Balian Atraïde
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J’étais callé au fond de mon siège, le dos droit comme un piquet, je regardais devant moi, silencieux, impassible. Seul ma mâchoire serrée trahissait mon état d’esprit actuel. Je n’aimais pas les vols dans ces navettes ultra bondées et qui avaient plus l’air d’être des poubelles volantes que des vaisseaux capables de résister à un voyage dans l’espace.

Je n’étais pas de bon poil – pour changer me direz-vous. Non pas que j’étais de mauvaise humeur, mais disons que notre séjour sur Arkania m’avait laissé…perplexe. En un sens j’avais été content d’aller sur Arkania…imaginez ce sont tout de même des pontes en matière médicale, génétiques, etc. C’était d’ailleurs pour cela qu’on s’y rendait. Il fallait régler quelques soucis à propos de…heu…une erreur médicale de ma part…Une manière déguisée de dire que j’avais grave merdé le soir de la mort de mon père. Je ne préférai même pas imaginer le fait de devoir l’annoncer à Halex. Elle allait me tuer…littéralement…Et ce serait amplement mérité.

Mais que dire…Sur Arkania il y avait…des Arkaniens. Logique n’est-ce pas ? Et…ils ne sont pas tous aussi…agréable… que See’Ryl. Sans mauvais jeu de mot. Outre leur sécurité ultra…développée – on frôlait la névrose je vous jure – hé bien on ne pouvait pas dire qu’ils étaient très diplomates. J’en tenais déjà moi-même une couche, mais là c’était le Jackpot ! J’avais la désagréable impression d’avoir été pris pour un étudiant de première année en médecine. Pour un con quoi… Et je détestais cela. J’avais rongé mon frein pour ne pas être désagréable plus que de coutume. Mais je les retenais moi les Arkaniens…Qu’ils aillent se faire foutre !

Moi rancunier ? Sans blague…Je voudrais vous y voir !



**

Quelques jours auparavant – Arkania





Je n’avais pas l’habitude des transports en commun. Je n’aimais pas çà…Alors forcément…je râlais.

- Tu es sûre que c’est une bonne idée que je vienne ? Non parce que je ne voudrai pas créer d’incident diplomatique…

Accompagner See’Ryl pour aller sur Arkania afin de « voir » comment se portait le tru…la cho…L’embryon. Et voir s’il fallait le « réparer » sur le plan génétique…Enfin bref…rien de nouveau pour des Arkaniens. Je ne pouvais pas en dire autant. Non pas que je stressais…Mais je stressais ! Vhagar m’avait dit de faire un effort et de ne pas y aller en tenue militaire. Rien à foutre. J’avais mon treillis, impeccablement repassé, rien ne dépassait, j’étais nickel. Déjà que j’allais prendre en pleine poire la réalité, alors si en plus je devais être guindé dans des vêtements qui me mettaient mal à l’aise…merci hein !

Oui parce que je ne réalisais pas encore…Je n’avais jamais éprouvé le besoin d’avoir des enfants, et si cela avait été le cas, disons que cela ne serait pas ainsi que j’aurai envisagé la chose… Lors d’un dérapage en quelque sorte.

Lorsque nous arrivâmes à destination, nous eûmes droit à un accueil des plus…strict. En même temps : « Bienvenue sur Arkania ! »
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Les navettes communes. Une plaie. Je m’en accommodais habituellement mais là, dans un tel contexte, ce n’était même pas la peine. Le délai avait été bien trop court pour que je puisse trouver un autre moyen de transport et tandis que je contemplais Balian à travers mes lunettes, je ne pouvais que le regretter. Le pauvre semblait avoir avalé tout un paquet de Hutts frits dans leur jus. Plus crispé que cela, je crois qu’il n’y avait pas. Ma planète natale lui avait été difficile, je le savais et n’avais pu que servir de tampon entre lui et les médecins que nous avions croisés. Autant dire que je n’étais pas prête à le ramener sur Arkania tant je n’étais pas sûre qu’il n’y aille pas en planquant une bombe dans ses affaires.

Je pouvais donc dire qu’il avait compris l’une des raisons pour lesquelles personne dans la galaxie n’aimait les Arkaniens. Personne.

Je n’essayais même pas d’entamer la conversation, trop occupée à lutter contre une énième migraine accompagnée d’un malaise certain. Les odeurs… les multiples présences qui me hérissaient anormalement… J’avais envie de me retrouver dans un endroit calme mais j’avais promit à Aerion de passer le voir… Et ô surprise, je traînais même Balian avec moi. Mon regard quitta Balian pour chercher Légion. Ce dernier n’était qu’à quelques mètres, installé dans un coin où sa stature dérangeait le moins. J’attrapais mon datapad pour lancer une nouvelle commande : trouver un moyen de rentrer sur Coruscant avec beaucoup, beaucoup moins de monde. Quitte à négocier avec l’un des contacts de l’Ordre pour récupérer une navette privée… et devoir m’en expliquer plus tard.


**
Quelques jours auparavant – En route pour Arkania


-Disons que c’est un peu plus simple si tu es déjà avec moi… murmurais-je sans me troubler du ton avec lequel Balian me parlait depuis que nous étions installés dans la navette.

Il n’appréciait pas le moyen de transport. Moi non plus, je l’avouais. Je me laissais aller dans mon siège.

-Ne t’en fais pas pour l’incident diplomatique. Je saurais le gérer, mon frère aussi. Tant que tu ne frappes personne, ça ira.

Et je savais qu’il ne le ferait pas. Malgré son stress, malgré son addiction et malgré le fait qu’il allait probablement se heurter au « savoir-vivre » Arkanien. Je tournais mon datapad vers lui pour lui montrer le portrait de mon frère.

-Lui, c’est mon premier frère. Ash Adasca. C’est lui qui va hériter de tout. C’est celui que nous verrons. Mes parents et les autres sont… occupés.

Comme d’habitude, je pouvais dire et cela ne me troublait pas. Je n’avais pas envie d’affronter une longue conversation familiale. Ils avaient accusé réception de la « nouvelle », m’avaient renouvelé leur soutien même si je savais que cette « alliance » génétique était très loin de leur convenir. En cela, je pouvais remercier le fait de ne pas avoir grandit au sein de la société Arkanienne. De toute manière, si cela avait été le cas, je n’aurais probablement jamais été dans une telle situation. Ash était celui avec lequel j’avais le plus de ressemblance… si l’on retirait la teinte de ma peau, assez rare sur Arkania. Notre lien de parenté était visible même pour le premier aveugle du coin. Au point que je soupçonnais mes parents d’avoir utilisé une partie des gènes de ma conception pour le concevoir lui.

Jusqu’à notre arrivée, je continuais à donner quelques cartes à Balian, espérant le détourner un peu de son stress. Je ne pus que constater mon échec à peine nous eûmes posé un pied hors de la navette. On ne pouvait pas dire que personne ne nous attendait. Un véritable comité d’accueil aussi glacial que le temps hors des coupoles. J’y étais habituée et si on m’épargna les vérifications et examens dédiés aux personnes autorisées à aller au-delà des frontières, Balian n’y coupa pas. Lorsqu’il revint, je l’accueillis d’un sourire et bientôt, nous étions installés dans le bureau fraternel, en train de l’attendre.

-Ca va aller ?
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- Frapper quelqu’un… C’est pas dans mes habitudes çà…

Oui j’ironisais. En même temps je ne frappais que quand on me cherchait…vraiment. Ou quand j’étais bourré…Ou sous influence de psychotropes. Ce qui était le cas. Machinalement j’avais souri. C’était pas le moment de jouer au con.

Je me pliais donc de bonne grâce aux explications sur l’individu que nous devions rencontrer. C’est-à-dire : son frère. Un « héritier » lui aussi. Il ressemblait étonnement à See’Ryl. Non pas qu’il soit étonnant que deux membres d’une fratrie se ressemblent, mais disons à ce point-là, sans être des jumeaux…C’était troublant. J’appris que nous n’aurions affaire qu’à lui. Ce qui n’était déjà pas mal. Mais cela me « réconforta » un peu plus. Pas envie de me retrouver avec toute sa famille sur le dos. Pas après…ben…je vais pas vous faire un dessin hein.

Malgré sa situation, son état, See tâchait de me changer les idées. Cela aurait pu fonctionner, si, une fois à notre arrivée, je ne m’étais pas retrouvé à devoir passer je ne savais combien de fouilles, d’interrogations, etc. Limite au garde-à-vous, je me pliais à leurs inspections. Mes gestes étaient codifiés, ils trahissaient surtout ma nervosité.

- Motif de votre venue ?

- Heu…médicale.

- Précisez.

- Secret médical.

Alors…effectivement, j’aurai pu être un tantinet plus agréable. Mais je n’allais déballer ma vie privée devant ces membres de la sécurité Arkanien. Ma réponse ne lui plaisait pas, il me détaillait des pieds à la tête.

- Profession.

- Médecin militaire, Service de Santé des Armées de la République.

Il me rendit ma carte d’identification et me laissa passer, me désignant le couloir d’accès pour rejoindre See’Ryl. Mais ce fut sans compter un employer un peu zélé qui – allez savoir pourquoi moi précisément, il fallait dire que je dénotais – me stoppa net pour entreprendre un nouveau contrôle.

- D’où venez-vous ?

- De la navette…

Ouai…ce n’était pas malin de faire du sarcasme en cet instant.

- Vous avez le sens de l’humour très développé Monsieur…

- Plait-il ?

- D’où venait votre navette ?

Je soupirai, posant mon bagage, je me redressais de toute ma superbe et lui désignait le panneau lumineux qui scintillait au-dessus de nos têtes :

- Si vous levez les yeux vous verrez sur votre panneau d’affichage qu’il n’y a qu’une seule navette transportant des voyageurs qui vient d’atterrir en provenance de Coruscant. Maintenant si vous préférez baisser la tête vous verrez une étiquette sur mon bagage où est noté « SPCoru » abréviation pour « Spatioport de Coruscant ». Hé oui j’ai non seulement le sens de l’humour mais j’ai aussi le sens de l’observation. Bonne journée.

Mais alors que j’allais reprendre mon sac, il me stoppa de nouveau, visiblement peu satisfaitde ma réponse (on se demandait bien pourquoi).

- Moi aussi j’ai le sens de l’observation…Vous allez voir…Ouvrez votre sac !

De mauvais grâce je me pliais à cet énième contrôle et lui précisais :

- Si vous pouviez vous dépêcher un petit peu, s’il vous plait, je suis pressé.

- Holaaaa…y’a pas le feu…

Je soupirai de nouveau…frottant mes sinus…ça promettait d’être long…

Lorsque je pus - enfin – rejoindre See’Ryl, elle m’accueillit avec un sourire que j’eus du mal à lui rendre tant j’étais sur les nerfs.

- C’est ma tête qui leur revient pas ou j’ai vraiment l’air d’être un terroriste ?

Heureusement un fois avec elle, je ne fus plus importuné. Et nous pûmes gagner notre destination sans encombre. Nous attendions son frère, dans le bureau de ce dernier. A sa question de ça va aller ? », j’haussais un sourcil pour lui répondre avec le plus de douceur possible (à savoir très peu) :

- Oui…Enfin je crois. Je ne sais juste pas à quoi m’attendre. Dois-je m’inquiéter ?

See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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-Non, ce n’est vraiment pas dans tes habitudes, lâchais-je aussi ironique que lui. Je voulais qu’il comprenne que ce n’était pas le moment de jouer au con. Je n’étais pas encore suffisamment remise pour pouvoir anticiper ce genre d’incident… Aussi comptais-je sur lui pour faire en sorte d’éviter au maximum de s’énerver jusqu’à ce point. C’était plutôt difficile ce que je lui demandais et je le savais : mes congénères n’étaient pas les plus accueillants de la Galaxie. Encore plus lorsque l’on passait les frontières.

Par contre, je n’avais pas anticipé ce qu’il allait devoir traverser pour espérer mettre un brin d’ADN hors des bulles-frontières. Pour ma défense, Siela n’y avait jamais été soumise… J’avais donc naïvement pensé qu’il en serait de même pour Balian, surtout après le document complété par Vhagar. Je ne pouvais pas le rejoindre pour amortir le choc des cultures et me retrouvais donc à patienter, Légion derrière moi. Je songeais que j’aurais probablement dû laisser mon droïde avec Balian. Légion était enregistré et breveté sur Arkania. Il aurait pu intervenir, son module d’apprentissage était suffisamment précis pour cela… Mais trop tard. Je retins un soupir et ne pus que prendre mon mal en patience. Balian revint, j’essayais d’obtenir autre chose qu’un air renfrogné. Echec. Inutile de demander si cela c’était bien passé. A sa tête et à celle de ceux qui l’avaient « accueilli », je ne doutais pas vraiment de l’ambiance de cet « entretien ».

-Ils n’ont pas l’occasion d’accueillir des étrangers sur leur sol en dehors des bulles-frontières.

Un léger euphémisme pour dire qu’ils n’en voulaient pas. Sauf si c’était pour pouvoir faire des expériences sur eux… en toute légalité, évidemment. Une fois dans le bureau fraternel, je laissais Légion aller demander de quoi boire et nous restaurer. La réponse de Balian à ma question – j’avais finalement cédé – ne me choqua pas par sa sécheresse. Ses épaules encore crispées me donnaient plus d’informations que tout le reste.

-Tu devras repasser par la même procédure au départ. Je te laisserais Légion cette fois-ci…

Sous-entendu que la présence du droïde allait assouplir un peu la situation. Il serait bien plus compliqué d’ennuyer le Mirialan avait un « témoin ».

-En dehors de cela… Rien de plus exceptionnel que lorsque tu fais face à ton interne.

En pire mais, cela, j’évitais de lui dire. On allait éviter de l’angoisser plus qu’il ne l’était.

-Ils vont probablement demander à t’examiner et à récupérer tes informations génétiques. C’est… moi qui aurais le plus grand nombre d’examens.

Et pas les plus agréables si j’en croyais ce que j’avais bien pu récupérer comme informations. Légion revint avec ce que je lui avais demandé. Plus par principe que par réelle utilité : il savait comment Balian buvait son café. Je me levais la seconde avant que la porte ne s’ouvre sur mon frère. La ressemblance physique était encore plus présente en vrai. Contrairement à moi, il avait la teinte de peau usuelle pour un Arkanien. Il s’immobilisa pour me saluer avant de s’approcher de Balian pour en faire de même, optant pour un salut plus… « universel ».

-Je suis navré pour l’attente, commença-t-il. L’un des gardes frontières n’avait pas compris la mention « invité » sur votre autorisation d’entrer sur le territoire.

Mon regard glissa vers Balian. Qu’est-ce-qui avait bien pu se passer pour qu’Ash doive intervenir ? Je pinçais l’arrête de mon nez – allez savoir où j’avais pu récupérer un tel tic… ? – et réprimais un soupir et ma question. C’était réglé, c’était le plus important. Allant s’asseoir, Ash changea de sujet, considérant qu’il n’y avait pas besoin de s’éterniser sur notre arrivée.

-See’Ryl, je t’ai envoyé le programme des examens. Mon assistante vous accompagnera. Mère a demandé à te voir.

-Je n’ai pas envie d’entendre son sermon.

Alors oui, j’avais de bonnes relations avec ma famille mais pas au point de tolérer qu’on me fasse la leçon.

-Elle est inquiète.

-La dernière fois, elle était surtout horrifiée par cette « alliance » génétique déplorable. Tu comprendras que je n’ai pas envie d’infliger cela à Balian.

La surprise se fit lisible sur le visage fraternel. Je n’étais vraiment pas connue pour tenir ce genre de discours. J’étais du genre imperturbable.

-J’avais du mal à comprendre l’influence de ces drogues sur ton organisme… Il croisa les jambes et posa son visage dans sa paume, me contemplant comme si j’étais un nouveau sujet de recherche. Maintenant que je te fais face, je saisis un peu mieux pourquoi tu as demandé à faire tous ces tests…

Je me contentais d’un regard évocateur. J’avais dû argumenter un bon moment pour lui faire comprendre que je ne demandais pas tout cela par lubie mais parce que j’en avais besoin. A la fois dans l’espoir de trouver de quoi aider les désintoxications… Et, surtout, pour savoir ce qui attendait l’enfant à venir. Le regard d’Ash se posa sur Balian, l’évaluant clairement.

-Et puis… question génétique… Vous me semblez être un bon spécimen Mirialan.

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Pas l’habitude d’accueillir des étrangers. Sans blague!? Tu parles…C’était un euphémisme. Apprendre que j’allais devoir subir les mêmes conneries au retour m’épuisait déjà…

- Génial…Je soupirai…Puis repris : si avoir Légion aidera…ce sera effectivement à envisager. Il n’est pas impossible que l’autre andouille finisse avec mon poing dans les dents s’il me fait de nouveau chier…

Non mais sans blague. Ils étaient fous ces Arkaniens.

Mais j’étais à des parsecs de me douter que la suite allait être aussi… « amusante ». J’ouvris de grands yeux de surprise face aux propos de See’Ryl :

- Comment cela « récupérer mon patrimoine génétique » ? Je ne suis pas un objet d’expérience hein !

Non mais qu’est-ce que c’était que ces manières ? Encore une planète de tarés ce n’était pas possible ! Quand je pense que certains avaient tendance à qualifier Mirial d’arriérée sur le plan technologique. Je pouvais tout de même dire que nous étions bien plus évolués sur l’ouverture d’esprit que bien des mondes « soi-disant » avancés. J’avais l’impression d’être un spécimen de laboratoire. Je détestais cela.

Heureusement Légion nous apporta de quoi nous réconforter : un café long sans sucre…et noir. Oui du café j’allais en avoir besoin pour la suite. Le frère de See’Ryl lui ressemblait encore plus en vrai. C’était impressionnant. Il s’excusa de l’accueil que j’avais « subi ». Un bon point pour lui. Je l’avais salué avec respect, d’un confrère à un autre.

See’Ryl était visiblement peu encline à voir sa mère. Et suite à ses propos je n’en avais aucune envie également. « Alliance génétique déplorable » …Non mais je vais leur en foutre des alliances génétiques déplorables moi ! La suite ne fut pas mieux, le frère analysant sa sœur, visiblement curieux des effets de la drogue sur elle. Ou était l’empathie là-dedans ? Je n’en voyais guère. Mais quand son regard de posa sur moi pour me détailler et asséner ces quelques mots…comment dire. Imaginez un déclic dans ma tête. Comme si j’avais atteint mes limites en termes de patience. Je pris une profonde respiration…J’essayais de rester le plus calme possible, quitte à puiser dans mon faible lien avec la Force pour me retenir de ne pas lui envoyer mon café à la tronche.

- Un… « spécimen Mirialan » (je vous l’avais dit…hein) …Vous m’avez pris pour un cobaye ? Vous avez une drôle de manière d’interagir avec les gens vous. Mais si vous voulez tout savoir : je n’ai pas à me plaindre de ma génétique. Je suis un pur produit de Mirial, sur des générations.

Je préférai me stopper là. Un regard à See’Ryl pour lui dire que j’étais parfaitement « calme » …Et je pris une rasade de café pour m’occuper l’esprit et me « réconforter ».

Pourquoi avais-je l’impression que ce séjour sur Arkania allait être à la fois épique et un calvaire ?

See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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-Ils connaissent Légion. Il est répertorié et breveté ici. Ils savent très bien à quelle famille il est rattaché. Alors oui, sa présence les calmera.

J’avais gardé mon calme, n’ayant pas vraiment de raisons de m’agacer de toute manière. Je connaissais le comportement de ma race pour l’avoir expérimenté moi-même lors de ma première visite. A l’époque, je n’avais pas encore été « reconnue » et je soupçonnais que mes caractéristiques raciales avaient quelque peu simplifiées les choses. J’annonçais à Balian ce qui l’attendait, lui. Une partie de plaisir par rapport à moi… Et haussais un sourcil à sa réaction.

-Il n’est pas question de faire des expériences mais d’avoir de quoi comparer entre ton patrimoine, le mien et celui de l’enfant, lui expliquais-je. En gros, ils vont récupérer de quoi faire leurs analyses… Mais ne me demande pas comment. Je sais simplement que ce sera sans douleur. Avant qu’il ne puisse ajouter quoique ce soit, je précisais : Et tout le matériel génétique sera mis au secret et détruit après la naissance.

Je ne pouvais m’empêcher d’être déçue… Balian venait d’avoir exactement la même réaction que tous ceux que j’avais pu croiser au cours de ma vie. Dès que l’on parlait génétique, tout devenait compliqué. Je comprenais qu’il ne fasse pas confiance à mon peuple… Mais au moins aurait-il pu me faire confiance… Je n’allais pas laisser ce genre de traces. Et quand bien même je le ferais, les généticiens avaient largement de quoi expérimenter sans notre apport. Involontairement, ma déception s’afficha son mon visage… Avant de s’effacer à l’arrivée de mon frère. J’avais l’habitude de sa manière de parler et de ses observations. L’empathie et les Arkaniens… ce n’était pas une grande histoire d’amour. C’était juste antinomique. La seconde suivante, j’assistais à une retenue étonnante de la part de Balian.

Sa diatribe fit hausser un sourcil à mon frère qui eut un léger sourire en coin. De tous ceux que nous allions croiser, il faisait probablement partie des rares qui avaient l’habitude d’interagir avec des représentants autres qu’Arkanien. Ce qui expliqua sa réaction qui se voulait « apaisante ».

-C’est exactement ce que je voulais dire. Non pas parce que je vous envisage comme un « cobaye » mais parce que vous rassemblez les caractéristiques de votre race.

Il récupéra la tasse qu’un droïde lui rapporta.

-Et dois-je vous rappeler que mon peuple ne fait plus d’expérimentations sur sujets vivants depuis quelques siècles ?

Son ton n’avait pas varié d’un iota. Il prit place dans le canapé et son regard revint vers moi. Un contact visuel bref mais qui valait bien plus qu’un long discours. Il ne fallait pas être une lumière pour comprendre que la situation venait vraiment de devenir explosive. Il revint à Balian.

-Je vous prie de bien vouloir garder cela à l’esprit. Vous êtes ici pour que l’on vous apporte des réponses et, si possible, des solutions. Il s’agit de votre enfant et de celui de ma sœur et oui, il faut que nous fassions des tests pour vous donner ce que vous êtes venus chercher.

-Ash…

-Wna i ddimgadael i fy hun gael fy sarhau, See’Ryl ! Bydd y lleillyneigicioallan a byddannhw'niawn! (Je ne vais pas me laisser insulter, See’Ryl ! Les autres le mettront dehors et ils auront raison !)


Je ne bronchais pas devant la rebuffade. Je ne parlais pas Arkanien mais grâce à la Force, je parvenais à le comprendre. Je bus une gorgée de café. Il ne me laissa même pas répondre.


-Vous qui êtes proche de See’Ryl, vous ne pensez pas que vos préjugés la touchent ? C’est exactement ce qu’elle a subit toute sa vie.


Là, j’étais surprise : comment pouvait-il savoir ce genre de détails ? De toutes les personnes présentes, seul Balian était plus ou moins informé du poids qu’avaient constitué tous les préjugés et les craintes vis-à-vis de mon peuple.


Balian Atraïde
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- Merveilleux…on fera comme cela si cela, Légion viendra avec moi.

On aurait peut-être même dû commencer par là. Mais je n’y avais pas pensé, pas plus que See’Ryl. Disons que notre esprit était ailleurs…allez savoir pourquoi ? Sans doute la raison de notre visite…La réponse de See’Ryl me fis hausser les épaules. En même temps je l’avais un peu cherché à jouer les effarouché sur le patrimoine génétique. Je ne répliquais pas…A quoi bon. De toute manière j’étais énervé…très…énervé – pour changer. Quant à la douleur possible durant les examens…je retins le sarcasme qui manqua de fuser. Parler de douleur…à moi…Ben voyons. Mais See’Ryl n’y était pour rien dans le fait que j’avais mal. Bien au contraire, elle m’était même d’une précieuse aide. Me défouler sur elle sous prétexte qu’elle était la seule présente à l’instant n’y changerait rien. Et cela ne me soulagerais de tout manière pas.

Sa moue de déception sur son visage me fit hausser un sourcil. Qu’avait-elle cru ? J’avais promis de ne pas faire d’esclandre tant qu’on ne m’emmerdait pas. Toutefois, en tant que médecin, j’aimais savoir où je mettais les pieds.

Les caractéristiques de ma « race » …Ouai…Et mon coup de pied de ma jambe artificielle là où je pensais … « made in Arkania » la gambette d’ailleurs…ça va rentrer dans les caractéristiques aussi ou pas ?

Quant à sa remarque sur le fait que les arkaniens ne pratiquaient plus d’expériences sur les êtres conscients depuis un moment me fis esquisser un sourire. Je commençais à comprendre ce qui devait les gêner…Ma réplique fusa alors :

- Parce que vous croyez que vous êtes les seuls à avoir fait ce genre de choses ? Et parce que vous ne le faites plus, cette pratique est abandonnée ? De plus…ce que je sous-entendais résidait plutôt dans le fait d’éviter de me prendre pour un néophyte. En tant que médecin de l’armée de la République je suis assez protocolaire.

Et enfin le couperet tomba…Sa dernière remarque sur See’Ryl après m’avoir, visiblement, béni pour le restant de mes jours. Cette fois je reposais ma tasse, et levais sur lui un regard noir :

- Nous y voilà donc. Vous voyez des remarques sur votre race même là où il n’y en a pas ? Vous êtes si prétentieux que vous ramenez donc tout à une affaire de…préjugés ? En effet je connais See’Ryl et je sais ce qu’elle a vécu. Est-ce que mes propos concernaient les Arkaniens précisement? Je ne crois pas. D’autre part, je pense que s’il y a bien une personne dans l’entourage de See’Ryl qui n’ait jamais porté, ni formulé le moindre jugement à son égard…c’est moi. Pourquoi ? Parce que je serai bien mal placé pour le faire. De plus, je suis médecin…je vois de tout, et je soigne tout le monde sans aucune distinction de race. Alors vos accusations à mon encontre sur ce point…gardez-les. Je suis bien des choses…pas forcement reluisantes…mais surement pas raciste. Quant à ce que vos ancêtres ont pu faire : j’en ai strictement rien à foutre. Ce qui m’intéresse à cet instant c’est vous. Que vous soyez Arkanien…Cathar ou Mirialan je m’en contrefous. Maintenant si nous pouvions revenir à la raison de notre venue ici…vous m’en verriez ravi. Et plus vite nous commencerons les analyses…plus vite nous en saurons plus sur l’état de santé de See’Ryl et du fœtus, et plus vous augmenterez vos chances de me voir me détendre.

Non mais sans blague. S’il avait voulu trouver un type sur lequel se défouler pour tous les préjugés qu’ils pouvaient subir dans la Galaxie parce qu’ils étaient Arkaniens, ben il était mal tombé. Ces histoires à la con, très peu pour moi. J’avais d’autres soucis en tête. See’Ryl et son état par ma faute, Halex et son état par ma faute…le Clan Atraïde…bref…Y’avait de quoi faire.

Je levais sur See’Ryl un air désolé…j’avais promis d’être sage. Mais là…il m’avait cherché son débile de frangin. Et quand on me cherchait…ben on me trouvait. Et oui, même à quarante balais j’étais encore con…Mais je n’avais pas envie d’entrer dans un débat stérile…


See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Je savais Balian énervé, d’autant plus que son arrivée ne s’était pas déroulée sous les meilleurs auspices… Et que la situation était très loin d’être idéale. Nous étions à des années lumières de la visite que je lui avais proposée des mois plus tôt. Je n’étais pas non plus dans la configuration la plus adéquate. Je commençais à peine à « revenir » à moi après un peu plus de deux mois, j’étais épuisée et j’avais plus d’une raison pour être carrément déprimée et mal à l’aise. Je me contrôlais mieux et c’était insuffisant : la preuve en fut la moue déçue qui passa brièvement sur mon visage. Autrefois, je ne me serais pas attardée sur la réaction de Balian. Là, j’étais bien trop sensible pour ne pas ressentir quelque chose… d’humain.

L’annonce que ma mère s’inquiétait pour moi me perturba suffisamment pour que je réalise avec un temps de retard combien la situation venait de prendre un tournant explosif. Ash, en quelques mots, avait réussi à mettre à mal toute la bonne volonté de Balian. J’essayais d’intervenir, me faisant repousser sans la moindre difficulté. Ok, y mettre un peu plus de conviction la prochaine fois… S’ils m’en laissaient l’occasion. Etrangement, je pris le parti temporaire de les laisser échanger une passe d’arme, trouvant une faille dans l’échange dès que Balian eut terminé sa diatribe.

-Ca suffit.
Deux mots. Qui portaient tout le poids de ma position. J’étais l’aînée d’Ash, malgré tout. Et j’étais, surtout, un Maître Jedi. M’imposer, je savais le faire même si je ne le faisais que rarement. Mon frère me jeta un regard. Il était évident qu’il ne demandait qu’à pouvoir remettre Balian à la place qu’il estimait juste. Et de l’autre côté, le Mirialan ne demandait qu’une possibilité d’exploser. Le tout, avec moi au milieu pour les écouter.

-Comme tu l’as si bien dit, Ash, nous sommes là pour avoir des réponses et, si possible des solutions. Je me penchais pour poser ma tasse sur la table basse. Et je ne suis pas disposée à écouter votre combat de coqs galactiques pour savoir qui aura raison.

Pas très délicat. Avais-je déjà mentionné mon état de fatigue ? Ceci justifiait cela. Je soupirais.

-See’Ryl… Tu..

-Je t’ai dit que ça suffisait, Ash. Il a raison en disant que tu vois des remarques sur notre race n’importe où. Mon regard vola sur Balian. Et il n’a pas tort en croyant en voir: tu es immédiatement parti du principe que tu allais être un cobaye. Mon regard retourna sur mon frère. Tu sais très bien qu’utiliser des termes comme « spécimen » fait peur. Il revint sur Balian. Il ne t’arrivera rien ici.

Je me levais finalement.

-Vous ne vous connaissez pas et compte tenu de la situation et de l’inquiétude qui vous anime, il est largement compréhensible que vous soyez tous deux sur la défensive. Je finis signe à Légion de s’approcher pour lui tendre le planning. Mais c’est soit vous acceptez de mettre beaucoup d’eau dans votre vin pour que tout se passe pour le mieux, soit je vous laisse vous écharper pour savoir qui a le plus d’ego que l’autre.

Inutile de demander si j’avais été assez claire. Je savais qu’il n’était pas essentiellement une question d’ego. J’avais sciemment décidé d’appuyer sur ce point parce que je savais qu’il serait le plus percutant des deux côtés. Il aurait été plus juste de leur dire que trahir leur inquiétude de la sorte n’était pas la meilleure solution… Si Balian aurait été capable de m’écouter et de m’entendre, il en était différent avec Ash. L’arrogance arkanienne n’était pas une invention et je savais que mon frère ne lâcherait pas prise jusqu’à être certain de dominer. Je ne voulais pas que ça aille jusque là. Légion me rendit le planning après l’avoir intégré.

-Je vais t’accompagner pour tes examens, Balian. Si… Après tu veux te reposer ou t’isoler, Légion restera avec toi.

Je l’avais fait venir pour qu’il m’accompagne parce que j’avais besoin de ne pas être seule face à tout ça. J’aurais pu trouver un moyen de faire les prélèvements sans l’impliquer au point de venir avec moi. Malgré tout, j’étais prête à le laisser seul s’il désirait ne pas affronter les prochains médecins.

Balian Atraïde
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Ca n’avait pas loupé, je venais de déglingué le frangin de See’Ryl alégrement. Moi qui avais promis d’être sage…Il fallait dire qu’il cumulait : d’une il était odieux, de deux il me prenait pour un con, et de trois : il avait une arrogance qui m’insupportait. L’hôpital qui se foutais de la charité…je sais. Mais autant je trouvais normal que moi je sois déplaisant, autant je détestais le subir. Prendre les effets de son propre comportement en pleine poire n’avait rien d’amusant.

See’Ryl ne nous laissa pas nous prendre le chou plus longtemps, intervenant avec une sévérité méritée cela dit. Je ne me risquai pas à en remettre une couche, et offris à son frère un regard sombre. Elle me donna le programme pour la suite. Je lui répondis doucement :

- Je ne te laisserai pas seule.

Car au risque de surprendre sa damnée famille de pètes-sec j’étais le père du gamin, mais aussi un médecin. Et je n’allais pas me contenter de suivre bêtement le mouvement. Je voulais être en mesure de tout voir et tout savoir sur ce qu’ils allaient faire.

Ce fut…épiquement frustrant pour moi. Voila sans doute pourquoi la pillule avait du mal à passer, malgré que nous étions repartis d’Arkania.



**
Actuellement – Naboo




En route pour Naboo, le trajet depuis Arkania était long. Il fallait dire que ce n’était pas la porte à côté. Tu parlais d’un « léger » détour…Mais il fallait bien que j’aille parler « affaire » avec les membres de mon Clan. D’autant plus qu’il était question de…débats quant à ma légitimité si j’en croyais mon oncle lors de ma dernière visite sur Naboo.

Toujours vissé sur mon siège, crispé au possible entre le fait que j’avais le mal des transports et mon séjour sur Arkania, j’avais les yeux fixes…Je ne regardais rien de particuliers. J’imaginais surtout les noms d’oiseaux que je faisais pleuvoir dans en pensées sur le frère de See’Ryl.
Bien sûr je gardais cela pour moi. Inutile que See’Ryl se fasse plus de souci que de coutume. Son frère je n’allais pas me marier avec donc…Ce n’était pas grave.



« Nous arrivons en vue de Naboo, l’entrée dans l’atmosphère va causer quelques turbulences. Nos aimables patients sont priés de s’attacher et de rester bien assis le temps que nous atterrissions. »




Les atterrissages…Tout ce que je détestais…J’étais sanglé…non agrippé…que dis-je rivé à mon siège, particulièrement concentré sur cet atterrissage que je craignais.

Nous prîmes un speeder pour gagner la maison où vivait, siégeait, le cœur de mon Clan. L’accueil fut chaleureux, éclatant, à l’image d’Aérion Arrakis, mon oncle. Toujours en deuil il présentait une tenue sombre, tirant sur des nuances bleu-nuit. Certaines choses ne changeaient pas, comme ce khol qui entourait ses yeux, ses ongles parés d’un vernis bleu-galaxie, et ses parures traditionnelles : bagues, et colliers. Il avait ce petit déhanché qui lui était propre également. Que je note ces détails pouvait paraitre futile, mais cela contribuait à me sentir…rassuré…comme, chez moi.

- Entrez, venez ! Je suis fort heureux de vous voir ! La voilaaaa ! Ma chère vous êtes resplandissante! Mais fatiguée... Il posa ses mains sur son visage comme estomaqué : mais vous devez être épuisés ! Balian ! Fais-la s’assoir ! J’ai préparé un petit soupé typique de Naboo, vous allez voir. Je vais vous bi-cho-nner !

- Theios…Zen hein…

- Mais je suis Zen ! Il nous désigna des sièges. Baba, tu as une mine affreuse…tu es vert pâle…Toujours ce mal des transports ?

Il était…heureux de nous voir, et démonstratif. C’était mon oncle. J’étais vraiment à la maison. Et il devait sentir See’Ryl comme faisant partie de la famille car il était…presque naturel.






See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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JJe n’avais pas fait preuve de mon habituel sens de la diplomatie… si tant est que l’on puisse appeler ainsi mon aptitude à trouver les mots justes pour désamorcer les situations explosives. Je n’en avais éprouvé par le moindre remord, trop épuisée pour ne serait-ce que m’attarder sur d’éventuelles conséquences. L’objectif avait été atteint : les deux hommes s’étaient calmés et c’était tout ce que j’avais désiré. Qu’ils ne s’apprécient pas m’indifféraient. Ce n’était pas comme si j’avais pour projet de faire ma vie avec Balian ou de laisser Ash me dicter quoique ce soit concernant mon existence. Je commençais tout juste à prendre mes distances avec le Conseil Jedi, ce n’était pas pour m’enchaîner de nouveau, à peine avais-je effectué un pas en dehors des clous. Quelque chose dans mon attitude avait dû convaincre Ash puisque celui-ci avait finalement simplement hoché de la tête, prouvant par là qu’il avait accepté ma sortie et qu’il ne chercherait pas plus.

A ce titre, je fus probablement la seule à détecter l’infime lueur d’appréciation qui traversa ses prunelles immaculées lorsque Balian annonça qu’il ne me laisserait pas seule. J’avais été soulagée et n’avais pas cessé de l’être durant tous les examens même si ces derniers furent des plus frustrants pour le Mirialan. Malheureusement pour lui, j’avais été en incapacité de faire quoique ce soit pour atténuer les échanges. Reléguée au rôle de patiente, je n’avais pas vraiment eut voix au chapitre.

Autant dire que Balian était pire que tendu lors du voyage vers Naboo.

***
Naboo

Le trajet fut tantôt trop long, tantôt trop court. Bien trop rarement pour la seconde option, cependant. Le repos n’était pas pour moi, les effets des anti-douleur s’étaient évanouis bien trop rapidement à mon goût. La navette était bondée et mille et un détails rendaient le voyage des plus déplaisants, pour ne pas dire pire. Durant une parenthèse paisible, je trouvais le moyen de retourner sur Coruscant de manière plus confortable sans devoir une faveur à l’un de mes contacts. Comme quoi, Ash ne nous en voulait pas particulièrement puisque c’était lui qui nous avait arrangé le coup. J’évitais évidemment de donner les détails à un Balian plus pâle qu’à l’ordinaire, plus proche d’un vert amende que de son vert pomme habituel.

Je n’avais pas pris la peine de l’apaiser… simplement parce que je n’en étais pas vraiment capable. Mon lien avec la Force était encore ténu et instable…. Même s’il y avait eu des progrès, ces derniers étaient encore insuffisants pour que je puisse effectuer quoique ce soit sur le long terme. A l’atterrissage, en revanche, j’attrapais sa main pour le soutenir de la seule façon dont j’étais capable. Et au moment du trajet en speeder, ce fut mon tour d’être malade. La nausée me serrait encore la gorge lorsque je me retrouvais face à face avec Aérion. L’avantage d’avoir la peau blanche, si tant est qu’il y en ait vraiment un, se trouvait là : il était compliqué de deviner que j’avais pâlis durant les quelques minutes précédentes.

La chaleur de l’accueil me fit aussitôt sourire puis m’immobilisa. Resplendissante ? Moi ? Je jetais un regard à Balian, prête à lui demander si son oncle n’avait pas des problèmes de vue. Je me contentais de laisser mon sourire s’accentuer naturellement, comme si j’étais incapable de résister au Mirialan qui nous fit entrer. Je gardais mes lunettes sur mon front, pas vraiment désireuse d’imposer mon regard si perturbant. J’allais intervenir lorsqu’il fut question de la couleur de peau de Balian. Un rire léger m’échappa, presque incongru.

–C’est exactement ce à quoi je pensais dans la navette. lâchais-je Tu t’harmonisais très bien avec la voisine de derrière.

Une Twi’Lek de l’exacte teinte de la peau de Balian au moment de l’arrivée. J’espérais que ma taquinerie ne fâche pas Balian. Avec ma fatigue, je n’étais pas certaine d’avoir assez de présence d’esprit pour comprendre ses dispositions. Et puis… En m’asseyant, je constatais qu’il s’était détendu, comme rassuré. Tant mieux. Mon attention glissa sur Aérion. Je n’avais rien fait dans le bon ordre.

-Je suis enchantée de vous voir enfin, Aérion. Merci de m’accueillir.

Certes, nous avions convenu de nous voir… mais je n’étais pas certaine qu’il s’attende vraiment à la raison principale qui nous avait poussée, Balian et moi, à venir aussi rapidement.


Balian Atraïde
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Je notais que See’Ryl et mon oncle avaient largement papoté dans mon dos en holo. Pas étonnant qu’il y ait une coalition moqueuse au sujet de mon mal des transports.

- Oui…ben…j’y peux rien. J’aime pas voler.

Je ne leur en voulais pas. Ce n’était que des boutades. Cela dit j’avais du mal de me remettre, sans doute mon séjour sur Arkania n’aidait en rien.

- C’est le côté Arrakis…Aegon était même pire que toi. Car toi tu supporte d’être dans un gros vaisseau. Mais lui dès qu’il était dans quelque chose de volant, c’était fini.

J’haussais un sourcil, Aerion aimait toujours parler d’Aegon dès qu’il le pouvait. Apparemment je tenais plus des Arrakis que des Atraïde. Il disait souvent que je lui ressemblais. Mais Aerion était déjà parti vers See’Ryl :

- Enchanté également ! J’espère que ce grand râleur ne vous aura pas importuné pendant le trajet.

- Mais…je secouais la tête, j’étais encore trop mal pour protester, et de toute manière Aerion embraya immédiatement sur la suite :

- Que diriez-vous d’une bonne douche ? Bain ? Enfin bref : ablutions en tout genre pour vous remettre ? Ma chère See’Ryl je vous ai préparé une chambre d’ami. Venez ! Suivez-moi.

Et avant qu’elle ait eu le temps de protester – cela aurait été inutile de toute manière – Aerion pris son bras et l’entraina avec lui. Nous traversâmes le vestibule, puis l’atrium, avant de bifurquer pour prendre un escalier droit qui menait à une galerie qui surplombait le péristyle et offrait une vue magnifique sur le jardin intérieur.

Les effluves des rosiers grimpants, qui ornaient les balustrades, venaient chatouiller nos narines. Sur un autre versant c’était un chèvrefeuille qui galopait le long de cette galerie. Aerion activa une porte qui nous céda le passage et fit entrer See’Ryl. Les murs étaient couverts d’enduits teints aux couleurs chaudes. Des volages venaient structurer le tout. La pièce, habituellement baignée de la lumière du soleil de Naboo était plongée dans une semi pénombre. La raison ? Un rideau presque opaque, qui filtrait largement les rayons solaires et qu’il avait disposé pour atténuer la forte luminosité. Cela apportait une ambiance encore plus chaleureuse à cette pièce. Une attention toute particulière pour la biologie arkanienne.

Sur un guéridon au plateau de verre et la structure forgées avec élégance, il avait placé un bouquet de fleurs colorées fraichement cueillies. Au fond de la chambre, il y avait une porte qui donnait à une salle de bain privée, entièrement pavée de mosaïques aux tonalités bleutées. Une autre porte ouvrait sur le dressing pour les occupants de la chambre. Les meubles étaient faits de bois, ou forgés, le tout avec une certaine simplicité. Des fauteuils de rotin garnis de coussins de velours rouge réhaussaient l’ensemble. Des serviettes et un peignoir propres étaient pliés sur le lit aux draps immaculés. Mon oncle savait recevoir.

- Vous trouverez dans la salle de bain tout ce qu’il faut pour vous délasser. Les savons et autres produits sont de ma confection. Spécialement pour une peau arkanienne. Dans un mouvement que beaucoup auraient pu qualifier de maniérer, il pivoté vers moi : Balian, j’ai préparé ta chambre. A moins que tu ne préfères celle du Patriarche ?

- Surtout pas…je te la laisse.

Son sourire de remerciement se dessina sur ses lèvres. Je me doutais bien qu’Aerion occupait la chambre paternelle…Mais la politesse l’avait obligé à demander.

- Bon, allez, laissons cette pauvre See’Ryl se revigorer. Hop oust toi ! Et il fit un geste des deux mains pour me pousser au dehors de la chambre. Oust ! Dans ta chambre ! Une bonne douche te fera le plus grand bien. Tu es ho-ri-ble ! Et je vais te préparer un soin de peau aussi.

- Hein ! Mais…

- Tututut ! Tu les aimes mes produits ne le nie pas ! Ne fais genre devant ton amie ! Je te l’ai toujours dit Baba, une peau cela s’entretient ! Regarde la mienne hein ! Pas une ride ! Et j’ai deix ans de plus que toi ! Et tu fais plus vieux !

- Théios

- Non non je ne veux rien entendre. Allez ! Avec moi. On va regarder l’état de ta peau. Prenez votre temps mon petit sucre, fit-il à See-Ryl…elle était déjà « un petit sucre ». Il s’attachait vite. Et il m'entraina au dehors...direction ma chambre.












See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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- Je sais. répondis-je en haussant presque les épaules.

En temps normal, j’aurais pu l’aider et il serait sortit de la navette aussi frais que d’habitude. Il n’y avait rien que j’aurais pu faire compte tenu des circonstances… Alors autant ne pas débattre cent sept ans et m’en vouloir plus que je ne l’avais déjà fait. C’était probablement la présence d’Aérion qui agissait comme un baume et qui m’allégeait quelque peu l’esprit. Mon regard glissa de l’oncle au neveu.

- L’avantage d’un vol, c’est que cela le force à se taire. taquinais-je, incapable de résister.

Entraînée par Aérion, je frôlais la joue de Balian du bout des doigts au passage. Une manière comme une autre de le réconforter à défaut de parvenir à user de la Force correctement. La proposition d’Aérion m’interpella. J’allais protester avant qu’une intuition ne me réduise au silence. C’était inutile, j’en étais sûre et certaine. Le Mirialan ne voudrait rien entendre et cela ne ferait que gâcher le plaisir manifeste qu’il avait de nous recevoir.

Je le suivis, précédant un Légion qui faisait particulièrement incongru au milieu de cette maison décorée avec un goût que j’appréciais. Aussi rare et étonnant que cela puisse être venant de moi. Oui, j’appréciais et je manifestais, pour une fois, un goût personnel. Les progrès étaient lents mais visibles. Ne serait-ce que parce que je contemplais les lieux à chaque pas que je faisais, mon indifférence habituelle s’étant fait la malle je ne savais où. Lorsque nous atteignîmes la chambre qui m’était destinée, je ne pus m’empêcher de marquer un temps d’arrêt. Quelque chose me disait que la pièce avait fait l’objet d’attentions toutes particulières. Ne serait-ce qu’en raison du rideau presque opaque qui rendait l’endroit supportable pour mes yeux fragilisés. L’impression ne pu que s’accentuer quand notre hôte précisa avoir fabriqué des cosmétiques spécialement pour moi.

- Je… merci. murmurais-je, particulièrement touchée.

Je réprimais une montée de larmes émues tout en maudissant les hormones. Heureusement pour moi, mon attention fut attirée par une scène incongrue : Balian chassé de ma chambre tel un adolescent. Je commençais à sourire… avant de simplement éclater de rire en entendant leur échange. Je ne jugeais pas le fait de prendre soin de sa peau ou autre… Mais imaginer Balian avec un masque sur le visage… Cela valait indéniablement son poids de banthas. Durant un instant, je songeais à la réaction de Vhagar si je venais à le lui dire… Nuls doutes qu’elle vaudrait elle aussi son poids. Cependant, je savais d’ores et déjà que je garderais ça pour moi : le Cathar n’avait pas besoin de cette anecdote pour taquiner le Mirialan. Autant ne pas en ajouter.

-Vas-y, dis-je en me joignant aux efforts d’Aérion. Un bain me fera le plus grand bien. Je garde Légion avec moi au cas où je m’endorme.

Voilà qui devrait le rassurer, non ? Sous la vigilance de mon droïde, je ne risquais pas de me noyer dans l’eau si je m’endormais. Ce qui, vu mon état de fatigue, ne manquerait probablement pas d’arriver. Avant qu’Aérion ne sorte, je récupérais mon datapad et le lui tendit.

-Si vous avez le temps, voici le début du protocole d’échange que nous avions évoqué il y a peu de temps. Mon frère me la transmit avant mon départ. expliquais-je.

Mon regard coula vers Balian.

-Oui, ce frère-là. lui dis-je comme pour le défier de dire quoique ce soit et lui conseiller de ne pas le faire.

Je n’avais pas envie du tout de l’entendre râler à ce propos. Les deux avaient déjà fortement entamé ma patience et je n’avais guère envie de devoir une longue diatribe rageuse.


Balian Atraïde
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Aerion saisit le datapad et remercia See’Ryl pour cela :

- Entendu, je vais jeter un œil pendant que je m’occupe de mon triste neveu. Et histoire d’expliquer comment il allait trouver le temps pour cela il eut un clin d’œil avec le Jedi et précisa : il y a des temps de pause pour les masques.

Et avant que j’eusse le temps de grommeler qu’il n’était pas question de faire des masques, ou autre, je fus catapulté hors de la chambre d’ami. Le rire de See’Ryl nous parvint, cela faisait chaud au cœur je devais le reconnaitre. Après tout ce qu’elle avait traversé, l’entendre rire était plaisant. Aerion me guida à ma chambre, rien n’avait bougé depuis la dernière fois. En dehors du ménage, le bouquet de fleurs fraiches sur mon bureau, et les draps sombres de mon lit qui avaient été changés.

Ma chambre était d’une toute autre ambiance, plus…masculine dans son décor. Un antre pour l’asociale que j’étais. Les tonalités de la pièce tendaient au bleu-vert. Les meubles étaient de bois sombres. De ci de là étaient posés des objets qui rappelaient la culture Mirialane. Sur un mur, une fresque représentant les montages enneigés de mon monde natal apportait une touche décorative. Les voilages étaient blancs pour ne pas alourdir le tout. La salle de bain, vers laquelle j’étais trainé, était couverte de mosaïques aux nuances beige.

- Va te doucher pendant que je lis ces documents. Je m’occupe de toi dès que tu auras terminé.

- C’est quoi cette histoire avec son frère ?

- Nous t’expliquerons.

- Ben voyons…on traite dans mon dos. En plus c’est un enfo…

- Stop ! Ta douche. Nous parlerons plus tard. Et ce n’est pas une question de traiter dans ton dos. Tu étais…indisponible pour traiter les affaires du Clan. Nous avons pris les choses en main avec See’Ryl. A présent va !

De mauvaise grâce je gagnais la salle de bain. Otais mes vêtements et me décidais à prendre une douche bien chaude comme je les aimais. Allez savoir pourquoi, mais quand je sortis de là…je me sentais déjà mieux. Délassé. Je me séchais et rejoignis Aerion qui m’attendait, assis à mon bureau. Il me fit signe de prendre place. Je ne portais qu’un boxer noir très simple, dotation militaire. Mon oncle avait disposé toute une batterie de produits, sérums, crèmes, masques, de sa composition, spécialement pour répondre aux besoins de ma peau. Il observa avec attention mon visage et commença les soins.

- Humpf…tu ne m’écoutes donc jamais ? Une peau tatouée doit être entretenue. Je te l’ai dit. Regarde moi çà…Tu es si terne…Je dois tout reprendre depuis le début. Tu n’es pas un cadeau tu sais. Il se pencha pour observer les brulures sur ma mandibule droite…Il soupira…

- Tu crois que j’ai le temps de me pomponner ?

Le petit « shhhhp » de désappointement doublé aux froncements de sourcils d’Aerion m’indiquèrent que ce n’était pas une excuse. Il entreprit donc de me passer une lotion rafraichissante pour désincruster les dernières « saletés » que la douche aurait manquées. Puis il applique un masque sur mon visage.

- Le temps que cela pose, je vais regarder tes cicatrices sur ton cou et ton corps.

Ses doigts effleurèrent ma peau, je frissonnais. Qu’on se le dise, il n’y avait jamais eu de quiproquo entre mon oncle et moi. Mais mes cicatrices me rendaient pudique…même pour l’homme ici présent avec lequel j’avais grandi. Il passa sa main sur la peau parcheminée de mon cou, descendant le long de ma clavicule, remontant sur mon épaule, longeant mon bras…il pris ma main…puis l’autre. Les nombreux lavages de ces dernières en qualité de médecin n’avaient pas épargné ma peau.

- Elles ne tirent plus ? demanda-t-il à propos de mes cicatrices alors qu’il me tendait un baume pour mes mains que j'appliquais moi-même.

- Non.

- Et le sentiment de brûlures ?

- C’est passé.

- C’est bien…Je vais me contenter d’une huile dessus alors. Cela aidera pour les estomper un peu…Tu sais que je ne pourrai jamais les effacer.

- Je sais…J’ai appris à vivre avec.

- Encore pas tout à fait vu ta réaction quand je les ai touché…Mais tu progresses. Et un jour, tu accepteras pleinement qu’elles font partie intégrantes de toi.

Il appliqua l’huile en question sur toutes les cicatrices, vestiges de mes blessures de guerre et qui m’avaient value de nombreuses greffes de peau…

- Voyons ta jambe.

Il s’agenouilla…et observa l’état de ma peau à l’endroit où ma jambe s’arrêtait pour laisser place à la prothèse.

- Ce modèle arkanien est très bien pensé. Au moins elle ne te blesse plus à la jonction. Tu te souviens ? Tu avais toujours cette fichue irritation sur le coté de ta jambe.

- Oui…Celle-ci ne me fait pas mal…

- Elle a été correctement greffée. L’huile suffira…Il faut toujours hydrater la peau de toute manière.

Je ne protestai pas. Assis dans mon fauteuil, je me laissais aller sous la douceur et l’attention de mon oncle qui prenait soin de mon corps que j’avais négligé. Quiconque nos verrai pourrait se faire des idées…Heureusement la seule personne - normalement - qui pourrait entrer serait…See’Ryl. Et elle était dans son bain…


Enfin...en principe...il n'y avait personne d'autre...


Une voix que je connaissais et que je redoutais se fit soudainement entendre:

- Hé bien...je vois que l'on prend du bon temps? Avoir le père ne te suffit pas il te faut le fils?

J'ouvris instentanement les yeux, Aerion se releva et moi je me redressais. Fini la détente. Dans l'enccadrement de la porte, Vysenia se tenait debout, fière et altière, le regard sévère.

- Chère tante...que faites-vous ici?

- Cette maison est celle du Clan, je n'ai pas à me justifier. J'ai appris ton retour, alors me voici. Elle eut une grimace de dégout en nous voyant, et se lança alors: Puis-je savoir ce que vous faites? N'as-tu pas honte de laisser ton oncle...

Mais avant qu'elle n'ait le temps de finir sa phrase,je m'étais levé révélant à la lumière du jour mon corps meurtri...Elle m'observa, ouvrant de grands yeux...Jamais elle ne m'avais vu au si peu vêtu depuis que j'avais été blessé. Elle s'approcha alors de moi, ses yeux me scrutaient, m'analysaient...de haut en bas...Elle venait enfin de réaliser...ce que j'avais subi à la guerre...Je crus soudainement voir dans son regard un éclat d'empathie...Se pourrait-il que son cœur vieux et décrépit ne soit pas totalement asséché?

- Aerion traite mes cicatrices depuis des années. Parce qu'elles me tiraillent...Il s'occupe de ma peau depuis les greffes que j'ai pu recevoir...Pour atténuer un temps soi peu la douleur que je ressens et l'inconfort qui est mon quotidien.

Elle eut un pincement de lèvres...et reconnus alors:

- Je...ne les avais jamais vu...Elle tendis la main, mais j'eus un geste de recul...Je n'étais pas assez proche d'elle pour l'autoriser à me toucher...Elle soupira, et à nouveau je cru deviner comme une lueur de regret...Mais ce fut de courte durée, elle passa rapidement sa main sur ses yeux devenus humides et tourna la tête vers Aerion et fit sévèrement:Continue donc...Je vais vous attendre en bas.

Et elle tourna les talons. Pour une vieille dame elle était encore diablement alerte, et elle avait le pas léger...




See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Nous nous étions indéniablement alliés, Aérion et moi, pour taquiner Balian. Nous en avions tous besoin pour des raisons à la fois liées et différentes. Une fois seule, je fis exactement ce que j’avais promis : à savoir prendre un bain. Long. Ne serait-ce que parce que cela aurait été une insulte de ne prendre qu’une douche rapide quand tant de soins avaient été apportés dans chacune des attentions parsemées dans ma chambre. Et tandis que je commençais à me détendre dans l’eau, j’imaginais très bien Balian râler à propos de mon frère maintenant que je n’étais plus présente pour l’entendre. Définitivement, les deux ne s’entendraient jamais et je n’en avais cure. Je ne leur demandais pas de devenir amis ou quoique ce soit de personnel. Qu’ils sachent se tenir en présence de l’autre me convenait tout à fait.

Avec Légion dans la salle d’eau, cette dernière me semblait bien plus petite. Mais j’avais promis sa présence pour éviter une mort par noyade. Au-delà de cela, j’avais besoin de lui pour ne serait-ce que m’installer dans l’eau et me relever quand le temps viendrait. Parmi tous les pots et flacons laissés par Aérion, je ne savais pas me servir de la moitié. J’aurais pu lui demander au lieu de cela, Légion se chargea de la recherche et je me retrouvais à suivre des tutoriels beauté pour la première fois de ma vie. Il n’y avait pas d’âge pour apprendre, certes. Ceci dit, je me sentais assez ridicule pour le coup tant cela semblait évident à la TwiLek qui déblatérait la marche à suivre d’une voix des plus agaçantes.

Un temps plus tard, je pu m’enfoncer dans l’eau et fermer les yeux. En temps normal, j’aurais médité mais la Force jouait les filles de l’air avec moi depuis mon petit tour dans l’entrepôt. Il y avait du mieux qui restait insuffisant pour une longue méditation. Et quand bien même, je n’eus vraiment pas l’occasion de faire quoique ce soit parce que je sombrais. Exactement comme prévu.

- Administratrice, quelqu’un est présent dans la maison.

Je ne savais pas combien de temps il s’était écoulé depuis que j’avais fermé les paupières. Je les rouvris avec difficultés, me doutant que si Légion m’avait éveillée ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’Aérion ou de Balian. Je retins un soupir. Je n’avais pas envie de bouger de l’eau glacée dans laquelle j’étais plongée. Ceci dit, j’étais incapable de me détendre de nouveau après cette annonce.

- Laisses un capteur ici avant de descendre. Tu attendras l’arrivée d’Aérion ou de Balian.

Je n’étais pas chez moi et la politesse voudrait que je laisse le propriétaire des lieux accomplir son devoir. Si un problème devait arriver et requérir ma présence, je savais qu’on m’appellerait. Néanmoins, je connaissais l’impression que donnait Légion. Tout le monde imaginait qu’il s’agissait d’un droïde militaire ne serait-ce qu’en raison de sa taille et de sa silhouette. Comme disait le dicton, un bruit était souvent bien plus impressionnant qu’un tir de blaster. Là, en l’occurrence, un droïde d’apparence militaire avait tendance à pousser les gens à y réfléchir deux fois avant de se montrer agressifs.

Une fois seule, je tâchais de me rendormir. J’y arrivais… à moitié seulement. De quoi être particulièrement agaçant. En désespoir de cause, j’entrepris de me lever sans aide. Je finis par y parvenir au prix d’un gémissement de douleur. Les brûlures ne pardonnaient pas vraiment. Tremblante, il me fallut encore plus de temps pour terminer les soins commencés et me préparer pour descendre. Lorsque je fus habillée, non sans mal je devais bien l’avouer, je descendis rejoindre Légion. Ce dernier s’était installé dans l’un des coins de l’atrium. Il restait silencieux et imperturbable face à la vieille femme qui lui jetait des regards assassins comme si cela pouvait le toucher.

- Il est à vous ?

Au temps pour les salutations d’usage, n’est-ce-pas ?

- Oui.

Peut-être s’était-elle attendue à une quelconque explication ou excuse. Pas mon genre.

- Légion, vas dire à Balian qu’il prenne son temps, s’il te plaît. Je vais tenir compagnie à sa tante.

Mon ton et mon expression n’indiquaient aucun sarcasme. Simplement une politesse évidente qui allait de pair avec mon statut de Maître Jedi. Ladite tante sembla étonnée d’apprendre que je savais qui elle était. En vérité, je ne pouvais que remercier Aérion et les fichiers républicains. Ainsi avais-je pu mémoriser les visages des membres éminents du Clan. Et quand bien même parmi tout les membres de ce dernier, il n’y avait qu’une poignée capable de surgir dans la maison à peine Balian était-il arrivée sur Naboo. Et parmi elle, la meilleure amie d’Aérion. Voilà qui ne manquerait pas d’intérêt.


Balian Atraïde
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Elle s’était retenue de pousser un cri de surprise en voyant le droide débarquer alors qu’elle attendait. Mais Vysénia n’était pas une femme à laisser entrevoir ses émotions. Elle avait une position à conserver. La vieille femme se demandait bien ce que foutu droide faisait ici ? Serait-ce celui de la femme qui avait débarqué avec Balian ? Sans nul doute. Elle jetait à la machine des regards assassins. Jusqu’à ce que finalement cette femme daigne se montrer.

- Il est à vous ?

La réponse fut d’une simplicité et d’une neutralité à toute épreuve. Mais la suite était encore plus étonnante. Alors que le droide remontait pour prévenir Balian, l’Ancienne du Clan ne quittait pas See’Ryl des yeux. Finalement elle eut un geste à son encontre :

- Suivez-moi.

Simple et neutre également. Vysénia ouvrit la marche pour traverser l’atrium et gagner le triclinium, faisant office de salle à manger. Une grande pièce aux murs décorés d’enduits de couleurs aux tons chauds. Des fresques ornaient les murs, représentant des scènes de la vie de tous les jours sur Mirial. Le sol était pavé d’une mosaïque savamment disposée pour présenter le système de Mirial et ses étoiles. Pour éviter d’alourdir la pièce, il n’y avait que très d’autres ornements outre les meules. Des voilages blancs ondulaient au rythme de la brise légère qui filtrait par les fenêtres ouvertes mais dont les perciennes avaient été fermées pour éviter un trop plein de lumière. Encore une délicatesse de la part d’Aerion.

Vysénia pris place dans un fauteuil de rotin, près d’un guéridon. Elle observait la pièce qui offrait une fraicheur agréable, sans oublier l’énorme bouquet de fleurs qui trônait sur la table à manger.

- Je n’aime pas Aérion…et tout ce qu’il représente. Mais je reconnais être toujours agréablement surprise de son gout pour arranger de belles choses entres elles avec simplicité et élégance, fit-elle en rompant le silence de la pièce. Elle désigna un fauteuil en face d’elle : asseyez-vous donc. Elle croisa les doigts noueux de ses veilles mains qu’elle posa sur ses genoux usés par l’âge. Elle portait toujours cette tenue austère qui lui donnait cet air si sévère. Ses longs cheveux étaient retenus et cachés dans une coiffe. Sa robe sombre était simple mais de qualité. A son annulaire, scintillait une unique bague. J’imagine que vous êtes le fameux Maître Jedi dont j’ai entendu parler ? Aerion m’a dit que vous l’aviez aidé à gérer le clan pendant que Balian prenait du temps pour faire son deuil. Je dois dire que j’ai été surprise…Mais vu que tout a été traité efficacement je n’avais nulle raison de m’inquiéter. Je vous remercie donc au nom des Anciens. Balian m’a fait part récemment de ses plans pour la fondation de Balérion et du Groupe de Santé Atraïde qu’il a mis en place avec l’aide de la sénatrice d’Alderande. Les Anciens a validé ses projets. Tout ce que j’espère…c’est que ce n’est pas juste de la poudre au yeux…Et que toutes ces belles intentions ne vont pas s’effondrer comme un soufflé…Vous qui l’avez côtoyé…comment le trouvez-vous ? Parlez franchement et ne cherchez pas à me ménager. Je suis plus solide que j'en ai l'air...

Toujours méfiante. Et ce malgré le fait qu’elle venait de réaliser les souffrances vécues par son neveu…



See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Arrivé en bas, Légion n’avait pas fait le moindre commentaire ou esquissé le moindre salut. Sa programmation le lui autorisait mais il n’avait pas été envoyé pour conter fleurette à la vieille femme. Aussi ignora-t-il les regards assassins dont il était régulièrement abreuvé. De toute manière, que pouvait-il bien y faire ? See’Ryl arriva, lui donnant une nouvelle mission qu’il tâcha d’accomplir rapidement. Bientôt, il frappa à la porte de Balian et attendit qu’on l’autorise à entrer.

- L’Administratrice vous propose de prendre votre temps. Elle va tenir compagnie à votre invitée.

De mon côté, j’avais répondu à ma manière, indifférente – elle aussi – au regard posé sur moi. Et à « l’invitation », je suivis en silence assez curieuse de savoir ce qui allait être dit. Encore une fois, je trouvais la décoration délicieuse, me doutant que la mosaïque représentait le système de Mirial bien que je n’y connaisse quasiment rien en astronomie. Je s’installais quelques secondes avant d’y être invitée. J’avais assez d’assurance pour agir de la sorte sans en éprouver une quelconque gêne. Je relevais mes lunettes, les juchant sur ma tête. Je ne pouvais que remercier Aérion d’avoir fait en sorte que je puisse me débarrasser de ses lunettes. Je m’enfonçais dans le fauteuil et croisais les jambes, faussement nonchalante.

- Je suis Maître Asho’Tye. confirmais-je.

Qu’elle ait été surprise ou non m’indifférait totalement. J’avais promis à Balian de m’occuper de son Clan et je l’avais fait. Je continuerais tant qu’il ne manifesterait pas la volonté de prendre la main. Il avait besoin de temps et je refusais de juger la longueur de ce dernier. J’acceptais néanmoins les remerciements avec un léger sourire et un mouvement de tête. La suite de ses paroles ne manqua pas de m’interpeller.

- Il est exactement ce qu’il veut être compte tenu des circonstances.

Je me demandais ce qu’elle espérait de ma part, un rapport ? A charge ? Ou réellement objectif ? J’étais l’une des plus proches amies de Balian, j’avais presque l’impression que cela lui avait échappé.

- Vous parlez de quelqu’un qui vient de perdre son père dans des circonstances malheureuses et pour des raisons d’autant plus tragiques.

Un petit rappel ne faisait de mal à personne. J’aurais voulu pouvoir entrer un peu plus dans les détails pour pouvoir lui faire comprendre l’étendue de ce à quoi Balian faisait face. Drogue exclue, évidemment. Rien que le contexte entourant la mort de Balérion était propre à plonger n’importe qui dans un long deuil.

- Il n’est probablement pas ce que vous attendiez comme Héritier légitime et je peux le concevoir. Cependant, si les données qui m’ont été transmises sont exactes, vous n’avez guère le choix à moins de trouver un moyen légal pour voyager dans l’Empire et revenir avec son cousin…

J’étais directe, bien plus que d’habitude en vérité. Ne m’avait-elle pas demandé de ne pas la ménager et de parler franchement ?

-Votre… prudence concernant Balian est compréhensible. Après tout, n’a-t-il pas claqué la porte du Clan il y a de nombreuses années ? N’a-t-il pas divorcé et forcé le Clan à réparer les dégâts ? Il y a de nombreuses raisons qui, d’un point de vue logique, font que Balian n’est pas l’Héritier idéal. Cependant… Mon regard ne la lâchait pas. Mon ton ne variait pas. Si Balérion a décidé de le garder en Héritier, c’est parce que son fils est bien plus que ça.

Je m’interrompis le temps de vérifier que Légion ne redescendait pas encore. Je me décidais enfin à lui dire « qui » était son neveu.

- Balian est intègre. Il est loyal et perfectionniste. Il est attentionné. C’est un médecin apprécié par ses patients parce que non seulement il est doué mais ils savent qu’il fera toujours ce qui est le mieux pour eux. Les projets qu’il vous a soumis lui tiennent à cœur. Ils sont le premier pas en vue de prendre pleinement possession de son héritage. Il n’est pas du genre à se lancer dans des projets qu’il ne compte pas mener à terme.

J’écartais une mèche de mon visage.

- Il n’est pas avide de pouvoir. Il ne s’occupe pas de ces projets pour améliorer votre avis le concernant. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’en moque. Ce qu’il l’intéresse, c’est le bien du plus grand nombre. Il n’a pas hésité à outrepasser les consignes lors du procès Kira parce que pour lui, défendre les blessés de guerre, la mémoire des morts et les vétérans – entre autre – est bien plus important que de soigner l’égo des politiciens. Alors oui… Un sourire fleurit sur mes lèvres. Il a mauvais caractère. Il ne mâche pas ses mots. Il est borné à l’extrême et s’emporte facilement. Sa hiérarchie hésite souvent entre le mettre aux arrêts et le féliciter. Il ne se pliera pas aisément à vos demandes. Encore moins si vous les lui formulez comme des exigences. Il est du genre à faire ce qu’il a décidé, comme il l’a décidé non sans écouter les conseils. Ses décisions, ses responsabilités. Il a probablement mis trop de temps aux yeux de certains, mais tout ce qu’il a vécu a été nécessaire pour le faire devenir l’homme qu’il est désormais.

Elle avait voulu un « avis » franc, elle était servie. Restait à savoir ce qu’elle allait y répondre.
Balian Atraïde
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- Mais on ne fait pas toujours ce l’on veut. La vie est rude. Nous sommes bien placés pour le savoir, et j’imagine qu’en tant que Jedi vous savez ce que je veux dire. Lorsque See’Ryl se présenta, elle hocha la tête et précisa : Vysénia Atraïde, mais je suppose que vous le savez.

Elle ne bougeait pas, observant See’Ryl avec cette sévérité qui lui collait au teint. Elle haussa un sourcil quand la Maitre Jedi fit mention du fameux cousin. Elle eut un pincement de lèvre et un geste de désappointement.

- Je vois. Décidement Aerion a la langue bien pendue. Elle soupira, écoutant le reste des explications de See’Ryl me concernant. Le tout dans un silence profond. Finalement, elle se calla un peu mieux dans son fauteuil et repris : vous savez, je ne suis pas aussi ennuyeuse que ces deux nigauds veulent bien le dire. J’aurai aimé que les choses se déroulent autrement. Autrefois, sur Mirial, le simple nom d’Atraïde était réputé dans la caste religieuse. Cela n’est plus, et nous avons dû partir. Mais les choses sont ainsi nous ne pouvons rien. J’aurai aimé que Vyséris soit ici…je le reconnais. Vous savez, Balian et Vyséris ont grandi ensemble. Ils étaient heureux, et faisaient la joie de tout le Clan. Mais quand la pauvre mère de Balian est morte…tout a changé. Balian est devenu…différent. Et il n’y avait aucune femme capable de remplacer sa mère. J’ai tenté de faire comprendre à Balérion qu’il fallait à cet enfant une figure maternelle. Mais il en avait décidé autrement. Balian s’est éloigné de nous…à commencé par Vyséris. Leur amitié fraternelle s’est muée en une sorte de compétitivité. Vous a-t-il dit ce qui a déclenché le schisme ? Je suppose que non. Il n’aime pas en parler…Et je peux le comprendre.

Elle n’avait pas préter attention au fait qu’Aerion et moi étions discrètement en train de les rejoindre. Nous tenant à l’écart et hors de leur vue pour mieux entendre.

- Balian voulait devenir médecin. Vyséris aussi. Un seul pouvait être envoyé sur Coruscant dans une grande université. En tant que fils du Patriarche, j’ai naturellement appuyé Balian. Je me disais que cela lui ferait du bien. Vyseris a été sacrifié au profit de Balian…en raison du titre de ce dernier. L’héritier. Alors oui…j’attendais beaucoup de ce garçon. Peut-être trop…mais j’avais mes raisons. Et je les ai estimés justes. J’estimais que Balérion était trop doux et passait trop de choses à son fils. Alors que Vyséris à qui tout était refusé, demeurait à l’écart…sans cesse. La compétitivité s’est muée en une jalousie féroce…et une rancœur sans borne. Voila pourquoi Balian a perdu celui qu’il considérait comme son frère. On a tout passé à Balian…toutes ses frasques…

Elle s’arrêta net…je venais de paraitre…Ses yeux scintillaient dans la pénombre alors qu’elle me considérait avec Aerion.

- Alors oui…j’ai été dure avec toi…je t’ai méprisé parce que j’estimais qu’on t’avais tout donné…et toi tu nous a méprisé…J’ai trouvé que tu ne méritais pas ce titre qu’était le tiens. Elle soupira de nouveau. Je me demandais où était ce gentil garçon si poli et si prompt à aider les autres. Mais…après ce que je viens d'entendre, tout comme les propos de la sénatrice...je me rends compte qu’il n’a jamais vraiment disparu. Alors…pourquoi avoir joué cet être arrogant et avoir tourné le dos au Clan ?

- Parce que je ne voulais pas de ce titre qui m’avait fait perdre Vyséris. Cette lignée qui rendit mon père malheureux, obligé d’épouser une femme qu’il n’a jamais aimé. De même pour moi. Vous aviez raison ma tante. Je ne méritais pas tout ça. Quand vous m’avez obligé à me marier, je haïssais ce nom qu’était le mien et que seul moi pouvais transmettre à cause de cet héritage dont je ne voulais pas. Vous m’avez mis, à la mort de ma mère, une pression bien trop forte pour mes épaules.

- Tu ne l’as jamais dit Balian !

- M’auriez-vous seulement écouté ? Déverser votre haine sur moi vous arrangeaient tous. J’étais l’accusé tout désigné. Celui qui avait tourné le dos au Clan. Si j’ai changé…si j’ai fui et que je me suis muré en exacerbant tous mes mauvais côtés…sans oublier la drogue...c’était pour vous donner le luxe de me renier.

Vysénia n’en revenait pas. Elle se leva presque d’un bond. S’approchant de moi, elle était partagée entre colère et désarroi :

- Te…renier ? Mais…Comment…as-tu pu en arriver là ?

- Pardonnez-moi d'avoir été une telle source de déception. Je pensais que la guerre réglerait tout...Mais j'en suis revenu vivant. Et le fait d’avoir été blessé si lourdement à la guerre n’a rien arrangé.

- Tu as...souhaité...ne pas en revenir? Quel égoisme!

J'eus une pause dans mes propos, constatant le choc que je venais d'infliger tant à Vysenia qu'à Aerion qui ignorait cela également. See'Ryl savait. Finalement j'esquissais un sourire railleur:

- A votre avis...mon arrogance, mon égoïsme et mon côté abrupt…de qui cela vient-il selon vous ?

Je faisais bien sur référence à la vieille femme qui me faisait face. Je lui ressemblais bien plus qu’il n’y paraissait.

- Petit insolent…maugréa-t-elle…essuyant à nouveau ses yeux humides. Nous n’aurions pas pu te renier…Même si nous l’avions voulu…Tu es le seul as avoir hérité du… « pouvoir » de ton père. Même Vyséris ne l’avait pas.

L’abcès avait finalement été crevé. Et je devinais que Vysénia venait de réaliser à quel point le drame qui avait touché notre Clan était bien plus vaste que prévu…Elle chancela soudainement.






See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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- Je sais aussi qu’il faut parfois prendre le temps de se relever sous peine de céder à peine avons-nous fait trois pas de plus. Il est inutile de courir lorsque l’on peut à peine marcher. répondit See’Ryl, presque au tac-o-tac. D’un mouvement de tête, elle acquiesça : oui, elle savait très bien qui lui faisait face ainsi que son rôle au sein du clan.

- Aérion n’a pas vraiment eu besoin de m’en parler. Il m’a suffit de consulter les registres pour savoir qui était susceptible de figurer dans la liste des potentiels héritiers.

Dans les faits, Aérion lui en avait parlé. Néanmoins, la seule chose que See’Ryl ignorait à l’époque, c’était l’identité de ceux qui étaient susceptibles d’appuyer Visérys. Si tant est qu’il ne faille pas aller le récupérer au beau milieu des Impériaux. Chose que même elle ne ferait pas. Elle écouta l’Ancienne comme cette dernière l’avait fait pour elle-même quelques instants auparavant. Si je perçus l’arrivée de Balian et d’Aérion je ne fis pas un mouvement. S’ils avaient voulu que Visénya connaisse leur présence, ils seraient directement entrés. Je ne bronchais pas quand elle les aperçu enfin. Légion était resté dehors, attendant les prochaines instructions.

En silence, je laissais la grand-tante et le neveu parler pour ce qui était probablement la première fois depuis… toujours. Finalement, je me levais pour céder ma place à Balian, accompagnant mon invitation d’un regard impérieux. Après avoir obtenu satisfaction, je me tournais vers l’Ancienne.

- Il y a plusieurs choses auxquelles j’aimerais répondre en dehors de toutes considérations pour Balian. Parce qu’il est impératif que vous compreniez que ce que vous appelez un « schisme » ne pourra trouver d’apaisement si tout n’est pas dit. Mon regard glissa sur Balian. Et cela vaut aussi pour toi, Balian. C’est aujourd’hui que tu commences à poser les fondations de ton « règne ». Autant faire en sorte que le terrain soit sain avant de faire quoique ce soit.

Je retins un soupir. Mon dos commençait à me faire souffrir mais qu’importe. Je m’en occuperais plus tard.

- Il y a une multitude d’enfants qui grandissent sans avoir la moindre figure maternelle ou paternelle. Voire les deux. Cela ne les rend pas différents. Le deuil est quelque chose de personnel. Les individus le vivent tous différemment. Y compris les Jedis. Ne pensez-vous pas que vous, les Anciens, êtes en train de renouveler la même erreur qu’il y a des décennies à quelques différences près ? Ce n’était pas d’une figure maternelle dont Balian avait besoin. Mais de présence, de compréhension, d’empathie, de soutien… Et de temps.

Exactement comme maintenant. Voire plus en raison de tout le vécu qu’il traînait désormais avec lui.

- Ce « schisme »… Ni Balian ni Vyséris n’ont à en porter la responsabilité. C’est aux adultes de l’époque de le faire. Et cela passe par accepter le fait que les attentes vis-à-vis de deux enfants n’avaient pas lieu d’être et au-delà d’être juste, selon vous, ont été néfastes. Il n’est plus temps de recommencer à zéro. Mais il est encore possible d’apprendre des erreurs qui ont été commises.

Je voulais pouvoir balancer que tout Anciens qu’ils étaient, ils avaient fait vraiment de la merde. Mais cela n’aiderait probablement pas Balian… Et encore moins la situation. Il fallait que les Anciens fassent corps derrière Balian… Pas qu’ils cherchent à l’enfoncer plus qu’ils ne l’avaient déjà fait. En revanche… Une dernière chose.

- Par contre… Je fis un pas pour m’approcher, pas vraiment menaçante. Il est tout simplement inconvenant et totalement irrespectueux de parler d’égoïsme à quelqu’un qui a tellement souffert à la guerre que la mort aurait été une bénédiction. Surtout de la part de personnes qui n’ont pas hésité à sacrifier des enfants.

La dernière phrase était probablement de trop. Les hormones dirons-nous. Je soupirais intérieurement, j’espérais qu’elle avait compris où je voulais en venir. J’avais les épaules pour l’entendre parler d’égoïsme sans broncher. Balian aussi. Mais probablement pas sa future femme et là… je ne donnais pas cher de la grand-tante adorée.

- Il est plus que temps de mettre les choses à plat… Des deux côtés. Vous êtes arrivés au point où la situation n’est plus viable sur le long terme. Il appartient aux Anciens de partager leur expérience, de conseiller, de soutenir… Et il appartient à Balian de décider de la voie à suivre pour le Clan. Et conjointement, il vous appartient à tous de participer à la réparation de ce qui peut l’être suite à ces années.

Mon regard se posa sur Aérion.

- Et je ne crois pas me tromper en disant que cela passe aussi par l’acceptation d’Aérion. Je parle bien d’acceptation. Pas juste de tolérance. Ne serait-ce que par respect pour Balérion et pour tout ce qu’il a représenté et représente encore à l’heure actuelle.

Balian Atraïde
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Cette fois, en écoutant See’Ryl, Vysénia manqua de s’effondrer.

- Théia !

Nous nous exclamâmes d’une seule voix, Aerion et moi tout en nous précipitant pour la retenir. Quelle ironie. La vieille dame se retrouvait à présent encadrée par ses deux neveux qu’elle estimait le moins. Nous la fîmes se rassoir et Aerion lui proposa un peu d’eau, qu’elle accepta. Je m’enquerrai de ses constantes mais elle eut un geste pour me signaler que cela allait. Elle était partagée entre colère et stupeur. Colère d’être faible physiquement, et des révélations qu’elle venait d’entendre. Stupeur d’entendre un Jedi lui faire ses quatre vérités et surtout lui parler ainsi.

- Vous êtes bien dure pour un Jedi Maitre Asho’Tye. Et très sévère dans vos propos. Que savez-vous des us et coutumes mirialanes ? Du fonctionnement des Castes Mirialanes ? De la responsabilité de la Caste religieuse, et en son sein du Clan Atraïde ? Elle soupira.

- Ma tante…j’étais toujours agenouillé à ses côtés, elle fit couler son regard sévère dans ma direction. Sa vieille main se leva. Mais nulle gifle ne vint comme je m’y attendais. Je sentis les doigts noueux se poser sur ma peau marquée par le feu. Elle suivait le mouvement des cicatrices en direction de mon cou. Elle eut un geste pour que je lui donne mon bras. Mon t-shirt noir ne dissimulait pas tout. Et tout mon bras droit passa à l’inspection.

- Tu as toujours fait le nécessaire pour les dissimuler à la vue des autres. De même pour ta jambe. Tu ne nous as jamais dit véritablement ce qu’il t’était arrivé. Le seul à qui tu te confies…c’est Aerion.

Je ne répondis pas. Elle avait raison. Mon confident avait toujours été mon oncle. Même mon père en avait toujours moins su que lui.

- Je suis navré ma Tante.

- Je ne devrais pas être surprise. Si ton cousin et toi aviez gardé le contact…tu lui aurais sans doute parlé.

- Sans doute…murmurai-je.

- Maitre Jedi, je vous rejoins. Nous avons sans doute, nous les Anciens, manqué d’attention. Et mis trop de responsabilités sur les épaules de ces enfants. Mais, il faut replacer les éléments dans leur contexte, et prendre en compte l’ensemble. Nous avions des traditions, des coutumes à respecter sur Mirial. Nous aurions pu lâcher du leste en arrivant sur Naboo. Je le reconnais. Mais il et difficile d’effacer si rapidement ce qui nous définissaient. Quant à cet irrespect dont vous parlez…qu’aurions-nous fait sans le Kléronomos ? Que serait devenu Balérion sans son fils ? Qu’un père parte avant ses enfants c’est dans l’ordre des choses, aussi douloureux soit-il. Mais l’inverse…Aucun parent ne devrait enterrer son enfant.

Elle n’avait pas été cinglante pour une fois. Et je me rendais compte de la véritable affection qu’elle avait porté à mon père. Comme s’il avait été son propre fils, elle qui n’avait jamais eu d’enfant. Aerion demanda soudainement :

- Et si nous passions à table ? Vysenia, vous vous joignez à nous ?

- Ho…C’est aimable à toi. Mais…

- Inutile de vous dérober ma tante. Vous avez subi un petit choc, vous ne partiez pas sans avoir mangé quelque…

- Je ne suis pas si faible que tu ne le crois. Et je saurai encore te flanquer mon pied dans le derrière se le besoin s’en faisait ressentir ! Je vais vous laissez entre vous. Ravie de vous avoir rencontrée Maitre Jedi. Elle se leva, repoussant notre aide. Elle allait s’éloigner quand elle se tourna vers See’Ryl : ha…vous qui semblez toujours tout obtenir de cette tête de Bantha. Pourriez-vous le décider à arrêter une date pour cette cérémonie de passation qu’il repousse depuis si longtemps ? Elle reporta son attention vers Aerion…mais fut incapable de lui dire quelque chose. Elle se contenta de hocher de la tête. Et elle regagna la maison familiale pour regagner ses pénates. La vieille femme ne vivait pas bien loin, mais elle avait toujours ce besoin d’indépendance. De montrer qu’elle était encore « valide ».

Aerion l’avait raccompagnée. Il revint vers nous…visiblement surpris de la tournure des évènements :

- Bon…heu…On peut dire que…ca c’est pas si mal passé que cela ?

- Ouai…fis-je tout aussi surpris.

- Bon ! Fit mon oncle en claquant des mains. Qui a faim ? Sa bonne humeur semblait avoir refait surface. Je ne pus m’empêcher de sourire.






See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Je n’y allais pas avec le dos de la cuiller. Ca, je serais bien incapable de le nier. Pour ma défense, je n’étais pas dans mon état normal. Quoique… Même en temps « sans grossesse », je n’y serais pas allée doucement. Certaines personnes ont besoin qu’on leur mette le nez dans leur problème sans prendre de gants. Je ne bronchais pas quand elle chancela, laissant à ses neveux le plaisir – relatif – de s’en occuper. Lorsqu’elle reprit la parole, je me contentais d’un léger haussement d’épaules.

– Je ne suis pas connue pour être la Jedi la plus souple ni la plus tendre. Si c’était ce à quoi vous vous attendiez, je crains que vous soyez déçue. répliquais-je sans m’émouvoir.

Elle n’était pas la première à me reprocher d’être dure et d’être sévère. C’était un fait, je n’allais pas m’en offusquer.

-Pensez-vous que je me serais permise un tel jugement sans avoir fait un minimum de recherches ? Je ne prétends pas tout savoir sur les us et coutumes mirialanes. En revanche, je suis particulièrement bien placée pour évoquer les conséquences des choix effectués et tout ce qui les accompagne.

Ce n’était même pas une question. Je reculais pour laisser Balian prendre le relais. J’avais fait mon job en un sens. Le dialogue était renoué d’une manière qui semblait, pour l’instant, satisfaisante. Je ne bougeais de nouveau que lorsque Visénya m’interpella. Je revins, brisant les quelques pas que me séparaient d’elle. Puis je fis exactement ce que je savais très bien faire aussi :

-Ce qui est fait est fait… S’attarder sur le passé est un mal nécessaire quand il s’agit d’en étouffer la souffrance. Vous avez fait ce que vous pensiez juste à l’époque. Je le respecte. Cela ne vous empêche plus, désormais, de constater que vous aviez fait fausse route. Il n’est pas question d’oublier ce que vous êtes mais de trouver un moyen plus attentif, dirons-nous.

Je m’étais accroupie pour être à sa hauteur. La raideur de mon dos et de mes épaules indiquait à elle seule que la position m’était pénible. Délicatement, je posais ma main sur la sienne.

-L’important, désormais, est d’accepter de refermer ces chapitres-là. Et d’en ouvrir un nouveau basé sur des relations apaisées entre vos neveux et vous… Plus généralement, entre les Anciens et vos neveux. C’est ce que Balérion aurait voulu. Parce qu’il n’y a qu’ainsi que vous parviendrez tous à persister.

J’avais dit « relations apaisées » tout en sachant qu’à la première occasion, Balian et sa tante allaient s’écharper. Ils avaient bien trop en commun pour qu’il n’y ait jamais de sorties de route. Au moins là, les bases étaient jetées. Je me redressais et retournais un peu plus loin, dissimulant à peine mon sourire quand elle évoqua sa capacité à mettre un coup de pied à Balian. Chose dont je ne doutais pas une seule seconde, en définitive.

-Le plaisir était partagé. dis-je avec une pointe de chaleur qui marquait ma sincérité. Je m’en occupe. Je vous enverrais un message.

La cérémonie… Maintenant, il allait être compliqué de la repousser indéfiniment. Une fois qu’elle fut partie, je retournais m’asseoir avec un lourd soupir, rapidement évanoui pour un sourire dédié à Aérion.

-Je serais d’avis de demander à quelqu’un de vérifier régulièrement comment elle va dans les jours qui viennent. J’avoue que je n’y suis pas allée doucement mais… L’expérience m’a démontré qu’avec ce genre de personnalité…

Inutile de terminer la phrase tant la fin était évidente.

-Est-ce-que vous avez besoin d’aide, Aérion ?

Je me relevais pour venir vers lui. Au passage je m’arrêtais près de Balian. Mes doigts frôlèrent sa joue.

-Comment te sens-tu ?

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