Karm Torr
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Euh… Dans le… euh…

Karm promenait un regard un peu perdu tout autour de lui.

Trente-huit ? Le hangar trente-huit ?

L’Enclave de Dantooine était dans un chaos quasi perpétuel depuis les nouvelles venues de la République. Tout était à repenser, y compris les choses les plus concrètes. Il allait falloir prévoir des agrandissements, mieux agencer les hangars, pourvoir aux besoins des réfugiés de l’Ordre qui ne manqueraient pas d’arriver, et Karm avait l’impression qu’une partie considérable de son quotidien était désormais consacrée à dire à des gens quelle caisse mettre à quel endroit.

Maître ? Maître ?

Il ne savait même plus pour quelle raison il choisissait de répondre à telle ou telle des soixante-trois sollicitations spontanées plutôt qu’à une autre, mais il se retourna vers une Quarren en bure de Consulaire.

Wendo Kiss demanda à vous voir, l’informa-t-elle.
Eeeeuh…
Celui qui importe des machines agricoles.
OK.
Il est bien considéré dans le coin. Si vous voyez ce que je veux dire.
Euh. Oui. Plus ou moins. OK. J’arrive.

Son regard croisa celui de la Quarren.

Oh non…, fit-elle quand elle comprit ce qu’il était en train de se dire.
Si si.

Puis il se retourna vers les gens qui chargeaient et déchargeaient du matériel et lança :

F’b’l’p va se charger de la gestion de tout ça.

Et fort de cette excellente excuse, Karm se faufila hors du hangar pour aller s’entretenir avec ce fameux Wendo Kiss.

Un bon quart d’heure plus tard, le Gardien furetait dans les couloirs à la recherche d’une nouvelle victime.

Ah ! Artoria ! Tu tombes bien.

(Question de point de vue.)

J’ai besoin d’un coup de main avec un truc, je te réquisitionne sans le moindre scrupule.

Ce n’était pas vraiment un ordre, au fond, car les ordres n’étaient pas monnaie courante au sein de l’Enclave de Dantooine, mais il aurait été difficile de refuser quelque chose à celui qui, tout du moins sur le papier, en assurait la direction. Karm entraîna donc sa consœur dans les couloirs du bâtiment. Fidèle à son habitude, il alla droit au but.

Semblerait-il que des pirates et contrebandiers aient profité de la période de trouble pour commencer à s’installer vers l’équateur. Ils se figurent probablement qu’avec les tensions avec la République, la surveillance risque d’être moins intensive, que va y avoir un flou dans les, genre, juridictions, bref, tu vois le tableau, c’est une affaire d’opportunisme.

Ils avaient pris la direction du garage dévolu aux speeders.

Vraisemblablement pas une installation très pérenne, mais ça n’empêche pas que les gens du coin commencent à s’inquiéter. C’est facile pour eux de se dire qu’ils vont finir par être taxés constamment par tous les gangs qui passent, si la République est plus là pour assurer leur protection. Tu vois ce que je veux dire ?

L’atmosphère dans le garage était plus calme que dans le reste de l’Enclave, car l’essentiel des mécaniciens était occupé à aider à l’installation des vaisseaux les plus imposants en provenance des autres sites que l’Ordre évacuait.

Abstraction faite que c’est notre devoir, et c’est déjà bien suffisant, faut qu’on témoigne de notre reconnaissance, puis qu’on prouve que… Ben que les gens sont pas sans défense maintenant, qu’on est là pour les protéger. Qu’ils se sentent en sécurité, quoi, sinon, c’est pas une vie.

Karm griffonna sa signature quasi illisible sur un datapad à côté de l’identifiant du speeder qu’il comptait emprunter.

Donc, ce que je propose, c’est de commencer par une reconnaissance pour voir ce qu’il en est. Éventuellement, tenter une médiation, et le cas échéant, une intervention, si c’est réaliste à deux. J’ai pas des informations super précises pour l’instant, je doute qu’on ait affaire à cinq cents brigands armés jusqu’aux narines, m’enfin, faut quand même être, genre, à peu près au courant.

Wendo Kiss avait fait été de trois petits cargos et d’une quinzaine d’hommes armés, qui avaient pris possession cette semaine-là d’anciennes installations hydrauliques tombées en désuétude, mais qui n’en offraient pas moins une sorte de forteresse de circonstance.

On va pas tronçonner tout le monde, de toute façon, conclut le Jedi en s’installant aux manettes d’un speeder vieux de quelques années, mais qui continuait à rendre ses bons et loyaux services. D’autant que dans la situation où va se trouver Dantooine, ben… Des contrebandiers, c’est pas complètement inutile, pas vrai ?

Karm n’était pas précisément un spécialiste de commerce inter-planétaire, mais il avait du mal à croire que, pour sauvegarder ses exportations, la planète n’aurait pas souvent besoin de contourner un peu les futures barrières douanières que la République pourrait décider de lui imposer.

Ça peut-être utile de ménager le bantha et le chou, dit-il alors que l’appareil s’élevait un peu au-dessus du sol, pour quitter le garage, et de faire copain-copain, en montrant que ça peut pas être n’importe quoi.

Le Maître Jedi jeta un coup d’oeil à sa camarade du jour. Les derniers événements avaient été un coup rude pour tous les Jedis, et il espérait qu’au moins, la perspective de travailler au bien-être de Dantooine aiderait la Chevalière à se projeter dans l’avenir.
Artoria Ozanhea
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« Tu t’es prise la tête avec Morgan ? »

« Ce n’était pas vraiment ce qu’on appeler une prise de tête. »

Je posais alors le dernier carton de mon frère dans sa nouvelle chambre attitrée sur Dantooine.

« Après, faut la comprendre. Elle est extérieure a tout ça, alors forcement elle panique quand elle voit les infos. J’aurais surement eu la même réaction si nos places avaient été inversés. On est dans une période de trouble assez importante et une des heures les plus sombres de l’Histoire des Jedis. »

« Et maintenant ? Tu crois qu’il va se passer quoi ? »

« Aucune idée. On a certes des appuis, mais qu’est-ce qui se passera réellement une fois en situation de combat ou même de guerre ? Tu sais que malgré tout ce qui s’est passé, j’ai toujours plus ou moins soutenu nos relations avec la République. Même si notre entente n’était pas au beau fixe, nous avions besoin l’un de l’autre. Et aujourd’hui, nous sommes bannis. Au moins, les débats entre ceux voulant renouer des liens avec la République et ceux demandant cession sont résolus. Mais à quel prix. »

Ma voix commençait à trembler sur mes dernières phrases, les poings et les dents serrés. Je sentis alors sa main se poser sur mon épaule dans un mouvement réconfortant.

« Je sens que tu commences à t’énerver, ça ne sert à rien. »

Je poussai alors un léger soupir avant de me reprendre.

« Excuse-moi, tu as raison. C’est juste que… Pour la première fois de ma vie, je suis littéralement terrifié par l’avenir. Si jamais les Sith nous attaquaient demain, est-ce qu’on pourrait les repousser ? Est-ce qu’on aura de l’aide ? Ou est-ce qu’on se ferait détruire dans l’indifférence la plus total. Je ne veux pas revivre une nuit comme on l’a vécu dans notre jeunesse. »

Des flashs de l’assaut des Sith sur Onderon me revinrent alors en tête et je me revoyais, petite, cachée et terrorisée avec d’autres apprentis. La poigne d’Adram se fit plus forte sur mon épaule quand il vit mon expression.

« Ne t’en fais pas, ça ira. »

Un sourire illumina alors son visage tandis qu’il me regardait dans les yeux. Je vins le prendre dans mes bras, l’enlaçant contre moi en callant mon visage contre son épaule et l’enfouissant dans sa nuque. J’avais beau vouloir être la plus forte possible, il m’arrivait parfois de flancher et d’avoir un pilier auquel me tenir. Et Adram était parfait pour ça. Nous passions donc les minutes qui suivirent l’un contre l’autre dans le silence, profitant juste de la présence de l’autre. Je finis cependant par me décoller après quelques minutes en lui adressant un petit sourire.

« Merci. Bon, je te laisse t’occuper de tes affaires, je dois encore aller décharger les miennes. Profitons de faire partie des premiers pour bien s’installer. »

Je me dirigeai alors vers la porte, faisant un rapide salut à mon frère avant de quitter sa chambre pour me diriger vers le hangar où résidait mon vaisseau. Je fus toutefois alpagué par un visage que je connaissais bien même si je ne l’avais jamais vraiment fréquenté.

« Ha, salut Karm, ça va bi… »

Il ne me laissa pas finir, enchainant tout de suite sur ce qu’il avait à me dire. Je poussai un léger soupir de dépit avant de me mettre à l’écouter, sachant très bien qu’une fois qu’il était lancé, ça ne servait à rien de l’arrêter. Et j’avais bien fait car son explication sur les civils possiblement menacé par des pirates me plaisaient. Pas dans le sens où j’étais contente qu’ils soient victimes de criminels mais plutôt que comme il le disait, c’était le moment de prouver que malgré notre exil, les Jedis étaient toujours là pour défendre le petit peuple. C’était exactement ce qu’il me fallait pour me remonter le moral. Je n’étais pas forcement d’accord quant à son idée de négociation avec de plausibles pirates, mais je verrais ça au moment voulu. L’ayant suivi jusqu’à un hangar où étaient stationnés des speeders, je m’installai dans celui qu’il venait d’allumer.

« On verra cela sur place, mais soit, je t’accompagne. Hors de question de laisser des gens dans le besoin. »
Karm Torr
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Le speeder filait désormais le long des champs vallonnées de Dantooine. Les alentours de l’Enclave offraient un contraste saisissant avec l’activité fébrile qui régnait là-bas. Bouleversements politiques ou pas, le rythme des saisons restait inchangé. Les céréales continuaient à pousser, indifférentes aux grandeurs et aux misères des États et de ceux qui s’y agitaient.

Tout ça, là, expliqua le fondateur de l’Enclave à sa passagère, c’est cultivé en partenariat entre les fermiers du coin et notre AgriCorps.

L’Enclave de Dantooine, depuis qu’il l’avait recréée avec Thann et Luke, et la bénédiction de l’ancien Conseil, avait surtout été dévolue aux activités des Corps Auxiliaires de l’Ordre, et c’était l’AgriCorps qui avait laissé sa marque la plus notable sur le paysage. Jamais les communautés paysannes de Dantooine ne s’étaient senties aussi à l’abri des aléas de l’agriculture, et c’était sans doute l’une des raisons de leur attachement aux Jedis.

La plupart des familles nous envoient désormais les jeunes pour suivre les cours communs avec les Padawans, poursuivit-il. Parfois pour une formation au long cours, parfois un ou deux jours par semaine.

Au sein de l’Enclave, la vie était mixte. Loin du fonctionnement des Temples de Coruscant et d’Odéron. Ici, les Padawans étudiaient avec des non Sensitifs et les deux sociétés se mélangeaient, pour les activités de tous les jours comme pour les tâches les plus importantes. C’était une symbiose étroite qui tranchait avec les habitudes de beaucoup des réfugiés jedis qui arrivaient tous les jours.

Il y avait bien des choses que les Jedis de Dantooine faisaient différemment, et Artoria se rendrait rapidement compte que si les relations familiales étaient ailleurs accueillies avec une méfiance certaine par leur Ordre, au sein de l’Enclave, elles étaient vues plutôt d’un bon œil. Et même souvent encouragées. Les préceptes de Maître Karm tenaient de l’hérésie pour certains Jedis, et il était facile de voir pourquoi.

On doit s’efforcer d’être une partie de la solution des problèmes qui se posent ici, mais jamais toute la solution.

Le speeder volait à présent à vive allure et les champs défilaient beaucoup trop vite pour qu’on puisse les examiner. Parfois, ils passaient à côté d’une ville, toujours une petite bourgade, quelques maisons tout au plus rassemblées les unes avec les autres, et rien de comparable à Iziz, la capitale d’Ondéron, sans parler de Coruscant.

Ils s’étaient éloignés de l’océan devant lequel était bâtie l’Enclave et que ses bâtiments regardaient, pour s’enfoncer dans l’intérieur des terres. Là, loin des vents parfois violents qui balayaient la côte, commençaient à se multiplier les vergers, et les exploitations les plus impressionnantes étendaient leurs arbres fruitiers presque à perte de vue.

Karm jeta un coup d’oeil à l’écran de navigation du speeder et dit :

On va voir si on peut pas avoir des infos un peu plus précises, maintenant qu’on est dans le coin. Au cas où y ait plusieurs angles à cette affaire.

Le speeder ralentit peu à peu alors qu’une série de vastes bâtiments de plain-pied se dessinaient à l’horizon. Ils servaient probablement au retraitement des fruits à coque dont les arbres s’alignaient devant une exploitation. Karm finit par se garer devant le corps de ferme. Un chien de Dantooine plus ou moins apprivoisé vint se poster devant l’appareil, les oreilles rabattues en arrière, les babines retroussées, mais le Jedi descendit pour lui tendre la main. Il y eut un frisson dans la Force et l’animal trotta jusqu’à lui, pour fourrer sa truffe dans la paume du Maître.

Ah ben ça par exemple, fit une voix de femme depuis le seuil de la maison ! D’habitude, Cracra n’aime personne.

Elle devait avoir cinquante ans, peut-être un peu plus. Une femme robuste à la peau brune, qui marchait en s’appuyant sur une canne, faite dans le même bois que celui des arbres de son verger.

’Jour, m’dame, fit le Jedi, non sans grattouiller Cracra derrière l’oreille. On vient de l’Enclave.
J’avais cru deviner. Pas trop dur ?
De venir ? Non, ça va.
La République, tout ça.

Karm haussa les épaules.

Venez. J’ai fait des boudins.
Cool.

Quelques minutes plus tard, ils étaient installés dans une cuisine. Et les présentations étaient faites : leur hôtesse s’appelait Yaka Lopher. Et les boudins, eux, étaient en réalité de petits biscuits tubulaires — tout est logique — fourrés à la crème de noisette. Une spécialité locale.

Je cuisine quand je commence à avoir la tête pleine de chiffres, expliqua leur hôtesse en indiquant un ordinateur qui affichait une série de calculs et de formules chimiques compliquées.
Sacré… euh… travail.
Je n’aime pas laisser les choses au hasard.
V’z’êtes pas originaire de Dantooine, demanda Karm en remarquant le léger accent de la femme qui se réinstallait en face d’eux ?
Corellia, répondit-elle. Diplômée de l’Institut Supérieur d’Agriculture.

Voilà qui expliquait son approche scientifique.

Et ça marche bien ? L’exploitation ?
Pour sûr.

Il y avait une pointe de fierté dans sa voix : celle du travail bien fait.

Vingt ans qu’on est installées là avec mon épouse, dit-elle. On a repris une ferme presque en ruines et maintenant…

D’un geste de la main, elle indiqua la pièce, mais surtout tout ce qui les entourait au-delà, véritable petit fleuron de l’agriculture de Dantooine.

Et ces histoires de pirates, ‘fin, de contrebandiers, j’sais pas, là, un peu plus au sud, ça vous inquiète pas ?
Hmmm…

Yaka les observa avec une certaine réserve.

Oui ?
Oh, vous savez, nous, ce genre d’affaires…

Karm échangea un regard avec Artoria et suggéra :

Ça a pas l’air de vous inquiéter des masses…
Écoutez, moi, j’exporte.
OK.
77% de la production par en exportation, 60% de cet export est réalisé par des sociétés républicaines.
Je vois. Vous craignez qu’on manque d’alternatives.
Je dis juste qu’il faut pas décourager tous les, comment dire…
Désirs d’entreprise ?
Oui. Voilà.
Et si ces désirs d’entreprise sont un peu prédateurs ?
Là, c’est différent.
Donc on va un peu enquêter. Qu’est-ce que vous avez entendu sur le sujet ?
Pas grand-chose. Des mecs qui viennent de la frontière impériale, je crois, qui opéraient entre la République et l’Empire, surtout pour faire passer de l’électronique. Mais ils se sont probablement figurés qu’ici, ce serait un peu moins dangereux.
Sans blague.
Ou bien ils se diversifient. De ce que j’en sais, le chef ici est un type un peu… Impulsif.
Impulsif ?
Semblerait-il.
Et vous avez une idée du nombre ?
Quatre cargos, à ce qui se dit à la chambre agricole. Huit hommes d’équipages pour chaque. Et quatre chasseurs d’appoint. Pas une grosse opération.

Mais quand même un effectif important, songea le Jedi.
Artoria Ozanhea
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Alors que le speeder glissait tranquillement jusqu’à notre destination, Karm a sa tête, j’admirais les paysages calmes des alentours de l’Enclave. Et en voyant les champs s’élever à l’horizon ainsi que les diverses bâtisses servants de maison aux civils, couplé à ses explications sur le melange entre sensitif et non-sensitif lors de certains cours au temple, donner l’impression de vivre dans un petit village normal. L’Enclave de Dantooine avait réussi un grand coup. Même sur Onderon, le temple Jedi et Iziz ne semblait pas autant en harmonie malgré les décennies. Karm et Luke avait dû réussir à abattre un sacré travail pour que Jedi et non-sensitifs puissent ainsi cohabiter ensemble. Mais ça témoignait également d’une certaine vision assez éloignée de la doctrine Jedi. Nul doute que s’ils avaient voulu mettre ça en place sur Onderon en soumettant l’idée auprès du Conseil, ils auraient surement un lot de remarques comme quoi ça ne collait pas à la mentalité de l’Ordre. Cependant, la possibilité d’une attaque Sith ne voulait pas quitter mon esprit. Si jamais ils passaient à l’offensive ici, comme ils l’avaient fait sur Onderon, est-ce qu’on ne risquerait pas de se manger un retour de flamme de la part des locaux pour avoir amener le conflit chez eux ? L’on pourrait alors me retorquer que l’Enclave a pus s’installer ici et créer des liens forts avec les habitants malgré le risque. Mais il demeurait une probabilité pour que ça dégénère. Je décidai cependant de ne pas parler de mes craintes à Karm, ne voulant pas le déranger, mais aussi car je savais que peut importe ce qu’il pourrait dire, je ne serais pas convaincu. Je décidai plutôt de profiter comme je pouvais du trajet, tentant de distinguer les paysages assez différents d’Onderon.

Ainsi, après quelques minutes de silence troublé par le son du réacteur du speeder, nous finîmes par arriver devant ce que je supposais être un ensemble de ferme, Karm ralentissant pour finalement éteindre le véhicule. Je descendis de mon côté d’un petit saut avant de faire le tour du speeder pour voir mon compagnon en train de caresser un chien. La voix forte d’une femme retentit alors prés de nous. Je tournai la tête vers la nouvelle arrivante pour tomber sur une femme dans la fleur de l’âge. Karm lança alors de suite la conversation, je le laissais faire, ce dernier étant bien plus habitué à dialoguer avec les habitants d’ici. Ça me permettrait d’autant plus de voir un peu mieux les relations entretenues entre les non-sensitifs et les Jedis de cette enclave.

Je pus ainsi constater que leurs rapports semblaient assez proches, Karm et la femme semblant discuter comme deux connaissances sur un même pied d’égalité. Si je ne mettais pas de côté que le côté extrêmement simple de Karm pouvait être - au moins partiellement - à l’origine de cela, la façon de répondre de son interlocutrice me faisait plutôt me dire que c’était possiblement les gens d’ici qui traitaient les Jedis comme des gens normaux. Mais il me faudrait voir plus de civils pour en être vraiment sûr. J’écouta alors leur discussion sur les pirates en restant dans mon coin, enregistrant les informations données par la vieille femme sur le nombre de pirates présents qui semblaient un peu nombreux juste pour nous deux. Mais la situation ne paraissait pas critique pour autant, nos hommes ne semblant pas être des criminels assoiffés de sang ou autres. La situation allait donc peut-être pouvoir se débloquer pacifiquement, ce qui me rassurait un peu. Mais il fallait quand même être sûr de savoir dans quoi on s’engageait.


« Et ils n’ont blessés personne jusqu’à présent ? Où ne serait-ce que menacé ou volé ? »

Si ces pirates étaient là pour réellement mener la vie dure aux agriculteurs et autres, ils auraient déjà agis ne serait-ce que pour faire savoir qu’ils étaient là, à moins qu’ils préfèrent être plus discret en sachant que les Jedis étaient sur place. Ainsi avoir ce genre d’informations permettraient déjà de savoir comment orienter notre plan d’action.
Karm Torr
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Hmm…

Yaka Lopher se laissa aller contre le dossier de sa chaise, en considérant soigneusement la question de la Jedi. Cette conversation exigeait de la subtilité et la fermière, plus à l’aise avec les calculs agronomiques que les gens, se demandait si elle ne devrait pas attendre que son épouse rentre, pour la laisser manoeuvrer.

Ils menacent bien un peu, ça pour sûr, dit-elle prudemment, parce que ce ne sont pas des enfants de choeur, vous voyez ce que je veux dire ? Ils essaient d’en imposer pour qu’on les laisse tranquilles.

Avec un sujet mitigé, de toute évidence, puisque deux Jedis venaient faire irruption dans leur opération.

Mais vous savez, les trois quarts des fermiers d’ici vont menacer les étrangers à la carabine s’ils s’approchent trop de leur terre. Tout ça…

Elle haussa les épaules.

C’est du théâtre. Ça fait partie du jeu.

Karm avait du mal à savoir si leur interlocutrice faisait preuve d’une insouciance dangereuse ou si elle s’armait tout simplement d’un bon sens pragmatique.

Pas de blessés, donc ?
Pas que je sache, répondit l’exploitante. Enfin, il y a le Vieux Gagu qui prétend que s’il s’est cassé la jambe, c’est que les pirates l’ont tabassé, mais si vous voulez mon avis, c’est plutôt la bouteille qui a eu raison de lui. Quand arrive le soir, il ne marche plus très droit, si vous voyez ce que je veux dire.

L’explorateur hocha la tête.

On va pas vous déranger plus longtemps, déclara-t-il, après avoir eu l’impression que la fermière leur avait décrit la situation telle qu’elle la percevait. Vous avez sans doute beaucoup de…

D’un geste de la main, l’Ark-Ni désigna les courbes de rendement et les tableaux de semence compliqués qu’affichait toujours l’ordinateur.

… travail.

Yaka les raccompagna à la sortie de la ferme, après leur avoir proposé une dernière tournée de petits biscuits. Cracra le chien fourra une dernière fois sa truffe humide dans la paume du Maître Jedi et les deux visiteurs rembarquèrent dans leur speeder.

Je propose qu’on aille jeter un œil à la base d’opérations de ces gens-là, proposa-t-il en offrant la place de chauffeur d’un geste à sa coéquipière, qu’on sache à quoi s’en tenir sur les forces en présence. Voir un peu la manière dont ils se comportent. Ce genre de choses.

Une petite mission de reconnaissance qui lui paraissait nécessaire avant, le cas échéant, d’avoir d’autres conversations avec les gens du coin, car quelque chose lui soufflait que les fermiers des alentours avaient chacun une version bien à eux de la situation.

Vas-y, je te préviens si on se fait repérer.

Et, assis sur le siège passager, le Maître Jedi ferma les yeux, pour se plonger de toute évidence dans une profonde méditation. Il se glissait dans la Force, comme le poisson dans un courant d’eau vive, essayait de percevoir ses ondulations, à la recherche du moindre signe de danger. Une balise détection sur leur chemin, un dispositif pour empêcher leur approche.

Mais pendant un bon quart d’heure, il n’y eut rien d’alarmant, et ils finirent par ralentir à l’approche de l’emplacement qu’on leur avait indiqué. Ils s’arrêtèrent sur le couvert d’un petit bois d’arbres fruitiers régulièrement espacés. Plus loin, c’était une succession de collines qui avaient abrité jadis des champignonnières, avant que la production bon marché de l’Espace Hutt, qui avait inondé il y a quelques années les supermarchés de la République, n’ait raison des exploitations locales.

Un camp de fortune avait été dressé sur l’une des collines. Il était composé de conteneurs de transports, agencés à la manière de blocs de préfabriqués en haut de plusieurs collines, et qui devaient faire office de baraquements provisoires. Les vaisseaux eux-mêmes étaient logés dans le creux des collines. Ce n’était pas l’idéal, mais on pouvait apercevoir un droïde de terrassement de près de cinq mètres de haut, vieille machine faite d’une collection disparate de pièces détachées, mais qui fonctionnait encore et s’appliquait à aplatir une partie du terrain, probablement pour aménager des pistes d’atterrissage moins inégales.

Karm sortit ses jumelles militaires de son sac, qu’il tendit à Artoria, avant de grimper avec agilité dans l’un des arbres fruitiers. Là, perché sur une branche, il laissa la Force aiguiser l’acuité de son regard, afin de pouvoir observer le campement, et mieux se rendre compte de l’aspect des pirates, de leur nombre et de leurs moyens.
Artoria Ozanhea
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Une fois fini avec la fermière, cette dernière n’ayant plus d’informations essentielle à nous fournir, nous quittâmes alors sa demeure pour retourner au speeder, Karm m’offrant gentiment la place de pilote. Je la pris alors avec plaisir, n’ayant pas vraiment l’occasion de piloter ce genre de véhicule souvent. Cela me permettrait d’éviter de perdre la main. Je m’installai alors sur mon siège en écoutant Karm proposer d’aller voir ce qu’il en retournait sur le campement des pirates.

« Ça me va. Il faut de toute façon définir leur nombre total, leurs équipements et les installations dont ils disposent ainsi que de voir s’ils sont là pour le long terme ou juste de passage. On ne pourra définir une stratégie viable envers eux qu’une fois ces informations en notre possession. »

J’alluma le moteur et poussa l’accélérateur, faisant glisser le véhicule tandis que mon compagnon à côté de moi s’installant à son aise et semblant se perdre dans une méditation. De mon côté, je ne pouvais m’empêcher de réfléchir au conclave qui allait bientôt s’ouvrir. Pendant des décennies, nous avions fait fi de toute critique, l’Ordre gardant son cap vis-à-vis de ses traditions ancestrales. Et bientôt, tout cela ferait partis du passé, un nouvel Ordre émergeant de l’ancien. Et je ne pouvais m’empêcher de me demander ce qui allait nous arriver maintenant. Certes cet échec des Jedis n’était pas notre fin et juste un morceau de notre histoire, mais malgré tout, je ressentais cette pointe d’appréhension face au destin. Après tout, nous ne parlions pas de simplement survivre ailleurs. Il fallait reconstruire l’Ordre Jedi sur de nouvelles bases solides plus proches de notre rôle premier et arrêter de nous laisser assourdir par nos anciennes gloires et aveugler par ces guerres sans fin qui nous ont fait dévier de notre route. Mais j’avais espoir. Espoir que nous trouvions tous ensembles différents terrain d’entente pour l’avenir et nous relever afin de montrer à la galaxie que nous étions toujours là afin de nous battre pour eux.

Et alors que je me perdais peu à peu dans mes pensées, réfléchissant aux choses que je pourrais proposer au conclave, je finis par reconnaitre l’emplacement que nous avait donné la fermière. Je coupai alors le speeder et secoua légèrement mon compagnon pour l’informer que notre objectif se trouvait un peu plus loin. Laissant notre moyen de locomotion derrière nous, nous nous mimes alors en marche traversant une petite forêt pour tomber sur diverses collines et au sommet d’une d’elle ce qui ressemblait à un camp de base en pleine activité, mais impossible de voir correctement depuis notre emplacement. Karm me tendit alors une paire de jumelles pendant que lui grimpa dans un arbre et se servira de la Force. Regardant donc à travers l’appareil, j’en profita pour donner oralement les informations que je pouvais saisir à mon partenaire.


« On dirait qu’ils préparent le terrain pour une plus grosse opération avec leurs machines. Je ne sais pas trop à quoi ça sert, mais ça n’annonce rien de bon. Et niveau membres d’équipage, j’en compte une bonne vingtaine, peut-être plus si jamais certains sont à l’intérieur. Armure de base pour ceux qui en ont, pistolet pour la plupart et quelques fusils. Rien d’exceptionnel. »

En soi, ils ressemblaient à des pirates assez basiques qui ne devraient poser aucuns réels problèmes, mais leurs nombres et le fait qu’ils semblaient préparer le terrain pour quelque chose de plus gros m’incitaient à être plus prudente qu’à l’accoutumée.

« Toujours partant pour l’option dialogue ? Ou on va directement chercher des renforts et on revient plus nombreux en jouant la carte de l’intimidation ? »

On pouvait aussi y aller juste à deux et taper dans le tas, mais clairement, on n’en ressortirait pas sans degats face à tant d’adversaires et que je ne connaissais pas le vrai niveau de combat de mon acolyte.

« A moins que tu es vu autre chose qui te donne une idée differente ? »
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