Nomi Reed
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Honnêtement, Nomi pensait en avoir fini avec Dubrillion. Elle espérait quelque part ne plus jamais entendre parler de ce monde, dans un premier temps déjà parce qu’il évoquait des souvenirs douloureux, de l’autre, car la jeune femme espérait sincèrement que ses habitants n’aient plus jamais à avoir à faire à ce qu’ils avaient vécu durant les dernières années. La planète avait d’ailleurs choisi la neutralité, elle n’avait prêté allégeance à personne, ni l’Empire, ni la République.

Un jour, alors que le Pride of Alderaan revenait d’une mission de patrouilles sur les frontières républicaine, le commandant Marbo avait demandé à ses officiers de choisir chacun un ou deux membres de leurs bataillons respectifs et de les faire venir en salle de briefing. Évidemment, chaque capitaine ayant ses petits préférés, Nomi fut bien sûr demandée par Flint qu’elle accompagna au briefing. Un briefing un peu particulier en fait.

Marbo annonça aux militaires présents qu’une tripotée d’ONG, d’association diverses et de regroupement de bénévole avaient décidé d’organiser une soirée, un gala de charité afin de soutenir une levée de fond, où l’ensemble de la somme récoltée sera reversée aux victimes de la guerre sur Dubrillion. L’Alliance contre l’Oppression avait aidée à organiser l'événement et, probablement par pure provocation avait proposé -proposition qui fut acceptée- de tenir le dit gala sur Ondéron. Le 103th, qui s’était illustré durant la bataille avait été invité à participer. Les officiers répondirent positivement à l’invitation. Y envoyer le régiment entier étant bien entendu hors de question, pour des raisons évidemment logistiques. Le retour de déploiement s’y prêtait parfaitement. Les officiers commandant et quelques hommes furent donc conviés à la fête.

Nomi accepta évidemment. Il aurait été mal vu pour la jeune femme de refuser ce qui au final s’apparentait plus à un ordre qu’une demande. Aussi, quelques jours plus tard, en compagnie de Marbo, Flint et des autres -Rien que pour voir Marbo en jeans et chemise à carreau ça valait le coup- Nomi foulait le sol d’Ondéron. C’était la première fois depuis Bakura qu’elle se trouvait aussi proche de la Reine Kira. Elle se demandait d’ailleurs si cette dernière serait présente à la soirée, un instant de réflexion lui confirma sa première impression, ce serait peut-être déplacé.

L’hôtel était sympa, les chambres spacieuses, bien que Nomi dû partager la sienne avec Rey -Quelle dommage diriez-vous- et, bientôt la soirée arriva. La coréllienne enfila son uniforme d’apparat le mieux repassé et le plus présentable. Flint en profita d’ailleurs pour faire deux trois ajustements, souhaitant, je cite -Que ma subordonnée soit la plus présentable des subordonnées-. Ensemble, les militaires du 103th rejoignirent la soirée qui se tenait dans l’une des gigantesques salles de réception de la capitale.

___

Nomi, une coupe de champagne à la main, s'emmerdait sévèrement. Après un blabla qui semblait durer des heures, des minutes de silence à tout va, un repas interminable et cinquante mille invités différents qui venaient faire un discours. Mention spéciale pour Marbo qui livra la prestation comique de la soirée à grand coup de phrase cultes piquée dans je ne sais quel holo-film d’action de série B du genre : “La guerre c’est comme le pot-au-feu” … ça se prépare avec amour ou encore “Nous avons ramené la liberté et la démocratie à grand coup de turbolaser”. Nomi ria alors en repensant à la tronche des organisateurs alors que Marbo déballait ses conneries. Visiblement, lui aussi se faisait chier et quoi de mieux que l’humour dans ces conditions. Et d’ailleurs ça avait été un franc succès.

Accoudée contre une balustrade, Nomi parcourait la foule du regard. Un peu plus loin, Flint, encerclée par une meute de jeunes mâles en chaleur expliquait pour la vingtième fois de la soirée à quoi servait un lekku. Marbo riait avec plusieurs autres officiers.

La soirée dansant fut bientôt annoncée, signe pour Nomi qu’il était temps de se mettre hors de vue, et surtout de son capitaine qui adorait ce genre de trucs. Elle gagna donc les grandes terrasses, où plusieurs petits groupes de personnes échangeait dans la fraicheur de la nuit. Posant son verre sur une table proche, Nomi alla un peu à l’écart du monde, posant les mains sur la balustrade de pierre froide, contemplant la ville d'Iziz qui s’étalait devant ses yeux, au loin, elle pouvait apercevoir des montagnes au sommets enneigés scintillants sous les étoiles qui brillaient dans le ciel, ciel d’un noir bleuté.

La jeune femme comprenait aisément pourquoi la souveraine d’une telle planète était prête à tout les sacrifices pour empêcher un tel joyaux de sombrer dans les ténèbres. Nomi se perdit dans la contemplation des étoiles. Le temps passa, combien ? Elle ne saurait dire. Un mouvement sur sa gauche attira alors son attention. Une femme l’avait rejointe. Une grande femme, aux cheveux d’un blanc éclatant, qui brillait d’une magnifique lueur sous la lumière des étoiles. Nomi, deux trois verres dans le nez et les yeux fatigués, la reconnut pourtant tout de suite.

Malgré le fait que sept ans s'étaient écoulés.


Kil Regh
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(HRP : musique d'ambiance)

Dubrillion. Que de souvenirs…

En tant qu’officier dans la flotte républicaine, Kil Regh aurait pu être invitée à ce gala de charité. Or, puisqu’elle avait démissionné, sa présence ne s’expliquait que par une tout autre raison :
L’Alliance Contre l’Oppression.

Plusieurs sénateurs et politiciens appartenant à ce parti politique étaient présents à cette soirée, ô combien ennuyeuse, et pourtant Kil ne laisserait pas passer cette occasion en or de se rapprocher de ses futurs alliés. Du moins, espérait-elle qu’ils le deviendraient. De manière plus générale, se faire un réseau, affiner son art de la négociation étaient des passages obligés pour toutes sénatrices digne de ce titre. Un tel évènement se muait facilement en entrainement pour la guerrière.

Accompagnée de son fidèle droïde PR-3PO, dont la pénible voix métallique égalait les divers conseils posés inopinément dans les conversations, l’Amirale Echani écoutait poliment ses interlocuteurs.

Résumé de la soirée ? Des courbettes par ci, des politesses par-là, ponctués de longs discours (emmerdants) et de minutes de silences (appréciables). Dans toute cette populace des plus loquaces, Kil restait fidèle à elle-même. Froide et dure comme une lame en acier, ne prenant la parole que pour trancher.

Elle avait encore du chemin à faire pour devenir une charmante oratrice…

Mais elle fut rassurée lorsqu’elle entendit le discours de Marbo (Kil se remémorait son intervention sur le champs de bataille de Dubrillion). Il avait encore du chemin à parcourir avant de devenir un charmant orateur lui aussi. Au moins, lui s’amusait.

La soirée défila jusqu’au moment de danser. La balafrée préféra continuer à travailler au corps à corps ses futures accointances, même si son droïde de protocole échangeait verbalement largement pour deux.

Tandis que PR-3PO - dont les reflets des lumières de la ville d'Iziz, en contrebas de la grande terrasse, se teintaient de doré - tenait la bavette avec un énième individu encravaté, Kil posa son regard gris sur une jeune femme au visage qui ne lui était pas inconnu. Elle se tenait seule, accoudée à la rambarde de pierre.
L'Echani n'oubliait jamais quelqu'un qui lui avait prouvé sa valeur, ni quelqu'un à qui elle devait la vie.

Nomi Reed avait fait les deux, sept ans auparavant.

La guerrière prit donc congé de ses interlocuteurs avec la politesse de rigueur pour ensuite s'approcher de la soldate du 103th.

Nomi avait changé. Elle n’était plus l’adolescente qui débutait sur le champ de bataille. Mince et athlétique, malgré son air juvénile, elle était désormais une jeune femme accomplie et cela se voyait. L’Echani ne s’était pas trompée sur son sort : Nomi était une guerrière prometteuse et son grade le confirmait.

- Nul Sith avec qui danser, cette fois ci, Caporale-cheffe ? dit-elle d'une voix trainante.

La Grande Dame s’était adressée à la petite femme en se posant à sa gauche, le regard au loin, un verre d’alcool fort à la main. Kil observa un instant le paysage nocturne. D’abord la ville aux milles éclats. Puis, en toile de fond, les montagnes sous un ciel nocturne des plus beaux. La Dame de Glace était sensible à la beauté des décors et elle ne manquerait pas d’acheter une toile représentant ce monde afin d’en garder un souvenir précis.

L’Echani ne portait pas l'uniforme militaire de l'Armée de la République, loin de là. Elle portait le vêtement traditionnel des hauts gradés de son peuple : une tunique - rouge foncé pour l'occasion - avec un col haut et rigide surmontée d'une sorte de tabard blanc (parcouru de motifs géométriques bleus) ouvert sur le devant et renforcé au niveau des épaules, ainsi qu'une large ceinture blanche sur laquelle était fixée le fourreau d'une vibro-épée. La même que Kil Regh maniait lors de son combat sur Dubrillion.

(HRP : Inspiration tenue vestimentaire)

La Dame de Glace but une gorgée de son verre large et classieux, les yeux toujours rivés sur le paysage. Un air frais fit onduler un instant les mèches blanches et noires des deux femmes.

- Voilà pourquoi nous nous battons, n’est-ce pas ? Pour préserver ce genre de panorama d'un Empire destructeur. Difficile de blâmer la Reine Kira d’avoir contourné les règles pour défendre sa planète.

Une certaine hargne contenue teintait les mots de l'Echani. Le sort d'Emalia Kira, le "traité de paix" d'Ossus et toutes ces foutaises, l'agaçaient grandement.
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- Nul Sith avec qui danser, cette fois ci, Caporale-cheffe ? dit-elle d'une voix trainante.

Sa phrase d’approche fit remonter à Nomi plusieurs souvenirs. La plupart des gens auraient dit quelque chose du genre, “bonjour” ou “bonsoir”, ou encore “contente de vous revoir”. Non, pour Kil Regh, il fallait aller droit au but.

-A vrai dire, je ne danse pas madame. Remarquez, je pense que même vous pourriez décrocher un sourire en voyant une telle catastrophe. -C'était bien sur une petite pique lancé à l'Echani, sans méchanceté aucune- Et vous alors ? Pourtant dans mes souvenirs ce n'était pas la grâce et la fluidité qui vous faisaient défaut.

Nomi se retourna dans le but de la saluer, mais remarqua rapidement que l’Echani ne portait pas l’uniforme républicain. Evidemment. Nomi, comme bien d’autres avaient fini par apprendre que la capitaine Regh avait démissionné de l’armée peu de temps après le sauvetage entrepris par le 103th. En revanche, Nomi n’en connaissait pas la cause. Et elle ne voulait non plus le savoir, c’était surement quelque chose de personnel à la femme et dans un milieu comme l’armée, nos petits secrets et notre intimité était l’une des rares choses sur lesquels nous avons un contrôle.

Nomi la salua quand même. Elle reconnut néanmoins l’uniforme Echani, lointain souvenir de ses cours à l’armée ou les recrues étaient formées à reconnaître tous les uniformes, couleurs et matériels alliés.

-Je suis heureuse de voir que vous allez bien Madame.

Kil ne répondit pas tout de suite, occupée à contempler la vue, tout comme Nomi le faisait. Pendant un instant, les deux femmes partagèrent cette vision, dans un calme et un silence presque complet, troublés par les sonorités musicales de la fête.

- Voilà pourquoi nous nous battons, n’est-ce pas ? Pour préserver ce genre de panorama d'un Empire destructeur. Difficile de blâmer la Reine Kira d’avoir contourné les règles pour défendre sa planète.

La jeune femme garda le silence, murrissant sa réflexion avant de la formuer, elle ne voulait pas paraitre trop impétueuse, après tout, avec les septs dernières années, elle avait prit en maturité, et en réflexion. Tout n’était plus blanc ou noir désormais, simplement des nuances de gris.

-Je ne peux qu’être d’accord avec vous madame. Il est vrai que préserver nos mondes et ses citoyens est de notre devoir, que la décision de Sa Majesté est compréhensible. Cela dit, je crois que ça me dépasse totalement, et je ne suis pas certaine d’être assez compétente pour me prononcer là-dessus. Après tout mon travail c’est d’exécuter, non pas de réfléchir. Je laisse ça aux plus intelligents que moi.

Nomi se retourna, s’adossant maintenant à la balustrade, ne fixant pas trop Kil du regard, de peur de la mettre mal à l’aise ou pire, de l’offenser.

-Si vous me permettez madame, qu’avez vous fait depuis votre départ de l’armée ? Je n’ai jamais eu l’honneur de vous recroiser. Ni même le plaisir d’entendre de vos nouvelles, hormis cette histoire que tout le monde connaît évidemment.

Nomi se figea soudainement.

-Euh, pardon, n’allez pas croire que je vous tiens rigueur non madame, vous avez infiniment plus de choses à faire que de simplement m’écrire. Je veux dire … Je n’ai pas eu de vos nouvelles par l’armée, rien. Un officier comme vous aurait dû briller. J’ai été désolé d’apprendre votre démission, je pense que nous aurions eu besoin d’officier comme vous pour mener nos combats.

La coréllienne échangea un peu avec l’Echani, espérant simplement ne pas la déranger. Mais visiblement elle semblait plus apprécier être ici avec Nomi qu'à serrer les pinces des requins et de tout le gratin emmerdant de la réception.

La jeune femme narra brièvement à Kil les différentes campagnes de la guerre, les lieux, sa paticipation. Expliquant que le combat qu’elles avaient mené contre le guerrier Sith avait profondément marqué la brunette. La peur qu’elle avait éprouvée ce jour-là s'était muée en prudence. Et, même si les sabres lasers à lame rouge l’effrayait encore aujourd’hui, elle évaluait la situation avec du recul, essayant à chaque fois de mettre au point la meilleure stratégie possible pour vaincre à moindre coût son adversaire. Au lieu de bêtement foncé dans le tas. Un soldat mort étant un soldat sans utilité. Elle mentionna aussi les entraînements intenses qu’elle suivait depuis un bon moment maintenant, voulant combler la faiblesse qu’était la sienne, et qui lui avait d’ailleurs sauté aux yeux lors du combat avec le Sith. Son habileté au combat rapproché, qui était inexistante à l’époque.

Un droïde serveur arriva, porteur d’un plateau d’argent sur lequel étaient disposées plusieurs douceurs en forme de bouchées, chocolat, café, fruits, le Chef ou les Chefs vu la quantité de bouffe et d’invité, s’étaient surpassés. Nomi en accepta deux, avec un petit caf-bourbon coréllien.

-Corellia … ça reste quand même les meilleurs alcools de la galaxie vous ne trouvez pas ?

Nomi aborda un ton plus léger, ne voulant pas la discussion sombrer dans la morosité des souvenirs de guerre.


Kil Regh
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Ainsi était l'image que renvoyait Kil, une femme peu souriante?
Soit.
La Dame de Glace n'en prit pas ombrage. Elle assumait totalement sa personnalité, sérieuse, loin d'être une rigolote, loin d'être légère.
Pour répondre à la question de son interlocutrice, elle prit une voix égale.

- Oh vous savez, la seule danse qui me plait est l'art martial de mon peuple : l'Echani. Pour le plupart des Echanis, le combat est élevé au rang de philosophie et prend une part importante dans notre vie.


Bien sûr, l'Amirale rendit son salut à la Caporale-Cheffe.

- Plaisir partagé, dit elle d'un ton solennel.

Même si Kil était peu démonstrative dans ses émotions, une joie contenue l'envahissait à chaque fois qu'elle recroisait la route d'une sœur d'arme. Elle ponctua donc sa phrase d'un sourire fugace mais sincère.

Les deux femmes échangèrent ensuite rapidement sur le cas de la reine Kira. Kil écoutait son interlocutrice avec attention, qui réfléchissait avant de parler et ne parlait pas pour rien dire. Elle l'appréciait de plus en plus.

- Bien. Vous savez rester à votre place. C'est une qualité qui se perd de nos jours.

La discussion glissa sur le sujet sensible de son départ de l'Armée de la République, puis sur la carrière de Nomi Reed. Concernant son "accident de parcours", Kil Regh n'avait rien à cacher. Elle prit la parole, toujours en observant l’horizon.

- N'ayez crainte, vous ne m'avez point offensé. Pour répondre à votre question, j'ai été poussée à démissionner suite à un désaccord avec mes supérieurs hiérarchiques. J'ai ensuite rejoins l'armée de ma patrie, Eshan, où j'ai fais mes preuves pour devenir Amirale.

La Dame de Glace braqua soudainement ses yeux froids sur Reed, avec un intérêt certain. De quoi faire froid dans le dos.

- Mais vous, vous n'avez rien à envier à mon parcours. Je n'ai affronté que quelques coalitions de pirates et mater plusieurs rébellions, rien de reluisant. Vous, Caporale-Cheffe Reed, vous avez continué à vous battre contre un Empire puissant, sur de prestigieux champs de bataille. Je vous envie. J'aurai aimé être à votre place.

Lors de la discussion, Kil s'était légèrement rapprochée, penchée sur la petite Nomi, donnant l'impression de la défier. Sa posture aux accents guerriers, à ce moment précis, pouvait vouloir dire "Battons-nous en duel, pour mieux nous connaître." De quoi en intimider plus d'un.

Ce fut alors que le serveur droïde arriva pour proposer de l'alcool, détournant l'attention de Kil. Cette dernière se saisit habilement d'un verre pour en humecter le contenu. Elle corrobora l'avis de Nomi sur les alcools de sa planète natale d'un mouvement affirmatif de tête, après avoir trempées ses lèvres pour goûter le liquide.
Mais contrairement à Nomi, parler de guerre n'était pas source de morosité mais de passion pour l'Echani.

- Je voulais dire que malgré votre faiblesse au combat rapproché, malgré votre appréhension des sabres lasers rouges, vous avez continuez à affronter les Siths. Votre volonté et votre loyauté vous font honneur, Caporale-Cheffe. D'ailleurs, concernant le combat rapproché, certaines techniques de l'Echani compléteraient sans aucun doute votre entrainement...

Soudain, le regard acier de l'Echani se posa sur quelque chose derrière Nomi. Il se chargea alors d'un puissant mélange de haine et de mépris, tandis que la Dame de Glace s'immobilisa telle une statue.
En tournant la tête, la coréllienne pu se rendre compte que l'objet de tant de rancune avait l'apparence de trois militaires haut-gradés oscillant entre la quarantaine et la cinquantaine. D'ailleurs, ces derniers - qui ne faisaient que sortir de la salle du bal pour prendre l'air - semblèrent reconnaître Kil Regh. L'expression de leurs visages n'affichaient clairement pas la joie des retrouvailles: au mieux de la gêne, au pire du mépris ou de la moquerie.
Pendant l'espace d'un instant, le temps sembla suspendu. Un courant d'air balaya quelques débris qui roulèrent plus loin.

Qui allait tirer en premier?

Ce fut le plus costaud des trois, un Zygerrien au teint marron clair. La musculature de ce dernier avait laissé place au fil des années à l'embonpoint de ceux qui ne pratiquaient plus le terrain. Il adressa un signe de tête poli à Nomi avant de s'adresser à l'Echani.

- Capitaine Kil Regh. Ou devrais-je dire Kil Regh tout court. Sa voix grave ne présageait rien d'amical. Je suis étonné de vous voir ici puisque les organisateurs ont invité d'illustres membres de l'Armée. Si vous voyez ce que je veux dire...

- Amiral Jo'on. Je suis ici en tant que Sénatrice d'Eshan et Amirale de sa flotte, saluant l'effort des militaires qui le méritent. Si vous voyez ce que je veux dire.

Le regard de la balafrée s'attarda sur la brunette. Nomi Reed lui avait prouvé sa valeur, contrairement à ce lourdeau de Jo'on. Ce dernier reprit le joute verbale.

- Je vois. La République pensait se passer de vos services et vous revoilà, déguisé en politicienne. Quand allez vous comprendre que votre présence ici est de trop?

Derrière le militaire, ses compagnons étirèrent des sourires moqueurs. Mais l'Echani ne plia pas.

- De trop? J'étais au cœur de la bataille sur Dubrillion. Je peux vous en donner les détails. La Caporale-Cheffe Reed ici présente pourra vous le confirmer. Pouvez-vous en dire autant?

Contre-attaquer avec les mots n'était pas chose aisé pour la nouvelle sénatrice d'Eshan. Le haut-gradé, plus à l'aise avec ce type d'arme, répondit du tac au tac.

- Bien sûr. J'ai lu tous vos rapports avec attention. Celui qui a retenu le plus mon attention fut celui où vous justifiez la mort du Jedi sur votre propre vaisseau, de votre propre main.

Échanger des coups aurait été plus facile. Kil en avait furieusement envie mais elle garda son sang froid pour répondre.

- Avez oublié la partie qui en explique mes raisons? Avez-vous tous les trois oubliés que vous avez reconnus efficace et nécessaire ma décision avant de retourner vos vestes pour me poignarder dans le dos? J'avais pourtant accepté sans discuter votre sanction.

La voix fut tranchante et stoppa nette l'avancée rhétorique de Jo'on. Du moins, pendant un quart de seconde car il revint à l'attaque.

- Écoutez-moi bien, Regh. Ce jour là, vous êtes allés trop loin. Et aujourd'hui, vous n'êtes plus rien. Et il se tourna vers Nomi pour ajouter: Vous devriez revoir vos relations, Caporal-chef. Regh ne vous apportera rien de bon, croyez-moi.

La Dame de Glace conservait sa froide façade. Mais à l’intérieur d'elle-même, son sang bouillonnait et réclamait justice par la violence.
Nomi Reed
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- Mais vous, vous n'avez rien à envier à mon parcours. Je n'ai affronté que quelques coalitions de pirates et mater plusieurs rébellions, rien de reluisant. Vous, Caporale-Cheffe Reed, vous avez continué à vous battre contre un Empire puissant, sur de prestigieux champs de bataille. Je vous envie. J'aurai aimé être à votre place.

Elle était devenue amiral, sénatrice en plus, mais elle aimerait être à la place de Nomi ? Euh … ok, Nomi échange quand tu veux ma grande. A ramper dans la boue, les tripes et le sang au lieu d’un confortable siège avec une armée de serviteurs ? Non vraiment, elles échangent quand Kil le veut.

-Vous savez … il y a plusieurs fois où j’aurais vraiment préféré être ailleurs. Ces champs de bataille n’avaient rien de prestigieux. Il n’y avait rien d’honorable ou de prestigieux là-bas. J’vous dirais presque que les plus chanceux sont ceux qui ne sont pas revenus.

Nomi soupira.

-Notre rencontre sur Dubrillion est peut-être le combat le plus “prestigieux” que j’ai vu. Sinon c’était massacrer où être massacré.

- Je voulais dire que malgré votre faiblesse au combat rapproché, malgré votre appréhension des sabres lasers rouges, vous avez continuez à affronter les Siths. Votre volonté et votre loyauté vous font honneur, Caporale-Cheffe. D'ailleurs, concernant le combat rapproché, certaines techniques de l'Echani compléteraient sans aucun doute votre entrainement...

Nomi laissa un rictus échapper à la mention de sa faiblesse passée.

-Et bien … vous pourriez être surprise vous savez.

Le regard de Kil se durcit alors. Nomi fut prise d’un soudain malaise, avait-elle dit quelque chose de mal ? Elle s’apprêtait à bafouiller une excuse, lorsqu’elle s'aperçut que le regard de Kil ne lui était pas dirigé. Elle tourna la tête. Trois ronds d’cuir s’avançaient sur la terrasse et observaient Kil. Deux affichaient clairement du mépris, le troisième un embarra non dissimulé.

Tous trois s’approchèrent, Nomi salua, ne recevant en retour qu’un minable signe de tête de l’un des trois types. Officier … pardon, pas types, officiers.

- Capitaine Kil Regh. Ou devrais-je dire Kil Regh tout court. Je suis étonné de vous voir ici puisque les organisateurs ont invité d'illustres membres de l'Armée. Si vous voyez ce que je veux dire...

- Amiral Jo'on. Je suis ici en tant que Sénatrice d'Eshan et Amirale de sa flotte, saluant l'effort des militaires qui le méritent. Si vous voyez ce que je veux dire.

Putain, ça tirais direct à la Grosse Bertha. Nomi pouvait sentir un certaine tension. Quelle ironie. Les deux se haïssaient clairement. Et la p’tite brunette se tenait au milieu de la joute verbale, essayant de disparaître en s'enfonçant dans le sol.

- Je vois. La République pensait se passer de vos services et vous revoilà, déguisé en politicienne. Quand allez vous comprendre que votre présence ici est de trop?

Euh … elle a été invité, parce qu’elle s’est battu et à verser du sang pour Dubrillion … c’est quoi qu’t’as pas pigé du coup ?

- De trop? J'étais au cœur de la bataille sur Dubrillion. Je peux vous en donner les détails. La Caporale-Cheffe Reed ici présente pourra vous le confirmer. Pouvez-vous en dire autant?

Putain … pitié, merde, j’veux pas être mêlée à ça merde. Le gros jetta un regard à Nomi, puis continua de charger l’Echanie.

- Bien sûr. J'ai lu tous vos rapports avec attention. Celui qui a retenu le plus mon attention fut celui où vous justifiez la mort du Jedi sur votre propre vaisseau, de votre propre main.

C’était donc ça …. Kil avait buté un Jedi. Ah ouais, tu m’étonnes que les relations entre l’armée et la secte n'étaient pas au beau fixe avec des conneries comme ça. En même temps, pour le peu qu’elle connaissait de Kil, de son caractère, il était presque étonnant qu’elle n’en ai tué qu'un seul.

- Avez oublié la partie qui en explique mes raisons? Avez-vous tous les trois oubliés que vous avez reconnus efficace et nécessaire ma décision avant de retourner vos vestes pour me poignarder dans le dos? J'avais pourtant accepté sans discuter votre sanction.

Ah, la contre-attaque de l’amiral. Donc, pour résumer, elle avait tué un Jedi. Les trois officiers l’avaient bien enfoncé, lui faisant porter le chapeau. Se couvrant eux-mêmes par la même occasion.

Et là. Cela s’imposa d’un coup. Avec la violence d’un uppercut en pleine gueule.

Les seuls officiers avec qui Nomi avait dû traiter, c’était Marbo, Flint et les autres du 103th. Qui avaient rampé dans la boue, le sang et les tripes, avec leurs hommes.

Ces trois là, officiers supérieurs, de l’Etat Major. Gros gras et laids, le genre qui ne devait même plus être capable de faire deux push-up et une traction.

Ces mecs là avaient fait exactement la même chose à Kil Regh que les politiciens avaient fait à Emalia Kira.

Un bouc émissaire, se protéger le cul, faire porter le chapeau. Ne même pas être capable de couvrir ses hommes.

C’était pareil …

- Écoutez-moi bien, Regh. Ce jour là, vous êtes allés trop loin. Et aujourd'hui, vous n'êtes plus rien.

Et il se tourna vers Nomi pour ajouter

Vous devriez revoir vos relations, Caporal-chef. Regh ne vous apportera rien de bon, croyez-moi.

-Bon, alors écoutes moi. C’est pas tes affaires mes relations. Ça t’regarde pas c’est clair ? Ça m’apportera rien de bon ? Ha ! J’préfère avoir comme relation une femme qui a les couilles -des vrais, pas les raisins secs cachée sous ton ventre graisseux- de se battre aux côtés de ses hommes, et de prendre des coups pour eux plutôt qu’un chauffeux d’siège pas capable de faire deux tractions.

Et oui, Nomi cinq verres est une pipelette.

La jeune femme venait de péter sa coche. Des mois et des mois de frustration et de “calme toi … zen … respire” venaient d’exploser, aidés bien sûr par l’alcool. Mais surtout par les attaques pathétiques de ces trois connards. Pardon, Officiers connards, envers une femme qui avait largement gagné le respect qui était du à son rang, sa fonction et son grade. Le fait qu’au final c’était toujours la même chose.

Un silence particulièrement malsain, long et glacial arriva alors.

A l’intérieur, Nomi paniquait, elle venait de réaliser, de prendre conscience de ce qui venait de se passer.

Putain … elle était tellement dans la merde.

Kil Regh
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- Habituellement, je n'aime pas être surprise mais vous attisez ma curiosité, Caporale-Cheffe!

Si Reed avait fait des progrès, Kil aurait aimé les mesurer.

Mais, ça, c'était avant que nos trois fauteurs de troubles n'arrivent... Et la situation se dégrada encore plus par la réaction de Nomi.

- Bon, alors écoutes moi. C'est pas tes affaires mes relations. Ça t'regarde pas c'est clair ? Ça m'apportera rien de bon ? Ha ! J'préfère avoir comme relation une femme qui a les couilles -des vrais, pas les raisins secs cachée sous ton ventre graisseux- de se battre aux côtés de ses hommes, et de prendre des coups pour eux plutôt qu'un chauffeux d'siège pas capable de faire deux tractions.

Kil Regh arqua un sourcil étonné. Elle ne s'attendait pas à ce que Reed prenne parti pour elle. Mais qu'est ce que c'était que cette histoire de couilles? Depuis quand cet organe ridicule et moche était le signe d'un combattant émérite ? Sur Eschan, ce genre d’attributs n'aidaient pas leurs porteurs. Bien au contraire! Les femmes, celles même qui accouchaient dans la douleur et donnaient la vie, étaient largement supérieures aux hommes, monotâches et douillets. Les hommes ne méritaient qu'un seul rôle: celui de semer leurs graines, justement avec leur service trois pièces. Non, décidément, une femme avec des couilles, quelle idée! Kil mettrait ça sur le compte de l'alcool.

En tout cas, s'ensuit un long silence aussi glacial que la réputation de la dame. Les regards des messieurs se chargèrent de haines envers Nomi. Des actes ou des mots allaient bouleverser la suite de cette soirée tranquille. Kil brisa le silence. Et on ne pouvait pas dire que son intervention allait aussi briser le glace...

- Je vais vous livrer le fond de ma pensée, Amiral Jo'on : Vous avez eu peur de perdre la place que vous occupez aujourd'hui, vous m'avez donc évincé au lieu de me soutenir. N'est ce pas étrange que ce journaliste sut fouiller au bon endroit? Je vous le dis franchement, il a été renseigné par l'un de vous trois. Et les autres le couvrent.

Toutes vérités n'étaient pas bonnes à dire. Les deux officiers qui accompagnaient Jo'on échangèrent un regard inquiet.

- Foutaises! Hurla Jo'on visiblement mal à l'aise avec cette accusation directe et, surtout, très très très en colère contre les deux femmes. Il se tourna vers Nomi. Quand à vous, jeune fille, vous pouvez être sûre qu...

Mais Kil lui trancha la parole (oui, trancha).

- Aujourd'hui, nos supérieurs m'auraient attribué votre poste car je l'aurai mérité. Mieux qu'aucun d'entre vous. Et vous le savez aussi bien que moi. Je suis bien plus efficace et je ne passe pas mon temps en magouilles pour mon intérêt personnel avant l'intérêt de la République.


Le grand Zygerrien ne se laissa pas abattre. Au contraire, il s'approcha dangereusement de la balafrée, de manière intimidante, au point que cette dernière pût sentir les vapeurs d'alcool et de colère contenues dans son haleine. Kil ne battit pas en retraite, soutenant son regard avec un rictus de dégoût. Le Zygerrien la dominait d'une bonne demi tête.

- Je vais vous dire, Regh, vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez ! Et, même si c'était le cas, je ne vois pas ce que vous pourriez y faire! Quant à votre amie, là, elle peut faire une croix sur sa carrière, croyez-moi!!

Un nouveau courant d'air balaya les mèches blanches. Kil fixait Jo'on froidement. Il osait faire des menaces ? Kil allait lui faire comprendre qu'elle le surclassait dans ce domaine.

- Je peux vous assurer qu'une loi anti corruption va bientôt naître. Et je veillerai personnellement à ce que vous fassiez l'objet d'une enquête approfondie. Promesse de Sénatrice. annonça-t-elle en plissant les yeux.

- Sale petite garce... Vous n'êtes qu'une fouille merde! Des comme vous, j'en ai baisée des tas !!

Visiblement, Kil avait frappé là où ça faisait mal. Avec son nouveau statut, la Dame de Glace pouvait tirer des ficelles qui n'arrangerait pas Jo'on. Elle allait donc continuer dans sa lancée.

- Prouvez-le moi.

- Quoi?! S'étrangla le sale type.

- Devant témoins, prouvez-moi que vous pouvez me baiser. Affrontez-moi en duel singulier. Si vous gagnez, je tourne la page sur cette histoire passée et je vous fais mes plus plates excuses pour le dérangement.

La stupeur s'affichait sur le visage des trois gradés, ainsi que sur ceux des quelques curieux qui s'étaient reprochés de la scène.

- Si vous perdez, vous laissez la Caporale-Cheffe tranquille et vous assumez votre acte du passé, déclarant la vérité sur cette affaire.


- Je... Je... Je ne me battrai pas avec une subordonnée!

- Je suis Amirale. Et dans une autre armée. Avez-vous oublié, Amiral ?

- V-v-v êtes folle, je ne ferais pas de duel avec vous!

Visiblement, le colère du Zygerrien s'était rétractée, à l'image de ses deux raisins secs mentionnés par la Corellienne. Kil ne voulait pas créer d'ennuis à Nomi. Après tout, cette histoire ne la concernait pas. Mais l'Amiral Jo'on, mit au pied du mur par Regh, refusait le combat et, donc, l'enjeu qu'elle proposait.
Un Echani n'aurait pas refusé, lui ! Que faire? Jo'on connaissait Kil de réputation. Une guerrière qui avait fait ses preuves. Il ne prendrait pas le risque.
Et si Nomi devenait sa championne, Jo'on accepterait-il de mettre son honneur en jeu dans ce duel?
Regh jeta un regard à sa compagne de soirée pour jauger son envie d'implication dans cette histoire. Pas terrible.

- Je suis prête à accepter un combat régulier sans arme et jusqu'à soumission, abandon ou K.O. d'un des deux partis, à deux contre une. Puis son regard acier se braqua à nouveau sur la petite femme. Ou trois contre deux, si cela vous convient, Caporale-cheffe.

Un silence lourd de menace s'abattit sur le groupe. Il s'agissait du temps de la réflexion pour tous.
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- Je vais vous livrer le fond de ma pensée, Amiral Jo'on : Vous avez eu peur de perdre la place que vous occupez aujourd'hui, vous m'avez donc évincé au lieu de me soutenir. N'est ce pas étrange que ce journaliste sut fouiller au bon endroit? Je vous le dis franchement, il a été renseigné par l'un de vous trois. Et les autres le couvrent.

- Foutaises! Quand à vous, jeune fille, vous pouvez être sûre qu...

Et voilà, ça y est. Nomi allait en prendre pour son matricule. Ça allait être quoi ? Rétrograder ? Lettre de blâme ? Cours martiale ? Renvoie pur et simple ? Ou, sans chercher plus loin, menace de mort là tout de suite ?

Non fort heureusement, tel un ange gardien (Même couleur en plus) Kil vola au secours de Nomi, se chargeant de fermer le clapet de l’officier bedonnant.

- Aujourd'hui, nos supérieurs m'auraient attribué votre poste car je l'aurai mérité. Mieux qu'aucun d'entre vous. Et vous le savez aussi bien que moi. Je suis bien plus efficace et je ne passe pas mon temps en magouilles pour mon intérêt personnel avant l'intérêt de la République.

Il ne fallait pas être grand druide ou grand sage, ou même Jedi pour comprendre que le fond de l’affaire était personnel entre La Dame de Glace et les trois officiers présents. Ces derniers semblaient plutôt fiers d’avoir eu la peau de l’Echani, quant à elle, elle semblait avoir des comptes à régler. Nomi ne connaissait rien de la culture de la femme, mais nul doute que sur son monde, on utilisait des moyens particulièrement éffilés pour résoudre ce genre de … tractations.

- Je vais vous dire, Regh, vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez ! Et, même si c'était le cas, je ne vois pas ce que vous pourriez y faire! Quant à votre amie, là, elle peut faire une croix sur sa carrière, croyez-moi!!

Une croix sur sa carrière. Intérieurement, Nomi haussa les épaules. C’est certains que vu le peu d’estime que cette bande de tas de graisse atrophiés avaient pour les soldats comme Nomi, elle se disait que ça ne pouvait pas être pire que ça. Et puis. La jeune femme n’était pas juge ou avocat ou je-ne-sais-quoi-qui-bosse-dans-le-système-de-justice mais pour accuser quelqu’un il fallait des preuves. Et à cet instant précis, c’était leurs paroles contre celles de Regh et Nomi.

- Je peux vous assurer qu'une loi anti corruption va bientôt naître. Et je veillerai personnellement à ce que vous fassiez l'objet d'une enquête approfondie. Promesse de Sénatrice. annonça-t-elle en plissant les yeux.

- Sale petite garce... Vous n'êtes qu'une fouille merde! Des comme vous, j'en ai baisée des tas !!

Allons donc. Avec sa microscopique paire de couilles boursouflées, confites dans la graisse. Faites moi rire. Nomi arqua un sourcil, fixant le ventre mou et tombant par-dessus la ceinture de l’officier. Elle ne voulait pas aggraver son cas, loin de là, mais la jeune femme se demandait même si il était encore capable de la trouver là dessous.

Et puis, bon.Le typique “j’en ai baissé des tas” de la personne qui a totalement, absolument, définitivement, aucun argument. Qui ne font que prouver que t’es le genre de pauvre type pas capable d’argumenter avec des propos réfléchis et concis. Bref, un gros looser de la pire espèce. Nomi se demandait même comment Kil pouvait ne serait-ce que perdre son temps à argumenter avec pareil con.

- Prouvez-le moi.

- Quoi?!

- Devant témoins, prouvez-moi que vous pouvez me baiser. Affrontez-moi en duel singulier. Si vous gagnez, je tourne la page sur cette histoire passée et je vous fais mes plus plates excuses pour le dérangement.

Un duel ?

Sérieusement ?

Déjà il y avait absolument aucune chance qu’il accepte. Et si même c’était le cas. Il sortirait quoi ? Un morceau de gizka frit pour se battre ? -Oui, Nomi avait la haine contre ce type-

Un duel ? Même la jeune femme trouvait que Kil partait peut-être un peu loin sur le coup. Echani ou pas.

- Si vous perdez, vous laissez la Caporale-Cheffe tranquille et vous assumez votre acte du passé, déclarant la vérité sur cette affaire.

- Je... Je... Je ne me battrai pas avec une subordonnée!

- Je suis Amirale. Et dans une autre armée. Avez-vous oublié, Amiral ?

- V-v-v êtes folle, je ne ferais pas de duel avec vous!

Bon voilà que le nom de Nomi revenait sur le tapis. Et, Ô surprise, l’autre se dégonflait. A grand coup de “blablabla subordonnée” “blablabla folle”

Mais quel pauvre type.

Ouais, en fait toute cette histoire commençait sérieusement à mettre Nomi mal à l’aise. Ça allait beaucoup trop loin. Marbo allait sûrement encore lui passer un savon, faut dire que la corellienne avait le don pour se mettre dans des emmerdes noires. Même plus foncées encore si une telle couleur existait. (oui, je sais, noir n’est pas une couleur)

- Je suis prête à accepter un combat régulier sans arme et jusqu'à soumission, abandon ou K.O. d'un des deux partis, à deux contre une. Ou trois contre deux, si cela vous convient, Caporale-cheffe.[/color]

Qui ? Que ? Quoi ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Hein ? Wtf ?

Attends attends, pause.Temps mort. Kil voulait que Nomi la rejoigne pour casser la gueule aux trois officiers ? Nan je veux dire, l’issue du combat ne faisait pas le moindre doute.

Mais

On passerait de pas de preuve à trois pauvre type avec la tronche en sang, des dents en moins, des nez cassés, des touffes de cheveux arrachées -remarque leur calvitie était sûrement aussi avancé que leur obésité- donc non, pas possible.

Mais comment le faire comprendre à Kil sans passer pour une pleutre, une lâche ?

Mais quel merdier sérieusement. Nomi se maudit intérieurement, puis formula sa réponse à la grande femme.

-Je ne crois pas, Madame, que de me battre ici et maintenant contre ces trois …. -ces trois cons ? Connards ? Loosers ? Salopards ? - … officiers, soit le choix le plus judicieux. Je … suis techniquement, sous leurs ordres Madame.

Elle évitait de les regarder. Pour eux elle était lâche, mais en vrai, elle venait de leur épargner d’intenses douleurs, j’en veux pour preuve son poing droit serré, ses ongles pénétrant sa paume. Et ce depuis le début de cette conversation des plus étranges.



Kil Regh
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- Je ne crois pas, Madame, que de me battre ici et maintenant contre ces trois... officiers, soit le choix le plus judicieux. Je ... suis techniquement, sous leurs ordres Madame.

Pourtant, le poing serré de la corellienne en disait long. Kil savait lire dans les postures guerrières: son alliée avait envie de les frapper. Et puis vu la manière dont Nomi avait parlé aux officiers, il était étonnant qu'elle se ravise maintenant.
Kil Regh jugeait les autres sur leurs actes mais Nomi était libre de refuser ce duel - sans doute avait-elle ses raisons - sinon la grande dame ne lui aurait pas laisser le choix. En parlant de choix, Kil allait bientôt obliger les trois mâles à prendre une décision.

Les trois officiers arborèrent des sourires moqueurs. Kil venait de perdre le soutien de Reed. L'Echani allait-elle faire la fière, maintenant?

Oui.

Son regard le plus meurtrier se posa sur Jo'on.

- Je vais être claire avec vous: soit vous vous excusez immédiatement pour vos insultes, soit vous engagez votre honneur dans un combat à trois contre une. A partir de maintenant, je ne négocie plus.

- Et si je refuse les deux options ?

- Je viens de vous dire que je ne négociais plus. Continuez et je vous oblige à faire les deux.

La menace était claire. Si les trois types ne revenaient pas sur leurs paroles et s'ils n'acceptaient pas les enjeux d'un combat, la guerrière allait les éclater jusqu'à ce qu'ils la supplie d'accepter leurs excuses.

Jo'on fixait la femme aux cheveux blancs d'un air pensif. Il semblait calculer ses chances, sa colère étant retombée comme... euh... (vous voyez bien le genre de comparaison que je pourrai faire). Puis il croisa le regard de ses copains haut gradés. L'un d'eux fit non de la tête. Ils n'étaient pas fous, le moins coûteux serait de partir la queue entre les jambes. (bon, je l'ai quand même fait.)

- Hum... C'est embarrassant. Écoutez, Regh, mes mots ont peut être dépassés ma pensée. Je n'aurais pas dû vous parler de la sorte. Le passé est le passé, on ne pourra rien y changer.

- Ce ne sont pas des excuses.

Jo'on sembla embrassé, ne sachant pas quoi faire de sa fierté mal placée.

- J'y viens! J'y viens! Voilà... Désolé de vous avoir insulté. Je n'aurai pas dû... Et pour ce qui s'est passé lorsque vous étiez sous mon commandement, disons que nous avions chacun notre point de vue sur une situation qui...

- Ça, je peux vous assurer que je ne l'oublierai pas, trancha net la guerrière. Concernant vos excuses pour ce soir, je les accepte. Maintenant, faites-moi le plaisir de retourner à vos occupations.

Le ton de l'Echani était sans appel. Fin de la conversation. Point.
Pendant l'espace d'un instant, le Zygerrien fronça les sourcils et serra la mâchoire, mais sa décision était prise: Il n'allait pas se frotter à la Dame de Glace car il risquerait plus que d'attraper un coup de froid. Avec ses compères, il tourna donc les talons et reparti pour serrer quelques paluches.
Les curieux qui avaient assisté à la scène, finirent par se dissiper, non pas sans commenter ce qui venait de se produire. Kil Regh allait sans doute écoper d'un article dans un holo-journal à scandales, ou un truc du genre.

Mais la guerrière n'en n'avait que faire. Elle se tourna vers la seule personne digne d'intérêt sur la terrasse.

- Caporale-cheffe, si ces trois lâches vous causes des ennuis, vous pouvez me contacter à tout moment à l'ambassade d'Eshan située sur Coruscant. Soyez assuré que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider.

Une étincelle de mélancolie vint alors tinter le regard de la Dame de Glace.

- Je sais que les traditions echanis n'ont pas lieu dans le reste de la Galaxie. Sur les Six Sœurs, les six planètes du système Eshan, un tel différent se règle par un combat sain -un duel d'honneur- sous le regard divin de la Déesse-Lune et souvent devant témoins.

Une légère brise vint caresser les mèches blanches de la guerrière.

- Notre société, notre manière de communiquer et notre vie repose sur l'art du combat. Chez les Regh plus particulièrement, la juste violence est saine. "Se battre pour vivre et vivre pour se battre". Telle est notre devise.

Ce fut avec une certaine fierté dans la voix que la Regh parla de la devise familiale. Malgré la facture qui la divisait de sa sœur et du reste de sa famille, l'Echani arborait le nom de son clan avec honneur.

- Même si cela n'a pas cour sur d'autres planètes, un combattant aguerri comme l'Amiral Jo'on se doit de défendre son honneur par les actes. Je peux vous assurer qu'une Echani aurait démissionné de son poste si elle n'avait pas prouvé sa valeur en défendant son point de vue par un duel. D'autant plus que ce duel représentait un enjeu pour lui comme pour moi. Ainsi, les choses sont réglées plus simplement, par des gestes et non par de futiles paroles. Pas de statut quo comme vous venez de voir.

En tout cas, pour ce soir, l'incident était clos. Kil Regh jeta un regard à son droïde de protocole, au loin, taillant la bavette à plusieurs autres tas de ferrailles du même acabit.

- Dites-moi, j'ai vu le Commandant Marbo ainsi que plusieurs membres de l'honorable 103th d’infanterie. Je compte présenter mes salutations à ces grands guerriers.

Elle tourna la tête pour plonger son regard froid dans celui de la corellienne d'un marron profond.

- Souhaitez-vous m'accompagner, Caporale-cheffe Reed ?

La corellienne accepta l'invitation. Ainsi les deux femmes passèrent une partie de leur soirée en compagnie des officiers de la 103th, puis Kil Regh prit congé de tout ce beau monde, préférant de loin un entraînement intensif martial qu'un gala ponctués de longs bavardages.

Pourtant, dans le véhicule privé qui volait en direction de son hôtel de luxe, les pensées de Regh l'absorbaient. Une certaine fatigue s'était abattue sur elle lors du trajet et elle écoutait d'une oreille distraite son droïde lui faire un compte rendu détaillé de ses conversations. Cette fatigue n'avait rien à voir avec la bonne fatigue, saine, d'une journée d'effort. Non, il s'agissait d'une fatigue mentale, psychologique. Alors, pour la première fois de son mandat de Sénatrice, Kil Regh douta.

Et si la Commandante Drasal, son amie, avait fait une erreur en faisant appel à elle? Et si d'autres femmes d'exceptions, solides et incorruptibles, pouvaient manier les armes inhérentes à la politique avec une plus fine subtilité? Sa propre soeur remplirait mieux la fonction sénatoriale que Kil, par exemple.
La Dame de Glace soupira. La politique galactique, à des parsecs de son idéologie et des traditions de son peuple, l'ennuyait. Le manque d'action pouvait-il tuer? Pourtant, intégrer la Commission Sénatoriale de la Défense apportait la promesse de pouvoir agir en corrélation avec le Ministère de la Défense et l'état Major de l'armée Républicaine.
D'un autre côté, nettoyer la machine politique semblait être une tâche des plus ardues. Si seulement elle pouvait sortir sa lame et passer au fil de l'épée tous ces corrompus et autres lobbyistes. Ainsi, on verrait la naissance d'une nouvelle génération de politiciens, prêts à prendre les armes pour défendre leurs idéaux.
Le rêve.
Si tous les Sénateurs pouvaient avoir la valeur de Nomi Reed, la Rotonde retrouverait sa véritable noblesse.

Quelques temps après, Kil Regh apprit le décès de la corellienne sur une chaine d'information. Sur Ossus ce traité utopique et aveugle était né. Sur Ossus il mourut, emportant avec lui cette jeune guerrière ainsi que beaucoup d'autres.
Elle sortit alors sa lame, Frideborg - celle- même si avait défendu la vie des deux femmes contre un Sith - et s'agenouilla respectueusement devant la Lune.

- Ô Déesse, berce l'âme de cette enfant de Tes bras blafards. Que Ta lueur l'accompagne dans son repos éternel.

Kil venait de perdre une connaissance qu'elle estimait grandement, mais pas une larme ne coula. Juste la marée montante d'une colère, réclamant la vengeance par la juste violence.
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