« Administratrice, un message privé sur l’holocom. » annonça Légion sans pour autant cesser sa tâche. Un court silence suivit les mots. Un soupir. « Je me demande bien qui aurait la stupidité de me contacter via ce canal. Lance le message. » La voix trahissait une fatigue intense et, si quelqu’un en connaissant bien la propriétaire pouvait le détecter, une nuance d’inquiétude mêlée à quelque chose de plus sombre. La jeune femme continua à tapoter sur son clavier alors que le message se lançait. L’inconnu ne buta pas sur son nom de famille. Une rareté qui, pourtant, ne la poussa pas à reporter son attention sur la silhouette massive qui se dessinait non loin. Le nom fut enregistré toujours dans l’indifférence. En revanche la suite…

Joseph. Une identité inattendue s’il en était. Voilà qui la poussa à arrêter ce qu’elle faisait pour, enfin, offrir toute son attention à ce qui évoquait un humain. Un « collègue de travail »… Comprendre un chasseur de prime. Délicatement l’Arkanienne posa sa main sur son ventre proéminent. « Connaissances »… C’était sacrément inexact. Elle ne pouvait plus vraiment dire que sa relation avec Joseph n’était qu’un vague lien. Du bout des doigts, elle tapota sur son ventre, provoquant aussitôt une réaction qui lui arracha une grimace. Les mots suivants ne laissèrent aucun doute quant à l’objet du message. S’il avait commencé par là, ils auraient beaucoup moins perdus de temps.

« Ce n’est pas à lui de décider qui a le droit de me toucher ou qui ne l’a pas. » maugréa-t-elle, totalement hermétique au concept de possessivité… Tout comme elle ne comprenait pas à quoi cela était dû. Il était clair que l’envoyeur n’entendrait pas ses mots. C’était plus pour elle qu’elle les prononçait. Un moyen de râler comme un autre. D’un geste, elle invita Légion à s’approcher et mit le message en pause pour pouvoir observer les gantelets. La qualité de l’image était mauvaise. Pas suffisamment pour qu’elle ne puisse pas reconnaître un travail de qualité. Pas étonnant qu’il ne veuille pas mettre ses petits bijoux entre de mauvaises mains.

Elle resta un moment à peser ce qu’il sous-entendait. Clairement, elle n’avait pas le temps de s’en occuper pour l’instant. Après… Cela pouvait s’arranger. D’autant plus que l’Université de Coruscant, bien loin de la virer, avait accepté de lui donner un congé mais prévoyait ses interventions à distance. Le doyen n’était pas idiot : politiquement c’était dangereux mais pouvait-il décemment se séparer de l’un des joyaux de son université ? En attendant, entre deux crises, elle pouvait prendre en charge ces bracelets. Le message se termina et See’Ryl retourna à ce qu’elle faisait.

« Légion… Occupes-toi de la réponse. » demanda-t-elle. Elle lui transmit ce qu’il avait à dire et lui se chargea de la forme et de l’envoi. Ainsi, moins d’une journée après le premier message, la réponse de See’Ryl arriva. Cryptée comme cela se devait.

« Monsieur Jakobi,

Maître Asho’Tye accepte de prendre en charge la modification de vos bracelets énergétiques. Cependant, elle tient à vous informer que cela demandera du temps compte tenu des circonstances actuelles et de sa santé.
Concernant la rémunération, elle préfère que vous effectuiez un don en aide aux victimes des attentats d’Ossus.

Si vous souhaitez la rencontrer, elle sera à l’enclave Jedi de Dantoïne pour encore quatre jours. Son absence durera jusqu’au dernier jour du délai accordé aux Jedis pour quitter la République.

Pour Maître Asho’Tye, Légion. »