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Ambiance - Where is my mind ?


L’air frais du matin arracha à frisson à Jyll. Elle venait de finir son service au Roxanne pour rentrer dormir chez elle. La nuit serait courte après cette journée de travail assez chargée. Son sac sous le bras, elle portait une tenue plus casuelle, blouson en cuir synthétique, pantalon en jean elle marchait sous la pluie légère qu’il tombait. La ruelle était assez lumineuse en dépit du ciel couvert et des nuages dans le ciel, les néons criards des différents commerces encore ouverts pour éclairer les rues quand il ne s’agissait pas de l’éclairage public vieillissant. Jyll se grilla une cigarette afin de décompresser, petit rituel psychologique qui lui servait de sas de décompression alors que ses épaules se relâchaient. Un coup d’œil à son chrono lui indiquait qu’il était 04:28. Elle avait encore du temps devant elle avant d’attraper son transport vers son appartement. Inhalant une bouffée de sa cigarette, Jyll retint son souffle avant de laisser la fumée franchir ses lèvres. Elle s’avança à proximité d’un petit kiosque tenu par un twi’lek qu’elle connaissait bien, un dénommé Jart qui avait ouvert à environ quinze mètres du Roxanne. Jyll s’y avança alors qu’il était occupé à cuisiner quelque chose, tournant le dos à des clients éventuels, une bonne odeur de poisson grillé et d’épices culinaires venaient chatouiller les épaules de la native d’Ord Mantell qui s’accouda au kiosque, tira une nouvelle bouffée de sa cigarette et prit la parole d’une voix forte et grave pour signaler sa présence.

- Alors Jart ? T’as eu du monde ?

Le twi’lek sursauta quelques peu et se retourna. Agacé, il s’apaisa immédiatement en reconnaissant Jyll qu’il appréciait comme étant une de ses clientes régulière. Sa voix aux accents de Ryloth s’éleva.

- Tu m’as fais sursauter ! Plutôt tranquille à cette heure-ci, ta commande est prête depuis… *il leva les yeux pour voir son holochrono* cinq minutes.
- Ouais, on m’a retardé un peu avant de partir, Ryen voulait discuter.
- Et nous savons tous les deux qu’il est plutôt loquace. Il m’a tenu la jambe pendant vingt minutes y’a trois jours à la sortie de son service.

Jyll ricana et tira une nouvelle bouffée sur sa cigarette. Tout en se rapprochant de la devanture du toit du kiosque pour ne pas se retrouver trop trempée alors que l’averse s’intensifiait.

- Eh bien, heureusement que je ne prépare pas ses repas ! Me voilà chanceuse !
- Il à assez de tact pour s’apercevoir –un peu tardivement je te l’accorde- quand il devient chronophage. Tiens c’est pour toi.

Jart s’essuya les mains dans son tablier puis s’empara d’un petit sac dans lequel se trouvait la fameuse commande de Jyll. Il le déposa sur le comptoir avec le terminal de paiement tout en récitant machinalement la commande habituelle à sa cliente fidèle.

- Comme d’habitude, aux crudités, fromage et viande de nerf, sauce habituelle. Une petite soupe en entrée, et un thé aux herbes de Ryloth.
- Tu es toujours au top Jart !

Répondit la barmaid d’une voix enjouée en terminant sa cigarette avant d’écraser le mégot dans le cendrier. Elle inspecta le contenu du sac et tira sa carte de paiement qu’elle présenta devant le terminal du cuisinier pour que la transaction se déroule.

- Au plaisir ! Bonne soirée !
- A bientôt Jart ! Bon courage !

Lança Jyll qui s’empara de sa soupe pour la siroter à travers sa paille, le potage réchauffa sa poitrine et son visage tandis qu’elle reprit la route vers la station de transport PLO-54 alors que la pluie s’intensifiait quelques peu. La rue n’était pas très animée mais pas totalement déserte. Loin au dessus de sa tête, les files interminables de speeders zébraient le ciel de leurs phares, émettant un ronronnement de moteur qui avait de quoi être apaisant si l’on n’était pas trop habitué pour y prêter attention. Croisant quelques noctambules commençant ou quittant leur travail, étudiants fêtards et anonymes en transit, Jyll gardait l’œil non pas parce que ce secteur était mal famé, mais plus par habitude de vétérane des forces de sécurité de Coruscant. Ses sacs sous le bras, la barmaid se dirigeait d’un pas un peu nonchalant, gardant l’œil sur son holochrono : 04 :35… Oui la nuit serait courte. Et même si ce potage et cette nourriture la réchaufferait et l’aiderait à lutter contre la fatigue, elle se languissait déjà de pouvoir se faire couler un bain chaud pour se détendre davantage.


Karm Torr
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À droite.
C’est le vide, à droite.
Tu veux le chemin le plus court ou pas ?
Dis donc, j’aimerais bien t’y voir.
À droite, je te dis.


Le Maître Jedi poussa un soupir théâtral de personne ne profita et s’élança dans le vide par un bond prodigieux qui le fit atterrir dans une roulade quelques mètres plus loin, sur la corniche étroite du bâtiment opposé.


OK, et maintenant, trois étages plus haut.
La prochaine fois que tu me demandes de l’aide, je fais l’évanouissement.
Grimpe, ça va bientôt exploser.


Karm réprima un juron colorée de sa langue maternelle, avant de s’agripper à une gouttière renforcée destinée à récupérer les pluies de Coruscant, dont la composition tenait en général plutôt de l’acide industriel que de l’eau pure et rafraîchissante. Un quart d’heure qu’il jouait les gymnastes sous amphétamine entre les buildings escarpés du quartier.


Je te préviens… la prochaine fois…
Cinq minutes.
… fracture du tibia ou pas…
Tu serais moins essoufflée, remarqua la voix dans son oreille, si tu passais moins de temps à papoter…
… c’est toi qui t’y colles.


Le Gardien parvint à se hisser sur la plateforme pour speeders. De fait, les Sentinelles — ne jamais parler aux Sentinelles au milieu de la nuit, particulièrement pas au Temple de Coruscant — avaient eu raison : la bombe chimique était bien là.


Bon, maintenant, sois attentif et méticuleux, sinon, tu vas te faire fondre les mains.
Jamais plus je me relève au milieu de la nuit pour me chercher un en-cas…
Te plains pas, je t’aide à éliminer les calories superflues.


Les secondes défilaient sur l’écran de l’engin. Karm commençait à entendre les sirènes des speeders de police qui s’approchaient. Mais ils arriveraient trop tard. Fort heureusement, ses mains ne tremblaient pas. Elles ne tremblaient jamais. Les instructions étaient précises et, quelques secondes avant la fin du compte-à-rebours, alors que les droïdes des forces de l’ordre posaient leur pied métallique sur la passerelle, l’explosif fut désamorcé.


Pas mal pour un explorateur. Allez, passe moi aux robots, je vais m’occuper de la paperasse.
Trop aimable, fit Karm en extirpant le comlink auriculaire pour le tendre à l’un des droïdes. Tenez, vous avez pas d’oreille, mais je suis sûr que vous trouverez un moyen de vous débrouiller.


Trois turbolifts plus tard, le Maître Jedi comptait préventivement ses futures courbatures en déambulant à pas lents dans les rues de Coruscant. Quand il y mettait les pieds, il se souvenait à chaque fois pourquoi il n’avait jamais songé à embrasser la voie des Sentinelles : tout était toujours très compliqué, trop imbriqué, trop incertain ici. Ici, c’était une bombe, là, un trafic de vibrolames militaires. Que la ville-monde tînt encore debout relevait à ses yeux d’un inexplicable miracle.


Vous avez quoi de vegan, fit-il à un Twi’Lek qui tenait un kiosque à emporter ?
De vegan, répéta le cuistot comme si ça relevait de l’insulte personnel ? Vous êtes un Ithorien ou bien ?
Je sais, la ressemblance est frappante.


Quelques minutes plus tard, Karm récupérait son sac transmis de mauvaise grâce par un Twi’Lek qui maugréait encore vegan… quand il eut tourné le dos. Après avoir consulté son datapad pour s’orienter dans une ville qu’il ne connaissait pas si bien, l’Ark-Ni prit la direction de la station de transport PLO-54. L’idée de jouer les acrobates pour rentrer au Temple avait été violemment rejetée par ses cuisses.


Vous aussi, il vous a jeté un regard meurtrier quand vous avez passé commande ?


Arrivé à la station, il s’était laissé tomber sur un banc à côté d’une jeune femme dont le sac était frappé du même logo que le sien. Il offrait un spectacle incongru en ces lieux. Avec son sabre au côté et les deux à ses cuisses, il était indubitablement un Jedi, mais c’était à peu près la seule chose qui le trahissait : sa tenue était celle de tout le monde dans cette rue et sa posture n’avait rien de la rigidité un peu crispée qui distinguait d’ordinaire les moines combattants qui dominaient la ville depuis leur Temple.


D’ailleurs, il s’était assis en tailleur sur son siège en plastique, pour déballer un sandwich aux boulettes de fèves encore fumant.


Chmpshmmppf, fit-il la bouche pleine, avant de déglutir et de répéter plus distinctement : N’empêche que c’est bon.


C’était là toute l’étendue de son talent pour la critique gastronomique.


Son regard d’un bleu surprenant détaillait chacun des passants. Les étudiants. Les travailleurs de nuit. Les pauvres hères qui n’avaient nulle part où aller et qui prenaient les transports, dans un sens, puis dans l’autre, en attendant que la nuit passe.


La dernière fois que je suis sorti si tard sur Coruscant, quelqu’un a tenté de me faire exploser à la grenade. Je devrais p’têtre m’abstenir des promenades nocturnes.


(De toute évidence, il avait un style de conversation bien à lui.)


Ça vous plaît ? Coruscant, je veux dire. J’ai parfois l’impression d’avoir le droit qu’aux mauvais côtés de la ville et du coup… Si j’étais eux, ‘fin comme eux…


D’un geste de la tête, il désigna un troupeau de jeunes gens dont la démarche titubante était un hommage à la qualité des liqueurs qu’on servait dans le coin.


… je crois que je resterais calfeutré chez moi. Mais vous, ça a pas l’air de vous stresser particulièrement d’être dehors au milieu de la nuit. J’me trompe ?


Il ne parlait pas non plus comme un Jedi.
(Tout compte fait, peut-être que les sabres laser étaient volés ?)
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Assise sur son banc, à terminer sa soupe à la paille, Jyll repéra un homme s’asseoir à côté d’elle. Il avait l’air quelques peu étrange avec son attitude juvénile et ses traits androgynes. Elle ne comprit pas tout de suite sa première question avant que ses yeux ne se posent sur le logo du sac contenant son sandwich. Ce mystérieux jeune homme s’en était acheté un chez Jart, et instantanément elle fit le lien avec sa question. Jyll termina son potage à la paille, écoutant cette personne qui évoquait un incident avec une grenade et qui parlait à propos de Coruscant et de ses dangers éventuels. La barmaid n’était pas certaine de voir ou il voulait en venir et se demanda s’il n’était pas sévèrement alcoolisé, pourtant vu sa proximité avec lui il n’avait pas l’air de sentir l’alcool.

La pluie continuait de tomber doucement sur le toit au dessus du quai sur lequel Jyll attendait. Il avait l’air particulièrement étrange et Jyll commença à se demander ce qu’il voulait, jusqu’à ce qu’elle remarque deux cylindres de couleur argentée à sa ceinture. C’était suspect, beaucoup trop suspect…. La femme à la peau hâlée s’interrogea et commença à se demander si ce n’était pas un voleur qui essayait de l’embobiner. Ayant fini sa soupe, Jyll s’empara de son sandwich et commença à mordre dedans avant de répondre à cet inconnu suspect d’une voix calme et douce.

- Je connais le vendeur, un peu aigri mais un chic type quand on prend le temps de le connaitre.

Ses dents se refermèrent sur une nouvelle bouchée, avant de reprendre la parole sur le même ton tranquille même si elle restait vigilante à propos de cet inconnu.

- Vous avez du vous aventurer dans le mauvais quartier si vous avez failli vous manger une grenade. Coruscant est un monde comme un autre, elle a ses bons côtés et ses mauvais côtés. Il faut juste savoir quels coins fréquenter, et ceux à éviter.

Toujours sur ses gardes, Jyll restait calme. Sa formation de tireuse d’élite attentive aux mouvements de main de cet homme qui visuellement était bien loin des représentations des Jedi que pouvait imaginer la native d’Ord Mantell. Au besoin son pistolet blaster lourd se trouvait dans son sac à main… Peut-être que ce serait suffisant pour repousser ce petit voleur s’il se montrait trop insistant.

- Pourquoi stresser ? La peur de la mort ? Croyez-moi, quand on comprend que la mort peut vous faucher à tout instant, on a de quoi être tranquille et savourer un peu ces moments de tranquillité.

Suffisamment d’assurance affichée découragerait certainement ce brigand de passer à l’acte. Probablement que ses sabre laser étaient des faux d’ailleurs. Après tout, les Jedi étaient réputés pour être des combattants d’exception, et vu la jeunesse de cet homme, il était très improbable qu’il parvienne à se défaire d’un chevalier Jedi en combat singulier. Mais pour l’heure il ne semblait pas hostile, aussi Jyll se détendit un peu mais demeurait vigilante tandis qu’elle mordit à nouveau dans le pain. Autant faire la conversation jusqu’à ce que le transport arrive…

- Cela dit… ça n’a pas l’air de beaucoup vous préoccuper non plus.

Avait-elle dit d’un ton léger tandis que sa mâchoire arrachait un nouveau morceau de sandwich.
Karm Torr
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Tiens, tiens, tiens.
(Se dit le Jedi.)
Quelle singulière interlocutrice.


Le jeune Maître eut un bref regard pour sa voisine de banc en plastique abondamment taggé. Qui parlait de la mort en ces termes au beau milieu de la nuit sur Coruscant ? Avec sa chance légendaire, Karm s’imaginait très bien être tombé sur une assassine d’élite décidée à se venger du monde entier en tuant tout ce qui lui passait sous la main.


J’m’aventure toujours dans les mauvais quartiers, c’est en quelque sorte ma spécialité. Si j’étais un cyborg, j’aurais un GPS intégré qui me ferait aller droit vers les réacteurs en fusion.


Les mauvaises langues de l’Ordre suggéreraient que c’est probablement déjà le cas.


Karm tira une racine au vinaigre du milieu de son sandwich pour la croquer, avant de secouer la tête.


Il en faut beaucoup pour me préoccuper, j’ai tendance à être plus dangereux que les dangers des quartiers dangereux.


Le Jedi s’interrompit et esquissa une moue contrariée.


Ouais, bon, OK, j’avoue, dans ma tête, c’était un peu mieux formulé et surtout vachement moins arrogant et menaçant. À ma décharge, j’ai eu une soirée mouvementée.


Leur étrange conversation fut interrompue par une série de grésillements que les usagers des transports en commun de Coruscant ne connaissaient hélas que trop bien. Après deux tentatives infructueuses, le projecteur encastré dans permabéton du quai parvint à cracher son hologramme vacillant du visage de Raika, la mascotte de la régie des transports. Générée par ordinateur, elle était censée remporter l’adhésion des voyageurs, mais de l’avis unanime, elle évoquait surtout une Bothane fatiguée qu’on aurait passée à l’essoreuse à salade.


En r-r-r-raison d’une dysfonctionnement du p-r-r-r-ojecteur-r-r-r anti-gr-r-r-av de la ligne 120B, toutes les navettes ent-r-r-re R-r-r-épublique et Nébuleuse Xalo-r-r-r-r sont sup…


L’hologramme disparut brusqueent, avant de se matérialiser à nouveau, après quelques secondes.


… supprimées, reprit la mascotte d’un ton un peu plus fluide, des solutions de remplacement sont accessibles aux stations suivantes.


Le visage artificiel disparut pour laisser la place à un plan à peu près aussi compréhensible que le schéma du moteur hyperdrive d’un destroyer impérial.


Dites donc, il faut un doctorat de physique quantique pour prendre le bus, par ici.


L’averse avait redoublé et désormais la pluie battante martelait les rues tout autour d’eux. Comme le projecteur n’était pas couvert par le mince champ de force qui servait de toit à l’abri, il fut promptement inondé et le plan disparut tout à fait, laissant les voyageurs dans la plus profonde perplexité.


Et une sacrée mémoire. J’ai connu des jungles moins hostiles.


La perspective de courir pour finir trempé jusqu’aux os à la prochaine station qui ne serait peut-être pas desservie non plus ne l’enchantant guère, le Gardien se tourna vers son interlocutrice et suggéra :


On se partage un taxi ? Perso, je vais au Temple Jedi. ‘Fin, de toute évidence, quoi. Mais on peut vous faire déposer avant. Parce que bon, j’ai l’impression que c’est ça ou faire de la natation debout dans les rues de Coruscant, et vu le degré d’acidité des précipitations locales, j’aimerais autant pouvoir préserver le velouté délicat de ma peau qui contribue tant à mon succès.


En tout cas, pour sa part, il avait dégainé son datapad, qui, de fait, avait pour fond d’écran le logo de l’Ordre Jedi. Pendant qu’il téléchargeait de l’holonet une application de taxi, l’Ark-Ni poursuivit :


Et donc ce que je voulais dire, c’est que si je n’avais pas été un combattant, j’imagine que ça m’aurait stressé, de vivre dans une ville comme celle-ci. Je veux bien qu’il y ait des bons et des mauvais côtés partout, mais je doute que les rues d’Iziz fassent tout à fait le même effet, quoi.


L’application téléchargée, Karm activa son localisateur pour attirer un taxi. Quelque part au-dessous d’eux, dans la cohue perpétuelle des speeders qu’aucune intempérie n’interromprait jamais, un chauffeur devait recevoir ses coordonnées et couvrir tous les autres conducteurs de pittoresques insultes, comme il était d’usage sur Coruscant.


Et franchement, j’sais pas si je souhaiterais que tout le monde ait conscience que la vie est fugitive et que la mort peut les saisir à n’importe quel moment. Pour qu’une conscience aussi aiguë de sa propre mortalité conduise à cette sorte d’insouciance que vous décrivez, faut avoir un tempérament bien particulier. Y a plein de gens que ça laisserait paralysés d’angoisse existentielle, non ?


En vérité, les seuls gens que Karm connût qui eussent tout à la fois la conviction que la mort les attendait à chaque tournant et la détermination à vivre leur existence pleinement étaient ceux qui avaient pris l’habitude du danger.


Une nouvelle fois, le Jedi considéra sa voisine d’un regard songeur.


Du coup, quelque chose me dit que vous êtes pas précisément du genre fragile…
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Partageant son repas avec ce jeune homme, celui-ci reprit sa conversation en faisant mention de son don inné de se mettre toujours en danger. Un qui devait avoir une sacrée poisse… ou alors qui cherchait vraiment à mettre fin à ses jours de manière anticipée. Jyll déglutit son morceau et répondit au tac au tac d’un air assez familier et concerné par la situation.

- Vous devriez vous faire rembourser votre GPS si vous voulez mon avis. A ce train là vous ne risquez pas de faire de vieux os.

Le petit jeu de cet inconnu à se donner un air dangereux amusa Jyll qui manqua de s’étouffer en ricanant, ce morceau de sandwich passait difficilement au fond de sa gorge après ce petit jeu. Elle toussa bruyamment, leva sa main libre devant sa bouche en contenant son hilarité. C’était évident que cet homme n’était pas dangereux et encore moins un voleur ou un assassin. Cela ne répondait pas à la question « comment avait-il pu se procurer deux sabres laser ?», mais au moins avait-il suffisamment de sens de l’humour pour que la native d’Ord Mantell se détendre un peu. La barmaid reprit d’une voix un peu enrouée, toussant par moment mais amusée.

- Oh vous vous en sortez pas mal –elle toussa-, j’y ai presque cru. Le problème c’est –elle toussa à nouveau et mima sa tête avec sa main- votre visage n’a pas assez de cicatrices pour venir renforcer votre récit. – Jyll ferma sa main et tapa sur son buste pour reprendre son souffle- Et vu votre attitude et vos traits encore fins, vous n’avez pas vraiment la carrure d’un baron du crime.

Elle gratifia le jeune homme d’un sourire en se demandant vraiment d’où il venait cet énergumène bien loin de l’idée de Jedi que Jyll voyait comme une sorte de moines sérieux et peu aimables. Leur ordre avait-il changé depuis toutes ces années ? Après tout de mémoire deux des leurs avaient été chanceliers ces dernières années… mais dans sa carrière la vétérane n’en n’avait encore jamais rencontré et encore moins aperçu un de loin en chair et en os. Au sein des services des Forces de Sécurité de Coruscant il y avait eu, certes, quelques rumeurs ici et là sur différents Jedi ayant intervenu dans les bas-fonds de la capitale, mais les témoignages étaient assez divers : certains les voyaient comme des civils avec un permis d’enquête et une appréhension très laxiste des règles, d’autres comme de fins limiers très utiles et compétents, des gens de confiance et doués, et d’autres comme des rabat-joie permanents n’ayant aucun sens de l’humour et particulièrement coincés du…

Jyll toussa, un dernier morceau avait eu du mal à passer visiblement.

La vétérane fut tirée de ses pensées tandis qu’elle reprenait un morceau de sandwich ; l’hologramme indiquant la prochaine navette avait signalé non sans efforts que le transport qu’elle attendait était supprimé en raison de difficultés techniques. Elle protesta dans sa langue natale avec une bouchée encore dans sa bouche en pointant de la main l’hologramme avant de ronchonner dans son coin. Jyll écouta l’inconnu commenter l’annonce et la disparition du plan holographique. La barmaid haussa les épaules simplement et reprit la parole d’un ton un peu dépitée.

- Je connais le chemin, je prends cette navette quotidiennement… Ça arrive de temps en temps, mais à pied je vais en avoir pour de longues heures de marche. A ce compte là autant retourner au travail et dormir dans mon bureau, je serai plus en forme pour le prochaine nuit. C’est un autre genre de jungle ici… faite de permabéton, duracier et plastacier… Cela dit je ne connais pas Iziz, je ne peux pas vraiment comparer. C’est dans quel système ? Vous êtes né là bas ?

La vétérane avait passé sa vie entre Ord Mantell, Corellia et Coruscant sans jamais vraiment sortir de ces trois systèmes, aussi Iziz ne lui disait absolument rien comme la majorité des résidents permanents de la capitale républicaine qui ne quittaient que rarement cet endroit. C’est alors qu’il fit une réflexion assez pertinente sur les premières paroles que la barmaid avait prononcées. Il visait juste le bougre, et ce devait très probablement être un Jedi vu qu’il avait mentionné vouloir se rendre au Temple : aucun voleur ne pourrait y entrer comme ça. Jyll termina la fin de son sandwich avant de taper dans ses mains pour enlever les miettes qu’il pouvait y rester.

- Banco ! Pour certains ça les paralyserait, et pour d’autres je pense que ce serait une forme de libération… de manière positive ou négative.

Elle se leva et rejoignit le jeune homme pour rebondir sur son aimable invitation à partager un taxi.

- Je ne vous cache pas que l’idée de rentrer sous la pluie à cette heure-ci ne m’enchante pas vraiment. Faisons comme ça pour le taxi ça permettra de discuter de tout ça au sec. Vous êtes ?
Karm Torr
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Iziz, c’est la capitale d’Ondéron, expliqua-t-il bien volontiers, sans le moindre air de supériorité, parce que sa propre culture générale était fort lacunaire. Vous savez, c’est de là d’où… dont ? De là où. Ouais, bref, le monde de l’ancienne chancelière, là. Kira.


L’une des rares politiciennes dont il connaisse le nom, alors autant le placer, pour faire bonne mesure.


Et donc, j’ai un peu grandi là-bas. ‘Fin, j’ai surtout vadrouillé.


Son datapad émit un petit bip salvateur : le taxi était en approche.


Maître Torr, dit-il en guise de présentation, tandis que son regard fouillait l’averse au-dessus d’eux, à la recherche du modèle de speeder décrit par l’annonce. Enfin Torr, ça suffit, hein. J’suis pas très à cheval sur les formalités.


Un Maître Jedi ? Rien que ça ?


Ah, voilà.


Et en effet, un aéropseeder couvert vint se ranger au-dessus des rails et les deux voyageurs purent grimper à bord. Le pilote en était un droïde dont la tête pivota à 180 degrés pour leur regarder.


Bienvenue dans Happy Taxi, le taxi des voyageurs heureux. Happy Taxi est une marque déposée par E-Transports. E-Transports est une succursale de Wall-E Logistics. Wall-E Logistics est une…
C’est bon, ça ira sans la généalogie fiscale, merci.
Je suis 5L1P, votre chauffeur. Où aurais-je l’infini plaisir de vous conduire en cette belle soirée ?
Belle ?


Un éclair impressionnant zébra le ciel de Coruscant.


Hmouais. Au Temple Jedi, pour ma part.


Karm laissa sa voisine donner son adresse.


Quelle joie de pouvoir vous conduire dans les rues riantes de notre magnifique capitale, se réjouit le droïde dont l’algorithme social avait dû être développé par des Ewoks sous ecstasy !


Au moins, l’appareil s’élevait à nouveau dans la pluie, pour rejoindre le premier couloir de circulation. Le Jedi n’était pas sûr de voir la moindre différence entre le trafic aérien en plein milieu de la nuit et celui de la journée : c’était la même cohue de speeders, les mêmes chauffards qui bondissaient d’un coup de cinq mètres pour griller quelques minutes sur les autres conducteurs et les mêmes publicités holographiques gigantesques, qui vantaient les mérites des agences de voyage en direction des autres mondes du Noyau moins urbanisés.


Et donc, qu’est-ce qu’on disait ? Ah ouais. Non, j’suis pas né sur Iziz. Je suis un Ark-Ni.


Ça ne disait sans doute strictement rien à son interlocutrice, et c’était bien normal.


On est un petit peuple de… euh… ben d’Ark-Ni. ‘Fin d’humains, selon les xénobiologistes de l’université de Coruscant, mais franchement, je suis pas sûr que qui que ce soit parmi nous se considère comme ça. Question de perspective, j’imagine. Bref, on est des nomades, on vit dans des vaisseaux, des stations minières éphémères sur des astéroïdes et des stations spatiales, sur la Bordure Extérieure. Plutôt très extérieure, hein, la Bordure.


Sa nation ne comptait guère que quelques milliers, peut-être quelques dizaines de milliers de représentants, et comme leur société était fermée à toute influence extérieure, au-delà des échanges commerciaux strictement nécessaires à leur survie, leur existence et leur culture étaient largement ignorées du reste de la galaxie.


Mais je suis arrivé au Temple Jedi d’Iziz quand j’étais encore gamin, comme c’est l’usage. Et de fait, là-bas, la ville est complètement entourée par la jungle, vous voyez.
PIGNOUF, hurla brusquement leur chauffeur robotisé, au point, exploit rare, de faire sursauter un Jedi.
Non mais ça va pas bien, oui ?


À nouveau, la tête du droïde pivota entièrement.


Pardonnez-moi, gentil voyageur…
Gentil ?
… ma bibliothèque de comportements sociaux est en train de télécharger une mise à jour. Quelques dysfonctionnements langagiers peuvent survenir dans l’intervalle. Happy Taxi vous prie de bien vouloir excuser le désagrément. Happy Taxi, le taxi des gens heureux.
Tu peux regarder la route, plutôt ?
Que mes séduisants passagers se rassurent, répondit la machine, ma vision à 360 degrés est infaillible.
Ben pourquoi tu tournes la tête pour nous parler ?
Afin de vous mettre plus à l’aise, délicieux client.
J’t’avoue que c’est modérément réussi.


La tête du robot reprit sa position initiale. Par acquis de conscience, Karm agita sa main à l’arrière du crâne métallique.


Jeee voouuus voooiiis…
Cool.


Plus bas encore que le murmure qui était son mode habituel d’expression, il rajouta :


’Fin, je suppose…


À peu près rassuré sur les capacités de pilote de leur chauffeur, le Jedi reporta son attention sur son interlocutrice.


Et vous ? Vous êtes de Coruscant ? Mon ancien Padawan est né sur Coruscant.


Mais quel âge avait-il au juste, à la fin ?
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- Ah ! Ondéron !

Oui, définitivement elle connaissait cette planète située sur la route hyperspatiale reliant le Noyau Galactique à Kashyyyk, et accessoirement c’était aussi la planète ou siégeait le Conseil Jedi, du moins si sa mémoire était bonne car entre la fatigue, la digestion et le fait qu’elle avait appris ça il y a déjà plusieurs décennies, Jyll n’était plus très certaine de se rappeler avec précision de tout ça. Le nom dans l’ancienne Chancelière par contre fit apparaître un visage un peu flou dans sa mémoire.

- Oui oui ! Emilia Kira ! Je vois. Petite environ 1mètre 62-68 avec une peau très pâle qui portait des talons ? Plutôt fine comme un modèle mais avec un petit air sévère et ferme sur le visage ? Si c’est bien elle je vois qui c’est…

Elle n’était plus très certaine du prénom de l’ancienne chancelière et n’avait pas vraiment suivi non plus l’ensemble de son action politique. Et son travail de barmaid faisait qu’elle n’avait eu que de vagues échos de son procès, le genre d’information qu’elle n’avait pas vraiment mémorisée. Quoiqu’il en soit, le jeune homme se présenta comme étant Maître Torr ce qui provoqua chez Jyll un froncement de sourcils quelques peu sceptique : dans son ordre, ce rang devait être quelque chose d’important, cela dit elle chercha mentalement à voir à quel grade cela correspondait dans les F.S.C. ou plutôt l’armée de la République afin de mieux se représenter le degré de responsabilités –probablement élevées- que ce Maître Torr possédait. Jyll décida de se présenter non sans un peu d’hésitation, quelques peu décontenancée par l’attitude de son interlocuteur qui tranchait avec la représentation mentale qu’elle se faisait d’un Jedi, et à fortiori, d’un maître.

- Pas de problèmes Torr. Ser… - elle se ravisa, après tout elle n’était plus membre des F.S.C.- Stengrey, enchantée.

L’aérospeeder couvert qui leur servirait de taxi était arrivé en se présentant comme étant 5L1P, une dénomination des plus curieuses pour une entreprise se voulant sérieuse. Cependant si le but de ce taxi était d’être drôle, c’était réussi car Jyll se montra quelques peu souriante et plus détendue en l’écoutant parler. Elle donna son adresse au chauffeur et écouta attentivement les propos intéressants du Maître Jedi Torr, faisant appel à son imagination pour visualiser ce que pouvait être le quotidien des Ark-Ni dont il lui fit une brève description. A dire vrai elle ignorait complètement l’existence de cette peuplade et se dit intérieurement que la Bordure Extérieure n’avait visiblement pas encore livré tous ses secrets et encore moins révélé l’ensemble de peuples l’habitant. Jyll parut quelques peu étonnée et glissa quelques mots d’un air un peu hésitant mais avec suffisamment de précautions pour ne pas offenser son interlocuteur.

- Je n’ai jamais entendu parler des Ark-Ni sans vouloir vous vexer. Enfin… jusqu’à présent.

Lui-même confia être arrivé au temple Jedi étant enfant, un traitement un peu rude aux yeux de la jeune femme, si ce n’est que son interlocuteur semblait plutôt bien le vivre. Ondéron était un monde quelques peu étrange pour Jyll qui n’avait pas eu beaucoup d’occasions de voyager à travers la galaxie, du moins si on excluait Corellia ou sa petite sœur vivait, et Ord Mantell d’où elle était originaire. Elle avait bien vu ce que pouvaient donner des jungles, mais principalement dans des holofilms. De ce côté-là, Jyll avait principalement passé la moitié de sa vie dans la jungle urbaine de Coruscant. La barmaid sursauta quand le droïde beugla sur un autre speeder comme le ferait un chauffeur de taxi classique, et resta silencieuse en observant l’échange entre le Jedi et l’automate qui réservait de nombreuses surprises. Elle murmura à Torr d’un air complice.

- Je crois qu’il lui manque un écrou ou deux à celui-là
- Je vous entends aussi.

Elle fit une moue faussement culpabilisatrice et leva les mains au niveau de ses épaules comme une criminelle prise en plein flagrant délit avant de ricaner quelques peu. A dire vrai elle avait presque déjà oublié la présence du chauffeur un peu intrusif et soupira avant de déposer ses mains sur ses cuisses. Torr lui demanda si elle était originaire de Coruscant et précisa que c’était le cas de son padawan. Jyll était un peu embarrassée, ne connaissant pas vraiment le terme utilisé pour décrire la personne à qui il faisait référence. Mais elle se ressaisit et répondit à la question avec décontraction.

- Immigrée sur Coruscant depuis un paquet d’années maintenant.

Elle jeta un œil à la circulation devant le speeder, ayant cru voir quelque chose à travers le pare-brise mais recentra son attention sur le jeune homme pour poursuivre son propos.

- Je viens d’Ord Mantell à la base, un coin plutôt paisible quand les contrebandiers et bandits se tiennent à carreaux. Pas grand-chose à dire dessus si ce n’est que c’est un terrain peut-être plus hospitalier qu’Ondéron. Avec de grandes plaines et quelques montagnes, température plutôt tempérée globalement et qui sert de point de passage à de nombreux vaisseaux.

Jyll posa son coude sur l’accoudoir de la portière du véhicule et, curieuse d’essayer de mieux cerner comment fonctionnait l’Ordre Jedi dont Torr faisait partie, posa une question assez anodine.

- Qu’entendez-vous par… Padawan ? Un collègue ? Un subalterne ? Vos rangs me paraissent un peu flous.

Après tout ce n’était pas tous les jours que l’on prenait un taxi avec un Maître Jedi. La question de Jyll pouvait trahir une certaine forme d’ignorance concernant l’Ordre Jedi, mais la majorité des habitants de Coruscant vivait sa vie de manière plus ou moins paisiblement sans trop se soucier de ce qui pouvait se passer dans la galaxie. Ces histoires de Force, paraissaient être quelque chose d’assez mystique et distant que le commun des mortels ne connaissait pas vraiment. La guerre les opposant à l’Empire Sith paraissait plus concrète bien qu’encore lointaine. La barmaid était cependant suffisamment curieuse pour s’intéresser à ce que lui racontait Torr.
Karm Torr
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Petite, petite, murmura le Jedi quand on lui fit la description de l’ancienne chancelière, je n’irais pas jusque là.


Probablement parce que lui-même n’atteignait pas le mètre soixante-dix.


Mais oui, voilà, c’est elle. ‘Fin la dernière fois que je l’ai vue, elle était techniquement moins pâle que couverte de sang…


Le Jedi s’interrompit en songeant — un peu tard, certes — que certaines de ces histoires pouvaient paraître bien effrayantes vues de l’extérieur, quand on était une civile.


Oui enfin bref, elle se porte comme un charme maintenant. Je crois.


Stengrey se vit ainsi épargné le récit d’une aventure rocambolesque dans les profondeurs d’une planète désertique, traqués par des mineurs vindicatifs, sur fond de kidnapping et de galeries qui s’effondrent. La conversation reprit sur des horizons plus insouciants et le jeune Maître hocha la tête quand son interlocutrice évoqua sa propre planète natale.


J’connais un peu. Enfin, surtout les prédateurs de la faune locale.


Les étendues industrielles et urbaines d’Ord Mantell, en revanche, étaient loin de son champ d’expertise.


Je sers dans le Corps d’Exploration Jedi, principalement, expliqua l’Ark-Ni, ce qui explique que je sois plus familier des animaux que des grosses agglomérations…
Meeesdames et messieurs…


Une nouvelle fois, la tête du droïde pivota à 360 degrés. Ses yeux mécaniques fixèrent Karm.


Ou juste mesdames…, demanda-t-il avec une pointe d’incertitude ?


Le Jedi haussa les épaules, comme si la question de son genre l’indifférait totalement.


J’ai une bonne et une mauvaise nouvelles.
Sans blague.
La mauvaise nouvelle, c’est que nous sommes actuellement coincés dans un bouchon tridimensionnel de 423 kilomètres. Origine : fin de la rotation de nuit dans les usines General Rotor. Durée : entre trois heures et trois heures trente.
On peut pas juste, hm… se glisser entre les autres speeders ? Si on descend en piquée, là…
Mon ravissant client… cliente ? Client ? Cliente ? Client ? Cliente ? Client ? Cliente ? Client ? Cliente ?
Client, précisa enfin le Jedi, en constatant qu’il n’y aurait sinon pas d’issue.
Mon ravissant client, reprit le droïde avec un soulagement palpable, une telle manœuvre violerait 23 articles du code de la route coruscantien.
Ah bon ?


Karm avait lui-même un style de conduit plutôt… créatif.


La bonne nouvelle, c’est que Happy Taxi vous accorde une réduction de 10% sur le prix de la course. Happy Taxi, le taxi des gens heureux.


Et le droïde reporta son attention sur les couloirs aériens, encombrés par les speeders des ouvriers qui tentaient de rentrer chez eux après leur travail.


Bref. Ça finira bien par se débloquer, conclut-il avec cette patience philosophique propre à son Ordre. Pour les Ark-Ni, honnêtement, pas étonnant que vous en ayez jamais entendu parler, je suis probablement le seul que vous rencontrerez. On est vraiment, vraiment pas beaucoup et on vit super loin du Noyau et globalement… Disons que c’est pas une société hyper ouverte, quoi. La plupart des Ark-Ni ont strictement aucun contact avec le monde extérieur.


Présenté comme cela, ça ne faisait guère envie et Karm d’ailleurs ne parut pas disposé à s’étendre sur le sujet. Sa société natale était souvent mal comprise des autres et, au fond, il était lui-même heureux d’en avoir été extrait.


Padawan, oui. Hmm… Apprenti, si vous préférez ? C’est plus ou moins la même logique que les compagnonnages dans les professions artisanales, vous voyez. Donc en gros, c’est assez simple. L’Ordre Jedi, c’est une organisation monastique, on va dire, dans laquelle les gens entrent quand ils sont enfants, comme Novices. Initiés, quoi. Ils reçoivent des cours collectifs et tout ça, puis à un certain âge, ils deviennent Padawans, pour avoir en plus un apprentissage personnalisé, sous la tutelle d’un Jedi expérimenté. Exactement comme quelqu’un qui apprendrait à être cuistot ou garagiste, quoi.


Les pouvoirs magiques et la guerre millénaire en prime.
À ces deux détails près, l’analogie était parfaite.


Le Padawan fait ça jusqu’à environ la vingtaine. Y a pas d’âge précis, c’est plutôt quand il est prêt. Et là, il peut devenir Chevalier. Et le Chevalier, ben… Il fait des missions collectives ou individuelles, sur les ordres des Maîtres ou du Conseil directement, mais c’est un professionnel indépendant, en gros. Ensuite, certains Chevaliers deviennent Maîtres parce que…


Il haussa les épaules, peu à l’aise avec l’idée de se faire mousser lui-même en expliquant que la promotion se fondait sur des mérites exceptionnels.


Les Maîtres… La plupart du temps, déterminent leurs propres missions, dirigent des groupes, donnent une direction à tel ou tel effort, ‘fin vous voyez le tableau. Et puis y a un Conseil qui chapeaute tout ça, et par ailleurs des Corps spécialisés, pour l’agriculture, l’exploration, l’éducation et la médecine. Au fond, vous savez, y a un côté mystique et tout ça, qu’est hyper important, mais c’est comme n’importe quelle organisation.


Karm était un partisan actif de la désacralisation de l’Ordre, pour le rendre plus transparent et plus compréhensible par les civils et briser l’aura de légende qui entourait ses membres. C’était précisément l’objet de ses efforts sur Dantooine.


Et à côté de cette, disons, hiérarchie. Composées de gens qui portent un sabre laser, qui vont au-devant des choses, y a les Auxiliaires. Les Auxiliaires, c’est tous ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu devenir Chevaliers, ou bien des civils qui bossent avec l’Ordre, ce sont des Jedis qui ont pas de sabres et que sont plutôt… Ben l’équivalent des civils dans une armée ou du personnel laïque dans une religion, en quelque sorte.


Leur speeder avança de trois centimètres. Ce n’était pas une petite victoire.


Vous savez, les sabres lasers et les objets qui flottent par la pensée, c’est la partie la plus clinquante dans l’affaire, et ça joue un grand rôle, mais parmi les Jedis, y a de tout. Des gens qui font la cuisine, des gens qui fabriquent des objets, des profs, des soignants, des botanistes, des artistes. Mon avis, c’est que ça gagnerait à être mieux intégré au reste du monde. J’trouve pas qu’on gagne spécialement à passer pour des sorciers d’holofilms, vous voyez c’que j’veux dire ?
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La vétérane n’était pas non plus très grande, mais elle ne complexait aucunement sur sa taille, au contraire elle s’amusa quelques peu du murmure de Torr. Ce dernier a ensuite évoqué Emalia Kira qu’il semblait avoir déjà rencontré au cours de certaines aventures qu’il avait pu mener. Ainsi Torr était un baroudeur dans l’âme, et ses pérégrinations l’avaient conduit à rencontre une ex-chancelière. Jyll aurait beaucoup aimé entendre cette histoire, mais il avait du s’agir d’une opération de protection rapprochée plutôt sensible, du moins c’était ce qu’elle croyait. Aussi elle n’alla pas plus loin et répondit très simplement aux propos du Maître Jedi assis à côté d’elle.

- Tant mieux pour elle, je ne sais pas dans quel contexte vous avez pu être amené à la rencontrer mais l’important est surtout qu’elle s’en soit sortie vivante.

Jyll écouta le jeune Jedi continuer de s’exprimer. Il avait l’air d’avoir déjà eu à faire avec la faune d’Ord Mantell qui, si elle pouvait être parfois dangereuse en fonction des espèces, était pourtant relativement peu menaçante en comparaison de ce que l’on pouvait trouver ailleurs. Elle avait déjà entendu parler des dangers que pouvaient représenter les sarlaccs et autres rancors, ainsi que des rumeurs sur Coruscant même au plus profonds des bas-fonds. Là ou même les plus pauvres et les pires bandits ou criminels de la galaxie n’allaient pas, Jyll avait entendu parler d’espèces humanoïdes aveugles attaquant et agressant tout ce qui pouvait s’approcher d’eux, ainsi que de taozins imposants. Elle ne connaissait pas exactement ces espèces, mais certains de ses collègues des Forces de Sécurité de Coruscant avaient déjà raconté s’être fait attaqués par ce genre de créatures considérées comme mythiques. Jyll avait toujours eu un peu de mal à croire sur parole certains des témoignages rapportés, les rumeurs sur ce qui se trouvait dans les profondeurs de Coruscant étaient parfois trop farfelues pour être vraies, mais dans le cas de ces mystérieux humanoïdes… elle préférait ne pas y penser tant la description –même partielle- de ces monstres avait de quoi l’effrayer un peu.

- La faune est relativement docile sur Ord Mantell en comparaison de ce que l’on peut trouver ailleurs...

Dit-elle paisiblement et en réfléchissant à quelques exemples à donner à son compagnon de route pour lui prodiguer quelques conseils si jamais il devait à tomber sur quelques animaux originaires de son monde natal. Lorsqu’elle eut deux gros exemples en tête, elle ajouta.

- Tenez ça peut vous être utile si d’aventure vous vous rendez sur Ord Mantell pour x ou y raison… Par exemple le Razoronn est un prédateur quadrupède d’environ 3 mètres pour 1000 kilos avec deux grosses cornes sur les côtés. Ce genre de bête n’a pas pour habitude d’attaquer les humains s’approchant d’eux, sans doute doit-il ne pas nous considérer comme des proies intéressantes ou une menace, par contre il est vivement recommandé de ne pas trop le provoquer non plus. C’est à peu près la chose la plus dangereuse que vous pouvez rencontrer… avec les Flutterplume Mantelliens qui sont des charognards mais peuvent très vite vous attaquer si vous vous approchez trop prêt de leurs petits ou de leur repas.

Elle haussa un sourcil circonspect lorsque le droïde évoqua le Jedi comme étant une femme. Mais qu’importe, cette machine devait sans doute avoir un problème d’ordre matériel ou logiciel. Son abus de flatterie le rendait particulièrement agaçant aux yeux de Jyll qui se demanda si se rendre à une autre station n’aurait pas été plus rapide. Elle trouva Torr plutôt patient pour supporter l’excès de politesse du droïde. Si elle avait été encore membre des Forces de Sécurité de Coruscant, sans doute aurait-elle par la suite, demandé à ses collègues de mener une enquête sur cette société pour s’assurer du respect des normes en matière de transport de passagers en véhicules privés. Cela dit, devant l’explication de ce qu’était l’Ordre Jedi et sa hiérarchie, Jyll commençait à se faire une certaine idée de ce qu’étaient les coreligionnaires de Maître Torr. Un peu particulier à appréhender, mais c’était déjà un bon début pour Jyll compte tenu de son état de fatigue.

- D’accord je comprends mieux. C’est un peu comme une recrue formée personnellement par un sergent instructeur en somme.

Inapplicable dans le cas de la République aussi bien côté militaire que forces de défense civiles. Mais pour une plus petite structure comme l’Ordre Jedi, cela était jouable. En un sens les paroles de Torr venaient un peu donner une dimension différente de l’image qu’elle pouvait avoir de ces individus armés de sabre laser. Mais la réalité des choses était parfois moins impressionnante que ce que l’image qu’on pouvait en avoir. Sur ce point, Jyll avait déjà pointé de nombreuses incohérences dans des holoséries ou holofilms mettant en scène des policiers plongés dans l’action quotidienne, permanente et toujours sensationnelle, bien loin de la réalité.

- Oui je vois ce que vous voulez dire, mais ces holofilms seraient moins intéressants auprès du grand public. Et puis en ces temps troublé, les citoyens de la République on bien besoin d’un peu d’espoir vous ne croyez pas ? Si tout le monde recherchait une vision complète de la réalité, je ne pense pas que l’industrie cinématographique existerait encore.

Avança t’elle en ne faisant plus attention au trafic qui semblait ne pas avancer de beaucoup.
Karm Torr
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Hmmm…


La dernière remarque de sa compagne de taxi parut plonger le Jedi dans une profonde réflexion.


J’avais jamais vu les choses sous cet angle, concéda-t-il après un moment. Vous voyez, perso, je me dis toujours que l’héroïsation des Jedis est problématique. Que l’image qu’en donne la culture populaire contribue à l’orgueil que l’Ordre peut avoir et à la distance qui se creuse de plus en plus entre l’Ordre et le reste de la population. Mais j’avais jamais considéré le rôle que ça pouvait jouer dans l’imaginaire populaire. Donner des raisons d’espérer.


Dehors, la pluie avait arrêté de tomber. Alors Karm tapota l’épaule du droïde, dont la tête pivota une nouvelle fois.


Oui, monsieur ?
Pas de qualificatif inapproprié ?
Le téléchargement de la mise à jour des protocoles sociaux est achevé. Happy Taxi vous prie de bien vouloir nous excuser pour les désagréments occasionnés.
Cool, fit le Jedi avec une certaine indifférence, tu pourrais pas nous déposer sur la passerelle à gauche, là ? On se débrouillera autrement après. Parce que là, ça a pas tellement l’air de se débloquer.
Le code de la route interdit que…
Ouais, mais j’suis un Jedi en mission, ça devrait contrebalancer, pas vrai ?


Techniquement, ce n’était pas tout à fait : il revenait d’une mission et il n’avait pas encore été débriefé, alors, après tout…


De toute façon, Karm était une personne de principes et de morale, pas de règles et de loi.


C’est vrai, concéda le robot, après avoir fouillé dans son disque dur.


Et le speeder se pencha sur le côté avant de s’extraire des files de véhicules en se faufilant adroitement, sous les klaxons mécontents des autres chauffeurs. Quelques secondes plus tard, il se rangeait le long d’une plateforme piétonne et Karm passait son datapad devant la borne du taxi, pour payer la course, avant d’en descendre.


Depuis ce nouveau poste d’observation, le bouchon qui s’étendait à perte de vue, de tous les côtés, offrait un spectacle saisissant, un immense encombrement de speeders qui s’épuisaient en klaxons inutiles. C’était un bouillonnement de Force, aussi, comme le reste de Coruscant, qui amassaient par milliards les vies les unes sur les autres, et Karm sentit un frisson lui parcourir l’échine.


On devrai pouvoir récupérer une navette, dit-il en reportant son attention sur son datapad, pour étudier le plan des environs.


Ils se remirent bientôt en marche, le long de la passerelle.


On disait quoi ? Ah ouais. Vous avez probablement pas tort, sur la vertu des héros. J’ai jamais été très à l’aise avec l’idée d’incarner un modèle pour les gens, j’préfère que les gens se sentent capables par eux-mêmes, que protégés par les compétences de quelqu’un d’autre, ‘voyez ce que je veux dire ?


Ensemble, ils bifurquèrent dans une galerie couverte où s’alignaient des magasins automatisés ouverts en permanence, sorte de vastes distributeurs sans être sensible, et même sans droïde évolué, qui représentaient le summum de la dépersonnalisation sur Coruscant.


Ça fait pas longtemps que je suis devenu Maître, et l’idée de devoir être une source d’inspiration pour les jeunes… ‘fin les plus jeunes, quoi… Ça me met un peu mal à l’aise. Mais j’imagine que c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis devenu Maître. Les héros qui ne se méfient pas de leur propre héroïsme sont des tyrans en puissance.


Autant dire que l’Ark-Ni ne devait pas avoir une haute opinion des Jedis qui avaient prétendu se transformer en chanceliers de la République et interpréter la partition des politiciens, en jouant sur la probité et l’héroïsme que le peuple associait volontiers à leur Ordre. À ses yeux, c’était un grave dévoiement de leurs principes.


Ceci étant dit, pour en revenir à vos histoires de sergent instructeur, là…


Ils s’engagèrent dans un ascenseur public et le turbolift plus lift que réellement turbo entama une pénible ascension vers les étages supérieurs où se trouvait la station que Karm espérait encore desservie par des navettes. De ce côté de l’immeuble en tout cas, qu’ils venaient de traverser de part en part grâce à la galerie, la circulation semblait plus fluide. C’était aussi qu’ils observaient là la zone industrielle à proprement parler, presque dénuée de speeders individuels, mais où de vastes barges évoluaient lentement pour charrier des matériaux.


Vous avez l’air de bien connaître le sujet. ‘Fin, plutôt, si c’est la comparaison qui vous vient spontanément et que vous vous sentez à l’aise pour vous balader la nuit comme ça, sans parler de votre port général, j’me ds que l’armée, ça vous est pas entièrement inconnu, comme univers, pas vrai ?


Par une règle de politesse typique de son ethnie, il ne la regarde pas en posant une question qui peut être indiscrète pour que, n’étant pas soumise à son regard, son interlocutrice puisse lui mentir plus facilement si elle le jugeait opportun.
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La barmaid semblait avoir soulevé un point intéressant concernant la façon dont les Jedi étaient perçus par la population. Le discours de Maître Torr se tenait également en soit, mais quelque part, Jyll avait énormément de mal à admettre le fait que certains Jedi pouvaient faire preuve d’égo. Pour elle, c’était quelque chose d’assez surnaturel. En un sens l’Ark-Ni commençait à lui faire ramener les pieds sur terre : les Jedi étaient des êtres vivants comme les autres, même si leur aura pouvait les mettre sur un piédestal de vertu et d’altruisme, ils n’étaient pas exempts de défauts plus personnels. Elle le laissa faire, l’observant demander au chauffeur de les déposer un peu plus proche d’une passerelle afin de pouvoir descendre du taxi. L’usage de son rang de Jedi la fit grincer un peu des dents intérieurement, mais en un sens, ce petit privilège n’avait pas non plus d’énormes répercussions sur l’ordre public donc… elle ferma les yeux dessus. Après tout elle n’était plus membre des forces de sécurité de Coruscant depuis un moment déjà. Et de surcroit, il avait prétendu être en mission. Jyll n’avait aucun moyen de savoir s’il mentait (les Jedi pouvaient mentir ?) ou s’il disait la vérité, aussi elle lui accorda le bénéfice du doute compte tenu de son amabilité et de son statut de Jedi.

- Je ne connais pas ce coin… On ne devrait pas avoir trop d’histoires…

Fit-elle après avoir naturellement observé les environs, les entrées et sorties éventuelles, sa fréquentation et le degré de propreté des lieux. Le bouchon continuait de s’étendre bien plus loin que ce que Jyll était capable de percevoir. Elle se pencha vers le taxi et paya avec sa carte de crédit puis reprit son sac laissé à l’intérieur avant que le chauffeur ne reprenne sa place dans sa file. Marchant aux côtés du Jedi en buvant son thé à la paille, elle écouta Torr reprendre la parole sur la vertu des héros. Il semblait quelques peu idéaliste au goût de Jyll qui comprenait toutefois la justesse de ses arguments et de son point de vue. Silencieuse, elle bifurqua avec lui dans une galerie avec des commerces automatiques. La vétérane y était habituée mais naturellement préférait les magasins ayant à minima, des droïdes présents en tant que vendeurs, quelqu’un à qui s’adresser en somme. Jyll réfléchit quelques minutes le temps d’assimiler en dépit de sa fatigue, ce qu’on venait de lui dire avant de prendre le temps de formuler une réponse dans sa tête pour l’exprimer.

- Oui je vois, et ce serait l’idéal en soit que chacun puisse être capable de se gérer. Mais d’après mon expérience, vous aurez toujours des individus qui ne pourront pas se défendre contre d’éventuelles menaces directes ou indirectes pour eux. Que ce soit par convictions personnelles, physiquement ou même psychologiquement.

Prenant une nouvelle gorgée de thé, elle ajouta.

- C’est pour ça que de nombreux services d’ordre ou groupes paramilitaires existent dans la galaxie : pour que des gens se battent pour ceux qui ne le peuvent pas. Je comprends que ça puisse mettre mal à l’aise, mais à la limite, il suffirait de réussir à mettre de côté le souci de sa réputation pour faire son travail de son mieux. Ou alors il faut se retirer si ce n’est plus tenable.

Grimpant dans un turbo élévateur public, Jyll sirota son thé aux herbes de Ryloth qui était toujours chaud afin de se détendre quelques peu. Elle fut quelques peu surprise de voir que Torr semblait avoir décelé chez elle un passé de soldate ou du moins proche d’une fonction en lien avec l’armée. Mais ses arguments se tenaient, ayant un peu plus confiance en lui, la vétérane avala une gorgée de thé avant de répondre tout en fixant Torr qui semblait avoir posé son attention ailleurs.

- En effet c’est un univers que j’ai connu pour en avoir fait partie quelques temps. Mais par la suite j’ai préféré opter pour les F.S.C. Il y a beaucoup de similarité avec l’armée tout en ayant ses différences spécifiques : l’ambiance entre collègues y est un peu plus chaleureuse et moins formelle avec ses supérieurs directs. Mais j’ai raccroché depuis…

Elle s’interrompit quelques secondes le temps de calculer le temps écoulé depuis sa dernière mission.

- 4 ans ? Déjà ? C’est passé à une vitesse…

Jyll avala la fin de son thé en roulant des yeux après avoir réalisé ne pas avoir vu ces années défiler. Son quotidien particulièrement rythmé et très prenant avec ses fonctions récentes d’associée du Roxanne et barmaid (et d’athlète amateur quand compétition il y avait). Elle soupira un peu dépitée d’avoir eu ce constat à faire : ne plus se voir vieillir, c’était déjà un signe de vieillesse pour elle.
Karm Torr
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Les F.S.C. ? Ah oui, tout à fait, les F.S.C., je vois, bien sûr.

(Que diable étaient les F.S.C. ?)

Le Jedi hocha habilement la tête pour dissimuler son ignorance mais, quand les portes du turboascenseur s’ouvrirent, il la laissa le précéder, afin de taper le sigle à toute vitesse dans son petit datapad de poche et d’en apprendre plus sur la question. Forces de Sécurité de Coruscant.

Quand son interlocutrice se retourna vers lui, Karm fit promptement disparaître le datapad et arbora son sourire le plus innocent, exactement la tête d’un type qui vient de voler en douce des bonbons à la station-service.

À gauche, on devrait trouver une station, précisa-t-il d’un ton dégagé.
La fin du monde !
J’vous demande pardon ?

Un Verpine aux antennes tordues venait de les accoster sur la passerelle translucide qui conduisait du turbolift à la station.

La fin du monde, répèta-t-il !
Ah.

Karm échangea un regard avec l’ancienne policière.

Et plus précisément ?
Les nanorobots qui contrôlent le cerveau des sénateurs vont bientôt voter l’envoi de toutes les torpilles à protons de la flotte républicaine dans le noyau de Coruscant pour faire exploser la planète !
À quelle fin ?
Faire exploser la planète !
Non mais ça j’avais comp… Peu importe. On peut vous raccompagner chez vous, monsieur ?
La fin du monde !
Ou au moins vous payer une boisson chaude ?
La fin du monde !

Et sur cette dernière menace, l’insectoïde bondit dans le turboascenseur pour en presser frénétiquement les boutons.

Partez pas si vi… Trop tard.

Les portes de l’appareil s’étaient refermées et il fusait déjà contre la façade de l’immeuble.

Cette ville est épuisante, conclut le Jedi, après avoir un instant hésité à se lancer à la poursuite de l’inconnu, pour s’assurer qu’il soit pris en charge.

Mais après tout, un peu de folie n’empêchait pas nécessairement de vaquer à ses occupations. Alors ils se remirent en marche.

Donc, quatre ans que vous êtes dans le civil.

La station de magnérail était bien là. Déserte, en cette heure si matinale, mais parfaitement fonctionnelle, à en croire les minutes qui indiquaient le passage futur de la prochaine rame.

J’imagine que la réadaptation à une existence plus civile doit pas être facile tous les jours. Enfin, j’ai pas tellement besoin d’imaginer, à vrai dire, c’est un problème en ce moment au sein de l’Ordre Jedi.

L’Ark-Ni posa la main devant sa bouche pour réprimer un long bâillement, avant de s’asseoir sur le petit banc plastifié qui longeait l’abribus.

Avec la trêve, pas mal de jeunes Chevaliers qui ont connu essentiellement les batailles comme engagement actif se retrouvent… assez déboussolés. Quand on a vécu poussés par l’adrénaline pendant des années d’un conflit, c’est pas facile de revenir au quotidien, surtout si on considère que le conflit est par nature interminable.

Un Consulaire aurait sans doute choisi ses mots avec beaucoup plus de prudence, mais Karm était incapable d’en voir la nécessité. Sans doute la position de l’Ordre Jedi à l’égard des Siths ne tenait-elle pas du mystère pour pour le reste du monde et personne ne pouvait croire que leur organisation abordait la trêve avec l’Empire de façon pleinement sereine. Pour sa part, il la jugeait infiniment préférable à la guerre, mais trop fragile pour durer.

Sur ce point, j’pense que les Jedis auraient beaucoup à apprendre des… Pas-Jedis, quoi. Les associations de vétérans, les programmes de réinsertation, les recherches psychologiques sur ce que c’est que la réadaptation quand on revient du champ de bataille, ça me paraît très utile. C’est évidemment pas transposable tel quel à une situation de vie monastique, mais y a sans doute des parallèles à faire.
Prochain train dans… Une minute, annonça une voix automatique. Train suivant dans… Dix minutes.
Et de la même manière, il me semble que la structure de l’Ordre, le fait que les gens soient pas que des soldats, mais puissent avoir des missions plus… disons, civiles…, sans quitter le cadre de leur organisation, ça ouvre des perspectives de transitions moins brutales.

Le train automatique vint finalement se ranger devant eux, avec sa suspension magnétique, et les deux voyageurs malchanceux purent enfin y pénétrer. À l’intérieur, c’était la population habituelle du milieu de la nuit : un groupe de jeunes fêtards qui continuaient à chanter au bout des wagons, des travailleurs nocturnes au bord de l’épuisement, les traits tirés, des sans abris qui trouvaient là un peu de chaleur.

Le wagon se remit à vrombir et le train repartit.

Vous avez fait ça un peu toute seule, vous ? Ou, je sais pas, y avait un programme spécifique, des associations pour vous accompagner, ce genre de trucs. Je crois que je vais finir par fonder un cercle de réflexion sur la question, en fait…
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Maître Torr eut un bref moment d’inattention au moment d’évoquer les F.S.C. avant de soudainement sembler se rappeler de ce qu’était ce corps paramilitaire chargé d’effectuer un maintien de l’ordre sur Coruscant. Les niveaux inférieurs du joyau de la République étaient le repaire de nombreux criminels en tout genre, si bien que les Forces de Sécurité étaient en général très bien équipées avec du matériel militaire pour essayer d’y maintenir un semblant d’ordre. Bien entendu plus on descendait dans les niveaux inférieurs, moins celles-ci étaient présentes car passé un certain cap, la seule loi qui s’appliquait dans ces endroits était celle du crime. Avoir une promotion dans les beaux quartiers supérieurs était une opportunité souvent courtisée par nombre d’agents compte tenu du fait que c’était une affectation beaucoup plus tranquille. Jyll ne remarqua pas que son compagnon de route avait visiblement eu besoin de se renseigner sur son datapad pour connaitre ce dont il s’agissait.

- Je vous suis.

Fit-elle en terminant son thé après qu’il eut indiqué la présence d’une station de transit. Le verpine prophète de la fin de Coruscant semblait vraiment éméché et échangea quelques mots avec le Jedi. Son attitude, son physique quelques peu étrange mais surtout l’étrange couleur qu’avait ses yeux ainsi que son odeur corporelle indiquaient qu’il devait être un consommateur régulier de drogues. Lorsque Torr échangea un regard avec elle, Jyll restait sur ses gardes et se crispa un peu au niveau des épaules, essayant de voir si le Verpine était bien seul ou si certains complices ou pickpockets n’étaient pas dans les parages. C’était une forme de réflexe pour la native d’Ord Mantell. Lorsque le prophète allumé partit en direction du turbolift, elle ne le retint pas et laissa Torr essayer de le retenir.

- Il devait être sous épices… ou équivalent pour son espèce. Le genre de truc qui nous tuerait immédiatement si on l’ingérait.

Jyll n’avait pas fait partie d’une division affectée à la lutte contre les stupéfiants en tout genre, mais avait eu assez de collègues avec lesquels discuter pour savoir que certaines épices pour des espèces insectoïdes pouvaient s’avérer mortelles pour des humains. L’inverse était tout aussi vrai. Quoiqu’il en soit, l’ancienne policière avait été briefée sur comment se comporter avec quelqu’un de drogué : toujours rester sur ses gardes et estimer le degré de dangerosité de l’individu. La vétérane laissa le Jedi parler avant de reprendre la parole, l’écoutant parler sur les Jedi Gardiens qui étaient visiblement le fer de lance de l’Ordre déployé au cœur des batailles pendant la guerre. Elle fut cependant un peu surprise de voir que les Jedi ne semblaient pas épargnés par les blessures mentales et traumatismes que la guerre pouvait engendrer, leur entrainement ne les aidait pas à mieux appréhender ça ?

- Quatre ans oui. Ce n’est jamais une chose simple, même si on a la chance d’avoir aucune blessure physique ou psychologique. Pour ces deux derniers cas, ça vient compliquer la chose je ne vous le cache pas. Enfin d’après ce que j’ai pu entendre…

Répondit-elle simplement en haussant les épaules, certains de ses contacts avaient été en relation avec des soldats de la République. Leur démobilisation ou retour à la vie civile n’était pas toujours une chose simple, surtout en cas de blessure ou de traumatismes. Visiblement la station serait bien desservie par le magnétrain vu qu’une voix annonça son arrivée.

- Pas vraiment. L’avantage d’être dans les F.S.C. c’est que même si vous avez un cadre paramilitaire strict, vous rentrez chez vous à la fin de la journée comme n’importe quel fonctionnaire. Alors certes, selon votre fonction vous pouvez être appelé à toute heure du jour comme de la nuit si le commandement le décide, mais vous ne vous retrouvez jamais vraiment projeté si loin de chez vous au point de ne plus rentrer pendant plusieurs mois. Ou du moins c’est très rare et sur de courtes durées comme deux ou trois semaines maximum.

Lorsque le magnétrain arriva, elle laissa Maître Torr rentrer en premier dans le wagon avant de lui emboiter le pas non sans avoir jeté son gobelet de thé dans une poubelle après l’avoir terminé. Elle jeta un rapide coup d’œil aux autres passagers, évaluant mentalement leur degré de dangerosité qui était proche de zéro. En se tournant auprès de l’Ark-Ni elle s’accrocha à une des barres préférant rester debout avant de reprendre le fil de leur conversation pour aborder son propre cas.

- En sortant des FSC. ce n’était pas évident. Quand on a travaillé par vocation là dedans, on se retrouve vite à tourner en rond. Mais en gardant contact avec d’autres collègues qui sont à l’intérieur, et en ayant tissé des relations avec ceux qui en sont sortis, ça permet de faire une transition en douceur si je puis dire. Surtout si vous vous lancez dans un projet entre ex-collègues de travail. Dans mon cas nous étions trois : l’important c’est une grande part de volonté je dirais, et aussi se fixer un nouvel objectif, un nouveau projet à mener. Ça aide énormément. Enfin si vous voulez un retour d’expérience me concernant. Je pensais cependant que vous suiviez une certaine forme de formation prenant en compte ceci, peut-être naïvement, aussi je suis un peu surprise de voir que ce n’était pas le cas visiblement.

Une petite secousse et le magnétrain s’engagea dans un tunnel creusé à l’intérieur d’un autre bâtiment, plongeant la rame dans une légère obscurité compensée par les pâles lumières du wagon.

- Question d’ailleurs, faites-vous partie de ces fameux Jedi Gardiens ?
Karm Torr
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Une formation ?


Karm eut un léger sourire, presque triste.


Les Jedis sont formés à bien des choses, mais à se réadapater au lendemain d’une guerre, pas forcément.


Le train filait à vive allure sur son rail unique et les silhouettes monumentales des usines de la zone industrielle se confondait dans une sorte de brouillard de fumée et de vitesse. De l’autre côté, les quartiers devenaient un peu plus agréables, à mesure que les wagons remontaient vers les niveaux supérieurs et, parfois, quand deux immeubles étaient suffisamment espacés, on pouvait voir entre eux un morceau du Sénat galactique ou bien du Temple Jedi.


Enfin j’imagine que si, pour les guerres habituelles, celles d’il y a encore dix ou vingt ans, mais les Siths, pour nous, c’est quelque chose de très différent. C’est un peu comme si quelqu’un prenait ce que vous chérissez le plus au monde, le transformait en quelque chose d’affreux et le retournait contre vous. ‘Fin non, c’est exactement comme ça.


Il parlait de la Force, bien sûr.


Les jeunes Jedis sont préparés à la possibilité du Côté Obscur, j’dis pas, mais c’est comme tout, c’est une chose d’en attendre parler, c’est une autre d’en être le témoin. Tout ça pour dire que le retour à une vie plus habituelle est compliquée et que pour une bonne part, c’est abordé seulement sous un angle… Disons, spirituel ? Vous voyez, religieux, quoi. Mais y a aussi des éléments plus terre-à-terre dans le processus, qui mériteraient d’être pris en compte.


Les discours que l’on tenait aux jeunes Chevaliers revenus du front lui avaient souvent paru verser trop dans l’abstraction. Tout mystique qu’il fût lui-même, il lui semblait que pour faire comprendre à ces combattants éprouvés qu’ils n’étaient pas seuls avec leurs difficultés, des considérations plus ordinaires eussent été plus appropriées.


Le train s’arrêta à une nouvelle station, pour débarquer les jeunes éméchés et accueillir trois cadres dynamiques surexcités, qui parlaient affaires à grands renforts de gestes. Ceux-là aussi devaient tourner aux épices et Karm observa un instant leurs gesticulations avec une certaine perplexité. Il était question de dérivatifs groupés à taux garanti par un placement sécurisé sur… Quelque chose.


En somme, le Jedi n’en comprit pas un traître mot et jugea plus profitable de reporter son attention sur son interlocutrice.


Gardien, oui. En gros, les Consulaires font la diplomatie et la science, les Sentinelles font la police et la protection, et les Gardiens font la guerre et la sécurisation. En très gros, hein, en réalité, c’est beaucoup moins, comment dire ? Hermétique que ça. Mais donc, en gros, de base, j’suis spécialiste des opérations spéciales.


Lui ?
Dans un commando ?
Infiltré derrière les lignes ennemies, à mener de missions périlleuses ?


C’était assez difficile à croire.


Mais depuis quelques années, je me suis reconverti dans l’exploration. Pas le côté archéologique, mais spécialiste, ce sont les planètes encore peu cartographiées, sans forme de vie sentiente connue, et potentiellement hostile.


Loin, donc, de la mégalopole planétaire peuplée de milliards et de milliards de personnes qu’était Coruscant.


Et je dirige un programme pédagogique expérimental, poursuivit-il en faisant allusion à la Nouvelle Enclave de Dantooine, qui vise à créer des passerelles plus nombreuses entre les civils et les Jedis, des liens communautaires plus étroites, et à aider les jeunes qui ont moins de facilité à s’intégrer à l’Ordre pour une raison X ou Y à trouver leur voie malgré tout. Enfin, diriger, c’est beaucoup dire, l’administration concrète, tout ça, c’est pas trop mon truc. Disons que je conceptualise et que je fais du conseil pédagogique, voilà.


C’était de loin le projet qui lui tenait le plus à coeur, mais il était encore bourgeonnant et il demeurait encore difficile à ce stade de savoir s’il porterait ses fruits.


D’où mon intérêt pour tout ça, donc. Le retour à la vie civile, les transitions entre les FSC et le reste de l’existence. Si un jour ça vous intéresse, vous pouvez venir vous visiter. On est sur Dantooine.


Habitué à sillonner la Galaxie dans tous les sens, Karm avait quelques difficultés à se rendre compte que le reste du monde ne passait pas son temps à bondir dans un vaisseau sur un coup de tête pour enjamber une vingtaine de secteurs et voir ce qui se passe ailleurs.


Et donc, du coup, vous faites quoi maintenant ? Votre projet, je veux dire. ‘Fin, si c’est pas indiscret, hein. Ça a toujours à voir avec le maintien de l’ordre, ou vous vous êtes lancée dans la conception de peluches en macramé ou quelque chose dans ce genre ?


Nouvel arrêt, nouvelle station. Un Bothan au poil luisant fit son apparition, avant de caler un instrument contre son cou pour en tirer une musique stridente et tout à fait dissonante, qui ne manqua pas de faire grincer des dents les passagers les plus avinés.
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Accrochée à la barre du wagon, Jyll écoutait très attentivement Maître Torr s’exprimer et détailler un peu plus la formation des Jedi. Son cerveau fatigué cherchait à mémoriser un maximum de ces informations distribuées parfois avec une certaine hésitation venant du Jedi qui cherchait les mots justes pour rendre son propos le plus clair possible pour la profane qu’était la vétérane. Celle-ci ne fit pas vraiment attention au décor défilant, se fiant aux noms de stations pour savoir à peu près ou elle était. Le discours de Karm sur le Côté Obscur et les Sith était quelque chose d’assez abstrait pour elle, même si son unité avait eu à traiter avec une secte de fanatiques des bas-fonds voyant le retour de l’Empire comme le début de l’Apocalypse. Ils avaient été compliqués à neutraliser, mais Jyll se souvenait très bien avoir eu recours à son fusil de précision pour abattre ceux qui avaient commencé à faire bien plus que du prosélytisme dans certains quartiers, mais aussi à former des groupes armés. Regrettait-elle d’en avoir abattu certains ? Aucunement aussi curieusement que cela puisse paraître.

Au contraire, Jyll avait bien mieux dormi une fois qu’ils furent tous éliminés et cette secte mise hors d’état de nuire : la sensation du devoir accompli d’une part, mais aussi la certitude d’avoir rendu la zone ou ils étaient un peu moins dangereuse qu’à l’accoutumée en sauvant des vies. Elle lança un regard mauvais aux jeunes cadres ayant pénétré dans leur rame. Surexcités et bavards sur leurs transactions et dialoguant entre eux dans un jargon financier imbuvable, Jyll remarqua chez eux les effets de certains stimulants ou épices ayant coutume de tourner dans les bureaux de ce milieu plus privilégié. Jyll garda un air concentré sur le visage en reposant son attention sur le Jedi.

- Je vous cache pas que Dantooine ce n’est pas la porte à côté non plus. Je ne vous promets rien mais si par hasard je passe dans le coin à l’avenir, je ne manquerai pas de vous saluer et observer un peu tout çà d’un peu plus prêt. Dans tous les cas vos explications me permettent d’y voir déjà un peu plus clair dans l’organisation de votre Ordre. Certains de mes collègues avaient déjà travaillé aux côtés de… des… sentinelles ! C’est ça !

Son unité en revanche n’avait jamais collaboré avec eux. Et les ragots concernant les Jedi variaient énormément d’un individu à un autre au sein des FSC, de gêneurs idéalistes et faisant fi des lois à de véritables limiers pouvant bluffer certains enquêteurs… Quant à Dantooine, Jyll n’osait entrevoir le prix d’un billet vers cette destination prêt du front –pacifié- avec l’Empire, pas dit que des assureurs soient très enjoués à cette idée en cas d’attaque. Mais si elle venait un jour à se procurer un vaisseau avec suffisamment de crédits de côté, passer voir comment se déroulait le programme pédagogique de Maître Torr pouvait constituer un bon moyen d’observer un peu mieux ce que pouvaient être les Jedi et comment ils fonctionnaient plus en détail de manière plus concrète.

- Je vous comprends, la réinsertion ou l’insertion simple varie vraiment en fonction des profils que vous avez je présume.

Fit-elle simplement avant de répondre à la question et au ton plus enthousiaste du Jedi lorsqu’il demanda quel avait été le projet de Jyll pour s’en sortir. La vétérane répondit alors après avoir baillé derrière sa main, la fatigue de son service reprenant le dessus sur sa concentration.

- Je ne suis pas assez douée en couture pour cela malheureusement ! Non plus sérieusement je tiens un bar. Ça parait simple comme ça, mais je me suis associée à d’anciens membres de F.S.C. à la retraite et de services différents du miens pour monter ça. Je ne vous cache pas que ça prend du temps mais ça permet un peu de garder un petit pied dans l’ancien travail en somme vu la population qui passe nous vous régulièrement avec quelques civils. Et servir des verres à des habitués est aussi plus psychologique qu’on ne le pense…

Elle rebondit également sur un mot qu’elle avait laissé échapper, ainsi Maître Torr était un explorateur ? Même s’il avait été assez clair sur ce qu’il faisait, cette mention éveilla l’imagination de la barmaid qui essayait d’imaginer à quoi ces planètes nouvelles pouvaient ressembler… Elle demanda.

- Vous avez du voir de nombreux systèmes encore inexplorés… vous avez rencontré des peuplades intéressantes ? Tiens, quelle est la créature la plus étrange que vous avez pu explorer ?
Karm Torr
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Un bar ?

Cette perspective parut aussitôt l’enthousiasmer.

J’adore les bars. Même si je bois pas d’alcool.

Le contraire eût été surprenant : les Jedi ne sont guère réputés pour enchaîner les tournées en soirée.

Mais j’aime bien l’ambiance. J’imagine que c’est l’effet de passer pas mal de mon temps dans la Bordure Extérieure, ce genre d’endroits, c’est plus mon décor que les réceptions diplomatiques, si vous voyez ce que je veux dire. Mais dans un bar… Des gens se croisent qui ne se verraient pas ailleurs, c’est un endroit partagé pour des personnes qui ne sont pas forcément une famille ou un groupe d’amis, mais qui s’approprient malgré tout un espace commun. Y a une vie propre à des endroits comme celui-ci.

Nouvel arrêt, nouveaux passagers. Par acquis de conscience, le Jedi jeta un coup d’oeil à l’affichage translucide au-dessus des portes automatiques. Ce serait bientôt à lui de descendre et il n’en fut pas fâché : une bonne nuit de sommeil lui ferait le plus grand bien, après ses acrobaties le long des façades de Coruscant.

J’aime bien les lieux communs, vous voyez. Les collectivités. Mon ethnie est très… communautaire, comme ça. J’ai gardé ça de mon enfance.

Il n’avait découvert la solitude réelle qu’au sein de l’Ordre Jedi et s’il lui trouvait bien des charmes, il conservait pour l’expérience de groupe un respect quasi mystique. Tous les rassemblements étaient à ses yeux des organismes à l’existence éphémère au sein de la Force et il aimait pénétrer dans une cantina de la Bordure pour sentir le pouls particulier de l’assemblée, avec ses subtiles différences.

’Fin bref. Je vois très bien ce que vous voulez dire. Faudra me filer l’adresse, j’viendrai vous rendre visite à l’occasion.

Et puis la conversation dériva sur ses propres activités.

Des peuples… Ouais, même si c’est moins courant qu’on pourrait le croire. La plupart des planètes sont inhabitées, ‘fin dans le sens où elles n’abritent pas de civilisation ou de vie sentiente. Comme on a tendance à surtout penser à celles dont on parle tous les jours dans les médias, on oublie parfois que la vaste majorité des mondes sont juste… Sauvages. Du reste, les contacts avec les civilisations isolées sont pas ma spécialité, j’suis plutôt un naturaliste. Quand je repère des traces d’autochtones, je contacte les ethnographes de l’Ordre, qui se chargent d’évaluer la situation et de décider si l’établissement d’une relation est indiquée ou non.

C’était une responsabilité que Karm jugeait immense et il n’était pas sûr d’avoir la sagesse nécessaire pour l’assumer.

Parce que vous voyez… Tout le monde est pas prêt à prendre conscience de… euh…

D’un geste vague, il embrassa leur wagon, et par extension, Coruscant tout autour d’eux et ce que la planète représentait.

Tout ça. Très souvent, les planètes habitées par des civilisations pré-industrielles sont placées sous protectorat distant et aucun contact n’est établi, sauf en cas de catastrophe mondiale qui exigerait une évacuation. Et pour les civilisations plus développées mais pré-spatiales ou pré-hyperspatiales, on… Essaie d’évaluer leur degré d’anticipation de ce qui existe au-delà de leur espèce et de leur système. C’est un travail sociologique, ethnologique, philosophique et théologique. Moi je suis plutôt les pieds dans la boue avec les plantes et les animaux, quoi.

Comme ça, moins de risque de provoquer l’effondrement d’une civilisation avec une erreur de jugement.

Mais des créatures singulières, ça, j’en ai vu des tonnes. J’en ai vu une sur une planète, bien au-delà de la Voie Hydienne, une créature à états intermittents. Parfois solide, parfois liquide, comme une soupe organique où flottaient des organes fluides, parfois même avec des contours gazeux. Sur une lune d’une planète inhabitée dans un système voisin de Gree, j’ai découvert une montagne vivante, une immense créature silicienne dont l’esprit était si là, les cycles biologiques si étendus, qu’elle était à la frontière entre le monde de l’objet et celui du vivant. Sur…

Mais le train s’arrêta une nouvelle fois et le jeune Maître déclara :

C’est mon arrêt.

Et en effet, on apercevait de l’autre côté des vitres embuées la silhouette du Temple Jedi, avec ses tours caractéristiques, dont les voyants rouges signalaient la présence aux speeders dans le ciel nocturne.

Karm tapota rapidement son datapad pour transférer ses données de contact à celui de son interlocutrice.

Hésitez pas à m’envoyer le nom de votre bar. Je viendrai avec plaisir. C’était une chouette promenade et…

Mais les portes étaient déjà en train se refermer, de sorte qu’à une vitesse fulgurante, et même tout à fait surnaturelle, l’homme quitta la rame pour se retrouver sur le quai. Il fit un signe de la tête à l’humaine que le train emportait.
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La réaction du Maître Jedi étonna légèrement la vétérane à la mention du bar dont Jyll était associée. Mais cela était en soit une agréable surprise, elle ne pensait pas que son projet serait susceptible de l’intéresser à vue de nez, mais ce n’était pas le cas. Le court exposé de Maître Torr lui avait donné toutes les clefs en main pour comprendre un peu son apparent enthousiasme à l’idée de visiter le bar de Jyll à l’occasion. Les Ark-Ni semblaient vivre principalement en collectivité, aussi il n’était pas difficile de comprendre que la solitude pouvait être quelque chose de mal vécu et de déprimant pour certains de ses représentants.

Par la suite, le Jedi évoqua ses voyages et nombreuses pérégrinations dans l’espace inconnu ; la majorité des mondes découverts étaient inhabités ce qui n’étonna guère la vétérane qui l’écouta religieusement tandis que son imagination essayait de lui représenter à quoi ces planètes pouvaient ressembler. Torr distingua le fait d’être un naturaliste et non pas ethnographe. Jyll n’était pas certaine de faire la différence, du moins pas sans la précision du jeune homme qui vint éclaircir quelques peu cette nuance pourtant importante. Elle comprit cependant que les différentes civilisations encore inconnues bénéficiaient de statuts différents et variés en fonction de leur avancement technologique, ou plutôt de leur degré d’évolution. Elle frissonna quelques peu.

- J’imagine que ça n’a pas du être facile pour nous même quand nous étions encore incapables d’explorer les étoiles… de tomber sur une civilisation plus avancée que nous j’entends.

La barmaid l’écouta encore parler et venir au sujet des espèces animales étranges et bizarres défiant les lois de la nature. Jyll écarquilla les yeux, incrédule de ce que venait de lui raconter Torr.

- Ça me parait être de la science-fiction, une espèce capable de changer son état presque à volonté… des formes de vie minérales… C’est presque surréaliste vu comment vous me décrivez ça. Cela dit j’ai entendu parler de drôles de bêtes dans les niveaux les plus profonds, ceux qui ont été désertés même par les pauvres ou les gangsters et dont on a pu oublier l’existence. Le monde souterrain, c’est comme ça qu’on l’appelait dans les F.S.C.

Mais elle n’eut pas le temps d’aller plus loin tandis que le Jedi déclara être arrivé à son arrêt au fur et à mesure que la silhouette du temple Jedi se dessinait à l’horizon. Torr envoya son contact après avoir pianoté sur son datapad tout en faisant part de son désir de venir un jour dans le bar de Jyll. Il n’eut pas le temps de la saluer outre mesure que lorsque les portes commencèrent à se refermer. La barmaid resta bloquée une seconde alors que soudainement le Jedi semblait s’être téléporté en dehors du wagon. Troublée, et tandis que son cerveau cherchait à éluder comment il avait pu se mouvoir si vite, elle eut tout juste le temps de lui faire un geste de la main pour le saluer à travers la vitre, mais peut-être qu’il n’avait pas eu l’opportunité de le voir compte tenu de la vitesse du train.

« Le Roxanne », niveau 1402, secteur Delta-3, district-120, hall VA-711. Merci pour la ballade !

Avait-elle pianoté en joignant le jeu de coordonnées exactes du bar à ce court message que Jyll s’était dépêchée d’écrire afin de ne pas paraître impolie à l’égard du jeune homme. Elle bailla quelques peu alors que le train poursuivait son chemin sur ses rails, propulsé à vive allure et emportant la native d’Ord Mantell chez elle, ou du moins une autre station lui permettant de reprendre son itinéraire habituel après ce détour particulièrement imprévu mais toutefois agréable.

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FIN DU TOPIC


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