Balian Atraïde
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J’étais en rogne, comme toujours me direz-vous…mais là c’était pire. Suite au décès de mon père j’étais complétement parti en vrille et j’étais replongé dans mes pires travers : la drogue. Entre les questions débiles de ceux qui se trouvaient sous mes ordres…du style :

- Dr Atraïde on a un patient qui souffre de vomissements et on doit lui faire une IRM…

Je les regardais incrédule et répondit comme si c’était logique :

- Ben laissez-la vomir pendant l’IRM …les infirmières sont là pour ça non ?

Pour couronner le tout j’enchainais les patients particulièrement casse-pieds et dont les soucis me paraissaient futiles. Notamment cette fille en consultation. Une humaine venue en consultation parce qu’elle présentait des essoufflements à chaque fois qu’elle était aux entraînements, les articulations douloureuses et un état nauséeux fréquent. Je soupirais… m’approchant de la fille, et entrainant avec moi un système portatif sur roulette d’échographie. D’une voix totalement neutre et complètement blasée je lui débitais alors :

- Vous avez un parasite…

Elle eut un air paniqué :

- Du genre… un ver ou quelque chose comme cela ?

- Allongez-vous et remontez votre tee-shirt…

- On peut s’en débarrasser ? demanda-t-elle, toujours sur sa lancée.

- Oh…oui…vous pouvez…Mais cela donne souvent lieu à un déferlement hormonal sans oublier les questions d’éthique et de cas de conscience…Elle me regardait sans comprendre. J’affichais un sourire moqueur devant sa niaiserie affligeante tandis que j’activais l’échographie : Ne vous inquiétez pas…beaucoup de gens adorent embrasser ce parasite…Ils lui donnent même un nom…lui mettent des petits vêtements et l’emmènent jouer au parc avec d’autres parasites.

- D’autres ? fit-elle en me regardant, complètement perdue…

Quelle conne.

Je tournais l’écran vers elle révélant la présence d’un embryon d’environ neuf semaines.

- Il a vos yeux, me moquais-je devant sa tête parfaitement indéchiffrable tant elle était sous le choc. J’empoignais mon datapad et précisais : Bien… plus d’entraînements au tir ni au combat…J’aviserai votre responsable et je vous conseille de prendre du repos. Quant au fait que vous être une sacrée idiote…suis désolé je n’ai pas remède pour cela…

Je la laissais là, sortant de la salle d’examen, espérant trouver quelque chose de bien plus intéressant à faire. Mais alors que j’allais gagner mon bureau, j’entendis un appel à l’aide. Ha ben voilà quelque chose de tout de suite plus fun ! Je me précipitais. Tyberr’Hyus S’Trasza, mon interne, déboula également dans la chambre du patient à ma suite. L’individu convulsait, j’ouvris le tiroir pour lui faire une injection de clonazépam, sans prendre le soin de regarder le dossier du patient en question. Mais au moment où j’allais injecter la dose, Tyberr’Hyus me saisit le bras, m’arracha la seringue et utilisa un autre anti-convulsant de la famille des barbituriques.

Je le regardais…comment osait-il ?

- Qu’est-ce que tu fous ? pestais-je en haussant un sourcil.

Si j’avais lu le dossier du patient j’aurais constaté qu’il présentait une allergie aux benzodiazépines anti-convulsivantes dont fait partie le clonazépam. J’aurai pu tuer mon patient…
Halex S'Trasza
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On ne pouvait pas dire que la période était agréable. Au sein de l’unité, je commençais à voir certains soldats qui frôlaient les murs. D’autres croisaient les doigts pour que je les prenne en charge plutôt que mon référent. D’autres, encore, retardaient le plus possible leur visite… au risque d’empirer leur cas. C’était dire combien l’ambiance était au beau fixe. Personnellement, je m’en sortais plutôt bien. Mon flegme me permettait d’encaisser la pire mauvaise humeur de Balian. Cependant, je n’étais pas un idiot : j’avais bien compris que quelque chose n’allait pas… et qui allait au-delà du deuil auquel il faisait face. J’aurais voulu le soutenir, comme Halex me l’avait demandé, mais il ne me laissait pas l’approcher en dehors du travail.

Chaque jour, la situation empirait. Et puis… je finis par faire le lien, par recoller toutes les pièces du puzzle pour parvenir à une constatation que je n’appréciais pas une seule seconde. Nonobstant ma sœur, avoir pour référent un médecin drogué était très loin de me plaire… Au-delà du simple fait que j’en étais venu à apprécier le Mirialan avec lequel j’achevais mon internat. J’avais tout d’abord décidé de me tourner vers la Jedi pour la prévenir. Son droïde m’avait répondu qu’elle avait été envoyée sur une autre planète pour sa convalescence. A juste titre… L’épisode qui m’avait valu de l’avoir comme patiente avait du être éprouvant à bien des égards. Ma sœur répondait absente, officiellement malmenée par notre tante, avec l’aval de notre père, sans que l’on puisse y faire quelque chose. Ne restait plus que le sergent instructeur… partis en opération avec la dernière cohorte de bleus.

Je me retrouvais donc à faire le double de travail sans trouver le moindre secours. Parce que je relisais chaque ordonnance, chaque prescription de Balian… J’avais même demandé à un infirmier de me biper avant lui en cas d’urgences. Pour que je sois sur place. Cet après-midi-là, j’avais vu la mine apeurée d’une soldate qui n’avait pas eu de chance. J’étais non loin quand Balian sortit de la salle d’examen. J’eus l’occasion d’entendre la pauvre femme pleurer. J’envoyais un aide-soignant prendre soin d’elle, le temps que je termine mes propres ordonnances. Il était dit que je n’allais pas pouvoir apaiser cette femme. Une urgence m’appela au chevet d’un patient. Manque de chance, Balian était déjà là.

Le voyant attraper une seringue et la remplir de clonazépam, j’écarquillais les yeux et ne cherchais pas plus loin. Contrairement à lui, je savais me battre. Il ne me fut pas compliqué de lui arracher la seringue, le pousser un peu plus loin pour que je puisse éviter la mort de ce patient. L’injection faite, j’ignorais la question du Mirialan pour reprendre les constantes de l’individu apaisé. Je me redressais en attrapant le dossier accroché au lit pour le lui balancer… Bien moins fort que je n’aurais voulu.

-Vous auriez lu le dossier, vous auriez su qu’il était allergique à ce que vous alliez lui donner.

J’avais claqué ces mots assez bas pour qu’il l’entende mais pas suffisamment pour que les infirmiers puisse le faire. Je leur donnais les instructions, défiant Balian de l’ouvrir et, dès que je pu, je l’attrapais par le col pour atterrir dans une salle d’examen libre.

-Vous auriez pu tuer ce patient ! Comme celui de ce matin, ceux d’hier etc… Vous voulez perdre votre licence et continuer à vous transformer en épave ?

Toujours ce ton flegmatique qui, je le savais, le foutrait en rage. Je m’attendais même à m’en prendre une. Je le toisais, glacial.

-Vous pensez que je vais vous laisser devenir un déchet sans réagir ? Vous avez pensé à ma sœur ?
Balian Atraïde
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Ce petit con osait remettre en question mon avis médical ? Il m’avait arraché la seringue et m’avait envoyé plus loin, s’occupant du patient. Son regard me défiait d’agir. Et j’allais le faire quand il décrocha le dossier du malade et me l’envoya. Je le réceptionnais sans mal et lu qu’effectivement Tyberr’Hyus avait raison. Je fronçais les sourcils…que se passait-il ? Le dossier me tomba des mains, j’avais planté…littéralement…Je ne sortis de cette catalepsie que lorsque que Tyberr’Hyus me fit sortir, et m’attrapa par le col pour m’emmener dans une salle d’examen vide.

Je me dressais devant lui, décidément il voulait me défier pour de bon ! Je m’étais approché de lui, les pupilles dilatées, et une colère indescriptible affichée sur mon visage. Une noirceur émanait de moi, j’étais prêt à lui en coller une pour s’être interposé entre moi et mon patient, pour avoir remis en question mon traitement et ma qualification ! Je l’attrapais à deux mains et le plaquais contre le mur de la pièce, s’il voulait m’énerver, il avait réussi !

Mais ses mots me firent l’effet d’un coup de poings en pleine poire. Je ne comprenais pas…Je ne me trompais jamais. J’étais le meilleur médecin de cet hôpital militaire. J’étais un chirurgien hors pair, j’avais sauvé de nombreuses vies…Alors pourquoi ? Comment osait-il me traiter ainsi et mettre en doute mes facultés ? Et pourtant je devais me rendre à l’évidence. Je m’étais trompé…Et s’il n’avait pas été là…

J’étais perdu…mon esprit était embrumé…Pourquoi me faisait-il tous ces reproches ? Mes mains agrippées à lui s’étaient misent à trembler…Je le lâchais…fronçant les sourcils…J’avais mis d’autres patient en danger ?

- J’ai faillis le tuer ? Et il y en a eu d’autres ? Ce n’est pas possible…non…ça recommence…Comme avant au service de diagnostics…

Je passais mes mains sur mon visage, réalisant la gravité de la situation. Ce n’était pas la première fois que ce genre de chose m’arrivait. Et j’avais la désagréable impression d’un « déjà-vu ». Et pourtant je me refusais d’y croire… Tyberr’Hyus dramatisait.

- Ce…ce n’est pas possible. Tu noircis le tableau…Je n’ai pas pu commettre des erreurs à répétition ! Je…je suis le meilleur médecin de cette base ! Je…ce n’est pas possible.

Je faisais les cents pas dans la pièce, essayant de comprendre ce qu’il se passait, ce qu’il m’arrivait. Mais surtout pourquoi je me retrouvais dans cet état dans l’immédiat. Mes mains tremblaient, je commençais à transpirer, ma respiration se faisait irrégulière, et les battements de mon cœur s’accéléraient…J’étais passé d’une position de domination et sûr de moi, à complètement paumé et en transe…J’avais besoin de ma dose…maintenant ! Le problème était que Tyberr’Hyus se trouvait entre moi et la sortie…Et il savait mieux se battre que moi.

La mention de sa sœur me fit à peine sourciller…Un rictus naquit sur mon visage :

- Quoi ta sœur ? Je n’ai pas de nouvelles depuis des lustres…Elle a d’autres occupations que moi…

Maintenant que j’y repensais c’était la vérité. Halex n’avait pas donné signe de vie depuis un moment. Même lorsque le drame était survenu…Je commençais même à me demander si je n’avais pas rêvé les émotions et les moments qu’on avait passé ensembles, en me faisant des films ? J’étais de toute façon incapable de démêler le réel du reste…

- Et tu vas faire quoi ? Me dénoncer ? Me faire coller aux arrêts ? Tsss… ca n’a plus d’importance de toute façon…

Ma vie était foutue…et ce gosse ne pouvait pas comprendre…Adossé contre une armoire je devais faire peine à voir…La tête légèrement en arrière je regardais dans le vague…Je semblais calme…Mais il ne fallait pas s’y fier…Ce n’était que le calme avant la tempête…Un soubresaut de conscience me traversa…et un éclair de lucidité me saisit…D’une voix calme mais rauque je demandais à celui que je percevais plus comme un ami qu’un subordonné désormais :

- Depuis quand…tu le sais ?

J’avais redressé la tête, plongeant mon regard sombre mais désemparé dans ses yeux…Il pourrait sans doute y lire toute la tristesse et le désespoir qui m’habitaient…

Halex S'Trasza
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Oh il pouvait se mettre en colère, je ne demandais que cela. Une nouvelle fois, je mourrais d’envie de lui imprimer mon poing sur le visage… Et contrairement à la première fois… ne pas cesser jusqu’à ce qu’il revienne à la surface. Une fois dans la salle vide, il me plaqua au mur. Je me contentais de le regarder comme si cela ne m’atteignait pas. En revanche, je pris soin de bien choisir mes mots afin qu’ils portent.

-Tu allais lui donner une molécule à laquelle il est mortellement allergique. Et oui, il y en a eut d’autres… Pas aussi graves mais oui.

Je me contentais d’un haussement de sourcil. Oui, ça recommençait. Délivré, je rajustais ma blouse et remontais mes lunettes sur mon nez. Je ne le lâchais pas des yeux, assistant au fait qu’il réalisait… Temporairement. J’en avais croisé des types comme lui. Un pas en avant qui annonçait souvent deux en arrière. Je n’avais rien dit à ma sœur parce que, même moi, le blasé, j’avais eu espoir. Voyant l’état de Balian, je ne pouvais que réaliser combien je m’étais planté. J’étais furieux. A cause de lui. Et de moi.

-Tant que tu es dans cet état, tu n’es pas le meilleur médecin de la base. Tu vas devenir un meurtrier en puissance parce que je ne pourrais pas être constamment derrière toi pour palier tes défaillances.

Je savais où taper pour que ça fasse mal. Nous allions probablement en venir aux mains. Je croisais les bras sur mon torse, le contemplant en début de syndrome de manque. Je n’avais pas l’intention de broncher. Pour le moment, tout du moins. Son rictus et sa réplique à propos d’Halex me firent claquer la langue sur mon palais.

-Arrête d’être con. Elle n’est pas là parce que ma tante et mon père l’ont châtié à leur manière. Tu crois que Max s’éclate à t’envoyer des messages tous les jours pour tes beaux yeux ? Il le fait parce qu’il a encore quelques contacts réguliers avec elle. Même moi, je ne peux pas aller la voir… Tu le saurais si tu avais posé la question.

Il s’affaissa. J’aurais presque pu avoir pitié de lui. Dans d’autres circonstances, j’aurais eu pitié. Pas là.

-J’ai déjà fait mieux : j’ai prévenu Maître Asho’Tye même si dans son état, elle ne devrait pas voyager. Et je vais faire bien mieux : le sergent Zhym rentre ce soir. Là, je vais te laisser te tirer et te porter pâle. Si je te vois remettre un pied dans cette aile médicale, je transforme ta vie en enfer plus qu’elle ne l’est actuellement. Suis-je clair ? Tu as un mois.

Je soutins son regard sans ciller. Je ne plaisantais pas. Je ne me laissais pas toucher par son désespoir. Je savais que dès qu’il aurait reprit sa dose, il s’en foutrait éperdument. Si pour avoir sa dose, je lui demandais de se rouler par terre, il le ferait sans trop protester. Sa question m’immobilisa alors que j’étais en train de lui laisser la voie libre.

-J’ai commencé à m’inquiéter quand tu as surdosé un traitement. Comme je n’étais pas de garde en même temps que toi, il a fallu quelques jours.

J’ouvris la porte, le laissant partir.
Balian Atraïde
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Tyb savait frapper verbalement là ou cela faisait mal. En me disant que je n’étais pas le meilleur médecin de cette base en l’état actuel des choses, que j’avais failli tuer un patient et que j’avais commis d’autres erreurs qu’il avait dû cacher …J’avais l’impression de vivre un cauchemar éveillé…Ce n’était pas possible…Vraiment pas possible que cela puisse recommencer. Pourtant je m’étais senti bien. J’étais maître de moi, je gardais le contrôle…pas comme avant…

J’étais trop enfoncé dans mon mensonge pour me rendre compte que je me voilais la face. Et Tyberr’Hyus essayait de me sortir de là. Inconsciemment je le savais. Mais en cet instant je n’avais qu’une envie…lui coller mon poing sur son nez et lui ôter cette expression flegmatique qui m’énervait tant de sa jolie petite face parfaite…Et lui faire bouffer ses lunettes au passage. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j’avais eu envie de faire cela.

Il me justifia l’absence de sa sœur de la plus belle des manières. Elle était accaparée par son dragon de tante et leur enfoiré de paternel…Ah la bonne heure. Elle pouvait cependant se targuer d’avoir encore un père. C’était bien des petits soucis de gosses de riches tout ça. Mais ce ne fut pas cela qui me fit péter une durite sur l’instant…e fut en apprenant qu’il avait prévenu See’Ryl et Vhagar…

J’avais beau être à l’ouest, ça je l’avais nettement compris. Finalement, je mis fin à mes allers et venues chaotique et je revins vers Tyb et mon poing parti…

- Espèce de…Tu as fait quoi ?! Depuis quand tu…Qui t’as donné le droit de prévenir See’Ryl ! Et Vhagar ! Tu n’avais pas le droit de les mêler à ça !

Je songeais surtout qu’ils allaient me bassiner à grands renfort de « ce n’est pas bien la drogue » ou encore « t’es vraiment con » et autres joyeusetés du gens qui allaient me faire perdre du temps et de l’énergie. Ils allaient vouloir m’aider…mais en avais-je seulement envie ? Et en plus Tyberr’hyus me laissait partir…Ha ! Comme si j’avais besoin de son autorisation ! Mais quel con ! Je le toisais, mon regard lançais des éclairs alors que je tachais de contrôler le tremblement de mes mains :

- Ho… sa grandeur…son excellence, le grand docteur S’Trasza mesdames et messieurs ! J’applaudis en affichant un air moqueur, pour finalement reprendre une mine rageuse : Quelle mansuétude de ta part ! Comme si ton autorisation et tes menaces valaient quelque chose…Et l’Enfer…on y est déjà.

En réalité je me foutais de tout. Il pouvait bien me dénoncer, et me faire trainer en Cour martial…La seule chose qui importait c’était de prendre ma dose…Et ce n’était pas ce gamin qui ne savait rien de ce que j’avais déjà vécu qui allait me dire ce que je devais faire. Cela dit ma raison me revint un court instant, et je lui demandais depuis quand il savait…Sa réponse me fis esquisser un sourire alors que je passais devant lui …il était vraiment un bon médecin…presque autant que moi…

Mais cette conscience s’envola, et un frisson me rappela que je devais absolument reprendre une injection de Met’ si je ne voulais pas souffrir du manque.

Je soupirai…regagnant mon appartement où j’avais soigneusement caché le tout. J’entrai, songeant que j’allais devoir verrouiller ma porte désormais si je ne voulais qu’on vienne fouiller dans mes affaires. Vhagar était bien capable de tout retourner…Et See’Ryl…j’aimais mieux ne pas y penser. Mais en entrant chez moi, plus remonté et énervé que jamais, je me rendis compte que quelqu’un d’autre avait bien choisi son moment pour réapparaitre…

Halex…


Halex S'Trasza
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Il n’en avait rien à faire. Je le savais mais je parlais tout de même. J’étais têtu et puis je devais avouer que cela me soulageait un peu de toute ma rage de le voir ainsi. J’avais fini par l’apprécier, par apercevoir ce que ma sœur voyait en lui. J’étais d’autant plus triste que je savais qu’elle allait avoir le cœur brisé. Il allait sciemment la détruire et je me retrouvais impuissant. Je lui annonçais mes projets, sachant qu’il allait se hérisser. Voilà qui ne me déçut pas : son poing partit. Je le bloquais sans cesser de le regarder, ne cachant pas l’étincelle de mépris qui scintilla dans mes prunelles.

-Je n’ai pas besoin de ton autorisation pour faire ce qu’il me semble juste. Et vu que tu vas tous nous entraîner avec toi autant que nous soyons prêts à encaisser les chocs… Pour toi, monsieur le « médecin le plus brillant de la base »… la bonne blague.

C’était bas, mais il me gonflait. Pas suffisamment pour que je sorte de mes gonds, cependant. Mais puisqu’il n’en avait rien à foutre de ce que je lui disais, je pouvais laisser un peu libre court à une part sombre de moi-même. Celle qui pouvait être sans pitié. Et encore, je me limitais. Il me toisa, s’amusant à applaudir. Je me contentais de hausser les épaules.

-Mais oui mais oui… C’est ça… Va prendre ta dose et ta gueule…

Je le laissais s’éloigner et dès qu’il fut sortit, je lançais la procédure pour le porter pâle. Conformément à la procédure, je l’annonçais à tous les services médicaux. Et quitte à être un connard, j’utilisais mes liens pour faire désactiver son pass et ses autorisations. J’espérais que c’était temporaire. J’en profitais pour demander un remplaçant, ne pouvant décemment faire le double de travail indéfiniment.

***
J’étais droite sur le tabouret, tenant une tasse de café entre mes doigts tremblants. L’appartement était silencieux. Son atmosphère avait changé depuis la dernière fois où j’avais pu y entrer. Un léger sourire passa sur mes lèvres alors que je me souvenais des heures que j’avais passé ici. Après… je préférais ne pas y songer. Des jours aussi longs que des éternités. Je me forçais à respirer calmement, les paupières à demi-closes. Combien de temps restais-je là ? Je n’en avais aucune idée mais lorsque je perçu des bruits de pas, je me redressais, réprimant une grimace de douleur.

Un sourire heureux s’épanouit sur mes lèvres alors que la porte s’ouvrait. Je posais la tasse et me mis sur mes pieds. J’espérais être parvenue à dissimuler ma perte de poids importante et les cernes sous mes yeux. Pour une fois, je ne portais pas de robe mais un haut aux manches longues et un pantalon. Parfait pour cacher ce que je ne voulais pas montrer. Tout cela s’évapora sous ma joie de le voir. Je me précipitais vers lui… m’immobilisant à moins d’un pas de lui.

-Balian….

Je me retins de me jeter dans ses bras. Son regard sombre m’indiquait à lui seul qu’il était furieux. Loin de me douter que ce n’était pas à cause de moi, je le pris évidemment… pour moi.

-Je… Je suis désolée. Je n’ai pas… Je ne pouvais pas… J’étais enfermée… J’ai essayé de… J’aurai voulu être là… pardonnes-moi…
Balian Atraïde
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Je savais au fond de moi que Tyberr’Hyus avait raison. Même s’il avait le don de m’agacer et que je voulais m’acharner sur lui. Son éclair de mépris dans ses yeux ne m’avait pas échappé. Et il m’avait fait mal…J’étais parfaitement conscient du fait que j’avais un sérieux problème. Et les mots de mon interne s’étaient gravés dans mon esprit…J’allais les entrainer avec moi…dans ma chute. Et cela je ne le voulais pas. Je me dégoutais…comment en étais-je arrivé là ?

Tyb avait dit que je me détruisais, et que je devenais un déchet. Cela c’était mon problème, pas le leur…Le peu de conscience qu’il me restait me disais que je devais tout faire pour protéger ceux que j’aimais ou appréciais. Mais comment faire ? Une notification sur mon datapad m’indiqua que je venais d’être déclaré souffrant par Tyberr’Hyus. Ce petit con venait de me retirer mes accès et mes accréditations en tant que médecin référent. L’idée qu’il cherchait à prendre ma place germait tout doucement dans ma tête. Mais je chassais cela.

Tyberr’Hyus venait de me donner une solution…puisqu’il me privait de l’exercice de la médecine, j’allais donc m’isoler…jusqu’à…jusqu’à quoi ? Je ne le savais pas. Mon esprit était incapable de réfléchir…J’avais besoin de ma dose, et le plus tôt serait le mieux. Car plus j’attendais, plus je commençais à ressentir les effets du manque. Et je savais que j’allais devenir agressif.

Mais en entrant chez moi, je me rendis compte que les complications ne faisaient que commencer. Car j’allais devoir confronter un autre membre de la famille S’Trasza, et pas des moindres : Halex. En la voyant mon cœur eut le réflexe de bondir un peu plus fort, je notais ses cernes, elle avait l’air fatiguée…Elle portait un pantalon et une chemise à manches longue…Une tenue à laquelle elle m’avait peu habitué. J’aurai pu avoir un élan de joie en la voyant, la prendre dans mes bras, l’embrasser, lui dire qu’elle m’avait manqué et que j’avais besoin d’elle…Mais colère avait pris le dessus. J’étais furieux après son frère, après moi…mais aussi après elle. Elle m’avait abandonné à un moment où j’avais le plus besoin d’aide et de soutien.

J’arborai une attitude glaciale alors qu’elle s’approchait de moi, stoppée dans mon élan, sans doute en raison de mon regard sombre. La jeune femme se sentit brusquement dans la nécessité de me justifier son absence. J’eus un haussement d’épaules…et un rictus mauvais sur mes lèvres pincées.

- Ha oui…On m’en a parlé…ta famille qui te fait des misères. Et ton père…

Ce dernier mot vint s’étrangler dans ma gorge…Je m’étais détourné, cherchant à dissimuler à la jeune femme mes mains qui tremblaient et mon état peu avenant. L’éloigner de moi…voilà ce que je devais faire. Je ne pouvais lui infliger ma destruction. J’avais la solution toute trouvée pour qu’Halex ne cherche plus à me voir…Et bien que cela me fasse mal…je préférai la voir partir maintenant…avant qu’il ne soit trop tard. Je mis donc mon plan en application :

- Bref…tes excuses je les connais…On me les a clairement expliquées…

Je passais devant elle, me dirigeant vers ma chambre. Je fouillais dans un tiroir, extrayant une capsule de Met’ déjà prête dans un pistolet à injection. Je remontais ma manche et injectais le produit qui me manquait tant.

Je revins dans la pièce principale…avisant la jeune femme…Mon ton était toujours aussi froid, posant mes yeux sur elle je la regardais de mes pupilles noires totalement dilatées désormais sous le shoot que je venais de prendre. Au moins mes mains ne tremblaient plus et j’avais désormais l’assurance nécessaire pour la repousser loin de moi…malgré le déchirement que cela allait me procurer.

- Alors…qu’est-ce que tu attends de moi ?

Jouer les salauds avec Halex n’allait pas être facile…et encore moins de tout repos…



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Sur le coup, je demeurais muette de surprise, incapable de dire si c’était son attitude, son regard ou ses mots qui me blessèrent le plus. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il me saute dans les bras car je n’avais pas réussi à être présente quand il en avait eut le plus besoin. Je n’arrivais pas à lui dire combien j’avais supplié pour qu’on me laisse le rejoindre. Stupéfaite, je le vis se détourner de moi.

-…Des excuses… ?

J’avais murmuré ces deux mots, me sentant pâlir. Je me souvenais d’avoir demandé à Max de lui dire que j’étais… châtiée – un maigre mot pour ce qui m’était vraiment arrivé… Et… il trouvait que c’était une excuse. De nouveau seule, je secouais la tête doucement, déchirée par le fait de ne pas avoir été là pour lui… et par le fait que je savais que je ne pouvais pas lui dire ce qu’il s’était réellement passé. Il ne me semblait pas vouloir l’entendre. Pendant son absence, je m’étais rapprochée du comptoir et j’avais récupéré ma tasse dans l’espoir de me réchauffer un peu.

Je n’avais pas espéré que la conversation soit agréable pour moi. Je m’étais préparée à encaisser la colère de Balian et aussi le fait qu’il soit injuste parce que je le méritais. Son retour me fit lever les yeux vers lui, soutenant un regard glacé. Il semblait un peu moins… tremblant sans que je comprenne pourquoi. Sa question tomba comme un couperet. Je secouais doucement la tête.

-Je… suis venue ici pour toi. Je viens à peine de revenir sur Coruscant. Tu es la première personne que je suis venue voir.

Je m’étais encore approchée de lui, incapable de rester loin. Je m’immobilisais tant bien que mal, me retenant de terminer la distance pour me jeter dans ses bras. J’avais presque l’impression d’être une inconnue devant lui. Pire… même lors de notre première rencontre, il ne m’avait pas contemplé ainsi.

-Je suis terriblement désolée, Balian. J’ai essayé de m’enfuir de là où j’étais mais…

Je me mis à trembler. J’étais gelée, luttant contre le souvenir d’un autre échec qui avait entraîné des morts. Là, Balian était encore en vie mais sa colère envers moi était presque effrayante. Je ne terminais pas ma phrase. J’avais été attrapée et avais dû payer cette tentative. J’inspirais profondément pour essayer de reprendre le contrôle sur mes émotions et moi-même. Inconsciemment, je me tordis les doigts… Tic hérité de mon séjour chez les Vestales.

-Je sais que tu avais besoin de moi. Et… que tu as toujours besoin de moi. Je… Est-ce-que tu me laisserais revenir ?

J’eus un sourire plein d’espoir. Je lui parlais comme si nous avions rompus notre relation… quelle qu’elle puisse être. En ces instants, j’aurais donné tout ce que j’avais au monde pour pouvoir me lover contre lui et respirer son odeur, pour l’entendre m’appeler Trésor et me sourire. Finalement, je cédais et franchis la distance qui restait pour venir contre lui, enroulant mes bras autour de sa taille et calant mon oreille au niveau de son cœur.
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Sa surprise n’était pas surprenante. Max m’avait dit qu’elle allait subir une sorte de « retraite » …pas très sympathique. Il avait employé des termes qui m’avaient presque choqué, m’imaginant la pauvre Halex, certes forte et résistante, livrée à des rites et des traditions que je qualifierais presque de barbares. Mais plus le temps passait depuis la mort de mon père, plus ma compassion et l’espoir de la serrer de nouveau dans mes bras s’étaient envolés. Cédant la place à de l’amertume et une forme de solitude que je ne m’expliquais pas…Ou que je ne voulais pas m’expliquer. Car cela aurait été reconnaître qu’il y avait eu quelque chose entre la jeune femme et moi.

Cela me faisait moins mal de me convaincre qu’il n’y avait finalement rien entre nous. Nous avions passés de bons moments et voila tout. A ma question elle m’apporta une réponse qui me fis sourire. Pas un sourire béat ou affectueux comme de coutume…Non…un rictus méprisant…moqueur presque. Elle était venue me voir…A la bonne heure…Ma voix cingla :

- Ho…voyez-vous cela…Très flatté que tu te sois souvenue de moi.

Pour qu’Halex ne vienne plus me voir, et renonce à moi, il n’y avait qu’une solution…Qu’elle me haïsse…Pour cela je devais la massacrer…la broyer…Devenir un être méprisable…Je devais…être comme j’étais actuellement avec tout le monde : un cauchemar ambulant…Avant qu’il ne soit trop tard. Et qu’elle ne cherche à m’aider, à jouer les infirmières pour moi. Halex était destinée à se marier…mes problèmes ne devaient pas venir entraver son Destin…Tyberr’Hyus avait raison…

Elle s’excusait de ne pas avoir été là pour me soutenir, pour ne pas avoir pu s’échapper de là où elle était…Une petite part de moi, encore sensible à tout ce que représentait Halex à mes yeux, aurait voulu se jeter sur elle pour la prendre dans mes bras…La réchauffer alors qu’elle tremblait, la réconforter parce que je savais qu’elle avait vécut quelque chose de terrible. Elle se tordait les doigts, affichant une nette nervosité. Je fronçais les sourcils, je ne croyais pas l’avoir déjà vu faire cela…Qu’est-ce qu’ils lui avaient fait ?

Ce qu’elle avait précédemment hésité à faire, finalement elle le fit. Et les derniers pas qui nous séparaient l’un de l’autre elle les franchit. Ses bras passèrent autour de ma taille et elle vint caler son oreille contre mon cœur. Ce dernier battait vite, mais c’était les effets de la drogue…Ma respiration était des plus calmes, je fermais les yeux quelques instants…Je n’esquissais pas le moindre mouvement pendant quelques secondes. Puis…la sentence tomba :

- Tsss…je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé…et je n’en ai rien à foutre… Mes mains vinrent saisir ses bras qui m’enlaçaient et je l’écartais de moi : tu n’étais pas là…mais ce n’est pas si étonnant après tout…Je la lâchais, non sans la repousser. Puis je me détournais : revenir ? Qu’est-ce que tu as cru ? il n’y a rien qui puisse revenir…car il n’y a jamais rien eu…

Je m’éloignais pour me préparer un café comme si c’était parfaitement naturel. J’évitais de la regarder…je ne pouvais pas…et j’assénais un dernier coup :

- Je n’ai pas besoin de ton aide… ma voix se mua en un murmure : de toute façon c’est trop tard à présent…

C’était trop tard…effectivement. Le poison coulait déjà dans mes veines…et j’étais perdu…




Halex S'Trasza
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Ses paroles me cinglèrent et me firent bien plus mal que la badine qui avait tracé un étrange tableau sur ma peau pâle. Enfin… plus vraiment pâle désormais. Sous mes vêtements, elle était « décorée ». Face à cela, les mots de Balian firent passer mes dernières semaines à des vacances. Je sentais sa colère, sa rancune et son amertume. Je lisais son mépris aussi aisément que j’avais pu lire un certain bonheur durant nos trop fugaces moments ensembles. Et malgré tout, je cédais à mon envie, non mon besoin d’être contre lui. J’avais réalisé une chose : je l’aimais plus que je ne pouvais le dire. Surtout en ces instants. J’aurais voulu le lui avouer mais… son immobilisme me fit craindre le pire…

Et en fait, rien n’aurait pu me préparer à ça. A l’entendre me dire qu’il en avait rien à faire de ce qui m’était arrivé, à m’écarter de lui puis à me repousser en continuant à m’asséner des mots qui faisaient plus de dégâts que tous les coups que j’avais pu recevoir dans ma vie. L’air hébété, je l’entendis m’annoncer qu’il n’y avait jamais rien eut entre nous. J’eus l’impression que le monde autour de moi sombrait, que mon cœur venait de s’arrêter. En réalité, il continuait de battre malgré l’explosion qui me fit haleter. Plus rien n’eut d’importance, pas même le fait qu’il ne me regardait même plus comme si je n’existais plus.

Et puis… Advint une chose que je n’aurais jamais cru pouvoir revivre… et qu’en même temps, je haïssais. Serrer les poings n’empêcha pas l’humidification de mes yeux. Je papillonnais des paupières, tâchant de chasser ces larmes qui me serraient la gorge. Je tremblais à la fois de froid, d’épuisement et du choc. Ses mots tournoyaient dans mon esprit. Il fallait que je parle, que je dise quelque chose, que je me mette en colère. Mais en fait, il n’y avait plus rien… rien d’autre que le vide. Je me sentais vidée.

-Je t’aime.

L’aveu m’avait échappé dans une vaine tentative de lui parler. Je n’essayais même pas de lui faire changer d’avis. Vacillante, je me rapprochais du comptoir pour récupérer ma veste. L’enfiler me fit siffler de douleur. Je récupérais mon sac et le contemplais une dernière fois. Les larmes roulaient sur mes joues et rendaient ma respiration difficile.

-Tu as raison. J’ai été stupide de croire qu’il y avait quelque chose, ne serait-ce qu’un peu, entre nous.

Il y avait une parfaite dichotomie entre mes mots et mon ton. Il ne pouvait ignorer que je pleurais tout en étant convaincue de ce que je lui disais. C’était moi la fautive dans tout cela. Maintenant, je ne pouvais que contempler le gâchis que j’avais généré. Comme l’autre fois, mon échec avait mené à la ruine. Heureusement, il n’y avait qu’une seule victime cette fois-ci : moi. Je séchais mes larmes avec ma manche et m’en allais, refermant délicatement la porte. Seulement après, je m’enfuyais en courant, me demandant où j’allais bien pouvoir trouver refuge.
Balian Atraïde
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J’avais su frapper juste avec mes mots, sans avoir besoin de m’énerver et devenir violent. C’était ce que je craignais. La dernière fois que j’avais confronté une femme dans mon état…c’était mon ex…et je l’avais frappée…Si violement qu’elle en était tombée, la lèvre en sang. Elle m’avait poussé à bout dans ma colère…et m’avait insulté me faisant passer pour pire que je n’étais.

En cet instant je m’étais attendu à plus de résistance de la part d’Halex. Mais en réalité elle était plus sous le choc qu’autre chose. Elle avait dû sacrément morfler pour être dans un tel état. Je remerciais la Force qu’elle n’ait pas cru bon de m’expliquer ce qu’elle avait pu subir. J’aurai été tiraillé entre la réconforter et l’envoyer paître…

Je lui tournais le dos, mais je devinais chacune de ses réaction…Son souffle coupé suite à, ce qui furent sans doute mes pires paroles…comme quoi il n’y avait jamais rien eu entre nous…J’avais espéré qu’elle se mette en colère, qu’elle casse quelque chose…Bref qu’elle me rende la tâche plus facile. Mais au lieu de cela, je devinais son désespoir…sa tristesse…Je tâchais de ne pas prêter attention à ses paroles. Je pris une gorgée de mon café…essayant de me concentrer sur cela…Jusqu’à ce moment…

J’avais entendu suffisamment de personnes pleurer pour être en mesure de reconnaitre cet état sans même que j’eusse besoin de le voir. Or, Halex s’était mise à pleurer…Je reposais ma tasse d’un geste sec…Un geste qui aurait pu être interprété par la jeune femme comme tourné contre elle…pour mettre fin à ses jérémiades. Et ce fut ce moment-là qu’elle prononça ces quelques mots…trois petits mots…sept lettres…si simples, mais si lourds de sens…Ce fut mon propre cœur qui eut un temps d’arrêt… Mes mains s’étaient agrippées au plan de travail…Je ne pouvais pas me retourner…Je me contentais de répondre sur le ton le plus froid et le plus détaché que je pouvais :

- Comme c’est dommage pour toi…

Je l’entendis prendre sa veste, elle continuait de pleurer…forcément. Ses derniers mots résonnaient d’une drôle de façon. Quelque chose n’allait pas. Entre son ton et ses paroles il y avait une dissonance nette. Je tenais bon, ne me retournant pas…fermant les yeux, serrant les poings…Elle ferma doucement la porte…

J’avais saisi ma tasse et l’assenais violement sur le comptoir. Elle se brisa en mile morceau sous le choc. J’étais submergé de rage…Ho ce n’était pas après elle que j’en avais…Mais après moi…Moi…le « meilleur docteur de la base » …qui venait de briser le cœur d’un être innocent. Et le mien avec…Mes jambes se dérobèrent…je chutais au sol…Je n’avais pas prévu qu’elle me fasse un tel aveu. Pourquoi avait-il fallu qu’elle me le dise…

- Halex…murmurai-je…tu ne seras jamais heureuse avec moi…C’est mieux ainsi…

Je sentais quelque chose couler sur mes joues…Je portais ma main pour essuyer ces larmes qui s’étaient échappées, c’est là que je remarquais le sang sur ma main…En brisant ma tasse je m’étais ouvert…Quelle poisse…

Pitoyable…Je ramenais mes jambes à moi, et posais mes bras sur mes genoux pour y cacher mon visage…Un refuge, un cocon où je pouvais pleurer…seul…Pleurer sur toutes ces décisions de merde que j’avais pu prendre depuis que je reprenais de la drogue…Sauf qu’à présent il n’y aura plus personne pour m’aider à me redresser…Cela je m’en assurai très bien…repoussant chacune des personnes qui m’étaient chères…





FIN DU RP


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