Tchiïki Ranya
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t encore un nid de poule ! Comme à leur habitude, les routes ralltiiriennes m’offraient leur inimitable inconfort, que je ne regrettais étonnement que très rarement. Enfin, maintenant que je l’avais arpentée à plusieurs reprises, j’avais fini par m’habituer à la succession de chemins de terre battue qui menait jusqu’au Baobab, le lieu de villégiature de mon amie, Alysanne Méridan. C’était pour elle que j’entreprenais de faire régulièrement le déplacement jusque dans cette résidence qui se trouvait, pour ainsi dire, au beau milieu de la savane. Tout cela pour dire que depuis que j’avais pris place à l’intérieur du landspeeder, qui était venue me chercher au spatioport de Cambriele, j’avais été baladée, chahutée, secouée. Mes montrals avaient plusieurs fois percuté le haut de l'habitacle, l’absence de suspensions avait eu le don de me causer des douleurs au niveau des lombaires et je ne comprenais, une fois de plus, pas un traître mot de ce que me racontait mon chauffeur – il devait s’exprimer dans un dialecte local.

C’était Sacha, le meilleur ami d’Alysanne, mais aussi son coiffeur, habilleur et maquilleur, qui m’avait invité cette fois-ci, précisant que la dame était considérablement abattue ces derniers jours. J’étais reconnaissante envers le petit corellien de veiller comme il le faisait sur notre peu somptueuse Primadonna et je ne manquerais pas de lui signifier de nouveau, dès mon arrivée. Il me semblait d’ailleurs que cette dernière n’allait plus tarder, en effet le soleil déclinait doucement derrière un immense bloc rocheux, que j’avais fini par identifier.

J’avais eu raison ; la folle course du landspeeder entre la brousse desséchée et les quelques acacias, qui se dressaient fièrement ici et là, venait de prendre fin. Mon calvaire arriva lui aussi à son terme, ainsi j’ouvris moi-même la portière du véhicule et essayai, si j’en étais encore capable, de me remettre debout. Ce fut douloureusement dans mes cordes, je récupérai donc mes bagages, tentai de saluer mon chauffeur et espérai ne plus jamais avoir affaire à lui. J’entendais, sous mes pieds nus, les hautes herbes craquer, mais ne voyais plus vraiment où j’étais en train de marcher. Le soleil avait si vite décliné que la pénombre s’était installée, m’obligeant à avancer prudemment pour ne pas tomber sur une mauvaise surpr.. aïe ! Fichtre, voilà qui m’apprendra à jouer les participantes de safari. En y regardant de plus près, je compris que je venais de me cogner le tibia contre une petite clôture en rondins, qui marquait le début de la propriété d’Alysanne. Alerté par mes jurons, Sacha passa sa tête à travers une des fenêtres du vestibule, comprenant que j’étais assez embarrassée par mon barda, il n’hésita pas à se précipiter vers moi. Je le remerciai sans attendre, tout de même amusée de constater qu’il était réellement un nain bedonnant à côté de moi.

- Bonsoir, Sacha ! Oh, vous êtes un ange, je ne m’en sortais plus avec tous ces sacs. Je suis presque sûre que l’homme qui m’a conduit jusqu’ici m’avait proposé un coup de main, mais je ne suis absolument pas capable de parler ralltiirien.

- Bonsoir, madame Ranya ; ne vous en faites pas, je suis moi aussi incapble de comprendre cette langue, mais Alysanne pourrait sûrement nous en enseigner quelques mots.

Malgré l’obscurité ambiante, je souris à Sacha, que je suivis ensuite jusqu’à l’intérieur du Baobab. En grande dame, Alysanne n'accueillait jamais ses invités elle-même.

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Alysanne Méridan
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Agenouillée dans les herbes sèches de la savane, Alysanne Méridan déprimait. A ses pieds, des bouteilles d’alcool vide jonchaient le sol. Son maquillage avait coulé, dessinant sous ses yeux de petites ridules noirâtres. Son joli chemisier était froissé.

Soudain, elle tourna sa tête : un bruit suspect du côté des arbustes la mit en alerte. Immobile, elle observa le lieu d’où lui semblait provenir le signe d’une présence. A découvert, la Primadonna savait qu’elle n’était pas à l’abri d’une rencontre malheureuse. C’était sa terre, elle connaissait parfaitement ses bruits, ses odeurs, sa flore, sa faune et ses dangers. Sa tension se relâcha lorsqu’un petit homme apparut, c’était Sacha.

- Tu essaies de me faire peur ou quoi ?

Il secoua sa tête de vieille grenouille.

- Pardonne-moi Aly, mais qu’est-ce que tu fais là ?

- Je me détends, ça ne se voit donc pas ? Dit-elle en portant son verre de chardonnay à sa bouche avec lenteur, y trempant à peine ses lèvres, comme si elle réfléchissait ou se donnait une contenance.

- Tu devrais rentrer, le soleil se couche, et tu sais très bien ce que cela signifie.

Cela signifiait que les occupants de la savane se retrouveraient bientôt au point d’eau situé à plusieurs dizaines de mètres de la Ralltiirienne. Mais Alysanne demeurait muette, fixant le paysage. Le ciel se teintait de rouge, de rose et d’orange, à en faire éclater les pupilles de beauté. Immobile, la Primadonna regardait le spectacle, le cœur disloqué. Son regard se tourna de nouveau vers son ami qui n’avait pas bougé d’un poil.

- Tu vas me surveiller encore longtemps ? Sa voix était dure et froide.

Le Corellien leva les yeux au ciel et esquissa un sourire contrit avant de faire volte-face, lâchant quelques brefs mots avant de repartir.

- Tant pis, moi qui avais pourtant une surprise pour toi !

- Ah oui ? Tu veux me faire plaisir ? Viens plutôt remplir mon verre alors, et amène la bouteille avec tu-veux ?! Mais Sacha s’était déjà éloigné, Alysanne soupira donc et porta un regard sombre à son verre désormais vide. La Ralltiirienne se laissa ensuite tomber en arrière, s’allongeant dans la paille sèche et craquante de la savane, contemplant le ciel s’assombrissant et les premières étoiles. C'était merveilleux d’observer les vingt-huit lunes de Ralltiir, mais ce spectacle représentait un risque : la Primadonna se mit rapidement à rêver et elle ferma les yeux lentement.

- Tu fais la sieste ? demanda une des lunes.

Alysanne voulut lutter pour ne pas s’endormir mais elle n’en eut pas le temps, déjà elle perdait le fil de ses pensées. Bientôt son ventre se souleva à intervalle régulier, et de légers ronflements s'échappèrent de sa bouche entrouverte. Des nuages s’amassaient à l’horizon, le ciel semblait triste et bientôt le rêve devint triste. Si triste qu’il la réveilla. En rouvrant les paupières, la Primadonna découvrit une petite gerbille postée sur son buste et qui la fixait de ses deux yeux globuleux tout en rongeant une graine. Alysanne entreprit de la caresser, mais le rongeur sauta et s’enfuit d’un seul trait.

- Génial.

Alysanne se redressa alors tandis qu’elle entendit un nouveau bruit, non animal et métallique. Elle sentait aussi dans l’air une odeur : l’huile qui brûle. Elle se retourna et chercha du regard, ne tardant pas à voir se profiler derrière les silhouettes sombres des acacias la lueur d’une lanterne.

Tchiïki Ranya
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Après que nous ayons posé mes affaires, Sacha me lança, essoufflé :

- Fouh.. transporter vos bagages demande, comme toujours, bien des efforts… Heureusement nous n’avons plus à nous occuper d’eux à présent, je tâcherai seulement de les monter dans votre chambre, après le dîner ; pour l’heure, je vous proposerais plus volontiers de vous faire découvrir les derniers arrangements, que j’ai réalisés aux quatre coins de la propriété ! Sacha remuait les jambes, trépignant sûrement d’impatience, à l’idée d’être enfin en mesure de dévoiler, à quelqu’un qui y prêterait attention, ses nouvelles créations. Alysanne égarée, il était devenu compliqué pour lui de s'exercer à l’art vestimentaire ; cherchant à s’occuper, voire à se reconvertir, Sacha s’était peut-être découvert une âme de décorateur d’intérieur ?

- Je vous remercie, mais je préférerais davantage retrouver Alysanne, cela fait longtemps que je ne l'ai plus vue. Cependant, je vous promets que j’aurai plaisir à scrupuleusement étudier les aménagements que vous avez apportés à la décoration ! J’espérais ne pas avoir froissé l’ancien styliste, puis me dressai, attendant qu’il m’indique l’endroit où mon amie s’était fourrée cette fois-ci.

- Soit… Si vous voulez bien me suivre, Alysanne se trouve près de l’étang, elle jouait encore au milieu des hautes herbes, avant que vous n’arriviez. Dès que Sacha se mit en marche, je lui emboîtai le pas, nous passâmes brièvement par le salon du lodge, avant de nous retrouver à l’extérieur. Nous dévalâmes la terrasse, puis un escalier, lui aussi en acacia brut et nous nous retrouvâmes sur un chemin de terre battu, qui s’enfonçait timidement dans la végétation sèche. Cela ne faisait guère de doute : il n’avait plus été défriché ces derniers temps. Le Corellien finit par s’arrêter, un sourire résigné aux lèvres, il m’offrit ensuite la lampe à huile – la savane ralltiirienne, faisait apparemment partie de ces derniers lieux de la Galaxie, où l’on rechignait encore à utiliser les technologies avancées – qu’il portait jusqu’à présent et m’annonça :

- Je crois qu’il est préférable que vous continuiez seule, nous avons eu un léger accrochage, Alysanne et moi, en début de soirée. Elle est assez épuisée en ce moment et cela la rend irritable. Vous ne pouvez pas vous perdre, elle devrait se trouver à une vingtaine de mètres sur votre gauche.

- Merci pour tout, Sacha, je vais essayer de la faire regagner l’intérieur. Je lui souris et tournai les talons, la lanterne dans ma main droite, les plissures de ma tunique dans l’autre.

- Bon courage ! Je m’en vais préparer quelques tapas apéritifs. Il s’en alla, retrouvant la direction du lodge. La lueur, même faible, qu’émettait la lampe à huile me fut d’un grand secours, tant il faisait sombre. Marchant dans la direction que Sacha m’avait indiquée, je posai le pied sur un fagot de brindilles et annonçai un peu plus ma venue – je me félicitai à cet instant pour l'incommensurable discrétion dont je faisais preuve. Révélée, je pus donc m’annoncer à la Primadonna girl :

- Alysanne ? Ici Tchiïki, je suis venue te chercher ! Dis-moi, où es-tu ? Tu te caches entre les buissons ? Malgré l’obscurité de la nuit, le visage d’Alysanne s’illumina aussi vite, que celui d’un enfant à qui l’on offre le jouet dont il rêvait, quand elle m’aperçut. Ses yeux pétillaient grâce au clair de lune, alors même que la flamme de ma lampe torche old school aidait, plusieurs de ses mèches blondes, à briller.

- Bordel, tu m’as faite peur, Tchiïki ! Elle se leva et se précipita vers moi. Mais que viens-tu fabriquer sur Ralltiir ? Elle esquissa un adorable sourire, comme seule Alysanne savait en présenter. C’est donc toi la surprise dont me parlait Sacha… Oh, tu n’imagines même pas comme cela me fait plaisir de voir ton beau visage, Tchiïki ! Elle passa un bras autour de mes épaules, me serra contre elle et m'embrassa sur la joue. Si j’avais su que tu viendrais, j’aurais fait un effort. Elle eut un geste de la main, pour désigner son visage.

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Alysanne Méridan
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Alysanne Méridan était une femme d’habitude si vive, si gracieuse, si admirable qu'elle accaparait tout l'espace, hypnotisait et rassurait. En sa présence on n’avait plus un interstice pour penser, encore moins pour méditer, on ne pouvait que la contempler et rêvasser, s’imaginant siens. Pourtant, ces derniers mois, le coeur de l’ancienne Sénatrice portait le fardeau d’une tristesse vague, d’une invincible mélancolie, il lui semblait impossible de reconquérir la charmante insouciance et la joyeuse humeur qui formaient réellement le fond de sa personnalité et qui avaient fait d'elle l'une des femmes les plus appréciées de cette Galaxie. Toutefois, la simple vue de son amie Togruta suffit en cet instant à geler toute souffrance. Elle reviendrait certes, mais là, la Ralltiirienne se jetait au cou de Tchiïki. Probablement par délicatesse, celle-ci fit d’ailleurs semblant de ne pas avoir remarqué la détresse d'Alysanne, alors même qu’elle désirait assurément regarder son amie droit dans les yeux et lui promettre avec une pure conviction que tout finirait par s'arranger, tout, véritablement tout.

- Excuse-moi ! Voyons, j’ai fait tout ce chemin pour venir te voir et c’est en effet Sacha, qui a organisé mon voyage. Si je peux me permettre de te donner un conseil, continue à lui faire confiance en matière de vêtements, ou lorsqu’il s’agit de décoration, mais évite à tout prix de te déplacer en suivant ses combines !

Émue, Alysanne sourit pour dissimuler son trouble. Elle aurait voulu retenir ses mots mais ce fut plus fort qu’elle.

- C’est gentil Tchiïki… Comme tu le sais je ne vais pas très bien en ce moment, je commençais presque à ne plus supporter mon reflet, c’est donc un immense bonheur de te voir. Tu es certaine par contre que tu survivras aussi longtemps éloignée de ton petit Isidore ?

- C’est déjà ça ! J’attache une importance toute particulière à ce que tu puisses être soulagée, c’est pourquoi j’ai trouvé un excellent moyen de l’occuper, durant mon absence : un camp scout ! C’est définitivement une institution sur Chandrila et Isidore prend ses stages, en pleine nature, très au sérieux.

- C’est donc de famille ! Tu m’avais en effet dit que les champs et les forêts étaient les victimes de ses méfaits de petit aventurier. Il faudra absolument qu’il vienne un jour découvrir les paysages de Ralltiir, je suis certaine qu’il n’en reviendrait pas, mais peut-être est-il encore un peu jeune pour ça, mais tu sais à quel point ça me ferait plaisir de le rencontrer, depuis le temps que tu me parles de lui !

- Figure-toi qu’il a lui-même formé un petit groupe d’exploration : “les marsupilamis” ! Il compte déjà plusieurs membres, de mémoire : Raphaëlle – son amoureuse –, Lucien – son meilleur ami – et Yuki.

- Un leader né, comme sa grand-mère ! À ce propos, comment se porte notre Forum ? Je suis vraiment navrée de t’avoir ainsi laissée en plan, mais depuis … tu sais quoi, je n’avais juste plus la flamme pour continuer.

- Pas si mal finalement, il me semble que tu as appris que Camina Ashford et Evadné nous avaient toutes deux quittées, préférant s’enticher de Grendo S’orn. Elles ont ainsi systématiquement voté contre moi, lors des plus récentes délibérations ! Cela dit, le bruit court qu’Evadné serait en lice pour obtenir un poste sur Ondéron, ce qui ne semble point faire de sens.

- Ne t'avais-je point prévenu à l'époque ? Camina Ashford est bien l'unique femme que je connaisse à porter à la fois des pantalons taille basse et des collants couleur chair, depuis le départ c’était un no-go. Quant à Evadné, je suis fan de cette fille, belle et intelligente, j’espère donc qu’elle saura se défaire de l’influence de l’autre cruche, peut-être que changer de délégation pourrait lui faire un bien fou après tout, ne crois-tu pas ? Alysanne secoua la tête pour changer le cours de ses pensées, faisant voler ses longues mèches autour de son visage.

Tchiïki Ranya
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Je faisais en sorte de témoigner une grande déférence à Alysanne et employais un ton bienveillant et enjoué, évitant les sujets les plus fâcheux. Nous venions à peine de nous retrouver et aurions le loisir d’échanger fort sérieusement sur son état, une fois à l’intérieur.

- Et toi Alysanne, tu es bien la seule femme que je connaisse à utiliser pareilles métaphores ! N’oublie pas, que l’on a coutume de me signifier, que je suis vêtue de sacs en toile de jute.

- Tchiïki, je n’ai jamais dit que tu valais mieux – Alysanne me décocha un sourire amusé –, bien que je demeure convaincue qu’il reste de l’espoir, à ce titre je te ferai volontiers enfiler quelques pièces de ma garde-robe, si tu es d’accord ! Plus sérieusement, tu ne m’as pas parlé d’Evea, elle va bien ?

- Allez, vendu, on fera des essayages plus tard ! Evea prend, de plus en plus, ses marques au Sénat, elle a même déposé une proposition de loi récemment. Elle concernait la lutte contre l'évasion et la fraude fiscales et, même si elle était maladroitement formulée, elle avait le mérite d’exister. Le plus hallucinant était en fait le débat au Sénat.. Grendo S’orn, en personne, est arrivé sur ses grands chevaux et a essayé de supprimer deus ex machina les commissions sénatoriales. C’était.. particulier. À l’évocation des objectifs poursuivis par le texte écrit par Evea, les yeux d’Alysanne bondirent de leurs orbites : cela devait être un vieux réflexe, bien ancré sur Ralltiir, paradis du secret bancaire.

- Il fallait forcément que je quitte la rotonde, pour que les événements prennent une tournure intéressante ; quant à Grendo, cette attitude est probablement de très bon augure, il botte en touche et son essoufflement commence à se faire sentir. Evea n’aurait pas pu rêver meilleur baptême, mais cette proposition de loi, l’avez-vous adoptée en fin de compte ? demanda Alysanne innocemment.

- Non, point encore ! Elle va être retravaillée par la commission du Trésor et de l’Economie, dont les membres ont été renouvelés, je crois d'ailleurs que leur nouvelle présidente se nomme.. hm, Tchiïki Ranya. J’eus un clin d’oeil extrêmement tendancieux et Alysanne se mit à frapper dans ses mains, pour me féliciter, ce qui fit tintinnabuler les bracelets de coquillage, entourant ses bras de bronze.

- Oh, ma Tchiïki, toutes mes félicitations ! Je n’en attendais pas moins de toi, il était inconcevable que tu ne parviennes pas à cette fonction, souviens-toi par exemple de la brillante manière dont tu avais retoqué le projet de loi Ozmac, il y a deux ans ! Je n’avais jamais vu un Neimoidien blêmir de la sorte !

- Je te remercie ! Tu peux être certaine, que les hostilités sont maintenant lancées, le Chancelier en vient même à prononcer mon nom à la télévision. Mon visage se para d’un sourire ravageur, mais celui-ci s’effaça aussitôt que j'aperçus l’ombre gigantesque, qui se dressait peu à peu derrière Alysanne. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Je tentai de lever la lanterne, que je tenais toujours dans ma main droite, mais la lumière ne fit que se refléter sur une bouteille en verre, vide, qui jonchait le sol sur lequel Alysanne avait été allongée.

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Alysanne Méridan
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Lorsque la Primadonna se retourna, suivant le regard bientôt livide de son amie, elle déglutit bruyamment, ses yeux plongeant vers le monstre devant elles. C’était un scorpion géant, un Zhanzhi’baar des savanes, il devait mesurer près de deux mètres de haut pour trois de large. La lanterne de Tchiïki éclairait avec intensité les deux crochets sur sa gueule qui ne rassuraient guère. Sa grande mâchoire acérée n’attendait que de se refermer sur le popotin dodu de l’ancienne Sénatrice, et ses épaisses griffes étaient fin prêtes à enserrer le cou de la Togruta, avant que l’immense dard venimeux de sa queue robuste ne les pique toutes les deux.

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- Ne bouge pas. Surtout, ne bouge pas. Alysanne s’accrocha au bras de Tchiïki pour l’empêcher de partir. Elle murmura ensuite à son oreille. C’est un scorpion des savanes, sa vision est basée sur le mouvement, alors pas un geste ou bien il nous tuera, et nous mangera, il est là pour ça.

- Si tu ne veux pas qu’il nous tue toutes les deux, alors il faut le tuer avant.

Alysanne retint un rire et riva ses prunelles à celles de Tchiïki.

- Tu es sérieuse là ? Parce que je préfèrerais ne pas finir en carpaccio si cela ne te dérange pas. Reste simplement immobile et avec un peu de chance il passera son chemin.

La Chandriléenne tremblait légèrement, secouée par la peur. Il ne devait pas du tout y avoir ce genre de monstres sur sa planète natale. Sans même prévenir, elle se mit finalement à courir droit vers le lodge.

- TCHIÏKI ! Et puis zut… La Primadonna ôta en vitesse ses compensées afin de les projeter sur la créature, espérant ainsi la retarder avant de prendre à son tour la fuite, se mettant à courir. Le sol était dur et inégal sous ses pieds nus, et son cœur tambourinait dans sa poitrine tandis qu'elle entendait le scorpion la poursuivre. Tchiïki s’était sauvée avec la lumière, l’obscurité rendait sa cavale d’autant plus difficile. La Ralltiirienne se prit dans les branchages : une première égratignure et un premier aiguillon (car la douleur donne des ailes). Alors qu’Alysanne s’engouffrait toujours plus dans les arbustes, elle sentait entre ses omoplates les branches sèches la lacérer. Mais le monstre aussi allait vite, il se trouve hélas toujours un chemin plus rapide pour qui veut tuer. Son pied heurta ensuite un gros caillou, elle trébucha, tomba de tout son long mais se releva aussitôt, reprenant sa folle course vers le lodge.

Elle aperçut enfin les lumières de la maison et y accourut à pas précipités, grimpant à toute vitesse sur la terrasse. Une fois hissée à cette hauteur, Alysanne était hors d’atteinte et le danger enfin écarté. Le scorpion s’excita un temps en contrebas puis se résigna et battit en retraite.

- Tu en as mis du temps. lança une Tchiïki à demi assise dans une chaise longue.

Quant à Alysanne, son visage était pourpre et, ployant sous l’effort, avait pris une forme inédite. Il finit par se recomposer tandis qu’elle reprenait son souffle.

Tchiïki Ranya
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Je fus soudain prise d’une relative panique et pour cause : je n’avais pas tout de suite remarqué le sale état dans lequel se trouvait Alysanne. Je compris que le colosse, qui nous eût attaqué, avait décidé de la prendre en chasse, ce qui m’avait permis de regagner un tant soit peu plus sereinement le Baobab.

- Reste ici, Alysanne ! Je m’en vais tout de suite quérir de quoi te rafraîchir ! Je me levais d’un bond retrouver Sacha, qui se trouvait dans la cuisine, là où il s'affairait à préparer le dîner. Il était visiblement bien plus doué avec les poudriers qu’avec les couteaux. Sans attendre, je l'interpelai :

- Sacha ! Servez un grand verre d’eau à Alysanne, elle est assoiffée ! Surpris par le ton autoritaire de ma voix, l’homme fit tomber le grand couteau de cuisine, qu’il tenait dans sa main droite et manqua de se blesser. Sans même lui laisser le temps de dire quoique ce soit, je quittai la pièce et pris la direction de la salle de bain, située au rez-de-chaussée du lodge. La pièce était évidemment spacieuse, mais la décoration et les équipements proposés restaient assez sommaires. Je me ruai directement vers le lavabo et attrapai l’un des gants de toilette soigneusement pliés et logés, dans les casiers d’un meuble haut. J’humidifiai largement celui-ci, avant de courir de nouveau retrouver Alysanne désormais installée sur une des chaises longues de la terrasse, dont je couvris le front du gant de toilette et à qui je tendis le verre d’eau fraîche.

- T’es vraiment une salope, tu le sais ça, n’est-ce pas ? Une formidable alliée politique, ça je dis pas, mais y a des choses pour lesquelles on ne peut juste pas compter sur toi. Alysanne continuait de reprendre son souffle à grands traits, sirotant de temps en temps une gorgée d’eau fraîche.

- Non mais oh, tu vas vite baisser d’un ton, ma grande ! Ce n’est tout de même pas de ma faute si l’allée qui mène jusqu’ici est dans un si piteux état, tu te rends compte que je me suis faite griffer par tout un tas de branches aussi sèches que de la paille.

- Mais tu te fous de moi en fait, j’étais seule avec ce monstre, dans le noir, puisque tu t’étais barrée avec la putain de lumière ! Alysanne n’avait certes pas tort, mais après tout je ne pouvais aucunement deviner, que j’allais tomber sur un scorpion géant ce soir !

- Dont je n’aurais pas eu besoin, si tu avais mieux entretenu ton jardin ! Je viens de te le dire : on ne peut même plus passer !

- Oui et bien tu sais, y a pas que le jardin qui mériterait d’être défriché, plus personne non plus ne saurait passer dans mon bosquet, si tu vois ce que je veux dire ! D’un vague geste de la main, Alysanne désigna son bas-ventre, ce qui eut le mérite de détendre immédiatement l'atmosphère électrique, qui venait de s’installer entre nous. La Ralltiirienne finit par me remercier, pour le verre d’eau et le gant de toilette, que je lui avais apportés, puis nous nous mîmes à rire aux éclats, de longues minutes durant, alors que nous nous contions nos dernières pérégrinations sexuelles.

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Alysanne Méridan
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Coude à coude dans un hamac en toile de jute, les deux femmes chuchotaient, rejetant parfois la tête en arrière en laissant échapper quelques éclats de rire.

- Tu vois, Kankou c’est un peu le seul vrai homme de ma vie, s’il n’était pas marié et père de deux enfants, tout serait forcément plus facile. Je peux certes le rejoindre dès que je le souhaite et jouer à la bête à deux dos avec lui, mais cela ne me suffit plus toujours. Coucher avec quelqu’un et faire l’amour avec cette personne, ce n'est pas pareil. En fait j’aimerais avoir ce mec rien que pour moi, je n’ai pas l’habitude de jouer les maîtresses moi… Bon peut-être un peu quand même, mais tu saisis l’idée.

Abstinente depuis le scandale, Alysanne avait dès lors pris un certain recul sur sa vie. Elle éprouvait déjà des sentiments pour Kankou, des sentiments qui pourraient glisser en zone dangereuse si elle ne faisait pas attention. Le sexe, c’était simple quand il n’y avait pas de sentiments, pas d’émotions, pas d’attaches, pas d’engagement. Sauf qu’aujourd’hui, Alysanne semblait chercher quelqu’un à qui pleinement ouvrir son coeur. La Ralltiirienne abuserait probablement de sa propre fragilité si elle se donnait l’illusion que leur aventure torride pourrait déboucher sur une relation plus sérieuse.

Et puis, pourquoi pas ?

Alysanne chassa finalement cette pensée d’un revers de la main. Mais elle ne cessait de revenir, s’insinuant aux limites de sa pensée, l’obligeant à réfléchir à ce que pourrait être sa vie aux côtés de Kankou, jour après jour, semaine après semaine. La Primadonna tourna ensuite la tête, plongeant son regard topaze dans les iris de son amie.

- Et toi ? Plus personne depuis Riko ?

- Et bien, j’imagine que cela ne t’a pas échappé, mais depuis que nous avons organisé le Forum des non-alignés, Alan et moi nous sommes rapprochés, sauf que rien de bien concret ne résulte de cette relation. À vrai dire, les choses me conviennent presque mieux ainsi, nous flirtons, sortons ensemble quelques fois, pour simplement nous rendre au cinéma, au musée, ou au théâtre par exemple.

Ce fut à ce moment-ci que Sacha déboula sur la terrasse, les bras chargés de plateaux pleins.

- Les fiiilles, j’ai préparé l’apéro ! Il s’empressa de déposer les petits plats sur la table du salon de jardin tandis que Tchiïki et Alysanne se redressaient, puis il reprit tout fier : Alors alors, il y a de l'anchoïade, de la tapenade, des petits croûtons, des antipasti, des chiffonnades de jambon au melon, des petits poivrons farcis à la feta et de la salade de poulpes ! Est-ce qu’avec tout ceci je vous sers deux Spritz ? [À lire avec cette intonation]

Alysanne fit volte-face et lança un regard chargé d’éclairs à Sacha.

- Bah oui ! On est une pétasse jusqu’au bout des ongles ou on l’est pas ! Elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé. Tchiïki qui semblait s’être prise au jeu embraya par un court mais surprenamment intense :

- Ouais, on est grave des putes à frange.

- Z’est partiii !

Et Sacha repartit en direction de la cuisine, son postérieur proéminent bondissant à chaque fois que ses petites jambes avançaient.


Tchiïki Ranya
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Sacha revint donc, en compagnie de trois verres de Spritz des plus tentants et aussitôt qu’il s’eut assis, nous nous empiffrâmes des divers amuses-bouches et mets, qu’il avait concoctés. S’affalant, Alysanne posa une main sur son abdomen, elle leva ensuite les yeux au ciel et lança :

- Pfouah, qu’est-ce qu’on a bien mangé ! Tu as encore faim, ma Tchiïki ?

- Non, ce bel apéritif dinatoire m’a rassasiée ! Je vous félicite, Sacha, toutes ces préparations étaient succulentes. En guise de remerciement, l'intéressé me rendit un salut cordial.

- Tu es sûre de toi ? Sinon, je serais ravie de cuisiner quelque chose en vitesse.

- Non non, puisque je te dis que ça va. Répondis-je légèrement plus sèchement.

- Mais moi j’ai envie d’essayer de faire la popote !!

- Tu es déjà à moitié éméchée, puis il n’est pas non plus raisonnable de passer derrière les fourneaux à cette heure !

- Si tu n’as pas confiance en mes talents de cuisto, dis-le juste clairement, pas la peine d’inventer tout un tas d’excuses.

- Mais qu’est-ce que tu racontes, encore ? Et puis, qu’est ce que tu sais préparer, à part les coquillettes et la semoule, toi, d’abord ? À ces mots, le visage d’Alysanne s’empourpra.

- Tu crois vraiment que ce sont là des manières de parler à son hôtesse ? Et puis, je sais très bien préparer les margarita moi, ça t’en bouche un coin hein’ !

- Ça par exemple, de toute manière la future Chancelière de la République Galactique s’exprime comme elle le désire !

- Attends.. quoi ? Alysanne pouffa amèrement. Et après c’est moi qui suis à moitié éméchée ? Non mais, ça va pas la tête. Je soutins avec fermeté le regard d’Alysanne, ce qui dissipa en elle tout doute sur mes intentions. Tu es sérieuse en plus ! Mais.. pourquoi ? Et quand as-tu pris ta décision ?

- À vrai dire, je doutais encore il y a quelques minutes. Ces paroles me sont venues, sans même que j’ai eu l’occasion de les considérer.. aurais-je parlé trop vite ?

- Pas du tout ! Certes, je ne voulais que savoir si tu aimerais encore manger un bout, mais en voilà une sacré nouvelle ! Alysanne retrouva un sourire bienveillant, qui me réconforta quelque peu.

- Je pense que tout politicien doit, un jour, faire le choix d'arrêter son parcours. Cependant, moi, je suis bien décidée, à ne pas me laisser décourager et à continuer ! Je saurai vaincre le Chancelier, être la meilleure et devenir la plus grande de tous les dirigeants. Je suis prête à aller au bout de mes rêves ! Pour que jamais l'aventure ne s'achève et que la chance soit au rendez-vous.

- Hmm, oui.. voilà une déclaration percutante, d’une puissance infinie. Je dirais qu’elle était intéressante, inspirante et pourtant si personnelle. Répondit Sacha, accoudé sur l’embrasure de la baie vitrée, après m’avoir observée quelques instants, pour le moins admiratif, presque charmé.

- Oh, vous savez, ce n’est que le générique du dessin animé, dont mon petit-fils est fan ! Il ne manquerait pour rien au monde la diffusion de l’un des épisodes, bien que ces derniers racontent souvent la même chose. Il me semble que c’est l’histoire d’un jeune garçon de dix ans, originaire d’un petit village nommé Bourg-Palette et qui passe, le plus clair de son temps, en compagnie de petits animaux, dotés de pouvoirs magiques.

- Tchiïki, on s’en fout. Laisse nous rêver.

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Alysanne Méridan
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Alysanne observait Tchiïki, si proche que cette dernière pouvait discerner les petites paillettes au fond de ses yeux havanes.

- Faisons péter le rôti, murmura Alysanne entre ses dents, exceptionnellement moins immaculées qu’à l’accoutumée, compte tenu que le dernier blanchiment dentaire de la Primadonna remontait maintenant à plusieurs mois.

À ces mots, Tchiïki fronça les sourcils, l’air pour le moins interloqué.

- Je te demande pardon, Aly’ ? Qu'est-ce que tu entends par là ?

Alysanne riva son regard pétillant à celui de Tchiïki, bondit hors du hamac (manquant par la même occasion de faire tomber son amie) et s'exclama solennellement :

- Pour moi, faire péter le rôti est un acte particulièrement significatif. Comme vous le savez, mes très chers amis, j’ai grandi dans un milieu modeste. Nous ne faisions qu’un repas par jour, une modeste pitance, mais nous la partagions tout de même avec nos voisins sans-abris…

- Mais quelle grosse mytho’ ! s’exclama la Togruta. Tu es née avec une cuillère en beskar dans la bouche !

Alysanne balbutia.

- Bbb oui, soit… Mais cela ne m’empêche pas de jouer la comédie ! Vois-tu Tchiïki, devenir une politicienne de stature galactique, c'est aussi manier comme personne l’art oratoire ! Peu importe si je bois du champagne un soir sur deux, au sein de grandes réceptions où l’on nous sert des montagnes de saumons gra’av’ laqss, l’essentiel c’est que mon public croit à ce que je lui raconte. Nous reparlerons de tout cela ultérieurement, tout d’abord suivez-moi à l’intérieur.

Ensemble, les trois protagonistes abandonnèrent la terrasse pour rejoindre la cuisine du lodge. Les effluves d’alcool ne firent que sublimer le déhanché d’Alysanne, au plus grand plaisir de son invitée.

- Et sinon, pour en revenir à mon histoire de rôti, qui n’est tu vas le voir pas si éloignée de celle de ma regrettée vie mondaine, je bois tant de champagne que je prends même plus la peine de sabrer une bouteille lorsque je célèbre un grand événement.

Tchiïki eut pour son amie un sourire tendre, certes toutes deux n’avaient guère le même mode de vie, ni même des coutumes similaires, mais ce n’était pas cela qui les séparait.

- Ohlalalala, mais je n’ai pas eu le temps de ranger le bazar que j’ai mis ici avec tout cela.

- Non mais Sacha, tu vas me nettoyer tout ce bordel fissa par contre, puis tu t’occuperas du rôti, c’est d’accord ? Et puis en attendant, je vais conduire Tchiïki à l’étage, elle et moi avons des choses à se dire..

- Excusez-moi, lâcha-t-il à bout de souffle tandis qu’il attrapait les ustensiles de cuisine et les films en plastique quatre par quatre.

- Non, non, non, je refuse de laisser ce malheureux Sacha, qui est ni plus ni moins qu’un couturier de renommée galactique, s’occuper de chacune des tâches ménagères. Je ne peux me battre contre le grand capital et filer là-haut les bras ballants.

Alysanne émit un bruit d’agacement, puis hocha la tête avec raideur.

- Mais ! Bon.. Je vais aider si c’est comme ça, mais comment qu’on fait un rôti au juste ?

Amusée, Tchiïki finit de débarrasser le plan de travail de l'îlot central de la cuisine, avant de se diriger vers le réfrigérateur. Elle revint les mains pleines d’un bouquet garni, de carottes de sable, de pommes de terre grenailles et bien évidemment de la barquette en polystyrène qui abritait le filet mignon.

Tchiïki Ranya
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Je déposai donc les ingrédients, dont nous allions avoir besoin, sur le plan de travail débarrassé, puis actionnai presque machinalement l’interrupteur de la chaîne Hi-Fi non loin de là. Les coudes pliés sur le plan de travail, Alysanne commença à lever les bras et à se balancer au rythme de C'est beau la bourgeoisie de Discobitch – cela faisait visiblement un long moment qu’un brin de musique n’avait résonné ici. Prise au jeu, je me mis, moi aussi, à battre la mesure de rythmés coups de hanche. Tout en essayant de couvrir la musique, je m'adressai à Sacha, lui proposant de profiter subrepticement de l'inattention d’Alysanne, pour filer se reposer. Après tout, il en avait déjà fait tant.

- Bon, que pourrait faire une bille en cuisine si elle décidait de t’aider ?

- Alors, tu vois la tête d’ail dans le panier en osier sur ta droite ? Non, ça c’est un citron vert !

- Ah mais oui, c’est vrai ! J’en utilise pour les mojitos en plus, j’étais juste plus tout à fait sûre de moi, du coup tu m’as parlé d’une tête d’ail ?

- Pas de souci, écoute, dis-toi que nous cherchons un gros truc blanc, recouvert d’une peau assez fine.

- Tu veux vraiment en mettre dans le plat ? Ça n'a pas l’air fort ragoûtant dis comme ça… Oh, je crois bien que j’ai mis la main dessus ! S’exclama-t-elle, tandis qu’elle brandit fièrement la tête d’ail hors du panier.

- Oui, banco ! Il ne te suffit plus qu’à éplucher les gousses désormais. Tandis qu’Alysanne se débattait avec l’ail, dont elle espérait – sans mauvais jeu de mots – avoir la peau, je me chargeai de ficeler le filet mignon. Déplorant le manque de conscience écologique d’Alysanne, dont le réfrigérateur était plein de barquettes en plastique en tous genres, je relevai les yeux vers elle, afin de le lui faire remarquer, quand tout à coup.. stupeur !

- Mazette !

- Qu’y a-t’il, ma Tchiïki ? Tu t’en sors de ton côté ou je dois venir te donner un coup de main ? répondit-elle d’une voix assurée.

- Non, non, tout va bien, Aly’ ! Je m’inquiétais plutôt de ce qu’il vient de se passer sur ta planche à découper.. je n'avais encore jamais vu qui que ce soit couper une tête d’ail en quatre avec un couteau qui ressemble plus à une machette qu’à un ustensile de cuisine.

- Ouais, je l’aime bien moi aussi, cadeau de Kankou ! Il a des propriétés follement relaxantes, ajouta-t’elle, tandis que son hachoir fracassait la planche en bois.

Amusée par l’attitude d’Alysanne, je ne pus retenir un rire tendre. Était-ce à cause de l’alcool qu’elle trouvait des plus normal d’attaquer ainsi l’ail, ou agirait-elle toujours ainsi une fois derrière les fourneaux ?

- Je suis très contente que les présents de Kankou te plaisent, tu sais, cependant je t’assure que tu peux poser ce couteau. Attrape ensuite ce qu’il reste de la tête d’ail, retires-en la peau et de petites gousses vont apparaître et se détacher très facilement, sans le moindre effort. Alysanne s’exécuta et son regard s’illumina, alors même qu’un large sourire prit place sur son visage.

☾☽

Alysanne Méridan
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Alysanne abandonna un instant sa tâche pour s’adresser à Tchiïki.

- Ça alors, tu es vraiment calée en cuisine, Tchiïki ! Si tu venais à perdre les élections, chose que je souhaite évidemment le moins du monde, je pourrai toujours t’embaucher comme domestique ! Elle laissa échapper un petit rire argentin. Mais dis-moi, concrètement, tu en es où dans cette folle entreprise ? Enfin, c’est quand même quelque chose la conquête de la Chancellerie, surtout lorsque c’est un vieux crapaud baveux qu’il y a à déloger. Tu ne peux pas lâcher cette nouvelle ainsi et ne rien ajouter ensuite.

- Depuis la défaite du prétentieux As’k Orgoul, qui pensait, va savoir pourquoi toi qui le connais si bien, être un candidat de choix, tu m’accorderas que la Coalition Populaire des Mondes Opprimés ne semble plus en mesure de devenir le fer de lance de l’Opposition ?

- Bien entendu, répondit Alysanne tout en coupant les carottes de manière toujours plus hasardeuse.

- Quant à l’Union Galactique des Systèmes Solidaires, son président brille par son absence. Je pense donc qu’il est plus que temps de donner un grand coup de pied dans la fourmilière. C’en est assez de ces vieilles structures partisanes inamovibles, qui passent le plus clair de leur temps à attendre leurs financements, incapables de mobiliser quelque militant que ce soit et qui n’organisent plus que de pauvres conclaves tous les quatre ans, espérant peut-être que la Providence de la Force permettrait à leur champion de mousse de se qualifier au second tour des élections générales.

- Je suis on ne peut plus d’accord avec toi, ajouta Alysanne captivée par la tranche des grenailles.

- Pour lutter contre l'immobilisme, je préconise donc un traitement radical. Je vais me retrousser les manches et rendre une petite visite à tous ces politicards immobiles, soit ils s’allient et m’apportent leur soutien et leurs crédits, soit ils peuvent dire au revoir à leurs financements publics. Avec le climat actuel, il suffit d’expliquer mirifiquement au contribuable que quelque chose lui coûte trop cher pour rayer une ligne du budget fédéral.. et je te laisse de nouveau deviner qui tient les cordons de la bourse désormais.

- C’est du génie, indiqua une Ralltiirienne désormais obnubilée par la présence de ses doigts de fée à l’intérieur de la viande rosée qu’elle fourrait de blanc. L’ail, évidemment.

- C’est signé Tchiïki ! Allez, dispose les carottes et les pommes de terre autour de notre futur rôti, je n’ai plus qu’à ajouter le bouquet garni et les échalotes avant d’enfourner le tout.

- Super ! Pendant ce temps je vais faire préchauffer le four et vais m’occuper de la vaisselle.

- Tu fais déjà des progrès, Aly’ ! Comme quoi, mon coaching a du bon !

Alysanne se contenta d’adresser un clin d'œil à son amie pour confirmer ses propos. Les bulles de mousse éclataient entre ses doigts, à l’instar de l’un des verres qui ne tarda guère à se briser dans l’évier. Du sang perla sur tout le doigt de la Primadonna, venant se confondre avec le rouge vermillon de son vernis à ongle. La blessure semblait profonde.

- Tu as parlé trop vite Tchiïki, fit-elle en se tournant vers la Togruta, le sang ruisselant le long de sa main.

- Mince !! Où puis-je trouver des pansements et de quoi nettoyer ta plaie ?

- À l’étage, suis-moi !

Tchiïki Ranya
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Telle l’antilope qui bondit au-dessus des fourrés asséchés, nous nous précipitâmes en direction de l’escalier et enjambâmes quatre par quatre ses marches tapissées d’étoffe ralltiirienne – on ne peut plus pratique lorsqu’une certaine Primadonna, malencontreusement ronde comme une queue de pelle, après une soirée arrosée, doit éviter de glisser, ou de se cogner contre le bois froid. Une fois la salle de bain atteinte, la grande infirme m’indiqua l'emplacement des pansements, perdus entre trois boîtes de Xanax éventrées. Je me saisis de ce dont j’avais besoin, puis attrapai une flacon de désinfectant et un coton.

- Et voilà ! dis-je une fois la plaie nettoyée et pansée.

- Pfiou, je te dois une fière chandelle. C’est la première et la dernière fois que je fais la vaisselle, tu peux en être sûre ! me répondit Alysanne, tandis qu’elle se déchaussa nonchalamment et alla s’installer sur l’épais matelas de son lit. Désormais nez à nez avec les souliers de mon amie, je décidai de la suivre.

- Mais d’ailleurs, qu’est-ce que ça fait de se retrouver en plein milieu d’une campagne pareille, Aly’ ? Avant de me répondre, l'intéressée se pencha un instant en direction de sa table de chevet et extirpa une bouteille de vieux rhum de l’un de ses tiroirs.

- Tu te doutes que quand elle bat son plein, c’est tout simplement magique, notamment car tu es invitée sur l’intégralité des plateaux de l’Holonet, chose quasi-orgasmique pour moi, qui ne vit que dans l'espoir de me retrouver sous le feu des projecteurs. Rappelle-toi, je scrutais chaque jour des sondages qui ne faisaient que s’enflammer et qui me donnaient victorieuse, de quoi accentuer encore mon euphorie. Et là, c’est la douche froide : tous les moyens sont bons pour te faire perdre. Les gens se mettent à te pourrir la vie, sans doute parce qu’ils sont tous jaloux ! Ils ont d’ailleurs bien raison de l’être – bande de rats qu’ils sont. J’ai commencé par découvrir que mon intimité n’avait plus rien d’intime, puis un soupçon de fraude est venu contaminer l’élection et dès lors, c’était l’enfer. Je compris tout de suite que la blessure d’Alysanne était encore vive. Le traitement abject et ignominieux, qui lui avait été infligé par des médias, qu’elle semblait pourtant mener à la baguette, me désolait profondément. Le regard perdu dans les effluves ambrées et ébènes de son bourbon, je me résolus à accepter, que la blessure provoquée par son bashing, aurait besoin de bien plus de temps pour cicatriser. D’une voix vacillante, je lui demandai :

- Sais-tu quel est le camp qui a ainsi ruiné l’élection ? Avant de me répondre, la Ralltiirienne pointa le goulot de la bouteille de rhum, qu’elle manqua de renverser entièrement sur les draps satinés, en direction du plafond.

- Je vais te dire ce qu’il s’est passé moi. Mais tu dois me promettre d’ouvrir grand tes oreilles, d’accord ? Il faut bien écouter tout ce que j’ai à dire, sans interrompre mes folles théories. La seule chose, qui tendrait à freiner mon amie, serait sans aucun doute ses hoquets répétés.

- Tu as ma parole, Alysanne.

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Alysanne Méridan
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Alysanne opina du chef et s’approcha un peu plus de Tchiïki, lui chuchotant presque à l’oreille.

- Je suis intimement convaincue que c’est l’autre Sith en robe de chanoine démoniaque qui est derrière la campagne de dénigrement. Non seulement ce cabotin a participé à la création de l’Alliance Galactique des Puissances Unies, mais en plus il est à la tête des services de l’Inquisition Sith. Sérieux, c’est évident que son ego de phallocrate cadavérique en a pris un sacré coup quand une bombasse comme moi l’a surclassé dans les sondages ! Selon moi, il est le seul candidat qui disposait d’assez de ressources pour être seulement capable de dénicher cette vidéo. Soit dit en passant, tu n’as pas trouvé qu’elle avait été vachement bien réalisée ? Alysanne but une gorgée généreuse pour s’éclaircir la gorge, puis reprit. Quant aux soupçons de fraude, je dois avouer que, pour le coup, je ne pense pas que le Sith en ait seulement eu l’idée. Il devait être bien trop convaincu par sa propre victoire et désireux de gagner à la loyale pour ne serait-ce qu’y songer. Le vieux barbu chiant n’a, lui, cessé de rabâcher à quel point il était un homme droit, et à la probité indestructible. Même s’il occupe aujourd’hui le poste qui aurait dû être le mien, et ce uniquement car c’est vers lui que j’ai dirigé mon report de voix, je ne crois pas qu’il a fait quoique ce soit.

- Hm, écoute ta théorie se tient. Je veux dire, tout semble logique et coule de source jusqu'ici. Par contre, qui est à l’origine de la fraude électorale dans ce cas ? Tu ne l’as pas encore découvert ?

- Bah, Orgoul du coup ! Nous n’étions que quatre dans cette course.. Tu m’écoutes vraiment quand je te parle ? Pour avoir travaillé avec ce type, il y a une chose dont je suis certaine : c’est qu’il bande dès lors qu’il entraperçoit la moindre occasion de s’arroger une once de pouvoir. Je mets un crédit sur lui en tous cas, même si je dois admettre que ça me ferait éclater de rire que l’autre vieillard soit en fait le fripon. En vrai, si un jour l’envie te prend, la commission que tu diriges désormais pourra toujours ouvrir une enquête et passer à la loupe les comptes de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés. Je suis certaine que tu pourrais y découvrir bien des pépites.

- Tu aurais dû devenir analyste, ou conseillère politique, Aly’ ; regarde quelle éminence grise tu fais ! Je suis prête à me faire tatouer cette brillante idée, tu seras la première informée si tes soupçons s'avèrent exacts.

- C’est bien gentil de m’informer moi Tchiïki, mais c’est la République qu’il faudra mettre au courant de cette terrible irrégularité !

- Oui, oui, tu as raison ! Mais tout de même, c’est d’un allié potentiel dont on parle, que va-t-il rester de l’Opposition si je me lance dans une joute oratoire avec Orgoul, au lieu de S’orn.

Alysanne croisa les bras, pensive.

- Oui, tu n’as pas tort.. après je ressens bien que tu es pleine de l’énergie nécessaire pour mener la vie dure à tous ces tricheurs.

Tchiïki Ranya
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Je baissai la tête, de nouveau songeuse et quelque peu déstabilisée par la teneur de notre conversation. Sans un regard à Alysanne, je lui répondis :

- Je n’en suis pas aussi certaine. Pour être honnête, j’ai souvent l’impression de jouer au moulin à vent devant les collègues, au Sénat. Certes, ils me reconnaissent de nombreuses qualités administratives, mais je ne suis guère aussi éloquente que toi.

La politique devenue un divertissement, la Rotonde ressemblait désormais trait pour trait au chapiteau d’un cirque dont Grendodo était le clown star. Ainsi, ses ministres devaient être une espèce de ménagerie et les Sénateurs, godillots, n’étaient guère différents de curieux avides de – ridicule – spectacle. Soit, j’étais attachée à la lettre de la Constitution, au sens des mots et à la richesse du vocabulaire. Cependant, nos lois ne feront pas illusion indéfiniment et le jour viendra où le Grand manitou Neimoidien arrêtera de faire enregistrer ses fredaines. Alors, la République sera à jamais une farandole de Mondes d’autant plus miséreux où personne ne pourra plus nommer ses maux.

- Justement, pourquoi ne pas profiter d’avoir en face de toi l’oratrice la plus sexy de la Galaxie, pour apprendre quelques combines ! Tout à coup, Alysanne bondit hors du lit, elle semblait presque lucide. Son attitude volontaire eut au moins le mérite de me faire revenir à la réalité.

- Je ne suis pas sûre que le moment soit idéal, nous devrions plutôt profiter de la cuisson du rôti pour aller nous doucher, tu ne crois pas ?

- Qu’est-ce que tu peux raconter comme sottises, toi, parfois ! Cela doit faire deux, ou trois jours, que je n’ai plus pris de douche et je me porte on ne peut mieux. Remue ton popotin et viens te placer face à moi, avant que je ne change d’avis ! J'écarquillai les yeux, Alysanne elle-même était donc la source de la légère et persistante odeur, que je sentais depuis plusieurs heures.

- Et je suppose que même notre folle course dans la savane ne va pas aider à ce que tu acceptes de faire un détour par la salle de bain ?

- Dans l'mille, Émile ! Allez, je t’attends ! me dit-elle les bras grands ouverts.

Résignée, j’acceptai de prendre les mains de la Primacracra dans les miennes. Finalement, je devais être tout aussi sale qu’elle, tant il y avait de poussière sur Ralltiir.

- Dis-moi, qu’est-ce que tu entends là ? me demanda-t-elle dans un soupir inspiré.

- Hm, pas grand chose à vrai dire, rien même, à moins que tu ne veuilles parler des deux moustiques qui ont décrété que nous étions leur buf… Avant même que je n’aie pu finir ma phrase, Alysanne avait déjà posé son index devant ma bouche.

- Non, chuut. J’essaie seulement de te faire comprendre à quel point tu peux valoriser le silence. Il est crucial de savoir saupoudrer toute prise de parole publique de silences savamment placés, ces derniers serviront à la fois à appuyer l’impact de tes propos et à échanger un regard coquin avec ton audience, à l’emporter. Sinon, ils lui laisseront simplement le temps de s’approprier ton discours.

- Voilà qui me fait une belle jambe, pour le coup, je m’en doutais.

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Alysanne Méridan
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La Primacracra porta ses poings sur ses hanches, l’air revêche. Dans cette position, on pouvait tout à fait apercevoir les touffes de poils broussailleux et les auréoles qui décoraient chacune des aisselles de la reine de beauté. Incommodés par les relents de transpiration, les moustiques tombèrent comme des mouches.

- Oui, bon ce n’est pas la peine de me parler sur ce ton non plus, je veux seulement t’aider moi ! Je suis super sérieuse en plus, c’est giga important, d’autant plus que chaque silence est une précieuse opportunité pour respirer. Quand tu t’exprimes solennellement, il faut vraiment que tu maîtrises ta respiration, sinon on va avoir l’impression que tu cours un marathon.. et personne ne veut d’un marathonien, tout le monde préfère les nageurs, c’est bien connu. Je ne parle évidemment pas des Ishi Tibs qui n’ont eux aucun souci une fois la tête sous l’eau, mais bien des nageurs qui ont su perfectionner leur souffle, et qui ont, au passage, tous un dos sculpté par les anges.

- Je t’accorde que les nageurs que tu as déjà eu l'occasion de côtoyer étaient tous de très beaux garçons, mais concrètement, quelle est ton astuce ?

- En art oratoire, c’est ce qu’on appelle la respiration par le ventre ! Je connais un petit exercice on ne peut plus facile pour t’aider à t’y familiariser si tu veux. Mets-toi à quatre pattes.

La pauvre Sénatrice eut un mouvement de recul, visiblement déroutée par l’ordre que lui intimait son hôtesse.

- Alysanne, j’ai sérieusement l’impression que tu cherches, soit à te payer ma tête, soit à me faire tester ton tout dernier gadget sexuel, ça devient un peu trop flagrant là.

- Mais non je t’assure, tu dois me faire confiance. Je le fais en même temps que toi si tu veux.

À l’unisson, Alysanne et Tchiïki se mirent donc en place. Visiblement habituée à cette position, la Ralltiirienne fut parée la première, tandis que son amie Togruta prit soin de remonter légèrement sa tunique et de se placer consciencieusement face à elle.

- Argh, mes douleurs articulaires au ménisque ne pouvaient pas plus mal tomber… J’espère pour toi que tu en connais également un rayon dans le domaine des étirements.

- T’inquiète pas ma Tchiïki, tout ce qui est post-coïtal c’est ma spécialité, répondit notre forêt vierge alcoolique. Alors, rien de bien compliqué pour débuter, tu vas relâcher tous tes muscles et évacuer les tensions.

Tchiïki ferma les yeux. Les membres ancrés dans le sol, elle tentait donc de faire le vide, vide qui se manifesta par un petit accident sonore, mais inodore, en provenance du postérieur chandriléen : un prout.

- Roh, tu abuses ! Bref, maintenant nous allons prendre de longues inspirations, puis expirer doucement. Si tu répètes plusieurs fois cet exercice avant chaque allocution, c’est gagné !

De longues minutes durant, les deux femmes accomplirent une série de ces profondes respirations. Seuls les bruits d’une faune loin d’être endormie à l’extérieur du Baobab accompagnaient ce moment de sérénité et de concentration. On devinait ainsi les pas d’un troupeau d’équidés qui profitait que son prédateur était endormi pour aller se désaltérer, ou le son qu’émettaient les ailes de terrifiants insectes au contact de la brise nocturne.

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