tu sais pas !


Je ne sais pas exactement, mais ne crois pas que je sois stupide. Je me suis rongé les ongles jusqu’à l’os en attendant de pouvoir te reparler comme je le fais là. J’ai eu peur, Lauren. Je ne minimise pas ce que tu as vécu, personne ne te demande de guérir du jour au lendemain, personne n’attend que tu rendes des comptes, tu as tout ton temps et beaucoup t’accompagneront dans ce chemin. Cependant, le Conclave est un événement important et tu possèdes des informations que les chevaliers et maîtres jugeront essentielles.


S’ils ne veulent que mes informations, alors on a nos datapads. »


Lauren savait qu’elle faisait preuve de mauvaise foi, mais elle ne se sentait pas de supporter tous les regards qui pèseraient sur elle, sur sa béquille et son échec.


« Tu sais très bien également, ajouta Yann, que ça rassurera les gens que tu connais de te voir dehors et debout. Ce que tu as vécu… Sache que ça a choqué plus de monde que tu ne le penses, qu’un tel acte n’est pas passé inaperçu.


Bien leur en prenne, d’être choqués. Ça ne ramènera pas les-


Non ! coupa-t-il. Chaque chose en son temps, je te connais, je sais ce que tu fais là. Tu es plus maligne que ça. Accompagne-moi, s’il te plaît Lauren. Tu peux le faire ! »


Lauren doutait que ses jambes défaillantes ne la soutinssent. Son abdomen meurtri l’empêchait de prendre de profondes respirations, se contentant d’inspirations saccadées qui n’arrangeaient rien à son anxiété. Vingt-et-un jours s’étaient écoulés depuis les événements d’Ossus, seulement deux depuis qu’on lui avait expliqué la situation, aucun depuis sa dernière crise de panique. Chaque jour renfermait son lot d’horreurs immatérielles. Et si elle faisait une crise, là-bas ? Et si on lui jetait au visage les reproches qui lui étaient dus ? Lauren n’avait pas la force de les supporter, de supporter les regards curieux, à peine retenait-elle ses larmes quelques heures durant. Elle s’essuya les yeux d’un revers de manche.


« Alors ? reprit doucement Yann. Tu me fais confiance ? Je te promets que tu ne risques rien, de quiconque. Je serais toujours avec toi dorénavant, Thann et Kiva seront sans doute présentes, aussi. Tu sais qu’elle est chevalière maintenant, en plus ! »


Un long silence s’installa entre eux.


« Si j’y vais, alors c’est toi qui parles, dit-elle finalement, dans un soupir.


Marché conclu ! »


Yann lui tendit la main, elle l’attrapa, puis il l’attira dans ses bras durant de longues secondes. Il s’était coiffé et, pour une fois, une délicate odeur de lavande flottait dans ses cheveux. Lauren ressentit les pulsations de Force qu’il émettait, se referma aussitôt de peur qu’il constatât l’étendue de son mal-être. Il ne dit rien.


« On y va ? souffla-t-il.


D’accord. »


Ils avançaient laborieusement. Lauren s’accrochait au bras du chevalier et tenait fermement sa béquille de son bras mécanique. Yann ne cessait, à chaque pas, de l’encourager d’un petit mot, désignant les creux et les bosses qui tapissaient le petit sentier de terre humide. Lauren s’en voulait d’être ainsi dépendante, mais elle savait qu’elle ne ferait que blesser Yann en lui faisant remarquer. Son esprit refusait encore d’admettre qu’elle fut digne de cette dépendance. Quelles que soient ses pensées, chacune la ramenait là-bas. Elle ne se résolvait pas à lever les yeux des épis d’herbe verte qui bordaient le chemin.


Enfin, ils s’approchaient de la clameur. Yann raffermit sa main sur la sienne. Malgré elle, Lauren se roidit nerveusement, toussa et, pliée en deux, accusa le coup de l’affliction qui transperça ses côtes de part en part. Il lui semblait sentir à nouveau le pied de Max qui s’était écrasé là, comprimant sa cage thoracique. Piégée dans ce cercle vicieux, ployant sous la souffrance, Lauren parvint finalement à se calmer, souffla un « Désolé » et, sous le regard soucieux du chevalier, reprit la route.


Quelqu’un parlait, accaparait l’attention alors qu’ils s’installaient au fond, derrière les innombrables silhouettes captivées par l’individu. Lauren n’en démordait pas, plaquant son regard en direction du sol. Une bure beige, salie par la boue, s’estompa de son champ de vision et Yann l’entraîna là où le vêtement se trouvait, quelques secondes plus tôt, pour qu’elle s’y assit.


Toutes ces stimulations l’assaillaient, contrastaient avec les trois dernières semaines qu’elle avait passé dans le calme de sa chambre. Elle frissonna. Ces stimulus semblaient faire fuir temporairement ses démons pour les remplacer par de nouveaux ; par des bruits, des gestes, des odeurs, qui l’agressaient passivement.


Lauren sentit les regards, ils étaient là. Elle les voyait comme les faisceaux de puissantes lampes-torches braqués sur elle. Peut-être n’aurait-elle pas dû ? Elle avait prévenu Yann, malgré son insistance, elle ne se sentait pas prête, elle ne l’était pas. Comme si le chevalier avait ressenti le trouble qui tempêtait l’esprit de la jeune padawane, il se leva, serrant toujours sa main dans la sienne. Il semblait à Lauren qu’elle comprimait la main du pauvre homme, mais il n’en pipa mot, se racla doucement la gorge et commença :


« Je voudrais féliciter maître Kayan pour sa promotion méritée, une promotion qui fait peser de nouvelles responsabilités sur ses épaules, des responsabilités que nous assumerons unis car cette communauté est la nôtre. Maître Karm également, ses efforts, ici-même sur Dantooïne, forcent le respect et l’honorent. Cette enclave ne saurait exister sans vous, maître. Ainsi que vous tous ici présents. De plus, j’ai une pensée émue pour nos confrères et consœurs détenus ou décédés. La Force puisse-t-elle les guider. »


Il marqua une courte pause, sa voix s’apaisa.


« Pour des raisons plus personnelles, qui me touchent, je voudrais féliciter et remercier la chevalière Sîdh et l’initiée Nidmu. Pour vos efforts, dignes des récompenses que vous avez reçues, chevalière Sîdh. Pour votre bienveillance, vos mots, votre innocente, initiée Nidmu. Mais surtout, je voudrais vous remercier pour votre présence auprès de Lauren. Je crois – je sais, même, que ce ne serait pas pareil sans votre dévouement, votre altruisme, votre sollicitude. Je tiens à le souligner parce que vous êtes les exemples que tout Jedi devrait suivre et je vous le dis avec tout le respect que je vous dois. Si Lauren est ici aujourd’hui, parmi nous… »


Lauren le maudit de tout son être, tous ses muscles verrouillés, douloureux. Ses cheveux retombaient le long de son visage, dissimulant ses traits angoissés. Elle avait envie de vomir.


« Comme Lauren, bien d’autres ont été touchés par la guerre, par les blessures, physiques et mentales. Et, comme Lauren, bien d’autres auront besoin de soutien dans les jours, les mois et les années à venir. Soyez à l’écoute de vos confrères et consœurs car toutes les blessures ne sont pas toujours visibles. A nouveau, vous avez toute ma gratitude, merci à vous deux, du fond du cœur. »


Pour Lauren, c’était un véritable supplice, Yann lui avait menti, il l’avait laissé tomber. Il ne l’avait pas écoutée ! De courtes respirations lui permirent de contenir le ressac de panique qui, inlassable, s’écrasait sur les barrières fragiles de son esprit. Les rares applaudissements l’effrayaient.


« Malheureusement, j’ai une autre mauvaise nouvelle à vous annoncer. Il apparaît que l'attaquant de Lauren est une ancienne consultante de l'Ordre. Nous avons quelques pistes que je transmettrai aux maîtres dès la fin du Conclave. J'espère..., reprit-il, marmonant presque, qu'une enquête pourra être lancée et que... que... ces gens répondront de leurs actes. »


Lauren ne savait comment lui faire comprendre qu’il avait essayé de faire le bien, mais qu’il n’avait finalement placé sur ses épaules qu’un fardeau supplémentaire. A présent, fermant son esprit au monde extérieur, il lui tardait simplement que tout finisse, qu’elle retrouvât la sécurité de sa chambre.



PS :
Karm Torr
Karm Torr
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Une main se lève vers les rangées du milieu, tout au bord, où Karm est parti se réfugier comme un cancre. Puis elle se lève plus haut quand le droïde ne semble pas la repérer, sans doute parce que son propriétaire est… on ne dira pas qu’il est petit, mais disons que c’est pas lui qui fait la poussière en haut des étagères.

OK, ça… ça marche ?

(Ça marche.)

Par quels talents de transformiste il a réussi à troquer la bure de Maître Jedi qu’il portait un peu plus tôt, sur l’estrade, à titre exceptionnel, afin de marquer le coup, pour un jean et un tee-shirt, c’est ce que les chroniques jedi ne révéleront jamais, mais en tout cas, il est debout sur le banc, son datapad à la main.

Sur lequel il garde un moment les yeux rivés, dans le plus grand silence, jusqu’à ce que l’Auxiliaire Nata Arpolin, l’administratrice générale de l’Enclave, assise à ses côtés, s’éclaircisse bruyamment la gorge et lui tire la jambe du pantalon.

Ah… Euh. Oui.



Oui.

J’ai tout un discours écrit, là
, dit-il en agitant son datapad. Je l’ai même fait relire à Luke ce matin, y a des références juridiques, c’est vraiment hyper… ‘Fin, vous voyez, quoi.

Il range le datapad dans la poche arrière de son jean.

Mais en vrai, je suis pas sûr que ça veuille dire grand-chose.

En vrai, je suis pas sûr de grand-chose.

Quand…



Quand j’avais quatorze ans, je crois, environ, j’ai accompagné ma Maître dans une mission sur une planète en guerre. Loin au-delà des frontières de la République. Le genre opération de maintien de la paix quand y a plus rien à maintenir. Vous voyez le tableau. Un monde en guerre civile. C’était ma première fois.

Je suis arrivé et… et… et… y avait… des… des charniers. Immenses. La mort à l’échelle industrielle. Je crois que je me suis jamais senti aussi inutile de toute ma vie. Pire qu’inutile en fait. Dérisoire. Un gamin avec un bâton qui fait du bruit. Je sais pas bien si ce qu’on a fait là-bas a changé grand-chose, j’en suis ressorti vide, creusé de l’intérieur.

Et quand je suis revenu, au Temple, à Ondéron…
… on m’a dit de méditer.

C’était ça la réponse.
Méditer.
C’est les risques du métier, mon pauv’ monsieur.
Ben autant vous dire que sur le coup, ça m’a moyen apaisé, hein.

Je crois que…
Je crois que c’est pas un mal de pleurer et de pas sécher ses larmes trop vite. C’est pas honteux d’avoir besoin de descendre dans le dojo au milieu de la nuit pour tabasser des punching balls. Pas honteux d’aller se perdre dans les collines de Dantooine pour y crier un bon coup.

Y a des quiétudes de l’âme qui sont des insultes face à la brutalité de l’histoire.

Sans doute que dans la colère y a de la violence et que la violence mène à l’obscurité, mais quand la colère est accompagnée de l’idée de la justice, elle est une indignation, et l’indignation est aussi une vertu. Quand la tristesse est une détresse, elle devient dangereuse, mais il y a de l’empathie dans la tristesse, et ça aussi, c’est une vertu.

Mais la vertu vient pas toute seule.
Il faut se laisser le temps d’y aller.
Les émotions, ça décante.

Y a peut-être des jeunes ici qui se disent qu’ils sont pas dignes de l’Ordre parce qu’ils n’arrivent pas à ne pas souffrir. Parce qu’ils se sentent angoissés. Parce qu’ils ont envie de mettre des beignes à des gens. Parce qu’ils étaient là-bas, sur Ossus, et qu’ils se sont sentis comme moi à quatorze ans : des gamins avec un bâton qui fait vrom-vrom.

Et être assis en tailleur sur un gros coussin les aide pas des masses.

J’vais vous dire un truc.
Hier soir, je me suis roulé en boule dans mon lit avec mon lézard géant et j’ai fondu en larmes.
C’est pas classe, hein ? C’est pas héroïque. C’est peut-être même pas bien digne de mon super nouveau cristal, mais c’est ce que c’est.

Et euh…
(Herm.)
Si vous voyez pas de quel lézard géant je veux parler, vous avez possiblement de la chance, mais désolé, ça va pas durer : attendez-vous à vous faire mâchonner les chaussettes.

(Il est gentil il s’appelle Choupi.)

BREF.

J’crois que j’ai jamais parlé en public aussi longtemps et en vrai, je suis méga stressé, alors un peu de patience avec ce discours qui ressemble un peu à one man show sur ma relation conflictuelle avec la grammaire du basic, je l’crains fort.

Un petit mot sur l’Enclave, juste au cas où.

Luke a dit pas mal de l’essentiel. C’est un lieu mixte, largement autogéré.
Les mecs, bienvenue à Hippieland.

Vous trouverez le planning des réunions thématiques sur l’intraholo et les panneaux d’affichage, vous venez si le sujet vous intéresse, vous votez, la plupart des décisions sont prises comme ça, Jedis et non-Jedis, même voix au chapitre. Si vous voulez bosser, traînez vers les endroits qui vous intéressent, et y aura quelqu’un pour vous expliquer ce qu’il serait malin de faire.

Je sais qu’il y a ici pas mal de Jedis plus… Disons conservateurs. Je dis pas ça comme une insulte, OK ? Mais plus conservateurs, oui, pour qui le fonctionnement et les enseignements de cette Enclave sont un peu difficiles à avaler, mais… Ben je suis là pour en parler, s’ils veulent, et bien sûr, y a aucune obligation à participer aux ateliers philo « Genre et sexualité » du week-end.

Ouais donc voilà.
(En gros.)
C’est l’essentiel sur le sujet.

Pour le Conclave…

Je crois que y a pas mal de sujets, et je pense pas que ce soit prudent de se contenter de parler de notre fonctionnement interne. Personnellement, quand ma maison prend feu, ça m’obsède pas de savoir qui va sortir les poubelles.

Est-ce qu’il faut un ou plusieurs Conseils ou pas de Conseil du tout ?
Est-ce que l’Ordre a besoin de leaders bien identifiés ? Ou pas de leaders du tout ? Est-ce qu’on est encore une communauté, ou est-ce que notre destin est désormais individuel ?
Est-ce qu’on garde des Corps Auxiliaires ?
Est-ce qu’un Maître peut prendre plusieurs Padawans ?
Est-ce que les Initiés et les Padawans doivent être renvoyés à leurs familles pour leur propre protection ?
Où est-ce qu’on va trouver des sous pour fonctionner ?
Est-ce qu’on doit recruter de nouveaux Initiés ? Comment ? Où ? À quel âge ? Pour quoi faire ?

Et tout ça.
C’est des questions importantes, hein.
J’dis pas le contraire.

Mais si certains ont l’impression qu’on a été depuis quelques années, p’têt même plus, les porte-flingues de la République, les flingues en moins, et si d’autres pensent que les Jedis se sont perdus quand ils sont devenus ministres ou chanceliers, c’est sans doute qu’on sait plus trop qui on est, à quoi on croit, où est notre devoir et notre vertu, ce que nous sommes les uns pour les autres, et pour le reste de la Galaxie.

Est-ce qu’on doit continuer à jouer les flics ?
Est-ce qu’on doit faire la guerre ? À qui ? Comment on décide ?
Est-ce qu’on poursuit notre lutte avec les Siths ? J’imagine que la plupart pense que oui. Mais comment ça va se passer concrètement ? Sous quelle forme ? Avec quels moyens ?
Est-ce qu’on veut infiltrer les Lames Républicaines ? Faire du lobbying sur Coruscant ? Et dans un monde idéal, ce serait pour obtenir quoi ? Le retour au statut d’avant ? À un statut plus indépendant ?

Est-ce qu’un Jedi peut être un politicien ?
Est-ce qu’un Jedi peut-être un mercenaire ?
Est-ce qu’un Jedi peut vivre loin des autres Jedis ?
Est-ce que nos temples sont encore des temples, ou est-ce qu’on a cessé d’avoir une foi ?


Alors, perso, ceux qui me connaissent me connaissent, hein.





… la vache, c’est pas hyper brillant ce que je viens de dire…


Eeeuh…


‘Fin bon.
Moi, je crois que les Jedis sont engagés sur une voie d’exploration personnelle et spirituelle, et je crois qu’on a souffert de deux extrêmes contraires.

D’un côté, nos liens avec la République nous ont détournés de notre spiritualité, on a été enfermés dans la realpolitik, dans les calculs de la Rotonde du Sénat, dans la froide rationalité de la guerre. Je suis pas d’accord sur le fait que les Jedis Gris soient plus pragmatiques que nous. Je pense que l’Ordre a été très, très, très pragmatique, près de la gestion politique et militaire, parfois sinistre, de la Galaxie, qu’il a pris des décisions qu’on qualifierait charitablement de moralement ambiguës, et qu’il y a perdu une partie de son âme.

De l’autre côté, on a souvent été des intégristes. Ah, ça, c’est pas hyper jojo de se considérer comme ça, mais ma foi, c’est la vie. On a accepté de gérer le monde, de l’administrer, souvent de la brutaliser, mais jamais d’y vivre. On s’est comportés comme des colons. On a été les policiers qui connaissent pas le quartier, les militaires qui sont pas du pays, les diplomates venus d’ailleurs, les administrateurs catapultés à dix secteurs de distance. On a voulu vivre enfermés dans nos Temples, protégés par notre protocole et nos traditions, et bien faire la démonstration à tout le monde de notre pureté et de notre statut d’exception.

On s’est efforcés à se rendre incompréhensibles aux gens, et les gens nous comprennent pas.

Mais ça.
Ça a été rarement des choix personnels. Notre institution s’est peu à peu figée autour de nous comme une carapace dont on sort plus. On a simplifié notre foi par hantise du Côté Obscur, on a gravé dans le marbre notre code sans plus d’interprétation, parce que c’est plus facile à enseigner, on s’est créés des dogmes parce que la guerre et la politique nous laissaient plus le temps de rêvasser.

Y avait les voies du Jedi et on en a fait un organigramme.

Songez quand même un peu que c’est notre premier conclave depuis des siècles. Je sais pas vous, mais moi, je trouve ça chelou pour un ordre religieux.

Perso… Perso, je pense que les Jedis devraient vivre mélangés avec les non-sensitifs, que ça devrait être un petit peu chaotique un peu tout le temps, pour que chacun s’invente son chemin, que l’autogestion, ça marche pas mal pour beaucoup de choses, que les Jedis devraient pouvoir se marier, fonder une famille, faire l’amour et des enfants, suivre des cours avec d’autres gamins, parler à leurs parents, avoir les mêmes expériences que le reste de la Galaxie, utiliser la Force beaucoup plus souvent, y compris pour des trucs ludiques, et la Force, justement, l’explorer vivante, l’explorer dans le quotidien de l’existence, l’explorer autrement qu’en la mettant dans une éprouvette, débarrassée de toutes les impuretés du monde.

Je pense que la version actuelle du Code Jedi est très éloignée de ses intentions profondes, qu’on a perdu notre magistère moral parce qu’on a perdu notre capacité à réfléchir et à innover en la matière, que lutter contre le Côté Obscur, c’est important, mais que quand cette lutte prend la forme d’une guerre, on est toujours perdants, qu’on devrait être indépendants de tous les gouvernements, mais prêts à leur rendre service, qu’un sabre laser, c’est bien, mais que planter des patates, c’est mieux.

Et puis… et puis… et puis je sais pas, je pourrais en parler des heures, et j’imagine que je suis frustré qu’on ait attendu d’être arrivés au bord du précipice pour se donner l’occasion de le faire.

Alors, euh…

Ben du coup, je vais peut-être conclure sur les patates.
Invité
Anonymous
Les événements d'Ossus l'avaient laissé éreinté, autant physiquement que mentalement. Tout ce qu'elle avait voulu après ça, c'était rentrer au Temple pour se reposer et méditer. Le voyage de retour avait été une épreuve à lui seul, ils s'étaient tous tenus dans ce vaisseau dans le plus grand silence, à se demander si cela avait été une victoire, ou une défaite.

Elle n'avait pas été la seule à avoir fait de mauvaises rencontres dans les décombres de Knossa, l'ensemble du détachement Jedi avait connu des accrochages multiples avec des forces Sith, mais aussi des sbires des Hutt qui leur imputaient la mort de leur chef. Certains ne furent pas aussi chanceux qu'elle et les ruines de la capitale devinrent leur tombe. Elle, qui avait été formée en temps de guerre, qui avait vu l'horreur en face, s'en tirait mieux que d'autres, en particulier les plus jeunes qui avaient été durablement secoués. Ce qui leur avait été annoncé comme une simple mission d'observation, un acte politique, avait dégénéré en une mission de sauvetage, puis en un combat pour sa vie.

Mais le pire vint après, quand le chaos semblait enfin refluer, que les renforts arrivaient, c'est là qu'on leur demanda simplement de partir, Ossus voulant panser ses plaies seule. Elle apprendrait plus tard qu'il s'agissait d'une concession destinée à prouver la bonne fois de l'Ordre, pour lever les soupçons le concernant, pourtant, l'incertitude qui planait toujours au moment de leur départ, incertitude quand la situation d'Ossus, des combats entre la République et l'Empire, leur laissa à tous un goût amèr. Certains se demandèrent même si leur intervention avait servi à quoi que ce soit. Elle aimait croire que oui, qu'elle avait pu améliorer la situation, même de manière infinitésimale, mais plus le temps passait, plus elle venait à en douter.

*****

De retour au Temple, et malgré le repos qu'elle s'imposait, elle ne put s'empêcher de consulter les informations. Elle voulait savoir dans quel état se trouvait la galaxie, elle voulait les réponses qu'elle n'avait pu obtenir sur place. Il fallait toujours prendre garde à ce que l'on souhaitait, de peur qu'un jour l'on ne sois exaucé.

L'AGPU semblait encore exister, bien que son Président, Thélophius, soit porté disparu. Pour le remplacer, rien de moins que son ancienne adversaire pour le poste, Alysanne Meridian, qui faisait son grand retour sur la scène politique après y en avoir été chassé des suites d'un scandale. Cette nouvelle n'était pas pour lui plaire en soit, à l'époque, elle avait préféré la position neutre et pro-jedi de l'ossusien à celle qu'elle jugeait fort naïve de la Raltirienne vis-à-vis de l'Empire, cela dit, peut-être que les événements récents la pousserait à revoir ce dernier point.

Concernant la République et l'Empire, chacun semblait être reparti de leur côté sans demander leur reste, de même que les Hutt, qui fulminaient toujours de la mort de l'un des leurs.

Enfin, le clou du spectacle, ce fut l'allocution du Chancelier Suprême. Il était évident que S'orn allait se fendre d'un communiqué au vu de l'ampleur des événements. Elle s'était attendus à quelques postures compatissantes à l'intention d'Ossus, à une célébration du courage de l'armée républicaine, et bien entendu, à une condamnation en règle de l'Ordre pour leur intervention.

Pas même dans ses pires cauchemars, elle aurait pu imaginer ce qui allait suivre. Il est des événements qui arrivent si soudainement, si brutalement, qui paraissent si absurdes, si inconcevables, qu'ils nous laissent purement et simplement tétanisés. Plus que de la simple stupeur, c'était le cerveau lui-même qui s’avérait incapable d'accepter les informations qu'il recevait comme étant la réalité. L'on est comme pris dans un cauchemar dont on est incapable de se réveiller, car nos yeux sont déjà grands ouverts.

Ainsi resta-t-elle complètement interdite alors que le Némoidien poursuivit son discours, annonçant le bannissement de l'ensemble de l'Ordre du territoire de la République et, pour ajouter l'insulte à l'injure, la création d'une nouvelle institution pour le remplacer.

Combien de temps après la fin du discours était-elle restée face à cet écran qui n'affichait plus grand-chose, les yeux dans le vague ? Un temps certain, à n'en pas douter. Un temps passé à digérer la nouvelle, ou plus exactement, à contenir le flot des émotions qui commençait à l'assaillir. La stupeur avait en effet laissé place à l'indignation et l'indignation commençait à s’effacer face à la colère. C'était cette colère qu'elle essayait de maîtriser, cette colère qui menaçait de tout emporter.

« Je l'aime bien ce politicard, lança une voix avec sarcasme, lui au moins, il n'essaye pas de te faire croire que ce qu'il fait, c'est pour autre chose que sa pomme. »

Elle sursauta, pas seulement parce qu'il y avait désormais une personne de plus dans sa chambre, mais parce qu'elle la connaissait très bien, cette personne.

« Maître Ak'zek ! »

Le vieux verpine adossé au mur était tel que dans ses souvenirs, avec son bras et son œil bionique, qu'il avait sacrifié pour la sauver, et sa carapace verte que le temps et les épreuves avaient noirci. Sa seule présence suffisait à calmer le trouble en elle, non, pas calmé, seulement distrait.

« Salut, petit bouton, ça faisait un bail.

Oui... L'on ne s'est plus vu depuis ma cérémonie d'adoubement.

Ce qui doit nous faire, quoi, trois, quatre ans ?

Trois... Qu'avez-vous fait depuis ?

Comme d'habitude, j'allais là où on avait besoin de moi.

Vous auriez pu me contacter de temps en temps. »

Elle n'était plus capable de contenir son amertume, pas dans l'état de détresse dans lequel elle se trouvait. Une fois qu'elle était devenue Chevalier, son maître, après quelques derniers mots de félicitations, s'était éclipsé et depuis, elle n'avait plus eut la moindre nouvelle de lui, si l'on exceptait l'avertissement cryptique de Maître Keleverr. Et maintenant que l'Ordre faisait face à l'une des plus grandes crises de son histoire, le voilà qui réapparaissait comme un cheveu sur la soupe.

« Ne commence pas à bouder, je voulais que tu voles de tes propres ailes, sans avoir l'ombre de ton vieux maître qui plane sur toi, et tu t'es plutôt bien débrouillée jusque-là. Et puis, je porte un peu la poisse, je crois, partout où je vais, peu de temps après, ça commence à chier dans le ventilo. Il fit un signe de la main en direction de l'holo-écran. La preuve, sauf que là, c'est carrément l'ensemble de la fosse septique qu'on a vidé dans le turbopropulseur. »

Évoquer à nouveau l'annonce raviva la flamme de sa colère. Rarement, très rarement, au cours de sa vie, quelque chose avait réussi à la mettre ainsi hors d'elle. Même sur Ossus, même face à cette Sith qui avait pris en otage un enfant, elle n'avait pas été troublée ainsi, sans doute parce qu'elle s'était attendue à une telle chose de sa part. Mais là, il s'agissait d'autre chose, de quelque chose de totalement inattendu, d'une trahison proprement monstrueuse, d'une injustice d'une ampleur si colossale que la seule réponse ne pouvait être que la colère, une colère qui, elle le savait, l’amènerait sur des chemins bien sombres si elle ne parvenait pas à la contenir.

« Je n'ai pas de mots... » fut tout ce qu'elle parvint à dire à ce sujet.

Moi si, mais ils ne sont pas très gentils... Et ils sont en Hutt.

Qu'allons-nous faire ? »

C'était cela aussi, l'une des causes de sa détresse, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il fallait faire ni de ce qui allait advenir de l'Ordre. Elle ne s'était jamais sentie aussi impuissante depuis le vaisseau des Padawan et sa capture.

« Eh bien, déjà, il faudrait envoyer quelqu'un pour aider les ombres qui doivent être en pleine crise d'apoplexie... C'te bonne blague, ils vont juste ouvrir leur grand tiroir marqué « Au cas où ce jour arriverait » et sortir le bon dossier, je les connais, toujours prêt pour le pire. »

Malheureusement, elle n'était pas d'humeur pour son humour et il s'en rendit compte.

« Plus sérieusement, souviens-toi de tes cours d'histoire, l'Ordre a déjà dû faire face à pire qu'un simple bannissement. On est déjà sur le pied de guerre, ce qu'on va faire ? Eh bien, c'est simple, puisqu'ils veulent qu'on parte, nous allons partir.

Pour allez où ?

Dantooine, on a une enclave là-bas, le petit projet personnel de Maître Torr... pardon, Karm, il veut qu'on l'appel que comme ça... Bref, le petit bonhomme a tellement bien joué son coup que la planète préfère faire sécession que d'obéir au Neimoidien. Tous les Jedi de l'Espace Républicain vont converger là, et sans doute ceux de plus loin aussi.

Et que ferons-nous une fois là-bas ?

C'est justement pour ça qu'on s'y rassemble, pour se mettre d'accord sur quoi faire ensuite. Il s'éloigna du mur et commença à marcher dans la pièce. Écoute, il y a des signaux d'urgences qui sont en train d'être tirés, je ne savais même pas qu'ils existaient, personne ne savait qu'ils existaient. Le vieux S'orn a donné sa deadline, on a trois semaines pour plier bagage, pas un jour de plus, après ça... Tu peux déjà entendre le bruit des bottes qui approche, l'armée va prendre position autour du Temple, de toutes nos installations, juste pour s'assurer qu'on fasse pas un peu de résistance, et pouvoir tout récupérer pour eux dès qu'on aura dégagé. C'est le grand branle-bas de combat, on a besoin de tous les bras disponibles, et toi, des bras, t'en as à revendre. Ça te fera du bien, croit moi, le meilleur moyen de décanter toute cette merde, c'est de se mettre en mouvement, c'est pas ce que j'ai toujours dit ?

Si

Alors, t'es avec moi ?

…Oui.

C'est ce que je voulais entendre... »

Il marqua une longue pause avant de finalement ajouter :

« Joyeux anniversaire. »

*****

« Un conclave ?

Ouais, c'est comme ça que ça va s'appeler, le terme n'a plus servi depuis un bon bout de temps, je crois que Taris était encore habité. »

H'phedia s'écarta pour laisser passer une fosh qui marchait d'un pas décidé, les bras chargés de bocaux.

« Maître Keleverr... Est-ce que c'est de la confiture ?

Un peu, mon neveu. J'allais quand même pas laisser ces crevards mettre leur main sur mon stock quand même. »

Si elle avait un cou, elle se le serait démis à force de secouer la tête. Une semaine c'était écoulée depuis l'annonce de ce qui était désormais appelé le « Jexit » et elle n'avait pas désemplit. Suivant le conseil de son maître, elle s'était maintenue constamment occupée, aidant à l'évacuation autant que possible, et il avait beaucoup à faire, qu'il s'agisse de vider le Temple pièce par pièce et de transvaser leur contenu dans les soutes des vaisseaux affréter pour l'occasion ou de s'assurer qu'on ne laisserait rien, ni personne, derrière. Cette forme de méditation en mouvement s'était avérée très efficace pour l'aider à remettre de l'ordre dans ses pensées. Cependant, cela ne voulait pas dire qu'elle était apaisée pour autant, seulement qu'elle avait transformé sa colère en une froide détermination, qu'elle avait aiguisé son esprit telle une lame, de la même façon qu'elle l'avait fait face à la Sith, excepté que cette fois-ci, au lieu d'être épuisant, l'effort était vivifiant.

Elle aurait aimé resté jusqu'à la fin, mais Ak'zek l'en avait dissuadé :

« Tout ce qui t'attend si tu restes, c'est une belle cellule dans une prison haute-sécurité, tu seras bien plus utile là-bas, et je ne parle pas seulement du Conclave. Tu fais partie de la nouvelle génération, c'est vous l'avenir de l'Ordre, maintenant, plus que jamais... C'est le Conseil qui restera.

Le Conseil ?... Pourquoi ?

D'abord pour s'assurer qu'il n'y est pas une entourloupe de dernière minute, ensuite, en tant que corps dirigeant de l'Ordre, pour détourner l'attention de S'orn de nous et enfin... pour faire pénitence je pense.

Pénitence ?

Faut pas te voiler la face, petit bouton, ils ont leur part de responsabilité dans ce merdier, c'est sous leur direction que l'Ordre a fini dans cette impasse, et je pense qu'ils le savent. Rester, c'est autant un moyen pour eux de se rendre une dernière fois utile qu'un prétexte pour finalement passer la main. Pour certains, c'est même l'excuse idéal pour prendre sa retraite. Sai Don se fait vieux à présent et il y avait des rumeurs qui couraient depuis un moment qu'il voulait se retirer.

Mais sans le Conseil... qui va guider l'Ordre ?... Au minimum... un nouveau va devoir être établis... »

Ak'zek poussa un long soupir.

« Écoute, il est grand temps que tu arrêtes avec ce pseudo-complexe d'infériorité, je t'ai formé mieux que ça. L'humilité ça va bien cinq minutes, mais ça a ses limites. Tu n'es plus une padawan, et tu n'es plus cette jeune Chevalière toute juste sortie de sa cérémonie. Tu veux que je te rappelle comment tu t'es débrouillé sur Ossus ? Prise en sandwich entre deux sith avec un paquet de civils et un padawan foireux, et t'a réussi à sortir tout le monde de là sans une égratignure.

Mais j'ai pourtant échoué à ma mission...

Il y a des moments où la situation est tellement éclatée au sol qu'il faut oublier la mission et essayer de s'en tirer en limitant la casse. C'est ce que tu as fait et ça, personne ne peut te le retirer. »

Il se pencha alors pour poser une main sur l'une de ses pattes.

« Tu as vingt-cinq ans, encore cinq ans et si tu te débrouilles bien, tu pourras passer Maître, arrivé-là, tu considéreras encore que ta voix ne vaut rien ? S'il y a bien un moment où elle méritera d'être entendue c'est bien pendant le Conclave. Que l'on le veuille ou non c'est le début d'une nouvelle ère et si l'on veut pousser l'Ordre dans une nouvelle direction, c'est maintenant ou jamais. »

Elle aurait voulu répondre quelque chose, mais les mots lui manquèrent. Voyant son silence, le vieux maître décida de changer de sujet.

« Oh, ça me revient, j'ai un truc pour toi, en fait, j'en ai deux.

Ah bon... qu'est-ce que c'est ?

Des cadeaux d'anniversaire, je voulais te les donner le jour même, mais, à cause d'un certain chancelier, on a eu d'autres nexus à fouetter. Cela dit, je suis certain qu'ils vont t'être très utiles à l'avenir. »

Il mit la main dans l'une de ses poches, mais, parut hésiter un instant.

« Dis, la Protection, tu sais faire ?

… Non.

Et le Soresu ?

Non plus.

Parfait, alors ce machin te sera utile. »

Il lui tendit un dispositif qui tenait dans sa main, un croisement entre un cylindre et un rectangle.

« Qu'est-ce que c'est ?

Un bouclier portatif personnel. La Force, c'est bien, mais il y a une limite à la quantité de trucs que tu peux faire avec en même temps, sans compter qu'il y a des parades. C'est pas le meilleur du marché, mais il te permettra d’encaisser quelques tirs dans le feu de l'action. Effet de surprise garanti, pas beaucoup de monde s’attend à ce qu'un Jedi utilise ce genre de gadget.

Merci... Maître Ak'Zek... Et l'autre ?

Suis-moi, celui-là, il tient pas dans la poche. »

Le vieux verpine la conduisis dans l'un des hangars du Temple qui semblait un peu moins en effervescence que les autres. Là, l'attendait un chasseur tel qu'elle n'en n'avait jamais vu, un chasseur que l'on pouvait aisément qualifier de lourd tant il paraissait plus imposant que ses pairs. D'un design radial, il était constitué d'un module central oblong, qui contenait le cockpit et les propulseurs, duquel rayonnait trois nacelles sur lesquelles étaient fixés les systèmes d'armements. L'ensemble était peint dans un ensemble de gris et de marron.

« Belle bête hein ? Tu n'as pas la morphologie la plus commune de la galaxie, tu sais ? Alors j'ai dû aller voir des spécialistes, en l’occurrence Colicoid Creation Nest, ces types ont la mauvaise habitude de manger tout ceux qui s'approche un peu trop près de leur planète, en plus d'être sacrément durs en affaires, mais ce sont des inventeurs de génie.

C'est un très beau présent Maître Ak'zek... il a un nom... autre que sa désignation technique je veux dire ?

Bien sûr, je te présente... La Mouille.

Pardon ?

Ça sonnait mieux en Colicoid.

Et comment cela sonnait-il en Colicoid ?

Je ne sais pas, il y a que les Colicoids qui peuvent parler Colicoid.

… Nous allons lui en trouver un nouveau... Je pense.

Ouais, je pense aussi... Des idées ? »

Elle contempla son nouveau chasseur un moment, son esprit oscillant entre celui-ci et les événements des derniers jours.

« Vesper. » Répondit-elle finalement.

« Vesper ?

Comme dans vespérale... l'Étoile du Soir... Celle qui brille dans la nuit.

Hum, c'est plutôt bien trouvé, oui. Maintenant, tu vas pouvoir aller où tu veux sans dépendre des largesses des autres, plutôt pratique par les temps qui courent, pas vrai ? »

Soudainement, il se tourna vers elle, le sérieux transparaissant dans son aura.

« Alors, pourquoi ne pas l'inaugurer en allant sur Dantooine avec, genre, maintenant ? »

Sa tentative de protestation fut arrêtée d'un geste de la main.

« Écoute, je sais que tu veux rester jusqu'au bout, mais le reste de l'évacuation peut continuer sans toi. C'est à l'Enclave qu'on aura besoin de toi à présent, elle a jamais été conçue pour accueillir la totalité de l'Ordre donc ça va être un bordel sans nom. Et puis, je veux que tu aies le temps de mettre en ordre tes pensées pour le Conclave, c'est plus important que de s'occuper de quelques cartons. »

Elle prit un temps pour considérer ce qu'il venait de dire, et ce qu'il lui avait dit auparavant, avant de se rendre compte que son ancien maître était dans le vrai.

« Oui... Vous avez raison... Maître Ak'Zek. »

Elle sentit sa fugitive satisfaction dans la Force juste avant qu'il lui tende un datapad.

« Tiens.

Qu'est-ce que c'est ?

Le torchon de S'orn, compilé par mes soins, les détails de notre bannissement, mais aussi de ceux qui sont supposés nous remplacer, histoire que tu es une bonne idée du cauchemar à venir. Connaître son ennemi, il n'y a que ça de vrai. »

Alors qu'elle prit le datapad, il ajouta :

« Je vais pas te mentir, ça va être moche, très moche, et même moi ,je ne sais pas combien de temps ça va durer ni comment on va s'en sortir de celle-là. On est à l'orée de ce que les historiens appellent après coup un « âge noir », mais, comme je te l'ai si bien appris, l'important, ce n'est pas de ne jamais tomber, mais c'est de toujours se relever.

La première règle... Ne les laisse pas gagner.

Ne les laisse jamais gagner. »

Et sur ces derniers mots, elle fit une nouvelle fois ses adieux à son ancien maître et monta dans son chasseur flambant neuf.

*****

Quand le Conclave commença, cela faisait une semaine et deux jours qu'elle était arrivée à l'Enclave. Cela lui avait laissé un peu de temps pour prendre la mesure de cet endroit qu'elle visitait pour la première fois. Effectivement, son ancien maître avait raison, il y avait définitivement un problème de place. La sienne, elle l'avait donné de bon cœur, tout ce qu'elle possédait, elle le portait sur elle, et, étant ce qu'elle est, cela ne la dérangeait pas de dormir sur un toit, un arbre ou en pleine nature. Mais les lieux étaient déjà saturés dès son arrivée, et même si les autorités de Dantooine étaient venues à leur rescousse, la situation n'était pas tenable sur le long terme. Trouver un endroit où abriter l'Ordre allait être une des nombreuses questions qui seraient abordées au Conclave.

Une semaine après sa venue, les derniers vaisseaux arrivaient, apportant avec eux le récit de l'exploit accompli par le Conseil, unissant leurs pouvoirs pour figer sur place l'armée Républicaine et permettre que l'évacuation se conclue sans accroc.

Deux jours plus tard, le Conclave eut enfin lieu. Présidé par le dernier membre du conseil, il s'ouvrit sur l'adoubement de Thann Sîdh et le passage de Luke Kayan au rang de Maître. Ce dernier, ainsi que Karm Torr, reçurent deux reliques ancestrales en récompense pour leur action sur Ossus, l'un à la table des négociations, l'autre en ayant pris d'assaut un vaisseau Sith. Il semblait évident, du moins pour elle, qu'il s'agissait d'une passation de pouvoir à peine déguisée, ces deux-là étaient déjà des étoiles montantes au sein de l'Ordre, maintenant, ils allaient en devenir les figures de proue, qu'ils le veuillent ou non.

La suite s’avéra cependant plus poussive, personne ne semblait avoir le courage de prendre la parole, ou ne semblait avoir quelque chose à dire. Ce fut finalement Maître Karm qui lança la chose avec un long discours, un dans lequel elle se retrouva grandement, un qui eut le mérite de poser à plat tous les questionnements à même d'être débattus a ce Conclave. Ce fut le signal qu'elle attendait.

« Je souhaite prendre la parole. »

Aussitôt le droïde-micro vint se placer à côté d'elle, prêt à recueillir ses paroles, en d'autres temps cela lui aurait suffit, de n'être qu'une voix dans la foule, mais pas aujourd'hui.

« Non... pas comme ça... pas cette fois... »

Ses six pattes la propulsèrent dans un ample saut par-dessus la foule pour atterrit avec souplesse sur l'estrade. Le droïde la rattrapa promptement et l'invectiva copieusement en binaire pour sa brusque manœuvre. Faisant face à l'ensemble de l'Ordre, elle commença à parler.

« Bonjour... Je m'appelle H'phedia Kith'Araquia... Sentinelle de l'Ordre... J'aimerais tout d'abord remercier Maître Karm pour son discours qui a trouvé de nombreux échos en moi et qui a aussi eu le mérite d'exposer les problématiques qui seront abordées dans ce conclave... Oui... Nous avons des émotions... car nous sommes des êtres vivants... pas des droïdes... Elles sont inévitables... mais ce n'est pas pour autant qu'ils faut les laisser nous emporter... nous détruire... Elles sont comme des gouttes de pluie... vous ne pouvez pas les empêcher de tomber... mais vous pouvez les laisser glisser sur vous... vous serez mouillé pendant un temps... mais vous finirez par sécher... Laissez-les s'accumuler et vous finirez par vous y noyer... »

Ok, ce n'était pas sa métaphore la plus réussie et il y aura sûrement besoin de l'affiner un peu plus à l'avenir.

« C'est un rappel qui est nécessaire... car la tragédie... l'injustice... qui nous frappe a provoqué... et va continuer de provoquer... beaucoup d'émotions et que si nous n'y prenons pas garde... elles nous détruiront plus efficacement qu'aucun de nos ennemis.

« Concernant l'Enclave créé par Maître Karm... Je ne m'y étais jamais intéressé jusqu'à ce que jour et je peux voir que c'est un système radicalement différent de celui que l'on connaissait sur Ondéron... un qui prône une plus grande ouverture... en particulier vis-à-vis de la population locale...Et les résultats parlent d'eux-mêmes... un monde prêt à quitter la République pour nous... Il y a définitivement des leçons à tirer de ceci.

« Cependant... Je ne m'adresse pas à vous pour seulement faire les louanges de Maître Karm... mais aussi pour exposer mon point de vue et apporter des réponses aux questions qu'il a soulevé... autant que j'en suis capable du moins. »


Elle marqua une légère pause avant de continuer.

« Qu'est-ce qu'un Jedi ?... Qu'est-ce que l'Ordre ?... Deux questions fondamentales dont les réponses sont à la base de tout le reste... »

Une autre pause.

« J'étais sur Ossus... J'étais sur Lordd... J'étais sur Félucia... J'étais dans le vaisseau des Padawan... Je suis orpheline... car mes parents sont mort en protégeant mon monde natal... mon peuple... d'une armée de criminels qui voulaient s'en faire les maîtres...

« Je connais la guerre... Je connais la perte... Je connais l'horreur... La Galaxie peut être un endroit très sombre où les cauchemars pullulent... Les Monstres existent... Le Mal existe...

« Mais ce n'est pas tout ce qui existe... Il y avait un Jedi qui chassa les criminels et recueillit une orpheline... Il y avait un Jedi qui poursuivit les Sith jusqu'au cœur de leur empire par la sauver de leurs griffes... Il y avait un exemple qu'elle a suivi pour être pour les autres ce qu'on avait été pour elle... Une lumière... Une inspiration... Un héros...

« Voilà ce qu'est un Jedi pour moi... voilà ce que je suis... une sentinelle contre l'injustice... un rempart contre l'obscurité... Je me bats pour ceux qui ne le peuvent... pour qu'il y est moins d'orphelins dans des cages... moins de familles prisonnières d'un restaurant en ruine... moins de villes gazés... Je me bats pour qu'aucun crime ne soit oublié ou laissé impuni... »


Elle alluma alors l'un de ses sabres et le brandit au-dessus d'elle.

« Mon cœur est une lame... une lame de lumière et de justice... »

Elle éteignit sa lame et poursuivit.

« Je sais que chaque Jedi à sa propre réponse à ces questions... sa propre manière d'aborder la chose... mais ce n'est pas sur ce qui nous divise qu'il faut se concentrer... mais bien ce qui nous rassemble...

« L'on dit de nous que nous sommes une religion... que la Force est notre dieu... mais... pour nous... elle n'est pas une simple idole distante née de nos superstitions... Elle est un sens... un son... une couleur... Elle n'est pas une divinité... elle est bien plus que cela... elle est en nous... en tout... c'est une toile qui nous connecte tous...

« Certains choisissent de faire de ses fils des chaînes pour réduire l'univers en esclavage... C'est là le chemin des Sith... de la domination et... finalement... de la destruction... Mais nous... nous nous rendons compte que ce qui affecte l'un fini toujours par affecter l'autre... que le mal appelle le mal... mais aussi que le bien appelle le bien...

« Voilà ce qui nous relit tous en tant que Jedi... que nous soyons guerriers ou diplomates... enquêteurs ou artisans... guérisseur ou agriculteur... tous... nous essayons à notre façon... à notre niveau... de faire de la galaxie un endroit meilleur... de montrer aux gens qu'ils peuvent être meilleurs... que les ténèbres ne sont ni une fatalité... ni une finalité... »


Elle marqua une nouvelle pause avant de reprendre sur un ton plus grave.

« Et c'est pour cela que nous sommes moqués et haïs... C'est pour cela qu'on nous chasse... nous traque et nous tue... parce que nous sommes la lumière qui refuse de s'éteindre... Quand ils scandent leurs mensonges comme des vérités... nous sommes là pour leur dire « Non, c'est faux. »... Quand ils travestissent leurs crimes en lois... qu'ils déguisent leurs vices en vertus... qu'ils recouvrent leur noirceur d'or et l'appellent clarté... nous sommes là pour pointer les fêlures dans leur masque plaqué-or... pour leur rappeler que le monde ne fonctionne pas comme ils le voudraient... qu'ils n'ont pas encore gagné... que nous ne les laisserons jamais gagner...

« Et c'est pourquoi nous faire taire est toujours une priorité pour eux... comme ils le font aujourd'hui... qui eux ?... Les égoïstes... les avides de pouvoirs et de richesses de tout poil pour qui la vie des autres n'a aucune valeur... ou plutôt... qui n'a pas plus de valeur qu'un jeton de Sabaak... Les Sith... les seigneurs du crime... les financiers et politiciens véreux... tous les tyrans et les dictateurs en puissances... »


Son ton s'assombrit encore.

« C'est ce que nous sommes et c'est pourquoi nous en sommes là aujourd'hui... Comme il serait facile de nous blâmer pour tout ce qui est arrivé... de simplement choisir de nous en aller... de trouver le monde le plus isolé qui soit et de nous y enterrer en brandissant notre bannissement comme un garde-fou contre les dangers de se mêler au monde extérieur... Ce serait notre dernière grande erreur... car c'est exactement ce qu'ils veulent... que nous nous recroquevillons dans un coin et attendions notre fin... Rien ne les terrifie plus que de nous voir toujours debout malgré tout ce qu'ils nous ont infligé... car ils se souviennent de l'Histoire plus qu'ils ne le voudraient... Exar Kun... Les Mandaloriens... Revan... Tous sont tombés car tous ont trouvé des Jedi face à eux... Nous avons subit une purge qui nous a réduits à littéralement une poignée et voyez comme nous sommes nombreux à présent... Nous sommes ceux qui restent debout quand tout autre aurait renoncé... ceux qui se battent quand plus personne d'autre n'en a la force... nous sommes ceux qui espèrent et notre espoir est une muraille sur laquelle se brisent les empires.

« Nous pourrions nous retirer... mais les Sith... eux... ne s’arrêteraient pas... Grendo S'orn ne s’arrêterait pas... Si nous ne nous interposons pas... la galaxie brûlera dans les feux de leur ambition... des milliards de vies seront brisés et ce sera de notre faute.

« Le chemin du Jedi n'est pas celui de la facilité... c'est au contraire l'un des plus durs qui soit... Nulle gloire ne nous attend au bout de ce dernier... nul trône couvert d'or... seulement l'accomplissement de ce qui doit être fait... notre devoir... non pas envers la République... mais envers la Force... envers la Vie elle-même. »


Son ton changea, il se fit plus clair, plus solennel, plus contrit aussi.

« Des erreurs ont été faites... beaucoup d'erreurs... les mauvaises conclusions ont été tirés de certaines... ce qui en a conduit à d'autres... Mais nous trouver sur Ossus n'était pas une erreur... les vies que j'ai sauvées... la tromperie que j'ai tenté d'exposer... n'était pas une erreur... notre erreur a été de ne pas l'avoir fait plus tôt... de ne pas avoir dénoncé l'inclusion des Sith dans l'AGPU... une erreur chèrement payé par Ossus... de s'être laissé écarté des négociations du Traité alors même qu'un de ses clauses nous concernaient... Nous avons laissé le cas d'Halussius Arnor nous traumatiser au point que nous rendre complètement impuissant sur le plan politique.

« Je sais que beaucoup d'entre-vous estiment que nous associer à ce point à la République était une erreur... que nous aurions dû rester plus neutre... Laissez-moi vous demander ceci... D'où venons-nous ?

« Korriban... Ziost... Dromund Kaas... Des noms effroyables pour des mondes effroyables... mais des mondes que les Sith considèrent comme leur berceau... et qui ne cessent de les attirer et de les engendrer depuis des millénaires... Mais nous... Jedi... avons-nous ne serait-ce qu'un seul monde que nous pouvons vraiment appeler notre foyer ?... Un qui ne soit pas qu'un terrain emprunté mais une terre où nous pourrions dire « Jadis, ici marchaient les premiers Jedi. » ?... Ondéron ?... Certainement pas... Ossus ?... Ils ne veulent plus nous voir... Coruscant ?... N'en parlons pas... Illum ?... Un désert glacial et ce que nous en avons de plus proche... Avons-nous oublié cela ou bien cette information existe encore profondément enterrée dans nos archives ?...

« La vérité est que notre destin et celui de la République est entremêlé depuis si longtemps qu'il est quasiment impossible de trouver une époque où nous avons véritablement été séparés... Notre plus grande erreur n'a pas été de nous lier à la République... mais de croire que nous l'avions fait... Car qu'est-ce que la République en fin de compte ?... Quel est l'idéal sur lequel elle a été érigée ?... Celui de la démocratie... mais qu'est-ce que la démocratie ?... Le pouvoir au peuple... C'est lui la République et nous l'avons oublié... Nous nous sommes acoquinés avec les chanceliers... les sénateurs... les généraux... sans nous en rendre compte nous sommes devenus des aristocrates... nous avons épousé la logique des Sith... celle de la poignée qui décide unilatéralement pour tous... Mais ce n'était qu'une mascarade et quand les puissants se sont lassés de nous... ils nous ont congédiés sans que nous n'ayons notre mot à dire et sans que personne ne puisse les en empêcher...

« Maintenant... regardez Dantooine... regardez ce monde qui nous a choisis... nous... plutôt que la République... et tout cela grâce à l'Enclave de Maître Karm... car ici... c'est avec le peuple que nous nous sommes lié... Encore une fois... si nous avions réagi plus tôt... si nous avions bâti plus d'enclaves de ce genre... les choses auraient sans doute été bien différente... »


Elle s'arrêta le temps de prendre une grande inspiration, puis, quand elle reprit, sa voix était plus claire, mais résonnait de détermination.

« Que faire ?... Voilà l'autre grande question qui regroupe toutes les autres... Je dirais qu'il y a beaucoup à faire et que nous avons peu de temps... Alors... voici ce que je vous propose humblement...

« Tout d'abord... nous sommes trop nombreux pour tous rester sur Dantooine... sans compter qu'être tous rassembler au même endroit nous rend plus que vulnérable face à une attaque... nos ennemis ont flottes et armées... pas nous... Cependant... nous abandonnerons pas Dantooine... Elle s'est tenue à nos côtés et en retour nous nous tiendrons aux siens... Une partie d'entre nous devra donc rester ici...

« Pour les autres... il nous faut une base arrière... quelque part en terrain neutre pour nous servir de retraite si les choses venaient à très mal tourné... mais aussi pour abriter en lieu sûr nos données... équipements et personnels sensibles... un endroit qui serait gardé secret... Je pense à Illum... mais je suis ouverte à d'autres possibilités...

« Sur le plus long terme... cependant... il nous faudra établir un réseau d'enclaves basées sur le modèle de Dantooine... un réseau de petites structures au lieu d'un grand temple monolithique... cela augmentera notre résilience et poursuivra notre travail de reconnexion avec le peuple... Leur gestion devra s’opérer selon un principe semi-décentralisé... les enclaves seront géré selon le modèle de celle de Dantooine... mais... chacune d'entre-elle aura un représentant qui... ensemble... formeront un conseil des Enclaves... symbolisant la somme de notre diaspora éparpillée parmi les étoiles... Pour nous relier tous... il nous faudra établir un système de communication robuste et crypté... qui réduira au minimum le besoin de nous réunir tous physiquement... augmentant... une fois encore... notre résilience...

« Outre notre réinstallation et les reformes de notre fonctionnement interne... la question de notre politique externe se pose... Je pense que nous devons continuer de proposer notre assistance auprès des mondes neutres qui en feront la demande ou qui accepteront la nôtre... le fait que nous ne faisons plus parti de la république devrait renforcer la crédibilité de notre neutralité...

« Sur le plus long terme... les Sith doivent toujours être arrêté et leur empire démantelé... Mais cela ne peut se faire sans l'appui d'une importante force armée... en l'occurrence celle de la République... les Hutt étant ce qu'ils sont... mais sait-on jamais... »


Sa voix redevint alors plus virulente.

« Ce qui nous amène au cas de Grendo S'orn... de son Jexit et de ses Lames Républicaines... Ne vous laissez pas prendre par ses mensonges... s'il a largement profité d'un sentiment anti-Jedi dont nous sommes en partie responsables... la véritable raison derrière notre bannissement est parce qu'il ne pouvait pas nous contrôler... alors il a choisi de nous remplacer... »

Elle brandit alors le datapad que lui avait confié Ak'Zek.

« Ces lames sont tout droit sortie d'un cauchemar de Maître Karm... C'est un corps d'armée... ni plus... ni moins... qui va transformer tous les enfants sensibles à la Force de la République en soldats... et uniquement en soldats... des soldats qui ne répondront qu'à la chancellerie... donc S'orn... C'est une garde personnelle... une police politique qu'il ne se généra pas de lâcher sur tous ceux qui lui déplairont... peut-être même nous... les Sith seraient fier...

« Et qui va les former ?... Des membres de notre ordre qui pensent bien faire... ou bien d'autres candidats à l'historique bien moins reluisant... Qui va leur apprendre la différence entre la lumière et les ténèbres ? Eh bien... personne... car pour eux elle n'existe pas... c'est une organisation laïque... la Force n'est qu'un outil juste bon à être utilisé... quelle belle logique de Sith... Pouvez-vous voir le désastre qui se profile à l'horizon ?... S'orn lui-même ne doit pas se douter de la bombe qu'il est en train d'amorcer... si nous ne faisons rien... dans quelques générations nous assisterons à l'avènement d'un second ordre Sith au cœur même de la République...

« S'orn est un dictateur en puissance... son Jexit est inique et une moquerie des lois et des institutions républicaines et ses lames un cauchemar à retardement... Outre la survie et la réimplantation de notre Ordre... notre objectif principal doit être de le retirer du pouvoir et de tuer dans l’œuf son projet... alors seulement pourrons-nous retrouver notre place au sein de la République...

« La fin de son mandat approche... l'opposition monte contre lui et nous avons quelques sympathisants... ce serait sans doute notre meilleure occasion... mais cela ne me surprendrait pas qu'il essaye de court-circuiter le processus démocratique en sa faveur... la politique n'étant pas mon domaine de prédilection... je laisserais à d'autres le soin de voir si nous avons une chance sous cet angle...

« Voilà... j'en ai terminé... ceci est ma proposition... vous êtes libre de débattre de celle-ci comme bon vous semble... »


Et ainsi elle se tut, guettant les réactions que son discours allait provoquer.
Galdur
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« Comment elle va ? »

« Son état est stabilisé. Ses jours ne sont plus à risques. Elle va s’en sortir. »

Adossé dans l’encadrement de la porte, Galdur, les bras croisés, toisait cette immense cuve. Ses propres plaies s’étaient déjà refermées, aidées par sa régénération naturelle, un peu de repos et quelques plantes. La gamine avait eu moins de chance que lui, ce qui laissait un goût amer dans la bouche du trandoshan. Il avait fait de son mieux, et sans doute il pouvait se réconforter en se disant qu’elle n’avait pas été tuée dans l’action, mais ce n’était qu’un maigre lot de consolation. Pour lui : Il avait échoué. Et il regrettait de ne pas avoir mis à exécution sa menace ce jour-là, sur Ossus, alors qu’il tenait en joue Lauren au moyen de sa sarbacane, le dard de tranquillisant armé. Cela lui aurait permis de l’évacuer sans prendre plus de risques supplémentaires, même si la Padawan l’aurait détesté pour cela.

Il hocha la tête, toujours les bras croisés, pas vraiment enclin à la discussion en ce jour.

« … Est-ce que vous voulez que je dise à son réveil que vous êtes passé ? » questionna le soignant.
« … Jolumba. »
répondit-il en secouant la tête.

Derrière lui, la tête hirsute plumée de Tatanka apparut, son bec allant tapoter un instant la sacoche du trandoshan, attirant son attention. Ce dernier lui adressa quelques gratouilles sous le menton. L’animal laissa monter quelques vrombissements de satisfaction, mais avec une certaine modération et retenue, compte tenu de la situation. Intelligents animaux, même le varactyl était en mesure de comprendre ce qu’il se passait ici.

« Ogrroy, Tatanka. »


D’une pincée bien ciblée et délicate, il attrapa l’une des plumes de la crinière du varactyl et la détacha doucement avant de la tendre aussitôt au soignant. Une plume d’un vert de jade aux reflets bleutés d’une intensité profonde, longue et bien entretenue.

« Mettez ça dans ses affaires. Elle comprendra lorsqu’elle la trouvera. »


Attrapant sa monture par la bride, et sans plus de procès, Galdur quitta aussitôt les lieux, laissant derrière lui l’infirmier qui regardait la plume avec un certain étonnement.

--

Les derniers jours n’avaient guère été cléments envers Galdur. D’abord, il lui avait été nécessaire de se remettre de ses émotions et de sa fatigue accumulée par sa dernière opération, mais en plus, voilà que la République venait de foutre à la porte l’intégralité de l’Ordre Jedi. N’étant pas à proprement parlé un membre de l’Ordre à part entière, le trandoshan avait été dans un premier temps relativement calme et peu influencé par cette soudaine nouvelle, prenant la chose de manière philosophique et persuadé qu’il ne s’agirait là que d’un simple déménagement. Pour lui qui avait l’habitude du confort sommaire et de vivre au jour le jour sans réel logis permanent, ce n’était au final pas quelque chose d’une grande conséquence. L’Ordre avait certainement vu pire, n’est-ce pas ? Ce qu’il n’avait pas prévu, c’était dans un premier temps que la République se livre à des arrestations et au meurtre potentiel de deux maîtres Jedi, avec derrière le culot d’annoncer la formation d’un organisme pour remplacer l’Ordre. Une véritable insulte additionnée à l’injure. Et dans un second temps, il n’avait pas prévu non plus que les Rangers Ondéroniens, certes reliés au Temple par leurs relations mais nullement membres de ce dernier, soit également des victimes collatérales de l’opération.

Eux qui avaient pourtant l’habitude de coopérer avec les forces de police républicaine sur une base régulière avaient vu leur caserne être envahie du jour au lendemain par une armée de gorilles en armes, avec en plus un mandat d’arrêt sur leurs têtes. Leur crime dans l’histoire ? Avoir été des associés de l’Ordre Jedi. En l’espace de quelques instants, des années entières de coopération, d’efforts et d’action mutuelle avaient été balayées, et les Rangers n’étaient désormais plus traités aussi différemment que de petits voyous des bas-fonds. Les politiques qui avaient déjà dans le collimateur l’organisation depuis longtemps de part leurs liens avec le Temple ne s’étaient pas privés pour en rajouter en les dépeignant comme une sorte de fruit pourri qui menaçait de contaminer le reste du panier. Pour éviter la détention, le seul moyen que la plupart des Rangers eurent trouvé fut d’abandonner leur serment et d’accepter le décret Républicain sans concessions, leur garantissant au moins la liberté. Ceux qui se trouvaient hors de la planète au moment de la perquisition comme Galdur avaient tout intérêt à ne pas revenir, sous peine d’être à leur tour passés à la casserole pour signer officiellement leur reddition. Eux aussi étaient des indésirables sinon.

Les Rangers Ondéroniens avaient été effacés avec une efficacité brutale, de manière éclair. Et cette pilule restait en travers de la gorge du trandoshan, qui avait pourtant servi maintes fois dans le camp de la République. Ce n’était pas que de l’ingratitude, c’était une véritable trahison. Une vraie felonie.

Arpentant les jardins armé de sa gourde de pulque, le trandoshan peint était ivre, à la recherche de moyens pour passer le temps et d’oublier les soucis. Shamoke, le chaman de sa tribu, lui avait donné quelques gourdes de sa fameuse pulque t’doshok. Le breuvage était connu pour ses propriétés psychostimulantes et ses simples émanations suffisaient à faire tourner la tête. Le cerveau de Galdur était en feu. Et à côté de lui, se déroulait la grande réunion du Conclave. Bien qu’il ne soit lui-même présent à l’estrade, collé à ces haies et plantes en pot, il pouvait entendre ce qu’il s’y passait, même si son esprit stimulé par les drogues était davantage préoccupé par ses idées lunatiques que par ce qu’il pouvait s’y dérouler. Les allusions de plus en plus fréquentes à la République l’excitait cependant, et alimentaient son humeur déjà très volatile.

Encore un peu de pulque… Le temps se meurt et les étoiles hurlent.
Il respirait de l’or, il pensait de la lumière.

Exalté, il finit par se décider et fit son entrée dans le Conclave, bousculant quelques spectateurs, débarquant comme un chien dans un jeu de quilles au milieu de l'assemblée. Pas de bure, pas d'uniforme, seulement la grande silhouette d'un trandoshan torse nu couvert de peintures et armé d'une gourde qu'il s'empressa de vider après avoir reniflé son contenu. De quoi interloquer ceux qui ne le connaissait pas déjà, mais rien qui ne sortait de son comportement habituel pour les autres. La puissante odeur de la pulque remonta aux narines de certains. Aussitôt, le trandoshan prit la parole, titubant de droite à gauche, les pupilles dilatées et l’air hagard, mais conservant pourtant une étrange clairvoyance de discours.

Enhardi par les effets de la pulque T’doshok, il s’exprimait de toute manière de façon plus claire de cette façon qu’à l’accoutumée.

« .. J’arrive à peine à croire tout c’qu’j’entends… C’est ça l’av’nir ? Est-ce qu’vous comptez vraiment ramper encore d’vant la République ? »
lança t-il.

Il essuya d’un revers de la manchette sa bouche, montrant les dents et observant la rangée des estrades qui abritaient quelques maîtres Jedi. Des maîtres qu’il connaissait bien, qui n’aimait ni ses manières, ni son manque d’acceptation du Code Jedi. Mais pour une fois, ils restèrent tranquilles : La tendance s'était inversée.

« Haaaa ! Davjäan inyameet ! Mon sang est en feu ! Il en faut peu aux affamés pour brûler leurs principes ! Alors que la République montre enfin son vrai visage, on réclame l’bâton pour continuer d’se faire rouer ?! J’entends toujours parler du danger de l’Empire. Où était la République lorsqu’les Siths ont attaqués l’Temple voilà maintenant presque 20 ans ?! Est-ce l’Empire qui a finalement chassé l’Ordre d’sa demeure sacrée ?! Qui sont ceux qui ont glissé un couteau dans les entrailles d’leurs alliés afin d’satisfaire leurs agendas personnels ?! Qui à décidé de remplacer l’ordre par une parodie pour insulter ?! »


Quelques Maîtres s’agitèrent un peu dans l’assemblée et échangèrent quelques murmures, se demandant si cet affichage de reproches était une bonne chose à laisser apparaître… L’un prit poliment la parole.

« Je lis beaucoup de colère en vous, Galdur. Puis-je cordialement vous demander de vous calmer et détailler votre propos ? »

Le trandosha hagard tituba un peu de droite à gauche, et finit par se trouver assise sur un petit rocher central au jardin. D’ici, il souffla un peu et tira un petit couteau de sa sacoche qu’il se mit à utiliser pour éplucher ce qui ressemblait un petit morceau de cactus. De quoi faire redescendre les pulsions stimulantes de la pulque. Il était trop tard pour faire demi-tour dans tous les cas. C'était assez rare qu'il se montre aussi ouvert et direct sur des sujets aussi sérieux, d'où le besoin de prendre... quelque chose pour s'aider un peu à parler.

« Quand j’étais p’tit, un jour, mon père, l’chef Hmrossk, m’a emmené à une “négociation” tenue par la République. La question était encore un d’ces sempiternels traités idiots que Kashyyyk imposait sur notre lune… L’ensemble d’la conférence était bien entendu administré et modéré par la République, puisque Kashyyyk et Trandosha en font partie. C’que la République avait oublié d’nous dire, c’est qu’ils avaient invité une bonne partie des clans voisins. Ils sont malins. Ils savaient qu’il y avait beaucoup d’haines entre nos clans. À la table des négociations, tout l’monde s’regardait nerveusement, prêts à sortir les haches et les couteaux. Notre voix n’aurait pu être recevable qu’si l’intégralité des clans convergeaient vers une option commune pour faire contrepoids à la voix du représentant d’Kashyyyk. Un bon moyen d’nous décrédibiliser et d’nous refuser la parole: Comment une bande de sauvages pas fichus d’apporter une réponse unie planétaire pouvait savoir ce qui était bon pour eux ? Pour ce genre d’petits jeux, la République est très forte… »


Il releva les yeux et glissa le bâtonnet de cactus épluché dans sa bouche, se mettant à le mâchonner comme s' il s’agissait là d’une confiserie..

« N’ont jamais été intéressés par l’idée d’nous donner un traitement équitable, tout juste faire semblant d’nous proposer des options pour nous faire taire. Parce qu’nous étions un problème. Trandosha n’a jamais voulu d’la République, mais de par son statut d’Lune de Kashyyyk, la République à forcé l’intégration en plaçant pour seul représentant des deux mondes un Wookie, un peuple bien docile qui profitait largement d’cette intégration. Contrairement aux T’doshoks. Avec ça, Kashyyyk avait toutes les armes administratives pour faire passer tout c’qu’elle voulait, y compris des blocus pour étouffer not’ planète. Une aubaine pour la République… Des opposants muselés, et une assurance d’loyauté des autres. »


Galdur renvoya un regard presque mauvais au Maître Jedi qui lui avait posé la question.

« Pourquoi j’fais la tronche ? Mais qu’est c’que tu veux qu’j’fasse d’autre ? Moi j’suis personne, jolumba. Au pire une statistique d’plus pour un Sénateur. Qu’est ça fait à la République qu’une bande d’aliens aient pas les moyens d’se payer de quoi réparer leurs stations de pompage d’eau ? La République s’fiche éperdument d’ses sujets, tant qu’leurs sénateurs et représentants peuvent s’ maintenir et s’coucher dans leurs palaces. C’est d’ça dont vous voulez être les gardiens ? C’est ça qu’vous voulez soutenir en tant que Jedi ? C’est c’que vous voulez donner comme moralité à vos gosses ? L’modèle de réussite Républicain ? Une vie où on achète l’droit d’se débarasser d’ses responsabilités ? Quand vous mourrez, vot’ esprit rejoindra-t-il la Force, ou bien les mémoires d’la République ? Pensez vous qu’les bas fonds d’Ondéron et d’Coruscant, qui composent la vaste majorité d’la populace d’ces villes vivent dans la soie ? »


Il finit par pointer vers quelqu’un sur les estrades, qui ressemblait à un Zabrak, les bras croisés. Le badge des Rangers Ondéroniens reposait au niveau de la ceinture de sa bure. Le représentant du Temple pour les feux Rangers Ondéroniens.

« Chevalier Sekrun. Vous connaissez mieux qu’personnes ceux qui étaient à la caserne des Rangers. Vous les avez vu. Certains sont éduqués, intelligents, bien plus qu’j’le serai jamais. Alors pourquoi étaient-ils moins payés qu’les forces républicaines pour un contrat égal ? Pourquoi est-ce qu’certains voyaient une menace dans notre organisation ? N'est-ce pas du mépris pour nous et pour l’Ordre ? Ashkrik. »


Le bâtonnet de cactus passa d’une joue à l’autre, alors que le trandosha agita un doigt mécontent en direction de l’ensemble des estrades.

« Certains ici regrettent l’arrêt d’l’entente entre la République et l’Ordre Jedi. En quoi est-ce que l’entente était mieux ? À l’image de Trandosha où mes frères se cassent le dos pour quelques crédits et où nos femmes courbent le dos pour servir le vin à des dignitaires de peur de faire offense au Sénat, vos Chevaliers devaient s’excuser de leur présence et vos Padawans devaient baisser les yeux face aux chanceliers pour gargariser leurs égos et assurer qu’ils n’vous coupent pas les vivres. Même les Maîtres devaient feinter d’ne pas voir la corruption et les affronts pour éviter l’hostilité de politiciens. Cette République si chère à cherchée à vous faire disparaître et à vous dominer. Le Chancelier Grendo est l’coupable idéal, parce que ça permet d’relativiser et d’ignorer toutes les erreurs du passé en l’blâmant pour ce qui s’passe. La vérité est qu’c’est de longues années de docilités dans un rapport clairement inéquitable qui a conduit à ce jour. Vous estimez la République comme une force alliée nécessaire. Ce n’est pas du tout réciproque. Maître Karm à raison. À force de vouloir absolument conserver cette relation toxique avec la République, cette dernière à transformer l’Ordre en une assemblée d’superviseurs effrayés par l’Empire, incapables d’voir la destruction semée par les concessions accordées aux dignitaires & chanceliers. »


Très vivace dans ses propos, il était aisé d’être en désaccord avec Galdur. Mais une chose était sûre cependant : Il était incroyablement honnête dans ses propos. C’était des paroles du cœur. Il marqua un silence et se pencha légèrement en arrière sur son rocher. De son doigt, il pointa la silhouette d’une rocheuse lointaine se découpant à l’horizon. Son sommet se séparait en deux.

« N’est-ce pas la foudre qui a fendu c’rocher ? Dans les lueurs du crépuscule, un simple éclair peut trancher un roc. Pourquoi craignez-vous l’absence de la République ? Pourquoi craignez-vous l’Empire, ou les Siths ? Même si vous mourrez ou disparaissez, il suffira que l’histoire se remémore du nom d’un seul d’ent’ vous pour que le futur soit rempli d’légendes, comptant la manière dont vous avez vécus, combattus, et disparus. Les blasters peuvent tuer les corps. Ils n’peuvent pas abattre des idées. N’est-ce pas là le propre même de vot’ Force ? De l’équilibre ? Même lorsque la nuit remplit l’ciel, il existera toujours quelques rayons d’lune pour s’frayer un chemin à travers les nuages. Être un p’tit poisson dans un vaste océan comporte son lot d’avantages. Plutôt qu’de vouloir préserver les idées d’la République, il s’rait temps d’construire celles du Temple. »


Il se leva finalement et pointa le doigt spécifiquement vers une rangée de Maîtres. Ceux-là, il les connaissait bien. Ils étaient ceux qui avaient à de multiples reprises affiché du scepticisme ou des critiques envers Galdur pour son refus du Code Jedi. Ils avaient parfois indiqué aux Padawans de se tenir éloignés de lui. Des gens qui ne l’appréciaient pas. Par convictions. Par idéologie.

« C’que j’crie ne pourra jamais être aussi violent que c’que j’pense, chers Maîtres. Mais j’ai versé mon sang et ma sueur pour l’Ordre, même si je n’adhère pas au Code Jedi. Votre Code Jedi. Pas parce que c’la me rapportait quelque chose, mais parce qu’j’me disais qu’j’faisais la bonne chose. Je suis en paix avec la Grande Déesse et avec moi-même, depuis quelque temps maintenant. J’ai toujours ce feu qui brûle d”puis qu’j’ai retrouvé Sa route. Elle m’a apprit à voir dans le noir, et à occire mes doutes. Z’avez voulus me parquer, m’faire changer. Mais grain d’sel dans l’océan, j’ai refusé d’me dissoudre. J’ai remonté l’courant et trouvé une autre issue. Cette Ordre, p’têtre que vous considérez qu’il s’ra jamais l’mien parce que j’n’ai pas adhéré avec vos idées. Mais vous n’pourrez jamais m’refuser l’honnêteté ou l’effort qu’j’ai mis dedans.

Moi j’suis personne. Mais il existe un avenir à glaner, par delà c’vieux Code Jedi. Les affamés d’la Galaxie sont nombreux. Très nombreux. Bien plus que l’sera jamais l’armée Impériale ou Républicaine. Des gens qui viennent d’nulle part, qui n’savent peut-être pas ce qu’est un sabre laser, ou même la Force, comme moi, mais qui attendent pour vivre avec raison et vertu. Il n’est pas exclusif aux Jedis de désirer de contempler d’plus vertes vallées. Pensez à ce qu’les oubliés peuvent vous apporter. »


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Artoria Ozanhea
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Je quittai l’estrade pour rejoindre une place sur le devant des gradins, m’installant ainsi au plus prés de la scène, me mettant à regarder le Twi’lek prenant ma place afin de corriger certaines choses que j’avais pus dire ou mal interprété concernant Luke. Cependant, je restais sur mes positions concernant ma vision des Jedis gris, mais visiblement, je n’avais pas été assez clair. Je me tus cependant, laissant la parole à d’autres personnes afin de ne pas monopoliser l’attention et le débat. Le vieux sage laissa alors la parole à Luke qui commença à s’exprimer sur le fonctionnement qu’il avait réussi à faire naitre ici avec l’aide de Karm. Un fonctionnement basé sur l’entraide entre sensitifs et non sensitifs. Un fonctionnement que je pouvais approuver et qui nourrissait ma volonté de créer un nouveau conseil Jedi afin de le faire évoluer vers quelque chose de plus symbiotique entre les Jedis et les civils. Nous pourrions ainsi envisager un conseil où se mêlerait sensitifs et non-sensitifs où une personne ou un groupe représenterait une partie de la communauté et où nous essayerons de trouver comment satisfaire chaque partie de cette communauté. Après, il restait la question de savoir si les civils pourraient se mêler des affaires Jedis. Je ne savais dire si c’était une bonne ou une mauvaise idée. Je savais juste que cela pourrait poser problème si jamais ils avaient droit de veto sur nos opérations.

Une fois son discours fini, je le vis partir vers une jeune fille un peu plus loin afin de lui parler. Cependant, étant à l’opposé et trop loin, je ne pus comprendre ce qu’il disait. Je reportai alors mon attention sur le reste de la foule, un jeun homme venant à prendre la parole afin de remercier diverses personnes, mais ce qui m’intrigua fut plutôt la fin de son discours concernant un compte-rendu à propos d’une attaque sur un de nos membres perpétrés par un ancien alliés. C’était bien le moment d’avoir ce genre de soucis. Déjà que nous devions nous réorganiser, mais si en plus, nous devions nous méfier d’alliés, cela allait devenir encore plus complexe. Mais surtout, cela continuait de me miner le moral. Nous étions donc ainsi abandonnées de tous ? Non seulement on nous bannissait, mais en plus on nous trahissait ? Comment envisager le futur de manière optimiste pour notre ordre dans ce cas.

Et alors que je commençais à broyer du noir, le conclave se poursuivit avec Karm qui nous fit… un discours à la Karm. Mais il mettait le doigt sur certaines choses très intéressantes et notamment qu’avant d’essayer de remodeler le fonctionnement interne de notre ordre, il fallait décider quels seraient nos prochains objectifs. Devions nous continuer à jouer à la police et imposer notre code moral à la galaxie ? La question se posait réellement. Cela faisait maintenant trois semaines que nous étions en exil et seul Dantoinne avait manifesté son intérêt pour nous. Et uniquement parce qu’il y avait une enclave Jedi. Finalement avec son argumentaire visant à savoir si nous ne devions pas revoir nos priorités, notre code, notre moral et tout le reste, il y avait une question bien plus simple qui se posait en fond et qui était pour moi à la source de tout le reste : la galaxie voulait-elle encore des Jedis ? Ou tout du moins des Jedis actuel. J’avais toujours défendu les valeurs Jedis, ou au moins celle qui me semblait bonne à défendre, et voulu les apporter aux autres. Mais si les autres ne voulaient pas de ces valeurs ? Pouvais-je vraiment me draper dans ma vertu et chercher à imposer a certains un code moral que je me permettais de bafouer quand cela m’arrangeait ? Cela ne faisait que me plonger dans une sorte de colère sourde en serrant les poings. Rien que le fait que ce débat puisse exister me plonger dans une certaine tristesse et me faisait douter sur la faisabilité du rêve que je souhaitais atteindre. Pourtant, je voulais y croire. J’etais sur que si nous continuons à suivre nos convictions les plus profondes, nous pouvions réussir à redorer notre blason et accomplir notre mission de protéger la galaxie du Côté Obscur. Il fallait cependant s’en donner les moyens et peut-être qu’une refonte complète de notre ordre était la bonne chose à faire.

Et cette opinion se renforça quand l’intervenante suivante prit la parole, une certaine H’phedia. C’est justement maintenant que nos ennemis s’attendent à ce que nous tombions dans le désespoir que nous devions rester debout. « Mon cœur est une lame de lumière et de justice. ». Voila qui me faisait plaisir à entendre et qui resonnait en moi. Et j’espérais ne pas être la seule dans ce cas. Car au-delà de toute question sur le fonctionnement de l’Ordre et du rôle que nous allions devoir jouer, nous étions des chevaliers de lumières ayant promis de servir le Côté Lumineux de la Force et de protéger la veuve et l’orphelin. Et il n’y avait aucune raison que cela change. Peu importe la forme que nous allions prendre à la fin de ce conclave, nous devions continuer à nous interposer contre ceux qui cherchaient à nous faire taire et aider le peuple. Je me retrouvai également à hocher la tête à ses diverses propositions pour le futur, les trouvant pour la plupart bonnes et intéressantes. Mais aussi parce qu’on commençait un peu à avancer dans ce débat en proposant de vraie solution plutôt que de poser des questions. Et concernant son laïus sur les Lames Républicaines, j’était encore d’accord avec elle. Il s’agissait d’une bombe à retardement qui pouvait mine de rien changer la galaxie. Mais surtout selon le chancelier en place, cette forme armée pouvait changer du tout au tout. Il fallait régler cette histoire rapidement. Je ne pouvais donc que sourire devant cette araignée qui avait réussi à transmettre certains de mes doutes à l’assemblé en les exprimant mieux que moi.

Cependant, ce sourire fut de courte durée quand arriva un Trandoshan répondant au nom de Galdur qui semblaient avoir un peu picolé avec son arrivé. Et si certains de ses propos me semblaient un peu confus, certains de ses arguments tapaient assez vrai comme notre relation avec la République. Nous nous étions effectivement trop reposés dessus en négligeant nos propres forces. Et il était impossible de ne pas le ressentir. Je ne pouvais lui donner tord sur ce point-là. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il se trompait sur certains points. Je le laissai alors finir avant de lever la main pour attirer le droïde nous servant de micro juste devant moi.


« J’aimerais commencer de nouveau en disant que je suis d’accord avec maitre Karm, Luke et H’phedia. Il est peut-être temps pour nous de revenir a plus de simplicité en se mêlant au véritable peuple. Et comme le dit notre… ami Trandoshan, arrêtons de servir un régime politique qui ne veut pas de nous. Servons ses citoyens. »

Je me levai alors de ma place pour mieux être vu de l’assistance mais sans pour autant me déplacer, déposant mon regard sur Galdur.

« J’aimerais cependant relever deux choses qui me dérangent dans votre argumentation, le reste étant plutôt en accord avec la réalité bien que ça me fasse mal de l’accepter. Vous vous posez deux questions : pourquoi avons-nous peur de la défection de la République et peur des Siths ? Et bien tout simplement car les deux nous placent dans une situation qui met plus que jamais en péril notre Ordre. Maintenant que nous sommes seuls, nous sommes vulnérables aux assauts des Siths et de leurs soldats. Que ferons-nous quand ils débarqueront avec deux a trois plus de troupes que nous rien que pour le premier assaut ? Nous ne pouvons gagner un conflit sans l’appui militaire de la République. C’est triste mais c’est un fait. Et vous ne voyez pas le problème de la disparition des Jedis ? »

Mon ton se fit alors plus rude envers le Trandoshan.

« Effectivement, la lumière ne disparaitra pas avec nous. Mais que pensez-vous qu’il se passera si nous disparaissons ? Combien de milliards de personnes seront tués ? Combien de milliards souffriront ? Combien de milliards seront traités en tant qu’esclave ? Pensez-vous vraiment que notre Ordre survivrait sous le joug des Siths ? Oui, notre héritage nous survivrait, mais pensez-vous seulement que ce sera suffisant ? Bien évidemment, que nous inspirerons des gens à se soulever contre l’Empire, mais pour ont-ils seulement l’emporter avec juste leur volonté ? Personnellement, ne parierais pas là-dessus. »

Je relevai alors les yeux vers le public, sondant mon auditoire.

« Je ne vais pas vous resservir tout ce qui a déjà été dit ici, mais je me range du côté des idées de maître H’phedia, maître Karm et maître Luke. Nous devons trouver un moyen de faire survivre notre héritage et de prouver que nous sommes toujours là tout en recréant des liens avec le vrai peuple sans pour autant nous imposer à eux comme nous avons tant de fois essayé de le faire. Ainsi, j’aurais diverses propositions allant dans leur sens. »

Je toussotai alors légèrement afin de m’éclaircir la voix et avala ma salive pour humidifier ma gorge sèche.

« La première est d’ouvrir nos différents corps agriculture, médecine, éducation et exploration au non-sensitifs. Cela me semble être un excellent moyen de nous remettre sur un pied d’égalité avec eux en les traitants comme nos égaux et d’apprendre l’un de l’autre. Et quitte à être sur un pied d’égalité, je soutiens l’idée de proposer une vie civile au Jedi avec amour, mariage, famille, travail. »

Je baissai alors légèrement les yeux, venant parler d’une voix plus hésitante, parlant cette fois-ci avec mon cœur.

« Je…Je ne pense pas que ce soit forcement mal. Ça fait des siècles voir des millénaires qu’on nous apprend à dompter nos émotions afin qu’elles ne nous contrôlent pas au combat. Et pourtant, aujourd’hui, à une heure décisive, c’est guidé par nos émotions que nous sommes là à chercher des solutions, à être hésitant dans ce qu’on propose. Quand on est initié, on vit dans un clan qui est une sorte de fratrie. Quand on devient padawan, on entame une relation avec un parent de substitution et quand on devient chevalier, on finit par prendre quelqu’un que l’on guidera comme un cadet de notre famille. Enfin, je veux dire, ça ne dérange que moins qu’on nous apprenne que l’attachement est mauvais alors qu’on passe notre vie à créer divers liens ? Je ne sais pas. Est-ce qu’il ne serait pas temps d’oublier ce genre de règles qu’on ne respecte qu’a moitié et revoir notre interprétation du code mais aussi de tout l’ordre ? »

Je relevai alors les yeux pour regarder autour de moi, voyant toutes les yeux fixés sur moi. Je repris alors la parole tentant de garder la face et de ne pas m’écrouler quitte à divaguer dans ce que je raconte.

« Un truc tout bête, mais est-ce qu’on ne pourrait pas simplement commencer par demander aux sensitifs s’ils sont d’accord d’intégrer notre Ordre ? Et s’ils sont d’accord, s’ils veulent se battre ? Peut-être que certains ont juste envie de devenir érudit et de passer leur temps dans la bibliothèque avant de partager leur savoir. Je me pose la question de savoir si notre fonctionnement à encore un sens. On ne pourrait pas simplement rendre l’éducation plus libre en laissant les padawans libre de choisir ce qu’ils veulent ? Je parle dans le maniement de la Force, entendons-nous bien. Si un gamin veut juste finir agriculteur, on peut peut-être rendre le maniement du sabre optionnel pour lui. Pourquoi le forcer à se battre s’il n’en a pas envie ? On peut peut-être aussi revoir l’aspect religieux de notre Ordre, le fonctionnement de nos titres, rendre la Force moins mystique… Je ne sais pas, j’ai l’impression que presque tout est à revoir. Mais je ne veux pas monopoliser la parole. J’espère juste avoir dit au moins une chose de pertinente. »

Je me rasseya alors en soupirant, ayant eu l’impression de me transformer en Karm a parler ainsi. Je rigola alors legerement, attendant la prochaine intervention.
Thann Sîdh
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Thann Sîdh – #FFC59A

Les discours se faisaient suite, parfois plus longs, parfois plus modestes, parfois plus engagés, parfois plus modérés, parfois pleins de certitudes, souvent témoins d’un profond questionnement. Ecoutant tour à tour chacun de ses aînés, Thann réalisa alors la frappante singularité de la scène à laquelle elle assistait. Des générations de Jedis s’étaient succédé sans jamais voir un tel événement, une telle occasion de débattre, à cœur ouvert, de ce qu’ils étaient, de ce qu’ils représentaient, de ce que devait être leur place au sein de la Galaxie mais aussi, de ce que devait être leur vie comme simple individu. La question était si vaste, les réflexions si longues… Et elle, qui toujours avait trouvé quelque chose à dire, à ajouter à l’édifice, se trouvait là, muette, songeuse. Était-ce l’émotion de son adoubement qui avait ainsi paralysé son esprit ? Comme un trop plein de pensées dont elle devait d’abord s’évider avant de pouvoir reprendre le fil normal de ses déductions ?

Elle resta donc longuement silencieuse, d’autant qu’elle se retrouvait dans beaucoup de ce qui pouvait être dit, dans les paroles du nouveau Maître Kayan, dans celles d’Oni et même dans les idées de la Chevalière arachnoïde dont elle avait d’ores et déjà décidé qu’il lui fallait absolument la rencontrer dans un cadre plus privé. En réalité, la Chevalière Kith'Araquia jouissait d’une certaine réputation dans les rangs des Sentinelles, et si Thann n’avait toujours pas osé l’approcher, c’était moins par qu’elle fût intimidée qu’occupée. La Sentinelle elle-même, d’ailleurs, avait la réputation, à l’exemple de beaucoup de ses homologues, de n’être que rarement au Temple.

Elle fut touchée d’une étrange façon par la colère du Trandoshan dont Seïid lui affirma aussitôt et avec une très grande certitude qu’il était profondément ivre mais aussi qu’il s’agissait de Galdur, l’un des feu rangers Ondéroniens, avec lesquels elle avait eu l’occasion de collaborer à deux ou trois reprises – bien que jamais directement avec celui-ci en particulier. Sa façon d’exprimer sa peine et la colère qui en découlait… Il y avait une forme de noblesse dans son geste, tout embrumé qu’il était, et un grand courage pour venir ainsi oser s’exprimer sur ce que son cœur avait de meurtri. Comme un écho à ce que vivait Lauren, elle aussi, dont l’apparition plus tôt n’avait pas manqué de crever l’âme de la Miraluka aussi bien qu’elle l’avait rassurée : son amie était parvenue à sortir et cela ne pouvait que montrer ses progrès faute de mettre un terme à l’inquiétude.

🌿

De nouveau la Chevalière Ozanhea et cette fois, Thann se sentit sortir de la torpeur mentale dans laquelle elle avait été plongée jusque-là. Elle attendit patiemment qu’elle terminât son discours avant de lever à son tour la main, de se lever, et de se focaliser sur la présence rassurante des êtres qu’elle aimait pour lui donner le courage de se mettre ainsi en avant face à une telle foule. C’était une chose que d’avoir supporter pendant des mois des responsabilités démentielles dans les couloirs de l’Enclave, c’en était une autre que de devoir assumer la parole devant des dizaines de regards. « Bonjour à toutes et à tous… Elle s’éclaircit la gorge, plus nouée qu’elle ne l’avait cru en premier abord, et reprit, avec à peine plus d’assurance.

« Ne prenez pas mon intervention comme une contestation, j’ai beaucoup entendu, je rejoins parfois tout à fait ce qui a été dit, parfois moins mais pourtant je le comprends. J’aimerais d’abord faire savoir ma compassion pour Lauren, pour Galdur – que je ne connais pas mais dont je respecte la colère et la peine –, pour nos novices, également, dont l’inquiétude est entendue et fondée… » Chaque fois qu’elle énonça un nom, elle tourna son regard vers la personne nommée, bien que cela ne lui fût pas nécessaire, elle avait depuis longtemps adopter cette façon tout à fait humaine de faire.

« Ensuite… J’aimerais revenir sur l’idée de ce qu’est notre devoir. Puisque je suis tout à fait fraîchement sortie de mon statut de Padawane, peut-être mon ressenti peut-il aiguiller notre conversation ? Car en effet, j’ai vécu la guerre, aux côtés de Maître Karm – lui-même peut témoigner de mon expérience – et c’est peu de dire que je l’ai mal vécue. Pourtant, pourquoi y suis-je aller ? Pourquoi y suis-je retournée ? Parce que c’était là mon devoir, en tant que Jedi, c’était là la vocation, d’aucun dirait héroïque, que je me prétendais suivre. A quel prix ? Je rejoins en cela ma consœur : combien n’auront pas osé dire qu’ils ne voulaient pas rejoindre le front ? Combien, par peur de manquer à leur exemplarité, auront été broyés par une guerre qui déjà faisait trop de victimes ? Bien sûr, nous devons être la lumière face à l’obscurité. Bien sûr, nous devons défendre ceux qui ne peuvent le faire. Mais la seule défense de l’opprimé s’exerce-t-elle l’arme à la main, dans la boue et sous le feu ? Des souvenirs lui revinrent, elle les assuma, plus en paix avec eux qu’elle ne l’avait longtemps été, et reprit. J’avais quinze ans, quand j’ai rampé pour la première fois dans les corps et le sang, dans les égouts d’Erebrö, sur Columnex. Quinze ans. Ai-je seulement besoin d’en dire plus ? »

De nouveau, elle marqua une pause, aussi bien pour ne pas s’essouffler que pour tenter de garder la plus grande cohérence possible dans son discours. « Pourtant, si ce sont nos dogmes, nos croyances qui m’ont poussé à ne pas oser refuser cette charge colossale, je refuse pour autant que nous nous en séparions tout à fait. Nous sommes appelés, à raison, une Eglise, mais pour quelles croyances fondamentales ? Peut-être de cela, nous pouvons discuter, mais de là à jeter au feu toute notre identité ? Non, je ne considèrerai pas la Force comme autrement que vivante. Elle me dépasse, elle me transcende tout à fait, et je serai bien orgueilleuse de prétendre y comprendre davantage que vous tous, mais est-ce pour autant que je dois cesser de croire en elle ? De croire à l’étrange équilibre qu’elle semble me suggérer ? De croire qu’au fond, cette puissance mystique qui nous unit tous ne le fait pas en l’absence absolue de dessein ? Vous dites craindre ce que serons ces Lames Républicaines : que serions-nous de différents si nous abandonnions cette idée qu’il existe la Lumière et que nous devons y tendre ? Que dirons-nous à nos jeunes ? La Force est une simple énergie dont il t’appartient d’en user à ta guise sans qu’aucune morale ne vienne retenir ta main ? Nos croyances sont l’altruisme, la compassion, l’harmonie et nous avons placé l’autre au cœur de notre pensée, décrété que la Force n’était pas sujette à notre domination mais bien une alliée qui nous invite à œuvrer avec justice. Une alliée bien étrange, qui parfois, comme aujourd’hui, semble nous avoir abandonnés. Je refuse pourtant de cesser de croire en Elle ; quoique cela puisse vouloir dire encore. Nous ne pouvons simplement décréter être les gentils face aux méchants du reste de la Galaxie, être du côté du juste tandis que les autres useraient à mauvais escient du même outil que nous. Nous ne sommes pas Jedi parce que nous sommes sensibles à la Force. Nous sommes Jedis puisque nous croyons profondément en la Lumière qui peut en advenir… » Une certaine ferveur était venue à l’habiter, au fur et à mesure que son discours se déployait. Son ton, alors, s’était trouvé plus ardent, plus inspiré, et son cœur, elle le sentait, battait la mesure de cette passion. C’était une profession de foi aussi bien qu’un aveu d’une grande ignorance.

Plus tranquille, elle reprit : « Déjà ici, au sein de l’Enclave, nous avons fait en sorte de rendre l’éducation libre de chacun. Tout est discutable, tout est à discuter, même le Code n’est pas un monolithe qu’il faut craindre de toucher, de s’approprier à la façon d’une glaise première. Pourtant, préservons-nous de l’orgueil : il y a de la sagesse dans ces mots. Aucune pensée logique ne nous amènera jamais à démontrer indubitablement la nécessité de préserver l’orphelin de la guerre, aucune. Il n’y a que la compassion, et une ferme croyance que l’autre est aussi précieux que nous-mêmes qui pourra nous aiguiller dans ce choix. N’est-ce pas sur cette seule pierre angulaire que les disciples de l’Exilée parvinrent à refonder notre Ordre, il y a des siècles de cela ? Ils y sont parvenus, nous y parviendrons à notre tour, et sans y perdre ni notre essence, ni notre identité. » Elle se tut enfin, congédiant d’un geste tranquille le petit droïde micro. Elle n’était pas tout à fait sûre de la forme de son discours, ni d’être même certaine de tout ce qu’elle avait avancé. C’était un élan du cœur. Une volonté farouche de ne pas céder à l’ombre en acceptant, face à sa menace, d’y perdre ce socle fondamental de son identité. La Force n’était pas un simple outil. Elle refusait d’en arriver à cette pensée. Elle refusait de la trahir ainsi. De la vassaliser. Quelque part, par-là, de se perdre.

HrP • d’aucun·e aura remarqué que j’ai légèrement changé la couleur de paroles de Thann. C’est que devenue grande, ayant fait évoluer son profil, tout ça… Je me suis dit qu’il était normal que la voix de la petite de quinze ans qui a commencé à vivre sur ce forum change, et j’ai voulu marquer par-là ce changement. Fin de la remarque inutile.
Kiva Nidmu
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Le conclave




Kiva Nidmu #666699
Initié Ixim Naurrel #9966ff
Padawan Ilisjan Nessie #cc6666
Chevalier Du’k Rems #cc66cc


Le maître jedi Kayan prit place devant moi avec discrétion, pour venir me parler sans attirer l’attention sur nous. J’avale premièrement ma salive pour faire disparaître la surprise de mon regard ainsi que la colère imprégnée dans mes pupilles. Ixim, Ilisjan et son maître Du’k Rem furent eux aussi un peu penaud dans leur attitude avant de s’incliner poliment devant le nouveau maître jedi de l’ordre.

Les mots choisis sont parfois un peu difficiles à cerner pour moi, il est vrai que je ne connais que très peu tous les projets entrepris par l’ordre, leur ampleur, leur force et leur faiblesses. Je vois ce que je vois seulement, je suis toujours dans l’ignorance, dans un cocon social fermé et isolé, alors je réagis à ce que je peux toucher. Rejeter l’ordre ne m’est jamais vraiment venu à l’esprit, ou pourrais-je aller? Sur Mirial? Devenir une sith meurtrière, une sorcière ou un truc du genre? Ou aller sur coruscant faire ce que je déteste le plus faire, être un soldat et combattre? Non, les jedi sont ma seule famille, sans eux, je ne suis plus rien… Quoi que oui, je peux toujours devenir une nomade, créer une flottille avec d'autres mirialan et voyager dans l’espace, comme les ark-ni! Quoi que je n’ai sûrement pas assez de crédit pour cela, je vais devoir en parler à Aérion!

Bref, je secoue un peu la tête pour me re-concentrer sur les paroles de Luke. Décidément il dégageait une douceur remarquable, je dirais même qu’il a l’air d’utiliser les mêmes techniques que Velashera en fait. Du coup, moi et ma bande n’étions pas du tout intimidés, tendus ou mal à l’aise maintenant.

Le hapien termine alors le tout d’une question que, bien entendu, me laisse question secondes silencieuse. Après avoir prit le temps d’y réfléchir je prend la parole Pour ce qui est de la raison pourquoi moi je suis toujours ici, je… j’ai foi en l'esprit du temps et en les racines profondes… ou comme on dit dans ma culture, hipura khi ki salna Ceux qui connaissent Balian peuvent bien comprendre que chez les mirialan, la religion est importante. Ce que je veux dire, c’est que même le temps ne peut nous séparer de nos plus profondes racines, il peut me les cacher, les dissimuler sous la terre, mais jamais il ne pourra me les retirer. Les miennes, c’est l’ordre, Mirial, mon clan, ma caste ethnique et j’ai bien l'intention de les solidifier… ou plutôt, j’aimerai le faire... Je baisse les yeux pour démontrer ma fameuse confiance personnelle, c'est-à-dire, démontrer à quel point je me trouve si inutile. Ce que moi je veux, c’est de ne pas être un soldat… c’est aider les gens dans le besoins, mais j’aimerais surtout que l’ordre redevienne symbole de l’équilibre et qu’elle arrête d’être l'effigie d’un autorité quelconque, peut importe son visage. Je ne prétend pas tout savoir non plus, il est difficile pour moi de dire ce qui est bon ou non pour nous alors que j’ai été dans une bulle fermée toute ma jeunesse, j’ai surtout besoin de ressentir que mes frères et soeur dans la force sont sympathise les uns avec les autres je crois.

Ilisjan prit ensuite la parole, ayant envie de rajouter un point D’avoir des maîtres jedi au conseil qui ne nous gère pas comme des enfants et qu’ils soient plus connectés avec nous, ce s’rais cool. J’veux dire, je comprend qu’on est pas impliqué dans bien des situations, c’est logique, on a pas d’expérience à notre âge, mais on est pas obligé non plus de venir me mettre un drap sur la tête pour après nous le retirer en plein milieu d’une montagne de cadavre. Le maître de cette dernière a les yeux qui s’arrondissent. Ilis voyons! Elle confronte directement le chevalier du regard et Je te rappelle que la première fois qu’on est sorti du temple, j’ai vue un rodian mourir sous l'effondrement d’une station minière!

Je regarde les deux avec un regard triste, laissant alors les deux à leur discussion en venant plonger mon regard dans celui de Luke On veut avoir un rôle à jouer dans la crise actuelle, on veut s’impliquer, voilà ce qu’on souhaite, j’ai croisé une mercenaire un jour qui m’a bien fait comprendre que mon innocence ne me sers à rien du tout. Je parle bien de la blondinette grognonne.

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Avoir été nommée par Yann me remit sur les rails de l'événement. Voir encore Lauren derrière si différente de ce qu’elle est réellement me brise le cœur. J’ai envie d’être plus forte pour elle, qu’elle puisse s’appuyer sur moi, piger dans mon esprit pour réparer le sien. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour elle en fait. Pour l’instant, je profite du croisement de nos regards pour lui faire un sourire et lui mimer des lèvres le mot « Merci », ce qui lui décrochera à lui aussi une émotion de douceur.

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Autant je dis vouloir être impliquée, autant je dois avouer que les discours qui s'enchaînent sont difficiles pour ma concentration et pour celle de Ixim aussi. Être mélangé avec des non sensitifs? Pourquoi pas... Je le regarde en soupirant C’est pas gagné, à chaque fois, on me regarde comme si j’étais un alien. Il rigole un peu en me regardant du coin des yeux Ah mais, dans l’ordre aussi on te regarde comme un alien! Je fronce les sourcils et feint la colère.

Vient finalement le discours de… Galdur je crois. L’attention est soudaine quand ce dernier ouvre la bouche, un trandoshan à la voix forte et grave, ça impose l’écoute. Je sympathise trop avec lui, même si au final je ne comprend que très peu ou pratiquement pas les enjeux du problème explique vis-à-vis son monde. Ses émotions et sa colère me donnent envie de le soutenir, un aspect primitif, naturel, un retour aux sources, nos cultures ont peut-être beaucoup en commun… je dois décidément aller à sa rencontre après ce conclave.

L’enclave est présentée sous plusieurs formes, celle de Karm et celle de son ancienne padawan, Thann Sîdh. C’est plutôt rassurant au premier coup d'œil, renforçant un peu l’assurance des propos de Luke sur cette capacité que l’ordre va avoir à m’offrir une éducation que je souhaite avoir.

« Il n’y a que la compassion, et une ferme croyance que l’autre est aussi précieux que nous-mêmes qui pourra nous aiguiller dans ce choix. » Je donne beaucoup d’affection à cette philosophie, une pensée qui flatte beaucoup mes valeurs basées sur l’altruisme, une vaillance que je vais devoir appliquer et démontrer envers les gens de Dantooine.

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Kalen Ris
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On avait eu chaud. La situation me paraissait encore totalement irréelle. Comment avaient-ils pu ? Comment ce salopard de chancelier, cette espèce de grosse limace spatiale de Grendo S’orn avait-il pu trahir l’Ordre de la sorte ? Je réprimais la colère qui m’animait, me contentant de donner un coup de poing énergique dans la tôle du cockpit du Kimogila.

Nous avions promis de protéger la République. Et cette dernière, comme une fille de joie de Nar Shaddaa, nous avait fait les poches avec un grand sourire après avoir donné le change à l’horizontale. Belle récompense pour les Jedis qui s’étaient sacrifiés et avaient payé le prix fort pour la protéger depuis sa naissance. « On est jamais mieux trahis que par les siens ». Une phrase de Sith. Malheureusement, il semblait évident que, par avidité, par calcul politique, ou tout simplement parce qu’il était une pourriture de la pire espèce, le chancelier avait laissé son jugement s’obscurcir. Un véritable fils de Hutt.

Nous avions quitté rapidement l’orbite d’Onderon. Il valait mieux ne pas trop traîner dans les parages, au cas où la flotte républicaine aurait à son tour, reçu l’ordre d’abattre les membres de l’Ordre encore présents dans le système. Heureusement, les Vieux avaient tout prévu. Enfin, je ne sais pas si c’était de leur fait mais il fallait avoir des balloches de wampa pour annoncer ça en prime time aux infos. Dantooïne prenant fait et cause pour l’Ordre contre la décision du Chancelier…. De ce que je me souvenais de mes cours d’astrogéographie, c’était une planète agricole majoritairement. On allait donc se faire un trip rural…. Génial… J’imaginais déjà les initiés se gamelan dans les hautes herbes en courant dans la prairie…

La perspective de ce monde m’enchantait autant que d’embrasser le cul d’un gungan mais ce n’était pas comme si nous avions le choix. Shade émis quelques réserves que j’envoyais balader d’un soupir d’exaspération.

«Mais non, tu ne vas pas rouiller… Arrête un peu de te plaindre et prépare plutôt le saut dans l’hyperespace. Plus vite nous y serons, plus vite on pourra remédier à cette situation foireuse…»

En grommelant, mon cher assistant effectua sa tâche et bientôt, nous avions disparu des écrans de contrôle républicains.

***

Cela faisait maintenant deux jours que nous étions sur Dantooïne. A peine le temps de prendre ses marques. Le coin était moins perdu et arriéré que je ne l’avais cru. Pour autant ce n’était pas non plus le grand luxe. Dans leur grande bonté, les habitants de Rainë nous avaient fait une petite place dans leurs maisons. Mais il était clair que la situation n’était pas tenable. Même avec la meilleure volonté du monde et un programme d’urbanisme éclair. On ne transformait pas comme ça une planète de péc… de paysans. Mais au moins, eux étaient authentiques et francs du collier. Ils n’hésitaient pas à tenir leurs engagements, bien que ça puisse leur coûter cher. Et en ça, ils avaient tout mon respect.

Mais on n’était pas pour autant sortis du sable. L’Ordre avait réuni un Conclave. Une assemblée où tous pouvaient prendre la parole et donner leur avis. Et il y avait des siècles qu’un tel événement n’avait pas eu lieu. Quelle chance… Non, je plaisante.

Néanmoins, il serait question du futur des Jedis, de nos préceptes, de notre mode de vie, de la manière dont nous affronterions ou non l’adversité et les temps difficiles qui s’annonçaient. Je n’avais ni la prétention, ni l’envie de monter sur l’estrade pour me donner en spectacle. On ne pouvait pas dire que les Twi’leks couraient les ornières par ici et je me faisais encore plus discret qu’à mon habitude. Un jedi parmi tant d’autres. J’étais davantage préoccupé par l’absence d’Akela. Je n’avais perçu aucun signe de sa présence et j’avais espéré naïvement pouvoir la retrouver dans l’Assemblée. Peine perdue. Avait-elle seulement réussi à fuir Onderon ? Cette incertitude accaparait mon esprit. Il faudrait que je parte à sa recherche. Je n’écoutais les propos de mes frères et sœurs que d’une oreille distraite.

Dans ce flot de platitudes, certains orateurs attirèrent néanmoins mon attention. D’abord, un joli brin de fille à la langue bien pendue mais pleine de bon sens. Sa volonté de chercher à tisser des liens avec ce que l’on appelait pudiquement les jedis gris était une prise de position suffisamment iconoclaste pour être intéressante. Et je partageais son avis. La Lumière aurait besoin de tous ceux qui souhaitaient la porter pour la propager. Quel que soit leur dogme. Car on ne pouvait pas laisser l’Obscur gagner. A aucun prix.

La seconde personnalité qui m’intrigua fut celle d’un type en tenue décontractée au milieu des vêtements rituels. Etait-ce vraiment le même dont la padawan venait d’être intronisée chevalière ? Il devait avoir gardé cette tenue sous sa bure. Il n’y avait pas d’autres explications. Mais plus que ses choix vestimentaires, ce fut sa façon d’exprimer les choses qui m’interpella. On était loin du protocole et des formules ampoulées. C’était bon. Et percutant. Son vécu de guerre, sa première mission me rappela Lorrd. J’avais moi-même eu bien du mal à étouffer cette colère. Et comme lui, je l’avais changée en détermination, en recherche de la justice. Il semblait que nous avions pas mal de choses en commun. Son message à la jeunesse, aux padawans, aux initiés. J’aurais aimé entendre ces mots lors de mon arrivée. L’idée d’égalité entre sensitifs et non sensitifs dans l’Enclave me paraissait aussi une piste intéressante. Quoi que peut-être illusoire quand l’avis des seconds peut-être influencé par les pouvoirs des premiers. Cette question viendrait peut-être plus tard sur le tapis… Ou pas…

Le dernier intervenant qui me passionna fut une sœur sentinelle. Et quelle sœur ! Pensez donc, une gigantesque araignée de près de deux mètres d’envergure ! De quoi vous calmer les trois quarts de la galaxie, Sith compris. Mais au-delà de son physique, c’était surtout ce qu’elle exprimait qui marqua mon intérêt.
Elle aussi avait connu Lorrd, les pertes, les affres de la guerre… Elle aussi cherchait à porter la lumière de la justice au cœur des ténèbres et de montrer le chemin à d’autres. Sa vision de l’entrelacement de la République et de l’Ordre sonnait juste pour moi. Les Jedis n’avaient effectivement pas réellement de berceau.

Mais le plus important était sa vision de notre place dans la galaxie. Aux côtés du peuple. L’Ordre s’était coupé de ses racines, de ce qui lui donnait une véritable raison d’exister. Au-delà de toutes les manigances politiques, des luttes de pouvoir et des dogmes. La Vie. Les êtres vivants. Les plus faibles. Ceux qui ne pouvaient se défendre par eux-même…

Mais au-delà de ses considérations idéologiques, ma consœur avait aussi une vision plus pragmatique que je trouvais des plus pertinentes. Une base secrète sur Ilum, un réseau d’enclaves disséminées dans la galaxie. Comme nous pouvions entretenir nos réseaux de renseignements. Une façon d’avoir des yeux et des oreilles partout et d’être d’autant plus difficile à cerner… Une logique de Sentinelle en somme.

Cependant, malgré les divergences des uns et des autres, une chose semblait faire un absolu consensus : la nécessité de protéger les jeunes sensitifs des lames républicaines. Une sorte de milice rapprochée du chancelier. Des personnes utilisant la Force comme un simple outil. H'phedia avait raison. Cette logique les mènerait dans les bras des Sith. Et risquait de détruire la République. Il faudrait donc que nous prenions nos responsabilités.


Je continuais à observer l’assemblée, à la recherche du visage familier d’Akela. Mais il y avait au moins trois personnes que j’avais désormais envie de rencontrer…
Attanor' T. Obred
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« Hmpf ! »
Fut la seule chose qui me vint lorsque j’appris la nouvelle. Ma seule réaction. Je l’ai déjà dit, la politique est panier de crabe immonde où seuls les plus avares parviennent à tirer leur épingle du jeu. Encore une fois, comme à l’époque de l’attaque d’Ondéron, par précaution ou par lâcheté, la république faisait de nous ses ennemis. Ironie du sort, l’enclave que je considérais comme un lieu où les bisounours et les licornes jouissent à qui mieux mieux des rigoles d’arc-en-ciel devint le centre névralgique de l’ordre. N’avais-je pas perçu un tel danger auparavant ? ne m’étais-je pas en un sens ramollis en choisissant de rapatrier mes hommes, sur le conseil d’Elta et Flibux qui vivaient leurs meilleures vies, forniquant en cascade dans ce lieu idyllique ? Ils s’étaient mis en couple, les deux anciens de l’équipe d’éducation. Les choses humaines, enfin, je devrais dire les relations, sont, le plus souvent, des nids à emmerdes, des imbroglios néfastes de rancunes, la vie, disait un sage jedi, revêt-elle une autre signification qu’un inextricable nœud de rancune ? Oui, parce que l’amour triomphe des limites du temps et de l’espace, la mort nous rappelle à chacun notre finitude.
Notre équipe de bras cassés s’était donc, avant les évènements, basée sur Dantoïne, profitant du climat favorable pour adoucir la corne sous nos pieds martiaux. Quelle ironie, j’avais cédé, et maintenant me retrouvai, aux côtés de tous les autres jedi, dans une cohue navrante d’émotions et de bons sentiments. Nous avions tout simplement perdu la face aux yeux de ceux que nous considérions comme des alliés. Nous étions des parias, des Apax, des renégats d’un ordre intergalactique à la dérive, incapable de comprendre les enjeux. Voilà une réalité muette qui persistait dans mon esprit, nous étions encore les grands perdants à la grande course des luttes du Sénat. A chaque fois que le temps était propice à la guerre, les jedis avaient choisi la paix et, comme à leur habitude, ils allaient se perdre en palabre abondante, en discours et en débat, qui ne serviraient sûrement qu’à faire mousser les uns et à faire grimper les autres sur l’échelle sociale des chaotiques ambitions.
La foule bigarrée réagissait avec émotions, avec ferveur à chacune des interventions, et j’avais encore raison, certains voulaient se faire mousser, présenter leur capacité de leadership et leur manque d’humilité. Ce n’était pas le cas de tous, mais certains parlaient mal. Très mal. Puisqu’il parlait trop. Assis parmi la foule, nous formions une ligne étrange, marqué d’indice particulièrement contrastants. Imaginez vous bien, des vieux de la vieille, couverts de cicatrices, le visage morose et renfoncé dans de ténébreuses considérations. Voilà ce qu’était, bien qu’habillés en civil, l’escouade de l’œuvre. Mais quelle œuvre, me demanderez-vous, celle du bien, vraisemblablement. Je voyais les orateurs défiler, essayer de montrer le bien dans leur proposition, comme s’ils n’avaient pas compris qu’une seule chose comptait dans cette situation délétère : La guerre. Purement et simplement le combat et le sang, voilà ce qui comptait. Trahis ? Chassés ? Méprisés ? Alors frappons. Préparons la guerre, fortifions nos défenses, car oui, en gardant l’attitude du sauveur, on apprend à être crucifié.
Puis vint le moment où Karm prit la parole, peu ou proue après Kayan, que je n’avais eu l’honneur de rencontrer par le passé. Le paysan ne savait pas parler le basic comme il se doit, mais au moins allait-il droit au but. La chevalière qui avait pris la parole en premier, n’avait pas complètement tort non plus. Mais au fond du fond, au fond des choses, est-ce que les mots ne sont pas justifiables, à tous points de vue. J’observais sombrement, les deux mains jointes sous mon menton qu’elles portaient. J’observais les inepties que les mots procurent, sans jamais sourciller. Je vis l’ancienne Padawane, Thann Sidh et Shepard à quelques rangs devant nous. Je me doutais, en soi, que Shepard devait être livide du fait qu’autant de nos hommes se retrouvaient au même endroit pour simplement discuter. Les éléments que j’avais soulevés à mon arrivé sur la planète, le danger que l’enclave représentait, était d’autant plus prégnant maintenant que nous avions dû tous nous réfugier dans ce lieu de bisounours.
Je l’ai dit, et je me répète, nous ne pouvons faire confiance qu’à la Force, aussi bien physique que spirituelle. Et ce débat, qui trainait en longueur, me faisait bouillonner progressivement… Je n’étais pas l’homme qu’il fallait à ces oreilles, ni la bouche pour leur faire comprendre que seul l’aspect martial comptait dans une situation où nous étions inférieurs en nombre et en capacité militaire. Il fallait que nous réagissions, quitte à tourner le dos à cette idée teintée de rose, d’un jour réintégré la république. La république, nous avait lâchés, chassés, meurtris ? Soit ! Le chancelier devait très probablement fricoter avec les Sith, et cela expliquerait sûrement sa décision. Mais son action révélait une nouvelle perspective, le fait qu’à présent nos ennemis n’étaient plus, que, les Siths, mais la galaxie entière.
Alors, j’observai, je continuai à écouter, avec cette voix intérieure qui ne cessait de répéter : « Attanor’, ouvre-la, une bonne fois pour toute ». Car ce n’était pas une guerre dans laquelle nous étions jetés sans préparation. Ou du moins nous ne pouvions répondre à nos agresseurs, comme dans une guerre frontale. Sur Harun Kal’, aux côtés de Sant Germin, j’avais appris en quelques sortes, ce qu’est le fait d’être en infériorité numérique. Ironie du sort, encore une, comme si cela ne suffisait, accompagné de Karm nous avions chassés les reliquats de la rébellion de son maître sur Utapau. Enfin, c’est une autre histoire… peut-être était-ce son maître qui avait raison, le maître de Karm, j’veux dire. Peut-être était il le temps de reconnaître que la galaxie n’avait plus besoin de sauveurs, de guérisseurs ou de Thaumaturges, mais bel et bien de guerriers. Peut-être était-il temps que je fasse un tas de toute ma misanthropie et que j’accède à la parole. Ce miasme intangible de signe ayant seul but de perdre le guerrier.
Je levai la main :
« L’enclave de Dantooïne n’est pas faite pour accueillir autant des notres. Alors faisons en sorte qu’elle puisse défendre les enfants qui grandissent en ses murs. Tu l’as dit, Karm, c’est Hippieland. Mais la fleur au fusil, je pense qu’il est grand temps que l’Ordre défendent autre chose que des croyances. »
Je n’avais bien évidemment pas attendu que le droïde vienne se placer devant moi. Au contraire, je n’avais attendu qu’un instant de silence.
« Ma position… Sera sûrement mal vue, mais la création des lames n’est que prodrome du fait que nous ne servons à rien aux yeux de la république qui nous remplace dès qu’elle le peut, et qui ne nous a jamais défendu. »
Je me levai de mon siège, sentant la main d’Elta tentait de retenir ma bure qui laissait saillir mon armure servomoteur verte.
« On nous a déclaré la guerre. Et nous n’avons, pour l’instant, aucun moyen, aucun rapport de force suffisant pour prétendre répondre à ce qu’on peut appeler un affront. »
Voyant tous les regards se posaient sur moi, bien que ma voix ne défaille, une goutte de sueur perla de mon front.
« Un nouveau conseil ? Une nouvelle instance qui bloquerait nos mouvements. Nous devons agir, répondre, contre-attaquer. Pas nous complaire dans l’attitude stérile du spectateur car nous savons pertinemment que la veuve et l’orphelin n’ont pas comme nous, la Force de se défendre. Alors agissons. Cessons de parler… Agissons. Faisons front commun, séparons-nous, je ne sais, mais agissons. Les non-sensitifs ont toujours fait parti de notre Ordre. Leur place est indispensable à son bon fonctionnement, alors mettons les en valeur et arrêtons de croire que l’on peut encore sauver une galaxie qui a clairement décidé de se débarrasser de nous, et ce, par tous les moyens. »

J’avais parlé d’une traite. D’un seul coup, porté par ce qui semblait être une sorte élan lyrique, poético- trotskiste.
« L’attaque D’ondéron d’il y a déjà trop d’année, nous montre que nous n’avons pas d’allié. Les jedis gris ? peut-être. Les jedis noirs ? Je pense que vous comprenez où je veux en venir, seront-ils favorables à une alliance ? ou bien, comme je le pense, ne continueront-ils pas dans leur petite quête de pouvoir solitaire qui ne mène à rien d’autre qu’à l’éclatement progressif de notre Ordre. Ceux qui me connaissent, savent que je n’aime pas parler beaucoup. Et encore une fois je déroge à la règle. Défendons-nous, que Diable ! Nous sommes des Jedis avant d’être des guerriers, certes, mais nous sommes des guerriers avant d’être la risée de la galaxie tout entière. Que les non-sensitifs, aptes et volontaires, rejoignent nos rangs, et que nous puissions nous défendre sur les points stratégiques, une bonne fois pour toutes celles où nous avons décidés d’aider ou de curer les plaies purulentes que nos véritables ennemis ont affligés aux peuples qu’ils voudraient dominer. Si nous ne répondons pas, Maître Kayan, si nous n’acceptons pas, d’être les Lames de la lumière dans ce monde, nous serons rapidement relégués au titre de légende de l’ancien monde. Et je ne pense qu’aucun d’entre vous ne l’accepterez sciemment. Agissons. »
Galdur
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Les vapeurs d’alcool vinrent le faire tituber un peu, sous l’expression et le jugement de ses camarades de l’Ordre Jedi. Le trandoshan peint porta ses mains vers sa sacoche et en sortit une petite fiole de terre cuite qu’il déboucha immédiatement avant de la porter à ses narines. Le délicieux et enivrant fumet des encens de la tribu de Hasran. Épicé, sauvage, impétueux. La fragrance lui faisait tourner la tête, lui donnant à cœur à l’ouvrage, et la force de répondre. D'abord à la critique vis à vis de son approche de l'Empire.

« Les Siths ont d’aut’ choses à faire… Sholah… Ils sont divisés et doivent en ce moment même affronter des renégats v’nus de leurs propres sphères internes, et d’autres contre-cultures … Et d’leurs adversaires, qui est le plus prioritaire ? Un Ordre d’sabreurs à genoux, même pas capables d’trouver l’unité au sein d’leur groupe ? Ou une République qui vient d’suffisamment gagner en confiance pour s’priver d’ses jadis plus fervents protecteurs ? Ils n’sont pas une menace pour l’instant… La République à bien plus accompli à détruire vot’ Ordre qu’jamais n’le fera le plus grand Seigneur Sith… »


Il s’abaissa et ramassa une poignée de la terre typique de Dantooïne. Une terre sablonneuse et quelques peu ingrate, remplie de petits cailloux. Il tamisa à l’aide de ses paumes de main la terre, pour n’en conserver que la poussière, poussière qu’il projeta dans le vent, la laissant ainsi s’éparpiller et disparaître dans les particules de l’air.

« Ashrik gehenra ! Il existe un proverbe dans ma tribu: Soit comme la poussière. La poussière peut s’écouler paisiblement au gré du vent, flotter et s’évanouir dans la nature, ou frapper avec fureur dans la tempête. »


Il tourna doucement la tête, observant un instant le dernier qui eut pris la parole, hoquetant, et finissant par frapper dans ses mains pour l’applaudir.

« C’lui là à raison… Sholah ! Si la République veut faire d’nous leurs ennemis… Alors prenons le comme une fronde, et répliquons, mais pas comme cela était le cas avant. Nous autres non-sensibles n’avons pas besoin des dogmes d’étrangers, et face à la Force nous invoquons l'immanence. Nous n’ferons pas des névroses d’quelques chanceliers, impérateurs siths, ou maîtres jedis l’modèle de nos mondes. Nous avons tous un feu à brûler, tous une guerre à affronter, selon nos idées et nos traditions. Si l’Ordre veut perçer et accroître sa capacité à rassembler, il doit apprendre qu’il n’est pas un messie ou une balise au milieu des ténèbres, pas plus qu’il n’est un berger pour les troupeaux. Pas pour beaucoup d’entre nous. Nous n’voulons pas d’sauveurs, ou d’futurs gouverneurs. »


Il tituba de droite à gauche et s’essuya la bouche, avant de balayer du bras l’assemblée et les paysages qui les entouraient, tous. Le modeste paysage de Dantooine, à l’image de ses habitants, renvoyait l’image pittoresque d’un astre éloigné de la sphère médiatique et de la grande civilisation, celle qui pense et dirige les sifflets. Une terre de tranquillité, et surtout d’indépendance depuis peu.

« N’connaissez vous pas la chanson ? Sholah ? Une chanson pourtant populaire, qui s’retrouve chez beaucoup d’transporteurs spatiaux, même au coeur même d’la République, et d’l’Empire. »


Il se mit à frapper du pied, marquant un rythme presque musical, avant de se mettre à siffloter, mimant ainsi une mélodie familière. Il y joignit ses mains qu’il frappa l’une dans l’autre avant de se mettre à chantonner, et à se lancer dans une danse un peu désordonnée influencée par les grammes d’alcool dans son sang.

« J’suis l’fils de marin, qui traversa les mers,
J’suis l’fils de soldat, qui détestait la guerre,
J’suis l’fils de forçat, criminel évadé,
Et fils d’la fille du roi, trop pauvre à marier !

Fils d’coureur des bois, et de contrebandier,
Enfant d’une rue mal famée, et fils d’aventurier,
Métis et sang mêlés, de simples roturiers,
C’est un sujet de honte, j’en ferais ma fierté !

J’suis l’fils du fermier, poussé par la famine,
J’suis l’fils de l’ouvrier, v’nu crever en usine,
Dès l’âge d’huit ans, seize heures sur les machines,
Mais qu’ils savent que jamais, je n’ai courbé l’échine !

J’suis resté là, droit, d’vant les patrons,
Même le jour où ils ont passés la conscription,
J’suis l’fils du paysan, et l’fils de l’oublié,
J’ne prends pas les armes, contre d’autres affamés !

Je n’aime pas le Sénateur, je n’aime pas l’Empereur,
L’un est pour les brutes, l’autre pour les menteurs,
Si j’aime ce monde, cette terre qui m’a vu naître :
Je ne veux pas de dieux, je ne veux pas de maîtres !

Je ne veux pas de dieux, je ne veux pas de maîtres ! »


Une chanson populaire, souvent chantée dans la chaleur des bars et des auberges des bas-quartiers et des relais spatiaux des transporteurs de commerce et autres travailleurs modestes. Ce qu’entendait Galdur en soulevant ça, c’était qu’il était impératif que l’Ordre Jedi ne se positionne pas comme une forme de contre-pouvoir ou d’organisation politique alternative qui serait prétendument mieux que les autres. Qu’est ce qui qualifiait les Jedis plus que les autres pour savoir ce qui était bon ou pas pour un peuple après tout ? Toujours enivré par ses substances, le Trandoshan finit par attraper le badge des Rangers Ondéroniens à sa poitrine, qu’il arracha de sa veste et le présenta ainsi à tous.

« J’ne veux pas leurs dieux, j’ne veux pas leurs maîtres. »


D’une poigne assurée et puissante, il brisa ainsi son insigne et jeta les morceaux au sol. Le symbole de l’Ordre Jedi et des pistolets blasters désormais séparé du morceau qui représentait Ondéron. Le trandoshan hoqueta un instant, écrasa du pied les morceaux, et prit une grande respiration.

« Dantooine est un endroit paisible. Les pâturages sont vastes. Les Varactyls apprécient l’climat. De plus, c’est également un paradis pour chasseurs. Paraît que la région est habitée par les rares Rancors Laineux. J’suis sûr qu’des camarades de ma tribu seraient ravis d’venir s’installer ici et d’participer aux tâches, en plus d’chasser dans l’coin. Après tout, il va bien falloir construire un ranch si j’dois m’occuper des Varactyls d’l’Ordre pas vrai ? Qui a besoin des Rangers Ondéroniens quand y’a tout c’qui faut ici pour faire encore mieux ? »


Et quiconque voudrait mettre la main à la pâte et jouer les palefreniers serait le bienvenu. Le trandoshan avait déjà la tête remplie d’idées quant à ce qu’il voulait mettre en place ici, sur Dantooine, à proximité de l’enclave.

« … On y élèvera les varactyls pour l’Ordre, on y chassera respectueusement, et on s’fera notre beurre en traitant les pelleteries et les fourrures, sans excès. Et on sera… Les Coureurs de Dantooine ! »


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An'ya Qelis
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Qui l'eût cru? Une ex-Sith participait au seul conclave Jedi en place depuis des lustres !
Enfin... Pas si "ex" que ça, apparemment.

- Rassure toi, mon Apprentie, je ne t'ai pas radié de l'Ordre Sith.

Vraiment?

An'ya se remémorerait la conversation holographique avec son (ancien?) Maître. Rien que d'y penser, elle se remettait à trembler de toute son âme. L'épreuve fut terrible pour elle. Elle avait tout fait pour ne lui laisser aucun indice pour qu'il puisse la retrouver, aucun éléments sur sa position. Retord et intelligent comme Darth Drâal pouvait l'être, ce dernier pouvait très bien feindre la joie des retrouvailles mais vouloir insidieusement sa tête... Et y arriver avec les minuscules indices qui pouvaient transpirer d'An'ya !
Pourtant, elle aurait tout donné pour se blottir à nouveau dans les bras de cette figure paternelle, revenir en arrière, ne pas l'avoir déçue. Elle désirait juste savoir s'il était toujours en vie, savoir comment saignait sa terre natale prise entre loyalistes et renégats. Mais la chose qu'elle craignait le plus aux mondes restait le courroux de celui qui l'avait pris sous son aile.

- Certes, la colère m'a mis hors de moi lorsque tu as décidé de disparaître dans la nature, avait-t'il annoncé sur le ton des reproches, mais je compte bien te voir me revenir. Tu es mienne et mienne tu resteras.

An'ya était alors restée aussi calme qu'une statue de chair, tandis qu'à l'intérieur d'elle, sa pensée fut perdue dans une tempête d'émotions contradictoires. Elle buvait ses paroles.

- Tu es une Sith, Darth Misanthra. Je t'ai forgé à mon image et formé à ma guise. Ne l'oublies pas.

Sa voix avait sonné comme une vérité absolue à l'oreille de la jeune femme. Avait-il déjà imaginé qu'il puisse seulement se tromper?

A cet instant, notre An'ya (ou Darth Misanthra?) s'était retrouvée alors bien enfoncée dans sa situation, le cul entre deux chaise ou, plutôt, le cul entre deux Ordres. Le cul entre deux cultes. Inconfortable, quoi.
Parce qu'il fallait dire aussi que Darth Drâal ne savait pas tout le chemin qu'An'ya avait parcouru au Temple. Elle n'allait pas foutre en l'air tous ses progrès, tous ses projets, tout ce qu'elle avait tissé ces deux dernières années, tout de même? Même s'il fallait avouer que tout ça prenait une mauvaise tournure à cause d'un certain Jexit.

Bref! Revenons-en à l'instant présent.
Quelques semaines plus tard, maintenant qu'elle avait l'esprit plus clair, An'ya se disait que Drâal avait juste tenté de la manipuler - de manière inhabituellement grossière en plus - en sautant sur la première occasion. Après tout, n'avait-il pas eu l'intention de la tuer avant même qu'elle ne décide de s'enfuir?
Comment avait-elle pu gober de telles couleuvres? Pourtant quelque chose la chiffonnait, mais elle n'arrivait pas à mettre me doigt dessus.

Bref! Revenons-en vraiment au sujet présent. Le conclave, donc.

En périphérie de l'attroupement de Jedis, An'ya était bel et bien présente, profitant de la forte lumière pour cacher son visage dans l'ombre de sa capuche, dans une bure des plus simples. Avec ses tatouages siths sur la face, elle préférait jouer la carte de la discrétion afin d'éviter une foule mécontente. On avait beau dire, tout le monde ici ne connaissait pas la "Cannibale de la Cantine" ni les raisons de sa présence. Et elle n'avait aucune envie de devoir se justifier. Le Haut Conseil ne l'avait-elle pas accepté au sein de l'Ordre Jedi après tout? Donc, discrète physiquement, discrète émotionnellement et aussi - pour ne pas dire "et surtout" - discrète dans la Force, comme à son habitude. Et, ce, malgré ses doutes sur son choix de marcher vers la Lumière ou les appels incessants de son Côté Obscur.

Après la remise des reliques qui attisait la curiosité d'An'ya -curiosité qu'elle ne manquerait d'étancher après de son ami Karm et de Luke - quelques personnes avaient prit la parole.

Blablabla... Le Haut Conseil avait failli. Sans rire?
Accepter les Jedi gris? Et pourquoi pas les Jedis Noirs tant qu'on y était !? Euh... Passons.
Un nouveau Conseil avec Luke Kayan et Karm en figure de proue? Mais oui, carrément! An'ya fut des plus enthousiastes à imaginer un Conseil composé d'un ami -oui, bon, le seul- et d'un Luke qu'elle avait dans la poche. Être proche des dirigeants, c'était parfait pour elle.
An'ya avait envie de rebondir là-dessus, de renchérir. Mais elle se tut, de peur au contraire de desservir cette idée. Comment faire pour faire entendre sa voix? Et puis elle s'abstint à cause de Karm.
Cet imbécile prit la parole et foutu tout en l'air. Non mais vraiment... Qu'est ce que c'était que cette histoire de lieu autogéré? Les décisions étaient prises par n'importe qui en réunion thématiques? Sans être obligé d'y aller? Comment une gouvernance pareille pouvait marcher?
(ça s'appelle de la démocratie participative, An'ya)
Enfin bon, pourquoi pas essayer, du moment que cela pouvait remettre l'ordre Jedi sur pied et lui permettre de la protéger, elle.

Toutefois, le discours de son ami sur les émotions, sur les questions de devenir des Jedis -aussi karmesque fut-il- fit écho aux conversations qu'ils avaient pu avoir au Temple d'Onderon. Elle ne put s'empêcher d'opiner du chef. L'aura de l'Ark-ni irradiait de sagesse.

Et oui, c'était pure connerie d'être à la botte de la République. An'ya était bien d'accord. Les paroles de H'phedia, cette chère araignée géante qui l'avait surveillé le temps d'une journée, et de ce Galdur alcoolisé recélaient des vérités criantes. Un réseau d'enclave ? Quelle bonne idée!

Et pour aller plus loin: Pour ne plus dépendre d'une République, pourquoi ne pas créer notre propre armée? Rendre le sabre optionnel, d'accord si l'Ordre a une force armée qui permet de se passer de bretteurs, pensa-t-elle.

Cela aurait peut-être pu éviter quelques désagréments à cette pauvre fille aux cheveux blancs. An'ya hallucina de voir son état. Même son propre Maître ne l'avait jamais mis dans un état pareil.
Et la Sith était loin de se douter que la responsable d'un tel carnage n'était autre que Max Darkan, cette barge qui fut sa passeuse de l'Empire à la République.

Une des paroles qui marquèrent la tatouée, fut lorsque Galdur parla de l'attaque des Siths sur le Temple Jedi, An'ya ne put s'empêcher de se remémorer la fête de victoire qui avait explosé dans l'enceinte de l'Académie de Dromund Kaas lorsque la nouvelle tomba. A l'époque, ce fut un moment de joie pour elle et ses compagnons. Un moment qui lui paraissait maintenant en parfaite opposition avec les paroles de Thann Sîdh. Des paroles qui lui rappelèrent la conversation qu'An'ya eut avec Marja Hildegarde.
La Lumière.
An'ya était persuadée qu'elle existait au fond d'elle, cette "faiblesse" dans son âme, cette seconde porte. Le Haut Conseil en était sans doute venu à la même conclusion puisqu'il l'avait finalement accepté au Temple. Mais le Temple n'était plus. Qu'allait-elle devenir maintenant ? Adieu ses projets au MedCorps. Au moins, elle se félicitait d'avoir récupéré un ou deux "souvenirs". En effet, l'avantage d'un Temple qui coule, c'est le chaos engendré, avec son lot de gens en ébullition pour déménager dans la précipitation. Autant dire que s'introduire dans les laboratoires du MedCorps, accéder à la zone protégée et faire le code de Crewwon sur le clavier tactile avait été un jeu d'enfant. Des toxines de toutes sortes, des poisons hautement dangereux... Qui avait eu le temps d'en faire l'inventaire ? Et c'était bien connu : souvent, des choses disparaissaient dans un déménagement.

Bref ! Revenons-en au Conclave. Après tout, ça intéressait qui de savoir qu'un ancienne assassin se trimballait avec des poisons, hein? D'autant plus qu'arrivée sur Dantooïne, elle avait tout planqué. Pas folle la fille ! Quant à savoir pourquoi ce vol, An'ya le savait-elle seulement elle-même ? Sans doute par curiosité malsaine pour ce genre de choses. (Et aussi parce qu'il s'agissait d'une sale opportuniste.)

D'autres prirent la parole, mais Qelis ne savait pas quoi en penser, ni comment intervenir pour essayer de faire passer ses idées. Jusqu'à ce qu'elle ait une nouvelle idée : demander à quelqu'un d'autre de parler pour elle ! Mais oui ! En usant de Télépathie, ça serait simple comme bonjour. Pas besoin de montrer sa gueule devant tout ce beau monde, pas besoin de parler à un si vaste auditoire, juste laisser quelqu'un d'autre le faire à sa place.
Mais qui ? Karm accepterait sûrement, mais son art des discours laissait à désirer. Luke était un grand timide même si son influence n'était pas à négliger. Mais qui alors ? Les autres, elle ne les connaissaient pas assez pour leur demander.

Oh ! Là, Zita !

Cette Twi-lek fut sa surveillante pendant plusieurs mois. Elle adoooooorait parler, surtout face à des grands groupes. Au pire, qu'avait-elle à perdre en lui demandant ? Un refus, rien de plus (et vu comme An'ya l'avait fait chier pendant ces quelques mois, c'était probable).

*Eh Zita ! Oui c'est moi, An'ya, je suis juste à côté de la caisse, à cinq mètres derrière toi. Voilà ! Je te parle dans la tête. Dis-moi, j'ai un service à te demander. Je veux parler à l'assemblée mais je n'ose pas. Tu peux faire quelque chose pour moi ?*

La Twi-lek, toujours aussi pouponnée et souriante, s'était tournée vers son ancienne "protégée", la cherchant du regard puis la saluant de la main. Alors de manière plutôt agile, elle s'approcha d'An'ya, avec quelque chose d'étrange dans son sourire. An'ya ne comprit que trop tard la sale blague de Zita. Cette dernière fit signe au droïde micro de venir jusqu'au deux femmes.

- An'ya Qelis aimerait prendre la parole.

Puis la Twi'lek disparue dans la foule.

- Zita ! Je vais te tuer ! Espèce de sale garce ! Je vais t'étriper avec... Euh...

La tatouée s'était arrêté lorsqu'elle se rendit compte que c'était sa propre voix, menaçante, qu'elle entendait en écho autour d'elle.

- Euh... Oups ! Il est déjà activé ce micro ? Hm... Je ne vais pas vraiment la tuer vous savez... C'était pour rire... Ah-ah. Euh...

An'ya sentit ses joues s'empourprer. Zita lui payerait cher, très cher, cette blague de mauvais goût.

- Bon. Euh... Je ne suis pas la mieux placée pour parler de l'Ordre...

Certains commençaient déjà à loucher sur le bas de son visage marqué de tatouages. An'ya se senti obligée de se justifier :

- Mais... Maître Jeseladai pourra vous dire que le Conseil m'a intégré à l'Ordre... Et... euh... Je voulais aussi dire... Hm... Comment dire ?

An'ya avait très envie de disparaitre dans un Brouillard de Force. Ses mains tremblaient imperceptiblement, son teint était maintenant livide. Elle se donnait en spectacle et, de nature introvertie, elle parlait devant une foule pour la première fois de sa vie. Elle ne monta pas sur une caisse ou autre chose, bien au contraire, elle semblait se faire toute petite. Un éclat de panique pouvait se lire dans ses yeux, qu'elle rivait au sol.

Tiens, c'est quoi cette tâche sur ma chaussure ?

Après avoir inspiré et expiré deux trois fois, comme elle avait appris en cours de méditation au Temple, elle fini par rassembler les quelques fragments de courage pour continuer :

- Voilà... Je trouve que Karm... euh, Maître Torr... et Maître Kayan sont bien placés pour... vous savez... nous diriger. Euh, non ! Pas "diriger" mais "guider", "conseiller"... Enfin, vous avez compris l'idée... Et d'autre part... Je pense que créer une armée... pas pour faire la guerre hein ! Mais pour nous protéger, me semble... bah... nécessaire.

An'ya ne sera jamais commerciale. Elle était aussi blanche qu'un caméléon devant une roche calcaire, désirant échapper à une meute de chiens Kuat.

Par pitié, que quelqu'un d'autre prenne la parole.
Kiara Hellstorm
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Alors que je venais de perdre mon Maitre Jedi, qu'elle avait disparu, me laissant seule et dans l'incertitude, mon monde changea brutalement. La vie que j'avais toujours connue allait disparaitre à son tour. La République nous avait chassé d'Ondéron, reniant ainnsi des millénaires d'aide que nous lui avions apporté. Je ne comprenais pas cette décision. Cela avait était un véritable chaos. Nous avions dû quitter notre havre de paix. J'avais suivis les autres novices à bord d'un des vaisseaux de transport.

J'avais peur et j'étais en colère contre ceux qui nous avait trahis. Mais vers qui me tourner ? Où allions-nous ? J'entendis mes ainés parler d'une ancienne enclave sur Dantooine. Dantooine...j'essayai de me rappeler ce que j'avais pu lire à la bibliothèque du Temple. Quand je pensais à tous les ouvrages que nous avions dû laisser derrière nous... Ah Dabntooine. Petite planète plutôt agricole. Est-ce que l'Ordre allait pouvoir panser ses blessures là-bas. Allions nous nous redresser et nous battre contre cette injustice ?

Comment l'Ordre allait-il se remettre de cette trahison ? Sur Dantooine, je découvris un peuple qui nous soutenait jusqu'à même quitter la République en représailles à la décision du Chancelier Suprême. La vie reprit un peu son cours, mais bien différente de celle que j'avais toujours connu sur Ondéron. J'aidai à la reconstruction de l'Ordre du mieux que je pouvais, participant le plus souvent aux déchargements de différentes caisses ou à l'aménagement de l'enclave Jedi et parfois errant comme une âme en peine dans cet endroit inconnu pour moi.

Cela faisait déjà deux jours que nous étions arrivés lorsqu'un Conclave fut organisé. Tous les membres de l'Ordre y était conviés. Le but de ce conclave était de discuter de l'avenir de l'Ordre Jedi et de la direction que nous allions prendre. Cela fut un nouveau bouleversement pour moi. Les choses allaient-elles changer ? Allions-nous perdre ce pourquoi l'ont existait ? Je n'étais pas sûre de vouloir m'y rendre et affronter un tel changement. En même temps, je savais que je devais y être présente. Mais allait-on écouter une novice tel que moi ? Je n'avais rien fait d'extraordinaire jusqu'à maintenant.

Lorsque j'arrivai dans la salle du conclave, je m'installai dans le fond, ne désirant pas vraiment me faire remarqué. Je fus contente pour le chevalier Kayan et pour Than Sîdh. J'avais l'impression que ces promotions redonnaient un peu d'espoir, espoir qui fut amoindris par une autre annonce.

"Nous avons… échoué dans notre tâche de guider l’Ordre. "


Les Maitres du Conseil avaient été arrêtés par l'armée de la République et deux d'entre eux avaient rejoints la Force. Je serrais les poings alors que Maitre Jeseladai nous intimait de ne pas tenter d'aller les sortir de leur prison. Elle avait raison, ce serait stupide et complétement inconscient. Devions-nous nous faire oublier ? J'écoutai les uns et les autres, ne sachant trop quoi dire. Avais-je seulement mon mot à dire ici ? Je n'avais rien fais d'extraordinaire jusqu'à maintenant. Malgré tout, timidement, je levai la main afin de prendre la parole :

"Je pense aussi que ça serait une bonne idée d'accueillir les non-sensitif au sein de l'Ordre Jedi. Quant au jedi gris, pourquoi pas, s'ils suivent aussi nos idéaux. Mais est-ce que nous sommes obligés de monter une armée et de se battre contre la République et les Lames Républicaines ? Ne pourrions-nous pas agir autrement et justement montrer une autre facette des jedi que le sabre à la main ? On pourrait apporter notre aide aux mondes de la République de manière différente, en aidant plus le peuple que les puissants, ne plus s'impliquer dans la politique. "

J'avais parlé d'une voix plutôt timide. Je n'étais pas une grande fan du maniement du sabre et je n'aimais pas l'idée que l'on se transforme en armée. Baissant les yeux et espérant ne pas avoir dis de bêtise, je me renfermais dans ma petite bulle.
Zéphyrin Fortunatus
Zéphyrin Fortunatus
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Comme au premier instant Zéphyrin offrait à ce nouveau monde qui n'était pas le sien qu'un visage aux traits fins et des yeux remplis de peine. Une immortelle mélancolie gravée sur ses traits, comme un malheur qui ne dit pas son nom. La fuite d’Ondéron dans la catastrophe hantait toujours le petit humain comme un cauchemar récurrent dont seul un réveil matinal venait le libérer.

Le bruit strident de l’alarme qui l’avait réveillé en pleine nuit pour lui ordonner de rejoindre un vaisseau d’évacuation, les Jedis en déroute fuyant comme des voleurs le sol qui les avaient abrités depuis si longtemps, l’immense bouclier bleu déployés par les Maîtres du Conseil dans un ultime sacrifice étaient autant de souvenirs encore frais dont Zéphyrin ne parvenait pas à se défaire.

Le petit padawan n’avait pas été dépêché sur Ossus. Il avait été jugé plus sûr aux vues de son état de santé de le laisser au Temple. Ainsi, il n’avait été que spectateur du plus grand fiasco jamais vu dans l’histoire de la République, comme à l’accoutumée, il n’avait été qu’un poids mort juste bon à entendre les Jedis se faire bannir.

Avant de quitter le Temple en catastrophe, Zéphyrin avait juste eu le temps de récupérer un stock de médicaments dans l’aile médicale. Il n’avait pas eu le temps de se poser la question de la continuité de ses soins dans un environnement moins technologiquement avancé que le sacro-saint Temple Jedi. Une problématique qui reviendrait lui causer des troubles à n’en pas douter.

L’hébétement du départ et l’arrivée sur Dantoïnne avait succédé à un début d’organisation. Zéphyrin avait été assigné à l’infirmerie – sa place naturelle –. Il avait passé les premiers jours au chevet des Jedis blessés. Protégé par un masque filtrant, il priait la Force, tentant de distiller une aura chaude sur les os brisés et les chairs noircies par la bataille. Passant simplement un peu d’eau sur des fronts en sueur ou prévenant les droïdes médicaux quand quelque chose clochait. Son utilité était limitée et Zéphyrin imaginait sans trop de peine que cette tâche lui avait été assignée pour l’occuper et pour l’empêcher de ruminer la peur lancinante d’avoir tout perdu.

Le reste de son temps était occupé à ses propres soins. Son état de santé s’était aggravé car une partie de son protocole médical ne pouvait pas être réalisé sans matériel et produits qui venaient à manquer. Le jeune padawan avait encore maigri au point qu’on le forçait à se resservir dans la cantine de fortune de l’enclave, sitôt ingéré, sitôt vomi en réalité. PX8, son droïde médical faisait de son mieux de même que les Jedis médicaux de l’Ordre mais tout était urgent et Zéphyrin refusait de mobiliser plus que de raison les soigneurs à son profit qui ne pouvaient alors s’occuper des vrais blessés, de ces héros qui avait tant donné sur Ossus. Il se sentait déjà suffisamment coupable de n’être qu’un poids mort dans tout cette histoire. Ainsi, encore plus faible qu’à l’accoutumé, il ne s’écoutait pas, pleurait les morts et soignaient les blessés.

Il avait malgré tout tenu à se rendre au Conclave. Naturellement, il n’aurait pas grand-chose à dire. Au nom de quelle légitimité sa parole serait écoutée ou même entendue ? Il s’y rendait par solidarité, car malgré tout, les Jedis étaient sa famille. Cette histoire était un peu la sienne. C’était le Temple qui l’avait vu grandir, c’était ses frères dans la Force qui l’avait soigné, l’avait instruit. C’était avec eux qu’il avait ses souvenirs. Enfin, c’était devant des Jedis comme ceux du conseil ou encore devant Luke que sa vocation de préserver le faible de la douleur était née.

Le jeune Jedi malingre portait un respirateur sur le nez et la bouche qui était relié à PX8 afin de l’aider à respirer, il se sentait nauséeux mais il état incapable de dire si c’était à cause de sa santé ou à cause du stress.

Zéphyrin applaudit doucement quand Luke Kayan se vit remettre le rang de Maître, aucun autre n’aurait pu le mériter plus que lui à son avis. Il applaudit également à la nomination au rang de Chevalier de Thann Sîdh. Il ne la connaissait pas bien mais cette promotion devait sans aucun doute être méritée. Assis sur son siège, le garçon écouta avec attention les Jedis qui prirent la parole tour à tour dans cette ambiance de gravité et de reconstruction. Il en aurait pleuré si dans ce torrent de malheurs un espoir fugace ne brillait dans la Force. Toutes les idées lui semblaient bonnes à différents degrés bien qu’il ne sache pas se projeter sur tant de nouveautés d’un seul coup.

Timidement il leva la main pour prendre la parole. PX8 stérilisa le micro dans un grand jet de vapeur et Zéphyrin pris la parole d’une voix calme et lente dans laquelle s’agrégeait tristesse et sincérité. Une quinte de toux plus tard.

Je ne peux parler au nom de tous les padawans de l’Ordre, mais je voudrais simplement dire que vous avez notre confiance entièrement acquise. Nous suivrons vos décisions. Nous sommes une famille, et si une famille connaît des difficultés, elle sait également au fond de son cœur qu’un lien invisible les unira à jamais.

Dans cette période si difficile, ce lien compte encore plus. Je n’ai pas l’expertise ou l’expérience pour savoir quelles sont les décisions importantes à prendre pour l’Ordre mais, au risque d’être pris pour plus naïf que je ne le suis : je crois que tant qu’il y a la Force, il y a l’espoir.


Il toussa à nouveau.

Je vous remercie de m’avoir écouté.
Lucina Harsel
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Installée tout au fond des gradins, je n’avais pipé mot pendant toute la durée de l’assemblée, me contentant simplement d’écouter ce que les autres avaient à dire. Et pour la première fois depuis longtemps, je retrouvais enfin espoir dans les Jedis. Beaucoup ne seraient pas d’accord avec moi, mais je considérais le départ des anciennes figures, bien que forcé et qu’il aurait été préférable que ce soit par une mort de vieillesse et non leur emprisonnement, comme quelque chose de plutôt positif. Et en écoutant les différentes propositions, il était clair et net que beaucoup voulait du changement dans l’Ordre. Et clairement j’aimais ce que j’entendais. Lutter contre les lames républicaines, lutter contre le Côté Obscur, mais surtout donner un bon coup de pied dans les traditions pour laisser place a des mentalités bien plus actuelle et de nouveau bien plus se tourner vers son prochain que sur les objectifs de la République.

Je ne pus ainsi retenir un sourire en coin sous la capuche de ma bure en pensant à quel point Kimo aurait été heureux de voir que l’Ordre cherche à ce point à évoluer. Alors, certes, rien n’était encore acté et tout était à faire, mais après m’être autant plein du côté stagnant de l’Ordre, je ne pouvais que me réjouir de la simple existence de cette volonté. Et ils pouvaient compter sur moi pour les aider. Maintenant que je m’étais décidé à suivre ma vision du Côté Lumineux et qu’on semblait plus que jamais m’offrir une chance de m’exprimer librement, je ne pouvais pas passer à côté. Il fallait que je montre à quel point j’en voulais et étais prête à me battre pour mener à bien toute ces idées, notamment en ce qui concerne l’ouverture de l’Ordre aux différents dogmes et de devenir une force plus tranquille tourné vers l’entraide que le militaire. Certaines me passait au-dessus de la tête sans pour autant que je sois contre, juste que je n’y prêtais pas réellement attention. Il y avait cependant quelque chose qui me dérangeait et que je ne pouvais soutenir : garder contact avec la République. Ayant enfin quelque chose à dire, j’appela le micro à moi afin de pouvoir m’exprimer. Une fois le petit droïde installé devant moi, je pris la parole.


« Je souhaite rapidement revenir sur cette histoire de garder des relations avec la République. Même si je vois l’idée sur le long terme, je pense qu’il est trop tôt. Ce pouvoir, ou plutôt ses représentants au pouvoir, ne veulent plus de nous dans leurs pattes et il faut l’accepter, aller de l’avant. Tout du moins pour l’instant. Une fois un dirigeant plus enclin à la discussion au sommet, nous pourrions éventuellement reprendre des discussions pour garder des relations saines, mais je préconise de ne plus revenir dans la République et de rester indépendant. Ne plus être pour eux mais avec eux. En revanche, si je suis plutôt dans l’optique de laisser la République derrière nous, il faut continuer à aider les républicains. Les habitants de ces systèmes n’ont pas à payer pour le choix de leurs chefs. Je vous remercie pour votre écoute. »

Je libera alors le robot, ayant fini de dire ce que j’avais à expliquer et me réinstallant tranquillement à ma place, attendant maintenant de voir comment le conclave allait se finir et surtout quels allaient être les évolutions à venir.
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Premier Conclave Jedi de Dantooïne
04 Zhellday Ier (Elona) 21 577

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Les résultats de la concertation et leur incidence
Avant toute chose, une brève explication de la manière dont ont été établis ces résultats. Chaque fois, vous avez eu la possibilité de vous positionnez sur un axe allant de « mon personnage le refuse absolument » à « mon personnage le soutient absolument ». Une fois l’ensemble des votes exprimés, nous coupons les votes à 50% des suffrages exprimés et nous regardons quel est le jugement majoritaire situé à 50% (en cas de répartition 50/50, le jugement retenu est le jugement inférieur).

En cas d’égalité (deux jugements majoritaires indiquant, par exemple, le soutien absolu de la communauté Jedi à cette idée), c’est la mesure ayant reçu le plus de jugements positifs au cumulé qui l’emporte. En cas de nouvelle égalité, c’est la mesure ayant les valeurs d’adhésion les plus hautes qui l’emporte. Selon ces règles, voici le classement des mesures votées lors du Conclave Jedi de Dantooïne.


    E, développer le réseau d’Enclaves
    I, accroître l'influence et le « Soft Power »
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne
    G, continuer la lutte contre l'Empire
    Palier des mesures acceptées fortement (les mesures situées ci-dessus ont été fortement acceptées)

    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines
    C, un détachement du politique
    Palier des mesures acceptées moyennement (les mesures situées ci-dessus ont été plutôt acceptées)

    H, apaiser les relations avec la République
    Palier des mesures acceptées faiblement (les mesures situées ci-dessus ont été faiblement acceptées)

    A, l’Ordre Jedi comme force militaire
    F, une ouverture absolue de la doxa.
    Palier des mesures rejetées faiblement (les mesures situées ci-dessus ont été rejetées faiblement)
    Palier des mesures rejetées fortement (les mesures situées ci-dessus ont été rejetées fortement)


De fait, le Staff oeuvrera a proposer un maximum de missions, de campagne et de récompense de propagande allant dans le sens de ces priorités données par l’Ordre. Il faut bien comprendre qu’ici, nous considérons que les moyens humains, financiers et politiques de l’Ordre sont largement donné en faveur de la mesure arrivée en haut de ce classement, tandis que toutes les autres bénéficient de moyens dégressifs tandis que celles ayant été rejetées, même faiblement, ne bénéficient d’aucun soutien de l’Ordre.

Il faut considérer aussi que ces mesures sont « de grandes idées » qui ont été esquissées dans les différentes conversations du Conclave. Les sujets futurs des personnages doivent venir compléter ces prémisses par des actions beaucoup plus complètes allant dans le sens de l’esprit générale (on entend que l’idée de faire de l’Ordre une armée a été refusée, de fait, les mesure contre les Lames Républicaines ne doivent pas être la mise en place d’une armée Jedi capable d’aller affronter les Lames).

Les positionnements individuels
Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des positionnements adoptés par les différents participants au Conclave. Ces positionnements, comme prévenus, sont publics et peuvent être l’objet de reprise dans vos différents sujets. Chaque position a été ramenée à un chiffre suivant cette logique : 1 – Fort rejet de la mesure < 2 – Faible rejet de la mesure < 3 – Faible approbation de la mesure < 4 – Approbation de la mesure < 5 – Forte approbation de la mesure.

  • Galdur
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 5
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 5
    C, un détachement du politique 5
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 4
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 4
    G, continuer la lutte contre l'Empire 2
    H, apaiser les relations avec la République 1
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • Luke Kayan
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 2
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 1
    C, un détachement du politique 5
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 5
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 3
    G, continuer la lutte contre l'Empire 2
    H, apaiser les relations avec la République 4
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • H'phedia Kith'Araquia
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 2
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 5
    C, un détachement du politique 4
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 4
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 1
    G, continuer la lutte contre l'Empire 5
    H, apaiser les relations avec la République 5
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • Lucina Harsel
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 2
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 5
    C, un détachement du politique 4
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 4
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 1
    G, continuer la lutte contre l'Empire 5
    H, apaiser les relations avec la République 5
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • Thann Sîdh
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 1
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 2
    C, un détachement du politique 4
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 5
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 2
    G, continuer la lutte contre l'Empire 3
    H, apaiser les relations avec la République 3
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • An'ya Qelis
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 5
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 4
    C, un détachement du politique 1
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 5
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 1
    G, continuer la lutte contre l'Empire 5
    H, apaiser les relations avec la République 2
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 3

  • Artoria Ozanhea
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 4
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 5
    C, un détachement du politique 4
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 5
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 5
    G, continuer la lutte contre l'Empire 5
    H, apaiser les relations avec la République 3
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • Lauren Aresu
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 1
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 2
    C, un détachement du politique 1
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 5
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 3
    G, continuer la lutte contre l'Empire 3
    H, apaiser les relations avec la République 2
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • Karm Torr
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 2
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 5
    C, un détachement du politique 5
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 5
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, une ouverture absolue de la doxa 2
    G, continuer la lutte contre l'Empire 5
    H, apaiser les relations avec la République 4
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 1
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 2
    C, un détachement du politique 5
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 4
    E, développer le réseau d’Enclaves 4
    F, un ouverture absolu de la doxa 3
    G, continuer la lutte contre l'Empire 4
    H, apaiser les relations avec la République 5
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • Kiva Nidmu
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 1
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 2
    C, un détachement du politique 4
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 2
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, un ouverture absolu de la doxa 1
    G, continuer la lutte contre l'Empire 5
    H, apaiser les relations avec la République 5
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5

  • Kiara Hellstorm
    A, l’Ordre Jedi comme force militaire 1
    B, œuvrer activement contre les Lames Républicaines 4
    C, un détachement du politique 5
    D, une réforme du Code Jedi et de son organisation interne 5
    E, développer le réseau d’Enclaves 5
    F, un ouverture absolu de la doxa 1
    G, continuer la lutte contre l'Empire 5
    H, apaiser les relations avec la République 5
    I, accroître l'influence et le « Soft Power » 5


Dès lors, vous pouvez poursuivre librement, si vous le souhaitez, ce sujet. Nous reviendrons au plus vite vers vous avec les premières missions et les premières grandes conséquences de ce premier Conclave Jedi de Dantooïne et des Enfants de la Force dont nous remercions bien entendu tous les participants et espérons que ceux-ci en sortent très heureux et très heureuses (nous savons déjà que le retour d’opinion est extrêmement favorable mais on peut tout de même vous le redire !).

May the Force be with you. Always.
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