Jake Darinson
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Cinq ans ou bien six ans de galère ? Jake avait Arrêté de compter. Son regard las perçant à travers le hublot de la navette crevant le ciel couchant d'Ondéron en direction du spatioport s'était perdu dans ses pensées.
‌Celui qui était autrefois Jake Darinson le mec en cavale amant de la Reine et père d'un enfant dont il ne savait plus rien si ce n'était son nom "Ethan" ne savait pas à quoi s'attendre. Il était parti depuis si longtemps déjà... Peut-être l'avait-on oublié ? N'était-il plus qu'un souvenir fugace n'offrant à la reine qu'un sourire en coin lorsqu'elle repensait à lui et au passé ...
‌Était-elle devenue vieille et moche ?
‌Jake passa sa main dans ses cheveux noirs corbeau et se frotta l'arrière de la tête, et leva les yeux... Bien sûr que non...elle devait être aussi belle que dans ses souvenirs, peut être mêmr plus encore? Mais retrouverait-il les choses comme il les avaient laissées ? Ça c'était une autre affaire... C'était fort peu probable, la vie avait l’habitude de lui jouer de sales coups.
‌Qu'avait-il à espérer de quelqu'un qu'il n'avait pas vu depuis des années. Oh bien sûr ce n'avait pas été par choix, comme toujours. Il s'en était pourtant tenu à ce qu'ils avaient lui et elle convenu il y avait de cela bien de lustres.
‌L'ancien taulard avait du racheter ses crimes envers la République, et il avait été embarqué incognito dans un petit groupe de trompe la mort et de repris de justice pour faire les sales besognes que personne ne voulait faire. Un paquet d'entre eux avaient passés l'arme à gauche, au final n'était ce pas ça le deal? Faire miroiter une liberté illusoire de bons et loyaux services rendus à la Rep' ? Pour finalement crever comme un chien sur une planète perdue au fin fond de la galaxie et en prime dans l'anonymat le plus total.

‌Mais Jake avait réussi à s'en sortir, était-ce de la chance ou tout simplement parce que c'était ce qu'il savait faire de mieux? Peut-être un peu les deux au final. Il se rappelait les longues discussions avec Lia' argumentant vainement qu'il ne savait rien faire d'autre de ses dix doigts que de se servir de sa batteuse à répétition ou de sa vibrolame. Mais la finalité c’est qu’il avait reussi, non sans mal, les stigmates de ces années de combats plus sordides les uns que les autres l’avaient marqué autant dans sa chair que dans son cœur.

‌Mais le jeune homme après ces années de baroude avait bien changé, les traits de son visage étaient devenus bien plus incisifs et fatigués, son regard couleur émeraude était plus que jamais acéré, même s'il était empreint d'une grande lassitude.
‌Une grande cicatrice partait de sous son œil droit remontant le long de sa tempe jusqu'à arriver derrière son crâne qui était à présent rasé mis à part une touffe de cheveux d'un noir profond coiffés tant bien que mal en arrière sur le sommet de son crâne. Une barbe qui commençait à prendre une dizaine de centimètres ceinturait son menton toujours aussi carré, bizarrement ça lui allait plutôt bien au final.
‌Mais malgré tout ça il avait toujours ce petit air de beau gosse effronté et nonchalant avec sa clope au bec.

‌ Y'avait des choses qui changeaient pas.

"Hey Darinson? À ce qui parait t'es un mec en règle maintenant ! Tu vas nous manquer tête de noeud, c'est dommage on pas eu le plaisir de voir ta sale gueule éclater avec un tir de blaster. Alors tu compte faire quoi ici? Trouver une nana et lui faire cinq niards? "


‌Le harangua le chef des commando qui venaient le ramener sur Ondéron comme il l'avait demandé.

"Je vois que t'as toujours pas appris à fermer la tienne depuis toutes ces années Skoll..."

‌Se contenta de répondre le mercenaire sans le regarder, allumant sa cigarette avant de tirer une bouffée et de souffler la fumée contre le hublot alors que le vaisseau militaire commençait son approche finale.

‌Le vaisseau se posa finalement, Jake trouvait ça bizarre de ne pas devoir sortir en trombe sous une avalanche de tirs. Ça lui manquerait peut être? Ou pas.

‌N'ayant pas eu le temps de prendre des habits civils, toujours en armure de combat, il se contenta de se lever, cigarette coincée à la commissure des lèvres, saisissant son maigre barda de sa main gauche et de la droite de saisir son énorme blaster à répétition.

‌Se dirigeant vers la porte latérale ouverte du vaisseau, il se laissa tomber sur le plancher des vaches commençant à regarder ce paysage qu'il avait presque oublié, alors qu'au fond il voyait déjà au loin le palais de la reine.

"Hey ducon? J'ai deux cadeau pour toi! "


Alors que Jake tourna le visage vers lui, il se prit un coup de poing en plein sur le Pif, lui arrachant un grognement et un flot de sang par la narine gauche.
Se saisissant de son blaster lourd il pointa le sergent du canon, celui ci manifestement content de lui avoir collé une mandale enchaina le plus simplement du monde :

"Un p'tit cadeau d'adieux ma poule! Mais me flingue pas ça serait con, t'aurais fais tout ça pour rien....! À ce propos ton deuxième cadeau. "

Skoll lui envoya une plaquette d'identité tout ce qu’il y avait de plus officiel.
Jake l'attrapa de sa main libre et la regarda : Jake Darinson, pas de nom d’emprunt, de pseudonyme ou de conneries de la sorte. Puis remontant son regard émeraude et sa barbe ensanglanté vers le sergent celui-ci continua.

"Profite bien de ta nouvelle vie, tu l'as largement mérité. Salut mon pote. Many! fais chauffer! "

Dit-il finalement en remuant le bras à l'attention du pilote qui décolla presque aussi sec.

Jake reposa son regard vers la plaquette d'identité. Jake Darinson.

"Largement mérité... ? Putain tu m'étonnes.. à un de ces quatre fils de pute. "

Jetant son mégot par terre, le mercenaire sourit en coin, rangea la plaquette dans sa poche puis tourna les talons et se dirigea vers le palais instinctivement. Personne n'était au courant de sa venue. Jake ignorait sur quoi il allait tomber là-bas, mais si c'était sur le cousin Geoffrey, il lui casserait encore la gueule ça c'était certitude !

---

La nuit était déjà tombée lorsqu'il arriva près du palais, il avait appris à en connaître les coins et recoins mais il connaissait plus particulièrement les jardins et où se trouvait la chambre de la Reine, ce chemin là il le connaissait sur le bout des doigts même plusieurs années plus tard.
Ce fut donc d'un pas décidé que le mercenaire se mit en route. Exit la grande porte et l’arrivée en grande pompes ! Il n’était que Jake après tout.

Atterrissant dans le jardin après voir habilement esquivé les systèmes de sécurité, le trentenaire se faufila sans bruit sous le petit balcon et entreprit d'escalader le mur pour finalement se hisser par la fenêtre à demi ouverte. Décidément la sécurité d'Émalia laissait tellement à désirer...
Alors qu'il entra sans un bruit, il s'imprégna une nouvelle fois de la décoration de sa chambre. Rien n'avait changé, tout semblait avoir été figé dans le temps, c’était à la fois un peu réconfortant et effrayant.

Se rapprochant du lit, il vit une robe de chambre en soie, passant ses doigts sur celle-ci, il ne put s'empêcher de faire un nouveau bon dans le passé, il se revoyait ici la première fois qu'il avait osé rentrer par effraction après la petite fête qu'elle avait donnée. Qu’il pouvait l’aimer sa toute petite Reine, il y avait tant de souvenirs ici…
Ses doigts se refermèrent sur la robe de chambre qu'il ramena près de son visage pour humer son parfum. Jake en perdit presque pied, n'était-ce pas pour le bien de tout le monde qu'il était partit? Pour avoir une chance de pouvoir vivre comme tout le monde? Mais n'était-il pas tombé dans l'oubli de tous depuis tout ce temps? Mais lui il l’aimait toujours bordel… L’espace d’un instant le jeune homme se demanda si il avait vraiment eu raison de partir et de les laisser comme ça à leur insu. Il était vrai que c’était Emalia qui lui avait proposé cette alternative pour essayer de retrouver une vie normale, mais même si cela avait effectivement marché n’était-ce pas ce que l’on appelait une « vrai fausse bonne idée » ?
Reposant à contre cœur la chemise de nuit sur le lit, le mercenaire alla se poser dans un coin sombre de la chambre, dans son bon vieux fauteuil en velours qui à présent faisait un peu daté mais était toujours aussi confortable.
Jake sortit une cigarette et l'alluma tout en posant son fusil à répétition contre le dossier du fauteuil. Il lui fallait un plan d’action ! Car ressasser toutes ces choses il l’avait déjà fait, mais là il fallait se poser quelques minutes et réfléchir. Qu’allait-il dire? Qu’allait il faire ? Jake était tout ce qu’il y avait de moins présentable… le nez en sang, son armure à moitié déglinguée sur le dos, et par-dessus le marché il avait bien dû mariner une quinzaine d’heures dans le transporteur de troupes de l’armée. L’homme dans le fauteuil devait avoisiner les -12 de charisme, et ça… au bas mot ! Oui là clairement il avait merdé…

Mais alors que la porte s'ouvrit et qu'il vit la silhouette sortie d'un autre temps pénétrer dans la pièce, tout se précipita dans son esprit... Et l’instinct prit le dessus !

Soupirant un nuage de fumée, alors qu'elle se tourna vers lui, il ne pu croiser son regard et se contenant de fixer le tableau au-dessus du lit de la Reine, il laissa échapper instinctivement :

"J'ai jamais supporté la vision de ce tableau... Pas étonnant que je passais mon temps à le cacher d'une couverture...j'ai toujours eu l'impression que ta grand-mère me jugeait..."

Laissa t'il échapper dans un demi sourire avant de retourner son visage vers elle et d'ajouter la voix légèrement serrée :

"Je suis enfin libre...Je suis rentré...j’espère juste qu’il n’est pas trop tard…"

Jake s'accouda sur le fauteuil et posa son front dans le creux de sa main ne sachant plus trop quoi rajouter fermant juste les yeux et soupirant longuement. C’était l’instant T celui qu’il avait tant espéré et redouté plus que tout. La balle n’était plus dans son camp il ne pourrait pas contrôler la suite de ce qui allait se passer, et perdre le contrôle le mercenaire n’aimait pas « trop beaucoup ça… »

Emalia Kira
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Dans la salle de réunion, à une heure déjà avancée de la soirée, s’étaient réunis quatre conseillers autour de la Reine. Jakos Torfing, responsable administratif et financier, était rigide dans son costume trois pièces, le regard tourné vers la présentation de Cora Creel, une nouvelle jeune recrue analyste qui montrait les résultats de sa revue de presse, en gesticulant avec énergie, Nil Loren, le vieux croûlant chargé du protocole qui plissait des yeux en essayant de suivre les propos rapides de la jeune femme, et bien sûr Verana Starlight en charge du personnel du Palais, qui prenait des notes avec un sérieux inhabituel.
Mais autour de la table, il y avait bien sûr Emalia Kira, la belle et digne souveraine… qui avait réfugié sa tête entre ses bras, affalée sur la table comme une enfant refusant d’apprendre ses leçons.

- … ce que la population en pense, disait Cora sur le ton sérieux de la conclusion. Les choix de suppression de postes de dépenses auront forcément un impact, que le palais n’ait plus le même faste jouerait négativement sur la popularité de la Couronne.
- Mais nous y sommes forcés, martela l’austère Jakos.

Le débat durait depuis près d’une heure et Emalia n’en pouvait plus. Elle avait passé la journée à recevoir des complaintes, à serrer de mains, à faire des rendez-vous virtuels pour faire l’inventaire de ses relations les plus influentes. Et rien ne menait nulle part.

- Bon, trancha Verana d’une voix sèche avec l’intention ferme d’apporter une fin au débat entre Torfing et Creel, qui n’avait que trop duré. Voilà, je suggère que l’on allège les effectifs dans les équipes du protocole – œillade vers Loren qui ne réagissait pas, dormait-il les yeux ouverts ? – dans les équipes techniques du palais, ainsi que l’intendance. Toutes ces équipes sont nécessaires lorsque nous recevons beaucoup de monde. Il suffira donc de… Réduire les fêtes.

Emalia grogna son assentiment, le nez écrasé contre la table.

- Et l’équipe de sécurité.

La souveraine releva le nez, les yeux plissés. La sécurité de son palais laissait déjà à désirer. Avec ce qu’elle faisait parler d’elle, c’était prendre un certain risque… Mais après tout, rien ne lui arrivait depuis des années, pourquoi avait-elle donc besoin de ces gardes du corps qui étaient, en effet, un gouffre financier ?

- Bon, d’accord. On récupère combien en tout ?
- 27 ETP.
- Soit 718 000 crédits récupérés sur l’année en cours, compléta Torfing après un calcul rapide sur son datapad.

Emalia laissa échapper un gros soupir.

- Adjugé, alors, grommela-t-elle avec une mauvaise humeur évidente. On arrête pour ce soir, je veux vérifier si je peux prendre un bain ou si l’eau chaude n’aura pas été coupée d’ici là.
- Bien entendu, votre Majesté, concéda Verana.

Les quatre conseillers s’éclipsèrent sans un mot, et Emalia resta un moment seule, avachie sur son fauteuil, à contempler le ciel. Les étoiles disparaissaient entre des nuages sombres.

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--------Lorsque la souveraine regagna sa chambre, elle avait retrouvé un peu de poil de la bête. Il lui avait suffi de penser aux derniers commentaires des médias sur les interventions de Jonas à la Rotonde pour avoir envie de mettre la galaxie à feu et à sang, et cela lui avait donné l’énergie d’avaler les derniers mètres qui la séparait de ses quartiers d’un pas déterminé. Elle avait bien mérité un bon bain chaud et une bonne nuit de sommeil !

Emalia pénétra dans sa chambre avec les mêmes gestes résolus, claquant la porte derrière elle. Dans l’obscurité, elle retira ses souliers, se retrouvant toute petite dans sa robe claire et fluide, qu’elle s’apprêtait à déboutonner quand soudain, elle remarqua qu’il y avait quelqu’un assis sur son fauteuil à quelques pas du lit.

- AAAAAAAAAAH !

Yeux écarquillés. Emalia tendit instinctivement la main vers la poignée de la porte mais suspendit immédiatement son geste.

- JAKE !

Sa voix avait exhalé un mélange de surprise, de consternation, de soulagement et de colère à la fois. Sa main dévia vers un interrupteur, et aussitôt la chambre fut illuminée pour dévoiler la silhouette du mercenaire. Emalia resta interdite, à le contempler. Jake était… Jake. Le nez en sang, une armure en piteux état, les cheveux un peu plus courts que la dernière fois qu’elle l’avait vu. Des cicatrices en plus. La souveraine déglutit. Elle sentait ses genoux trembler sous son jupon, mais il n’était pas question de laisser l’émotion prendre le dessus. Pas celle-là, en tout cas. Elle avisa brièvement la fenêtre entrouverte.

D’un pas rapide, elle avala les quelques mètres qui les séparait, comme un félin s’approchant de sa proie, les yeux plissés pour s’arrêter devant lui et le toiser de toute sa hauteur.

- Jake. Mais bienvenue, fais donc comme chez toi ! Tu ne veux pas que je te fasse couler un bain, tant qu’on y est ?

Question rhétorique, évidemment, le mercenaire avait dû comprendre cette nuance. Emalia croisa les bras sur sa poitrine, le regard sévère et la voix tranchante.

- Allons-y, c’est quoi, l’excuse ? Tu étais trop loin pour envoyer des messages ? C’était trop cher ? Tu n’es pas passé une seule fois à proximité du système pendant quatre ans ? Ou alors tu étais trop occupé ?

Soudain, tandis que le mercenaire se levait, elle pointa un doigt accusateur vers sa poitrine et tapota l’armure, ignorant la taille de Jake qui la dépassait largement maintenant qu’il n’était plus assis.

- Non parce que moi j’ai attendu sagement, j’ai expliqué à Ethan que son père allait bientôt revenir et bien sûr, pas de nouvelles ! Et Monsieur Darinson croit qu’il peut revenir comme une fleur au milieu de la nuit, en passant par la fenêtre ! Et il espérait quoi, au juste, de pouvoir se glisser dans mon lit comme ça, sans une explication ??

Sa voix avait légèrement déraillé sur les derniers mots, un brin plus aigu qu’elle ne l’aurait souhaité, mais ses yeux s’étaient plantés dans les siens à la manière d’une Reine qui juge le pire de ses citoyens, qui est prête à ordonner la sentence finale, les lèvres pincées et les joues empourprées de colère.

Et brusquement, elle se haussa sur la pointe des pieds, passa ses mains dans le cou du mercenaire pour s’y accrocher et écrasa sauvagement ses lèvres sur les siennes.
Jake Darinson
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La porte s'ouvrit puis claqua, ce ne fut d'abord qu'un cri de surprise puis Jake fut noyé de lumière, plissant les yeux, il reposa son regard sur la Reine qui semblait pour le moins, choquée, voir même un peu en colère. Oui... ça pouvait se comprendre...Mais là tout de même, elle y allait fort.

Bon bon bon ! On y était, la tempête s 'était levée, cette tempête avait pour nom Emalia, ça aurait fait un nom parfait pour un cyclone, ou bien une tempête tropicale. Une chose était sur le vent était fort, ça soufflait, et pas en petite bourrasque agréable de bord de mer...
Le mercenaire espérait tout de même que ce ne soit qu'une manœuvre de diversion pour cacher sa joie. Enfin du moins ce fut ce fut les branches auxquelles il essaya de se rattraper...
Mais là la tigresse se rapprocha à grands pas, ça puait la merde...

''Un bain...?''

Il essayait de suivre un tant soit peu ce qu'elle était en train de lui raconter, puis la coupa :

''Wow wow wow ! ''

Jake leva les mains en l'air, ouvrant de grand yeux.

''J'invoque des pourparlers !''

Le jeune homme resta quelques secondes les mains en l'air, la fixant sans un mot avant de les baisser lentement pour les reposer les accoudoirs du fauteuil.
Forcement ça n'aurait pas pu être simple, même si l'espace d'un instant le mercenaire l'avait espéré, fallait se rendre à l'évidence, ça ne marcherait pas comme ça, surtout avec elle.
Mais comme si c'était sa faute ? N'était-il pas revenu à la fin ?

Il se leva finalement en face d'elle la surplombant de toute sa hauteur lorsqu'elle se mit à tapoter sur son armure du bout du doigt alors qu'il essaya de l'interrompre vainement une nouvelle fois ''... mais laisse moi parler bordel!''
Mais Emalia continuait sans même lui laisser le temps de s'expliquer.
Le reine termina finalement sa phrase ce qui laissa enfin le temps au mercenaire pour essayer de se justifier cette longue attente.

''Ça va j'peux parler maintenant? Oui ben bien sur que j'aurai aimé que ce soit aussi simple ! Mais que veux tu que je répondes ? Que j'ai fais le tour de la galaxie dans des coins dont j'ignorais jusqu'à l'existence... Que j'ai passé cinq années à me faire trimbaler de systèmes en systèmes, sans pouvoir donner de nouvelles pour garantir le succès des opérations. Je peux pas dire que j'étais un privilégié là bas, je m'estime déjà heureux d'avoir été un des rares à survivre à tout ce temps. Et c'est pour vous que je me suis accroché... Et non putain je savais pas à quoi m'attendre en revenant ici...''

Toujours en colère et le feu aux joues, la reine vint finalement s'accrocher à son cou pour l'embrasser avec force. C'était aussi inattendu que salvateur et, partageant ce baiser qu'il avait attendu depuis bien des années le trentenaire enserra la reine dans ses bras musclés et profita de cet instant de calme, mais pas totalement rassuré sur la suite de la discussion.

Le baiser terminé, il colla sa joue contre la sienne lui susurra à l'oreille combien ils lui avaient manqué, puis finalement en se décollant doucement, Jake rajouta

''Finalement, je serais pas trop contre un bon bain, le voyage à été long, et j'ai pas très fier allure, mais par souci d’apaisement, je consent à me le faire couler moi même. ''

Lui assenant un petit clin d’œil et un baiser sur le front, le mercenaire fit quelques pas en direction de la salle de bain, actionna l'interrupteur pour que la pièce s'éclaire et ouvrit l'eau remplissant rapidement la grande baignoire.
Emalia pour sa part resta là dans l'encadrement de la porte quelque instants à le regarder.
Enlevant son armure alors que l'eau montait dans le bain, Jake ressemblait à quelqu'un qui était passé dans une machine à laver en programme extra long. Lavage-rinçage-essorage 1800 tours/minute, enfin toutefois on pouvait largement enlever l'étape lavage de cette courte liste... Mais c'était à peu près l'idée qu'il renvoyait quand on le regardait: quelqu'un de rincé.

Terminant de poser son barda et nu comme un ver, il se glissa dans l'eau du bain, dans un long soupir de soulagement alors qu'il se passa un peu d'eau sur le visage pour enlever le sang maculant son nez.

''Putain ça fait du bien t'as pas idée...''

Souffla t-il alors qu'il s'étendant dit de tout son long dans le bain chaud, soupirant d'aise alors qu'il reporta son regard vers elle avant de rajouter :

''On a tellement de choses à se dire que je ne sais même pas par ou commencer...''

Mais ce n'était là qu'une fausse vérité, Jake savait très bien par ou commencer. Se ravisant donc, il termina sa phrase laissé en suspend quelque seconde auparavant :

''comment vont les enfants ? Et surtout toi … Comment ça va ?''

Dit il finalement en la regardant de ses yeux bleus
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