Torhyn Lokred
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Kohlma, 21.576



- Mais…heu…vous êtes sûr que c’est nécessaire ?

- Tout à fait. Ne bougez pas mon brave. Ce sera très vite terminé.

- Mais elle est diablement longue cette aiguille…

- Mais non. Ce n’est qu’une impression. Laissez-moi faire et je vous promets que vous ne sentirez rien.

- Elles ont…euh…pas l’air commode, fit l’humain en me désignant mes deux pensionnaires Rakghoules particulièrement énervées par la présence de mon patient.

- Non…confirmais-je, en effet. Mais ne vous inquiétez pas. Elles ne peuvent rien vous faire.

Il acquiesça…visiblement peu rassuré par mes propos.

- Et lui…il a quoi ?

Je me tournais pour suivre son doigt qui désignait…Ronchon. Un petit rire de ma part et j’expliquais :

- Oh lui…Il va bien... Comme si j’étais incapable de m’intéresser à autre chose que des créatures ayant subi une mutation spécifique. Rien à signaler en dehors du fait qu’il a tout le temps faim. Il ne vous fera rien. Il va juste vouloir vérifier que vous n’avez rien de bon à manger.

Et quelques minutes plus tard c’était réglé. Je venais de vacciner un énième habitant de cette station. Alors qu’il quittait la pièce après êtres resté un petit quart d’heure en observation pour écarter tout risque d’allergie foudroyante, je notais mon intervention sur sa personne. Une injection classique du vaccin contre la paste Rakghoule de ma composition.

C’était mon dernier patient pour aujourd’hui. J’avais libéré le restant de mon après-midi. En effet j’avais donné rendez-vous à la jeune He’Thu Lhoss pour lui enseigner quelques bases en Biologie. Echange de bons procédés.

Ronchon gambadait sur mon bureau, slalomant entre les éprouvettes et les béchers. Je le regardais avec amusement quand un petit « bip » attira mon attention. L’ordinateur venait de terminer les analyses que je lui avais demandé. Elles s’affichèrent à l’écran et je me précipitais pour les lire…

Je n’avais pas désespéré de trouver une alternative, quelque chose…bref une solution pour ralentir la dégradation de mon corps mourant. J’avais un maigre espoir alors que je déchiffrai les résultats. Mais au fur et à mesure de ma lecture, je sentais une colère soudre gronder en moi. Je frappais de mes deux poings sur le bureau en pestant :

- Bordel ! NON !

Encore un échec…D’un geste rageur j’envoyais valser éprouvettes et autres verrines et matériel médical qui se trouvait là à cet instant. Tout vint choir au sol dans un raffut terrible.

* Tu as échoué…une fois de plus…Tu parles d’un esprit de génie…*

Manquait plus que lui...Je n'avis pas la patience de me battre contre lui à ce moment précis. Ma réponse fut cinglante.

- Tais-toi

*Quoi ? La vérité t’est si pénible ? Tu-as-é-chou-é* insista Torhyn dans ma tête.

- ASSEZ ! Hurlais-je, laisse-moi !

Une toux violente vint secouer mon corps sous le coup de la frustration. Ma respiration se fit sifflante, et j’eus toutes les peines du monde à stopper cette quinte qui me brulait la gorge ainsi que la cage thoracique. Je sentais mes jambes devenir molles…et je fus obligé de m’assoir. J’extirpais un mouchoir de la poche de mon veston pour le porter à ma bouche. Il se tinta d’un rouge cramoisi en raison de mes expectorations sanglantes. Je soupirais…et pris ma tête dans mes mains…tâchant de retrouver mon calme.

Mon rat était venu quémander un peu d’attention, à moins qu’il ne cherchait à me réconforter. Je ne saurai dire. La situation devenait préoccupante…Le temps me manquait…









Alysha Myy’Lano
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Encore une fois, j’ai donné pour ordre qu’on me conduise à lui. Il n’y a plus désormais un mois qui se passe sans que nos chemins ne se croisent. Que dis-je ? En réalité, c’est presque à la semaine que s’organise nos rencontres. Il faut croire que nous avons faim, l’un comme l’autre, de nous voir. Nous peut-être moins que ce que nous représentons. Chaque rencontre va avec son cadeau de connaissance et de culture, des entrevues si chargées en fruit que mes bras peinent à chaque fois à porter le merveilleux panier, résultat de mon labeur.



De quelle visite avions-nous convenu, cette fois ? J’aime à faire cette comparaison, lui qui me parle toujours de son palais mental. C’est comme de pousser chaque fois une nouvelle porte, dans un château trop grand, et s’émerveiller toujours de ce qu’elle cachait de curieux. La biologie. La science du vivant. Pourquoi les êtres, pourquoi le sang, pourquoi l’enfant, pourquoi la difformité... Je continue, auprès d’Absalom Thorn et dans les bibliothèques impériales que mes accréditations auprès de ma Dame me permettent, d’aborder les mystères de la Magie et du jeu avec le vivant. L’orgueil de mes pairs les pousseraient certainement à négliger une étude plus... pragmatique de mon objet. Je pense pourtant sincèrement que cela pourra m’aider à aller plus avant. Et puis... Il faut le dire, après plus de vingt ans à subir l’ignorance, j’en suis tout à fait nourrie, je veux à présent m’abreuver d’autre chose. Même pour la numismatique, au hasard d’une écoute, je me suis trouvé une passion... Du moins un intérêt.



Le monde s’est ouvert à moi, si vaste, si vite, j’ai parfois le vertige et l’oxygène me manque dans ma course éperdue. J’espère toutefois avoir trouvé dans nos impératifs la volonté de canaliser et de maîtriser cette curiosité. Il se meurt. Tous les jours, un peu plus, sa respiration est plus pénible, chaque pas plus lourd. Et ma Dame, alors ? Je ne sais qu’en penser. Comment, puissante qu’elle est parmi les puissantes, peut-elle manquer des connaissances ou des moyens de le guérir ? Les tableaux sont si parfaits puisqu’ils sont pensés pour être montrés. Ai-je été, papillon nocturne, attiré par la lumière d’un finalement, croyant alors que c’était une étoile ? Son indifférence à mon égard, commence à me le faire croire. Pourquoi m’ignore-t-elle à ce point ? Je devrais être sa main : que dois-je penser ? Est-elle manchote ou bien abuse-t-elle de ma crédulité après avoir obtenue ce qu’elle souhaitait de moi ? Et qu’aurait-elle bien pu souhaiter ? La Reine araignée, peut-être, s’est-elle contentée d’être sûre qu’un tel instrument ne pouvait pas tomber entre d’autres mains. Retirer de la main une carte maîtresse est souvent aussi important que de développer son propre jeu... Le Paazak, tiens, voilà une autre passion à laquelle mon Docteur m’aura initié.



La navette s’enfuie dans l’hyperespace. Bientôt, le bleu tranchant joue sur mes paupières fermées. Bientôt...



… Je descends. Cette fois, peut-être pour l’amuser, j’ai décidé de suivre les conseils de tous les mauvais holofilms sur les femmes happées par les affaires, et me voilà à jouer la caricature du sérieux et du fatal. J’ai même, un temps, songé à m’amuser davantage en feignant de suivre la mode étudiante, mais la pudeur m’a rappelé à l’ordre : je ne voulais pas que les collègues chercheurs de mon collègue aillent s’imaginer une tout autre nature à mes visites. Il n’est pas là. Il ne peut tout le temps se déranger pour venir jusqu’à moi, je sais qu’il me faut aller à lui. Pourtant, j’entends les cris, je ressens sa détresse, et je cours sur les derniers mètres. Je le retrouve sur une chaise, mes talons crissent sur le verre brisé. Un échec. Toujours.



:: Docteur, je suis là... Calmez-vous, chaque échec délimite la voie vers la réussite : ne m’avez-vous pas dit que c’était-là la méthode des sciences expérimentales ? ::



Les genoux pliés, en équilibre parfait, une main sur son genou, mon regard cherche le sien. Il ne peut m’abandonner maintenant.
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Un bruit de pas…des talons. Puis une main sur ma jambe, et une voix dans ma tête. Elle était revenue. Je relevais la tête, arrachant mes yeux horrifiés du sang qui souillait mon mouchoir d’ordinaire immaculé. Mon visage était horriblement pâle, et j’avais l’air…vieux, fatigué. Ma respiration était encore saccadée…La peur…la peur de l’échec m’envahissait. Le temps passait, et je ne faisais pas assez de progrès. Toutes mes recherches tournaient autour du virus Rakghoul et de son vaccin. Alors forcement je ne pouvais me consacrer pleinement à mes recherches pour rester en vie. Mais je ne pouvais me résoudre à devenir obsolète pour les Siths. Ils avaient été suffisamment clair. Et je soupçonnais d’ailleurs mes « employeurs » de me laisser dans cet état pour mieux me « museler » et se dégager de toute responsabilité. Après tout, l’échec me reviendrait…Et ma mort en serait la conséquence directe…Oui…elle était suffisamment rusée pour cela !

J’eus un geste de tête, comme pour chasser ces idées sombres, reportant mon attention sur la voix de la jeune femme qui me faisait face. Elle, pour l’heure du moins, cherchait à me soutenir…et à m’aider. Je lui répondis donc par notre moyen de communication favoris quand nous étions dans le complexe…les murs avaient des oreilles.

:: Ma chère…Votre présence seule chasse les ombres de mon esprit… :: Je pris une inspiration en tachant de me redresser quelque peu, déliant ma cage thoracique et lui donnant de l’amplitude pour capter la moindre particule d’oxygène qui nous entourait. Et je fis disparaitre dans ma poche le mouchoir, témoin de mes maux. :: Vous avez raison…l’impatience, la frustration, et la colère de voir si peu de progrès me font exploser… :: J’eus un nouveau soupire, et mais je saisis sa main et l’invitais à se relever en même temps que moi. Mon sourire s’élargit en voyant son choix de garde-robe. :: Ravissante comme toujours ! :: commentais-je, ce à quoi elle me souffla un merci. Il fallait dire que nous aimions jouer à ce drole de jeu qui voulait que nous ne soyons pas ic des esclaves, mais des rois. :: Comment vous portez-vous ? Quelles sont vos dernières découvertes, racontez-moi tout ::

:: Pour tout vous dire, il m'est difficile d'être absolument claire dans ce que j'ai appris jusque-là. Les mécaniques, si j'en maîtrise déjà certaines, m'échappent assez largement dans leur... Comment dire... Possibilité ? L'approche de la Force résidant dans la Sorcellerie Sith est si radicalement différente de ce que m'ont enseigné le Courant Blanc et les Sith d'aujourd'hui. Pourtant, j'ai le sentiment que cette approche, que d'aucun dédaigne comme rustique, dispose d'une certaine forme de vérité perdue. Je... :: Elle marqua une pause, comme hésitant sur le choix de ses mots. :: Je suis partagée entre l'ivresse d'y trouver le moyen de vous sauver et le désespoir de ne pas disposer du temps nécessaire à cela, Docteur... ::
Sa voix extrêmement douce, légèrement tremblante me faisait une drôle de sensation. Était-elle sincère ? Tel était le destin de prédateurs comme nous. Jamais sûr pleinement de la bonne foi de l’autre. Mais peu importait…pour l’heure nous étions dans une optique d’échanges cordiaux et égaux.

:: Je comprends…Ce n’est surement un domaine dont il n'est pas évident de percer les mystères, sans quoi, tout le monde le ferait…Parmi les vôtres bien entendu…L’important est de garder en tête que toute précipitation pourrait causer l’effet inverse désiré. Il en est de même de mon côté. Je trépigne. Et je dois combiner recherches secrètes et travail demandé. Notre…Dame, a demandé à ce que tout le monde soit vacciné. J’enchaine les consultations et des vaccinations à la chaine :: Je mis dans ses mains une fiole contenant le précieux sésame et lui rappelais :: d’ailleurs, si je ne m’abuse chère He’Thu, il faut songer à votre propre injection ::

Le souvenir de sa dernière piqure me revenait, pour le scanner que je lui avais fait passer. Un autre temps à présent. Je lui montrais une seringue...

::Je me souviens que la denière fois que je vous ai fait ce genre de manipulation invasive, vous m'avez demandé de tester le produit avant vous. Je ne puis le faire en cet instant car je ne peux me permettre que le vaccin vienne ruiner mes espoirs d'une efficacité durant le futur processus de mutation que nous comptons accomplir sur mon corps. Aussi...je comprendrai et je ne m'offusquerai pas, si vous préférez renoncer à cette précaution par manque de confiance. ::

Mes yeux bleus s'étaient fichés dans les siens, sans prêter la moindre attention aux spécimens Rakghoules qui nous observaient en grondant depuis l'arrivée de la jeune femme. Après tout elles ne se connaissaient pas encore...

Alysha Myy’Lano
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Il s'est calmé, a retrouvé un semblant de raison. Il a répondu à mes caresses par d’autres douceurs. Sa respiration s'est faite plus régulière. La toux a fui. Il ne siffle presque plus. Comme pour chasser son propre mal, son esprit dérive déjà vers celui qui est au cœur de la plupart de nos efforts des ces derniers mois. Oui, notre Dame le désire. Quitte à ce qu’il meurt au cours du voyage ? C’est là le destin des trop faibles, mais là... L’est-il vraiment ? Cet homme que j’ai méprisé d’abord, mérite-t-il d’être... gaspillé ? Je peine à saisir l’intérêt derrière ce risque. Sa santé se dégrade si vite, et avec une telle évidence ? Que ferait ma Dame d’une recherche avortée faute d’avoir laisser mourir le seul capable de la mener ? En est-elle venue à ce degré de méfiance qu’elle ne préfère plus que s’entourer de morts en sursis pour se sentir en sécurité ? La paranoïa n’est-elle pas la marque d’un esprit fébrile et plus imbu que solide ?

Beaucoup trop d’idées, et pour l’heure, une question. Je le regarde dans le fond des yeux, je lui souris. :: Nous n’étions pas ce que nous sommes aujourd’hui... Tout en opérant ses trucs de Docteur, il me rend mon sourire. - Non... en effet, néanmoins le choix vous appartient. Je décèle l’intensité de son regard. D’aucun n’y verrait que la concentration du professionnel à l’œuvre, mais allai-je céder aux mêmes excès méfiants que la Reine Keto et décider d’y voir autre chose ? Je ne le laisse pas tout de suite faire, j’attrappe sa main et l’oblige à me regarder dans les yeux, le cœur sur un fil. - Vous... Que feriez-vous à ma place ? Je sens qu’il serre ma main et ses pupilles n’ont aucun mal à soutenir les miennes. - Je n’hésiterais pas une seule seconde à faire ce vaccin. Quelle audace ! Quel homme ! Rien ne pourrait le trahir. Je ris. - Vous êtes aussi bon menteur que je suis bonne menteuse, nous sommes d'accord ? Il joue les dames blessées et marmonne. - Ma chère, comme vous y allez... je ne mens pas toujours...il m'arrive d'être...sincère...de temps en temps... Le danger est réel. J’ai rencontré, en lui, des démons bien plus sournois que peuvent ne le laisser penser les douces rides inquiètes de son front. Sa folie serait-elle capable de l’amener à sacrifier ce qui est, pour l’heure, sa seule et probablement son unique chance de s’en sortir ? Mais moi ? Puis-je prendre le risque d’être envoyée au front lors du déploiement d’une arme aussi... Comme pour me ramener à la réalité de ce choix, un grognement, dans une cage, quelque part. - Allez-y, Ryden. J’ai foi en vous. ::

Je lui présente mon bras mais mon autre main vient trouver sa cuisse. Je ne souhaite pas rompre le contact durant toute l’opération, pourtant banale. Quelque part, m’apprête à sauter dans le vide et, alors en pleine crise de confiance, je tente pourtant, et m’effraie, un saut de la foi.
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Délicieuse demoiselle, qui jouait sur les mots pour créer de l’intimité ou reprendre de la distance. Dans le plus grand silence, je saisis son bras. Il y avait quelque chose de solennel dans cet instant. Je remontais doucement sa manche de chemise. Je désinfectais la zone, et enfin je saisis la fameuse seringue. Je suspendis quelques instants mon geste, juste avant d’enfoncer l’aiguille dans sa peau délicate. Quel suspens…Quelle tension dramatique ! Finalement, je retirai l’aiguille avec douceur et épongeai d’un coton la petite goutte vermeille qui pointait.

- Hé voilà…ça va ?

Elle ne me regardait pas, son regard s’était figé sur le point de pénétration de mon aiguille…Soudain elle bondit sur moi, et nous chutâmes. Inconsciemment j’avais tendu les bras vers elle, attendant le contact avec le sol. Il fut plus doux que je ne l’aurai cru. Elle l’avait sans nul doute amorti avec ses pouvoirs pour éviter un choc. La jeune femme, désormais à califourchon sur moi faisait mine de me mordre ! C’était flippant ! Finalement elle partit dans un grand éclat de rire ! La chipie !

Je la regardais avec stupéfaction, puis je réalisais qu’elle s’était bien jouée de moi et je ris avec elle tout en redressant légèrement mon buste :

- Bravo ! Belle performance. Vous m’avez bien eu.

Elle a les larmes aux yeux, tant elle a ri. Je devais bien reconnaitre que c’était la première fois qu’elle se lâchait autant en ma présence, surtout avec une telle spontanéité. Elle finit par rapprocher son visage du mien et planta ses yeux dans les miens, la pointe de nos nez se frôlaient presque.

:: Quoi ? Vous vous attendiez à autre chose ? ::

Son audace était sans pareille, toujours à souffler le chaud et le froid, se rendant à la fois désirable et inaccessible. Je restais là sans bouger, un sourire illuminant mon visage fatigué.

:: En tout cas pas à cela… :: Mon visage s’approcha du sien un peu plus et juste avant le contact de ses lèvres, je déviais vers son oreille pour murmurer : Vous me surprendrez toujours. Et revenir doucement à ma position initiale.

Elle se releva finalement et pris un temps pour de recoiffer et se rhabiller. Je limitais, rajustant ma chemise et mon gilet de costume, je laissais mes cheveux dénoués continuer leur dissension habituelle face à toutes mes tentatives de les discipliner.

- Et à la fois, n'est-ce pas exactement ce que vous adorez chez moi ? Elle souriait, ravissante, comme de coutume. Et bien entendu qu'elle avait raison. En même temps, qui pourrait ne pas apprécier ce genre de petites taquineries dont elle savait gratifier son entourage? Elle reprit. Mais plus sérieusement... Je ne comprends pas. Comment est-ce qu'une simple piqûre pourra m'éviter de vous dévorer de nouveau à l'avenir ?

Avec un sourire chaleureux je lui expliquais :

- Ha…mais cette piqure recèle tant de chose. Grâce à cette injection, je viens de stimuler votre système immunitaire afin de développer une immunité à long terme contre les antigènes d’agents pathogènes spécifiques de la peste Rakghoule. Pour faire plus simple, si d’aventure vous vous trouviez contaminée, votre corps saura se défendre contre l’action du virus. Et il n’y aura pas de mutation. Je posais ma main sur son dos pour l’inviter à observer un holo-projecteur que j’activais. Voyez plutôt : une cellule active du Virus apparue sous nos yeux. Ça c’est un agent pathogène. Nous l’avons extrait des échantillons que nous avons prélevés sur Taris. Nous avons extrait du matériel génétique. L’image changea pour montrer un brin d’ADN exploité. Nous avons extrait un fragment de cet ADN, un tout petit brin. Nous avons fait le nécessaire pour qu’il ne soit pas actif. Nous l’avons combiné à des solutions autres tel que l’adjuvent pour booster sa capacité à développer une immunité adaptive à votre corps…Et le voilà. Une nouvelle commande et la cellule active du vaccin TVAR apparue, attaquant celle du virus qui se désintégrait sous nos yeux. Toujours souriant, je concluais : en gros je vous ai injecté un peu de virus…pour que votre corps apprenne à se protéger de lui…



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J’ai du mal à saisir moi-même le besoin de jeu qui surgit parfois. Moi. Une meurtrière. Une veuve noire. Une passionnée de la domination. Une aspirante Sorcière. Me voilà à bondir sur mon interlocuteur en feignant de m’être transformée en Rakhgoul. Est-ce là ce que je souhaite devenir ? Et à la fois... Veux-je seulement m’enfermer dans un rôle de théâtre permanent, de la dame sombre, froide, inaccessible, mortelle... Je désire avidement le pouvoir pour briser mes chaînes. Je crève de ne pouvoir plier toute réalité à ma volonté. Et quoi ? Je devrais dès lors m’enfermer dans un rôle de composition permanent ? Me murer derrière des façades de désolation et de ténèbres. Finir plus enchaîné que la dernière créature des enfers ? Je joue, comme une enfant. Et alors que j’ai le pouvoir de lui briser la nuque d’une simple pensée, de lui détruire littéralement la pensée, je fais mine de lui dévorer la jugulaire à pleine dents. Et je ris, je ris...



Il faut pourtant se relever et de nouveau, prêter attention à son costume. Alors viennent les questions et les réponses qui les accompagnent. J’écoute attentivement. Je me félicite d’avoir compulsé, en prévision de notre rencontre, quelques manuels afin d’éclaircir le vocabulaire spécifique qui allait sûrement être le sien. Autrefois, pathogène, antigène, matériel génétique, autant de mots qui m’auraient laissé pantoise. Aujourd’hui, si je ne saisis pas l’ensemble du discours, du moins accédè-je relativement à celui-ci. Simplement, l’autodidacte que je suis continue d’éprouver des lacunes, sévères.



:: D’accord... Parce que la maladie Rakhgoul est provoquée par un virus, et non une bactérie... Et de fait, il est possible d’entraîner le corps à s’en préserver mais... Je crois ne pas avoir bien saisi, justement, la différence entre ces deux... petites choses. Les bactéries, les virus, j’entends. Il me sourit, il a l’air heureux. Les deux sont des micro-organismes, invisibles à l'oeil nu. Les bactéries sont des organismes unicellulaires. Elles sont constituées d'une seule et unique cellule. Une cellule dépourvue de noyau, mais qui est capable d'assumer ses propres fonctions élémentaires. Pour empêcher leur multiplication, on peut recourir à des antibiotiques. Les bactéries ne sont d'ailleurs pas toutes nocives. Certaines son essentielles pour le bon fonctionnement de votre organisme. Les virus, quant à eux, sont des agents infectieux. Ils se composent d'un assemblage d'acides nucléiques et de protéines. L'ensemble leur sert à parasiter des cellules hôtes afin de s'y multiplier. Un processus contre lequel les traitements antibiotiques n'ont aucun effet...Ils sont des parasites en quelque sorte. J’ai un véritable plaisir à comprendre ce qu’il me dit, et soudain, mon sourcil, comme mon intellect, achoppe. - Acides nucléiques ? Il va falloir que je vous enregistre, mon bon Docteur... Il rit de me voir peiner à le suivre. - Peut-être oui! "Acide Nucléide" désigne une substance constituée d'un enchaînement linéaire de nucléotides. Il existe deux grandes catégories à l'état naturel : les acides désoxyribonucléiques (ADN) et les acides ribonucléiques (ARN). ::



Je souris, un peu de travers, la spontanéité de l'amusement étant jugulée par la concentration. :: ça vous amuse, hein ? - Je dois reconnaître que...oui. Voyez-vous je suis médecin certes, mais a la base je suis paléopathologiste. Les petites bêtes sont ma grande passion...Et je suis ravi de partager cela avec vous. Son regard, plus que ses pensées encore, souligne cette évidence. - Et c'est encore plus drôle lorsqu'au fil de questions simples, vous parvenez à gorger vos explications de mots soulevant quatre fois plus de questions, mmh ? Mon ton n’est rien moins qu’agressif. Je constate juste que je ne suis pas la seule à aimer les joies simples de l’enfance, les jeux du chat et de la souris. - Peut-être que de cette façon je m'assure de nourrir votre intérêt pour la matière...Et ainsi... je peux vous monopoliser. Il est de nouveau dans la séduction. Il l’est rarement au hasard. Docteur coquin... Nous attendons de l’un et l’autre des choses... - En ce cas, il nous faut d'abord trouver un endroit plus approprié à mon étude, et il va me falloir de quoi prendre des notes tandis que mon TPH vous enregistrera. J'aurai alors l'occasion de passer mes nuits à vous écouter me parler de toute cela. De nouveau, mon sourire. Je prends la mine de l’étudiante la plus sérieuse qu’il a probablement jamais vue. - Vos nuits hein... Le voilà qui badine... A quel endroit-pensez-vous ma chère ? Je le regarde en riant un peu et d’un geste de la main, je mime mon incertitude. - Qu’importe. Vous habitez ici, moi pas ! Il faut simplement tout le nécessaire pour que l’étudiante sérieuse que je suis puisse ressortir de ce complexe avec le plus de matière possible. ::
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- Alors soit, laissez-moi le temps de prendre mes essentiels…

J’attrapais mon datapad et l’inhalateur qui reposait dans la poche de ma blouse sur le dossier de mon fauteuil. Je lui tendis mon bras pour qu’elle le prenne et la guidais vers la sortie du laboratoire. Soudain, un petit couinement attira mon attention. Je me retournais vers l’origine des petits cris. Ronchon, qui s’était caché depuis l’arrivée de la jeune apprentie, galopait dans notre direction. Un petit sourire sur mes lèvres, je délaissais ma délicieuse amie pour me pencher, et tendre la main pour que rat saute dedans. Il se posta au creux de ma main, sur ses pattes arrière, ses yeux rougeoyants rivés dans le bleu des miens :

- Hé bien petit camarade ? Tu restes ici…(couinement plaintif ) Allons…J’ai une mission pour toi. Il faut que tu veilles sur nos redoutables « amies » …D’accord ? (Couinement plaintif) Je soupirais…Ronchon…ne m’obliges pas à sévir. Tu restes ici. Tu sais que je ne peux pas courir le risque que tu croises quelqu’un de mal attentionné, et tu ne sais pas encore te tenir correctement dans la société…

Avec douceur, je saisis ma blouse et la posais sur mon fauteuil et posais le rat dessus. Il se roula en boule et bailla paresseusement…

Je revins vers He’Thu :

- Depuis que les deux rakghoules sont là, il est quelque peu stressé. Il « sent » le danger et sa nature l’oblige à fuir…ou se réfugier quelque part où il sera en sécurité. Mon odeur l’aide à s’apaiser.

Dire que je m’étais attaché à ce petit être était un euphémisme. Je sentais son regard curieux sur moi. Maintenant que je la connaissais bien, j’étais en mesure de décrypter ses expressions même minimes qu’elle laissait entrevoir. Elle cogitait et ne tarda pas à me faire part de son interrogation.

C'est... surprenant. Cette façon de vous être attaché. Pourquoi ? Vous qui êtes d'ordinaire si rationnel ? N'y voyez pas un jugement de valeur, vraiment, je suis... Curieuse.

Je souris et tendis de nouveau mon bras pour qu’elle le prenne.

- Je ne suis pas dénué de sentiment vous savez. Disons que j’ai décelé chez ce petit cobaye un comportement qui m’avais initialement surpris. Il avait un fort instinct de survie et était agressif. J’avais peur qu’il ne souffre d’une maladie qui aurait altéré les injections que je destinais à son groupe. J’ai donc fait des analyses plus poussées sur lui. Et il s’est avéré qu’il était juste effrayé. Il était plus intuitif que ses comparses. Cela lui a sauvé la vie je dois dire. Et j’ai décidé d’étudier son comportement un peu plus. Et finalement…ce qui n’était qu’une expérience est devenu bien plus…A sa manière il m’aide à calmer les autres cobayes trop énervés. Je marquais un silence et avant qu’elle ne s’interroge sur un détail je précisais : c’est une règle chez tout laborantin, quand on travail sur des cobayes, il faut savoir les comprendre. On ne fait pas de bon travail avec des cobayes apeurés ou malades, cela fausse les résultats.

Elle me regardait avec un air qui ne laissait paraitre rien d’autre qu’une profonde réflexion, et finalement :

Ce principe fait de moi votre souris blanche anormale chez les Sith ? Un échantillon d'une population au comportement déviant que votre curiosité isole et étudie ?

Je m’arrêtais alors, mon sourire s’était figé dans une mine allègre. Elle venait de comprendre…Mais je me hâtais d’apporter une précision, afin qu’elle n’en prenne pas ombrage :

- Ne vous fâchez pas…Je suis un scientifique avant tout. Et…depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours été animé dune profonde curiosité pour tout. Ce qui m’a valu parfois quelques corrections. Mais…je tournais vers elle un regard où scintillait une étrange lueur : à votre avis…pourquoi Darth Oracci vous a envoyé à moi ? Elle voulait observer comment deux être particuliers tels que nous allaient réagir. Je suis sûr qu’elle s’était réjouie de notre désaccord premier. Je serrai les dents en allant plus loin dans mon analyse : après tout…je ne suis moi-même qu’un cobaye pour les Siths. Un savant fou qu’on a enfermé ici pour voir s’il est capable d’être dressé. Ce complexe est ma cage. Ma maladie ma laisse. Darth Ganys, même Mee (il y eu un pincement dans ma voix) sont mes gardiens. Vous…êtes finalement la seule à me voir autrement à présent.

Ma voix s’était éteinte à la suite de cette sentence que je venais de prononcer. Mon bras s’était resserré un peu plus autours du sien…comme par peur qu’elle me lâche. He’Thu et moi avions largement dépassé le stade de la curiosité scientifique l’un pour l’autre. Et la crainte de Darth Oracci s'était réalisée: ses deux redoutables marionnettes s'étaient alliées.



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Pauvre, pauvre Docteur… Je sens son étreinte et même, quelle surprise, la tension réelle qui l’accompagne. Il craint véritablement ma réaction. Brave homme qui s’oublie dans nos jeux d’enfants. Combien lui ressemblé-je ? Drôles d’animaux de laboratoire. Je ne défais pas mon bras du sien, doucement porte la main à sa joue de la flatte, rassurante. Le temps a pu lui sembler le long, le temps que je réagisse et pense. :: Admettons que je sois votre souris blanche, acceptez-vous d'être la mienne ? Je n'avais jamais considéré un être... dépourvu de la Force comme pouvant être digne du moindre intérêt. Et puis vous. Si nous nous étudions l'un l'autre et nous apprenons chacun des tours, nous pourrions peut-être alors nous considérer comme quitte ? Vous feriez ça, pour moi, Docteur ? Apprendre des tours ? :: Il sourit faiblement, je retire ma main, abandonne sa peau crissante. – Mais ma chère, n'est-ce pas ce que nous faisons sans cesse? Un échange de bons procédés. Il me parait donc normal que je sois votre souris blanche tout comme vous la mienne. C'est de bonne guerre après tout. Je prends l’air un peu contrit. :: – Oui, mais vous admettrez que je mets dans mes sauts et mes pirouettes une grâce infinie et une grande passion. J'ai parfois l'impression que vos bonds manquent d'un brin de volonté de me complaire... :: Je pars finalement sur un sourire dont je lui laisse les plaisirs de l’interprétation. Il se lance avec un certain sérieux dans l’étude de celle-ci, ses yeux cherchant au fond des miens des indices. – Vraiment ? Vous m'en voyez navré. Peut-être ai-je besoin d'une motivation plus probante ? Il joue, l’amusement glisse sur ses lèvres, les craintes ont fui, loin, au-delà des montagnes de son front fatigué. La candeur, cette fois. :: Que donneriez-vous à votre souris pour la motiver davantage, vous ? :: Il prend le temps de la réflexion. D’aucun pourrait voir sa main parcourir les pièces, toucher parfois le fou, l’abandonner, envisager la tour… – Les souris, et c'est valable pour bien des cobayes, réagissent à la récompense. Il suffit de trouver la bonne pour motiver le cobaye à se montrer plus docile, en pointant sans cesse son bon comportement par une récompense. C'est le principe du renforcement positif...La récompense varie, de la nourriture, de l'affection, peu importe, du moment que le cobaye est heureux et prompt à répéter le bon comportement. Dois-je jouer ma reine ? :: – Plus grand est le bonheur, plus grande est l’efficience, de fait. Alors… Ma belle petite souris, de quoi manquez-vous le plus terriblement, de nourriture… ou de mon affection ? :: Je viens, d’un geste vif et doux à la fois, taquiner le bout de son nez, comme pour mieux le déstabiliser, et de nouveau je laisse éclater pour souffle rieur et pétiller mes yeux. Qui prétendrait connaître l’évolution de cette partie commettrait le pire péché d’orgueil. Ou peut-être la fin est-elle évidente ? écrite de tous temps ? Et sommes-nous les seuls à ne pas l’avoir encore saisie ?

Tandis que nous jouons encore, nous avançons tout de même. J’ignore où il me mène, mais je ne doute pas que nous finirons immanquablement par gagner une salle propice à l’étude qu’il s’apprête à me livrer.
Torhyn Lokred
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Elle apprenait vite, elle s’amusait de cette situation. De sa question, nul doute qu’elle en connaissait la réponse. Elle ne souhaitait que m’obliger à le dire, et par la même occasion, le reconnaitre. J’avais, ce perpétuel besoin d’affection et de reconnaissance. Après troutes les épreuves de ma vie, qu’on admire mon travail et qu’on flatte mon égo était une chose qui me faisait du bien, mais l’affection était un moteur tout autre. Le fait de voir dans le regard de l’autre tout l’importance, et son témoignage, qu’on représentait pour l’autre. Cela n’avait pas de prix. Le seul hic…face à He’Thu, difficile d’avoir quelque chose de sincère. Elle mentait aussi bien que moi, et ses minauderies n’arrangeaient rien. Finalement, ma dépendance affective était une faiblesse non négligeable. Mais cela pouvait avoir son charme, il fallait le reconnaitre.

- Vous savez bien, que même si j’apprécie la gastronomie, je ne suis pas un gros mangeur. Un clin d’œil vint achever cette remarque. Mon sous-entendu était plus que perceptible. Mais je décidais d’apporter une précision : cependant, combler mon affectif est une chose qui peut fonctionner je vous l’accorde. Mais nourrir mon esprit de connaissance est une motivation également très efficace…

Elle me regardait en souriant, l'éternel jeu de séduction :

- Je m'efforcerai alors à nourrir l'un et l'autre du mieux que je peux. Je ne voudrais pas que ma souris ne soit autre chose qu’heureuse et ravie en ma présence.

Je ris à nouveau, nous nous comprenions bien. Je l’invitais à poursuivre notre cheminement. Nous parvînmes finalement à un salon adjacent à la salle à manger dans laquelle nous avions pris une fois un repas très sympathique. Parfois je me retrouvais en ce lieu avec Ganys et nous devisions sur des choses et d’autres, importantes ou non, tout en prenant une légère collation - aménagée pour le Sith qui n’avait plus de mâchoire inférieure…

L’endroit était à l’image du complexe : épuré. Le confort minimum était présent : fauteuils, table basse et guéridons, et un canapé. Une vue imprenable sur la jungle de Kohlma en contrebas faisait office de tableau de maitre. Face à un mur immaculé, un holo-projecteur se trouvait là. Je savais que les hommes et le Major Keto aimaient venir regarder quelques divertissements cinématographiques durant leurs pauses. Dans le cas présent je pouvais le raccorder si besoin était à mon datapad pour projeter une donnée, afin d’apporter une meilleure représentation de ce dont nous pouvions parler.

- Nous serons tranquille ici. Je suis navré, ce n’est pas le grand luxe. Nous sommes sur une base militaire. Le confort et la décoration ne sont pas une priorité pour…nos gérants. J’ai dû m’y faire.

Alors que nous nous installions, le droïde de service nous avais rejoint :

- Bonjour Docteur Thorlok, Mademoiselle, souhaitez-vous que je vous apporte quelque chose à boire et à manger.

Je le foudroyais du regard, tant sa présence m’agaçais…Mon aversion pour les droïde ne s’estompait pas, même en les côtoyant.

- Comme d’habitude pour moi, fis-je d’une ton sec.

- Un café long, noir, sans sucre, c’est noté. Il se tourna vers He’Thu, attendant sa « commande ».



Alysha Myy’Lano
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Nos passes d’armes se poursuivent. Elles sont devenues une habitude. Cependant, je dois bien noter que les échanges sont parfois… Plus surprenant. Il n’est pas question de se prendre au jeu, cette fois, mais de confessions, à demi-mots, d’honnêteté dissimulée. Il attend de moi une singulière forme d’affection. Mais veux-je, présentement ? Est-ce le même sentiment ? Il faut bien avouer, qu’au-delà du plaisir enfantin du jeu est né un plaisir à être là et à caresser, parfois, le crépitement de sa barbe toujours soigneusement taillé. Est-ce que nous nous habituons l’un à l’autre ? Qu’est-ce que cela veut dire, sur moi ? La haine, la colère. Ce qui m’avait poussé sur Korriban. Je les sens, parfois, encore gronder en moi. Mais sont-elles restées les mêmes ? Assises dans un salon à la sobriété tout attendue d’un centre de recherches comme celui-ci.

Le droïde se tourne vers moi, il attend mes desiderata. J’active mon THP, sa lumière glauque se réverbère sur le blanc laqué qui nous entoure. Bientôt, il synthétise mon souhait : « Un chocolat noir, chaud, avec le moins de sucre possible. Et quelques fruits… Ce que vous avez, de préférence des pommes et pourquoi pas des amandes… » Le robot, d’un mouvement raide du buste signifie que la commande est bien prise et s’en va. Nous sommes de nouveau seuls. Mes yeux regagnent les siens. :: Ne vous excusez pas, cette situation n’est pas de votre fait. Je suis davantage attristée de constater, malgré l’atout précieux que vous représentez, combien on néglige de vous offrir un confort auquel vous méritez d’accéder. Ni culture, ni belle chose, et pour toutes conversations des soldats… Comment ne mourrez-vous pas d’ennui, ici, sitôt que la fatigue vous empêche de travailler ? :: Je reconnais que...les conversations avec eux sont souvent orientées et peu variées...Heureusement quelques personnes, comme l'ingénieur en chef, monsieur Juyio Anglasa me permettent de diversifier. Mais il a fort à faire. Darth Ganys me surprend assez souvent en matière de discussion. Il est assez loquace selon son humeur. Je sens, en lui, le poids de ce soupir. Il ne feint pas la peine, la mimique est trop parfaite et, au-delà du masque qu’il se compose, l’émotion est bien-là. Où serait-il devenu un plus grand menteur encore ? Peut-être… Qu’on peut se brûler à jouer avec le feu. Cela dit...je ne suis pas là pour...m'amuser...les consigne de notre Dame sont claires. Je dois réussir si je veux gagner ma liberté. Alors tout ce que je fais concerne mes travaux. Mais je déplore d'avoir un réel contact avec l'extérieur. Vos visites me sont précieuses et vous êtes devenue une bouffée d'air rafraichissante pour moi qui suis confiné sur cette lune. J’ai plus de mal à saisir le second soupire. Il est traversé par des émotions complexes. Son regard se perd un peu, au-delà du mien.

« Si vous saviez comme j'aimerai à nouveau jouer du piano...cela me rappellerait des années plus heureuses...à défaut de retourner un jour sur mon monde natal... J'imagine que...la maison de ma famille n'est plus qu'un tas de ruines désormais. » J’ai du mal à témoigner la moindre compassion, je n’ai simplement jamais connu la présence d’une famille, comment m’imaginer la perdre ? Je sens pourtant une forme de détresse. De l’affection. Ma main vient trouver la sienne. :: Nous vous trouverons une nouvelle demeure et vous m’y jouerez, au crépuscule, de jolies sonates. :: Il sourit, son œil s’éclaire à nouveau, j’existe. – Attention ma chère, on pourrait croire qu'on cherche à emménager ensemble, il rit doucement avant d’ajouter, marqué par le battement d’un œil, Néanmoins j'apprécie l'idée de jouer pour vous... Je crains toutefois d'avoir perdu en virtuosité, par manque de pratique. – Et quel mal y aurait-il à cette idée ? Pourvu que la maison soit suffisamment grande pour nous deux, que je dispose de mon boudoir, de votre bureau d’homme important… C’est une idée qui ne m’effraie pas tant que de devoir vous voir vous faner ici, encore longtemps. ::

La sincérité de ma propre parole me surprend et semble le surprendre de même. Son regard est plus intense, moins joueur, il me sonde. Sa main douce d’érudit vient ordonner ma coiffure, un peu rebelle. « Et où aimeriez-vous la voir cette demeure qui nous conviendrait ? Je réfléchis, un instant, en silence, puis décide d’exprimer ma pensée comme elle vient, avec lui pour témoin. – J'ai encore si peu voyagé... J'ignore même ce que j'aime, je crois. Ni la poussière, ni la chaleur. Il y a bien un endroit, des paysages que j'ai vu sur Hapès. Pouvoir, en éclaircissant nos vitres, découvrir des neiges éternelles. Admirer leur fantôme dans le miroir d'un lac, le parfum des pins, le crissement léger des galets, lorsque nous marcherons sur les berges, des rivières qui chantent... Je dessine, dans son esprit, comme les traçant au pinceau, les images que j’évoque. –Ne la voyez-vous pas ? ::
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Quelle surprise pour moi. Car je ne la sens pas « jouer » avec moi. Elle se dit donc prête à ce que nous nous établissions, quelque part. Je ne m’y attendais pas, du tout ! Nous apprenions à nous connaître, certes ce n’était pas une bague au doigt, mais ce n’était pas anodin. Après tout était-ce surprenant que les deux âmes meurtries que nous étions ne cherche pas un havre de paix ? Un coin de tranquillité dans la Galaxie – si toutefois c’était possible. L’image qu’elle me montrait dans mon esprit est magnifique, je devais bien le reconnaitre.

- Je le vois…oui, soufflais-je doucement. Cela semble presque…surréel. C’est Hapes ? Je n’y suis jamais allé. Mais alors que mon esprit admire cette « carte postale », je saisis ses mains : que je sois sûr de comprendre, vous proposez là un point d’ancrage en un lieu idyllique, où nous ressourcer quand le besoin se fera sentir. Un endroit où nous pourrions être en sécurité…Et inaccessible à…nos employeurs actuels… ?

- Je ne sais ce que je vous montre, je le rêve pour l'instant, voilà tout. Mais... Quand je vous entends dire la chose ainsi, je crois bien la vouloir. Pourquoi pas ? Il vous faudra m'en apprendre plus long, toujours, il me faudra vous étudier, souvent, et nous semblons suffisamment nous comprendre pour y songer... Pourrons-nous enfin avoir suffisamment confiance en nous pour oser ce rêve ?

- Nous sommes des menteurs invétérés. Mes paroles sonnaient comme une fatalité, mais c’était la vérité. Cependant, je reconnais qu’après un début difficile, nous sommes en mesure de nous comprendre au mieux. C’est ce que font les gens qui ont souffert. Ils s’allient pour devenir plus fort. Et c’est précisément ce que nous faisons. Et coté confiance…je ne suis plus obligé de vous dissimuler mon passé. Ni qui je suis.

- Et je crois que c'est précisément parce que nous nous savons menteurs que nous pouvons, paradoxalement, nous faire confiance pour toujours suffisamment nous méfier. Nous serons fatigués, Docteur, fatalement, un jour, de mentir à tous. Savoir que les deux monstres que nous sommes ont une antre dans laquelle ils pourront... se comprendre et arrêter de mentir. J'aime assez cette idée. Avoir enfin, quelque part, des coulisses dans lesquelles je n'aurai plus besoin de jouer cette inlassable comédie auprès de gens qui n'ont pas votre mérite.

Mon visage s’illuminait à mesure qu’elle me révélait ses ressentis.

- En ce cas, il ne nous reste plus qu’à trouver ce refuge où nous pourrons cesser de jouer des personnages que nous ne sommes pas.

L’idée était plaisante à vrai dire. Je lâchais ses mains quand le droïde entra avec nos commandes. Il disposa le tout avant de s’éclipser. Je saisis la tasse de la jeune femme pour la lui donner et pris la mienne, savourant les effluves d’amertumes qui s’échappaient du café que j’avais demandé.

- Bien…si nous commencions chère He’Thu ? Avez-vous des questions spécifiques ?

Elle boit son chocolat chaud, mange quelque fruit en lui souriant. Les choses ont changé.

- Si vous m'expliquiez ce que sont les réactions enzymatiques...


***

Kohlma – Station Kilo – Complexe Scientifique
Quelques semaines plus tard



Il pleuvait depuis des jours. C’était insupportable. Je me trouvais dans la salle de détente, mains dans les poches, face à la baie vitrée, « admirant » l’absence évidente du soleil. La lune était plongée dans une atmosphère sinistre. Et cela avait le don de me rendre morose. Sans doute était-ce pour cela que la musique que j’avais mis en fond était tout aussi triste. Un air de piano que j’affectionnais, mais qui me replongeais dans mon passé. Tout à mes pensées je n’avais pas pris garde à son entrée. Ce fut sa main sur mon épaule qui me ramena à la réalité.

- Fin de lecture, commandai-je, et la musique cessa. He’Thu n’avait pipé mot, et avant que j’eusse le temps d’enchainer, elle prit ma main pour me guider hors de la pièce. Interloqué, je me laissais faire. Impossible de savoir ce qu’elle avait en tête. Elle me conduisit au dehors du complexe, jusqu’à la navette qui l’avait amenée ici. D’un geste gracieux, elle activa l’ouverture de la soute, elle me désigna une forme rectangulaire, recouverte d’une toile. En soulevant le tissu, je ne pus réprimer un « ho » de surprise. Sous mes yeux ébahis, se dressait…un piano. Il était savamment disposé dans un caisson pour qu’il ne souffre pas du voyage. Je me tournais vers He’Thu, un doute m’avais assailli :

- Je ne rêve pas ? Tu as ramené… un piano ? Il était devenu presque une habitude, quand quelque chose de positif advenait, que je remette en doute sa réalité. Comme si cela pouvait m‘être interdit.

- Je suis la première main de la Reine d'Umbara, ces choses-là prennent la poussière partout dans les palais royaux... On ne m'a même pas posé de questions. Il te plaît ?

Mon visage s’éclaira d’un sourire radieux :

- S’il me plait ?! Il est parfait ! Je n’aurai pas cru possible d’en avoir un ici !

Et sans crier gare, je vins déposer un baiser sur la joue de la jeune femme, preuve de ma joie éclatante. Restait à le ramener à l’intérieur et l’installer. Heureusement, nous pouvions compter sur la force des bras de quelques militaires et manutentionnaires.

J’étais tout excité, et stressé lorsque je me retrouvais enfin devant l’instrument…Puis d’un geste prudent, j’ouvris le couvercle qui protégeait les touches. Je n’osais les toucher. Et si je ne savais plus jouer ? Je n’avais pas pratiqué depuis des années ! Finalement, je n’y tins plus. Et je pris place, et prenant une profonde aspiration, je vérifiais qu’il était accordé en pressant quelques touches et vérifiant si la sonorité n’était pas trop altérée.

Enfin, je me lançais. Comme jaillissant du tréfond de mon être, le souvenir de la méthode et du savoir-faire s’immisça dans mes doigts qui couraient sur les touches, produisant un morceau que j’affectionnais. Ma joie était littéralement palpable alors que je levais la tête vers He’Thu, sans que mes mains ne cessent leur course. Je savais encore jouer…




Alysha Myy’Lano
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Allait-on seulement remarquer, dans le Palais Royal d’Umbara, que l’un des innombrables débarras s’étaient trouvé délesté de l’un de ses innombrables bibelots ? Certes, je le concède aisément, ce bibelot était de taille à laisser un vide notable dans la pièce dont je l’avais prélevé mais quoi ? Depuis trois semaines que j’avais procédé au larcin, personne n’avait même rouvert la porte que j’avais refermée depuis. Nous ne sommes Seigneurs que de ce que nous parvenons à garder et, à dire vrai, ses lèvres, imprimant sur ma joue une chaude affection, finirent de balayer les dernières plumes de culpabilité qui n’étaient même pas parvenues à retomber sur ma conscience. Je l’avais retrouvé maussade, et le voilà qui joue allègrement sur les touches de blanc et de noir, le tintement des marteaux sur les cordes frappant les murs dépouillés du laboratoire aussi bien que ceux d’une caverne. La résonnance n’en est que plus belle, et il s’enivre de sa musique aussi bien que moi. Il me regarde qui le regarde et, pendant ce temps-là que dure la musique, dix minutes, peut-être, je crois que je suis heureuse et qu’il l’est aussi.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Les notes se sont tues depuis longtemps maintenant. Nous sommes seuls, comme toujours, dans un grand salon. Je suis profondément enfoncée dans un fauteuil. J’en ai fait parvenir de plus confortables que les horribles chaises dont ils étaient pourvus jusqu’alors. Je ne suis pas faite pour le spartiate du militaire. Lui, il s’est égaré dans la contemplation de la pluie sur les fenêtres. Elle n’a cessé de battre depuis mon arrivée. Ce monde est d’un triste… Pourtant, cette peine a quelque chose de relaxante, et dans le clapotis de l’eau, je trouve une concentration bienvenue. Après une longue hésitation, je commence enfin à faire glisser mes doigts sur l’écran luminescent et manipule ainsi l’échantillon soumis à mon examen. La chose peut sembler absolument absconse à quiconque ne serait pas initié comme je le suis, quel jargon barbare et pourtant si drôle que celui des procaryotes, des eucaryotes et autres cellules plasmolysées. Les pauvres, que cela doit être douloureux. Je me souris, dans le reflet de l’écran. Combien j’étais ignorante hier encore, et voilà que j’annote ce qu’il y a un an je n’avais jamais vu de si près et que j’en détermine la nature exacte, en décortique le noyau, en traverse le plasmalemme… Les souvenirs de mes lectures s’agglomèrent et j’obtiens mes certitudes quant à l’objet que j’analyse. Je ris. Que l’objet est humile et pourtant si méthodiquement rendu complexe.

:: C’est un oignon, n’est-ce pas ? C’est une coupe d’oignon ? Je sors le visage de mon pad pour le tourner, rayonnant, vers lui, qui s’est détourné de la fenêtre pour me porter l’attention que je mérite et que j’aime. De morose, il se met à sourire à son tour. – Qu' est-ce qui vous fait dire cela ? Je sais ce qu’il attend, – La présence d'une paroi cellulaire épaisse et rectangulaire, la présence d'un noyau clairement identifiable la classant dans les cellules eucaryotes et... l'odeur, peut-être ? Je ris, heureuse de ma pointe d’humour, et il accompagne mon souffle de rire d’un véritable éclat vibrant, grave, à la façon des cordes du piano, plus tôt. – Quelle imagination ! Excellent ma chère ! Bonne analyse, en tous points. Il se tourne tout à fait vers moi, – Je vous avais averti, je suis une élève studieuse., son visage se fait un brin malicieux, – Hum...vous êtes sur la bonne voie...pouvee vous le dire la différence entre les cellules procaryotes et eucaryotes? Que je sois pleinement fixé. Pense-t-il vraiment me tendre un piège ? Il avait pourtant insisté sur l’importance de ces définitions, je n’allais pas faillir à la tâche. – Allons, Tohryn, vous m'avez menacé des pires sévices si je n'étais pas apte à rendre tout à fait cette différence, la dernière fois que nous nous sommes vus. Les procaryotes sont des êtres unicellulaires, dépourvus de noyau et bordés d'une membranes, les cellules eucaryotes, elles, sont souvent de plus grandes tailles avec un noyau distinct et bordé d'une membrane. Elles possèdent couramment des membranes internes séparant les différents organites, chacun ayant leurs fonctions biologiques spécialisées. Je souris, non sans fierté. Ai-je mérité les compliments du professeur ? Il rit, et feint l’impossibilité de ma version des faits, Moi vous menacer vraiment ? … Bonne réponse. Je confirme vous êtes une élève sérieuse et studieuse. Je vous félicite ma chère. Je prends l’air boudeuse et un peu lasse, me passe la main dans les cheveux. – Rien que des mots pour récompense ? Après tant d'efforts ? Et moi qui vous ai ramené un piano... ::
Torhyn Lokred
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Je lui souris avec tendresse :
- Ma chère, auriez-vous souhaité quelque chose de plus manifeste? Vous semblez fatiguée, nous allons nous arrêter là pour aujourd'hui Je m'étais levé pour la rejoindre et poser une main sur son épaule : le travail intellectuel, dans une position longuement assise a tendance à crisper les muscles, détendez-vous. Que souhaitez-vous...demandez, je ferai au mieux pour vous satisfaire.

He'Thu se tourna du côté de la vitre, soudain terriblement songeuse. Elle laissa s'écouler le temps puis soupira. Pour une fois, elle semblait affreusement fatiguée.

- Que vous jouiez encore du piano pour moi, peut-être... Et puis... En réalité je l'ignore. Que puis-je bien vouloir ? J'ai le sentiment affreux, depuis quelques temps, de me perdre ; quoique cela veuille dire. Elle marqua un temps, et manifesta son exaspération d'un mouvement du poignet et en secouant doucement la tête. Vous devez me trouver ridicule sinon pathétique à dire des inepties pareilles.

- Je puis jouer du piano aussi longtemps qu'il vous plaira je laissais ma main glisser le long de son bras pour la poser la sienne Vous n'êtes pas ridicule. Et il est normal de ressentir ce genre de choses quand on a perdu le fil conducteur de notre vie. Il vous faut simplement trouver ce dont vous avez besoin...Vous devez vous poser les bonnes questions. A commencer par, que désirez-vous vraiment dans la vie ?

- Les bonnes questions, mmmhh ? Ces questions sont tellement plates... Tellement... Je ne devrais pas avoir à m'y attarder. L'évidence de la voie des Siths voudraient que je dispose déjà de ma certitude. Le Pouvoir, la Domination, le Contrôle... N'est-ce pas là ce que je devrais vouloir faire mien ? Totalement, absolument ?

- Il semblerait...que ce ne soit pas le cas ma chère. Peut-être que vous valez mieux que ces désirs qui sont, il faut le reconnaitre, assez basiques...Vous devez trouver ce qui vous fait vibrer, ce qui vous est nécessaire dans votre vie pour qu'elle en vaille la peine.

- Moi qui pensais m'être trouvée, me voilà encore inconnue pour moi-même. Ma vie n'a été qu'une longue pièce de théâtre où je suis passée d'un rôle à un autre, sans jamais en faire un tout à fait mien, sans jamais qu'aucun de ces rôles ne fut tout à fait différent de moi... Je ne sais ce que je veux car j'ignore ce que je suis...

Je songeais subitement à notre première rencontre sur Kohlma. Elle était venue avec des questions sur ses origines et notamment sur le fait qu’elle était muette. Les réponses que je lui avais apportées, suite à un examen médical, l’avaient profondément perturbée.

- Vous avez raison…Et vous savez que vous pouvez compter sur moi pour vous aider du mieux que je le pourrai à en apprendre plus sur vous-même. S’interroger sur soi, c’est reconnaître que l’on se construit avec et par les autres, c’est accepter sa singularité et progresser dans l’estime de soi. Et c’est en se connaissant soi-même qu’on est en mesure de se protéger…en décidant de ne montrer qu’une partie de soi selon les personnes qui nous font face.

Je n’avais pas l’habitude de deviser sur ce genre de notions. Mais je comprenais la souffrance d’He’Thu en cet instant. Et même si j’avais fui ma planète et que je vivais sous une nouvelle identité, je n’avais pas oublié d’où je venais et qui j’étais. He’Thu, elle, n’avait pas cette chance. Je me levais pour gagner le piano, et y pris place.

- On dit que la musique apaise les maux…

Mes doigts effleurèrent alors l’instrument…et les premières notes s’échappèrent


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Il s’est mis à jouer, répondant à ma demande. Ses longs doigts frappent légèrement les touches, à la façon dont les gouttes heurtent les surfaces épaisses de verre qui lui servent de toile de fond. Que m’arrive-t-il ? Je suis venue avec tant de certitude. Notre première rencontre ? J’avais songé le tuer, le détruire, lui briser ses précieux doigts pour lui rappeler, de nous deux, qui était la maîtresse. Et puis quoi ? Me voilà, régulièrement, à venir l’écouter, désireuse de son enseignement pour devenir… devenir. Juste cela, devenir. Ma Dame s’est faite lointaine, mes rêves de puissance, mon orgueil, ma vanité, m’écrasent. Mais où sont les neiges d’antan ? Qui couvraient l’avenir d’un éclatant immaculé ? Qui faisaient de ma route pavé la route radieuse de mon ascension ? Que les promesses d’une Dame puis d’une autre avaient fait tomber partout où mon regard pouvait porter ? D’un geste du poignet, je parviens à défaire le nœud du komboloï, toujours présent à mon avant-bras, et, méditative, je commence à égrainer chaque perle qu’il compte. L’une d’entre elle. Un prélèvement dans le manche métallique d’un couteau offert. Ma peau embrasse le froid et…

Un géant face à moi se dresse,
Ma fureur enserre la lame,
Que je veux guider vers son cœur.
Je ne parviens pas à bondir,
Le feu de sa haine jaillit
Et colore de rubicond,
Ma douce gorge d’albâtre.
Ma pupille terrifiée luit.

Elle était jeune alors. Ganys, encore à la cime et pourtant déjà vacillant. Elle ne souhaite pas ce défi. Elle ne souhaite pas que je parvienne, à sa façon, à la défier. Elle me parle d’une puissance jointe. Elle me parle de m’élever jusqu’à elle, de nous élever ensuite plus haut encore. Mensonge. Mensonge ! Elle m’ignore, me délaisse, n’a fait naître l’admiration que pour mieux me faire me perdre. Elle se joue de moi. N’ai-je pas dans Idès la preuve la plus éclatante de ce mensonge ? Jamais elle ne sera autre chose que son valet. Je remarque enfin qu’il me regarde, que la musique s’est tue. Sûrement m’a-t-il vu alors que j’étais ailleurs. J’ancre mon iris dans les siennes.

:: Je veux notre demeure. Je veux notre liberté. Je veux tenir ma promesse. Je veux me passer de tutelle. Je veux devenir suffisamment forte pour ne plus souffrir de joug, mais ne plus me baigner de l’illusion du pouvoir. Je veux… apprendre à jouer comme vous le faites, mais pas de cette instrument, d’un autre, qui me sied davantage. Il m’invite à le rejoindre, j’enfile de nouveau les perles autour de mon avant-bras et le rejoins. J’admire l’instrument, caresse les touches sans les presser. – Vous ne pourrez pas tout faire d'un seul coup. Mais au moins, à présent, vous savez ce que vous voulez...Je vais tâcher de faire de mon mieux pour vous y aider. A commencer par jouer. La musique, peut importe l'instrument, a des bases. – Et quelles sont-elles ? – La musique, c’est à la fois un art et un langage basé sur l’exploitation des sons. Avec un travail régulier et de qualité, il est tout à fait possible d’obtenir des résultats, et ce quel que soit l’âge. De manière traditionnelle, on apprend aux futurs musiciens le solfège. Cette méthode est centrée sur l'apprentissage du système de notation. Mais...ce n'est nécessaire de le maîtriser pour savoir jouer. D'autant plus que certains musiciens travaillent uniquement à l'oreille pour reproduire les sons. J’enfonce une douche, doucement d’abord, puis avec plus de fermeté. Une autre, ensuite. – Toute ne semble pas pouvoir aller ensemble, c'est un fait. Une blanche, une autre blanche, puis l’une des noires, et une nouvelle blanche. Je marque une pause, intriguée. Il y a quelque chose, entre les blanches, qu'il n'y a pas entre les noirs. C'est... Curieux. De nouveau, il me fait la leçon me montrant les choses tandis qu’il les dit : – Un clavier piano standard comporte 88 touches. Chaque touche d’un piano correspond à une note de la gamme et a un nom. La gamme de Do est facilement repérable visuellement sur le clavier. Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si. Cette suite de notes correspond à une série de 7 touches blanches qui se suivent sur le clavier, appelé des octaves. Elle se répète plusieurs fois, c’est pourquoi on trouve par exemple 8 touches correspondant à un Do sur un piano. La dénomination des touches noires dépend des touches blanches qui les entourent. Ce sont toutes des dièses ou des bémols. Si on part d’un Sol par exemple, le demi-ton supérieur se nommera Sol dièse, et le demi-ton inférieur se nommera Sol bémol. Je soupire, caresse sa main tandis qu’il effleure les touches, puis pose ma tête sur son épaule. – Jouez encore, s’il vous plaît, Ryden. ::

FIN
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