Luke Kayan
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Pour la majorité des gens, les faits s'étaient déroulés à une vitesse ahurissante, de telle sorte que personne n'avait pu réagir. Pour Luke, c'était arrivé doucement. La rage avait petit à petit fleuré la surface de la peau, caressant les sentiments, séduisant un cerveau aux réflexions maltraitées. Il l'avait senti venir, cette colère, sans pour autant songer qu'elle s'exprimait aussi violemment, soudainement et surtout physiquement. Tout avait commencé avec une oreille distraite, fatiguée d'entendre seriner des exploits de guerre. Quel mérite y avait-il à conter le sang, les entrailles vidées sur le sol ? Comment briller les épaules alourdies du liquide carmin des alliés ou même des adversaires ? Si Luke n'avait jamais été marqué par les images de la guerre, l'odeur l'assaillait à chaque parole du vétéran. Une effluve écœurante de fer qui envahissait ses narines jusqu'à s'imposer à son palais. L'autre continuait d'embellir la bataille et surtout, ses exploits mais qu'importe. Il suffisait de tourner la tête, continuer de boire son café dans son coin avant de rentrer au Temple. La source du Hapien lui avait laissé un message vocal jeté à la va-vite et surtout tardivement sur son répondeur "Peux pas venir. Imprévu." Planté sur son siège depuis plus de 20 minutes, le Chevalier grimé en civil n'avait pas osé repartir sans rien commander. C'était donc avec un petit café devant lui et le regard mauvais de la serveuse qui le considérait radin que le jeune homme avait débuté son après-midi. Puis il y avait eu ces acouphènes dérangeantes que créaient la voix du vantard et, enfin l'homme qui s'était lancé sur lui, réalisant ce que Luke aurait pu désirer s'il n'avait pas été Jedi : violemment rabattre le caquet de l'Infernal.

Le Hapien laissa malgré lui le début de la bagarre se dérouler, espérant un accrochage léger, ponctuel que son intervention aurait seulement pu empirer. Malheureusement la conversation s'envenima. Vu son caractère, forcément, l'ancien militaire avait répondu vertement à quelqu'un qui n'était pas en état de recevoir des reproches. Luke s'était donc finalement levé en sentant le danger arriver. Dans la tête de l'inconnu irrité, une colère indicible, presque animale s'épanouissant, prenant possession de l'entièreté de son être. Le blond crut percevoir une anomalie mais il refusa de se plonger plus profondément dans la psyché de l'homme : le temps et l'éthique lui l'interdisaient.

Il se leva de sa chaise et s'approcha avec prudence de ce point de rupture qui pulsait douloureusement dans la Force. Autour de lui, elle s'amassait, comme pour se réfugier, fuir la haine purulente qui s'étendait dans l'établissement. Les clients hagards s'écartèrent, d'autres firent jaillir leur comlink dans leur main, extension automatique de leur membre semblait-il, pour filmer. Ceci dit, dans l'ambiance obscure, à demi enfumée du bar, voulu par le propriétaire pour plus d'intimité, il n'était pas certain qu'ils puissent obtenir quoique ce soit à poster sur holonet. Qui plus est, pour l'instant, de trop nombreuses choses se passaient à un niveau incompréhensible pour eux. Les plus sensibles sentirent peut-être une légère sensation douce, semblable à celle que l'on ressent en se glissant dans un bain chaud après une rude journée d'hiver. L'inconnu en revanche, pouvait pleinement s'entourer de cette ambiance rassénérant, pourvu qu'il choisisse de s'en saisir. Plus le Jedi s'approchait, plus son aura jouait. Avec un autre Sensible, cela aurait été encore plus flagrant, mais l'expérience médicale avait fini par aider Luke à trouver la bonne intensité pour toucher ceux qui ne l'étaient pas. C'était plus fatiguant, il fallait "crier" au sein de la Force mais c'était en général efficace pour adoucir les patients, au moins aborder les prémisses d'une accalmie.

- Il n'en vaut pas la peine. C'est un idiot. Je comprends votre colère, c'est bien son indécence qui vous enrage, n'est-ce pas ? Ou bien le connaissez-vous et vous savez qu'il s'attribue les mérites d'autrui ?... Quoiqu'il en soit, c'est un homme pauvre, pauvre de réflexion et de dignité.

Le militaire entendit les pseudos-insultes de Luke mais il ne répondit pas, comme trop effrayé par cet homme aux yeux dérangeants. Dans ses prunelles, il n'y lisait aucun tabou, aucune barrière ou restriction naturelle. Si les êtres pensants, pour évoluer en société possédaient des limites afin de ne pas tous se détruire, lui non. Quoiqu'il en soit, ce blondinet vêtu d'un jean et d'une chemise blanche à la tête de premier de sa promotion ne le rassurait guère plus. Lui ne sentait pas ce qui se jouait en sous-main, ce que le Hapien tentait de faire, et tout ce que ses petits yeux fureteurs, primaires observaient, c'était qu'il ne semblait pas faire le poids. Qui pourrait le sauver de ce fou dont lui seul semblait avoir vu l'étendue de sa folie ?

Malgré ses apparences et sa volonté réellement pacifique, le Jedi se préparait à un affrontement. Il avait évalué la possibilité d'une altercation entre deux hommes dont il ne connaissait pas la carrure. Si le supposé forcené était une montagne, il peinerait à protéger la victime. Ceci dit, les pas qui faisaient vibrer le parquet jusque là étaient prometteur. Le craquèlement plutôt léger rejoignait l'analyse rapide, imprécise du Chevalier. Placé entre eux, la Force rassemblée autour de sa personne pour les séparer, il s'attendait à une attaque de la part de l'un ou de l'autre, les jugeant tous deux déséquilibrés, au moins en cet instant.

- Je vous en conjure, ne vous créez pas d'ennuis supplémentaires pour cet imbécile.

Cette fois le militaire tiqua mais n'ajouta rien. Il commençait à se sentir ridicule, entouré de gens qui désormais, le dénigraient... Le vantard semblait avoir fait tomber son masque seul à cause de sa couardise face à son attaquant, mais ils ne la voyaient pas, eux, la lueur folle qui luisait dans ses yeux bruns.
William Cavendish
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« Tu pourrais au moins me dire de quoi il retourne ? Et pourquoi tu m’as demandé de venir ici pour te servir de garde du corps. »
« Vois-tu Will, dans la vie, il y a deux types d’hommes…ceux qui réfléchissent…et ceux qui appuient sur la gâchette. »
« Laisse-moi deviner…toi tu réfléchis. »
« Exactement…bravo » fit Cole en applaudissant « et donc toi…tu… »
« …appuies sur la gâchette ».
« Brave garçon…Il n’est donc pas utile que j’embourbe ton esprit déjà bien dérangé avec des notions qui vont t’échapper. Continue de rester à ta place. Et cette place se trouve… »
« A tes côtés »…
« Voilà…légèrement en retrait…C’est bien petit frère…tu comprends vite. Même s’il faut parfois répéter plusieurs fois. » Cole rajustait le nœud de sa cravate, observant du coin de l’œil la moue de William dans le reflet du miroir. « Ne te fais pas d’illusion. Ce genre de « farce » où il faut paraître en soirée ne me plait pas plus qu’à toi. Mais cela fait partie de mon travail. Je suis un représentant de la Czerka. Je dois donner le change. Et toi…tu as intérêt à te comporter correctement. Reste à ta place…et tout se passera bien. »

Il avait donc joué les chiens de garde pour son frère. Satisfait, ce dernier lui avait donné le restant de sa soirée. Coruscant…Ce n’était pas un lieu qu’il affectionnait. Cela lui rappelait sa jeunesse. Cela lui rappelait quand il était Soldat de République. Son chapeau noir enfoncé sur le crâne, il avait remonté le col de son cache-poussière pour…s’aérer l’esprit. Mais sans qu’il ne le réalise, il avait été saisi par un irrémédiable besoin d’oublier. Il songeait à ce que son frère lui avait dit…Il n’était qu’un exécutant. Il l’avait toujours. Pourquoi ce soir cela lui faisait mal ? Il ne saurait le dire. Il tira de sa poche un flacon de médicaments…D’un geste il envoya valser le tout au sol et …poussa la porte d’un bar. Boire pour oublier. Cela lui avait semblé être un bon plan. Su Coruscant, les bars ce n'était pas cela qui manquait.

L’endroit était correct. Une ambiance tamisée, un jukebox qui diffusait une musique nostalgique. Il commanda un verre de brandy sans prêter un regard à ceux qui étaient déjà attablés. Il avait – du pied – attiré un tabouret à lui pour s’assoir au bar. En solitaire. Un verre…puis deux…puis trois…Finalement il demanda au barman de laisser la bouteille. Inconsciemment, il entendait les conversations autour de lui…Un tout blond, non loin de là, sirotait un café. Il dénotait le bougre. Au fond de la salle, un groupe de militaires faisait grand bruit. L’un d’entre eux, particulièrement bavard, relatait ses « hauts faits » avec fougue.
« Moi je dis on aurait mieux fait de les anéantir. Tous jusqu’au dernier. Vous auriez dû voir…moi je les ai étripés…éventré. De mon couteau, un coup sec, et je leur ai foutu les tripes au soleil. C’est tout ce qu’ils méritaient ces foutus impériaux. Sur Dubrillion on leur a flanqué une bonne pâtée ! Et si c’était à refaire je le recommencerai ! »
Etait-ce de les avoir entendus de la guerre en générale ? Ou bien la mention spécifique de Dubrillion…Des flashs l’avaient assailli. Il se revoyait…pataugeant dans la fange et la merde…Il avait les mains couvertes de sang. Il se voyait commettre des atrocités. Et l’autre qui parlait encore et encore…racontant tout et n’importe quoi.
« Il parait que ce fut un massacre…La Reine Emalia Kira était sur place. Elle a été courageuse ».
« Tu m’étonnes que ce fût un massacre ! Mais c’était nécessaire. L’Empire a bien chier dans son froc…et… » Un bruit de verre sur le comptoir retentit…coupant l’homme dans son élocution. Un rire s’était échappé de la gorge de William. Les militaires avaient tourné la tête vers lui. Le vantard demanda alors :
« T’as quelque chose à dire toi ? Qu’est-ce qui te fait rire ? »
« Rien… » souffla Will… « si ce n’est que je me demande bien si ce que tu dis est vrai… »
« Hein ? Tu me traite de menteur ? »
« Tu prétends avoir égorgé, éventré, pris des vies de la sorte… » Les yeux du jeune homme s’étaient éclairés d’une inquiétante lueur qui tenait plus de l’animal que de l’humain. Les autres tentaient de le raisonner, mais Will avait tiré son couteau, son sourire s’était mué en un rictus malsain. « Dis-moi… » il baissa les yeux pour lire sur son torse l’étiquette portant son nom : « Hoper » Will tira son couteau de son fourreau, ce qui provoqua un recul général « que sais-tu…de la mort ? Tu sais pourquoi certains peuples aiment ôter la vie avec une lame ? Parce qu’on sent la vie que l’on prend s’en aller…On voit dans ses yeux toutes ses émotions…de la surprise, à la douleur, en passant par la peur de la mort…On peut même aller plus loin...et manger le foie ou le cœur de celui dont tu as pris la vie...Pour acquérir sa force...son essence...Dis-moi…Hoper…as-tu peur…de la mort ? »
« Qui…es-tu ? »
« Quelqu'un qui n'a pas peur de se salir les mains... » Mais Will n’eut pas le temps de répondre. Quelque chose d’étrange venait de le stopper. Une sensation inattendue. Il tourna la tête vers le jeune homme blond qu’il avait repéré au préalable. Il avait une impression d'entrave,sans agressivité pourtant. Il n'avait jamais eu une telle expérience. De quoi l’énerver encore plus. Et sans même prêter attention à ses "admirateurs", il eut un geste pour repousser ce jeune homme qui venait de le stopper:« Mêle-toi de tes affaires Blondin! Je vais leur montrer ce que c'est cette guerre! ».
Et William reporta son attention sur sa proie, toujours avec cette lueur bestiale à la limite de la folie dans les yeux « Mais t'es un vrai psychopathe toi! » s'exclama sa victime.« Je sais... ».
Ces dernières paroles tombèrent comme une sentence. Oui...il était psychopathe. Et la guerre avait réveillé ses démons.



Luke Kayan
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La poussée accompagnée des révélations éveilla les réflexes de Luke. La phrase banale, crachée à un adversaire "tu es un psychopathe" prenait un tout autre sens qu'une provocation habituelle. Tandis qu'il se rétablissait après avoir tout de même reculé sous la poussée de l'homme, le Hapien se demanda si l'inconnu avait dit "oui" pour effrayer le militaire. L'ébauche d'hypothèse, soulignée par la sensation étrange qui flottait dans la psyché de l'attaquant ne lui plaisait pas. Désormais, la tension était telle que même les Insensibles pouvaient voir la rage émaner des pores de l'assaillant. Le pseudo-guerrier, lui, ne cachait plus sa crainte et on pouvait le comprendre. Survivre pendant une bataille, plongé dans l'ambiance particulière du terrain, s'attendre à la mort à chaque seconde était une chose; Entrer dans un bar, détendu pour finalement se retrouver tout aussi menacé en était une autre. Jamais Hoper n'aurait cru cela possible. Ses camarades, après le choc et mu par la solidarité entre frères d'armes autant que l'orgueil de défendre leur métier se levèrent. Qu'ils pensent qu'Hoper exagérait ou non, il était hors de question de laisser fléchir un des leurs face à un civil. Luke les stoppa, intransigeant en entendant leurs pas à l'unisson se rapprocher, furieuses talonnades menaçantes.

- Ça suffit, en tant que Chevalier Jedi, je prends cette affaire en main. - Sa détermination, sa dignité en cet instant auraient faits honneur à l'apprentissage de Karm quant au rang que le timide jeune homme devait apprendre à revendiquer, si sa carte d'identité n'avait pas été brandie à l'envers, certes. Un des militaire lui l'arracha à la volée, de mauvaise humeur, afin de vérifier que le blond disait la vérité. Et en effet, ce "gamin" était bien chevalier Jedi. Un militaire n'avait officiellement pas à obéir à leurs ordres, mais sur Coruscant, on les respectait traditionnellement. Ces êtres particuliers, entraînés depuis leur tendre enfance avaient suffisamment faits leur preuves, y compris à la guerre pour ne pas avoir envie de s'y opposer, et puis, un conflit entre deux institutions, ça ferait de la paperasse en plus. Qu'il se débrouille donc avec leur collègue et ce fou furieux.

Tout se produisait extrêmement vite et lentement à la fois. Ayant réglé son compte au groupe décidé à passer à tabac le désaxé, le Hapien s'apprêtait désormais à peut-être littéralement sauver le militaire. Comme sa suggestion douce ne semblait pas suffire, il adopta un ton plus ferme, comptant peu sur son autorité mais espérant gagner du temps, tandis qu'il analysait la situation aussi vite qu'un aveugle puisse le faire. C'était plus facile en considérant les deux belligérants comme des boules d'émotion : la peur et la colère. Luke se plaça furtivement entre les corps, preuve subtile de capacités qui dépassaient sa silhouette apparemment fragile.

- Si vous voulez ressembler à ce triste personnage, continuez donc d'agir ainsi, mais s'il le faut je vous en empêcherai. L'autre possibilité consiste à vous calmer et sortir tranquillement pour que nous discutions sans risquer le moindre incident.

Hoper gargouilla un "Hé mais il y a outrage à un membre des forces de l'ordre" avant de se taire devant le regard éteint mais ô combien expressif du jeune Jedi. Ce dernier resserra son emprise sur la Force, la dirigeant plutôt vers le militaire afin de rompre sa volonté et de l'inviter à quitter les lieux sans faire d'histoires. Si son aura n'était évidemment pas obscure, elle n'en demeurait pas moins lourde, comme une chape de plomb incitante.

- Maintenant, ça suffit. Inutile de ramener la guerre ici.

Luke s'était retourné vers le jeune homme, ses mots tombèrent lourdement, laissant peut-être à William l'occasion de saisir que le "blondin" savait ce que c'était. Ce mot, sa véritable signification et surtout son horrible définition que l'on comprenait uniquement lorsqu'on la vivait. Ferme quoique non agressif, le Chevalier réunit son énergie autour de lui afin de parer à une attaque. Il songea furtivement que l'inconnu pouvait être armé. Si c'était un couteau, Hoper était à l'abri mais avec un pistolet, il pourrait encore l'atteindre, d'où le fait que Luke fasse barrière entre eux. Ses mains bien dégagées n'en étaient pas moins attentives. À défaut de faire jaillir sa lame comme dans ces holofilms clichés, il s'apprêtait à en appeler à la Force, éventuellement pour plaquer le forcené contre un mur. Le bar était trop petit, les gens trop concentrés pour se risquer à utiliser un sabre. L'oreille usée à force de guetter le moindre roulis mécanique indicateur d'une arme à feu, le corps armé de ses connaissances martiales, le jeune homme se tenait droit devant William, force tranquille et égale sans rage. Cela suffirait-il ?

- Vous. Dehors. Vite.

Indiqua le Jedi à Hoper, toujours posté devant l'inconnu à qui il avait parlé fermement mais avec légèrement plus de chaleur. C'était comme indiquer implicitement que son jugement penchait un peu en sa faveur. William n'avait plus qu'à bien choisir sa prochaine action. Au fond, bien entendu, Luke n'était pas rassuré. Il faisait probablement face à un autre militaire ou homme de main, en tout cas quelqu'un qui savait se battre, malgré son entraînement et la Force, il pouvait faillir. Le terrain lui était inconnu, les réactions de l'inconnu qui échappait aux patterns communs pourraient le surprendre, mais il ne laissait rien voir, conscient que tout se jouait à l'apparence.
William Cavendish
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Un jedi ? Alors c’était cela ? Cette drôle de sensation qui désormais s’abattait sur lui comme une chape de permabéton. C’était cette « magie » dont les sensibles étaient capables ? Il n’avait jamais été confronté à eux. Quand il était enfant, comme beaucoup d’autres sur Brentaal, il avait entendu les récits extraordinaires de ces chevaliers. Mais il était bien loin de tout cela à présent. Il n’était plus un enfant. Il tourna la tête pour fixer le blondinet. Son rictus s’était effacé alors qu’il le dévisageait. Il avait l’air si jeune. Mais cela ne l’atteignait pas. Il nota quelque chose…un détail…
« Ma parole…l’Ordre jedi est si désespéré qu’il recrute des handicapés ? T’es aveugle blondin ».

Il allait continuer comme si de rien n’était mais le Jedi avait décidé d’être sérieux. Il se plaça entre William et sa proie. L’ancien infirmier fronça les sourcils. Ce Jedi n’avait pas l’air très costaud, mais il avait la Force. Quant à Will, il était évident qu’il était meilleur au tir, surtout avec son fusil de chasse, qu’au corps à corps.

« Si vous voulez ressembler à ce triste personnage, continuez donc d'agir ainsi, mais s'il le faut je vous en empêcherai. L'autre possibilité consiste à vous calmer et sortir tranquillement pour que nous discutions sans risquer le moindre incident. »

William éclata de rire et précisa à la suite du Jedi :
« Y’a une troisième solution » avec la pointe de son couteau, il désigna chacune des personnes présente ici : « je vous tue tous…les un après les autres…je vous étripe, et je fais griller vos organes que je dégusterai avec un délicieux brandy ».
« Hein ? Il veut nous bouffer ? »
« C'est pas vrai! Mais c'est un grand malade ! »

Will inclina la tête sur le côté, écartant les bras comme pour pointer une évidence et répliqua :
« Tu l’as dit toi-même…je suis taré…Et la violence…ça me connait ! Tu n’aurais pas dû tant la ramener sur tes pseudos exploits durant la guerre…Maintenant…je suis en colère. »
« Il est vraiment cinglé ce mec ! »
« Y’avait pas eu une histoire d’un mec sur Dubrillion qui avait pété un câble ? Il aurait bouffé un cœur humain. »
« Mais non…c’étaient que des histoires…non ? »
« Maintenant, ça suffit. Inutile de ramener la guerre ici. »
« La guerre…elle est partout Jedi. Ce n’est qu’utopie de croire le contraire ».

William observait le Jedi qui s’était interposé. Quelque chose d’étrange était à l’œuvre, sans doute le blondin usait de sa magie pour tenter d’apaiser l’atmosphère. Le Jedi somma Hoper de sortir finalement. Will le regardait hésiter, et finalement, entrainé par ses comparses, il se résigna à quitter les lieux. Le jeune mercenaire les regardait du coin de l’œil…Il reporta son attention sur le Jedi.

« Dommage… »
murmura Will qui sans dire un mot de plus fondit sur le Jedi, son couteau à la main. C’était une lame épaisse, un couteau typique comme les Forces Spéciales pouvaient en posséder dans l’armée.

Pourquoi cette attaque gratuite ? Il ne le savait pas vraiment. Il avait accumulé colère et frustration, l’alcool n’aidant pas. Son traitement n’ayant pas été pris, William était en plein e crise de démence. Elle faisait souvent écho à ses phases dépressives. Et puis il y avait le challenge. Que valait un Jedi au combat ? Il était curieux de le savoir.








Luke Kayan
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[HJ : Je suis restée vague pour ne pas trop jouer tes réactions, dis-moi si quelque chose ne va pas]

L'inconnu était peut-être fou mais observateur, ce qui le rendait encore plus dangereux. Ses affirmations laissèrent le doute planer tandis que les spectateurs involontaires se demandaient, tantôt en silence, tantôt à voix basse si c'était vrai. Le "blondin" était-il réellement aveugle ou était-ce une expression de dédain destiné à un homme qui, apparemment, ne se rendait pas compter que la guerre était partout ? Ajouté aux horreurs débitées par le désaxé, les rumeurs dont avait fait part l'un des clients, le cocktail de panique était prêt. Les gens ne savaient pas s'il fallait y croire ou s'ils le voulaient tout du moins. Paradoxalement, il régnait un étrange calme dans le bar, le calme avant l'ouragan, l'espace nappé de belles étoiles avant le trou noir. Une seconde pourtant, c'est l'horreur que ce fameux trou noir sembla avaler, laissant place à un espoir inattendu. Après un "dommage" lancé par le fou résigné, les choses semblèrent s'apaiser. Le miracle apparut possible puisqu' Hoper quitta les lieux, accompagné des autres militaires, Luke fit l'erreur de légèrement se relâcher. Il continuait d'appliquer le protocole afin d'accompagner au mieux la victime en centralisant l'attention sur lui et en essayant de s'isoler avec le forcené mais ses épaules s'étaient assouplies. C'était logique, sans l'objet de sa colère soudaine, l'homme y compris un peu déséquilibré devrait se tranquilliser. Le départ de l'alpha en carton, la queue entre les pattes suffirait à n'importe qui... Sauf à celui-là visiblement, mais le Jedi l'apprendrait quelques secondes trop tard.

Silencieux, le jeune Jedi n'avait pas dédaigné répondre aux multiples provocations. Il n'avait plus de complexe sur son handicap depuis trop longtemps pour être touché même si le fait que l'inconnu l'ait remarqué l'inquiète. Son apparente autorité déjà appauvrie par sa silhouette mince n'en serait que davantage fragilisée, or s'il en jouait souvent, aujourd'hui ça n'arrangeait guère Luke qu'on le sous-estime. Quant à la suite, il s'était aussi efforcé de la balayer, retenant difficilement un frisson le long de sa colonne vertébrale. Ce n'étaient pour l'instant que des mots et tant que l'autre n'attaquait pas, le Chevalier avait pour consigne, selon l'éducation offerte par son Ordre, de lui laisser sa chance. Discrètement, il s'était en tout cas déplacé vers la porte. Les clients avaient fait râcler leurs chaises pour s'éloigner, à la fois horrifiés et fascinés par ce qui pouvait arriver. Dans l'ambiance enfumée du bar, un genre d'arène semblait s'être dessinée tandis que Luke essayait de s'écarter des civils. Il demeurait centré sur ses objectifs : ne pas lancer l'offensive, protéger les civils, attirer l'adversaire hors de cette spirale agressive au mieux, le neutraliser si besoin. L'écho qui résonnait dans les murs de la petite bâtisse indiquait clairement qu'il n'aurait pas la place pour se servir d'un sabre-laser. Si l'autre avait un fusil, ce serait un massacre.

Ironie, Luke ressentit la brûlure de sa peau qui se fendait comme une sorte de soulagement. Il s'était trop relâché, y compris pendant une demi-seconde en croyant que l'autre renoncerait, une erreur grave mais au moins l'arme était blanche. Le jeune homme passa rapidement une main sur sa joue, récupérant un peu de liquide carmin sur ses doigts. La quantité indiquait une bonne estafilade, le forcené adoptant un schéma illogique, irrationnel était parvenu à le surprendre et l'atteindre. Par chance, la blessure n'était pas grave, le Jedi ne prit même pas la peine de se soigner via la Force. Il leva la main pour stopper la prochaine attaque, espérant attraper les poignets de son adversaire. Aidé d'une impulsion puissante, il essaya de projeter l'adversaire contre le mur, emporté dans cet élan télékinésique aussi. Il espérait pouvoir le contrôler en le plaquant de tout son poids contre la brique et sonner son ennemi. Sa main gauche cherchair à exercer une pression pour que le mercenaire lâche l'arme.

Obligé de reculer finalement, le Chevalier tenta de feinter par la gauche pour finalement se rediriger vers la droite et attraper le couteau. Au début il avait des ratés mais il calibrait de mieux en mieux son espace -un lieu bien dégagé qui lui redonnait légèrement confiance- et il commençait à saisir comment les bruits fonctionnaient, distinguant l'originel de l'écho. Quant au mercenaire, leur petite rencontre au corps à corps pendant laquelle il avait récolté une griffure assez profonde avait au moins eu le mérite de lui faire saisir comment cet homme était constitué. Une personne assez mince, en forme, plutôt vive avec la poigne solide effectivement déterminée à tuer.

- Faites sortir les clients, c'est un ordre.

Lança le Consulaire, avisant le barman, étrangement sans difficulté. Hormis les onomatopées typiques d'un combat, on n'entendait rien. La voix du Jedi porta donc facilement, réveillant l'homme qui, maugréant, dirigeant les clients vers les cuisines. Lui était plutôt inquiet pour sa vaisselle, ses meubles, des bagarres il en avait connu d'autres, pas de quoi s'alarmer. Le Hapien lui préférait éviter à tout prix que l'inconnu ne s'en prenne à eux et s'il voulait le maîtriser fermement mais sans blessure, les civils ne devaient plus être un enjeu.

Encore une fois, le jeune homme tâcha de faire lâcher son couteau à William, cette fois en attirant l'arme à lui.
William Cavendish
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(HRP: la même j'espère avoir réagis au mieux par rapport à tes actions. Dis-moi si quelque chose ne convient pas)



Le Jedi avait finalement compris que cet homme aux cheveux d’ébène et au long cache-poussière ne se rendrait pas si facilement. Pire que cela…cet homme était impulsif dans son comportement mais aussi dans sa manière de combattre. Il était parvenu à surprendre le Blondin. Il leva son couteau pour le porter à son regard, observant le liquide vermillon qui entachait la lame.
« Alors…un Jedi peut saigner…voilà une grande nouvelle » Il approcha la lame de son nez, il sentait le sens…une odeur spécifique…et finalement il lécha le liquide au gout ferreux. « Du sang normal…rien de spécifique… Décevant Jedi.»

C’était classique…si une chose pouvait saigner, alors on pouvait la tuer. C’était aussi simple que cela. Le réalisant le danger, le Jedi se décida enfin à réagir à l’attaque suivant de Cavendish. Il était parvenu à stopper la lame en saisissant son poignet. Le Blondinet n’était pas plus épais que Will, et pourtant notre psychopathe sentait une résistance qui le déstabilisa. Finalement, sans qu’il comprenne pourquoi ni comment il se retrouva propulsé contre un mur. Le choc fut si violent qu’il en coupa presque le souffle. Le jedi ne l’avait pas lâché et il maintenant la pression contre Will qui essayait de le repousser. Il n’était pas très bon au combat rapproché. Et il était ivre. Mais sa colère n’était pas encore retombée…Il voyait très nettement l’emplacement des veines jugulaires du Jedi…Un coup de couteau bien placé et il le blesserait grièvement. Impossible d’agir cependant. Mais il se débattait suffisamment dans sa rage sans borne pour finalement forcer son adversaire à lâcher sa prise.

Il n’était pas capable de tenir donc…William était cependant perplexe. Il était sûr que ce type était aveugle. Il avait vu ses yeux. Et il avait des souvenirs de ses études de médecine qui ne trompaient pas. Et pourtant, ce Jedi était capable de se battre contre lui sans beaucoup de peine. Comment était-ce possible ? Une chose que le Blondin pouvait noter. Will ne parlait plus…quelque chose se passait en lui depuis que leur duel avait début. Ses forces s’amenuisaient. Il ne pouvait tenir sur la durée une telle colère…une telle rage qui avait pour conséquence de décupler sa violence physique. Mais cela avait un prix. Le vider de toute énergie. Malgré tout il ne s’arrêta pas là. Le Jedi tentait une attaque, sur la gauche ? Non…la droite ? Will esquiva au dernier moment, et dans un grand geste chercha à contre-attaquer d’un revers de lame. Mais son grand geste n’eut aucune conséquence…Alors que sur les ordres du Jedi tout le monde quitta les lieux, les gestes de William étaient désordonnés…il agissait dans le vide. Sa lame fendait l’air…en vain. Combattait-il encore le Jedi ? Dans son esprit une autre bataille avait lieu…la colère face à l’échec de ce petit combat cédait peu à peu la place à une dépression.

Il sentit une pression sur sa main qui tenait son arme…et sans qu’il y puisse quelque chose…la lame s’envola comme par magie vers le jedi. William tomba à genoux. Ses yeux étaient hagards…Il observait le désordre tout autour de lui…
« C’est…moi qui… » Il soupira, baissant la tête et fit dans un murmure « hé merde…Il va m’incendier… »

Il releva la tête vers le Jedi…ses yeux noisette reflétaient le peu de lumière qui se trouvait dans la pièce tamisée…il semblait…vidé…détaché de tout…Il se remis debout, avec un certain manque de stabilité, pour gagner le bar :
« J’ai…besoin d’un verre. Tu veux boire quelque chose Blondin ? »




Luke Kayan
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[HJ : C'était parfait ! Si quelque chose ne va pas et que tu trouves l'arrivée de la police exagérée, dis-le moi.]

Le souffle de l'inconnu s'était fait plus rauque, court. Il cherchait sa respiration, sa haine qui s'envolait en morceaux. Tenir un tel sentiment n'était pas simple. Après avoir porté son créateur, il s'échappait vers d'autres horizons, laissant agoniser l'homme dans un flot de fatigues et d'autres émotions qui le happaient. Luke n'avait qu'à résister et attendre. Il feinta un nouveau coup, cherchant à gagner du temps. Ses gestes étaient rares mais précis, ses esquives nombreuses et énergiques. L'idée était d'épuiser William rapidement en provoquant son ire. Que tout le pus suinte de ses pores pour laisser place à l'envie d'abandon, alimentée par l'alcool ingéré. D'ailleurs, il avait dû en avaler, le Hapien pouvait le suivre à l'odeur aussi bien qu'au bruit, ou presque.

Un son mat puis le silence indiqua au Jedi que le combat s'était achevé. Le mercenaire ou quoiqu'il fût savait se battre, il n'avait pas peur du sang, et de fait, Luke le soupçonnait de ne pas mentir en parlant de tripes à l'air quelques minutes avant. Qu'il est exécuté ou non des gens à la guerre, cet homme-là l'aurait tué s'il avait pu. Encore un peu sous le choc, le Chevalier hésita sur les mesures à prendre : arrêter l'individu pour tentative de meurtre ? Ou essayer de le calmer ? Il n'y avait pas eu de blessures graves ni de preuves concrètes, c'était la Force surtout qui avait prévenu le Hapien. Si son intervention commençait à être reconnue par la justice, elle ne faisait pas office de preuve. Son intuition ne comptait donc pas. Le jeune homme décida d'agir, pour l'instant, comme lors d'une simple bagarre de bar car même Hoper n'avait pas saigné. Prudent mais décidé, le Chevalier annonça

- En effet, nous avons tous les deux besoins d'un verre... D'eau. Ou de jus de fruit.

Laisser des dizaines de policiers surgir dans le bar ne serait certainement pas le meilleur moyen de sécuriser la zone, ni d'aider l'individu. Une autre action forcée pourrait le pousser dans ses retranchements, l'inviter à se braquer à nouveau et il y aurait de vrais risques cette fois. Luke choisit plutôt la méthode douce vu que le forcené semblait s'être tranquillisé. Il se rendit derrière le comptoir, une main glissant sur la surface lisse jusqu'à trouver la machine. À l'odeur, il repéra les robinets servant des jus. Un cliquetis indiqua que les verres logeaient juste au-dessus. Le blond en saisit deux. Pour ne pas alcooliser davantage son comparse, il goûta sa propre tasse. C'était bien un jus, à la pomme. Fantastique, son nez ne l'avait pas trompé, on pourrait presque lui prêter un avenir dans le métier de sommelier, tiens. À son manège, l'observateur et surtout le connaisseur qu'était William pouvait remarquer que si Luke se debrouillait plutôt bien, il était porteur d'un handicap. Un
handicap qui demeurait lourd malgré des astuces patiemment apprises, la volonté ou encore l'habitude qui le guidaient plutôt que la Force. Les Jedis saignaient et pouvaient être ''malades''. Serait-ce une nouvelle déception ou la preuve que tout le monde pouvait parvenir à ses fins avec les efforts suffisants ?

Le serveur improvisé laissa à William le luxe de choisir parmi quelques autres fruits et remplit leurs récipients en partie seulement, histoire de ne pas faire inutilement tout déborder. Lui-même aurait préféré un café mais ses connaissances dans le métier de serveur s'arrêtaient à cette machine semblable à un des pichets. Le mélange pour une boisson caféinée aurait été trop complexe à faire dans des lieux inconnus. Le Jedi, mine de rien toujours attentif à son "hôte" prit son portefeuille pour laisser un billet à côté de la machine. Il correspondait aux prix approximatifs du marché ou un peu plus. Pour les glaçons et autres fantaisies, William devrait s'en passer. En se déplaçant, Luke avait implicitement indiqué à l'homme qu'il ne souhaitait pas que ce dernier bouge.

- Qui pourrait vous incendier ? Ce type de... Crise vous ait déjà arrivé avant ? - S'enquit le blond d'un air plus doux, cherchant réellement à comprendre qui était cet individu qui se baladait librement dans les rues de Coruscant. Un alcoolique du coin ou un échappé de l'asile ? Luke ne penchait pas pour ce cas extrême, pourtant il sentait que l'inconnu n'était pas un perturbateur habituel.- Au fait, je m'appelle Luke Kayan, et vous êtes ?

Demanda-t-il, sans animosité apparente, sur le ton de la conversation. Son but ? Calmer l'individu mais aussi tisser un léger lien avec lui. S'il le pouvait aussi, le connaître, évaluer si c'était un danger permanent pour la société et… Aviser. La situation était vraiment rocambolesque, il fallait l'avouer.

Dehors, soudain, des sirènes se firent entendre, c'était à prévoir. Luke les reçut sur leur fréquence, le barman avait donné son nom, puis les policiers l'avaient retrouvé dans leur registre.

- Tout va bien, je contrôle la situation.

Indiqua le concerné après un code destiné à prouver que c'était bien une figure d'autorité qui parlait. Quelques négociations plus tard, Luke pouvait en revenir à l'inconnu.

- J'ai négocié le fait de gérer, donc il est possible de ne pas en arriver à la cellule de dégrisement. Si vous coopérez. Auriez-vous quelqu'un pour venir vous chercher ?

Et accessoirement avec qui parler car même si l'intellect de l'homme semblait intact, le Consulaire sentait quelque chose, et les mots "il va m'incendier" l'incitaient à penser que son intuition était bonne. Sous ses airs affables, le jeune homme était prêt à réagir en cas d'une nouvelle attaque. Il n'oubliait pas ses propres sensations quant à la capacité du potentiel (ex?) militaire (?) à le tuer. Le Hapien avait beau désirer lui apporter son aide, étant persuadé que la prison et un procès ne changeraient rien (en plus de ne pas mener à grand chose), il demeurait prudent. Une véritable envie d'apporter la lumière sur l'affaire le portaient cependant à prendre l'entièreté de la gestion sur ses épaules au lieu de simplement livrer l'inconnu à la police.
William Cavendish
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William avait suivi du regard le jedi qui se mouvait avec une facilité déconcertante. Il avait pris le parti de ne pas bouger. Il n’en avait pas envie de toute manière. Le Jedi jouait donc les barmen. Mais peut être que Will aurait mieux fait de se servir tout compte fait. Mais quelque chose lui disait que le blondinet ne l’aurait pas laissé, ne serait-ce qu’esquisser le moindre mouvement.

Quand il se retrouva face au choix d’un jus de fruit William leva des yeux surpris…

« Tu es…sérieux ? Un jus de fruit ? J’aurai préféré un brandy ou un whisky…mais je ne pense pas être en position de négocier n’est-ce pas ? »


Puis il partit dans un rire clair presque amusé. Difficile à dire vu la gravité de la situation. Mais William était ainsi, incapable de comprendre dans l’instant la gravité de ses actions. Son esprit était fait de telle sorte qu’il agissait avec impulsivité sans une logique similaire à celle d’une personne ne présentant pas une déviance comme la sienne. Quand Will retrouva un semblant de sérieux, il porta ses iris d’ambre où scintillait toujours cette lueur animale, vers Luke.

« Qui pourrait vous incendier ? Ce type de... Crise vous ait déjà arrivé avant ? »
« Mon… »
il se retint de dire « frère », ce dernier avait toujours insisté pour que Will ne révèle pas leur lien de parenté. Aussi souffla-t-il d’un ton blasé : « patron. » Si ce genre de crises lui était déjà arrivé ? Il eu un faible sourire. Pas amusé celui-ci : « il semblerait…Je ne me rappelle pas vraiment. » Il semblait subitement désemparé. Il ne se souvenait pas de tout. Cela aussi faisait parti des conséquences de son état. Il ne savait pas toujours ce qui l’avait amené à être dans telle ou telle situation. Lorsque Luke se présenta il haussa les épaules et répondis mollement :
« Mon nom t’apprendra rien…Je ne suis personne… »

Il but d’un trait son jus de fruit en grimaçant et pesta :
« Pouah ! Quitte à pas boire d’alcool, t’aurais pu faire du café Blondin…Tu sais faire du café non ? »

Ils furent interrompus par l’intervention de la police. Mais le Jedi parvint à négocier pour éviter à William d’être embarqué pour une ivresse publique et manifeste et violences aggravées. Cela lui aurait couté un petit temps en cellule le temps qu’on vienne le réclamer, payer une caution etc. Voila qui n’aurait pas plu à Cole.

« J'ai négocié le fait de gérer, donc il est possible de ne pas en arriver à la cellule de dégrisement. Si vous coopérez. Auriez-vous quelqu'un pour venir vous chercher ? »

William soupira…

« A la réflexion, il vaut mieux que ce soit moi qui fasse le café si je ne vais pas que tu me fasses un jus de chaussette… Tu permets Blondin ? » Il était sincère, pas de volonté d’agir…il voulait juste un café. Il passa donc derrière le bar pour se mettre au travail. Alors qu’il préparait la mouture particulièrement odorante, il reprit doucement :
« Quelqu’un pour venir me chercher ? Je n’ai personne…sauf mon patron ». Il ajouta l’eau, actionna la machine et bientôt l’air fut enveloppé par le parfum à la fois doux et amer du café. Will demanda avec une pointe de méfiance: « En quoi tu veux que je coopère Blondin ? Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? » .
Will servit deux tasses de café et en posa une devant Luke. Si le Jedi avait été en mesure de voir, il aurait pu voir les traits angéliques de l’ancien militaire qui dénotaient totalement avec ses tendances bestiales. Il porta le liquide chaud à ses lèvres et fit :
« Là…ça c’est une boisson qui revigore ! Ca te réveillerait un mort !».

Il fallait dire qu’il n’y était pas allé de main morte sur le dosage du café…



Luke Kayan
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Luke se raidit légèrement. Disposant d'une autorité plutôt friable, il hésita à s'opposer à l'initiative de l'inconnu. Le contrarier pourrait être tout aussi mauvais. Le temps de se décider, l'homme préparait déjà un café, extrêmement fort d'ailleurs, au point que le jeune Jedi en grimace un peu. Il laissa de nouveau des billets sur la table avant de se retourner vers l'étrange personnage qui semblait désormais bel et bien calmé. Ses maigres révélations faisaient état de quelqu'un de dérangé qui, d'ailleurs aurait peut-être dû être sous tutelle. Se serait-il échappé ? Quant au nom, l'inconnu ne semblait pas assez atteint pour l'avoir oublié, il ne voulait simplement pas le dire.

- Coopérer en donnant votre nom pour commencer, ce serait déjà bien. - Indiqua le Chevalier - Et celui de votre patron pour qu'on puisse l'appeler. Je ne vais pas vous laisser rentrer seul, c'est hors de question. Soit c'est avec la police jusqu'à une cellule, soit c'est directement avec votre patron, avec qui d'ailleurs, j'aimerais m'entretenir.

Le jeune homme reposa sa tasse sur le comptoir. Il parvint à trouver un de ces hauts fauteuils, à s'y hisser pour s'installer. Sous son aspect volontairement débonnaire, il restait prêt à agir. Pour l'instant, Luke essayait de calculer le degré de maladie de l'inconnu. Des troubles de la mémoire, d'autres crises, il était violent par moments ? Serait-ce un schizophrène ? Le Consulaire n'était pas assez formé pour reconnaître clairement des symptômes mais il supputa que non, non le forcené n'était pas schizophrène puisqu'il s'était calmé presque de suite et s'exprimait de la même façon. Il ne semblait pas avoir changé d'identité non plus. Ses fameuses transes avaient plus l'air d'explosions inconsidérées, sans proportion suite à un petit agacement. Serait-ce un junkie qui ne parvenait pas à se contrôler ? Non, ça allait plus loin. Décidément Luke devait parler au patron de l'homme, ou du moins voir son dossier médical.

- Encore merci pour le café. - Le jeune Jedi toussa légèrement. Vraiment, la boisson était très amère. De quoi, effectivement, réveiller un mort.- Je veux éviter que vous ne vous fassiez du mal, à vous où à autrui tout simplement. Vous rendez-vous compte de l'impact de cette bagarre ? Vous avez signifié vouloir tuer cet homme tout à l'heure, par pure contrariété. Certes il était insupportable, mais ce n'est pas une raison suffisante. Tout le monde était prêt à vous croire quand vous avez parlé de l'assassiner, et... Moi aussi. Alors j'aimerais m'assurer que cela ne se reproduise pas... Durablement. Vous pensez sans en être sûr avoir eu d'autres crises, j'ai donc peur qu'une autre se déclenche, y compris involontairement. Il s'agit de vous protéger et de protéger les autres, c'est tout.

Le Hapien n'avait pas encore de plan sur le long terme, pour ça il devait avoir accès au "patron" de cet inconnu. C'était étrange ça d'ailleurs, qu'il est un patron. Ce genre d'individu était plutôt marginal. Tant mieux remarque, si cet homme ne passait pas ses journées à errer dans les bars pour menacer les vantards. Luke ignorait si son interlocuteur avait déjà eu des discussions à propos de ses crises, et si on l'avait alors vu comme un monstre. Lui considérait, à ce stade, l'homme aussi bien comme une victime qu'un coupable. Il était malade et il fallait l'aider.

Il interrogeait en tout cas son vis-à-vis avec un ton égal, poli. Hors de question d'adopter l'irritante voix de certains psychologues qui parlaient à leurs patients comme à des dérangés. Au passage, celui-là semblait avoir un QI tout à fait normal. Il suivait la conversation, y ajoutant même quelques piques d'humour. Un peu perdu quant à sa crise surtout, à moins que ce ne soit un fieffé comédien.

- Dans quoi travaillez-vous ? Vous étiez censé faire des heures actuellement ?

Lui demanda le Jedi en décidant d'entamer ce long "siège" par une discussion normale, comme s'ils faisaient connaissances. Pourtant, rien n'aurait dû réunir ces deux hommes qui partageaient, tout au plus, un physique agréable. Leurs personnalités, aspirations et manières d'exprimer leurs émotions étaient radicalement opposées. Le premier explosait impulsivement tandis qu'on reprochait au second de trop se contrôler.

Un instant, le Chevalier se demanda si l'inconnu n'utilisait pas le mot "patron" comme simplification, désignant en fait un tuteur médical. Encore une fois, son idée fut rejetée, l'homme ne semblait pas diminué mentalement. Mais ce patron alors, pourquoi était-il si proche au point qu'il le mentionne directement ? Le forcené n'avait-il donc aucune famille sur qui compter ? Quoiqu'il en soit, il devenait de plus en plus intéressant voir urgent de parler à ce chef.

- Parlez-moi un peu de vous. Si vous venez souvent ici, ce que vous aimez, ce qui vous énerve.

Luke souffla légèrement sur son café avant de le porter à ses lèvres. La boisson était si forte que même lui qui n'était pas un gros mangeur aurait aimé l'accompagner d'une petite douceur. Il espéra secrètement que la dose n'énerverait pas son interlocuteur déjà très remonté au point de stimuler une autre crise. Des crises dont le Jedi aimerait vraiment parler plus concrètement, mais avec cet homme, mieux valait y aller doucement et tâter le terrain. Avec une attitude ouverte, calme, le blond espérait en tout cas inviter à la discussion. Dans ce genre de cas, il se dit que son petit ami serait mieux placé. Ses discours naturels, avec quelques tics de langages épars touchait davantage les gens. Karm aurait encore mieux su dédramatiser la situation pour mettre l'autre à l'aise, peut-être en racontant une anecdote le concernant ? Luke pour sa part comptait sur la signification implicite de son attitude : il répondrait aussi à des questions éventuelles dans l'optique d'un vrai dialogue.

Sous-jacente à cette ambiance apaisée, régnait encore, toutefois, la méfiance. Le Hapien n'oubliait pas le couteau, d'ailleurs sa joue qui le brûlait légèrement était là pour le lui rappeler. Il porta une main à sa plaie, hésitant une seconde à agir. Son vis-à-vis paraissant assez sain d'esprit pour ça, il décida finalement de subtilement l'intimider et le prévenir. Sous les yeux de William, la marque se ferma puis cicatrisa beaucoup plus vite que prévu. Luke essuya le sang qui avait coulé, laissant apparaître une fine marque rosée et lisse. Mine de rien, ça faisait du bien de ne plus sentir la constante brûlure. Son interlocuteur n'y avait pas été de main morte, convainquant davantage encore le Jedi de ne pas le laisser sortir seul du bar où ils étaient retranchés.
William Cavendish
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William leva sur Luke des yeux brillant. Cette lueur dérangeant au fond de ses pupilles ambrées ne le quittait pas. Il y avait bien quelque chose qui ne tournait pas rond chez ce jeune homme, Luke l’avait bien senti. Mais quoi ? Cela restait à découvrir. Cavendish savourait son café. Le liquide amer venait réchauffer quelque peu son corps. La force du café lui permettait de reprendre ses esprits…en quelque sorte…Annihiler les effets de l’alcool…en partie seulement. Dans un réflexe il fouilla dans sa poche…Mais ses médicaments n’y étaient plus. Il ne se souvenait pas les avoir jeté quelques heures auparavant…Quant à savoir pourquoi un tel geste, c’était peine perdue.

Il écoutait les propos de Luke sans trop de conviction.

« Damn’it Jedi…t’es du genre têtu hein ? » pesta le boucher en reprenant une gorgé de café pour tenter de se réconforter. Son regard coula vers son chapeau noir posé sur le bar…puis vers son fusil de chasse de Czerka Arm « tu ne peux pas m’aider. Personne ne le peut. » Il semblait envahi d’une immense tristesse. « Ce n’était qu’une bagarre…Et tu l’as copieusement interrompue. Des morts dans les bars il y en a partout Blondin…C’est la réalité du terrain ». Une sentence bien pessimiste mais qui se calquait sur l’expérience peu recommandable du jeune homme qui baignait dans la violence depuis plusieurs années désormais.

« Insupportable ? » s’emporta-t-il quand il fut fait mention de Hoper « pour sûr qu’il l’était ! » Il vociférait en gesticulant, faisant des grands gestes pour manifester son énervement à Luke. « A se vanter sur la guerre et la barbarie qui en découle. La guerre transforme les gens en monstres. Et le pire c’est qu’on s’en étonne ! J’en sais quelque chose. On me dit que c’est terminé, mais rien n’est terminé ! Rien ! C’était pas ma guerre ! J’ai fait ce qu’il fallait pour gagner, mais on n’a pas voulu nous laisser gagner ! Après on s’est étonné que j’ai commencé à avoir des tendances meurtrières…c’est là que ça a pleinement surgit…Je ne suis que le fruit de cette guerre merdique dans laquelle la République nous a allégrement enfoncé ! Dans le sang et les tripes jusqu’au cou ! Et ensuite j’ai vu ces larves me conspuer comme un criminel, ils m’ont regardé comme si j’étais un monstre, ils m’ont traité de boucher ! Mais qui sont-ils pour me faire des reproches hein ? Qui sont-ils ? Est-ce qu’ils étaient à ma place en plein merdier sur Felucia, sur Dubrillion ? Ils ne savent pas de quoi ils parlent ! Ils m’ont trainé devant un tribunal militaire, la cour martiale ! J’ai été enfermé ! Puis un psy est venu me voir ! On m’a diagnostiqué çà ! La République et la guerre sont responsables de toute cette merde !».

Il avait craqué, l’abcès était percé. Bien entendu, en bon psychopathe à tendance manipulateur, William s’était planté en une parfaite victime. Il y avait beaucoup de vrai naturellement. Le jeune homme pris sa tête dans ses mains. Personne ne comprenait, personne sauf son frère, qui l’avait sorti d’un pénitencier républicain…William ne savait plus en quoi ces crises consistaient. Il avait oublié. Il estimait qu’Hoper lui avait suffisamment pris la tête pour justifier son empressement à en découdre avec lui. Il eut un petit « tsss » dédaigneux quand Luke fit mention de le protéger et de protéger les autres.
« J’ai pas besoin de protection…Et les gens n’ont rien a craindre de moi…tant qu’ils ne sont pas en travers de ma route ».

William soupira, reprenant place sur son tabouret, accoudé au bar. Prenant sa tête dans ses mains, il s’apaisait doucement…Il venait de réaliser que quoi qu’il fasse, il ne faisait que repousser l’inévitable. De toute manière il ne sortirait pas d’ici sans que son frère ne soit au courant. Il était inutile espérer se dérober des remontrances qu’il allait subir par Cole.
« William "Butcher" Cavendish…c’est mon nom » avoua-t-il avec une pointe de tristesse. « Je travaille comme garde du corps pour Cole Thornton…un représentant de la Czerka. Je bosse pour la Corporation depuis quelques années, je sauve leurs fesses, je les protège.». Bien sûr il taisait ses méthodes d’actions. Ce n’était pas pour rien qu’on l’appelait le " Boucher de la Czerka ". Il ne dit rien également sur ses liens avec son patron qui n’était autre que son frère ainé. Cole avait toujours été intransigeant sur ce point : ne jamais dire qu’ils étaient frères. « La Corporation faisait une soirée pour traiter avec ses représentants. Mon boss m’a donné ma fin de soirée. Ca faisait longtemps que je n’étais pas revenu sur cette foutue planète ».

Et il acheva sa phrase en prenant une autre rasade de café avant de poser sèchement un comlink sur le bois du bar et de le faire glisser d’un geste vif, directement dans les mains de Luke. Il valait mieux qu’il se préparer à se faire démolir par Cole quand le jedi le contacterait.



Luke Kayan
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[HJ : Mention de Balian faite avec l'accord du joueur ! ]

Des morts dans les bars ? Partout ? Luke haussa un sourcil. Il avait beau être aveugle, son jugement demeurait crédible s'il avait répliqué qu'on n'avait jamais vu ça. Depuis quand les décès violents en plein lieu public devenaient banals ? Cet homme avait un problème, ça, le Hapien l'avait déjà identifié depuis un moment, mais au fil du temps qui s'effilochait, sa tasse de café se vidait tandis que ses certitudes menaçaient de déborder. Le souci était extrêmement sérieux. De fait, le Chevalier en vint à se demander si un tuteur suffisait. On avait enfermé des gens à l'asile pour moins que ça. Malgré ses croyances diluées concernant l'honnêteté de certaines institutions publiques, Luke croyait fermement en la capacité de ces centres à aider des malades comme William. Pourvu que les inspections y soient rigoureuses, les employés régulièrement formés, les traitements allégés au possible et la vie des patients pris en considération, c'était une alternative très humaine. Évidemment, il n'allait pas tout de go annoncer à son interlocuteur que la meilleure solution était de laisser des médecins le gérer. Ce type d'individus se croyait incompris -d'où le discours du concerné- pas malade. Quelque part, sa diatribe ne sonnait pas faux d'ailleurs. L'homme était partiellement incompris par une société incapable de l'accueillir et de l'accepter en son sein. Parce qu'il y avait de nombreux et injustes jugements sur les différences, mais aussi de part l'incapacité de Cavendish à s'intégrer. Les cas comme lui étaient considérés comme extrêmement dangereux car ils ne voulaient pas, à priori, essayer de s'adapter. Pour eux, c'était aux gens de le faire, d'où les mots choquants du brun. Il suffisait de ne pas se mettre en travers de son chemin pour survivre. Le ton monta, malgré son désir d'intervenir tandis que le danger croissait au sein de la Force, Luke se cantonna à ce qu'il avait appris. Jusque dans une certaine mesure, il devait laisser William s'exprimer. L'avoir battu une fois ne signifiait pas que lors d'un second round, les rôles changent, mais en anticipant trop, le Hapien risquait de perdre toute connexion avec, dixit un très léger début de confiance. Par bonheur, la colère renaissante de son vis-à-vis sembla redescendre un peu. Tous deux dansaient encore dangereusement sur les flots émotionnels de Cavendish, et il fallait profiter de chaque répit. Luke s'arma donc de patience, cherchant dans les tréfonds de son entraînement de diplomate pour mêler explications simples sans infantilisation.

- Je vois. C'est difficile pour les gens différents d'avoir l'impression d'être compris. Ce psychologue, certes, il a fait des études, mais il n'a pas vécu ce que vous avez dû subir... Alors comment pourrait-il juger ? C'est un peu comme ces rééducateurs qui m'assuraient saisir mon mal-être, sauf qu'eux avaient toujours leurs yeux. - Débuta le jeune homme en donnant volontairement un parallèle avec son propre handicap. Ça aurait pu être vrai d'ailleurs, bien qu'en réalité, alors trop éloigné, absent du monde des "vivants", en réalité, il ne s'était jamais senti compris ou incompris. À cette époque toute notion de ce genre lui semblait absurde, mais si ça pouvait aider à entrer dans le "cercle" de William. D'autant plus que Luke avait une idée pour apporter une vraie solution.- Ceci dit, ce n'est pas sans espoir, et vous n'êtes pas seul. je connais un médecin spécialisé dans le post- traumatique. Cet homme a vraiment connu l'enfer des champs de bataille, il était en première ligne, il en est ressorti différent, marqué à vie. Il aide réellement des soldats ayant littéralement passé des années en guerre, qui ne dorment plus à cause des cauchemars, voire des hallucinations pour certains. Lui ne s'exprime pas dans le vide, il sait ce que ça fait. Je vais vous donner son nom au cas où.

Alors qu'il se demandait bêtement comment faire, tout à coup surpris par une de ces gênes stupides que son handicap lui causait au quotidien, le Chevalier sentit quelque chose glisser entre ses mains. Le métal froid sembla être une source chaude prêt à le tirer d'embarras. Finalement l'homme avait cédé son comlink. Luke prononça un code qui lui permettait d'activer une application présente dans tous ces appareils : respect de la diversité oblige. Désormais le comlink énonçait tout ce qu'il faisait, de la navigation jusqu'aux actions. Pas très pratique si le jeune homme avait voulu fouiller discrètement, mais étant à cheval sur les lois, sans mandat il ne l'aurait pas fait.

"Docteur Balian Atraïde, numéro de comlink enregistré. Garder nouveau contact".

La voix monocorde de l'appareil s'éteignit avec un petit bip confirmant que l'entrée dans l'agenda de William était prise en compte. Le Hapien se fit ensuite lire la liste de contacts. Par respect, il faisait rapidement défiler l'écran avant que la voix ne termine les noms, jusqu'à arriver aux T et donc à Thornton. Toutefois, il n'obéit pas directement à la suggestion "appeler", posant plutôt sa main sur le comptoir, au repos, l'appareil toujours entre les doigts. Il n'était pas du tout persuadé que "garde du corps" soit un métier adéquat pour William, mais que faire sinon appeler cet homme ? Peut-être discuter un peu encore avec le forcené qui semblait vraiment décidé à ne pas se faire aider. Inconsciemment, le Jedi ne se sentait pas capable de vite s'en débarrasser en appelant le boss. Peut-être que l'inconnu avait besoin de s'exprimer encore ? Certes, ce n'était pas un enfant de choeur vu ses actes, mais Luke ne pouvait pas le juger sans procès. Son travail était d'essayer de comprendre, de compatir, d'aider. Et puis, il était têtu.

- La société ne fonctionne pas ainsi. On ne peut pas simplement faire du mal à ceux qui se mettent en travers de notre route, Monsieur Cavendish. - Maintenant au moins, il avait le nom de l'homme, si tenté que ce fut le vrai. Le jeune homme le garda dans un coin de sa tête et se promis de creuser la question plus tard.- C'est pour cela qu'il faut les protéger de vous, mais aussi vous protéger. Tout ce que vous avez exprimé reflète votre souffrance. Vous vous sentez seul et incompris. Il n'y a aucun mal à cela et vous n'irez pas mieux... Ni en massacrant ceux qui vous causent du tort, ni en appliquant vos propres règles, ni en essayant de vous plier à celles de la société. Il y a un long processus avant, mais ce n'est pas impossible non. Il ne s'agit pas de vous changer, mais de vous aider à aller mieux. À ne plus faire ces crises, à vous comprendre et peut-être moins songer à la guerre. Elle est partout, oui, mais le cerveau doit parfois déconnecter de cette réalité sourde, apprendre à ne pas voir quand il n'y a rien à voir justement, sinon il y a de quoi de venir fou. J'aimerais sincèrement vous aider, Balian Atraïde pourrait y arriver encore mieux que moi, sans vous dénaturer, en respectant vos mots, vos besoins, vos ressentis.

William devait comprendre qu'il n'était pas la seule victime et que des gens formés spécialement pouvaient l'aider, trouver une réelle alternative. Ce n'était pas comme la cécité du Hapien qui se suffisait partiellement d'applications vocales ou d'astuces, c'était beaucoup plus profond à traiter. Ceci dit, il y avait vraiment des médecins capables de le faire, de ceux qui avaient vu et vécu eux aussi. La situation de l'homme était complexe, mais au moins

- C'est un ami à moi. Je pourrais lui demander de rapidement vous prendre pour une consultation qui n'engage à rien. Pas de pilule ou de poudre de perlimpinpin, il a ma confiance.


Il n'était pas certain de la réaction du Mirialan (ni de celle du principal concerné d'ailleurs), mais savait que ce dernier aurait un geste. Le Jedi activait très peu ses contacts. Certains accumulaient les faveurs envers sa personne sans qu'il ne se décide d'ailleurs, mais lorsque c'était vraiment inévitable, ils savaient répondre présents. Dans ce cas, Luke ne pensait pas que le quadragénaire lui doive quoique ce soit, mais c'était un ami, qui plus est très impliqué dans son travail et sensibilisé à la cause de grands traumatisés de la guerre. Avec un peu de chance, il pourrait au moins commencer à désinfecter la plaie de William avant de creuser plus profondément.

- Si j'appelle votre patron, il pourrait venir vous chercher quand ? Et risquez-vous des représailles comme la perte de votre emploi ?

Le questionna Luke, qui, bien que sachant ne pas avoir le choix, voulait moduler son discours en fonction de la réponse de William. De toutes manières, il devait appeler l'homme et lui conseiller de surveiller étroitement son employé voir de l'aider à se faire soigner, mais pour lui, le brun avait son mot à dire.
William Cavendish
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« Difficile…tu parles…A cette heure-ci je m’en fous de tout ça. »
Il ricana dans sa fine barbe quand le Jedi lui parla d’une aide potentielle. Il lui donna même le nom d’un médecin qui était – apparemment – réputé pour connaître le problème des traumatismes de ceux qui avaient subis les séquelles de la guerre. Des psys il en avait déjà vu. Des toubibs aussi. Et rien n’y avait fait. Parce qu’il n’y avait plus rien à faire. Ce qu’il avait ne se soignait pas. On ne pouvait que « limiter ». Il soupira de nouveau, passa une main dans ses cheveux d’ébènes.

« Bloody Hell Jedi…toi quand tu as une idée en tête tu l’as pas ailleurs hein ? » marmonna le jeune homme quand il entendit que Luke avait enregistré le nom dudit spécialiste dans son comlink. Il se contrefoutait de ce « Balian Atraïde ». Il n’était plus militaire, et n’avait aucunement l’intention de refoutre les pieds au sein d’une base militaire de la République en dehors de son travail.

William ne put s’empêcher de rire en entendant Luke l’appeler « Monsieur Cavendish ». Cela lui arrivait si rarement. Entre malfrats et tueurs il n’y avait pas ce genre de politesse. Lui-même – qui avait pourtant reçu une éducation – ne brillait pas par ses manières.
« Tu es sûr que toi et moi on vit dans la même Galaxie Blondin ? Moi je ne crois pas. Tu passes trop de temps à méditer dans ton temple pour ne pas voir qu’on ne vit pas tous dans le Noyau. Et que la vie peut être rude dans certaines zones de cette Galaxie. Va dans la Bordure extérieur et tu me diras la société, si tant est qu’on puisse employer ce mot pour ces territoires, ne fonctionne pas ainsi ». Will se disait qu'il n'avait jamais autant parlé avec un inconnu. D'ordinaire il échangeait quelques mots et le reste se faisait en grognements et autres onomatopées qui trahissaient sa désinvolture pour tout ce qui l'entourait.

Il écoutait le laïus du chevalier qui semblait vouloir l’aider. Mais pourquoi ? A quoi bon ? Il n’était qu’un meurtrier après tout. Pourquoi ce Jedi voulait à tout prix l’aider ? Le sauver ! Ne plus penser à la guerre ? Malheureusement c’était pourtant elle qui avait mis en exergue ce qui sommeillait en lui depuis sa plus tendre enfance. Difficile de faire un trait dessus. Quant à chercher à aller mieux…William éclata de son rire cristallin à nouveau.
« Je ne ressens rien…aucune émotion. Aucune empathie d’aucune sorte Blondin…Aucune peur…aucun remord…Rien…En quoi cela pourrait aller mieux ? » un sourire malsain s’était dessiné sur ses lèvres pincées en même temps qu’une lueur de folie s’illuminait dans ses yeux ambrés. D’aucuns le disait fou, d’autres qu’il était un monstre…et qu’il n’avait rien d’humain. Certes une consultation n’engageait à rien, mais en avait-il seulement envie ? Etait-il possible de faire boire un bantha qui n’avait pas soif ? William ne voulait pas être sauvé. Il ne voulait pas qu’on l’aide. Ce n’était pas utile. Son frère lui avait toujours répété que personne ne pouvait le comprendre, qu’on chercherait toujours à l’enfermer par peur de lui. En voici la preuve. Ce Jedi était bien trop altruiste pour que cela soit vrai. Et il voulait lui faire rencontrer un énième médecin ? Et qu’il ait la confiance du Jedi cela lui faisait une belle jambe à notre ange démoniaque. Car il n’avait pas confiance en ce Jedi…Ni en personne…en dehors de son frère.
« Te fatigue pas Blondin…et n’use pas ta salive pour moi. Appelle Monsieur Thornton » ha... voila quelqu'un que Cavendish respect suffisamment pour l'appeler « Monsieur Thornton » «qu’on en finisse ». La patience de William s’étiolait, sa crise semblait terminée, et il avait une attitude froide…pour ne pas dire glaciale. Il n’avait rien à voir avec l’individu en détresse qui accusait la guerre de tous ses maux.
« T’inquiète pas pour mon travail…je leur suis trop utile pour qu’une telle chose soit envisageable…appelle-le te dis-je. Il est sans aucun doute encore debout, il a l’habitude de travailler tard et est presque insomniaque…Je n’ai de toute manière pas le choix…Il viendra me chercher…donc t’inquiète pas pour çà ». Quel patron prodigieux n’était-il pas ? Il devait être des plus prévenant pour carrément venir chercher son employé pris en faute ?


Luke Kayan
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- Dans de monde, il faut être têtu pour se faire entendre.

Lança le concerné qui ne prenait guère ombrage d'une si maigre insulte. Obstiné, de toutes manières, il fallait bien l'être pour accomplir des missions ardues, parsemées de témoins avares d'indices, de fieffés menteurs, le tout saupoudré d'intérêts politiques. S'il était docile, voire effacé dans des situations de la vie quotidienne, Luke n'en démordait pas lorsqu'il travaillait. C'était un acharné capable d'éplucher des tas de relevés bancaires, de repasser des audios pendant des heures ou de réfléchir à diverses solutions. Une fois qu'on l'avait sur le dos, on se moquait moins de cette silhouette menue. En combat, handicap et force physique quasi nulle oblige, il compensait avec une détermination parfois dangereuse. Alors finalement, qu'un forcené le traite de têtu, ça le faisait presque sourire, d'autant plus lorsque la méthode portait ses fruits. Obligé de céder faces aux exigences modulées de douce compréhension, le Jedi gagnait les informations.

- Je pense que vous jugez un peu vite, Monsieur Cavendish. Mon phrasé, mes attitudes ne révèlent pas forcément mon vécu. - Fit le Chevalier dont les yeux s'étaient légèrement assombris, adoptant une expression à la fois résignée et fatiguée. D'un coup, son regard avait vieilli au point qu'on ne s'étonnerait guère de découvrir un visage ridée, des cheveux blancs et de lourdes cicatrices de baroudeur. Si Luke estimait avoir été épargné, surtout vis-à-vis des Gardiens, des Sentinelles ou pire des Ombres, sans oublier Karm dont l'apprentissage avait relevé de la torture, son enfance avait été catastrophique. Pour rajouter une pincée de drame, d'ailleurs, la vie avait jugé bon de lui imposer un enlèvement à ses 13 ans chez les Siths. - La vie est rude dans toutes les zones de la Galaxie, elle l'est juste de manière différente.

Les yeux du jeune homme prirent une teinte plus chaleureuse, transmettant soudainement un peu d'espoir. Il n'était pas du genre à s'appesantir. Seulement quelques secondes pour faire comprendre à William que lui aussi, connaissait des guerres.

- Mais elle est également belle, c'est bien pourquoi on se bat en son nom. Et puis, justement, si la vie est dure, pourquoi l'empirer en se traitant comme des sauvages ? À nous de l'aider à s'adoucir... Concernant les émotions, elles se perdent souvent suite à des traumatismes, afin de se protéger... Mais elles peuvent aussi se regagner. Je ne vais pas insister, seulement vous rendre votre comlink en vous répétant que Monsieur Atraïde connaît ce genre de sensations. Il a aidé des gens comme vous. Car désolé de vous le dire, vous n'êtes pas un cas unique dans la Galaxie. C'est un peu vexant, mais plutôt rassurant, n'est-ce pas ?

Petite touche d'humour, sans trop en faire, il ne fallait pas oublier que l'homme avait eu une terrible crise de violence, le pousser à bout serait dangereux. Le mieux à faire était encore de parler à ce fameux patron. Manque de chance, plus il en entendait parler, moins Luke avait envie de l'appeler. Ce mentor à première vue avait l'air toxique. Il avait offert un travail commode pour sa société à Cavendish, en le laissant baigner dans ses tendances agressives. Tous deux semblaient entretenir une relation étrange également. Depuis quand un employeur prenait-il soin de son salarié au même titre qu'un membre de la famille ? Et quand bien même, s'il avait ce rôle pour une raison x ou y, pourquoi laissait-il William, visiblement instable, gambader sur un autre monde ? Dans son état il aurait fallu le cantonner à la rue longeant l'entreprise. Il y avait quelque chose de pas nette dans cette histoire, mais Luke n'avait ni le temps, ni les moyens de savoir quoi ou d'agir contre.

- De toutes manières il lui faudra du temps avant de venir ici... Si vous avez envie ou besoin de me dire quelque chose c'est le moment.

Acheva le blond sans insister davantage. Il sentait confusément l'énervement gagner William, à moins que ce ne soit la fatigue ? C'est là que la lecture corporelle aurait apporté une réponse plus précise que celle offerte par la Force. Les meilleurs profilers et psychologues devinaient un mensonge, un mal-être occulté ou l'arrivée d'une nouvelle crise en observant le visage de leur interlocuteur. Luke avait affiné sa capacité à lire les trémolos d'une voix, les sentiments qui montaient au fil de phrases hachées, terminées dans la précipitation mais ça restait moins concis.

Un silence prudent s'installa donc entre les deux hommes. Luke acheva, l'air de rien, sa tasse de café -non sans grimacer légèrement à cause de l'amertume du breuvage.- puis demanda à l'assistant vocal d'appeler ce Monsieur Thorton.

- Monsieur Thorton ? Je suis le Chevalier Jedi Luke Kayan, sur Coruscant. Monsieur William Cavendish est en face de moi dans un bar, il m'a donné votre numéro... La situation est sous contrôle mais effectivement, il y a eu une altercation. Il faudrait que vous veniez chercher... Oui, personnellement. D'ailleurs, amenez une pièce d'identité pour passer le cordon policier à l'entrée. Je vous expliquerai tout une fois sur place, ne trainez pas. J'ai pu négocier pour éviter la garde à vue, mais je ne sais pas combien de temps la police va monopoliser des hommes et je doute qu'ils acceptent de me laisser seul avec Monsieur Cavendish. Si vous avez des papiers officiels de tutorat, il serait judicieux de les prendre, ou le contrat de travail. Tout ce qui vous unit officiellement à Monsieur Cavendish. Merci, à tout à l'heure.

Le Jedi raccrocha, il n'avait pas vraiment su deviner les réactions de l'homme averti en pleine nuit. La surprise avait sans doute camouflé la majorité de ses réponses émotionnelles spontanées. De toutes manières, il le découvrirait assez vite.

Alerté par le ton glacial, presque désincarné employé par son interlocuteur dans ses ultimes propos, le Chevalier conservait une attention aigue, même si la fatigue pointait. Ironiquement, il avait mal aux yeux à force de "fixer" plus ou moins le regard de l'homme afin de lui offrir un simili-échange visuel. Les résultats de la bagarre se faisaient aussi ressentir sous l'effet de courbatures. Les Sensibles saignaient et s'épuisaient aussi, bien que l'entraînement ait pourvu le Consulaire d'une bonne endurance. C'était surtout cette incertitude quant aux réactions de William qui épuisait mentalement. Ceci dit, l'obstination que le brun trouvait à Luke servait aussi en ce sens : il ne délaissait jamais une tâche. Attentif donc, il planta son regard dans ceux bien beaux de l'homme. À eux deux, ils offraient une palette originale de couleurs expressives. L'ambré contre le vert et le bleu purs. Une seule contre deux, c'était juste si l'on admettait que les dernières ne pouvaient admirer la première.

Un silence reposant s'était installé entre le forcené et l'homme de loi. Le temps s'écoulait vite et lentement, issu d'un univers parallèle où ces deux personnes que tout opposait s'étaient retrouvées bloquées ensemble. Même leur physique, si ce n'était la carrure fine qu'ils partageaient étaient opposés. Le ténébreux légèrement barbu au charme de baroudeur de l'espace contre l'éphèbe. Tignasse brune et courte contre chevelure blonde qui glissait en cascade. Le fou contre le trop sage. Hors-la-loi contre représentant de la loi. Pourtant, ils avaient tous deux fait la guerre et vécu des drames. Chacun avait juste réagi différemment pour les surpasser.
William Cavendish
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« Têtu ? C’est pas le mot que j’aurai employé… » fit William avec une grimace. Plus le temps passait, plus il avait l’impression que ce Jedi le prenait pour un crétin. Il l’écoutait déblatérer ses sermons et les lui servir avec de jolis mots. William secoua la tête et eut un mouvement d’agacement, frappant du poing sur la table :
« Tu ne comprends pas ! je me contrefous des autres ! Je me moque bien du sort des autres ! Et des toubibs j’en ai déjà vu ! Il n’y a rien à faire ! Tu m’entends ? RIEN ! Ton docteur Atraïde pourra être le meilleur foutu médecin de cette damnée Galaxie ! Ça ne servira à rien ! Hraaaa laisse tomber jedi… »

Il aurait été plus simple que William explique clairement à Luke son problème. Mais le dire clairement c’était risquer de créer chez ce jedi une forme de « compréhension », d’empathie à son égard. Quand les gens apprenaient qu’il souffrait d’une trouble psychiatrique, on le plaignait, on prétendait le comprendre. On le déresponsabilisait pour ce qu’il avait fait. Et tout cela, William n’en voulait pas. Car quand il étripait quelqu’un, quand il ôtait une vie innocente, ou quand il malmenait de pauvres hères, il ne ressentait certes rien…aucune émotion à leur encontre. Mais lui se sentait fort sur l’instant. Puissant…supérieur ! Et s’il avait le malheur d’expliquer cela, les gens le prendraient pour un fou et on l’enfermerait sans autre forme de procès. Cole avait raison…personne…non personne d’autre que lui ne comprenait William. Et en cet instant, il pensait en avoir une nouvelle fois la preuve.

Il ne comprenait pas comment le Jedi pouvait trouver la vie « belle ». La sienne n’était que chaos et destruction. Il y voyait surtout un délire de jedi, ces derniers ayant, entre autres, la réputation de voir le bien partout même là où il n’y en avait pas.
Le jeune homme se refermait comme une huitre…plongeant dans les tréfonds de sa dépression…marmonnant un :
« J’ai rien à te dire…appelle Thornton ». Il prit sa tête dans ses mains et attendit…Il était obtus comme garçon…

Dans un hôtel huppé de Coruscant, Cole Thornton travaillait comme de coutume. Quelques heures de sommeil lui suffisaient. Il estimait que dormir était une perte de temps, alors qu’il avait toujours une montagne de travail. Son regard sévère parcourait les derniers rapports des accords commerciaux que la Czerka avait signé. Si ses homologues responsables de secteurs pour la Corporation le trouvait souvent trop brutal et impitoyable, il pouvait se targuer d’être efficace dans son travail. Tout ce qui ne servait pas devenait nuisible. Il ne s’encombrait pas de quelque chose d’inutile. Après tout, il était dans le business, il n’y avait pas de place pour les sentiments dans ce domaine si on voulait faire le plus de profit possible. Que dire alors de sa situation avec son frère ? N’était-ce pas un élan fraternel qui l’avait poussé à sortir Will de prison en le recueillant ? Et pourtant, pouvait-on considérer que l’ainé des Cavendish éprouvait de l’amour pour son petit frère alors qu’il utilisait sciemment ses capacités et son trouble pour en faire un redoutable exécutant ?

Le bip de son comlink le tira de sa lecture. Il allait passer outre quand il réalisa que c’était l’appareil de William qui le contactait. Avec un soupire, il prit donc l’appel. Quelle ne fut pas sa surprise – qu’il ne montra cependant pas – en réalisant que ce n’était pas son frère à l’autre bout :
« Monsieur Thornton ? »
« Lui-même »
« Je suis le Chevalier Jedi Luke Kayan, sur Coruscant »
« Un Jedi ? Que puis-je pour vous Chevalier Kayan ? » répondit Cole qui craignait de comprendre les raisons pour lesquelles un Jedi le contactait avec le comlink de son frère en pleine nuit
« Monsieur William Cavendish est en face de moi dans un bar, il m'a donné votre numéro... La situation est sous contrôle mais effectivement, il y a eu une altercation. Il faudrait que vous veniez chercher... »
« Moi ? »
« Oui, personnellement. D'ailleurs, amenez une pièce d'identité pour passer le cordon policier à l'entrée. Je vous expliquerai tout une fois sur place, ne trainez pas. J'ai pu négocier pour éviter la garde à vue, mais je ne sais pas combien de temps la police va monopoliser des hommes et je doute qu'ils acceptent de me laisser seul avec Monsieur Cavendish. Si vous avez des papiers officiels de tutorat, il serait judicieux de les prendre, ou le contrat de travail. Tout ce qui vous unit officiellement à Monsieur Cavendish »
« Fort bien… je me mets en route, envoyez-moi la localisation du bar en question »
« Merci, à tout à l'heure ».

Il ne fallut pas si longtemps que cela finalement au représentant commercial de la Czerka pour arriver sur les lieux. Les policiers qui patientaient à l’extérieur du bar virent arriver un speeder version limousine noire, aux vitres teintées qui se gara devant. Le chauffeur était un humain à la tenue impeccable. Il en sortit pour ouvrir la portière arrière de son patron qui descendit sans un remerciement ni esquisser la moindre expression faciale. Il fit signe à son employer de patienter, puis il se présenta aux policiers qui s’approchaient :
« Messieurs, Cole Thornton, Corporation Czerka » il montra sa carte d’identification qui témoignait de la véracité de ses propos, tout comme de sa position importante au sein de la Corporation. « Je crois savoir qu’un de mes hommes vous a causé quelques soucis ».
« Oui Monsieur, il est à l’intérieur avec un chevalier jedi qui a pris les choses en main. »
« Vous laissez un Jedi faire votre travail ? »
« C’est un habitué de ce genre de situation. Ce n’est pas la première fois qu’on travaille avec lui »
Sans rien répondre, Cole eut un geste, commandant au policier en faction de le laisser entrer. Mais un autre lui demanda :
« Qui est cet homme ? C’est votre subordonné ? »
Dans un soupire, Cole eut un geste et son chauffeur lui apporta son datapad qui montrait un contrat de travail :
« Voici, William Butch Cavendish, c’est un de mes hommes oui. C’est un de mes gardes du corps et un homme de main dont on apprécie le travail »
« Homme de main hein ? »
« Que voulez-vous…il faut bien rappeler à certains que la Czerka n’est pas une œuvre de charité, surtout dans la Bordure extérieure. »
Le policier fit une moue de désappointement. Sans doute avait-il une idée des méthodes dont il était question. Mais ce n’était pas ses affaires. Il eut un geste pour signaler aux autres que tout était en règle et qu’on pouvait laisser passer Cole.
Ce dernier entra dans la semi pénombre du bar. Le temps que ses yeux s’habituent à l’ambiance si particulière, il finit par distinguer deux hommes attablés au comptoir. L’un d’eux était prostré, son visage halé dans ses mains…Ses doigts s’emmêlant dans l’ébène de ses cheveux. L’autre était un jeune homme blond au visage doux. Ses yeux vairons lui donnaient une aura particulière.
« Chevalier Kayan je présume ? » fit-il sans une once de chaleur. Il tourna la tête vers William, le fusillant du regard, lorsque ce dernier releva la tête pour fixer son frère. D’un geste dédaigneux Cole jeta quelque chose à Will qui l’attrapa difficilement.
« Tes médicaments…Je présume que tu ne les as pas pris et c’est pour cela que tu es dans cet état pitoyable ? Je t’avais dit de ne pas faire de vague ! A croire que cela te plait de me mettre dans l’embarras ! » gronda-t-il au jeune Will qui soutenait silencieusement, sans aucune émotion, le regard glacial de Cole. Peut-être que si Luke avait été en pleine possession de ses facultés visuelles, il aurait pu détecter ce petit "on ne savait quoi " qui donnait l’impression d’une similitude dans le regard des deux hommes.



Luke Kayan
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- Si vous êtes l'unique cas dans la Galaxie, en effet, je crains ne rien pouvoir faire, mais repensez-y.

Avait simplement conclu le jeune homme avec son habituelle patience proverbiale, non sans l'avoir saupoudré d'un brin d'ironie amicale. Juste pour faire réagir Cavendish, plus tard, quand il serait prêt. Le chevalier avait bien fini par saisir que son interlocuteur n'était pas encore prêt à faire face à la réalité : son cas était forcément soignable. Il faudrait toutefois se remettre en question, accepter la responsabilité de certains actes, attribuer sa souffrance à sa propre peur d'évoluer, de changer, d'essayer. Ils attendirent donc calmement le patron de William que Luke soupçonnait d'aider moyennement. On ne donnait pas à un homme agressif de base, un métier violent, mais légalement il ne pouvait pas s'en mêler, alors qu'il advienne ce qui devait arriver.

- Bonjour Monsieur Thornton. J'aimerais discuter avec vous.- Le jeune Jedi ne fit aucune remarque sur la dureté de l'homme envers son employé. Il trouvait ça vraiment étrange que ce soit lui qui gère ses médicaments, pire encore, qu'on laisse William travailler dans ces conditions, sachant que l'oubli du traitement le menait visiblement à des tentatives de meurtre. N'y avait-il donc aucune institution pour officiellement s'occuper de son cas, même sans parler d'internement ? Certes, le fait que ce duo opère en Bordure extérieur ne devait pas aider la loi à asseoir son autorité.- Je voudrais savoir quel est votre rôle exact auprès de Monsieur Cavendish, il m'a dit que vous étiez la personne chargée de vous occuper de lui, êtes-vous son tuteur légal ? Et dans ce cas, n'avez-vous pas eu des consignes concernant sa surveillance ? Je suis inquiet de savoir que la vie des gens dépende de sa prise de médicaments, qu'il ne sait apparemment pas gérer et à laquelle il parvient à se soustraire. Croyez-le ou non, je ne vous réprimande pas, mais je me demande si son cas n'est pas trop lourd pour vous.

Et le Hapien était en droit de s'interroger devait-on admettre lorsqu'on observait l'état du bar. Bien sûr, l'établissement, ou à défaut, l'état demanderait le remboursement des dégâts qui s'étendaient certainement au domaine public, dans la rue donc, sans parler de l'attroupement et mobilisation de policiers qu'il faudrait payer. Mais Luke s'intéressait surtout à la stabilité émotionnelle de William et au bien-être des habitants de la Bordure ou de Coruscant en l'occurrence, si jamais le potentiel tueur était laissé libre.

- Je souhaiterais vraiment en apprendre davantage sur le dossier médical de Monsieur Cavendish, des préconisations des médecins et de l'application de ces dernières, en autres, son droit de sortir seul, lorsqu'on lui donne une soirée libre après le travail. Quels moyens ont été mis en place pour assurer la sécurité de Monsieur Cavendish et des civils autour ? Maîtrise-t-il sa tendance violente lors de son travail ?


Si le Militaire vantard ne porterait probablement pas plainte (une chance, parce que sinon c'était une tentative de meurtre qui pendait au nez de William), Luke ne comptait pas laisser s'échapper le patron comme ça. L'homme était dangereux à n'en pas douter, dérangé au point de le reconnaître. La situation lui semblait si désordonnée, si caricaturale que le jeune Chevalier ne savait pas vraiment par où commencer. Tout lui paraissait frôler les limites de la bienséance, de la logique et de la loi surtout. En Bordure extérieure cela dit, dur de contrôler les abus. Est-ce que ce Thornton aidait réellement William ou en profitait-il ? Bien qu'il conserve un ton égal, le Jedi démontrait se méfier du duo. Il y avait de quoi étant donné les débordements de ce soir, où il avait fini par devoir se battre. Sans son arrivée impromptue d'ailleurs, c'est à des accusations de meurtre que l'ex-militaire devrait faire face, sans parler de son supérieur actuel qui pourrait être poursuivi pour négligence. Quoiqu'il en soit, la relation incompréhensible des individus mettait le Hapien mal à l'aise. Il ne savait pas que penser de Thornton arrivé en conquérant, tête haute, insulte facile alors que clairement, il avait une part de responsabilités... Si c'était bien le "tuteur" de Cavendish, pourvu que la loi lui en ait bien désigné un d'ailleurs. Certains patients qui auraient absolument eu besoin d'un accompagnement n'en bénéficiait jamais ou se faisaient récupérer par un profiteur.

À défaut de la voir, Luke sentait l'attitude glaciale, pas même un brin inquiète du dénommé Cole pour son employé. Impossible de déterminer quelle était le vrai fond de leur relation mais il commençait à se sentir inquiet. Autant pour la suite, une autre attaque de William que le concerné qui, dans cette ambiance, ne risquait ni de guérir, ni même de se convaincre qu'il pouvait et devait essayer d'aller mieux.
William Cavendish
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Thornton observait Luke d’un air dubitatif…Le jedi avait beau prétendre ne pas le menacer, c’était pourtant ainsi qu’il prenait ses propos. Il osait remettre en question son jugement ? Sa manière de traiter William ? Pour qui se prenait ce gamin qui ne semblait pas être plus vieux que Cavendish ? Thornton tourna vers William un regard furieux. C’était de sa faute tout cela. Mais il tâcha de se contenir, et répondu d’un ton neutre au Jedi :

« Je suis navré que mon employé ait causé des ennuis ici. Pour cela je m’en excuse. J’aurai dû voir qu’il était possiblement perturbé ce soir… » Il marqua une pause…tâchant de décrypter les moindres mouvements du visage du Jedi. « Cependant, je ne suis pas sûr que vous soyez en droit de me poser toutes ces questions…Vous êtes un Jedi, pas un officier de police judiciaire ou un magistrat. Je sais que vous travaillez avec eux…ils me l’ont dit à l’entrée…Mais théoriquement, rien ne m’oblige à vous répondre Chevalier. Vous n’avez aucune autorité judiciaire sur le territoire de la République. Vous avez neutralisé un individu qui troublait l’ordre public, c’est tout à votre honneur. Mais votre travail s’arrête ici. Le reste est du domaine de la police judiciaire et de la justice ». Il n’y avait aucune agressivité dans son propos, il assenait juste ses mots avec une assurance déconcertante. Il passa une main dans ses cheveux, remettant une mèche, qu’il avait plus blanche, en place. Il eut un soupire en constatant les dégâts causés par William et il se résolus à reprendre : « Cependant…Je comprends votre curiosité. Vous avez risqué votre vie, vous méritez donc de la considération. Pour répondre à votre question, oui, je suis son tuteur, et ce de la manière la plus légale possible. Je suis sa seule famille. J’ai promis à ses parents de le prendre sous mon aile. C’est ce que j’ai fait. Quand la République l’a enfermé à double tour dans un pénitencier, j’ai remué ciel et terre pour l’en faire sortir. Ce ne fut pas aisé, car il avait commis des atrocités à la guerre. Il a été jugé pour des crimes dont vous n’avez même pas idée. Il a fallu qu’il voit plusieurs spécialistes, et enfin un psychiatre pour que le diagnostic tombe, et qu’on le juge irresponsable de ce qu’il avait fait. Vous me demandez si ce n’est pas trop lourd pour moi ? Je suis l’un des rares à comprendre sa logique et à ne pas le voir comme le monstre qu’il est. L’un des seuls en qui il a confiance et surtout je suis son pilier…son centre de gravité, le seul qui ne craint rien de sa part. Ce genre de personne ne peut pas être prise en mains par des amateurs. Je le fais suivre par un médecin, ces médicaments ne sont pas là pour l’empêcher d’agir. Simplement pour l’empêcher de tomber dans une crise comme celle de ce soir. Car il n’y a rien d’autre à faire pour lui. Thornton eut un petit rire…vous n’avez pas compris ce qu’il est ? Il ne vous l’a pas dit ? »

Cole se tourna vers Will qui ne bronchait pas :

« Sers-moi donc un verre au lieu de rester planté là ». William s’exécuta avec une docilité surprenante. A croire que l’homme avait raison, il lui suffisait d’apparaître pour que Will se calme ? Lorsque son verre arriva, Cole repris : « La crise que vous venez de voir est une forme de dépression. Les médicaments réduisent leur fréquence. Car comme vous pouvez le constater, elles diminuent son seuil de frustration, et il « explose » en quelque sorte. Alors qu’en règle générale, il est…ben…juste impassible. Oui…je pense que c’est le bon mot ». Il prit une gorgée du brandy que William lui avait servis, observant l’impact de ses révélations sur le Jedi… « Puisque vous voulez tellement savoir…William…explique donc à notre ami ce dont tu souffres ? Et pourquoi il n’y a rien à faire de spécial »

Avec une voix redevenue froide, William récita alors le diagnostic qui lui avait été posé quelques années auparavant :
« Trouble de la personnalité antisocial révélant une psychopathie avérée avec anomalies et malformations cérébrales réduisant les réponses expressives de type peur ».

Cole afficha un sourire satisfait :
« En d’autres termes, c’est un psychopathe. J’imagine que vous avez cru qu’il était atteint d’un stress post-traumatique à cause de la guerre ? Ils pensent tous cela ». Il prit une nouvelle gorgée… « Quant à la question de sécurité dans son travail…Il est assez fort pour se défendre seul. C’est un ancien infirmier, et un tireur d’élite à présent. Il travaille pour la Czerka et nous aide à régler les soucis que nous pourrions avoir dans la bordure extérieure. Nos convois se font souvent attaquer…Nos infrastructures également…Il est là pour les protéger…Et permettre à la Czerka de poursuivre son travail dans la reconstruction de mondes, ou d’apport d’un peu de civilisation à des planètes lointaines ». Il acheva son verre et arborant un sourire mauvais, il termina : « Vous voyez…tout est mis à disposition de William pour qu’il puisse exercer ses talents confortablement et en toute sécurité. »



Luke Kayan
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Autant dire que Luke n'appréciait guère le nouveau-venu. Son ascendance sur William n'avait rien de réjouissante, nul besoin de paire d'yeux pour remarquer la docilité étrange du concerné. Devenu pantin obéissant, servile, l'homme servit un verre à son "protecteur". S'il n'avait pas été formé, le Hapien aurait laissé paraître toute sa surprise en apprenant les actes du brun. Depuis quand laissait-on un meurtrier sortir, sous prétexte qu'il soit sous le giron d'un autre civil, ni formé, ni surveillé ? Ce genre de cas grave, y compris déresponsabilisé finissait ses jours en prison voir en hôpital psychiatrique, sous peine qu'il ne se passe... Et bien ce qui s'était passé aujourd'hui. Flegmatique, Thornton continua son récit, poussant d'ailleurs William à assumer pleinement son diagnostic. Le manque de vie dans ces paroles creuses, récitées par coeur glaça le sang du blond. Il réfléchit aux accréditations de Thornton. Tout était en apparence correcte, il ne pouvait rien dire, rien faire. Frustré, le jeune homme acheva sa boisson d'une dernière lampée. L'amertume déposée au fond le fit grimacer puis, malgré lui et visiblement cette fois, frissonner. Ce duo, tout aussi coupable de cette chaire de poule lui paraissait dangereux au possible. Non seulement le directeur de la Czerka ne paraissait guère troublé par son erreur monumentale, mais il avait l'air de traiter William comme sa chose. Les médicaments n'expliquaient pas tout. Enfin, Luke n'avait aucune prérogative sur ce cas, comme l'arrogant l'avait stipulé.

- Je vous remercie pour vos réponses. Il me semble que juridiquement, tout est en ordre pour l'instant, et puisque vous allez ramener Monsieur Cavendish chez lui... Et bien mon rôle ici s'est terminé. Vous aurez des nouvelles de la police et éventuellement du tribunal, selon si le propriétaire du bar compte porter plainte.

Le Chevalier était intérieurement outré. Comment, pourquoi, un tel meurtrier était-il autorisé à travailler dans le secteur de la sécurité, avec des armes ? Mais une chose ne changeait pas, il voyait William comme une victime également, un malade qui aurait dû finir ses jours en structure. On pouvait trouver ça injuste de sa part, cruel, mais Cavendish restait un être dangereux, la population ne devrait pas y être exposée, qui plus est, ces établissements étaient adaptés. De bons médecins, de vrais psychiatres plutôt que ce triste sire qui alimentait sa violence auraient pu sans doute écouter William, le sortir de cet état de colère alternant avec la dépression. Malheureusement, le Jedi ne pouvait rien faire, encore une fois. Il se leva donc de son tabouret et entreprit d'escorter le duo jusqu'à l'entrée du bar. Cette dernière étant proche, le blond put se servir de la Force, la projetant en avant comme d'un radar afin de ne pas buter sur le premier décombre. La société du mentor du coupable avait intérêt d'être riche, les dégâts étaient considérables, et autant prier pour que les témoins ne demandent pas une compensation pour préjudice moral.

- Je ne doute pas que Monsieur Cavendish est heureux dans ce milieu... Hum... Où il peut exercer ses talents, donc.

Triste de laisser un psychopathe baigner dans cette folie, en prétextant la contrôler. C'était faux. Le but de la réinsertion, la véritable, aurait été d'éloigner le brun de ce type de pensée, pas d'exploiter son manque de peur, sa docilité couplée à des crises de violence. Dans ce milieu, ses problèmes étaient nourris savamment, caressés, on entretenait ses instincts qu'on coupait tant bien que mal à l'aide de pilules, sans aucune thérapie derrière. C'était triste, mais l'expérience aidant, le Jedi avait fini par apprendre qu'on ne pouvait pas toujours sauver les gens, surtout s'ils ne le souhaitaient pas. Luke repensa au numéro de Baliam Atraïde glissé dans le comlink de William. Cet homme était malade mais pas intellectuellement diminué. Il demanderait de l'aide en temps venu ou... Finirait en prison jusque la fin de ses jours lors d'une autre crise. Autre option guère plus réjouissante, le "mercenaire" de Thornton, difficile de trouver un autre terme, demeurerait coincé dans cette demi-existence de machine de sécurité, suffisamment contrôlé pour ne tuer personne.

Après quelques dernières formalités, le Chevalier salua le duo puis partir vers sa destination originelle. Pendant la route, ceci dit, il sortit un datapad, des écouteurs pour s'informer sur différentes procédures. Bien que rien ne puisse être fait pour William, par acquis de conscience, il voulait vérifier ce qu'en disaient les lois. Rien, vraiment rien. Un soupir plus tard, le Chevalier commençait son rapport en tant que témoin et participant dans ce qui aurait pu être un horrible drame.

PS : Désolée du temps de réponse ! Trop de choses irl à gérer... Je te propose de fermer ici, car je ne voyais pas Luke s'acharner plus. Par contre, si tu veux un autre rp, c'est avec plaisir, j'aime beaucoup ta plume. Je te remercie pour ce rp super original avec un perso qui l'est encore plus. Je vais suivre les aventures de ce "petit" William qui me fait bien de la peine au fil de ses aventures en tout cas !
William Cavendish
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Cole savait toujours dire les choses pour qu’elles aient un impact fort chez son interlocuteur. Et cela n’avait pas loupé face à ce Jedi qui venait de réaliser à qui il avait affaire. Un psychopathe, contrôlé par un manipulateur hors pair. Un duo des plus dangereux. Et parce que Luke était aveugle, il n’avait pas pu soupçonner que les liens qui unissaient les deux hommes allaient au-delà de : patron et employeur. C’était donc un Luke résigné qui devait reconnaitre que les arguments et les accréditations avancés par Thornton étaient parfaitement en règle. Et pour cause, le responsable de la Czerka ne laissait rien au hasard. Surtout lorsque cela concernait son psychopathe de petit frère.

William était soumis face à son ainé, il savait que les représailles allaient tomber une fois qu’ils seraient seuls. Mais pour l’heure, il se devait de faire profil bas. Il observait le Jedi…Qu’avait-il cru ? Qu’avait-il espéré ? C’était un miracle qu’un utopiste dans son genre ait pu survivre aussi longtemps dans cette galaxie.

Thornton et Will furent raccompagnés à la porte par Luke. La police les attendait encore en extérieur.

« Merci en tout cas chevalier Kayan. Ne vous inquiétez pas. Je prends très au sérieux tout ceci. Je vous souhaite une bonne soirée. »

Pas un merci ou un mort de la part de Will pour le Jedi. Il n’en voyait pas l’intérêt. Ni le besoin. Cole fit un signe au chef qui se trouvait présent sur les lieux. Ce dernier s’approcha, et Thornton lui demanda :

« Je vais payer pour les dégâts. Y’a-t-il autre chose ? »
« Hé bien normalement, s’il y a plainte il y a mise en garde-à-vue pour votre employé. »
« Vraiment ? Il y a eu plainte ? »
« Oui…le militaire là-bas…» Thornton jeta un regard noir au désigné.« Je dois emmener votre subordonné.»
« Un instant, je crois que vous n’avez pas bien compris qui j’étais. Mais ce n’est pas grave. Laissez passer un appel.» Il claqua dans ses doigts et le chauffeur qui attendait se précipita, il venait de lancer une communication pour le corporatiste. Ce dernier eut un petit sourire quand le visage de son interlocuteur apparu en hologramme : « Ha…monsieur le procureur…Comment allez-vous ? »
« Monsieur Thornton ! Que se passe-t-il alors ? Vous avez des ennuis ? Quand votre homme m’a appelé j’ai été surpris. Il y a surement une erreur !»
« En vérité pas d’erreur. Mon employé a fait du grabuge. Les policiers veulent l’emmener en garde-à-vue, une plainte a été déposée…
« Vraiment ? Non, non! Officier !»
« Monsieur ? »
« Il n’y aura pas de garde-à-vue. Je m’occupe personnellement de ce dossier Monsieur Thornton.»
« C’est fort aimable à vous monsieur le Procureur. Je suis disposé à dédommager les victimes de mon employé. Mais vous comprenez bien que j’ai besoin de lui. Et…ce serait mauvais pour les affaires si d’aventure le nom de la Czerka était mêlé à cela. »
« Bien entendu monsieur ! Cela s’entend ! Ne vous inquiétez pas ! C’est…heu…cet employé-
« En effet. »
« Bien, bien ! Soyez sans crainte je vais tout arranger. »
« Parfait ». Il raccrocha. « Messieurs, vous avez entendu ?» dit-il aux policiers.
« Oui monsieur. Vous pouvez y aller, avec votre homme. »
« Merci. Bonne soirée à vous ». Cole salua les policiers d’un geste, et entraina William alors que le communicateur du chef de patrouille se mit à vibrer. Nul doute que le Procureur en question allait régler la « chose ».

Dans le speeder qui les ramenaient à l’hôtel, William et Cole ne pipèrent mot. Mais la tension était palpable. Finalement, le chauffeur les déposa, Cole poussa son jeune frère à l’intérieur de l’édifice. Malgré l’heure tardive, l’endroit était suffisamment huppé pour qu’un employé leur ouvre et les guident jusqu’à l’élévateur qui menait à un une chambre VIP. Une fois qu’ils furent seuls, la colère de Cole explosa. Il saisit son frère sans crier gare et lui assena un coup de poing terrible ! William fut projeté au sol.

« Espèce de petit connard !» tonna l’ainé des Cavendish. « Je ne sais pas ce qui me retient d’en finir avec toi !» Il se précipita sur le jeune homme pour le redresser et s’acharner avec une violence particulière. « Je t’avais dit de ne pas faire de vagues ! Et toi tu déclenches une bagarre dans un bar ! Sous les yeux d’un Jedi ! »
« Il était aveugle »
« Je te demande pardon ? »
« Le Jedi…il était aveugle… »

Un coup supplémentaire envoya William contre une table.
« Crétin ! Tu crois que c’est le moment de faire de l’ironie ? Tu me fais honte devant un représentant de l’Ordre ! Tu crois qu’on n’a pas assez de souci comme cela ? Et si je n’avais contacté ce procureur véreux, tu serais en garde-à-vue à l’heure qu’il est ! »
« C’est peut-être ce que tu aurais dû faire…me laisser là croupir là-bas »
« La question n’est pas là ! Tu portes l’insigne de la Czerka ! Tu es un de ses membres ! Tu dois faire honneur à cet insigne ! C’était quoi cette fois, hum ? Qu’ont-ils fait pour que tu dérapes ? »
« Ils ont parlé de Dubrillion. Ils se sont vanté d’avoir commis des atrocités. Il se sont réjouis de cela. Ce sont des menteurs ». Un sourire sadique se dessinait sur les lèvres de William. Cole avait cessé de maltraiter son frère dès la mention de Dubrillion. Il soupira, se dirigea vers un bar pour se servir un brandy et s’assis dans un fauteuil.
« Parfois j’oublie que toute cette merde est l’élément déclencheur. Ce qui t’as rendu comme çà. »
William tourna les yeux vers son frère. Le voir s’apaiser aussi vite n’était pas prévu. Il lut de la lassitude sur le visage de Cole.
« La guerre n’a fait que réveiller ce qui sommeillait ».
« C’est un fait. Tu te rends compte de ce qu’il aurait pu arriver ? Si ce Jedi n’était pas intervenu, tu aurais été embarqué…ou pire…tué ».
« C’était peut-être le mieux ? Le Jedi…il a dit que je devais consulter…Il voulait m’enfermer non ? »
« Bien sûr que c’est le cas. Pour eux tu es fou… »
« Ne serait-ce pas mieux ? » Le regard de William se leva vers son frère. Ses yeux mordorés ne laissaient rien entrevoir. Mais la résignation de Will fit soupirer Cole de nouveau.
« Arrête tes conneries…Tu es mon petit frère. Je ne laisserai personne t’enfermer… » Il bu une rasade de brandy…et finalement ordonna : « Lève-toi. Va te laver. Et va te coucher. On repart sous peu sur Tatooine. »

William s’executa sans broncher. Il avait le sentiment d’un semi-victoire. En jouant les résigné, il était parvenu à désamorcer la colère de son frère, lui évitant des souffrances physiques supplémentaires. Quant à Cole, il songeait qu’en s’adoucissant il s’assurait une coopération à nouveau totale de Will. C’était ainsi qu’il le maitrisait, soufflant le chaud et le froid, il s’arrangeait pour que Will sache toujours à quoi s’en tenir, en étant son seul repère et sa seule source digne de confiance.




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FIN DU TOPIC



HRP: Il n'y a pas de souci pour le temps de réponse. Merci à toi pour ce RP. Je te ferai signe pour un Rp suivant à l'occasion. Bon courage à toi pour ton IRL. Au plaisir!


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