Zerath Ular'Iim
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Coruscant, neuf heures du matin.

Le jour peinait à se lever au-dessus du brouillard typique de la planète-mégalopole. Depuis le sol, on ne distinguait que son habituel plafond de brume grise, qui se dissiperait sans doute quand la température serait suffisante. Déjà, ce couvercle était percé de ça et de là par atterrissages et départs incessants.

Au milieu de la brume, parmi les tours effilées, s’en trouvait une d’affluence particulière depuis plus d’une heure; peu de départs mais bien des arrivées pour la tour de contrôle. Et chaque bâtiment venait accompagné d’une conséquente escorte, déposant son passager comme s’il eu été le plus important des trésors dans toute la galaxie. Chaque arrivant mettait pied à terre, cerclé par au moins six hommes armés, parés des blasons républicains, avant de s’élancer avec empressement vers la grande tour dont les portes, pareilles à des mâchoires, s’ouvraient inlassablement pour avaler le nouveau venu et sa garde, avalaient cette nouvelle arrivante en uniforme blanc et son escorte en armures luisantes, avalaient ces deux officiers qui, s’étant reconnus, engageaient la conversation tout en entrant - mais jamais rien ne recrachaient.

Et on voyait rarement de si illustres présences, toutes dans cette tour. Il fallut certainement qu’un événement d’une grande importance se soit déroulé, car les quatorze se voyaient rarement face à face. Ils étaient sur leurs propres terrains, à leurs propres affaires, oeuvrant dans les distantes étoiles à maintenir au loin les ennemis de la République. Ils étaient les plus grands officiers, les commandants suprêmes à qui tout soldat devait une loyauté infaillible et qui, par leur bon vouloir, faisaient et défaisaient les destins de secteurs entiers.

Ils se réunissaient, ça oui, mais rarement étaient-ils présents tous physiquement. La foi en les systèmes de communication sécurisés les poussaient à préférer les échanges distants - mais aujourd’hui l’affaire était grave, l’affaire était sérieuse. Aujourd’hui, enfin, il fallait que l’on entretienne le chef suprême des armées des récents développements du monde extérieur. Le Chancelier avait appelé, et les quatorze répondaient présent.

La rencontre, pourtant en apparences historique au profane, ne se tenait pas dans une de ces salles somptueuses de congrès où l’on aurait accueilli un gratin sénatorial, assis dans des canapés confortables sculptés par la main experte d’un droïde artisan dernier cri. On avait une salle dédiée à ce genre de réunions, une salle militaire de nom, de lieu, comme de forme; c’était un amphithéâtre circulaire, qui semblait une version miniaturisée du Sénat. Cependant, chacun siégeait non pas dans une nacelle, mais sur un de ces fauteuils d’acier aux accoudoirs larges et rectangulaires. Des myriades de fils venaient de ces fauteuils, couraient le long du sol pour aller se greffer à une sorte de grand cylindre sur lequel tournaient des cercles concentriques d’acier, qui tournaient périodiquement à la façon d’une monstrueuse et incompréhensible horloge mécanique.

De tous les sièges, aucun n’était vide.

Sur la moitié droite de la salle, vêtus d’uniformes ocres, les maîtres de l’armée de terre; les conseillers, chacun affecté à un secteur. Face à eux, les grands amiraux, maîtres de l’espace et des airs, en nombre égal.

C’était une distinction historique tout à fait étrange, que Zerath ne s’était jamais réellement expliqué. Le schisme entre les deux corps lui semblait parfaitement invraisemblable, car souvent il fallut bien que la marine transporte l’armée de terre pour qu’elle puisse oeuvrer; à l’inverse, sans hommes au sol , aucune position ne pourrait être tenue durablement depuis une orbite. Etait-il réellement nécessaire de séparer ainsi les pouvoirs, si ce n’était pour une complexification inutile des opérations et pour flatter peut-être les orgueils de tout un chacun? Le vieux prélat ne savait guère et ce n’était par ailleurs aucunement l’ordre du jour.

Aux quatorze fauteuils venaient s’ajouter traditionnellement deux autres: celui du Chancelier - Grendo S’Orn en cette ère - et du ministre de la Défense - le général Tharak. On avait cependant ajouté un siège supplémentaire à ce conseil militaire depuis un an maintenant: c’était celui où se tenait le Kaleesh, nommé dans l’Etat-Major à la demande du Chancelier. Une nomination qui n’avait pas fait l’unanimité hiérarchique, mais qu’il fallait bien souffrir. Depuis, les tensions s’étaient apaisées, car le reptilien n’était là que pour une affaire et une seule: la guerre et où il devait la mener. Zerath était plongé dans le silence. Il ne portait pas le manteau pourpre qui l’avait caractérisé pendant si longtemps, mais une robe, similaire à la bure Jedi. Cependant elle n’était pas brune, mais bleue azur sur sa partie supérieure, constellée de motifs rougeoyant qui semblaient des talismans sacrés, courant dans de longues manches qui avalaient complètement les bras du cyborg. Une ceinture noire simple aux hanches tenait le vêtement fermé - sous lequel on devinait un pantalon lui aussi épais. Le cyborg portait sur son masque mortuaire de nouveaux symboles - noirs de jais, qui s’étiraient en formes ondulantes, descendant en arabesques d’un cercle concentrique situé au milieu du front.


On s’était assis, et en attendant monsieur le Chancelier et monsieur le ministre de la Défense, on se livrait à des discussions polies. On prenait des nouvelles de chacun, on demandait comment les affaires se passaient pour détendre l’atmosphère - mais une tension demeurait dans l’air. On ne pouvait que penser au discours menaçant de ce nouveau visage Sith, ce Darth Ramken et ses promesses de mort à l’univers tout entier. Peut-être par les déroulés suivant le procès Kira, peut-être aussi par une complaisance à la tranquillité depuis le début de la trêve avec l’Empire, il régnait dans la pièce une angoisse qui n’attendait qu’un canvas pour s’y imprimer en encre noire.

Ces généraux, arrivés à leur poste par connivence ou compétence redoutaient-ils la guerre, ou les prochaines décisions de la Chancellerie qui avait si ardemment condamné celle qui avait eu le courage d’agir contre l’Empire quand le Sénat aurait préféré la paix, quitte à ce qu’on livrât Coruscant à l’Impératrice et toutes les forces républicaines en sacrifice d’un règne prospère?

Chacun pouvait avoir un avis sur le Chancelier. Les rumeurs de ses méthodes - les façons de son peuple également, tout ceci l’on le considérait bien sûr. Grendo S’Orn pouvait être celui qui par ses ordres, marquerait l’anéantissement de l’Empire Sith, mais en aurait-il les épaules? Nul ne formulait pareille pensée à voix haute; l’on demandait comment allait le compagnon ou la compagne, si les progénitures se portaient bien et s’éduquaient correctement, mais le coeur n’y était qu’à moitié.

Parce qu’aujourd’hui, on ignorait ce qui se tramait en terres Sith. On pouvait consolider les frontières, mais jamais rien n’y ferait: le discours de Ramken était un compte à rebours. Quelque part au-delà des frontières républicaines, une mèche s’était embrasée. Mais quand et où la bombe à son bout viendrait-elle à exploser, combien de mondes seraient soufflés? Cela, personne ne le savait.


Au fond de la pièce, au plus près des deux sièges encore vide, une grande ithorienne se leva. Les quatorze autres lui emboitèrent le geste, toutes les discussions de courtoisie se turent. C’était Onaw Madron, la cheffe de tout cet Etat-Major. Son faciès parcheminé et étiré dit par de multiples bouches:

- Monsieur le Chancelier, monsieur le ministre de la Défense, bienvenue à cette nouvelle réunion de l’Etat Major.

Car de l’autre côté, les deux portes de la pièce venaient de s’ouvrir, dévoilant le Chancelier suprême de la République, Grendo S’orn, neimoidien au visage connu à travers toute la galaxie. Avec lui venait une créature bipède qui portait un visage d’arachnide. C’était le général Tharak, ministre de la Défense.
La réunion de crise pouvait commencer.
Grendo S'orn
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Debout les bras croisés face à la large baie vitrée de son bureau, S'orn contemplait le brouillard s'infiltrer à travers les gigantesques buildings de la capitale. Plus les minutes défilaient et plus la brume semblait enfouir la métropole sous une torpeur énigmatique. Pourtant, malgré le gris monotone du climat, la circulation était toujours parfaitement fluide. Coruscant ne s'arrêtait jamais, qu'il pleuve, neige ou vente la capitale républicaine continuait à vivre sans se soucier des troubles liés à l'ascension d'un nouvel Empereur au nord de la galaxie.

En dépit des apparences, le neimoidien était inquiet, très inquiet. L'apparition d'un nouvel acteur sur la scène galactique ne pouvait plus mal tomber par rapport à ses projets de réformes. Des réformes qu'il ne pourrait malheureusement plus poursuivre si une nouvelle guerre éclatait dans les semaines à venir. La Constitution était ainsi faite. Maudite soit-elle jura milles fois l'humanoïde qui n'était pas prêt non plus à renoncer à l'avantage stratégique qu'offrait une telle situation. L'Empire déstabilisé de l'intérieur, la République avait tout le luxe de préparer une nouvelle stratégie en vue de mettre définitivement hors d'état de nuire son voisin en détresse.

- Shkkk, monsieur le Chancelier ? interrogea le Général Tharak venant rompre un silence gênant qui régnait depuis presque dix minutes. S'orn ne prit pas la peine de répondre se contentant de fixer le ballet ininterrompu de navires de transport de toutes tailles atterrissant et décollant de l'astroport principal du Sénat quelques étages plus bas. Ce dernier était divisé en trois niveaux et pouvait accueillir aujourd'hui nombre de navettes, speeders et vaisseaux diplomatiques, en fonction de leur importance et de leur tonnage.

Face à l'immuable silence du neimoidien, le Général Tharak, quelque peu confus par la situation, se racla bruyamment la gorge espérant ainsi faire réagir son interlocuteur bien trop occupé d'observer le flux de la circulation coruscantii à travers la baie vitrée de son bureau Shkkk, monsieur l'Etat Major nous attend. mais S'orn était littéralement perdu dans ses pensées les plus sombres s'imaginant déjà ce que deviendrait la République si Darth Ramken se décidait d'envoyer ses renégats marcher sur Coruscant. Il ne pouvait balayer l'image d'une métropole réduite en cendre. Des pans entiers de la ville détruits, la capitale du monde libre tombée sous le feu ennemi ... sans parler des corps jonchant les décombres, encore fumantes.

- Shkkk, monsieur le Chancelier, permettez-moi d'insister ... l'heure est grave. Shkkk, nous ne pouvons nous permettre d'attendre. Les membres de l'Etat Major attendent vos ordres. somma l'individu dans une ultime tentative de réveiller le Chancelier qui sortit instantanément de ses rêveries.

- Patience Général. Je ne pense pas me tromper en affirmant que nous ne sommes pas encore en guerre. La paix est toujours une réalité, je me trompe ?! la remarque avait claquée, sèche, froide, empreinte d’une politesse tranchante. Tharak ne pu qu'acquiescer ravalant par la même occasion sa fierté tout en s'asseyant sur le siège qu'il occupait avant sa dernière prise de parole. Face à lui, le neimoidien s'installa à son tour confortablement derrière son bureau fuyant les huit yeux de l'arachnide qui le fixaient en silence. Mais il ne fût cette fois que de très courte durée.

- Monsieur, le Directeur Ch'ord est là. avertit son assistante via l'intercom.

- Excellent, faites le entrer.

Une minute plus tard, la porte s'ouvrit, dévoilant un bothan à poil clair d'une cinquantaine d'années tout au plus, vêtu d'une tunique bleue parfaitement ajustée. L'homme devait bien mesurer un mètre soixante, soit près d'un demi mètre de moins que l'Harch assis face au neimoidien. Républicain confirmé, Hosk Ch'ord représentait l'Agence Fédérale d’Investigation (AFI), la branche principale des renseignements liée directement au Ministère de la Sureté de l'Etat.

Au vu de la situation chaotique qui se déroulait au nord de la galaxie, il ne faisait aucun doute que l'Agence Fédérale d'Investigation aurait des éléments à partager avec le reste de l'Etat Major et Grendo S'orn voulait être sûr d'avoir toutes les informations nécessaires à portée de main. Aussitôt le trio réuni, tous se dirigèrent vers la salle de crise située non loin des quartiers de la Chancellerie.

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Au bout d'une minute à peine, le neimoidien fît son entrée dans la salle de crise, suivi de près par le Général Tharak dont la masse énorme cachait littéralement le petit bothan derrière lui. S'orn se positionna naturellement à l'extrémité de la tablée afin de mener la séance, l'Harch à sa droite. Le Directeur de l'Agence Fédérale d’Investigation resterait debout, non loin de la porte d'entrée, profitant que tous les regards se jetèrent sur le Chancelier pour analyser visuellement tour à tour les membres de l'Etat Major comme si il flairait une potentielle menace, déformation professionnelle sans doute.

L’ambiance était lourde, tendue, limite désagréable, et tout le monde pouvait le sentir. La cause était évidente; le conflit impérial risquait tôt ou tard de déborder sur le territoire républicain et S'orn en était parfaitement conscient tout comme la totalité de l'Etat Major. Sans une stratégie militaire globale, la République risquait de perdre du terrain sur son rival et ça c'était tout simplement hors de question.

- Messieurs, merci d'avoir répondu aussi rapidement à mon appel. Je sais que vos emplois du temps sont chargés, le mien l'est également, aussi je souhaite entrer immédiatement dans le vif du sujet. La raison de votre présence est simple ... et d’une voix grave, plus marquée, il ajouta ... l'Empire est mourant, rongé de l'intérieur par la trahison de l'un des plus éminents membres du Clergé; Darth Ramken. L'apparition d'un nouvel acteur remet en jeu absolument tout projet de paix en cours. Mais soyez rassuré sur mes intentions, traité de paix ou non je ne compte pas rester les bras croisés à attendre que ce Darth Ramken se lance dans la conquête de nos frontières pour réagir. Il nous faut de toute urgence un plan de défense mais également ... un plan d'attaque dans le cas ou nous déciderions, au terme de cette réunion, de profiter de l'état de faiblesse de notre belliqueux voisin. Quelles sont nos options ? conclu-t-il en observant l'assistance.
Zerath Ular'Iim
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Onaw Madron - Conseillère de l'Armée de Terre, cheffe de l'Etat Major

La grande ithorienne, cheffe de l’Etat Major, tourne son visage vers ses collègues, puis d’un hochement de tête autorise le premier visage volontaire à s’exprimer.

L’initiative provient d’une humaine vêtue de blanc. Assise au milieu des amiraux, elle affecte comme tous ses collègues une mine neutre.

Alors qu’elle parle, une carte holographique apparaît: ce sont tous les mondes de la galaxie, la carte reconnue et officielle des mondes civilisés comme inhabités, découverts aux quatre coins de l’insondable espace. Plusieurs lignes colorées apparaissent entre les mondes, longs filins qui sillonnent l’entièreté de la carte en un réseau interconnecté. Ce sont les voies d’hyper espace les plus connues, les voies commerciales dont tout astronavigateur a connaissance, bien souvent nécessaires pour pouvoir espérer voyager entre les mondes les plus distants à une vitesse supérieure à celle de la lumière.


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Alya Vostyr, Grande Amirale de la Flotte

- L’assaut sur Columex nous a enseigné que l’Empire modifie sa stratégie et ses approches. Si lors des premiers conflits ses cibles étaient à sa périphérie directe, ses dernières conquêtes montrent une volonté claire: il cherche à s’emparer de nouvelles voies hyperspatiales. En l’occurrence, il s’agisssait de capturer un point de la voie perlemienne qui lui aurait permis ensuite un accès de choix vers la Bordure Extérieure.

L’Empire n’a pas accès à beaucoup de voies hyperspatiales, ce qui limite grandement les points d’entrée dans notre espace profond, donc l’impact de ses assauts à notre égard. Tout juste peut-il frapper par des déplacements subluminiques ou des micro sauts hyperspatiaux, que les navi ordinateurs gèrent avec difficulté; cette dernière pratique pose des risques supplémentaires aux flottes à cause de la configuration complexe et dangereuse de l’hyperespace non cartographié. C’est un pari qui implique plus de risques que de bénéfices. Acquérir le contrôle d’une voie hyperspatiale est bien plus rentable, à court moyen et long terme d’un point de vue militaire aussi bien qu’économique.
Sa nouvelle position dans l’Espace Hutt est en accord avec sa politique. En capturant Jabiim, Tasked et Dennogra, il s’est garanti l’accès à l’autoroute Hutt, lui permettant de menacer notre espace et la Bordure Extérieure par deux points désormais.

Bien que cela soit extrêmement peu probable et comporte d’immenses risques, une offensive Sith empruntant l’autoroute Hutt pour jaillir aux abords de Géonosis est parfaitement envisageable. Il serait alors capable de menacer par sa flotte la Bordure Médiane inférieure, et de nous déborder.

Suivant les instructions de monsieur le ministre de la Défense, nos forces de combat assurent une surveillance renforcée des mondes en proximité de ces voies hyperspatiales, aussi bien républicains qu’indépendants.


Elle se tait. Onaw Madron cligne paisiblement ses yeux herbivores, avant de parler de sa polyphonie vocale:

- Il me semble à cet égard conseiller Nogar que l’armée éprouve des...Difficultés?

Un Zabrak, face à elle, gradé et affilié à l’armée, prend alors la parole.
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Subain Nogar - Conseiller de l'Armée de Terre
- En effet. Travailler main dans la main avec les mondes neutres en ce climat n’est pas mince affaire. L’annonce de ce Ramken a fait renaître de très nombreuses craintes. Les échanges avec les mondes à notre périphérie laissent entendre une peur très nette: tout le monde a peur d’une deuxième Dubrillion, d’un monde neutre qui se trouve pris entre le marteau et l’enclume et finit ravagé. Dubrillion elle-même d’ailleurs a été très vocale en la matière et ne nous facilite pas la tâche. Il nous faudra l’appui de nos organes politiques, tout particulièrement du Sénat, si nous voulons pouvoir assurer un contrôle serein des mondes à nos frontières. Nous pouvons stationner nos flottes en dehors des orbites pour des interventions, mais nos troupes se retrouvent isolées entre nos territoires et les terres non-alignées. De fait, elles sont en plein espace intersidéral et ne peuvent survivre que par ravitaillements. Ceci épuiserait nos forces avant même l’arrivée d’un assaut. Un appui des mondes et la permission d’une présence au sol serait le mieux. Une coopération des ressources permettrait d’alléger la charge en ravitaillements. Nos services logistiques ont des demandes minimales prêtes pour chaque monde, ainsi que des objectifs optimaux pour nos troupes. Eau, vivres, électricité, hébergement et consommations plus...Charnelles sont autant de points nécessaires pour l’équilibre physique et moral de nos soldats. Bien que nous puissions établir des bases mobiles, il est proprement impossible de le faire correctement sans un soutien local.

La lutte ne sera pas seulement militaire; c’est avant tout un bras de fer logistique, porté par l’idéologique. Pour cette raison, l’appui de la politique est nécessaire. Pour faire vibrer les coeurs, mettre en exergue, inspirer la confiance, enflammer les imaginaires et fédérer les ardeurs vers une aspiration commune. Sans ça, l’armée ne peut simplement pas progresser: elle sera accueillie comme un envahisseur, comme une force hostile et ne pourra, impuissante, qu’observer l’Empire sanguinaire massacrer les mondes qui auront refusé son aide. Ce travail crucial ne peut être amené que par le muscle diplomatique. Mais qui sera assez probe pour mener si vitale et délicate entreprise? Qui assez illustre pour faire figure de proue rassurante?

Onaw reprend la parole.


- Les prochaines guerres contre l’Empire ont de fortes chances de se livrer précisément autour du contrôle des voies hyperspatiales, vous l’aurez compris monsieur le Chancelier. Nos options de défense doivent s’articuler en conséquence autour de ces dernières.

Pour cette raison, nous avons lancé plusieurs projets d’innovation afin de mieux contrôler l’hyperespace. Nous explorons plusieurs options. Le premier est le brouillage hyperspatial. Un expert des communications sub-luminiques a publié une théorie récente - que nous avons pour l’instant passée sous secret et sortie des sphères publiques. Il serait possible d’après cette dernière de communiquer entre deux appareils, l’un en hyper espace et l’autre en espace normal. Si c’est le cas, nous pourrions développer une technologie pour dérégler les navi ordinateurs - responsables de la navigation hyperdrive. Changer de trajectoire en hyper espace serait fatal, de façon quasi sûre.

Nous explorons en parallèle la traque des objets présents au sein de l’hyperespace, afin de déterminer leur trajectoire à l’avance. Ceci pourrait permettre à défaut d’influencer sur ce qui se trouve dans une voie d’en déterminer la destination approximative. Les estimations par masse utilisées actuellement sont imprécises - surtout elles sont à très courte distance. Souvent, elles ne permettent que de prévenir quelques minutes à l’avance de la sortie d’un vaisseau, ce qui est insuffisant.

Une dernière méthode est à l’étude. Elle se base sur la courbure de l’espace-temps générée par le voyage hyperspatial. Les fluctuations générées se propagent avant l’objet émetteur et pourraient permettre une traque. Le problème est que ces fluctuations sont subtiles et entrent en interférence avec celles d’autres objets dans le continuum. Nos experts s’échinent sur des méthodes pour essayer de désentrelacer les interférences.

Quant à nos possibilités d’assauts, nous avions quelques hypothèses...Mais il nous faut d’abord cerner les bases d’opération de Ramken et ses fidèles. Enfin...Commander Ular’Iim, je pense que vous pouvez nous transmettre vos récents résultats?


Au milieu des beaux uniformes soignés, le prêtre redresse ses yeux d’or reptiliens. Sa voix artificielle résonne, lancinante et lente.


- Trois mois plus tôt, nous avons envoyé nos ombres sur le pont de l’Haydn, maître vaisseau dans la flotte du Moff Stoker. Le Moff ne s’est pas illustré depuis plus d’un an et demi; qu’il soit mort, déchu ou muré à ses appartements, son inactivité laisse sa force à l’ankylose. Ainsi, les agents ont-ils été mobilisés, pour cerner où les captifs de l’Haydn ont pu être emmenés mais aussi dans l’espoir que les données de bord contiennent les voies par lesquelles l’Empire transite secrètement dans son espace: les voies d’hyperespace telles que nous en usons en notre République, parallèles et secrètes pour tendre nos pièges à qui serait assez fou pour assaillir nos mondes les plus au coeur.

Ces voies pourraient livrer la clé à la Capitale.Je crois, directeur Ch’ord à cet effet que vos services décryptent ce qui a été extirpé du Haydn?

Deux points sont une menace qu’il serait bon de noyer. Le premier est l’ancre des mondes Hutt. Ces conseils redoutent la force qui a fait ployer leurs mondes; pourtant une impulsion appropriée peut les faire se lever. Telle a été l’expérience de Murkhana. Déraciner l’Empire par le jeu de ceux présents: une révolte en leur faisant miroiter une faiblesse. Peu importe sous quel égide et mouvance impériale sont ces mondes, car leur bannière est une menace à notre tranquilité. Si les populations se soulèvent, épaulées des Hutts, nous pourrons frapper ailleurs tandis que l’Empire s’essouffle.

Le second point est le monde d’Anoat. Le tyran qui le mène a eu la lucidité de ne pas prendre d’assaut Columex, mais son agressivité demeure une menace; plusieurs fois avons-nous reçu des appels à l’aide de ses voisins que nous avons ignoré copieusement - à ceci je dis qu’il est temps de remédier. L’honneur est en jeu, sacré par-dessus tout, et il est là un conflit qu’il convient de résoudre pour libérer une entière population faite otage.
Zerath Ular'Iim
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Un silence s’installe quelques secondes dans la salle. On attend une réponse du Chancelier, mais ce dernier écoute encore les militaires, muet. Les membres de l’Etat Major échangent un bref regard. Zerath, lui, laisse ses mots s’imprimer à travers le silence. Il inspire calmement, drapé de ses robes chatoyantes. La cheffe de l’Etat Major reprend la main, les yeux rivés sur les dossiers stratégiques transmis par les autres membres de l'assemblée. La majeure partie de ce qui se dit là ne provient en réalité pas d'elle mais est le travail diligent de certains collègues, présents dans cette salle mais silencieux:

- Les secteurs Hutt représentent la menace la plus directe à nos territoires parce qu’elle englobe les secteurs externes de la route de Triellus, en rapport avec l’importance des voies hyperspatiales que nous mentionnons précédemment. Jabiim, Taskeed et Dennogra sont autant de mondes qui sont hors de notre contrôle et où l’Empire peut, ainsi, aller librement. La Bordure externe à Ossus en général représente une menace à notre égard, parce que les mondes sont proches de Mon Calamari.

Cet aspect stratégique se divise ainsi en deux questions distinctes mais complémentaires: la défense des secteurs Calamari et Pakuuni d’une part, la stabilisation des territoires Hutts de l’autre.

Diplomatiquement la position de Darth Ramken est belliqueuse. Il existe deux options. La première est que l’Empire le suive, unifié, et relance la guerre. La seconde est une guerre civile interne à l’Empire. Les observations satellitaires ont rapporté des batailles spatiales. En d’autres termes, l’Empire semble traverser une période d’instabilité politique. La durée du phénomène est difficile à prédire; ce pourrait être un coup d’état qui sera terminé d’ici une semaine aussi bien qu’une longue suite d’affrontements, de conquêtes et de défaites pour chaque camp.

Compte tenu de ses déclarations, nos psy-analystes n’excluent pas que Ramken soit dangereusement instable. Si tel est le cas, il pourrait reprendre la guerre contre la République avant la fin de la guerre civile.


Le fait est: nous manquons crucialement d’informations. Afin de favoriser nos prochaines décisions, nous arrivons au besoin de meilleurs réseaux d’information et le développement de nos renseignements étrangers.

Ces réseaux répondent à un besoin: établir clairement l’état diplomatico-militaire impérial.


Les regards se portent sur le directeur Ch’ord. Il est celui en charge des renseignements républicains. Zerath, silencieux, dévisage l’individu. Depuis toutes les années que s’éternise la guerre avec l’Empire, il faut le reconnaître, les réseaux républicains d’information n’ont pas vraiment été à la hauteur. Trop de fois, on a été aveugles. Trop de fois, des opérations de grande envergure auraient pu être anticipées si des agents avaient été proprement mobilisés en amont. Mais rien de tout ceci. Une affaire bien curieuse, songe le vieux prélat.

- Nos infrastructures sont en développement, rassure Ch’ord. Les prochains mois devraient voir émerger une promesse nouvelle pour nos renseignements, c’est certain. Mais nous avons besoin de plus de moyens.

Zerath ouvre de grands yeux. Cette fluctuation thermique dans le visage du directeur...Est-ce du mensonge? Personne ne bronche, alors que la Conseillère Madron reprend:

- Nous avons besoin de votre aval, monsieur le Chancelier, pour la question des budgets de chaque corps. La stratégie globale des armées doit être reformulée en accord avec ses objectifs à venir. Quant à la stratégie pure, l’Armée préconise un déploiement préemptif de soldats sur les mondes en bordure. La présence militaire proximale découragera les assauts tout en augmentant le sentiment de sécurité des populations locales. Ces déploiements doivent s’accompagner d’un renforcement du rang, qui se trouverait sinon en déficit important si besoin est d’opérations en terres impériales. Nous savons après tout combien les hommes au sol sont cruciaux pour tenir les positions acquises, Arda-2 en est le plus récent exemple.

Le cyborg observe les conseillers, qui représentent tous l’armée de terre. De subtils hochements affirmatifs de la tête. Vieille renard de Madron. Présenter le budget pour immédiatement rebondir sur la stratégie proposée par l’armée de terre qui - ô hasard - est en besoin de financement supplémentaire. Mais elle a commis une erreur: elle a choisi le mauvais territoire en exemple, car Arda-2 est le terrain de jeu de Zerath.

- Si je puis, Conseillère Madron...Arda-2 a au contraire démontré l’efficacité d’une flotte coordonnée de façon appropriée. La base terrestre n’a pas été menacée par les Jedi au sol, mais bien par l’action de la Marine. Les prochaines batailles seront des batailles de position; à qui avancera et fermera l’accès aux voies hyperspatiales. Il faut au contraire renforcer notre Marine et nos capacités opérationnelles spatiales et atmosphériques.
Cependant et avant même de considérer comment étendre nos armées, il est crucial de considérer comment entretenir nos hommes - en particulier nos blessés. À cet égard, nous avons convié le sergent Atraïde, docteur de renom et expert du terrain. Il vous fournira, Chancelier, la vision la plus approfondie et précise des techniques médicales républicaines comme impériales, afin que nous puissions établir les possibles...Lacunes à anticiper, en équipements, personnels, procédures.



Zerath gratte son masque de ses doigts effilés, satisfait. L’Armée de terre n’aura pas si facilement gain de cause tant que le conquérant d’Arda sera là. Etablir des garnisons n’est fondamentalement pas mauvaise chose. Mais Zerath commence à le comprendre: les armées opèrent avec un budget. Un budget galactique, certes, immense, assurément, mais un budget qui n’est pas illimité. En outre, et de façon plus pragmatique, la population n’est pas illimitée. La plus grande contrainte est ainsi de choisir qui pourra rejoindre quel corps - en d’autres termes l’effectif désiré pour chaque armée. Madron, par son plaidoyer habilement masqué, a essayé de transmettre au Chancelier une demande simple: favoriser le recrutement et les effectifs de l’armée de terre.
Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence. Si ce ne sont quelques points clés - les mondes producteurs républicains - l’Empire procède par massacres et génocides depuis l’orbite. C’est ainsi à tenir les orbites que les efforts doivent être investis, car c’est sur ce terrain que se joueront les prochains affrontements décisifs. C'est, du moins, ce que dicte l'intuition du prêtre.
Balian Atraïde
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- Je ne sais pas ce que vous avez fait ou dit sergent. Mais il semblerait que vous ayez de bons contacts avec des « huiles ».

Droit comme un piquet, je me trouvais devant le Commandant Powell. Il m’avait convoqué tôt dans la journée pour me signaler que je ne prendrais pas mon service aujourd’hui. J’avais reçu une convocation pour me joindre à une réunion de l’Etat Major.

- Apparemment vous avez su actionner les bons leviers. On demande à ce que ce soit vous…plutôt qu’un de vos officiers supérieurs.

- Je…n’ai pourtant rien fait en ce sens.

- Vous êtes un homme de terrain sergent. Votre expérience est précieuse. La demande vient du Commander Ular’Iim. Vous avez servi sous ses ordres il me semble.

- Oui Monsieur. Sur Murkhana.

- Je vois. Vous avez dû faire quelque chose de bien. Ou marquer son esprit. C’est…peu commun. Mais c’est toujours une bonne chose qu’un vétéran devienne le porte-parole d’une cause souvent oubliée par l’Etat Major. Je crois savoir que vous aviez déjà commencé à travailler sur des projets d’organisation du Service de Santé des Armées lors de situations de conflits armés.

- En effet Monsieur.

- Alors au boulot sergent. Rappelez-nous au bon souvenir de ces hauts gradés. Mais ne foutez pas la merde non plus sergent ! Je vous connais…vous et votre damné foutu caractère de rancor !

- Entendu Monsieur !

J’avais été surpris. Powell n’était pas du genre conciliant habituellement. C’était un gratte-papier, un homme de bureau. Il n’était pas connaisseur du terrain. Mais c’était un excellent gérant en logistique et distribution des taches et gestion du matériel. Visiblement il avait suffisamment confiance en moi pour me laisser y aller. Quoi qu’il n’avait pas vraiment le choix.



**



Je m’étais donc présenté, datapad sous le bras, au lieu de la réunion de l’Etat-Major. Mon uniforme était impeccable, mes deux médailles d’Opérations Extérieures pour Gravlex Med et Lorrd, avec mention « blessure de guerre », placardées sur mon torse. Ma casquette sous le bras, les talons de mes bottes noires, parfaitement cirées, raisonnaient sur le dallage. Je fus accueilli par un jeune homme fraichement sorti d’école vu l’âge que je lui donnais. Il me guida vers une porte en me disant :

- Voici, votre place est désignée. Le Commander vous sollicitera le moment venu.

J’étais entré, peu impressionné par les lieux. J’en avais strictement rien à foutre de tout cela. Moi ce qui m’importais c’était plutôt qui était là et ce qu’il allait ressortir de tout cela. Il y avait tout le gratin. Absolument tout l’Etat Major. Scindé en deux, entre la Marine et le reste. Belle connerie…On continuait donc à alimenter les petites querelles internes. Comme si on n’avait pas assez de boulot ailleurs !

J’avais pris place…j’étais là en qualité « d’expert » ou de « conseiller » …que sais-je. Toujours était-il c’était que j’étais un des rares sous-officier -pour ne pas dire le seul – présent dans cet endroit. C’était une première. On attendait le Chancelier et le ministre de la Défense.

L’ordre du jour…la guerre, et le risque que pouvait bien occasionner ce Ramken, empereur auto-proclamer de l’Empire qu’on appelait « renégat ». Je ne pouvais m’empêcher de penser à mon cousin, resté impérial. Etait-il resté fidèle au Conseil Noir ? Ou avait-il rejoint les rang de Ramken ?

J’entendais bien les dires des uns et des autres. Chacun prêchait plus ou moins pour sa paroisse. La grande crainte tournait autour du contrôle des Voies Hypersptatiales. C’était logique en soit. Elles étaient essentielles pour acheminer les troupes mais aussi le matériel. Je fus particulièrement attentif quand le Commander Ular’Iim se leva pour prendre la parole. D’autant plus qu’il parlait d’une mission que je ne connaissais que trop bien…L’Haydn…le vaisseau du Moff Stoker où j’avais été envoyé avec deux membres des Forces Spéciales pour ensuite être rejoins et aidé par un Jedi. Nous avions réussi notre mission qui était de ramener des renseignements sur des prisonniers faits par Stoker. Mais j’appris qu’en parallèle, nous avions ramené sans le savoir des données secrètes portant sur le sujet. Je fronçais les sourcils…Encore une ruse de la Boite de Conserve…Quel diable de cornichon. Il arrivait à faire en sorte que je le déteste, et que je le respecte…La preuve en était…quand il fit enfin état de la raison de ma présence dans ce panier de crabe. Les blessés de guerre, le traitement des militaires sur le terrain, la logistique du Service de Santé des Armées…dernier propulseur du carrosse si l’on peut dire en tant de conflit.

J’observais le Kaleesh…alors que les regards se tournèrent vers moi quand il fut fait mention de mon nom. Je les observais tour à tour…avant de finalement prendre la parole :

- Merci Commander. Monsieur le Chanceliers, Ministre, Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités, je suis le Sergent Balian Atraïde, médecin militaire du Service de Santé des Armées. Je suis chirurgien de guerre. Je vous remercie de l’opportunité que vous me donnez d’intervenir ici. Comme vous l’avez souligné Commander, il est important, lorsqu’on mène une armée, de savoir l'état des troupes, tant sur le plan physique que mental. Beaucoup de nos militaires sont renvoyés sur le terrain sans prise en charge psychologique. Beaucoup souffrant de Stress Post Traumatique. Il y a également le souci du nombre de médecins militaires envoyés sur le terrain sans une formation approfondie à la chirurgie de combat. J’ai bien conscience que nous manquons de toubibs sur le terrain, mais ce n’est pas une raison pour y envoyer le premier qui arbore un diplôme de médecine. Ils sont pleins de bonnes volontés, mais parfois ils font plus de mal que de bien parce qu’ils ne savent pas comment on traite des blessures urgentes. Ou parce qu’ils ne sont pas formés au tri des blessés. Parlons-en du tri des blessés. J’ai déjà été amené à le faire totalement à l’arrache ! Parce que je savais que j’allais manquer de matériel et de médicaments, de morphine, bref que la logistique s’est retrouvée bloquée à un moment ou à un autre pour une raison quelconque. Il nous faut remettre en avant le protocole de tri des blessés. Il nous faut apprendre de nos erreurs et corriger le tir si vous le passez l’expression. Je ne peux faire de miracles…du moins pas si on ne m’en donne pas les moyens.




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