See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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THEED - TEMPLE FUNERAIRE


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Insolente, la majorité de la journée avait été radieuse, en totale opposition avec l’humeur sombre de See’Ryl. Immobile, la jeune femme avait passé les heures nocturnes, puis diurnes, dans un silence absolu de sa part. Elle n’avait pas bougé lorsque, quelques minutes avant l’aube, Balian et Aérion étaient venus procéder à la toilette du défunt. Aucun mot n’avait été échangé, seule une vague de Force avait été perceptible par les deux hommes. Peut-être un peu plus puissante qu’elle ne l’aurait dû… mais elle était chargée de réconfort et de chaleur afin de soutenir les Mirialans dans leur tâche funèbre. Personne n’avait demandé à l’Arkanienne de sortir ne serait-ce que parce qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’être proche de Balérion et n’avait donc aucune raison d’assister à cette pratique intime.

Pourtant, See’Ryl était restée. Elle s’était faite discrète et à peine visible malgré ses cheveux et ses yeux immaculés, dépourvus de leurs artifices coutumiers. La bure et le manteau sombre qui l’enveloppaient n’avaient laissé aucun doute quant à son appartenance à l’Ordre Jedi. Lorsque le moment était venu, elle avait aidé à allumer quelques lampes puis s’était rapprochée des tentures pour pouvoir se faire discrète.

Aérion avait alors ouvert les portes, débutant ainsi la prothesis. Balian s’était déplacé à quelques pas devant See’Ryl qui avait ainsi adopté une fonction claire. Un à un, les membres du clan Atraïde, puis les amis de Balian, avaient défilé pour présenter leurs respect au défunt et leur compassion au fils et au bras droit endeuillés. Il y en avait eu pour être choqués de la présence étrangère avant de comprendre que la silhouette immobile n’était rien d’autre qu’un Jedi. Les questions allaient peut-être venir… mais plus tard.

Au milieu de l’après-midi, un orage avait éclaté… comme si la nature avait enfin décidé de se mettre en adéquation avec l’atmosphère des funérailles. La pluie, d’abord forte, avait fini par s’apaiser pour ne devenir d’une bruine légère qui n’empêcha pas la mise en place de l’ekphora. Au moment opportun, See’Ryl effectua son premier mouvement depuis des heures. Elle avait plusieurs fois vacillé durant sa veille mais n’avait pas renoncé à soutenir Balian. En remontant sa capuche sur sa tête, See’Ryl retint une expression douloureuse. Ses propres blessures se rappelaient à elle, quoiqu’elle en dise, quoiqu’elle daigne montrer.

Lentement, la procession se forma et entama son parcours jusqu’au temple funéraire de Theed. See’Ryl continua son œuvre muette malgré la difficulté croissante. Elle aurait pu demander à Luke de prendre le relais. Certes… Mais cela aurait voulu dire qu’elle n’accomplissait pas sa parole. Ils arrivèrent quelques minutes avant le crépuscule. Ce dernier débuta à peine quand il fallut dire quelques mots. Ce n’était pas à elle de le faire. Elle épaula Balian, joignant de la volonté au réconfort dont elle l’entourait. Par contre, au moment d’allumer le bûcher, elle se glissa derrière lui. Sa main enveloppa la sienne alors qu’elle l’aidait physiquement à accomplir le mouvement attendu.

« Il le faut… » chuchota-t-elle à l’oreille de Balian. La seconde suivante, elle le faisait reculer sans le lâcher. Les flammes qui s’élevèrent lui arrachèrent un frisson douloureux, vague rémanence de l’incendie de l’entrepôt dans lequel elle avait été blessée… et droguée. Tant qu’elle tenait Balian, elle cessa d’user de la Force pour pouvoir récupérer un tant soit peu… mais aussi laisser le fils pleurer son père.
Balian Atraïde
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Theed…Cette ville avait toujours été magnifique. Mais je n’avais pas le cœur à admirer les beautés architecturales de la Capitale de Naboo. Mon Clan était venu s’installer ici depuis que Mirial était devenue impériale.

Nous avions ramené le corps de Balérion depuis Coruscant où il avait été sauvagement assassiné. Mon oncle : Aerion Arrakis (frère de ma mère), See’Ryl, Luke, et moi. J’aurai aimé que mon père puisse être inhumé sur les terres de nos ancêtres, mais c’était impossible. Aerion m’avait assuré que nous allions procéder dans les règles de l’art, en respectant nos traditions. C’était ce que mon père aurait voulu.

Nos rites funéraires se déroulaient en trois étapes majeures. Il y avait d’abord la prothesis, puis l’ekphora, et l’inhumation ou la crémation selon les clans. Dans l’intimité d’un vestibule austère de la maison de mon oncle et de mon père, nous avions procédé à la toilette mortuaire de mon père. Son corps avait été précautionneusement lavé afin de le débarrasser de toute impureté. Aerion avait noté mon geste suspendu lorsque nous avions découvert les stigmates laissés par l’autopsie judiciaire qui avait été pratiquée sur Coruscant. Je passais un doigt sur le tatouage – ou du moins ce qu’il en restait - représentant le statut de mon père au sein de notre Clan, directement tatoué sur son torse, à l’emplacement du cœur. Il était désormais transpercé, affreusement détérioré. C’était là que son meurtrier avait planté son sabre laser pour ôter la vie de mon père.

Une fois lavé, nous avions parfumé le défunt, puis, avec délicatesse, il fut paré de sa tenue d’apparat de Patriarchès. Pendant tout le processus, See’Ryl était restée présente, mais discrète. Par respect pour mon père, qui avait apprécié la jeune femme et la conversation qu’il avait eu avec elle, personne n’avait cherché à lui demander de quitter ces lieux pour cette cérémonie intime. Le corps de mon père fut disposé sur un lit, en plein milieu du vestibule, les pieds dirigés vers la sortie. Mon oncle ouvrit les portes pour permettre à notre famille et amis de venir rendre un dernier hommage au défunt. C’était la dernière phase de la prothesis. Une bonne partie de mon Clan était présente, certains s’étaient coupés les cheveux pour signifier une perte d’eux-mêmes avec la mort de Balérion. C’était le cas de mon oncle. Aerion vivait avec Balérion depuis des années. Je ne doutais pas qu’il était atterré même s’il demeurait le plus calme du monde.

Ce fut sous une pluie fine que la deuxième partie des funérailles se mit en place. L’ekphora. Il s’agissait d’un cortège funéraire, en direction du crématorium de Theed. La mise en place était particulièrement réglementée. Derrière le corps du Patriarchès, j’ouvrais la marche en tant que Kléronomos, c’est-à-dire « Héritier » direct du défunt. A mes côtés se trouvait mon oncle, Aerion Arrakis, beau-frère et compagnon de mon père depuis la mort de ma mère. Mais Aerion était aussi le Thesmothète du clan, à savoir le gardien des lois et des traditions de la Maison Atraïde.

See’Ryl était juste derrière nous, avec Luke, et les autres membres de l’Ordre jedi présents. Pourquoi eux ? Tout simplement parce qu’ils étaient des utilisateurs de la Force. Or nous avions déifié cette « entité », il était normal que les Jedis se trouvent aussi proches du corps de notre chef défunt. Il y avait aussi des personnalités républicaines, venues rendre hommage à Balérion. Les membres du Clans suivaient, selon leur parentalité plus ou moins proche. Les amis du Clan et de mon père terminaient la marche.

Nous avancions lentement, dans un silence teinté de respect mais surtout de tristesse, en direction du crématorium. Légèrement à l’écart de Theed, il était austère, une bâtisse circulaire sous un dôme où grimpaient çà et là lierre et roses trémières. Des orifices triangulaires venaient structurer le tout et permettre une aération du lieu. En son centre, un bloc de pierre servait de cercueil à incinération selon d’antiques coutumes. Le dôme était percé en son centre en guise de cheminée. Tout avait été préparé pour la dernière partie des funérailles.

Le corps de Balérion fut disposé dans le cercueil par des hommes du Clan alors que tous prenaient place. Je me tenais aux côté d’Aerion. En temps normal c’était au Kléronomos de faire le discours, mais j’en étais incapable. Ce fut mon oncle qui prit la parole, s’adressant à mon père – ce qui ne manqua pas de susciter des murmures de désappointement chez certains de mon Clan.

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Aerion Arrakis, Thesmothète du Clan Atraïde, oncle de Balian et compagnon de Balérion


"Cher Balérion… Nous sommes tous là pour te dire adieu et te rendre un dernier hommage. Tu pars avant nous, bien trop tôt, bien trop vite, et surtout bien trop brutalement… Et ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses et qu'il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici-bas… J’ai été très heureux que tu m’en accordes quelques-unes… (quelques rires)

Toi, qui savais faire beaucoup avec si peu, toi qui savais cultiver l'amour et l’amitié… tu rendais ces moments rares...Tu as toujours pensé aux autres avants toi-même. Depuis la mort de ton épouse, qui était aussi ma très chère sœur, tu t’es occupé seul de ton fils Balian, tout en assurant ta fonction de chef spirituel au sein de notre culture. Tu nous as sauvé lorsque nous avons choisi de nous exiler de Mirial, nous trouvant ce havre de paix sur Naboo, au sein de la République. En parfait diplomate que tu étais, tu as su nous guider sur ce monde dont nous ignorions tout. Tu as toujours su entretenir un lien étroit avec l’Ordre jedi…et la République, le tout avec douceur et patience.

Tu as toujours été fidèle à la Force, nous abreuvant de ta sagesse, de ta compassion, et de ta bonté. Tu laisses un vide immense derrière toi. Pour mieux le surmonter, nous n’aurons qu’à nous souvenir de ton rire, de ta bonne humeur, de ta bonté et de ton éternel optimisme. A présent que tu nous a quitté, je te demande humblement de continuer à veiller sur nous…et tout particulièrement sur ton fils, Balian, qui en tant que ton héritier, accomplira les rites de succession une fois la période de deuil achevée. Sois assuré que le Clan sera entre de bonne main
(quelques murmures moqueurs vinrent ponctuer cette phrase, certains n’étaient visiblement pas de cet avis au sein du clan).

Repose en paix Balérion…puisses-tu être en paix au sein de la Force. "

Cette éloge achevée, Aerion se décala, me cédant la place pour que j’allume le bucher funéraire. Mes mains tremblaient…Je ne pouvais pas seul…ce fut la présence de See’Ryl et celle de Luke qui vinrent m’encadrer pour me soutenir et m’aider à procéder à la dernière étape : l’incinération. Mais je ne pouvais me résoudre à le laisser partir…et accomplir l’acte ultime.

« Il le faut… » chuchota See’Ryl.

Je m’exécutais…pour ensuite reculer, alors que les flammes s’élevaient, consumant le corps de l’être aimé…Je dus faire un effort surhumain pour ne pas défaillir, et demeurer droit comme un piquet.

Après la crémation, les cendres étaient traditionnellement recueillies et confiées à la famille qui pouvaient soit les répandre, soit les enterrer en un lieu calme et paisible. Cela se fera dans la plus stricte intimité…

Les funérailles étaient accomplies, les lueurs du soleil vinrent baigner les lieus d’une lumière douce et apaisante. Quelques membres du Clan s’approchèrent pour présenter leurs condoléances.







Luke Kayan
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Les mèches blondes du Hapien retardaient l'inévitable chute des gouttelettes d'eau qui couraient son visage. Malgré la légèreté de la pluie, sa chevelure déjà épaisse lui semblait lourde, il avait froid et la buée qui s'échappait de ses lèvres le prouvait. Sa constitution, fine et mal pourvue pour la gestion de la chaleur était condamnée à trembler sous la moindre brise. Pour autant, il n'y avait pas que le temps triste de Theed qui agitait imperceptiblement les muscles de Luke. La peine, aussi, le remuait. À ses côtés, il sentait la douleur physique et morale de See'Ryl mais il se garda bien de faire un commentaire. Connaissant la femme, ça aurait été plus une insulte que la preuve de ses bonnes intentions et puis, ils étaient réunis pour deux personnes qui occupaient tout leur esprit : Balerion mort assassiné et son fils Balian. Guidé par la procession devant lui, le Hapien avait renoncé à s'aider de sa canne blanche malgré la foule et le terrain inconnu. Il portait sa tenue de Jedi, soigneusement lavée et repassée pour l'occasion, comme la majorité de ceux qui suivaient le cortège, hommage à l'adorateur de la Force qu'avait été Balerion.

Au début de la cérémonie, le blond n'avait pas pu se concentrer autant qu'il l'aurait voulu sur le spirituel, occupé à essayer de saisir toutes les subtilités du rituel. Non seulement c'était une courtoisie élémentaire que de se plier aux coutumes du clan du défunt mais il devait aussi faire attention à ne pas passer devant le cortège, se perdre en prenant une autre route ou encore, automatiquement suivre Balian quand il ne le devrait pas.

En silence extérieurement mais impliqué à travers la Force, le Hapien essayait de soutenir le médecin autant que possible. Il craignait que ce dernier retombe dans le piège de la drogue bien qu'il conserve l'espoir que l'homme n'y touche plus, ayant mûri, et surtout perdu son père à cause d'elle indirectement (précisément à cause d'un gang qui florissait sur le marché de la drogue et d'autres insanités encore). Si ces pensées l'avaient hanté avant l'enterrement, elles étaient complètement bloquées à l'instant, car seul comptait l'adieu.

Un discours simple, court mais touchant condamna Balian à brûler le corps de son père. Luke sentait la présence de See'Ryl aux côtés de la sienne, comme un second pilier pour aider le Mirialan. Furtivement, il remercia la maître d'une onde puis revint à l'enterrement. Chaque mot avait été écouté avec solennité hormis quelques rires crées par les anecdotes d'Aarion, le chef de clan avait été un homme décidément très aimé, respecté aussi. Derrière See'Ryl et Luke qui se détachaient en tant que proches du père et/ou du fils, les Jedis abordaient une mine austère. Malgré le fait qu'il y aient beaucoup d'Insensibles ou de peu sensibles dans l'assemblée, aucun ne sembla feindre la concentration. C'était presque comme aux funérailles d'un autre Jedi. Tous concentraient leur aura en un point : Balérion qu'ils inondaient doucement de Force, enveloppant le corps qui se consumait d'une chaleur bienveillante et mystique. Son esprit serait protégé pendant que les dernières flammes engloutissaient la chaire et il pourrait être guidé jusqu'au sein même du courant de la Force. C'était en tout cas ainsi que Luke avait toujours interprété ces cérémonies.

Il se souvenait de celle d'Octavien, un Padawan parti trop tôt qui, voulant bien faire, avait désobéi aux ordres pour secourir une autre apprentie. Luke ne se rappelait plus vraiment des détails, déjà parce que même impliqué indirectement, il lui avait manqué toutes les informations visuelles, ensuite parce qu'à l'époque il était encore très jeune et partiellement renfermé sur lui-même. Ceci dit, l'atmosphère d'aujourd'hui ressemblait à ce jour triste au temple où les Jedis s'étaient réunis pour pleurer l'enfant parti. Balérion qui avait tant aimé, vénéré la Force partait dans une ambiance mystique digne des funérailles d'un Jedi, tout en étant bercé par les traditions de son peuple. D'aucuns diraient que c'était "un bel enterrement" même si Luke n'aimait pas l'expression, dont il ne comprenait pas le sens. Comment un événement de la sorte pouvait-il être beau ? Il faudrait vraiment qu'on lui explique le concept de la beauté un jour.

Quand le bûcher eut fini son office, Luke resta sur place, essayant discrètement de soutenir Balian comme il le faisait depuis le début. Il ne savait pas comment agir, ni ce que son ami attendait de lui. Se faufiler parmi les invités lui semblait malvenu. Pour eux, le blond n'était qu'un étranger voir... Qui sait, l'indirect coupable de la mort de Balérion ? Après tout, il avait organisé une partie de la protection du chef de clan, et même si ce dernier avait été tué après avoir désobéi aux ordres rigoureux, impossible de ne pas se sentir coupable. De même, le Hapien avait aussi accepté que le fils s'infiltre avec lui. Balian avait dû presque le supplier voir le menacer mais le résultat était semblable : il avait été mêlé à l'affaire. Bien que ni Mirialan ne paraissait pas lui en vouloir, ni See'Ryl, Luke ne pouvait s'empêcher de se demander si ça n'était pas une sorte de courtoisie exagérée de leur part ou de l'aveuglement. Difficile, sans doute, de considérer que leur ami était en partie responsable de la fin prématuré du charismatique Balérion.

Le fait est que, se sentant tantôt plus coupable, tantôt un peu moins, Luke n'était pas très à l'aise. Il écouta néanmoins tous les témoignages avec attention, non sans chercher parfois la présence de See'Ryl pour chercher son appui. Tous deux soutenaient Balian à travers la Force et leur immobile silhouette respectueuse autant que possible, mais était-ce suffisant ?
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Peut-être n’aurait-elle pas dû intervenir autant dans la cérémonie. Le fait était que son intervention ne manqua pas d’interloquer ou, du moins, de surprendre. Les Jedis n’étaient-ils pas censés rester en retrait ? La jeune femme s’en moquait et savait que Balérion ne lui en aurait jamais tenu rigueur d’avoir ainsi agit. Plus tard, peut-être expliquerait-elle les choses aux curieux plus ou moins sains. Au moment du discours, elle avait écouté Aerion… mais c’était surtout attachée à noter les comportements quelques peu… moqueurs. Les jeux de pouvoir avaient déjà débutés et, tenue par ses différentes promesses, elle serait en première ligne pour affronter ceux qui, pour l’instant, se contentaient simplement de murmurer.

Ce fut aussi par défi qu’elle s’avança pour aider physiquement Balian à allumer le bûcher. Une manière claire et nette d’indiquer que le Mirialan bénéficiait de son soutien et que si ce dernier n’était pas en état pour leur faire face… Elle le ferait. Même si… elle n’était clairement pas en état non plus. La lente crémation ne fut pas sans lui rappeler les cérémonies d’adieu qui avaient emportés Siela et Aquilus, des années plus tôt et cela ajoutait à son humeur des plus moroses. Surtout depuis que les effets des drogues avaient réellement commencés à se dissiper. Le temps s’étira, lui semblant être d’autant plus long qu’elle finit par souffrir au point d’en vaciller légèrement. Elle continua à soutenir Balian via la Force, puisant dans des ressources qu’elle ne pensait pas posséder. Lorsque vint le moment des condoléances, la jeune femme fit un pas pour se rapprocher de Balian. Elle n’intervint pas, se contentant d’observer en silence celles et ceux qui venaient parler aux êtres endeuillés.

Lorsque nécessaire, elle appuya aussi Luke. Son teint déjà blanc permit à ce que son état passe plutôt inaperçu. Pourtant, quand il fut question de quitter le temple, ses traits trahissaient son épuisement. Les cendres avaient été recueillies et soigneusement glissées dans une urne. Elle ne savait pas vraiment ce que Balian et Aérion prévoyaient de faire. Cependant, elle les accompagna jusqu’à s’immobiliser à une distance raisonnable. « Je vous attends ici. » souffla-t-elle. Qu’importe le temps qu’ils prendraient : elle serait là, à patienter et à récupérer un peu de forces pour continuer et achever la journée déjà fort éprouvante à bien des points de vue.

Quand Balian et Aérion revinrent, elle s’avança pour serrer le premier dans ses bras. Pour le coup, la Force ne suffisait plus vraiment et elle était bien incapable de l’utiliser de manière optimale. Alors une étreinte lui semblait être la meilleure solution. « Ca va aller Balian, je suis là. » Comprendre qu’elle ne comptait vraiment pas le laisser seul jusqu’à ce qu’il y ait quelqu’un capable de prendre le relais. Cela aurait pu être Luke… Mais la culpabilité que See’Ryl percevait chez lui rendait une aide éventuelle plus… chancelante. Balian avait besoin d’un nouveau pilier – ou plusieurs – pour « remplacer » Balérion. Celle qui aurait dû en constituer le cœur était aux abonnées absentes pour une raison que See’Ryl espérait être valable aux yeux de l’homme qu’elle serrait contre elle.

Kiva Nidmu
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Kiva Nidmu #666699
Velashera #993333





La germination, la croissance et la floraison. Les étapes de la vie me font parfois penser à quel point on a toujours de l’importance dans ce que nous faisons. Mais il est rare d’être exposé à la mort pour certains et encore plus rare quand il s’agit d’un deuil lié à un proche. Dans la mort, les êtres vivants font grandir et vivre des choses importantes à ceux qui les entour, donc, la mort germe la vie autour d’elle. On le voit dans la nature surtout, avec la faune, les jardins et les forêts. Aujourd’hui va être pour moi quelque chose d’étrange, de le voir dans les yeux des gens, pour la première fois.

Souviens-toi bien Kiva, il est important dans ta culture de rendre hommage à des patriarkhès lors de leur encensement. Le maître Velashera est à mes côtés, un pas d’avance sur moi. Elle n’est décidément pas une mirialane, mais elle tient énormément à ce que je sois fidèle à ma culture et respecté par les miens, après tout comme elle dit si souvent, j’ai un héritage qui me pousse à être responsable dans cette sphère de vie, il avait été difficile de me cacher que ma propre mère était d’importance sur Mirial. La famille que tu t'apprêtes à rencontrer Kiva, connaissent bien ton nom de famille, vous faites partie de la même caste culturelle, donc il va être important que tu saches bien te présenter.

J’envoie alors un signe de tête approbateur, comprenant alors que j’ai le devoir d'être sérieuse et éviter de devenir trop émotive face à ce genre d'événement. Je vais faire de mon mieux, maître. La togruta s’arrête alors soudainement de marcher pour mieux me regarder. Kiva… Je ne voulais pas te faire stresser non plus. Tu es jeune, je suis certaine qu’ils vont comprendre si tu ne comprends pas tous les protocoles par cœur. Profite en pour apprendre surtout, juste ta présence va être appréciée j’en suis certaine. Je ne pus alors m’empêcher de dégager un petit sourire gêné, ma tendance à me donner trop de pression semble comprise par de plus en plus de maîtres, Velashera et Karm plus précisément. Je comprend oui, j’ai pratiqué le s'kchhlla khilá toute la semaine, mais au niveau du poème j’ai eu beaucoup de difficulté vu que je ne connais pas personnellement les gens que je vais rencontrer.

Le s'kchhlla khilá ou plus communément appelé la danse du ápeiros/infinie est un terme religieux assez bien répandu. Autant elle peut être très courte en guise de respect, qu’elle peut être longue d’une nuit. La chorégraphie ne dégage en soit aucune euphorie, catégorisé précisément dans le domaine de la méditation et du spiritualisme, jamais un mirialan ne sera jugé ou sera méprisé pour offrir cela à son entourage, du moins, si cela est bien exécuté.

Concentre toi sur la danse alors ma Kiva, je ne crois pas qu’ils vont demander à une inconnue de lire un poème sur une personne que tu ne connaissais pas. Velashera a tout de même raison, mais mon désir de vouloir bien paraître devant un clan est très puissant et obsédant. On ne sait jamais! Dis-je avant d’entendre le jedi recommencer à marcher sous un soupire et tout de même un peu amusé. Allons-y maintenant, nous sommes presque arrivés.

En parlant de marcher, je n’avais jamais vu de rues aussi… riches en esthétique. Theed est le nom donné à cette ville à ce que j’ai entendu dire, la capitale de Naboo. Il serait mentir de dire que je ne connaissais pas la réputation de la planète avant, mais de la voir de mes yeux maintenant me garde un sentiment d’épatement bien au chaud.

Une fois arrivé à la destination, la quantité de gens présents au même lieu en même temps me fit sentir petite au point que ma tête semblait vouloir s’enfoncer entre mes deux épaules. L’ambiance lourde, froide, triste… inconsolable. Ma gêne me donnait l’impression d’être égoïste, les silences devinrent si fort que les simples murmures et larmes semblaient aussi puissant que le tonnerre. L’ekphora, les yeux vers le ciel, je regarde là ou je pus sentir une goutte me tomber sur le nez, pour comprendre que c’est sous des nuées que la marche et les réflections allaient se faire.

Je me trouve derrière plusieurs jedi pendant la marche, derrière moi je n’ose pas encore regarder, préférant garder le visage vers l’avant, vers la destination qui m’est caché par de multiples adultes. Le dôme devint alors une évidence une fois que mon corps fut soudainement protégé par la pluie froide de Naboo. Mon esprit ne se soucie pas du froid, de l’inconfort de l’eau dans ma chevelure et mes vêtements. Je n’ai que cette forte douleur, pas la mienne, mais celle des autres que ma sympathie refuse de ne pas accueillir.

Le regard planté au centre du monde, vers la mort, je me souviendrai bien d’une chose de cet homme, le tatouage qu’il porte sur son corps ressemble énormément à celui de celle qui m’a mis au monde. Je tourne alors la tête vers les gens pour finalement me souvenir que son souvenir allait en fait changer beaucoup de chose.

Les rires moqueurs en plein centre de la cérémonie firent alors grincer mes dents, mais qui? Petite, je ne vois rien d’autre que mes voisins direct et le fait de ne pas pouvoir regarder ces laids personnages directement me frustre sur le moment, mais une main que je reconnais définitivement viens me flatter le dos pour me rappeler que ce n’est pas me frustration qui va régler quoi que ce soit.

Puisses-tu être en paix au sein de la Force. dis-je alors en chuchotant en même temps que l’homme prénommé Aerion. Mon regard rond, je ressent la flamme venir me réchauffer jusqu’au plus profond de mon âme. Des pleurs sont entendu, des sanglots se font sentir, une larme vint alors me couler sur le long de la joue incapable de supporter d’avantager cette ambiance sans réagir.

D’un mouvement, mon poignet vint essuyer mon visage et je pris une longue respiration pour reprendre le dessus. Les gens semblent alors bouger, le temps des condoléances commence et quelques personnes semblent se parler entre eux. Ne pas avoir réagi à l’instant me punis d’une longue file d’attente en fait, ne connaissant ni les gens devant moi, ni derrière moi, je suis alors condamné au silence jusqu’au moment ou du coin de l’oeil je pus voir Aerion Arrakis et Balian Atraïde, entouré de deux jedi visiblement dont une que je pus ressentir une certaine… douleur?

Un chuchotement se fait alors entendre par mon oreille droite, deux adultes semblent parler et brocarder des propos inconcevables pour un événement comme celui-ci, peut-être les mêmes qui ont osé perturber la cérémonie?

Galchha t'h p'á aylu dis-je alors de manière sec et plutôt agressive. Je sentis alors leur regard être perplexe et un peu étonnés de voir une gamine de 13 ans leur dire qu’ils étaient une honte pour leur famille. Certes, comme à chaque fois, les adultes ne cherchent pas à s’obstiner avec une enfant et répondirent de leur silence. Le soucis fût plutôt que mes paroles furent prononcé trop fortes, les deux endeuillés ainsi que les jedi m’ont clairement entendu.

Toute… toute mes condoléances à vous et votre clan J’incline alors un peu mon corps et baisse la tête en signe de grand respect. Tel le plus grand des arbres, il sacrifiera son monde pour rendre celui de ses pousses plus fort et plus sages. Reste à se souvenir qu’il est et restera pour toujours présent. À travers vous tous, il offre à l’univers le plus beau des héritages.

Tout s’était beaucoup trop passé rapidement, au point que je ne m’étais pas rendu compte que j’avais outrepassé deux personnages qui, du regard, ne semblaient pas vraiment offusqués, mais plutôt amusés par la situation. Une main vient alors se poser sur mon épaule ce qui me surprend un peu.

Mes plus grandes condoléances à votre famille, docteur Atraïd et à vous aussi docteur Arrakis. La maître jedi octogénaire qui se tient derrière moi fit un sourire amical à Luke Kayan et eut un regard plutôt incertain quand elle vint croiser le regard de See’ryl. Je vous présente Kiva Nidmu, du clan Vupksha, que vous connaissez sûrement déjà. (Un long regard vint alors se poser dans celui de Balian, décidément, elle sait très bien qu’il connaît Zikca Vupksha, la matriakhès du clan à Kiva ainsi que la mère de cette dernière) Elle tenait absolument à venir soutenir les membres de sa caste.

Je me sens lentement rougir sous cette scène que j’avais imaginé beaucoup plus rapide par le passé. Je reste tout de même droite et fière, sachant que je suis probablement la seule représentante de ma famille à ne pas être prise dans l’enfer sith sur Mirial à l’heure actuelle.


Balian Atraïde
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S’il était une chose positive quand vous avez des Jedis autour de vous, et qu’ils sont vos amis, c’est qu’ils n’avaient pas besoin de vous toucher pour vous témoigner leur soutien indéfectible. Dans ce flot de « Force », je reconnaissais la présence Luke notamment. J’avais tant travaillé avec lui pour développer mon don Je ne le remercierai jamais assez pour cela. Et sa présence, en cet instant m’était précieuse. Mais, l’étreinte de See’Ryl m’avait été d’un grand réconfort, d’une autre manière. Plus personnelle. Cela allait me permettre d’affronter tous ces gens qui étaient venus rendre un dernier hommage à notre vénéré Patriarkhès. Le défilé des condoléances avait débuté. Mes yeux cernés faisaient peur, j’avais une triste mine. Mon oncle, malgré la situation, avait gardé tout son maintien. Certes ces yeux habituellement si pétillaient étaient éteins. Il avait dû pleurer toutes les larmes de son corps.

Parmi les membres du Clan, il y avait les Anciens, bien sûr. Des vénérables, gardiens de nos savoirs et de nos traditions. Ils formaient un genre de conseil familial, dont le but était de soutenir le Patriarkhès. Je savais que je n’avais pas les faveurs de tous. La mort brutale de mon père me catapultait dans la triste réalité. J’avais un rôle à tenir.

Au milieu des pleurs, reniflements de certains, condoléances des autres, recueillement devant le reste du bucher pour quelques-uns, il y en avait un petit nombre qui préféraient ironiser.

- Regardez-les…Tout ceci est de leur faute. Le Patriarche du clan est mort, et son héritier est une belle tête de nœuds. Sans oublier l’imbécile qui se tient à ses côtés. Un dégénéré. Ils ont perverti le défunt…

- Vous savez ce qu’on dit au sujet du Kleronomos ?

- Quoi donc ?

- La rumeur, sur…ses « démons » vous savez…apparemment c’était vrai !

- Non !

- Si !

- Quelle indignité.

- Galchha t'h p'á aylu !

Si nous n’avions pas entendu les critiques de nos propres parents, cette dernière phrase nous parvint très nettement. Et dans notre langue natale. Aérion me regarda un peu surpris, puis nous balayâmes du regard les gens présents, à la recherche de la voix qui venait de proférer une telle sentence. Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir une jeune mirialane. Elle s’approcha pour nous présenter des condoléances dans les règles ou presque. Le moins qu’on puisse dire, c’était qu’elle n’avait pas froid aux yeux pour une si jeune personne. J’avais regardé mon oncle qui arborait un petit sourire en coin. Cette demoiselle était en plus une padawan de l’Ordre.

Une Togruta d’un âge certain s’était approchée pour présenter la jeune téméraire.

- Mes plus grandes condoléances à votre famille, docteur Atraïde et à vous aussi docteur Arrakis. Nous inclinâmes doucement la tête en guide de respect pour la Maitre Jedi. Je vous présente Kiva Nidmu, du clan Vupksha, que vous connaissez sûrement déjà. Elle tenait absolument à venir soutenir les membres de sa caste.

J’ouvris de grands yeux en regardant cette enfant qui me faisait face. Aérion fut plus prompt que moi à réagir :

- Le Clan Vupksha ? C’est un honneur ! C’est un des piliers de la Caste religieuse. Et c’est fort aimable à vous, charmante demoiselle, d’être venue ici ce soir pour rendre hommage à l’un des nôtres. N’est-ce pas Balian ?

- En effet. Si mes souvenirs sont bons c’est un Clan matriarcal. Zikca devait en hériter.

- Ha oui…je me souviens de Zikca.

- N’était-ce pas elle que père avait contacté pour une alliance entre nos deux maisons ?

- A l’époque c’était sa mère…Et oui, c’est bien ce Clan.

La mémoire me revenait. Mon père avait proposé un rapprochement entre nos deux familles par le mariage. Ainsi il demandait la main de Zicka pour mon cousin, Vyseris, tandis que moi j’épousais la fille du Clan Molari. Mais ce projet ne put avoir lieu…et Zicka en épousa un autre…Le père de cette enfant, Loy Nidmu.

- Je vois. Jeune fille, je suis ravi de vous rencontrer, quoique j’aurai préféré que cela se fasse en d’autres circonstances. J’espère que votre Clan se porte au mieux malgré l’occupation impériale de Mirial. Si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas. Le Clan Atraïde-Arrakis vous ouvre les bras. Après tout nous sommes de la même caste. J’avais levé les yeux vers la Maitre Jedi. Maitre Jedi, merci d’avoir pris le temps de venir à ces funérailles. Mon père vouait une grande admiration pour l’Ordre et ses représentants. Je pense que vous connaissez le Chevalier Luke Kayan, qui est mon propre mentor, et un ami. Et Maitre See’Ryl Asho’Tye, elle aussi m’est d’un grand secours, et c’est une amie chère. Je m'étais tourné vers les deux interpelés pur leur faire signe de s'approcher afin de les introduire en bonne et due forme.

Aérion avait gardé le silence pendant que je parlais, il avait esquissé à large sourire doublé d’un clin d’œil à l’attention de Kiva. Il avait toujours été doué avec les enfants. Ce qui était loin d’être mon cas.




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