Fúm Ellar
Fúm Ellar
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21 576, 2nd semestre • Dans le quartier du Dojo de Tanlo Jakobi.


Fúm Ellar alias Pink Poppy - #E9CBE8
Tanlo Jakobi – #0066ff
Maxence Darkan, #ff6600
Kahal, élève random de Tanlo, lightgreen


Dossier de conversation Pink Poppy & Tanlo Jakobi

Deux semaines après que Max a mentionné le nom de Tanlo Jakobi sur [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien].

Une vidéo se lance, on voit l’intérieur de ce qui a l’air d’être une chambre dans un hôtel lambda. On entend un peu de bordel, à l’arrière, quelqu’un qui peste et soudain, une grande lapine au teint hâlé et aux cheveux roses entre dans le cadre de la caméra. On comprend un peu mieux ce qu’elle dit… « Putain, merde… Retardateur à la con… Casse-toi Lazu, tu gênes. ». Elle se présente face à l’objectif, on se rend compte qu’elle porte un genre d’inspiration kimono chelou avec des bottes largement plus inspirés d’une tradition militaire et des talons compensés à faire pâlir les drags de toute la galaxie. Elle s’assoit en Seiza et, replace un peu son kimono, passe une main dans ses cheveux, jette les lunettes extravagantes qu’elle avait jusque-là, se râcle la gorge et entame. « Bonjour Maître Jakobi, ou Monsieur, je sais pas comment qu’il faut vous appeler – mais j’ai du respect, hein ! Voilà. Bon. Euh… Je suis Fúm, pas Fum, Fúm et j’suis connu un peu plus sous mon pseudo, Pink Poppy – je sais, il fait sourire, mais c’est jusqu’à ce que je pète les dents du premier qui se moque. Euh… J’ai une amie qui m’a conseillé vivement de vous rencontrer, et aussi d’apprendre de vous. Elle avait l’air de dire que vous étiez quelqu’un genre, d’important, alors j’me dis que je peux pas arriver sans vous montrer un peu que je suis sérieuse. Du coup, j’ai participé à des choses ici sur Rishi et j’ai filmé pour que vous puissiez voir que j’suis sérieuse. J’veux vraiment apprendre la vraie bagarre. Euh… Cordialement ? Ouais… Non. Respectueusement ! C’est ça ! Respectueusement, Fúm. » La lapine s’allonge de tout son long pour aller couper l’holo-enregistrement, elle trouve pas le bouton, elle ramène l’appareil, on voit sa tête en gros plan, puis un morceau d’épaule, puis un genou et enfin l’enregistrement se coupe. Une pièce-jointe est disponible avec l’ensemble.

Lorsqu’on l’ouvre, on distingue nettement un ring, sordide, dans une cave, sordide, avec des projecteurs et de grandes grilles pour jeter les gens tout contre. La première chose qui rentre en scène, c’est el famoso Pink Poppy, dans une tenue toujours aussi extravagante, elle tient un genre de pancarte sur lequel un 1 est écrit en rouge qui clignote et le nom des deux combattants – dont elle fait visiblement partie. D’habitude, c’est l’indicateur des rounds, c’est pas au combattant de tenir ça, mais elle sourit à tout le monde, montre fièrement sa pancarte, salue le public avec ses oreilles, puis on se rend compte en fait, qu’elle est déjà en plein combat et qu’un Gamorréen furax la charge dans le dos. Sans même le regarder, elle pivote juste avant l’impact, pas sur le côté, BAM, le panneau explose dans le groin du combattant en milliers d’étincelles. Et le cochon se retrouve à tomber à la renverse et se manger méchamment le sol. Il se relèvera pas. D’autres combats sont présents, le plus méchant avec un cathar. Il terminera pas une égalité, le ventre de Fúm a gagné une estafilade ensanglantée, le vilain matou a perdu un coude dans l’affaire mais les deux ont fini par s’écrouler de fatigue au milieu de l’arène. C’qu’on note surtout, au-delà d’un début de technique pas bien affirmé, c’est cette capacité à voir venir les coups et à avoir souvent un temps d’avance, pas grand-chose, mais pas grand-chose de suffisant pour esquiver et patater costaud en retour.

Un peu plus de quarante-huit heures après que le premier message a été envoyé.

Alors qu’elle décroche, on voit juste rien au début, juste un ciel bleu céruléen. Puis elle « apparaît » du bas de la vidéo. On déduit au nombre de sonnerie qu’elle a dû se jeter sur l’engin pour réussir à décrocher juste à temps, et qu’il lui a fallu se redresser après. Autour d’elle, un paysage paradisiaque, on peut voir du sable tomber de ses cheveux et de ses oreilles et, cinq mètres plus loin l’image devient toute dégueux quand d’un coup elle s’retrouve à marcher dans la rue : Rishi, quoi… Elle enfile des écouteurs et répond à son interlocuteur, campé dans son canapé, jambes largement ouvertes pour laisser voir… son plus beau jogging Adadas. Quand il voit qu’elle est prête à entendre, il fait dans l’sobre : « Bonjour Fúm. J ai recu votre message et visionné vos vidéos. On peut parler un peu ? Qui vous a donné mon numéro ? – Bonjour Monsieur Jakobi, je suis vraiment désolée de la qualité de mon appel, j'suis dans un bled paumé. Désolée. Euh... C'est Maxence qui m'envoie. Paraît que vous vous connaissez bien. Le monsieur Jakobi sourit assez franchement. – Hoho, Maxence ! Oui, c'est une bonne amie à moi. Que devient-elle ? – Que devient-elle ? Au délicieux teint de caramel de la lapine s’ajoute des nuances de rouge assez évocatrices avant qu’elle réponde : Bah... On s'connaît bien et on a passé nos dernières vacances ensemble. Elle était dans une forme... olympique. J'sais pas si vous êtes au courant pour son bras ? Rien qu’à voir le visage se transformer, Fúm comprend que Monsieur Jakobi était au courant de longue date. – Je le suis. J'ai fait une mission avec elle après cet incident avec les Siths. Elle s'était entrainée avec moi pour se préparer à l'affrontement. La mercenaire fait le lien, du coup, entre le pendant ma disparition de l’autre jour et les nouvelles données. Les choses s’éclaircissent. Par contre, elle voit pas venir la suite et le côté rubicond de ses joues gagne son nez avec le clin d’œil de M’sieur Jakobi le perspicace : – Ravi que tu prenne soin d'elle ! Petit temps de gênance de circonstance, il reprend, serious buisness. Et toi, Fúm, qu'est-ce qui te motive à venir t'entrainer avec moi ? Si Max t'en a parlé, tu sais que ce n'est pas une balade, hmm ? Le vide se fait dans les yeux de la lapine, avant qu’elle réponde à un rythme de parole bien au-delà des normes humaines.

« Bon... Mes motivations ? Est-ce que j'ai le droit de dire qu'j'ai une furieuse envie d'casser la gueule à la moitié d'la galaxie ? Mah, en fait c'est pas tout à fait ça... J'ai... envie d'm'affirmer dans c'que j'aime, dans c'que j'suis. J'aime la bagarre. Genre, vraiment. Le combat, le face à face, le genre de danse que ça peut devenir mais aussi la brutalité d'la rencontre. On peut pas mentir en bagarre, on peut pas sourire pour faire semblant. Soit t'es capable d'envoyer tes coups d'boule, soit tu ramasses tes dents sur le parquet, malgré tout l'discours que t'auras fait autour.

En même temps... Bon... J'vais pas vous cacher que j'ai fait un séjour chez les Jedis. Des connards, si vous voulez mon avis, j'me suis barrée, j'en avais marre des préchi-précha et des codes de l'honneur qui voudraient qu'on soit tous des putains de héros à la con. Toutes ces conneries-là, c'était pas pour moi. Mais y a une idée qui m'a plu, dans cette façon qu'ils ont eue de m'apprendre à réaliser quelque chose de mon corps, à essayer d'vivre un genre de... Raaah quand j'le dis j'ai l'impression d'être débile. Mais y a un idéal de perfection, dans l'combat, que j'aime bien, dans l'élévation du corps, que j'aime bien.

Bon... Et faut quand même que je vous avoue, parce que je suis une très mauvaise menteuse, que la dernière bagarre d'avec Max, elle m'a mis une branlée, et ça, ça m'énerve. Faut que la prochaine fois, j'puisse la plier façon Bretzel et la mettre en boîte. Question de... fierté cuniculéenne nous dirons.
Fúm ne semble pas l’avoir remarqué, au début, mais le visage du brave s’est éclairé, du sérieux, vers le sourire léger et de voir ça, elle, elle peut pas s’empêcher de laisser transparaître son enthousiasme d’un sourire éclatant ; ses yeux brillent de bonheur et son nez remue davantage encore qu’à l’habitude. – Bien. Tu connais mon adresse, je présume ? Viens me voir la semaine prochaine. Vendredi soir. C'est le dernier cours et je ferai une démonstration. Tu me montreras ce que tu vaux. Pour les frais de voyage et d'hôtel, débrouille-toi, je te rembourse si t'as besoin. L’enthousiasme ne décroît pas chez la Lepie. – C'est gentil, Monsieur Jakobi, mais j'devrais m'en sortir pour les thunasses, j'ai botté assez de culs récemment. Par contre, faut que je vous dise aussi... J'aurais besoin d'un truc un peu particulier. J'suis Lepie. Bon, pas vraiment, vraiment Lepie, on est une sous-race cheloue, mais quand même. On a gardé pas mal de tares d'avec les cousins pur-sang notamment... J'ai des coups d'éclats d'humeur assez......... Imaginez toute la vaisselle du monde brisée parce que quelqu'un m'aura faite chier en rangeant pas son pot de nutestar le matin. Voilà. Voilà. Si vous aviez des conseils, des trucs, pour m'aider à gérer ça... J'viens au plus vite, en tous les cas, merci d'm'accueillir. – Alors à vendredi. Et pas d'inquiétude pour ton humeur. J'ai calmé plus coriace que toi. On travaillera dessus. » La liaison se coupe sur un visage rayonnant d’une Lepie comblée et l’air de défi d’un artisan joaillier qui a trouvé un nouveau caillou à tailler.

🥕

J’ai débarqué y a pas dix heures. J’tiens pas en place. J’vais pouvoir faire la bagarre. La vraie. J’ai tellement hâte putain. J’fais des vas et des viens dans la piaule miteuse que j’ai loué dans l’môtel de merde, là. Mais il est bien, parce qu’il est à trois pas, et il est bien, parce qu’il vaut rien. D’façon, j’compte pas passer beaucoup de temps dans c’te trou. Me donner à fond. J’vais devoir m’donner à fond. Dans ma tête, l’souvenir de la douleur dans l’bras qui revient. J’ai plus d’marques à la gorge, mais putain… Il a bien fallu dix jours pour que ça s’estompe, et deux pour que ma voix redevienne totalement normal. J’peux plus vivre plus longtemps sans que quelqu’un, quelque part, m’apprenne à faire la bagarre comme ça. J’veux savoir putain d’faire. Cerise sur le pompon ? J’suis pas folle, il a bien dit qu’il m’dirait comme gérer mes folies. Putain… Les Jedis ont jamais su avec leurs conneries d’méditations, si lui peut m’trouver un truc plus efficace que de m’bouffer l’poing et d’éventrer les coussins.

J’ai pas arrêté. Depuis qu’Namour m’a prévenue. J’ai pas arrêté. De m’entraîner, de courir, de pomper, de taper, de courir, de pomper, de taper, de nager, de taper, de courir, de niquer sa putain de sale race à ce sale cathar. J’regarde dans le miroir. J’ai plus trace. Le bacta, c’est quand même ouf de ouf. Mais bordel, c’que j’ai eu mal ! J’revois la balafre et le sang. Il a putain d’essayer d’m’éventrer c’fils de p.te ! Et pourquoi ? Parce qu’il enrageait d’pas réussir à m’plier comme toutes les minettes qu’il paye d’habitude pour qu’elles se laissent briser ? Connard. Connard. Connard. J’tiens pas en place. J’tiens d’ailleurs tellement pas en place que j’ai pas attendu en fait… J’me souviens bien c’qu’elle a dit « Tanlo Jakobi. C'est l'type qui m'a entraîné. J'lui demanderai s'il est prêt à t'prendre en charge et s'il dit oui... tant mieux pour toi, mais il me fera pas de traitement d'faveur, donc y' a aussi des chances pour qu'il dise non. »… Et dans tout ça, y avait Tanlo Jakobi. Alors j’ai essayé. Sur holonet. Tenlau. Tan’Lot, Tend-L’Eau. Et à force, bah c’est tombé, parce qu’il se cache pas. Genre, sur Nar’Shadda, dojo qui paie pas d’mine, tout ça. Et quand j’ai trouvé… Bah est-ce que j’ai su attendre ? Namour occupée, j’veux pas embêter Namour, moi ! Déjà qu’elle avait pris mille ans de vacances pour moi, j’allais pas encore l’embêter. Mmhh… Espérons qu’j’me fasse pas trop engueulée, encore. Oupsi.

Et là j’attends encore. Encore. Encore. EEENNNNCCCOOORREEE. RRRAAAAAHHH… Une sonnerie !!! Putain, c’est l’heure. Je file. Le tierquar est à l’exemple de tout cette putain Lune. Pas grand-chose à dire de plus. Ça pue, y a trop monde, la misère est partout et l’éclairage électrique défaillant souvent. D’la merde en boîte à pas mettre sous le nez de n’importe quel Lepi. J’ai mon sac de marin sur l’épaule, ma veste en simili-cuir usée sur les épaules, mon crop-top blanc fatigué pour cacher l’peu d’pudeur que j’ai et ma brassière encore plus fatiguée, une ceinture, un pantalon en cuir coloré pas en meilleur état que la veste et on voit qu’il a aussi rencontré les griffes de l’autre Cathar de connard. J’aime bien comme mes gants crissent quand j’sers les poings. J’ai pas d’mal à trouver l’endroit et j’suis visiblement pas la seule à m’y rendre car y a des loulous qu’attendent déjà devant, bien bigarrés comme il faut, c’pas encore ouvert, j’suis en avance. Y en a un qui m’aperçoit, sourcil arqué plus que sa colonne vertébrale quand j’vais l’péter en deux, et qui m’interpelle alors que je sais pas trop quoi faire en attendant. « J’peux vous aider ? » L’a pas l’air méchant, j’vais p’t’être pas lui péter la colonne tout de suite. Un roukmoute, dans les cuivres, très joli mais coupé trop court. J’aime bien les ch’veux longs moi, aussi longs que ceux de Jez’. Ici, la norme, quand on m’parle d’habitude, c’est d’me demander mes tarifs alors bon, j’avoue, j’suis un brin surprise par la politesse du bonhomme. – Je cherche le dojo de m’sieur Jakobi. Vu qu’c’est noté sur la façade, j’me doute que c’est là… Mais j’suis en avance. – Non, tu es à l’heure. Si t’es pas là avant qu’le dernier a passé la porte, c’est pas la peine de te pointer. Tu es nouvelle, j’imagine ? – Ouep, ouep. Nouvelle et impatiente. Il est à la hauteur de c’qu’on dit sur l’réseau ? L’élève sourit, ça en dit long. – J’vais pas te gâcher la surprise, mais qu’importe le tarif, perso’, j’le payerai pour être là. Petite pause durant laquelle on se sourit. J’ai tellement hâte. – Au fait, moi c’est Kahal. – Moi c’est Fúm, merci pour l’accueil. » La foule a grossi, autour de nous, une vingtaine de personne, peut-être trente ? J’arrive pas à compter parce que j’arrive pas à m’concentrer deux minutes. Heureusement, la conversation s’éternise pas, un mouvement est né dans la foule, la porte s’est ouverte, la séance du soir est prête à commencer.
Tanlo Jakobi
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Derrière la lourde porte de métal, un couloir, étroit. On se bouscule un peu, mais sans violence. Pas mal des élèves sont costauds. Il y a de tout, toutes les races, tous les gabarits, toutes les origines. Quelque uns ont encore leurs vêtements de travail. Ouvrier. Taxi. Ici, un homme d'affaire. 

Une autre porte après le couloir. Elle donne sur une pièce vide et noire. Une fois que tout le monde est entré, les gens restent sages. Immobiles. L'ambiance est électrique. Puis, un CLONG, et un grincement.

Ce n'est pas une pièce.

C'est la plateforme d'un monte-charge. Les lumières, pâles, éclairent faiblement les élèves, alors que la plateforme descend sur plusieurs centaines de mètres, avant de s'immobiliser devant la porte d'un hangar. On entend la mécanique coulisser, alors que de l'autre côté, deux hommes, presque aussi larges que hauts, ouvrent la porte.

- La porte du dojo n'est qu'une facade. chuchote Kahal. Le maître a investi un spatioport à l'abandon reprend t-il, alors que le groupe arpente un immense couloir. Il est aisé d'imaginer la vie au sein de ce dernier, avec des dizaines, centaines d'ouvriers, allant de hangar en hangar, transportant des speeders et pièces de navette. Alors qu'ils avancent dans le couloir, derrière certaines, des exclamations laissent entendre que plusieurs cours ont lieu.

On les emmène à une porte, derrière laquelle on entend du bruit. Le cour n'est pas terminé, mais on les laisse entrer.

L'odeur.

C'est la première chose qui marque les nouveaux arrivants, même si tous ceux n'étant pas la lapine sont déjà habitués.

Une odeur rance, musquée, presque étourdissante, mélange ferreux de sueur et de sang, ramenant à une époque primitive où la confrontation physique était quotidienne. Les respirations sont lourdes. Les hommes sont tous épuisés, certains ont des blessures visibles. Mais aucun ne se plaint. Une trentaine d'élèves est déjà présente, tous en tenue de sport, généralement short et t-shirt.

La salle est un hangar, vraisemblablement originellement dédié au stockage d'un vaisseau de frêt. Au centre une sorte d'arène circulaire, avec du sable tassé comme sol. Un peu partout, des mannequins d'entraînement, des tatamis, de l'équipement de gymnastique, et des rings. Un vrai paradis de la baston sur-équipé. Des projecteurs assurent une luminosité puissante.

Ils sont en cercle, autour d'un dernier individu. Chuchotements. Le maître développe une nouvelle technique. Serait-ce aujourd'hui le grand jour ?

Tanlo Jakobi se tient en garde, jambes écartées, fermement campé sur ses appuis. Ses bras écartés tremblent... non.

Ils vibrent.

Son débardeur blanc semble collé à son corps, alors que des plis en arcs de cercles strient ce dernier. Autour de lui, trois hommes puissants, tiennent en main d'épaisses balles d'entrainement de hutball, en caoutchouc et en plastique, gonflées à bloc.

Un cri. Le premier homme, sur la gauche de Tanlo Jakobi, lui lance la ball,  à deux mains, à toute vitesse, sur le maître. Ce dernier ne bouge pas, ne pivote pas. Seul son bras droit bouge, alors que sa paume percute le ballon un cheveux avant qu'il ne percute son visage.

Une détonation vrille les tympans de celle et ceux présents, alors que le balon explose à l'arrière, tombant misérablement par terre. Le second, sur la droite, est projeté. Le bras droit, toujours, se mouvoit à toute vitesse. Le tranchant de la main traverse le ballon comme s'il s'agissait de beurre, l'envoyant valser en l'air, alors qu'il tourne encore et encore, tranché en deux. 

Le troisième, enfin. Tanlo Jakobi hurle, un puissant cri de guerre, et cette fois, son bras gauche se tend, si vite qu'il en est devenu flou. Le ballon percute les doigts tendus... et continue sa course sur quelques centimètres, avant de s'arrêter, perforé en son milieu par la main du grand maître.

Il reste ainsi, quelques secondes. Son corps arrête de vibrer, et il expire. Applaudissements. Avec lenteur et forces grimaces, il retire de son bras le ballon de hutball perforé. Ses bras nus sont en sueur, striés de vieilles cicatrices et balafres. Sa peau, devenue de la corne bien longtemps, est légèrement violette, avant de reprendre des teintes de rose.


- Ah... fiou... merci pour l'eau. Merci d'être là, tous, vraiment. On a réussi !

On réapplaudit. Cris de joies. Les élèves semblent vraiment heureux de l'exploit du maître.

- N'oubliez pas, gredins. Les arts martiaux, ce n'est pas juste imiter le maître et vouloir être aussi bon que lui. Il faut le dépasser. Inventer. Innover. Ne vous demandez pas ce que les arts martiaux peuvent faire pour vous. Demandez vous ce que vous pouvez faire pour eux !

Il essuie la sueur sur son visage. Le visage légèrement ridé de l'homme accuse clairement le coup. Il a continue de travailler sur sa paume vibratoire. Arriver, maintenant, à effectuer cette technique, même avec le poing fermé ou le tranchant de sa main, était inespéré il y a quelques années.

Comme un arbre continuant sans cesse de grandir, il progressait.


- Et comme moi, vous continuerez de vous améliorer ! Sur ce, dispersez-vous ! Ceux du cours du soir, la salle est à vous ! Il adresse la parole à son second, un Twi'lek rouge, presque aussi grand que lui, aux muscles noueux.

- Occupe toi d'eux, mon ami. J'ai quelqu'un à voir.

Ses yeux bleus se posèrent sur la nouvelle venue. Des quatres doigts de sa main, il lui fit signe de venir, comme un défi.
Fúm Ellar
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Fúm Ellar alias Pink Poppy - #E9CBE8
Tanlo Jakobi – #0066ff


Pendant un instant, j’ai l’impression quand même qu’on m’prend pour une conne, que je suis embarquée dans un mauvais film où, d’un moment à l’autre, t’as un trou duc qui va débarquer pour me dire que la première règle du Tanlo Club, c’est de pas parler du Tanlo Club. Le temps me paraît long, à descendre, descendre, descendre… J’me dis qu’j’aurais p’t’être dû prendre les escaliers. Que Max aurait dû me prévenir, j’aurais pris mon Holo Boy. Que les gens, tous collés comme ça… Y en a qui aurait pu faire un effort quand même niveau hygiène avant d’venir. J’sais bien qu’on est là pour transpirer, tout ça, mais quand même… De là à ne pas approcher une salle de douche quinze jours avant la séance. Et puis pourquoi Nar’Shadaa d’abord ? C’est bizarre quand même d’être venu jusque-là. C’est parce que les loyers y sont bas ? Et pourquoi que le spatioport à l’abandon il est sous un kilomètre de ville ? Il date de quand, ce truc ? Y en a beaucoup, comme ça, des vestiges énormes oubliés de tous parce que ça fait trop longtemps qu’on a empilé des trucs dessus ? C’est fou ça… Et comment le Maître l’avait trouvé, lui ? Et comment que ça se fait qu’on y a mis un ascenseur ? L’ascenseur, il était là avant ou après ? Parce que bon, s’il était là avant, pourquoi que tout l’monde l’a oublié ? C’est quand même un peu nawak d’oublier un truc si gros, qui descend si loin. Et en même temps, du coup, peut-être que c’est Monsieur Jakobi qui l’a construit, après avoir trouvé l’astroport perdu, mais comment qu’il a fait ? Pour descendre si loin et tomber, comme par hasard, sur un astroport abandonné là où personne aurait été mettre un astroport ? Tellement de questions, et si peu de réponses à trouver parmi le banc de sardines qui m’embarquent à coup de nageoires.

Tout est grand, ici. Tout. On peut effectivement facilement croire que ça servait à y mettre de gros trucs. Et putain, c’que ça peut schoumter… J’ai l’impression d’être de nouveau au terrier, avec les ados qui refusent d’aller prendre leur douche parce que « ça va, c’est bon, la flemme ». Les gens s’activent ici. Et la ventilation pas assez. Clairement, ça fait un moment qu’on se tape déjà dessus, et quand j’vois la tête de certain, je comprends qu’ils font pas semblant. J’commence à comprendre pourquoi Nar’Shadaa, j’imagine mal les autorités laisser les gens s’amocher à ce point, même volontairement. Bien, au moins j’suis pas tombé sur une école clandestine de clownerie. J’suis trop petite, même avec mes talons, pour réussir à y voir grand-chose. Entre les épaules, j’arrive parfois à apercevoir du matos. Beaucoup de matos. J’ai juste à lâcher trois milliards de pardons, les gens s’poussent, et j’remarque qu’en fait ils font pas chier, effectivement, les petits sont déjà tous devant. Y a d’la discipline dans l’tierquar, et du respect. J’baisse mes oreilles, pour embêter personne, et j’vais assister au spectacle qui semble se dérouler au centre de l’arène.

BANG ! TTtttttttwwwwwwwwuuuuuuuuuiiiiiiiiii… Putain, c’te fessée d’ballon ! J’ai les yeux grands ouverts, à essayer de comprendre, les deux mains pour me protéger les oreilles du prochain coup, j’ai déjà les deux tympans qui font la gueule et accouphènent tranquillement, mais quel spectacle ! Comment qu’un Zhumain peut faire un truc pareil avec ses mains ? On a l’impression qu’il est comme… en fréquence. Il vibrolame des bras ! C’est un vibrobras. Non, deux vibrobras. C’est ouf ! Si c’était pas des ballons, si ça avait été… des pastèques ? Des têtes ? Des corps ? Une armure ? Est-ce qu’on peut faire pareil avec des briques ? On peut lui lancer un parpaing ?! QUE QUELQU’UN LANCE UN PARPAING A CET HOMME ! Mah… ? C’est déjà fini ? Faut dire, il a l’air déjà bien bien fatigué. Comment son corps peut-il entrer dans cet état ? Et comment les muscles se retrouvent pas à simplement… Cramper dans tous les sens comme chez n’importe quel individu normal ? J’ai jamais vu ça. Et même malgré l’odeur qui me donne envie de passer tout le monde au karcher, j’ai jamais été aussi excitée à l’idée d’me faire démolir la gueule par ce type. Tu m’étonnes que Max après elle sait faire des trucs de fou avec ses doigts ?! Si elle a été entrainée par VibroMan !

On ? On a réussi ? Euh… Ouais, j’avoue, ils ont vachement bien lancé le ballon, mais quand même. Tout le monde est en effervescence autour. Genre c’est la fête. Truc de guedins. J’avoue que j’ai un peu l’impression d’avoir mis le pied dans une secte, là, d’un coup. Mais bon… Si derrière ça me permet de tabasser les gens avec une classe pareil, pourquoi pas ? J’suis pas bien sûre de comprendre son discours. Qu’est-ce que je peux faire pour les arts martiaux ? Quelque part, j’ai presque l’impression d’revoir un vieux spot de propagande pour je sais plus quel trou d’balle politique. Mais bon, là, clairement, il vise pas la réélection. Alors quoi ? Qu’est-ce qu’il veut dire ? C’est bizarre… Et là, plus je le regarde et plus je me dis que… Mmmhhh… Est-ce qu’il serait pas aussi du gang, c’lui-là ? Namour me l’aurait pas dit ? Est-ce qu’elle le sait seulement ? Ttss… Et après ça, ça me traitera encore de Jedi…

Il claque des doigts, ou presque, et tout le monde se disperse et s’active. Un grand Twil’ek rouge commence à battre le tambour, une autre fournée de mandales dans la gueule est en route. J’suis surexcitée, d’autant qu’il me fait signe ! Moi aussi, j’vais pouvoir apprendre à tuer des ballons ?! Je m’approche, mes oreilles ont repris leur hauteur habituelle mais j’ai quand même l’impression d’être une plante verte au pied d’une montagne. J’peux pas m’empêcher de sourire, j’dois avoir les yeux qui pétillent la chamade. J’sais même pas quoi dire, une fois arrivée devant lui. J’fais quoi, j’tends la main ? J’m’incline ? Je…

« C’était ouf ! Monsieur Jaboki ! Ouf ! J’ai tellement hâte de commencer à m’exercer, vous imaginez pas ! Comment ça s’appelle ? Pour de vrai ? Dans ma tête, j’avais décidé d’appeler ça la technique du Vibrobras, mais j’imagine que vous avez trouvé mieux ? J’sais pas comment j’dois m’adresser à vous, désolée si je parais irrespectueuse, mais… C’était fou ! Vous m’avez flingué les tympans ! J’espère que je crie pas là ?! Si ?J’ai encore les sifflements dans les tympans. » Une sensation bizarre au niveau de la gorge m’indique que, quand même, j’devais bien être en train de gueuler comme un âne avec mes oreilles foirées.
Tanlo Jakobi
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- C’était ouf ! Monsieur Jaboki ! Ouf ! J’ai tellement hâte de commencer à m’exercer, vous imaginez pas ! Comment ça s’appelle ? Pour de vrai ? Dans ma tête, j’avais décidé d’appeler... ça la bechnik tu vibloblablablablablablablablabla...


Tanlo regardait la lapine comme si elle venait de marcher sur une crotte de chien. Pas parce qu'elle parlait a s'en déglinguer les cordes vocales, mais parce qu'elle allait VITE. Il avait du mal à la suivre, et hocha la tête d'un air compréhensif, comme un psy perdant un peu pied lors des élucubrations d'un patient déprimé. 

Mais il pouvait voir l'impatience et l'enthousiasme de la jeune femme. Et il n'y avait rien de plus vivifiant pour lui. Alors avec un grand sourire, il lui prend sa main -douce et recouverte de fourrure- et lui offre une poignée franche et virile.


- Bienvenue Fum ! Content que tu ai pu faire le déplacement ! Il la regarde de bas en haut. Elle est bien équipée, sportive, même si les talons lui font hausser un sourcil. Ton dynamisme me plaît !

Il pose sa main sur son épaule, et l'entraîne avec lui, à l'écart, loin du reste des élèves, tous réunis par le twi'lek tel un chien de berger réunissant des moutons. 


- Chez moi, on s'ra au calme pour discuter ! Il enlève sa main de son épaule. Il a conscience qu'il pue la sueur, et même s'il doute que la jeune femme soit du genre à se formaliser -après tout, il l'a vu combattre dans une arène avec du sang partout- il n'est pas du genre à salir inutilement les vêtements des autres.

Son "chez soi", c'est l'ancienne cabine de contrôle du hangar où ils se trouvent. Ils montent quelques marches, avant qu'il n'ouvre la porte. La cabine est petite, une vingtaine de mètres carrés à tout casser. Un minuscule appartement tout-en-un, avec un lit, une table, un réfrigérateur, quelques commodes, et... une cuve de kolto, ronronnante comme un chat. Tanlo Jakobi, de toute évidence, n'apporte que peu d'interêt à son confort personnel. Même si le lit est sacrément attirant.

Les grandes baies vitrées de la cabine de contrôle leurs permettent de voir le reste de la salle, tandis qu'un micro bien en évidence lui permet de communiquer avec les élèves en contrebas.

- Assis-toi dit-il en fouillant dans son réfrigérateur, sortant une bouteille de bière, qu'il ouvre d'un simple geste du pouce, comme une vulgaire cannette, le bouchon métallique tournoyant dans l'air, avant de tomber sur le sol.


- Tu as ce que j'avais demandé ?

Evidemment. Tanlo Jakobi avait demandé à la jeune femme, en condition de son arrivée, un rapport médical complet. L'homme prit la tablette des mains, la consultant en froncant les sourcils, avec un air sérieux, posant quelques questions d'ordre médical à son invitée. Satisfait des réponses, il lui rendit sa tablette.


- Bien ! Encore une fois, bienvenue Fum. Max m'a un peu parlé de toi. Elle m'a pas tout dit, donc je compte sur toi pour être bavarde !

Il s'adossa à sa table, afin d'être en face de la jeune femme.

- Allons droit au but. T'es venue te faire entraîner par moi. J'accepte. Max te recommande. J'ai vu tes combats. Tu a l'air compétente. Mais j'ai besoin d'en voir plus, tu comprend. Alors, on va redescendre, et tu va me montrer ce que tu sais faire, en vrai. Sérieusement. Que je puisse tâter de quel métal tu es fait.

Il n'avait pas besoin de la convaincre, il le sentait. Elle l'était déjà. La jeune femme semblait à peine tenir en place, son corps agité, ses yeux allant d'un objet à l'autre à toute vitesse. Il sentait déjà que tenir le rythme de sa future apprentie ne serait pas une partie de plaisir.


- Mais avant tout, il faut que tu sache une chose. Je ne vais pas t'entraîner exactement comme j'ai entraîné Max.

Instantanément, il vit le visage de la jeune femme s'assombrir. Bien. Elle n'était pas du genre à cacher ses émotions. Ca lui plaisait. Max l'avait averti, des brusques changements d'humeurs de son amie.

- Max partait de plus loin que toi. Tu a de meilleurs fondamentaux. Et je suis là pour te rendre plus forte. Max... je devais la préparer pour un combat à mort contre des Siths. Pas le même contexte, tu comprends ? Il se gratta l'épaule d'un air nerveux.

- Elle a beaucoup appris, et moi aussi. J'te connais pas, mais je t'aime bien, et j'ai pas envie qu'tu me fasse le même cinéma que Max où je devais l'empêcher de se suicider deux fois par semaine car l'entraînement la faisait trop souffrir, tu vois le genre ? Donc ça sera un peu moins dur. 6 jours d'entraînements intensif avec moi, et un autre de repos, ou d'entraînement avec les autres -il désigne du pouce les élèves en contrebas, derrière lui, qui s'échauffent- ou à pioncer dans ta chambre.


- Pour ton équilibre mental, c'est la meilleure chose à faire.

Il sourit, d'un air carnassier.

- Et si t'es pas contente, tu me donnera tes arguments en bas.
Fúm Ellar
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Tanlo Jakobi – #0066ff


Ouep, ouep, ouep. J’ai été sérieuse. J’ai fait mes devoirs, j’ai tout ramené qu’est-ce qu’on m’avait demandé. Je tends le datapad en question, le médecin était pas super super d’accord pour que je reprenne de l’exercice physique intensif, même qu’il a dit que les trauma’ que j’avais reçus récemment m’invitaient plutôt à rester allongée un moment. Mais merde hein… Les toubibs, pour un bleu, ils vous mettent au lit pendant quinze jours. J’ai repris les combats d’puis, y a rien eu. D’façon, vous voulez évité l’mal, vous évitez d’vous faire taper là où ça fait mal… Et voilà. D’façon, ça semble pas l’embêter plus que ça.

J’regarde l’endroit où il vit. En vrai, ça m’rappelle un peu l’ambiance du Cassius : zéro luxe, juste ce qu’il faut pour vivre sans avoir l’impression d’être un clochard. Quoi qu’y a la grosse cuve là-bas, toute pleine de truc bleu, dans laquelle j’aimerais bien faire trempette à l’occasion. C’que j’ai hâte, bordel ! C’est la première fois que j’ai l’impression qu’on m’prend vraiment au sérieux. Il m’a serré la main, il a regardé mes papiers, il m’a invitée, il me parle dans son bureau loin de tout le monde et à aucun moment il ne me propose d’appartement contre une levrette… En vrai, c’est l’feu. Et puis, après le feu… la douche.

Comment ça ? Pourquoi pas comme Max ? Et pourquoi d’abord ? J’suis pas aussi bien qu’elle ? J’peux pas avoir le traitement « Bonjour je fais de vous une super pro de la bagarre parce que voilà ? ». J’ai l’impression d’être une bougie sur laquelle on vient de souffler après l’avoir allumée au lance-flamme. Et après il passe de la crème en me disant que j’ai de meilleurs fondamentaux ? Mais putain ?! ça veut dire quoi ça ? Okay, j’te prends, mais t’auras la formation lowcost parce que t’es meilleure ? J’suis censée comprendre quoi à la fin ? Qu’jamais on m’laissera ma putain de chance ?! Il veut qu’j’fasse mes preuves ? Okay, allez, c’est parti. Puisqu’on veut s’foutre de ma gueule…

J’me lève, abandonnant mes affaires là. De toute façon, j’compte pas décamper tant qu’on m’aura pas promis de faire de moi l’arme la plus affûtée d’la putain d’galaxie d’sa mère.

« J’suis pas v’nue ici pour jouer aux billes. J’compte pas être autrement que capable de briser la putain de nuque d’un Seigneur Sith. J’en ai rien à péter de ce que Max a pu traverser. J’suis pas elle. Elle est pas moi. Et j’suis prête à traverser l’enfer pourvu qu’en sortant, j’suis capable de broyer la pierre avec un doigt. »

Ouais, ouais, j’ai une grande gueule. Mais en même temps, faut pas m’énerver comme ça aussi. J’suis là, j’arrive, j’suis motivée, et l’premier truc qu’on fait c’est quoi ? M’dire qu’j’suis gentille mais qu’ça va aller cinq minutes ? Allez tous vous faire foutre. Voilà. J’retourne aussitôt dans la salle qu’on vient pourtant à peine de quitter et j’me mets à ouvrir les bras en grands, en lui faisant face alors qu’il sortait tout juste, aussi, de son appartement. « Allez-y, M’sieur Jakobi, dites-moi c’que j’dois faire pour prouver qu’j’mérite le traitement spécial tueuse de n’importe quel connard qui pourra croiser ma route. Il réagit pas, il descend les escaliers et se place un peu à l’écart des autres, sur un carré de tapis. – Attaque-moi pour de vrai. Comme si tu voulais me tuer. » J’suis en pétard. Il me parle comme si j’étais une enfant, comme si pour de vrai, il avait rien à craindre moi. J’en ai littéralement ras-le-cul qu’on continue de m’mépriser comme ça. Il l’aura voulu. Il veut qu’j’lui prouve qu’j’suis capable de le tuer, et bah merde, c’est parti.

J’fais tomber la veste, pour être plus libre de mes mouvements, et j’m’élance dans sa direction. Un, deux, trois, quatre, sauter ! Le bond est juste impensable pour un Zhumain, et j’me retrouve dans sa zone de frappe avant qu’il ne réagisse. Je bondis, je frappe, je bondis, je frappe, je feinte, je danse, je frappe. Je balance tout. Et plus je frappe, plus il m’énerve. C’est évident. C’est putain d’évident et j’vais lui arracher ces putains d’yeux s’il continue à me prendre pour une truffe comme ça. « Arrêtez de vous foutre de ma gueule, M’sieur Jakobi. » Nouvelle feinte, feinte, je laisse la Force filtrer en moi, j’anticipe sa prochaine garde, pas sur le côté, mon poing parvient à se ménager un chemin jusqu’à ses côtes. Il frappe peut-être fort dans les ballons, mais il a l’air d’avoir plus de talent pour frapper que pour encaisser. Pourtant, j’le sens bien, il me prend pas encore au sérieux. J’essaie, une nouvelle fois, d’augmenter la cadence, de bondir davantage, de trouver les angles qu’il n’aura pas eu le temps de couvrir. Je vise pour faire mal, sans l’ombre d’un remord.
Tanlo Jakobi
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Si grande...

C'était étrange. La gentille lapine, pourtant d'apparence frêle, semblait d'un seul coup beaucoup plus large, alors qu'elle sortait les griffes, littérallement. Instinctivement, Tanlo ne put s'empêcher de sourire d'hésitation.

Elle allait attaquer.

Une impulsion. Il sent presque le sol trembler sous ses pieds alors qu'elle bondit dans l'air, et instantanément couvre la distance entre eux deux. Elle frappe. Il recule, de justesse, le pied frôlant ses genoux.

Si vive !


Elle frappe encore. Il bouge, le moins possible. Les coups tranchent l'air, avant de le toucher, percutant sa solide garde. Son avant bras, ses épaules, Ses tibias, alors qu'il lève sa jambe gauche pour se protéger d'un low quick. 

Malgré son gabarit, Tanlo s'est toujours distingué par sa vitesse et sa technique, jamais pour sa force physique. Mais pour la première fois depuis bien longtemps, il fait face à quelqu'un dont il ne peut tout simplement pas s'échapper. La lapine continue de frapper, encore et encore, les transitions entre ses attaques étant fluides, créant des combinaisons improbables au vol.

Une telle persistance ! Une telle versatilité !

Il adorait. Le sourire aux lèvres, ne ménageant pas ses efforts, il bloquait, parait, esquivait la tempête de coups. Puis soudainement, un poing, dans ses côtes, profondément. Il grogne. Tanlo Jakobi se recroville sur lui même.

Une telle force ! Bien supérieure à ce que son apparence ne laisse supposer.

Elle recule, pour mieux plonger. Le pied vol dans l'air. Il monte sa garde.


Trop lentement. Dans un bruit mat, le pied de la lapine percute sa tempe. Les yeux des apprentis se posent sur eux. Ceux de Tanlo deviennent clairs, alors qu'il vacille. Il penche sur le côté, encore et encore, avant de se rattraper au dernier moment.

Inspiration. Expiration.

Il commençait à s'en douter, mais il en avait la confirmation.

Elle était plus rapide que lui.

Combien de temps avait-il perdu conscience ? Une demi-seconde peut-être ? Pas assez longtemps pour qu'elle suive l'attaque en tout cas. 

Il se mit à sourire. 

- Bien. J'en ai assez vu. T'es acceptée Fúm. Félicitations ! dit-il en essuyant la sueur sur son visage alors qu'il avançait vers elle pour lui serrer la main.

Elle était rapide. Elle frappait fort. Elle avait de bonnes bases techniques. Il y avait plusieurs choses à travailler. Mais il avait en face de lui un vrai diamand brut. S'il l'avait affrontée il y a 20 ans... ouais, il se serait fait défoncer.

Elle explosa d'un seul coup.

- Pourquoi vous me tapez pas !? J'ai l'air si fragile !? Montrez-moi pourquoi j'suis venue, bordel !

La main ouverte de Tanlo se transforma en poing, et soudainement, son bras devint flou. Du bout de l'index - à demi plié- il frappa Fum au menton alors qu'elle était à mi-mouvement de sa riposte.

Instantanément, elle s'effondra, inconsciente, comme une poupée désarticulée. Il la rattrapa juste à temps, et la déposa sur le sol avec soin. Avant d'attendre, debout, bras croisés.

Elle se réveilla une dizaines de secondes plus tard. Les yeux grande ouverts, la lapine avait immédiatement bondit en position défensive.

- Tu a aimé ce que tu a vu ? Demanda t-il avec ironie. Car c'était évident qu'elle n'avait rien vue. Il s'approcha d'elle. Elle se mit à bouger.

La motion de sa jambe d'appui. Le corps qui commence à fléchir. Des décennies d'expérience chuchotèrent à Tanlo ce qu'elle allait faire. Elle pensait à un high-kick. Elle hésitait encore. Il avança rapidement. Se retrouvant nez à nez avec elle avant même qu'elle ne finisse correctement son geste, sa paume sur son thorax, au-dessus de sa poitrine.

- Salut.

En apparence, une simple impulsion du poignet. Et pourtant. La jeune femme se retrouva propulsée une demi-douzaine de mètres en arrière. Il la vit trembler, alors que les vibrations dans son corps se dissipaient. 

Elle se releva. Elle frappa.

Ses gestes étaient plus lents que ceux de la femme. Mais des centaines, des milliers de combats, avaient forgés le corps et l'esprit du guerrier. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert.

Ses actions étaient lentes. Ses décisions étaient instantanées.

Mélangeant attaque et défense dans un même geste, il para un poing en enfonçant ses doigts dans le poignet de Fum, bloqua un coup de pied d'un coup de genou dans la cuisse, évitant un coup de chope en se décalant, profitant du momentum pour lui coller une claque monumentale, la faisant crier de douleur.

Il fit quelques pas en arrière.


- Tu es rapide, mais tu manque de timing.

Il la vit préparer son poing. Du bras gauche, il dévia celui-ci au dernier moment, et, au même instant, sa paume droite, puissante, sur son visage, la serrant au sein de sa poigne digne d'une presse hydraulique, tordant la peau et les muscles du visage, son annulaire et son index appuyant doucement sur ses globes oculaires. Il lui suffirait d'une simple pression pour la rendre aveugle a vie.

Il changea ses appuis. Sa main quitta le visage de la lapine pour se saisir de sa gorge, alors que son coude reposait sur les épaules de la future apprentie. Il faucha sa jambe, et accompagna sa chute, la faisant tomber lourdement sur le sol.


Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce fut pour voir le poing colossal du grand maître au dessus d'elle, s'arrêter à un millimètre de son visage. Le direct avait été d'une telle force que l'air dégagé l'avait décoiffée.

Il profita de l'instant d'hésitation, cette raideur de celles et ceux ne sachant pas quoi faire, pour la saisir par la gorge.


Avec une aisance confondante, il la souleva jusqu'à la remettre debout.

- Ca va mieux ?

Elle ouvrit la bouche.

Évidemment, cette grande gueule ne pouvait pas s'empêcher de répondre.

Comme il l'avait fait, il y a longtemps.

L'esprit de la jeune femme focalisé sur une phrase cinglante ne se rendit compte que trop tard que l'homme attaquait.

Pivotant sur lui même, il arma son poing. Un uppercut parfait, foudroyant, dévastateur, qui s'enfonça violemment dans l'estomac de la lapine. Cette dernière se retrouva soulevée dans les airs, empalée sur le bras de son futur maître. Dans un " bweargh ! " sonore, elle se mit à vomir son précédent repas, avant de tomber sur le sol.

Tanlo essuya son bras d'un air ennuyé, du vomi ayant maculé ce dernier. Il regarda Fum, sur le sol, qui essayait de récupérer du premier véritable coup sérieux qu'il avait lancé. Il n'avait pas ménagé ses efforts. A vrai dire, il ne s'attendait pas à la voir encore consciente, mais elle se relevait. Solide. Assez pour l'écouter.

- Tu es rapide, mais tu perd trop de temps en mouvements inutiles. Si tu te repose trop sur ton instinct, tu deviens prévisible. Face à des combattants de seconde classe, ça marche bien, mais pas au dessus.


- Tu a du potentiel, de bonne bases et la gniaque. T'es engagée. Viens demain soir, même heure, même endroit. Mais juste une chose.



Un regard sérieux et dur. Tanlo l'instructeur a pris le dessus sur le passionné.



- Ca sera un mois d'entraînement intensif. Juste toi et moi. Pas de drogue, pas d'alcool, pas de sexe. Juste de la baston. Tu sortira plus forte, plus rapide, plus affutée. Mais tu va en chier. Alors je te laisse jusqu'à demain pour mener une vie normale et insouciante le temps que je fasse mes préparatifs. Tu peux laisser tes affaires ici si tu veux. Je te préparerais une chambre.
Fúm Ellar
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L’angle du coup est improbable, j’ai ma souplesse pour moi, ma puissance musculaire Lepi mais aussi, des putains d’talons qui mettraient tout l’monde à terre sauf mois comme arme. Un genre de coup-de-poing coruscanti mais de pieds. Le temps se fige. Je remarque qu’on nous regarde. Je remarque qu’il me regarde plus. Dans sa tête, ça a fait kaboum. Mais genre une demi-seconde, même pas. Et j’enrage. Et j’enrage putain parce que je vois bien que si moi, je me bats, lui, il me regarde faire ! Et c’est pas pour ça que je suis venue ! Et c’est pas pour être prise pour une fragile que je suis là ! Il veut me tester ? Vraiment ? Comment il peut savoir ce que je vaux si lui ne répond ? Juste parce que je gigote autour ? C’est pas ça, un putain de combat. Il s’est mis à sourire et s’avance vers moi, et me tend la main. Bordel ! Il me tend la putain de main ! J’écoute même pas ce qu’il me dit. L’insulte est trop grande. La condescendance trop violente. J’pensais qu’on allait me traiter comme une adversaire réelle, quelqu’un qui n’est pas rien, et j’suis pas assez investie pour qu’on me mette au moins une claque ? Merde. C’est pas ce que Max m’a promis. C’est pas ce que tous les autres débiles autour, fan-boys à s’en jouer avec le pipou m’ont promis. Merde. Voilà. MERDE !

« Pourquoi vous me tapez pas !? J'ai l'air si fragile !? Montrez-moi pourquoi j'suis venue, bordel ! »

Alors que je m’avance vers lui pour m’engueuler comme il faut, c’bâtard passe à l’attaque et…



..

.

Quel enculé ! Par instinct, je me relève, reprends ma garde, l’horizontale vacille sa race. J’ai tellement pas eu le temps d’éviter le coup. J’ai rien compris. Mais au moins, il s’est mis à s’bouger le cul et furieuse comme je suis, j’compte bien lui montrer qu’la surprise ne passe qu’une fois. On peut tromper une fois mille hommes, mais on ne peut pas tromper mille hommes mille… Non… Merde ! Bagarre. Je pivote le bassin, je décale l’appui, j’m’apprête à lui briser la nuque mais avant que le fouet ne claque il est déjà dans ma zone de confort. Le choc me coupe le souffle et m’envoie valser si vite, si loin. J’ai le temps de rien rétablir. Je me retrouve à rouler au sol. Tout mon corps tremble. De fureur. De hargne. De douleur. D’excitation. Beaucoup. Le regard brillant, sitôt que je reprends le contrôle je bondis de nouveau en avant, bien décidée à ne pas me laisser péter la gueule sans réagir. Alors que mon poing est parti, il le part, comme Max l’avait fait, du bout des doigts, je dégaine le pied, son genou me brise le muscle et le mouvement. PAF. Je lâche un cri de surprise, des étoiles pleins la gueule. J’ai encore rien vu venir. Comme si j’avais, chaque fois, un putain de temps de retard. Bordel… Max était tellement en-deçà de ça, encore. Plus j’prenais conscience du fossé, non, du putain d’abysse qui nous sépare, et plus j’ai envie d’sauter dans l’vide et voir ce qui peut arriver. Comme j’avais tenté de faire la leçon à Dodor, c’est à lui de me la faire. Quel bonheur de trouver enfin quelqu’un avec qui la bagarre prend un sens ! Du timing ? J’vais t’en coller au fond du cul !

Sa main, sur mon visage. Là, c’est plus de l’excitation, c’est plus que de la panique. J’le connais pas ce type, et il a littéralement la possibilité de me crever les yeux. Elle m’avait prévenu. J’suis venue signée pour. Bah n’empêche que quand vous signez l’contrat du diable, y a quand même des moments où vous frissonnez plus que d’autres. L’étau se relâche juste assez longtemps pour enserrer ma gorge. J’lui montrerai pas que j’ai peur. Je l’emmerde. J’vais lui arracher ses yeux à lui. Il me balaye, je gagne le sol, il me montre qu’il peut faire éclater ma tête comme une putain de pastèque, ou de balle de Huttball, au choix, et me relève de nouveau. C’est ça ? Il veut juste faire le kéké ? M’apprendre l’humilité… Okay, boomer…

Il me relève de nouveau, toujours à me saisir à la gorge, et m’demande si ça va mieux, j’ai bien envie d’lui dire que oui, d’puis qu’j’ai rencontré sa sœur, mais j’ai pas l’temps, il me démolit les entrailles et par réflexe, forcément, j’dégueule tout c’qui me rester dans l’estomac, les jambes sciées. Je refuse de tomber dans les pommes. Je refuse de céder, comme tout à l’heure. J’ai du mal à retrouver mon souffle, à arrêter les nausées. J’ai tellement putain d’mal partout. Me relever. Clairement, j’suis plus en état de combattre, mais j’veux pas finir à terre. Pas alors que je viens enfin d’être un peu prise au sérieux après l’avoir réclamée de l’être. Il est hors de question qu’on puisse dire, quelque part, qu’il avait eu raison de me ménager. Je mérite ce traitement. Pas parce qu’il y a des raisons d’me taper sur la gueule, mais parce qu’les gens ont pas à me traiter comme une putain de fragile. Un pied. Je stabilise le mollet, la cuisse, je m’appuie lourdement sur mon genou, l’autre jambe. Je me redresse, j’ai les oreilles qui tombent, le souffle court. Je ressuis du revers de la main ma bouche après avoir échappé un dernier relent acide. Malgré mon corps entier qui irradie de douleur, j’arrive à sourire.

Une vie normale jusque demain ? P’tain, j’ai le corps ruiné, j’vais avoir un bleu à la place des abdos pendant quinze jours, j’ai certainement des points d’sutures qui vont sauter tantôt, mais même si Max débarquait demain, jamais d’la vie elle me touche, putain. Et j’ai pas b’soin ça. J’veux l’montrer en tout cas. Me le prouver. Okay le pétard, okay l’alcool, okay les p’tits culs qui claquent, mais c’est un choix de vie, ça, c’est pas des dépendances. Pas du tout. Jamais. Never. Pas dans cette vie, pas dans l’autre. Ni en rêve, ni en cauchemar. M’enfin, j’suis p’t’être une garce impertinente, mais j’ai quand même assez été bien élevée pour savoir quand faut être reconnaissante. « Merci, M’sieur Jakobi, d’me prendre au sérieux. J’espère bien que c’est pas la dernière fois qu’vous m’pétez la gueule. Par contre, j’espère que ce sera la dernière fois qu’c’est aussi facile. Si vous permettez, j’vais aller… me débarbouiller et passer un peu d’pommade. » Il ajoute rien, il fait signe à un gusse pas loin de venir et lui donne les directives attendues pour m’faire visiter, m’aider à m’installer, toutes ces conneries. C’est là que je réalise qu’en fait tout le monde s’était arrêté pour me regarder m’faire dégommer la gueule. Il me tend de nouveau la main, cette fois je l’accepte, avec une petite grimace quand je sens la douleur vriller à travers mes côtes, regard impassible de sa part mais clin d’œil furtif. J’crois c’est ce qu’on appelle le coup d’foudre.

🥕

On m’a donné une piaule, trois fois rien, mais c’est déjà moins glauque que le truc que j’avais trouvé dans l’hôtel pas loin, et ça a aussi l’avantage d’être gratuit pour l’instant. Je pue la pommade au kolto. J’ai mal partout. Mais j’suis heureuse. J’ai appelé la famille, ça a duré pratiquement deux heures. Forcément. Vingt minutes déjà à m’faire remonter les bretelles pour l’état dans lequel je suis « encore ». Puis tout le terrier a défilé. Et avec la portée, comme toujours, ça s’est éternisé. J’ai essayé de leur expliquer le genre de stage que j’vais suivre, z’ont peur, forcément. Mais que voulez-vous… J’ai toujours été la zinzin, j’continue de l’être.

La prochaine sur la liste que je dois prévenir, forcément. J’ose pas l’appeler, elle a toujours du boulot. J’me selfite tout sourire dans mon glaçage et je lui envoie :

Dossier de conversation avec Maxence Darkan

« Première rencontre avec Monsieur Jakobi ! Je crois que ça s'est bien passé ! – T’as craché du sang ? J’suis contente, elle répond vite. Elle me fait rire. – Meuf... Je lui ai vomis mes tripes sur l'avant-bras ! C'était dégueux ! – Cool, ça c'est bien passé alors. Il t'autorise à utiliser ton datapad ? – Rien qu'aujourd'hui. Après, plus rien pendant un mois. Et j'me voyais pas ne pas... 'fin bref. Tu me manques et j'voulais t'prévenir. – Tu me manques aussi. Si jamais il te refait vomir, vise son visage et dis-lui que Max lui passe le bonjour. Je ris encore, et je réponds sans tarder. J’ai un soupçon d’inquiétude à l’âme en attendant la réponse. – Avec plaisir. Tu passeras me voir, dans un mois ? Ou tu seras trop occupée ? – Pour toi, j'aurais le temps. – Okay. Tu vas voir, tu s'ras fière de moi et des patates que je vais apprendre à mettre. Et j’sais pas pourquoi… J’peux pas m’empêcher d’ajouter. Je t'aime. – Tu sais très bien que je suis a chier pour ces conneries sentimentales, m'oblige pas à l'écrire en retour. J’me sens conne. J’ai l’impression que, quoi que je dise, même honnête, j’passe pour la débile… M’enfin, on s’est promis d’être honnête, alors je le reste, ça sert à rien d’se cacher, j’sais pas mentir. – Je ne t'ai jamais obligé à rien, tu le sais. Tu l'diras quand t'en auras envie. J'en avais envie. Désolée... J'vais plus t'parler pendant un mois, c'était plus fort que moi. Et c’est vrai.. Mais les Zhumains, c’est compliqué putain…

« Éclate-toi belle gosse (littéralement), à ton retour prépare toi à te bourrer la gueule comme tu l'as jamais fait. Elle n’est pas la seule à m’avoir promis une fête. Je joins un contact au prochain message. – Je t'ai envoyé le contact de mon frère, tu sais, l'agriculteur de génie. Il nous aura préparé une récolte fabuleuse pour l'occasion. On fêtera dignement ma ceinture noire. A dans un mois. – À dans un mois. »

Elle viendra. Et pourtant, j’vais lire encore, encore, encore la conversation et m’trouver conne, et pleurer, mais pas longtemps. Jamais longtemps. Toujours beaucoup.

🥕

Plutôt que de passer la journée à boire et baiser, j’ai préféré rester à la salle, observer, beaucoup. Les cours, les gens qui s’entraînent seuls. J’ai vu des trucs rigolos. Genre des gens qui se battent avec des bâtons reliés par des chaines. Et d’autres, avec des bâtons et une poignée à angle droit. J’ai adoré les voir se battre avec ça. Enfin bref. J’ai fait des exercices, aussi. Dans la limite de ce que mon corps m’a autorisé. Putain ce que j’ai pris la veille. ‘Fin bref. Me voilà fin prête. J’ai fait dans le simple, treillis en bas, crop top blanc en haut, bande sur mes petites mains et parce que ça me faisait trop marrer, un bandeau noir de ninja sur le front pour retenir mes mèches en arrière. Dans le grand dojo, il m’attend, j’ai tout juste passé la porte des vestiaires. Je me présente devant lui. Tellement au taquet que je dois avoir l’air de m’être enfilé tout le kawa de Nar’Shadaa aux yeux d’un Zhumain. Il me tend la main, je la serre. « Je n’ai jamais été aussi prête, M’sieur Jakobi. »
Tanlo Jakobi
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- Parfait alors. Bienvenue chez moi.

Il voit la passion dans ses yeux. Il aime ça. Il l'invite à le suivre, alors qu'il s'éloigne, vers le centre de la salle où ils se sont affrontés hier.

- Cet endroit sera à nous pour le mois. Tu va y vivre, y dormir, y manger, y combattre. Ils arrivent devant une porte, qu'il ouvre. Une pièce, petite. Un futon par terre, une douche dans un coin, des chiottes. C'est plus une cellule qu'une pièce. La lumière y est faible, tamisée, mais agréable. Aucun miroir. Et les murs...

- Ouais, j'ai tout capitonné. Ca évite que l'élève essaie de se suicider en se tapant contre les murs où le sol. C'est un vrai problème. Tu dormira ici entre les deux séances. Laisse-y ton sac. On commence tout de suite.

Lui, est habillé comme elle. Un simple jogging, et son débardeur blanc. Sa voix, calme et douce, devient puissante, presque rageuse.

- Mais avant tout, les rèèèèèèègles !

Il s'amuse. Il sait que la lapine est du genre rebelle et grande gueule. Il se retourne, face à elle, mains sur les hanches.

- En vrai, il n'y a qu'une seule règle. Je suis le maître. Tu es l'élève. Je te dit de faire un truc, tu le fait. De préférence avec un "oui, maître", mais c'est pas grave si tu oublie. Que tu le fasse joyeusement, avec réticence, en tirant la gueule, en protestant, je m'en fou. C'est clair ? T'a le droit de causer, de te plaindre, de faire des blagues, tant que tu t'execute, j'suis okay avec ça.


Elle hoche la tête, ça a l'air limpide. Il sourit, puis sa voix devient plus claire, presque paternelle.

- Je veux que tu sache une chose Fùm. Ici, il n'y a pas de caméra, personne ne peut nous entendre. Y a juste toi et moi. T'a pas à cacher quoi que ce soit, okay ? Si tu a mal, tu cri, si t'es triste, tu peux pleurer, si t'a envie de hurler, tu hurle, si l'effort est... je sais pas, tellement intense que t'a envie de te pisser dessus, tu te pisse dessus. Je vais pas me moquer, pas te juger. Ici, t'es libre, tu peux être toi même.

Son poing frappa sa paume.


- Bien. Avant de commencer, des explications. Je sais que t'a passé du temps chez les Jedi. Je t'envie un peu. Ils connaissent des trucs que j'ignore. J'suis sûr qu'ils auraient des trucs à m'apprendre. Il remarque vite qu'elle n'aime pas le sujet. Les Jedi pensent qu'il faut contrôler et refouler les émotions. Les Siths pensent qu'il faut les utiliser comme moteur et se laisser posséder par ces dernières. Moi, je suis partisan d'une philosophie plus subtile. Plus fine. Plus intellectuelle. Il y a, évidemment, du sarcasme dans sa voix, et un peu d'autoflagellation. Il la désigne du doigt.

- Tes émotions, c'est bien. Faut les garder. Les magnifier. En faire ton moteur. La rage, la gniaque, l'envie de cogner, la haine, ca fait un bon combattant. Mais faut pas te laisser envahir.


Alors qu'il parle, il lève son genou, et son pied, doucement, vient cogner le mollet de la jeune femme, puis sa cuisse, sa hanche, sa main, son coude, son épaule et sa tête, le colosse démontrant sa souplesse et sa maîtrise, pivotant doucement sur son pied, transitionnant d'une pose à l'autre sans le moindre tremblement.

- On va d'abord renforcer ces jambes. Puis tes mains, et ta technique. Et enfin, ta tête. Si t'es bonne, je t'enseignerais une ou deux techniques Stava. Hey oh, fait pas cette gueule. J'ai du attendre deux ans avant d'apprendre la première. T'a pas idée de la faveur que je te fait !

- Sur ce... fin des discussions. Entraînement ! Échauffement !


échauffement en question:
Fúm Ellar
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Bon, il m’embarque, avec un genre de sourire qui dit qu’il va m’en mettre plein la gueule pour répondre à ma demande, et que j’aime ça, putain ! Depuis le temps que j’ai envie ! En vrai, c’est parce qu’il faut faire genre j’suis quelqu’un de comme il faut, mais j’me retiens de sauter partout, de taper dans tous les sacs, de faire des galipettes sur le tatami, de ressauter partout… J’suis excitée comme… Y a pas de comparaison. Un wookie en rut peut-être ? J’sais pas à quoi ça ressemble un Wookie qui l’a dure. Enfin. Il me fait visiter mon nouveau royaume et… Bon, okay, j’suis hyper emballée par ce qu’on va y faire mais bordel, c’qu’il est dégueulasse son gymnase. J’comprends, hein, on peut pas être maître kung-fu et passer son temps à décorer l’endroit comme Val, Eri, Dami et Do, les supers Biths de la déco – je les adore, sont trop drôles – mais quand même, en même temps qu’j’pose mon sac, j’livre un peu mon idée. « Faut pas s’étonner qu’dans un cadre pareil on s’r’trouve à avoir des idées de suicide… Vous voulez pas m’laisser au moins r’peindre le plafond ? » J’sais pas s’il va considérer ma proposition. Déjà, j’sais pas s’il va la croire sérieuse, en vrai, on fait pas forcément le lien entre ma gueule et les p’tits talents d’peinture que je suis en train d’me faire. Faut dire, moi-même j’étais pas au courant d’les avoir, alors demander aux autres de le comprendre ! Ce s’rait culotté, même pour moi…

Lorsqu’il se met à prolonger le « è » de règles comme un sergent instructeur, j’me plante face à lui, au garde-à-vous, les mains le long des poches, une de mes oreilles s’occupant de faire le salut, en le fixant à la façon des films à la con, pas dans les yeux, à hauteur de poitrine, parce qu’on regarde pas un instructeur dans les yeux quand on est un bon petit soldat. En vrai… Bizarrement j’suis assez contente de son deal. Le gars, il sait que je viens pour quelque chose, il me propose de me donner ce quelque chose, et il cherche pas à m’faire chier avec des « fais pas ci » ou des « fais pas ça », ou des « viens ici », des « mets-toi là », ou encore des « Attention prends pas froid ou sinon gare à toi » et le plus insupportable : « mange ta soupe, allez, brosse-toi les dents ». En vrai, j’crois c’est ce qui me rendait putain de dingue chez les Jedi. Cette façon de TOUJOURS vouloir TOUT contrôler ce que j’étais. Genre, j’avais l’impression même qu’y avait des règles sur comment faire ses lacets. Rien que cette tenue ridicule, putain ! Alors que j’suis trop belle maintenant… ‘Fin bref. Le Bad Old Days… J’lâche, à pleins poumons, en réprimant un sourire, alors qu’il finit sa règle : « CHEF, OUI CHEF ! »

Il continue, avec cette bienveillance chelou du mec qui la sur-veille m’a niqué ma reum au point qu’j’en ai encore des bleus partout. J’l’aime bien ce type. J’continue d’me t’nir droite mais j’avoue que j’ai un peu de mal avec la partie golden-shower. J’me mets à rire et j’peux pas m’empêcher de souffler : « Dites, dites, chef, Maxou, elle s’est pissée dessus ? Allleezzzz, promis j’dirai pas qu’vous m’l’avez dit. » Puis vient le sujet des Jedis et forcément, j’ai les yeux qui roulent de ouf. Mah, en vrai, vu qu’il va m’apprendre plein des trucs, j’vais pas m’rendre inintéressante, j’vais faire l’effort. « En vrai, les Jedi, c’est pas tout à fait, tout à fait ça… ‘Fin… C’est pas tous ça je veux dire. On en parlera si vous voulez, mais z’ont pas tous la même manière de dire, même si, ouais, le standard, c’est quand même « Il n’y a pas de passion, il y a la sérénité, nianianiah » Pour les Siths, j’vais vous croire, j’en ai jamais vu la queue d’une, même si m’en ont parlé au Temple. » Il opine du chef, on verra ça plus tard, okay, next.

Démonstration, on dirait une ballerine de deux cent kilo de muscle. C’est bizarre, hein. Vraiment. Genre, comme si mon daron, d’un coup, il se mettait à onduler dans le vent. Mais quelque part, c’est… euh… beau ? Grâcieux ? Ouais. Dans cette gamme-là. Quand il m’annonce que la Savate pourrait arriver sur le très tard, j’tique un peu, mais aussitôt il est clair, ça viendra. P’t’être pas aussi que je veux mais ça viendra. Sois une grande fille, Fúm, t’as accepté que c’est lui le Maître, c’est lui le Maître. Voilà. Et puis c’est parti. Sans transition. Okay. Okay. J’vais niquer des mères. Et apparemment lui avec moi. Bon, j’avoue, j’suis un peu surprise, mais en vrai, c’est cool, de le faire à deux, et qu’il reste pas là juste à me mater le cul qui bouge.

🥕

On est à quoi, là ? Bon, la course, les pas chassés, les sauts – ouais j’saute tellement plus haut que lui, mais ça compte pas, avantage irrégulier – le poirier. Bon. C’est costaud comme échauffement, j’le comprends bien, et j’vois aussi qu’dans son regard y a un truc un peu sadique de bâtard. Donc j’suis pas folle, j’y vais, mais j’dose. Je dose. J’vais niquer des mères, mais stratégique. PRO-FES-SION-NELLE.

🥕

On a jouté les abdos – bordel, c’qu’il est lourd le bestiaux ! En plus, j’ai dû grimper sur des putains de steps, car j’suis minuscule ! – il m’fait faire des ponts, il veut que je le re-porte – là c’est tellement pas du jeu, matte mon gabarit, mate le mien, le gars il soulève une feuille pendant que je dois bouger une putain d’citerne, ce que je manque pas de lui signifier quand même – pis on passe à la transformation crevette (qui savait que ça s’appelait comme ça ? en vrai ? qui ? Parce qu’il s’est foutu de ma gueule quand je l’ai regardé avec mes grands yeux, mais personne sait que ça s’appelle comme ça ! J’suis sûre y a que lui qui appelle ça comme ça !). Bon. J’commence à avoir le souffle qui tourne bien-là. J’ai le sentiment que les mères, elles vont pas s’laisser niquer sereinement. Faut toujours s’méfier des daronnes.

🥕

En vrai, il est taré. J’suis en sueur. Si j’suis pas morte, c’est uniquement parce que j’ai pu respirer entre chaque plaquage, le temps qu’il retourne à cinq ou si pas, et qu’il me plaque à son tour. J’suis en train d’crever. Je suis en train de putain de crever. Mais j’lâche pas. C’est ce que je voulais. J’vais arriver au bout. J’veux arriver au bout. J’veux arriver au bout. PUTAIN ! Et maintenant faut s’faire des câlins ?! Mais c’est quoi ces façons d’faire, en vrai ? J’suis sûre c’est tout ce qu’il a trouvé pour m’tripoter…

🥕

J’ai tous les muscles tendus, j’ai les cuisses qui vont chercher ce qu’elles peuvent. J’ai mal à des endroits des bras que je savais même pas qu’y avait des nerfs là pour avertir de la douleur. J’sers la mâchoire à m’en péter les dents. J’ai l’impression qu’j’vais faire un putain d’AVC et pourtant… J’arrive pas à la soulever ce gros. Il fait douze tonnes, putain ! Bon, j’avoue qu’avec la colère, y a moyen que j’ai insulté toutes les générations qui l’ont précédées et surtout sa mère pour avoir enfantée un monstre pareil… Mah n’empêche que, y a de quoi ! Il m’arrête… « Si je suis trop lourd pour toi, laisse. On retentera au prochain entraînement, jusqu'à ce que t'y arrive. Et non, je ne suis pas gros. J'ai des os épais. »

« Nah mais, attends, Lolo, j’t’ai dit que j’arriverais à te soulever, je vais réussir à te soulever. Tiens, toi bien droit, gaine. » Et là, je tends le bras, et je me concentre. Respire, respire. Elle est là. Partout. Même dans les endroits qui puent comme celui-là. Elle est là. Bordel. Même comme ça, j’ai l’impression de soulever une montagne, j’suis déjà épuisée. Heureusement qu’il se laisse faire le con. Quand je décide qu’il est assez haut (et ça n’a rien à voir avec le fait que j’arrive pas à faire plus, rien du tout, BORDEL) – cinquante PUTAIN de centimètres ridicules -, je le fais redescendre lentement, puis remonter une fois, à la façon d’un soulever de poids et là-haut, il se met à gigoter l’enfoiré, j’peux pas le tenir, il redescend beaucoup moins tranquillement que ce que j’avais imaginé. Bon, par contre, effectivement, pour l’faire à mains nues, ce sera pas pour tout de suite… » Il se relève d’un bond avant d’me toquer la tête d’un doigt : – Je valide pour l'imagination, mais t'es pas là pour ça, n'oublie pas. Ce n'est pas le temple ici ! Il me tape l’épaule et ajoute : Repose-toi une minute avant qu'on reprenne. J’attrape la flotte qu’il m’envoie en faisant « niah, niah, niah » comme une grande fille, et j’essaye de tirer le maximum de ressources de cette minute. Juste aller au bout, putain…

🥕

On tourne ? Ou c’est juste ma tête ? Je… Esquive, esquive, reprend tes appuis. Combien de rounds il avait dit ? Que… On est quel jour en fait ? Pause. Okay. Pause. Respire. Bordel. Respire.

🥕

Ma gueule rencontre le sol sans même que j’arrive à y faire quoi que ce soit. Mon bras m’envoie cordialement m’faire enculer, il démissionne. Il a dit cinq minutes, j’ai tenu combien ? Putain… C’est pas un échauffement, ça, c’est une mise à mort… J’suis tellement loin de ce qui est attendu, tellement loin. Bordel. Hors de question que je lâche quoi que ce soit. Il a rien dit. Il guette ma réaction ? Je me relève, je constate de la flotte que je laisse par terre, je crache le sang, j’me suis entamée les lèvres en tombant, je bois, je masse la crampe, j’amasse la colère et je le regarde, l’œil blindé. « Je recommence. » Et je serre les dents, jusqu’à ce que ça passe.

🥕

Mes abdos me rappellent à chaque instant combien ils voudraient me voir morte, mais c’est passé. Le gainage, c’est passé. Mais bordel. Combien de pompes ? Il compte, mais c’est de plus en plus lent. De mon front, c’est une putain de rivière qui s’écoule. Je remont… J’ai dit : je remont… Putain. Je suis en bas. Je suis en bas. J’y arrive pas. JE N’Y ARRIVE PUTAIN DE PAAAASS. « PUTAIN DE MERDE. » la colère m’amène une dernière fois en haut, mais de nouveau, je m’écroule, chaque membre en feu, depuis le bout des doigts jusqu’aux épaules. Je le sens très bien, j’suis à deux doigts d’déchirer tout l’bordel. J’hyperventile, j’vois des lumières. J’pensais qu’j’allais crever avec Maman-Saloperie, bah finalement, c’est Lolo qui m’aura saigné. J’arrive même pas à basculer sur le dos. Tout ce que j’arrive à faire, c’est taper de rage sur le sol et pester contre moi-même. Quelle conne, putain !
Tanlo Jakobi
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« PUTAIN DE MERDE.»

Il explose de rire. Hilare. Avant de s'étouffer, et de pousser un "merde". Il fait ses pompes. Lentement, sereinement, une à une. Lui aussi transpire de sueur, il pue la mort, des gouttes coulent de ses cheveux gris et son nez pour toucher le sol. Il est à la peine, évidemment.

- R'pose toi. En tailleurs. Souffe, vide tes poumons, entièrement. Après, tu respire !

Il termine sa série, avant de pousser un râle de soulagement, et de s'asseoir en face d'elle, dans un manspreading à faire rougir le plus loubard des hommes.

- Ah... quelle enfer, hein ? Il lui sourit, avant de se confier.

- Tu sais, mais je déteste l'entrainement. Tout ce qu'on vient de faire. Ça fait mal, c'est chiant à crever. J'ai détesté chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Il se lève. J'ai commencé à 7 ans. Je me fracassais la main sur le bois et la pierre, et je pleurais chaque jour. Il se penche en avant, mains sur ses genoux, fixant Fùm dont les yeux sont embués de larmes. Larmes d'effort, de rage, de tristesse. Et tu sais ce que mon maître m'a dit ?

- N'abandonne pas. Souffre maintenant, et vis le reste de ta vie en tant que champion.

Il lui ébouriffe la tête, avant de lui mettre une gourde d'eau dans les mains.

- T'a pas démérité, graine de championne. T'es arrivée presque au bout. Et dans un mois, tu va le franchir ce bout. Repose toi un peu. Étire toi.

- Tu a une demi-heure de pause ! Je vais chercher la bouffe ! dit-il en s'éloignant. Tu peux aller te doucher et te changer. Eau tiède, c'est mieux après l'effort. Viens me rejoindre après.

Il s'enferma "chez lui", dans l'ancienne salle de contrôle. Lorsqu'elle toque à sa porte, il lui ouvre, changé et apparemment douché et... vêtu d'un tablier. Il s'écarte, montrant une table basse, et deux confortables coussins sur lesquels s'asseoir. Il se gratte la tête, l'air faussement embêté.

- Ohlàlà, des lustres que je n'ai pas invité une fille chez moi ! Allez, entre. Au centre de la table, une énorme marmitte fumante, et deux bols plus proches du saladier qu'autre chose, ainsi que des cuillères.

- Ceci, apprentie, est une recette spéciale Jakobi. Le Chankonabe ! Le seule délice accordé au temple Stava. Alors qu'elle regarde le ragoût, il reprend la parole, très fier. Bouillon de poulet, riz, poisson frit, tofu, bœuf et légumes, chou, champignons... un régal hein ?

Il s’assoit en tailleur, commençant à servir une quantité scandaleuse du bouillon à son apprentie.

- 10 000 calories de pur plaisir. Tu va en manger deux fois par jour, tous les jours, pendant un mois. Et crois moi ma grande, tu va en avoir besoin. Ah, et tu va prendre du poids aussi. Une bonne dizaine de kilos je pense. Tu trouve Max musclée ? Elle est maigrichonne comparée à lorsqu'elle est sortie d'ici.

Il ricane.

- Après ce repas, tu va faire une bonne sieste. Deux heures. Et on reprendra l'entraînement. Tu va travailler ta technique et ta force.

Le repas est long. Une bonne heure. Ils discutent, de manière agitée. Il répond à ses questions, explique les entraînements à venir. Lui apprendre à frapper, correctement, mieux. Endurcir ses poings contre du bois et des sacs de frappe. D'une certaine façon, il est aussi excité qu'elle. Elle peut voir, sur son lit, des cahiers pleins de notes, des tablettes. Il lui a préparé tout un emploi du temps.

Il est aux petits soins. Les sujets s'enchaînent, mais il garde, fermement, la discussion surtout autour de Fùm elle-même, et ne raconte pas grand chose sur lui.

- Dis moi Fùm, t'a une famille non ? Qu'est ce qui t'a mise sur la voie martiale ? Ils font quoi dans la vie tes frères et soeurs ? Et tes parents ? Il se souvient que sa famille est probablement insupportablement nombreuses. Tu peux me parler des principaux hein. Pas tous.
Fúm Ellar
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Il s’fout d’ma gueule c’vieux bâtard. Le gars, il me la joue « on fait l’échauffement », derrière, il me scie les pattes, et en prime ? Il se fout d’ma gueule ! Enfoirée d’vieille fistule d’anus de Hutt. J’vois des mouches. Tout partout. Au plafond. Et j’ai le corps tellement trempé sueur que j’ai l’impression d’pouvoir faire un bout à l’autre de la salle en glissant. Le palpitant bat tellement la chamade qu’y a pratiquement plus que ça comme bruit dans ma tête. Bam, bam, bam, bam, bam. Ça et ma respiration de vieille Gamoréenne souffreteuse. Bordel. J’vais crever. C’est la fin. Adieu veaux, vaches, cochons, Maxou. C’était cool mais… Voilà. Ça se termine maintenant. Pendant que papy continue d’monter et d’descendre à son rythme. J’suis sûre qu’il s’est fait une piquoûze au cul avant d’venir et qu’il fait genre de galérer maintenant alors qu’il est dopé comme une danseuse Twi’lek au Crazzy Bantha un soir de grande première.

« R'pose-toi. En tailleurs. Souffle, vide tes poumons, entièrement. Après, tu respires ! »

Ouais… ouais… Allez, tu remettras des obsèques à plus tard, remue-toi, patate ! J’m’agite. Au début, ça fait plus genre j’suis prise de convulsions mais à la fin, j’arrive sur un tailleur pas bien affirmé et doucement j’arrive à reprendre mon souffle. Putain… C’que ça me gave ! Et je sens, là, à l’intérieur de moi, le magma émotionnel Lepi qui gonfle, qui s’agite, qui demande qu’à faire péter la tectonique des plaques de ma caboche et s’exprimer hargneuse en chouinements granguignolesques. Croquignolesques, même, quoi que ce ça veuille putain de dire ! J’vous emmerde, tous, là, voilà !

Alors que j’essaie désespérément de pas juste rester droite et de pas m’effondrer à nouveau sur les tatamis, j’l’écoute me raconter sa vie. Sa façon d’galérer, d’pas aimer plus que n’importe qui ce qu’il vient de s’infliger en même temps qu’il me l’infligeait. Ensuite, il embraye sur ma performance… P’tain, il me complimente ce p’tit tarbâ. J’suis à deux doigts d’crever, et il m’appelle sa graine de championne. Une bulle de magma explose, je serre les dents, ça va hein ! J’suis pas un bébé ! Et c’qui coule, c’est d’la sueur. Une goute, ça compte pas de toute façon. Deux non plus. Voilà. C’est plié. Respire. Il annonce la suite de la séance : douche et miam.

Bordel, oui, une douche. Mais faut se lever. Ouep. Faut se lever pour aller à la douche. Allez. Allez ! J’ai dit, il faut se lever pour… Rrrrrrraaaahhhhhhhh ! J’ai l’impression qu’la rouille a pris sur chacune de mes putains d’articulations et que je grince comme une porte de grange. J’ai mal à chaque étage, des orteils aux oreilles en passant pas les fessiers, les abdos, tout. Froide. Il a dit tiède ? Non… Moi, toujours froide. Super froide. Glacée. J’ai l’impression sortir d’une cure de cryogénie et d’revivre après ça. Enfin, j’ai rarement poussé le bouchon si loin aussi. Sauf une fois, avec Moh Ryice. Un marathon. Sur Coruscant. C’est lui qui avait commencé. Il avait été un peu trop loin.

Je vous dirais bien que sous la douche, j’me mets à penser à ma vie, à philosopher, à revenir sur mon échec, à le déconstruire pour en faire une réussite, blablabli, blablablou. En vrai, c’est le blank total dans ma tête. Genre, fatal error. Trop fatiguée. Je me contente de me prendre la pluie glacée sur la truffe, et de rester là jusqu’à ce que la moindre molécule iodée se soit fait la malle. L’endroit est dégueux, hein, on va pas s’mentir, c’est moche comme le trou du cul d’un Wookie qui ne supporterait pas la bouffe locale, mais… La douche. Il a trouvé un truc là. On a l’impression d’être sous une pluie. C’est trop bien. Je valide. Voilà à peu près le degré de réflexion que j’ai réussi à fournir en sortant. J’attrape le premier truc tranquille que je croise, c’est juste confortable, et c’est très bien. Maintenant, faut répondre à la demande stomacale. C’que j’ai faim, putain !

🥕

Ce qui m’a mise sur la voie martiale ? Euh… On va commencer par parler de la famille, hein, on gagnera du temps. « Soixante-deux. Il me regarde, le sourcil arqué. Ouais, chez les Zhumains, ça fait jamais sens des chiffres pareils. On est soixante-deux dans notre adelphie. Genre, moi, j’suis la vingt-neuvième de la famille. Et j’suis arrivée dans une portée de sept. Du coup… Bon… Euh… Même si j’m’arrête à ce que toi tu considères comme « les principaux », on aura pas l’temps d’s’entraîner derrière. J’sais même pas c’que ça veut dire d’ailleurs. ‘Fin, si, j’t’entends, en vrai, même chez les Lepis, on se sent toujours plus proches de la Portée. Mais… C’est viscéral, on s’aime tous très très très fort. Genre, tu touches un cheveu de la Famille… Mais même si t’allais dans la putain de Galaxie voisine je t’y suivrais à la nage pour te faire bouffer tout le bitume de Coruscant avec le mufle. M’enfin, pour te faire dans le détail, dans la Portée tu as : Banksiae, Cymosa, Clinophylla, Dumalis, Micrantha et Orientalis. Clino c’est ma jumelle. Genre, si elle s’était teint les cheveux en rose aussi. Mais au moins, aux repas, on nous r’connaît plus facilement comme ça. Qu’est-ce que je peux dire… Dumalis est ingénieure agronome, ‘fin elle est en train d’terminer ses études, lui reste genre un an à faire, elle bosse avec mon daron – il est éleveur, agriculteur, il fait dans l’Odupiendos de luxe, une espèce de bipattes-piaffe qui fait surtout d’la course, des paris, tout ça. En vrai, dans une famille de cinq ou six, on serait riches à crever. Bon… Autant te dire que quand tu dois nourrir une troupe pareille, c’est pas la même limonade.

Euh… Ouais du coup, Dumalis c’est fait. Micrantha, il est esthéticien, Cymosa, elle vient de se réorienter, elle voulait faire d’la médecine, de base, mais là, j’crois qu’elle va dans l’commercial, truc du genre. Elle devait m’expliquer, j’ai rien compris à son dernier message. Banksiae, lui, il fait dans l’numérique et les holotrucs. Orientalis c’est la star de la Portée et de la Famille. Genre, grande, grande artiste danseuse, truc de ouf. Tu vois, j’suis canon. En vrai. Non, mais, souris pas genre c’est pas vrai, on sait tous les deux qu’j’suis canon. Elle… Comment te dire… T’essaies de compile neuf cent vingt quatre fois ma bonnassitude dans une seule personne. C’est pas difficile, Clinophylla, qu’a fait toute sa scolarité avec elle, forcément, elle m’a dit : un putain de soleil quand toi t’es à peine un semblant de ver luisant qui rampe à côté. Jamais un putain de regard pour elle. Et avec ça ? Un charme… mais un charme ! Et une éducation. En vrai, c’est ouf, même mes parents comprennent pas, c’est pas eux qui l’ont aussi bien élevée, ils le disent. Et tellement bien sous tous les rapports. A côté, j’suis une vieille dépravée sordide. ‘Fin, on l’est tous en fait, à côté. Toute la Galaxie. Toute la putain d’réalité. Et le pire dans tout ça ? Elle te laisse même pas la possibilité de la détester. Tu la vois, tu l’aimes, et tu désespères d’un regard, et après elle rit, et là t’as l’impression qu’t’avais jusque-là jamais été heureux de ta vie jusqu’à ce moment où tu l’entends. Voilà. Emballé, c’est pesé. Jamais d’la vie j’laisse Max poser ne serait-ce qu’une pupille dessus, plus jamais elle voudrait m’toucher après…

Ah bah, du coup, j’t’ai pas dit ce qu’elle faisait Clino’ ! Elle veut rentrer dans la police ! T’imagine ? Le choc… Bordel… Heureusement qu’elle sait pas la moitié de ce que je fais… Elle me tuerait. Mais pas genre la police du stationnement gênant, hein. Non, non. Grande enquêtrice, tout ça, du galon sur les épaules, si, si ! Truc de ouf. ‘Fin bref… J’crois c’est mon passage chez les Jedis. Ça a dû la travailler. En vrai… Ouais, si, j’sais, j’me ferais regardé de travers si j’disais ça à table, mais c’est p’t’être elle qui m’a le plus manqué. ‘Fin… Non. C’est bizarre. Bref. Du coup… Tout ça pour dire que j’ai pas encore parlé de ma mère. La daronne. La matriarche. Un monument de courage. Et une boomeuse aussi, bordel… On s’comprend pas facile. Mais en gros, elle est l’administration de la famille et de l’entreprise de mon daron. Elle a fait des études en gestion d’l’oseille, genre bien, bien, et elle encadre tout ça. Un de nos jeux à table c’était d’essayer de la coincer sur les taux de change. Elle les connaît tous ! Même la p’tite monnaie d’merde de la planète la plus paumée d’la galaxie. On avait un deal, pour chaque mauvaise réponse, c’était un bonbon en plus à la sortie du repas. Autant te dire que des sucreries, j’en ai pas sucer des masses étant gamine. Une championne, la daronne. »
L’ombre des souvenirs de la nostalgie. Le magma. Une bulle. La solitude. L’amertume. Y a un truc qui soudain s’étrangle en moi et j’essaie de cacher le flot de tristitude dans une toux un peu gênée et dans le fait de me boire un grand trait d’eau. Ouais… Le passé, tout ça.

« Ouais, du coup, mon tempérament de bagarreuse, ma passion pour l’action… J’suis un peu un bizarre au milieu de tout ça. C’est en sortant de chez les Jedi, j’suis retournée là-bas. Et puis comme j’étais pas bonne comme serveuse mais que je pétais déjà pas mal des gueules, on m’a fait bosser comme videuse un temps dans leur bled. Mais j’en pouvais plus. J’crevais d’ennui et… Bah… ‘Fin… Les Jedis, tout ça, cette façon qu’ils ont de te prendre, de t’arracher à ce qui faisait que t’étais toi, et de vouloir… Te faire autrement. Ouais, j’ai pas forcément envie d’m’étaler là-dessus mais j’ai eu b’soin d’me barrer. Genre vite. Genre loin. Et d’essayer d’voir à l’autre bout de la galaxie si j’y étais pas. Depuis… Comme je te l’ai déjà dit, je tâtonne. Ouais. J’crois qu’on peut dire que c’est ça ma vie depuis deux, trois ans. Je tâtonne. Visage qui se perd dans la contemplation de l’étrange plat qui m’a été servi puis diversion, hop, hop, hop. Et toi ? Comment qu’on devient vieux maître bagarre sur Nar’Shadaa en 21.576 ? » Les émotions ont été soigneusement comprimées et planquées sous le tapis. Maintenant, à lui d’me raconter. En vrai, je feins pas la curiosité, j’veux vraiment savoir et j’suis enthousiaste. J’veux qu’il me fasse rêver.
Tanlo Jakobi
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Holy shit c'était plus qu'il n'aurait pu espérer ou demander. La jeune femme ne cachait rien, et révélait tout. Alors qu'elle enchainait les mots à une vitesse supra-luminique, Devant les yeux de Tanlo, des formes et des visages apparaissaient. Ces histoires prenaient vie devant ses yeux.

- Bordel de merde, soixante-deux répéta t-il au moins 5 fois, un peu hagard par tant d'existences partagées.

Pendant qu'elle parlait, il la réservait, et Fùm dévorait la nourriture aussi vite qu'elle dévorait les mots. Tanlo était en train de se dire qu'il allait être épuisé bien avant elle, à ce rythme. Une telle pile d'énergie, c'était exaltant mais aussi oppressant.

Il ne put s'empêcher de compatir avec les parents. Soixante deux. Bordel de merde.

- Ouais. Je vois ce que tu veux dire avec les Jedi. J'ai jamais étudié chez eux, mais j'aurais pu. Je sais pas si j'aurais été bien vu là bas. Je sais me plier à l'autorité, mais j'étais une sacré tête de con à l'époque.

Il se servit un verre d'eau.

- Merci de m'avoir partagé tout ça, Fùm. T'a l'air d'avoir une sacrée famille et plein de gens auxquels te raccrocher. C'est cool. Tu me présentera Orientalis ? Dit-il avant de pousser un grand éclat de rire, rien qu'imaginant d'avance la catastrophe que ce serait.

Et toi ? Comment qu’on devient vieux maître bagarre sur Nar’Shadaa en 21.576 ?

Il resta silencieux un moment, son visage devenant plus mélancolique, alors que le colosse faisait le tri dans ses souvenirs.

- Oh, je suis désolé d'avance, mais j'ai pas autant de choses que toi à raconter...

Il prit une posture un peu plus relevée, toujours assis en tailleur.

- Je suis né sur le Pérégrin, un vaisseau de réfugiés et de saltimbanques itinérant dans l'espace. Donc j'ai pas de planète ni de ville d'origine. Ma mère est morte à ma naissance. J'ai aucun souvenir d'elle, ni photo. Elle faisait pas partie du vaisseau, c'était une clandestine, donc il l'ont balancée par un sas une fois que j'ai été mis au monde. Elle parlait même pas le commun. Quand à mon père, de ce qu'on m'a dit, il était pas sur le vaisseau, donc il a du se casser bien avant.

Il touilla un peu plus longtemps que nécessaire dans le grand plat de Chankonabe, le regard vide. Pauvre maman, à donner naissance seule au milieu d'inconnus sans le soutien de personne.

- Et ouais. Pas de famille. Si j'en ai une, j'suis pas au courant. Jakobi, c'est moi même qui l'ai inventé. Je trouvais que ca sonnais bien. Du coup, j'ai été élevé dans le vaisseau. C'était assez... collectif. Je vais pas me plaindre. On m'a nourri, j'avais un lit et des vêtements. Mais c'est pas un endroit très cool pour un orphelin.

- Du coup, quand le vaisseau s'est posé sur Tatoiine et que eu le droit de sortir pour la première fois de ma vie... bah je me suis cassé. Et là, j'ai vu un vieux se faire alpager par des petites frappe. Et il leur a cassé la gueule. Avec un foutu stylo comme arme. Enfoncé leur tête dans le sol, comme des putains de plantes.

Un beau sourire. Il est évident qu'il se souvient de ce moment mieux qu'aucun autre.

- Je connaissais pas grand chose à la vie, Fùm, mais à ce moment là, j'ai compris que rien n'était impossible. Je lui ai demandé de m'apprendre. Il a dit non. Alors je l'ai suivi. M'a cassé la gueule et s'est barré dans le désert, alors je l'ai suivi. J'ai du crever 2/3 fois je pense. Mais ma détermination à payé. Il m'a pris sous son aile.

Il fait une petite pause.

- Quand j'étais petit, je voulais être le plus fort du vaisseau. Quel petit garçon n'a jamais rêvé d'être le plus fort, hein ? Mon maître était l'opportunité. D'être le plus fort. Et aujourd'hui encore, j'en rêve, et je m'entraîne pour le devenir. J'ai jamais abandonné. Mais bon. Je sais la vérité hein. Je suis juste un putain d'humain. Dans 15 ans, je serais vieux.

Il regarde avec regret le vide.

- J'aurais aimé être autre chose. Un Wookie. Un Arkanien. Un Gen'dai. Un Lépi.. enfin... je m'égare.

- Du coup, le vieux m'a entraîné. Chaque jour. Je me suis brisé les mains à taper sur le bois. Puis la pierre, la roche, le métal... j'ai chialé chaque jour que la Force fait. Mais je t'ai déjà dit ce qu'il m'a dit hein. Et j'y ai cru. J'ai appris, et j'ai grandis. Mon premier combat c'était... à 13 ans je crois. J'étais trop jeune pour affronter des pros, donc je me battais contre des animaux. Des rat-womp au début, des mastiffs... puis des humains. Dans une arène, avec les gens qui gueulaient et pariaient de l'argent. A 16 piges j'étais déjà champion planétaire. Pas un connard sur Tatoiine m'arrivait à la cheville. Paraît que j'étais un génie.

Il fouille dans sa tablette, ses doigts épais caressant l'écran et les dossiers, avant de lui montrer une photo. celle d'un jeune homme. Un homme à peine adulte. Mais massif et musclé. Beau aussi, avec un air juvénile et plein d'énergie, même si on devine déjà la rugueure future de l'homme. Des yeux bleus perçants, le même sourire en coin de petit connard. Des cheveux blonds délavés par les soleils de Tatoiine. Et un autre homme, bien plus âgé, coiffé d'un chapeau, derrière.

- J'avais 22 piges sur cette photo. Alors, sur 10, combien tu donne à Tanlo le jeune ?

Il lui laisse la tablette entre les mains, avant de passer à autre chose.

- Enfin si tu veux savoir la suite, ca sera pour une autre fois. Au prochain repas, ca te va ? Je veux pas te souler avec mes vieilles histoires de vagabondage galactique.
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Il reprend la parole. Et alors qu’il parle, y a des trucs qui passent dans ma tête. Et là, un souvenir « Tu t’étonnes toujours de rien comprendre, Fùm, mais si t’apprenais à te taire, parfois, pour écouter… Je te jure, tu verrais s’effondrer bien plus vite tes problèmes. ». C’est la voix d’Adansonia que j’entends-là, profitant d’un instant de pause chez m’sieur Jakobi pour m’donner conseil. J’ai quel âge quand il me dit ça ? Ouais, en vrai, dix huit piges, au moins. On peut croire que c’est le genre de conseil qu’on donne à une ado’ mais, manque de bol, j’avais plus de frères, quand j’étais ado’. J’avais que des vieux maîtres nuls qui puaient du cul que j’avais pas envie d’entendre ; alors, les écouter ! Parce que bon, je l’aime, Adansonia, mais de là à dire qu’il a été le premier à me dire ça ? J’pense j’peux pas être honnête et dire que oui. Non. Seulement, il est le premier que j’ai écouté. Et c’était pas juste parce qu’il était assis sur moi, après m’avoir ligotée. Non, non. J’avais vraiment envie de l’écouter. Et de lui arracher les yeux.

Alors silence, oreilles dressées, et mâchoire qui s’active pour enfourner tout le repas d’bâtard qu’il m’a préparé. L’a pas eu l’air d’avoir une vie facile, facile m’sieur Jakobi. J’me plains, mais quand j’l’écoute, j’suis pas sûre que j’aurais préférée être à sa place. Du sable, partout ? La chaleur de Tatatooïne ? Les mecs sont malades, là-bas, ils ont putain de plusieurs soleils ? Quelle idée ! Faut être… Au minimum incroyablement con. Qu’est-ce que j’aurais donné, moi, en plus, sans famille ? En vrai, un Lepi sans famille, ça met combien de temps à s’mettre une balle ? On peut pas vivre sans famille. C’pas… C’pas Lepi, en fait, une vie pareille. Ou alors on baise de ouf, histoire d’avoir des choses à aimer. Han ! Moi ? Enceinte ?! L’horreur… Mais avec qui ? Un bébé Fùm et Namour ? Neeevveeerr de la vie ! J’veux pas voir mon gamin sur le trône impérial à brûler le monde entier avec un rire sordide. Ils étaient nuls sur Tatatooïne ? En vrai ? Après, c’t’un putain d’désert géant, y a combien d’arènes ? Non, parce que, en vrai de vrai, okay, M’sieur Jakobi c’est l’patron ; mais, oh, deux secondes, y en avait pas un qui s’était un peu sorti les doigts du cul sur l’cailloux ? C’était l’talent ou le hasard statistique qu’en fait y avait personne pour concurrencer ? Ou alors le vieux de l’histoire il lui filait des trucs, et il le savait même pas. P’t’être que c’était un camé, p’tit Jakobi.

Il me tend une photo, je regarde p’tit Jakobi. Ouuuuaaaaiiisss. « J’aime pas m’faire une idée sur pièce. J’ai b’soin d’goûter la marchandise pour m’faire l’idée. Et déso’, M’sieur Jakobi mais… Z’êtes plus comme sur la photo ». Fallait p’t’être pas être honnête à c’point-là. Mais j’y peux quoi, moi ? Alors j’avale, et j’complète plus clairement : « Vous vexez pas, hein ! Surtout. D’autant qu’bon, les hommes que je préfère, sont rarement d’mon âge. Mais c’est un genre de feeling. J’peux jouer avec des femmes juste pour leur corps. Les hommes, j’y arrive pas. Veulent tout l’temps dominer, montrer qu’ils ont la plus grosses matraque, qu’ils savent le plus détruire les jambes… J’sais pas. J’ai b’soin. D’voir une sensibilité. Un sens du jeu. Une vision d’artiste, on va dire. Mais j’doute pas, hein, qu’à l’époque, vous étiez un artiste, M’sieur Jakobi ! Sourire, Et mon frère, Oxalis, il a jamais voulu être le plus fort. Nuphar non plus. En même temps, moi c’est d’la triche, des p’tits garçons, j’en ai plein autour de moi, j’ai qu’à tendre la main, vous pouviez pas savoir. » Et resourire. Ouais, j’pense que parfois, j’devrais quand même apprendre à m’taire. Alors j’recommence à manger un peu, mais y a déjà plus grand-chose, tandis qu’il conclue.

« Je pense que vous en aurez plus vite marre de m’entendre parler de la troupe plutôt que moi me lasser de vous entendre. Déjà, parce que vous aurez fini d’me parler d’la moindre minute que vous avez passé même aux chiottes que moi, j’en s’rai même pas à la moitié de la delphie ! Soixante-deux… Rien que la vie de Trifolium, l’une de mes ainées, j’ai de quoi en faire deux livres. Elle a toujours eu une veine celle-là… M’enfin, en attendant, y a plus rien dans la marmite ! On s’brosse les dents et bagarre ?! » Nez qui frétille, œil qui brille… ‘fin bref, vous connaissez la chanson !
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Un sourire, alors qu’il arrache la viande d’une petite cuisse du poulet, dévorant toute la chair jusqu’à ne laisser que l’os. " Ouais, brossage de dents, et sieste. Tu as deux heures de repos. Il note son regard. Ouais, on va faire comme ça. Entraînement et sommeil polyphasique. Il lui lance l’os à la tête. Elle n’a pas le temps d’esquiver, mais le lancer est tellement mauvais qu’il la rate de deux bons mètres. " JE SAIS QUE VOUS FAITES CA NATURELLEMENT. N’empêche que tu devras t’y habituer, même toi ! Et même si t’es en forme, tu t’y colle. T’a absorbé une grosse quantité de bouffe, faut digérer, petite barrique. Allez, ouste." Ils débarrassèrent la table, et, avant qu’elle ne sorte, il la pris soudainement par l’épaule et l’écrasa contre lui. L’homme pris une selfie, capturant son visage un peu ridé et crâneur avec celui un peu plus fatigué mais joyeux de la lapine, avant de l’amener dans sa chambre. " Je te dis à tout à l’heure. 3 heures de repos pile. Moi, je vais pioncer. Fais pas de bêtise. " Il lui ébouriffa affectueusement les cheveux puis ferma sa porte, avant de la verrouiller. Il rentra dans son appartement, et s’endormit.

3 heures et pas une seconde plus tard, il déverrouilla la porte de la chambre de Fùm. Il s’écarta, sachant pertinemment ce qui allait se passer. La porte s’ouvrit à la volée et une Fùm impatiente en bondit, parlant bien trop vite pour lui. Le flot de question se tût après un petit coup de l’index sur sa tête. " Je n’ai pas commencé ! " Il massa son poignet. Elle avait la tête dure. " Prochaine séance, la technique. Ça sera long, ça sera chiant. Tu va sûrement répéter les mêmes gestes, et tu ne va peut-être pas progresser pendant des jours avant que ça fasse clic, mais c’est important. "

Il lui lança des protections pour les genoux et les poignets. " On va faire du sparring léger. J’attaque, tu défends. On bouge lentement. " Soudainement, il se met en position, et frappe. Un superbe coup de pied allant droit vers la tempe de la belle…et tellement lent qu’elle a bien trois secondes pour réagir. " Défends ! " Elle se penche en arrière, préparant une roue. La jambe de Tanlo change soudainement de direction, reprenant à toute vitesse, et il lui fauche la jambe, la faisant tomber par terre. " NUL ! " dit-il alors qu’elle regarde le maître tricheur comme s’il avait insulté tous les membres de sa famille les uns après les autres. " Trop lent. Trop complexe. Tu comptes faire quoi ? Enchainer avec un coup de pied ? Et si je bloque. Debout ! Bien. La meilleure défense, c’est l’attaque. Tu connais ce proverbe ? Ici c’est pareil. Tes beaux mouvements, là. Tu perds trop de temps. Dépense trop d’énergie. Frappe avant d’être frappée ? Dès que t’en a l’occasion. L’esquive, c’est le statut quo. On recommence. Défends ! "

Ils enchaînèrent ainsi, pendant trois heures. Les coups étaient lents, mais il devenait évident que l’important ici, c’était la réflexion. Dur mais pédagogue et avec la patience d’un saint, Tanlo répétait encore et encore les mêmes attaques, avant de passer à d’autres, exposant la lapine à un nombre de combinaisons et de coups dont la variété d’angles, parfois subtile, portait à l’absurde. Parfois, il la faisait attaquer, et défendais, à sa manière, comme lors de leur premier combat, où il l’attaquait tout en neutralisant ses attaques à mi-chemin. Il lui indiquait comment deviner à l’avance le coup qui allait être donné, pointant les signes subtils sur son propre corps lorsqu’il attaquait.

" C’est très dur, ouais. Mais si tu te mets dans cet état d’esprit, t’arrivera à anticiper au point que le type en face pensera que tu lises dans son esprit. " Il lui lança une énième serviette propre, pour qu’elle essuie son front. " Le stava a été créé par les Noghris pour assassiner des Jedis. Face à un Forceux, tu peux pas bloquer, et si t’esquive, tu t’expose à une attaque de force, donc ce n’est pas toujours possible. Pour ça que les Noghris ont travaillé sur cet aspect. Ils appellent ca le Yu Jian. Tu peux traduire ca par la pré-initiative. J’sais que t’es assez rapide pour esquiver quasiment tout ce qu’un type normal peut t’envoyer. Mais je sais qu’tu peux aller autre part. "

Ils firent quelques pauses, lorsqu’elle se sentait raide. Lorsque cela arrivait, il la faisait s’asseoir sur une chaise et la massait. Ses doigts épais semblaient capables de trouver le plus infime des muscles et même ses nerfs, apaisant la douleur et « décoinçant » doucement le corps de l’apprentie. " Avantage du Stava, dit-il en souriant. Si tu sais où frapper pour tordre de douleur quelqu’un, tu sais aussi exactement où le masser pour le détendre au maximum. " Il posa ses doigts sur son crâne et lui fit un massage du cuir chevelu à rivaliser avec celui du meilleur coiffeur, s’amusant lorsque les oreilles de Fùm se dressèrent toutes droites et se mirent presque à convulser sous les sensations délicieuses.

Ils recommencèrent les passes d’armes. Et après, ce fut l’heure d’aller dormir. " Tu galères encore, mais c’est normal. J’ai déjà vu des progrès. Continue comme ça. Tu adoreras le prochain exercice. " Un sourire complice et encourageant Repose toi bien Fùm. " Il la laissa repartir vers sa chambre, avant de la héler. " Hey, Fùm ! " Elle se retourna, pile pour entendre le « clic » de l’appareil lorsqu’il prit une photo d’elle. " Ca c’est pour Max. Allez, file. "
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Quand on est une putain d’princesse, y a des choses qu’on sent v’nir de loin, les clichés volés, ça en fait partie ! Alors qu’j’me retourne, j’ai les doigts en V devant ma langue tirée. Si c’est effectivement pour Namour, elle comprendra bien l’message. Je ris et j’vais au dodo, comme il l’a dit m’sieur Jakobi. J’file à la douche, d’abord, parce que je suis pas une malpropre et qu’j’sens déjà assez l’fauve. Froid, froid, froid. Bbrrr. C’est pile bien pour s’mettre en condition. Et là, tu sors, pfouit, tu te glisses sous la couette, et c’est le bonheur. Leee bbboonnnhheeeuuurrr. Merde. J’suis pas fatiguée. Allllezzz, on ferme les yeux et… hop !

… Hop de rien du tout, c’est d’la merde ; en même temps, c’quoi cette idée à la con d’vouloir faire des dodos tout le temps ? J’dors pas moi, c’pas mon truc, j’ai autre chose à foutre… L’épaule gauche. Nope. L’épaule droite ? Nope. Je me retrouve sur le dos, à fixer le plafond. Merde. Il est moche le plafond. Faut vraiment que je fasse quelque chose pour remédier à ça. J’me retrouve sur le ventre. La tête dans l’oreiller, le drap déjà tout tendu-coincé à me serrer de partout, comme si j’étais un wraps de lapine. Alors j’me débats pour m’en débarrasser. Et je râle. Sur le ventre. La tête sur l’oreiller. Si j’me touche, j’vais p’t’être me fatiguer ? … Il a dit qu’il fallait pas se déconcentrer, merde… Pas de sexe avec les autres il a dit. Ça compte si j’l’imagine juste et que… Merde. Faudra que je lui demande.

Il est bizarre M’sieur Jakobi. Enfin bizarre… Oui, si, bizarre. J’pense il fait genre c’est qu’du combat, mais y a autre chose. J’arrive pas encore à mettre l’doigt d’ssus vraiment mais… En fait, j’me sens un peu comme au Temple. Bon, y a quelques différences quand même assez radicales : déjà, ça pue de ouf, ensuite, il a aucun souci avec le fait qu’on soit pas des putains d’cul serrés et enfin… euh… Deux déjà ça fait beaucoup. Mais j’sais pas. Il arrive à m’énerver tellement vite le vioc ! Boudiou ! Il fait rien que tricher ! Et après j’comprends qu’c’est sa pédagogie. Mais merde ! C’nul la pédagogie la triche. Et faut qu’j’lui demande d’aller plus vite hein. En vrai. Moi, j’panique de ouf ! Quand il me fait ses coups d’pieds du ralenti du turfu d’sa mère ! Lui, il dit, j’y vais au ralenti mais pour moi, le monde il est déjà au putain d’ralenti ! C’est plus du slow motion un Zhumain qui va lentement, c’est du putain d’temps qui s’fige.

Hop, hop, hop, sur le dos. J’suis énervée. J’ai l’nez qui bat la mesure et j’regarde partout un truc à faire. J’ai déjà dessiné tout plein tout à l’heure, c’est bon… En même temps, t’veux qu’j’fasse quoi d’autre ? Y a rien. Il a dit de dormir, j’y arrive pas. Hhaan… Qu’est-ce que je peux faire pppuuuttaaaiiinnn… C’est la prison. Si j’me touche, il pourra pas l’savoir ? MAIS NON ! On a dit non, j’ai dit je serai sérieuse, putain ! Alors on se concentre. Je me lève. Je bouscule personne, et j’réveille personne. J’vais voir dans mes affaires. J’ai plus mon datapad. Il a tout confisqué l’électronique. J’pourrais p’t’être lui demander de mettre un genre de contrôle parental ? Comme ça, il vérifie qu’j’peux pas aller sur Holonet, mais au moins, j’peux étudier ? Nah, parce qu’en vrai, j’veux bien m’couper du monde… Mais si au moins j’peux tàfer pour préparer ma future carrière ! Hhaannn… J’me vois déjà ! J’débarque autour d’une table horriblement chère, l’mec en face il commence à vouloir la jouer gros dur, j’lui pète la gueule avec l’art ancestral Jakobien mêlée au panache Ellaréen, et là, bim, il signe tous les contrats qu’j’veux et il me baise les rangers… Qu’est-ce qu’ils seront fiers les parents quand j’apporterais les crédits et tout, avec un diplôme ! M’enfin, là, pas d’datapad avec le contrôle parental.

Bon… Bah du coup, j’ai que mon matos de dessin. J’peux pas graffer dans la pièce fermée, sinon j’vais juste crever intoxiquer, et il m’a dit j’pouvais pas sortir. Alors j’attrape juste la boite de craies qu’j’ai là et j’regarde le plafond. Putain c’qu’il est haut. Ou alors c’est moi qui suis trop basse ? Alors la chaise ? Merde… Encore un peu trop haut. Bon. J’grimpe sur le bureau, et j’commence à… Mais merde ! Il est à douze mètres cinquante ce plafond ou bien ?! Demander un escabeau… Faudra que je demande aussi un putain d’escabeau, la honte. Plom, plom, plom… Je regarde autour de moi. Les murs sont tout crème dégueulasses, en fait, comme le plafond ! Mah c’est super ! Bah j’ai plus qu’à m’y mettre.

🥕


Dans mon dos, j’entends un déclic. J’ai pas vu le temps passé, j’me suis concentrée de ouf sur ma fresque. Elle est géniale ! Bon, elle manque de pimpant, forcément, la craie, c’pas ce qui a le plus de pigments, mais merde ! J’ai représenté M’sieur Jakobi en énorme ours noir et blanc, comme j’en avais vu une fois dans un film, et moi, toute petite mignonne en lapine kung-fu devant lui, et on s’bagarre, et y a différente scène, tout le long d’un mur. Et il me met des peignées mais en mode rigolo, avec des têtes grotesques, et moi pareil. J’suis assez fière, c’t’un joli cartoon !

« M’sieur Jakobi, viendez voir ! J’ai besoin de votre avis ! »

S’il passe le pas d’la porte, il me retrouvera en tailleur devant un mur, la truffe pleine de craie de toutes les couleurs et l’pyjama tout poussiéreux, lui aussi. C’est fou c’que le poils de Lepi ça peut accrocher la poussière de craie…
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- Qu'est ce que...

Il resta interdit devant le spectacle, presque enfantin, de son apprentie, qui avait dessiné sur les murs tel un enfant de 4 ans laissé sans surveillance et pris d'une envie de refaire la décoration de sa chambre avec des feutres indélébiles.

Les murs qu'il avait pris soin de capitonnés étaient tous souillés par la craie, qui montrait des scènes de combat humoristiques. Une petite lapine se faisant frapper par un ours, avec des "OUCH" et des "POW" servant de bruitages. Sa main se met à tiquer. Il désigna le duo du mur.

- C'est moi l'ours ?

Elle se retourna, regardant le dessin, lui tournant le dos, répondant par l'affirmative, avant de lui demander ce qu'il pensait de son oeuvre.

- C'est...

Il s'avança vers elle, lentement. Il fait craquer les doigts de sa main droite, les agitant lentement.

Tatooine, il y a 36 ans:

Il posa doucement sa main sur la tête de Fùm, caressant paternellement ses cheveux un peu absent, pris d'une poussée de nostalgie qui humidifiait ses yeux, qui devenaient brillants de larmes. Elle le regardait sans comprendre, et il lui sourit.

- C'est magnifique.

Il n'effacerait jamais ces dessins.

Un bref, court, apaisant silence, puis la machine Fùm se remet en marche, l’assaillant de questions telle la mer en furie sur un pauvre rocher.

Elle réclame, déjà.

Un contrôle parental ? Se toucher ? Il lui pince l'oreille.

- Pas de sexe, c'est pas de sexe, Fùm. Interdit, et vu qu'il y a des caméras, je saurais si tu te touche.
- Un mois ? M'sieur Jakobi, z'êtes pas sérieux, en vrai...

Il se penche en avant, moqueur.

- C'est dur ? C'est le but ma petite. Frustration, énervement, envie de cogner, efficacité. Et crois moi, avec ce que je te réserve, tes moments de pauses, tu préférera les passer à dormir. Il semble sûr de lui. Il se gratte ensuite la barbe.

- Pour une tablette... ouais, ca viendra, j'avais prévu ça. J'ai quelques ressources à consulter qui t'aideront. Sur le stava. Et des vidéos explicatives.

Les fameux Tanlotutos. Oui oui.

Alors qu'il était songeur, il reporta son attention sur les dessins.

- Tu sais quoi, Fùm ? Je t'accorde une heure de pause supplémentaire. Tu m'a donné une idée. Continue de dessiner si tu veux, tu peux aussi t'entraîner en mon absence dans la salle principale. Il appuya sur une télécommande, et un "bip bip" au loin se fit entendre.

- T'a même accès à ma chambre si tu veux. Lit et télé. Je reviens au plus vite.

Et il s'en alla, verouillant quand même derrière lui la porte principale, laissant à Fùm le choix de faire ce qu'elle veut... sauf d'aller sur l'Holonet. Faut pas déconner.

Il revint un peu en retard sur l'horaire prévu, ouvrant la porte d'acier avant d'entrer avec précipitation, tenant au dessus de lui un énorme carton rectangulaire de plusieurs mètres de long ainsi que deux sacs gigantesques à chaque épaule.

- PUTAINS D'ESCALIERS !

Il vit que Fùm était au centre de la salle principale.

- Parfait, pile au bon endroit. Aides-moi à déballer cette merde dit-il en déposant le carton sur le sol, qu'ils ouvrirent avec violence comme un gosse devant un cadeau de noel. Ils en sortirent... un trépied en bois. Et... plusieurs cadres rectangulaires et carrés.

Non, pas un cadre.

Des toiles de peinture. Certaines assez grandes pour êtres une fresque. Dégageant un tatami, Tanlo déposa le support sur le sol, et y agrippa un premier cadre, d'un mètre sur un mètre. Puis, il ouvrit un sac, en sortant une palette de peinture et une quinzaine de pinceaux.

- Installe toi devant la toile dit-il avec sérieux, avant de prendre le dernier sac, et de l'ouvrir à l'envers, faisant tomber plus ou moins l'intégralité des couleurs possibles de l'univers. Une petite montagne -littéralement- de tubes de peinture qui allait jusqu'à la taille de la lapine, qui le regardait avec des yeux brillants.

- Ton nouvel entraînement, si tu t'en sens capable, est de peindre... MAIS !

Il y a toujours un mais.

- Tu vas le faire comme ça !

Il se mit en garde en face d'elle, jambes bien écartées, bassin bien droit, l'invitant à l'imiter, et se baissa légèrement, fléchissant ses jambes encore et encore.

- Ceci est le Tantoù ! Tu la connais peut-être déj... ouais, voilà, comme ca. Les pieds bien alignés. Parfait. Bref ! Tu va peindre. Dans cette position. Palette d'une main, pinceau de l'autre, pendant toute la durée de la séance... sois... allez, disons deux heures. Ça va renforcer tes jambes, tes cuisses et ton bassin. Tu sera plus forte, plus rapide, plus mobile.

Il éclata de rire.

- Non, je me suis pas trompé. Deux heures. Pas vingt minutes. Si tu cède, tu te repose une minute, et tu recommence. Te plains pas, quand je devais le faire c'était sur un deux putains de piliers au dessus du sol et 40 mètres de vide en dessous de moi. Toi, tu as la version lapereau.

Il fit tourner la palette entre son index, avant de la lui envoyer.

- J'me suis dit que peindre pendant cette position rendra l'exercice plus agréable. Si t'a besoin de couleur, je t'en amène, si tu veux boire, je te l'amène. Si tu veux causer, cause. On est détente. Au calme. A l'aise.

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Je sais pas du tout c’qu’il est en train d’se passer dans la tête du Pater Jakobi, mais ça le chamboule mes p’tits dessins. C’est comme ça qu’on reconnaît les grandes artistes ? Quand elles arrivent à faire pleurer les vieux ? Du coup, j’suis une grande artiste ? J’en sais rien. Il a oublié sa main dans mes cheveux, il a l’air vraiment ailleurs. Moi qui pensais l’faire rire avec mes conneries, j’ai l’impression d’lui avoir mis un putain d’uppercut dans sa mouille – il n’a pas du s’en prendre un pareil depuis des années. Le verdict arrive enfin, et il me fixe un grand sourire sur la gueule pour un moment. Je fais des choses magnifiques ! Et ouais, les bitches… J’suis une putain d’artiste. Et une putain d’bagarreuse. Et j’suis tellement bonne… Que demande le peuple ? Mmmhh… ?

M’enfin, n’empêche que j’avais plein de chose à lui demander alors c’est parti…

🥕

Une heure de pause ? Où il part ? Mais… Bon… En vrai, j’en ai marre de dessiner. J’peux plus dessiner. C’est quoi c’délire, il a dit pas de sexe avec les autres, qu’est-ce que ça peut foutre si d’temps en d’temps j’en fais juste avec moi ? En vrai… C’est pas normal. Faut être fou pour croire qu’y a un bienfait à s’faire du mal comme ça. J’veux pas juger hein, c’est pas bien d’juger, mais c’est un peu tordu, là. Merde… Un mois ? Sans déconner… Faut qu’j’bouge pour m’éviter d’y penser parce que sinon j’vais profiter qu’il est parti courir j’sais pas où. J’vais plutôt essayer d’m’occuper d’mes p’tits bras d’fragile. Y a peut-être des poids qui trainent dans chambre, quelque part.

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RRrrroohhh nnoonnnn pppaasss çççaaaa… « Rraaahhh, m’sieur Jakobi, c’trop nnuuulll cette position ! Elle m’a traumatisée au Temple ! C’était une de celle qu’il fallait prendre et tenir pour méditer. Bordel… Qu’est-ce que j’ai pu me faire chier ! L’enfer… Et je me faisais sermonner à chaque fois comme si c’était naturel et bénéfique de se faire crever d’ennui ! J’ai l’impression d’avoir des flashbacks dans la tête. Bon… Avec la peinture, c’devrait être moins chiant quand même. Par contre, j’vous préviens, j’suis plus graph’ que pinceau, moi, j’ai le geste plus sûr pour pschitter que pour pinceauter. Montrez voir ce que vous avez là. » J’ai grave la flemme de marcher en canard taré jusqu’à là-bas, alors j’attire plusieurs tubes par la Force, et j’continue d’râler, parce qu’j’suis une championne dans l’domaine. Mah qu’est-ce vous avez foutu ? Y a de tout et n’importe quoi ! J’suis pas peintre en bâtiment moi, j’vais pas pouvoir faire de miracle avec ça ! Et… Faut pas prendre des couleurs déjà fait, faut taper dans l’primaire : le cyan, le magenta, le jaune, le blanc, le noir. De là, vous faites ce que vous voulez. Bon, les couleurs vraiment chelou, genre rose pétant ou vert limite qui brille, là, c’est parfois plus facile d’aller chercher l’bon pigment direct, mais sinon, faut savoir se sortir les doigts du cul et mélanger soi-même quand on pinceaute. Bon… J’vais commencer par trier c’bordel parce que sinon on on va pas s’en sortir. » Et voilà qu’j’me lance dans un tri, les cuisse en travail, la Force comme main tendue à travers l’espace, faisant d’abord des tas camaïeux puis rangeant, dans un deuxième temps, plus finement les différentes teintes au cœur des couleurs primaires.

Il me faut bien vingt bonne minutes pour réussir à extraire du tas d’bordel un peu d’ordre. P’tain, y a bien que quand j’barbouille que j’me retrouve à faire les trucs comme ça. Dans n’importe quelle autre situation, l’chaos m’est quand même largement plus intuitif. Bon… Maintenant, s’agit d’se trouver un thème de composition. J’suis pas forcément super à l’aise avec un matériau pareil. Merde. J’vais l’décevoir. Faut que ce soit simple, en vrai, j’vais pas pouvoir faire dans l’pointillisme avec une position pareil. Mais en même temps, faut que ce soit fort. Que ça en jette. Des contrastes élevés, violents. Je commence.

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« M’sieur Jakobi, j’ai soif ! Quarante minutes. J’ai mal aux cuisses putain. Il m’envoie une bouteille que j’attrape, et il vient voir c’que j’suis en train de barbouiller. Alors que je bois, j’lui explique. J’essaie d’faire un truc sur le thème des corps, du combat et des katas. J’veux pas faire réaliste, j’essaie de le suggérer, surtout, et d’mêler à chaque style sa couleur, en jouant aussi sur l’idée des éléments. Voyez, quand c’est des trucs tout fluides, tout élégants, j’vais aller dans les bleus, comme l’eau, quand c’est violent, puissant, j’vais suggérer les flammes, le feu, le dragon, les blasters qui crachent, tout ça. J’trouve que ça fait un genre d’hommage aux maîtres de la bagarre. J’en ai vu qu’aimaient bien faire ça, genre, les styles de combat, ils ont des affinités avec la nature. Rraahh… Putain, c’est pas facile quand on a les cuisses crabes chelous. »

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Une heure vingt. J’suis en train de transpirer comme un bœuf malade. J’ai les jambes qui tremblent de ouf. Mes gribouillis ressemblent putain d’plus à rien, tellement j’arrive pas à calmer les tremblements. « Faut qu’j’fasse une pause, m’sieur Jakobi, ou j’vais crever. Et pour le lapereau, j’vous emmerde, c’est une putain d’torture, et c’est putain d’raciste de dire des trucs comme ça ! » Et j’finis par putain de devoir lâcher, parce que je sens bien que sinon, j’risque de niquer quelque chose là-dedans et d’plus pouvoir faire d’bagarre avant un moment. Alors je mets la minute à profit, je détends les muscles, je me rafraîchis la truffe, et c’est reparti… Bordel, combien de temps encore ?

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J’ai dû m’arrêter, une deuxième fois, à cause de la douleur, mais j’y arrive. Suintante comme une vieille bantha. Je m’allonge, j’ai de la peinture partout. J’crois j’me suis d’ailleurs allongé dans un morceau de toile pas fini. Rien à foutre. Putain. J’ai les jambes en flammes, j’ai le cul qui crampe. Il va me tuer. L’vieux Jakobi, il va putain d’me faire la peau. Et le premier qui dit peau d’lapin, j’vous jure, j’lui enfonce au fond du cul le premier objet contondant sur lequel je tombe. « Trop… fa… cile ! souffle, souffle, C’est… quoi… la suite ? »
Tanlo Jakobi
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« Rraaahhh, m’sieur Jakobi, c’trop nnuuulll cette position ! Elle m’a traumatisée au Temple !

Un grand rire.

- Bwahahahahaha ! Pareil pour moi ! C'est pour ça que tu va la faire, tandis que moi...
il s'installa confortablement dans un fauteuil qu'il avait traîné jusqu'au centre de la pièce, un peu derrière Fùm pour garder un oeil sur elle ainsi que la peinture. Je vais m'installer tranquillement.

Il la regarda utiliser la force pour faire flotter les tubes de peinture et haussa les épaules. Allez, il n'allait pas être méchant. Au moins ca la forcerait à se concentrer sur sa pose. Il avait un malin plaisir -presque pervers- de la voir souffrir et se plaindre sous l'effort, même s'il se gardait bien de la moquer. Pendant toute la durée de l'exercice, il discuta avec l'ancienne padawan et nouvelle apprentie. Il n'y connaissait pas grand chose niveau peinture, mais il était disposé à apprendre, lui aussi, de nouvelles choses.

Ils continuent ainsi, lui se reposant, tandis qu'elle souffre. Il s'assoupit à un moment. Il n'est qu'un homme ayant dépassé la quarantaine. L'intensité de l'entraînement et les horaires qu'il lui impose sont encore plus durs pour lui.

Mais le maître a le sommeil suffisamment léger pour percevoir qu'elle joue le jeu et continue son exercice.

Lorsqu'il sonne la fin, la pauvre est épuisé. Une serviette, une bouteille d'eau. Il la fait s'allonger sur le sol, et encore une fois, les mains magiques de Tanlo s'enfoncent dans les muscles épais de la jeune femme, massant cette dernière avec application, dénouant les points douloureux sans pourtant enlever la raideur de l'exercice.

- Maintenant ? Tu reviens dans ta chambre et tu te repose. Profite-en, car chaque jour, tes pauses seront de plus en plus courtes. Et pour l'ennui, t'inquiète, j'y travaille. Tu aura de quoi te divertir bientôt. Tu peux emmener ta peinture. Allez, au lit !

******

Enfin, la dernière leçon.

- La pire !

- La plus dure !


Il sourit en voyant l'air médusé de la Lépi. Tanlo a cette fois installé un tableau, ainsi qu'une petite table et une chaise, avec une tablette pour prendre des notes. Un cours d'école. Un mannequin humain, fait de plastique et de... gélatine dure, était également dressé près du tableau.

- On a travaillé ta force physique globale. Tes réflexes de combat. Ton endurance. Ton corps a besoin de te reposer. Pendant ce temps, on va activer ta tête. Tu veux en savoir plus sur le Stava ? Alors, il faudra un peu de théorie.

Il releva un grand feuillet, révélant le dessin d'une forme humaine.

le dessin en question:

- Il y a 365 points vitaux dans le corps humain, et coup de bol, ce sont exactement les mêmes pour la majorité des espèces de la galaxie. Le premier donc...

Le cours fut long, mais il ne fut pas inintéressant. Tanlo expliquait en détail les effets de frappe à chaque endroit, faisant la démonstration sur lui même, puis sur le mannequin, d'où ils se trouvait, entraînant Fùm à les localiser avec précision. Il utilisa même son élève comme exemple de temps en temps.

- Ici, par exemple, c'est le point de pression du nerf ulnaire. Regarde.
Il appuya sur plusieurs endroits du bras de la jeune femme, sans effet, avant de décaler son doigt de quelques millimètres. La jeune femme put instantanément sentir une sensation étrange dans son avant bras.

- Essaie de serrer la main. Elle s’exécuta, et pouvait voir avec stupeur que son auriculaire et son annulaire ne lui répondaient plus. En pressant ce point, tu enlève toute poigne à ton adversaire. Il ne peut plus t'agripper, ni resserrer ses poings, et bon courage pour tenir un sabre laser.

Elle lui fit la remarque que casser le bras ou la mains serait mieux.

- Peut-être. Mais tu vois, le Stava, outre, ouais, briser les points faibles du corps, les rotules, la gorge etc... ce que je viens de te faire, là, ca ne demande pas de force, ni de vitesse. Juste de la précision, et de l'expérience. Même quand tu aura 80 ans, ca marchera. Et surtout, la taille, le poids, la musculature de ton adversaire ne protègent en rien contre ça. Ça marche sur tout le monde. Même sur moi.

Ils continuèrent ainsi, pendant 2 bonnes heures, faisant quelques rapides séances de sparring pour la maintenir éveillée. A la fin, ce fut un Fùm... fumante, aussi exténuée physiquement que mentalement, qui partagea un autre repas avec lui, avant de retourner chez elle. Avant qu'elle ne claque la porte, il la héla.

- Hey, Fùm !

Elle se retourna.

- C'était ta première journée. Bravo, t'es allée jusqu'au bout. Ca sera ton quotidien pour un mois. Sauf que cette fois... tes pauses seront un peu plus courtes. Repose toi et dors bien. Et...

Il se racla la gorge. Un vrai sourire.

- J'ai passé une super journée. A demain.
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Aaahh… Putain, pourquoi que Max elle me fait pas des trucs comme ça avec ses doigts ? Bordel, j’pourrais y passer des heures à m’faire malaxer, alors que franchement, pour réussir à m’immobiliser comme ça, faut vraiment s’donner du mal. J’aurais presque envie de me faire mal exprès ou d’faire genre que j’ai un faux gros bobo pour avoir du rab’. Oh oui, oh oui, là ! Rraaaahhh… C’peut ronronner les Lepis ? Bordel, j’ai envie de ronronner.

🥕

Encore dodo ? Mah pourquoi toujours dodo ? Moi j’ai pas envie de dodo… J’suis là, sur le lit, toute propre d’après la douche, épuisée, après un bon p’tit massage, le corps ruiné par la journée d’enfer que j’ai subie, et j’ai…



Que… ?! Pourquoi que j’ai bavé ?! Merde… J’ai dodo. J’étais vraiment fatiguée à ce point ? Bordel… J’avais pas réalisé. J’fais des siestes, forcément, vu que je dors peu la nuit, mais c’est quand même jamais très long et jamais autant. Merde, j’me rends même plus compte de l’heure qu’il est, en vrai. J’essaie d’me souvenir, mais comment qu’vous voulez installer une chronologie cohérente dans une tête quand vous avez même pas la possibilité de r’garder par la fenêtre pour savoir l’heure qu’il est. J’essaie de compter sur mes doigts mais j’ai grave la flemme. Du coup, j’finis par me lever, et j’vais voir si j’peux pas retoucher l’tableau que j’ai commencé que je trouve pas terrible. J’suis vraiment pas du genre pinceau, faut qu’j’remédie à ça.

🥕

Et merde… Je regarde la chaise, je regarde la table, je regarde le datapad. C’est tellement putain de mort. Je refuse. Je refuse qu’on inflige ça à un être lepi. On peut pas. C’est pas correct. C’est pas légal. C’est pas moral. C’est rien du tout. J’veux bien souffrir de ouf, mais il est hors de question que je tienne mon cul vissé sur une chaise. Alors merde. Je prends le datapad, et j’me mets debout pour écouter sagement.

Tout l’temps qu’a duré le cours, il m’aura vu prendre les notes, tout en me promenant devant lui, me calant parfois sur la table, m’asseyant parfois tout à fait pour balancer mes jambes, m’allongeant aussi, carrément, par terre, mais toujours attentive. Y a un moment, j’sais pas comment les Zhumains sont foutus, mais moi, j’peux juste pas passer mon temps à rester derrière une table, à moins qu’on veuille que je la pète en deux au bout d’un quart d’heure.

J’ai bien écouté tous les trucs sur les points de pression et tout. J’trouve ça ouf. J’trouve ça d’autant plus ouf que finalement, on a l’air pas mal fait pareil malgré tout, vu qu’il arrive à localiser mes nerfs aussi bien que les siens. D’ailleurs, il m’a laissé faire des trucs sur lui aussi. J’crois j’ai compris. Enfin, j’crois j’commence à comprendre parce qu’en vrai, faut vraiment, vraiment être dans le chirurgical avec cette technique. C’est fou… J’pensais pas qu’on pouvait faire la bagarre comme ça. J’veux dire, oui, j’étais au courant qu’fallait pas taper n’importe comment, n’importe où, que taper l’épaule, sauf à vouloir soi-même s’niquer les phalanges, c’était débile, mais là… C’est comme essayer d’détruire un putain d’château en insérant des cures dents aux endroits clefs. On n’y croit pas une seule seconde, et puis PAF ! Le château est par terre.

Le sujet m’passionne. Alors même si j’ai gigoté, j’ai pas eu trop de mal à suivre. Et limite, j’ai presque été triste que ça s’arrête, jusqu’à ce que je penche la tête et que mon cerveau coule par l’oreille. J’avais pas remarqué que j’avais fait un AVC. Alors quand je réalise que j’étais en train de me baver dessus et qu’il m’annonce que c’est la fin de la journée, j’suis contente quand même. En vrai, déjà, j’suis contente parce que je reprends un peu pied dans le temps qui s’est écoulé. Et j’suis contente aussi parce que je commence à accuser le coup de la fatigue, toute Lepie que je suis. Si la tête elle oublie les aiguilles qui tournent, le corps, lui, il sait. Alors qu’il me tape un smile trop mignon de daron tout content d’sa fifille, j’lui réponds avec le même sourire : « J’ai bien aimé aussi, m’sieur Jakobi. Et pas juste parce que vous faites des massages de ouf… Je… Ouais… En vrai, j’crois j’suis contente que vous m’preniez pas pour une conne et que vous me montrez tout ça. J’suis… Ouais. J’suis contente, vraiment. A demain. » Petits bonds pour aller déposer un bisou sur la joue, petits bonds pour repartir dans la chambre. Ni vue, ni connue.

Fin
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