Luke Kayan
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Les rendez-vous s'étaient succédés : diplomatiques, politiques, sociaux et enfin, culturels, la partie préférée de Luke. Le guide mandaté par le Grand Chambellan brillait par ses connaissances, son raffinement, signe que la royauté conservait une sympathie particulière pour le jeune Chevalier. D'ailleurs, toute la journée avait été une succession de démonstrations plus ou moins modérées en ce genre. Le Hapien soupçonnait avoir échappé à plus "rutilant" après avoir insisté sur les principes de modestie de son Ordre. Unique détail qu'il regrettait énormément : l'instigateur de ces attentions : le roi. Ce dernier, enlevé, manquait à l'appel depuis trop longtemps et Luke ne pouvait s'empêcher de songer à la mort. Les espoirs, suite à sa mission échouée aux côtés de Sly Keto s'effilochaient. De leur rencontre, demeurait cette déférence un peu inattendue, cette amitié que la royauté avait conservé pour lui, au nom de l'alliance entre Ossus et l'Ordre mais aussi une raison plus personnelle.

Le Consulaire appréciait ce Souverain incertain qu'il avait officieusement pris sous son aile, de l'autre légèrement rassuré car leur première rencontre laissait peu de doutes (même pour Luke !) quant à la nature des sentiments du cadet. L'amour frémissant d'un presque-adulte qui se cherchait et qui avait jeté son dévolu sur un Chevalier Jedi Hapien. C'était idyllique, complètement déplacé, impossible. Luke avait déjà tenté de poser ses limites dessus, aussi délicatement que possible. Le roi s'était un peu entêté mais les aveux de son aîné concernant sa solide relation l'avait calmé. Depuis, le blond conservait précieusement cette amitié au rang qui lui seyait le mieux : à la fois distante à cause des circonstances et presque fraternelle de part son intensité. Malheureusement, tout avait volé en éclat suite au kidnapping du jeune roi. Revenir ici avait un goût étrange, visiter les lieux, s'intéresser à la Déesse du peuple de Virgile-Auguste était un hommage à ce dernier, si fier de ses croyances. C'était apaisant et fascinant à la fois, mais il y avait bien entendu, les souvenirs tenaces de son échec pour sauver le roi, l'imagination qui puisait dans sa propre expérience chez les Siths. Virgile-Auguste était-il encore en vie ? Alors pourquoi n'y avait-il aucune rançon zéro revendication ? Dans quelles conditions le maintenaient-on ? Et enfin, était-il déjà mort depuis le début ? Luke chassa l'espoir funeste que ce soit vrai. Ceux qui l'avaient kidnappé étaient loin d'être de simples voleurs, ils avaient, selon l'enquête, apparemment, beaucoup de rancoeur contre Ossus. Un frisson parcourut l'échine du Chevalier, avait-on torturé Virgile-Auguste ? Auquel cas, était-ce mieux de lui souhaiter la mort ? Non jamais, il n'y avait rien de plus éblouissant que la vie. Tant qu'il y en avait, il y avait de l'espoir et Luke se refusait à penser délibérément son ami éteint.

Arthus, le guide avait été un peu gêné au début. Forcément, guider un aveugle dans une galerie d'art, mais la situation s'était petit à petit décoincée. À défaut de demander des détails techniques sur les couleurs, Luke l'interrogeait sur l'histoire d'Ossus. L'homme n'en revenait pas, on ne le laissait jamais dérouler ses connaissances jusqu'au bout : au mieux les visiteurs sélectionnaient la donnée intéressante avant de le couper, au pire on ne lui prêtait aucune oreille. Luke, lui, était aussi patient qu'intrigué sur de nombreux faits. Ce n'était pas un fin connaisseur. Arthus, qui avait toujours aspiré à faire des études dans le domaine sans entrer dans de grandes écoles pour des raisons budgétaires devait vulgariser certaines informations. Pour autant, à son niveau, son interlocuteur dialoguait et menait la conversation. Parfois, le guide devait s'arrêter car le Chevalier s'immobilisait (devant un mur ou une statue selon le hasard), l'air pensif, réagissant probablement aux derniers faits énoncés. La nostalgie saupoudrée d'inquiétude se peignaient sur son beau visage, notamment lorsqu'il parlait de Virgile-Auguste, mais comment ne pas saisir sa peine ? Arthus aussi ressentait cette tristesse à l'évocation du jeune souverain apprécié, lui-même issu d'un roi aimé.

C'est dans un salon de thé raffiné que la longue journée s'était terminée. Arthus avait commencé à s'installer mais il avait été appelé par le conservateur du musée pour une affaire urgente. Apparemment, une oeuvre d'art tombée qu'il fallait extraire des décombres de son cadre avec parcimonie pour la sauver. Luke s'était donc retrouvé seul après avoir soulagé la conscience de son guide bredouillant des excuses. En attendant le dernier dîner (qui tenait plus d'une broutille polie que de travail), le jeune homme pourrait étudier, mais puisque le serveur, bien embêté se tenait devant lui, il décida de ne pas lui faire faux bond. Pour se rendre au musée, le jeune homme avait adopté une tenue civile à la mode Alderaane. Une tenue simple et légère, dans une matière vaporeuse, qui suggérait des courbes sans les souligner. Ironiquement, sa tenue d'un vert doux ressemblait à une tunique Jedi avec ses longues manches aux bords évasés et aux pans qui retombaient sur sa poitrine pour couler devant ses jambes. Un ruban glissant sur ses hanches refermait le tissu délicat quoique sans enluminure. Du beau, sobre et simple. Avec un geste qui prouvait implicitement sa fatigue -et son soulagement de pouvoir enfin s'assoir- le jeune homme défit sa queue de cheval, laissant s'échapper des mèches blondes ondulées. À l'image de son visage de Hapien, la cascade était parfaite : soyeuse, fournie et lumineuse. Bien que de nombreux Ossiens soient d'ascendance humaine ou proche, Luke détonnait un peu, malgré lui, dans la foule vêtue, en général, plus richement.

Certaines femmes étaient très maquillées, les enfants avaient de la laque dans les cheveux, les fillettes particulièrement étaient affublées de robes aux dessins en dentelle complexes qu'on ne devrait jamais leur imposer. Vu le prix du vêtement, les mères veillaient à ce qu'elles demeurent propres à chaque bouchée de glace, un véritable petit miracle de la Force à chaque minute.

- Servez-moi donc une spécialité d'ici, sans alcool et pas trop fort.

Soulagé d'avoir une commande, celui qui se révélait être un stagiaire, observé du coin de l'oeil par son exigent patron la nota vivement. Le Hapien crut entendre un vague "le sourire Edward, le sourire ! On est dans une enseigne de luxe ici". Il se laissa aller contre la banquette, les yeux mi-clos (sans non plus s'affaler comme un malotru évidemment), d'habitude, il n'aimait pas ce genre de lieux, ou du moins ne s'y sentait guère à l'aise. Des loisirs en société aussi simples qu'un goûter dans un salon de thé étaient étrangers à Luke. Très sérieux pour ne pas dire coincé, ce n'était pas le genre à perdre temps et argent en gourmandises de ce type, bien que l'Ordre ne soit pas strict à ce point (de vénérables maîtres, voyageurs de renom avaient d'ailleurs une connaissance fine de la gastronomie étrangère)... Mais aujourd'hui, c'était différent.

Au sein de la pièce, le bruit de la fontaine le berçait, il se remémorait sa belle conversation enrichissante avec Arthus, mais également sa vie présente. Hormis l'amertume que lui causait le sort de Virgile-Auguste, le Chevalier estimait avoir toutes les raisons d'être heureux. Son travail n'était pas simple mais il l'adorait, chaque jour, à moindre mesure et avec de petits pas humbles, prudents, il s'améliorait. Son chemin avait beau être encore brouillé, incertain quant à sa véritable vocation, Luke le vivait mieux. Quelle importance de se spécialiser, finalement, s'il apportait de l'aide à ceux dans le besoin tout en continuant de se cultiver, de travailler pour sa chère communauté ? Karm et lui étaient en accord, leurs idées les guidaient, ensemble, au sein de l'Ordre. Un bonheur simple, un peu coupable en ces temps sombres pour Ossus (qui avait toutefois, comme lui, mis en pause son chagrin pour reprendre le cours de sa vie, il le fallait bien) envahit le blond.
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Osus. Osus, Osus, Osus. Quel charmant petit monde, tout de blanc, de bleu et de vert. Avec son climat idyllique, ses belles villes si bien architecturées, ses rues bien propres et ordonnées que parcouraient ses habitants bien propres et ordonnés eux aussi et qui avaient tous des noms si rigolos comme Eugène-Constant de la Roche Monté ou Philémie-Arabella de la phirodurité.... Quelque chose comme ça.

Qu'est-ce qu'elle pouvait le détester, ce charmant petit monde. Plus une chose était jolie et bien proprette et plus elle la détestait par principe. C'était somme toute logique si on y pensait bien, face à une chose hideuse le premier réflexe est d'être sur ces gardes et, si votre impression vous trompe, alors c'est une bonne surprise, mais face à une chose qui semble si belle, si pure, si innocente, on a tôt fait de baisser sa garde... et de se retrouver avec un poignard en plein cœur. Face à une speeder qui semble flambant neuf, le premier réflexe est de toujours gratter la peinture pour voir si le métal en dessous n'est pas complètement oxydé. Ce qui vaut pour les speeders vaut aussi pour tout le reste, les gens comme les mondes, il faut gratter, la peinture, le vernis, la peau, gratter, gratter, gratter, jusqu'à atteindre la dureté en dessous, le métal, l'os, l'âme, la laideur, car il y a toujours de la laideur et elle est toujours en proportion à la beauté.

Osus, Osus, Osus. Quelques siècles plus tôt c'était un haut lieu pour les Jedi, un peu comme Onderon aujourd'hui, mais pas tout à fait, ils y avaient une grande bibliothèque, elle existe encore d'ailleurs, et y faisait leurs choses de Jedi habituelle, comme être inutile et se lamenter sur le fait d'être inutile. Une charmante routine qui s'est vue interrompue par un certain Exar Kun et sa Grande Guerre des Sith. Étonnamment, ce monde avait survécu, même si la présence Jedi n'y retrouva jamais vraiment son lustre d'antan. Après ça, cette petite planète resta à l'écart de l'histoire avec un grand H turgescent jusqu'à très récemment quand on décida d'y organiser un sommet galactique pour la paix. Ce n'était pas le premier, Flydon Maxima, le Star Home, de jolies tentatives qui avaient fini en pas grand-chose. Cette fois-ci on préféra la terre ferme, cela porta chance vu que quelque chose réussi a en sortir pour une fois.

Entendons-nous bien, elle comprenait la nécessité du Traité d'Ossus, de l'eau avait coulé sous les ponts depuis celui d'Artorias, elle était plus vieille, plus sage et l'Empire lui avait commencé à copieusement patauger dans la semoule. La vérité, et cela froisserait sans doute les plus primaires de ses collègues, c'était que les habitants de la République demeuraient des êtres vivants et que, poussé au pied du mur, leur instinct de survie se réactivait. La République, et ses amis les Jedi, avaient plus de ressources, de territoires et forces que l'Empire, ajoutez à cela la motivation adéquate et cela donnait une guerre d'attrition qu'il ne pouvait que perdre. Cette trêve, pardon, ce traité, était la pause nécessaire pour que l'Empire puisse repenser sa stratégie sans avoir à gérer la pression d'un conflit. Certes, la Paix était un mensonge, mais le mensonge, la tromperie, font partie intégrante des Arts Sith, une chose que certains de ses collègues, encore une fois, semblent oublier.

Non, ce qui lui hérissait vraiment ce qui lui restait de poil, c'était l'Alliance Galactique des Puissances Unies, ou A.G.P.U. Une idée particulièrement grotesque, une sorte de répétition perpétuelle du Sommet pour la Paix, sorti de l'esprit d'un être qui l'était tout autant, le roi d'Ossus, Virgile-Auguste. Enfin, un roi, plutôt un roitelet, un enfant encore bon a tété le lait de sa mère et qui n'avait fini sur le trône que par accident, littéralement, après que ledit accident ait tué son père et son frère aîné. Qui d'autre qu'un enfant aurait pu imaginer une idée aussi naïve de toute façon ?

Elle aurait bien aimé avoir l'occasion de lui apprendre à quel point la vie pouvait être cruelle, mais, quelqu'un l'avait coiffé au poteau. Le petit roi avait été kidnappé il y a quelque temps de cela, plus aucune nouvelle depuis. Elle ignorait qui avait fait le coup, ni pourquoi exactement, mais s'ils ne l'avaient pas tué sur place c'est qu'ils espéraient une rançon, ou alors de prendre leur temps pour le dépiauter. Dans tous les cas, cela ne bouleversa pas la planète outre mesure, cela rendait même la tâche plus facile pour le Grand-Chambellan de service étant donné qu'il n'avait plus à finir toutes ses phrases par « en accord avec la volonté du roi. ». Cela lui rappela la propre situation de l'Empire, un enfant-roi et un conseil qui détenait le vrai pouvoir, et ne fit qu'augmenter son agacement.

Pourquoi était-elle là ? Parce que ce charmant petit monde était insolent, insolent par sa neutralité, insolent par sa supposée quiétude, insolent par sa certitude d'avoir la supériorité morale, insolent de croire qu'il pouvait faire obstacle à une mécanique cosmique plus vieille que les étoiles, insolent, insolent, insolent. Et l'insolence se doit d'être punie, toujours. Il fallait rappeler à Ossus la vraie nature de l'univers dont elle faisait partie, mais comment ? Juste en tuant quelques personnes ? Non, comment elle disait toujours, abattez le corps, et l'esprit trouva toujours un moyen de résister, abattez l'esprit, et le corps suivra bien gentiment. Pour un monde comme Ossus, pour une civilisation comme la sienne, ce n'était pas sa chair qu'il fallait viser, mais son âme, sa culture. C'était pour cela qu'elle s'était payé une visite touristique complète, pour relever tout ce que la population ossusienne considérait comme important, comme sacré même au vu de la place qu'occupait la religion dans leur société, mais aussi la meilleure façon de les saccager. Ainsi, quand viendra le temps de punir Ossus, et ce temps viendra, elle savait être patiente, elle sera prête et saura exactement où frapper pour que cela fasse mal, très mal.

Était-ce vraiment uniquement pour cela ? N'avait-elle vraiment pas mieux à faire, surtout avec l'Empire en pleine guerre civile ? Oh, vous. Bien sûr que non, seuls les imbéciles font des choses qui n'ont qu'un seul but à la fois. En vérité, elle gagnait du temps, elle avait été particulièrement chanceuse de ne pas s'être trouvé sur Ziost quand Ramken avait lancé son grand plan de la compensation. Mais cela n'avait pas empêché Ziost, Malhazar et son premier né, de se retrouver en territoire Renégat, un fait que les sbires de Ramken ne cessaient de lui rappeler dès qu'ils en avaient l'occasion. Il était très clair qu'ils voulaient la « mère des monstres » à leurs côtés, de gré ou de force. Pour l'instant elle avait joué l’ambiguïté, mais elle savait que cela ne durerait qu'un temps, qu'il lui faudrait très bientôt choisir son camp, mais elle avait un plan. En quoi Ossus avait un rapport avec ce plan ? Ce ne serait pas drôle s'il fallait tout vous révéler d'un coup quand même.

C'était une agréable fin d'après-midi sur Knossa, la capitale. Elle descendait agréablement le long d'une rue agréable, agréablement bordée de bâtiments agréables, où circulaient agréablement plein de personnes agréables. Elle-même pensait agréablement à l'agréable placement de ces agréables explosifs qui saperait de façon parfaitement agréable les agréables piliers rocheux qui soutenaient agréablement l'agréable capitale. Agréablement elle savourait à l'avance l'agréable destruction qui en résulterait. Agréable, agréable, agréable, a-gré-able, a-gré-ger, le grès, le granite, la roche qui roule et roule et roule, écrasant les os, les os, les os. Elle voulait briser des os, le son, entendre, le son, danser, elle voulait danser sur le son, le son, le son.

Elle était vêtue d'une longue robe ample et souple taillée suivant la mode des Miraluka, elle ne montrait pas un centimètre carré de sa peau et camouflait à la perfection les contours torturés et rachitiques de sa forme. Elle était d'un blanc cassé, cru, qui évoquait la froideur clinique des lampes d'une morgue, quand ses pans s'écartaient au rythme des pas de sa propriétaire l'on pouvait observer que sa doublure était d'un rouge sanguin d'une nauséeuse fidélité. En contraste complet était sa paire de bottes qui lui remontait jusqu'à aux genoux, complètement noires, elles étaient d'une robustesse et d'une fonctionnalité criantes. Descendante d'un peuple de nomades, la marche et les membres qui y concouraient étaient une chose avec laquelle elle ne plaisantait pas, il lui fallait du solide et du tout-terrain. Finalement, sa tête était couronnée d'une capuche qui était une extension de sa robe, ses yeux dissimulés derrière un demi-masque de verre teinté, cachant son regard cauchemardesque sans pour autant gêner sans vision ; quant au reste de son visage, il était recouvert d'un masque de synthé-peau, le teint de la chair artificielle était d'une pâleur mortuaire et ses lèvres, figées dans un sourire énigmatique, affichaient un bleu qui tirait plus sur la cyanose que le rouge-à-lèvres exotique.

Tout ce décorum n'était pas une question de vanité, difficile d'en avoir quand on n'avait jamais été belle en premier lieu, non, c'était simplement pour ne pas trop attirer l'attention, une façon de dire qu'elle n'était pas en « service ». Les gens étaient nerveux quand une sith se baladait à proximité, à raison d'ailleurs, une Miraluka par contre ? Un peu moins. Ses excentricités excusées par les stéréotypes de cette espèce à la réputation distante et éthérée. Bien sûr, pour quiconque percevait la Force c'était une tout autre histoire, n'ayant aucune capacité à dissimuler sa présence dans celle-ci. Cette dernière n'était cependant pas des plus agressifs, pulsant au rythme de ses pensées, se déployant et se rétractant au gré de sa curiosité, frôlant la frontière des esprits qui l'environnait comme on s'amuserait à frôler la surface d'un lac de ses doigts.

En parlant de curiosité, cette dernière avait été délicieusement titillée par une autre présence dans la Force, une qui ne pouvait appartenir qu'à un Jedi de par son exquise luminosité. La pointe de sa langue parcourant toute la surface de ses lèvres, elle avait changé son cap vers cette capiteuse clarté. Pourquoi tenait-elle tant à le rencontrer ? Sa haine à leur encontre était-elle donc si forte ? Allons, allons, vous devez la confondre avec ces chiens sans cervelles dont l'Empire ne plus qu'en faire. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas conversé avec un Jedi qui n'était ni son prisonnier ni son adversaire sur le champ de bataille, surtout un qui était aussi lumineux. Le délice de l'opposition, la saveur de la contradiction, voilà ce qu'elle recherchait. En résumé, parce qu'elle en avait envie. En tant que Sith, avait-elle besoin d'une autre excuse ?

Elle le trouva tranquillement assis dans un salon de thé. C'était un hapien, elle reconnut instantanément cette beauté parfaite, générique, et plastique, qui leur était propre et qui rendait tout le reste terne par contraste, alors même qu'on était dans du grand standing niveau locaux et clientèle. Avec ses longs cheveux blonds et son aura intense on aurait dit un double lumineux de Darth Noctis, une comparaison qui l'amusa.

Elle ne fit aucun effort pour cacher sa propre aura, déjà parce qu'elle en était incapable, ensuite parce qu'elle voulait qu'il sache qu'elle était là. Sa présence se déploya à mesure qu'elle approcha de lui, comme l'on saliverait en présence d'un beau morceau de viande, empreinte non pas d’agressivité mais d'amusement et de curiosité, une sorte de salutation impudique.

Elle vint s'arc-bouter sur le dossier du siège qui lui faisait face, de l'autre côté de la table qu'il occupait, en une parodie de pose suggestive.

« Salutation, noble et sage Jedi. Quelle tristesse de vous voir assis ici en solitaire, vous voudrez bien un peu de compagnie, j'en suis sûr. »

Sa voix se voulait douce, suave et sensuelle, mais elle transpirait comme d'une malignité intrinsèque semblable au chuintement quasi inaudible d'une fuite de gaz, n'attendant qu'une étincelle pour se transformer en un brasier dévastateur.

Elle lui tendit sa main en guise de salut, une main recouverte par une longue manche de sa robe, mais dont on pouvait malgré tout distinguer la pointe blanchâtre de ses doigts à la longueur surnaturelle.

« Darth Unus, le meilleur cauchemar que l'on puisse rêver d'avoir, Sorcière Extraordinaire, Salope Exemplaire, enchanté... Monsieur ? »
Luke Kayan
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Le frisson fut si intense que le Jedi eut comme un soubresaut imperceptible. Ses nerfs s'étaient coincés, ses muscles raidis, son sang glacé avant que la pression ne se relâche brutalement. Par instinct, le regard vairon du jeune homme se dirigea vers la porte d'où émanait, contradictoire, le joyeux tintement d'une cloche qui accueillait tout le monde sans distinction d'âge, de race, de sexe ou d'aura.

La présence se dirigea vers le Hapien, lequel évalua au mieux la situation. Sa cécité l'empêchait de se rendre compte des distances qui séparait la potentielle belligérante des civils. Pouvait-il sortir son sabre-laser en cas de besoin ? Une Sith l'avait déjà condamné à l'échec en prenant une victime en otage, dès lors, le Chevalier avait dû céder à ses exigences. Les Gardiens de la Paix quelqu'ils soient avaient une énorme faiblesse comparée aux adeptes obscurs : des lois bloquaient leurs réactions et leurs priorités devenaient un talon d'achille. Luke avait perdu énormément de confiance (lui qui de base, n'en possédait pas tant), il en avait discuté avec des aînés, mais de toute évidence, personne n'avait trouvé de solution. Cela faisait parti de leur sacrifice, et actuellement aux vues des répercussions dégoulinantes, purulentes que l'empreinte laissait au sein de la Force, le ou la propriétaire ne voulait du bien à personne.

Trop concentré à contempler les dangers qui guettaient les insouciants consommateurs de thé, il ne s'était pas aperçu que la présence s'était approchée, qu'elle avait une conscience et une voix. Comment une empreinte pouvait-elle survivre au propre immondice qu'elle représentait ? Même lui sentait la noirceur couler sur ses épaules, fouiller sa chevelure à la recherche d'un cerveau à contaminer. La Force corrompue filtrait à travers sa propre flamme, voleuse d'oxygène, désireuse de l'étouffer. Le jeune Jedi réduit volontairement son aura, la rétractant en son coeur, petite bougie vaillante qui se rappelait de bien des souvenirs, dont sa survie dans l'académie Sith. Aujourd'hui, même s'il n'y avait qu'une seule âme noire, elle était pire que toutes ces des apprentis qui le tourmentaient là-bas. Pire, - était-ce vraiment possible ? - que celle du Seigneur de l'époque.

- Kayan. Luke Kayan.

Révéla le Chevalier d'un ton froid et méfiant. Elle savait, évidemment , qu'il était Jedi. Inutile voire dangereux de mentir sur son identité dès lors. Fouiller un peu dans les dossiers accessibles de l'Ordre lui permettrait rapidement de le reconnaître. Un Hapien blond aux yeux vairons et aveugle se repérait sans acharnement, d'autant plus quand c'était l'apprenti le plus connu du grand Saï Don. Était-ce d'ailleurs pour le vieillard qu'Unus s'était approchée ? Voulait-elle l'atteindre à travers sa petite personne ? Difficile d'imaginer autre chose pour le concerné qui restait un simple Consulaire de l'Ordre malgré son statut implicite. Ce cauchemar éveillé voulait Maître Don, exactement comme lorsque le Seigneur Noir l'avait kidnappé. Décidément, Noctis ne suffisait pas en bon Sith Mégalomane capricieux harcelant sa prise, lui aussi allait avoir son propre vilain attitré ? Luke s'y refusait, se passant avec joie de toute Némesis affreuse. La gloire, il la laissait aux super-héros de comics qu'il n'avait jamais lu ni vu de sa vie, n'aspirant qu'au présent plus ou moins paisible d'un Chevalier lambda au sein de son Ordre.

Naturellement, le jeune homme ignora la main tendue devant son nez. S'il avait pu voir, sans doute lui aurait-il jeté un regard interdit avant de détourner la tête, ou peut-être de la serrer, conscient des enjeux qu'une population de spectateurs malgré eux pouvait représenter. Dans son cas, cependant, les circonstances "malheureuses" le firent simplement ignorer le geste, mais son regard clair se posa sur le menton de la femme, visant à peu près la bouche de laquelle émanait une présentation des plus sarcastiques.

- Que voulez-vous ? Je n'ai vraiment rien à vous apporter, je ne suis qu'un Jedi parmi tant d'autres.

Objecta immédiatement le Chevalier, décidé à montrer à l'inconnue qu'il ne rentrerait pas dans son jeu et qu'il n'était pas non plus un appât enviable. Autant dire que cette femme perdait son temps à discuter avec un simple membre d'un Ordre plutôt grand. Ce genre de personne cherchait à se confronter à un héros spécial, un sabreur maître, un utilisateur de la Force exceptionnel, un politicien hors pair, raté. Si le Hapien possédait les capacités latentes d'un de ces spécialistes dans le domaine des pouvoirs, il n'en était pas un. Sa polyvalence avait ralenti son apprentissage dans un domaine aigu.

Incapable de savoir comment réagir mieux, tant l'aventure lui tombait littéralement dessus, le jeune Jedi prenait juste garde à ne pas sembler agressif ou "dangereux" bien que ce terme lui corresponde guère, encore moins face à une présence aussi noirâtre, imposante. En revanche, il démontra clairement son envie de partir en sortant son porte-monnaie. Avec application, le jeune homme chercha parmi les pochettes différentes où les billets étaient rangés selon leur valeur, il choisit deux d'entre eux pour les poser sur la table alors qu'on ne l'avait pas servi. C'était un peu plus que le prix du thé mais qu'importe, Luke voulait partir, éloigner le cauchemar ambulant des lieux mais aussi de lui-même. Il bloquait le désespoir, l'impression de vide sans fond et protégeait son esprit de toutes ses forces, mais ça ne l'empêchait pas de prier pour pouvoir vite échapper à la tourmente.
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Elle regarda un peu plus attentivement sa jolie petite bouille trop parfaite d'Hapien, ses yeux vairons qui manquaient de mouvements, sa longue tignasse blonde et, finalement, quand il dit son nom, le déclic se fit. Luke Kayan, le bel aveugle, le disciple de Maître Sai Don, un jedi à la réputation un petit peut plus grande qu'il ne voudrait bien l'admettre, et dire qu'elle ne l'avait pas reconnu tout de suite, tu parles d'une rencontre fortuite.

« Comme veux-tu former des connexions si tu ne peux même pas serrer une main ? » dit-elle avec amusement alors qu'elle retirait cette main qu'il n'avait pas daigné serrer, et dire que les Jedi étaient censés être polis.

« Un jedi parmi tant d'autres... Lâcha-t-elle en tapotant le dossier du siège de ses longs doigts. Le disciple de Maître Sai Don dont on peut sentir la lumière dans la Force à un pâté de maisons de là ? »

Un petit ricanement qui sonna comme un claquement de cartilage prit forme au fond de sa gorge.

« Il n'y a que deux formes de modesties, Luke, exceptés celles qui ne sont que la prétention déguisée, bien sûr ; celle de ceux qui se sont résignés à leur faiblesse et celle de ceux qui se refusent à accepter leur force... Dans quelle catégorie se range la tienne... Luke ? »

Elle abandonna enfin sa position pour prendre proprement place dans le siège, si nichant comme s'il s'était s'agît d'un trône. Son aura dans la Force était toujours présente, mais elle se contentait de flotter dans la pièce, comme la mortelle corolle d'une méduse.

« Quant à ce que je te veux... Avant toute autre chose, sache que je suis en quelque sorte en congé, et que j'en ai profité pour visiter ce charmant petit monde d'Ossus, puis... Disons que j'ai vu de la lumière et que je suis entrée. »

Ses lèvres s'étirèrent pour former un sourire que l'aveugle ne verrait de toute façon pas.

« Ce que je veux... Une simple discussion amicale, n'est-ce pas le but de ce terrain neutre, de cette A.G.P.U, de ce traité ? Que nous puissions nous asseoir autour d'une table et avoir une conversation au lieu de nous étriper en hurlant ? »

Une ondulation.

« Et puis, si j'avais vraiment voulu m'en prendre à toi... »

Une piqûre.

« … ce serait déjà fait »

Les mots de la Sorcière, mais pas sa voix, deux voix, celles de la mère et de sa fille qui mangeaient leurs glaces dans des robes hors de prix, et qui maintenant rivaient leurs regards sur le Jedi, leurs visages affichant une expression par trop semblable à celle de la Sith. Cela ne dura qu'un instant, celui d'une piqûre, avant qu'elles ne se mettent à sursauter à l'unisson, à se regarder et regarder les autres de façon confuse, avant de reprendre leur activité comme si de rien n'était.

« Tu aimes mon petit tour ? Pas très différent du vôtre, juste, plus abouti. Tu veux savoir quel est le secret ? Ce n'est pas une question de pouvoir, même s'il y contribue, mais de compréhension. La compréhension que tout est déjà là, juste sous la surface, la prière et la proie, l'espoir et le massacre. »

C'est à ce moment qu'elle arrêta de faire semblant de ne pas avoir remarqué que l'aura du Jedi n'avait fait que décliner depuis qu'elle était en sa présence. Sa voix se para alors d'une moquerie enfantine, mais avec une menace soigneusement enveloppée à l'intérieur.

« Je peux le voir, tu sais ? Tes petits efforts pour te faire toooout petit-petit... Ça ne marche pas. »

Le ricanement qui en suivit avait une profondeur inédite.

« Vous avez de nombreux défauts, chers cousins, mais je ne pensais pas que la lâcheté en faisait partie. N'êtes-vous pas censés être l'ultime rempart du Bien et de la Civilisation contre les horreurs échappées des ténèbres entre les étoiles ? Pourtant, je peux sentir ta peur, Luky, prends garde, c'est la première étape vers le côté obscur à ce qu'on dit. »

Le ricanement gagna encore en intensité.

« De la peur, mais pour qui, exactement ? Toi... »

D'un geste elle engloba la totalité de la salle de ses bras.

« … ou eux ? »

Le ricanement cessa, les bras retrouvèrent leur place sur la table, sa tête pencha lentement sur le côté.

« Il n'a rien à m'apporter qu'il me dit, peut être, mais il ne s'est pas demandé ce que Moi je pouvais lui apporter. »

Sa voix changea dans l'instant, froide et dure, elle vola dans la salle comme une lame lancée dans la nuit.

« Première leçon, la faiblesse ne protège, ni ne sauve, personne, elle fait seulement de nous une victime de plus. »

Les pointes osseuses des doigts de sa main droite claquèrent sur la nappe impeccable, y laissant des trous infinitésimaux.

« Tu m'as pris pour une bête sauvage ? Ou une lame rouge peut-être ? Tu as pensé qu'en te couchant sur le sol et en restant immobile j'allais, quoi, partir chasser le rongeur dans la ruelle, poser ma crotte dans le caniveau ? Erreur, Luky, grossière erreur. Tout ce que tu as réussi à faire c'est peindre sur ta jolie figure en grosses lettres rouges ''Abusez-moi'', quand tu montres ta faiblesse à un Sith, il ne s'en va pas, il appuie juste plus fort. »

Son aura avait désormais complètement encerclé le Jedi, ses vrilles se rapprochant inexorablement. Elle eut un léger mouvement du doigt, et le billet que l'aveugle avait posé sur la table glissa jusqu'à elle pour disparaître dans sa manche.

« Si tu quittes cet endroit et que j'y suis encore, j'en fais un abattoir, il me suffira d'une seule pensée pour cela. Est-ce que tu sais qu'elle bruit fait une mère quand sa fille de huit ans lui arrache le visage à mains nues ? Tu le sauras, et tu sauras tant d'autres choses, et ces choses te poursuivront où que tu ailles, elles seront toujours là, à serpenter à la lisière de ton petit monde de ténèbres. Je leur ferais chanter ton nom jusqu'à ce que leurs gorges tombent en lambeaux afin que tous sachent à qui ils doivent leurs souffrances.

« Et tu sais ce qui est vraiment amusant ? Ces gens ne sont rien pour moi, juste des mouches sur un mur. Cela aurait pu le rester, mais c'est toi, avec ta pitoyable tentative de les protéger d'un danger inexistant, qui a changé cela. Ils font partie de tout cela à présent, et tu en es le seul responsable. Mais, si c'est le prix à payer pour te rappeler tes devoirs, si repeindre cette ville en rouge est nécessaire pour faire de toi une meilleure version de toi-même, alors je dis que c'est un bien maigre sacrifice. »


Il y eut une pause, une pause qui laissa un silence plus assourdissant que si elle s'était mise à hurler à pleine gorge. Puis, après un temps indéfini où sembla restée figée comme une statue, son aura reflua, si ce n'est qu'un peu, et elle retrouva soudainement son attitude faussement joviale.

« Mais... Il n'y a rien qui nous obligent à ce que ça finisse comme ça. » dit-elle en s'étirant de façon exagérée sur son siège.

« Tu peux aussi être un bon petit Jedi, rester et avoir avec moi une conversation aussi charmante que civilisée. Ensuite, nous pourrons quitter cet endroit, tous les deux, ensembles et personne n'aura été blessé pour le moins du monde. En résumé, une résolution pacifique à la situation, n'est-ce pas là ce qui est en première page des manuels Jedi ? 

« Oh ! »
fit-elle en pointant d'un doigt un peu trop long le serveur qui arrivait. « Il semblerait que ta commande soit là, parfait, je vais pouvoir faire la mienne. »

Une fois qu'il eut servi l'aveugle elle claqua des doigts et ce dernier vint à elle avec peut-être un peu trop de célérité. Elle lui prit le menu et prit absolument tout son temps pour le lire, à plusieurs reprises il sembla que le serveur voulut se retirer, mais chaque fois il se résigna, tressautant comme si on l'avait piqué. Finalement, son choix fut fait.

« Hum, je vais prendre... ce thé, et, cette petite douceur, comme vous l'appelez... des ''Tuiles aux amandes'', voilà. »

Le serveur bâtit enfin en retraite, une fois encore avec un peu trop de célérité, et le visage livide.

« Un stagiaire, se tuant à la tâche avec la promesse que cela fera bien sur son curriculum. Son patron réfléchit actuellement aux différentes astuces qu'il pourrait utiliser pour ne pas lui payer un seul crédit, il en est à trois. Il est tout autant un esclave que ceux qu'on trouve dans l'Empire ou chez les Hutts, la seule différence est qu'il s'est lui-même mis le collier autour du cou, et avec le sourire. Si seulement il savait que la liberté qu'il ne sait même pas qu'il désire se trouve à la pointe du couteau. »

Elle resta silencieuse quelques instants avant de reporter son attention sur le Jedi.

« Alors, Luky, comme ça se passe avec ta République ? Le Chancelier Suprême n'est pas trop méchant avec vous ? Les gens avec une morale, ça a toujours tendance à crisper ceux qui n'en ont aucune. »
Luke Kayan
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Luke compris avoir raté ce fameux "serrage de main", mais il était trop tendu pour s'inquiéter du manque de politesse. Ce n'était pas un rendez-vous officiel avec un politicien, comme ceux qu'ils craignaient étant Padawan. On attendait forcément de l'apprenti de Saï Don, talentueux Consulaire, grand maître du Conseil une tenue exemplaire. Mais, là, tout de suite, le jeune homme aurait ri de la stupide peur qu'il s'auto-infligeait dans ces moments. C'était ce qui avait fait de lui un Chevalier exemplaire, mais il en avait tant souffert et aujourd'hui, cette application semblait dérisoire. Les Politiciens de l'époque avaient oublié l'apprenti dont ils avaient salué les manières, et ça ne lui servirait à rien face au monstre.

Il tressaillit en entendant les voix enfantines et maternelles, désincarnées jaillir d'autre part. Toujours silencieux, attentif à la diatribe de la femme, le Jedi n'eut ni la force, ni le temps de se morigéner sur le fait d'avoir derechef pensé aux civils. Bien sûr qu'elle allait s'en servir comme otages, mais était-ce réellement de sa faute à lui ? Parce qu'il avait anticipé ses faits et gestes ? Non, c'était automatique, ce genre de psychopathe s'amusait à contrôler, à faire pendre le fil de vies ignorantes de leur sort entre ses doigts, particulièrement elle, cette folle, ce cauchemar.

- Très bien, discutons.

Lâcha le Hapien d'un ton neutre, au moins avait-il su garder une voix réservée, débarrassée des tremblements logiques qui auraient dû l'habiter, parce que oui, Luke avait peur. Forcément, vu sa situation actuelle, bloqué avec une Sith dont l'obscurité dépassait tout entendement. Il ne saisissait pas sa façon de fonctionner, d'être en congé, de s'intéresser à lui, à sa soi-disant rééducation pour s'améliorer. Cela dépassait ses capacités de profiler en cet instant. Il eut un flash toutefois, rapprochant le narcissique Noctis, toujours raffiné dans ses approches avec cette Unus. Étaient-ils de la même espèce ? De ces monstres qui croient être du bon côté ?

Le blond se força à donner le change, paraître un minimum naturelle en se saisissant de sa commande. Il eut même le courage saugrenu de lancer un petit "merci" à l'égard de la femme qui lui avait signalé que son thé était prêt. Évidemment, le breuvage avait une saveur subjectivement infecte, de quoi se brûler la langue quand bien même il était à une température idéale. Dire que Luke se faisait horreur en cet instant était un euphémisme. Prendre le café avec une horreur vivante pareille, jouer le jeu, se laisser prendre dans les filets et entamer un charmant dialogue. C'était surréaliste, mais pour l'instant, nul échappatoire. Elle pouvait tuer tous ces gens d'un coup, elle l'avait prouvé, il le sentait. Restait à espérer que comme Noctis, elle avait une espèce de code personnel auto-bricolé qui indiquait de tenir promesse.

- Le Chancelier Suprême essaye d'agir au mieux pour la population, je suppose. Nous sommes tous raisonnables pour trouver un terrain d'entente et que personne n'en pâtisse.

La réponse était toute faite, fade, mais que pouvait-il articuler de mieux ? Encore pris dans les phares du speeder, aveuglé, l'aveugle... Il peinait à retrouver contenance, alors entamer une discussion philosophique sérieuse, il fallait laisser le temps de récupérer.

Le Chevalier aurait bien tenté, en toute honnêteté qui plus est, de proposer de discuter dans un lieu désert. Il n'aurait même pas tenté de doubler la femme. Il voulait simplement l'éloigner des innocents, d'Ossus, quitte à se mettre en danger en la suivant dans un lieu dangereux comme le vaisseau de la dame. N'était-ce pas une preuve de bonne volonté ? Malheureusement, elle était instable et il risquait de la contrarier en remettant sur le tapis un problème visiblement déjà clos pour elle.

- Pourquoi vouloir "m'apporter quelque chose ?", m'instruire en me forçant à devenir la meilleure version de moi-même ?

Demanda le Jedi à défaut de mieux. Puisqu'Unus semblait trouver si important de l'éduquer, autant commencer par là. Il ne voulait pas jouer à essayer de pêcher des informations, pas encore en tout cas, parce que précisément, là, il se rendait compte que la femme avait beaucoup plus d'expérience, qu'elle l'écraserait de toute son aura. Avoir un potentiel "puissant" au sein de la Force comme il pouvait l'avoir était bien beau, mais face à la plus profonde des corruptions, à des années de damnation, il ne faisait pas le poids.

- Vous semblez aussi beaucoup vous intéresser à la politique, même sociale.- Il avait légèrement tiqué en disant ça mais comme il avait bu une gorgée de liquide chaud à cet instant, cela passait (presque ?) inaperçu.- en vous souciant du rôle de ce stagiaire. Poursuivriez-vous un but particulier, quand vous n'êtes pas... En congé ?

Saï aurait été fier de sa lui. (ou pas, car son ancien apprenti n'avait pas trouvé de moyen de se dépêtrer du Cauchemar). Sa voix avait retrouvé une certaine normalité, il parvenait à contrôler ses intonations, ainsi, ses questions avaient vraiment l'air d'en être, comme s'il s'intéressait réellement à cette Unus, d'ailleurs, c'était probablement le cas, il n'avait que ça à faire.

Loin de se douter du drame qui se produisait à côté d'eux, une famille en apparence parfaite prenait le thé. Le papa avait passé le datapad à la plus petite fille afin de calmer ses pleurs. Le fils surfait furieusement sur l'Holonet, la mère lisait et relisait nerveusement la carte pour choisir la bonne douceur : celle qui la satisferait sans la faire grossier ou passer pour une goinfre aux yeux des voisins. Le temps s'écoulait doucement, presque agréable si l'on omettait l'aura vénéneuse de la méduse que Luke était de toutes façons, le seul à sentir.
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Elle tapa une fois dans ses mains comme pour l'applaudir, un bruit sec et sonore comme des os qui s’entrechoquent.

« À la bonne heure ! Voilà qui est parlé comme un vrai Jedi, ton maître serait assurément fier de toi. Vous appelez ça la Forme Zéro, je crois, quand on se sort d'une situation épineuse sans avoir à utiliser son sabre. »

Posant son coude sur l'accoudoir de son siège, elle laissa sa tête reposer sur sa main, comme si son cou n'avait pas la force le la soutenir. À peine le Jedi avait commencé à lui répondre, cependant, qu'elle avait déjà éclaté d'un ricanement sonore.

« Pour le coup, j'ignore si c'est de la naïveté ou de la langue de bois. Si seulement un quart de ce que j'ai entendue sur Grendo Sorn est vrai... »

Elle laissa sa phrase en suspens, comme pour entretenir une sorte de tension dramatique.

« Tu sais ce qu'il se passe sur sa planète ? Moi, oui. Les médias à la langue un peu trop bien pendue reçoivent une convocation en haut lieu, dont certains n'en reviennent jamais, les opposants connaissent tous des accidents tragiques, de vagues terroristes semblent en vadrouilles nulle part et partout à la fois, en résumé, une gestion somme toute très ''impériale''.

« Je te le dit mon ptit'Luke, s'il avait la Force, ce serait lui l'Empereur de tous les Sith, mais, malheureusement pour lui, ce n'est pas le cas, alors il doit se contenter d'être Chancelier Suprême. »


Sa voix baissa pour ne devenir qu'un sifflement doucereux.

« Que-ce que ça fait de savoir que la Maître de la République, un homme que tu as peut-être déjà rencontré, un homme avec lequel tu vas devoir négocier en souriant, un homme qui pourrait détruire ton Ordre avec juste deux-trois signatures, n'est qu'un financier véreux, un autocrate démagogue et immoral qui, si l'on lui proposait de détruire la moitié de la galaxie en échange de régner éternellement sur l'autre, accepterait sans hésitation ?

« Et s'il n'y avait que lui. Égoïste, hédoniste, avide, cruel, indifférent au sort des petites fourmis qui grouillent à leurs pieds, la vérité, c'est qu'une bonne partie du corps politique républicain, si l'on retire la Force de l'équation, ne vaut pas mieux que nous les Sith. Ils sont en fait pire, car ils ont l'hypocrisie de se présenter comme des modèles de vertu n'ayant que l'intérêt du petit peuple à l'esprit. Et on les acclame pour ça, on les révère, on les envie... Mais vous, les authentiques bons samaritains, on vous crache au visage, on se moque de vous, on vous glisse sous le tapis comme un mouton de poussière. On vous dit que vous ne savez pas comment le monde fonctionne, qu'il vaudrait mieux que vous restiez dans votre temple, à vous mêler de vos affaires ; un jour j'ai entendu la même chose de la bouche de bandits à l'encontre d'un passant qui les avait surpris en train d'agresser quelqu'un dans une ruelle, amusant, pas vrai ? »


Elle ricana faiblement, avant de laisser échapper de sa gorge un son abominable, un grincement suraigu qui était la moquerie d'une plainte affectée.

« Maaaaais et la démocratieeee ? Oui, parlons-en. Que penser de ce peuple qui élit de tels personnages ? Qu'au plus profond d'eux ils les veulent au pouvoir ou bien qu'ils se sont justes laisser embobiner ? Peut-être les deux, après tout, l'on peut être bête et méchant.

« Ouvre les yeux, Lucky, ta cher République préfère serrer la main de vos ennemis millénaires, un empire créé par et pour des monstres, plutôt que de vous écouter. Que ce soit avec le traité d'Ossus ou l'AGPU vous êtes superbement mis à l'écart, pendant que nous paradons sur Holonet comme des parangons de la paix. C'est le monde dans lequel tu vis, où le vice est la nouvelle vertu, où les criminels rédigent les lois et où la vie n'a plus aucune valeur.

« La tyrannie de la majorité, mon grand, c'est elle qui dicte la norme, qui définit l'acceptable et l’inacceptable. Et quand la folie devient la norme, ce sont les gens sains d'esprit comme toi qu'on enferme dans de petites chambres blanches pour les ''soigner''. »


Elle poussa un long soupir et s'affala dans son siège.

« Tu sais, il y a une chose que je n'ai jamais vraiment comprise avec vous, c'est pourquoi vous ne vous êtes jamais décidé à prendre le contrôle de la République, au nom du Bien bien sûr. Après tout, vous ne feriez pas un pire travail que ceux qui vous auraient précédé, et puis, toute votre philosophie à base de paix, d'harmonie et de je ne sais plus quoi encore, ça ne mériterait pas un peu d'exportation selon vous ?

« Il faut dire que, niveaux signaux contradictoires, vous vous placez quand même là. Un coup vous vous posez en sages ermites détachés des tracasseries du monde matériel, qui n'ont qu'une envie, c'est de partir méditer sous une cascade, et de l'autre vous ne pouvez vous empêcher de jouer les sauveurs de la veuve et de l'orphelin. Mais, en essayant de faire les deux, vous vous plantez sur les deux tableaux, coincés dans cet état paradoxal, à courir après les symptômes plutôt que les causes, à la merci des caprices de votre République. »


Elle marqua une pause et en profita pour se redresser sur son siege. Le serveur choisit ce moment pour réapparaître avec sa commande. Il déposa sur sa table une tasse de thé fumante et une assiette pleine de biscuits jaunes courbés empilés les uns sur les autres comme, eh bien, des tuiles. L'homme semblait très pressé de la servir et détala sans un mot, plus pale encore que précédemment.

Elle se saisit de sa tasse et en but une gorgée sans autre forme de procès. Le liquide encore fumant lui brûla la bouche, et le reste du tube digestif par la même occasion, pourtant, elle n'en montra aucun signe, se délectant plus de la douleur infligée par le breuvage que du goût de ce dernier. Elle laissa cette sensation courir le long de ses nerfs avant de l'offrir au Côté Obscur, la faisant rayonner au travers de la Force comme un petit soleil aux rayons acérés.

« Parlons un peu de moi à présent. » Reprit-elle, les traits de son visage mis à rude épreuve par le grand sourire qui s'y affichait. « Pourquoi, me dis-tu ? Tout d'abord, ne pense pas que c'est uniquement à ton intention, ce serait penser petit et je ne pense jamais petit, c'est la galaxie tout entière qui est susceptible à mon enseignement. Pourquoi, donc, eh bien, tout simplement parce que c'est le but que je me suis fixé dans la vie, ma vocation, ma destinée même pourrait-on dire. »

Elle laissa ces dernières paroles flotter dans les airs, jouant sur la frustration d'une réponse aussi succincte, avant de finalement poursuivre.

« Qu'est-ce que l'évolution, si ce n'est l'adaptation en réponse à l'agression ? Mais qu'est-ce que l'agression ? Quelle soit une entité ou un événement, qu'elle soit petite ou grande, brutale ou insidieuse, rapide ou lente, à la toute fin, elle est ce qui apporte le changement, elle est le changement, une perturbation de l'ordre établi, qui remet en question son existence même. Certains appelle cela le Chaos, mais qu'est-ce que le chaos si ce n'est un état de changement perpétuel ? L'ordre, si laissé à lui-même, conduit invariablement à l'apathie, la stagnation et finalement la putréfaction. Le chaos est donc nécessaire pour le régénérer, de la même façon que le champ d'interférence peut changer une main perdante en gagnante au sabacc, La sélection naturelle, mon grand, certains survivent pour voir le jour se lever à nouveau, et les autres finissent exposés dans un musée, section paléontologie. »

Après avoir accompli l'exploit de n'avoir toujours pas répondu à sa question, elle prit une nouvelle pause, le temps de goûter l'un de ses biscuits. Si l'aveugle ne put voir la façon délibérément lente et moqueuse de le porter à sa bouche, il ne put qu'entendre le grignotement sonore de ses dents le réduisant en poussière, soulignant la lenteur lancinante de sa mastication. Elle savait, après tout, que le jedi répugnait être en sa présence, et ce n'était pas le goût de l'amande qu'elle savourait à cet instant, mais celui de son dégoût. Elle entendait bien tenir sa promesse, mais comptez sur elle pour faire durer la chose autant que faire ce peu.

« Mais pour nous, ceux de la Force, poursuivit-elle, nous appelons toutes ces choses par un autre nom... Le Côté Obscur. Il est une promesse et un rappel, que rien n'est éternel, que tout peut être détruit et conquis, il est une vérité, cruelle et triste, mais aussi porteuse d'espoir, que si l'univers là-dehors n'existe que pour te dévorer, tu peux aussi le dévorer en retour.

« Et que sommes-nous, nous les Sith, si ce n'est ses serviteurs, à lui qui fait de nous ce que nous sommes ? Nous sommes les exécutants de sa volonté, la démonstration de sa vérité. Nous sommes le moteur de l'évolution, la force qui fait tourner la roue du destin, le feu qui brûle la galaxie, séparant le bon grain de l'ivraie, laissant dans son sillage seulement les plus méritants, les plus forts et les plus aptes.

« Ouvre n'importe quel bouquin d'histoire et tu verras que c'est vrai, Lukie, chaque fois que nous apparaissons c'est la fin d'une époque et le début d'une nouvelle. Et a chaque fois la force et la résilience de votre République autant que de votre Ordre est testé, ''Évoluer ou mourir'', tel est le défi qui de tout temps vous est lancé.

« Bien sûr, je suis consciente que c'est une interprétation des choses très personnelle qui n'est guère partagée parmi mes pairs... Mais... les idées c'est comme les virus, c'est contagieux. Un jour elle est dans la tête d'une personne, le lendemain c'est dans dix, après-demain cent, à la fin de la semaine mille, de l'année... cela devint une vérité... et après suffisamment de temps, cela devint La Vérité... »


Sur cette déclaration cryptique, elle s'interrompit de nouveau pour se saisir d'un second biscuit qu'elle trempa dans sa tasse de thé. Une bouchée plus tard et elle repartait à l'assaut.

« ''Semblez'' est le mot, ce sont en réalité les personnes qui m'intéressent. Car, qu'est-ce que la politique si ce n'est des politiciens, l'économie si n'est des économistes, et une civilisation si ce n'est des civilisés ? Une société n'est, à la toute fin, rien d'autre que les personnes qui la composent, sans elles, ce n'est qu'un site archéologique. Mais qu'est-ce qu'une personne, si ce n'est une masse de désirs plus ou moins inavoués ? Et si tu connais ces désirs, si tu les comprends, alors tu peux contrôler, et une fois que tu contrôles les désirs, tu contrôles les gens, et une fois que tu contrôles les personnes... tu contrôles tout. Le contrôle est l'essence du Pouvoir véritable, celui qui commande à l'âme comme au destin, d'abord le sien, ensuite celui des autres »

C'est sur ces mots précisément qu'il eut comme un crissement inaudible et que ses lèvres cyanosées s'écartèrent pleinement pour révéler une crevasse obscure au travers de son visage cireux. Une rangée de crocs irréguliers couleur de l’obsidienne qui n'avait rien à faire dans la bouche d'un être humain, ils semblaient trop nombreux pour la mâchoire qui les contenait, leurs dispositions et leurs formes en apparence complètement anarchique, certains d'entre eux étaient taillés comme des aiguilles et rappelaient quelques poissons de cauchemar hantant les abysses de quelque océan inexploré. Luke Kayan, aveugle qu'il était, serait cependant épargné par cette vision d'horreur.

« Concernant le petit stagiaire, tu te méprends, je ne pourrais pas moins me soucier de lui. Je ne faisais que démontrer un principe que, en tant qu'aveugle, je suis surprise que tu ne connaisses pas déjà. Je parle bien sûr du bon vieux ''Les apparences sont trompeuses'', mais c'est un peu plus que ça. Plus une personne a l'air bien sous touts rapports, plus une société semble radieuse, pacifique et ordonnée, et plus tu grattes sous la surface, plus tu découvres que c'est exactement l'inverse. Et quand tu pratiques cela, gratter la surface, pendant suffisamment de temps, tu finis par découvrir une constante. Et cette constante, c'est qu'au plus profond de chaque être, même le plus insignifiant, il y a une étincelle capable d'embrasser la galaxie, une bête qui n'attend que de s'échapper, une ombre, reflet de leur vraie nature. Tu ne me crois pas ? Alors que dirais-tu d'une autre démonstration ? »

Elle parcourut du regard le salon et trouva ce qu'elle cherchait.

« Là, sur ta gauche, une famille de quatre, papa, maman et leurs deux charmants bambins, à vu de nez la parfaite petite cellule bourgeoise bien propre sur elle, voyons à présent ce qu'il en est réellement. »

Elle leva sa main droite et effectua un étrange geste dans les airs, comme si elle examinait un rayonnage invisible à la recherche d'un livre en particulier. Quelques instants plus tard son bras était revenu à sa place, et sa voix s'était teintée d'un amusement malveillant.

« Le plus grand n'est pas de lui, la petite si, mais c'était un accident et Madame repense au jour de sa conception avec le plus grand dégoût. Monsieur n'est pas en reste concernant son épouse, mais a cela s'ajoutent quelques fantasmes où elle se tord de douleur entre ses mains. Typiquement masculin.

« Tu vois, c'est exactement ce que je disais, tout est là, juste sous la surface, même ici, sur la sainte Ossus. Retient bien cela, il faut deux fois plus se méfier d'une chose qui semble belle et pure qu'une laide et corrompue. Je pourrais aussi citer Hapes en exemple, parfait à l'extérieur, complètement corrompu.à l'intérieur. »


Oh, elle n'avait pas choisi cet exemple par hasard, certes elle ignorait l'histoire personnelle du Jedi et de ce fait son rapport avec son monde natal, mais c'était justement ce qu'elle déterminerait en fonction de sa réaction.

Amusée par le fait qu'elle avait réussi à ne toujours pas répondre à l'ultime question de l'aveugle, à savoir ce qu'elle faisait quand elle n'était pas en congé, elle but une nouvelle gorgée de son thé avant d'asséner le coup de grâce d'une voix d'une douceur obscène, comme si elle s'adressait à un amant.

« Et toi, mon bel aveugle, qui est tu vraiment derrière cette jolie frimousse ? Quel genre de monstre, de désir obscur et inavouable se cache tapi au plus profond de toi ? Est-ce un lâche qui passe sa vie à trembler dans ses robes, qui se cache derrière ses datapads et sa diplomatie en espérant que tous les problèmes de la galaxie vous se résoudre tout seuls ? Ou bien quelque chose de plus sombre, quelque chose emplit de colère et de dégoût ? »

Son sourire inhumain toujours accroché à sa parodie de visage, son regard ardent brûlait au travers de son masque faussement teinté, rivé droit sur l'Hapien.

« Oui, tu meures d'envie de refermer ces grandes mains autour de mon tout petit cou, n'est-ce pas ? De serrer jusqu'à ce que plus aucun son n'en sorte, de sentir les os, les cartilages et la chair se disloquer entre tes doigts. »
Luke Kayan
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Elle alternait entre provocations et flatteries cachées. Une méthode manipulation habile. À n'en pas douter, Unus appartenait, en un sens, à la même génération Sith que Darth Noctis. Luke se fit traiter de naïf, de victime tout en étant encouragé à se rebeller. S'il avait eu une once d'ambition, cela aurait pu fonctionner, mais le Jedi avait toujours manqué de verve. Sa place était celle d'un jeune Chevalier essayant de changer les choses à son échelle. Il savait qu'essayer de regarder plus haut ne menait qu'au malheur, entraînant la perdition d'idéaux inatteignables. Le temps où le jeune homme croyait en l'honnêteté absolue du système Républicain était révolu. Il avait vécu cela comme une véritable crise, alors enfermé dans sa chambre, cisaillé par ses tourments. Ses croyances s'étaient effondrées. Si l'on ne pouvait pas compter sur cet allié administratif puissant, s'il condamnait des innocents qu'eux, Jedis, essayaient de sauver, à quoi ce Monde rimait-il ? Le Hapien avait fini par comprendre que se laisser aller à ces apitoiements ne servait guère. Agir était toujours mieux que de ne rien faire, alors malgré le risque qu'un système corrompu détruise ce qu'il bâtissait, il essayait.

- Les Jedis ne sont pas des politiciens. Certes, il y a eu des exceptions, mais qui sommes-nous pour prétendre assurer la cohésion sans faillir en accédant au pouvoir ? Nous ne sommes pas à l'abri d'une chute. Malheureusement, vouloir façonner une société à notre image, sous prétexte que nous sommes un meilleur modèle- et il en faut de l'arrogance pour croire ça. Qui dit que cela fonctionnerait à grande échelle- c'est aussi de la dictature. Les gens ont le droit de faire des choix, même s'ils sont mauvais... Ils ont élu Grendo S'orn, nous ne sommes personne pour leur retirer ça, ni protester contre un système choisi.

Luke avait toujours songé que le Chevalier Halussius Arnor n'aurait jamais dû briguer au poste de Chancelier. D'ailleurs Grendo S'orn ne s'était pas privé de recracher ce fait à la tête de l'Ordre. Les Jedis n'avaient pas à s'approcher du pouvoir, leur neutralité était ce qui promettaient à tous un jugement égalitaire. Si eux aussi prenaient partie, qu'adviendrait-il de ceux nécessitant un point de vue objectif ? Et puis, la politique, le pouvoir corrompaient les âmes, le blond n'oserait jamais prétendre être immunisé contre l'envie, la soif d'autorité.

- Nous ne sommes pas des "sauveurs" - s'agaça légèrement le jeune homme.- simplement des gens qui prennent leurs responsabilités aux vues du cadeau qui leur fut octroyé. Nous essayons d'apporter notre pierre à l'édifice.

Bon nombre d'associations fonctionnaient sur ce principe, certains religieux ironiquement. Autant leurs membres cherchaient la méditation dans la solitude et la quiétude, autant ils s'ouvraient pour aider. Vouloir se préserver des vices qui touchaient une société malade mais sans lui tourner le dos, était-ce si paradoxal ? Quand on voyait ce qui se passait au-dehors, notamment en intervenant, on ne voulait pas vivre pareil chez soi. Ainsi préservés, les Jedis avaient l'occasion de se dédier complètement aux Autres.

- Il me semble que vous aviez parlé de liberté, or désormais, vous admettez être serviteurs de la Force Obscure. Pourquoi ne pas essayer d'en être partenaire Sans que quiconque n'ait à ployer devant personne. Une cohabitation parfaite, une symbiose où chacun respecte l'autre ?

Parmi tous les mythes et les réalités qui planaient autour des Siths, il existait un fait que Luke, y compris sans ses yeux, avait pu constater : ils finissaient invariablement rongés. Physiquement, leur hôte forcé finissait par se rebeller et brûler leur corps. Le Jedi l'avait plus ou moins senti à Korriban. Les veines bouillantes, les chaires fissurées, des symptômes discrets apparaissant avant les yeux jaunes ou la peau fripée. Pourquoi s'acharner à vivre cette relation destructrice avec ses Midichloriens ? Les enfants de l'Ombre se fourvoyaient dans une fausse modestie. Ils prétendaient être les sujets de l'obscurité quant ils soumettaient en réalité le grand courant Mystique qui les parcourait. Ce qui était naturel à la naissance devenait poison. Chacun dévorait l'autre. Dans tout ce chaos, personne ne gagnait au final.

- Évoluer d'accord, mais à quel prix ? Je sens votre corps brisé, une souffrance qui doit être quotidienne. Au point de me demander si ce n'est pas vous, voyante, qui êtes plus handicapé que moi. Ne vous fatiguez donc vous pas, ce cette quête éternelle de pouvoir. Même quand vous arrivez au sommet, finalement, vous demeurez peu... Ce n'est pas un événement chaotique qui vous renverse, sinon la fatigue, la longue agonie dû à votre relation conflictuelle avec la Force, vos pairs. Ne jamais faire confiance, compter uniquement sur soi, toujours être obsédé par le besoin d'aller plus loin. N'est-ce pas aussi maladif que l'apathie ?

Luke se doutait que parler avec une Sith ne changerait pas ses opinions, mais faute de mieux, il s'était lancé dans le débat. Sa voix était douce, plutôt calme. Désormais qu'il s'était fait à la situation, il avait fini par l'intégrer. Le petit "soleil acéré" d'Unus le fit néanmoins frémir. Quoique puisse éventuellement penser son interlocutrice, le blond était résilient. Il avait résisté à de terribles douleurs, avait évolué même en cultivant la paix et demeurait persuadé que la maintenir en toutes circonstances rendait plus fort. C'était plus difficile d'ailleurs, de se contrôler plutôt que laisser parler ses pulsions, mais certes, avouons-le, Luke aussi avait ses a priori en tant que Jedi. Il était déjà convaincu qu'Unus avait tort. Normal, c'était un monstre qui recourait aisément au chantage et piétinait toute vie sans pitié au nom de la "sélection naturelle".

- J'ai une question. Vous qui prônez la sélection naturelle, seriez-vous prête à accepter de ne pas être élue ? D'avoir affaire à un jeune plus puissant que vous qui vous détrône ? Ne lutteriez-vous pas jusqu'à votre fin, y compris en recourant à la ruse ou à la fuite pour survivre ? Ou accepteriez-vous votre théorie jusqu'au bout en offrant votre gorge de dépassée à son sabre-laser ?

Aucune agressivité sinon une curiosité un peu surprenante. Après tout, on n'avait pas l'occasion de discuter avec un Seigneur (ou peu importe ce qu'elle fut) Sith de ses états d'âme bien que ça devienne un peu trop commun pour Luke ces temps-ci. Sur un faux ton de confidence, il conclut.

- Pour tout avouer, j'ai bien un désir, s'il est obscur, je vous laisse en juger... Celui de vous enfermer en prison. Vous et toutes ces personnes qui attentent, sans pudeur, à celles d'autruis.

Loin de lui l'idée de s'abaisser au niveau de la Sith, d'étrangler ceux qui se mettaient en travers de sa route comme Grendo ou Unus. Son désir était de proprement les mettre hors d'état de nuire, dans la plus stricte et la plus belles des légalités. Malheureusement, cette voie de "vengeance" était bien plus ardue, frustrante à atteindre. Sans doute allait-il s'entendre cracher des insanités sur sa prétendue arrogance, ou sa lâcheté, ou sa bêtise voire les trois. Peut-être. Le jeune Jedi s'y prépara, ayant en revanche abandonné toute idée de boire sa tasse. Tendu mais prêt, du moins autant qu'on peut l'être face à ce cauchemar ambulant, Luke attendait.
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« Cela ne fonctionnerait pas ? Lukie, ils existent des preuves empiriques que tu trompes, l'une d'entre-elles est juste en face de toi. Nous sommes les seigneurs d'un empire, un que nous avons créer de toute pièce, un que vous n'avez pas encore été capable de détruire et qui offre à ce petit morceau de la bordure extérieure une attention et un confort de vie que ta République ne le leur auraient jamais donné. »

Elle prit un autre biscuit, mais elle se contenta de le faire tourner entre ses doigts.

« Ah, le Choix, je me demandais quand il allait sortir celui-là, bien, parlons du Choix alors. Qu'est-il exactement, si ce n'est qu'une sélection entre plusieurs jeux de conséquences ? Prenons un exemple très simple, deux boutons, l'un vous tue, l'autre vous offre un bonbon. Comme la plupart des gens ne sont pas suicidaires, ils préféreront le bonbon. Mais comment savoir lequel des boutons vous donnent quoi ? Peut-être que c'est inscrit, peut-être pas, ou alors, ce qui est inscrit est faux. Peut-être que je veux que cette personne meurt, ou, au contraire, la sachant suicidaire et voulant qu'elle vive, j'ai intervertis les panneaux. Mais, et si chaque bouton donnait la même chose, bonbon ou mort ? Et s'il n'y en avait pas deux mais deux cents ? Les gens sont manipulables et manipulés, c'est un fait, alors, dans ce cas, quelle valeur accorder à leur choix ?

« Ce qui nous amène à la notion de conséquence, et par extension, celle de responsabilité. Celle de ceux qui choisissent, mais aussi celle de ceux qui se contentent de regarder au loin. Imaginons que quelqu'un décide de prendre un blaster et de tirer sur les gens dans la rue, vas-tu l’arrêter ? Sûrement. C'est pourtant un choix qu'il a fait, un mauvais sans doute, mais un choix quand même. Maintenant, imaginons qu'il décide à la place d'aller voter, en donnant sa voix à la mauvaise personne les dégâts sur le long terme, et leur échelle, seront infiniment plus grand qu'en transformant la chaussée en stand de tir, pourtant, là, tu ne l’arrêteras pas, curieux. »


Au fur et a mesure des mouvements de ses doigts, le biscuit avait été concassé en une fine poudre qu'elle versa dans son thé.

« Nous savons tous les deux comment ça va se terminer, dès l'instant où l'ami Grendo laissera tomber le masque, ils viendront par centaines tambouriner à vos portes pour que vous les sauviez du tyran qu'ils ont eux même portés au pouvoir, comme à chaque fois. Sans vous en rendre compte, vos interventions ont fait d'eux des enfants pourri-gâtés et irresponsables. Pourquoi se soucier pour qui on vote quand, au moindre problème, nos amis les Jedi répondrons toujours présent pour remettre tout comme avant. Respecter le choix des autres, ce sont les laissés assumer les conséquences de leurs actes. Ils veulent un dictateur à leur tête ? Laisse-les se rendre compte tout seul de ce que ça implique vraiment que de vivre sous la botte de l'un d'entre eux, laisse-les se brûler la main sur la plaque de cuisson, la douleur, et la cicatrice subséquente, sera la meilleure des leçons. »

Elle prit une gorgée de son thé coupé à la poudre de vanille.

« Cela devrait être facile, après tout, comme tu viens juste de le dire, vous n'êtes pas des sauveurs. Je suis bien contente de te l'entendre dire, c'est ce que moi-même je n'ai eu de cesse de leur répéter, à ceux que je tue, que personne ne viendra les sauver, ni les Jedi, ni la République, personne, si ce n'est eux-mêmes. Et c'est bien là tout le problème, vous ne pouvez sauver personne car vous n'êtes même pas capable de vous sauvez-vous même. Votre petite pierre, l'édifice n'en veut pas, ou parfois si, en fonction de l'humeur de l'architecte. C'est pour ça qu'il vaut mieux être celui qui dresse les plans plutôt que celui qui les suit. »

Elle prit alors sa petite cuillère et la fit taper en rythme contre sa tasse.

« Tu entends ça ? Le son du chrono qui tourne, le temps de ton ordre qui devient de plus en plus compté. Je sais comment les gens comme S'orn fonctionne, pour eux, les autres se divisent en deux catégories, les poupées et les cadavres, ceux qu'il peut contrôler et ceux qui lui échappent et doivent donc être détruit. Si votre cher chancelier ne peut contrôler l'Ordre d'une manière qui le satisfasse, alors il cherchera à vous mettre à l'écart de manière définitive, d'une façon ou d'une autre. Cela n'arrivera peut-être pas demain, mais d'ici un an, dix ans ? Le compteur tourne, inexorablement, la question est donc, vous en rendrez vous compte à temps, et, le cas échéant, parviendrez vous à renverser la vapeur ? À moins qu'il ne soit déjà trop tard pour vous... L'avenir nous le dira. »

Elle prit les biscuits qu'il restait et commença à les empiler en une construction aussi hasardeuse et précaire.

« Une relation symbiotique, hein ? Comme avec ta République ? Pauvre Lukie, la symbiose n'est qu'une autre forme de parasitisme, une version hypocrite. La Vie ne se soucie pas des vivants, et la Lumière pas plus des illuminés. Elle ne te sauvera pas, à moins que tu l'y obliges. »

Elle entama le deuxième étage de sa construction en biscuit, selon toutes les lois connues de la physique, elle aurait déjà dû s'effondrer.

« Tu es amusant, mon petit lampion. Est-ce que tu demandes à un oiseau s'il est fatigué de voler, à un poisson si nagé l'ennui ? Et toi, Lukie, n'est-ce pas épuisant de devoir toujours respirer, de boire et de manger plusieurs fois par jour ? Tu parles de prix, je parle de récompense, et celle de l'évolution, c'est la survie. Je suis une survivante, mon bel aveugle, parfaitement adapté à mon environnement, que ce dernier soit si prompt à infliger la souffrance n'est pas de ma faute, et, à vrai dire, je m'en moque. Je ne crains pas la souffrance, je l'accepte, je la dévore, elle est l'axe de symétrie qui sépare la vie et la mort. Je souffre donc je vis, je vis donc je souffre... Symétrie. »

Arrivé à son troisième étage la construction était achevée faute de biscuit, il était à présent clair qu'une autre force que la raison et la logique les maintenaient en place.

« Tellement de questions, cela change de ta timidité du début, pourtant, tu sembles éviter la plus essentielle d'entre toute, pourquoi ? Est-ce parce que tu en connais déjà la réponse et qu'elle te fait peur ? Alors, permets-moi de la poser pour toi. »

Elle posa le bout du doigt sur le sommet de sa construction et une sorte de pression sourde et indicible commença à peser sur l'ensemble de la table.

« Pourquoi est-ce que j'existe ? Pourquoi suis-je ce que je suis ? Pourquoi ai-je fini par m'échouer à cette table face à toi ? La réponse est fort simple... Parce que vous n'étiez pas là. »

Son ton changea, jusque-là elle avait répondu au Jedi aveugle d'une façon égale, et définitivement amusé, mais à présent il était dur et acéré. Sans grimper d'une seule octave, sa voix charriait maintenant une menace, une haine, proprement glaciale.

« Qu'est-ce que les ténèbres si ce n'est l'absence de lumière ? Qu'est-ce que les ombres si ce n'est les conséquences d'une lumière trop faible ? »

Les biscuits se fissurèrent de toutes parts, pourtant, la construction demeura en un seul morceau.

« Il n'y avait pas de Jedi sur mon monde, pas plus que de République, seulement le soleil et la cendre, les bêtes et les bandits, la tribu et les traditions... Moi et les dieux, nos seigneurs d'or et d'ombres, aussi éternels qu'une cellule cancéreuse puisse l'être.

« Je fus condamnée à mort pour le crime d'avoir aimé, enchaîné à un rocher pour y pourrir, le jugement des dieux. J'ai survécu, j'ai rencontré les dieux et je leur ai arraché le cœur, ensuite, ce fut au tour de ma tribu d'être jugée, ils n'ont pas survécu, épingler à un mur comme la petite collection d'insectes qu'ils étaient.

« Tu parles comme un bon petit civilisé Lukie, dorloté dans ton petit temple bien douillet, quelqu'un qui n'a jamais erré nu dans le désert, qui n'a jamais eu à faire les poubelles pour manger. Tu te bats jusqu'à la dernière cellule, jusqu'au dernier atome, et c'est là seulement que tu peux dire à ton adversaire ''Bravo, tu m'a surpassé''. Voilà ma théorie, voilà la sélection naturelle, il n'y a pas d'honneur ou de fair-play dans la nature, seulement celui qui est encore debout quand le jour se lève. C'est comme ça que certains conquièrent les étoiles, et d'autres vont garnir les musées. »


La table elle-même commença à craquer, comme si un poids invisible pesait sur elle. Les yeux de la Sorcière brillaient d'une intensité telle que même le verre fumée de son masque ne parvenait pas à l'atténuer.

« Sais-tu ce qui définit réellement un Sith, mon grand, ce qui le différencie d'un vulgaire jedi qui fait mumuse avec le Côté Obscur ? Pas la culture ou les traditions comme le diraient les patins du Clergé, non, c'est la Vengeance. Nous sommes des créatures vengeresses, notre empire est bâtit sur la vengeance du précédent qui lui-même a été façonner par une vengeance venue de par-delà les étoiles. Tout est dans le Code, il suffit de savoir le lire, l'univers n'est qu'une farce absurde et cruelle, un carrousel de crocs qui vous dévorera à moins que vous ne le dévoriez en premier. La Justice est une chimère, limitée par des lois qui changent selon les caprices des puissants. La Vengeance, elle, est née de la Haine et de la Souffrance, elle transcende les lois et le temps, même la mort elle-même. Il y a des millénaires, nous avons jugé cette galaxie, le verdict ? Coupable, et depuis ce jour nous exécutons la sentence. Mon petit tour avec le serveur et les bourgeois, ce n'était pas pour craner, mais pour te montrer que tous sont coupable, tout autant pour ce qu'ils ont fait que ce qu'ils feront, pour leur action, mais aussi leur inaction, que tous méritent d'être punis.

« Nous sommes votre Ombre, Lukie, née de tous vos manquements, de toutes vos erreurs, de tous vos échecs, c'est pour cela que nous reviendrons toujours, c'est pour cela que vous ne pourrez jamais nous détruire définitivement. Nous sommes là, parce que vous, vous n'y êtes pas. Nous offrirons à cette galaxie sa rétribution méritée, parce que vous-même avaient été incapable de lui apporter la rédemption. Pour ton échec à briller comme il faut, petite lumière, le futur est condamné aux ténèbres, puisqu'il ne peut y avoir un Empire de Jedi, alors il y aura un Empire de Sith. Les conséquences de votre choix, ni plus ni moins. »


Elle retira son doigt, et la construction en biscuit s'effondra en une pluie de petits morceaux sur la table, cette dernière vibra un moment, mais, heureusement, resta en un seul morceau.

« Ta petite boite, mon rocher, la seule différence, c'est la vitesse du pourrissement, son ton était redevenu celui d'auparavant, mais un résidu de violence semblait y demeurer, une condamnation à mort où tout le monde garde les mains propres, si hypocrite, cela te correspond parfaitement, Lukie. »

Elle prit ce qui s'avéra être l'une des dernières gorgées que sa tasse avait à proposer.

« Mais si j'ai pu échapper à mon rocher, penses-tu que ta petite boite sera plus efficace ? Le problème des boites, c'est qu'elles ont tendance à tomber en poussière avant ce qu'elles contiennent, ou bien quelque inconscient les ouvres par curiosité et libère ce qu'il y a dedans, où crois-tu qu'Exar Kun est appris la voie de Sith selon toi, au détour d'une recherche Holonet ? »

Elle laissa échapper un ricanement grinçant.

« Oh, je peux sentir à quel point tu es content de toi, là tout de suite, avec ton petit numéro de policier qui met la méchante derrière les barreaux. Tu te dis que tu as résisté à la tentation, que tu es un bon Jedi, que Maître Sai Don sera fier de toi. Tu es tellement assurée, satisfait de ta propre pureté que s'en est gênant. Mais je me dois d'interrompre ton fantasme avant que les enfants ne commence à demander à leurs parents pourquoi le grand monsieur blond fait tout ces bruits bizarre. Ce n'est pas ce qui va arriver, ce qui va arriver, c'est que je vais bientôt quitter cette table et reprendre le cours de ma vie qui consiste à rendre celle des autres impossibles, et toi, tu continueras à te jeter des fleurs pendant que la galaxie continuera de s'écrouler et les étoiles se noyer dans le sang et les larmes. Et tu sais pourquoi ? Grâce aux lois et à la justice. Je n'ai commis crime dans la juridiction d'Ossus et cela fait tellement longtemps que je ne suis pas allée sur le territoire de la République que tu as sûrement enfreint plus de lois que moi dans le simple exercice de ton ''travail'', donc, si quelqu'un devait être jugé et enfermer, ce serait plutôt toi. C'est là l'un des autres avantages de la vengeance, elle est universelle. »
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