« Je ne suis pas certain qu’une telle manœuvre soit opportune, See’Ryl » La jeune femme leva les yeux à l’interpellation qui la poussa à pencher légèrement la tête sur le côté. « Possible. Mais je ne le fais pas pour gagner de l’argent personnellement. Et puis… Je te rappelle que je ne suis même pas censée le posséder. » Un Jedi n’avait aucune richesse… en théorie. En pratique, même si elle n’avait aucun compte à son nom, il suffisait à See’Ryl de laisser un message pour obtenir ce qu’elle voulait. L’avantage indéniable d’avoir des liens – même fortement distendus – avec sa famille… La même famille qui entendait bien ne pas léser l’ancienne héritière. Qui n’avait rien demandé mais qui ne pouvait pas nier que c’était fortement pratique. See’Ryl regarda la moue de son frère, peu convaincu par ce qu’elle venait de lui proposer. « Par la Force ! Je ne te demande pas d’abandonner ton statut… Simplement d’accepter de laisser quelques parts… En plus, elles font parie de mon « pack ». » Râla l’Arkanienne.

« Je ne comprends pas pourquoi tu le fais, tout simplement. » argua-t-il en lui tendant une tasse de café. « Parce que tu as besoin d’une raison ? En combien d’exemplaire ? » devant le sourcil haussé, elle soupira. « Parce cela sera bénéfique sur beaucoup de plans. » répondit-elle plus contrainte que volontaire. Elle n’avait jamais supporté de devoir se justifier. Et le fait que son organisme n’avait pas encore encaissé ce qui lui était arrivé ne l’aidait pas à faire preuve de patience. « Je ne te savais pas si… versée en politique. » souleva son interlocuteur, lui faisant esquisser un micro sourire. « Tu n’es pas le premier à croire que parce que je suis un Jedi, je devrais croire que tout va bien dans le meilleur des mondes et que la politique n’est et ne sera jamais un problème. Tout est politique, n’en déplaise à mes congénères. » Surpris, l’Arkanien eut un court silence avant de rire. « S’ils t’entendaient être aussi pragmatique, ils t’exclueraient. »

See’Ryl allait répondre qu’ils n’attendaient que cela lorsque Légion s’approcha. « L’heure de votre entretien approche, Administratrice. » Elle eut un mouvement de tête et termina sa tasse de café avant de se lever. « Pour ce qui est de notre affaire, je vais déjà en discuter avec l’un des principaux concernés. Si j’ai son accord, je te préviendrais. A plus tard. » Son frère approuva par un geste de la main, la laissant sortir tout en se disant qu’il était de plus en plus curieux de savoir ce que sa sœur aînée aurait donné si elle n’avait pas été confiée à l’Ordre Jedi.

Arrivée à ses appartements, See’Ryl eut à peine le temps de se mettre en place pour ne pas être en retard. Pile à l’heure comme qui dirait. Légion s’installa face à elle après lui avoir tendu son datapad. A l’heure dite, il lança la communication. Quand celle-ci fut établie, See’Ryl s’inclina. « Docteur Arrakis… C’est un plaisir et un honneur. » dit-elle en guise de salutations. Elle se redressa en écartant une mèche immaculée qui avait trouvé le bon goût de se mettre au milieu. Blanc sur blanc. Peau. Yeux. Cheveux… et Tenue dont la teinte neigeuse clamait son état de patiente des services médicaux centraux. « J’espère que vous vous portez pour le mieux et je suis ravie de voir que vous n’êtes pas allé sur Coruscant malgré notre envie commune. »

Naboo - Theed
Quartier Universitaire – Villa Atraïde

- Le Kleronomos a besoin d’un peu de temps encore pour…
- Du temps ? Il en a eu suffisamment !
- Comprenez qu’il est souffrant depuis la disparition tragique de notre patriarche et…
- Peuuh ! Depuis quand a-t-il la moindre considération pour son Clan ? Si vous voulez mon avis notre Patriarche a été trop coulant avec lui. Il lui a tout passé, allant jusqu’à repousser une cérémonie qu’il aurait dû accomplir depuis longtemps. Au moins ne serions-nous pas dans une telle débâcle.
- Ne dramatisons pas voyons…Ce n’est pas encore la catas…
- Cela vous va bien de dire cela…Vous qui n’avez cure de rien, surtout pas des traditions de notre glorieuse Maison.
- C’est justement dans un souci de respecter les traditions que j’apporte tout mon soutien au Kléronomos afin qu’il nous revienne et prenne la place qui est sienne.
- Oui…vu comme vous avez soutenu le père, je me demande comment vous soutenez le fils.
- Je…vous interdit…
- Vous nommer Thesmothète…Non mais vraiment. Vous n’êtes même pas un Atraïde…Juste une pièce rapportée d’un rang inférieur.
- … Vous êtes toujours aussi charmante Visenya...
- Mais passons sur ce point. Vous êtes qui vous êtes…Et nous voulons que Balian fasse ce que nous attendons de lui ! Vous qui vous targuez d’être si proche de lui, faites votre travail et ramenez ce sale gosse pourri gâté ici !
- « Pourri gâté » ? Il a suffisamment souffert dans sa vie pour que...
- Mais oui…mais oui…Comme il le dit si bien lui-même, la vie est faite de souffrances. Notez ceci. Si le Kleronomos ne prend pas ses responsabilités, je mettrai tout en œuvre pour le destituer et mettre quelqu’un d’autre à sa place.
- Un autre ? Balérion n’avait pas d’autre héritier, alors…
- Que je sache…Balian a un cousin…
- Vous…n’y pensez pas…Cette partie de la famille est restée sur Mirial, l’homme dont vous parlez est un impérial ! Ce serait de la trahison !
- Comme vous y allez. Voila un bien grand mot "Trahison"...Trahison pour qui ? Nous sommes des Mirialans…avant d’être républicain ou impériaux. Destituer un Kléronomos n’est pas impossible. Ce serait une première chez nous…mais ce n’est pas impossible.
- Non…ce n’est pas digne de vous…Balérion n’aurait jamais accepté cela.
- Balérion est mort…C’est regrettable…Tout comme le fait qu’il n’ait pas eu d’autres enfants. Cela aurait simplifié les choses. Dépêchez-vous d’agir. Le Conseil des Anciens tranchera en temps voulu.
- Comment…osez-vous…menacer…
- Où voyez-vous menace ? Décidément mon pauvre garçon vous êtes bien trop émotif…J’imagine qu’on ne peut pas vous en vouloir. Cela va avec vos autres…défauts. Je vous laisse. J’ai d’autres Holo appels qui m’attendent. Ce sera tout.

La communication se coupa…Aérion serra les poings, il tâchait de contenir sa rage qui l’avait gagné au fur et à mesure de sa conversation avec Visenya Atraïde, une des Anciennes du Clan. Soudain, d’un geste vif, il envoyé valser tout le contenu de son bureau : datapad, blocs de données, décorations tout se retrouva par terre…Et puisque cela ne suffisait pas, il saisit le bord du bureau, s’arc-bouta et renversa le meuble non sans crier :

- Espèce de…vieille chouette mal empaillée ! Jus de poubelle ! Bayadère de carnaval !! Oser me dire ce genre de choses ! A MOI !!! Je vais la…

Mais il fut interrompu dans son déferlement par un bip d’appel depuis son holo-projecteur, heureusement épargné. Il inspira lentement, accompagnant son mouvement d’un geste ample de ses deux mains…Puis il souffla doucement, comme pour évacuer sa colère. Il passa une main dans ses cheveux noirs pour leur redonner un mouvement harmonieux. Il rajusta le col arrondi de sa tunique bleue ornée d’arabesques dorées, remis son komboloi et ses pendentifs en place. Enfin, d’un geste élégant il activa l’holo-projecteur l’image de See’Ryl Asho’Tye se matérialisa devant lui. Il afficha un grand sourire et répondit à la jeune femme d’une voix enjouée :

- Maitre Asho’Tye, je suis ravi de vous voir.

Il lui rendit son salut en s’inclinant doucement. Rien ne laissait entrevoir dans son maintien qu’il sortait d’une crise de colère…Si on faisait toutefois abstraction du bazar ambiant, et des objets brisés qui jonchaient le sol…sans oublier le bureau renversé qui trônait juste derrière Aérion…Un sacré capharnaüm…

L’air de rien, il avisa l’arkanienne qui lui faisait face sans une once de jugement sur son apparence si…typique.

- Comment vous portez-vous ? Mieux j’espère. Il rit quand elle mentionna le fait de s’être retenu d’aller sur Coruscant pour tirer les oreilles de son neveu : Haha…non en effet, j’ai su résister. Même si ce bougre de Zouave intergalactique mériterait bien que je vienne lui flanquer mon pied quelque part ! N’est-ce pas ?

Il rit de nouveau…

- Avez-vous des nouvelles de lui ?

L’avantage de ne pas avoir de pupille visible aisément ? Pouvoir observer l’air de rien. Là, il aurait fallu que See’Ryl soit aveugle pour rater le « décor » entourant Aérion à qui elle rendit son sourire de manière plus… réservée. « See’Ryl me va très bien, docteur. » dit-elle, presque un peu gênée de l’entendre dire son rang… qui, ces derniers temps, signifiait encore moins de choses que de coutume. Elle y voyait là simplement le contrecoup des évènements passés… tout en se disant qu’elle se leurrait sans pouvoir arrêter une réflexion claire et lucide. « Je vais mieux… Suffisamment bien en tout cas pour avoir le plaisir de vous voir de nouveau… » Et quand elle disait voir, c’était au sens premier du terme, notamment. Sa vision commençait tout juste à lui revenir, à se faire un peu moins floue. Comme quoi, il y avait des progrès. Elle se pencha pour récupérer une tasse de thé, ou du moins ce qui pouvait s’y apparenter plus ou moins.

« Ne vous en faites pas. Connaissant Vhagar, son meilleur ami, il lui a gentiment fait comprendre notre désappointement et se fait un plaisir de le lui rappeler régulièrement…. » dit-elle, visiblement peu affectée par ce qu’elle venait de dire avec plus ou moins de clarté. Elle n’en voulait pas à Balian… Cependant, elle n’irait pas non plus jusqu’à le protéger plus que le nécessaire… Et calmer le Cathar n’en faisait pas partie à ses yeux. C’était même… « un mal » nécessaire en un sens. « J’en ai tous les jours. Plusieurs fois s’il y a besoin. » murmura-t-elle « Il va aussi bien que faire se peut compte-tenu des circonstances. Son interne veille à sa santé. » Elle évita soigneusement de parler d’Halex. Une question de respect pour l’intimité de Balian. C’était à ce dernier d’en parler à son oncle. Non à elle. Surtout que ladite jeune femme revêtait une telle importance pour le Mirialan.

« Est-ce-que je vous dérange en plein milieu de travaux de réaménagement ? » demanda-t-elle l’air de rien. Elle signalait par là qu’elle avait parfaitement capté le bazar ambiant et qu’à sa manière, elle demandait ce qui n’allait pas. « Peut-être désirez-vous que je demande à Vhagar de venir vous aider ? » Une légère variation dans son ton indiquait qu’elle taquinait, cherchant ainsi à alléger quelque peu l’humeur du Mirialan qui lui faisait face. Finalement, elle posa sa tasse et attrapa son datapad. « J’ai lu les rapports que vous m’avez envoyé…. J’avoue que j’ai fait appel au comptable personnel de mon frère pour pouvoir en comprendre certains. Il m’a proposé quelques pistes pour améliorer la situation financière. J’en ai écarté certaines et je vous enverrais les autres dès qu’il aura terminé. »

On ne pouvait pas lui reprocher de tourner autour du pot. « De mon côté… J’ai eu l’idée de regrouper toutes les œuvres caritatives sous une même fondation. En soit, cela ne changerait rien… Si ce n’est simplifier quelque peu la communication et, ainsi, pouvoir améliorer la recherche de fonds. En parallèle, je pensais vous suggérer d’investir… Enfin, investir est un bien grand mot puisqu’il s’agirait d’un don de quelques parts dans l’une des seules entreprises d’Arkania ouverte aux étrangers. » Elle reposa le datapad. « Dans les faits, je ne possède rien. En revanche, ma famille veille sur quelques… « avantages »… pour moi. En vous épargnant les détails technico techniques, il s’agirait d’un don de ma part de quelques actions pour le profit du Clan. Les fonds qui en résulteraient seraient alors utilisés pour la fondation…»

- En ce cas ce sera « Aérion » pour vous. Peu de gens m’appellent « Docteur ». Je trouve cela si impersonnel…

Il avait accompagné ses propos d’un tournoiement de la main au niveau de son visage, comme pour « classer » ce détail de dénomination.

- Je suis bien aise de vous voir en meilleure forme. Cependant je m’en voudrai de vous fatiguer. Nous tâcherons de faire cours.

A la mention de Vhagar il ne put réprimer un petit rire. Il imaginait Balian se faire « dresser » par un cathar en furie.

- Un homme que je ne doute pas d’être charmant ce Vhagar. Il faudra que je le rencontre.

Il aurait été fou de croire que See’Ryl ne remarquerait pas le bazar ambiant. Quand elle parla de « travaux de réaménagement » il se tourna légèrement pour regarder les dégâts.

- Ho…ça…Disons que j’ai eu un petit accès…hum…comment dire…d’humeur. Un désaccord familial avec une personne délicieuse…Une Ancienne du Clan qui menace de faire destituer Balian au profit de son cousin…Viserys Atraïde. Pfouaa…Il appartient à la branche de la famille qui est restée sur Mirial…Ils servent l’Empire. Viserys est également médecin. Imaginez Balian…en moins coincé cependant…avec un uniforme impérial. En un sens, des deux, j’ai toujours trouvé que Balian était le plus raisonnable… Mais ce n’est que mon avis. Viserys n’était pas une mauvaise personne. Il est juste du mauvais côté désormais. Question de point de vue bien entendu…Destituer un Kleronomos n’est pas impossible…mais ce n’est encore jamais arrivé dans l’histoire de ce Clan. C’est hors de question que cela arrive.

Il avait prononcé ces derniers mots avec fermeté.

- Et puis qu’est-ce qu’elle espère la vieille ? On n’a pas de nouvelles, ni même ne savons ce qu’il est advenu de Viserys depuis bien longtemps.

On sentait le « respect » et l’affection qu’il éprouvait pour Visenya Atraïde. Le voila qui presque se serait remis en colère rien que de penser à cette vieille dame avec qui il venait d’avoir une conversation fort déplaisante.

See’Ryl lui expliqua ce qu’elle avait préparé coté « gestion » pour le Clan. L’idée de la Fondation plaisait bien à Aerion.

- C’est fort à propos en effet. J’apprécie votre aide et votre vivacité d’esprit. Concernant l’investissement c’est en effet une bonne idée. Et fort généreux de votre part. Vous avez pu remarquer que le Groupe de Santé Atraïde n’est pas très en forme. Nous nous sommes essentiellement concentrés sur la pharmaceutique et les œuvres caritatives. Je pense que Balian apportera un souffle nouveau avec la prise en charge des vétérans. C’est une certitude. Je sais que Balérion souhaitais que nous participions à des Comité d’Ethique de la Santé. Et dans la même veine, monter un projet de Commission de Santé pour le domaine médico-pharmaceutique. Je sais que c’est quelque peu utopiste. Mais qui ne tente rien n’a rien.

« Alors ce sera Aérion… » confirma See’Ryl avec un sourire avant de préciser « Je ne suis pas en sucre. J’ai déjà vu bien pire que mon état actuel. Il y a encore quelques semaines… c’était assez élevé dans mon classement personnel. » A son ton, il était aisé de croire qu’elle s’en amusait. Dans les faits, c’était bien pire : il s’agissait d’indifférence. On ne lui avait jamais appris à s’attarder sur elle-même. Ce qui, soyons honnête, mettait les nerfs de ses médecins à rude épreuve. « Nous prendrons donc tout le temps qu’il nous faut. » ajouta-t-elle, dévoilant ainsi combien elle pouvait être têtue. A ses yeux, la conversation était infiniment plus importante que son état de santé.

La mention de Vhagar la fit clairement sourire. « Oh… il peut-être adorable. Cependant, il est particulièrement… attentif au bien-être de Balian. On peut dire qu’il a été adopté. » Quelques mots évasifs pour décrire une relation qui fascinait See’Ryl tout en l’amusant. Et puis personnellement, elle appréciait le cathar. Toute sa bonne humeur s’évanouit lorsque vint sur le tapis, les raisons qui avaient provoqué le « réaménagement » du bureau d’Aérion. Elle écouta ce que le Mirialan avait à dire, ne dévoilant aucune émotion vis-à-vis de ce qui était annoncé. « Je présume que cette Ancienne… fait partie de ceux que je vais devoir affronter lors de mon passage… » murmura-t-elle assez fort pour être audible. « Ceci dit, elle peut toujours essayer de destituer Balian pour mettre Viserys qui, elle doit l’espérer, est probablement plus malléable. » Un sourire passa sur ses lèvres. « Je lui souhaite bien du courage pour arriver à faire passer la manœuvre pour de l’altruisme et pour le bien du Clan… »

Elle n’avait pas soulevé la vague qui avait suivi le petit discours d’Aérion. En revanche, un rire léger se fit entendre, presque incongru. « Je vois ce dont vous parliez en disant que Balian tient de votre côté de la famille… question humeur. C’est… fascinant. » Fascinant n’était probablement pas le meilleur mot mais c’était celui qui collait à ce que pensait la jeune femme qui fut interrompue par l’arrivée d’un droïde portant un plateau sur lequel elle récupéra un verre qu’elle but d’une traite.
« Je vous fais confiance pour ne pas… ébruiter le fait que ces parts viennent de « moi ». Je ne suis pas censée bénéficier de tels avantages. » dit-elle avant d’ajouter. « Je prends note des vœux de Balérion mais je vous avoue que ce n’est pas le genre de chose qui sera aisé de mettre en place dans un temps court. Et je crois que laisser quelques projets à Balian ne pourra être que bénéfique. » En l’état, ils ne pouvaient pas tout faire et ne devaient pas. « Je pense qu’il serait aussi bien d’encourager ceux en âge de faire des études ou des stages… ailleurs. Sur Coruscant par exemple. Ce n’est pas que j’aie des doutes envers le système éducatif des autres planètes mais pour maintenir une fondation à flot, il faut des contacts… un réseau. » Elle pinça les lèvres. Cela la gênait quelque peu d’intervenir autant au sein d’une autre culture. Elle avait été éduquée dans le respect des us et coutumes de tous les peuples et de toutes les races. Elle finit par soupirer. « Si je vais trop loin… dites-le moi. »

Aérion écoutait See’Ryl…hochant la tête de temps en temps.

- Concernant Viserys nous n’avons pas de contact avec lui depuis quelques temps. Et c’est un impérial…ne l’oublions pas. Visenya a tendance à oublier que même si nous demeurons Mirialans avant tout…nous n’en demeurons pas moins des républicains désormais. Je n’aime pas qu’elle me fasse ce genre de menace, ou qu’elle pense avoir suffisamment de poids pour menacer Balian. Balérion était apprécié au sein du Clan, je suis sûr que Balian le sera également.

Il ne put retenir un sourire en entendant See’Ryl faire mention des traits de caractères que lui et Balian avait en commun :

- En effet…C’est le coté Arrakis que voulez-vous.

Un autre point commun allait sauter aux yeux de See’Ryl : ce petit froncement des sourcils que Balian pouvait avoir quand il écoutait attentivement quelque chose d’important et que Aerion venait justement de faire.

- Je suis bien d’accord avec vous. Et je vous assure de notre discrétion concernant ces « parts ». Et bien entendu, j’ai conscience que nous ne pourrons pas réformer le Clan en quelques minutes. Disons que nous sommes déjà un organisme caritatif. Mais vous avez raison, il faut laisser à Balian des choses à faire et je suis sûr qu’il aura des idées intéressantes. Je prends note de votre proposition pour les étudiants qui souhaiteraient profiter de nos capacités.

Il pianotait sur son datapad tout en même temps qu’il parlait.

- Je vous rassure ma chère, vos idées me sont précieuses. Je suis désolé, je donne une piètre impression de moi-même. Je vais déjà mettre tout ceci par écrit, et je pense que vous devriez venir ici sur Naboo…si possible avec Balian. Je vais le contacter à votre suite. Tenter du moins. J’espère qu’il me répondra. Je vais devoir prendre congé, je m’en voudrai de vous épuiser plus que nécessaire. Et je vais…heu…ranger mon bordel, et appeler Balian.

Un fin sourire flottait sur les lèvres immaculées de See’Ryl. « Je ne suis pas certaine que la notion d’appartenance entre en compte lorsqu’il est question des jeux de pouvoir. L’Ordre Jedi en est un bon exemple tant il a oublié ses racines pour ne devenir qu’une entité frôlant l’obsolescence. » C’était un jugement sévère que les différentes rumeurs au sein de l’Ordre ne faisaient que confirmer. « Je proposerais à Balian de leur préparer une petite tisane, je pense qu’ils adoreraient. » Un trait d’humour pour chasser la perspective que l’entreprise dans laquelle Aérion et elle s’étaient lancés pouvait s’avérer particulièrement ardue. Les menaces ne l’effrayaient guère : elle avait vu déjà bien pire au cours de sa vie.

Si elle nota les tics commun entre Balian et son oncle, See’Ryl ne les souligna pas. Ce n’était guère approprié de faire des comparaisons en permanence ou de simplement montrer une évidence. La conversation continua jusqu’à ce qu’elle ait un léger mouvement de main. « Laissez-moi décider de l’impression que vous me laissez, Aérion. Il faut bien plus qu’une vague colère et d’un bureau en désordre pour m’émouvoir… » Encore un léger sourire alors qu’elle acquiesçait. Oui, elle allait devoir venir sur Naboo. Avec Balian. Ce qui n’allait clairement pas être de tout repos. « Il vous répondra… Je ne pense pas qu’il apprécie la fonction « appels urgents » du droïde que je lui ai offert… » Restait à prier pour que le pauvre P4 ne soit pas détruit dans la manœuvre. Avec une moue, elle ajouta. « Ceci dit, ne vous attendez pas à… une conversation facile… Il est particulièrement… Disons qu’il était au fond du gouffre et qu’il vient tout juste de se donner une raison de creuser encore. » Elle ne pouvait pas dire les raisons de ce comportement… simplement par discrétion. Elle ne savait pas ce que Balian avait pu raconter à son oncle ou si ce dernier avait connaissance de l’existence d’Halex.

Elle soupira, plus fatiguée qu’elle ne voulait bien l’admettre. « Je dois aller sur Coruscant pour voir le médecin qui suit officiellement mon dossier. A ce moment-là, je verrais avec Balian pour programmer notre passage. » Elle s’inclina légèrement. « Je vous laisse donc à vos obligations, Aérion. En cas de difficultés… ou autre… n’hésitez pas. »