Karm Torr
Karm Torr
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Choupi ? Choupi ! Choouuupiiii !

Sa quête était noble, presque héroïque, et pourtant certains des nouveaux résidents de l’Enclave Jedi de Dantooine ne manquaient pas de lui jeter des regards étonnés, voire franchement dubitatifs, tandis qu’il se frayait un chemin parmi la foule des couloirs.

Chooupiii ?

Karm se décida à arrêter un Chevalier qui n’avait rien demandé à personne, pour lui demander de but en blanc ?

Y a un lézard, dans le coin ?
Je… euh… non, Maître, il n’y a pas de lézard. Euh. De problème. Merci beaucoup.
Non mais je veux dire…

L’Ark-Ni poussa un soupir et marmonna :

Laissez tomber.

Chacun connaissait l’expression « c’est aussi difficile que de retrouver un Ewok sur Coruscant », mais Karm était prêt à forger sa propre version : « retrouver un petit scyk sur Dantooine ». Son lézard de compagnie lui avait faussé compagnie et, désormais en cavale dans les tours et détours de l’Enclave, il échappait depuis quelques heures aux recherches pourtant assidues de son propriétaire.

Contre toute attente…
(C’est ironique.)
… le reptile avait développé un tempérament farceur quasi dès sa sortie de l’oeuf, et son principal objectif dans la vie semblait être désormais de pimenter le quotidien des résidents de l’Enclave, et en particulier celui de son maître.

Hé, Karm.

Un vieil homme se détacha d’un groupe de jeunes gens pour aller poser une main quasi paternelle sur l’épaule du Maître. C’était un ancien fermier de Dantooine, à qui ses rhumatismes rendaient la culture de la terre difficile et qui, sur ses vieux jours, faisaient profiter les jeunes de l’AgriCorps et des fermes alentours des fruits de son expérience.

Ah la la, dit-il avec éloquence.
J’ai rien fait, se justifia le Jedi par principe.
Certes. Tu veux que je te dise ?
Tant qu’à faire.
Les animaux, c’est comme les enfants.
Jamais vu de Padawans dormir dans mes chaussettes, mais si tu le dis…
C’est une affaire d’odeurs.
T’es en train de dire que je pue, là ?
Au contraire : il faut te badigeonner de fiente de lézard. Pour lui être familier.

Karm fixa son interlocuteur d’un air soupçonneux.

Très drôle…, finit-il par dire.
Je dis ça, moi, c’est pour aider.

Le Jedi leva les yeux au ciel et reprit son chemin.

Quelques minutes plus tard, la victoire était à la fois totale et glorieuse, puisqu’il retrouva son scyk vautré sur une collection d’outils de soudure, dans un hangar, pour le plus grand désespoir des mécaniciens.

Choupi. Cesse donc d’embêter les gens.

Karm siffla entre ses deux doigts et le reptile souleva légèrement la tête, avant de se redresser pour de bon, de s’ébrouer et de trottiner vers son maître, qui s’accroupit pour se laisser renifler les doigts par la langue bifide de son animal.

’Spèce de petit délinquant, va.

L’explorateur souleva son précieux compagnon dans ses bras. Tant que c’était encore possible, car dans quelques mois Choupi serait devenu beaucoup trop massif pour ce genre de câlins.

Désolé, dit-il aux mécaniciens, beaucoup trop soulagés de voir le prédateur kidnappé. Allez, viens, Choupi, on va te faire prendre l’air.

Dehors, les nouveaux venus s’acclimataient aux réalités de Dantooine. En termes de météo, beaucoup estimaient qu’ils gagnaient au change : à l’atmosphère parfois étouffante de la jungle d’Ondéron, l’Enclave de Dantooine substituait la douceur d’un climat océanique. Les averses étaient fréquentes, mais les journées de soleil agréables, sur les collines, dans les champs à perte de vue. Et puis il y avait la plage : ce n’était pas une médiocre consolation.

Je veux t’accuser de rien, observa Karm en grande conversation avec son lézard, mais tu commences à peser ton poids…

Pour toute réponse, Choupi lui lécha le lobe de l’oreille.

Cependant, Karm avait repéré au bout d’une allée une figure connue. Des Jedis étaient arrivés de toute la Galaxie, et certains d’entre eux, le Maître n’était capable de les situer que de loin. Des gens dont la trajectoire n’avaient au fond jamais croisé la sienne, des membres de son Ordre qui lui faisaient l’effet de cousins éloignés, mais qu’il n’accueillait pas moins volontiers. Mais la jeune fille accroupit devant un carré de terre, elle, lui était beaucoup plus familière.

Salut, gamine, fit-il donc à Kiva avec toute la rigueur protocolaire qui sied à un vénérable Maître Jedi, son scyk enfant toujours dans les bras. Tu rempotes ?

(Il est comme ça, Karm.)
(Extrêmement observateur.)

Je te présente Choupi, dit-il en déposant le fameux prédateur déjà plein de dents à côté de la jeune fille. C’est un scyk, ils vivent sur Tantooine, notamment, en tout cas, c’est là que j’ai trouvé son œuf à lui. Tout le reste de la couvée détruite, pas de mère à l’horizon, je me suis dit que j’allais le recueillir.

Une idée de génie, selon lui ; un projet douteux, selon ses proches.

Tu peux le gratter entre les griffes, si tu veux.

Bien sûr.
C’était un coup à perdre sa main, mais pourquoi pas.

Pour sa part, l’explorateur s’assit en tailleur devant le carré de terre que la jeune fille travaillait.

Je savais pas que t’étais arrivée, dit-il avec douceur. On a encore du mal à tenir le registre à jour, de toutes les personnes qui sont là. C’est encore… Un peu le chaos.

En termes de chaos, on était au moins à 7 sur l’échelle Maxence Darkan.

Comment tu te sens ? T’es en bonne santé ? Tu as tout ce qu’il te faut ? Une chambre, les accès au self, les plannings des cours, des réunions et tout ça ?
Kiva Nidmu
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L’abandon.

Assis en tailleur dans l’herbe, j’observe les étoiles grouiller dans le ciel noir de la nuit. Depuis mon départ de Ondéron, j’ai décidé de vivre dans le silence, incapable de comprendre ma situation et incapable de vivre ma séparation avec le maître Velashera. Le plus difficile fut le moment où je vis Lauren revenir. Le regard vide, à mes yeux, elle n'était jamais totalement revenue…

Depuis, je reste muette, je m’isole, mais je prend toujours l’initiative de bien m’assurer que Lauren aille manger ses repas. Je range sa chambre, prends soin de décorer son environnement de plantes et de fleurs, mais jamais dans aucun cas des mots sortiront de nos lèvres, ni même aucun regard se croiseront.

Mes réflexes me guident dans tout ce que j’entreprend depuis mon arrivée sur Dantooine. Je fais mes tâches, je me lève tôt et je m’entraînes. Savoir ce qu’est une dépression n’est en rien un de mes acquis, savoir que mon attitude n’est le fruit que de de l'effondrement de ma santé mentale est, hélas, loin, caché sous ces étoiles.

C’est dans un sursaut que mon regard s’ouvre vers le soleil tapant. Dans la même position, sans avoir bougé, je me suis endormi en scrutant les étoiles. Une de mes mains vint alors masser mon cou endoloris, ma position utilisée pour dormir ne semble pas avoir été appréciée par mon corps. Je prend alors le temps de me lever de terre, étirant mes bras et mes jambes ensuite en grognant ma complaisance.

La planification de ma journée a été faite la veille, transplanter des yacons dans un des secteurs proche de l’enclave. C”est un travail rude sous une chaleur infernale, mais passer du temps avec des légumes et de la verdure me fait du bien…

...C’est perturbant dit comme ça, mais c’est un fait...

… Mais surtout, cela me permet de faire quelques recherches personnelles. J'étudie le sol de dantooine en fait, sa terre est bien fertile, mais si différente de celle de Ondéron au niveau des nutriments que je souhaite comprendre les raisons. Avec moi j’ai une sorte de boîte microclimatique, quelque chose de bien utile que j’ai réussi à apporter avec moi lors de l’extraction. À l'intérieur se trouvent les mêmes nutriments fournis par l’environnement de l’ancien temple, permettant alors à une plante bien capricieuse de survivre dans un endroit hostile pour elle, tel que Dantooine.

C’est bien le cas ici de la fleur d’Osé. Aux éclatantes pétales violettes et aux pollens lumineux, la plante, aussi coloré soit elle, garde en elle une tige, des feuilles et des racines au style les plus inquiétants et menaçants. Je ne connais pas trop ses effets, ce qu’elle peut produire, si elle peut servir à quoi que ce soit, mais le projet m'intéresse et me donne une raison d’être isolé du reste.

Les genoux dans la terre, une main sur un datapad contenant des donnés repêchées dans les archives du temple, je fais mes recherches et m’enfonce dans les profondeur de mes calcules. Salut, gamine Se dit alors au-dessus de ma tête, alors que mon corps entier se raidit. Tu rempotes ?

La tête tournée vers l’interlocuteur, je ne pris que quelques secondes pour finalement discerner le visage à travers la luminosité du soleil tapant. Karm Torr se tenait là devant moi, mais Loé avait été remplacé par un… Le regard rond et un peu surprise, je regarde la bête être déposée à mes côtés. Ne connaissant que très peu les caractéristiques de ce lézard, je préfère le caresser entre les deux griffes comme mentionné par le maître, mais avec l’ajout de l’un de mes gants épais qui me sert de protection contre les épines.

La bête est immobile, mais son œil se tourne vers ma main qui vient toucher ses écailles. La peur ne fut pas perturbatrice pour mon calme, continuant de le caresser doucement. En fait, j’ai en tête que c’est tant pis s’il décide de me mordre, au moins j’aurai essayé.

Le chaos est effectivement bien présent, depuis que mes pieds ont franchi le sol de Dantooine que je n’ai pas d'horaire, ou du moins que je fonctionne avec celui que je me suis créé moi-même. Mon regard reste bas, vers le lézard, un peu nébuleuse, je ne réussis pas à offrir un regard, un sourire ou un mot au maître Torr. Je ne ressens pas la force de le faire, ou peut-être l'envie… mais ce qui est sûr, c’est que je ne souhaite pas non plus qu’il s’en aille.

Je fais alors signe de tête que oui à ses questions, sauf pour les planning et des cours car… bah je ne suis pas une menteuse hein. Et puis soudainement je dégage ma main rapidement pour éviter un claquement de dent venant de choupi qui en fait, a tout simplement attrapé une mouche au vol.

Hé, mais tu es un petit goinfre toi. Dis-je alors tout bas en venant lui caresser la tête. Je m’occupe des Yacons sinon… J’ai lu qu’en cette période de l’année sur dantooine, on doit prendre soins de butter les poires de terres car... Ne sachant même pas si je parle au jedi ou au lézard, mes mots sont monotones, comme si je ne faisais que lire l’article d’une revue et… j’ai oublié la suite de l’explication. J’ai tellement l’air pitoyable présentement, les cheveux sales, les yeux irrités et le regard vide, je ne sais plus quoi raconter.

Tu viens de sortir de ton œuf alors c’est ça Choupi? Tu es déjà grand, tu risque d’être énorme quand tu vas être plus vieux.

Snap

Ma main en l’air, je viens encore d’éviter de perdre mes doigts sous ses belles dents vicieuses. Non mais ça suffit. Dis-je d’une voix sévère, le regard plissé et autoritaire. Ma main vient alors s’allonger plus loin pour saisir un petit gadget planté dans la terre, c'est-à-dire, un thermomètre de sol qui a définitivement terminé son analyse. Toutes les données sont bien présentes, mais je ne les comprends aucunement. le pH et le pH tampon, qu'est-ce que je suis censé comprendre à cela moi?

Une question me vint finalement en tête, un sujet qui me donne finalement le courage de briser ma gêne envers le maître Loé est aussi sur Dantooine?... J’espère qu’il va bien.. Mon regard ne dévie pas, mais je sais qu’il est assis tout droit devant moi et j’ai l’impression que, comme d’habitude, il va me sortir un truc surprenant auquel je ne m’entendrai pas. Il peut manger des légumes sinon, ou il ne mange que des doigts et des mouches? terminais-je en pointant du doigt le lézard qui prit refuge entre mes jambes en tailleur.

Karm Torr
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Il a éclos y a quelques semaines, précisa le maître de Choupi, dont le regard reptilien se promenait tout autour d’eux, accompagné de tirages de langue inquisiteur, probablement pour tenter de repérer sa prochaine proie. Mais j’avoue qu’il passe son temps à manger. Après, il se dépense, donc ça va.

Hé oui !
Choupi faisait beaucoup d’exercice.
En général au détriment des autres habitants de l’Enclave, mais après tout, c’était une manière de travailler ses réflexes que d’éviter les lézards presque géants qui cavalaient dans les couloirs.

Karm fit un geste de la tête et l’animal ravala sa langue pour venir se vautrer avec une élégance toute relative sur les genoux de son propriétaire, désormais assis en tailleur. Ce dernier le considéra d’un air pensif. Observer la vie du scyk était une leçon de tous les instants. Les animaux avaient une manière bien à eux de révéler les mystères du monde.

Ce fut néanmoins sur l’Initiée que le fondateur de l’Enclave finit par reporter son attention.

Il mange principalement de la viande fraîche.

Y a pas à dire, c’est rassurant.

Les scyks sont de féroces prédateurs sur Tatooine. Rusés et brutaux. Mais en dehors des poumons et de l’estomac, la nature est rarement immuable et parfois elle organise des rencontres étranges entre un œuf un peu bizarre et un promeneur un peu aventureux.

Il y avait peut-être une conclusion philosophique à tirer de tout cela, mais comme nombre de Maîtres Jedi, Karm pratiquait l’art de l’apologue dont l’enseignement moral, laissé elliptique, demeurait parfois impénétrable.

Loé est triste et inquiet, poursuivit-il avec douceur, mais sans enrober la vérité, parce que Kiva était assez grande et selon lui, prétendre que tout allait bien serait revenu à insulter son intelligence. Il a un frère jumeau, qui a été formé comme Padawan aussi, mais qui a quitté l’Ordre à sa majorité, pour mener une vie plus indépendante et moins strictement encadré. Sur Coruscant. Loé se demande ce qu’il adviendra de lui. S’ils pourront se voir.

Cette petite histoire aussi avait sa leçon cachée : comme elle était racontée avec compassion plutôt que désapprobation, il fallait en déduire que les liens familiaux et l’attachement qui les accompagnait étaient au moins tolérés au sein de l’Enclave.

Pour lui changer l’occuper, je l’ai envoyé rendre visite à… D’anciennes connaissances à moi. Une planète que j’ai aidée jadis avec le Padawan Glurba, et qui nous sera peut-être redevable par les temps qui courent. Mes propres talents de diplomate sont, disons…

Inexistants.

… limités. Sauf avec les plantes et les animaux. Pas vrai, Choupi ?

Le scyk souleva une paupière indolente pour regarder son maître et Karm choisit d’interpréter ça comme une marque d’approbation.

Mais Loé vit là, la plupart du temps. On a refondé cet endroit, avec le Maître Kayan, la Chevalière Thann et Loé, il y a quelques années de cela. À force d’insistance, le Conseil nous avait donné son approbation. Même si ça ne plaisait pas à tout le monde. C’est la troisième fois au moins que cet endroit est reconstruit. À chaque fois différent. À chaque fois avec un dessein particulier. Mas après tout, tu as la fibre botanique.

Il y avait sans doute un rapport entre le récit et la dernière affirmation, même s’il ne sautait pas aux yeux.

Karm plongea la main dans la terre meuble pour en récupérer un petit peu et il l’effrita entre ses doigts.

Des restes de feuilles mortes, on dirait. Décomposées et oubliées. Elles font un excellent terreau. Dantooine a des terres fertiles.

Dans sa main, quelque chose était en train de se produire : un miracle minuscule et sans importance. Mais de quelque graine perdue au milieu de la terre et des feuilles désagrégées, avec un frémissement d’abord, une tige commençait à s’élever. Elle croissait à vue d’oeil, jusqu’à atteindre quelques centimètres pour produire en un temps record sa toute première feuille. À elle. Bien vivante.

Karm replaça la plante dans la terre avec soin.

Si tu pouvais passer lui rendre visite de temps en temps, pour observer son développement, ça m’arrangerait. Et puis quand je suis là, je donne des cours chaque semaine sur la question.

D’un geste de la tête, il désigna le thermomètre de la jeune fille.

Par contre, j’avoue que j’ai pas vraiment d’instrument. Je me fie à mes informateurs.

Et son regard se promena à première vue au hasard tout autour d’eux, avant qu’il ne tende l’index en direction du sol. Un peu de terre se souleva et un vers en sortit, pour s’enrouler docilement autour de son doigt. Le Maître le leva jusqu’à ses yeux et inclina légèrement la tête, comme s’il était en train de le saluer. Il eut l’air attentif, puis il reposa la créature sur le sol et celle-ci disparut comme elle était venue.

Mon informateur me suggère que ta plante a besoin de copeaux de cèdre de Dantooine. Enfin. En gros, quoi. Il est pas très porté sur la syntaxe. Ni les mots. Ni les syllabes, hein, on va pas se mentir. Mais c’est pas parce qu’il a pas de bras qu’il est pas extrêmement fiable, hein.
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De la viande fraîche, bien entendu, exclusivement. J’aurais espéré qu’il soit omnivore mais non, je vais donc garder mes végétaux, monsieur préfère gruger de gros os. Le reptil prit finalement la voie du confort et emprunta la direction de son maître. Le maître Torr définit légèrement une description du reptile en question alors que je le regarde de mes yeux interrogés et intéressés. “Organiser une rencontre entre un œuf et un promeneur”, pardon? Est-ce une énigme? Ou peut-être qu’il raconte juste bizarrement ce qui s’est passé avec lui et Choup.

Je soupire suite à la nouvelle entourant Loé. Le regard froid je pointe du regard la terre noir dans le quel je viens y tremper ma main y évacuer le négatif de mes émotions. J’espère qu’il est en sécurité, qu’il va mieux et qu’il va trouver une solution pour son frère. Chaque mot s’enregistre dans mon esprit, mais je n’arrive pas à réagir plus qu’un simple soupir.

Je relève un peu les yeux lorsque la phrase du maître se conclut à mon sujet, sur ma “fibre botanique” plus précisément. Le maître Torr fit comme moi et plongea ses mains dans la terre pour en retirer une petite poignée et, sans même douter, analyse le sol tout simplement, décrivant un peu poétiquement son histoire. Mon attention se porte alors sur l'événement surgissant des paumes de ses mains et au travers de la terre. La vie que Karm crée obsède la prunelle de mes yeux, voyant la petite tige flasque s’agiter dans tous les sens jusqu’à y trouver sa verdeur, y voir la petite feuille se former me donne un léger sourire d’apaisement. Mon approche face à la flore est sans faille, elle reflète mes désirs cachés, être heureuse, être en paix et surtout, quand je la regarde, j’en oublie les obstacles. De voir la pousse si aisément vivre, sous un si rapide spectacle a en faire oublier l’importance de la patience, je m’exalte.

Oui… je m’en occuperai maître Torr Dis-je en inclinant la tête et le dos par signe de respect face à un homme important du temple. Mon thermomètre tant qu’à lui est digne d’une petite remarque. Ou plutôt, on m’explique plutôt que l’ark-ni n’en ressent que très peu l’utilité. La scène du long et gluant camarade me fait tout de même rire après tout ce temps, je ne cherche pas à être malheureuse et il me fait du bien d’enfin pouvoir ressentir un bon moment, une chaleur et une connexion.

Je frotte alors un peu mes yeux avec l’arrière de ma main avant de devenir trop émotive et vient ensuite, de l’index, écrire quelques notes dans mon datapad. C’est quoi comme plante au juste?.. Je regarde les données de l’enclave et je ne trouve aucune image correspondante pour le moment. Certes, avec aucun mot clé pour m’aider, mis-à-part l'engrais “Karm”, je ne peux pas vraiment faire de recherche autre que de regarder des images des quelque millions de plantes existant dans les données jedi. Vous connaissez la fleur d’Orsé sinon maître Karm? J’imagine que oui, elle est rare mais tout de même bien présente sur Ondéron, on en avait au temple. Je décide finalement de me pencher pour me rapprocher de la nouvelle croissance pour mieux la regarder, mieux imaginer à quoi elle peut bien ressembler une fois adulte. Quand j’ai quitté le temple, j’ai pris le temps d’en apporter une avec moi dans une boîte adaptée pour la faire survivre quelque temps… j’ai appris que ici, la terre, l’eau et le soleil sont trop différents pour qu’une petite plante comme ça puisse survivre ici vous voyez? J’essaie donc de mieux comprendre… pour pouvoir trouver une solution, j’imagine que monsieur le ver ne le sait pas non plus.

Le nez qui bondit avec douceur sur la petite feuille, je continue de la scruté, prenant soins de ne pas lui parler à voix haute, ne souhaitant pas non plus avoir l’air d’une folle devant karm… Oui lui c’est un maître, il a le droit de parler à un chou-fleur s’il le désire, et en plus il sait comment faire! Moi je vais juste parler toute seule.

De quel genre d'insectes on doit la protéger? Elle a besoin de beaucoup d’eau ou elle est du genre à être facilement noyable? Décidément quand on me parle de botanisme, je deviens une autre personne.


Karm Torr
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Karm, précisa machinalement l’Ark-Ni, quand la jeune fille l’appela « Maître Torr ».

Il releva les yeux vers elle et lui sourit, avant d’expliquer :

Torr, c’est mon nom pour les gens qui sont… Disons hors de mon clan. On va appeler ça un clan. Hors de l’Ordre Jedi, dans ce cas-là. Pour les Jedis, je suis Karm. Mais je te concède que les formulaires administratifs ont du mal à saisir la logique de mon peuple.

À la décharge des bureaucrates, beaucoup de monde avait du mal à saisir la logique des Ark-Ni. Tout cela, cependant, c’était du détail, et le Gardien était habitué depuis longtemps à s’accommoder des usages qui prédominaient sur la plupart des planètes de la Galaxie.

C’est un souvenir épineux, dit-il comme Kiva l’interrogeait sur la plante. Les épines viendront un peu plus tard, quand elle aura grandi, c’est pour ça qu’elle est difficile à reconnaître dans un premier temps. Une plante des prairies de Dantooine, surtout commune dans le nord de ce continent. La fleur du souvenir est splendide, et même si elle pousse sur une tige douloureuse à attraper, on peut la manier sans se blesser, quand on prend le temps de l’observer, et la cueillir pour en faire une tisane. Parfaite pour qui cherche à bien dormir la nuit.

Naturellement, il y avait une métaphore là-dessous, comme souvent dans les choix botaniques du Maître de Nature.

Mais voyons voir ce que toi, tu as amené.

Et il écouta attentivement les explications de la jeune Mirilan. En évacuant, les Padawans avaient emporté divers objets qui en disaient long sur leur personnalité. Certains s’étaient sentis un devoir d’empocher le plus de de datadisques possible dans les Archives d’Ondéron, d’autres avaient raflé dans la panique toute une collection de sabres d’entraînement. Ils avaient apporté avec eux leurs préoccupations jusqu’à Dantooine. Les plus évidemment utiles, comme les plus futiles en apparence.

Hmm…

Un nouveau sourire passa sur ses lèvres.

(Décidément, les remarques de sa meilleure amie Maxence sur son inexpressivité avaient fini par porter leurs fruits.)

Tu poses beaucoup de questions et tu cherches à comprendre bien des choses. C’est une grande qualité.

Il se pencha néanmoins pour tirer délicatement le datapad des mains de l’Initiée, avant de le poser à côté de lui, écran retourné vers le sol.

L’intellect est une qualité précieuse, mais ce n’est pas le seul chemin vers la nature. Un Jedi peut parfois faire sourde oreille aux exigences de la méthode, pour se lancer dans des investigations plus aventureuses. Et maintenant…

Karm leva les mains devant lui, avant d’écarter ses doigts, puis de les plonger lentement dans la terre meuble. D’un geste de la tête, il invita Kiva à l’imiter.

Ne cherche pas à comprendre. Contente toi de ressentir. D’abord avec tes sens. Laisse la température du sol entourer tes doigts. Sens comme la terre est rugueuse ou douce. Respire son odeur, et le parfum de la fleur. Écoute le vent qui fait bruisser ses pétales. Regarde-le, au point de ne plus la voir comme un objet, mais seulement comme une forme et une couleur. Ne donne aucun sens à ce que tu ressens. Force ton esprit à ne jamais aller au-delà du seuil de la sensation.

Somme toute, ce n’était pas une technique trop différente de celle que l’on enseignait en général aux Initiés pour pratiquer la méditation, et qui consistait à se concentrer sur sa respiration. Même s’il était vrai en général, on les invitait assez peu à se consacrer pleinement à l’appréhension sensuelle du monde.

Maintenant, laisse la Force, poursuivit-il d’une voix presque hypnotique, frémir sur ta peau. Dans tes narines. Au creux de tes oreilles. Laisse la Force se suspendre à tes cils, comme les perles de rosée qui font trembler les feuilles au petit matin. La Force est une toute petite chose. Toute simple. Cachée dans les replis de la nature. Écoute-la. Éprouve-la. Elle est là. Dans la plante. Il suffit de lui prêter l’oreille. De la cueillir. Tout doucement. Juste. Du bout. De l’ongle.

Karm n’avait jamais aimé l’idée que certains Maîtres, et la sienne pour commencer, lui avait donné de la Force, à l’âge de Kira. Comme une puissance écrasante, intimidante, comme une destinée douloureuse et complexe, qu’on ne pouvait approcher qu’avec un respect craintif, l’échine courbée. Il préférait la beauté simple et quotidienne aux terreurs du sublime.

Sa voix se tut finalement, mais sa respiration, lente, régulière, comme le roulement des vagues non loin contre les falaises rocheuses de Dantooine, ressemblait à un métronome patient pour guider la méditation de la jeune Kiva.
Kiva Nidmu
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Pas de titre ou de formalité avec Karm, ainsi donc, je ne me vois que très peu aller contre cette volonté. Attentive aux explications, je trouve maintenant sans problème la plante dans les données du datapad. La fleur au souvenir épineux, les renseignements du jedi se confirment sous ma lecture des informations et mon sourire s'élargit de plus en plus. Je pense déjà à faire une bonne tisane pour Lauren, cela va lui faire du bien j’en suis certaine, peut-être même la guérir de ses cauchemars?

Le pad m’est retiré des mains, laissant alors mes yeux ronds fixer le vide et mes deux mains qui tentent d’attraper le vide. Maiiis... entrepris-je avant de regarder le maître pendant qu’il parle. J’avoue que de regarder un écran pendant qu’on me parle ce n’est pas très… m’enfin.

L’ambiance change alors un peu, moi qui croyais avoir qu’une discussion simple, je remarque que le maître jedi semble m’enseigner quelque chose. Les deux mains levées devant moi, je comprend qu’il veut que je l'imite et je m'exécute en écartant les doigts et en les plongeant dans la terre fraîche. Je ferme les yeux et me concentre sur les paroles et sur les textures du sol. Finalement, je suis contente qu’il ai décidé d’aller dans cette direction, je n’ai pas besoin de parler, de m’exprimer, juste de vivre et d’écouter. Je trouve la terre rafraîchissante, vivante et à la fois si expressive quand elle traverse entre mes doigts.

Lentement je laisse alors évaporer mon esprit dans l’ensemble de l’univers. Ma facette religieuse vis-à-vis mon clan m’a toujours offert une porte sur cet aspect. Ressentir les esprits de toutes choses, les respecter, pour ensuite en faire totalement partie. Les mots de Karm était une mélodie qui surfait sur l’air du temps et du vent. J’ouvre les yeux pour maintenant admirer Dantooine, ce refuge, celle qui me protège et me permet d’être encore libre. Je ressens le flot autour de moi, cette puissance que tous possèdes, la vie, la force. Le maître jedi vient finalement de passer à la prochaine étape et je m’y abandonne. Laissant la force cheminer partout à travers mon corps, suivant chacun des mots de Karm tel un chemin. Je prends une grande respiration alors que je commence à ressentir tant de choses, au fond de moi et de mon âme.

Ces mots sont tellement vrais, la force est si simple, si primordiale et si belle. Je le ressens du toucher, du bout de mes doigts et ma personne n’existe plus. J’ai la sensation d’être qu’une extension de ce monde à travers la force, non, ce n’est pas une impression, c’est une vérité absolue, moi et tout ce qui vit ici, nous sommes pareil, nous sommes en harmonie.

Cet état de méditation n’est pas vraiment nouveau pour moi depuis que Karm m’a enseigné à mieux comprendre comment voir mes émotions stressantes. Cela-dit, c’est la première fois que je focalise autant sur tout ce qui m'entoure, sur le monde et non pas que sur moi-même. Là, je m’inclus dans un tout, ce n’est pas moi contre tous et cette vision me fait refermer les doigts pour mieux saisir le sol.

Le silence a finalement lieu, je ressens l’ark-Ni, non, j’ai l’impression que nous sommes tous les deux les mêmes, connectés à ce tout. Découverte, le fardeau du silence que je ressens depuis si longtemps semble être maintenant supporté par le vent, par le maître Torr, les arbres et la terre. Cette impuissance que j’ai face à la perte de ma maison, de mes amis et de celle que j’aimais autant telle une mère… J’ai maintenant l’impression que les arbres me supportent, que le vent me soutient et que le maître me comprend. Ce sentiment d’être toute seule dans ce silence me faisait si mal, mais maintenant que j’ai les larmes aux yeux, je peux finalement m’en libérer.

Une reconnaissance, le souffle d’un cœur enfin libéré de sa propre cage, Karm et la flore peuvent tous ressentir mon affection. La perception que j’ai de mon environnement change lentement, l’aura de Karm est si présente avec la mienne que je crois distinguer les choses de plus en plus. Oui je distingue la terre, mais cette petite chose en son sein, la pousse, je la discerne du reste. Le sol a bien ressenti ce que j’ai caché dans mon cœur, alors j’aimerais que ce soit réciproque, mais comment le faire? J’aimerais tant savoir ce que tu as à dire ma belle petite fleur épineuse.

Karm Torr
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Tout le monde devait penser qu’ils faisaient la sieste.

Assis l’un en face de l’autre, les yeux fermés, à se concentrer sur une plante. Karm se contentait d’ouvrir la voie pour Kiva. C’était l’esprit de la jeune fille qui devait faire le chemin, se pencher sur cette vie encore fragile et incertaine, sur cette plante étrangère à qui on venait de donner un nouveau sol, de nouvelles bourrasques et une nouvelle pluie, mais qui refusait pour l’heure de révéler ses secrets.

Laisse la planter ses racines dans ton esprit, dit-il quand il eut l’impression que Kiva s’était rendue suffisamment attentive aux secrets simples et informulées de la nature. Retiens la bien dans ta mémoire. Et émerge. Tout… dou… cement.

Quand ils rouvrirent les yeux tous les deux, Karm adressa un signe de tête à son apprentie du jour. C’était peut-être une félicitation ?

Bien. Maintenant qu’on en sait plus loin sur notre amie, on va aller enquêter un peu à son sujet.

Difficile, peut-être, à ce stade, de bien comprendre ce qu’ils avaient réellement appris sur la plante, mais en tout cas le Maître se relevait et il invita d’un signe Kiva à le suivre. Ensemble, ils prirent le chemin des hangars de l’Enclave. L’Ark-Ni s’abstint de faire la conversation : il savait qu’à l’âge de Kiva, quand on sortait d’une méditation, il était parfois délicat de reprendre pleinement contact avec la réalité et il voulait lui laisser un peu de temps pour atterrir.

Dans le garage, c’était un concert d’exclamations, de bruits métalliques et de pépiements de droïdes mécaniciens. Les véhicules que l’Ordre était parvenu à y ressembler, en plus ou moins bon état, faisaient l’objet d’un entretien constant et, comme c’était souvent le cas sur Dantooine, celui-ci était l’occasion de former les jeunes gens intéressés par la mécanique. On y trouvait donc des ados des fermes environnantes et des Padawans qui se destinaient à être Sentinelles.

Si ça t’intéresse, précisa-t-il à l’attention de Kiva après qu’ils eurent dépassé un groupe, tu peux toujours t’inscrire. Y a un tableur sur l’intraholo, avec les groupes de niveaux, et si tu sais pas bien auquel tu appartiens, il y a un test d’autopositionnement. On te montre des schémas de moteur, des pièces détachées, tu dois identifier, donner ta solution à tel ou tel problème, et voilà.

Pour ce genre de tâches, lui-même se reposait sur son astromech, le vaillant Blip.

Karm grimpa dans un speeder propre comme un sou qui…

Ah non !
Comment ça, ah non ?

Une Lepi surgit de derrière un autre speeder qu’elle était en train de réparer et pointa un marteau à tête rotative sur le Maître.

Vous allez encore tout me le dégueulasser !
Moi ?
Oui, vous !
Moi !

Karm prit un air outré.

À faire je ne sais pas trop quoi dans des marais je ne sais trop où.
On va à la ville, je vous ferais dire…
Hmouais…

La Lepi plissa les yeux, comme pour tenter de percer à jour cet infâme dégueulasseur de speeder. Ce dernier dut avoir l’air suffisamment convaincant, parce qu’elle finit par soupirer et marmonner :

Bon, ben, allons-y, hein…
Cool !

Et Karm démarra en trombe.

Ah ouais, fit-il alors que le speeder bondissait hors du hangar de l’Enclave, tu devrais probablement t’attacher, j’ai un style un peu sportif.

Par « sportif », il fallait comprendre « interdit par les conventions interplanétaires de sécurité routière et par « un peu », « criminellement ». L’explorateur conduisait à toute vitesse, bien plus que ne l’auraient permis des réflexes ordinaires. Il consentit tout de même à ralentir quand ils approchèrent de la petite ville de Rainë, la plus proche de l’Enclave. Là, ils se garèrent dans une ruelle non loin de la place centrale à partir de laquelle rayonnaient tout le tracé originel, agrandi par la suite au fil des générations.

Il y a des importateurs de plantes, ici, des agronomes, des botanistes, des horticulteurs. L’avantage de vivre sur un monde très agricole, c’est qu’on ne manque pas de spécialistes pour ce genre de choses.

Des spécialistes qui avaient le souci de l’application pratique et, si possible, rentable de leurs connaissances, plutôt que des scientifiques de laboratoire, mais des spécialistes tout de même.

On va leur demander de nous montrer un peu ce qu’ils ont et essayer de voir s’il y a des plantes chez eux qui éveillent des sensations voisines à la tienne. La Force, c’est fait d’échos, de ressemblances, d’à-peu près : on peut s’y retrouver comme ça.

Karm indiqua du doigt un grand magasin sur la place centrale : GPB Import-Export.

Graines, Plants et Boutures, expliqua-t-il. J’te laisse poser les questions. C’est toi qui la connais bien, ta plante.
Kiva Nidmu
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Savez-vous planter des choux ?




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La lepi au marteau menaçant #ff6699
Bonntar #cc6600

Le chant du souvenir épineux m’est agréable, telle une voix diphonique, elle me garde bien attentive et dansante. Mon corps gambille sous le rythme, comme si le vent me balançait par ma légèreté. Le tempo, c’est étrange, mais cela semble créer un lien entre moi et elle, comme si nos racines s’entremêlaient lentement ensemble, de plus en plus profondément. Les profondeurs règnent sur le cœur du monde, le chant rauque de la jeune pousse devient de plus en plus crédible, audible, résonnant. Tel un cœur qui bat, des tambours s’en prennent à mon esprit, danser, j’ai envie de danser… j’ai envie de caresser ce souvenir, malgré ses pointes épineuses…

J’ouvre les yeux soudainement, lentement et sûrement. Rapidement je viens observer le bout de mon index, j’ai eu l’impression que cette dernière m’a piquée mais en fait non… c’est mon imagination surement, ou peut-être que j’ai entendu sans comprendre ses paroles? Mon visage projette des interrogations pendant quelques secondes, mais le sourire de Karm vient me réchauffer l’humeur en un instant. Le fait qu’il réagit rarement non-verbalement rend ses interactions tellement plus fortes quand il m’en offre une je trouve. Ensuite, l’Ark-Ni se met sur ses deux jambes et m’invite à le suivre pour aller ailleurs. Je l’imite, prenant le temps de retirer la terre noire étalée sur ma bure et je le suis après avoir récupéré mon datapad. Je reste silencieuse, parce que cette projection là m’a mis dans un état plutôt étrange, comme si les mots étaient lourds, inutiles ou de trops… Je sais pas, c’est étrange, mais au moins Karm ne semble pas forcer le dialogue.

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Une fois arrivée au hangar, l’ambiance naturelle de l'extérieur donne sa place à l'orchestre métallique et “marteauphonique”. Ça remet le tout en place un bon coup de marteau sur une plaque de métal, le bruit de l’arcair qui déchique le fer ainsi que l’odeur de soudure fraîche. Je secoue alors la tête pour remettre mon esprit sur terre et le maître jedi se met à me parler pour m’expliquer le fonctionnement du tableau sur l’holo-projecteur. Je fixe ce dernier avec intérêt, en regardant les différents modules et activités proposés. Une voix aiguë parle avec Karm pendant ce temps plus loin derrière moi et le tout semble un peu… conflictuel? (M’enfin pas vraiment mais voilà quoi.) Dans tous les cas je ne m’y intéresse pas trop pour le moment, préférant me concentrer sur l’écran jusqu’au moment où je sentis que Karm réussit à la convaincre. Je me retourne et m’approche de la Lepi pour tenter de présenter notre bonne foi, malgré le fait que je ne sais pas du tout ce que Karm compte faire réellement.

Merci beaucoup pour la permission, si Karm et moi le salissons par erreur, je vous promet de vous aider à le nettoyer. Je courbe un peu mon dos vers elle, démontrant mes bonnes intentions avec un sourire. Mont’e voir. Elle attrape rapidement ma main et la tâte avec ses doigts sales, comme pour analyser… quelque chose? T’a de p’tites mains, c’est parfait, elles vont pouvoir se glisser entre les fans du réacteur pour tout nettoyer. Elle me lance un faux regard maléfique, je regarde Karm avec des yeux ronds, démontrant le regret. Décidément, elle veut me couper l’envie de salir son bolide et... ça fonctionne.

J’entre finalement dans le speeder du côté passager et à peine ai-je le temps de prendre la ceinture de sécurité entre mes phalanges que ma tête vient s’écraser sur l'appuie-tête. Je ne crois pas avoir hurlée comme ça depuis longtemps, comme dans un manège en fait, mais dans un wagon qui n’a pas eu le temps d’abaisser sa barre de protection.

Fait gaffe à la souche!

Écureuil!

Rocher!

Prends la droite... la droite! tu colle trop la gauche!

Je ne suis décidément pas prête pour être une copilote de course. Oui bon je n’avais pas besoin de vous le dire, vous l’avez compris hein. En plus de tout ça, c’est Karm qui a bouclé ma ceinture en tenant le volant d’une seule main. J’étais paralysée moi, okais!

La vue de Rainë m’est réconfortante, malgré le fait qu’il s’agit de ma première visite, le simple fait de ressentir le bolide ralentir me suffit pour créer un souvenir inoubliable et positif de cette ville. Une fois totalement arrêtée, je débarque lentement du siège pour déposer mes pieds sur la terre ferme, glissant mes doigts dans mes cheveux pour constater qu’ils se sont complètement abandonnés au chaos. Cependant, j’écoute les paroles de Karm, tout en ayant les deux mains dans ma crinière de sorcière en train de les démêler comme je le peux.

Tu crois qu’ils vont nous aider comme ça? Quand je suis allée sur Coruscant, en dehors du temple, les gens ne faisaient pas grand-chose sans crédit...

L’index du jedi pointe alors un lieu, un bâtiment, un grand marché qui semble être tout à fait central dans la ville. Je m'éclaircis la voix en prenant mon datapad qui est tombé dans le fond du speeder pendant la run.

Bon, tu peux y arriver Kiva, tu es capable d’improviser!


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L’énorme marché est rustique malgré sa grandeur, fait principalement de grès rouge et de bois de grange, elle supporte à son entrée une énorme bannière de tissus avec le nom de l’endroit brodé au fil d’or.

Mon pied droit traverse l’arche d'entrée pour la première fois de ma vie. L'accueil commence par une vague d’odeur qui me frappe en pleine narine, vous savez, quand une centaine de parfums se réunissent au même endroit? Sur le coup ça surprend, ça nous force à avoir un petit air de dégoût et ensuite, on fait place aux subtilités de toutes ces odeurs pour mieux les apprécier. Les plantes, elles sont partout, des herbacées, des arbustes, des arbres, des bulbeuses, des grimpantes. On y retrouve aussi de grands bacs débordants de graines de toute sortes, laissant une panoplie de couleur faire de l’endroit un oeuvre d’art. Des épices aussi tiens, si je porte attention aux identifications des nombreux barils de bois, il semble y avoir une bonne gamme de produits ici.

Le plus surprenant, dans cet endroit, c’est quand on lève les yeux pour la première fois, on ne s’attend vraiment pas à y voir un autre monde, un monde féérique suspendu, fleurissant par l’affection et la tendresse de ses propriétaires. Devant moi, il y a une grande échelle qui se repose de la terre jusqu’aux plantes suspendues et quelqu’un semble y être monté pour trimer du feuillage. Les deux mains enlacées dans mon dos, je tente en premier lieu d’établir un contact visuel avec le personnage qui ne semble pas avoir le vertige. Évidemment, il est concentré, il ne regarde jamais, mais au grand jamais vers le bas et j’ai bien trop peur de lui faire peur vue sa position actuelle, s’il tombe en bas par ma faute je vais avoir l’air bien conne. Je m'éclaircis alors la gorge, de ma petite voix d’adolescente et tente de faire comprendre doucement que quelqu’un veut s’adresser à lui Bon...bonjours à vous, en haut de l’échelle...

…Silence, aucun regard, il pratique sa chirurgie botanique avec une telle concentration, que mon existence semble être compromise. Je plisse les yeux, retirant rapidement l’idée de donner un coup de pied à l’échelle de mon esprit, je cherche à être patiente. Oh ne le prend pas mal ma petite dit alors une voix rauque et sifflante, Le pauvre Zogar a perdu l’usage de ses oreilles et il oublie toujours d’allumer ses appareils. L’interlocuteur est grand, très grand, mais vu son espèce, ce n’est pas anormal. Il s’agit d’un Pacithhip, vous savez, ceux qui possèdent une grande trompe au centre de leur visage et le monsieur semble bien savoir s’en servir car il arrose une plante délicatement, sans la regarder. Ses deux grands yeux éloignés les uns des autres me fixent, il porte une tenue sale, comme n’importe qui qui travaille dans une pépinière et finalement, je capte son grand sourire jovial.

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Avec une tenu pareil, j’imagine que j’ai affaire à une adepte du conclave voisin. Il regarde derrière moi pour reconnaître le maître jedi Ah oui, définitivement, nous avons de la bonne visite! Ne faites pas attention au vieux corbeau au bout de l'échelle, il aime pas être dérangé quand il prend soin de ses plantes, mais sachez que si vous voulez son attention, il suffit de faire refléter n’importe quel objet qui brille vers lui. Il approche alors sa grosse main vers moi pour me forcer à lui faire une poignée de main amicale. Je réponds alors avec un sourire, sentant mon bras être secoué tel une corde toute molle.

Moi je m’appelle Kiva, je suis une initiée du conclave et lui, c’est Karm, c’est un maître jedi et il m’a dit que vous pouvez m’aider ici. Il relâche alors ma main pour venir taper les siennes ensemble, Ah, aider la jeunesse, quelle bonne idée, vous pouvez m'appeler Bonntar, fier membre et conseiller de la coopérative agricole de Dantooine. Ah oui, fier, il en a l’air vu le pétillement de ses yeux pendant sa présentation.

Hmm… Je débute ma question sans savoir comment la formuler, créant alors un petit doute dans ma voix, mais le monsieur ne bouge pas, me laissant le temps de poser ma question sans mettre aucune pression. J’ai rapportée, de Ondéron, une fleur d’Osé, vous connaissez? Il fait signe que oui de la tête Le fait est qu’elle ne semble pas pouvoir survivre ici et... Il lève alors le plus petit de ses quatre doigts pour m'interrompre avec douceur, fait gaffe à ne pas confondre survie et compatibilité ma petite! Ta plante peut tout autant mourir sur place que tuer tout ce qui est autour pour survivre, même la terre, le danger de mélanger les faunes et les flores entre les planètes est surtout le débalancement… ou le déséquilibre. Cette petite fleur que tu as apportée ne dégage que très peu de pollens, donc elle est très lente pour se répandre. Alors, j’ai une petite question pour toi ma petite mirialane, pourquoi ne trouvet'on jamais de grand étendu d’Osé, même sur Ondéron, hmm? Je suis étonnée de la question, mais surtout de ne pas être capable de pouvoir répondre immédiatement. Heu… peut-être parce qu’elles sont capricieuses? Il souffle un petit rire amusé, laissant sa trompe baréter au passage Allez prends ton datapad et trouve moi les informations sur ta camarade, on apprend pas en se faisant donner les réponses.

Alors que je commence à chercher intensivement, Bonntar tourne les yeux vers Karm pour pouvoir mieux communiquer avec lui, Ça tombe bien qu’un jedi soit de passage aujourd’hui, on a rassemblé quelques surplus en arrière pour vous, faut bien s’entraider entre voisins! D’un claquement de trompe, il montre d’un écran un listing de plusieurs produits, des vivres, des plantes, médicaments, rien de bien luxueux, mais à la fois bien pratique.

Ah! Leur pollen est ultra volatile et… peut virevolter dans les airs pendant plusieurs jours avant de tomber sur le sol, même des semaines… c’est balèze dit-donc. Je regarde Karm d’un air étonné, espérant trouver dans notre contact une complicité d’excitation. Une chance que je ne l’ai pas planté alors, j’pas trop sur de comprendre comment ça fonctionne l'anémogamie, mais contrairement aux autre fleur du même type, c’est rare de voir des phases de pollinisation aussi éfficace en taux de réussite que celles de l’Osé!.

Ça existe des systèmes de récupération de polenne pour en faire une plantation, mais c’est cher et seulement exportable, je ne crois pas que quelqu’un en fabrique sur dantooine, on fait plutôt dans les moissonneuses si tu vois ce que je veux dire. J’hoche de la tête, d’un air sérieux Mais je vais tout de même devoir la garder en vie, lui créer un endroit isolé dans le conclave pour qu’elle puisse pousser convenablement. Vous connaissez une plante locale qui… Je regarde Karm du coin des yeux, sachant très bien que je vais tout simplement copier ses mots ... éveillent des sensations voisines à la fleur d’osé?

Le pacithhip caresse une de ses défenses pour réfléchir à une bonne réponse. Hmmm, en fait c’est plutôt simple, on a beaucoup de mauvaises herbes qui peuvent lui ressembler, mais vaut mieux ne pas tenter une expérience de la sorte sans l’avis d’un biologiste ma petite mirialane, moi je ne suis qu’un agriculteur. Vous devriez essayer d’en parler avec Zogar, le malentendant. Il pointe du doigt l’échelle, là où le vieil homme commence à descendre de ses barreaux. Je regarde par là bas, le regard blasé, comment parler avec un sourd d’un sujet aussi complexe… Merci beaucoup monsieur Bonntar!

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Karm Torr
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Le Jedi parut n’écouter la conversation de sa protégée que d’une oreille distraite, tandis qu’il laissait son regard vagabonder sur cette immense collection végétale, dont il ignorait tout des subtilités intellectuelles, des noms, des catégories, des espèces et des classifications, mais que son esprit n’en embrassait pas moins avec toute la subtilité des connaissances intimes. Pour d’autres esprits moins exercés que le sien à l’art délicat de visiter la nature au sein de la Force, c’eût été le même soulèvement vital, massif et indistinct, mais lui l’éprouvait dans toutes ses particularités.

Hmmm ?

Ramené à des considérations plus logistiques, il examina la liste présentée par Bonntar et hocha la tête.

On va finir récupérer ça, dit-il. Merci.

Un donné pour un rendu : désormais, la quasi totalité de l’AgriCorps avait été redéployée sur Dantooine, par la force des choses, et jamais les cultures de la planète ne s’étaient aussi bien portées. Elles jouissaient des soins attentifs de tous ces Jedis spécialisés qui, quelques semaines plus tôt à peine, étaient dispersés aux quatre coins de la République.

Pendant ce temps, l’interrogatoire de Kiva portait ses fruits et Karm se réjouit de constater que la jeune fille oubliait sa mélancolie quand une tâche concrète s’offrait à elle. Il avait bien conscience que tous ne parviendraient pas si facilement à surmonter l’épreuve qui était la leur et cette idée l’effrayait.

Quand l’Hoopaloo qui taillait des fougères en altitude eut rejoint le plancher des éopies, Karm lui fit un signe pour attirer son attention. Le vieux volatile le dévisagea de la têt aux pieds, puis des pieds de la tête, et encore une fois de la tête aux pieds, histoire d’être bien certain.

Puis il cria d’une voix croassante :

On ne vend pas de champignons hallucinogènes, petit déluré !
Non mais on ne vient pas…
Parle plus fort, je ne t’entends pas.
On ne vient pas acheter des…
Plus fort, j’ai dit, nom d’un navet !

Le Pacithhip dut prendre le Maître Jedi en pitié, parce qu’il tendit deux petites disques à son collègue et celui-ci les cala sous ses plumes, au niveau de la tête.

Voilà, maintenant, cesse d’effaroucher les clients.
Ouais, donc, je disais : on ne vient pas acheter des champignons hallucinogènes.
Ah !

Zogar ne parut qu’à demi-convaincu et il se lissa machinalement les plumes de l’aile gauche avec le bec.

Cela dit, poursuivit l’Ark-Ni d’un ton dégagé, si par hasard vous savez où en trouver, moi, par pure curiosité mycologique bien sûr…

Sous le regard soupçonneux du Hoopaloo, Karm s’empressa de se rattraper :

Ouais, non, rien. Oubliez. On a des questions sur la fleur d’Osé.
Vous voulez qu’on s’effleure de manière osée, s’offusqua le botaniste ?
V’z’êtes bien certains qu’ils marchent, ses appareils, demanda Karm à Bonntar ?
Je ne mange pas de ce pain-là, moi, jeune homme !

L’explorateur en fut réduit à emprunter le datapad de l’initié pour le montrer à Zogar, qui dut se pencher si près afin d’en faire la lecture que son bec se pressa contre l’écran tactile.

Ah oui, je vois, je vois…

(Avec la cornée collée contre l’appareil, encore heureux.)

Et donc vous voulez vous reproduire ?
Ouais, enfin, la fleur, plutôt, hein…
Hmm… Oui, oui. Par ici. Allez ! Venez ! Ne traînez pas !

C’était plutôt gonflé de la part d’un homme qui avançait à un rythme d’escargot. Il leur fallut un temps infini pour traverser l’entrepôt dans le sens de la légère et disparaître avec lui dans un bureau envahi par les dataclés. Elles remplissaient boite sur boite, et sans doute dans le plus grand désordre, parce que Zogar dut fouiller un bon moment avant d’en extirper celle qu’il recherchait.

Il l’inséra dans une console, qui moulina quelques secondes avant d’en afficher le contenu. En caractères 40.

C’était une longue liste de plantes que le botaniste se mit à parcourir en faisant à mi-voix des commentaires dans une langue que Karm ne reconnut pas. Enfin, il crossa en basic :

Ah ! Voilà ! Voilà ce qu’il vous faut.

Karm lut à haute voix sur l’écran :

Le Bubon Nécromantique de la Limace.

Le Jedi échangea un regard avec Kiva et commenta :

Ben dites donc, ça donne envie.
Oui, répondit Zogar le plus sérieusement du monde. Une fleur maléfique, qui pousse dans les carcasses d’animaux morts, dans les forêts du nord. Elle fait gonfler leur peau comme un bubon, voyez-vous, avant d’éclater et de fleurir.

Le texte laissa la place à l’image d’une fleur magnifique, aux pétales d’un noir profond nervuré de blanc, en effet, qui surmontait une masse informe en pleine décomposition.

Elle a mauvaise réputation, se désola le volatile, à cause de son mode de vie, alors ça ne se vend pas. Vous n’en trouverez pas ici, mais si vous allez dans le nord, oui, il vous suffira de repérer des charognes.
Et donc, on va devoir abattre des animaux pour la faire pousser ?
Nullement !

Le botaniste se redressa.

Le reste des plats de viande, ce sera amplement suffisant. Des protéines animales, c’est ce qu’il lui faut. Et puis, qui sait, le croisement avec la fleur d’Osé en facilitera peut-être la culture.
Kiva Nidmu
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La personnalité de cette fleur me force à supporter le regard de Karm avec un air plutôt inquiet. J’avoue que la Bubon Nécromantique de la Limace, c’est spécial et en plus, le vieux Zogar confirme l’ambiance funèbre de sa réputation. Sa pousse dans des carcasses… bon à vrai dire, pourquoi pas? La mort apporte au cycle de la vie de belles pétales, certes inquiétantes, mais tout de même très jolies. Je fouille alors un peu sur mon datapad pour m’informer sur la faune du nord et une fois trouvée ce que je veux trouver, je tourne l’objet pour montrer à Karm l’image d’un hideux oiseau charognard.

On peut aussi se trouver un guide touristique non? Après tout, ce genre de bestiole sont fort pour suivre de loin les prédateurs, pour trouver les restes de leur proie. Un guide touristique ? Comment ça, un guide touristique ? Mais je suis Maître de l'ExploCorps, moi ! C'est moi, le guide touristique ! Je regarde Karm en plissant des yeux et je soupire avant d’expliquer mon raisonnement. Même pour ce qui est de trouver des animaux morts? Une rapace peut nous aider à trouver un endroit ou une de ces plantes a déjà commencé à pousser.

Le jedi comprend alors ce que j’essaie de dire enfin Aaaah... ! Mais tu veux le rapace, c'est notre guide ? Moi, je pensais que tu parlais d'engager Manuelo pour nous... 'Fin tu vois, quoi. Mais oui. On va totalement parler aux oiseaux, aux chenilles et aux taupes. Rien de tel que d'être guidé par des taupes : rien ne leur échappe. J’attrape alors mon menton entre mon pouce et l’index pour simuler ma réflection Mais en ce temps-ci de l’année, nous allons devoir être convaincant pour les faire sortir de leur trous, hmmm. Je range alors mon datapad et me craque les doigts tout en étirant mes deux bras.

Oh, mais elles sont gourmandes les taupes présentement, suffit de leur donner les bons insectes et vous en trouverai. Cependant mes amis… vous allez devoir faire attention aux kinrath, ils sont dangereux et très actifs ces dernier temps. Je garde les yeux bien ouverts, un peu surprise de l’information. Oh mais nous sommes les amis des animaux Karm et moi!... mais c’est quoi un kinrath? Le Pacithhip penche sa tête vers moi, le regard un peu sombre Ce sont des arthropodes dont la morsure est mortelle les humanoïdes comme vous, ils sont toujours nombreux donc si vous en voyez qu’un, dites vous que vous êtes sûrement piégé. La voix stridente du vieux sourd vient alors me faire crisper les épaules. Leur toxique est grandement appréciée oui. Appréciée n’est pas vraiment le mot que j’aurais employé, mais j’imagine qu’il parle de la valeur de revente. Et j’imagine que nous ne vous apprenons rien en vous disant que leur œufs peuvent parfois créer des cristaux quand ils sont récemment pondus. Il parle sûrement des cristaux de kyber, mais comme mon ami à trompe va le souligner. Non non, faites juste éviter d’en croiser, la petite n’est clairement pas prête à s’approcher d’une reine et bon… l’important c’est que vous évitiez les grandes plaine de sable ou stérile, elles ont tendance à être le résultat de leur tunnels souterrains et ça peut créer des effondrement.

Je regarde Karm un peu inquiète, mais je tente d’être optimiste de mes paroles tout de même Nous avons qu’à… être prudent, n’est-ce pas?

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Karm et moi sortons alors du bâtiment, avec une grande caisse de vivres données par l’établissement pour l’ordre. Je la transporte avec l’assistance d’un petit chariot élévateur qui se conduit avec un levier. Une plante gothique, des araignés tueuse et des tunnels qui s'effondre, ce n’est pas le genre de description que j’avais de Dantooine jusqu’à maintenant. Je regarde Karm du coin des yeux, un peu intriguée de savoir à quoi il pense, mais disons que je ne suis pas encore habitué au fait qu’il est très peu expressif. Tu le savais toi qu’il y avait une source de cristaux sur dantooine? M’enfin… sources, ça reste les enfants d’un être vivant, aussi hideuse qu’elle peut l’être. Je commence alors à marcher de reculon en tirant de mes deux bras pour tirer la charge qui semble être coincé un peu. Sinon, sur un speeder on ne risque pas de faire effondrer quoi que ce soit, mais on va faire fuire la faune c’est sur.

On arrive finalement à notre transport et je regarde l’espace à l’arrière Ça va être juste mais ça rentre je crois. Je me concentre, je tends la main vers la boîte et je commence lentement à la faire léviter dans les airs. Je viens tendre mon autre vers pour mieux orienter mon énergie et lentement dépose le tout sur le speeder qui…

Bam

Trop brusque, l’arrière du speeder vient alors se coller au sol sous le poids de la cargaison. Ah… ah merde.

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Karm Torr
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Ah.

Le Jedi s’accroupit pour examiner le speeder.

C’est fâcheux.
Ah ben dites donc, commente un passant perspicace.
C’est cassé.
C’est cassé, rajoute le passant perspicace.
C’est ce que je viens de dire.
Ah mais moi, je dis ça, c’est pour aider.

Et l’homme ajuste le col de son manteau avant de s’éloigner.

Bon, ben c’est pas bien grave, on va appeler l’Enclave.

Bizarrement, le Jedi ne compose pas le numéro de la mécanicienne lépi à laquelle il a plus ou moins promis de ramener le véhicule sans une éraflure et c’est la voix de Nata, l’administratrice générale de l’Enclave, qui sort du haut parleur de son comlink.

Nata. J’é… coute.
Euh… C’est moi. Ça va ? T’as l’air…
Je m’en… traîne. Endu… rance.

De fait, à l’autre bout du fil, l’Auxiliaire court le long des côtes de Dantooine.

On a besoin d’un speeder de transport de marchandise en ville. Et, euh… D’un méchano, aussi.
Appelle… le garage… de l’enclave, répond Nata entre deux respirations.
Hmm…

La jeune femme s’arrête de courir.

Qu’est-ce que tu leur as encore dit ?
Moi ? Mais rien du tout ! Je suis l’innocence incarnée.
C’est bon, c’est bon, soupire-t-il. Je m’en occupe…

A-t-elle jamais rien refusé à l’explorateur, de toute façon ?

Une demi-heure plus tard, Kiva et Karm sont les auditeurs aussi discrets que possible d’un chapelet de jurons en lepp, accompagnés de quelques coups d’oeil plein de reproches, tandis que la mécanicienne s’affaire avec l’aide d’un droïde autour du speeder, une fois celui-ci déchargé. De temps en temps, quelques curieux s’arrêtent, à vrai dire consolés de constater que pour surnaturels qu’ils soient, les gens de l’Enclave n’en connaissent pas moins les mêmes problèmes terre à terre que le reste d’entre eux.

Et on peut savoir comment ça s’est passé, demande-t-elle soudain en basic, entre deux coups de vibrovis, alors qu’elle est couchée sous l’appareil ?
Hmmm ?
Le speeder.
Ah. C’est de ma faute, répond le Maître sans hésiter. J’ai posé la caisse dessus, mal jugé du poids, vous savez ce que c’est.
Non je sais pas ce que c’est ! Et vous savez pourquoi je sais pas ce que c’est ? Parce que moi, avant de charger des speeders, je regarde les spécificités techniques sur le manuel qui est, je vous le donne dans le mille…
Librement téléchargeable sur l’Holonet ?

Un juron en lepp lui répond. Il faut encore un bon quart d’heure de trifouillage, et de serrage, et de vissage, et de martelage, et de connectage, et vidangeage, et de grommelage, pour que l’appareil soit à nouveau en état de marche. La Lépi se redresse, couverture d’huile de moteur, tandis que le droïde mécano entreprend de passer un coup de jet sur la carrosserie.

Merci.
Vous allez rentrer bien sagement à la maison, maintenant, pas vrai ?
Hmmoui. Une petite course de rien du tout, un très léger détour et ce sera bon.

Elle le regarde d’un air soupçonneux.
Il la regarde d’un air angélique.
Puis elle pousse un long soupir, avant de faire signe à son robot de l’accompagner.

Karm la suit un moment du regard, jusqu’à ce qu’elle embarque dans son propre speeder et s’éloigne en prenant la direction de l’Enclave.

Un esprit exceptionnel, glisse-t-il alors à l’attention de Kiva. Trouvez par l’un de nos Sentinelles dans les bas-fonds de Coruscant où elle réparait des pods pour des courses illégales.

Il sait que la mécanicienne souffre de la situation, qui l’empêche de retourner sur Coruscant, où elle a vécu toute sa vie. Un jour. Peut-être. Karm s’embarque dans le speeder, mais du côté passager, et tapote le siège conducteur à côté de lui, à l’attention de Kiva.

Allez, quant on a huit ans et plus, on a l’âge d’apprendre à conduire.

Il commence par une explication des différentes fonctions du speeder. Au cas où. Pour une fois, c’est clair et pragmatique. Il se souvient de ses premières cours de conduite, sur Ondéron, après avoir longuement étudié les fondamentaux dans la classe théorique, où l’enseignement était dispensé par un vieux Chevalier mon calamari au débit sporifique. Tout lui avait paru naturel, une fois au volant de la machine. Spontané. Comme lorsque, enfant, à bord de la Flotte Ark-Ni, les pilotes le laissaient grimper sur leurs genoux tandis qu’ils manoeuvraient les improbables vaisseaux de leur peuple.

Pas besoin d’aller vite, conclut-il au terme de son exposé. On a tout le temps devant nous. Essaie d’être à l’écoute du speeder. Les vibrations, ses attitudes. C’est un peu comme un animal, au fond. Si tu sens un peu l’électricité à travers la Force, tu pourras peut-être t’en servir pour bien cerner ta machine.

Ah, enfin !
Un peu de mysticisme !

Mais ce qui compte, c’est de se laisser porter par les flots. Conduire, c’est comme méditer : il faut savoir lâcher prise.

On ne sera pas surpris d’apprendre que les examinateurs de l’administration républicaine ont jadis recalé le jeune Padawan Torr trois fois à l’examen du permis de conduire.
Kiva Nidmu
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Savez-vous planter des choux ?




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Le speeder fonctionne bien à nouveau, moi je reste dans le silence, les yeux ronds et laisse Karm gérer tout cela comme un chef. Huit ans? Mouais… j’ai un doute mais bon, pourquoi pas! Je ne perds pas de temps pour venir m’asseoir sur le côté conducteur pour écouter ce que le jedi a à me raconter. Donc pour démarrer, je viens faire ce que mon mentor me dit de faire, en activant trois interrupteurs avec mon index et pour finalement appuyer sur un bouton qui fait gronder le moteur.

C’est simple en fait... Dis-je avant de me faire enseigner des principes et des fonctions de bases sur la mécanique du bolide, je regarde les boutons, les interrupteurs, comprenant maintenant leur utilité et surtout pourquoi je les avais activées. Le premier coup vers l’avant fait balancer nos têtes abruptement vers l’avant. Je ne m’attendais pas à ce que le vaisseau avance aussi rapidement au premier coup de gaz et j’ai pris peur.

Ah ouais… c’est plus sensible que je le croyais. Je recommence lentement à avancer avec douceur, le pied un peu plus léger, je tente surtout de mieux amadouer avant de me lancer pleinement. Les deux mains sur le volant, je me donne comme premier exercice d’avancer et d’arrêter, sans nous brusquer tous les deux. Suffit de s’adapter et comprendre la machine en testant au final. Après deux essais le speeder avance et je réussi à l’arrêter sans chamboulement, même que je réussi a partir pour de bon vers la rue. Je l’ai! J’ai réussi. Dis-je un peu excitée de ma réussite personnelle. Je continue à m’avancer lentement comme me l’a proposé Karm, j’ai peur de briser encore quelque chose, mais je me suis convaincu que d’être prudente était la clé du succès pour le moment. Je regarde devant moi bien concentrée, voyant les gens passer qui nous regarde un instant avec curiosité, souriant ensuite en voyant qu’il ne s’agit d’une gamine qui apprend à conduire. Tout le monde passe par là j’imagine, jedi ou non, je trouve ça plutôt amusant.

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J’ai un peu accéléré le tout après quelque minutes de réussite, je me suis appropriée lentement le bolide, ce qui me met enfin en confiance. Alors… quel direction je prend? C’est après quelque minutes de conduite seulement que je réalise que je ne sais pas du tout quelle direction prendre dans la ville J’imagine qu'avant de partir, on va devoir manger un truc non? La ville n’est pas bien grosse, j’imagine que peut trouver un restaurant local pour manger un truc vite fait. Je ralentis soudainement pour arrêter le véhicule pour laisser passer plusieurs personnages à pied. Un arrêt un peu trop abrupt à cause de la surprise. Ah… désolée Karm, je n’étais pas concentrée. Regarder en avant et être attentive est vraiment important, je n’ai pas été proche de faire du mal à qui que ce soit, mais la peur a fait du moment plus dramatique à mes yeux qu’elle ne l’est vraiment.

Combien de temps ça va nous prendre pour aller dans le nord? À vrai dire je ne sais pas même pas où est situé l’enclave sur la planète. Une fois les gens on traverser, je commence à avancer à nouveau, regardant parfois le maître jedi pour être certaine d’être correct dans ma conduite. Une fois que j’ai fait un tour complet autour du magasin central, je viens me stationner devant une genre de cantine à l’odeur charismatique, comme si elle m’est familière alors que, pas vraiment. J’inspire fortement et souris à Karm. Ça sent bon quand même, on apporte quoi pour manger quand on part en mission généralement? Je commence à sortir du speeder en secouant ma bure pour ensuite. Ah et Je fouille dans mes poches sans rien trouver On fait comment pour acheter des trucs ici? J’imagine qu’on ne va pas toujours tout nous donner non?
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Voilà une éternité que Karm n’avait pas progressé aussi lentement à bord d’un speeder — ou, diraient les mauvaises langues de l’Enclave, aussi légalement. Pour une fois, le Jedi se trouvait à bord d’un appareil qui respectait le code de la route. Ses indications à la jeune fille demeuraient laconiques, car il était persuadé que les débuts de la conduite étaient aussi une affaire d’intuition. En tout cas pour les gens comme eux.

Il nous faudra bien cinq ou six heures à plein régime pour monter vers le nord. L’avantage sur Dantooine, c’est qu’on peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’embouteillages.

Leur voyage serait bordé par des champs et des forêts de culture, des vallons fertiles et des plaines qui s’étendaient à perte de vue. Sur cette planète, les speeders pouvaient filer tout droit sans s’arrêter pendant des jours, dans l’immense solitude d’une nature domestiquée par la main souvent invisible des agriculteurs.

On verra à quelle heure on arrive et au pire, on va camper. Et on peut se faire des provisions ici. Quant à payer… L’Ordre dispose de son petit trésor et l’Enclave… Disons que c’est un échange de bons procédés. On contribue énormément à la stabilité du système agricole local, à la sécurité des convois commerciaux, ce genre de choses. On vit pas aux crochets des gens du coin mais c’est certain qu’il va falloir songer à développer nos rentrées d’argent. À l’avenir.

En attendant, le Jedi bondit du speeder — une fois celui-ci arrêté, pas de folies de son corps, merci bien — afin de pénétrer dans la cantina. Le petit établissement accueillait surtout des ouvriers agricoles, des paysans venus pour la journée à la ville afin d’y négocier la vente de leurs récoltes ou de s’approvisionner en matériel. Un homme d’une soixantaine d’années avec une prothèse au bras, une autre à la jambe et un tablier qui disait Oil the cook s’affairait derrière ses fourneaux de l’autre côté du comptoir.

Torr, s’exclama une voix puissante à faire sursauter un rancor quand les deux nouveaux venus franchirent le seuil de l’établissement ! Nom d’une bouse de bantha, mais c’est que ça faisait une éternité !

Une femme de plus de deux mètres et musclée à soulever des tracteurs quitta sa table pour s’approcher du Maître Jedi qu’elle dominait de plusieurs têtes.

Vieille fripouille ! Petite canaille !
Salut, Ja-Ja.

Elle le serra dans ses bras (en le soulevant de terre), avant de le reposer au sol.

Ja-Ja, Kiva. Kiva, Ja-Ja.
Pépère ! Mets-nous le plat du jour pour la petite, elle a encore bien besoin de grandir.

Karm se pencha à l’oreille de la petite en question pour chuchoter :

Faut pas se formaliser.

Quelques instants plus tard, les deux Jedis se faisaient entraîner à la table de Ja-Ja. Avant leur arrivé, la femme avait repoussé son assiette achevée pour se livrer à de savants calculs sur un datapad, mais elle l’éteignit en s’asseyant avec eux.

Les affaires sont bonnes, demanda Karm ?
La situation actuelle exige quelques ajustements.

Elle se tourna vers Kiva pour expliquer :

Je m’occupe des coopératives génomiques.
Limpide.
Tsss…

Ja-Ja rejeta ses longs cheveux noirs tressés derrière son épaule.

Les coopératives génomiques, ce sont des gens, des agriculteurs, des scientifiques, ce genre de choses, qui s’organisent en associations pour développer des plants génétiquement modifiés… Meilleur rendement, moins besoin d’agrochimie, adaptation à des conditions climatiques difficiles, ce genre de choses. Tout le monde participe au financement et aux expériences, et ensuite, tout le monde récupère le produit final. Ça évite de se retrouver enchaîné aux solutions génomiques des géants galactiques de l’agroindustrie.
C’est devenu un domaine assez dangereux, précisa Karm. La guerre, la valse des frontières, les déplacements de population, tout ça fait peser des pressions agricoles nouvelles sur pas mal de secteurs et de mondes. Les chaînes d’approvisionnement habituelles sont sans cesse perturbées, plus de mondes se retrouvent à avoir besoin de relocaliser leur agriculture, pour pas dépendre des mondes-greniers spécialisés et des hyper-routes qui risquent d’être barrées au prochain conflit. Alors la compétition est rude entre les gouvernements planétaires, les poids lourds de l’agroindustrie et les co-gen.
C’est comme ça que Torr s’est retrouvé à me sauver la vie, conclut Ja-Ja, au moment où Pépère, le propriétaire de la cantina, s’approcha de leur table pour déposer devant chacun des deux Jedis une assiette de frites, une poêlée de légumes de saison et des quenelles végétariennes à la sauce aux champignons.

De quoi nourrir son petit régiment.

J’vous ai mis un supplément d’épices, précisa-t-il à l’attention de Karm.
Vous me connaissez si bien.

Pépère resta posté à côté de la table, comme s’il attendait d’eux une première déglutition en guise de signe d’appréciation. Une fois satisfait, l’homme réintégra son comptoir.

Ceci étant dit, reprit Ja-Ja, sortir de la République, ça ouvre aussi… Pas mal de possibilités.
Dans le genre ?
Dans le genre on est moins contraints par les règles de propriété industrielle que les grands groupes ont soutiré au Sénat à force de lobbying.
Alors comme ça on se lance dans la piraterie génétique ?

Leur interlocutrice haussa les épaules.

Je me contente d’explorer les possibilités qui s’ouvrent à moi, c’est tout.
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