Kaldor Mantell
Kaldor Mantell
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Ondéron, orbite planétaire. Vaisseau de transport civil « Aube radieuse »

Ondéron, une planète qui a fait parler d'elle avec les actions de sa reine, Émalia Kira.

Lorsque la souveraine avait déclarée la guerre à l'Empire, elle l'avait fait pour protéger sa chère planète, sans demander l'avis du Sénat. Et parmi les innombrables soldats envoyés au front, il y eu Kaldor. Six ans, six putain d'années de guerre sur plusieurs front, tout ça pour éviter de voir flotter la bannière impériale sur cette planète en particulier...

Il soupira. Se remémorer les conflits antérieurs ne leur donneraient pas une autre fin, ça ne ramène pas les morts à la vie et ça ne fait que blesser d'avantage. Et dire qu'il s'était battu pour cette planète qu'il ne connaissait que de nom... Mais il n'était pas là pour le plaisir malsain de la mélancolie et la dépression.

Si Kaldor était parmi les voyageurs de ce vaisseaux de transport qui était à présent dans l'orbite planétaire, c'était pour le travail. Sa sergent, la zeltronne Sylvia Nad, avait reçu une information de la part du major Cage qui lui-même l'avait reçu de la part du lieutenant Wilson qui lui-même l'avait reçu (insérer suite de la chaîne de commandement)...

L'info en question n'était pas des plus banales, ça on pouvait le dire : un prototype de programme d'entraide entre les Jedi et l'armée républicaine, monté dans le but de former les soldats à combattre, du moins résister convenablement, à un utilisateur de la Force. Bien entendu la nouvelle ne fut pas accueillie à bras ouverts parmi les compagnies militaires qui furent sélectionnées comme sujet de test. Certains avaient beaucoup de ressentiment pour les Jedi, considérant que ces derniers cherchaient à manipuler subtilement les hautes instances militaires pour mieux s'imposer en cas de prochaine guerre.

Mais Kaldor s'était tout de même porté volontaire, comme plusieurs autres d'ailleurs. Il ne voyait pas les Jedi comme de fourbes manipulateurs qui voulaient mettre la main sur la République, mais plus comme des alliés incompris du grand publique, la faute en revenait aux événements historiques qui mettaient les moines en mauvaise posture. Et puis, il ne l'avait dit à personne, mais durant son enfance, le Jet-trooper s'imaginait être un Jedi, à agiter un tuyau rouillé dans tous les sens comme si il paraît des attaques imaginaires dans le jardin de l’orphelinat...

Ne pas se rappeler le passé, le laisser derrière soi... Se disait-il en soupirant à nouveau.



Ondéron, jardin du temple jedi, un peu plus tard.



Kaldor venait, avec les autres volontaires venant de divers régiments, de rejoindre le fameux temple jedi, il va sans dire qu'il fut plutôt impressionné par l'architecture qui était bien loin du style militaire auquel il avait l'habitude. On avait mené le petit groupe, une demi-douzaine de soldats, dans les jardins du temple où ils furent accueillis par un jedi qui leur tint un petit discours de bienvenue. Rien de bien grandiloquent, quelques mots sur le temple, un petit blabla sur le programme en lui-même, un espoir que la cohésion entre les militaires et les jedi soit améliorée, blablabla... le mantellien resta droit comme un piquet, s'autorisant un petit sourire avec les autres une fois que l'appréhension initiale fut passée.

Bientôt, chaque militaire attendit qu'un de ces fameux jedi les appelles pour ensuite partir avec lui dans une salle d'entraînement du temple, après avoir déposé ses affaires (chaque « étudiant » avait prit un grand sac contenant des vêtements de rechanges).

Au final, tous les autres partirent chacun de leurs côtés, laissant Kaldor seul. On lui dit que son tuteur aurait un peu de retard, il ne s'en offusqua pas, après tout il avait l'habitude d'attendre ainsi, debout en position de repos (jambes légèrement écartées, mains dans le dos au niveau de la taille, coudes légèrement sortis et bien entendu droit comme un piquet).

Il resta ainsi durant un temps indéterminé (il ne regardait pas sa montre), jusqu'à ce qu'il remarqua du mouvement à côté de lui : tournant le regard, il vit alors des enfants, portant chacun une bure, sûrement des « padawans » comme on lui avait dit.

Aucun du petit groupe ne semblait avoir plus de douze ans, et ils le regardaient avec fascination. Ce regard, Kaldor le connaissait bien, pour l'avoir vu durant ses patrouilles. Le même regard que fait un enfant devant des décorations de fins d'années. L'un d'entre eux, un petit zabrak, s'approcha un peu plus :

« Euh... B-bonjour monsieur, t'es un militaire ? »

Une question posée si innocemment fit légèrement sourire notre héros. Bien sûr qu'il était militaire, après tout ça se voyait à son uniforme rouge et or, non ?

« Oui petit, je suis dans l'armée. »

La réponse fut accueillie par un « Woaw » de la part des enfants. Ces gamins allaient devenir des Jedi, on les entraînaient à utiliser un pouvoir mystique qui leur permettra d'accomplir des merveilles, et ils s'émerveillaient devant un simple militaire. C'était adorable, vraiment.
Luke Kayan
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- Moi ? Euh...
- Le Chevalier T'suk a été appelé pour une mission d'urgence qui demandait sa spécialité exclusive. Il n'a même pas eu le temps de préparer son équipement ou d'être brieffé. C'était une question d'heures. Je l'ai vu dans le hangar prendre l'vaisseau l'plus rapide. Le chasseur des urgences.
- Et pourquoi moi ?
- J'en sais rien Chevalier Kayan, désolé, moi on m'envoie juste donner l'message et ce datapad qui résume vite fait c'que vous devez faire.
- Bon... Merci Padawan Nathan.
- De rien, aur'voir...
- Attendez.
- Oui ?
- À votre âge je vous en prie, cessez de manger vos voyelles. Vous allez prendre le mauvais pli. Un Jedi doit...
- Avoir un vocabulaire et un comportement exemplaire, j'sais... Pardon, je sais bien. Au revoir.
- Bonne journée.

Le gosse fit volte-face pour s'enfuir en courant, un sourire plaqué sur son visage. Il avait suivi les petites classes avec Luke, et bien que ce dernier soit parfois un peu ennuyeux, entre lui et ses élèves, régnait une certaine tendresse implicite.

- Hey ! On ne court pas dans les couloirs.

Le pas ralenti, accompagné de quelques grognements. C'est vrai qu'on l'appréciait au fond, le Chevalier Kayan, mais des fois, il était vraiment pénible avec ses règlements. Le concerné, un peu déboussolé attrapa ses écouteurs pour les plaquer contre ses tympans. Les jardins ? Où étaient-ils déjà ? Ah oui, à droite. Pour chercher un militaire et l'entraîner ? Pardon ? Où étaient ces fichus jardins déjà ?

Luke failli s'étrangler en entendant l'ordre de sa nouvelle mission si soudaine. Il s'arrêta pour noter le plus vite possible les points clés demandés. Le jeune homme détestait faire attendre qui que ce soit, mais pour ce rendez-vous imprévu, il trouverait encore plus pénible et discourtois d'arriver sans rien connaître de l'affaire. En temps normal, le Chevalier aurait passé les deux jours précédents à concocter des exercices, s'informer des techniques de l'armée après quelques coups de comlinks- et sûrement beaucoup de refus.- peut-être aurait-il aussi appelé Balian pour discuter de son point de vue en tant que Sensible léger. Mais là, impossible, Luke était même déjà en retard.

Diplomatiquement parlant, Luke préféra égarer quelques secondes supplémentaires pour arranger sa toge et sa tunique, heureusement propres de ce matin (même s'il veillait naturellement à garder des habits convenables, il lui était déjà arrivé de ne pas remarquer une tâche, forcément.). Il noua ses cheveux en une queue de cheval rapide de laquelle s'échappait quelques mèches blondes, mais ce serait pratique pour l'entraînement. Son coeur battait à tout rompre, sa timidité rêvait de refaire surface mais le Jedi se força au calme le plus olympien. Imprévu ou pas, son attitude et son travail devaient être impeccable. Arrivé là où se trouvait l'inconnu, le Chevalier inclina légèrement la tête pour le saluer. En fin de compte, qu'il n'ait pas eu le temps de réaliser vraiment la tâche était une bonne chose. Après ses très mauvaises expériences avec un certain Korgan Kessel, le Hapien se méfiait des militaires. Il les savaient prompts à s'en prendre facilement aux valeurs de l'Ordre et c'était malheureusement aussi un peu le contraire. Duels puérils de départements de "sécurité" distincts au fonctionnement et aux principes parfois radicalement différents.

Sur son passage, deux Padawans dont un petit Zabrak qu'il reconnaissait à la voix parlaient avec entrain. Admiratifs de n'importe quel défenseur de la justice, ils n'avaient aucune conscience des déchirures politiques ou idéologiques. Capables d'apprécier un policier pour ce qu'il était, un pompier ou un militaire, ces enfants rêvaient juste de sauver des vie, comme ce grand homme dont ils avaient fait la rencontre dans les jardins. Leur attitude calma légèrement le jeune Jedi. Dans leur innocence, ils avaient raison. Peu importait leurs divergences, tous étaient dans le même camps. Au pire, Luke était à sa place au Temple, sur son terrain il saurait que répondre à un deuxième Korgan Kessel. Les Padawans passèrent au pas devant lui, se rappelant des leçons du Chevalier mais parcourut de l'impatient frisson de la jeunesse, ils repartirent au galop à l'intérieur du Temple. Le jeune homme soupira, malgré lui attendri. Ces enfants étaient quand même mignons.

- Caporal Mantell, bonjour.


Avec plus de temps, le Jedi se serait renseigné sur les "traditions" basiques également, mais il n'avait pas pu le faire et, impossible d'en avoir l'intuition puisqu'aucun holofilm n'alimentait son imagination visuelle. C'était peut-être mieux également au fond. Ses salutations étaient simples mais sincères et dépouillées de fioritures.

- Au nom de l'Ordre, veuillez recevoir nos excuses sincères. Le Chevalier T'suk vient d'être envoyé sur le terrain pour une affaire urgente requérant ses capacités dans un domaine bien particulier. D'où la raison du remplacement à la dernière seconde et de mon retard. Je suis le Chevalier Luke Kayan, j'ai été mis au courant du programme qui pourrait être mis en place selon la réussite de notre collaboration. Je veillerai, croyez-le à ce que tout se passe pour le mieux.

Il salua à nouveau, sans précipitation, l'air digne que l'on attendait d'un Jedi plaqué sur le visage, non sans se départir d'une certaine humilité. Il ne voulait pas qu'on le pense supérieur, mais pas inférieur non plus pour une fois. C'est pourquoi le jeune Chevalier veillait à ne pas trop en faire, à essayer d'arrondir les angles de suite ou assouplir la discipline. Quand on avait son visage aux traits parfaits mais peu crédible pour un vétéran de guerre, mieux valait donner une impression sérieuse de suite.

- Si vous acceptez de me suivre, une salle aménagée nous attend. Il est donc prévu que je vous enseigne des techniques qui permettraient à l'armée de reconnaître les signes précurseurs d'une attaque via la Force, mais aussi de s'en défendre. Ce n'est pas aisé dans le sens où vous ne décelez pas des êtres Sensibles, mais votre statut vous offre aussi de grands avantages. Plus discrets, beaucoup de soldats traversent les lignes ennemies là où nous nous faisons repérer. C'est pourquoi une collaboration pourrait être fructueuse. Chacun à ses atouts, je vous demanderai donc, si vous l'acceptez, de m'enseigner en retour comment faire face à des soldats entraînés comme vous.

Luke espérait non seulement les mettre sur un pied d'égalité mais aussi en apprendre réellement davantage. Si sa mauvaise expérience avec Kessel le rendait méfiant envers les militaires, il n'en restait pas moins curieux et de nature encline à accepter tout le monde comme un égal... Voire à les considérer comme supérieurs vu sa confiance en soi émoussée. Le blond mena Kaldor à travers un couloir large. Leurs pas résonnaient dans le couloir illuminé par un soleil radieux qui semblait bénir les prémisses de ce programme. Situé vers l'entrée du Temple afin de ne pas trop introduire des inconnus dans leur demeure (après tout, si les militaires et les Jedis partageaient quelque chose, c'était bien leur réputation d'aimer les secrets. Les premiers par le biais de grands mystères, les seconds à coup de zones confidentielles.).

- Je connais, de part mes cours, de nombreuses postures que nous adoptons pour faciliter la circulation de la Force... Hum considérez cela comme un flux d'énergie, ou d'eau qui coule à travers nous tous et que les Sensibles formés peuvent diriger. Quoiqu'il en soit, je vous les réciterai car cela indique parfois une utilisation de la Force. Je suis toutefois obligé de vous avertir que je suis non-voyant. Certains de mes faits seront donc plus difficiles à... Illustrer.

Avoua-t-il sans avoir l'air de s'émouvoir des faits, et c'était le cas d'ailleurs. Particulièrement résigné à son handicap, le Chevalier le mentionnait par souci d'honnêteté, tout en espérant que Kaldor ne se sentirait pas lésé d'hériter d'un tel professeur, lequel ferait de son mieux. Le Hapien se rappelait de ses classes, quand les maîtres replaçaient les enfants pour leur permettre de laisser circuler la Force ou de mieux la guider. N'ayant pu préparer de cours, il improvisait un peu, quelque chose qu'il détestait.

- Mais vous pourriez commencer par me parler de votre expérience si vous le souhaitez ou me poser des questions concrètes ? Avez-vous déjà combattu contre un Sith ou apparenté ?

La salle s'ouvrit devant eux, laissant apparaître un lieu encore vide si ce n'était une console plaquée dans un coin pour les simulations.
Kaldor Mantell
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 « ... Et là le Gamorréen me charge en levant sa grosse hache ! Il pousse des cris à faire trembler les pierres ! »

Les enfants eurent un hoquet de surprise, tandis que le militaire leur racontait l'une de ses nombreuses « missions classées top-secrète mais celle-là je peux la dire », n'hésitant pas à exagérer certains détails pour y donner un effet dramatique. Bien entendu il faut comprendre que les militaires ne sont pas spécialement autorisés à parler de leurs missions à des civils, question de confidentialité, histoire d'éviter le bouche à oreille de la part de certains, avec les déformations inévitables qui sont propices à démarrer des fausses rumeurs...

Mais il parlait à des enfants Jedi, aussi une fois qu'il leur fit promettre de « ne rien dire parce que c'est spécial », il se donna à cœur joie à son récital, n'hésitant pas à faire de grands gestes pour mieux illustrer ses propos. Quand à savoir si c'était vrai ou pas... Quelle importance ? Il avait du temps à perdre et les gamins le regardaient avec des étoiles dans les yeux... N'empêche, c'est quand même agréable de voir des gosses qui vous regarde comme les héros de série holo-tv du matin...

« Et il était grand ?
- Si il était grand ? Il était aussi gros que l'arbre, là-bas !
- Woaw ! Et comment vous vous en êtes sortis ?
- J'ai été malin. Il était plus grand et fort que moi, mais j'avais des ressources : j'ai donc fais exprès de me mettre dos au vide et ce crétin m'a chargé, j'ai juste eu à m'écarter en lui faisant un croche-pattes, et voilà. »

Il acheva son récit par un petit rire, les enfants étant impressionnés. Puis vint un homme, dont il serait injuste de ne pas reconnaître la beauté (#nohomo) : assez mince, blond, yeux vairons... Clairement le genre qui plairait à des princesses de romans.

- Caporal Mantell, bonjour.

Le militaire lui rendit la salutation tandis que les enfants retournaient sûrement en cours faire des trucs de Jedi.

- Au nom de l'Ordre, veuillez recevoir nos excuses sincères. Le Chevalier T'suk vient d'être envoyé sur le terrain pour une affaire urgente requérant ses capacités dans un domaine bien particulier. D'où la raison du remplacement à la dernière seconde et de mon retard. Je suis le Chevalier Luke Kayan, j'ai été mis au courant du programme qui pourrait être mis en place selon la réussite de notre collaboration. Je veillerai, croyez-le à ce que tout se passe pour le mieux.

Luke salua de nouveau, ce à quoi Kaldor répondit avec un sourire amical et sincère.

« Ça arrive à tout le monde d'avoir des imprévus. Dans l'armée on connaît bien ce procédé : d'abord on a un ordre, puis on reçoit un contre-ordre, et au final c'est le désordre, hahaha. »

Un procédé malheureusement vrai qui se manifeste au gré du hasard : imaginez que votre supérieur vous ordonne de déplacer un carton de rations dans une pièce, mais la pièce en question est fermée ou déjà utilisée, donc le contre-ordre indique d'aller déposer le carton dans la pièce d'à côté, mais rebelote.. Donc ça mène au désordre parce qu'au final tout le groupe a son putain de carton de rations bien lourd et qu'ils sont trimballés un peu partout dans le bâtiment jusqu'à ce que le sergent vous sorte d'un air faussement gêné « Ah ben les gars, vous allez rire, la clé était dans ma poche. »

Il y eu des fois où Kaldor avait vraiment envie de frapper le chef sur le visage, histoire de lui éclater son putain de sourire de péteux « Gnagnagna je suis le chef j'ai toujours raison espèce de p'tite merde... »

Règle n° 1 : le chef a toujours raison...

Le chevalier mena Kaldor le long du temple, en direction d'une salle spécialement aménagée pour le type d'entraînement qui allait avoir lieu. Le mantellien hocha la tête durant le monologue de son « mentor » : ce dernier ne mit pas les militaires sur un plateau inférieur aux Jedi, expliquant qu'ils étaient plus discrets que les manieurs de Force là où ces derniers se feraient aussitôt repérer par les manieurs ennemis.

« C'est un point qui se défend, mais un simple scanner thermique suffit à détecter n'importe qui dans son champ d'action, Jedi comme militaire. Mais je vois où vous voulez en venir : ce que l'on trouve dans un groupe est différent de l'autre. Des spécialités différentes mais qui marchent bien ensembles. »

Kaldor avait remarqué que Luke et lui parlaient presque de la même façon : des courtes phrases, sans fioritures, parlant du sujet et rien d'autres.

Ils traversèrent un long couloir qui renvoyait le son de leurs pas en écho. Le militaire, qui avait toujours son sac sur l'épaule, regarda la décoration qui défilait devant lui. Y'a pas à dire, c'est un beau temple, bien plus présentable qu'une caserne moisie... Ils arrivèrent à la salle d'entraînement, située près de l'entrée. Un choix stratégique : il ne fallait pas que des inconnus non autorisés se promènent n'importe où, surtout dans un endroit comme celui-là, aussi confidentiel qu'une caserne militaire : on n'y entre pas comme dans un bordel !

- Je connais, de part mes cours, de nombreuses postures que nous adoptons pour faciliter la circulation de la Force... Hum considérez cela comme un flux d'énergie, ou d'eau qui coule à travers nous tous et que les Sensibles formés peuvent diriger. Quoiqu'il en soit, je vous les réciterai car cela indique parfois une utilisation de la Force. Je suis toutefois obligé de vous avertir que je suis non-voyant. Certains de mes faits seront donc plus difficiles à... Illustrer.


Aveugle ? On lui avait filé un mentor aveugle ? Hé ben ça promet... Bon, si l'aveugle était Chevalier (un rang dont Kaldor ignorait l'équivalent dans la hiérarchie militaire), c'est qu'il devait avoir le potentiel requis. D'ailleurs, si Luke avouait son handicap aussi ouvertement et sans gêne, c'est qu'il devait avoir appris à le compenser depuis un bon moment. C'est un Jedi après tout, qui sait ce qu'il peut faire ?

- Mais vous pourriez commencer par me parler de votre expérience si vous le souhaitez ou me poser des questions concrètes ? Avez-vous déjà combattu contre un Sith ou apparenté ?

Si il avait déjà affronté un Sith... Il replongea dans ses souvenirs de la guerre tandis que la porte s'ouvrit devant eux.

Ladite salle, donc, était une grande pièce vide, à l'exception d'une console de commande dans un coin. Kaldor posa son sac contre le mur, tout de suite à droite en entrant, avant de faire quelques pas dans la pièce. Il effectua un rapide coup d'œil circulaire : l'endroit n'était pas très grand, mais suffisant pour le duo. Puis il répondit au Jedi :

« J'ai fais la guerre depuis Dubrillion, mais non, je n'ai jamais affronté de manieur de la Force. On peut me considérer comme chanceux par rapport à d'autres, mes objectifs et missions se déroulaient trop rapidement pour qu'un Sith me tombe dessus... D'autres que moi n'ont pas eu cette chance. Je suis surtout dans l'anti-piraterie, et c'est tout aussi épuisant que d'affronter les impériaux... Mais là non plus, aucun utilisateur de la Force rencontré... Et tant mieux dans un sens ! Imaginez un membre de l'Échange ou du Soleil Noir qui jette des éclairs du bout des doigts, on aurait beaucoup plus de mal à les contrer. »

Le simple fait de s'imaginer la scène suffit à le faire frissonner...

« Mais vous savez ce qu'on dit : une bonne préparation peut tout changer. Si je tombe sur un Sith ou un Jedi renégat par exemple, ou encore un pirate qui manipule la Force, je veux être prêt. »

La Force... Luke l'avait décrite comme une sorte de courant d'énergie qui traverse chaque être vivant, ce qui voudrait dire que même Kaldor était un « porteur » de ce courant... Durant un instant éphémère, il se remémora son enfance, lorsqu'il jouait au Jedi... Non, c'est finis maintenant, il était un soldat, il n'utilisait pas la Force, c'est comme ça et puis c'est tout, on avance et on laisse le passé derrière.

« À vrai dire je n'ai rien enseigné à qui que ce soit... Et je doute vous apprendre quelque chose d'utile, chevalier. »
Luke Kayan
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Un vague sourire se fraya un chemin sur les lèvres de Luke, au moins le caporal semblait avenant. Lui-même trouvait l'Ordre plutôt organisé. Les Chevaliers n'étaient pas souvent baladés d'un point A à B selon la volonté de leurs supérieurs, de fait, le système comptait beaucoup plus sur l'autonomie de chacun que chez les militaires. Ceci dit, certaines ébauches de programmes liant police (avec qui le Hapien avait des affinités) armée lui avaient laissé entrevoir la catastrophe derrière le vernis d'organisation extrême. Il ne pouvait que compatir avec ces pauvres soldats dénués de tout droit d'expression, abandonnant par la force, leur sens critique, à l'entrée de la caserne. C'était cliché ? Si peu...

- Ah oui, c'est vrai que si l'on prend en considération les technologies actuelles...

Confessa Luke, peu habitué à compter sur le secours d'objets de la sorte, surtout visuels, évidemment. Il savait les militaires doués dans le domaine, là où l'Ordre pêchait un peu, tenant à ses traditions. Le jeune homme restait toutefois convaincu que les capacités réelles de l'individu étaient ce qui importaient, il aurait trop peur de se voir privé de sa fameuses vision thermique à cause d'une panne. Le comlink, sans le rebuter, ne lui inspirait déjà pas une totale confiance, alors dépendre de quelque chose d'artificiel, si ce n'était son droïd autorégénérant, très peu pour lui. Force était de constater cependant que l'armée avait un gros temps d'avance sur les Jedis en la matière, du moins certaines branches plus conservatrices comme la sienne, là où les Ombres s'étaient mises au diapason.

- Un point de plus où vous pourriez nous aider : apprendre à contrer ces objets de haute technologie que les armées ennemies peuvent utiliser. D'après ce que j'ai entendu dire, les Siths ne comptent pas que sur des Sensibles. C'est une de leurs forces, reconnaissons-le.

Luke avouait sans peine que leurs adversaires avaient plus d'options et que l'armée savait des choses que l'Ordre ignorait. Oui, ils avaient des avantages et en effet, un caporal bien entraîné pourrait finir par battre un Jedi. Comme le voulait la véritable philosophie profonde de son Ordre, le Hapien cultivait la modestie précieusement, craignant d'un jour tomber de haut s'il se laissait emporter par la tentatrice auto-suffisance.

- Les éclairs sont un stéréotype... Malheureusement vrai, mais bonne nouvelle, pas si étendu. Il faut beaucoup d'énergie et de Force corruptrice, pour le dire ainsi, pour faire appel à cette énergie. En revanche, d'autres techniques plus communes sont toutes aussi mortelles. Votre expérience sur le terrain avec des pirates dont je ne doute pas du talent, vous aidera question endurance. En ce qui concerne la Force en elle-même, je vous l'ai dit... Tout comme de nombreux guerriers ont des rituels par pure superstition, habitude ou qui les aident réellement, les Sensibles offrent des signaux, des indices, internes que vous ne sentez pas mais qu'un Jedi perçoit et externes. Voyez ça comme des tics ? J'en ai probablement d'ailleurs. Je vous propose un petit combat à mains nues, parfois j'en appellerai à la Force en essayant d'exagérer les mouvements anticipateurs, puis moins... Nous verrons s'il existe un signal physique qui pourrait vous apporter de l'aide, qu'en dites-vous ?

Le Chevalier retira sa lourde toge, apparaissant dans sa tunique beige comme peu impressionnant aux yeux d'un néophyte. Sa tenue cachait les muscles qui ponctuaient assez discrètement une silhouette encore amincie en apparence par les longues manches et le tissu ample. Sa position de garde, en revanche, était parfaite, ses appuis soignés. Luke avait beau ne pas être un grand manieur au sabre-laser, il avait fait de jolis progrès au corps à corps depuis que Saï l'entraînait à esquiver (depuis très jeune) puis que Karm ait pris le relais en lui apprenait vraiment cet art. Un Jedi même consulaire (et lui l'avait fait plus que la moyenne de ses collègues vu ses affinités avec des Gardiens ou Explorateurs, n'est-ce pas ) s'entraînait quotidiennement depuis sa plus tendre enfance. On pouvait reprocher à l'Ordre de prendre ses Padawans au berceau, discuter de l'éthique de ces moyens employés mais c'était en tout cas efficace. Contre des militaires (suentraînés certes) pendant 5 ou 7 ans avant d'être déployés, de jeunes Chevalier de 25 ans comptaient déjà 20 ans d'expérience dans le domaine du combat. Petit inconvénient en revanche : leur apprentissage complet les forçaient à s'éparpiller entre le droit, la maîtrise de la Force, les soins ou le sabre-laser là où les soldats allaient direct au but. Oui, décidément, le résultat d'un petit duel amical serait révélateur, une piste utile pour la suite des événements.

- Je n'ai pas non plus souvent enseigné. - Confia Luke avait une légère chaleur dans la voix. Comme il comprenait les doutes et interrogations du caporal. - Par contre je suis absolument persuadé que vous avez beaucoup à m'apprendre. - Un sourire éclair les lèvres du Chevalier qui proposa à nouveau le combat en se positionnant. Il n'attaqua toutefois pas, laissant le choix à Kaldor de refuser.

- Petite aide supplémentaire : un Jedi ou un Sith handicapé ne peut pallier complètement à son problème. Il trouve dans la Force une aide ponctuelle mais épuisante. Vous localiser précisément me coûterait trop, j'utilise donc des techniques lambdas... Coupez ces moyens, vous obligerez le combattant handicapé à puiser dans ses ressources pour un résultat mitigé.

Luke venait de défaire un mythe : non un Jedi sourd ou aveugle ne remplaçait pas complètement son sens, voir quasiment pas. De fait, lui-même courait sur une centaine de mètres grâce à la Force, atteignant les 300 maximum après de sévères entraînements. La Force ne lui offrait pas un radar passif et il s'appuyait beaucoup plus sur des techniques d'aveugle lambda pour se déplacer. L'ossature de son autonomie n'avait pas de secret, elle était simplement maintenue plus fermement par un esprit toujours sollicité, souvent en-dehors de sa zone de confort vu son activité. Petite leçon implicite pour le caporal Mantell : handicaper un ennemi Sensible était loin d'être inutile, surtout si ce dernier n'avait pas l'habitude de vivre avec au quotidien.

Tranquille, patient, Luke invitait son interlocuteur aussi bien au combat qu'aux questions. À lui de choisir.
Kaldor Mantell
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« Aider à contrer les technologies hein... Je connais deux ou trois petites astuces oui. »

Il avait prit le temps de réfléchir avant de répondre. Il est vrai que certains appareils sont plus ou moins faciles à contrer, comme les lunettes de vision thermiques ou certains types de radars.

« Donc, si je comprend bien, utiliser la Force vous épuise, c'est ça ? »

D'une certaine manière, Kaldor était soulagé d'apprendre que les Jedi et les Sith sont aussi fatigables que n'importe qui, il suffisait juste de maintenir un certain degré de pression en continu pour les faire céder.

« Des tics hein ? Un bon indice, le truc c'est qu'il faut que je prenne le temps de vous analyser pour connaître les vôtres, hors je doute d'avoir le temps d'observer tous les utilisateurs de la Force que je pourrais croiser durant mes missions. »

Kaldor s'était lui aussi mit en position de combat, jambe droite en arrière, épaules droites et poings relevés, il se tenait immobile face à Luke. La différence physique entre les deux était visible. Certes, le mantellien n'était pas une montagne de muscles, mais ses derniers étaient bien visibles une fois qu'il eut retroussé les manches de son haut.

Luke vint ensuite briser un mythe : les manieurs de Force ne compensaient pas totalement la perte d'un de leur sens à travers celle-ci ! Dommage d'une part, car cela rabaissait leur légende, mais tant mieux de l'autre part, car ils n'étaient pas plus dangereux que d'autres en fin de compte.

« Vous pensez pouvoir parler et vous battre en même temps ? La première de mes leçons : forcez votre adversaire à se concentrer sur plusieurs tâches en même temps ! »

Et Kaldor n'avait pas encore finit sa phrase qu'il frappait déjà Luke avec un direct du droit, visant le torse du Jedi aveugle. Il enchaîna avec un crochet du gauche en visant la tempe. C'était un enchaînement qu'on lui avait apprit durant ses classes : frapper le torse ou le ventre pour couper le souffle de l'adversaire, puis lorsque ce dernier penche la tête en avant en essayant de respirer, viser la tempe pour le sonner.

« La meilleure manière d'apprendre, c'est à la dure. Je peux vous enseigner une technique pour tenir face à un adversaire plus fort physiquement que vous, mais je veux voir ce que vous valez. »

Kaldor se doutait bien qu'il avait quelques avantages sur Luke :

1- Comme l'avait expliqué ce dernier, il était aveugle et devait donc compenser avec la Force et ses autres sens, le caporal se douterait bien qu'il utiliserait son ouïe pour ça, et donc ses oreilles seraient une zone prioritaire.

2- Kaldor lui-même avait une grande expérience des combats : déjà, alors qu'il était encore dans la milice d'Ord Mantell, on lui avait apprit les bases des armes et du combat au corps-à-corps, des bases qui furent renforcées par ses classes à l'armée, et entretenues via ses exercices avec son escouade.

3- En suite de l'expérience vient le physique : Kaldor était plus musclé que Luke, et affronter un adversaire plus imposant physiquement avait un poids psychologique. Certes, le Jedi aveugle n'aurait pas à se soucier de ça, mais un autre avantage venait avec le physique : l'endurance, savoir donner et encaisser les coups, toujours se relever malgré ses blessures, être capable de rester debout après un combat, toutes ces choses qui démontraient que l'on avait affaire à un ennemi tenace.

4- Le mental : savoir cogner c'est bien, mais connaître ses limites, physiques comme mentales, faisait également partie de l'entraînement militaire. Et le mental, comme les muscles, ça se forge, ça se brise pour ensuite mieux se reconstruire. On est plus facilement impressionné par un type maigrichon qui est la détermination incarnée que par un colosse qui pleurniche au moindre bobo !

« Comme vous êtes aveugle, je sais que vous devez compenser avec vos autres sens, en particulier votre ouïe. Si je voulais vous neutraliser rapidement, je viserai vos oreilles avec des attaques physiques pour vous sonner, ou alors j'utiliserais des attaques sonores, comme des grenades par exemple. Croyez-moi, avoir les tympans qui vrillent, ce n'est jamais agréable... »
Luke Kayan
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- À la longue, selon l'expérience et le lien que nous avons avec elle, nous fatiguons oui, mais c'est un critère si changeant que mieux ne vaut pas s'y fier. C'est surtout une utilisation extraordinaire qui accélère le processus : une guérison, augmenter ses capacités ou pallier un handicap.

Expliqua Luke qui avait tout de même l'impression de trahir un peu les Jedis en révélant ces détails. Moins exclusif que d'autres membres et plus habitué à partager ses connaissances avec des gens de l'extérieur à cause de ses partenariats (dont son enseignement primaire à Balian légèrement sensible), le Hapien n'en avait pas moins été éduqué par l'Ordre. Une institution cultivant jalousement les traditions et pour qui, ces fameuses traditions rimaient avec secret. Longtemps persécutés, incompris, les Sensibles s'étaient repliés sur eux-mêmes, accédant à coopérer jusqu'à un certain point mais demeurant discrets sur d'autres. Le jeune homme se prêtait donc à un exercice relativement difficile pour lui, tant parce qu'il s'agissait de révéler des détails inconnus du grand public que parce qu'il devait les analyser, se rendre compte de leur existence. Luke utilisait la Force naturellement et n'avait pas eu à expliquer sa relation avec elle, parce qu'il évoluait précisément auprès de gens qui partageaient son expérience, son mode de vie. Cette réflexion sur mesure était aussi difficile qu'enrichissante car lui-même pouvait y trouver des astuces pour d'éventuels prochains combats, sans oublier que Kaldor était prometteur. Il semblait apte à lui apprendre beaucoup de choses, or le Jedi aimait ça.

- De fait. C'est une de mes spécialités.
- Un sourire malicieux se glissa sur les lèvres du concerné. Le soldat et lui se ressemblaient sur ce point : déconcentrer l'adversaire grâce à des subterfuges aussi anodins que la conversation.- Je parierais moins sur atteindre mes oreilles, il faut viser très précisément pour toucher le tympan et le faire assez longtemps. Par contre les échos ou l'explosion, voilà une excellente solution. Personnellement je suis un adepte d'obstruer la vue.

Parce qu'ainsi ils se battaient sur le terrain du Chevalier, ses ennemis perdaient leur avantage principal pour se voir frapper d'un fléau vraiment encombrant. Contrairement à l'intérieur des oreilles, les yeux étaient faciles à atteindre et si sensibles qu'un grain de poussière au bon endroit pouvait être aussi douloureux qu'aveuglant pour un long moment. Si le caractère du Consulaire le laissait facilement passer pour quelqu'un de digne, honnête, en duel c'était un peu différent. Respectant les principes de son Ordre, il n'attaquait qu'en ultime recours, préférant d'ailleurs la défense, Une fois lancé ceci dit, désavantagé à cause de sa silhouette fine manquant de puissance, sans parler de sa vue, il pouvait se montrer particulièrement sournois.

De manière tout à fait inconsciente aussi, le Jedi avait développé une détermination à -presque- toute épreuve. Sa méthode, basée sur la défense, le poussait à encaisser voire à accepter des coups pour mieux les rendre. Il pouvait ainsi sacrifier son flanc, laisser une lame s'enfoncer afin d'atteindre son adversaire, ses capacités en guérison n'avaient fait qu'augmenter sa résistance et sa tendance à recourir à ce procédé efficace quoique dangereux. Tout n'était pas réparable et Luke avait parfois du mal à s'arrêter au bon moment, il ne lâchait pas facilement un duel, sauf si une vie étrangère était en jeu, qu'un ordre direct d'en haut lui l'ordonnait ou que la situation extérieure le demander. Il se préservait mal et jouait en tentant son adversaire, comme maintenant face à Kaldor d'ailleurs. Volontairement, le Chevalier s'était mal replacé, offrant une ouverture dans sa garde en espérant attraper le Caporal s'il attaquait cette faille.

Si Luke avait évité le coup au thorax grâce à ses réflexes, il ne put échapper au coup à la tempe, peu habitué à ce qu'on l'attaque à cet endroit. C'était un point si précis que peu d'adversaires prenaient le risque de viser cette surface quasi inatteignable où il fallait entièrement se déployer -et donc offrir une grande surface de frappe.-

Souffle coupé, il recula et porta automatiquement sa main à sa tempe. D'un mouvement de mâchoire, il essaya de faire passer la douleur.

- Je retire ce que j'ai dit, voilà qui pourrait m'assourdir même sans toucher le tympan.

Fit-il, reconnaissant humblement son erreur. Il ne tarda toutefois pas à se remettre au combat, pensant à protéger son ouïe. Une autre solution pourrait le dérouter mais il n'allait pas tout dire au Mantellien non plus.

- Un Sensible formé ne doit pas toujours faire appel à la Force, elle le soutient de façon passive -et donc qui ne le fatigue pas.- agilité plus grande, réflexes améliorés et prévention du danger. N'essayez pas d'être plus rapide quand il lance son attaque... Anticipez, c'est votre seule chance sur ce terrain.

Ajouta le Chevalier qui excéuta un salto pour se retrouver derrière Kaldor, soutenu par la Force. Il se retourna vivement et envoya un coup de pied vers ses jambes en espérant le déséquilibrer, une passe d'art martial immédiatement suivi d'une onde de Force. Comme prévu, le Jedi essaya de renforcer ses "tics" et en effet, son corps se raidit imperceptiblement, il sentit son bras instinctivement se tendre pour guider le flux puissant qu'il appelait à lui. Sa main se leva en un geste plus vif comme pour inviter la Force à jaillir. Recroquevillés hormis deux d'entre eux pour bien visé, ses doigts invitèrent l'onde à pousser le Mantellien contre le mur. Au lieu de maintenir la pression toutefois, Luke la lâcha aussitôt, attendant une réaction du Caporal, avait-il pressenti l'attaque via la Force ? D'ailleurs au milieu de cet enchaînement le jeune homme n'avait pas eu le temps de vérifier si son coup de pied vers les jambes avait fonctionné.

- Et bien, si je passe votre test, je suis partant pour apprendre votre technique à la dure.

Ajouta le Chevalier en se replaçant aussitôt en position de défense. Sa tempe vrillait encore un peu mais il savait faire abstraction de la douleur, d'autant plus que cette dernière avait un peu diminué. Il espérait que leurs deux factions arriveraient à s'entendre pour s'améliorer, car si le blond était persuadé d'une chose, c'était bien de l'enrichissement que la rencontre apporterait. Les nouvelles technologies conférant des capacités supérieures aux soldats était une plaie pour lui qui comptait sur une vue irrémédiablement abîmée. Face à un homme capable de scruter les moindres recoins, de percer la nuit, ou de renforcer encore sa puissance brute grâce à une armure.
Kaldor Mantell
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«  Un Sensible formé ne doit pas toujours faire appel à la Force, elle le soutient de façon passive -et donc qui ne le fatigue pas.- agilité plus grande, réflexes améliorés et prévention du danger. N'essayez pas d'être plus rapide quand il lance son attaque... Anticipez, c'est votre seule chance sur ce terrain. »

À peine Luke venait-il de parler qu'il fit un prodigieux salto pour se retrouver derrière le caporal. Ce dernier n'eut même pas le temps de pleinement se retourner que le Jedi lui asséna un coup dans les jambes, faisant vaciller le militaire avant de lui envoyer une onde de Force !

Oui, Kaldor s'était senti propulsé par le choc avant d'être relâché par Luke, le blond se replaçant aussitôt en formation, ajoutant qu'il était prêt pour la méthode à la dure.

« Impressionnant, alors c'est ça l'effet d'une attaque de Force ? Ça me rappel les ondes de choc des gros explosifs... Sauf que c'est vous qui décidez de tout. Ah, si seulement j'étais moi aussi un sensitif, ça aurait put aider pour beaucoup de choses. »

Bon, c'est vrai que maintenant que le chevalier le mentionnait, utiliser la Force devait être aussi épuisant physiquement qu'une série d'exercices, mais le gain, même passif, vaut largement la peine de s'entraîner.

Le mantellien se remit lui aussi en position, étudiant son adversaire. Ne pas être plus rapide, mais anticiper... Plus facile à dire qu'à faire, Kaldor n'était pas un expert en art martiaux qui pouvait lire les prochains mouvements de son adversaire en fonction de la position des bras et des jambes.

Si il avait son équipement sur lui, il aurait put se propulser d'un coup sec via son réacteur dorsal pour surprendre le Jedi avant qu'il ne puisse réagir, le problème restait toujours la Force. Comment anticiper ses mouvements alors que le chevalier pouvait aisément deviner les siens et l'envoyer valser dans toute la salle ?

Raaah, que c'était compliqué ! Face à un autre soldat, Kaldor n'aurait pas réfléchit plus longtemps et n'aurait pas hésité à lui foncer dessus, un bon bourre-pif à l'ancienne. Sans oublier qu'il était à mains nues, pas le moindre objet ou élément de décors qui pourrait lui servir...

Mais qu'est-ce qu'il faisait ? Kaldor pensait trop ! C'était pas comme ça qu'il allait faire avancer quoi que ce soit ! Il se battait avec ses poings sans recourir à un quelconque art martial, vu qu'il n'en a appris aucun hormis les techniques d'auto-défense militaires.

Alors, avec une impulsion, Kaldor bondit sur le chevalier jedi... pour se faire envoyer balader à nouveau à cause de la Force... Mais il n'en avait pas finit !


***
Après plusieurs essais plus ou moins réussis mais se soldant souvent par un échec
***



Le caporal était étendu sur le dos, reprenant son souffle. S'en était frustrant, merde à la fin !

« Ok... Ok... Pfiouh, c'est pas aujourd'hui que je vais réussir. En même temps si je réussissais dès le début ça n'aurait aucun intérêt, pas vrai ? Haha.. »

Est-ce qu'il en voulait au chevalier ? Pas vraiment. Il utilisait ce qu'il avait à disposition, n'importe qui aurait fait la même chose à sa place.

« À vrai dire je pensais vous avoir à l'usure, mais on dirait que ça s'est retourné contre moi... Il se redressa en s'étirant. Bon, on s'y remet ou on regarde une autre partie du programme ? »

L'un des points du programme d'entre-aide, qui heureusement durerait plusieurs jours, indiquait un exercice qui consistait à endurcir son esprit contre les attaques mentales. Inutile de dire que le caporal était très intéressé.
Luke Kayan
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Luke sourit doucement, compatissant au "malheur" de son aîné. Le fardeau que tout Jedi portait valait 50 fois la peine face aux dons qui leur étaient octroyés. Davantage que la puissance d'une onde de choc, les réflexes améliorés ou encore la vieillesse retardée, le Hapien louait l'harmonie avec la lumière. Avoir accès à la Force, c'était entrer dans un autre monde. La perception fine de chaque être, de son âme, la possibilité de songer les yeux ouverts, ou même éteints comme les siens. Le jeune homme ne s'imaginait plus vivre sans cette accompagnatrice fidèle, et s'il ne craignait pas ni la mort, ni l'âge, il avait clairement peur de se voir délaissé par cette grande puissance qui honorait son socle de chair et de sang. Pour cette raison, au lieu de mépriser les Insensibles comme cela arrivait parfois, y compris parmi les siens, de manière souvent inconsciente, Luke les admirait. Évoluer dans cette galaxie sans cette présence apaisante, protectrice, comment faisaient-ils ? Sans doute comme lui qui avait renoncé aux couleurs depuis plus de deux décennies. Et encore, ils avaient, dans leur malheur, la chance de ne pas avoir connu la Force. Au moins, ils ne souffraient pas de manque, à défaut d'imaginer quelque chose de grandiose, et ils avaient raison. Par réflexe, le Chevalier sonda rapidement Kaldor. En effet, son sang était pauvre en Midichloriens et nul éclat de Force ne demeurait en son sein. Elle le traversait, comme tout être vivant -hormis les Hutts ou les Ysalamaris, certes-mais virevoltait sans rester, inaccessible pour lui. Si certains civils avaient un lien juste insuffisant pour être un jour Jedi, ils avaient la chance de disposer de certaines capacités comme Balian, mais ces cas "d'entre-deux" étaient rares. Plus que les Bénis, soit une poignée infime au regard du nombre d'âmes vivant dans la Galaxie, certes, mais ils étaient également rares. Certains découvraient leurs pouvoirs à l'âge adulte, mais l'inspection automatique du Chevalier confirma les soupçons de Luke, jamais l'homme ne serait Jedi.

- Le secours de la Force nous est grandement profitable, mais nous avons moins de mérite que vous. En contrepartie, sans nul pouvoir sur lesquels vous appuyer, vous développez d'extraordinaires capacités d'adaptation.

Suggéra le Jedi en guise de consolation. Il le pensait, sincèrement, sans toutefois éprouver le désir de faire ses preuves. Le destin posait assez d'obstacles sur son chemin pour qu'il n'ait envie d'emprunter le sentier escarpée d'une vie sans la Force. Ceci dit, ça ne l'empêchait pas de trouver des gens comme Kaldor autrement plus méritants et dignes. Le militaire avait choisi de protéger les plus fragiles de son propre chef. Luke se devait de le faire -et il en était heureux- parce que de grands pouvoirs impliquaient de lourdes responsabilités, mais son interlocuteur aurait pu choisir une autre voie. Sans l'envier aucunement, le Hapien éprouvait donc une certaine fascination pour la vie de ces gens qui se dépassaient sans cesse, allant au-delà de leurs limites sans autre secours que leur volonté. Mieux encore, certains, beaucoup même savaient mettre à terre un Jedi. Il n'était par ailleurs, pas certain de tenir face à son musculeux adversaire. S'il échouait, le consulaire se promis d'accepter la "défaite" de bonne grâce. Sans doute avait-il des défauts, mais la mauvaise foi n'en faisait nullement partie. Luke était modeste, souvent trop, aussi un échec ne blesserait pas un égo déjà craquelé de nature et définitivement asséché par son éducation.

***

Finalement ses entraînements acharnés avec Karm avaient porté leurs fruits. Luke était essoufflé, mais il était sorti "vainqueur" de cette petite joute. La victoire humble, le blond n'en tint pas compte, concentré sur son camarade qui reposait, étendu sur le dos. Comme ce dernier n'était pas farouche, le Hapien lui proposa de lui redonner un peu d'énergie via la Force. Le militaire pourrait ainsi au moins goûter à sa présence par procuration. Une onde douce et chaleureuse le parcourut, revigorant ses muscles cisaillés par l'effort. Le Chevalier, lui, ne se régénéra pas. Il appliquait à la lettre les préceptes de son Ordre qui dictaient de ne pas abuser de ses dons pour ses besoins personnels. Il n'avait pas suffisamment été mis à mal pour s'octroyer le confort d'un après-midi sans courbature.

- Si cela peut vous consoler Caporal, vous m'avez bien fatigué, quelque chose me dit que le prochain duel pourrait me réserver des surprises.

Ce n'était pas un mot de consolation cette fois, mais l'émission simple de la plus pures des vérités. La différence avait surtout tenu dans le fait que Luke avait usé de ses dons. Il ne s'était pas vraiment fatigué, son lien particulier avec la Force lui offrait une grande endurance, mais en contrepartie, il avait souvent manqué de puissance brute. Sans le secours de ses pouvoirs, sans doute aurait-il été mis à mal. D'ailleurs, le Chevalier était persuadé qu'ironiquement, un Jedi maniant moins la Force mais doué au corps-à-corps aurait donné plus de fil à retordre à l'humain. Côté physique, le combat aurait été plus égal et le Sensible en question aurait conservé un avantage même si son lien avec la Force était plus faible. Peut-être qu'au fur et à mesure des leçons, Luke pourrait demander à Karm de se mesurer au Caporal. Ce serait formateur pour ce dernier et puisque le Hapien devait travailler avec, autant lui offrir les meilleurs cours possibles. Dès ce soir, il se pencherait sur la question, analyserait le profil de Kaldor avec son autorisation et concocterait de son mieux un programme adapté.

- Nous pourrions voir une autre part...

Un bip résonna, forçant le blond à s'informer sur ce qui se passait. C'était un son particulier qui indiquait que le message était urgent. Assez pour se montrer impoli et consulter un appareil électronique en présence de Kaldor. Un ordre de mission venait de tomber, c'était inconvenant mais le militaire comprendrait certainement vu son rang.

- Je suis désolé, comme il n'était pas prévu que je m'occupe de ce projet, j'ai reçu un ordre de mission. Je vais en parler au Conseil afin d'ajourner des interventions où l'on pourrait me remplacer les jours suivants. Je voudrais m'acquitter convenablement de ce beau projet, mais aujourd'hui, impossible d'y couper. J'espère que vous comprenez. En tout cas ce fut un plaisir.

Le Hapien s'inclina légèrement, offrant un de ses rares sourires à son interlocuteur. Son salut était un peu moins formel que lorsqu'ils s'étaient rencontrés, prouvant que le concerné s'était légèrement détendu. La politesse du militaire, sa gentillesse, lisible entre les lignes, avaient au moins contribué à offrir à Luke, une bonne expérience avec cette faction. Il appréhendait peu les prochains cours, hâtif même, d'en savoir plus sur le monde de son interlocuteur. Lui aussi avait beaucoup à apprendre.

[HJ : Rp clos en accord avec Kaldor]
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