Tanlo Jakobi
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Un soupir. Tanlo relève légèrement son chapeau, révélant une large paire de lunettes de soleil. Le colosse, vêtu de rien d’autre qu’un maillot bleu avec un motif à fleur, est confortablement allongé sur une chaise longue, profitant de la lueur de deux soleils caressant son corps préalablement recouvert de crème solaire. Avec lenteur, il étend sa main en direction d’un verre rempli à ras bord de diabolo menthe. L’approchant de sa bouche, il attrape la paille et bois doucement le liquide frais. La descente de ce dernier fait que le petit parasol coloré se retrouve coincé en haut du récipient. Après avoir redéposé ce dernier sur la petite table à côté de lui, il plante avec soin le petit parasol sur le sable, aux côtés des 4 autres qu’il a déjà collectionné.

Ah, les vacances…

Après les événements d’Ossus et quelques transactions, Tanlo Jakobi s’était accordé un petit moment de repos. Deux semaines, pas plus, le temps de se reposer, se faire un peu oublier, et prendre un bon teint. Et quel meilleur endroit que Tatooine pour tout ça ? Une planète isolée, qu’il connaissait bien, et avec du soleil permanent.

Il en était à son quatrième jour. Et il ne faisait rien. Enfin, pas exactement. Il continuait de s’entraîner, même de manière passive. Ses jambes étendues se contractaient et se décontractaient en rythme. Ses abdominaux, par un adroit rituel de respiration Stava, continuaient de travailler à chaque minute qui passait. Se réinstallant plus confortablement sur sa chaise longue, il se replongea dans la lecture de son hololivre sur la culture Jedi au fil des millénaires, et leurs origines.

Toujours avide d’étendre ses connaissances, Tanlo Jakobi avait repris sa quête de connaissance du Teras Kasis. Mais pour commencer à saisir les subtilités de cet art martial, il devait commencer par le tout début. Les jedis et les siths eux-mêmes. Pas comprendre comment ils pensent, mais pourquoi ils pensent, et s’immerger dans leurs états, leur logique, leur mentalité. Ce n’est qu’ainsi qu’il…

… une sonnerie. Il regarde son communicateur d’un air inquiet. Qui pouvait bien l’appeler ? Oh, il aurait dû se mettre hors ligne, quitter le réseau, afin d’être sûr d’être tranquille, mais il ne pouvait pas s’empêcher, au cas où, au cas où Maxence, ou Fùm, ou ses apprentis avaient besoin de lui.
La sonnerie recommence. Il se sent comme un enfant, prêt à trouver des excuses pour ne pas décrocher. Mais il n’en a aucune. Il dépose son livre, et décroche, reprenant son diabolo menthe en main.

- Tanlo Jakobi, j’écoute ?



- Leader Gorharek ?!

Ni plus ni moins que LE dirigeant d’Anchorhead, le spatioport le plus important de Tatooine. Oh merde, c’était bien sa veine. Qu’est-ce qu’on des -innombrables- chefs de Tatooine pouvait bien lui vouloir ?

Alors il écouta. On avait besoin de lui pour une mission. Pas très longue apparemment, mais, son interlocuteur affirmait, peut-être bien au-delà des capacités de Tanlo, qui continuait de garder le communicateur à son oreille. Une belle et jeune twi’lek lui fait un clin d’œil en passant devant lui avec une démarche bien trop chaloupée pour on âge. Il lui sourit en lui tirant son chapeau. Elle rigole. Il se saisit de son verre.

- Je sais que vous essayiez de m’appâter comme un con en touchant mon ego mais je m’en cogne. Je suis en VACANCES là. Je me fiche de…

Il crache d’un seul coup la moitié de son verre.

- UN KILO DE… il reprend son calme, baissant le ton de sa voix. Un kilo de Phrik à moitié prix en récompense ? C’est quoi le délire, je dois prévenir une guerre planétaire ? Son œil s’illumine. Il est intéressé. L’appât est ferré.

Et on lui explique alors. Une sénatrice apparemment, et pas n’importe laquelle : celle d’Aldéraan, a décidé de visiter Tatooine, incognito, et en vacances.

*Pas encore sur Tatooine qu’elle a déjà pris un coup sur la tête à cause du soleil. Ca s’annonce mal…*

- Ouais, et ?

Silence. Une longue explication au téléphone. Il rigole.

- HAHAHAHA ! Elle est là dans 30 minutes et votre guide vous a fait faux bond ! C'est con que je sois à plusieurs heures de speeder d'ici hein ? Écoutez, je veux bien faire l'effort si vous aug... hein ? Vous ? Mais...

Le vent se lève, alors qu'il plisse les yeux. Au loin, un point noir grandit à toute vitesse.

- Vous... vous passez me chercher ?
Une sorte de peur mêlée de surprise prennent forme dans sa voix, alors que ses yeux bleus deviennent de plus en plus gros au fur et à mesure que le vaisseau de rapproche.

- Mais, mes affaires sont dans mon...

...

- VOUS AVEZ FAIT QUOI ?!
Hurle t-il au moment où le vaisseau dérape dans les airs, mobilisant toute la force de ses rétropropulseurs, créant un chaos monstrueux au sein de la petite station balnéaire-oasis isolée, créant une panique totale et, au milieu des cris, envoyant voler du sable absolument partout, mais aussi plusieurs parasols, serviettes de plage, sacs, et une paire de bikini qui s'écrasèrent contre le visage de Tanlo Jakobi qui n'y prêta presque aucune attention, alors que la passerelle se déploie.

L'homme est presque en état de choc devant l'aspect surréel de la situation alors qu'une dizaine de soldats d'élite débarquent sur la plage et l'emmènent à l'intérieur du vaisseau, sans oublier, évidement, sa serviette et son diabolo menthe.

*****

Les deux soleils semblent danser dans le ciel, tandis qu'un vaisseau viole toutes les règles de sécurité aériennes en filant à travers l'horizon à une vitesse démentielle. Alors qu'ils approchent d'Anchorhead, la passerelle commence à se déployer, quelques centaines de mètres au-dessus du sol. Le vent s'engouffre à l'intérieur de la carlingue. Un soldat, tenant fermement le colosse par l'épaule, lui rappelle, ou plutôt, lui hurle, le briefing.

- OK JAKOBI ! LA CIBLE EST UNE SÉNATRICE NOMMÉE EVEA AKAY ! C'EST UNE PANTOANNE BLEUE DE PETITE TAILLE ABSOLUMENT ADORABLE !
- CE DÉTAIL EST-IL VRAIMENT NÉCESSAIRE ?
- LA CIBLE EST VETUE COMME UNE CIVILE CAR LE BOSS NE VEUT PAS ATTIRER L'ATTENTION ! ELLE EST SUR LE TARMAC !
- ET MOI JE VAIS PAS ATTIRER L'ATTENTION PEUT-ÊTRE ?!
- ON A PAS DE PLACE POUR ATTERRIR ALORS ON VA TE LARGUER SUR ZONE. TU DOIS REJOINDRE LA CIBLE ET L'ESCORTER PENDANT SON VOYAGE. PREMIER OBJECTIF, LA PROTÉGER, SECOND OBJECTIF, LA DIVERTIR, TROISIÈME OBJECTIF, LUI FAIRE VISITER LE PARCOURS TOURISTIQUE DEMANDE, MAIS TU A CARTE BLANCHE POUR LE MODIFIER ! DES QUESTIONS ?
- JE PEUX AVOIR D'AUTRES VÊTEMENTS ?

Tanlo avait en effet été habillé à la va-vite, d'un bermuda couleur sable, d'un t-shirt blanc un peu serré, d'une chemise à fleur et d'un chapeau de soleil à large bord ainsi que de sandales. Plutôt que de ressembler à un guide, il ressemblait à un touriste complètement paumé. Dans le gros sac à dos qu'il portait, ses bottes antigrav et ses gantelets, ainsi que les vêtements qu'il avait dans sa chambre d'hotêl.

Il avait encore du mal à croire que ces connards avaient défoncés la porte de sa chambre d'hotel AVANT de le contacter.

Un silence -si on pouvait parler de silence alors que le bruit des moteurs et du vent était à se péter les tympans- s'installa.

- NON ! BONNE CHANCE JAKOBI !
- HEIIIIIIiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn ?! hurla t-il alors qu'il fut envoyé par dessus bord d'un coup de pied dans le dos. Il eut le temps de voir les soldats lui faire des gestes d'au-revoir de la main alors qu'il tombait. Salopards.

Et c'est ainsi que sur Tatoiine se déroula le premier -et espérons, dernier- largage de guide touristique à basse altitude. Après avoir pesté une bonne dizaine de seconde sur ses employeurs, Tanlo retrouva ses esprits, et tira sur la cordelette sur le côté de son sac, rétablissant sa course alors que son parapente se déployait. Sans être un professionnel aguerri, il n'avait aucun mal à faire quelques sauts, même hasardeux, et voleta ainsi de longs moments en cercle, au-dessus de la ville, se dirigeant vers le tarmac, ou, en effet, une petite silhouette immobile semblait l'attendre.

Doucement, le guignol en chemise à fleur se dirigea vers le sol, et atterrit devant la "cible", se fendant dans une belle révérence, alors que son deltaplane tombait gracieusement sur le sol derrière lui. Penché en avant, son chapeau tomba. Il le rattrapa avant qu'il ne touche le sol, le remettant sur son crâne alors qu'il se redressait, essayant de cacher sa frustration actuelle derrière un grand sourire.

- Madame, je suis votre guide. Mes excuses pour le retard. La circulation aérienne est particulièrement dense aujourd'hui.
Evea Ekway
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"Je suis allé voir le monde parce que je voulais vivre délibérément.
Je voulais vivre profondément et croquer la vie à pleine dent.
Pour mettre en déroute tout ce qui n'était pas vivre.
Et pour éviter que quand le moment sera venu,
que je découvre que je n'avais pas vécu."


Evea était abattue au plus haut point par les derniers tragiques évènements d'Ossus, et cela tombait pile poil la semaine précédant sa semaine de vacances ! Comme le destin lui jouait des tours. Elle avait toujours souhaitée visiter la galaxie, jeter un œil sur tous les grands mondes dont elle avait entendue parler, quels qu'ils soient, riches ou pauvres, républicains ou indépendants, vaste ou minuscules. D'un côté elle ne voulais surtout pas quitter son poste alors qu'elle pourrait être appelée à tout moment pour une séance extraordinaire du sénat républicain.

Mais elle avait misée sur la lenteur administrative - une fois n'étais pas coutume - étant persuadé que le gouvernement ne serait pas capable de réagir dès la semaine suivant la crise de l'AGPU. Ainsi donc elle avait optée pour profiter de sa semaine de voyages qu'elle avait planifiée depuis près de trois mois déjà. Evea prévoyait de visiter bien des mondes durant cette semaine, et en tout incognito si possible. Elle commençait ainsi par l'un des grands mondes de l'espace Hutt - profitant que les frontières demeurent ouvertes - pour aller se plonger sous les deux soleils de la très réputée planète. Bien que les pantorans était une espèce craignant la chaleur, elle n'avait pas froid aux yeux (ha ha jeu de mots) et avait tout prévue en commençant par la crème solaire et les lunettes.

La pantoranne venait de sortir devant l'astroport principal de Tatooine que déjà les soleils entreprirent de la faire cramer sur toutes les parties du corps n'étant pas ombragée. En attendant l'arrivée de son guide, elle ouvrit son sac à dos et en tira un chapeau de paille qu'elle déposa soigneusement sur sa chevelure rose. Relevant les yeux, elle constata que personne ne l'attendait devant l'astroport, c'était pourtant étrange, le ministère de la diplomatie avait été pourtant si prévoyant.

Déjà la Sénatrice avait eue beaucoup de peine à refuser une escorte de gardes, à la base son ministère voulait lui flanquer tout une équipe de soldats armés en sachant qu'elle se rendait pour ses vacances sur Tatooine, la ministre de la diplomatie avait carrément flippée grave pour le coup ! Allez savoir pourquoi... Bref, Evea avait été assez maligne pour avancer le fait qu'elle voyageait pour ses vacances personnelles et qu'elle ne se déplaçait en aucun cas dans le cadre de ses fonctions, In extenso, il était inutile qu'une escorte lui soit asignée.

Cependant elle avait concédée qu'un guide lui serait surement utile, après tout elle ne connaissait absolument pas le planète ni les coutumes et encore moins les lieux à visiter. Tout ce qu'elle voulait c'était de pouvoir observer l'immensité de sable sous les teintes orangées des soleils couchants... Comme dans les films !

La robe portée par Evea
Une robe bleue et longue contre l'agressivité des soleils, le tout avec un chapeau de paille avec un ruban rouge à sa base (pas représenté ici, c'est juste pour donner une petite idée ^^)

Enfin bref, c'est pour ça, sachant la peur bleue (hé hé jeu de mots) du ministère de la laisser seule une seule seconde sur ce monde déclaré dangereux, qu'elle trouva étrange que le guide ne soit pas là. Evea reprit donc son sac à dos et entreprit de descendre les marches de l'astroport afin de faire quelques pas sur l'esplanade sablonneuse qui y faisait face. Toutefois, un vaisseau passant au dessus d'elle, plus haut vers les rares nuages, largua un homme en parachute...

Quelques secondes plus tard, un homme de grande taille à la barbe hirsute portant un chapeau et une tenue des plus atypique, vint se planter - ou plutôt atterrir - juste devant elle. Une seconde de stabilisation sur ses deux pieds plus tard et il se présenta comme étant son guide. L'invraisemblance de la situation fit apparaitre un sourire amusé sur la visage de la vacancière qui se demanda alors si c'était monnaie courante sur Tatooine. Tout y étais : le costume ainsi que l'arrivée fracassante, son guide avait tout d'un être cocasse !

- Je vois ça ! Un petit rire lui échappa. Bien le bonjour à vous Guide ! Je m'appelle Evea Ekway, appelez moi par mon prénom. Je vous préviens tout de suite, je ne connais pas du tout ce monde qui me semble déjà des plus captivant ! Elle sourit de plus belle, l'un des légendaires sourires qui faisait sa réputation.

Evea n'était pas du tout au fait du salaire improvisé de son guide et encore moins des raisons de son arrivée des plus étrange. Mais cela avait au moins pour réussite de l'amuser !

Tanlo Jakobi
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Tanlo Jakobi était un tueur. Un homme sans pitié qui avait dédié sa vie au combat, et capable de commettre des atrocités pour peu que le prix était le bon.

Et pourtant, en voyant le sourire désarmant de candeur et de gentillesse d'Evea, l'âme de guerrier du colosse fondit comme neige au soleil, ne laissant qu'une carcasse vide de toute méchanceté ou de ressentiment.

Il ne la connaissait que depuis quelques secondes, mais il savait qu'il ne laisserait rien de mal lui arriver.

Sans laisser montrer son désarroi, il se repris.

- Et bien, vous arrivez à temps, car il y a pas mal d'événements intéressants dans les prochains jours ! Allez, suivez moi ! Il s'éclaircit la voix tandis qu'ils quittaient l'esplanade pour se diriger vers la ville elle-même.

- Bienvenue à Mos Eisley, le pire repaire de brigands de la galaxie... ou au moins de Tatooine, dit-il en souriant. Gardez vos affaires près de vous, et restez près de moi. Je pourrais vous faire visiter quelques monuments, mais rien ne vaut une immersion auprès des gens pour découvrir et comprendre une civilisation.

Même aussi pourrie que celle de Tatooine. Il pointa un monument de métal informe, au loin, une sorte de tour penchée dont la nature est difficile à distinguer.

- Ca, c'est le Dowager Queen. Ou ce qu'il en reste... la ville s'est formée autour de l'épave de ce vaisseau, pour le piller. Le truc a été désossé depuis et est dangereux, mais il est resté !

Contrairement à l'image qu'on avait de Tatooine - un coin isolé et paumé constitué de plein de petits villages - Mos Eisley était immense, avec de grandes avenues noires de monde. Des dizaines d'espèces traversaient la ville, et le vacarme de leurs voix mêlées et de leurs langues était presque insoutenable. Face aux durs soleils de la planète, les habitants étaient majoritairement vêtus de longues robes, pratiques également pour cacher des armes, créant un vrai Kaleidoscope de couleurs, bleues, rouges, orangées, sables, auquel venait s'ajouter les odeurs multiples -et plutôt nauséabondes- des énormes animaux et des locaux transpirants.

Tanlo gardait un oeil sur la jeune femme qui, de ce qu'il pouvait juger, semblait enchantée par la vision de ce perpétuel chaos ambiant en équilibre. A un moment, un duo de jawas se dirigèrent vers elle et accostèrent la pauvre touriste.

Une vraie tempête de syllabes et sons aigus plus ou moins sans queue ni tête aux oreilles d'Evea, alors que les deux individus sautaient sur place et pointaient sa peau, puis sa robe.

Tanlo s'interposa rapidement, regardant les jawas de haut, qui ne semblèrent pas impressionnés par le fait que chacune de ses jambes était plus large et haute qu'eux. Il se mit à son tour à parler, en jawa, articulant sans aucune difficulté les syllabes courtes et rapides de la langue. Le colosse et les deux aliens discutèrent et semblèrent se disputer pendant une demi-minute, avant qu'ils ne partent et que Tanlo les "chasse" d'un mouvement de la main.

- Jawas. Ils ont l'air très mignons mais ils sont bien trop malins et sournois pour être de bonne compagnie dit-il à Evea en reprenant leur route, poussant légèrement l'épaule de la femme pour la faire avancer. Ils ont jamais vu une bleue comme vous et voulaient savoir vous acheter votre robe et vos teintures bleues pour votre peau tout en vous refilant de la camelote.

Ils continuèrent de marcher dans les rues, apparemment sans but précis, alors qu'il la faisait passer par des quartiers d'habitation plus calme, puis un marché à ciel ouvert, où ils achetèrent un peu de nourriture locale, avant d'arriver dans un quartier dont la tension semblait plus prononcée.

- Ici, c'est le euh... quartier rouge. Voyez le genre ? Je vous rassure, j'vous emmène pas dans un endroit olé olé hein. Mais y a de bonnes cantinas.

Les cantinas de Tatooine étaient sombres, enfumées, pas forcément des endroits recommandables. Mais il y avait toujours du spectacle.

Et la bouffe était bonne.
Evea Ekway
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"La question n'est pas de savoir combien de temps il nous reste,
mais de savoir quoi faire de ce temps."

Evea était venue dans l'Espace Hutt officiellement pour ses vacances annuelles, bien qu'elle ne prévoyait pas de passer tout ce séjour sur la seule planète de Tatooine, elle avait accordée son importance à visiter l'un des principaux mondes étrangers à la République. Il est vrai que la majorité, voire l'intégralité, des habitants de Coruscant ou d'Alderaan auraient optés pour Naboo, Ondéron, Neimoidia voire même Trellen pour y passer un ou deux jours. Mais Evea n'était pas comme la majorité des bureaucrates de la capitale, sachant accorder son attention non pas aux plages ensoleillées, aux lagons aux milles reflets ou encore aux forêt luxuriantes, mais aussi aux plaines désertiques ou bien aux paysages rocailleux. Mais avant tout elle ne recherchait pas l'opulence, décidant d'ouvrir les yeux sur la simplicité de vie de certains mondes.

Quelques détracteurs lui auraient asséné qu'Evea aurait pu aller visiter les bas-fonds de Coruscant si elle recherchait à se frotter à la précarité, et bien plus proche que Tatooine. Mais elle y avait déjà mis les pieds et était d'ailleurs engagée dans des actions humanitaires dans les quartiers les plus défavorisés de Coruscant. Et pourquoi pas non plus tirer des leçons tout en voyageant alors ? Pourquoi se cantonner uniquement aux mondes connus et soit disant protégés par la République, cette République qui d'ailleurs tendait vers une oligarchie si ce n'était une secte monocamérale du conseil des ministres. Mais passons, après tout Evea était en vacances ! Ne parlons pas du neimoidien aux dents longues ici.

La sénatrice écoutait avec une fidèle attention les dires de son guide qui entamait, en expert, la visite des grandes lignes de Mos Esley. Elle ne savait rien du guide, mais il rentrait parfaitement dans son rôle. Justement il avait superbement pris en charge les Jawa aux motivations obscures, Evea n'avait pas compris grand chose, se contentant de répondre avec des sourires timides avant que le guide ne prenne la relève dans cet insolite dialecte. Il semblerai que tout se marchande, tout se troque sur cette planète où Evea avait appris à l'astroport que ses crédits républicains ne seraient pas acceptés... Heureusement elle avait parée à cet imprévu en échangeant ses crédits contre une monnaie moins controversée en ces lieux.

- Je me doute en effet qu'il y ai une infime population de pantorans sur Tatooine, une espèce qui ne voyage que très rarement. Je suis peut-être la seule sur la planète ! Cette pensée des plus rafraichissante la réjouis.

Rien ne pouvait donc entamer son humeur.

Elle remercia intérieurement son guide pour l'avoir amené dans un lieu plus ombragé qui s'avéra être un marché, chose qu'Evea appréciait tout particulièrement. La pantoranne en profita ainsi pour acheter quelques fruits exotiques qui n'étaient pas aussi colorés que ceux pouvant être trouvés sur d'autres planètes, plutôt des sortes de litchis, et elle acheta également des sortes de boulettes dont elle n'avait pas saisit le nom, étant donné que le vendeur alien ne parlait pas le Basic, ou tout du moins parlait un patois déroutant. Toutefois, elle fit en fonction des recommandations de son guide.

Il serait opportun si elle pouvait apprendre quelques mots, voire quelques phrases utiles des multitudes de dialectes qu'elle entendait par-ci par-là. Après tout la pantoranne était des plus curieuse et apprenait même très vite, cherchant ainsi à élargir sa palette de langues. Elle était ainsi attentive aux sonorités qu'employait le guide lorsqu'il venait à s'adresser aux locaux.

Finalement, le guide au chapeau de western l'invita à entrer dans un lieu un peu plus calme mais non moins brassant des populations. Les fameuses cantinas de Mos Esley dont elle avait entendue parler dans un holo-film dont le titre lui échappait. A peine passée le pas de la porte qu'elle remarqua que personne ne faisait attention à eux, des discussions étaient déjà en cours dans chaque alcôves encerclant le bar central. Instinctivement, et aussi parce que le guide le lui montra, Evea s'installa à une petite table de libre et lui souria.

- Je vous fait entièrement confiance ! Je prendrai bien un verre avec vous, un verre de quelque chose... Elle réfléchit un instant à ce que pouvait proposer une cantina, tant que ce n'est pas alcoolisé.

Tanlo Jakobi
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- Pas alcoolisé ?

Il la regarda comme si elle avait marché sur une merde de chien, avant de reprendre un air plus neutre.

- Voyons madame Ekway, quel interêt d'aller dans une cantina sur tatooine si c'est pour boire du jus d'orange ? Vous n'êtes pas venue ici pour faire ce que vous feriez tous les jours sur Alderaan non ? Si je venais chez vous mais refusait d'assister à une de vos pièces de théâtre ou de franchir la porte d'un musée, pour qui vous me prendriez ?

L'ambiance de la taverne était feutrée, tamisée, un peu sombre. Les lumières de lampes artificielles donnaient un aspect clair obscur et un peu trouble aux silhouettes, et celle bourrue de Tanlo se détachait nettement, projetant une grande ombre sur le mur.

Il leva son bras énorme, claquant des doigts pour appeler une serveuse, une charmante twi'lek elle aussi bleue. Elle se mit à parler en Basic.

- Oh, je ne suis pas seule ici !
dit-elle en riant, devant la couleur bleutée de la pandoranne. J'adore votre bleu Elle se tourna vers le "guide".

- Tanlo, tu veux quoi ?
dit-elle d'un ton mielleux.

Il fit un clin d'oeil du "fais moi confiance" à la touriste, avant de reporter son attention à la serveuse.

- Deux vins de Kheratych, et un peu de citronnade à la Mor-rutod.
- Tout de suite!

Alors qu'elle s'en allait, il se pencha en avant, comme pour chuchoter à Evea, attirant son attention sur les mines plus ou moins -plutôt plus d'ailleurs- patibulaires de la taverne, montrant tour à tour un wookie plein de cicatrices, un chasseur de prime à l'apparence mandalorienne, et un aqualish colossal, tous attablés à une table différente, regardant le reste des clients avec l'air d'un chien de garde prêt à bondir sur le premier passant.

- Lui c'est Graarra le découpeur. Mercenaire d'un Hutt de la frontière Ouest. Il a déjà tué un village entier d'hommes des sables pour être sûr de tuer celui qu'il cherchait.

- Ce mec en armure, on l'appelle Le Capitaine. Un ancien mandalorien qui a rejeté son ordre mais a gardé l'équipement. Chasseur de prime maniaque des explosifs. Il a fait sauter une satellite en orbite une fois, dont les ruines sont pas loin.

- Et ici, le pire, Buroto le molosse. Il a une prime sur la tête mais personne ici est assez fou pour la prendre. C'est un peu le tyran du coin, qui s'occupe de ceux qui prennent trop leurs aises. S'il claque, tout le monde sait que ca sera le bordel, alors il est laissé tranquille. C'est un mal nécessaire.

- Mais là, c'est leur cantina favorite à tous. Y a souvent un qui est ici, et ca calme tout le monde. Les trois d'un coup ? C'est un tel hasard que c'est presque suspect... ah, nos boissons !

Il se saisit de la citronnade d'Evea, et versa un peu de vin dedans, avant de la touiller.

- Trois quarts de citronnade fraiche, un quart de vin tiède... les oenologues me traiteraient d'hérétique, mais c'est un mélange parfait pour les petits palais comme vous... santé !

Il continua de lui raconter quelques anecdotes, alors qu'à quelques mètres d'eux, des hommes des sables semblaient se disputer. Leurs hululements, crissements et autres sifflements étaient tout sauf agréable à l'oreille.

- Tusken... le language des hommes des sables. Simple en apparence mais complexe. Je peux vous l'apprendre si vous voulez. Si un jour vous finissez otage... mais faut rapprocher la gorge du palais... comme quand on essaie d'éternuer.

Ils s'entrainèrent quelques minutes, discrètement, afin de ne pas attirer l'attention des hommes des sables. Il lui appris quelques mots simples, comme "perdue", "pardon", "s'il vous plait", "toilettes" et le plus important...

- Grosh urktek polkrou marsh kit. Ca veut dire "ne me tuez pas s'il vous plaît". A répéter aussi souvent que nécessaire.
Un sourire ravageur. Mais pas d'inquiétude, avec moi, aucun risque.

Son assertion fut alors ponctuée d'un son bien particulier et attendu de tous, au point que la quasi totalité de la clientèle -composée de nombreux criminels et tueurs en série- applaudit avec un sacré enthousiasme.

La musique était lancée ! Tanlo déplaca son siège pour être en face des musiciens, et à côté de la pantoranne.

- Alors, ca vous plaît ? Ca change de chez vous non ? Vous faites quoi au quotidien ?
Evea Ekway
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- Vous avez surement raison. Admettait-elle à la surprise du Guide.

Evea ne buvait jamais d'alcool, d'aucune sorte, elle n'aimait pas ça. Serviez-lui du vin, elle préfèrerai un jus de raisin ; donniez-lui du cidre, elle prendrai du jus de pomme à la place ; versiez-lui une flute de champagne, elle opterai plutôt pour un verre de champomy.

Le gout de l'alcool ne lui plaisait guère, et les effets secondaires à prévoir étaient très souvent déplorables, la reboutant d'autant plus. Evea ne se régalait pas lorsqu'elle "dégustait" une boisson alcoolisée, alors elle optait généralement pour des boissons plus simples et plus rafraichissantes comme des limonades, sirops ou jus de fruits. A la limite si vous lui proposiez quelque chose de très faible comme du cidre doux ou une bière faible, elle ferait un effort, et apparemment cette fois-ci elle allait devoir s'en remettre au choix du guide. Elle répondit au clin d'œil de ce dernier par un sourire peu confiant.

Il appela ainsi une serveuse twi'lek d'un bleu homologue à celui de la pantoranne, la première chose qu'elle se demanda était si son bleu avait été acheté par des Jawa ? Outre cette question ingénue, la pantoranne adressa un large sourire à la serveuse qui semblait connaitre son guide. Il avait visiblement l'habitude de se rendre en ces lieux, et Evea appris ainsi qu'il s'appelait Tanlo. C'était déjà ça de pris.

En attendant que leurs boissons n'arrivent, la sénatrice écouta avec la plus grande attention les présentation chuchotées que fit Tanlo des quelques personnages les plus typiques de la cantina. Elle faisait glisser ses grands yeux jaunes de l'un à l'autre, accordant la plus haute attention aux brèves histoires racontées par le guide. Décidemment Tatooine correspondait absolument aux descriptions que l'ont s'en faisait dans les mondes du Noyau ! Ceci-dit, Evea ne se sentait pas le moins du monde reboutée, après tout son guide - qui n'en était manifestement pas un - pourrait tenir le rôle de protecteur, selon ses dires.

Les commérages de Tatooine n'avaient absolument rien à voir avec ceux d'Alderaan. Chez elle, les gens disaient par exemple : "Tu le vois celui-là ? C'est un cousin d'Elvis Ulgo, ne va pas lui chercher des noises, il a des amis à la cours suprême." Tandis que sur Tatooine, les commérages ressemblaient plus à ça : "Regarde ce type là-bas, non ! Ne le regarde pas directement ! Le dernier qui ne lui a pas dit bonjour, il s'est fait niqué. D'un bond il est sur toi et t'arrache un bras avant même que tu comprenne ce qu'il se passe. Fait gaffe en passant, dit lui bonjour."

Finalement, leurs boissons arrivèrent et Tanlo lui concocta une petite boisson comme pour les jeunes adolescents. C'était dommage de gâcher de la bonne citronnade comme cela, pensa Evea. Lorsque le verre fut déposé devant elle, la pantoranne se leva un peu de son fauteuil pour observer du dessus la boisson - comme un chasseur regardant dans on canon pour voir ce qui bloquait - observant ainsi les volutes rouge-noires se mélanger aux bulles dans un ballet aquatique aux reflets dorés du citron. Elle se rassit enfin pour prendre le verre et le lever au "Santé !" du guide. Avec un très large sourire en prime !

Par la suite, la sénatrice eue le droit à un petit cours de Tusken, une langue très particulière, mais après tout Evea appréciait apprendre, toujours curieuse d'apprendre de nouvelles disciplines. Qui plus est, elle apprenait très vite les langues, captivées par toutes les nouvelles sonorités qu'elle pouvait saisir. D'autant plus que le Tusken s'avéra des plus drôle à l'apprentissage !

Evea tenta à un moment de reproduire une sonorité assez complexe pour une habituée du basic et se heurta à un drôle de bruit qui se transforma en un petit rire, constatant que l'échange était des plus cocasse. Elle étouffa bien vite son rire, ne voulant pas déranger les quelques dangereux tueurs en séries avides de sang présents dans la salle.

Enfin et dernièrement, la musique tant attendue se lança, entamant ainsi l'ambiance plus festive du lieu. C'est ainsi que Tanlo lui posa ainsi une première question, lui demanda par là à quoi elle occupait son quotidien dans les mondes du Noyau. Tout en gardant son regard braqué sur les musiciens, la pantoranne lui répondit à travers un sourire :

- Ça pour être différent, c'est sûr que le climat y joue beaucoup, le tout complété par la population des plus atypique. Par exemple ce genre de lieu existe sur Alderaan mais très largement différent dans sa décoration et sa fréquentation. Mais l'air nouveau ne me dérange guère, c'est d'ailleurs ce que je recherchait ! Elle fit glisser ses yeux jaunes dans ceux, bleus, de Tanlo. Quand à mon quotidien, je ne suis pas sûr qu'il soit aussi pétillant que le votre, alternant entre visites diplomatiques, débats au sénat et rédactions interminables de dossiers en tout genre. Mis à part cela, je trouve du temps pour m'asseoir à une table comme celle-ci de temps en temps.

Les deux étaient très souriants, et bien que ce ne soient pas les même sourires, Evea et Tanlo pourraient être amenés à s'entendre.





Tanlo Jakobi
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- Quand à mon quotidien, je ne suis pas sûr qu'il soit aussi pétillant que le votre, alternant entre visites diplomatiques, débats au sénat et rédactions interminables de dossiers en tout genre. Mis à part cela, je trouve du temps pour m'asseoir à une table comme celle-ci de temps en temps.

Il hocha la tête en buvant un peu dans son verre. Il prêtait peu attention à la musique, se concentrant sur son interlocutrice et aussi sur le reste de la cantina alentour. Il ne pensait pas avoir affaire à des chasseurs de prime, mais les habitants de Tatooine avait la sale manie d'être bien trop informés, et nulle doute que sa protégée allait attirer un peu d'attention. Toute petite et rayonnante, avec sa belle peau bleue et sa robe tout droite sortir d'une charmante comédie romantique, elle avait un immense panneau "AGRESSEZ MOI" au dessus de la tête.

Lui n'arrangeait rien, avec ce foutu bermuda et sa chemise à fleurs... Il fallait qu'il se change. Et trouve un vêtement pour couvrir la belle. Il se pencha un peu vers elle, lui rendant son regard. Sa voix était grave et il avait tendance à ne pas être très audible lorsqu'il parlait discrètement.

- Je m’ennuierais ferme à votre place, mais je suis sûr que les débats et la politique peuvent être intéressants pour quelqu'un d'affûté intellectuellement. Vous devez penser à plein de choses et cramer vos neurones à anticiper ce que va faire l'autre et les conséquences à long terme de vos actes.

Il fit rouler le vin dans son verre.

- Et vous, vous pensez que c'est quoi mon quotidien ?

- Je n'en sait trop rien, quel est le standard d'emploi par ici ?

Il ricane. Elle s'en sort bien, et il se retrouve obligé de répondre à sa propre question.

- Oh, les emplois manufacturiers habituels, c'est pas vraiment la folie niveau paperasse et administration... et des travailleurs saisonniers. Que ce soit civil ou militaire.

Par la Force Jakobi, tu es le roi des euphémismes.

- C'est souvent beaucoup d'attente, de stress, de dangers et des blessures pour une paye pas géniale. Mais au moins, la routine ne s'installe pas. Il lui fit un clin d'oeil Et parfois, on a des boulots qui sortent de l'ordinaire.

Ils continuent de bavarder, Tanlo la bombardant presque de questions sur son quotidien sur Aldéraan, sans poser la moindre question s'approchant de près ou de loin de l'ordre personnel. La pantorane était souriante, patiente, douce, une vraie crème qui détendait énormément le mercenaire un peu à cran.

Ils finirent leurs verres alors que le groupe de musique continue d'enchainer les chansons. Après un petit moment, il appelle la serveuse, lui payant les verres, et entraine la pantorane à sa suite, vers une des chambres de la cantina

- Pas d'inquiétude. J'ai juste besoin de me changer, j'attire trop l'attention avec ce... costume. Autre part, je vous aurais dit de m'attendre en bas, mais vous avez vu le genre de public dans la salle.

Il ne pouvait pas se permettre de la perdre du regard plus de quelques secondes. Ils entrèrent dans la chambre, il verrouilla la porte.

- Restez là dit-il en pointant un coin, non exposé par la fenêtre et éloigné de la porte. Il s'isola quelques instants dans l'autre pièce, verrouillant la porte, ouvrit son sac, et en sortit les vêtements de sa chambre d'hotel. Il ne lui fallut qu'une minute pour se rhabiller entièrement, et c'est un homme nouveau qui revint dans la pièce, habillé de ses bottes antigrav, son pantalon épais, son large manteau, et un sous pull. Ses avant-bras étaient armurés par ses gantelets, eux-mêmes recouverts de gants.

La Sénatrice le regardait bizarrement, se demandant sûrement d'où venait cet excès de prudence.

- Mieux vaut ne pas prendre de risques. Allez, allons faire les magasins. On va vous trouver un pareo, ou un manteau épais contre le soleil. Ca sera plus discret aussi. Vous voulez quelle couleur ? lui demanda t-il alors qu'ils sortaient de la cantina.
Evea Ekway
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Evea dû tendre l'oreille, mobilisant son sens auditif au maximum, afin de distinguer les paroles du guide lorsqu'il s'adressa à elle en chuchotant, le tout n'étant pas facilité par l'ambiance de la cantina. Tanlo était des plus intéressant, on voyait bien qu'il connaissait ce monde comme sa poche, officiant ainsi comme un guide aux nombreuses ressources. Ceci-dit, bien qu'il fut accoutumé à Tatooïne, il semblait tout aussi mystérieux que le reste des habitants de Mos Esley. Evea était certe d'une complaisance infinie et d'une déférence sans faille, elle n'était pas ingénue pour autant - la fonction de sénatrice ne pouvant être occupée par un benêt dans tout les cas - et avait bien devinée que Tanlo trempait, ou avait trempé, dans des business pas nets. Mais qui était elle donc pour critiquer ? C'est pas parce que quelqu'un avait agis violemment dans sa vie qu'il était foncièrement mauvais. Il était inutile de dissimuler ses pensées - Tanlo n'était pas Jedi non plus - alors Evea était convaincue que les êtres étaient façonnés par le climat qui les ont vu évoluer. Ainsi, même si quelqu'un ici avait tué des centaines de personnes, c'était l'unique faute du climat de violence dans lequel il avait toujours vécu, il n'était pas naturellement de nature hostile, mais avait été façonné par ses pairs qui eux même sont le résultat de la misère ambiante, menant à des commerces fallacieux. C'était ainsi, Evea n'était pas croyante, loin de là, mais avait pour certitude que la rédemption pouvait être obtenue par tous, quel que soit leur passé qui n'est pas entièrement de leur fait.

Toutefois, c'était bien vrai qu'elle n'avait pas la moindre idée de la palette de professions qui pouvaient bien s'accumuler dû à cet environnement pas tout blanc. Elle se doutait bien qu'il y avait quelques agriculteurs et éleveurs, et des marchands, convoyeurs et soldats, mais Tanlo ne ressemblait à aucun d'entre eux. Et c'est dans l'optique d'en apprendre plus sur la société dans laquelle elle était immergée que le duo continua à échanger sur ce vaste sujet. La discussion fut d'ailleurs à un moment portée sur la vie alderano-coruscanti menée par Evea, et son quotidien plus largement parlant. C'est un sujet qu'elle pu étoffer sans crainte, après tout elle n'avait rien à cacher et la transparence était la clé de voute de tout bon politicien qui se respecte - peu d'entre eux étaient de bons politiciens qui se respectaient en réalité - et Evea en faisait partie, elle pue donc exposer sans paravents son quotidien diamétralement opposé à celui du marginal. Cependant, fut venu le moment de payer leurs verres et de se mettre en mouvement, après tout Evea n'était pas là pour rester en face d'une table de cantina, quoiqu'elle appréciait cette immersion dans une ambiance nouvelle. D'autant plus que la boisson légèrement alcoolisée ne l'avait pas trop ébranlé, il était donc tout à fait à propos de profiter de la journée pour visiter plus avant la planète désertique. Quelle oxymore que de visiter un désert !

Elle suivit ainsi bien docilement le guide, souriant au passage aux gens qui croisaient son regard, elle se prêta pas attention au fait qu'aucun d'entre eux ne lui rendit son sourire. Tanlo ne remarqua pas cela, mais assurément qu'il aurait jugé cela des plus imprudent, mais à aucun moment on avait prévenu la pantoranne qu'il était illégal de sourire aux gens sur cette planète ! Alors elle s'y donnait à coeur joie. Son sourire disparu lorsqu'ils furent arrivés dans la pièce plus calme où Tanlo désirait revêtir une tenue plus adaptée, quoique la façon dont il était vêtu jusque là n'avait pas perturbé plus que de mesure la sénatrice.

- Je vous en prie, faites donc. Fit elle en toute réponse.

Ainsi, pendant que le guide s'éclipsa, Evea en profita pour se rapprocher subrepticement de la fenêtre, jetant ainsi un coup d'œil curieux par l'ouverture. Devant elle, la pantoranne pu voir - lorsque ses yeux y furent habitués - l'océan de toits en grès et de coupoles de Mos Esley. La ville était en effet assez architecturalement homogène comparé à d'autres villes de la galaxie, avec cette pierre beige qui constituait la majorité des habitations de la ville. Quelques coupoles étaient faites d'un métal doré, s'accordant au métal du Dowager Queen, de nombreuses petite tours de communication s'élevaient sur les toits plats, et ce qui s'apparentait à des recycleurs d'humidités se comptaient aussi par centaines. Mais elle ne pu se permettre d'élargir un peu plus son observation, percevant que Tanlo revenait, alors prestement elle se repositionna dans le coin que lui avait indiqué le guide. Elle l'accueilli ainsi bien à sa place avec un sourire plaqué sur les lèvres, se balançant d'un pied sur l'autre. Ceci-dit, la tenue que portait à présent Tanlo n'était pas du tout ce à quoi elle s'attendait de voir, c'était d'ailleurs un style radicalement différent de celui du débardeur de tout à l'heure. C'était comme s'il se préparait à aller au combat, était-ce donc cela la tenue régulière sur Tatooine ?

- Me dit-on que le blanc ou le beige me vont bien, quoique toutes les couleurs vives me plaisent bien. Répondit-elle alors à la dernière question de Tanlo.

Evea était pertinemment consciente que ce n'était pas la réponse qu'il souhaitait entendre, les couleurs vives voulant justement être évitées par Tanlo qui tenait vraiment trop à coeur la sécurité de la jeune femme. S'en était presque déroutant toute cette prudence. En revanche elle n'avait pas tort pour le blanc et le beige, remportant l'argument sur le fait qu'au soleil ces tissus seraient plus protecteurs contre les rayons de soleils. En tout cas plus efficace que du noir ou un dégradé de gris. Ainsi, il redescendirent les étroites marches pour revenir dans la salle principale qu'ils retraversèrent dans le sens inverse. Evea remarqua que la clientèle avait subitement changée, ne reconnaissant pas les même visage que tantôt, visiblement ces lieux brassaient pas mal de monde, en deux minutes pas mal de nouvelles têtes avaient fait leur apparitions. Mais la pantoranne ne pu s'attarder à ses constatations, ne quittant pas d'une semelle son guide qui sortit à l'air libre.

Tanlo devait surement penser en son fort intérieur que la pantoranne était une imprudente ou une idiote qui ne connaissait pas le danger, n'ayant aucune notion de sécurité et de prudence. Et pourtant il se tromperait lourdement : Evea était bien placé pour reconnaitre les individus louches et savoir comment régir face à un danger, elle avait déjà eue la mésaventure d'avoir été enlevée par le gang de l'Echange qui sévissait dans les bas-fonds de Coruscant. Elle avait ainsi déjà eue une expérience avec des malfrats, ce qui lui permettait de s'immerger assez bien dans des populations peu dignes de confiances. Et depuis elle avait emprunté la tactique de répondre à l'agressivité par la bonté, si l'ont manifestait de l'aversion à son encontre, la pantoranne répondait par un sourire. Si les gens vous aimaient, ils n'auraient aucune envie de vous vouloir du mal. Un principe qui ne s'appliquait pas dans toutes le conditions ceci-dit. La sénatrice se trompait peut-être sur ce détail.

Mais elle était comme ça, et personne ne la changerai en un mouton apeuré !

Tanlo Jakobi
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- Me dit-on que le blanc ou le beige me vont bien, quoique toutes les couleurs vives me plaisent bien.

Il se met à sourire. Cette discussion lui rappelle la première fois où il avait fait ses courses, avec son maître. La première fois où il avait pu choisir des vêtements et les essayer. Il avait quel âge... 8/9 ans ? La sénatrice n'était pas une gamine, mais elle avait un côté attendrissant qui donnait envie d'en prendre soin et de la protéger. Il voulait que son voyage se passe bien, de plus en plus car elle lui plaisait, et de moins en moins car on lui promettait une somme scandaleuse d'argent.

Ca lui faisait penser. Est-ce que...

Ça faisait longtemps après tout. Il resta pensif, regardant le ciel, et les deux soleils continuant paresseusement leur course. Ses yeux d'un bleu profond fixaient l'horizon. Ce n'était qu'à un jour d'ici. Avec un bon speeder, ou un char des sables... oui, c'était jouable.

- Sans rapport, mais j'ai eu une petite idée pour finir votre visite. J'y reviendrais plus tard. En attendant... faisons un peu de shopping.

Ils revinrent au marché, puis par plusieurs boutiques. AU début, Tanlo ne voulait que prendre un manteau simple et bon marché qu'elle pourrait abandonner, mais ils décidèrent d'un commun accord de prendre quelque chose d'un peu plus élégant, afin qu'elle puisse le ramener avec elle comme souvenir une fois partie.

Ils décidèrent finalement d'opter pour un long manteau qui se portait comme un poncho, de couleur beige, avec quelques motifs bleu cyan sur le côté. Le manteau possédait également une capuche, et était suffisamment léger pour protéger du vent et du soleil sans assommer la pauvre sous la chaleur.

- Vous êtes parfaite ainsi ! Une vraie locale ! dit-il en rigolant, avant qu'ils ne reprennent la route. Dites moi, est ce que vous aimez les spectacles ?

Il se mit à sourire en entendant sa réponse.

- Il y a une course de pods demain, dans un Mos à un jour d'ici. C'est un sacré événement sur Tatooine, les gens adorent. Ca vous intéresse ? Ca sera noir de monde, tout le monde sera là. Y a des pods de toute sorte, des pilotes célèbres, du merchandising, des fans, c'est une vraie fête.

Il continuait à l'emmener à sa suite, jusqu'à arriver à un énorme char des sables Jawa. Des dizaines de jawas y travaillaient tout autour, échangeant des biens avec d'autres habitants, mais la majorité commencaient à plier boutique.

- On peut aller là bas en speeder assez rapidement, je connais la route. Mais on peut aussi demandant de squatter un vaisseau jawa pour le voyage de nuit. C'est plus lent, plus bruyant, et moins confortable, mais c'est plus amusant qu'une simple cantina ou auberge, et... plus unique.

Il haussa les épaules.

- Je vous laisse décider ! Je connais les jawas et je sais leur parler mais je suis pas bon négociant. Donc si jamais vous voulez demander à eux, je ferais l'interprète. Vous êtes sénatrice, donc vous devez être forte avec les mots et connaître les autres non ? Faudra que vous m'appreniez, ca serait intéressant, non ?
Evea Ekway
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- J'adore les spectacles ! Amenez-moi donc aux célèbres courses de pods de Tatooïne, c'est une excellente idée que vous avez eu là. Evea sembla vraiment enjouée.

Depuis toujours, elle avait grandement appréciée observer les cours d'eau dévaler les flancs de montagnes aux milles sapins édentés. L'élément aquatique avait été de tout temps un spectacle où s'y plonger - au sens figuré mais aussi propre - était relaxant, reposant. Source de toute vie, l'eau cheminait dans les rivières, reposait dans les lacs et trônait dans les océans. Evea avait toujours eue un lien étroit avec l'eau, s'y beignant comme y plongeant son regard d'admiration, écoutant avec une fébrile attention le son d'une rivière renâclant contre les rochers lui faisant obstacle. C'était signe d'un climat clément à la douce humidité, mais aussi et surtout la preuve que des arbres, plantes et mousses proliféraient à ses rivages. Le végétal ayant toujours fasciné Evea jusqu'à la contemplation, de la canopée au parterre. A l'écoute du moindre craquement, piaillement, souffle provenant d'entre les branche, la joue collée contre le lichen. L'odeur de la terre mouillée, le parfum des girolles, la fragrance des Sphagnales. Tout un univers qu'Evea avait côtoyée et appréhendée, qu'elle sût apprécier car elle ne connaissait que lui.

Transcendance dans le paysage. Tatooïne était... peu verdoyant, et l'humidité y était une richesse rare. Mais la beauté n'en était pas absente, jamais Evea n'aurait pu deviner à l'avance que l'absence de la source de toute vie aurait pu permettre une quelconque forme de beauté perdurer. Et pourtant, dès l'instant où le duo s'excentra quelque peu du milieu urbain, la pantoranne pu embrasser le panorama à la confrontation éternelle entre le jaune pâle du sable au soleil et le bleu azuré de la voute proéminente. Plongeant son regard dans un monotone paysage plat mais aux milles plans topographiques, pas de premier plan, pas de second et encore moins de troisième, juste une multitude de composantes collées les unes derrières les autres, identiques, vagues, telles des vagues, les dunes du désert s'enchainaient à perte de vue, tel un océan figé à jamais aux déplacement infimes. Une beauté simple, épurée, immobile.

Evea fut cependant tirée de son exploration visuelle, comme toujours où il fallait revenir à la réalité, par la voix du guide qui lui laissait le premier choix de la journée, mais pas des moindres. L'argumentation de Tanlo étant suffisante, la pantoranne n'eue pas une réflexion bien longue, choisissant la seconde option, prenant en compte qu'elle n'avait jamais pilotée de speeder de sa vie, et bien qu'elle ai la théorie, elle n'aimerait pas finir dans un cactus, ou pire encore, se perdre. Ce seraient donc les Jawas qui les conduiraient à bon port, et non la bonne fortune de speeders qu'elle ne saurait manier en définitive.

- Allons voir les Jawas ! Vous m'avez donné bien envie de voir ces courses, alors je préfère m'assurer que nous y arrivions en sureté. Et ce serait l'occasion pour moi de me plonger dans une culture qui m'est obscure. Avait-elle dit avant de se diriger vers les natifs.

Arrivée au niveau d'un Jawa affairé à trituré l'intérieur d'un caisson de basse, ou tout du moins ce qui y ressemblait, la pantoranne fit un signe au hasard de la main, ce qui suffit à attirer l'attention du petit bonhomme qui débita d'un coup quelques paroles étriquées. Se doutant qu'il voulait sûrement lui acheter sa peau bleu, elle ne demanda pas traduction auprès de Tanlo et entreprit plutôt les négociations.

- Bonjour ! Nous aimerions, si vous le voulez bien, vous louer deux petites places dans votre grand véhicule, pour rejoindre la destination qui nous est commune.

La formule de la petite place dans le grand véhicule avait été judicieusement prononcée. D'autant plus qu'Evea savait pertinemment que les petit Jawas - elle l'avait appris depuis son arrivée - versaient dans le commerce de toute chose, d'où le fait qu'elle avait employée le terme de "louer" au lieu de "demander" comme la plupart des gens auraient procédés. D'autant plus qu'elle avait choisie plutôt de tout de suite énoncer la raison de sa venue plutôt que de tenter de faire la discussion, sous peine de peut-être lasser son interlocuteur d'office. Petits détails dont elle espérait que Tanlo traduise rigoureusement, ce qu'il sembla faire. Le Jawa répondit du tac-au-tac en faisant de grands geste vifs, Evea n'étant encore que novice en la matière, elle interrogea le guide du regard.

D'autres Jawas s'approchaient, échangeant vivement entre eux.

Tanlo Jakobi
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Les jawas regardèrent Evea sans comprendre, leurs grands yeux jaunes clignotant comme des phares. Tanlo s'exprima alors, d'une voix gutturales, et tous les Jawas se tournèrent vers lui.

- Utoni ulale inomu pinalehu oikosero !

- Il dit qu'il n'a aucune raison de nous prendre.
dit-il en regardant Evea, avant d'ajouter. Les jawas sont curieux. S'il répond, ils sont déjà ferrés. Vous pouvez leur précisez qu'on a de l'argent.

Beaucoup trop même.

La jeune femme donna sa réponse à Tanlo, qui fit la traduction. Rapidement, la négociation devint un débat à 3, où Tanlo servait d'intermède entre la pantoranne et le jawas. Puis un autre jawa vint discuter. Et un autre. Et plusieurs. Evea compris bien vite que les jawas n'avaient guère de structure et étaient tous à rang égal. Et qu'ils voyaient cette demande comme une distraction parfaite pour négocier, encore.

Rapidement, la discussion devint une débat animé où une trentaine de jawas piallaient comme des poussins affamés en direction de la pantoranne, certains sautant sur place ou s'agitant dans tous les sens. Tanlo essayait de suivre tant bien que mal les arguments lancés dans tous les sens comme des balles de fusils. Ses yeux étaient devenus grands ouverts devant l'absurdité complète de la situation, et il commençait à avoir -littéralement- des envies de meurtre. Il dû se retenir de toutes ses forces de ne pas proposer à sa cliente d'en tabasser un où deux pour l'exemple, alors que des gouttes de sueur coulaient de son front.

Il jeta un regard en coin à Evea, qui restait la sérénité incarnée. La sénatrice gardait son sourire, répondant d'une voix calme et aimable à Tanlo, qui traduisait les paroles.Elle ne se démontait pas quand les Jawas renvoyaient ses arguments à sa figure, se montrant parfois même irrespectueux. Quelque uns essayèrent de la toucher, bloqués par Tanlo.

La joute dura ainsi plus de vingt minutes, jusqu'à ce que le couperet final tombe.

- Ils... ils acceptent de nous prendre comme passagers jusqu'au Mos. On pourra dormir dans une des salles de stockage.

Un des jawas s'approcha d'Evea, tendant sa main.

- UUTINIIIIII !

Elle la serra. Il poussa quelques cris et s'en alla vers le vaisseau, l'ignorant soudainement, retournant à son travail.

Tanlo se laissa tomber par terre, sur le sable, avant de reprendre une position plus appropriée, en lotus. Il était encore sur le cul de ce qu'il venait de savoir. La patience, le calme, la sérénité, la capacité de diplomatie de la bleue.

- Vous me coupez le souffle. N'importe qui se serait déjà cassé avant. Je pensais pas que ca finirais comme ça.

Il tira un cigare de son manteau.

- Cigare ?

Il alluma le sien, en tout cas, commençant doucement à tirer dessus.

- C'est quoi le secret pour être comme vous ? Vous avez "saisi" ces jawas en un instant. Vous pouvez m'apprendre ? A "comprendre" les gens, et les autres espèces comme ça ?
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Evea avait pensée que les négociations se seraient déroulées un peu plus hâtivement, pas que les jawas auraient autant rechignés à se faire un peu d'argent facile par la simple tâche de prendre des passagers sans faire de détours. Mais visiblement les petit encapuchonnés se devaient - de part leur tempérament irritant - de discuter plus que de mesure avec la pantoranne, d'autant plus qu'ils avaient bien saisis qu'elle ne maitrisait par leur langage, ils en profitaient donc. Les jawas n'avaient pas du tout pensés que Tanlo aurai pu les savater un peu pour les remettre à leurs place, cela ne leurs avait même pas effleuré l'esprit. C'est comme s'ils été mués par une seule pensée : Embrouiller les autres avec une avidité brouillée.

Mais Evea avait bien plus de galon qu'eux en terme de négociation, c'était même sa profession que de négocier, sachant parfaitement manier les mots - en espérant que Tanlo les traduise avec le même sens - et avaient les arguments appropriés. Cela était bien loin d'être la discussion la plus ardue qu'elle ai pu avoir, ayant connus des réfractaires bien moins faciles à orienter. Durant la discussion animée de nombreux bruit hétéroclites entre braillements et paroles articulées, Evea avait prononcée pas mal de paroles, s'orientant en fonction des traductions éparses de son guide et des différents langages corporels de ses multipes interlocuteurs, tentant de tous les analyser, s'y adaptant d'arrache-pied, la joute verbale s'apparentant de plus en plus à une dispute avant de sombrer dans les méandres du chaos linguistique. Dans toutes ces paroles, nous pourrions en retirer ces quelques mots prononcés à un moment par Evea, surement un argument qui avait contribué à la réponse affirmative du groupe :

- Vos points de vue sont recevables, mais sans vous nous ne pouvons pas nous rendre au Mos, nous vous demandons simplement de nous y déposer, votre véhicule est notre seul moyen de locomotion, c'est un fait que vous pouvez amplement recevoir. Nous ne toucherons à rien, nous ne bougerons pas s'il le faut, c'est votre véhicule pas le notre, une petite place ne dois pas manquer à l'intérieur.

Quelques réponses plus tard, elle avait ajoutée judicieusement :

- Votre prix sera le notre, la question de l'argent nous importe peu voyez-vous. N'hésitez pas à placer le prix qui vous conviens le mieux pour ce trajet. Nous devons nous rendre au Mos afin d'assister aux courses de pods qui s'y déroule, nous n'avons pas de réel autre moyen de locomotion, je suis venu pour visiter Tatooïne, et votre culture fait partie à part entière de cette planète, cela serai donc l'occasion pour moi de mieux connaitre les Jawas. Et je le répète, l'argent engagé ne dépend que de vous.

Ceci n'était qu'un infime extrait de tout ce qui avait été dit, finalement Evea arriva à un terrain d'entente. Elle avait très appréciée toute cette discussion, bien que par moment elle avait eu l'impression que les jawas tournaient en rond dans leurs arguments dans le seul but d'embêter les autres. Peut-être aurait-il été plus simple de faire demi-tour, mais la pantoranne ne s'imaginait pas piloter un speeder, et bien que d'autres moyens de locomotion en commun devaient exister, la perspective de prendre place au côté de ces étranges autochtones l'avait séduite. Evea avait ainsi aboutit à un prix pour la trajet, un prix qu'elle trouvait d'ailleurs relativement élevé, bien que ce ne fut pas une somme en crédits républicains, elle avait quelque peu saisie la valeur de la monnaie locale et trouvait ce tarif bien au dessus de celui d'un trajet en République Galactique. Mais après tout la vie ici était différente, assurément plus difficile, et le manque d'infrastructures publiques expliquait le fait que les Jawas avaient le bras long sur ce genre d'échanges.

Souvent les gens étaient radins, gardant leur argent tout près d'eux et n'hésitant pas sur les occasions d'accroitre la somme de leur compte d'épargne. Evea n'était pas du tout avare, loin de là, le salaire d'un sénateur républicain était rondelet voir même faramineux selon leur importance, le fait qu'Evea représentait Alderaan se traduisait par un salaire éléphantesque. Beaucoup mettraient tout de côté et beaucoup d'autres claqueraient tout dans des luxes désuets. Or Evea n'était ni l'un ni l'autre, lorsqu'elle était amenée à se payer quelque chose, comme par exemple ce voyage dans les mondes étrangers, elle regardait son capital économique et se demandait qu'est-ce qu'elle pouvait en faire d'autre. S'acheter une résidence secondaire ? A quoi bon, elle avait déjà une maison ; S'offrir une nouvelle garde-robe ? Pour quoi faire ? Ses tenues actuelles étaient encore en bon état ; Se payer des repas dans les meilleurs restaurants ? Fantaisiste ! Elle préférait se cuisiner ses propres petits plats bien moins égocentriques. Bref, elle ne faisait rien de son argent - à part en faire habituellement don à des actions caritatives pour les bas-fonds de Coruscant - alors le prix imposé par les jawas ne la rebutait pas. L'avarice était un défaut qu'Evea ne connaissait pas.

C'est ainsi qu'elle sera la main du Jawa avec un sourire complaisant tandis que les autres se dispersaient, vaquant de nouveaux à leurs divers rangements. De son côté, le guide ne pu tenir plus longtemps sur ses jambes, écrasé par l'absurdité de toute la scène. Evea se rapprocha de lui et plia les jambes, de manière à se placer à la hauteur de Tanlo en face de lui. Elle sourit, un sourire de soulagement, elle fit un geste de la main, refusant le cigare proposé par le guide.

- Non merci, je ne fume pas non plus, elle répondit ensuite à la question posée, je suis flattée de pouvoir vous surprendre ainsi. Je vous répondrai habituellement que c'est mon boulot, comme tout un chacun, mais c'est vrai que les jawas sont typiquement inhabituels à mes négociations de routine. Elle observa un bref instant le peuple en question. La première chose que je fait en général et de renvoyer une image conciliante, évitant ainsi de braquer les jawas dès le départ, c'est ce que vous avez traduits par le terme "ferrer". Par la suite, il est capital d'énoncer le problème commun aux deux partis, en l'occurrence le trajet jusqu'au Mos et ensuite d'impliquer les attentes de deux partis, ici pour nous c'était d'assister aux courses à temps et pour eux de se faire un peu d'argent - ou beaucoup d'ailleurs - signifia-t'elle l'air faussement pensive, vous m'avez d'ailleurs beaucoup aidé. Parce ce qu'il faut absolument faire attention à qui vous vous adressez, par exemple vous m'aviez signifié ce matin que tout était source d'échange chez eux, j'ai donc composé là-dessus, faisant le plus possible allusion à un échange matériel, et les jawas ont marchés. Toujours accroupis devant Tanlo, elle continua.

- Il faut toujours s'adapter à la fonction de l'autre, mais aussi à son espèce ou sa société. Par exemple, les echani, originaire d'Echan dans la République, ont basés leur société sur le duel physique, pas d'argumentation pour eux comme nous venons de le faire, le débat se résout obligatoirement par un combat au sabre, au blaster ou à main nu. C'est pourquoi il est opportun de limiter ses paroles en leur présences et au mieux, même de ne pas négocier tout court. Elle sourit de plus belle. Un autre exemple, celui des Gungans, si vous êtes amenés à discuter avec eux, n'hésitez pas à user de flatteries à outrance, l'orgueil fait partie intégrante de leurs société, si un Gungan se sent complimenté, et donc important, il y a des chances qu'il demeure aimable et à votre écoute. Voyant que Tanlo était intéressé, elle persista encore un peu.

- Les trandoschans aussi, un peuple relativement répandu, sont de sacrés guerriers à l'honneur immanent. Peu enclins aux discussions avec d'autres espèces, préférant tuer que parler, ils ont cependant une grande conviction religieuse, il suffit de jouer là dessus pour obtenir leurs respect... En principe. Ne voulant pas plus accaparer le temps de parole, elle posa à son tour une question qui lui traversa l'esprit par hasard. Avez-vous déjà rencontrés un trandoshan ?



Tanlo Jakobi
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Les colosse et la gringalette étaient ainsi, l'un en face de l'autre, lui écoutant attentivement, elle parlant avec pédagogie. Il tirait lentement sur son cigare, soufflant la fumée sur le côté, afin de ne pas gêner son interlocutrice. Il hochait doucement de la tête, signifiant par des grognements et des "hm hm" qu'elle avait toute son attention.

- Je commence à comprendre ouais. J'ai un peu de mal à me mettre dans cet état d'esprit... d'ouverture, si vous voyez c'que je veux dire. Merci des explications.

Il se leva, faisant tomber le sable de son manteau.

- Trandoshan ? Ouais, une demi-douzaine. Rarement pour discuter ceci dit répondit-il en faisant un clin d'oeil. Dans mon métier, on a tendance à avoir un peu les même profils, donc ceux que j'ai croisé étaient généralement les plus violents du lot. J'avoue que je suis pas un grand fan de ces bêtes là, aussi bien en tant qu'allié ou adversaire. Allez, on y va !

Le char des sables était colossal, mais il y avait un petit problème que Tanlo n'avait pas anticipé : le véhicule était conçu par et pour des Jawas, dont la taille était... réduite. Aussi le mercenaire était-il forcé de rester accroupi alors qu'ils avancaient dans le vaisseau, guidé par un de leurs hôtes.

- Oh, pas bon pour mes genoux ça ! plaisanta le mercenaire. Le Jawa leur fit visiter le char, qui était pourvu de nombreuses pièces -plutot vastes- servant parfois de débarras, de stock, mais aussi de salle à manger, et d'un nombre incalculable d'ateliers de recyclage, traitement, réparation, où des jawas travaillaient sur les nombreuses pièces de métal, carcasses de droïdes, ou appareils qu'ils avaient récupérés.

Le charr était peu éclairé, et plein de métal. Les pas de tout le monde résonnaient, bien que ceux de Tanlo étaient surprenamment silencieux, accompagnant les exclamations des jawas et le bruit des appareils. C'était un joyeux bordel. Au détour d'un couloir, ils croisèrent un jawa équipé d'un énorme lance roquette plus gros que lui, sans que le poids ne semble le gêner.

Une échelle, donnant sur une trappe. Heureusement, assez grande pour que même Tanlo puisse la grimper. Ils arrivèrent dans une pièce un peu isolée, où des caisses vides et des tuyaux un peu grondants étaient présents. Le Jawa se mit à parler, très vite

- Il dit qu'on pourra dormir ici pendant la nuit, ainsi que dans la salle à côté traduit-il en désignant une porte. C'est un peu bruyant mais on aura pas trop le choix.

Il se tourna vers le Jawa, et l'alien ainsi que l'humain échangèrent quelques mots.

- Apparemment, on a aussi un accès à la passerelle sur le toit du char. Il fit un sourire à la sénatrice.

- Pour tous ses défauts, Tatooine est superbe la nuit. Quand le soleil sera couché, ça peut être une bonne expérience d'aller y regarder un peu les étoiles. Il n'y a quasiment aucune pollution lumineuse. Peut-être même qu'on vera Alderaan d'ici...
Evea Ekway
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Evea n'était pas bien grande, et bien qu'elle était plus haute que les Jawas - bien heureusement - elle passait à l'intérieur du véhicule, et bien qu'elle devait incliner la tête pour passer par les portes, elle pouvait presque se tenir droite dans les coursives et diverses salles du char. Contrairement à Tanlo qui semblait peiner à ne pas se cogner le haut du crâne à chaque fois qu'un tuyau passait sur le plafond ou qu'une porte se présentait à eux. L'endroit était peu ragoutant, par-ci par-là la poussière se faisait conséquente et la mécanique induisait des flaques d'huile ou de la crasse sur les parois. Mis à par cela le lieu était habitable, et finalement cela ne dérangeait guère la pantoranne qui n'était pas venue su Tatooïne dans l'optique de se draper de soie, et encore moins pour marcher sur du marbre. Evea pouvait donc facilement s'accommoder à cet espace le temps du trajet, ceci-dit Tanlo risquait d'avoir plus de mal à supporter la présence redondante des petits aliens qui lui faisait tourner la tête, sans parler des espaces clos bas de plafond. Disait-on dans la science de la décoration d'intérieur, basée sur les illusions d'optique, que si l'on souhaitait donner l'impression qu'une salle soit plus grande qu'elle ne l'était, il fallait peindre les murs en blanc plutôt que dans une couleur sombre qui jouerait le rôle inverse. Selon le même principe optique, un plafond blanc semblerait bien plus élevé qu'un plafond noir, bien qu'ils soient dans la réalité à la même hauteur, simple principe optique binaire.

Or, les murs comme les plafonds étaient ici noirs ou tout du moins en nuances de gris, ne facilitant donc pas la perception d'un espace large et faste. Evea, qui avait saisi le terme de remerciement dans la langue jawa, adressait des mercis dès lors que les jawas se montraient conciliants durant la visite. Finalement, le guide l'informa d'une nouvelle attraction qui consistait en tout et pour tout à observer la galaxie aux milliards d'étoiles d'un point de vue dégagé, ce qui eu pour effet d'enjouer au plus haut point la pantoranne qui s'était de tout temps fascinée pour l'observation astronomique. La sénatrice avait tendance - lorsqu'elle n'était pas sur Coruscant pour des raisons tombant sous le sens - à lever les yeux au ciel en soirée, pouvant rester quelques minutes à contempler l'immensité de la galaxie, habituellement de son point de vue sur Alderaan. Mais n'ayant que peu voyagée, elle connaissait la voute d'Alderaan et de Tibrin, des planètes se situant à peu prêt sur le même axe galactique. Ceci-dit elle n'avait pas vue la voute céleste visible depuis Pantora depuis bien longtemps, or Tatooïne ne se trouvait qu'à trois secteurs de la lune natale de la pantoranne, elle espérait donc retrouver dans son observation nocturne un ciel qu'elle n'avait pas pu contempler depuis plus de dix ans, une certaine mélancolie s'éveilla en elle à la pensée de pouvoir observer le soleil de Pantora d'aussi prêt depuis bien des années.

- C'est une optique qui me plait énormément. Il est dit que dans les mondes de la bordure extérieure, ce que je peux confirmer de mon enfance sur Pantora, le ciel est moins chargé en étoiles, permettant donc d'y mieux distinguer la ligne que forme la galaxie, et surtout de pouvoir observer distinctement son centre. Tandis que sur Alderaan ou tout autre monde du Noyau, le ciel n'est qu'un amas de points lumineux, de l'horizon jusqu'au Zénith, les nuits étant également plus claires. Elle sourit en retour à Tanlo. Cela me rappellera mon enfance passée dans la bordure extérieure.


Tanlo Jakobi
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Il sourit à l'évocation des nombreux ciels qu'avait contemplé la sénatrice.

- J'suis jamais allé sur Pantora, mais ça a l'air d'être un chouette coin. Vous y êtes restée votre enfance, c'est ça ? Pourquoi être partie ? Il se gratta la tête. Maintenant, oui, j'aurais du y penser avant. Pourquoi une pantoranne est sénatrice d'Aldéraan ? D'autres jeux politiques ?

Il fut interrompu par un sifflement aigu qui résonna dans tout le vaisseau, puis des vibrations puissantes, donnant l'impression d'être assis sur une machine à laver. Le plafond, le sol, les murs se mirent à trembler avec force, donnant l'impression que le char des sable était sur le point de s'effondrer.

- OoooOoOoOoOoOoOoOoOoh.. commenta Tanlo, assis en tailleur sur le sol, alors qu'il vibrait lui aussi, et, par petits bonds, se retrouvait peu à peu déporté vers la gauche. Il avait conscience du comique de la scène, aussi ne réagit-il pas, restant ainsi, placide, jusqu'a cogner doucement le mur de la pièce dans un doux "Bonk".

- Aie, dit-il d'un air peu convainquant. Les vibrations finirent par cesser, avant que le véhicule gigantesque ne se mette en marche, grondant comme un chat ronronnant.

- Les chars des sables ne suivent pas les dunes, mais passent à travers explique Tanlo. Ils laissent des sillons derrière eux, et reforment le désert. Les vers des sables font pareil.

Le désert était en perpétuelle évolution, battu par les vents, mais aussi forgé par ses habitants, tout le temps changeant. Il se souvenait, chaque matin, du haut de son pilier de roche, comment l'horizon n'était jamais vraiment le même.

- Si j'ai bien calculé, on devrait arriver à destination demain en fin de matinée. Les jawas bougent tout le temps. Un char des sables isolé, c'est une cible vulnérable, et les jawas ne sont pas les meilleurs combattants du monde. Même si avec moi à bord on ne devrait pas craindre grand chose.
dit-il avec un clin d'oeil.

Ils restèrent ainsi dans leur pièce attribuée, discutant de choses et d'autres. Tanlo avait déconseillé à la Pantorane de se balader dans le char dans les premières heures du départ. Les jawas couraient partout, et détestaient qu'on traîne dans leurs pattes.

- La nuit tombé, ils sont plus calmes, et le char roule tout seul. On pourra visiter.

Ils finirent par sortir de leur pièce. Les couloirs étroits étaient calmes, même si on pouvait entendre les couinements des jawas un peu partout. Il guida sa protégée à travers le char - il connaissait vaguement l'organisation de ces derniers -, et après une petite demi-heure à errer d'une pièce à l'autre, ils montèrent sur le toit. L'échelle et la trappe, petites pour Tanlo, avait forcé le colosse à se livrer à un vrai numéro d'équilibriste pour arriver à la passer, se tordant comme s'il était fait de mousse.

- Enfin !

Sur le toit du char, on pouvait voir deux tourelles de blaster. Des jawas de garde y étaient assis, tandis qu'un autre, avec des jumelles, surveillait l'horizon. Le char avançait relativement lentement, mais avec une constance quasiment parfaite, à peine troublé par les dunes sur son passage. La passerelle du toit était fixée sur des amortisseurs, et restait stable peu importe les mouvements ou la vitesse du char.

Le ciel était multicolore

Bleu au firmament, il devenait violet, et presque orangé au loin, un des deux soleils de la planète n'étant pas encore tout à fait couché.

- C'est beau, hein ?

Ils étaient arrivés -de manière calculée- juste avant le coucher du soleil. Rapidement, la nuit devint intégralement bleue, comme la peau de la sénatrice, sur laquelle il avait toujours un oeil. Les étoiles était innombrables. A chaque seconde, une autre semblait apparaître. Les jawas regardèrent les deux touristes, puis le ciel, puis haussèrent les épaules. Tanlo, sans gêne, s'était allongé au milieu de la passerelle, fixant le ciel étoilé qu'il avait tant contemplé pendant son enfance.
Evea Ekway
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Tanlo posa des questions sur la vie de la pantoranne, signe que la glâce de guide-sénatrice commençait à se briser entre. Chose nécessaire au bien-être du voyage de la pantoranne qui avait besoin d'amicalité en réponse à son empathie immanente, sinon elle ne pourrait pas survivre très longtemps sans personne de souriant ou au minimum réceptif à sa joie dans son entourage durant son séjour sur Tatooine. Cependant elle n'eue pas le temps de lui répondre, le char se mit en mouvement dans une vibration qui destabilisa la pantoranne qui tomba à genoux, tandis que Tanlo vira jusque contre une paroi dans un burlesque qui fit pouffer la pantoranne. S'ensuivit des discussions entre les deux protagonistes, le guide expliquant des faits sur le déplacement des chars des sables à la pantoranne qui hochait la tête.

- Pour revenir à votre question posée tantôt : comment en suis-je arrivée à la politique alderanienne puis républicaine ? Et bien c'est une histoire qui débute à deux secteurs d'ici, dans le système de Pantora. Un chouette coin comme vous le dites si l'on en hôte son isolationnisme latent, de belles villes somptueuse et un climat clément. Elle sourit.

Mais vint un moment où rester spectatrice des grands évènements de la galaxie m'ennuya, il me fallait être au contact des faits concrets qui écrivaient l'histoire de notre monde. Il ne faisait plus aucun doute qu'il me fallait m'insérer dans le système républicain d'une manière ou d'une autre. Mais ne vous en faites pas, je ne me suis pas penchée dans la lecture des textes constitutionnels dès mes cinq ans, comme toutes les autres jeunes filles j'ai voulue devenir vétérinaire ou pilote - pour les plus aventureuses. Elle sourit, mais cette fois d'amusement.

Je me suis découvert une passion pour la manière de représenter les peuples, et un vif intérêt de comment était gérée nos sociétés. Il m'est donc arrivé d'intégrer l'Université d'Alderaan, la plus réputée des mondes du Noyau dit-on et surement l'une des meilleures de la République. Je dois reconnaitre que mes parents ont du passer par mon oncle vivant sur Alderaan pour m'y faire accepter. Mon oncle s'appelle Ewan Ekway, il a été le Premier conseiller de la vice-reine Emma Organa... Elle s'arrêta là, voyant dans le regard de Tanlo qu'il ne connaissait pas les noms dont elle parlait.

- Enfin bref, je suis parvenue, après mes études, à intégrer la délégation sénatoriale d'Alderaan en tant qu'assistante. Comme vous l'avez compris, il est tout à fait normal sur Alderaan que des non-humains accèdent à des postes à responsabilité malgré le fait qu'Alderaan est un monde humain. J'ai bien misée en allant m'installer dans un système particulièrement ouvert sur la question, basant ses qualifications sur les capacités de chacun et non sur ses ethnies. Ce que beaucoup de mondes peinent à intégrer. Enfin bref, assez parlé de moi, allons observer les étoiles !

Quelques instants plus tard, ils étaient sur le toit sous une voute absolument sublime ! La pantoranne avait de tout temps été passionnée par les ciels étoilés, il y avait de ces spectacles qu'elle pouvait observer durant des heures sans s'ennuyer. Dans ces beautés naturelles qui la fascinait au possible, il y avait les flammes d'un feu de cheminée avec ses crépitements de braises qui avaient la capacité d'envouter les regards, mais il y avait également les cascades de nuages dévalant les flancs de montagnes dans les matins humides qui pouvaient captiver toute l'attention de la pantoranne des heures durant. Des spectacles que la nature mettait à la dispositions des yeux d'Evea sans qu'elle ne s'en plaigne le moins du monde. Tout en observant cette voute des plus atypiques, son regard s'abaissa jusque sur l'horizon, c'est là que ses yeux furent attirés par un détail se détachant sur une dune au loin. Elle plissa les yeux et cru reconnaitre une sorte d'animal velu bien plus gros qu'une vache, ou quelque chose qui s'y apparentait. De petites silhouettes se déplaçaient à ses côtés. Elle pointa un doigt dans la direction des silhouette au loin.

- Qu'est-ce que c'est là bas ?


Tanlo Jakobi
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Il continuait de l'écouter, encore. Il n'arrivait pas à mettre le doigt sur le point, le petit quelque chose chez elle qui l'impressionnait. Ce n'était pas l'intelligence. Elle était brillante, certes, un esprit bien plus affûté que le sien. Mais des savants et des érudits, Tanlo en avait rencontré beaucoup, et le surhomme ne complexais plus face à celles et ceux plus astucieux que lui.

Puis, alors qu'il portait plus attention au son de sa voix qu'au sens profond de ses mots, il compris.

Sa diction.

Elle parlait comme on écrivait. Des phrases longues, bien tournées, avec des mots de liaisons qu'on lisait dans les livres, mais qu'on entendait pas. C'était ça, cet aspect surnaturel, au début gênant, puis entraînant, qui le prenait lorsqu'elle parlait. Comme un livre impossible à reposer tant on est emporté d'une phrase à l'autre, elle baladait Tanlo de mot en mot. Il buvait chacune de ses paroles. Sa longue diatribe ne l'avait pas ennuyé, lui qui, pourtant, pouvait vite perdre patience lorsqu'on approchait du terrain des mots. D'ordinaire, seules les instructions d'un professeur passionnait le quasi quinquagénaire à la curiosité adolescente.

L'éclat des étoiles et du ciel se retrouvait dans les grands yeux de la pantoranne. La nuit lui allait bien. Ses traits fins et sa peau bleu claire ressortait dans l'obscurité ambiante. La regardait apaisait Tanlo. On aurait pu lui promettre un carnage, là, tout de suite, qu'il n'aurait que paresseusement haussé les épaules. Il était bien, là.

- Qu'est-ce que c'est là bas ?

- Hum ?

Il regarda autour d'eux, avant de fixer la direction désignée par le doigt tendu de son interlocutrice.

- J'vois rien.

Il plissa les yeux, avant de cligner ces derniers. Avant de voir, au loin, une silhouette indisctincte.

- Oh. Ooooooh. Bien vu. Je n'avais rien remarqué. L'âge ca n'aide pas la vue... mince, j'espère qu'jaurais pas à porter de lunettes...

Il reprit la parole en s'adressant à un Jawa, qui lui répondit précipitamment, avant de lui tendre une paire de jumelles.

- Merci Kliblikth dit-il en basic, puis en Jawa, avant de régler les jumelles, les portant à ses yeux.

Il resta ainsi silencieux quelques instants, tandis que le char continuait sa route à travers les dunes, les écartant tel un prophète guidant son peuple à travers la mer.

- Des hommes des sables. Vous vous souvenez, les deux types dans la taverne ? Bah là, c'est à l'état naturel, si je puis dire. Ils doivent chercher une proie.

Il identifiait une demi-douzaines de Tusken, avec un speeder de chargement, plus fait pour le transport que la vitesse. La petite escouade s'était écartée de la trajectoire du char, se contentant de les observer... et de les tenir en joue.

- Ils sortent la nuit pour embusquer les voyageurs, les aventuriers, ou piller les habitations et les fermes. Mais un char des sables est trop gros pour eux. Trop risqué. L'homme au chapeau se mit à sourire Surtout avec moi à bord. Et ils le savent très bien.

Le char les dépassa, lentement, les Tuskens et les Jawas s'observant sans mot dire.

- On est pas leur problème, et inversement. Mais s'il y a une explosion au loin, vous saurez qui en est le responsable... il fixa Evea d'un air mystérieux, ses yeux bleus brillants dans l'obscurité. Vous voulez que je les en empêche ?
Evea Ekway
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"La violence est le dernier refuge de l'incompétence."

- Salvor Hardin.

Est-ce qu'Evea avait bien compris ? Tanlo lui demandait s'il devait faire quelque chose contre ces autochtones potentiellement dangereux ? Elle releva la tête vers lui pour poser un regard interrogatif sur le guide, cherchant à savoir ce qu'il signifiait par les en empêcher. Visiblement, il était prêt à utiliser la violence sous les ordres de la sénatrice, comme un chevalier ! Et même si cela avait quelque chose d'excitant dans le fond, une question d'éthique se posait, étant donné qu'il n'avait attendu aucun ordre mais avait pris les devant en en faisant la proposition. Evea esquissa un sourire ébranlé avant de reporter son regard sur les tuskens.

- Oh n'en faites rien surtout ! Je suis ici en visiteuse, je n'ai aucun droit pour demander une telle chose. Je ne peut m'arroger le droit de vie ou de mort sur qui que ce soit... Et puis dit-on que chacun a sa fonction, bien que minime, dans tout écosystème. Qui plus est si je ne me trompe pas, éliminer cette menace n'apportera en aucun cas la paix et la sécurité à Tatooine n'est-ce pas ? C'était bien évidement un question rhétorique.

Evea ne voulait en aucun cas influer sous aucune forme sur les mondes qu'elle foulait, ne se jugeant à aucun moment justicière de quelque cause qu'il soit. Et même si ont lui prouvait par A plus B que ces tuskens étaient dangereux, pas une seule seconde elle ne voulait employer la violence, et encore moins décider d'asséner la mort à qui que ce soit... Cela l'anéantirai totalement - la dévasterait - que de savoir qu'elle était responsable de la mort de quelqu'un. Même si les tuskens étaient souvent considérés comme des bêtes sauvages par certains. Une réflexion qui fit apparaitre un questionnement dans l'esprit de la pantoranne, continuant de contempler la voute céleste.

- Dites moi, Tanlo, est-ce que vous pensez que la violence puisse être une réponse adéquate à l'adversité ? Elle lui posait là une réelle question cette fois-ci. Fortement affectée de surcroit.

Elle ne voulait pas dire "une réponse à tout" pour minimiser la chose. Mais dans les faits beaucoup répondaient à tout par la violence, elle espérait que Tanlo ne figurait pas dans la liste de ces gens là qui au final souffraient d'avantage que quiconque. En effet, Evea estimait que ceux qui employaient la violence au quotidien, presque comme un second language, ne pouvaient être heureux, et devaient forcément souffrir à l'intérieur, étant animés par un profond malheur qui les poussaient à ces dernières extrémités, ne sachant que parler par la violence à force de l'avoir côtoyée, voire subie. Bien évidemment Tanlo n'était pas de ce genre là, mais le fait qu'il sache employer la violence pouvait éventuellement l'amener à l'utiliser à outrance, comme par exemple pour s'improviser bras armé d'une pantoranne à qui il accordait un peu trop d'importance. Car, bien sûr, Evea n'était pas grand chose dans cette galaxie, ne se jugeant pas le moins du monde supérieure à ces tuskens qui faisaient ce qu'ils faisaient pour survivre. Après tout, il suffisait de leurs montrer comment s'intégrer d'une manière différente que par les armes et le tour était joué, Evea était persuadé que sur cette planète, des tuskens commerçaient, cultivaient, construisaient, et cetera.

La pantoranne ne voulait au grand jamais répondre à la violence par la violence. Jamais.


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