"Vénerie"

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• Point de vue impérial – Asehla Derla et Malaco Signavar
  

Asehla Derla et son apprentie Malaco Signavar n’appréciaient que très peu être cantonnées à faire le guet devant l’entrée principale de l’AGPU. Elles étaient toutefois conscientes des légères tensions qui régnaient présentement sur Ossus, veiller au périmètre de sécurité était donc une tâche cruciale. Aussi décisive cette mission était, elle n’en restait pas moins d’une assommante monotonie, ainsi la fatigue frappait lentement nos deux héroïnes.


Leur fatigue fut balayée aussitôt que l’AGPU explosa, projetant dans les cieux d'innombrables débris, de tailles variables. Le souffle de l’explosion fut si violent qu’il projeta les deux Sith contre le sol ; lorsqu’elles se relevèrent, elles ne furent même plus en mesure d'apercevoir le bâtiment de l’Alliance tant sa silhouette trépassait, suffoquée par un compact brouillard de poussière et de suie. Soudain, l’holocommunicateur d’Aselha commença à émettre une série de vibrations. Après qu’elle l’ait extirpé de sa poche pour l’allumer, ce fut l’hologramme de Darth Laduim, le Castellan noir en personne, qui se dressa face à elle.


« Soldats, la République Galactique a manqué à ses obligations. Nous avions, à tort, placé notre confiance dans un traité de paix ; cependant, cette confiance était, vous vous en doutez, très limitée. La félonie de nos ennemis n’est ainsi guère une surprise, nous nous y étions préparés. Inconscients, les républicains ont commis une grave erreur en s’attaquant à vos vaillants frères d’armes. Alliés aux Jedi, ils grouillent sur Ossus telle de la vermine parasite. Ils vont payer un lourd tribut pour leur affront et regretteront d’avoir trahi le noble Empire Sith. Que toutes les unités actuellement déployées au sol regagnent leurs vaisseaux, la bataille que nous allons mener sera spatiale. Votre mission est désormais d'annihiler la flotte républicaine, réduisez chacun de leurs vaisseaux en miettes et ne laissez personne s’enfuir, en particulier ces chiens de Jedi. L’époque où nous les faisions prisonniers est révolue, ne vous souciez plus jamais de laisser des survivants. C’est un combat à mort. »


La guerrière Sith et son apprentie n’eurent le temps que d’échanger un regard inquiet, avant de déjà devoir prendre la fuite : un groupuscule de Jedi approchait dangereusement. Sans plus attendre, les deux Togruta prirent la direction des ruelles, espérant leur échapper et regagner le Ha’mi, le chasseur FT-6D que pilotait l’apprentie Sith. Y arriveraient-elles ?

• Point de vue Jedi – Thann Sîdh et Yulpi Bepads
  
  

À la surprise générale, l’Ordre Jedi s’était joint à la fête organisée par l’AGPU sur Ossus. Conscient que sa présence était tout sauf désirée, il avait malgré tout tenu à se poser sur le monde neutre, se postant en état d’alerte, prêt à tomber sur les Sith qui nuiraient à la tranquillité de l’échange. Les Jedi savaient que les impériaux n’étaient pas dignes de confiance, même si la République s’était laissée berner par le Conseil noir, ce n’était pas le cas des chevaliers de l’Ordre dont la garde n’était jamais baissée.


Loin d’eux l’idée de compromettre l’échange ou d’inférer dans son processus, les Jedi s’étaient donc rassemblés à l’écart de l’AGPU, dans une sorte de camp improvisé où ils se tenaient prêts à intervenir au moindre dérapage. Et quel dérapage ! Bien qu’effrayés par la force dévastatrice de l’explosion d’une part et par la perfidie de ce type d’attentat de l’autre, ils n’étaient en réalité que partiellement surpris du coup bas que l’Empire – qu’ils tenaient d’ores et déjà responsables de cette boucherie – avait proféré.


Sans perdre davantage de temps, la Maître Aube Eleos prit les devants en rassemblant autour d’elle la quarantaine de Jedi posté sur le site. Au loin, les bruissements de l’horreur se déchainaient et les sirènes résonnaient, mais l’heure était à une intense et méthodique concentration. De son ton le plus solennel, la vieille humaine s’adressa à ses compagnons.


- Allez jeunes pousses, tous en rang d'oignons, l'heure est grave. L’incident que nous redoutions tant a éclaté, certes plus tôt que prévu, mais c’est bien pour être paré à ce type d’éventualité que nous campons ici depuis trois jours ! Chevalier Kayan, filez défendre notre honneur et restaurer l’image de notre Ordre, à l’heure qu’il est, ces satanés Sith nous accusent certainement déjà des pires méfaits. Les autres, mettez-vous tous par groupe de deux, attention je veux que les Padawan soient systématiquement épaulés d’un Chevalier. Bien… vous avez mis vingt-trois secondes pour former vos binômes, vous progressez tous ! Mes instructions seront concises : en prenez lieu, venez en aide aux blessés et protégez-les de quelconques représailles, ensuite, si possible, chopez-moi les responsables de cette horreur. Il est temps de nous séparer, vous connaissez toutes et tous le protocole pour me joindre, ou celui qui s’applique au cas où vous viendriez à être capturés… ce que je ne vous souhaite évidemment pas, mais sait-on jamais. Que la Force soit avec vous.


La compagnie lui répondit à l’unisson, d’une voix claire et forte.


- Que la Force soit avec vous, Maître.


Thann Sîdh et Yulpi Bepads avaient constitué ensemble un binôme et n'avaient pas perdu de temps, au pas de course ils avaient filé rejoindre la zone est du quartier Galaxy et étaient déjà en train de couvrir l’espace qui s’était depuis changé en piètre champ de ruines. Une multitude de corps gisaient sous les décombres, les deux Jedi se sentirent bien vite dépassés par cette hécatombe, un Devaronian relativement âgé s’éteignit même dans les bras de Thann qui essayait en vain de le rassurer. Puisant dans ses ressources, la jeune-femme réussit à se relever et retourna au niveau de son partenaire alors que celui-ci aperçut au loin deux individus qu’ils identifièrent directement comme des Sith. Maître Eleos avait été claire, ils pouvaient les prendre en chasse et c’est ce qu’ils firent.

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A noter que :

• Le RP se terminera dans un mois et deux semaines, soit le 23/06/2021 à 23h59.
  Autrement dit vous n'aurez que six semaines à compter d'aujourd'hui pour développer vos intrigues, venir à bout de vos adversaires et atteindre l'objectif imposé par le staff. Tout message posté après la date de fin sera considéré comme nul. Chaque joueur dispose de quatre jours pour répondre à ses partenaires de jeu. Au-delà de ce délai, c’est au prochain joueur de répondre et ce sans demander l'accord du staff. Si un joueur vient à ne pas répondre par deux fois consécutives, ou à dépasser le délai fixé, il sera automatiquement disqualifié.
  
  Attention, la cohérence et le réalisme sont de mise. Nous comptons sur votre sens du fairplay, de la narration, ainsi que sur votre connaissance des règles et du système de jeu pour vous amuser et offrir au lecteur une agréable bataille spatiale.
  
  - Terrain : La confrontation se déroule dans les quartiers de Knossa, la capitale d’Ossus. Vous êtes en mesure d’évoluer sur toute la surface de la planète tout au long de la traque, vous désengager des lieux mènera de facto à la disqualification.
  

• Conditions de victoire
  - Équipe impériale (loyaliste) : Parvenir à fuir.
  - Équipe Jedi : Capturer les Sith.
  

• Ordre de passage :
  - Asehla Derla
  - Malaco Sivagnar
  - Thann Sîdh
  - Yulpi Bepads
  

May the force be with you !

21.576, 2^nd semestre • Ossus, rues de Knossa.

Thann Sîdh, cornsilk
Seïid Qiik, crimson

« Tu crois vraiment que nous avons raison d’être ici ? Nous n’étions pas invités, encore moins désirés, et nous voilà à guetter que de terribles choses arrivent. – Si jamais, elles arrivent, qui pourraient mieux que nous tenter de les endiguer ? Notre devoir nous imposait la désobéissance. Qu’est-ce que peuvent faire les accords et les ordres de quelques dirigeants véreux lorsqu’il existe un risque pour que des civils, des innocents soient blessés et même tués ? Je n’ai aucune confiance en l’Empire Sith pour mener à bien ces négociations. – Certes, moi non plus je n’espère pas d’eux qu’ils ne cherchent pas, quelque part, à tromper les instances de la République, mais je ne sais pas si la question est là… Nous nous immisçons à une table où les acteurs ne veulent pas de nous. Que nous ayons confiance ou non, peu importe, cela n’a pas à remettre en cause notre position dans toute l’affaire. Nous ne devrions pas être ici… J’ai le sentiment que nous faisons preuve d’un orgueil démesuré en nous prêtant à ce genre d’ingérence. Nous ne pouvons pas décidé pour d’autres de ce qu’est le bien ou le mal. – Parce que tu as le sentiment que les gens de Knossa ont réellement eu leur mot à dire dans tout cela ? Il y a plus de distance entre eux et leurs dirigeants qu’entre un bout à l’autre de la galaxie. – Y a-t-il moins de distance entre eux et nous actuellement ? Ils ne nous auront pas plus invités à venir que leurs dirigeants. » Le silence retomba entre les deux jeunes femmes. Elles ne partageaient pas toujours tout à fait le même point de vue sur les choses. Thann savait que cela ne changeait absolument rien à l’attachement réciproque qu’elles éprouvaient. D’ailleurs, souvent, Seïid lui disait que la vérité ne se trouvaient certainement ni dans sa bouche, ni dans la sienne, mais bien quelque part entre les deux. – La politique… Quel bordel. Certainement, il faut être fou pour songer à la voie des Consulaires. – Ou avoir été folle, effectivement. » La conversation se termina avec un sourire, elles restèrent, côte à côte, leurs mains s’effleurant parfois, à la lisière du camp, le regard porté vers la Capitale.

Seïid, depuis peu, avait officiellement rejoins les rangs des Gardiens. Elle avait passé les épreuves non sans brio. Thann aurait aimé dire qu’elle n’avait alors ressentie que de la joie mais en réalité, un fragment d’amertume avait empêché ce moment de n’être que pur bonheur. Elle, encore, restait à la traine. Elle ne ménageait pourtant pas sa peine, mais il semblait qu’elle ne trouvait jamais, entre ses responsabilités sur Dantooïne, ses activités auprès de son maître et l’aide dispensée aux plus jeunes, le temps de se concentrer sur elle et cet avancement conséquent de sa formation. Maître Karm ne cessait de lui dire qu’en œuvrant à chacun de ces œuvres elle oeuvrait pour elle-même, pourtant, elle n’était toujours pas parvenue à trouver le temps nécessaire à manipuler l’arme magnifique qu’elle s’était pourtant forger il y avait des mois de cela. Les préparatifs pour la rencontre était terminé, les Jedis le savaient de source sûre, et les délégations étaient arrivées. Quelques heures avant l’échange. Quelques heures avant…

•

… malgré la distance, la détonation fit vibrer l’air de toutes les installations et la paroi de toutes les tentes. Thann se précipita en—dehors de la tente où elle travaillait, avec Seïid, à pallier les lacunes qu’elle avait accumulé jusque-là. « Je ne perçois pratiquement rien, à cette distance. Que se passe-t-il ? La voix de la Togruta, glaciale, lui répondit, – La tour de l’AGPU, elle… Elle n’existe plus. Je vois des flammes, de la fumée. Tout s’est effondré. » Aussitôt, à l’intérieur du camp, se fut le branlebas de combat. Il fallait agir, et vite. Chacune comme chacun s’était préparé à cet instant et personne n’avait à opérer de préparatif. Dès l’aurore, ils s’étaient tenus prêts. Thann ne faisait pas exception à la règle et portait l’ensemble qu’elle affectionnait désormais dès lors qu’elle se trouvait sur le terrain. Certes, elle tranchait vivement avec la plupart des Jedis autour d’elle mais personne ne lui en avait fait la remarque. Lorsqu’elle se présenta devant les Maîtres, répondant à l’appel, ses deux sabres étaient attachés dans son dos, sa visière solidement fixée sur son visage, son nécessaire d’interventions soigneusement rangés dans les poches de son vêtement. Le ton était grave, aussi grave que l’heure. Les binômes furent rapidement formés, les équipes dotées de leurs missions. Les pilotes, prévoyant, avaient fait chauffer les moteurs avant même le début de la réunion. Bientôt, Thann filait, aux côtés d’un Chevalier qu’elle ne connaissait pas, vers le centre-ville en proie aux flammes. Ils avaient pour mission d’interceptait le maximum d’Impériaux afin de procéder à une enquête approfondie, leur secteur était celui de la grande porte de l’AGPU. Ils ne devaient user de la force létale qu’en cas d’absolue nécessité et afin de protéger autrui ou eux-mêmes. Qu’importe, Thann n’en userait pas. Lorsqu’ils arrivèrent en vue des ruines encore flambantes, Thann eut tout juste le temps de constater, grâce à sa façon étrange de Miraluka de percevoir le monde, de la présence de deux Adeptes du Côté Obscur filant dans les rues. Elle se mit aussitôt à courir, faisant signe à son aîné de la suivre et indiquant, en courant les deux formes qui disparaissaient déjà dans les méandres des rues. Bien vite, elle s’aperçut qu’elle courrait effectivement plus vite que leurs deux fuyards, mais aussi que ceux-ci avaient bénéficié d’une telle avance que sa seule course ne suffirait certainement pas à creuser suffisamment l’écart pour les interpeller tout deux.

HrP • Je me permets de rectifier sur la tenue de Thann :) Elle ne porte plus l'habit des Jedis depuis qu'elle a subi la corruption d'un certain Karm Torr

Thann Sîdh, cornsilk
Malaco Signavar, #ff6600
Asehla Derla, #990000
Yulpi Bepads, sandybrown

Si elle avait bénéficié d’un temps d’avance, ces quelques secondes furent littéralement soufflées par la vélocité de son confrère. Même son Maître, pourtant en grande harmonie avec la Force vivante, ne lui avait jamais fait une telle démonstration de ce qu’était un être vivant rivalisant avec le vent. Thann ne chercha pas à rivaliser avec lui. Elle ne se sentait pas l’âme d’un chien candide, aucune envie de courir après les oiseaux et de s’épuiser tout à fait dans une traque hors de sa portée. L’aspirante Chevalier alla à son rythme. Régulière. Suffisamment forgée par l’effort pour remonter tout de même la sente des deux fuyards avec une efficacité éloquente mais sans aucune mesure avec l’Érinye Bepads.

Bientôt, le Chevalier Gungan se trouva, pour ce que Thann pouvait en juger, à portée de voix des deux ombres. Il marqua une pause. Les avait-il interpellées ? Les sommant de se rendre et de s’offrir à la discussion plutôt qu’à la violence ? Si elle avait été en tête, elle aurait offert cette possibilité comme première et préférable. Ils étaient encore si loin qu’elle était bien incapable d’être certaine de quoi que ce fut. Le bruit des incendies, des effondrements, des cris. Tout, autour d’elle, faisait barrage. Son corps, malgré son entraînement, lui signifiait clairement qu’il n’était pas question pour elle de presser davantage le pas sans prendre le risque de s’écrouler aux pieds des Siths en fin de course ; une entrée en matière digne d’un maître combattant en sous-vêtement, finalement. En réalité, son homologue avait été si loin, si vite qu’elle réalisait, un peu tard, qu’elle se trouvait parfaitement incapable de lui être du moindre secours si jamais les adeptes sombres décidaient de s’en prendre à lui de concert. La Miraluka ne fut pas la seule à saisir cette évidence et bientôt, pour toute missive, un déluge de débris et de flammes mêlés s’abattit sur le Chevalier.

Encore à bonne distance, Thann ne s’inquiéta à aucun moment pour sa propre personne, et c’est certainement ce qui la perdit alors. Un énorme débris, lambeau fumant de la tour de l’AGPU, était venu, avant même la course des adeptes, frapper dangereusement la base d’une tour d’habitation, rendant l’ensemble de l’édifice instable, prêt à s’effondrer d’un côté ou de l’autre de la rue. Ce que le Gungan parvint à éviter, cet énorme rocher instable le reçut et tandis qu’il se défaisait de son équilibre précaire, c’est l’ensemble de l’édifice qui soudain s’effondra, forçant la Padawane à se jeter en arrière pour éviter le pire et la coupant des trois coureurs. Des miettes de gravas plein les cheveux, Thann tenta de se relever, un peu sonnée, et sentit une résistance au niveau d’une manche. Elle força, un grand bruit de déchirement lui confirma le succès de son entreprise mais aussi de longues heures de reprises à venir. Un restant treillage métallique avait manqué de l’empaler dans la chute du tout. Seule la Force avait pu lui éviter de finir là sa courte carrière. Si tôt ses pensées rassemblées, elle projeta sa perception au-delà du rempart de gravats et crut distinguer l’aura lumineuse de son confrère. Les ombres, elles, étaient désormais trop loin. Il lui fallait trouver le moyen de revenir dans la course et l’escalade n’était pas la solution. Elle reprit sa course, se gardant de la rendre éperdue.

Après être revenue quelque peu en arrière, elle s’engagea dans une ruelle transversale. La tour avait certes rompu l’axe principal, elle n’était pas assez grande pour condamner aussi l’accès aux ruelles parallèles. La présence de Yulpi n’était plus qu’un vague sentiment à la lisière de sa perception mais, au moins, parvenait-elle à le garder là. Il lui faudrait trouver un moyen de gagner en vitesse, sinon avec son corps… Pourvu que la Force lui sourît de nouveau et qu’après avoir sacrifié son manteau au profit de son corps, elle lui fournit rapidement le moyen de dévorer son retard. « Allez, Thann, réfléchis, tu ne vas pas te contenter de courir comme un lapin… Si tu te plantes comme ça, tu vas en entendre parler pendant des siècles et des siècles. » C’était une certitude, sa compagne ne manquerait pas de la sermonner sur le bien qu’elle aurait trouvé dans un entraînement physique plus intensif, elle qui aurait certainement pu, d’un bond magistral, élégant et… impressionnant, s’affranchir des limites de la gravité et dépasser l’obstacle qui avait manqué de la tuer. En attendant, le bruit de ses pas parvenait tout juste à résonner dans une rue principalement inondée par les bruits des catastrophes alentours.

Thann Sîdh, cornsilk
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Yulpi Bepads, sandybrown

« Thann, tu n’es pas un lapin. Peut-être dans une autre vie, mais là, tu vas pas te contenter de courir. Réfléchis. Réfléchis ! »

La Padawane avançait dans le dédale de rue tant bien que mal. Si les dégâts avaient été importants sur les grandes artères, le moindre éboulis survenu dans les voies plus exiguës et c’étaient de précieuses minutes de perdues à escalader ou à dégager la voie. Alors qu’elle gravissait un énième amas de gravats et s’apprêtait à dévaler le monticule, elle s’arrêta soudainement pour tendre l’oreille. Avait-elle réellement entendu quelque chose ? De nouveau, une voix brisée. C’était sûr, quelqu’un appelait à l’aide, quelque part, à main droite. La Padawane n’hésita qu’un instant. Quelle était sa mission de Jedi ? Courir après de potentiel malfaiteur, que rien à l’heure actuelle ne semblait accuser, sinon une méfiance séculaire ? Venir en aide, immédiatement, à ceux qui en avaient besoin. Le Chevalier Bepads s’en sortirait. Oui.

« Je suis là, Monsieur, continuez de crier, que je puisse vous localiser. Je contacte immédiatement les secours, ils vont arriver. » Tout en parlant, elle actionnait effectivement son com’link afin qu’une équipe de secours soit envoyée au plus vite sur place. Aussitôt le message envoyée, elle se concentra, les deux mains sur une pierre, et étendit sa perception de Miraluka du mieux qu’elle le pouvait, sondant progressivement les ruines. Un corps ? Mort… Pris sous les gravats. Mais, nettement, derrière. De nouveau la voix, laquelle concordait avec ce qu’elle pensait percevoir. Oui, des gens étaient coincés, là. Des gens ? Elle peinait, sous une couche aussi importantes de pierres à être certaine de quoi que ce fût. Avant d’entreprendre une avancée dans les décombres, la Padawane prit le temps d’étudier la forme qu’avait épousée les gravats. Il s’agissait de retirer les éléments petit à petit, doucement, prenant soin d’éviter un nouvel éboulement. Dans ces terrils ruinés, une pierre pouvait entraîner le fracas de toute la structure. Elle remercia intérieurement tous les experts architectes qu’elle avait pu côtoyer sur Dantooïne, lors des travaux de l’Enclave. Deux ans auparavant, jamais elle n’aurait eu conscience des forces qui pouvaient s’exercer.

Lentement, elle commença le travail de déblaiement. Usant parfois de son sabre pour trancher un treillis d’acier, usant souvent de la télékinésie pour déplacer des masses qu’elle n’aurait su faire bouger autrement. Le temps. Le temps filait. Certainement déjà les Sith affrontaient son allié, lequel devait douter qu’elle arriverait un jour. Elle n’avait pas le choix. Son devoir de Jedi était de préserver la vie, pas de nourrir la violence. Elle souleva une nouvelle dalle, de la poussière s’éleva, des pierres roulèrent, le tout grinça. La voix semblait plus proche et à la fois, le danger plus présent. Le corps. Oui. Elle reconnut l’écusson impérial, un diplomate ? un officier ? Elle n’en savait rien, mais sa position, son bras… Il avait dû tenter de venir en aide aux gens, lui aussi. La lumière trouve toujours un chemin.

Une sirène finit par s’approcher. Thann n’était toujours pas arrivée à la dernière couche de cet oignon abominable. Elle craignait de plus en plus de mal faire et était devenue plus mesurée au fur et à mesure de sa progression. Une équipe de droïdes pompiers arriva, elle exposa rapidement la situation et aussitôt les intelligences mécaniques analysèrent et reprirent le travail. Ils étaient sauf. Certainement. Elle n’avait pas de mal, contrairement à beaucoup, à faire confiance aux machines. Le temps. Le temps avait filé. Il lui fallait trouver le moyen de le rattraper. « Réfléchi… réfléchi. Ton maître. Que t’a-t-il enseigné bougre d’imbécile ? » L’idée fusa entre ses deux oreilles. Oui. Un exploit digne de la légende de Karm. Un exploit à la hauteur de son héritière. Thann attrapa le bras d’un droïde et le força à la suite. Celui-ci tenta de protester mais elle invoqua sa qualité de Jedi et son pouvoir de réquisitionner le véhicule, elle enjoignit le droïde à récupérer tout le matériel jugé nécessaire à procéder à leur opération de secours, puis à contacter immédiatement une autre équipe pour procéder à leur évacuation : elle réquisitionnait le speeder de pompier.

Les cours de pilotage portaient leurs fruits. Certes, elle n’était pas du genre à pouvoir partir en vrille dans un chasseur, mais elle n’avait désormais plus de soucis à piloter efficacement des landspeeder du type de celui qu’elle venait de saisir. Réfléchissant rapidement à la direction logique qu’avait dû prendre son camarade, elle fila, à grande vitesse, remontant les rues. La Force l’avait certainement guidée. Oui. La Force. La petite place sur laquelle se tenait les trois belligérants étaient vides, hormis les combattants et, malheureusement, le corps d’une femme morte, le torse réduit à rien par une masse de permabéton.

Elle arrivait tard. Les hostilités avaient certainement commencées depuis un moment. Elle ne savait que faire, en réalité, mais son intuition saugrenue lui souffla une idée tout aussi perchée. Elle ne voulait blesser personne, ils devaient simplement discuter il fallait… Refroidir les esprits. Elle immobilisa le véhicule et actionna la lance à eau haute pression sur le groupe, sans distinction, avant de hurler dans le haut-parleur. « Arrêtez, nous ne sommes pas venus pour combattre. Par la Force, acceptez des pour-parler ! » Un peu paniquée, il fallait dire que la manœuvre était, au moins, audacieuse, elle sauta du véhicule, sans prendre son arme en main, pour rejoindre le groupe, espérant que la douche à haute pression aurait calmé les toutes les ardeurs.

Thann Sîdh, cornsilk
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Son intervention avait été brutale. Les trois belligérants c’étaient aussitôt retrouvés séparés, balayés et projetés plusieurs mètres en arrière, de simples quilles éclataient par une boule bien singulière. Pourtant, si la méthode fut originale, du moins le résultat la légitima tout à fait. Tous se relevèrent rapidement, sans blessure apparente – et même le Chevalier Bepads semblait plus en forme que jamais. Alors qu’elle approchait à pas précipités, rejoignant immédiatement le côté de son confrère, elle ne manqua pas d’esquisser un léger sourire et d’opiner du chef pour lui accuser bonne réception de ses remerciements. Elle était heureuse que ses façons peu orthodoxes d’aborder cette situation ne la desservissent pas aux yeux d’un Chevalier, qu’il fut récemment adoubé importait peu. La Padawane reporta alors son attention sur leurs deux antagonistes et ne put s’empêcher de remarquer la fourberie de l’une d’elle, les corps étaient un faible rempart à opposer à la vision particulière des Miralukas. Elle n’eut aucun mal à réaliser la fourberie qui venait de précéder ce que pourtant elle espérait être de véritables négociations.

Avant même qu’elle pût intervenir, et à sa façon tout aussi bigarrée, le Gungan tenta d’ouvrir, une nouvelle fois le dialogue. Mais celle qui répondit la première était celle-là même qui les avait déjà trahis. Etait-ce la peur de se mesurer à un Chevalier et une Padawane qui avait guidé son geste ? Bien que les derniers mots de celle qui se désignait comme le Maître lui furent adressés, Thann n’eut pas le loisir de répondre, déjà, celle que le Chevalier Bepads avait interpellé sous le nom de Malaco prenait à son compte le tour de parole. Et quelles paroles… Plusieurs âmes ? Cohabitant dans un même corps ? La chose semblait totalement… Invraisemblable et pourtant. Des souvenirs. Quelques années de cela. Dans Iziz. Un jeune homme, pris dans les tourments. Elle avait eu l’occasion de plonger dans son âme. De sonder un être si déchiré. La Sith se trouvait-elle véritablement dans la même tourmente ? était-ce cela qui l’avait conduit sur les chemins des ombres ? Elle avait évoqué l’attaque du Temple. Peut-être, même, s’étaient-elles toutes les deux déjà croisés ? Tellement des leurs s’étaient égarés… Finalement le sujet de de la double-personnalité de leur interlocutrice fut écarté au profit de véritables pour-parler. Puisqu’on s’adressait directement à elle, Thann considéra qu’il était normal qu’elle répondit la première.

« J’aimerais tout d’abord que nous éclaircissions un point : nous ne voulons véritablement pas vous nuire. Vous le dites vous-mêmes, notre principal problème, à l’heure actuel, est le doute absolu qui subsiste sur l’auteur de cette tuerie atroce. Dans cette explosion, beaucoup des vôtres ont été balayés, beaucoup de Républicains également et, surtout, des dizaines d’innocentes, sûrement plus, je le crains. Alors pourquoi faire appel à des renforts, Madame. La Padawane se tournait vers la Maître, la fixant à la façon humaine pour ne pas la perturber. Vous nous prêtez des intentions hostiles, feignaient d’accepter cette conversation, pour mieux nous préparer un destin funeste ? Elle se tournait ensuite vers la seule à avoir, visiblement puisque Yulpi le suggérait, fait preuve d’une véritable volonté de coopérer. Vira, mon nom est Thann. Vous soulevez avec justesse de nombreuses incohérences dans l’ensemble de ce qu’il se passe, et il est vrai que les ordres qui nous ont été donnés étaient clairs sur le fait que nous devions intercepter les Siths présents sur place. Seulement, vous savez vous-mêmes que l’Ordre Jedi n’est pas une armée. Nous jouissons, jusque sur le terrain, de notre libre-arbitre et de notre conscience. Aidez-nous véritablement à y voir plus clair, prenez avec nous le temps d’enquêter, de croiser nos informations. L’Empire s’est présenté comme désireux d’une paix durable, une figure notable des vôtres, Darth Khorog, s’est présenté comme l’architecte de cette paix, et vous seriez prêts à tout abandonner maintenant ? Après tant d’efforts ? Juste parce que, dans la panique, on vous aura glisser l’ordre d’accourir ? Bien sûr, des combats ont lieu, mais nous gardons ce choix d’œuvrer ensemble à rétablir la paix plutôt que de courir conjointement à notre mutuelle destruction. Vous ne me connaissez pas, vous ne pouvez avoir confiance en moi, mais écoutez Malaco, avec qui vous partagez ce corps, elle semble avoir lié un lien de confiance avec mon confrère, et je me range à son avis puisqu’il a de la valeur pour vous. » Être honnête, que pouvait-elle faire d’autre ? Elle n’était ni une diplomate, ni une gardienne. Elle n’avait pour elle que sa sincérité et elle espérait, véritablement, pouvoir trouver une solution pacifique à l’ensemble de cette rencontre.

Les rues grouillaient de gens qui découvraient les dégâts de la bataille avec stupéfaction. La saleté avait imprégné la chair. Un épouvantable concert de sirènes de police retentissait dans tous les coins de rue. Les forces de l’ordre ossiennes couraient, se frayant un chemin dans la foule d’êtres en état de choc qui encombraient les trottoirs. Dans le ciel, le paysage était tout aussi chaotique : les chasseurs semblables à des mouches noires virevoltaient puis s’écrasaient ci et là, un à un. Mais au beau milieu de cette hécatombe, un visage familier, une expression réconfortante, fit irruption. Il s’agissait de la Maître Eleos. La bure de la mamie Jedi était souillée de poussière et de sang, mais malgré tout, son regard s’illumina lorsqu’elle aperçut la Padawan Thann Sîdh et le Chevalier Yulpi Bepads. Un éclat qui s’évanouit bien rapidement quand l’humaine remarqua ensuite la présence des deux Togrutas, deux Sith à n’en pas douter, les odieux responsables de cet attentat selon Aube. Elle crut d’abord à un affrontement imminent entre les différents personnages, raison pour laquelle elle bondit s’interposer entre ses oisillons et les Sith. Elle plaqua ensuite sa main gauche sur la garde de son sabre, prête à dégainer.

- Hep hep hep, bas les pattes ! Les Sith tels que vous n’ont pas à toucher à mes précieux petits Jedi.

La Maître Jedi quitta les deux Sith des yeux pour poser son regard sur Thann et Yulpi.

- Oh mes enfants, comme je suis heureuse de vous retrouver tous deux en un seul morceau ! Rien de grave j’espère ? Sinon j’ai tout un nécessaire aux vaisseaux si il faut soigner vos égratignures. À ce propos nous devons justement regagner le spatioport le plus vite possible, notre présence ici n’est plus souhaitée dorénavant. Vous connaissez évidemment le grand Chevalier Kayan ? Il a apparement passé la journée à négocier avec une enflure de Sith tout moche et une sublime jeune femme républicaine. Je pense qu’il a une touche avec cette dernière et en plus nous sommes lavés de tout soupçon ! Il est évident que ce sont ces maudits impériaux qui ont tout manigancé et qui essayaient de nous faire porter le chapeau.

Aube prit une mine austère et le silence se fit. Son regard glacial pénétra les deux Togrutas, les dissuadant de tenter toute entreprise qui résulterait inéluctablement par leur anéantissement. Prise à revers par le peu de temps dont elle bénéficiait encore, la vieillle femme décida finalement de faire preuve de bienveillance et d’épargner les Sith. Elle fit volte-face et disparut avec ses amis Jedis derrière un écran de poussière. Il n’y avait pas exfiltration plus badass pour Thann Sîdh qui n’avait aucunement hésité à se dépasser aujourd’hui, prête à courir un marathon et à endosser le rôle de pompière. Yulpi Bepads avait pour sa part été le compagnon rêvé pour toute Padawan qui ne demandait qu’à apprendre de l’un de ses aînés, en effet son attitude de tête brûlée avait enseigné à Thann combien un Jedi ne devait pas avoir froid aux yeux dès lors qu’il s'agissait de prendre en chasse des ennemis.

Le rugissement de réacteurs assourdit soudain Aselha, le déplacement d'air la força même à s'accroupir, protégeant de son corps son visage de la poussière propulsée aux quatre vents. Les moteurs du fourgon s'éteignirent à peine lorsqu’une passerelle d'accès descendit en sifflant. Aussitôt, douze policiers royaux s'engagèrent dans la ruelle, au grand dam de la Togruta qui n'en attendait pas autant. Tous portaient un équipement militaire hautement sophistiqué, à l'infrastructure complexe, leurs dispositions combatives s’imposaient à la vue. L'escouade l'encercla rapidement, braquant vers sa poitrine le long canon de leur arme lourde.

- Ne bougez plus mesdames, vous êtes en état d’arrestation !

La police ossienne était donc arrivée, mais Asehla et Malaco n’avaient toujours pas filé. L’appel au secours que la Togruta avait passé au lieutenant Dazel plus tôt dans la journée ne suffirait plus à la tirer d’affaire. Malaco se trouvait un peu plus loin, demeurant en retrait, cependant des agents approchaient déjà, lui criant de n'opposer aucune résistance. Toujours était-il qu’il restait une issue à la jeune apprentie : son chasseur. Ce dernier n’était stationné qu’à une centaine de mètres de là, allait-elle prendre la fuite grâce à lui ou préférait-elle rejoindre sa maître en prison ? Seuls ces deux choix se posaient à elle.

Haussant les épaules avec fatalisme, Aselha laissa tomber son arme au sol sans geste brusque avant d'écarter ses mains. L'un des policiers d'élite la ramassa immédiatement. Malaco devait agir vite tandis que sa maître était déjà emmenée vers le panier à salade. Qu’allait-elle faire ?

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A noter que : Chaque joueur a de nouveau la possibilité de publier une réponse, selon l'ordre de passage initialement défini. Si vous vous trouvez actuellement en vacances, ou que vous ne pensez pas être en mesure de répondre dans les temps, n'hésitez pas à en informer vos camarades. L’idée est que vous puissiez faire réagir votre personnage aux nouveaux éléments que nous avons apportés et que vous l'intégriez à la présente conclusion. Nous clôturerons définitivement l'Event le 10 août, date à laquelle l'épilogue sera publié et les récompenses attribuées.