C’était un endroit où la jungle n’était pas la plus dense, le soleil couchant traversait encore les épaisses feuilles des palmiers entourant la zone d’entrainement au sol d’un terre couleur d’ocre. Non loin de là, le temple semblait de fait de calme et d’or, seul édifice visible à des lieux de toute civilisation.

Ils n’étaient pas nombreux, les padawans présents mais fallait-il rappeler que les Jedis, de manière générale, étaient de moins en moins nombreux. La zone d’entrainement était un terrain vague, déboisé en cercle pour laisser suffisamment de place afin que les padawans puissent s’entrainer sans se mettre en danger ou les autres. L’un des élèves, jusqu’alors entrain de méditer, acheva son exercice, se leva, épousseta rapidement sa bure taché rouge au niveau des genoux et quitta le conclave. Le garçon ne regarda pas derrière lui quand il s’engouffra dans la jungle, sur le chemin le menant jusqu’au temple, laissant derrière lui les autres padawans à leur méditation qu’il trouvait de plus en plus ennuyante. Le jeune homme n’aimait pas perdre son temps avec ce genre d’exercice. Il préférait passer ce temps dans la bibliothèque.

Le padawan ne se sentait pas proche de ses comparses, le code Jedi faisait également en sorte à ce que les padawans ne forment pas de liens trop forts pour éviter tous problèmes futurs. Il ne partageait avec les autres que les exercices ainsi que les dortoirs.

Le climat chaud et humide de la planète avait rendu le padawan tout transpirant de ses exercices. Les entrainements au sabre laser du matin jusqu’aux méditations du soir, en passant par le florilège d’exercices physiques et d’apprentissage de la Force, avait donné le droit à Wat de passer les prochaines heures à se laver lui et sa bure et ce n’est pas le vent sec ramenant du sud  l’odeur du sel de la côte qui offrirai aux habitant du coin un peu de répit.

«Non de…» Soupira Wat alors qu’il eut failli tomber. Le chemin de terre couleur ocre était jonché de feuilles mortes et la pluie qui était tombée toute l’après-midi durant avait rendu le sentier glissant. Le chemin de terre faisait le trajet depuis le temple Jedi jusqu'aux différentes zones d'entrainements où devait se rendre les padawans pour leurs formations.

Wat s’enfonçais de plus en plus profondément, jusqu’à ne plus voir le terrain d’exercice, l’obscurité croissante rendait les cris des Fambaa et des gutkurr plus précis. « Manquerai plus que ça…» Se dit-il. Le jeune homme n’avait pas réellement envie de se frotter à la faune locale. D’autant qu’il se faisait dire qu’un Maitre Jedi particulièrement proche des animaux punissait tout padawans blessant un animal, aussi dangereux soit-il. Mais c’est autre chose qui attira l’attention du garçon. Une silhouette se tenait non loin de là.

Et si le soleil s’apprêtait à se coucher, la journée semblait bien loin de se terminer.

« Administratrice, nous sommes arrivés. » annonça Légion après qu’il ait terminé les manœuvres d’atterrissage. L’Arkanienne, non loin, leva à peine les yeux du datapad dont elle lisait les données qui s’affichaient à un rythme élevé. Finalement, percevant la présence de l’habituel comité d’accueil, la jeune femme accepta d’interrompre ce qu’elle faisait pout se lever et sortir. Elle laissa le plaisir des formalités à son droïde, se contentant d’un salut minimal envers ceux venus vérifier que c’était bien elle. Pourtant, il aurait fallu vraiment être stupide pour croire que quelqu’un prendrait l’identité de See’Ryl. Il y avait bien les rumeurs d’un Jedi Fou sur Coruscant. Rumeurs que la jeune femme imaginait bien comme s’étant répandue au sein de l’Ordre… Même si, contre toute attente, le Grand Maître était sorti de son silence pour clamer l’innocence des Jedis… Et donc la sienne.

Elle n’était pas naïve au point de croire qu’ils seraient nombreux ceux qui croiraient dur comme beskar qu’elle était capable de massacrer des gens. D’ailleurs, pourquoi serait-elle exilée sur Coruscant, sinon ? Sûrement pas pour pouvoir assurer plus de cours à l’Université ? Encore moins pour aider avec son atelier… Non, non… l’hypothèse de pouvoir être libre pour des expériences étaient autrement plus séduisante. En cela, See’Ryl était démunie : cela faisait des décennies qu’elle tâchait de montrer qui elle était… et autant de temps que tout était fait pour lui prouver qu’elle ne ferait jamais totalement partie de l’Ordre. Un peu comme un cousin que l’on accepte aux réunions familiales parce qu’il est du même sang… mais que l’on prépare sa venue en enfermant toute l’argenterie et en mettant des détecteurs un peu partout. Accepté sans vraiment l’être.

Seule dans l’un des couloirs du Temple, See’Ryl soupira. Ondéron ne lui manquait pas. La campagne, ce n’était définitivement pas sa tasse de café. Certes, elle y avait des souvenirs… rares… mais positifs. Pas assez pour que le Temple soit un foyer. Encore moins depuis qu’elle avait déblayé ses affaires. Immobile, contemplant la jungle à travers une baie vitrée, elle attendait Légion qui ne tarda pas. « Reste ici. Connectes-toi et fais ce que je t’ai demandé. Sois discret. » souffla-t-elle. Le droïde ne fit aucun commentaire : la routine était la même depuis quelques mois déjà… Elle consistait « simplement » à s’introduire dans le réseau et à récupérer des copies de livres dans la bibliothèque. Un jour, seul avec See’Ryl, il avait osé lui demander pourquoi. Sa maîtresse avait alors répondu que cela faisait partie de ses plans pour un éventuel après. Après l’Ordre, évidemment… Puisqu’il devenait de plus en plus net que les jours de l’Arkanienne étaient comptés. Cela pouvait arriver le lendemain ou dans plusieurs mois. Elle n’était pas femme à attendre passivement. Autant qu’elle soit prête.

Finalement, elle quitta le Temple. On l’avait fait revenir pour des raisons précises. L’une d’elle consistait à aller parler à un padawan qui, selon le planning trouvé par Légion, devait être en train de méditer. Autant expédier la tâche le plus rapidement possible. Plus vite elle en terminait sur Ondéron, plus vite elle pourrait retourner sur Coruscant. Le soleil se couchait déjà, lui permettant de remonter ses lunettes sur son front. La jungle bruissait, toute en nuance de chaleur. Avisant la présence d’animaux non loin du sentier, See’Ryl s’immobilisa. Au milieu de la pénombre, ses cheveux et sa peau, immaculés, détonnaient, accentués par le noir de sa combinaison habituelle. Elle perçu bientôt la présence d’un padawan qui s’approchait… bien avant la fin de la séance de méditation.

« Je crois qu’il reste encore au moins une heure avant la fin de la séance de méditation. » murmura-t-elle en guise d’introduction. Le ton monocorde pouvait paraître menaçant. Ce qu’il n’était pas. See’Ryl s’exprimait toujours de la même manière… quelle que soit la situation.

Nul doute que la personne que Wat pouvait voir plus loin était là pour lui. Son attitude corporelle laissé entendre ses intentions et elles étaient pour le Padawan. Le sourd bruit de la jungle lui-même n’aurait pas pu l’empêcher d’entendre les ‘’salutations’’ de la femme. Le ton emprunté pouvait sembler passif-agressif mais il était véritablement neutre aux sens du garçon qui ne ressentait rien de plus au travers de ses sens et de la Force. Cependant, Wat ne put s’empêcher d’avoir un rictus rien qu’à l’idée de devoir rester une heure de plus sous la chaleur humide de la jungle d’Ondéron à méditer sur l’équilibre de toute chose.

Il écrasa contre sa nuque un moustique alors qu’il continuait de marcher pour finalement s’interrompre à quelques mètres de la femme. Une jeune femme à la peau aussi pâle que le lait semblait être un esprit au milieu de la forêt d’un vert foncé, sa fine silhouette se découpant de la végétation luxuriante du lieu. Wat n'aurait pu connaitre l'âge de la personne en face de lui.

* Elle n’est pas humaine… * Pensa le garçon en tentent de se trouver dans sa mémoire quelque chose qui lui permettrait de mettre un nom de son espèce. Son teint pâle, ses cheveux blancs et ses quatre doits à la main l’eurent fait penser à * Une Arkanienne * Mais il pouvait tout autant se tromper car son autre main en possédait bien cinq doigts d’autant qu’il avait entendu parler d’une sous-espèce ayant cette particularité.
Wat jaugea rapidement la situation. Ce n’était certainement pas une native de la région. Le temple se trouvant beaucoup trop loin du premier village indigène, qui plus est, habité par les Twileks. Enfin, si dans un premier temps, les habits de la femme aux cheveux couleur neige ne lui permirent pas reconnaitre son statut, ses vêtements si loin des bures traditionnellement utilisées au sein de l’ordre. Cependant, c’est le sabre laser accroché à sa ceinture qui finit par convaincre le garçon de vingt ans de la présence d’un Maitre ou Chevalier Jedi.

Bien qu’il était particulièrement certain de ce trouvé face à un Jedi. Le Padawan senti immédiatement son propre sabre laser peser de tout son poids contre sa jambe. Le Padawan n’était pas sûr, il n’avait pas le souvenir d’avoir déjà vu la femme au sein de l’ordre. Les Chevaliers et Maitres étaient certes souvent occupés, laissant les Novices et Padawans avec les instructeurs de l’Ordre mais étant peu nombreux, tous étaient plus ou moins connus. C’est donc avec le plus grand sentiment de frustration de ne pas savoir à qui il s’agissait que le garçon s’adressa :
« Désolé Maitre ! » Quitte à ne pas savoir qui ont a en face de soi, autan flatté son égaux. « J’ai… eu besoin de m’écarter un peu. » s’excusa sans conviction le jeune homme. « Est-ce que vous cherchez quelqu’un ? Le Maitre-instructeur est rentré plus tôt au temple. » Demanda-t-il à la femme afin de l’avertir de l’absence de l’instructeur dans la zone d’entrainement.

La question était : Que faisait ou voulait-elle ?

Et le padawan s’immobilisa non loin d’elle. See’Ryl le salua comme elle l’aurait fait pour n’importe quel autre membre de l’Ordre… même si sa première phrase pouvait laisser penser qu’elle était autre chose que neutre. Tandis qu’il semblait chercher sur quel pied danser, elle fouilla son implant mémoriel pour trouver l’identité du jeune homme qui lui faisait face. Voilà une fonction dont elle ne se servait que peu tant elle n’était pas coutumière de devoir entrer en contact avec les autres Jedis. C’était eux qui venaient à elle. Le contraire avait tendance à rendre mal à l’aise… Exactement comme le padawan. Un sourire en coin se dessina sur son visage, trahissant une once d’amusement. Il semblait ne vraiment pas savoir qui elle était et ça… c’était sacrément rafraîchissant. Il était fort probable que cela ne durerait que jusqu’à ce qu’elle lui dise son nom.

« Pourquoi vous excuser ? » demanda-t-elle, assez curieuse de connaître la réponse. « Vous n’êtes ni le premier, ni le dernier padawan à écourter les séances ou même à les éviter tout simplement. » Contrairement à elle… See’Ryl avait été une « bonne » padawan. Si tant est que le qualificatif puisse s’appliquer à quelqu’un comme elle. Elle avait scrupuleusement suivi son emploi du temps les rares fois où Siela l’avait laissée au temple. En revanche, elle n’avait jamais fait de zèle. Elle avait été présente à l’heure et était à chaque fois partie à l’heure. Après… personne n’était allé jusqu’à lui demander si elle avait effectivement médité. La réponse aurait été non. Elle détestait l’esplanade où avaient lieu ces heures si longues. Trop de poussière… Trop d’inconvénients. Alors à peine avait-elle eut ses implants qu’elle avait passé les heures de méditation à lire ce qu’elle stockait ou ce que Légion lui transmettait. « Je suis néanmoins curieuse de connaître les raisons qui vous poussent à partir… » Comprendre : elle n’était pas dupe : Wat ne s’était pas simplement écarté… il partait simplement. Pourquoi aurait-il du s’en priver ? Si l’instructeur n’était pas là…

« Je cherche un padawan. Le message disait que je le trouverais aisément. » dit-elle non sans ajouter. « Je ne vois pas ce que j’aurais à dire au Maître-Instructeur… Me voir le ferait frôler la crise cardiaque. » Le ton n’avait pas varié d’un iota. Elle ne faisait qu’exposer un fait. L’instructeur faisait partie de ceux qui avaient toujours eu une peur instinctive de See’Ryl. Elle ne l’expliquait pas et ne cherchait pas à le faire. Après des années passées à essayer de rassurer les gens, elle était passée à autre chose depuis quelques temps. « Connaîtriez-vous le Chevalier Taavos ? » demanda-t-elle, d’ores et déjà certaine de la réponse. Le message n’avait rien indiqué à propos du padawan qu’elle devait voir. Une manière de laisser faire la Force en un sens. S’ils se trouvaient, tant mieux. Sinon, tant pis, cela signifiait que la rencontre ne devait pas se faire.

« Je suis Maître Asho’Tye. » annonça-t-elle finalement non sans guetter la réaction du jeune homme. « C’est un plaisir de vous rencontrer, Padawan Daragon ». Toujours le même ton monocorde qui pouvait laisser à penser qu’elle ne croyait pas du tout ce qu’elle disait. En vérité, See’Ryl attendait juste de savoir de quel bois était fait ledit padawan pour déterminer si c’était un réel plaisir ou une plaie.

Était-elle sérieuse quand elle se disait, curieuse de la raison pour laquelle le garçon avait mis un terme plus tôt que prévu à sa séance de méditation ? Certes, il n’était pas le premier à s’éclipser avant son terme, d’Ailleurs il n’y avait pas véritablement de " fin " à la séance journalière de méditation mais il n’était pas bien vu de quitter trop tôt le terrain d’entrainement. Wat se raidit, il n’avait pas vraiment envie de dire ce qui l’avait poussé à partir. L’ennui déjà, l’envie de faire autre chose plus simplement ou l’impatience de retourner en mission même.
« Je n’arrivais pas à me concentrer et je n’ai pas fini mes taches de la journée. J’espérais finir avant la nuit » annonça le padawan alors que les cris de la forêt se faisait entendre de plus en plus fort.

Enfin, le Maitre se présenta. Maitre Asho’Tye. Après qu’elle eut demandé si Wat connaissait son ancien Maitre. Le garçon se raidit un peu plus encore. Il venait de passer sur la défensive. De un, elle connaissait son nom et son ancien mentor, ce qui signifiait quelle était clairement là pour lui et deuxièmement, le Maitre Jedi Asho’Tye n’était pas connue pour sa présence au sein de l’Ordre. C’était peu de le dire mais le jeune Daragon n’aurait même su se rappeler la dernière fois qu’il avait pu la voir au temple. Pour dire vrai, le padawan ne savait même pas où le Maitre passait son temps. Elle ne vivait probablement pas au temple, le cas contraire serait étonnant, comment se serait-il que Wat ne l’aurait pas reconnu ?

Perplexe, le garçon s’inclina légèrement, la tête droite pour ne pas perdre de vue le Maitre Jedi « Maitre. » dit-il en guise de salutation et de respect. « Maitre Taavos est mon ancien mentor. » Commença-t-il à dire. « Il est reparti en mission il y a quelques semaines. » Wat n’avait pas le droit de dire où était parti son ancien Maitre mais de toute façon il n’était pas impossible qu’un Maitre Jedi soit au courant de toutes les missions en cours. Avec une pointe d’amertume il continua : « Il a jugé qu’il m’avait tout appris et que mon entrainement à ses coté était terminé. J’attends ma nouvelle affectation ».

Au fond de lui, le garçon espérait toujours que le conseil Jedi accède à sa demande, le laissait commencer ses épreuves en vue de devenir Chevalier. Sans Maitre, le garçon ne pouvait plus partir en mission, les Padawans n’étaient que très, très rarement, autoriser à en faire seul. La dernière fois qu’il eut entendu parler d’un Padawan ayant effectué une mission seul, c’était en classe et la raison était que la guerre avait contraint l’Ordre à parfois envoyer les Padawans pour des missions simples et peu dangereuses.

Wat n’avait pas quitté des yeux le maitre Jedi. « Est-ce que je… Je suppose que je suis le Padawan que vous cherchez Maitre Asho’Tye. » Se reprit-il. « En quoi puis-je vous être utile ? » demanda le garçon, rester méfiant.

Avec See, il était compliqué de savoir sur quel pied danser. Sérieuse ou non… intéressée ou non… Elle ne laissait que peu de prises sur ce qu’elle pouvait réellement penser. La réponse à sa question la poussa à légèrement pencher la tête sur le côté. Comment un padawan de cet âge pouvait ne pas avoir terminé ses tâches quotidiennes à cette heure-là ? Elle eut brièvement envie de répondre, par simple plaisir de le mettre mal à l’aise. Voilà qui n’était pas très Jedi mais qui l’amuserait un peu, elle ne pouvait le nier. Avec le temps, elle avait appris à jouer avec le malaise qu’elle provoquait consciemment ou non. Finalement, elle laissa couler tout en étant que peu persuadée par ce qu’il venait de lui dire. Néanmoins, elle ne s’était pas attendue à le voir aussi tendu après une question aussi banale que celle à propos du chevalier Taavos.

« Je sais, c’est noté dans son dossier. » dit-elle à propos du départ du chevalier. L’amertume des paroles suivantes l’éclaira au sujet de la tension du padawan. Ceci expliquait cela. See’Ryl s’enferma dans le silence pour laisser à Wat le temps de lui parler… Enfin, de lui poser des questions. Légitimes, s’il en était. « Je ne suis pas là pour vous réprimander ou pour vous faire quoique ce soit, Padawan… » Du See’Ryl tout craché : mettre le doigt où cela pouvait faire mal. Et là, en l’occurrence, il s’agissait de la méfiance qu’éprouvait l’humain. Pour une fois, elle n’était pas rattachée à sa race mais simplement à sa « personne » et/ou à son statut. Par ces quelques mots, elle venait de lui indiquer clairement qu’elle n’allait pas le dévorer ou s’en servir pour une quelconque expérimentation.

« Venez, je vais vous aider à terminer vos tâches. » l’invita-t-elle soudain, sans avoir répondu aux interrogations précédentes. Elle attendit qu’ils aient fait quelques mètres pour reprendre, enfin. « La question n’est pas ce que vous pouvez faire pour moi… Mais ce que moi je peux faire pour vous… Le message que j’ai reçu me demandait de rencontrer un padawan sans en mentionner l’identité. Je présume que puisque nous nous sommes croisés, il est question de vous. » Elle accompagna son annonce d’un léger sourire. A vrai dire, heureusement qu’elle avait une conscience… Sans quoi, elle ne serait pas en train de crapahuter en pleine jungle boueuse et aurait laissé ses semblables s’occuper du jeune homme. Car, après tout, ne s’estimaient-ils pas tous meilleurs qu’elle ? Son pied s’enfonça dans une flaque et provoqua un claquement de langue « Voilà qui ne m’avait vraiment pas manqué… » souffla-t-elle en avisant la teinte ocre qu’avait pris sa sacro-sainte combinaison noire. La boue d’Ondéron, entre autre chose, faisait probablement partie des choses qui ne lui manquaient pas. Clairement pas.

Elle redressa la tête pile au moment où une poignée de Gutkurr faisait connaître sa présence à la lisière du chemin, à quelques pas. Le soupir de See’Ryl fut clairement audible. Elle récupéra son sabre qui, pour une fois, n’était pas resté avec Légion. Si elle avait eu vent d’une quelconque instruction visant à « sauvegarder » la faune sauvage, il était évident qu’elle comptait passer outre. Non pas qu’elle ne respectait pas la vie mais il y avait une limite… Et au-delà de cela, sa spécialité, ce n’était pas le dressage ou l’apaisement par la Force. Restait à savoir si Wat allait le lui rappeler ou non…