Le Masque de la Force
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“Le Fantôme de l’Opéra”


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  • Point de vue global


À la surprise générale, l’Ordre Jedi s’était joint à la fête organisée par l’AGPU sur Ossus. Conscient que sa présence était tout sauf désirée, il avait malgré tout tenu à se poser sur le monde neutre, se postant en état d’alerte, prêt à tomber sur les Sith qui nuiraient à la tranquillité de l’échange. Les Jedi savaient que les impériaux n’étaient pas dignes de confiance, même si la République s’était laissée berner par le Conseil noir, ce n’était pas le cas des chevaliers de l’Ordre dont la garde n’était jamais baissée.

Loin d’eux l’idée de compromettre l’échange ou d’inférer dans son processus, les Jedi s’étaient donc rassemblés à l’écart de l’AGPU, dans une sorte de camp improvisé où ils se tenaient prêts à intervenir au moindre dérapage. Et quel dérapage ! Bien qu’effrayés par la force dévastatrice de l’explosion d’une part et par la perfidie de ce type d’attentat de l’autre, ils n’étaient en réalité que partiellement surpris du coup bas que l’Empire – qu’ils tenaient d’ores et déjà responsables de cette boucherie – avait proféré.

Sans perdre davantage de temps, la Maître Aube Eleos prit les devants en rassemblant autour d’elle la quarantaine de Jedi postée sur le site. Au loin, les bruissements de l’horreur se déchainaient et les sirènes résonnaient, mais l’heure était à une intense et méthodique concentration. De son ton le plus solennel, la vieille humaine s’adressa à ses compagnons.

- Allez jeunes pousses, tous en rang d'oignons, l'heure est grave. L’incident que nous redoutions tant a éclaté, certes plus tôt que prévu, mais c’est bien pour être paré à ce type d’éventualité que nous campons ici depuis trois jours ! Chevalier Kayan, filez défendre notre honneur et restaurer l’image de notre Ordre, à l’heure qu’il est, ces satanés Sith nous accusent certainement déjà des pires méfaits.

Le Chevalier Jedi Luke Kayan salua brièvement ses compagnons, avant de prendre instantanément le chemin qui le mènerait aux ruines de l’Alliance. D’ordinaire flegmatique, le Hapien s’inquiétait tout de même du coup que la réputation de l’Ordre pouvait prendre, si la thèse impériale, qui stipulait que les Jedi étaient à l’origine de cet attentat, prenait de l'ampleur. Arrivé devant les vestiges de béton et de verre qui symbolisaient une paix déjà dépassée, Luke fut pris d’effroi, le désastre qu’il avait sous les yeux lui décrocha un haut-le-cœur. Le large flot ininterrompu d'êtres terrorisés s’extirpant tant bien que mal du bâtiment disparu venait ajouter encore plus de destruction à ce théâtre d’opération déjà totalement annihilé.


Alysanne Méridan et Darth Khorog se trouvaient, quant à eux, à l’intérieur. Leur présence à l’Alliance ce jour avait été requise par le Président Thélophilius, car elle lui permettait de pallier le cruel déficit de notoriété dont il souffrait. Les invités subirent tous deux, bien qu’ils se soient l’un et l’autre trouvés à l'écart de l’engin, de plein fouet l’onde de choc causée par l’explosion. Alors que la Sénatrice déchue perdit l’équilibre et eut le malheur de recevoir un coup de manche à balai dans le creux des reins, le Seigneur Sith se retrouva vulgairement plaqué contre un mur. Le glas de la seconde détonation et le lourd fracas survenu après la chute de la structure d’une partie des locaux de l’AGPU poussèrent un Khorog décontenancé à sortir de la coursive dans laquelle il se trouvait. Avant de mettre un terme à sa communication avec le Conseil noir, il ne livra que ces quelques mots, relai des déclarations épouvantées de la foule : “C’est un attentat, on croit que Thélophilius est mort”. Le bas du dos en compote, Alysanne s’extirpa difficilement du placard à balais dans lequel elle avait entraîné le vigile qu’elle câlinait avant le drame. Largement déconcertée, notre Primadonna, une fois de plus décoiffée, nageait en pleine incompréhension. Elle n’eut d’autre choix que de suivre, péniblement, la masse de dignitaires prenant la poudre d'escampette. Alysanne comme Khorog furent finalement emportés par la cohue généralisée, ce tourbillon sonore où déferlaient éclats de voix et sanglots.

Une fois évacués, la Primadonna et le Seigneur Sith se détachèrent rapidement du bloc de dignitaires traumatisés et se retrouvèrent, comme par hasard, face à face. Les anciens adversaires ne savaient comment réagir, tant la suspicion qui régnait dans leurs regards était exacerbée. Sans plus attendre, une garde républicaine se forma autour de la Ralltiirienne et mit en joue le Grand Inquisiteur, en parallèle, les soldats de celui-ci braquèrent à leur tour la charismatique Alysanne Méridan. Quels fâcheux comités d'accueil ! Ce fut finalement au tour du Chevalier Jedi Luke Kayan d’arriver essoufflé à la hauteur de la confrontation, en l’espace d’un instant, il dégaina son sabre laser.

Soudain, un vacarme assourdissant retentit et amena les individus présents à lever leur tête vers des cieux où on ne pouvait que constater les bâtiments spatiaux impériaux ouvrant le feu sur la flotte républicaine. Sur Ossus, le temps se pétrifia un moment, jusqu'à ce que tout le monde se retourne, en une fraction de seconde, vers le médiatique Darth Khorog et que la police ossienne se mette elle-aussi à menacer le Sith de ses blasters. Un commissaire au poil grisonnant s’approcha ensuite du petit groupe d’étrangers et ordonna à ses hommes d’escorter tout ce beau monde vers les véhicules de police stationnés plus loin.

- Immunité diplomatique ou pas, il me semble que tous ici vous avez des comptes à rendre au peuple ossien. Au nom de Sa Majesté, je vous arrête. Avant toute réaction scandalisée, je tiens à vous prévenir que nous prenons ensemble la direction de l’Opéra royal où nous allons tenir, en urgence, une énième conférence pour la paix. Ça ira, tout le monde sait encore ce que cela veut dire ?



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A noter que :
  • Le RP se terminera dans un mois et deux semaines, soit le 23/06/2021 à 23h59.
    Autrement dit vous n'aurez que six semaines à compter d'aujourd'hui pour développer vos intrigues, venir à bout de vos adversaires et atteindre l'objectif imposé par le staff. Tout message posté après la date de fin sera considéré comme nul. Chaque joueur dispose de quatre jours pour répondre à ses partenaires de jeu. Au-delà de ce délai, c’est au prochain joueur de répondre et ce sans demander l'accord du staff. Si un joueur vient à ne pas répondre par deux fois consécutives, ou à dépasser le délai fixé, il sera automatiquement disqualifié.

    Attention, la cohérence et le réalisme sont de mise. Nous comptons sur votre sens du fairplay, de la narration, ainsi que sur votre connaissance des règles et du système de jeu pour vous amuser et offrir au lecteur une agréable bataille spatiale.

    - Terrain : La rencontre se déroule dans l’Opéra royal d’Ossus, quitter les lieux mènera de facto à la disqualification.


  • Conditions de victoire
    - Régulariser la situation et établir un protocole de sortie de crise qui ne pénalise pas votre faction.



  • Ordre de passage :
    - Alysanne Méridan
    - Darth Khorog
    - Luke Kayan






May the force be with you !
Alysanne Méridan
Alysanne Méridan
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Les rayons d’un timide soleil perforaient le dôme de verre de la salle de réception des bâtiments de l’AGPU et caressaient la peau ébène de la Primadonna, telles que le feraient les chaudes paumes d’un amant au membre engourdi. Alysanne Méridan était une femme des plus exigeantes, elle était bien difficile à correctement satisfaire, ainsi la météo dubitative d’Ossus laissait selon elle franchement à désirer. La lionne regrettait déjà Ralltiir, ses étendues sauvages et ses brûlantes rafales, les seules capables de dompter sa chevelure d’or et de réchauffer, voire d’enflammer les hautes herbes touffues des monticules terreux et des steppes desséchées par le temps. Cela étant dit, il pouvait néanmoins être plaisant de changer d’air, Alysanne ayant passé les six derniers mois cloîtrée dans son casino à enchaîner en pleurant cocktails et rails de coke. Toujours était il que l’ancienne Sénatrice n’avait en réalité pas totalement abandonné son monde natal, dans Knossa elle était aujourd’hui vêtue d’une cousue de fils couleurs d’or et de lapis-lazuli. Cintrée, si provocante et bien trop outrancière pour ce sacristie de la paix, cette robe ne manquerait pas de défrayer la chronique. C’était en tous cas tout ce que notre cougar à la renommée galactique espérait bien volontiers.

Alysanne Méridan n’avait gardé que des mauvais souvenirs de l’Alliance Galactique des Puissances Unies et d’Ossus. Ces quelques mots, sorte de grosse masse enfoncée contre sa glotte, provoquaient en elle une vague de dégoût dont la lecture sur son visage était aisée. Le terrible scandale dont elle avait été la pauvre victime innocente demeurait péniblement au travers de sa gorge et chaque souvenir venait remettre en elle un coup asphyxiant. Bien que la femme s’efforçait à l’occasion de rares, mais toujours marquantes, apparitions de réhabiliter son image, l’opprobre persistait. Celle qui était autrefois la star de toutes les chaînes télévisées et qui multipliait volontiers les interviews, haïssait généreusement les médias dorénavant. Cette presse était d’ailleurs naturellement présente aujourd’hui, mobilisée en masse pour couvrir l’évènement. Tous les objectifs s’étaient de nouveau simultanément braqués sur la Ralltiirienne lorsqu’elle avait pénétré dans la pièce. Pour beaucoup, sa simple présence était une insulte à l’institution, au sérieux que celle-ci impliquait, et une injure au reste des dignitaires présents. Mais beaucoup ignorait en fait que la présence de la femme avait été spécialement requise par le président de l’AGPU en personne : le Maître Thélophilius. Il arrivait en effet que lorsqu’on décrochait une fonction uniquement parce que la personne qui y était destinée se retrouvait injustement écartée de la course on ne rentrait pas dans le moule, on n’était pas préparé à assumer de hautes responsabilités, et on ne possédait point les qualités adéquates pour assumer le leadership.

Mais si la Primadonna avait accepté le carton d’invitation, ce n’était pas en raison d’un quelconque élan de clémence ou de magnanimité, mais parce que son égo lui dictait de ne jamais disparaître. Elle signalerait aujourd’hui à la nomenklatura qu’elle était loin d’en avoir fini avec elle, que toute cette caste politique prenne garde à être moins coincée, fade et perfide, moins sans une once de gaîté donc, elle qui pratiquait tant l’entre-soi qu’ils en venaient à disgracieusement se frotter les uns les autres tels que le feraient deux vieux Hutts répugnant de bave et autres mucus. Toute cette Galaxie d’éberclués par son départ devait aussi comprendre à quoi s’en tenir. Et pourtant l’enthousiasme revanchard et la motivation de notre protagoniste s’évanouirent rapidement quand elle se rendit compte à quel point la cérémonie était atrocement ennuyeuse car bien trop formelle pardi ! L'assistance était bruyante et diffuse, leurs conversations n’avaient aucun fondement, ni suite, ni liaison, ne pouvaient tout bonnement pas être entendues sans causer un profond ennui chez la Primadonna. Comme à leur habitude, les diplomates n’avaient rien de bien captivant, ils étaient laids comme des poux, et les rares au goût de notre lionne manquaient cruellement d’humour, de quoi plonger la Sénatrice déchue dans une profonde torpeur. Heureusement pour elle, il y eut Maurice : ce vigile ossien qui n’était, sans surprise, pas resté indifférent aux charmes de la Primadonna. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les deux individus s’étaient éclipsés dans une pièce recluse de l’Alliance. Dans ce placard à balais, une braguette avait sauté, une robe avait craqué, et des bouches s’étaient rencontrées. Seul un unique spot à la lueur blanchâtre éclairait nos deux amants, mais c’était sans compter sur Alysanne dont les ongles recouverts de vernis décuplaient la réflexion de la lumière en raison de leur brillance et de cet éclat nacré qui les caractérisaient aujourd’hui.

Le plaisir avait néanmoins été de bien courte durée, et ce non pas à cause des explosions qui assaillirent le siège de l’AGPU, mais en raison du très grave manque d’endurance de son partenaire. Cette frustrante déception fut doublée de la vive souffrance physique qu’éprouva Alysanne quand l’attentat, qui fit vaciller le bâtiment, projeta le manche d’un balais en plein dans le creux du dos de la Primadonna. Cette journée était décidément un enfer, et le fuir promettait d’être mission impossible. Engloutie par la panique généralisée, Alysanne fut conduite sur le parking à partir duquel elle profitait à contre-cœur d’une vue imprenable sur les flammes qui consumaient le bâtiment.

Quand elle se tourna, son regard eut l’immense malheur de se poser sur le Seigneur Sith Darth Khorog, ce sagouin se tenait à seulement quelques mètres d’elle. Sans qu’elle n’ait le temps de comprendre quoique ce soit, des soldats républicains se positionnèrent face à elle. Son sang ne fit qu’un tour, l’Empire Sith était-il l’odieux responsable de cette attaque ? Elle eut largement le temps de réfléchir à la question car la police d’Ossus ne tarda pas à tous les arrêter pour les conduire à l’opéra. Quelle farce pour Alysanne qui avait fait un trait sur sa carrière politique : se retrouver dans l’improvisation la plus totale à représenter les intérêts de la République Galactique dans une discussion en huis clos avec l’Empire Sith et l’Ordre Jedi.

Le commissaire de police les avait traînés sur la scène de l’opéra royal. Ce parquet, ces projecteurs, tout lui rappelait sa campagne catastrophique. Elle qui avait tenu sur ces mêmes planches un discours qui aurait dû la porter à la présidence de l’organisation galactique. Les trois personnes s’installèrent autour de ce qui ressemblait à un vulgaire établi de charpentier, une sorte de table couverte de restes de peinture séchée, criblée de clous et truffée d’échardes. Les chaises sur lesquelles les négociateurs s’asseyèrent avaient elles-aussi une allure tout sauf rutilante, dépareillées, celles-ci étaient de tailles différentes, de quoi embarrasser les trois loustics. Le commissaire prit la parole.

- Je vais vous la faire courte, c’est bien simple : le président de l'AGPU, monsieur le Maître Thélophilius est porté disparu. En outre, il semble que la plupart de ses équipes soient soit décédées soit dans le coma, ça me fait mal de le dire mais vous êtes donc les seules personnes encore en mesure de discutailler pour tirer les choses au clair et nous sortir de ce pétrin.

Alysanne eut un sourire amusé et replaça une mèche dorée derrière son oreille avec un air supérieur.

- Je n’aurais jamais pu rêver plus risible sommet pour la paix. Voilà que je me retrouve avec un facho à demi illuminé qui fait mumuse à la tête d’une occulte secte de tortionnaires et un jeune beau mec, apparement Jedi, ce qui est fort dommage étant donné qu’en bonne altruiste que je suis, j’aurais volontiers accepté de câliner le boudin d’un aveugle aussi terne que sexy. En bref, le sort de la Galaxie réside par le plus foireux des concours de circonstances entre les mains de la plus belle dévergondée de l’holonet et de deux puceaux pas très nets. Tout cela parce qu’un vieillard sénile a été élu à ma place, qu’il n’est pas doté d’une once de popularité, raison pour laquelle il lui a été vital de s’entourer de figures fortes, quoi de mieux donc que de convier à l’évènement les deux autres grandes têtes liées à l’AGPU : ce plouc Sith et moi. Bon, c’est qui qui a tout fait péter ?

Darth Khorog
Darth Khorog
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L’incertitude, la peur, la colère, la soif de sang, le regret. Darth Khorog était submergé par ses émotions, ses sentiments. Comment en étaient-ils arrivés là ? Le seigneur Sith avait du mal à trouver les mots, à parler. Son esprit bouillonnait mais sa bouche d’alien restait close, semblait ne plus savoir comment articuler des mots. Où étaient les Sith qui l’accompagnaient ?
Il était en train de parler à Darth Bekhaar, son seigneur, son maître. Actuellement il était son phare, mais … hors de portée. Comment réagir ? La seule chose qu’il avait réussi à articuler, c’étaient des incertitudes. Tout avait explosé, tout le monde avait disparu subitement. Les flammes et la désolation régnaient maintenant en maître sur Ossus, et sur les plans du Conseil Noir. En temps normal ce genre de paysage de destruction pure, de mort et de souffrance lui aurait tiré un sourire aux lèvres. Mais ici c’était de lui dont il s’agissait. Il avait échoué à protéger les intérêts du Cardinal Noir. Était-ce là tout ce dont le Grand Inquisiteur était capable ? Était-il seulement un fanfaron incapable d’assurer la satisfaction de son maître durant une simple cérémonie ?

Le Seigneur Sith n’avait pas à se demander où étaient ses disciples, ils n’étaient pas sur Ossus. Mais il y avait Dana, Lloyd ou encore l’amiral Antarxarxès. Le Sith eut peur, fidèle à son enseignement, il prit soin de la contenir et de la garder sous contrôle, bien qu’il n’y parvînt qu’avec une grande difficulté. La peur était une émotion salvatrice, mais dangereuse.
Il avait mal, mais il ne pouvait pas déterminer où. Était-ce le dos et la tête qui avaient frappés le mur après la première détonation ? Ou bien était-ce dans son amour propre ? Il le savait pourtant, combien de parvenu avaient complotés pour voir l’échec de cet événement historique dont il était l’instigateur ?

Courant dans les couloirs dorés, autrefois trésor de dorure, mais désormais chaos sans nom de courtisans terrifiés, hurlants à plein poumons leurs titres prestigieux en espérant que cela puisse les sauver de la mort quasi-certaine. Le seigneur Sith observa en courant une fenêtre éventrée par le souffle de l’explosion. Les éclats de verres s’étaient enfoncés partout dans le mur. Un serviteur était mort sur le coup, un morceau de verre enfoncé dans le crâne alors qu’une petite fille avait miraculeusement survécu et pleurait en appelant sa mère, visiblement absente.
Le draethos, espérant voir quelque chose d’Ossus, ne put qu’observer un nuage de fumée âcre. Il n’y avait rien à voir hormis peut-être … non. Il n’y avait pas la moindre visibilité.

- Mon seigneur …

Le draethos sursauta, craignant … mais sa peur se tarie immédiatement lorsqu’il aperçut ses soldats. Il se souvint qu’il était escorté. Ses hommes, des soldats de l’Inquisition, entraînés, équipés, contemplait leur maître avec cette lueur dans les yeux qui trahissait une confiance absolue. Mais le Seigneur Sith lui ignorait ce qu’il devait faire. Fuir ? Non, ce n’était pas la solution. Trouver des survivants ? Oui, il lui fallait retrouver Thélophilius pour le ramener dans l’Empire. Il fallait sécuriser l’AGPU à tout prix, tant que Khorog n’avait pas reçu d’ordre contraire de la part du Cardinal Noir.
Le Sith s’élança dans les couloirs, il essaya d’échapper à la foule qui s’agrippait à sa robe de prêtre Sith. D’autre le fuyait, comme s’il avait été là pour les trucider. C’était bien ce dont le seigneur Sith avait besoin, mais il allait se venger, d’une façon ou d’une autre. Le problème c’est qu’il ne savait pas sur qui.

Au détour d’un énième corridor, le draethos tomba presque nez à nez sur Alysanne Méridan et sa propre escorte. En un instant, les fusils des deux camps se levèrent. Le seigneur Sith garda sa main près de son sabre laser, prêt à décapiter tous les soldats républicains pour pouvoir avancer. Ils étaient sans doute là pour trouver Thélophilius eux aussi ! Cette bande de macaques …

Le Grand Inquisiteur n’eut pas le temps de finir la fin de sa pensée qu’une surprise vint entacher son champ de vision … un Jedi. Darth Khorog le fixa dès qu’il le vit, son sang se glaça dans ses veines. Sa main se mit à trembloter, comme à chaque fois lorsque la colère, ou plutôt la haine, s’emparait de lui. Il leva un doigt accusateur sur son ennemi naturel. C’était évident ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ! Il aurait dû les faire exécutés dès qu’ils s’étaient posés sur Ossus ! C’était un complot, comme à l’ordinaire !

- Vous, espèce de Jean-Foutre ! Traître infame, limace déliquescente, génocidaire ! C’est vous tout ça je le sais ! C’était là votre plan, hein ! Comme à chaque fois que vous intervenez dans les projets des autres, vous êtes incapables de ne pas foutre la merde ! Pauvre dégénéré, nous vous avions ordonnés de rester à l’écart mais votre fierté insupportable n’a d’égale que votre pernicieuse envie de tout dénaturer ! Vous ne défendez pas la Paix de votre République, mais vos seuls intérêts impies !

Il avait hurlé chaque syllabe de sa dernière phrase. Sa haine sans commune mesure pour son ennemi impie lui faisait littéralement cracher ses mots, des filets de bave coulant au sol. La lumière rouge du sabre laser que le Sith avait allumé sans même sans rendre compte illuminait le visage des soldats Inquisitoriaux. Darth Khorog avait la voix tiraillée entre les différentes notes d’hystérie et de haine. Des larmes de haine coulait le long de son visage.
Il ne se rendit pas compte de l’arrivé de la garde Ossienne. Il usa de la télékinésie pour jeter un vase encore intact au visage du Jedi puis tendit son esprit enragé aux frontières de celui de son ennemi.

- Je ne vais pas vous laisser trainer détruire ce que nous avons construit ! Nous ne sommes pas des ...

Un vacarme assourdissant éclata soudainement, tirant brièvement le draethos de sa haine maladive. Le spectacle qu’il contempla acheva d’enterrer ce sentiment. La flotte Sith attaquait la République dans le ciel …. Pourquoi ? Le sabre laser du Grand Inquisiteur s’éteignit et ce dernier, comme vidé de sa substance, s’agenouilla pitoyablement à même le sol. N’était-ce pas l’Amiral Antarxarxès qui commandait la flotte Sith ? Était-il un traître ? Ou alors était-ce Lloyd … Ou pire encore, existait-il un traître au Conseil Noir ? En l’espace d’un instant, le draethos observait avec stupeur, la grande bouche carnassière grande ouverte, le spectacle désolant. Il ne s’aperçu même pas qu’il avait pensé à voix haute.

- Pourquoi …

Il ne s’offusqua même pas lorsque le commissaire Ossian ordonna à Darth Khorog de le suivre en compagnie d’une dévergondée et d’un Jedi. Ils furent amenés dans des véhicules de police qui filèrent à vive allure. La fumée et le feu bloquait toute vue, mais le Sith gardait les yeux rivés vers le ciel, la main contre la vitre de façon quelque peu puérile. Était-ce l’Échange, la Corporation Czerka, les Jedi, les Renégats, d’autres traîtres Impériaux. Est-ce que Darth Ladium avait trahi ? Est-ce que le Conseil Noir lui-même avait orchestré ce fiasco ? Mais pourquoi ? La chute de l’AGPU n’était-il pas le début d’une nouvelle guerre avec la République ? En l’état actuel des choses jamais le Conseil Noir ne pourrait retenir les armées de la République. Alors peut-être s’étaient-ils entendus avec le Chancelier Suprême … ou pire. Non, Darth Khorog refusait de croire que le Cardinal Noir ait consenti à de telle absurdité. Mais si Darth Ladium lui, Castellan Noir des armées de l’Empire, avait ordonné une attaque … alors peut-être avait-il tué le Cardinal. Une chose était sûre, le Grand Inquisiteur n’était pas mort ! Et il allait reprendre la situation en main, tel était son devoir, et désormais, telle était sa mission.

Lorsqu’ils arrivèrent à destination, le Grand Inquisiteur avait reprit toute sa contenance. Il avait joué le jeu du Jedi en pétant les plombs devant lui. Il ne referait pas cette erreur … du moins l’espérait-il. Sa seule vue donnait au seigneur Sith l’envie de vomir ses tripes. Ils prirent place autour de l’établie d’un quelconque artisan. Le Sith ne s’en formalisa pas. Il fit cependant attention à être le plus loin possible du Jedi, comme pour échapper à un effluve particulièrement détestable. Il écouta le laïus du Commissaire, puis l’affreux monologue de la gourgandine.

- Discuter … inutile, nous savons tous ici que ce sont les Jedi les responsables. C’est toujours eux qui sont à l’origine de ce genre de coups.
Luke Kayan
Luke Kayan
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Devant le désastre, Luke restait sans mots. Il ressentait chaque parcelle de douleur. Makem Te, des missions humanitaires ? Rien n'y ferait, jamais le jeune homme ne s'habituerait à ces massacres. La mort suintait tellement qu'elle dégoulinait sur les murs, imprégnant les dalles et empoisonnant la Force. C'était si puissant que le Hapien avait, semble-t-il, retrouvé la vue, juste le temps d'observer les silhouettes enchevêtrées, sans vie qui jonchaient le sol. Paradoxalement il y en avait d'autres, beaucoup trop agitées qui, dépourvues de leurs âmes, se jetaient vers tout ce qui semblait offrir une sortie. Le blond lutta contre la marée de corps désarticulés, gesticulant qui fuyaient pour remonter la source.

Malgré lui, choqué par la scène, il avait allumé son sabre-laser, réagissant à l'aura obscure qui émanait de Khorog. Avec un calme professionnel difficilement maintenu, entre deux inspirations saccadées après avoir navigué dans les flots du chaos, le Jedi allait demander des comptes, lorsque des bruits assourdissants le poussèrent, ironie du sort, à lui aussi lever le regard vers le toit. Un assaut. Sans rien y voir, Luke ne pouvait qu'imaginer le type de catastrophe qu'avait déclenché cet attentat, mais nul temps d'y réfléchir que le présumé Sith l'invectiva. Le Hapien, raidi et certes, hébété, écouta son lapidaire monologue. La haine, l'hystérie de l'homme lui laissèrent croire qu'il s'agissait d'un apprenti, incapable de gérer ses émotions tandis que l'aura, puissante lui suggérait tout autre chose. Par sécurité, il esquissa un pas en arrière en entendant la lame chuinter, dans une position défensive. Maître Eleos lui avait demandé de défendre l'honneur des Jedis, et il y avait déjà eu suffisamment de drames pour en déclencher un autre. Il devait donc être parfait, se contrôler, quitte à mettre de côté la peur toute naturelle qui enflait face à un individu littéralement rendu fou. Luke le sentait au sein de la Force, l'inconnu avait les capacités de le réduire en charpie, au-delà de ses insultes qui, avouons-le, l'impactaient peu. Qu'un Sith le traite de limace et l'accuse de l'attentat, en même temps, Aube s'y attendait d'avance, raison pour laquelle, entre autres, elle l'avait envoyé gérer la crise. Le Chevalier craignait davantage une attaque qui pourrait vite tourner en sa défaveur face à l'homme davantage expérimenté, et puis, les hauts-le-coeurs remontaient à l'idée de se battre sur un champs de bataille (ou plutôt de massacre), sans avoir pu faire le deuil de toutes ces victimes.

Quelque chose de coupant vint briser sa garde. Trop attentif aux mots du Draethos, ou trop passif, concentré qu'il était pour rester professionnel, Luke n'avait pas su éviter le vase, du moins pas complètement. La Force le prévint un millième de secondes en retard et un éclats des bords de l'objet vint heurter sa joue. Le blond essuya, rendu paradoxalement stoïque par la surprise, le filet rouge qui naissait sur sa pommette. Faudrait-il se résoudre à se défendre, faute de pouvoir fuir dans cette scène macabre, bien trop encombrée pour partir ?

Retenu de justesse par un agent de police Ossienne, le Hapien se tourna vivement. Ce dernier était accompagné d'une autre personne, elle aussi insensible. Dans cet horrible bazar, marché d'âmes sanguinolentes, quelqu'un penserait-il à se présenter ? Luke oscillait encore entre confusion et s'activer pour agir, réflexes en avant. Dans cette situation, que pouvait-il faire d'autre que de laisser son expérience parler, son corps agir pour reposer l'esprit : au fond se rassurer, ne pas juste penser aux centaines de victimes, mortes, blessées voire physiquement intactes, mais agir en leur honneur. L'autre, lui, débitait toujours sa rage avec pour témoins, des soldats sous sa coupe, et, désormais le commissaire, rêche et grave (mais vu les circonstances, le contraire aurait été glaçant d'irrespect.). Quant à la personne qui était aussi là, le blond n'en sut rien jusqu'à arriver sur la scène de l'Opéra Royal. Triste ironie lorsqu'on connaissait la tragédie, bien réelle qui venait de se dérouler. Les yeux du Jedi s'illuminèrent d'un éclat chagrin lorsqu'il appris la disparition de Maître Téophilius. Le Hapien avait déjà un solide lien avec le jeune roi Virgile- Auguste, présumé enlevé et ne pouvait qu'être marqué par la possible perte de ce vieil homme, un régent honnête qui avait fait appel à lui après le kidnapping.

Loin d'être aussi touchée, semblait-il, la dévergondée déclama son sexe, en lançant de sa voix claire un résumé de la situation qui ressemblait davantage à des insanités, d'autant plus dans cette situation. Le Chevalier revint à elle, les yeux fixés vers le mur, un peu trop à droite mais avec une intensité qui rattrapait ce décalage. Il dût faire appel à son entraînement pour ne pas la réprimander lorsqu'elle parla de vieillard sénile. Quel irrespect pour le disparu. Là, dans cette salle d'opéra, devant le regard éteint du Jedi, se jouait l'une des comédies les plus ridicules qui soient. Au moins, crut-il deviner l'identité de la femme, assez au courant des affaires politiques pour soupçonner la sulfureuse Alysanne Méridan, liée à L'AGPU. Elle avait donc bien cherché à briguer le poste de Théophilius, il la resituait maintenant. Il n'avait jusque là, pas eu d'avis sur le personnage, fuyant les célébrités qui collectionnaient les drames personnels comme les tenues de luxe. De toutes façons, en règle générale, depuis quelques temps déjà, il cherchait à échapper à cette sphère hypocrite, déroutante et corrosive. Malheureusement, le voilà en plein dedans avec un rôle sans trop élevé pour lui, face à des personnes beaucoup plus renommée, même si actuellement leur comportement était déplorable.

Le commissaire, vif (et un peu aidé par l'observatrice quinquagénaire qui avait deviné le handicap du Jedi) daigna finalement présenter d'une voix morne les représentants, apparemment pas si prestigieux -mais quand même- qui siégeaient autour de la table. Dans cette affaire, pour le policier aux cheveux grisonnants, Luke était limite une gêne, un grain de sable venu s'installer dans les rouages, certes très mal huilée, d'une mise au point sur "l'abruti" qui venait "foutre le bordel" sur sa planète. Il lui réservait une attitude neutre, un poil agacé tandis que les deux autres avaient le droit à un ton sec. Au moins, le Consulaire n'était pas d'ores et déjà détesté par le juge arbitrairement installé, faute de mieux, à la table des négociations, littéralement et métaphoriquement pleine d'échardes. Alysanne, c'était bien elle donc, n'avait rien trouvé de mieux qu'insulter Maître Théophilius, aimé de son peuple, pas très stratégique... Quant au Draethos (Luke avait été surpris de savoir que c'était lui, le médiatique Darth Khorog qui avait hurlé sans retenue contre lui tel un possédé.), il continuait d'accuser les Jedis, sans aucune pudeur professionnelle. Rien qui ne seyait à son rang.

Malgré le drame et la lueur abîmée qui luisait au fond de ses yeux, le jeune homme essayait de se maintenir droit, exactement comme le commissaire. Pleurer, taper du pied ou railler ne servirait jamais la cause des victimes. Seul hommage digne à leur offrir, là maintenant ? Résoudre l'affaire.

- Discuter, c'est pourtant ce à quoi votre rôle de Co-Fondateur de L'AGPU et signataire du traité de la paix vous astreint, alors je vous en prie, au nom de toutes ces victimes, veuillez agir en tant que tel. Je comprends votre douleur, mais j'empathise davantage encore avec le Commissaire dont le peuple vient de subir d'innombrables pertes. Le seul moyen que nous ayons, désormais, d'honorer les victimes est de nous comporter, autant que possible, en êtres civilisés, cherchant à mettre leurs efforts en commun pour gérer cette situation de crise du mieux possible.

Le blond continua, d'un ton aussi calme que possible, bien que quelques tremblements légers perçaient. Il demeurait un être sensible malgré tout et l'horreur l'avait marqué. La Force continuait d'ailleurs de cogner aux portes de ses veines, tantôt tambourinant, tantôt suppliant : d'autres âmes se mourraient dans les cieux, Alysanne souriait et ironisait, le Draethos dramatisait. Que pouvaient-ils faire ?

- Je suis désolé de répondre, forcé que je suis, aussi bassement que vous ne le faites en rappelant que les Jedis n'ont pas, dans leur historique, cette violence et ce fanatisme pour lesquels vous êtes connu. Vous avez toujours assumé ce zèle extrême, j'ai d'ailleurs assisté à cette affirmation lorsque vous avez tenté, ivre de rage, de me tuer dans ce corridor. Vous étiez prêt à le faire, ou peu s'en faut, n'est-ce pas ? Tout le monde n'en est pas capable, même au plus haut sommet de sa rage, quelques soient les circonstances.- Il y aurait bien plus de violeurs étripés par des pères fous de colère, d'escrocs massacrés par ceux qu'ils avaient condamné à une vie de misère, ou encore de femmes battues assassinant l'être qui leur avait volé leur dignité. Lever la main sur quelqu'un, y compris en pleine rage était un acte très spécial, réservé aux esprits les plus froids, ou au contraire, les plus brûlants.- Tuer est un acte réservé à... Certaines personnalités uniquement, et il semble que vous ayiez cette froideur qui vous le permet.

Ensuite, croyiez-vous que si nous avions forgé ce plan machiavélique, nous aurions pris le risque de venir ? Nous aurions bien mieux faits de rester sur Ondéron, d'envoyer un mercenaire grassement payé ou qui sais-je ? Un de nos fanatiques membres déguisés en civil pour discrètement poser cette bombe. Nous serions donc restés éloignés de tout soupçon, au lieu de ce concours de circonstances affreux qui nous désigne comme coupables idéaux, aux yeux de ceux qui cherchent la réponse aussi facile que fallacieuse. Sachez que nous sommes intervenus, mais c'est une autre histoire et nous en répondrons, parce que nous craignions l'arrivée d'un tel événement. Nous le sentions, inexplicablement venir, bien que je ne donnerai aucun de nos soupçons car ils sont infondés. Qu'un esprit tordu de douleur, inexpérimenté cède à ces croyances, je le conçois, Monsieur. Mais vous êtes formé, un professionnel, alors honorez votre statut en travaillant activement à la réelle recherche du ou des coupables. Pour ma part, je n'émettrai ni jugement, ni accusations. Les preuves doivent parler.

Le Jedi se tourna ensuite vers Alysanne, il aurait été plus à l'aise de parler avec le commissaire qui lui semblait être un homme aussi sensé que pratique et direct. Exactement ce dont ils avaient besoin désormais. C'était d'ailleurs une des raisons qui l'avait poussé à ne pas sermonner Alysanne. Vu son caractère cela n'aurait fait qu'envenimer les choses, la provoquant davantage.

- Madame, vous possédez une renommée indubitable -et oui, c'était vrai, finalement. Qu'elle soit "mauvaise" ou non, entachée de dramas sexuels, la femme demeurait une figure importante, surtout ici sur Ossus.- Pourriez-vous en appeler à une trêve ? Le temps d'enquêter sur ce drame... Au nom des victimes de l'explosion et de celles, dans les cieux qui continuent de s'accumuler. Voilà ce que nous devrions faire d'ailleurs, unir nos voix pour faire cesser le combat et nous concentrer sur cette crise. Laissons le reste aux jugements justes d'une enquête affermie par des preuves. Darth Khorog, vous qui dans le corridor, déploriez votre désespoir, votre colère à l'encontre de ce terrible événement, demandez l'arrêt de l'assaut impérial sur la flotte Républicaine. Je tâcherai de convaincre cette dernière de ne plus répliquer. Comment une conférence de la paix, pour reprendre les termes du commissaire, peut-il réellement avoir lieu alors que le sang coule encore ?

La magnifique Alysanne resplendissait, à la fois douce et terrifiante, entourée de cette chape d'aplomb qu'elle affichait avec une sérénité presque psychopathique. Darth Khorog, lui, s'illustrait, puissant, effrayant mais aussi selon Luke et malheureusement pour l'Empire, puéril dans sa manière d'aborder les choses. Quant à lui, il ne se considérait guère mieux, intervenu là, pour un sommet de la paix caricatural, jeune Consulaire inexpérimenté, placé là, tout comme son Ordre, en coupable idéal facile. Est-ce que leur historique de bienveillance sur des millénaires jouerait en leur faveur ? Il n'y croyait plus, les gens ne gardaient jamais en mémoire ce que d'autres faisaient pendant des siècles, le jour où ils pouvaient désigner un coupable. Quid de la réputation pourtant évidente qui précédait le violent Sith, encore près à le tuer dans le corridor. Et encore, Luke ignorait jusqu'où allait l'ironie de la situation, tandis que son visage parfait, angélique, toujours barré de la blessures laissé par le vase, se confrontait à celui, déformé, cauchemardesque de Khorog, sous les yeux d'une politicienne beaucoup trop belle et sulfureuse pour être "honnête".
Alysanne Méridan
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La Primadonna commençait à trouver le temps long, elle s’ennuyait ferme, elle avait chaud, bref, elle ne tenait plus en place. Elle ne voyait pas quel espace elle pouvait occuper entre le jeune Jedi au joli minois et le vieux lézard grisâtre et rugueux. Elle ne portait d’ailleurs que très peu de considération à leur bête opposition soit disant ancestrale. Avis aux initiés, d’une certaine manière Alysanne se sentait comme le wuji de leur antinomie yin-yang. Contrariée, elle extirpa nonchalamment son attirail de maquillage de son Birkin. Elle se mit ainsi à lancer de nombreux regards à son miroir et à tirer la peau de son visage en arrière, songeant déjà à un énième lifting. Dégainant sa terre de soleil, la Ralltiirienne recouvrit également son faciès de poudre matifiante. La coquetterie avait toujours été une barrière qu’Alysanne posait entre elle et les autres. Il y avait les poils qu’elle épilait : ceux entre ses jambes, ceux sur ses jambes, ceux sous ses bras, ceux sur ses bras, qu’elle teignait, ceux sous son nez, qu’elle décolorait. Il y avait la pierre d'alun avec laquelle elle badigeonnait ses aisselles : tous les soirs, avant d’aller dormir, et tous les matins, avant de partir. Il y avait ses ongles sur lesquels elle plaquait du vernis : jamais trop flashy pour ne pas avoir l’air d’en faire trop, jamais trop nude pour ne pas avoir l’air de ne pas en faire assez, mais surtout jamais bon marché pour ne pas avoir l’air pauvre. Il y avait aussi les crèmes anti-vieillissement qu’elle appliquait sur son visage : du sérum pour gommer les rides, du baume pour supprimer les irrégularités et de la gelée pour tendre les pores. Par-dessus, un incontournable fond de teint venait uniformiser le tout. Mais le plus important consistait à ce que cette barrière soit la moins évidente possible, il fallait donner l'illusion qu’elle se levait chaque jour ainsi, fraîche, parfaite, nature, éclatante, qu’elle avait ce corps de déesse sans aucun effort. Elle étirait ainsi ses cils avec du mascara, peignait ses yeux en rose, vert, bleu.

Le derrière rembourré d’implants de notre crackhead préférée se trémoussait sur sa chaise étant donné qu’elle s’appliquait un maximum pour sublimer son nez bistouré d’un contouring impeccable. Une fois cela fait, elle s’affaira ensuite à recouvrir ses lippes déjà maintes fois remplies d’acide hyaluronique d’un gloss repulpant. La femme s’apprêtait même à passer un coup de laque dans sa chevelure dorée lorsqu’elle fut extraite de sa bulle par l’apostrophe du Jedi. On l’exhortait d’user de sa notoriété pour appeler une trêve. Elle sourit au Jedi, reposa ses joujous puis porta son attention sur le Seigneur Sith, elle s’exprima.

- Quel pauvre type vous faites, Khorog. Je ne peux même pas songer à vous honorer de votre titre de Seigneur Sith vu le bébé cadum que vous faites. Vous êtes un piètre diplomate et un encore moins bon impérial, moi qui croyais les individus de votre camp impitoyables et monstrueux. Arrêtez donc de jouer à la petite victime, ce sont vos amis qui attaquent en bon criminels la République là-haut. Je vois clair dans votre jeu, vous êtes la poupée de chiffon qui nous maintient occupés ici pendant que les vrais titans font tout le travail. Vous êtes à la fois agaçant et embarrassant avec vos raccourcis insensés, heureusement que vous avez perdu les élections. Cela aurait été un calvaire sinon mais bon vous auriez peut-être sauté aujourd’hui. Soyez assuré que je me range de votre côté Chevalier Kayan, il n’est pas du tout dans l’essence des Jedi de poser des bombes, je ne goberais jamais les fadaises d’un Sith comme ce microbe. Loin d’être lâches, les membres de l’Ordre ne sont pas non plus aussi violents que les Sith qui eux ont déjà eu recours à ce mode opératoire lorsqu’ils ont perpétré des attentats par le passé. Vous rappelez-vous seulement du triple attentat sur Alderaan, Chandrila et Coruscant il y a quinze ans ? En si peu de temps les Sith ne changent pas Khorog.

Désirant s’extirper quelque peu de la discussion, Alysanne interpella le commissaire. Elle avait été marquée par son attitude de DILF austère et ses daddy issues de vilaine fille venaient de refaire surface. Elle obtint le verre d’eau qu’elle avait demandé et plongea dans celui-ci une paille en bambou qu’elle gardait dans son sac-à-main. La Primadonna n’hésita nullement à accentuer les gros bruits gênants qu’elle faisait en aspirant dans sa paille le liquide alors qu’elle ne quittait pas le commissaire des yeux. Elle déglutit plusieurs fois et reprit.

- À quoi bon que je m’exprime dans une déclaration conjointe si mes sextapes sont plus suivies que mes allocutions. Puis, je ne suis plus assez naïve pour croire qu’il est possible d’attendre quoi que ce soit de l’Empire, une bande de foutus traitres de la pire espèce. Je dirais même que ratifier le traité lorsque j’étais sénatrice était déjà une erreur monumentale. Cessez de nous duper Khorog et faisons vite en sorte de mettre un terme aux chaotiques combats que vous avez déclenchés. Rentrons tous chez nous et considérons réellement ce qui se joue pendant qu’une enquête honnête est menée. Ossus n’est pas du tout le lieu où livrer bataille, surtout que ce n’est pas aujourd’hui et avec deux trois croiseurs que nous allons tout résoudre. Par ailleurs, ce n’est finalement plus par l’intermédiaire de l’AGPU que nous réglerons la guerre. Je ne crois plus aux rétablissements précaires de la paix auxquels nous n’avons eu de cesse de recourir jusqu’à présent. Ainsi, puisque l’Empire ne sait que combattre et qu’il vient de nous démontrer tout le peu d’intérêt qu’il entretient à l’égard des moyens légaux de solution des différends, j’exige son retrait ou son exclusion de notre institution pour la paix. L’AGPU pourrait de ce fait devenir une association entre la République Galactique, l’Ordre Jedi et leurs petits potes les Mondes libres que la République protégerait militairement.

Un silence lourd s’était soudainement glissé dans l’Opéra royal. Alysanne qui était depuis le début passée pour l’idiote de service venait de revêtir une attitude des plus qualifiées, si bien que le commissaire en fut presque admiratif, un sourire confiant ornant ses lèvres pincées et quelques paillettes étincelaient au fond de ses yeux bruns. Un sérieux évidemment à relativiser étant donné que la Raltiirienne brisa rapidement ce calme par de nouveaux bruits de paille bien trop sonores.

Darth Khorog
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Cette espèce de pute ! Voilà ce qu’il en coûtait de s’associer avec d’aussi vils personnages. L’oisiveté conduisait systématiquement à ce genre de d'individus déviants et exécrables. Impossible de travailler avec eux. Le Seigneur Sith se demandait pourquoi Thélophilius l’avait spécifiquement demandé. Elle n’était en rien représentante de la République ici. Elle n’avait aucun pouvoir, aucune autorité. Les soldats ne l’escortait que par principe, sans doute à cause de la présence du Sith. Elle n’avait rien à foutre ici. Et elle avait le toupet de le critiquer sur sa façon d’être un Sith ? Et si finalement ce n’étaient pas les Jedi les traîtres ? Et s’ils avaient eut vent de quelque chose d’autre ? Pourtant c’étaient toujours les Jedi qui causaient des problèmes.
Cette Alysanne Méridan lui pesait vraiment sur les nerfs, il n’avait qu’une envie, c’était de lui briser la nuque, ou pire encore, lui effacer la mémoire, lui faire exploser les nerfs avec une attaque télépathique. La Force montait en lui, prête à exploser dans la tête lourde de maquillage de l’idiote … mais il se contint malgré lui. Il garda sa colère lourde sous le coude. La puissance du côté obscur, les hurlements des gens qui brulait sous des décombres non loin de là, la peur et la souffrance … tout cela excitait sa colère et sa haine perpétuelle … il devait faire attention ! Il n’avait pas envie de tout foutre en l’air à cause d’un manque de contrôle. Le Cardinal Noir ne le lui pardonnerait pas cette fois. Il devait réussir ! Il prit le temps de respirer, non pas pour se calmer, il n’était pas Jedi, mais pour cultiver toutes ses émotions fortes, les garder sous contrôle.

Puis il se tourna vers Alysanne. Un feu brillait dans ses yeux. Il la jugeait comme il jugeait les prisonniers de Korriban. Ce regard qui, bien souvent, suffisait pour briser les résistances mentales de ceux qui ne veulent pas dire la vérité. Puis il répondit à Alysanne Méridan d’un ton accusateur et plein de reproche :

- Selon vous je ne suis pas un bon Sith ? Un piètre diplomate ? Et une poupée de chiffon ? Il est vrai que vous parlez en connaissance de cause. Vous avez quel âge dite moi ? Vous n’avez pas vingt ans, n’est-ce pas ? Cela se voit sur vos vidéos indécentes et indigne de la fonction publique, peu importe ce qu’elle peut être. Un peu trop de maquillage, voilà l'un de vos problèmes, c’est comme ça qu’on reconnait les vielles mégères bourgeoises qui vieillissent trop vite.

Il appuya bien son regard sur les lèvres d'Alysanne Méridan :

- Je vous trouve sérieusement gonflé, et je ne parle pas seulement du botox, mais plutôt de ce culot que vous avez à me critiquer alors que vous, inutile comme vous êtes, vous vous êtes fait jetée par votre propre gouvernement, votre propre Sénat et vous vous êtes retrouvé ici « invité » gracieusement par le Président de l’AGPU. De quel droit vous vous tenez là en fait ? Ce Jedi lui n’a pas été exclu de son ordre pour attitude indécente et violation des lois morales de son ordre, aussi méprisable qu’il puisse être.

Darth Khorog avait bien appuyé son venin sur le mot « Jedi ». Cette espèce de macaque aveugle voulait jouer la carte de l’être Pur et moralement à toute épreuve. Mais le Sith savait, cet être était venimeux. Quant à Alysanne, cette pauvre fille n’était en rien en raccord avec le présent. Elle était indigne de participer à cette réunion ! C’était fou de constater qu’elle pouvait débiter autant de stupidité dans l’actuel contexte. Elle se pensait protégé par la présence du Jedi ? Elle se sentait protégé par les soldats d’Ossus ? Le Sith commençait à avoir des doutes sur les motivations de la Prostitué de Ralltiir.

- Vous avez beau vouloir la Guerre, Alysanne, mais ça n’est pas de votre ressort. Vous n’avez aucune autorité ici pour parler au nom de la République, vous ne faites pas partie du Sénat, vous n'êtes pas Générale, vous n'êtes plus rien. Le Chevalier Jedi de sont côté, n'a pas l'autorité de représenter qui que ce soit non plus. Il ne peut parler qu’au nom de son Ordre puisque le Sénat ne l’a pas spécifiquement mandé pour cela. Autrement dit je suis le seul membre de l’AGPU ici à pouvoir prendre des directives. Si je consent de discuter avec vous pour en décider c’est parce que je le veux bien ! La priorité ce devrait être de retrouver Thélophilius et les autres ! Et là, dans cette situation, je vous retrouve à vous pomponner comme une vulgaire prostituée de Nar Shaddaa ! C’est pitoyable !

Le Sith craignait que Thélophilius soit mort, si tel était le cas, l’AGPU n’allait pas pouvoir s’en sortir, sauf si le Conseil Noir allait continuer dans cette lancé. Darth Khorog était un des co-fondateurs de l’organisation avec Grendo S’orn. Tant que les deux étaient vivant et volontaires pour continuer, l’AGPU restera debout.

- J’ajouterais à cela que ce n’est pas à vous de discuter les directives de votre gouvernement et de Grendo S’orn ! Tout comme il n’est pas de mon ressort de discuter celles du Conseil Noir ! J’ai des affaires plus urgentes à gérer, comme cette putain de Guerre Civile ! Alors si c’est pour débiter des âneries pareilles, si c’est pour détruire ce que nos deux nations tentent de construire, je n’hésiterais pas à faire part à Monsieur S’orn de votre félonie et de votre trahison envers votre État en cette période de Crise. Tout comme je m’occuperais de nos propres traitres, dans nos rangs, à la méthode Sith.

Comment était-il possible de débiter de telles paroles aussi effrontément ? Elle faisait preuve, par ses paroles, de trahison ! Elle se constituait comme un élément potentiel de cette félonie ! Si le Jedi en était exempt, alors elle de son côté faisait une suspecte idéale. Pousser le Jedi à repousser Darth Khorog pour discuter entre eux. Sauf qu’ils n’avaient aucune autorité dans cette organisation. Autant demander à deux balayeurs survivants de remplir ce rôle. Il était absurde qu’elle puisse avoir cette idée en tête.

- Nous sommes ici réunis pour tenter de parler de la paix, je refuse de le faire avec un Jedi, mais une salope qui écarte les cuisses en direct sur Holonet et s’amuse à rejeter les efforts du gouvernement qu’elle ne représente même plus … tant de félonie de déviance envers son propre peuple me dégoûte. Si vous voulez vous faire sauter par un Jedi, comme cela à l’air d’être le cas avec vos œillades pour celui-ci, sortez donc et allez retrouver vos habituels mignons ! Nous de notre côté nous pourrons nous passez d’une fêtarde inutile telle que vous ici.

Le draethos décida qu’il avait fini de discuter avec cette idiote décérébrée. Il se concentra alors vers quelqu’un qui, hélas, était plus sensé que l’autre chouette à paillettes. Le Sith se retourna vers le Jedi, le simple fait de le regarder, sans pour autant l’insulter lui coûtait énormément. Il allait dire quelque chose qu’il regrettait déjà. Pouvait-il seulement le dire ? Il le fallait pourtant, même s’il ne se le pardonnerait jamais. Il allait devoir faire pénitence après cette affreuse journée. Il aurait pu être en train de torturer des prisonniers. Fixant son regard courroucé dans les yeux aveugles de ce Jedi « Kayan », le Sith parla d’un ton sec et glacial.

- Je n’aurais jamais cru pouvoir dire ça un jour, mais je crois qu’on va devoir discuter ensemble … Jedi. Profitez-en, parce que je n’ai pas envie de réitérer l’expérience un jour. Vous êtes intelligents, et je sais que vous aviez planifiés cela. Alors dites-moi, puisque vous êtes les instigateurs de cette mascarade, quelles sont vos conditions.
Luke Kayan
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À l'aube de ses trente ans, Luke était confronté à la plus grande épreuve de sa vie, et ce n'était pas (encore?) la gestion de milliers de victimes, sinon celle du co-fondateur de l'AGPU et d'une ex-Sénatrice qui se crêpaient le chignon. Tant et si bien que le commissaire et le Hapien devenaient de simples figurants dans cette bataille, tandis que dehors, grondait le véritable combat avec deux flottes qui s'entretuaient. Au moins, Alysanne semblait être de son côté, Luke n'aurait pas à se justifier auprès de cet étrange personnage, excentrique à souhait, irrespectueux mais que jamais, il sous-estimerait. Au-delà des insultes basses du Sith, le jeune homme voyait l'ancienne politicienne qui avait su monter très haut, une sénatrice de renom qu'un scandale avait fait chuter, mais cela ne représentait pas son talent. Mieux encore, son retrait volontaire avait été, malgré tout, un signe de belle joueuse maligne. Et puis, c'était l'apanage des Grands Dirigeants : tomber pour un... un quoi déjà ? Sextape ? Quelque chose de ce goût-là qui avait bien évidemment, rapport avec une partie privée du corps. Au-delà donc, des considérations pour ces dramas, ou encore des bruits de paille et des vulgarités d'une quasi-quinquagénaire désabusée, le Jedi voyait celle qui, par le passé, avait assez travaillé pour se permettre aujourd'hui cette attitude. Si Alysanne était ici, c'était par fruit du hasard, mais pas seulement. Pour faire avancer une crise, on préférait garder le siège d'un incompétent absent plutôt que de le laisser s'assoir dedans. Elle avait donc son rôle à jouer bien que ce soit difficile à admettre de prime abord. Alysanne était loin d'être insignifiante, superficielle ou juste une traîtresse comme le suggérait Khorog. Théophilius l'avait appelé pour une bonne raison.

Quant à Khorog, justement... C'était encore plus irresponsable de lui appliquer cette théorie, tant il semblait inapte au poste de diplomate. Cet homme était une insulte aux Siths. Luke eut presque de la peine pour eux. Il saisissait soudain pourquoi Noctis avait quitté l'Empire, et pour la première fois, eut une once de compassion pour lui. Toujours axé sur la violence, il n'hésita pas à confirmer la judicieuse remarque d'Alysanne : "s'occuper des traîtres à la méthode Sith". Elle avait eu raison : 15 ans ne suffisait pas à changer quelqu'un, surtout quand il n'en avait pas l'intention. Force était de constater que le prétendu Seigneur renforçait les soupçons le concernant. Après trois attentats

Impassible, du moins en apparence, le Hapien se préparait à répondre à d'autres accusations. Les Jedis n'étaient officiellement pas présents lors de l'attentat, d'ailleurs, leur présence dans un monde neutre ne saurait, juridiquement parlant, être reprochée, puisqu'il s'agissait justement d'une planète indépendante... Cependant, nul besoin, les deux autres s'écharpaient à coups de remarques sur la maturité de l'un ou le botox de l'autre. Le jeune homme décida donc de passer royalement outre ces remarques, dont certaines l'éclaboussaient. Il n'allait pas se vexer alors que des civils étaient morts ou agonisaient encore, sans parler des soldats en train de combattre. Son unique but ? Un cesser le feu pour s'occuper réellement de la crise. Ainsi, le Consulaire saisit au vol une des paroles de son haineux interlocuteur Sith. Malgré une démangeaison certaine de rebondir sur les propos d'Alysanne mentionnant le triple attentat avéré, Luke se retint. Il ne devait pas dévier de l'objectif premier : gérer la situation de crise. Cette crise-là, qui concernait des centaines et des centaines de personnes.

- Vous l'avez dit, la priorité est de retrouver le Président Théophilius et de s'occuper de cette guerre qui vient littéralement de se déclencher. - Comme pour donner raison au jeune homme, une explosion sourde fit trembler les murs fragiles de l'Opéra, ou plutôt du fantôme de ce qui avait été, il y en encore peu, une pièce grandiose.- Nous devons donc établir de suite un cessez-le-feu. Je sais que je ne suis pas le représentant idéal, aucun de nous ne possède ce pouvoir, mais vous avez été, vous Mademoiselle Méridan, et vous Darth Khorog requis par le président en personne. Jusqu'à preuve du contraire, sa réapparition donc, vous conservez ce rôle. -Et puis, ce n'était pas non plus comme s'il y avait d'autres personnes disponibles.- Le Commissaire, figure d'autorité, citoyen d'Ossus officialisera notre rencontre, s'il le veut bien.- Le moustachu n'avait pas un rang suffisant pour aspirer à ce genre de choses, en temps normal. Aujourd'hui, c'était différent et son statut de policier, au moins, permettait-il de présumer de son objectivité. C'était lui qui représentait, finalement, les intérêts d'Ossus et du président Théophilius. - Si nous ne proposons rien, de toutes manières, nous courrons à la catastrophe. Or je suis persuadé que nous avons tous, en commun, le désir d'arrêter ce massacre, avant qu'il ne fasse d'un attentat, une guerre en bonne et dûe forme.

Il nous faut un accord solide afin d'entreprendre des recherches pour retrouver le Président, lancer l'enquête, relever des empreintes au niveau de la bombe, ce qui est du ressort de la juridiction d'Ossus d'ailleurs, et préparer l'évacuation, ainsi que le sauvetage de la population, laquelle je rappelle... Continue de subir les conséquences des tirs qui se produisent en haut. Je n'ai personnellement aucune condition, Monsieur, mais je pense qu'il faut que l'arrêt du combat soit immédiat, irrévocable. L'Empire est celui qui, présentement, attaque. Aux vus des pouvoirs qui vous sont conférés et dont vous faites étalage, Darth Khorog, demandez le retrait des troupes hors de l'espace Aérien d'Ossus, monde indépendant dans lequel une attaque entre la République et l'Empire peut être considéré comme une attaque envers lui. Il me paraît logique que la République se retire en même temps que l'Empire, une fois les tirs cessés, hors des frontières d'Ossus, dans des conditions similaires. Mademoiselle Méridan, quoique vous puissiez dire ou penser, si le président Théophilius vous a appelé pour cet événement important, c'est bien qu'il considérait que vous avez de l'influence. C'est le cas. Le peuple Ossien vous apprécie. Votre figure, vos mots pourraient aider à l'organisation, rassurer les victimes désemparées et faire passer des "ordres" afin d'organiser l'après-crise. Ici, la République et l'Empire n'ont aucun pouvoir, ce ne sont que des étrangers dont les disputes ont débordé sur un monde neutre. N'ayant pas non plus de représentant de la République plus apte, encore une fois, l'appel du Président Théophilius, disparu présentement, vous place comme la plus à même de préparer puis de signer cet appel au cessez-le-feu que nous présenterons ensuite au gouvernement Républicain et au Conseil noir.
Luke attendit quelques secondes avant de reprendre. Malgré sa cécité, il lui semblait sentir le regard intense de Khorog sur lui.

- Darth Khorog, puisque vous avez décidé de discuter- Le Hapien passa sous silence les accusations même pas insidieuses, sinon directes. Que l'autre accepte d'écouter des conditions de retrait, finalement, était tout ce qui l'intéressait. Certes, Luke devait défendre la réputation de l'Ordre, mais il comptait justement réclamer une enquête neutre et préservait ses arguments pour quand les vaisseaux cesseraient le massacre. -Organisons l'arrêt de l'assaut, avec effet immédiat, suite à quoi la République s'engage aussi à cesser la réplique. Si la bataille continue, nous ne pouvons rien faire.

Acheva le Chevalier qui, déjà, préfèrerait songer à l'organisation d'équipes de secours, de guérisseurs, de permis pour atterrir sur Ossus et aider les blessés. Il espérait aussi au plus vite que l'enquête débute. Pour l'instant, les personnes qui fuyaient dans le désordre, les tirs risquaient de contaminer la scène de crime. Il fallait aussi lancer des recherches immédiats pour retrouver Théophilius, mais tout ceci était impossible à cause de cette foutue bagarre des deux grands dans les cieux d'un pauvre monde indépendant qui avait accepté cet événement. Ossus devait déjà tellement regretter.

- Songez que le peuple d'Ossus, et à l'avenir, la population aussi bien des mondes de l'Empire ou de la République contempleront vos actions. À votre avis, à qui feront-ils le plus confiance ? À ceux qui ont laisser le massacre continuer, risquant de dégénérer à un point inimaginable ? Ou au camps raisonnable qui aura décidé de ne pas jouer avec leur vie ?

Et si de cette décision, dépendait la réputation de chacun, mais aussi des troubles ou la paix interne ? Est-ce que certaines planètes chercheraient à sortir de l'un des deux grands girons car elles ne se sentaient pas, à raison, protégées et gouvernées avec sagesse ? Si Khorog ou même Alysanne se moquaient des morts d'aujourd'hui, peut-être que la façon dont on les verrait suite à cette crise les feraient réfléchir. Ses derniers mots allaient surtout pour Khorog vu qu'Alysanne semblait finalement, pas si hostile que ça et plutôt réfléchie dans son genre. Quoique... Son ultime phrase valait aussi pour l'ancienne politicienne (mais aussi pour lui-même car Luke devait se retenir pour ne pas tomber dans la facilité de la dispute, du "moi je" et des justifications abusives. Le climat invitait à s'indigner, démontrer combien son Ordre était innocent).

- Si j'étais vous, je préfèrerais être perçu comme celui qui a cherché à stopper l'hémorragie, plutôt que celui qui s'est entêté sur des bagatelles, des accusions vaines, sans fondement et des insultes infantiles sur le physique ou la maturité d'autrui. C'est d'actions pratiques, immédiates dont on a besoin, pas d'une dispute digne d'adolescents. Personne ne se souviendra de moi, un simple Chevalier Jedi. Je veux juste aider, je n'ai rien à gagner... Par contre vous... Je vous laisse faire le choix le plus judicieux.

Traduction : ne pas perdre son énergie, ce n'était pas autour de ce bureau improvisé qu'ils découvriraient fermement le coupable. La menace passive quant à elle était plutôt claire : Ni Méridan, ni Khorog n'avaient envie qu'on retienne d'eux leur doigt pointant l'autre en parlant de Botox ou de Bébé cadum lors d'une des plus grosses crises mondiales de l'époque. C'était pourtant ce qui risquait d'arriver, si aucun des deux requis par Théophilius ne trouvaient pas de terrain d'entente et se suffisaient de "je ne veux pas parler avec elle ou lui, d'abord".
Alysanne Méridan
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Darth Khorog éructait misérablement dans son coin, et une coulée de salive s’énervait déjà sous sa langue. Cette bave visqueuse s’échappait en un flot ininterrompu de sa bouche difforme dans laquelle il était possible d’entrevoir des dents pointues comme des poignards. Alysanne resta impassible, d’un air neutre, sans rien laisser transparaître, ni la peur, ni le mépris, elle ne le regardait même pas dans les yeux, laissant plutôt son regard se balader sur son visage blême, observant ses rides d’expression qui apparaissaient puis disparaissaient, un bouton par-ci, une cicatrice par-là. Tout glissait sur Alysanne, comme si elle portait en permanence sa plus belle combinaison intégrale en vinyle noir. Elle en avait fini avec les bassesses de cours d’école, en même temps cela faisait bientôt quarante ans qu'elle subissait les mêmes insultes, de la part d’êtres hargneux auxquels il était préférable de ne surtout pas accorder de crédit. Eh oui, malheureusement ne rien faire était encore la meilleure réponse que les victimes pouvaient apporter tant que les mœurs demeureraient.

Il pouvait être d’autant plus décevant de constater que le Chevalier Jedi s’était terré dans le silence, se rendant ainsi complice des déclarations du Seigneur Sith de pacotille. Certes, Alysanne avait toujours été confrontée aux remarques sur son apparence et à la faculté mirifique que celle-ci aurait à détériorer ses capacités intellectuelles. Pourtant, partout elle avait pu compter sur le soutien d’un allié, d’un ami. Sur Ralltiir il y avait eu Kankou, au Sénat il y avait eu Tchiïki, sa plus fidèle supportrice surtout en ce moment. Même lorsqu’Alysanne partait en vadrouille ou se trouvait en mauvaise posture dans un bar lugubre avec un homme inquiétant, elle pouvait compter sur Sacha.

Ici il n’y avait personne. Luke Kayan cautionnait les mots que Khorog utilisait pour l'insulter, son disque était rayé et c’était là ses seuls arguments. Ce comportement grossier et irrespectueux en disait bien plus sur lui que sur elle. La vague de poison passée, Khorog tourna le dos à la Primadonna, qui ne garda guère plus longtemps sa langue derrière ses dents blanches.

- Khorog soyez réaliste ! La seule raison pour laquelle vous consentez à discuter avec le Chevalier et moi-même est la suivante : nous avons tous les trois étaient arrêtés par les autorités d’Ossus. Nous sommes désormais sommés de nous expliquer, alors je vous en prie, refusez cette discussion et le commissaire se fera probablement une joie de vous passer les menottes. La seule chose qui compte à mes yeux est que nous agissions, utiles pour le plus grand bien. Je n’ai pas besoin d’un titre et je suis tout aussi légitime qu’un prêtre en robe pour prêter main forte aujourd’hui. D’autant plus si ce dernier n’a d'intérêt que pour mater un quarteron de renégats qui se promène un peu partout chez lui. Enfin ! Pourquoi mener une guerre contre la République si vous êtes déjà occupé avec votre satanée belle-famille.

Les sourcils à peine froncés de la Primadonna conférèrent à son visage une expression constante de sérieux et de concentration : c’en était fini de prendre des coups.

- Bon alors maintenant que peut-on faire ? Laissez-moi réfléchir un temps sans jacasser ! Il va déjà falloir que vous revoyiez tous deux votre sens des priorités. Arrêtez de croire que nous devons, ensemble bras dessus bras dessous partir retrouver Thélophilius. Petit un vous croyez quoi ? Il était le plus proche conseiller du roi, c’est désormais le président de l’AGPU, la police fouille actuellement chaque recoin des ruines à sa recherche ! N'ai-je pas raison monsieur le commissaire ? L’homme opina du chef en guise d’approbation.

Petit deux, ce Thélophilius n’est pas notre messi pardi ! Comprenez bien que l’homme qui pourrait sortir des décombres serait au mieux fortement amoché, et je pèse mes mots ! Nous sommes grands et pouvons avoir des idées sans qu’un petit papi sûrement plus sénile que sage nous tienne la main. Savez-vous seulement comment faire ? Sa disparition serait évidemment un terrible malheur, mais comprenez bien qu’au dehors des milliers d’âmes sont en train de s’éteindre. Comment pouvez-vous penser que la sienne vaut plus que celle des malheureux employés de l’AGPU ? Bon sang, revenez à la raison. Nous nous devons d'intervenir et de prendre nos responsabilités.

Sa voix s’était durcie, on y sentait la rancoeur d’une femme qui avait souhaité donner à une organisation naissante charisme et force mais qui s’était retrouvée injustement écartée de la course. Comme si Thélophilius avait été cette brute de quelques années plus âgée qui vous dérobe la sucette que votre grand-mère a achetée pour votre goûter.

- Ensuite Khorog, tirez profit de votre rang si haut placé pour entrer en contact avec le Conseil noir. Lui seul a pu ordonner les attaques qui ont cours en orbite, mais qu’est-ce qui les a motivées ? Peut-être y a-t-il un malentendu, mais toute confusion doit être dissipée. Il est pitoyable de se targuer de représenter son empire alors que l’on ignore tout des motifs de ses agissements.

Soudain, une série rapide de légères vibrations au poignet attira les yeux topazes de notre Ralltiirienne sur sa montre connectée. Celle-ci captait enfin de nouveau du réseau, et la femme put alors observer l’interminable défilement d’appels manqués et d’autant de messages. Tous de Tchiïki. De son amie.


Salut, tu es morte ?

Dispo’ pour me faire un tuto make-up ?


Réponds-moi “marmelade” si tu es morte, “confiture” si tu es en vie !


Je viens de terminer mes mots fléchés, il m’a fallu un quart d’heure pour trouver “arbuste à fleurs tropical” en 12 lettres ! C’était rhododendron.


J’ai lu dans le journal que la copropriété de Matoaka l’avait menacée d’expulsion car elle avait organisé une rave party toute la nuit. LOL


Je te préviens, si ta dernière demeure est Ossus, je rejoins le FLR !


Dis donc, j’espère que je suis dans ton testament..


Car mine de rien Sénatrice ça paie pas non plus des masses, qui financera les études d’Isidore ?


Je reviens tout juste des toilettes.


Pour me déscotcher de l’édition spéciale de GalaxNews, je suis allée arroser mes bégonias.


Voilà combien de jours, voilà combien de nuits ? Voilà combien de temps que tu es repartie ?



Le calme qui s’était installé pendant que tout le monde considérait les paroles de la Primadonna, vola en éclat tandis que cette dernière se mit soudainement à s’esclaffer. Dans la précipitation, Alysanne ne parvint pas à sélectionner le meme qu’elle voulait envoyer à la Sénatrice Ranya en guise de réponse provisoire. Sans que la Ralltiirienne ne s’en aperçoive, ce fut un de ses nudes qui fut délivré.

- Quant à vous Chevalier Kayan, il est clair que l’arrivée des Jedi a été une surprise pour nous tous. De plus votre présence déraisonnable sur Ossus a ravivé des tensions connues, ce qui n’était certainement pas la démarche la plus pertinente. Qui sait.. si le Conseil noir s’est montré aussi certain de votre responsabilité que Khorog, cela voudrait alors dire que c’est en raison de votre insouciance que la flotte républicaine encaisse en ce moment même les coups impériaux. Votre départ d’Ossus pourrait ainsi, je l'espère, désamorcer la situation. Nous devons tous quitter l’orbite de cette planète qui n’est pas la nôtre, et vous les premiers, Jedi. La Galaxie toute entière doit probablement être aussi confuse que nous, une prise de parole semble donc s’imposer. Commissaire auriez-vous s’il vous plaît l’obligeance de contacter un média ossien ? Dites leur de venir ici et préparez une retransmission sur les canaux internationaux, il est grand temps de prendre le Bantha par les cornes.

L’agent de police approuva l’initiative d’un signe de tête et s’affaira aussitôt tandis qu’Alysanne entreprit de son côté de contacter la Secrétaire d’État Ashford. Elle devait à tout prix en informer le gouvernement, ou on lui ferait la misère. Pour cela, elle comptait bien passer par une connaissance.

Bonjour Evadné ! Alors avant que vous ne vous inquiétez pour rien, sachez que je vais bien, et que j’ai été conduite à l’écart des conflits par la police d’Ossus. Je suis en très charmante compagnie : un Chevalier Jedi et Darth Khorog. Les autorités locales veulent que nous organisions la désescalade. L’idéal serait de parvenir aux retraits des flottes du système. Si vous parveniez à convaincre Camina de me laisser faire et de m’appuyer, je vous en serais reconnaissante. Notre République à laquelle je demeure loyale et entièrement dévouée aurait comme une dette envers vous héhé (ce qui est pas mal stylé dit comme ça). Bises, Alysanne



Compétence utilisée
- Commandement - niveau 2 : Alysanne tente d'organiser la sortie de crise et distribue quelques premières directives à ses partenaires

Darth Khorog
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Darth Khorog avait juste envie de tous les découper. Pourquoi devait-il rester ici ? Il se posait la question encore et encore, mais il n’avait pas la réponse. Il y avait des ennemis là, dehors. Quelqu’un menaçait la vie de brave Sith fort et loyaux. D’autres en revanche pouvait bien être des traîtres infames. Il ne faisait d’ailleurs pas confiance à Alysanne et ce Jedi aveugle. Il hésitait à faire usage de la Force mais finalement il allait devoir agir.

Les premiers arguments de l’aveugle, Khorog devait bien l’avouer, étaient hypothétiquement valables. Thélophilius les avaient spécifiquement désignés, alors Alysanne était, par défaut, la représentante de la République. Quelle ironie, elle était la parfaite incarnation de la dépravation des mondes républicains. C’était une véritable plaie oui ! De plus, il fallait effectivement proposer quelque chose. Le draethos aurait bien aimé proposer une petite baston sanglante et sans pitié, histoire de se débarrasser ce des moins que rien. Mais il savait au fond de lui que ce n’était pas la solution … oh oui ! Une solution acide, pour pouvoir les dissoudre. Voilà quelque chose d’intéressant. Ou alors de la colle ? Oui voilà, de la colle très efficace, assez pour les fixer au sol et les obliger à s’arracher la peau pour qu’ils puissent se libérer. Ce serait assurément un spectacle très réjouissant et délectable. Le ventre du Sith se mit à gargouiller, réveillant Darth Khorog de sa torpeur. Il se reconcentra sur les propos du Jedi-prêt-à-décapiter.

Le Sith savait reconnaître une sournoiserie de Jedi quand il en était témoin. Ce gars là voulait s’imposer comme un arbitre, celui qui est artisan de la paix. Baliverne ! Jamais le Sith n’accepterait l’Ordre Jedi à la Table de l’AGPU. Jamais ! Bien que lui-même détestait cette organisation stupide, c’était lui qui en était responsable ! Hors de question de passer pour un idiot ! L’empire avait besoin d’un Grand Inquisiteur fort et invaincu ! Il se tourna alors vers le Jedi :

- Certes, nous sommes là pour discuter. De ce fait, nous parlons … pacifiquement. De plus, je vous déconseille de vous mettre à ma place. Mais si réellement vous insistez je peux vous trouver une place à l’Académie Sith de Korriban.

Il parlait de « stopper l’hémorragie » … c’est sa tête qui allait bientôt pisser le sang si ça continuait comme cela.

- Ensuite je …

Etonnamment, son communicateur se manifesta. Quelqu’un venait de lui envoyer un message. C’était Lloyd Hope. Le Sith fit signe au Jedi et a Alysanne qu’il s’excusait et s’éloigna quelque peu.
Lloyd lui disait de se méfier des Jedi et de la République. Le draethos eut quelques pensées sarcastiques à l’égard du hapien. Bravo champion ! Mais il garda ses avertissements dans un coin de son esprit. Il n’eut pas le temps de revenir vers le trio infernal, que le communicateur se manifesta à nouveau … Dana Shar ! Le Sith écouta attentivement le message. Elle l’avertissait vis-à-vis des renégats … voilà une information déjà plus probable. C’était celle que le Sith craignait le plus … mais en observant les manœuvres offensives des flottes en orbite … Darth Khorog était prêt à y croire malgré tout.
Le Grand Inquisiteur se rapprocha de la table, la mine encore plus sombre qu’auparavant.

- Bon … heu … voilà. Je ne vous fais pas confiance, pour moi vous êtes liés à cette affaire. Cependant, je ne peux nier que je suis ici le seul responsable de l’AGPU et je refuse de jouer les boucs émissaires. Alors voilà ce qu’on va faire.

Le Sith désigna Alysanne, qu’il avait à peine écouté. Il ne discutait plus qu’avec le Jedi. Il avait du mal à le croire lui-même.

- Vous, mademoiselle Méridan, vous allez contacter qui de droit, peu m’importe, pour faire cesser cette folie de votre côté. Il faut dans un premier temps que les combats cessent. Alors donnons les directives histoire de faire passer le mot. En guise de bonne volonté, je vais faire les premiers appels devant vous. J’attends la même chose de votre côté.

Darth Khorog se retourna vers l’aveugle.

- Vous le Jedi, contactez le commandant de la flotte républicaine pour qu’il cesse le combat. Et écartez toute délations et autre calomnie à l’égard de l’Empire Sith ! Nous sommes innocents de toute cette affaire ! C’est clair pour vous ?

Le Sith attendit à peine. Il entreprit alors plusieurs choses. Tout d’abord, il fit usage de la force et souleva son communicateur pour le mettre à sa hauteur. En parallèle de cela, le Sith étendit son esprit dans celui de la Primadonna et, de façon beaucoup plus discrète et subtil, dans celui du Jedi. Son but était de lire les pensées de ses cibles, mais sans aller loin et sans se faire repérer par l’aveugle qui lui, était sensible à la Force. Le Sith était un expert dans cet art de l'esprit, il espérait juste que le Jedi lui ne l'était pas non plus ...

Le Sith brancha tout d’abord son communicateur sur la fréquence du Cardinal Noir. Lui-seul pouvait voir les coordonnées qu’il entrait dans son appareil. Heureusement, la communication était possible. Le Sith débuta son message :


"- Mon maître,

Je vous recontacte maintenant que j’ai plus d’informations. Je suis actuellement avec un Jedi, un aveugle. Je suis aussi avec Alysanne Méridan et la garde Ossanne. Nous nous sommes réunis dans une salle d’opéra pour discuter de la trêve qui visiblement vient d’être rompu par les forces Impériales en orbite autour de Ossus.

Cette élément présente l’Empire Sith comme étant l’instigateur de ce coup d’éclat regrettable. J’aimerais savoir qui à donner l’ordre à nos forces spatiales d’attaquer en premier les troupes Républicaines ? La seule présence de l’Ordre Jedi, comme vous le savez, suffit à les désigner eux comme suspects indépendamment des sbires du Chancelier S’orn qui n’a rien à gagner dans cette affaire.
Je vais faire ce que je pourrais pour calmer les ardeurs, mais si jamais l’attaque impériale proviens d’un ordre d’un membre du Conseil Noir, inutile de vous rappeler que la suspicion est de mise et que je ne gênerais pas pour enquêter. Selon Dana Shar, cette explosion proviendrait des Renégats Sith. Si j’ai des doutes sur Alysanne, l’implication des Renégats expliquerait tout, cependant elle tient cette information d’un agent des services de renseignements.
Si je puis me permettre, je vous enjoins à contacter le Chancelier Suprême S’orn pour l’informer de notre innocence dans cette affaire.

J’attends votre réponse.
"


Le Sith jeta un œil à Alysanne et à Luke, il était toujours en train de faire son petit manège, l’usage discret de la mémoire de Force pour détecter la moindre trace de fumisterie. Pour détourner l’attention, il fit au Commissaire :

- Pensez à vous renseigner sur les autres vous ! Qu’on sache s’il y a des survivants !

Puis il se concentra sur son communicateur qui voletait à hauteur de sol, il débuta un nouvel enregistrement holographique :

"- Seigneur Ladium,

Je suis actuellement en train de renégocier la trêve avec la République Galactique. Je suis en sécurité et j’ai eu le déplaisir de voir les forces impériales, en orbite autour de Ossus, ouvrir le feu sans mon consentement.
Au vu de la responsabilité qui m’incombe vis-à-vis de cet événement, je me dois de vous demander qui a ordonné l’attaque des forces impériales. Ce grave manquement à la Paix vient de nous coûter cher et ce n’est pas terminé.

J’ajouterais à cela, qu’il est de mon ressort, et de celui de Darth Senjak, de gérer cette affaire diplomatique, et non pas à vous, avec tout le respect que je vous dois.
Je peux comprendre qu’il y ait dans votre entourage stratégique immédiat, des traîtres qui ont pu ordonner aux vaisseaux Sith d’attaquer sans mon consentement. Si tel est le cas, soyez rassurés que je ne prendrais pas de repos, jusqu’à ce que tout le haut commandement de l’Empire Sith ne sera pas nettoyés de toute la vermine Renégate.

Vu que l’Empire Sith vient de briser la trêve avec la République Galactique, nous sommes responsables de facto de la crise diplomatique qui occupe Ossus. Aussi, je vous prie de bien vouloir m’informer de l’identité de la personne responsable de ce forfait inadmissible.

Au vu des informations que je détiens, il est possible que l’Ordre Jedi soit responsable, et non la République Galactique, de cet attentat. Selon une autre source bien plus crédible, cela pourrait être les Renégats Sith. Aussi, si vous avez des informations à ce sujet, n’hésitez pas à me communiquer ces informations avec que je puisse les relayer aux concernés ici.

Darth Khorog
."


Il se doutait que le Castellan Noir risquait de mal prendre ce message, mais s’il agissait ainsi il se mettrait en défaut vis-à-vis du Clergé Sith et surtout de l’Inquisition. Darth Khorog avait toute autorité pour enquêter sur les membres du Conseil Noir. Ils n’étaient pas à l’abri de l’Inquisition. Cet événement fâcheux, donnait à Darth Khorog toute la latitude pour faire son office et fouiller la propre chambre de Darth Ladium. Ce dernier le savait pertinemment.
Pour la suite, le Sith entra d’autre coordonnées. Celles des Ombres de l’Empire. Il utilisa une fréquence d’urgence, il ne l’avait jamais utilisé jusqu’alors. En tant que Grand Inquisiteur, Darth Khorog et ses subalternes étaient habilités à requérir des informations. Ici, le cas de figure exceptionnel pouvait, selon lui, lui permettre de contacter directement Darth Malevolus. Aussi, il prit le risque de le faire.

- Ici Darth Khorog, Grand Inquisiteur en place sur Ossus.

J’ouvre une requête d’urgence de niveau 1, code Inquisitorial. J’ai une demande expresse pour l’Ombre de l’Empire en personne. Je souhaite savoir qui est, parmi vos agents, sur place sur Ossus. Une de mes Prêtresses, Dana Shar, m’a dit être en contact avec l’un d’entre eux et m’a affirmé que l’Attentat sur Ossus est l’œuvre des Renégats.

Confirmez-vous cette information ? Avez-vous quelques informations que ce soit qui pourrait m’être utile ? Je suis en sécurité, en train de renégocier le Traité de paix qui vient d’être brisé par les Forces armées Sith.

Avez-vous des informations sur un éventuel traître au sein du Haut Commandement Sith, ou bien parmi les officiers en présence en Orbite d’Ossus ?
La situation est critique, veuillez me recontacter au plus vite.

Terminé.

Il jeta un autre regard vers Alysanne, puis Luke. Il voulait s’assurer qu’ils écoutaient bien et qu’ils étaient attentifs. Le Sith faisait attention à ne pas trop en dire et à en dire suffisamment pour qu’ils ne doutent pas de lui.

Le Grand Inquisiteur se tourna ensuite vers la Primadonna et le Jedi. Il leur fit dans un ton de défi :

- Voilà, j’ai contacté qui de droit devant vous, j’attends leurs réponses

Ils n’eurent pas à attendre longtemps. Le premier à répondre ce fut Darth Bekhaar. Ce n’était pas un message holographique mais audio uniquement. Mais son message rendit Khorog perplexe :

- "Re-bonjour Khorog,
je viens pour ma part de regagner mes quartiers, la réunion du Conseil noir s’est terminée juste après votre appel. Je suis confus, je ne dispose d’aucune information. Le dernier élément qui a été porté à ma connaissance est cette explosion dont vous êtes heureusement sorti indemne.

Faites attention, surtout si des renégats rodent sur Ossus, ils en auront après chaque vie Sith. Nous discuterons des suites à apporter à toute cette affaire à votre retour, je ne tenterai pas de joindre Grendo S’orn avant de vous avoir à nouveau à mes côtés
."

Le Sith resta interdit pendant quelques instants. Le Grand Inquisiteur ne comprit pas le sens derrière les derniers mots du Cardinal Noir. Ce dernier n’a jamais été aussi doux dans sa façon de s’adresser au Sith. Qui plus est, pourquoi ne contacterait-il pas le Chancelier S’orn ? Ne serait-ce pas évident qu’il s’agit ici de la meilleure chose à faire pour prévenir de cette crise ? Le Grand Inquisiteur était très mal à l’aise, quelque chose clochait.
Darth Khorog n’eut pas le temps de faire le moindre commentaire, que le Castellan Noir apparu en holo et répondit à son tour. Sa voix retentit dans toute la salle de théâtre.

- "Darth Khorog,

Faites donc, il serait évidemment peu opportun que nous entrions en conflit avec la République Galactique, alors même que notre propre Empire se déchire. Pourtant, vous n’avez guère la moindre autorité sur l’Armée et la Marine impériales, toutes deux sont sous mon seul commandement. Ainsi, il serait plus correct de votre part de surveiller les termes que vous employez. Pour vous répondre, c’est bien moi qui suis à l’origine de notre intervention armée, ainsi que me l'a demandé Bekhaar.

Je n’ai fait que réagir à l’attaque que nous avions subie, il en valait de mon devoir vis-à-vis de notre Empire et des dogmes Sith qui sont tous deux les nôtres. Je suis sûr que même vous vous pouvez comprendre cela… En effet, vous me devez le plus grand respect, mais amusez-vous donc avec vos petits amis diplomates. Je connais mes hommes, il n’y aura jamais le moindre traître au sein de mes troupes. Réfléchissez un peu, qui est celui qui renie nos idéaux et qui tente de contenir notre Nation, tandis qu’il est dans sa nature de s’étendre ? Vous, à l’encontre des préceptes de votre Maître d’ailleurs.

Je vous rappelle que nous avons été attaqués, c’est bien à ce titre que j’ai légitimement exercé mon autorité.

Je n’ai pas la moindre information à vous communiquer. Vous évoquez les renégats ; qu’il soit avéré que ces raclures de bidet, qui se targuent encore aujourd’hui d’avoir été nos frères, sont responsables de quoique ce soit sur Ossus, ou non, je ne cesserai jamais de les fustiger.

Darth Ladium, Castellan noir."

Il y eu comme un temps de flottement. Un moment de silence qui suivit après le petit monologue du Castellan Noir. Le draethos calculait dans le vide. Les propos du Castellan le frappait de plein fouet … Darth Khorog restait interdit. En lui, le vide total pendant un temps qui lui semblait incalculable. Mais très rapidement, il senti la colère monter en lui, d’une intensité telle qu’il du poser une main sur la table trop étroite pour s’empêcher de faire un geste qu’il aurait regretté.

Le Castellan Noir refusait de donner la moindre information …. Il refusait de se soumettre à l’Inquisition alors que le contexte l’exige … il refuse de reconnaître la mission dont le draethos était lui-même responsable ! De part ses paroles et ses actes, il refusait de reconnaitre l’autorité et les volontés du Cardinal Noir et du Conseil Noir dans son ensemble ! Comment osait-il faire usage d’une telle désinvolture, d’une telle témérité, envers le Grand Inquisiteur !

- Je vais le tuer … sale traître … s’pèce de pute à Hutt. Je vais lui faire bouffer ses lekkus …

Darth Khorog ne se rendit pas compte qu’il pensait à voix haute. Il se retourna vers Luke.

- Qu’est-ce que vous pensez de cette déclaration, Jedi. Vous qui connaissez si bien les manœuvres sournoises des politiciens et des êtres déviants tels que vous autres. Qu’est-ce que nous devons comprendre de la déclaration du chef des armées de l’Empire Sith ? Si je devais me faire mon propre avis de professionnel, cette espèce de petit enculé veut niquer toutes les chances que les vrais Sith loyalistes puissent conclure un accord de paix.

Cependant, une idée indésirable trottait dans la tête du Sith. Et si c’était Darth Bekhaar ? Si cette révolte n’était qu’une vaste fumisterie ? Et si le Cardinal Noir avait manipulé les événements ? Il avait dit « discuter des suites de cette affaire à votre retour » … comme s’il s’agissait d’une vulgaire chasse au wookie. Le Sith restait là à penser, sans pour autant perdre de vue ce que lui répondait ses deux interlocuteurs.
Mais Darth Khorog craignait qu’une chose terrible ne se passe. Et s’il était manipulé par le Cardinal Noir ? Darth Ladium était un idiot, un crétin fini, un pauvre abruti. Il était puissant, mais pas plus intelligent que la paire de chaussette que le draethos portait aux pieds. Il était impossible qu’il soit ainsi responsable de tout cela. Peut être que Darth Bekhaar avait orchestré tout cela … ou peut être pas.

- Je ne vais pas les laisser faire. Jedi ! Mademoiselle Médiran ! J’ai de nouvelles tâches urgentes sur les bras que je vais devoir gérer. De ce fait, qu’est-ce que vous proposez ? Pensez-vous pouvoir contacter votre propre chef, Alysanne ? Le faire ici, devant moi comme je viens de le faire en guise de bonne volonté. Il faut faire cesser ces combats, que tous les Sith, les Jedi et les Républicains se rassemblent chacun de leurs côtés, pour que les secours puissent agir ensemble de concert. Jedi, si vous avez quelqu’un à contacter qui pourrait aider aussi faîtes-le ! Il nous faut des informations ! On ne peut pas discuter de la paix, si personne ne nous entend ! A quoi bon décider de la cuisson de la viande, si tous le monde décider de manger végétarien !

Darth Khorog tentait de garder contenance, après le message glacial du Castallan Noir. Mais une chose était sûre, si avant Darth Khorog hésitait à soutenir Lloyd et ses petits projets … maintenant il avait le plein support de Darth Khorog. Mais chaque chose en son temps.

Soudainement, le Sith se rendit compte que Darth Malevolus n’avait pas répondu … les Ombres de l’Empire n’avaient donc pas d’informations ?

Ayant reçu les informations qu'il attendant, Darth Khorog enregistra sa réponse au message de Dana. Il se fixa sur la fréquence que Dana avait utilisé et lui fit un court enregistrement écrit :

- "Qui est cet Ombre de l’Empire qui vous a donné cette information ? J’ai ouvert une requête à son sujet auprès des Ombres de l’Empire et je n’ai eu aucune réponse, ni confirmation d’aucune sorte. Ne faites confiance à personne, peu importe avec qui vous êtes. Je suis en sécurité et j’essaye de réparer les conneries de la flotte en compagnie d’un Jedi et de Alysanne Méridan. Ne faites confiance à personne. Et Lloyd est en vie."

Sans attendre, le Sith enchaîna avec Lloyd et lui répondit :

-"Votre coéquipière habituelle m’a assuré que les Renégats sont responsables de l’attentat. Elle tiendrait cette info d’un Ombre de l’Empire présent sur place mais les services Secrets ne m'ont rien répondu à ce sujet. Elle est en vie. Ne faites pas confiance au Castellan Noir."

Le Seigneur Sith se retourna vers les deux abrutis, prêt à enchaîner sur le reste. Il espérait que tout allait pouvoir se dérouler plus simplement.



Spoiler:
Luke Kayan
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Si Luke pouvait être content d'une chose, c'était de ne pas avoir sous-estimé la Primadona. Depuis le début, malgré des reproches justifiés par rapport à son comportement, il avait senti son potentiel. Figure appréciée de la République, il fallait composer avec, et force était de constater, qu'au-delà de l'égo qui en prenait un coup, le Hapien était soulagé de l'avoir ici. Ses remarques, un peu abruptes concernant l'Ordre ne le touchèrent pas vraiment. On exigeait d'un Jedi de se contrôler, pas d'une ex-politicienne dans ce genre de situation extrême. Elle cherchait des réponses, soupçonnait mais avançait, c'était ce qui comptait.

- Nous étions là car nous pressentions quelque chose de ce genre, Mademoiselle. Ceci dit, vous avez raison, une présence indésirée ne peut qu'attiser les flammes. Si Ossus ne réclame pas notre aide, je vais demander de suite le retrait des membres de l'Ordre.

Les Jedis, hélas, n'avaient plus grand chose à faire ici, hormis ramasser les morceaux. Au sens littéral du terme : des bouts de gravats ensanglantés, des âmes parties, d'autres déchirées. Leurs guérisseurs seraient une goutte d'eau dans ce désert mortuaire, jadis flamboyant.
Mais ils procèderaient seulement si leurs hôtes involontaires voulaient d'eux.

- Je ne pense pas qu'il y ait d'autres attentats, les coupables ont fait ce qu'ils avaient à faire et sont parvenus à leur fin... La guerre est ouverte, elle continue désormais dans les cieux. C'est ironique et bien triste, mais nous n'avons, je le pense, pas à craindre d'autres explosions.

Et si le Chevalier se trompait, qu'une nouvelle horreur se produisait, les siens ne pourraient rien faire, rien anticiper. Les meurtriers pouvaient encore être proches qu'il était trop tard pour les appréhender. Si personne n'avait été pris en flagrant délit, cela signifiait qu'une longue enquête fastidieuse se préparait. On ne pouvait pas continuer de pourchasser de présumés innocents, si peu innocents aient-ils l'air d'être.

- La vie du Président ne vaut pas plus que la mienne, pas davantage que la vôtre ou que ces personnes encore ensevelies. Si mes termes ont pu sembler équivoques, je vous prie de m'excuser. Il est pourtant essentiel de le retrouver humainement, certes, mais aussi au nom de l'enquête, en guise de témoin, en espérant qu'il soit encore en vie. S'il est une personne qui risque encore de nouvelles représailles, c'est lui, si les auteurs de l'acte sont encore là, je crains qu'on ne le prenne en otage ou qu'on l'achève. Pour que la justice puisse faire son travail, il faut agir de suite, si douloureuse soit la situation...

Influencé par le monde policier, le Jedi savait qu'il fallait mener deux fronts à la fois après une telle catastrophe : aider les blessés, délivrer les prisonniers des décombres, mais aussi songer à la justice, aux preuves qui risquaient de s'effacer, aux empreintes et témoins qui disparaissaient. Sans oublier la scène de crime, certainement à cette heure-ci, contaminée au possible. L'acte semblait froid, désintéressé mais c'est souvent ainsi qu'il fallait agir pour espérer obtenir des réponses un jour.

- Mais encore une fois, je suis d'accord, si la police d'Ossus s'en occupe et a lancé des recherches, concentrons-nous sur cette sortie de crise : le retrait des troupes armées pour organiser les secours.

Khorog se manifesta, il oscillait entre tentatives pour participer à la discussion et énervements prompts. Luke se méfiait de chaque éclat qui montait, le Draethos était instable, dangereux. Dans un de ses moments de bonté, il accéda néanmoins à appeler "qui de droit" ; après qu'Alysanne eut envoyé un message, sans doute pour faire intervenir les médias.

Il y avait de quoi se demander si le Seigneur n'était pas rongé par le Côté Obscur en plus d'être corrompu, ou alors il était vraiment très courageux. Le ton des réponses holographiques, ses réactions via la Force mais aussi ses menaces explicites n'était clairement pas ceux attendus. Pourtant, l'Inquisiteur laissait les mots retentir dans le théâtre, ces derniers étaient si explicites, des représentants presque caricaturaux du statut du Draethos que le Chevalier détourna légèrement le regard. Il y avait de quoi être gêné par le débit insultant des interlocuteurs du Castellan Noir, un certain Ladium dont Luke nota mentalement le nom. Enfin, être gêné... Si peu, après le comportement déplorable de ce diplomate fort guerrier.

Le mieux, ceci dit, dans toute cette histoire, était que l'homme laissait entrevoir facilement à ses ennemis l'esprit de discorde qui régnait chez les Siths. Personne n'était sûr de qui était le coupable, mais des renégats étaient soupçonnés. Chacun se tirait dessus dans des guerres intestines d'insultes. De quoi comprendre légèrement Khorog et sa formation toute aussi gênante aux piques faciles. En tout cas, il fallait une certaine vaillance pour se laisser humilier oralement de la sorte.

- Si j'ai bien compris, Dath Khorog, vous nous exigez d'assurer que les Siths sont innocents, tout en évoquant notre culpabilité probable, entre deux soupçons envers des renégats. Voilà qui manque d'élégance, tout comme votre acharnement à refuser de parler à Mademoiselle Méridan, sauf pour lui donner des ordres. C'est elle, la représentante de la République. Sachez que je n'ai aucun pouvoir concernant la Flotte. Ainsi donc, nous nous en tiendrons à son idée... Et je n'accuserai ni ne dédouanerai personne. Ni l'Empire, ni la République, ni l'Ordre Jedi. L'enquête aboutira à un jugement qui, lui, sera officiellement reconnu. Jusque là, personne n'est ni coupable, ni innocent.

La quadragénaire pouvait être frivole, étrangement détachée des victimes (en apparence en tout cas), elle avait un sens de l'organisation qui plaisait au Hapien. Une slave de tirs confirma ses pensées. Le plus urgent était de sortir de cette situation. Comme s'il regrettait d'en arriver là mais n'avait pas le choix, le Jedi soupira, contraint de faire référence aux agissements du Draethos.

- Nous avons saisi l'idée, vous nous détestez et n'avez pas confiance. Pourrions-nous avancer désormais ? Je vous prie d'agir en adulte et d'octroyer la parole à Madame Méridan. Son statut, aujourd'hui est égal au vôtre, et nous ne saurions continuer sans elle.


Le Jedi sentit vaguement quelque chose entrer à son contact. C'était trop léger pour réellement l'identifier ou le rejeter, mais il soupçonna le Draethos d'utiliser la Force sur lui. Peut-être juste un peu, naturellement en soi, ceci dit, cette obscurité latente commençait à étouffer le Chevalier, pareillement pour cette rage. D'un moment à l'autre, le Sith pouvait exploser, d'ailleurs, ses arguments se faisaient davantage brouillon, il cédait d'une crise à une autre, passant de sa haine pour Alysanne et Luke à celle portée contre son clan.

Loin de vouloir attaquer en retour, le Chevalier se permit une onde innocente pleine de lumière. Au mieux, il dégoûterait l'homme de trifouiller autour de sa personne sans avoir l'air agressif, au pire, il le rendrait davantage fou, mais le Hapien se tenait prêt à intervenir. Sous son air impassible, il avait réuni la Force autour de sa personne, sagement, sans se fatiguer à lancer l'assaut. Dans une maîtrise saine et passive, comme un avertissement discret, il demandait à Khorog de demeurer tranquille grâce à un mur de Lumière. Par la même occasion, le jeune homme voulait assainir un peu les lieux, rendus obscurs par le drame et la colère que déchargeait l'Inquisiteur sur eux. Quand vint son tour de s'exprimer, il n'en fit pas "tout un plat". Témoin inconscient d'e Khorog qui étalait ses dons en faisant léviter son comlink jusque lui, le jeune Jedi s'en saisit simplement, alluma le haut-parleur pour s'exprimer. Il était plutôt paisible si l'on omettait la pression générée par la situation elle-même. Après tout, lui n'avait rien à cacher.

Si Khorog était parvenu à lire ses pensées, ce qui était probable, il ne devait ressentir que le profond dégoût du blond pour lui (en même temps, se faire insulter à chaque phrase n'aidait pas à éprouver des sentiments positifs) ainsi que l'impression d'urgence. Il fallait absolument trouver une solution pour cette sortie de crise, et en effet, Luke était inquiet à ce propos, craignant de ne parvenir à aucun accord avec l'instable Sith. Méridan, elle avait su retrouver une attitude qui lui donnait davantage confiance. Luke ne se posait même pas la question de savoir qui avait tort, qui pouvait être coupable, il était juste dans l'urgence du présent.

- Maître Eleos, ici le Chevalier Luke Kayan. Je suis actuellement en pleines négociations avec Alysanne Méridan et Darth Khorog, désignés par le Président de l'AGPU pour représenter la République et l'Empire. Nous sommes tombés d'accord sur l'urgence absolue du retrait des forces armées. Darth Khorog a reconnu que l'Empire devait procéder le premier. D'après ses sources hauts placées d'ailleurs et coopératives, des rénégats, des traîtres donc auraient pu provoquer l'attentat. Suite au départ de l'Empire, la République doit aussi partir, Mademoiselle Méridan en est pleinement conscience et travaille à ce que cela se fasse.

Luke avait un intérêt particulier à répéter les bonnes paroles de Khorog : oui, il avait accepté via Comlink de retirer en premier les troupes, et surtout avait reconnu que l'attaque s'était déclenchée sans son accord contre la République. Si cela le déculpabilisait un peu, son "clan" en pâtissait. En leur révélant tous ces messages, l'homme avait clairement démontré que l'Empire n'était pas fiable, incapable d'unité, au point de devoir purger ses rangs. Le jeune homme avait subtilement glissé une piste possible, d'ailleurs suggérée par leur adversaire à Aube.

- Madame Méridan a suggéré que les Jedis aussi quittent Ossus, je pense qu'elle a raison. Nous ne pouvons rien faire d'autre... Je pense demander aux autorités si elles désirent notre secours, notamment en retirant des effectifs ou ne laissant que des guérisseurs sur place. Nous avons toujours été proches d'Ossus et de ses habitants. Nous ne pouvons que compatir à leur douleur et respecter leurs décisions : Il en va de nos relations. La décision finale n'étant pas de mon ressort, je me permets, par les pouvoirs que vous m'avez conféré, d'avancer ma théorie au vue de l'observation de la situation. Demander au Peuple Ossien s'il a besoin de nous, s'il désire notre présence, l'exprimer clairement, officiellement et sinon se retirer sans condition. Cette planète a mal. Tout est trop confus pour espérer arrêter un quelconque coupable derechef. Si son "bien-être" dépend de notre départ, qu'il en soit ainsi.

Le Chevalier n'avait aucune raison d'insister pour que l'Ordre reste. Il y avait certainement des pistes concernant le ou les auteurs, certaines pouvaient être vraies, d'autres fausses, mais ce n'était plus le moment de chercher. Si personne n'avait été pris sur le fait, on risquait surtout de fausses accusations et un incident diplomatique. Les Jedis ne pouvaient rester dans un lieu où leur présence était considérée comme intrusive et source de tensions. Dans le cas contraire, si Ossus réclamait leur aide, alors Luke déploierait tout son savoir pour organiser les secours, certainement en compagnie d'Alysanne.

Le message vocal envoyé, le Chevalier reposa doucement l'appareil sur la table. À nouveau, il fit l'effort d'ignorer l'insulte de Khorog, gratuite, concernant les "déviants" et leurs habitudes malsaines. Peu importait au final, cet individu avait une manière de penser qui dévalorisait chacune de ses critiques. Il pouvait bien continuer, voir lui hurler dessus ou le traiter de tous les noms, le Hapien était décidé à passer le plus élégamment possible au-dessus.

- Ce que j'en pense ? Je ne vais pas glisser dans ce terrain là, je ne connais pas assez des personnes, leur manière de s'exprimer habituelle ou leur positionnement politique pour avancer quoique ce soit. En revanche, je pense qu'effectivement, le coupable pourrait appartenir à une toute autre "faction" que celles accusées aujourd'hui. Beaucoup de gens auraient intérêt à voir cette rencontre échouer. La République, si on y réfléchit bien, tout comme l'Empire ou l'Ordre perdent à ce que ceci se soit produit aujourd'hui. Tous sont soupçonnés à cause de leur présence. En éliminant toute considération éthique, il aurait été guère judicieux de fomenter le complot maintenant. J'aurais, en tant qu'organisateur, plutôt provoqué cela un mois avant, sur mon propre territoire afin de pouvoir, en toute impunité jouer les victimes. Aujourd'hui, tous ont subi des dommages donc sont potentiellement victimes, mais tous aussi ont des "soit-disants" avantages, ce qui pousse chacun à pointer du doigt son voisin. Pendant ce temps, quelqu'un profite de la confusion et se réjouit de la décrédibilisation de deux puissances qui ont violé les lois les plus élémentaires. Ce n'est qu'une hypothèse, mais je pense que c'est un indépendant, quelque soit son rang, en désaccord avec la trêve qui a agit.

Il y avait tant de possibilités, dont de très riches industriels de l'armement, qui sait ? L'échelle semblait monumentale, même pour eux, ceci dit... En tout cas, pour l'instant, la théorie du Consulaire démontrait surtout que ni la République, ni l'Empire, ni l'Ordre ne devaient satisfaire un éventuel ennemi en continuant de se taper dessus, et pire, de priver des gens de leur vie au nom de représailles cruelles et inutiles.

Maintenant en tout cas, il ne restait plus qu'à attendre l'arrivée des médias, signer des compromis si c'était à eux de le faire... Et attendre pour pouvoir enfin, éventuellement, agir et vraiment sauver des vies.

[hj : Usage du domaine de la lumière, niveau expert : mur de lumière pour décontenancer Khorog sans être "agressif". Je ne sais pas si c'est bien, mais j'ai supposé qu'il sentait un "truc" du côté obscur, en surface, sans nécessairement deviner qu'on lisait ses pensées et qu'il pouvait répondre par "agacement"?. Si Khorog est plus fort, aucun souci, j'ai mis ce qu'il pouvait lire dans l'esprit de Luke :)]

Usage de la réthorique niveaux expert pour convaincre Aube Éleos d'agir vite et maintenant, selon la volonté d'Ossus. ]
Alysanne Méridan
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Alysanne Méridan sentit une nouvelle fois sa montre vibrer, et la sensation que l’action de l’objet procura contre son épiderme lui rappela bien des canards en plastique. C’était Tchiïki. Elle n’était certes pas la première femme a recevoir des clichés de notre Ralltirienne toute dénudée, mais sa réaction ne fut pas aussi exaltée que celle que la Vice-Chancelière avait déjà pu avoir. La Togruta se contenta d’un “Surprenant”.

Quelques minutes passèrent, puis la montre connectée se remit à vrombir. Décidément, notre Primadonna avait un succès fou aujourd’hui, un peu comme ce fameux soir où sa sextape avait été publiée. Cette fois, c’était la jeune Publius qui lui répondait. Evadné était un peu cette enfant prodige qu’Alysanne n’avait jamais eue, ni jamais été. La jeune Cadézienne rappelait la Ralltiiirenne sous bien des aspects : brillante, charismatique, successful auprès des garçons, sulfureuse. Alysanne regrettait de l’avoir abandonnée sur Coruscant. Elle lui avait promis d’être son phare au Sénat, lui assurant la survie dans ce microcosmos où l’hypocrisie et les coups bas pullulaient. Mais l’affaire de l’AGPU l’avait malheureusement forcée à abandonner la politique ; regagner ses terres et se retrancher sur Ralltiir était rapidement devenu l'ultime remède à ses maux, mais repenser à Evadné suffisait parfois à lui redonner le sourire.

Nous sommes contents de vous savoir saine et sauve. Les informations nous parviennent au compte-goutte et de manière un peu chaotique. Camina Ashford est partie en urgence à l'Etat-Major afin de réunir une cellule de crise suite aux attaques impériales dans l'espace d'Ossus. Je vais pouvoir plaider votre cause puisque je suis avec elle. Je vous en prie, faîtes de votre mieux pour nous éviter le début d'une guerre meurtrière, mais je crains que tous ne seront pas de cet avis,

Pensez à votre sécurité d'abord,

Avec toute ma confiance,

Evadné



Les lèvres roses, souples et parfaites de la Primadonna s’étirèrent alors fièrement pour afficher un sourire ravi. En réalité, Alysanne n’entendait nullement endiguer la guerre galactique. Ce maudit Empire Sith devait à la fois payer pour ce qu’il lui avait fait personnellement subir, mais aussi pour l’attaque de la flotte de cette République qu’elle portait dans son cœur. Evadné était bien naïve, il n’y aurait au mieux qu’un arrêt temporaire des combats.

Au moins c’était bon, la négociatrice républicaine d’un jour avait reçu les réponses qu’elle attendait. Elle put donc reporter toute son attention sur les deux interlocuteurs en face d’elle. Il semblait justement que l’un d’entre eux se comportait tout à fait comme elle le souhaitait.

- Je tiens à saluer votre disposition à coopérer Chevalier Kayan. J'apprécie également votre sagesse, il était temps que nous retrouvions la raison. C’est donc acté, l’Ordre Jedi se pliera à ce que notre hôte lui incombera de faire.

Au-delà du jeune corps presque frêle que l’ancienne Sénatrice avait déjà tant reluquer, ce Luke avait donc d’autres qualités. Il avait enfin décidé de se montrer gentleman et de se poser en rempart entre le vilain Draethos et l’exquise Alysanne. Quant à ce Khorog, c’était évidemment une toute autre affaire. Même un sacré sac de nœuds ! Au moment où le Sith frappa colériquement sur la table, Alysanne bondit. Il était flagrant que l’homme désirait reprendre le leadership de la discussion à son aînée, mais il ne savait pas du tout comment s’y prendre. Il ne ratait aucune occasion pour faire une bourde, et tentait de jouer au grandiloquent.

- Bouffon, une fois de plus vous ne connaissez rien à rien. Vous vous obstinez à tout ignorer des rapports de pouvoir, Luke Kayan n’a pas la moindre autorité sur les militaires républicains. S’il le fallait je serais bien plus à même de contacter leur hiérarchie, mais je n’ai même pas le droit d’en placer une avec vous…

Alysanne n’avait pas été entendue, et le petit spectacle de marionnettes se poursuivit avec la projection d’un hologramme. Il pouvait être des plus suspects que le Grand inquisiteur veuille à ce point se montrer transparent. La Primadonna se méfiait, elle devait rester sur ses gardes au cas où elle aurait à débusquer le coup monté que pouvait orchestrer son adversaire.

En fait non, ce n’était qu’une erreur de plus : à vouloir faire théâtral, le fou avait fait ridicule. La Ralltiirienne admettait tout de même que les différentes interventions avaient été divertissantes. Puis elles apportaient les réponses tant attendues et humiliaient bien l’autre idiot. Sans plus attendre, Alysanne réagit.

- Depuis le début de notre échange, c’est vous qui avez raconté n’importe quoi et menti en parfait effronté ! Si votre Laduim dit vrai, un de ses amis lui a conseillé de faire feu. L’Empire n’a peut-être pas frappé Ossus, mais s’est attaqué à ma flotte. Par ailleurs si j’étais à votre place, je ferais plus attention à mon langage. Contenez-vous et faites preuve de politesse, nous ne sommes pas au marché !

Khorog se sentit ensuite pousser des ailes, son comportement changea et il devint dynamique. Non seulement il eut d’abord le culot de reprocher aux discussions leur stérilité, mais il affirma également avoir d’autres chats à fouetter, et semblait vouloir se décharger de sa mission à l’opéra. Alysanne lui adressa quelques mots, avant que le Jedi ne commence à accomplir en premier sa part de l’accord.

- Bon sang de bonsoir, que pouvez-vous avoir de plus urgent à faire ? Et si vous m’aviez écouté ces dernières heures aussi... j’ai fait un nombre incalculable de propositions pour nous sortir du pétrin dans lequel vous nous avez mis !

Luke contacta ensuite une dénommée “Maître Eleos” à qui il laissa un long message dans lequel il résuma efficacement la situation. Elle devait être sa supérieure, ils n'étaient sûrement pas intimes, ce qui laissait à Alysanne une chance. Et ce fut ensuite sur cette dernière que les regards se posèrent, mais la Primadonna ne comptait quant à elle nullement passer un quelconque coup de fil à Grendo S’orn comme l’aurait pourtant souhaité le Sith.

- Il s’avère que je suis déjà entrée en contact avec le gouvernement républicain, on croirait presque que j’avais une longueur d’avance sur vous. Aussi, je suis la seule ici qui n’a pas de patron vous savez. J’agis avant tout parce que j’ai été mandatée par et pour l’AGPU, notamment ses Mondes neutres dont la cause m’est comme vous le savez chère. Je suis la partisane du bien commun et c’est à ce titre que j’ai reçu bon nombre d’informations. Le temps dont dispose l’Empire pour nous quitter est compté, car les renforts sont en chemin.

Quel toupet, le Sith repartit tête baissée comme en 14. Voilà qu’il souhaitait de nouveau recueillir l’avis exclusif du Jedi. Il fallait laisser les hommes parler entre eux après tout. Alysanne profita de ce nouveau moment d’exclusion pour soupirer et pianoter de ses ongles vernis le bois. Son regard se promena dans l’opéra et s’attarda sur le plafond de celui-ci : il était peint à fresque, et sa frise affichait des femmes frappant un homme à coup de bâtons.

- Je ne veux pas être nombriliste mais, et moi alors ? Pourquoi est-ce que vous ne me demandez pas ce que je pense des "manœuvres sournoises des politiciens” ? Après tout c’est vrai que je n’ai moi-même jamais été une d’eux ! Et pour la dernière fois, lavez votre grosse bouche avec du savon Khorog. Que de telles insultes ne sortent plus de votre gueule. Bref, je vous rappelle que j’ai longuement fait carrière sur Ralltiir, mon monde natal. J’ai ensuite servi au Sénat républicain sous les mandats d’Emalia Kira et de Grendo S’orn, les reine et roi de la magouille ! Autrement dit : les manoeuvres sournoises ça me connait, mais pour la peine je ne vous dirai rien... Oh et puis zut ! Rien que pour les beaux yeux de Khorog je vais préciser que ce Laduim vous a bien eu. Lui est le manitou militariste dont vous ne savez rien. Et vous le puissant seigneur Sith désinformé et discrédité. En tout cas, le retrait des flottes sera plus dur que prévu avec une tête brûlée comme votre Castellan noir.

Mais le Jedi réfléchit lui au moins. A ces mots, Alysanne pivota vers Luke. Vous pensez qu’un tiers pourrait avoir sa part de responsabilité dans l’attentat et je suis de votre avis. Après tout, le chaos est propice à l’ascension comme on dit. Peut-être s’agit-il d’une organisation criminelle qui espère profiter de l’instabilité pour s’imposer dans la Galaxie. Il est aussi possible que ce soit vos amis, la Primadonna se tourna cette fois-ci vers Khorog les fameux renégats, qui veulent propager leur terreur. Mais n’oublions pas non plus que vous les loyalistes avez aussi tout à gagner à blâmer ces mêmes renégats. Quoiqu’il en soit je persiste et signe : il était criminel de la part de l’Empire d'ouvrir le feu sur la République. Qu’importe le résultat de l’enquête, l’Empire devra payer pour les pertes spatiales.

Tandis que les discussions se poursuivaient autour de l’établi, le commissaire se rapprocha d’un pas dur et reprit la parole.

- Alysanne Méridan ? Les journalistes sont arrivés, et Sa Majesté a fait tout son possible pour que vous soyez diffusée sur les canaux officiels de l’AGPU. Êtes-vous prête ?

La Ralltiirienne esquissa un léger sourire en guise de remerciement.

- Oui commissaire, je vous remercie votre roi et vous. Darth Khorog, Chevalier Kayan, il est grand temps que toute la Galaxie soit mise au courant des événements du jour.

Darth Khorog
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Le Sith écouta le petit monologue d’Alysanne Méridan. Lui-même avait été particulièrement bavard, et il allait lui répondre au centuple, alors il fit l’effort de l’écouter sans l’interrompre, tout comme pour le Jedi juste avant. Mais ce ne fut pas sans difficulté. L’Impertinence de cette femme, cette mauvaise foi flagrante ! Quelle ignominie ! Le simple fait que l’aveugle lui permette de rester ici, de prendre la peine de l’écouter, était un signe que cette République n’était pas digne de confiance ! Darth Khorog avait envie de sortir son sabre laser pour lui couper la tête. L’enfoncer dans son entrejambe connu de la galaxie entière, et lui faire ressortir par les oreilles !
Comment osait-elle le traiter de bouffon ? D’effronté ? Pire encore, elle l’avait le toupet de prendre le lead sur la responsabilité de parler de tout cela devant les médias ? Certainement pas !

Lorsque le commissaire vint à leur portée pour leur parler de cette diffusion officielle, le Sith intervint sur le champ :

- Certainement pas Commissaire ! Nous n’avons pas pris de décisions concrète à rapporter à nos supérieurs respectifs ! Et Alysanne Méridan, malgré tout le respect qu’elle exige en dépit de ses propos clairement hostiles à l’égard de la Paix, n’a pas autorité pour parler seule au nom de toute l’AGPU ! Aussi, restez à l’écart et je vous préviendrais lorsque nous serons prêts, compris ?

Le Commissaire, impassible, resta silencieux et immobile. Darth Khorog lui, fit usage de la Force pour refermer les portes donnant le passage ouvert vers le hall d’à côté, sans doute là où se trouvaient les journalistes. Puis il se retourna vers Alysanne.

- Dame Méridan. Vous avez visiblement mal pris l’ai propos que j’ai tenu vis-à-vis de votre personne. Cependant, vous ne m’enlèverez pas de la tête que nous n’avons, pour l’instant, rien décidé d’autre que de faire cessez les combats. Aussi, ce n’est pas en parlant aux médias, que vous aurez la possibilité de faire quoi que ce soit. Si vous n’avez pas la possibilité de faire valoir la moindre autorité sur les armées de la République et si, visiblement, le Castellan Noir refuse de m’écouter quant à nos propres armées, nous devons d’abord décider entre nous, d’un nouveau cessez le feu !

La colère le possédait, mais il la gardait sous contrôle. Inutile de causer un meurtre ici, ce serait donner du grain à moudre pour ces espèces d’imbécile et surtout, donner raison à l’autre pimbêche.

- Vous dites vouloir parler aux médias, je comprends parfaitement l’idée, vouloir clamer haut et forts que l’Empire Sith est seul responsable de cette affaire, mais vous savez que c’est faux ! Et si vous n’êtes pas capable de faire la part des choses, alors c’est que j’avais bel et bien raison et que vous n’êtes pas digne de représenter la République, pour ce qu’elle vaut, au sein de l’AGPU ! Je préciserais à cela, que moi je la fais, la part des choses, puisque le Jedi ici est toujours en vie.

Le Sith avait prononcé la dernière phrase comme si c’était l’évidence même, la preuve que l’eau mouille ou que le vent souffle.

Le Sith continuait de se contenir. Ce n’était pas facile, cette grognasse bonne à tuer ne valait pas le quart d’une fraction de seconde d’attention. Elle devrait plutôt finir au fond d’un gouffre, un camp de prisonnier d’où elle se ferait agresser des pires manières qui soit par les bagnards les plus grotesque de l’Empire.

- Darth Laduim pense comme vous vis à vis de nous. Il estime que c’est la faute de la République Galactique ! D’une certaine façon c’est vrai, si vous n’aviez pas fait rentrer l’Ordre Jedi dans le processus, nous n’aurions pas forcément eut l’idée que vous soyez fautif. Mais ce qui est fait, est fait.

Le Sith tourna le regard vers le Jedi. Il sembla vouloir dire quelque chose, avant de se raviser puis … semblant cracher un clou rouiller de sa gorge, il fit à l’aveugle :

- Vous ... je … vous crois. Les Jedi ne sont pas coupables de cet attentat. Profitez-en bien parce que ce n’est pas le genre de déclaration que je fais tous les quatre matins !

Le Sith n’avait pas eu beaucoup de temps pour lire dans l’esprit de l’aveugle. Mais il en avait suffisamment aperçu pour comprendre qu’il ignorait tout de cet incident. Les Jedi partageaient tout, s’ils avaient été impliqués, et s’ils l’avaient envoyé pour le tromper, alors il l’aurait forcément vu dans les pensées en surface. Le Sith s’en voulait, involontairement, d’avoir porté la faute sur son ennemi naturel. Les Prêtres Sith tuaient les Jedi, mais ils n’étaient pas sur le territoire impérial ici. Malgré tout, il reprit son ton autoritaire en se retournant vers Alysanne.

- La République est tout aussi responsable que l’Empire de ce malheureux incident. Les véritables victimes, ce sont les Ossians, qui ont accueilli cet évènement de leur plein gré. C’est à eux que nous devons des comptes. Mais l'Empire Sith ne vous en dois pas Alysanne, surtout si vous ne vous revendiquez pas de la République Galactique puisque vous vous dites être du côté des mondes neutres.

Le Sith se tourna vers le Jedi.

- Ensuite, je suis d’accord pour que nous prenions acte de la responsabilité d’enquêter. Je laisse la République gérer l’enquête sur son propre territoire. L’Inquisition se chargera d’enquêter au sein du territoire Sith. Et dans le cas présent, il faut effectivement et impérativement organiser une zone sûre où rapatrier les blessés, ce sont de bonnes idées que vous avez eut tous les deux.

Darth Khorog se retourna à nouveau vers la Primadonna :

- Je ne vous laisserais pas voir les médias Alysanne. Je sais pertinemment que vous allez tout faire pour planter l’Empire et tous nous mettre sur le dos. Je suis prêt à faire des efforts, mais quand je sens en vous cette volonté de mettre à bas tout ce que j’essaye de construire, ça ne me donne pas envie de faire des efforts envers vous. Malgré l’idée que vous vous faîtes de ma personne, je ne suis pas idiot. Malgré ce que vous affirmez, je ne vous ignore pas, et j'entends vos idées, que je trouve très pertinente, lorsqu'il s'agit de ne pas chercher à "enculer" l'empire Sith.

Le Sith toisa la jeune humaine avec toute l’intimidation dont il était capable. La fixant dans les yeux et appuyant d’une discrète pression psychique sur l’esprit de la jeune femme.

- Et si vous voulez continuer à mordre la vie à pleine dents, veuillez arrêter de me prendre pour un con. Selon les propos de mes détracteurs, je ne suis effectivement pas un diplomate de métier, mais un prêtre fanatique qui est prêt à tout pour faire respecter la volonté de son maître. Darth Bekhaar veut la paix avec la République, je l’obtiendrais coûte que coûte. Mais si jamais des renforts venait s’ajouter au conflit naissant, les forces impériales refuserons de m’écouter. Au contraire, d’autre vaisseaux Sith vont intervenir, les combats sur Ossus vont empirer et vous ne serez présentement plus protégé par la Paix que je cherche à maintenir. Si jamais des renforts interviennent, non seulement vous serez responsable du début des hostilités, mais je me ferais un plaisir de vous capturez pour pouvoir vous livrer au Chancelier S’orn. Quelque chose me dit que sa punition serait plus intéressante que toutes celles que je pourrais vous infliger.

Darth Khorog relâcha la pression, se redressa et fit d’un ton beaucoup plus léger :

- Mais si ce n’est pas la votre volonté alors tout va bien dans le meilleur des mondes.

Le Sith marqua une courte pause. Puis il reprit en direction de Luke, puis Alysanne, comme s’il n’avait fait aucune allusion à un quelconque meurtre auparavant.

- Bon, des vies sont en jeux. Celle des Ossians, des Sith et des républicains. Aussi je propose qu’on fasse table rase pour partir sur de bonnes bases.

Le Sith n’en revenait pas de ce qu’il allait dire, mais il le devait, la paix en dépendait. Cette maudite paix, qui n’était que temporaire à la base, mais dont l’échéance était bien trop prématurée ! Il devait faire des efforts ! Merde à la fin, ce n’était pas une vulgaire racaille de Nar Shadda, si ? Il devait impérativement reprendre la main. Si cet attentat échouait, quelque soit son but, alors Darth Khorog en recevrait tous les lauriers !

- Faisons fis de nos haines respectives et avançons. Nous ne pouvons pas faire intervenir les médias maintenant. C’est un bon atout et heureusement qu’ils sont à notre portée. Cependant, la décision doit venir de nous tous, si vous devez représenter la république Alysanne, alors nous devons faire nos annonces d’une seule et même voix. Nous devons nous mettre d’accord. En particulier sur les modalités qui devront mettre nos propres maîtres sur la même longueur d’onde.

Le Sith marqua une nouvelle pause, histoire de souffler lui-même, puis il reprit très rapidement après :

- Nous sommes d’accord sur le fait que l’Empire Sith doit reculer le premier. Je donnerais l’ordre à l’amiral de la flotte en orbite, à condition que le mot soit également passé à votre flotte. Je ne veux pas que nos vaisseaux se fasse pilonner gratuitement en retour ! Il n’y aura pas de prisonniers, nous rendrons tous ceux que nous auront éventuellement fait et réciproquement.

A l’extérieur, le bruit des combats continuait de faire rage. Les soldats, quelques soient leurs camps, semblaient inquiets.

- Jedi, vous avez raisons. Nous ne porterons pas, dans les médias impériaux, la culpabilité de cet attentat sur l’Ordre Jedi, ni sur la République galactique. Votre théorie sur la culpabilité de potentiel indépendant est intéressante et mérite qu’on enquête dessus. L’Empire Sith ne vous accusera rien quant à ce fiasco. De plus, je comprends que vous n’ayez pas l’autorité pour ordonner quoi que ce soit aux soldats républicains en orbite. Mais je vous demande de tenter quelque chose malgré tout, tout comme je vais le faire moi-même de mon côté encore une fois.

Le draethos porta son regard vers Alysanne :

- Jamais le Conseil Noir n’acceptera d’indemniser la République pour les dégâts matériels causés. Mais … je … je vais plaider auprès du Conseil Noir la cause du bilan humain, mais je ne vous promets rien. Pour que vos soldats blessés reçoivent une prime ainsi que pour les familles des défunts. Cependant, ce ne serait pas un geste gratuit mademoiselle Méridan. La République doit maintenir sa politique pacifiste, tout comme nous le faisons. C’est donnant donnant.

Il fit quelques pas en arrière, comme s’il prenait une vue d’ensemble.

- J’ajouterais à cela que vos renforts ne vont rien arranger à la situation mademoiselle Méridan. Je suis certes le Grand Inquisiteur, et des vaisseaux impériaux sont en orbites autour d’Ossus, mais nous sommes remplaçables. L’Empire Sith est fort et le vide se comble rapidement chez nous. Vos renforts sont déplacés vis-à-vis de la menace impériale puisque je suis quand même avec vous en train de faire des efforts et de maintenir la politique pacifiste malgré ce qui nous arrives. L’arrivée de renforts républicains dans ce malentendu ne ferait que desservir la cause que nous défendons ici dans cette salle. Aussi, si vous tenez réellement à protéger la paix et la vie d’innocents touché par la guerre, si coûteuse en vie comme en richesse, peut être envisagerez vous enfin l’idée qu’un échec diplomatique ici vous serait définitivement attribué par le gouvernement de Grendo S’orn ? Aussi, je vous le demande cette fois-ci, contactez le chancelier S’orn. Vous, mademoiselle Méridan, mais si vous êtes déterminé à ne pas représenter la République Galactique, alors peut être que vous-même, Jedi, accepteriez vous de vous en charger ?

Sans prendre la peine de tourner la tête, le Sith s’adressa mentalement au Jedi. Il le fit d’une façon neutre et douce comme un chuchotement, cachant sa haine et sa colère pour laisser place à ses pensées sincères pour la réalisation de ce traité de paix :

« Jedi c’est moi, n’ayez pas peur. Je vous demande de m’aider à convaincre cette femme de contacter le chancelier S’orn. Ou faites le vous-même car la Paix est en jeu. Si des renforts interviennent, alors les combats vont empirer. C’est vous qui mettez la paix au-dessus de tout non ? Je coopère avec vous, si ce n’est pas un signe de la Force, je ne sais pas ce qu’il faut de plus. »

Le draethos fixait Alysanne, il s’efforçait de ne pas manifester son hostilité, mais c’était difficile. Cette pute allait crever dans à peine … quoi, dix ans ? Aller, vingt-cinq ans au maximum ? C’était indigne de Khorog que de traiter avec un Jedi et une femme comme elle, mais il faisait des efforts merde ! La stabilité de l’Empire Sith était en jeu ! Mais ils ne se doutaient même pas de l’importance de ce traité ! Bande d’idiots, si les Renégats l’emportaient, alors même la République ne serait plus à l’abri de la zizanie. Khorog sentait que Ramken avait d’autres atouts dans sa manche. Un homme aussi influent avait peut-être des membres hauts placés dans l’Administration Républicaine. S’il avait des Indépendants de son côté c’était pire encore.




Spoiler:
Luke Kayan
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[Hj: Je réponds sur Ipad avec un clavier indépendant connecté et sans bureau, à la lueur d’une mini lampe de chevet posée sur mon matelas. Je n’ai pas de Wifi et je “vole” les datas de mon téléphone. Du coup je fais de mon mieux, désolée si j’oublie de mentionner des détails, j’ai du mal à revenir en arrière pour lire les détails. Vive le camping post-déménagement.]

Alysanne de leur côté, Luke espérait donner une image à cette “paix” déjà plus qu’écornée. Il espérait des pour-parlers fragiles qui ne déboucheraient même pas sur la fin de la guerre mais au moins son report. Pessimiste, il y avait de quoi l’être au vue de la situation qui se dégradait, c’est pourquoi le jeune homme se concentrait sur les problèmes à résoudre maintenant. En l’occurence, cesser d’accroître le bilan de décès.

Parler aux médias était la meilleure chose à faire et il fallait agir rapidement. L’arrivée de renforts annoncé par la primadonna n’avait rien de rassurant. Autant alimenter le feu avec de jolies branches sèches avant d’y rajouter de l’huile et de vider les océans aussi, afin de lui laisser le champs libre. L’incendie menaçait, le monde extérieur, dans l’expectative, risquait de réagir de manière inadéquate. Le Hapien espérait que le visage rassurant de la Rhatilienne saurait calmer les ardeurs, adoucir les ambitions, mais encore une fois Khorog s’y opposa.

Le Chevalier fut forcé de noter une amélioration chez ce dernier. Au moins ne s’emportait-il pas comme au début, et derrière des zestes d’insultes à peine voilées, il reconnaissait certaines vérités, y compris que la quadragénaire avait raison sur certains points. Malheureusement, le Draethos s’opposait aussi à ce qui pourrait les faire avancer en communiquant, justement, leurs progrès aux gens de l’extérieur, mais aussi finalement, à Ossus. Ensanglantée, ignorante, la planète continuait de subir des assauts injustifiés. En passant par les médias, Luke espérait une pression politique discrète. Qui oserait, après un message plein de bonne volonté, continuer un combat sanguinaire ? Personne n’avait envie d’être le méchant de l’histoire, à commencer par Khorog qui continuait de défendre l’Empire. Luke ne put s’empêcher d’émettre un soupir vaguement agacé. Il aurait aimé passer à autre chose, comme continuer à plancher sur les idées d’Alysanne et laisser les médias diffuser leurs propos.

Son énervement fit un pas en avant lorsque le Sith s’introduisit dans son esprit, l’aura mielleuse pour proposer un accord à deux. De nouveau, le Consulaire le repoussa. Les Jedis apprenaient très tôt à respecter une règle implicite de respect de l’esprit. Ils ne franchissaient pas les frontières intimes de leurs pairs gratuitement, or la communication par la pensée d’émotions restait un acte particulièrement intrusif. Il fallait être ami pour s’y essayer et clairement, le Sith n’en était pas un aux yeux de Luke. Aussi choisit-il de répondre de vive voix.

- Comme je vous l’ai déjà signifié, je ne suis pas intéressé par une conversation à deux, surtout pas en cachette. Si vous devez vous exprimer, faites-le ouvertement. Quoiqu’il en soit, les médias sont essentiels. Comme vous le dites Darth Khorog, l’intervention de renforts compliquerait grandement la tâche, mais ça, le monde extérieur l’ignore. Les communications sont coupées. Personne ne sait vraiment ce qui se passe ici et le premier réflexe de la République, voire de l’Empire serait d’emmener des renforts, surtout s’ils supposent, et c’est sûrement le cas, que l’événement a viré à la catastrophe, notamment à cause de la violation des termes du traité. Il n’est pas question de parler de coupable avant l’heure, ni d’accuser qui que ce soit. Le but de parler face aux caméras est d’atteindre nos gouvernements, mais aussi les dirigeants d’Ossus, de faire passer le message de manière uniforme et rapide. En somme, de profiter du réseau dont dispose encore les journalistes pour communiquer avec le monde externe et pouvoir arrêter ce massacre.

Luke était vraiment étonné de devoir expliquer ça à un diplomate. Les médias étaient un moyen à double tranchant de se faire entendre. Soit on les utilisait pour blesser, briser, soit pour poser un pansement en attendant le vrai remède. Dans leur cas, tout avait été si déchiré qu’il ne restait plus rien à massacrer. L’obsession de l’Inquisiteur pour bien faire paraître l’Empire ne faisait que lui nuire, comme s’il avait quelque chose à cacher.


- Je serais vous, si je n’avais rien fait, je laisserais les médias entrer, de toutes manières, ayant la conscience tranquille, mon innocence serait prouvée rapidement. Alysanne Méridan ne ferait que se discréditer en jouant à “qui à fait quoi” devant des journalistes alors que la situation est critique. N’est-ce pas ?

Par automatisme, les yeux du jeune homme se tournèrent vers la Primadonna, tant et si bien accrochés à ses prunelles qu’il semblait presque échanger un regard avec.

- Commissaire, étant donné le mal que s’est donné Sa majesté à établir le contact puis ses efforts pour nous diffuser, honorons sa preuve de bonne volonté, immense aux vues des pertes que subissent sa planète et parlons vite aux Médias pour prévenir la république, l’empire et l’ordre et enfin faire cesser tout ceci. L’apparition de Mademoiselle Méridan nous économisera de précieuses minutes en communication internes… Cela se fera en direct, en toute transparence pour le peuple Ossien. Darth Khorog, réfléchissez… Via les médias, le message sera plus percutant et disons-le, engageant aussi bien pour l’Empire que la République ou l’Ordre y compris. Il ne s’agit pas de donner des ordres, nous n’en avons pas le pouvoir mais de suggérer publiquement une solution pour faire cesser le massacre.


Luke avait volontairement “ignoré” le duel entre Khorof et la rathilienne mais il avait plus ou moins déjà montré sa préférence en révélant implicitement à cette dernière ce que manigançait le Sith à travers la Force. L’idée que l’homme ait pénétré son crâne pour tenter de lui “parler” le répugnait, de fait se savoir “innocenté” par lui ne procurait aucune consolation. Il ne voulait plus jamais avoir cette aura doucereuse, faussement bonne près de sa personne. Preuve en était de sa fausseté, l’imbécile n’avait pas hésité à invoquer la survie du Jedi comme démonstration de bonne foi, alors que cela démontrait surtout sa psychopathie. Encore une fois, tout le monde n’était pas capable de tuer ou même de menacer de mort.

- Mademoiselle Méridan, je vous vois censée, calme et en possession de vos moyens. Tout à fait apte à gérer cette crise. Vous êtes, aux vues de vos capacités et votre position ainsi que votre influence au niveau de la République, la plus apte à parler aux médias. Si cela peut tranquilliser notre ami ci-présent, je vous en prie, promettez-lui que non, vous ne porterez aucun jugement personnel et préliminaire à l’enquête sur l’Empire.

Le jeune homme n’avait qu’une hâte, passer à autre chose que cette guerre de qui à fait quoi, Pour lui en même temps c’était simple, il était persuadé que les siens n’avaient rien fait. Au pire étaient-ils coupables de provocation en s’installant sur un monde neutre en attendant la catastrophe.

- Quand aux autres fautes, notamment celle d’avoir ouvert le feu en premier et que vous avez reconnu Darth Khorog, passons par-dessus dans l’immédiat. Il faut se concentrer sur l’arrêt immédiat des attaques et ripostes. Ce que vous proposez concernant les indemnisations ou votre promesse de jouer de votre influence montre vos meilleures dispositions, c’est très bien… Mais l’heure n’est pas à la rédaction des détails d’une trêve… Il n’y a pour l’instant que trois conditions : L’Empire doit se retirer de suite, la République ne pas en profiter pour tirer dessus, se retirer à son tour et l’Ordre Jedi se plier derechef aux Désirs d’Ossus. Le reste, sachant qu’au final nous ne décidons réellement de rien, est secondaire. Les médias ne vont servir qu’à rassurer l’extérieur et communiquer fermement à nos différentes factions, nos suggestions.

Les médias pouvaient clairement jouer en leur faveur. Ils étaient rapides, universels mais surtout, disposaient d’une aura particulière. S’orn oserait-il publiquement outrepasser un arrangement qui permettrait d’arrêter un massacre ? Il n’était plus temps de passer via des intermédiaires comme de simples personnes, si hauts placées soient-elles, il fallait frapper de suite, fort au nom de la paix.

- De toutes manières, je rappelle que nous avons été arrêté par un représentant de l’autorité Ossienne qui a donc l’ascendant sur nous… Si le Commissaire souhaite que nous communiquions avec des médias, il peut l’autoriser, voire nous l’imposer, et dans le sens contraire, nous l’interdire. C’est le représentant des intérêts d’Ossus, à lui donc de décider.

Pour l’homme c’était une grosse responsabilité mais Luke se disait qu’en lui donnant du pouvoir, il le rassurerait, d’autant plus que juridiquement parlant, ses propos étaient plutôt vrais. Il espérait que le moustachu se prononce pour l’idée d’Alysanne qui permettait d’avoir une chance de vite stopper les tirs, tandis que Khorog jusque là représentait toujours une menace, peu à même à la paix au vue de sa haine. Il y avait des efforts, certes, mais la plupart de ses mots restaient voilés par d’inquiétantes menaces sous-entendues. Ainsi, encore une fois Luke espérait jouer de l’image que représentait Alysanne. Elle qui au début semblait flegmatique, peu empathique démontrait que ce n’était qu’une carapace… Ou pas, elle se moquait peut-être des victimes, qui sait ? Mais pas pour l’arrêt des combats pour lequel elle ne cessait d’oeuvrer. Quant à lui, Luke, malgré un énervement grandissant, il s’efforçait de demeurer calme et ne pas dériver. Il le devait aux victimes.

Il ne préférait même pas penser à ce que l’Ordre déciderait ou songerait de cette annonce publique. Juste se concentrer sur le présent et créer un choc assez fort pour faire stopper les tirs, voilà le principal,

[HJ : Je ne fais pas beaucoup avancer les choses et je n’ai pas répondu à tous vos dialogues, vraiment désolée, je voulais juste ne pas bloquer l’Event, mais dur de bien le faire dans les conditions où je suis. Encore désolée pour le post un peu médiocre.
Alysanne Méridan
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Des pas puis des voix se faisaient entendre au loin et capturèrent l’attention de la Primadonna. Les journalistes débouleraient d’un instant à l’autre dans la salle de représentation. Alysanne se leva donc, saluant ses interlocuteurs, et tandis qu’elle s’apprêtait à abandonner la scène, Darth Khorog protesta de nouveau. Le Sith devait décidément trouver plaisir à emmerder la Ralltiirienne, d’autant plus qu’il continuait de toujours plus retarder la résolution de la crise. Le voilà qui remettait sur le tapis le sujet de l’arrivée surprise des Jedi, alors que se répéter n’était guère du goût d’Alysanne.

- J’admets que la République a manqué de cohérence sur ce point, vous vous expliquerez donc avec eux. Mais n’oubliez pas que les gardes frontières d’Ossus n’ont rien fait non plus pour empêcher les Jedi, force est donc de constater que leur présence dans la capitale a été tolérée par le gouvernement ossien lui-même. En excluant l’Ordre Jedi du traité, soulignons aussi que nous avons tous donné du fil à retordre aux autorités locales et à notre cher commissaire. Il n’a pas dû être aisé de déterminer la position à adopter. Enfin, nous sommes tous d’accord pour dire que les Jedi ne sont sûrement pas responsables de l’attentat, ils ont néanmoins ravivé des tensions connues et très certainement mis le feu aux poudres, mais puisque l’Ordre consent de quitter les lieux afin de désamorcer la situation, je pense qu’il est inutile de s’attarder davantage sur ce point, vous en conviendrez.

Mis à part cela, le collégien se contentait de rabâcher encore et encore le même argument. Il contestait une fois de plus la légitimité de la Primadonna, mais d’une toute autre manière. Comment diable pouvait-il entrer dans le registre pathétique et espérer jouer sur la corde sensible après avoir manqué d'assassiner le Chevalier Kayan.

- Cessez vos jérémiades Khorog, nous sommes tous victimes à un moment ou à un autre. Les soldats républicains n’ont jamais demandé à être attaqués par la flotte impériale et ainsi de suite. Et évidemment qu’on ne me doit aucun compte, nous ne sommes que des serviteurs de la paix. Si je déploie tous mes efforts pour stopper les hostilités, ce n’est certainement pas dans mon intérêt personnel. Je ne le fais que par conviction, car c’est la bonne chose à faire, vous savez je ne me soucie pas que de la sécurité de la République, mais bien de celle de tous.

Alysanne pensait-elle vraiment ce qu’elle disait ? Le Seigneur Sith lui en tout cas n’était pas fort convaincu par la réponse apportée par la Ralltiirienne puisqu’il semblait contenir un excès de colère. On pouvait presque deviner la bile s’enflammer dans ses veines. Les yeux du commissaire sautèrent ensuite de leurs orbites alors que Khorog usa de ses petits pouvoirs magiques pour claquer brutalement les portes. Alysanne s’arrêta net, elle soupira et ferma les yeux, avant de se forcer à les rouvrir pour le fusiller du regard.

- Mais quelle mouche vous a piqué, ô Grand inquisiteur ? Pourquoi êtes-vous si méfiant à mon égard ? Je ne vous ai rien fait à ce que je sache, puis moi je ne peux pas y gagner ici contrairement à vous. Je ne suis plus au service de la glorieuse République à présent, je ne suis ni une Sith, ni une Jedi, pas même une diablesse. Ne me prêter pas les mauvaises intentions que je n’ai point, il vous suffira de mieux vous informer sur mon parcours politique et vous verrez que je suis bonne.

Mais le Draethos ne voulait rien entendre, il ne pensait qu’à menacer l’humaine. Sauf que Grendo S’orn ne faisait pas peur à Alysanne Méridan. Elle eut tout de même un frisson, après tout le brutal vilain pouvait très bien l’écrabouiller contre un mur à tout moment. Mais elle s’en remit aussitôt, plissant les yeux comme si elle cernait mieux Darth Khorog ainsi. Lorsqu’il évoqua ensuite une fameuse réciprocité "donnant donnant” Alysanne se retint de rire. Ce boloss était loin d’être crédible, un vrai clown perdu dans un costume trop grand pour lui.

Les réactions de Khorog étaient primitives : déplacées, excessives, méprisantes. Une logorrhée de reproches et de menaces en tout genre. La Primadonna, excédée par son attitude, retourna tout de même silencieusement s’installer à la table de fortune, tirant sur sa robe pour ne point l’abîmer davantage. Mains jointes, elle plongea son regard topaze dans les cavités oculaires obscurcies du Sith et le sermonna une nouvelle fois. Sa voix se durcit, se faisant sèche comme du bois d’allumage.

- Pour la dernière fois, j’ai déjà contacté le gouvernement républicain et ai obtenu son autorisation pour négocier. C’en est donc fini de faire comme si vous ne compreniez pas, faites moi un minimum confiance et arrêtez de me dire ce que je dois faire. Sans tous vos coups bas, nous en aurions déjà terminé. Calmez-vous une bonne fois pour toute.

L'Inquisiteur avait cette fois-ci et c’était bien une première le visage fermé. Il devait être concentré, mais toujours aussi défiant. Froidement cruel, tout en réussissant à sembler impassible. Oui, Khorog demeurait immobile et silencieux et cela reposait les oreilles ornées de diamant de notre bombe sexuelle. Le lézard se contentait en fait de dévisager le Jedi face à lui. L’obstination du Sith se serait-elle enfin miraculeusement évaporée ? En fait, ce fut l’intervention de Luke Kayan qui balaya d’un revers cette interrogation. Le Seigneur Sith privilégiait l’échange télépathique, caché et secret, au débat collectif salutaire. Alysanne ne put retenir son indignation.

- Je vous remercie Chevalier Kayan pour la transparence que vous persistez à faire régner dans cette discussion. Je ne pense même pas vouloir connaître l’objet de votre échange, les dernières petites machinations du Sith viennent d’avoir eu raison de ma bonne volonté et de ma patience. Vous avez joué votre dernière carte Khorog, vous êtes désormais grillé. Répondre à vos réflexions incohérentes et supporter votre compagnie m’a demandé beaucoup trop d’efforts, d’autant plus que vous vous n’en avez fait aucun. Pas le moindre. Vous êtes un intolérant de la pire espèce, d'une malhonnêteté criminelle. J’aurais préféré ne jamais avoir à traiter avec vous. Désormais, je fais ce qu’il me plaît et je m’émancipe de votre joug patriarcal. Hakuna matata comme on dit chez moi sur Ralltiir.

La Primadonna pivota ensuite en direction du policier.

Commissaire, faites entrer les journalistes. Le Chevalier Kayan et moi-même sommes d’accord pour informer les peuples de la Galaxie et cela suffit. Nous nous passerons de l’aval de Khorog, un homme qui n’a même pas idée de ce que peuvent être des médias libres tant il muselle ceux de l’Empire.

Elle reporta son attention sur Luke et Khorog.

Quant à mes renforts, soyez rassurés, ils ne sont guère républicains. J’admets que je n’imaginais pas les mondes neutres à ce point liés pour qu’une fraction d’entre-eux se coalise et mobilise aussi vite une flotte indépendante. Le blocus créé par la bataille spatiale rendant impossible l’arrivée de secours, il est nécessaire de disperser les forces en présence pour établir un couloir sécurisé.

Ah, la Ralltiirienne avait le mensonge si aisé quand il lui permettait d’arriver à ses fins.

Les négociateurs se levèrent. Alysanne gagna une loge, tandis que le Jedi et le Sith partirent s’installer au niveau du parterre de l’opéra, sur de vastes fauteuils capitonnés de velours rouge. On ouvrit les portes de la salle de représentation et l’équipe de tournage put enfin débouler à l’intérieur. Aidée par quelques techniciens, elle remisa le vieil établi dans les coulisses et remit la main sur le pupitre qui avait déjà servi ici-même bien des mois auparavant. Une fois les caméras, les lumières et les micros en place, on appela la Primadonna sur scène. Plusieurs souvenirs lui revinrent en mémoire dès lors qu’elle retrouva le parquet de l’estrade.

Nonobstant à la détermination de son pas, Alysanne ne s'avança pas trop rapidement vers la tribune. Elle longea le fond de la scène, et le menton perpendiculaire à son buste, les yeux fusant l'horizon, elle rejoignit son pupitre. Arrivée, elle adressa un sourire grave et d’une intime sincérité à la caméra. La Primadonna gonfla la poitrine, ajusta sa robe, replaça une mèche dorée derrière son oreille et plongea son regard dans l’objectif. Le caméraman lui fit signe que tout était O.K. et après une courte réflexion, Alysanne Méridan prit la parole.

- Êtres conscients de la Galaxie,

Aujourd’hui, nos yeux ont vu ce à quoi ressemblait le désastre de la mort. Les cieux et la terre d’Ossus ont été maculés de sang. Si je peux présentement m’adresser à vous, c’est bien parce que le destin m’a fait le plus beau des cadeaux : celui de la vie. Depuis que plusieurs explosions ont retenti et ont meurtri cette belle planète, des combats font rage entre les flottes de l’Empire Sith et de la République Galactique malgré le traité de paix liant les deux puissances. Ces tragiques évènement nous ont menés monsieur Darth Khorog, Grand Prêtre de la Purification, Seigneur de Korriban et représentant permanent de l’Empire Sith auprès de l’AGPU, monsieur Luke Kayan, envoyé de l’Ordre Jedi et moi-même à longuement nous livrer à d'âpres négociations.

De nos échanges ressortent les préconisations suivantes : il est primordial que le monde d’Ossus, acteur reconnu de l'apaisement et de la détente, ne soit plus pris en étau par les Grands de cette Galaxie et puisse retrouver le calme nécessaire au secours des blessés. Pour ce faire, il est impératif que les flottes impériales et républicaines cessent de faire feu. Ainsi, la flotte impériale sera en mesure de se retirer. La flotte républicaine quittera ensuite l’espace aérien ossien à son tour, ce qui lèvera par la même occasion le barrage qui ceinture la planète. L’Ordre Jedi s’est dit tout à fait disposé à quitter lui aussi les lieux si tel était le souhait des autorités locales.

J’ajouterai aussi que toute aide matérielle et tout apport de soignant nous est souhaitable tant la situation à terre est catastrophique. Tous les moyens seront mis en œuvre pour qu’ils arrivent à bon port, je mets donc en garde les responsables des forces en présence, quittez Ossus maintenant, ou comme plusieurs contacts viennent de me le confirmer, une importante flotte indépendante se tient prête à venir se charger de vos cas.

Je compte sur la bonne volonté de l’Empire Sith pour engager comme prévu le processus de désamorçage des tensions qu’il a provoquées en ouvrant le feu. Il en va d’une notion d’honneur que je leur sais chère. Je ne doute pas une seule seconde que les dirigeants impériaux éviteront de faire preuve d’encore plus de lâcheté tandis que leur peuple les regarde dans le blanc des yeux. Quoiqu’il en soit, les autorités ossiennes diligenteront une enquête impartiale qui permettra de faire toute la lumière sur les événements du jour.

Je vous remercie de m’avoir écoutée et vous prie d’adresser vos vœux les plus sincères aux âmes meurtries.


Cette dernière phrase finie, le pupitre d’Alysanne s’éteignit et son visage disparut dans l’obscurité.


Compétences utilisées
- Éloquence - niveau 4 : Alysanne s’adresse à la Galaxie
- Tromperie - niveau 2 : Alysanne invente la venue d’une flotte coalisée pour mieux convaincre les belligérants de prendre la fuite

Darth Khorog
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Le seigneur Khorog ne comprenait pas pourquoi cette humaine ne reconnaissait pas l’urgence de la situation telle que lui la percevait. Si des forces extérieures arrivaient, la République n’allait pas reculer, au contraire. Il était sûr et certain que l’Empire, dans ce genre de cas de figure, n’allait pas risquer de se retirer. L’enjeux était Ossus, si la guerre était à nouveau déclarée, telle qu’il le pressentait, alors cette petite planète était un nouvel enjeu stratégique. Ce lui qui la contrôlerait aurait un accès à l’Espace Sith Kossakii ou bien un moyen de pression sur Columex et les planètes qui suivaient. Ossus était stratégiquement très importante au vu de sa position dans la Galaxie.

Darth Khorog avait tenté de convaincre le Jedi de l’importance de la situation mais comme de bien entendu, cette espèce d’attardé mental s’en était offusqué. Que voulait-il ? Qu’il ait la gorge tranchée ?! Il n’avait qu’à le dire, depuis le temps que cela démangeait Khorog de lui faire sauter la tête.

Les propres d’Alysanne Méridan eurent tôt fait de raviver la flamme de la haine chez le Sith, mais cette fois-ci, le dédain et le mépris qu’il éprouvait pour elle en était plus fort encore. Comment osait-elle le traiter de la sorte ? Lui un dignitaire impérial de la plus haute stature ? Elle n’était qu’une misérable loque humaine, une pauvre imbécile à peine capable d’aligner deux mots sans baver d’envie sur le Jedi et dédaigner tout ce qu’elle pouvait de l’Empire Sith. Elle était l’incarnation de tout ce que le Sith haïssait tant dans la République Galactique. Toute cette oisiveté, cette attitude méprisante pour les Sith, sans même chercher à comprendre. Toute la capacité déployée pour ne rien branlé d’autre que comploter pour soi-même et personne d’autre.
Darth Khorog avait envie là, maintenant, de dégainer son sabre laser pour la tuer sur le champ. Que pourrait-elle faire ? Et l’aveugle, pensait-il pouvoir s’interposer ? Il n’était qu’un idiot infirme tant par le dogme que par la Foi. Comment un hérétique tel que lui en était venu à s’immiscer dans ce genre de débat ? D’ailleurs, quel débat était-ce là ? Qu’avaient-ils décidé ? Que l’Empire se retire, et que les Jedi fassent de même. Mais qu’en était-il des prisonniers ? De tout le reste ? Il y avait quelque chose qui clochait.
Le Sith ne doutaient pas qu’il y ait pu avoir au sein de la République des factions politique opposés à la Paix, et cherchant activement à la faire éclater. Idem au sein de l’Empire, côté loyaliste comme Renégats. Le Seigneur Laduim en était la preuve. Le Sith se demandait ce qu’il pouvait faire pour ça.

- Mon seigneur, que devons-nous faire ?

C’était un des soldats inquisitoriaux qui avait posé la question à Darth Khorog, en chuchotant. Le Sith fut tiré de sa rêverie. Alysanne s’adressaient aux médias. Contraint par la force des choses, le draethos resta silencieux et écouta le discours. La marie-couche-toi-là aborda tout d’abord des inepties en guise d’introduction, puis enchaîna avec les échanges chaotiques. L’Empire devait se retirer. Enfin elle termina enfin en laissant à l’Empire la faute du fiasco qui risquait bien de suivre. Puis le pupitre s’éteignit quand elle le quitta. Les journalistes, toujours présent, semblait attendre pour voir s’il y aurait un autre discours. Le Sith eut une idée totalement suicidaire. Il se toura vers le soldat.

- Allez rejoindre les journalistes et enregistrez-moi. Je vais parler et je veux que vous envoyiez cela à tous nos soldats en présence sur Ossus et en orbite. Puisqu’il faut parler clairement, je vais être franc.

Le soldat prit son enregistreur et alla rejoindre les journalistes qui, totalement surpris de voir un soldat Sith les rejoindre, se turent momentanément … jusqu’à ce que le Sith monte sur l’estrade. Il s’éclaircie la voix, il posa ostentatoirement sa main sur son sabre laser puis, digne et autoritaire, il commença à parler.

Soldats ! Ceci est un message à nos forces en présence sur Ossus et à notre flotte en orbite.

Pour l’Amiral Antarxarxès et tous les officiers de l’Empire présent à Ossus. Moi, Darth Khorog, Seigneur de Korriban, Grand Inquisiteur du véritable l’Empire Sith, protecteur de la Loi des Sith et représentant de l’Empire au sien de l’Alliance Galactique des Puissances Unies, j’ordonne la cessation immédiate de tous les combats avec la République Galactique !

Dès à présent, vous devez vous rassemblez et stopper dès maintenant ce fiasco ! L’ordre de début des combats vous à été donné par le Castellan Noir Darth Laduim. Cependant cet ordre est totalement illégal et contraire à la parole de l’ensemble du Conseil Noir. Darth Laduim, bien que Maître des armées, n’est pas sur le trône et n’a aucun droit quant à démarrer des conflits sans déclaration ! La décision qui a été prise sans consulter les autres membres du Conseil Noir ni les organismes compétents. C’est donc un acte de haute trahison et vous rentrez dès lors tous dans mes prérogatives Inquisitoriales !

J’annonce qu’une enquête officielle sera dès lors engagé à l’encontre du seigneur Laduim et de l’ensemble de l’État-Major de l’Empire Sith. Aucun membre du Conseil ne peut, sans l’aval de ses membres, s’approprier le pouvoir de décider de l’avenir des nations sur un simple coup de tête. Le début des hostilités, ici, a débuté à cause d’un sombre complot impliquant des ennemis de la Paix entre les Sith et la République Galactique. Nous avons établi que les Jedi et la République n'était les responsables de cet attentat !

De par ma vocation et mon honneur, je traquerais les coupables et je les conduirais en justice, non pas devant le Conseil Noir, mais devant les autorités inébranlables et indestructible de l’Alliance Galactique des Puissances Unies ! Nous sommes toujours là et vous avez échoués !

Je le répète une dernière fois ! Amiral Antarxarxès, en ma qualité de Grand Inquisiteur et par le présent acte de trahison envers l’Empire et le traité de paix signé avec la République Galactique, je vous ordonne de cesser les combats et de rassemblez vos troupes ! Si tel n’est pas le cas, vous devrez en répondre ! Évacuez les blessés Sith et aidez la population Ossienne meurtri par la faute de l'État Major.

Pour le Sith’ari ! Pour le trône et pour l’empire Sith !


Quand la transmission fut éteinte, le Sith, dans un silence sombre, quitta l’estrade. Quand il fut éloigné, il se demanda si sa carrière n’était pas terminée. Il espérait que le Seigneur Bekhaar en profiterait pour le mettre hors d’état de nuire et de supprimer ce rival gênant et particulièrement inutile. Darth Khorog n’était peut-être pas le meilleur stratège qui soit, mais alors ce Sith était encore pire. Le Sith était prêt à mourir maintenant. Il préférait vivre la disgrâce plutôt que de voir la Guerre entre la République et l'Empire reprendre maintenant. Il pria les anciens Seigneurs Noirs du passés de bien vouloir l'aider.




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Solal Kalel
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(EDIT : Pardon… J’ai posté avec Solal comme une imbécile heureuse…. :paix: J’ai dû faire assez vite pour la conclusion, disposant de peu de temps devant moi, j’espère que ça vous plaira. Je ne sais pas si c’est notre dernier tour, mais sachez que ce fut un plaisir. I love you )

À l’annonce d’une Alysanne décidée à ne plus prêter attention à Khorog quelques soient ses mots, ses décisions, le jeune Jedi se tendit imperceptiblement. Le Sith demeurait ce qu’il était : un Sith précisément, et pas de ceux du genre de Noctis, aptes à se contrôler au nom de leur image. Craignant un débordement, quoiqu’il faille admettre une certaine retenue au Draethos qui se contentait de chapelets d’insultes, Luke se laissa envahir de Force. Sage mais attentive, elle circulait, à fleur de peau en lui, réchauffant vaguement l’âme du Consulaire.

Durant le discours de la Primadonna, droit, direct et clair (c’était une excellente oratrice) comme il en était d’usage, il baissa légèrement la tête à l’évocation des victimes, évinçant toute pensée parasite pour leur dédier son entière attention. Seule une petite partie de lui s’apprêtait à répondre à l’attaque éventuelle de l’Inquisiteur, demeurant sur le qui-vive quelques minutes avant que la tension ne choit. Face aux journalistes, le pic de tension passée, il ne réagirait plus. Le jeune homme offrit alors tout son être aux victimes, quelques furent leur camps. Désormais elles en avaient rejoint un, unique et bien triste, inaccessible aux familles qui les pleuraient déjà. Il aurait aimé transposer toute cette Force chaleureuse à ces hommes, ces femmes et enfants dépouillés de tout espoir. L’onde qui circulait en lui s’évanouit doucement dans l’opéra.

Le message était passé. Que la flotte Imperiale, la République et peut-être l’Ordre Jedi se retirent, évitant tout encombrement par le biais de nouveaux renforts. Luke espérait que les Mondes Neutres cités par Alysanne comprendraient que leur présence serait néfaste. Désormais, il fallait vider et non envahir ces lieux souillés. Même sans sa vue, le jeune homme avait l’impression d’observer la beauté dérobée d’Ossus. Alimentant ce que son être, lié aux autres via la Force ressentait, les tirs continuaient d’affluer au-dessus de leurs têtes. L’un d’eux, particulièrement aigu siffla brutalement avant de s’écraser sur une carlingue.

Khorog prit la parole, sortant Luke de son espèce de méditation. Il eut la surprise de voir la République et l’Ordre Jedi disculpés par la bouche du Draethos. À défaut de se sentir reconnaissant, (l’avis de cet homme qui les avaient insulté, sans oublier la tentative de meurtre au début ne lui importait guère, désormais, ni négativement, ni positivement. Il ne craignait ni ses reproches, ni n’appréciait ses éloges.), Luke reconnut une certaine vaillance lors de ses accusations en direct. C’était aussi, il fallait l’avouer, un incident diplomatique interne assez grave. Ce Laduim chercherait vengeance après une telle humiliation publique, de même que les accusés avaient désormais tout le loisir de fuir ou de se préparer aux poursuites évoquées par Khorog. Enfin, et c’était le plus terrible pour l’Empire, leur représentant suggérait haut et fort ne pas savoir contenir ses guerres intestines. Bien sûr, l’homme avait surtout parlé d’ennemis généraux du traité, mais la graine du doute était semée à cause de ces attaques personnelles évoquées devant les caméras. Il était facile de songer que les traîtres émanaient d’une branche d’un Empire pourri, incapable de traquer ses criminels pour les empêcher de commettre de tels actes. Le manque de cohésion souligné allait jusqu’a provoquer la désobéissance de commandants dont Laduim et Antarxarxès. Ainsi, l’attentat aurait été commis par des “ennemis du traité” inconnus, arrangeant bien les Traîtres qui avaient de suite enchaîné sur l’attaque, non autorisée de la République. On pouvait se demander si Ladium et son acolyte n’étaient pas les instigateurs puisque la chose semblait si bien les arranger.

D’un autre côté, Luke comprenait les agissements de Khorog, ce dernier avait voulu préserver une partie de l’Empire, dont il faisait partie, en coupant le bord pourri de la pomme lui-même, histoire que personne ne songe à jeter le fruit entier. En donnant deux coupables, dont les noms étaient concrets, de réelles cibles dans toute cette confusion, il assurait, à sa manière, une certaine cohésion nouvelle. Les gens pouvaient se retourner contre quelqu’un, au moins pour la riposte violente, soudaine suite à l’attentat. Quant aux terroristes, évidemment, ils restaient inconnus pour l’instant, mais le Jedi pariait que dans la tête de plusieurs personnes déjà, des indisciplinés de l’Empire, peut-être des sous-fifres de ce Laduim avaient posé les bombes. Khorog avait fait avec ce qu’il avait, et force était de constater que son champs des possibles était réduits.

Luke laissa retomber son bouclier défensif vaguement formé, sentant que la violence du Signataire de la paix retombait. Il ne l’avait pas vu s’éloigner, défait, mais ressentait toutefois un changement en ce sens. Comme vidé de son essence belliqueuse, l’homme semblait résigné à accepter son sort, peut-être celui que lui réservait ce Laduim ? À moins qu’il ne soit déjà en train d’ourdir son plan afin de poursuivre ceux qu’il avait, comme Inquisiteur, désignés coupables ?

Les journalistes, trop “heureux” d’avoir eu les confidences du Sith, en plus de la Primadonna se tournèrent naturellement vers le jeune Chevalier, toujours assis sur son fauteuil rouge. Son attitude oscillait entre une tristesse digne et la neutralité d’usage. Sérieux, effacé, calme, ce qui, généralement caractérisait les Jedis dans la tête des gens. Le jeune homme, incapable d’éviter les caméras les accepta bon gré, mal gré.

- Ce qui s’est passé aujourd’hui est intolérable, mais chercher des coupables, maintenant, dans l’immédiat serait déraisonnable. Ce serait laisser le Chaos continuer à s’étendre. Les combats doivent céder leurs places aux équipes de secours. Nos propositions sont des suggestions, qui je l’espère, seront écoutées de nos gouvernements afin de pouvoir agir le plus rapidement possible. Nous ne pouvons que stopper toute violence le plus tôt possible en tant que premier hommage à celles et ceux qui sont tombés. Je ne répondrai à rien d’autre, vous m’en voyez désolé mais nous manquons de temps.

Bien entendu, la question de la présence de l’Ordre sur Ossus ou des mondes neutres lui fut posée, mais Luke répondit ne pas être habilité à parler au nom des siens, autrement que pour la tâche de trouver une sortie de crise. De toutes manières, ceci se passerait en temps et en heure, devant les autorités compétentes si besoin était. Quant à “qui était le coupable” selon lui, le jeune Jedi s’exprima clairement.

- Toute personne, et cela s’étend aux factions, est considéré comme présumé innocent jusqu’à l’émanation de preuves concrètes suivi d’un procès. Je n’ai donc pas à me prononcer, en tant qu’être subjectif sur des accusations graves qui pourraient occasionner des conséquences toutes aussi graves sur la personne ou le groupe désigné. Une enquête sera menée par une équipe qu’Ossus désignera, car évidemment elle est sous sa législation. Évidemment, si la planète réclame l’aide des Jedis, elle l’aura, parce qu’en effet, nous avons un lien particulier avec Ossus, entretenu depuis des millénaires, mais aussi parce que c’est de notre devoir. Je m’engage en tout cas, personnellement à répondre à toute demande de la part du Président ou de la Royauté, en priorité.

En effet, Ossus avait un lien spécial avec les Jedis, son attaque était une tragédie pour ceux qui n’avaient su éviter, la mise à sang et à feu de la planète. Affectivement ou même politiquement parlant, l’Ordre n’avait aucun intérêt à cautionner cette attaque (sans parler de leur morale et leur droiture connue depuis des siècles.), ni à créer des tensions. Luke avait personnellement des liens forts avec Virgile-Auguste, souverain disparu mais aussi avec Theophilius, le régent. Si ce dernier réapparaissait ou qu’un successeur prenait la suite. Quelles seraient les conséquences de cette tragédie sur leur relation avec Ossus ? Leur venue, trop hâtive sur le terrain était une “maladresse” au pire, au mieux, la tentative désespérée d’arrêter quelque chose censée se produire. Sans y parvenir finalement… À cette pensée, celle qu’ Aube avait eu raison, que l’attentat s’était concrétisé sans qu’ils ne puissent rien faire, le Chevalier baissa la tête, en deuil. Il regretta aussi d’avoir eu une froide pensée de diplomate concernant l’avenir “politique” de l’Ordre. Pour l’instant, peu importait. Seul comptait, le peuple d’Ossus et ceux qui assistaient, depuis l’extérieur, à la folie de leur Gouvernement.

- Je n’ai rien à ajouter, ne perdons pas de temps. Il est l’heure de concentrer nos énergies sur la fin du massacre et l’aide aux victimes. Décédées comme vivantes qui continuent de craindre, chaque seconde, pour leur souffle sous les tirs croisés. Merci.

Acheva le jeune homme dans un dernier soupir. S’il demeurait calme et digne, sa voix douce quoique ferme, sans concession, ses yeux éteints avaient revêtu un éclat particulier, brillant. L’émotion affleurait dans son beau regard vairon, discrète mais non moins présente. Luke, et sans doute les membres de l’Ordre Jedi, les civils pleuraient l’horrible tragédie.

Hj : Utilisation passive de la réthorique (niveau IIII), pour apparaître digne, calme et droit à la télévision (?) + discours sincère.


Alysanne Méridan
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Prostrée sur sa méridienne, dans sa loge, Alysanne Méridan se reposait. D’un regard distant, elle observa le miroir cerclé d’ampoules, impitoyable, qui lui renvoyait son reflet que très peu abîmé.

- Pfoua, quelle journée ma parole. Toute cette poussière puis les deux négociateurs ça m’a usé ! Remarque je suis toujours aussi pimpante.. fit-elle tout en dégageant des cheveux de son joli minois pour mieux s’examiner d’un œil contemplatif dans la glace.

La Primadonna tendit ensuite son bras droit pour attraper son sac à main. Elle en extirpa une petite boîte en métal noir et s’alluma une cigarette. Elle fit tourner la boîte dans sa main gauche. Dehors on pouvait presque entendre les cris lointains de combat, les hurlements, les tirs. Les yeux clos, la Ralltiirienne bascula sa tête en arrière. Ses paupières se relevèrent et elle regarda les volutes de fumée se déployer autour d’elle. Soudain, une démangeaison. Quelque chose qui montait et qui s'intensifiait. Alysanne ouvrit la boîte en métal et prit un de ces sachets que Sacha lui avait donnés avant son départ. La femme déposa un petit tas de poudre blanche sur la table basse devant elle et l’efilla en une fine ligne horizontale. Ses mains manucurées tremblaient un peu, et à l’aide d’un tube en verre, la Primadonna inhala tout d’une traite. Une sensation de frais dans les narines, suivie d’un picotement. Puis vint la vague de chaleur, toujours. Elle s’allongea, ses yeux accrochant les épais rideaux de velours de l’entrée, impeccablement tirés.

- Tiens je regarderais bien la télé’ que je vois si les médias m’encensent déjà comme ils devraient le faire.

Ni une ni deux, un petit automate posé sur la coiffeuse de la loge se mit en marche, activé par les paroles de la Ralltirienne. Un téléviseur suspendu dans le coin de la loge s’alluma tout à coup. Alysanne Méridan découvrit alors avec horreur que ce n’était point son image que l’écran renvoyait, mais bien celle de Darth Khorog. Ce dernier se tenait droit sur la scène, le visage pâle et l’aspect grognon, encore enlaidi par une expression méchante.

- Bon au moins c’est officiel l’autre est nul. Je le savais évidemment déjà mais là il arrive tout de même à un point de non retour. Disculper la République et semer ainsi le trouble dans son propre camp, c’est impressionnant. Petit droïde magique, tu n’aurais pas du popcorn sous la main ?

En écoutant ainsi Darth Khorog invoquer ses soutiens au sein de l’Inquisition Sith, Alysanne eut une idée. Elle finit par se relever et coupa elle-même la télévision avant de prendre son datapad. Elle le posa devant elle et replaça sa robe avant de commencer à s’enregistrer.

- Mes très chers amis, vous grands avocats d’affaires, banquiers, chirurgiens, spéculateurs. Vous qui êtes mes plus fidèles clients et ce depuis de nombreuses années. Vous qui êtes décidément la crème de la crème de Ralltiir. Je vous implore au nom de la philanthropie : mobilisez-vous et aidez-moi à lever assez de fonds pour que nous soyons en mesure de lever une somme conséquente qui viendra grandement aider la reconstruction de la splendide Ossus. Je vous préviens que je vais moi-même faire don de 120 millions de crédits, alors je vous attends au tournant. Que ceux qui m’aiment, viennent me battre à plat de couture et se déchirent pour atteindre la plus haute somme. Alysanne Méridan joignit sa requête d’un clin d'œil concupiscent. Ne doutez d’ailleurs pas une seule seconde de la chose suivante : tous ces dons seront pleinement défiscalisables. Elle s’approcha de l’objectif du datapad pour que ceux qui réceptionneraient cette vidéo puissent mieux voir sa poitrine qui valaient presque tout l’or du monde, avant de leur adresser un ultime sourire.

Aussitôt l’enregistrement terminé, le commissaire déboula à son tour dans le boudoir de la Primadonna. Il tenait entre ses mains charnues un datapad qu’il s’empressa de refourguer à la Sénatrice déchue.

- Il s’agit de la flotte républicaine en orbite, on désire vous parler.

Le policier disparut aussi vite qu’il était apparu. L’index de la Ralltirienne pressa un bouton et un hologramme apparut. Un alien au physique fort disgracieux se présenta à la Sénatrice déchue.

- Madame Méridan, mes respects. Je suis le commandant Zurukk.

En une fraction de seconde toute séduction abandonna l’inflexion de sa voix puisque la Ralltiirienne adoptait désormais un ton des plus dramatiques.

- Bonjour commandant, je pense deviner la raison de votre appel, vous avez sans doute écouté mon intervention et vous avez sûrement besoin de précisions. Sachez que la situation sur terre est critique, ainsi je ne passerai pas par quatre chemins : je vous implore de vous retirer dès le départ de la flotte Impériale. Je compte sur votre bonne volonté, car Elle fit une pause avant de reprendre, dans un murmure à peine audible personne ne peut en fait sauver Ossus. Aucune flotte coalisée n'est en chemin.

- Madame Méridan, j'ai reçu des rapports inquiétants du sol. Voudriez vous que nous abandonnions nos hommes à un tel chaos? Le Commander a...Réussi à stopper les hostilités avec la flotte impériale. C'est l'occasion pour faire descendre nos équipes médicales, sécuriser le périmètre, ramener l'ordre. Ossus fait-elle seulement quoi que ce soit à cet égard ?

D'un bref mouvement de tête, elle fit virevolter deux trois mèches de ses cheveux blonds et répondit.

- Depuis les explosions, plusieurs groupuscules se livrent bataille à travers tout Knossa. Rassurez-vous cependant, les autorités ossiennes ont les ressources pour faire face. Il est vrai que nous manquons de personnel pour porter assistance aux personnes mal en point ici. Pourriez-vous donc préparer vos équipes médicales, mais ne pas les déployer avant que je vous le dise. Aussi, faites s'il vous plaît en sorte que celles-ci revêtent des vêtements neutres ou leurs habits civils. Il est préférable qu'il n'y ait aucun militaire armé et aucun bâtiment équipé de canons sur le sol d'Ossus.

Il était primordial que les flottes abandonnent sur le champ l’orbite d’Ossus, le procotole de sortie de crise le commandait. Chaque nouvelle seconde passée dans cette orbite étrangère ne pouvait que desservir la désescalade souhaitée par l’AGPU et le gouvernement ossien.

- Je crains que le déploiement ne puisse être mis à la charge de votre autorité, si respectable soit-elle. Les délais militaires ne sont pas ceux civils, et il faut traiter avec urgence toute blessure blaster. Nous avons établi et sécurisé un couloir de débarquement médical, mais les canons sont nécessaires. Vous dites vous mêmes que des groupuscules bataillent, on envoie pas les médecins sans une couverture militaire acceptable. Nos hommes n'ont par ailleurs pas le loisir d'une garde-robe fournie, je crains que l'habit civil ne soit hors de propos.

Les traits d’Alysanne se durcirent.

- Dans ce cas, je crains que vous ne soyez obligés de passer par les autorités locales, et celles-ci ne vous autoriseront pas à débarquer.

Une moue de désagrément se dessina sur le visage du commandant.

- Madame, mon supérieur est en train de lutter pour épargner aux populations locales une bataille qui ferait… A ces mots, le soldat s’écarta, offrant à Alysanne un show des plus récréatifs. Un énième hologramme montrait désormais le Commander Ular’Iim en train d’affronter à mains nues un adversaire. Le Kaleesh bougeait curieusement et ne cessait de rater sa cible. La bouche pulpeuse d’Alysanne, qui se retint de rire, se tordit tandis que le commandant continua. Faites ce que vous avez à faire avec les autorités ossiennes, mais sachez que je ne peux tolérer de retards pour la survie de mes hommes et que c’est là ma priorité. D’ici dix minutes, il me faudra les autorisations pour poser mes équipes au sol, sans quoi le bilan de morts ne fera qu’augmenter - et vous en conviendrez ce n’est même pas de notre fait.

Alysanne croisa ses bras, poussa un soupir et leva les yeux au ciel.

- Mon bon monsieur, j'apprécie que vous me fassiez part d'un spectacle assez divertissant digne des plus grands duels de lucha libre. Je suis cependant au regret de vous annoncer que je ne peux pas vous servir de messagère. Pour obtenir de telles autorisations, vous devrez directement traiter avec le gouvernement ossien et la police locale qui sont déjà en train de reprendre la situation en main et de s'occuper de nos soldats.

Alysanne n’obtint toutefois aucune réponse de son interlocuteur. Celui-ci lui tournait désormais le dos, et découvrait avec stupeur l’immolation en direct de son supérieur hiérarchique. C’en était bien trop pour la Primadonna. Elle se demanda sérieusement si quelque chose clochait dans le recrutement des officiers de l’armée républicaine. Un cracheur de feu à la tête de toute une flotte ? Ce n’était tout de même pas sérieux.

- Mon brave, je pense que je vais vous laisser hein’. Profitez bien de ce spectacle de fête foraine mais n’oubliez pas de mettre un peu de crème solaire. C’est important de vous protéger du rayonnement de la grosse boule de feu qui vous sert de chef ! A ces mots, elle mit fin à la communication.

La Ralltiirienne pouvait enfin recommencer à se prélasser dans sa loge. Elle fouilla dans les placards et mit rapidement la main sur une réserve d’alcools digne de celle d’une grande castafiore. Elle dévissa pensive plusieurs bouchons puis sortit ses petits orteils de ses escarpins. Elle se servit finalement une dernière fois de son datapad pour lancer un appel vidéo avec Kankou. La bretelle de son soutien-gorge ne tarda pas à tomber.

Compétence et possession utilisées
- Réseaux d'influence - niveau 3
- Casino Méridan

Le Masque de la Force
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Avant de passer aux réjouissances, Alysanne Méridan et son bel-ami, le dirigeant de Ralltiir, Kankou Moussa, prirent le temps de longuement échanger. La Primadonna put ainsi révéler à son amant la teneur de la mission, qui avait été la sienne aujourd’hui, n’hésitant guère, en bonne comédienne qu’elle était, à exagérer le moindre petit danger qu’elle avait pu encourir. Rappelons tout de même, que lorsque le quartier général de l’Alliance Galactique des Puissances Unies était ravagé par une terrible explosion, l’invitée de son président se trouvait les jambes en l’air, quelque part dans un placard à balai ! Tandis qu’Alysanne était en train d’inventer une scène, au cours de laquelle elle aurait courageusement échappé au sabre laser d’un Darth Khorog furibond, l’attention de son interlocuteur se détournait peu à peu de notre starlette. Kankou était en effet absorbé par le bandeau, qui défilait en bas de l’écran du poste de télévision, qu’il avait laissé allumé à l’autre bout de son bureau, le chaîne d’information en continu que le Ralltiirien avait pour habitude de regarder annonçait la nouvelle suivante : “Mobilisation exceptionnelle des milliardaires républicains, les dons affluent vers Ossus”. Surpris, l’homme n’hésita pas à faire part de cette bonne nouvelle à sa compagne, sans même se douter qu’elle était loin d'être étrangère à cette entreprise.

Les médias galactiques ne mettraient sûrement que peu de temps avant de comprendre, eux aussi, que l’instigatrice de cet élan philanthropique n’était autre qu’Alysanne. Ce scoop permettrait très certainement à l’ancienne Sénatrice de poursuivre la campagne pour sa réhabilitation, qu’elle avait débutée par le vibrant discours donné plus tôt dans la soirée. Les discussions sur les plateaux télévisés allaient si vites, que plusieurs éditorialistes n’avaient déjà plus que le nom “Méridan” à la bouche, clamant haut et fort que seule cette presque cinquantenaire serait capable d’éviter que l’AGPU ne sombre, puisque pour eux elle n’était autre que "la sauveuse d'Ossus” et “la porte-voix de Mondes neutres si souvent laissés pour compte”.

Malheureusement pour lui, Darth Khorog serait loin de bénéficier d’une aura aussi positive, après la prise de parole qui avait été la sienne. Le puissant Seigneur Sith traînait, éreinté, dans la succession de larges salles de l’Opéra royal. Bien loin de l’air hargneux qu’il arborait d’ordinaire, son visage était livide ; son regard, lui, n’exprimait plus rien. Mais qu’avait-il donc fait ? Était-ce la bonne décision de défier ainsi Darth Laduim ? Le Draethos n’aurait plus longtemps à attendre avant que l’on réponde, pour lui, à ses questions, puisque le Castellan noir venait de lui envoyer un message holographique :

- Khorog, sale vermine, ridicule prêtre infâme, vous ne faites que déshonorer cet Empire et n’avez de cesse d’entacher la grandeur de notre Ordre Sith pluri-millénaire. Allez-y, expliquez-moi quel était donc le but de votre inconscient discours. Avez-vous seulement pris en considération la façon dont nos ennemis républicains et ces hérétiques renégats allaient l’accueillir ? Au cas où cela ne vous aurait pas traversé l'esprit, exposer les querelles internes aux hautes sphères impériales de la sorte est totalement irresponsable et traître, vous offrez du pain béni sur un plateau d’argent à quiconque qui désirerait nous nuire. Si l’on vient s’en prendre à nous, alors je jure devant tous nos Seigneurs noirs que je vous passerai personnellement l’envie de vous pavaner devant des caméras. J’en viendrais presque à me demander si vous n’êtes pas vous-même un de ces criminels renégats, après tout l’immonde Ramken et vous travailliez encore en étroite collaboration, il n’y a pas si longtemps. Je vous annonce que vous êtes à partir de cet instant déchu de votre titre de Seigneur de Korriban et que cette planète se trouve dorénavant placée sous l’autorité de mon armée. En outre, je prononce la confiscation de tous les biens qui vous appartiennent sur Korriban et ordonne votre placement en résidence surveillée sur Dromund Kaas, où le Seigneur Bekhaar vous attend. Vous aurez à vous présenter régulièrement à mes services et à leur rendre compte.

L’hologramme du Conseiller noir disparut, ses mots avaient été lourds, presque cruels. Comment Darth Khorog allait-il réagir à pareille sanction ? Certes, beaucoup attendraient de lui qu’il jette toutes ses forces dans la bataille, mais en aurait-il la force ? Était-il d'ailleurs au bout de ses peines ?

Ah ces jeunes, toujours agrippés à leurs datapads. Luke Kayan, l’éphèbe Jedi, était également en train de consulter son appareil, échangeant quelques mots avec son bien-aimé, quand il reçut une communication de la Maître Jedi Aube Eleos.

- Bonsoir, mon petit Luke ! Comment vas-tu ? Tu me vois correctement ? J’ai eu un mal fou à te joindre, mon datapad n’arrête pas de vibrer ; je crois que tes camarades sont dans le pétrin, alors je vais faire vite ! Je te félicite pour tout le travail que tu as brillamment accompli aujourd'hui, je suis fière de toi et je suis certaine que le Conseil ne pourra que l’être lui aussi dès lors qu’il prendra connaissance de ton intervention télévisée. Tu sais, ces vieux schnocks ne sont pas aussi connectés que vous les djeuns, mais je pense, que tu devrais sérieusement considérer, qu’ils t’offrent la possibilité de devenir toi aussi Maître Jedi. Tu es immensément célèbre au sein de l’Ordre et très reconnu par la nouvelle génération, alors commence à te demander quel genre de Maître tu voudrais être, c’est très important.. sinon tu vas finir comme moi, qui dois aller chercher des clampins paniqués parce qu’ils n’ont rien appris à l’Académie ! Allez, dirige-toi vers nos vaisseaux, je te laisse !

Tout au long de son appel, Aube n’avait nullement hésité à accompagner ses paroles de tout un tas de gestes amples et théâtraux, ainsi que de radiants sourires, oubliant au passage la réputée cécité de son jeune interlocuteur.


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A noter que : Chaque joueur a de nouveau la possibilité de publier une réponse, selon l'ordre de passage initialement défini. Si vous vous trouvez actuellement en vacances, ou que vous ne pensez pas être en mesure de répondre dans les temps, n'hésitez pas à en informer vos camarades. L’idée est que vous puissiez faire réagir votre personnage aux nouveaux éléments que nous avons apportés et que vous l'intégriez à la présente conclusion. Nous clôturerons définitivement l'Event le 10 août, date à laquelle l'épilogue sera publié et les récompenses attribuées.
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