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L’atmosphère semblait quelques peu étrange sur la station Kilo-11 en ce début d’année 21.576. La pluie continuait de tomber lourdement depuis plusieurs mois sur Kholma si bien que comme d’ordinaire, le sanctuaire était devenu beaucoup plus humide qu’à l’accoutumée en dehors des sections rénovées du bâtiment. Quelques fuites ici et là rendaient presque inaccessible le hangar secret situé dans les profondeurs de la montagne sur laquelle était niché le sanctuaire. Il fallait impérativement emprunter l’ascenseur pour y accéder sans être trempé jusqu’à l’os, pressurisé et disposant de lourdes portes à son entrée, il était encore à sec et contenait un cargo de classe KT-400 modifié des renseignements impériaux. L’ensemble du personnel semblait aussi enrhumé et le moral des troupes présentes était quelques peu en berne ces temps-ci.

Ryden avait bien remarqué que l’infirmier en chef faisait tout pour l’éviter à chaque occasion après un regard noir. A contrario, certains membres de la base avec lesquels il avait bien sympathisés n’hésitaient pas à le saluer et échanger quelques paroles à chaque occasion possible. Mee quant à lui à l’instar des autres commandos impériaux comme les sergents Goren et Azeris semblaient ne pas se laisser abattre par le mauvais temps et en profitaient pour quelques exercices en extérieur et intérieur pour se maintenir en forme et alertes. Juyo Anglasa était le seul à parfois se rendre dans le laboratoire de Ryden Thorlok pour échanger avec lui et vérifier qu’il ne manquait de rien en termes de matériel. Mais depuis quarante-huit heure, l’ensemble de la station semblait s’être agitée plus que d’ordinaire… les vérifications se faisaient de plus en plus fréquentes et les armures des soldats comme le blindage des droïdes était étonnamment mieux entretenu que d’ordinaire. Quelque chose se tramait selon toute vraisemblance…

Darth Ganys avait cependant envoyé un message au médecin qui continuait la production de la peste rakghoule ainsi que du fameux vaccin. Il souhaitait faire le point sur l’évolution de la production ainsi que du suivi de la vaccination. L’ensemble du personnel dans sa majorité étaient déjà passés entre ses mains, et à cette occasion le lorrdien avait pu repérer deux réfractaires aux piqûres : le sergent Goren qui avait été très mal à l’aise et plutôt douillet sous ses airs de gros dur et le pilote Lean Paunas qui a manqué de faire une crise de panique en voyant la taille de la seringue.
L’assistance de Goren et d’un autre soldat avait été nécessaire pour le maintenir en place sur la chaise lors de l’injection. Fort heureusement il n’avait pas semblé être trop rancunier à l’égard du médecin.

L’imposant Togruta se présenta au laboratoire du médecin sans aucune escorte, lui qui avait l’habitude d’être en permanence accompagné de Mee ou du sergent Goren en règle générale. Le seigneur Sith ne s’était pas encore fait vacciner par le médecin en dépit de ses rappels réguliers. Ce changement d’attitude était quelques peu inhabituel chez le Sith qui d’ordinaire prenait davantage en compte les messages qui lui étaient envoyés. Il resta quelques instants à fixer le médecin droit dans les yeux avant qu’il ne s’avance et provoquant ainsi la fermeture de la porte du laboratoire.

- Bonjour docteur.

Avait fait le Sith avec aucune chaleur dans la voix. Il semblait quelques peu préoccupé dans sa gestuelle, ou du moins ce qu’il laissait paraître. Il laissa ses yeux trainer sur les deux rakhoules enfermées dans leurs cellules de confinement. Les deux créatures avaient cessé de s’agiter depuis longtemps mais semblaient désormais craintives en voyant le seigneur Sith. Sans doute un vestige de leur mémoire ante-métamorphose qui avait pu persister dans ces rakghoules, se souvenant qu’il était une proie dangereuse même pour eux.
Elles s’étaient reculées contre le mur en fléchissant les genoux comme pour être prêtes à fuir en l’avait vu entrer. Darth Ganys eut un léger ricanement méprisant en les voyants dans leur prison, il ne les craignait pas. La voix métallique du Sith reprit en s’avançant d’un pas lent, les épaules un peu détendues devant le lorrdien tout en continuant de le fixer dans les yeux.

- Je viens faire le point sur la production du virus et faire un point sur l’avancement de la vaccination sur le personnel de cette station… Pouvez-vous me dire ou nous en sommes ?

Derrière cette question simple semblait se cacher un petit jeu pour le Sith, comme s’il cherchait subrepticement à pénétrer dans l’esprit du lorrdien. Depuis les essais du vaccin et l’interrogatoire du neimoidien Madh Mezhan, il semblait s’être curieusement éloigné du médecin, et restait isolé dans sa tour. Bien entendu, Ryden avait demandé des nouvelles du seigneur Sith à Mee qui avait trouvé ce comportement suspect mais apporté aucune réponse claire. Mee Keto n’était pas plus avancé sur ce qui occupait Darth Ganys que personne ne voyait vraiment, enfermé dans sa tour et son bureau, il ne communiquait ses instructions que par messages écrits désormais.
Le bruit d’acier de sa pique venait rythmer le son déjà lourd des pas du togruta qui s’avançait petit à petit vers le lorrdien sans agressivité, mais son attitude avait de quoi mettre Ryden mal à l’aise. Il était devenu évident qu’il se doutait de quelque chose concernant le médecin, et qu’il était venu essayer de tirer ça au clair.

Torhyn Lokred
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Pluie…de la pluie…encore de la pluie…toujours de la pluie. De quoi presque me faire regretter les tempêtes de glaces et de neige de Lorrd. Un phénomène météorologique certes frigorifiant, mais qui avait au moins le mérite de se parer d’une forme d’esthétisme particulière. Une beauté poétique que je ne retrouvais nullement dans les trombes d’eaux qui s’abattaient sur Kohlma depuis que la saison des pluies avait débuté. C’était d’un lugubre…humide…poisseux…

Comme si cela ne suffisait pas, l’ambiance était lourde également au sein de la Station Kilo-11. Depuis que j’avais réussi à synthétiser à la fois le virus, et le vaccin de la Peste Rakghoule, je me retrouvais à vacciner à tour de bras une partie des membres de la station.


J'avais intégrer la formule et ses effets secondaires notés jusque-là:



VACCIN TVAR-01
FICHE TECHNIQUE


Vaccin synthétique contre le « Virus Rakghoule » (molécule nommé VR), obtenu par un processus de génie génétique.
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• Inoculation / posologie :

1 injection : voie intramusculaire dans la région deltoïdienne.

- 10 microgrammes/0,5 ml est destiné aux sujets jusqu’à l’âge de 15 ans inclus.
- 20 microgrammes/1 ml est destiné aux sujets âgés de 16 ans et plus.


• Classe

Inerte
- Protéine recombinante


• Adjuvant

Hydroxyde d'aluminium

• Composition

Par dose de 1 ml

Antigène

Antigène de surface du virus Rakghoule VR : 20 µg
1 - Adsorbé sur de l'hydroxyde d'aluminium hydraté (total : 0,50 mg Al3+ pour susp à 20 µg)
2 - Produit sur cellules de levures (Saccharomyces cerevisiae) par la technique de l'ADN recombinant.

Autres composants

• ROCÉPHINE IM 1 g/3,5 ml (Ceftriaxone: 1g, dont Sodium 83 mg / Lidocaïne chlorhydrate (solvant) 35 mg)
• Formaldéhyde max. 200 µg.
• Solution saline tamponnée comprenant
- Polysorbate 80. 250 µg.
- Trisaminométhane 243 µg.
- Chlorure de sodium 8.766 µg.
- Eau pour préparations injectables 1 ml




• Effets indésirables


Affections hématologiques et du système lymphatique
- Rare : lymphadénopathie.

Affections du système nerveux

- Fréquent : somnolence, céphalées.
- Peu fréquent : sensations vertigineuses.
- Rare : paresthésies.

Affections gastro-intestinales

- Fréquent : symptômes gastro-intestinaux (tels que : nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales).

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

- Rare : urticaire, prurit, rash.

Affections musculo-squelettiques et systémiques

- Peu fréquent : myalgie.
- Rare : arthralgie.

Troubles du métabolisme et de la nutrition

- Fréquent : perte d’appétit.

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

- Très fréquent : douleur et rougeur au site d’injection, fatigue.
- Fréquent : fièvre (> 37,5°C), malaise, gonflement au site d’injection, réactions au site d’injection (comme une induration).
- Peu fréquent : syndrome pseudo-grippal.

Affections psychiatriques

- Très fréquent : irritabilité.


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J'avais donc dû préparer un certain nombre de doses pour être en mesure de vacciner le plus de personnes possibles. Ce qui ne fut pas une mince affaire selon mes patients. Comme par exemple le sergent Goren – je n’aurai pas cru – qui s’est avéré être sensible aux piqures. Et aussi le pilote foldingue Lean Paunas qui m’avait fait une crise d’angoisse prétextant que la taille de la seringue était démentielle…Une pure exagération de sa part…La prochaine fois je lui présenterai une seringue à rachianesthésie…Au moins là, il aura une bonne raison de paniquer. Non mais !

Je recevais des visites cordiales de mes comparses avec qui j’avais fait plus ample connaissance avant notre départ pour Taris, lors de ma soirée d’anniversaire.
Mee était fidèle lui-même boulot et entrainement rythmaient sa vie malgré la morosité du temps.

Je n’avais que peu prêté attention à Limo Pratec mon cher « ami » infirmier. Ce bougre de crétin de Mirialan me jetait des regards noirs et n’avait pas encore eu la précieuse injection…Cela dit…je risquais de me tromper de seringue. A la place du vaccin lui injecter le virus…Oups ! La maladie me rongeant, j’étais fatigué, je n’étais pas à l’abris d’une petite erreur du genre. Hrem…

Un autre brillait par son absence. Darth Ganys. J’avais beau cuisiner un peu Mee pour avoir des renseignements sur le togruta…rien. De mon coté je continuais mes recherches sur mon état de santé et les solutions possibles. J’avais augmenté les doses de corticoïdes dans mon traitement par nébulisation. Il était de moins en moins efficace. Un rugissement me fis lever les yeux de mon plan de travail, je me tournais vers les chambres de confinement où se trouvaient les deux spécimens rakghoules sur lesquelles je travaillais. Je baissais les yeux vers Ronchon, mon rat de la boratoire, qui galopait vers moi, paniqué. Je devinais ce qu’il s’était passé, je me penchais pour tendre la main vers Ronchon. Le rat blanc grimpa le long de mon bras et vin se poser sur mon épaule. Je lui donnais une friandise et lui expliqua doucement :

- Je t’avais dit de rester à l’écart de nos amies ici présentes. Elles ne feraient qu’une bouchée de toi si tu tombais entre leurs dents…A peine un amuse-bouche.

J’avais poursuivi le dressage de Ronchon. Il était désormais propre, et avait appris à sauter d’un meuble à l’autre sans perturber mon travail. Il avait trouvé également ses « coins » en dehors de sa cage pour faire ses petites siestes si je n’étais pas en mesure de lui servir de…perchoir. De mon coté j’avais appris à déchiffrer des mimiques, ses frémissements, ses couinements. Je découvrais tout un langage corporel passionnant qui m’étais d’une grande utilité pour mieux comprendre le comportement de mes cobayes. Il en était de même avec mes Rakghoules. Je m’approchais de l’une des deux créatures que je bichonnais tout particulièrement.

- Allons Monsieur Mezhan…j’apprécierai que vous restiez courtois…gronder ainsi ne vous servira à rien. Mais peut-être avez-vous faim. Vous connaissez la procédure. Il n’est pas l’heure de manger.

Et je m’éloignais…Oui…j’avais instauré un rituel, les rakghoules répondaient à de bas instincts assez simples en soi…Je tentais toutes sortes d’expériences comportementales sur ces deux superbes monstres. Les dresser…ce serait tellement pratique. Mais nous n’en étions pas encore là. Soudain, Ronchon poussa un nouveau couinement. Et de mon épaule, il se précipita dans ma poche. Un danger ? Je ne tardais pas à comprendre…La porte du laboratoire s’ouvrit, cédant le passage à Darth Ganys. Les rakghoules elles-mêmes s’étaient terrées dans un coin des chambres de confinement…Elle sentaient sans nul doute la puissance qui se dégageait du vieux Sith. Il me gratifia d’une salutation polie mais plutôt froide…

- Bonjour Seigneur Ganys…comment allez-vous? Répondis-je sur le même ton. Je n’étais pas comme l’autre…à user de « cher ami » ou de « mon cher Ganys ». J’observais le togruta. Lui qui d’ordinaire demeurait de marbre, tant sur sa gestuelle que sur son faciès. Il arborait une mine préoccupée. Quelque chose n’allait pas ? Mais surtout…il était seul. D’ordinaire il était toujours accompagné…Et là…il était seul ? Baisserait-il sa garde ?

Sa question me fit sourire…

- Hé bien Peine et Panique sont à la production. Nous avançons bien dans la vaccination, mais il semblerait que certains n’ont pas encore daigné venir malgré les recommandations. Je fis mine de lire sur mon datapad et : Seigneur Ganys…venez-vous pour votre propre dose de vaccin ?

Je fixais ce géant avec méfiance. Je n’aimais pas son attitude. Ces changements dans son comportement. Soit il mijotait quelque chose…soit, il était devenu négligeant.





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- Je vais. Et je me ferai vacciner en dernier.

Répondit simplement le togruta en s’arrêtant un moment en observant la rakghoule qui fut autrefois Madh Mezhan. Il fit volteface pour s’approcher de son pas lourd vers le médecin. Une fois arrivé à quelques centimètres de lui, il l’observa droit dans les yeux comme pour sonder à nouveau son âme.

- Bien, avez-vous la liste de ceux qui n’ont pas encore reçu leur dose de vaccin ?

Demanda le seigneur Sith. Le médecin tendit une liste plutôt exhaustive sur un datapad qu’il consulta après s’en être emparé lentement. Le togruta semblait quelques peu tendu. Il observa les noms figurant dessus : Aztelfo, Dekter, Pratec, Rasoon manquaient à l’appel. Darth Ganys rendit le datapad à Ryden et reprit la parole pour apporter quelques explications au lorrdien.

- Je vois. Vous devrez attendre au moins quelques heures avant qu’ils viennent et je peux expliquer leur absence pour certain d’entre eux. Vous avez sans doute pu remarquer que la station Kilo-11 de Kohlma était un peu agitée ces derniers temps. Nous avons reçu une désagréable nouvelle : les services secrets impériaux mandatent une inspection complète de l’installation. La guerre civile ayant éclaté dans les systèmes impériaux, ils viennent s’assurer que nous sommes dans le bon camp je présume…

C’était certes un motif d’inquiétude bien légitime, mais Darth Ganys ne disait pas tout à ce sujet. Il restait bien entendu sur des faits, rien que des faits et dissimulait clairement quelque chose de plus, un ressenti ou plutôt un mauvais pressentiment qu’il gardait de côté. Il reprit la parole en observant les différents écrans à la recherche d’indices ou du temps que cela prendrait pour le médecin pour tout ranger. Quelque chose le préoccupait et même s’il semblait maître de son angoisse, Darth Ganys était particulièrement frustré de ne pouvoir mettre le doigt sur quelque chose. Il manquait des pièces à un puzzle qu’on lui avait présenté, et il n’aimait pas quand cela se produisait. Le togruta précisa.

- Il est bien entendu hors de question qu’ils viennent mettre leur nez dans vos recherches. Vous avez trois heures pour tout dissimuler en lieu sûr. Ils ne verront pas nos bases de données médicales normalement, seulement les registres de communication et les donnes propres à notre activité de renseignement et d’observation des mouvements de la flotte républicaine, éventuellement quelques transmissions piratées et cryptées. Ensuite ils inspecteront les armes en stock, protocoles de sécurité et les hangars pour vérifier que tout fonctionne bien.

La voix au timbre métallique de Darth Ganys était sévère, sans contestation possible. Le lorrdien devait interrompre temporairement son travail et dissimuler celui-ci.

- Darth Oracci ne sera malheureusement pas présente. Les services secrets ont décidé de l’envoyer en espace impérial avec son apprentie He’Thu Lhoss en mission de reconnaissance avec un indic des renseignements en territoire renégat. Ce n’est pas bon…

« Ce n’est pas bon. », ce mot semblait avoir échappé de la bouche du togruta comme s’il devait à la base ne pas le laisser franchir ses lèvres pour éviter que sa prémonition ne devienne réalité. Il posa son attention sur une carte d’accès et un cylindre crypté qu’il confia à Ryden en les déposants sur son bureau à portée de main. Il reprit la parole sans davantage d’explications, décidé à aller droit au but.

- Votre couverture sera celle de médecin-chef de l’installation. Vous serez temporairement affecté aux services médicaux de Kilo-11 sous un nom d’emprunt que Darth Oracci vous fournit. Vous êtes désormais Bruss Maclayn et avez sous vos ordres Limo Pratec. Mee m’a rapporté votre différend lors de votre soirée d’anniversaire précédent l’opération sur Taris…

Il s’avança quelques peu, les yeux plissés et déposa un doigt sur la poitrine du lorrdien.

- Sous aucun prétexte il ne doit ressurgir tant que les agents chargés de l’inspection sont présents sur la base. Vous reprendrez vos fonctions immédiatement une fois qu’ils auront quitté le système et votre travail. Vous devrez jouer le rôle de son supérieur. Il a pesté, mais je l’ai personnellement briefé sur l’attitude à avoir à votre égard. Est-ce bien clair ?

Darth Ganys ne plaisantait aucunement, la menace était claire ; si jamais les services secrets venaient à découvrir la véritable nature des recherches sur l’installation Kilo-11, alors la maladie qui rongeait Ryden, ou même le fait d’être torturé par les agents de Malevolus seraient le dernier de ses soucis s’il venait à subir le courroux du seigneur Sith. Le togruta tourna le dos au médecin et fit quelques pas en direction des rakghoules confinées dans leur cellules, sa main relâchant la pression autour de son long bâton, il posa une nouvelle question.

- Vous savez ou vous allez mettre ces stupides créatures ? Ou du moins s’assurer qu’elles ne fassent aucun bruit ? Autant nous pouvons retarder l’entrée dans cette section de l’installation, autant si elles se montrent trop bruyantes… cela posera un gros problème.
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Le togruta fut expéditif dans sa réponse. Le dernier…que pouvais-je faire toute manière. Il faisait bien ce que bon lui semblait. Je ne pus m’empêcher de faire un pas puis un autre en arrière alors que je vis s’approcher de moi. Ses yeux mordorés se posèrent sur moi…perçants comme des aiguilles. Comme s’il cherchait à sonder mon esprit. Souhaitait-il lire en moi ? Je ne voulais pas lui en laisser l’occasion. He’Thu m’avait conseillé de songer à des ensembles qui sonnaient comme des ritournelles pour mieux « brouiller » un éventuel intrus qui chercherait à plier mon esprit à sa volonté.

*Les composants d’ADN…cela fera l’affaire… quatre bases azotées : Adénime et Cytosine, Guanine et Thymine…*

Ca va...ca va...je n'avais pas besoin de toi!

Mais le Seigneur Ganys me demanda la liste de ceux qui n’avaient pas été vaccinés…Je la lui donnais : affichée sur mon datapad. Il s’écarta légèrement…et je pus me « remettre » quelque peu de ce pique de stress qu’il venait de générer chez moi. Il m’expliqua la raison du retard de certains…et surtout le fait que l’atmosphère sur la station semblait plus particulière de d’ordinaire. La visite des services secrets impériaux ?! Ma tension monta d’un cran…Comment allaient-ils prendre ma présence ? Et surtout mon travail ! Malgré le fait que Darth Ganys restait évasif dans ce qu’il daignait bien m’indiquer, son langage corporel parlait pour lui. Lui qui d’ordinaire était si…stoïque…Il semblait perturbé. Quelque chose n’allait pas…Je le lisais sur lui.

Il me donnait trois heures pour… « ranger ». Seulement trois heures…Je soupirais et répondis affichant un début de mauvaise humeur :

- Hé bien je ferai en sorte d’être prêt.

« Ce n’est pas bon » …Ce n’était pas dans l’habitude du Sith de dire ce genre de choses. Le fait que Darth Oracci et He’Thu ne soient pas sur place et envoyées en en territoire renégat n’était pas rassurant. Bien sûr que j’avais suivi les actualités sur cette Guerre Civile Sith. Mais je n’avais pas eu l’opportunité de deviser sur le sujet avec les principaux concernés qui peuplaient cette station. Darth Ganys posa sur mon bureau ce qu’il me présenta comme les indicatifs de ma nouvelle identité…Une de plus.

Médecin-Chef de la Station. N’était-ce pas ce que j’étais déjà ? Du moins c’était ainsi que je m’étais considéré…Il n’y avait pas d’autre médecin de toute manière ici. Bruss Maclayn…Hum…

« Pratec »…Quoi Pratec ? Qu’est ce qu’il avait encore cet abruti ? Mon subordonné ? C'était encore trop élevé...Un paillasson à la rigueur...

- Jouer le rôle de son supérieur ? Cela ne sera pas bien difficile…Il n’a jamais été mon égal de toute manière. Sauf peut être en matière d’ego…cependant il est loin de pouvoir se le permettre. Je soupirai…comprenant bien l’enjeu de la situation. Très bien…je jouerai le gentil médecin-chef conciliant et prévenant envers son équipe médicale…Je suis un lorrdien après tout.

Sous-entendu : nous sommes doués pour jouer des rôles…Cela dit, ma mauvaise humeur était encore montée d’un cran. Et la situation ne me plaisait pas…Pire, cela m’agaçait. Mais ce n’était là que le début…car les propos du Sith achevèrent de gâcher mon humeur.

« Stupides »…fis-je dans un souffle…Elles-ne-sont-pas-stupides ! avais-je lâché finalement avec un ton qui trahissait ma colère naissante. Et avec elle je sentais se fracturer en moi les portes du Tartare qui retenaient tout ce qui faisait de moi un être censé…Je m’étais tourné vers le Sith en le fusillant du regard. Il le considérait comme un ami…moi pas ! Le Togruta venait de sciemment insulter mes créatures. Les faire taire ? poursuivais-je…Bien entendu…attendez, je dois avoir des muselières qui trainent dans un coin…Ou un drap blanc à leur poser dessus devrait suffire comme on sait le faire pour des volatiles sans cervelle !

Je serrai les poings, m’approchant de Darth Ganys qui me tournait le dos…erreur. *Mais…qu’est-ce que tu fais ? * Je repris de plus belle : à moins qu’on ne leur donne un os à ronger… *Tais-toi !* Un os particulièrement dur…comme une vieille carne…me suivez-vous ? Et en disant ces derniers mots, j’avais levé ma main où se trouvait une seringue contenant le virus Rakghoule pour l’abattre sur le sith... *NON ARRETE ! *

Je n’avais plus aucun filtre, plus aucune retenue. Et je révélais cette personnalité que Ryden s’était toujours acharné à dissimuler. Je venais de le reléguer dans les tréfonds de notre esprit, malgré ses efforts pour me stopper…J’avais l’ascendant total et j’étais loin d’être aussi sensible, patient et aimable que luiIl avait toujours été trop faible pour faire ce qu’il fallait…J’allais rectifier, une fois de plus cela.






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Il y eu un léger changement au sein du corps du lorrdien. Le togruta l’avait senti. Darth Ganys plissa des yeux et fit volteface au dernier moment pour voir un tout autre personnage que Ryden Thorlok se jeter sur lui. Il eu un air étonnamment satisfait de la réaction qu’il avait provoquée chez le médecin et il tendit sa main gantée de noir entre son corps et la seringue comme pour arrêter l’attaque. Mais l’aiguille se cassa dans un tintement métallique comme si Ryden ou plutôt « l’autre » avait frappé la seringue contre un bureau en acier. Le temps sembla se figer alors que le regard mordoré du Sith croisait celui de la Bête. Il y eu un basculement.

Le togruta au visage à moitié dissimulé semblait rehausser ses paupières comme s’il souriait en dépit de son absence de mâchoire inférieure. Sa main gauche artificielle, cadeau de la mission menée sur Taris se referma sur la seringue du médecin avec délicatesse et fermeté pour ne pas la briser et répandre son contenu, et d’un geste sec l’arracha des mains du lorrdien. Dans la foulée, sa main droite relâcha son bâton puis se ferma en un poing qui écrasa le visage de la personne qui avait pris la place de Ryden mais possédait son corps. Sa voix s’éleva satisfaite à travers le synthétiseur vocal logé dans son masque de fer.

- Vous avez fait exactement ce que j’attendais de vous. J’ai eu des soupçons depuis Taris vous concernant, mais désormais j’en ai la certitude…

Il tendit sa main droite et invoqua la Force, saisissant la cheville du médecin comme s’il n’était un fétu de paille, et le Sith le fit rapidement glisser contre le mur vers les cellules de confinement des Rakghoules. Les créatures cessèrent d’être craintives et observaient Tohryn depuis leur prison avec le même intérêt qu’un chien dressé à reconnaitre le signal du repas. Dans leur esprit, Darth Ganys était l’alpha de la meute, ni Ryden ni Tohryn. Les créatures s’agitaient, grognaient comme si elles devinaient qui des deux individus présents dans le laboratoire serait le repas qu’elles feraient.

- Depuis quelques temps, quelque chose à changé dans votre attitude. Je l’ai ressenti dans la Force, des émotions, des frustrations… puis quelque chose d’autre… de différent de vous. Comme si vous n’étiez qu’une contradiction sur jambes… Je suis volontairement venu vous provoquer sur ce terrain afin de confirmer mes thèses.

Il se pencha sur le lorrdien et le plaqua contre le mur du laboratoire, Darth Ganys était entre les rakghoules et Ryden. Il déposa la seringue sans aiguille sur la table avec ses pouvoirs télékinésiques puis attira son bâton en duracier dans sa main. Il fit une moue grimaçante et reprit la parole.

- Je vais désormais m’insinuer dans votre esprit pour combattre cet être qui vous ronge docteur. Ça risque d’être douloureux, laissez-vous faire… que votre mal ne dure pas plus que nécessaire.

Le colosse togruta tendit ses doigts vers le front du lorrdien pour toucher celui-ci avec sa main. Il ferma les yeux et se concentra fortement, invoquant la Force pour s’insinuer dans son esprit. Darth Ganys savait qu’il ne serait pas en terrain favorable, et ignorait de ce que cette autre personne serait capable de faire même si son impulsivité semblait clairement être son point faible. Qu’importe, le togruta était un seigneur Sith ; il avait déjà triomphé de nombreux ennemis et le simple fait d’avoir survécu près de six décennies au sein de l’Empire était déjà une preuve de sa résilience et de ses aptitudes martiales. Darth Ganys avait déjà vu des atrocités être commises depuis son plus jeune âge, peu importe les horreurs indicibles tapies dans les tréfonds de la psyché de Ryden, il les affronterait avec la même colère et force qui lui avaient permis de survivre jusqu’ici. Sa lame cramoisie, son courroux et sa maîtrise du Côté Obscur de la Force arracheraient ce mal pour libérer au moins temporairement le lorrdien de son emprise malfaisante.

L’instabilité mentale en soit ne gênait pas le togruta, mais le fait de devoir gérer un autre individu capable de complètement prendre le dessus sur le corps de Ryden Thorlok le dérangeait : Darth Ganys préférait garder certaines choses sous contrôle… Et cet inconnu partageant le corps du médecin était quelque chose qui devait être tenu en laisse, muselé, sous contrôle pour mieux l’anticiper et ne pas venir contrarier les plans de Darth Oracci.
Torhyn Lokred
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Cling !

Quoi Cling ?

La seringue avait buté contre quelque chose de métallique. Sa cochonnerie de bras artificiel ! Il avait reçu le mordant baiser d’un rakghoule qui lui avait valu d’être amputé par He’Thu. Elle avait été suffisamment réactive et avait permis de sauver le vieux Sith. Comment ce détail avait-il pu m’échapper ! Le Sith avait saisit ma main, arrachant ma seringue…je n’eus pas le temps de réagir, ni même de voir arriver de l’autre côté : son poing qui vint s’écraser sur ma figure. Le coup fut violent et je valsais contre mes instruments.

Je tâchais de me redresser, il m’avait éclaté la lèvre inférieur ce salopard ! Je lui jetais un regard sombre. Les yeux de Ryden habituellement d’un bleu si doux s’étaient mués en un ciel tempétueux. Si j’avais pu lancer des éclairs je crois que je l’aurai fait. J’enrageai, il m’avait fait sortir de mes gonds volontairement. Le vieux était rusé !

Je sentis subitement une étreinte invisible m’enserrer la cheville et me trainer…jusqu’aux cages des rakghoules. Un vent de panique soufflait en moi. Allait-il…me livrer en pâture à mes propres créatures ? Elles étaient loin d’être dressées. J’ignorai même si c’était vraiment possible. Je n’en menais pas large, alors que les grondements résonnaient derrière moi. Elles avaient faim… et commençaient à s’agiter.

Je ne l’écoutais même plus alors qu’il déblatérait les raisons qui l’avait poussé à être méfiant à mon sujet. A quoi bon…Il avait compris de toute manière. Ou du moins il croyait avoir compris. Il me saisit pour me plaquer violemment contre le mur du laboratoire. Je ne pus réprimer un gémissement de douleur. Je le sentis alors…son esprit…forçant le mien...le notre. Dans le tumulte de la situation j’avais baissé ma garde. Et la douleur de mon corps avait détourné mon attention. Qu’espérait-il donc ? Il voulait récupérer son précieux gentil docteur ? Il n’allait pas être déçu…


*Vieux fou…Bienvenue dans la tête de notre bon docteur…vous êtes dans notre monde*

J’avais matérialisé un endroit que Ryden et moi connaissions bien. Le bureau de son père. Une réplique parfaite. C’était une pièce qui nous avait toujours fasciné. Une atmosphère un peu lourde cependant, il fallait dire que l’endroit tenait plus du cabinet de curiosités. Le Royaume parfait pour l’enfant qu’avait été Ryden qui avait passé des heures assis à côté – voir sous – le bureau de son père pour apprendre ses leçons. Un canapé dans un cuir capitonné couleur camel était planté au milieu de la pièce. Sur une base : un holo projecteur de la carte des mondes connus de la Galaxie, trônait. Les étagères aux mus étaient remplies d’objets de collection, tous en lien avec la médecine ou la pharmacie. Des bocaux contenant des cerveaux de spécimens sommeillaient sur certains présentoirs. Des datadisk contenant des savoirs médicaux étaient savamment classés et organisés. De lourdes tentures d’un genre velours vert foncé venaient encadrer les fenêtres. Et des tapais aux couleurs vives réchauffaient l’ambiance et étouffaient les pas des visiteurs.

Difficile de savoir où poser les yeux tant il y avait d’objets et d’étrangetés. J’étais planté au centre de la pièce, invitant Ganys à en faire le tour d’un geste désinvolte.

*Vous êtes…dans le centre névralgique de l’esprit de Ryden. Là où il se réfugie quand il a besoin d’être seul ou de réfléchir. Son…palais de mémoire. Enfin…notre palais de mémoire devrai-je dire. Savez-vous comment cela fonctionne Seigneur Ganys ? C’est une méthode de rangement…d’organisation de l’esprit pour emmagasiner le plus de données possibles dans la mémoire de quelqu’un. Voila longtemps que Ryden applique cette méthode pour stocker ses souvenirs de manière simplifiée. L’accès au souvenir est très facile et ne répond à aucun code spécifique, sauf celui que le créateur d’un tel endroit à choisi.*

Un sourire charmant sur mes lèvre j'eus une révérance et fit avec bienséance:

*Mais je ne me suis pas présenté...Torhyn Lokred...c'est ainsi qu'il m'a nommé...*

Je lui fis signe de me suivre vers une porte somme toute assez banale…Mais elle était l’élément déclencheur pour un souvenir particulier.

* Vous pensez savoir qui je suis ? Mais savez-vous vraiment qui est votre ami Ryden ? Permettez-moi de vous montrer ce dont il est capable*

J’ouvris la porte…le décor changea : nous étions dans une chambre. Sur un lit médicalisé un homme d’environs une soixantaine d’année était allongé. Il était relié à toute sortes de machines médicales, ses constantes étaient surveillées, et un petit « bip » régulier témoignait des battements lents de son cœur fatigué. Assise sur le lit, une femme d’une grande beauté, au visage doux et aux cheveux encore blonds tenait la main du malade. Ses yeux étaient doux…mais rougis et gonflé d’avoir longuement pleuré. A ses côtés, un jeune homme dans la vingtaine. Des cheveux courts impeccablement coiffés, une barbe entretenue, il portait un pantalon de costume, une chemise et un gilet de costume assorti. De visage il ressemblait au vieil homme…mais les yeux…incroyablement bleus et chaleureux…étaient ceux de sa mère.

La femme réprima un sanglot, puis se leva…et laissa le fils seul avec son père, comme il le lui avait demandé. Ryden s’approcha…La tension de ses épaules trahissaient sa nervosité. Mais dans son attitude on lisait plus de la détermination qu’autre chose. Il sortit de sa poche un flacon. Darth Ganys n’avait peut-être pas idée de ce dont il s’agissait…Moi je le savais. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que j’observais Ryden s’approcher de la main de son père où était figé un cathéter. Il eut un soupir…avant d’expliquer au malade :

- Je suis désolé Père. Je suis sûr que vous comprenez. Je le fais pour vous…pour mère…Et pour moi. Je ne supporte plus de vous voir ainsi…incapable des gestes simples du quotidien. Vous êtes devenu un boulet…un déchet…Pour elle notamment. Et j’ai honte de vous voir ainsi réduit…Vous n’êtes plus qu’un légume. Ryden avait utilisé une seringue pour extraire le liquide inoffensif de prime abord…mais mortel à forte dose. Il planta l’aiguille dans le cathéter…avant de reprendre : C’est mieux ainsi. Comprenez que c’est par amour pour vous que je fais cela. J’ai trop d’estime et de respect pour vous pour voir vivre encore une minute de plus dans cet état. Il pressa sur le piston de l’aiguille…répandant la dose mortelle dans le corps paternel. N’ayez crainte père…Je prendrai soin de mère. Et j’honorerai votre mémoire en reprenant mes études de médecine.

Le vieillard était incapable de parler ou même de bouger. Seuls ses yeux rendus humides par les larmes qui coulaient le long de son visage émacié révélaient son état d’esprit. Il était résigné…Son fil avait raison…Il n’était plus que l’ombre de lui-même.

Il ne fallut pas longtemps pour que le cœur de Veland Thorlok cesse totalement de battre…Les "bips" du monitoring cédèrent la place à une alerte que Ryden débrancha aussitôt. Il n’avait pas bronché…pas sourcillé malgré l’acte monstrueux qu’il venait de commettre.

Je le désignais à Ganys :

* Vous voyez ? Il n’est pas si différent de vous et moi après tout ? Comment croyez-vous que je suis apparu ? Je ne suis que la personnification de ses frustrations, de toutes ces actions dont il a honte ! Avec le temps j’ai pris de l’ampleur. C’était facile…sa vie est pavée d’échecs, d’incompréhensions, et de frustration. Il n’y avait que moi pour le comprendre ! Le seul en qui il pouvait avoir confiance ! C’est grâce à moi qu’il est toujours en vie ! Je suis celui qui nous a toujours sorti des situations désespérées !* Je m’emportais devant ce que j’estimais être un manque total de considération. *Ryden est faible, sensible ! Vous le savez ! Il est si…romantique…et si…gentleman…Et si…prévenant. Mais ce n’est qu’une façade ! Au fond de lui il n’est que noirceur, et pourriture ! Tout le monde l’a abandonné…sauf moi. Je suis toujours resté là…à ses côtés ! Et même vous…tout Sith que vous êtes, ne pourrez rien faire…si vous ne voulez pas endommager son précieux cerveau de génie dont vous avez tant besoin…*

Un sourire narquois s’était dessiné sur mes lèvres…Ryden, mains dans les poches, n’avait pas bougé. Du moins…c’était ce que je pensais. Je lui tournais le dos et je ne l’avais pas vu tourner la tête vers nous et jeter un regard scintillant à l’immense Togruta.








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Alors que la noirceur de l’esprit du lorrdien semblait prendre forme au fur et à mesure que le togruta évoluait dans les entrailles de son âme, il arriva alors dans un bureau d’apparence ancien qui était à mi-chemin entre un cabinet privé d’un médecin et un lieu d’étude ou plutôt musée de médecine s’il se fiait à certains organes flottant dans des bocaux aux verres épais. L’atmosphère était lourde, ancienne, presque poussiéreuse rappelant une partie de la jeunesse du seigneur Sith. Darth Ganys observa une plaque sur le bureau sur laquelle était inscrite la mention suivante : « Veland Thorlok, docteur en neurologie et neurochirurgie », tout comme on pouvait retrouver ce nom sur quelques diplômes ou récompenses qui pouvaient figurer affichés entre deux étagères ou derrière le fauteuil contre le mur.

Darth Ganys compris qu’il était dans le bureau du père de Ryden. Ce dernier d’ailleurs était au centre de la pièce, se présentant et présentant ce qu’il avait appelé « Le palais de mémoire », la colonne vertébrale de l’esprit du lorrdien. Le togruta conserva le silence et une expression de mépris en le voyant se dandiner et effectuer une révérence se matérialisa sur son visage qu’il avait daigné révéler par politesse en retirant son capuchon. Il se méfia et avança à prudence à travers la porte ouverte par cette entité qui cohabitait avec l’esprit du médecin qu’il était habitué à connaître.

Le décor changea du tout au tout, les doigts du Sith se resserrèrent autour de son bâton, prêt à faire jaillir sa lame cramoisie pour frapper un éventuel adversaire. C’est là qu’il assista à une scène bien particulière : un homme âgé était allongé dans un lit médicalisé, entouré d’une femme –son épouse se dit le togruta- et d’un Ryden rajeunit de presque vingt ans mais dont le visage révélait une santé meilleure qu’aujourd’hui. Impassible le seigneur Sith observa la scène se dérouler devant ses yeux, une scène de famille comme une autre même si le cœur de pierre de Darth Ganys le rendait incapable de faire preuve d’empathie à l’égard, témoin passif d’un souvenir qui ne réveillait rien en lui. Le seigneur Sith fut en revanche plus intéressé par l’acte de Ryden lorsqu’il sortit le flacon de sa poche. Darth Ganys devinait ce qu’il comptait faire dès cet instant mais n’intervint pas. Il l’observa assassiner son père injectant le contenu de sa seringue dans le cathéter.

Le togruta s’avança lentement pour mieux observer l’effet sur le vénérable Veland Thorlok comme s’il cherchait à la fois à savourer cet instant mais aussi à observer les effets de la médecine du fils sur le père par curiosité. Il s’était attendu à des convulsions, de la bave, mais rien d’autre si ce n’était que résignation. Ryden débrancha ensuite l’alerte sous le regard indifférent du togruta qui s’éloigna de la dépouille comme pour retourner dans le bureau mental du lorrdien jusqu’à ce qu’il entende la même voix que tout à l’heure. L’entité Tohryn désigna la réaction identique qu’avait eue le Sith à l’égard de son père et se lança dans une diatribe longue que Darth Ganys fit mine d’écouter d’une oreille seulement même si son cerveau enregistrait les informations qu’on lui donnait précieusement.

Ce petit jeu avait assez duré. Ses poings se serrèrent alors que le feu de sa haine apparaissait dans son regard, se manifestant sous la forme d’iris mordorés, ce qui n’était jamais bon signe. Il parla à voix basse à travers son masque après avoir laissé échappé un rictus nerveux inquiétant tant c’était une réaction inhabituelle chez le seigneur Sith qui n’avait jamais manifesté autant d’émotions.

- Et ? … C’est tout ?

Fit-il avec une pointe de dégoût et de mépris dans la voix. Un détail attira cependant son attention, le jeune Ryden jusque là immobile, mains dans les poches avait tourné la tête en direction du togruta qui compris alors qu’il n’était pas seul face à Tohryn. Un de ses yeux cligna nerveusement comme pour tacitement lui faire comprendre qu’il avait décelé sa présence ici. Son regard se planta droit dans celui de Tohryn, et le champ de sa vision se rétrécissait de la même façon qu’un prédateur se concentrait sur sa proie. Darth Ganys avait compris que le jeune Ryden attendait qu’il passe à l’action. Sa voix repris d’un air dédaigneux et passablement agacé à l’égard de Tohryn Lokred.

- Vous croyez m’intimider ou m’émouvoir en me montrant la mort de son père Tohryn ? Vous pensez que j’ai peur des ténèbres que peuvent recéler son cœur ?

La voix de Darth Ganys se fit encore plus grave et agressive, aussi menaçante que le tonnerre annonce un orage violent s’apprêtant à frapper l’insolent défiant les éléments.

- Qu’essayez-vous de faire ? Une leçon de morale ? Vous pensez que ce genre de considérations, un simple parricide, entre en ligne de compte dans mon monde ? Vous espérez me menacer et vous en tirer à bon compte ? Ou que cela à la moindre once d’importance à mes yeux ?! Crétin.

Il tendit la main en direction de Tohryn Lokred et invoqua la Force. Un étau se serra autour de sa gorge, le réduisant au silence tandis que l’imposant seigneur Sith s’avança vers lui en vociférant à travers son masque respiratoire, sa voix déformée par ce dernier et par sa propre haine.

- Que savez-vous de la faiblesse Torhyn ? Vous n’êtes pas né pauvre dans un trou à rat puant. Issu d’un père minable mort au fond d’une mine d’épices et d’une mère prostituée tuée par un client sous slick. Vous n’avez jamais eu faim ou froid avant l’âge adulte. Vous ne savez pas ce que c’est que de se battre, de voler et tuer juste pour survivre un jour de plus !

Le pas de Darth Ganys était vif, rapide tandis qu’il sortait ces mots. Il s’arrêta devant Tohryn, le regard brûlant d’une haine qu’il n’avait encore jamais vue chez le seigneur Sith qui relâcha soudainement son étreinte pour le projeter contre le mur de la pièce dans laquelle ils se trouvaient avec violence. Il reprit la parole sur le même ton que précédemment, Tohryn avait réveillé chez Darth Ganys quelque chose que Darth Oracci avait su dompter et maîtriser, mais en l’absence de la Dame Sith…

- Et pourtant j’ai survécu ! Contre toute attente y compris celle de mon ancien maître, avec ma seule volonté, définissant mes propres règles et avec mes deux mains, j’ai repris ce que la vie m’a enlevé ! Et c’est avec ces mêmes mains que je m’assurerai que vous ne soyez plus jamais une menace pour nos plans.

La lame carmine de sa pique laser jaillit du bâton comme un chien prêt à mordre profondément les chairs du lorrdien et à brûler celles-ci avant de séparer ses membres du reste de son corps. Darth Ganys n’avait besoin que de Ryden, pas d’un chien sauvage refusant toute forme de laisse et pouvant ruiner sur un coup de tête des années de projets élaborés par sa maîtresse. Darth Ganys ne s’arrête que pour reprendre la parole d’un ton toujours aussi scandalisé et énervé.

- A quel moment Tohryn ? Dans quelle réalité avez-vous pu croire que vos ridicules petites frustrations pourraient venir à bout de quelqu’un comme moi ? Sans mon intervention, vous seriez mort d’une overdose, suriné par un dealer ou abattu par un policier ! Un corps décomposé mangé par les rats et les vers dans une benne à ordures sur Boonta ! Voilà ou vous seriez aujourd’hui Tohryn ! Le seul qui m’intéresse c’est Ryden ! Vous, vous n’êtes qu’un misérable parasite que je vais arracher de son hôte pour l’écraser dans la poigne de ma rage.

Il n’était qu’à deux mètres de Tohryn gisant au sol, mais il serait aisé pour lui de lui porter un coup rapidement et proprement pour le découper en deux au moindre geste suspect.
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- Et ? … C’est tout ?

Je fonçais les sourcils…fixant le Sith. Quoi ? Il n’avait pas compris ? Leur précieux petit docteur parfait si bien élevé et si charmant était loin d’être irréprochable. J’oubliais que je m’adressais à un Sith. Un « simple » parricide…Décidément. Ces gens-là n’avaient aucune conscience. Non pas que cela me dérangeait, mais il allait falloir frapper plus fort.

Je ne m’étais cependant pas attendu à un tel déferlement. Disons que Darth nous avait habitué à plus de retenu. Et même si Ryden était parvenu à collecter des données lors de leurs premières rencontre, Ganys n’était pas du genre à s’épancher…Mais là…En l’écoutant je ne pus m’empêcher de sourire avec dédain :

- Parce que vous croyez que vivre dans l’ombre de quelqu’un c’est agréable ? Vous croyez que ce fut plaisant pour moi ? Croyez vous que je n’ai rien enduré ? Quant à survivre…que croyez-vous que j’ai fait jusque maintenant hein ?!

J’étais tout de même surpris de l’agressivité de Ganys, et alors que je le voyais s’énerver de plus en plus, je ne pus réprimer un geste de recul…qui s’avéra malheureusement inefficace. Ces utilisateurs de la Force et leurs foutus pouvoir de télékinésie. Me voici en train d’en faire les frais…de nouveau. Je sentis brutalement l’air me manquer. Comme une crise…mais en pire. Je saisis ma gorge, comme pour chercher à retirer un étau invisible. Mais c’était peine perdue. Soudain je me sentis valser sans vergogne contre le mur de la pièce. Je chutais au sol, incapable de reprendre ma respiration. Pire : la pièce trembla quelques secondes. Je perdais le contrôle du souvenir. Une main sur ma cage thoracique, je ne prêtais pas attention à Ryden ou Ganys. Je n’arrivais plus à respirer normalement…j’étais incapable de parler.

La voix métallique du Togruta résonna à nouveau, je levais sur lui des yeux de colère. J’étais furieux, impuissant, prostré au sol, je ne pouvais rien faire. Et en même temps que l’air qui me manquais, je sentais la peur me gagner. Ganys était comme débridé. Et à présent je craignais une chose : qu’il ne nous tue. A nouveau la pièce fut secouée par un nouveau tremblement. Des flacons posés sur une table de chevet se brisèrent au sol.

- N-N-on…tentais-je d’articuler alors que je voyais le Sith s’approcher. Le vrombissement caractéristique de sa pique laser n’augurait rien de bon pour moi. Le souvenir fut de nouveau ébranlé…Je jetais sur le Sith un regard haineux. Ses propos à mon encontre étaient méprisants, et cela avait le don de me mette hors de moi. Mais que pouvais-je faire ? Qu’il frappe de sa lame rougeoyante…il nous tuera tous les deux ! Ce sera tout de même ma victoire !

Mais alors que je savourais l’idée que dans sa rage Darth Ganys me tue et avec moi Ryden, il me sembla entendre quelque chose.

Comme une ritournelle ?

Je me concentrais quelques instants…Une voix douce chantait…une mélopée que je connaissais et qui résonnait désormais dans sa tête. Il chérissait cette mélodie qui se faisait de plus en plus forte, et parfaitement distincte :



« Lora lie lo
Lora lie lay
Lay lo, lay lo
Lay, lay

I'll fly for you
My child, my son
Sweet dreams to you


My only one
I'll fly for you
My child, my son
Sweet dreams, my only one »


Sa mère chantait cela pour lui pour l’endormir…le consoler…ou lui rappeler qu’elle l’aimait.

Il osait tenter de revenir ? Utilisant la technique d’He’Thu contre moi-même ? Il osait vraiment ?

Une ombre se dessina devant moi.

C’était bien lui ! Le Ryden du souvenir se tenait désormais entre moi et Ganys. Il ne semblait pas être bien. Je compris alors…Tout ceci n’était qu’une diversion. Ganys avait permis à Ryden de revenir, et reprendre l’ascendant. Les bibelots tombés précédemment avaient retrouvés leur place et leur intégrité. Il…avait…repris…le contrôle. Je l’entendis interférer en ma faveur…notre faveur :

- Seigneur Ganys, je vous en prie…Ne lui faites pas plus de mal. Je crains que sinon mon corps ne le supporte pas…







J’avais enfin repris l’ascendant. Ganys avait suffisamment ébranlé Torhyn pour que je retrouve ma conscience pleine et entière. L’immense togruta avait stoppé son avancée.

- Je…pense…que nous…devons sortir…fis-je avant de chuter à mon tour au sol. Reprendre le contrôle de mon corps impliquait ressentir également la souffrance de Torhyn. Les attaques lancées par le Sith pour faire ployer mon double avait révélé la gravité de mon état physique au Togruta. Je me sentais sombrer…je parvins à articuler: ma...trousse...soin.

Dans la trousse en question il y avait le nécessaire pour me réanimer en cas de perte de connaissance, ainsi que le protocole à suivre au cas où ce ne serait pas Mee qui serait avec moi. En premier lieu la dose injectable d’adrénaline directement dans la cage thoracique pour stimuler le coeur...puis l'injection de terbutaline pour ouvrir les bronches obstruées par la crise.







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Darth Ganys avait toujours vécu dans l’ombre, que ce soit dans celle de son maître, ou de sa maîtresse actuelle et avait su s’y accommoder : personne ne faisait attention à ses actes une fois dans les ténèbres. Le petit jeu de Tohryn était avant tout un jeu d’égo, il se rêvait en médecin reconnu puis étudié à travers la galaxie comme l’un de ces pionniers incompris qui avait pourtant eu raison trop tôt. Darth Ganys n’avait cure de la célébrité, tout ce qui lui importait désormais était de servir Darth Oracci dans ses projets d’une part, et d’autre part poursuivre son élévation dans l’Empire Sith. Les plaintes de cet énergumène ne purent susciter autre chose que le dégoût pour Darth Ganys qui s’apprêtait à frapper une ultime fois pour mettre un terme à ce parasite mental qui gangrénait le corps de Ryden Thorlok. Levant la main pour s’opposer à lui, Ryden s’interposa et pris la parole, commençant à chanter une chanson qui interloqua quelques peu le seigneur Sith

Darth Ganys ne reconnaissait aucunement l’air ou la mélodie qu’il fredonnait mais cela semblait faire son effet sur Tohryn tandis qu’il intercédait en sa faveur, lui implorant de ne pas lui faire davantage de mal, craignant que son corps ne puisse encaisser un nouveau choc aussi violent. Le Seigneur Sith fronça les sourcils, était-ce une ruse ? Les dégâts provoqués à Tohryn pouvaient se répercuter sur le corps de Ryden ? Il ne chercha pas à comprendre, faisant confiance –peut-être à tort- au médecin la lame de son sabre laser revint dans son bâton en duracier chromé tandis qu’il lui demanda de sortir d’ici tout en spécifiant la trousse de soin. Le seigneur Sith dans un flash lumineux revint dans le laboratoire, penché sur le lorrdien et perturbé seulement par les Rakghoules qui s’impatientaient. C’était une bien étrange sensation alors qu’il se redressait, le togruta eut l’impression d’éprouver un certain vertige tandis qu’il se pinça l’oreille afin de s’assurer qu’il n’était plus dans l’esprit du docteur.

Il se dépêcha alors de chercher la trousse de soin dans le laboratoire.

- Peine ! Panique ! Ou se trouve sa trousse de soin ?

Interpellant les deux droïdes, il leur demanda ou celle-ci se trouvait et le togruta se rua dessus comme un fauve sur sa proie. Là il s’approcha du corps du médecin et ouvrit la trousse. Ironique, lui qui avait plus souvent l’habitude d’envoyer des gens à l’hôpital ou une morgue, le voilà qu’il endossait le rôle du docteur devant sauver son patient. Ne sachant pas vraiment quoi faire, il trouva le protocole à suivre qu’il lut rapidement et presque en silence, répétant machinalement chaque phrase comme pour mémoriser les étapes à réaliser avec précision. Il s’empara de la seringue d’adrénaline qu’il planta sans retenue dans la cage thoracique de Ryden Thorlok tout en se demandant intérieurement s’il n’était pas en train de le poignarder avec cette aiguille. D’une pression du pouce, il injecta le contenu de la première piqûre, puis s’empara de la seconde injection à réaliser. Nerveusement mais aussi pour se concentrer il inspecta le contenu de celle-ci à travers le plastique et la fit tourner entre ses doigts avant de deviner ou il devait plonger l’aiguille : une chance que le médecin soit aussi précis dans ses protocoles, un enfant pourrait le suivre avec un peu d’adresse.

Le seigneur Sith planta la seconde seringue sans plus de délicatesse cette fois-ci et pressa dans sa main artificielle le contenu dans le corps du lorrdien. Restait à espérer qu’il ne se soit pas trompé, en attendant il fixait Ryden d’un air quelques peu anxieux, s’interrogeant sur le fait qu’il était probablement allé trop loin avec lui mais plus encore priant pour ne pas avoir tué le médecin. La Force lui indiquait qu’il était encore en vie pour le moment, les Rakghoules semblait également le sentir à travers leur cellule de confinement et s’agitaient. Alors qu’il allait les calmer une bonne fois pour toutes, Darth Ganys réalisa une chose : tant que ces prédateurs seraient excités, cela signifierait que le docteur Thorlok était toujours vivant. A contrario si elles se désintéressaient de lui, alors les conséquences de cet échec sur le seigneur Sith seraient sans doute terribles une fois que Darth Oracci reviendrait de sa mission sur Kohlma…

- Docteur ?
Torhyn Lokred
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Nous avions quitté les tréfonds de mon esprit pour revenir à la situation. Mon corps avait chu au sol aussi bien dans mon esprit que dans la réalité. Une quinte de toux plus violente m’avais fait cracher un peu de sang…Allongé au sol, j’avais eu juste le temps de dire au Togruta de prendre ma trousse de soin pour me faire les injections nécessaires. Je ne doutais pas que le Seigneur Ganys allait tout faire pour me prêter assistance. Les Siths avaient encore besoin de moi. Qui plus est, cela ferait désordre n’était-il pas ?

Les battements de mon cœur s’amenuisaient, j’avais froid, terriblement froid. Alors que je me sentais sombrer dans l’obscurité j’entendais à nouveau dans ma tête la mélopée que je venais d’utiliser contre Torhyn…Le souvenir de ma mère resurgissait…Comme sur Lorrd. Comme la dernière fois que je m’étais sentir mourir pour la première fois. Ce fut vers elle que mon esprit avait navigué. Tel un enfant cherchant dans le giron de sa mère le réconfort face à une situation terrifiante. Et qu’on se le dise : mourir était effrayant. Songer à Brunhilde Thorlok jouant sur un piano et chantant pour moi m’apaisait.

Une vive douleur dans ma cage thoracique me tira de ma torpeur. Ce n’était pas comme celles que j’avais l’habitude de ressentir lors d’une crise. On aurait dit qu’on me poignardait ! Et pour cause, c’était le cas. Darth Ganys de planter littéralement la seringue d’adrénaline au niveau de mon cœur. Le produit agissait presque instantanément. Je fus pris d’un soubresaut, puis un autre. Mon cœur était reparti ! Mais je ne pouvais toujours pas respirer ! Le Sith devait procéder à la seconde injection : la terbutaline. Un médicament sympathicomimétique agoniste des récepteurs β2-adrénergiques, utilisé comme bronchodilatateur à action rapide. Son action fut immédiate lorsque je sentis l’injection se répandre dans ma cage thoracique. Ce qui expliqua le fait que presque aussitôt je repris conscience. Ouvrant les yeux, je tâchais de me redresser, prenant de grandes bouffées d’oxygène qui emplissaient mes poumons usés.
Assis fac au Seigneur Sith, je le regardais avec douceur, un léger sourire sur les lèvres :

- Je…vous dois la vie on dirait…cher ami. C’était bien moi…ayant retrouvé la pleine possession de mon corps pour le moment. Je vous remercie…Il…va certainement être irritable quelques temps, mais…il ne tentera plus rien pendant un moment…Bien entendu je faisais allusion à Torhyn. J’avisais le rebord du plan de travail que je saisis d’une main d’un côté puis d’une autre pour m’arc bouter et me remettre sur pieds. Mon attention se porta sur mes rakghoules. Elles semblaient excitées par la situation. Repensant aux consignes que Darth Ganys était venu initialement me donner je repris, toujours affable : je vais les sédater. Endormies elles ne poseront plus aucun problème pour cette visite des Services Secrets.

Mon sourire s’accentua alors que le calme avait regagné mon corps et mon esprit. Pour l’instant. Le regard du Sith sur moi m’obligea à expliquer :

- Je suis navré. Voila quelques temps que mon état de santé s’est dégradé. Le…gaz de Lorrd a fait plus de dégâts que prévu. Il a profité de ma fatigue pour prendre le dessus. J’ai essayé de l’empêcher de vous attaquer mais…Sa frustration est grande. En ce qui me concerne je ne vous souhaite aucun mal…Vous savez comme nos conversations me manqueraient.

Je ris doucement. Je me souvenais de ma crainte lorsqu'on me l'avais amené après qu'He'Thu lui ait tranché le bras sur Taris. J'avais crain que le virus se soit déjà répandu. Mais par chance la promptitude de la jeune kiffu avait sauvé le togruta. J’avais l’air épuisé, mais j’avais du pain sur la planche. L’injection de terbutaline me donnais quelques heures de répit face à la maladie.

- Je vais faire en sorte que tout soit préparé dans les temps. Ne vous inquiétez pas. Je serai prêt. Et…je ferai les efforts nécessaires face à Limo Pratec.

Avec cet incident je n’avais nulle intention de me montrer déplaisant avec le Togruta. Il venait de me « ramener » dans tous les sens du terme. Et puis…il était une sorte d'ami à mes yeux.






Torhyn Lokred
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Je ne pouvais plus bouger…et j’avais terriblement mal. Où étais-je ? Aucune idée…C’était le trou noir. J’avais l’impression d’émerger d’une longue inconscience…Je tâchais d’ouvrir les yeux…mais j’étais faible…mais je n'avais pas la force de m’exécuter. J’essayais de reconstruire le fil des derniers évènements…

J’étais…forcement…sur Kohlma. Voyons…ce dont je me souvenais…Ganys m’avait tabassé…pour reprendre le contrôle de mon esprit sur ma double personnalité un peu trop véhémente…Et ensuite… ?

**

Quelques heures plus tôt



Darth Ganys avait quitté mon laboratoire après s’être assuré de mon état. Je ne me faisais pas d’illusion, le Sith ne s’inquiétait pas pour moi par bonté d’âme. Mais parce qu’il me fallait être opérationnel et efficace pour endosser le rôle de médecin-chef de cette station.

Comme il me l’avait ordonné j’avais mis de l’ordre dans mes recherches, et surtout dissimulé leurs natures. Panique avait glissé une dose de sédatifs instantanés - digne d’un rancor – dans le « repas » des Rakghoules. Mais ce n’était pas suffisant. C’était simplement pour éviter qu’elles ne se réveillent pendant que Peine leur posait une perfusion de sédatif qui allait les garder endormies durant toute la perfusion. Il était hors de question que nous perdions le contrôle sur elles…Surtout en ce moment. Elles furent ensuite déplacées vers des étages inférieurs pour qu’elles ne soient pas vues par nos visiteurs. Peine et Panique restèrent avec elles pour surveiller leurs constantes mais aussi pour remplacer les poches de sédatifs si d’aventure notre situation s’éternisait.

De mon côté, j’avais rejoint l’Unité Médicale, non loin de mon laboratoire, où Limo Pratec m’attendait. Il me toisa, et je le saluais silencieusement avec une froideur digne du climat hostile lorrdien. Mais nous avions promis de demeurer à nos places, et j’étais trop fatigué pour me dresser contre ce détestable mirialan. Lui ne me chercha pas non plus. Après tout le froid cela le connaissait aussi. Nous fûmes donc parfaitement au point lorsque les Services Secrets débarquèrent sur la Station.

Nous n’avions jamais de visiteurs, j’étais partagé entre la crainte des risques encourus par cette situation, et l’excitation de voir enfin de nouveaux visages. Je n’allais pas être déçu…


***


Dire que je n’avais rien vu venir était un euphémisme. Encore une fois j’avais été berné. Pourquoi cette fois ? J’imaginais que dans un tout autre contexte j’aurai été plus attentif ? Plus méfiant ? Comment aurai-je pu imaginer une telle faille dans la sécurité de Mee et de Darth Ganys ? Et pourtant je devais bien me rendre à l’évidence.

Alors que la visite des Services Secrets semblait s’être bien déroulée, tout s’était précipité. Limo Pratec était figé à mes côtés, visiblement tout aussi surpris que moi alors que des impériaux investissaient les lieux de manière bien moins cordiale que précédemment. Ils semblaient chercher des choses. Gardant ma contenance, j’intervenais :

- Mais…que faites-vous ? Hé doucement avec ça ! Ce matériel coute cher !

Ils agissaient avec méthode, mais sans ménagement. L’un d’entre eux s’approcha de moi et exigea alors :

- Nous savons ce que vous faites ici ! Où sont vos recherches ? Vos spécimens ? Nous voulons tout !

Je tâchais de cacher ma surprise. Comment avaient-ils pu savoir ? Je secouais la tête :

- Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler.

L’individu eut un mauvais sourire, il leva le poing qui vint s’écraser contre mon visage, m’envoyant valser contre un plan de travail.

- Jouez pas au con avec moi, Docteur…Thorlok

Je levais les yeux vers mon interlocuteur. Fronçant les sourcils. Comment ce type savait ? Devant mon silence, mon agresseur leva à nouveau le poing, prêt à me frapper, quand une voix l’interrompit.

- Allons ! Il est inutile de martyriser ce bon docteur.

Je me figeais. Cette voix je la connaissais. Dans l’encadrure de la porte se tenait celui que j’avais pris pour un homme sans histoire. Juyio Anglasa, l’ingénieur en chef de la station. Un sourire satisfait s’esquissait sur ses lèvres.

J’’étais sans voix…Je me redressais, faisant face à celui qui visiblement ne s’était pas contenter de me berner qu’aux jeux de cartes. Ma stupeur semblait l’amuser. En quelques enjambées, il avala les quelques mètres qui le séparaient de moi. D’un geste il ordonna qu’on emmène Pratec. Puis il reporta son attention sur moi. Il me tendit un mouchoir qu’il sortit doucement d’une de ses poches avant de reprendre :

- Hé bien docteur, vous semblez particulièrement surpris.

Saisissant le mouchoir je le tamponnais sur ma lèvre inférieure. Eclatée…forcement. Vu le coup que je venais de prendre allégrement. Je ne quittais pas mon interlocuteur des yeux, et finalement je parvins à lui demander :

- Vous…vous êtes…

- Décidément docteur, pour un homme qui se targue d’être brillant vous êtes plutôt lent à la détente…Voyez-vous, je travaille pour le Seigneur Malevolus. Je suppose que vous avez déjà dû entendre son nom. Il est le supérieur direct de Darth Oracci. Et il aimerait beaucoup vous rencontrer.

Malevolus. Bien sûr que son nom m’était familier. J’avais souvenir de l’explosion de colère de Darth Oracci à laquelle nous avions assisté He’Thu et moi alors que nous faisions route pour Taris. Je m’étais redressé, reprenant mon port altier.

- Et que me veut votre maitre ?

- Mais...vous faire une offre bien sûr ! Il nourrit de grands projets pour vous. J’haussais un sourcil, croisant les bras, j’étais suspicieux. Anglasa reprit son argumentaire : bien entendu vous serez largement récompensé. Ne souhaitez-vous pas quitter ces lieux ? N’en avez-vous pas assez de vivre cloitré ici ?

J’eus un rire nerveux. Bien évidemment ne pas pouvoir quitter cette lune me pesait. Mais au moins je savais à quoi m’en tenir pour le moment. Et j’avais fini par gagner un semblant de confiance auprès de ces Siths. Mais ce Malevolus…De ce j’avais compris il était encore moins digne de confiance que Darth Oracci.

- Je n’ai aucune garantie que vous m’offrirez une certaine liberté. Ici je suis cloitré, certes, mais j’ai bon espoir. Et j’ai des amis.

Anglasa éclata de rire.

- Je savais que vous refuseriez. Vous êtes si arrogant… Aussi, permettez-moi d’insister.

Il eut un geste et parurent deux soldats en armure intégrale et casqué. Ils tenaient fermement Mee Keto, qui avait beau se débattre, ne parvenait pas à échapper à l’étau de leurs prises. Mes yeux s’étaient figés sur son beau visage qui portait les stigmates de combats récents. Il avait dû vaillamment se défendre. Il leva sur le faux ingénieur en chef un regard plein de défi.

- Ca va aller Doc’…vous inquiétez pas pour moi.

- Ho…ne soyez pas si sûr de vous Major…Ne sous estimez pas l’affection que vous porte ce bon docteur.

Je fusillais l’espion du regard. Je craignais qu’il ne fasse souffrir le jeune mercenaire. Malheureusement, cela se vérifia. Et il lui décrocha une droite fulgurante. Heureusement Mee avait appris à encaisser. Mais les coups pleuvaient sur mon jeune ami, mettant à rude épreuve mon flegme. Finalement, je m’exclamais :

- Ça suffit ! Je vous en prie…arrêtez. Si vous voulez faire du mal à quelqu’un défoulez-vous sur moi !

- Allons, allons, docteur…Je connais votre état de santé peu engageant…Il me désigna Mee d’un geste désinvolte : Ce n’est qu’un mercenaire docteur. A quoi bon risquer votre vie pour lui ? Vous nourrissez à son encontre de vains espoirs. Mee posait sur moi puis sur Anglasa son regard émeraude, trahissant son interrogation. Ce qui ne manqua pas de faire rire notre faut ingénieur : Haha fit-il en s’adressant à Mee : vous n’avez rien remarqué ? Décidément…pas étonnant que j’ai pu m’infiltrer ici. Vous n’êtes pas des flèches.

- Laissez-le…Je vous en prie.

- Que c’est pathétiquement touchant…Je ne vous savais pas si…sentimental docteur. Vous êtes prêt à faire ce … Il fut interrompu par une alarme qui retenti alors dans toute la station. Anglasa blêmit : qu’est-ce que… ? Il se tourna vers les soldats impériaux les interrogeant du regard. Il y eut un bruit assourdissant, des hurlements et des craquements terrifiants. Puis un silence…et le bruit caractéristique d’une arme légendaire, délivrée par son possesseur. Le vrombissement habituellement craint, résonnaient comme une douce mélopée à mes oreilles.

Anglasa eut un geste de colère et persifla :

- Je croyais que vous vous étiez débarrassés du vieux Sith !

Les deux soldats impériaux lâchèrent Mee, mal en point, qui chuta au sol. Je m’étais précipité pour lui prodiguer les premiers soins. Il était conscient, et me décrocha un petit sourire pour me signifier qu’il allait bien.

J’entendais la progression de Dart Ganys qui laissait libre cours à sa rage et sa colère, puisant dans le Coté Obscur pour détruire ces « envahisseurs ». Mee me dit alors tout bas :

- L’alarme…auto-destruction de la Station. Il faut fuir…vite.

- Je dois récupérer mes données. Et Ronchon !

Mee plongea son regard émeraude dans le mien, était-il surpris que je puisse m’être attaché à cette petite créature ? Il hocha la tête, acquiesçant mes demandes. J’osais alors lui demander :

- Les…rakghoules ?

Il eut un geste comme pour les mettre de côté…Je compris qu’il n’y avait aucun espoir pour elles d’en réchapper. Ce qui m’attrista. Nous nous élançâmes pour gagner mon laboratoire, récupérer Ronchon et mes données et sortir du complexe avant son explosion.

Mais Anglasa ne semblait pas disposé à nous laisser partir…Et il se dressa devant nous.

- Allez-y docteur ! Je le retiens ! m’indiqua Mee en se mettant en garde devant l’espion au service de Malevolus. J’eus un temps d’hésitation, Mee s’exclama alors sans lâcher son adversaire des yeux : Va-t’en ! Pendant qu’il en est encore temps !



Ce fut la mort dans l’âme que je quittais la pièce pour gagner mon laboratoire. C’était la débandade. Tout avait été retourné. Je me ruais sur un bloc de données pour le connecter à l’ordinateur. J’espérais qu’il n’avait pas été endommagé. La sécurité de la Station avait entamé un décompte sinistre :

« Alerte, autodestruction de la Station Kilo dans 15 min…alerte…tout le personnel est prié de quitter les lieux au plus vite. Alerte, autodestruction… »




Je pestais dans ma langue maternelle. L’ordinateur fonctionnait, et je tâchais de transférer les formules de synthétisation et de vaccin pour la Peste Rakghoule. Je sifflais entre mes dents à plusieurs reprises, observant les lieux, je cherchais, bien entendu, mon animal de compagnie. Il devait s’être caché quelque part ? A moins qu’il ne soit…

Un couinement attira mon attention. Je vis alors une forme blanche bondir de derrière un fatras d’objets qui avaient été malmenés durant la fouille de nos amis des Services secrets. Il galopa vers moi, son pelage blanc était souillé d’une teinte vermillon qui m’inquiéta immédiatement. Je le récupérais et l’examina prestement. Il avait été blessé sur des bris de verre. Mais son pronostic n’était pas engagé.



« Alerte, autodestruction de la Station Kilo dans 08 min…alerte…tout le personnel est prié de quitter les lieux au plus vite. Alerte, autodestruction… »




Le temps filait à une vitesse incroyable. J’étais inquiet…Et je trépignais face à la lenteur de la migration de mes données sur le bloc. Soudain la porte du labo vola en éclat. Je fis un bond sur place et me retournais…C’était Ganys. Il était dans un sale état. Son bras cybernétique crachait des étincelles inquiétantes et il était plus que jamais appuyé sur sa pique laser.

- Vite docteur ! Il faut partir ! Courrez aussi vite que possible et cachez-vous…Dart Oracci reviendra avec ses apprenties dès qu’elle le pourra. Vous devez tenir jusque-là !

- Mais…et Mee et vous ?

- Obéissez ! sa voix fut si tonitruante, et il se dégageait de lui une telle noirceur inquiétante que je sursautais, et me recroquevillais presque sur moi…Il était effrayant…Un petit bip de mon ordinateur : le téléchargement était terminé. Je saisis le bloc de données et suivi Ganys qui me dégageait un passage.

Mais nos ennemis étaient nombreux. Le Sith tranchait, usait de la Force. La porte fut bientôt à notre porté…quand soudain un rugissement terrible se fit entendre. Mon sang se glaça…je tournais les yeux vers un couloir adjacent plongé dans une obscurité sinistre. Quatre lucioles scintillaient dans le noir…Des yeux…deux pairs d’yeux. Un nouveau grondement, suivi d’une galopade et je vis bondir devant moi les deux rakghoules…Comment étaient-elles arrivées là ? Aucune idée. Mais elles avaient clairement dans l’esprit la volonté de dévorer tout ce qui passeraient à porter de gueule. Et le plus proche d’elles : moi. Je crus ma dernière heure arrivée. Mes jambes étaient incapables de bouger. Mais alors que je fermais les yeux attendant que les crocs meurtriers se referment sur mes chairs peu appétissantes…j’entendis un bruit métallique et un gémissement après un vrombissement. J’ouvris les yeux…Ganys se tenait entre une Rakghoule et moi…L’autre gisait à mes pieds coupés littéralement en deux, les chairs encore fumantes par la lame rougeoyante du Sith. La survivante avait planté ses crocs dans le bras artificiel du togruta. Il hurla alors à mon encore me désignant d’un geste de la tête la porte du complexe :

- Fuyez pauvre fou !

Je n’en demandais pas plus. Et je me fis fureur pour obliger mes jambes à bouger. Je franchis la porte au moment où le décompte de l’autodestruction n’était plus que des secondes. Je me tournais et tendis la main tout en appelant :

- MEE ! GANYS !! NON !!!


Il y eu un silence de mort…puis un bruit sourd…je fus soufflé par une déflagration ahurissante. Et ce fut le trou noir.


**


Actuellement




L’explosion ? Oui…c’était sans doute cela ! Une quinte de toux m’obligea à prendre pleinement mes esprits. J’ouvris les yeux…mais ne voyais pas grand-chose. J’étais prisonnier sous les décombres de la station…Un petit frôlement à mes côtés, doublé d’un couinement…Ronchon ! Il était là…Mes pensées se tournèrent immédiatement vers Mee, Ganys …étaient-ils en vie ? J’essayais d’appeler…mais aucun son ne sorti de ma gorge ni de ma bouche. J’étais incapable de bouger. Il faisait si froid…J’ignorais combien de temps j’avais passé dans ces décombres…mais je me sentais partir de nouveau dans les profondeurs d’un coma obscur…Je tâchais de lutter. Combien de temps pourrai-je tenir ici ?

Je l’ignorai….





Alysha Myy’Lano
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Premier Semestre de l’Année 21.576 • Kholma, ruines fumantes du laboratoire secret de Darth Oracci


J’ignore ce que je vais trouver. Tout ce qu’il m’est certain, c’est que je suis l’une des routes hyperspatiales les plus rapides de la galaxie, et que je le fais avec la navette furtive la plus rapide qu’il m’est été donnée de trouver dans le vaisseau de la Dame Noire que j’ai abandonnée, des heures plus tôt. Auront-ils attendu de la savoir morte avant de lancer leur assaut sur le laboratoire ? Je ne peux le savoir. D’ailleurs, cette attaque, a-t-elle seulement eu lieu ? Ou la Force me trompe ? J’ai besoin de m’isoler, de méditer, et ce vaisseau n’a pas besoin de moi pour aller plus avant.

Je m’isole, dans une pièce, et défais de mon avant-bras mon kobomloï avec lequel je me mets à jouer. Une perle. Après l’autre. Une perle. Après l’autre.

Sur mon visage d’albâtre je vois le doute.
L’eau à mes pieds me renvoient le reflet violet,
De mes yeux épuisés contemplant ma défaite.
Dans ma main, gît la garde brisée de mon sabre,
Face à moi, se dresse son pouvoir indomptable.
Sans ombre, il a terrassé mon Maître et moi-même,
De mon esprit, il a chassé le vil mensonge.
Cette sente ne mène à rien de glorieux,
La Puissance est un mensonge comme la Paix,
Ma voie n’est ni de cette Eglise ni d’une autre,
Je dois trouver qui je suis par d’autres chemins,
Moi seule pour penser et guider mon destin.

La vision file entre mes doigts. Je ne suis pas sûre d’avoir vu son visage. De qui parlait-elle ? Yuthura, comment avez-vous pu ? Pourquoi… ?! La colère m’envahit et tornade en moi. Je me lève, je tente de déverser la violence sur ce qui m’entoure, des caisses de matériels, des cantines de provision, peu importe, pourvu que je puisse le détruire. Comment ? Comment avez-vous pu me mentir à ce point ? Comment … ? J’essaie de hurler, mais je ne le peux. Ma vie, mon destin, tout cela… Un mensonge ? Sur un mensonge ? Vous m’avez, par de-là le passé, guidée jusqu’aux Siths ! Vous m’avez montré leur voie, leurs manières, leurs codes. J’ai cru en eux, j’ai cru en vous. Mais…

Mon regard se fige dans mon regard. Un reflet, dans une vitre. Rien qu’un reflet. Et derrière, le bleu de l’hyperespace qui danse et tourbillonne. Ces visions. Ces fragments du passé… Est-ce moi ? Moi qui me suis dupée, bercée d’illusion, fourvoyée ? Persuadée que ces visions n’étaient pas un hasard lorsqu’elle l’était ? Pourquoi ? Pourquoi n’ai-je découvert cette vérité que maintenant ? Pourquoi n’est-ce qu’aujourd’hui, au cœur de ma tourmente, de mon doute, que je découvre son renoncement ? Je… Combien de fois avais-je imploré ma Dame de me faire découvrir les miens, de renouer avec mes racines, de comprendre mieux, ainsi, mon propre pouvoir. Je me regarde, et je comprends. Je suis seule. Seule à pouvoir me comprendre, seule à pouvoir… Le suis-je tout à fait ? Ne suis-je pas lancée à travers les étoiles, guidé par quelqu’un ? Par quelque chose ? Une promesse. Depuis quand, ces mots-là, ont trouvé une valeur pour moi ? Des mots. Ils n’étaient que des mots. N’étaient-ils que des mots ? Mon reflet, dans une vitre, et derrière, le bleu de l’hyperespace qui danse et tourbillonne.

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Les ruines fument encore, lorsque mon pas se pose enfin sur l’herbe. Je n’ai eu d’autre fois que d’atterrir sur la colline qui avait accueilli mon célèbre coup de colère, les plates-formes ayant été réduites en gravas. De l’ensemble effondré jaillissent parfois des gerbes d’étincelles, des flammes, un bras, une poutre, le tressautement d’un droïde dont les membres inférieurs s’activent encore à la recherche du sol. Comment… ? L’objectif était de détruire et, devant moi, j’ai le constat que la mission est une large réussite. Je suis arrivée trop tard. Beaucoup trop tard. Le Docteur est soit mort, soit déjà entre les griffes de celui qui avait cherché à me tuer, sur Telos IV. J’ai échoué. A devenir une Sœur, à devenir une Sith, à tenir ma promesse… J’ai… Je me laisse tomber dans l’herbe, à genoux, ne pouvant détacher mon regard du désastre.

Une sourie blanche ? Comment ? Ma souris blanche. Non, sa souris blanche. Je me souviens de la conversation que nous avions eu, et je me souviens aussi de l’animal de l’attachement que l’un et l’autre se portaient. Pourquoi tourne-t-elle ainsi dans l’herbe ? Qu’est-ce que… ? Est-ce mon odeur familière qui l’a mené jusque-là ? Mais voilà qu’elle s’éloigne en couinant de tous les diables. Je la regarde s’éloigner, sans comprendre, elle file dans les décombres, saute de poutre en pierre, s’arrête, regarde de nouveau de mon côté et revient à mois en couinant, avant de reprendre la même route. Je n’en reviens pas. Je n’en reviens pas de ce que je crois comprendre. Une souris. Une minuscule souris est-elle en train de… me conduire à son maître ?

Je cesse immédiatement de penser à l’absurdité de la situation et me jette à sa suite, la perdant parfois, la retrouvant toujours. J’ai le sentiment de parcourir des mètres et des mètres de gravas. Ici, je reconnais le corps démantibulé d’un piano. Là, c’est un garde qui a trouvé la mort. Parfois, les uniformes de l’Empire se montrent aussi. Le secret a été défendu farouchement. Je comprends que l’assaut est venu de l’avant, si bien que le Docteur a tenté de fuir par derrière, je déploie partout mon esprit, tentant de retrouver sa présence dans la Force. Il n’y est pas sensible, mais je le connais tellement, je reconnaitrais son emprunte, si faible soit-elle.

Là, un corps broyé de l’une de ses merveilles. L’autre est invisible. Malgré les décombres, le corps dépasse suffisamment. C’est un sabre-laser qui a tranché cette créature, elle n’est pas morte dans l’explosion. C’est alors que je l’entends, malgré les bruits alentours des rêves de conquête qui continuent de se disloquer. Le respirateur. Ganys. Je m’approche. Une longue trainer de sang, il s’est extirpé des décombres à l’aide de son bras mécanique mais à présent, il est inconscient. Il a perdu beaucoup de sang. S’il respire encore, c’est certainement parce que sa machine l’a aidé à le faire. Je fixe son corps, son sang. Dans la Force, je perçois encore sa noirceur. Une âme damnée. Toujours suffisamment brisée pour ne plus nuire, jamais tout à fait pour continuer de servir. Un monstre, à bien des égards. Incapable de vivre, incapable de mourir. Une menace aussi. Une menace que je ne peux me permettre de laisser planer. Si elle venait à se réveiller, l’Araignée commencerait par envoyer son chien, et je ne voulais pas que ce chien-là puisse renifler notre piste. Je tends la main, je saisis le tube de son respirateur. Alors que je m’apprête à tirer, soudain, son bras valide se pose sur mon poignet. Il n’a plus qu’un œil pour me fixer, l’autre est trop tuméfié. Est-il trop faible pour m’arrêter ? A-t-il compris que, quelque part, c’est là un acte de clémence ? Lorsque je tire, le tuyau s’arrache sans mal. Doucement, il commence à manquer d’oxygène. Doucement, son œil se referme. Doucement, sa main finit par retomber. Son cœur, à son tour, cède, après un dernier baroud acharné.

Je contemple mon œuvre, un instant, puis une morsure me ramène à l’urgence. La souris est revenue, elle file après, la bouche pleine de mon sang, avant de se mettre à tourner en rond sur une dalle énorme du plafond. Je tends mon esprit et, là, sous le permabéton, je devine. Il est en vie !

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Le vaisseau vient de quitter l’orbite, le calcul du trajet hyperspatial est en cours et, bientôt, nous sauterons au-delà de la lumière pour gagner le seul havre que je connaisse. Je ne doute pas un seul instant qu’Absalom nous accueillera. Déposé sur une couchette, le Docteur se repose et le Kolto, dans ses veines, travaille à me le ramener. Je caresse doucement son front, inquiète, à son chevet. Je ne le quitterai pas, ou peu, jusqu’à son réveil. J’ignore où je vais mais, aussi étrange que cela m’apparaisse à présent, j’ai fait la promesse de m’y rendre avec lui, et je tiens cette promesse.

Fin
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