Balian Atraïde
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Naboo
Université de Theed – Faculté de Médecine



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11ème COLLOQUE DE CARDIOLOGIE PÉDIATRIQUE


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    - INTRODUCTION


Les cliniciens qui soignent des enfants sont souvent confrontés à des signes et des symptômes qui les amènent à se poser la même question cruciale : « Suis-je en face d’un enfant avec une cardiopathie significative ? ». Le souffle cardiaque, la syncope, les palpitations, le dépistage de l’adolescent athlète et la place de l’ECG dans le TDAH sont autant problématiques qui génèrent questions et incertitudes quant à leur investigation et leur prise en charge. Pour sa 11e édition, le Colloque de cardiologie pédiatrique se tiendra à la Faculté de médecine de l’Université de Theed sur Naboo et abordera les problèmes cardiaques de l’enfance et de l’adolescence les plus courants dans le but d’aider les participants à mieux identifier les patients à risque et à favoriser l’utilisation judicieuse des examens paracliniques.

Personnel visé : ce colloque s’adresse principalement auxpraticiens, pédiatres, infirmières, sages-femmes et pharmaciens, ainsi qu’à tout intervenant qui soigne des enfants pouvant présenter un problème cardiaque.


    - PROGRAMME :


Journée 1


08h00 : accueil et petit-déjeuner
08h20 : Mot de bienvenue
08h30 : L’hypertension artérielle pédiatrique
09h15 : Période de questions
09h30 : Les palpitations chez l’adolescent : prise en charge et signes d’alarme
10h15 : Période de questions
10h30 : PAUSE
10h45 : La syncope : comment départager le choc vagal des arythmies malignes
11h30 : Période de questions
11h45 : pause déjeuner
13h30 : Le souffle cardiaque de l’enfant d’âge préscolaire asymptomatique
14h15 : période de questions
14h30 : Les urgences pédiatriques : prises en charges complexes ?
15h15 : période de questions
15h30 : PAUSE
15h45 : cardiopathies : quand faut-il opérer ?
16h30 : période de questions
16h45 : Imageries cardiaques : sous utilisations ?
17h30 : période de questions
17h45 : conclusion de la première journée

19h30 : repas et soirée conviviale (n’oubliez pas de vous inscrire)

Journée 2


09h00 : accueil et petit-déjeuner
09h30 : présentation des ateliers A, B et C*.
10h00 : répartition dans les ateliers, à choisir sur place*
10h45 : 2ème ronde des ateliers
11h30 : Discussion sur les ateliers
12h00 : Pause déjeuner
13h30 : Approche diagnostique du nourrisson avec suspicion de malformation cardiaque
14h15 : période de questions
14h30 : Le TDAH et les maladies cardiaques chez l’enfant
15h15 : période de questions
15h30 : Conclusion et clôture du colloque

*ATELIERS: Chaque participant(e) assistera à deux ateliers parmi les trois ateliers offerts. Le choix se fait sur place. (Maximum 60 participants par atelier)
    - « A » Techniques d’auscultation
    - « B » Sport de compétition et mort subite : qui et comment dépister ?
    - « C » Dépistage prénatal des cardiopathies congénitales


    - ANNULATION:

Pour toute annulation reçue AU PLUS TARD une semaine avant le début du colloque des frais administratifs de 50 crédits seront retenus ; après cette date, AUCUN remboursement ne sera possible.

    - INSCRIPTIONS (taxes en sus) :

Les frais d’inscription comprennent : les petits-déjeuners, la participation à l’activité, les présentations en format électronique, les repas du midi et les pauses.
  • Médecins : 300 crédits
  • Professionnels de la santé :250 crédits
  • Étudiants/Retraités : 210 crédits


Réservation pour le repas et soirée conviviale : compter un supplément de 90 crédits

Réservation chambre, séjour 1 ou 2 nuits. Pour les participants qui choisiront de loger à l’Hôtel Prestige, un bloc de chambres a été réservé (les tarifs varient de 140 à 250 crédits par nuit, selon le type de chambre). Prière de faire vos réservations directement avec l’Hôtel Prestige quinze jours avant le début du colloque, en mentionnant que l’activité est organisée par le Centre de formation continue de l’Université de Theed.


L’Université se réserve le droit de limiter les inscriptions ou d’annuler l’évènement. Une confirmation de votre inscription vous sera transmise par courriel. Inscription en ligne :colloque.cardio-pediatrie-univ.theed.com (dernières places disponibles !)







**

Les colloques…ce n’était pas vraiment ma tasse de thé. Ni d’autre chose d’ailleurs. Mais cela me permettait de me tenir au courant des dernières réflexions médicales en la matière. Je recevais toujours les invitations – par courtoisie surement – des colloques en cardiologie. De quoi me rappeler mon ancienne situation… J’avais donc contacté mes chefs, leur expliquant l’importance de la chose. Ils ne furent pas long à convaincre…Je dirai même qu’ils m’avaient accordé l’autorisation d’y assister avec une rapidité fulgurante. A se demander s’ils n’étaient pas heureux de me voir partir trois jours sur Naboo, et ainsi se débarrasser de ma présence pas toujours agréable, je le reconnaissais, même si j’avais progressé sur le côté…relationnel.

J’avais même obtenu que l’armée finance mon séjour, sans quoi je ne partais pas (sans blague vous avez vu les tarifs ? Ils se foutent de la gueule du monde !). Ils voulaient vraiment que je leur foute la paix les trois prochains jours.

Naboo…mon Clan résidait sur Naboo depuis que Mirial était devenue impériale. Je doutais cependant avoir le temps de voir mon oncle…sauf…S’il était lui-même présent en tant que chercheur en pharmacologie. Je n’avais que peu de contact avec les membres de mon Clan.

J’arrivais la veille du colloque, ma chambre était bien entendu réservée à l’Hôtel Prestige. Une chambre, la plus classique qui soit. Je n’avais pas besoin de grand-chose, habitude prise à l’Armée. J’avais eu la surprise de rencontrer également Evadné Publius, interne en pédiatrie, elle aussi avait réservé une chambre dans cet hôtel Prestige. Tu parles d’un nom…tout y était prestigieux…C’était le cas de le dire. Autrefois cela m’aurait plu, mais à présent je préférai la simplicité et l’efficacité. J’avais été bien conditionné.

Le colloque débutait de bonne heure le lendemain par un accueil des personnes présentes avec un petit déjeuner sous forme de buffet convivial. Je m’y présentais avec la jeune Cadézienne. Ma première réaction allait être de repérer le caf’. Des litres de caf’… Comme de coutume je dénotais fortement avec mon uniforme militaire du Service de Santé des Armées.

- Mais… ? Docteur Atraïde ? Il y a bien longtemps qu’on ne vous avait pas vu à ce genre de manifestation…

Un humain à la barbe et aux cheveux blancs, s’était avancé vers moi en me tendant la main. C’était un de mes anciens professeurs de chirurgie cardiaque que je présentais à Evadné :

- Professeur Grant…je vous présente Evadné Publius, interne en pédiatrie. Et heu…assistante d’un dragon sénateur Cadézien.

Le vieil homme qui devait avoir dans les soixante-dix ans haussa un sourcil en m’entendant parler ainsi de Camina Ashford. Il me regardait par-dessus ses lunettes :

-Hé bien, je vous que vous ne changez pas Balian, il me fit un petit clin d’œil, inutile de dire que c’était un des rares professeurs avec lequel je m’étais entendu. Puis il arborera un grand sourire et tendit une main chaleureuse à Evadné : Enchanté mademoiselle. Drôle de compagnon que vous vous êtes trouvé.

- Hé ! On n’est pas ensembles ! Enfin…pas dans le sens que vous pourriez imaginer…On est collègues. C’est tout ! me défendais-je maladroitement, craignant un quiproquo. C’est vrai quoi, On n’était pas là pour batifoler … Et puis j'avais Halex!

Il y avait là tout le gratin de la République…les meilleurs et les pires songeais-je en repérant un Twi-lek que je ne pouvais pas blairer de près comme de loin…Ce cher Docteur Nolo…connard.

Ce colloque promettait d’être haut en couleurs… Je portais mon attention sur Evadné…était-elle aussi à l’aise que moi dans ce genre d’endroit ? A savoir pas du tout ? Ou bien tout au contraire était-elle comme un poisson dans l’eau ?


Evadné Publius
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Elle avait croisé le docteur Atraïde par le plus grand des hasards. Sachant qu’un colloque médical pouvait attirer toute sorte de personnalités du métier, elle n’était pas particulièrement surprise. Il lui semblait qu’il était presque devenu un bon collègue, voire un mentor, malgré son caractère exécrable, ses talents médicaux ne pouvaient lui être retiré et elle en éprouvait une sincère admiration totalement professionnelle. Objectivement, il était agréable à regarder – encore une fois, il fallait occulter le caractère. Elle se surprit à penser ce qu’aurait été son existence, si elle avait partage sa vie avec un autre médecin. Sans doute aurait-il eu son cabinet, ses horaires à rallonger. Elle aurait dû composer avec ses propres gardes au centre de soins médicaux.

-Enchanté mademoiselle. Drôle de compagnon que vous vous êtes trouvé.

Elle attrapa docilement la main du vieil homme avant de percuter son sous-entendu. Pardon ?

-Hé ! On n’est pas ensembles ! Enfin…pas dans le sens que vous pourriez imaginer…On est collègues. C’est tout !
-Oui et pour certains, cela peut déjà paraître trop, souffla-t-elle dans un sourire.

Face à leurs regards perplexes, son sourire se mua en un rire léger et embarrassé :

-Je veux dire, le docteur Atraïde n’a pas vraiment un caractère facile. Je ne sais pas comment il est dans l’intimité…mais comme collègue c’est…

Les sourcils fournis et grisâtres du vieillard se courbèrent davantage de perplexité et elle finit par abréger après avoir pris une grande inspiration.

-Il est très compétent.
-Je ne doute pas que vous également.
-Seul l’avenir nous le dira, mais c’est l’une de mes plus brillantes internes, intervint la voix nasillarde du professeur Erinwright. Alors, je vous défends de la démarcher Grant.

Les deux hommes se dévisagèrent un court moment avant d’éclater de rire et de s’étreindre amicalement – comme deux anciens camarades de promotions qui se retrouvaient avec nostalgie des décennies plus tard. Evadné lança un regard gêné vers Balian. Elle n’aimait pas qu’Erinwirght la paterne. Et il exagérait, comme tout bon correllien, c’était un homme fier et plein de bonhommie. Particulièrement sévère et intransigeant envers elle lorsqu’ils étaient à la clinique, il n’hésitait pas à la gratifier pour se mettre lui-même en valeur.

-D’ailleurs, docteur Atraïde, enchanté. Je suis le professeur Erinwright. Publius m’a beaucoup parlé de vous. Il paraît que vous l’avez autorisée à pratiquer une myoctemie seule ? Un sacré risque, mais j’ai cru comprendre que la patiente est désormais en bonne santé.

Et les deux pontes s’éloignèrent en reprenant leur bavardage, laissant les plus jeunes entre eux. La culpabilité rongeait le minois de la blonde et elle déclara vers le Mirialan.

-Ahm, il…exagère, je n’ai pas tant que ça parlé de vous. Juste une mention concernant le cas de Ri’ina. Je vous avoue que…c’était ma première chirurgie en autonomie et…

Elle préféra se taire, optant pour l’humilité d’un silence digne. Ses maladresses risquaient de déclencher le mauvais caractère de son homologue et elle n’était pas certaine de vouloir affronter ses sarcasmes, ou pire. Elle avait choisi de participer à ce colloque pour élargir l’horizon de sa formation, et le cadre de Naboo correspondait parfaitement à la tranquillité qu’elle recherchait pour de recentrer sur sa vocation première, celle de sauver des vies. Elle avait l’impression étranger que, finalement, son parcours politique et son parcours scientifique ne divergeaient pas tant que cela. Qu’il y avait un sens à faire fructifier l’un comme l’autre, malgré la fatigue, le doute, l’infaisabilité première d’un tel double cursus. Elle songea brièvement à sa vie sentimentale mouvementée qui transformait la dualité en triptyque dramatique.

Soudainement, elle passa sa main devant son visage, comme pour se cacher, baissant ses yeux azurés vers le sol avant de souffler à Balian :

-Le docteur Nolo est là, quelle poisse…

Elle qui ne jurait pas souvent. Car le mot « poisse » faisait partie de son vocabulaire indécent. Elle se remémorait le caractère odieux du twi’lek à l’hôpital, leur conversation envenimée à propos du destin de la petite cathare. Elle refusait de se l’avouer, mais ce personnage la terrifiait. Et il était présent. Ses yeux mauvais farfouillaient dans la modeste foule et il avait déjà un verre d’alcool en main, de si bonne heure dans la journée. Il était grand et il était difficile d’ignorer sa tête qui dépassait la plupart de celles présentes.



Balian Atraïde
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Entendre Evadné préciser que je n’avais pas un caractère facile devant le Docteur Grant me fis hausser un sourcil. Qu’est-ce qu’elle entendait par là bordel ? Elle tenta de se « rattraper » par un « il est très compétent ». Sans blague s’était le concours du pointage des évidences ou quoi ? Je ne répliquais pas, me contentant de me réfugier dans la tasse de café que je venais de me servir, tout en demandant silencieusement mais tout de même de façon visible pour mes interlocuteurs s’ils souhaitaient également du café.

Le vieil homme qui nous avait rejoint était le mentor d’Evadné, les effusions des retrouvailles des deux vieux médecins étaient particulièrement gênantes pour la jeune femme comme pour moi. Nous étions jetés un regard entendu, chacun à notre manière, elle quelque peu mal à l’aise, et moi roulant les yeux d’agacement. A leur âge bordel.

Finalement le vieux pédiatre s’était tourné vers moi pour se présenter avec plus de convenance. J’inclinais le haut du corps en répondant d’un ton neutre :

- Enchanté également Docteur Erinwright. Il enchaina au sujet de la fameuse opération cardiaque que la demoiselle avait dû pratiquer seule sur une petite cathar. J’haussais les épaules : une opération à risque oui, mais nécessaire en effet, il nous fallait agir au plus vite pour le bien de cette petite boule de poils…Ri’ina je crois ? Demandais-je à Evadné. Oui j’étais un vrai connard, mais j’avais le souci de mes patients et sous mes airs d’enfoiré de première je n’oubliais pas un patient. J’étais incapable d’agir puisque j’étais moi-même occupé à gérer une urgence sur un patient qui venait de faire un hémothorax. Evadné était le meilleur choix pour cette intervention. Je la savais suffisamment compétente pour faire cette opération seule.

M’entendre parler ainsi d’une collègue en des termes si élogieux fit écarquiller de surprise Grant qui n’avait pas l’habitude que je m’épanche de la sorte. Bien sûr que je taisais l’ensemble des motivations qui m’avaient poussé à faire le choix de Publius pur sauver ce nourrisson cathar. Nos deux mentors s’éloignant, nous nous retrouvions seuls à nouveau. Elle chercha à se justifier. J’haussais les épaules.

- Vous savez très bien pourquoi je voulais que ce soit vous. Et je pense vraiment que vous avez les qualifications requises. Il serait temps que vous vous en rendiez compte demoiselle. Je pris une gorgé de café avant de plonger mon regard dans le siens : c’est dans l’adversité qu’on apprend à se dépasser. A présent vous avez passé un cap et vous en savez plus sur vous. Vous êtes médecin Evadné, et un bon médecin. Vous perdez votre temps à jouer les esclaves de cette vieille peau.

Je soupirai…Je n’aimais pas Ashford, c’était un fait. Et pourtant j’avais plus en commun avec Ashford que je ne voulais bien l’admettre. Sans doute était-ce pour cela que je ne savais l’apprécier. Nous étions deux fortes têtes. Je soupirais de nouveau, me réfugiant derrière une gorgée de mon café chaud. Soudain je vis Evadné chercher à se dissimuler. Elle aussi venait de repérer le détestable Twi-lek.

- Oui…il est là…Cela aurait tenu du miracle qu’il ne soit pas présent à un colloque en cardiologie…ironisai-je quelque peu. Merde…il nous a vu…Je fis volteface, poussant Evadné doucement et lui indiquais : retraite ! Demi-tour droite. En avant, plein gaz ! Mettons le plus de distance possible entre lui et nous.

Un coup d’œil derrière nous m’indiquait qu’il s’était mis à notre poursuite. Mais alors qu’il allait nous rejoindre, une ombre passa derrière moi et une voix s’éleva :

- Docteur Nolo je présume ? Vous êtes un des intervenants. Je suis ravi de faire votre connaissance, j’ai tant entendu parler de vous…C’est une joie de vous accueillir dans notre université de Theed.

Cette voix je la connaissais. Un sourire amusé s’était dessiné sur mes lèvres pincées. Je ne montrais rien, alors qu’un homme de dos, s’était interposé. Il était de ma stature, à l’épaisse tignasse noire maintenue dans une coiffure sophistiquée composées de nattes collés au crâne et d’un chignon qui laissait entrevoir une peau verte. Il avait toujours aimé se démarquer quelque peu. Il portait une longue et large blouse trahissant son appartenance au milieu médical sans pour autant laisser voir de quelle spécialité il était. Ses mains étaient cachées dans ses poches. Je ne dis rien, ne me retournais pas. Je savais qu’il était intervenu pour nous « sauver » de Nolo, et nous épargner de mal débuter ce colloque. Nous aurons tout le loisir de lancer les hostilités par la suite.

Je désignais à Evadné l’amphithéâtre.

- Si nous prenions place avant que la cohue ne se fasse ? J'imagine que cela va bientôt commencer.



Evadné Publius
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Evadné se frayait un chemin entre les rangs que constituaient les bancs de l’amphithéâtre. La lumière du jour frappait les lieux depuis un dôme en verre renforcé et les leds technologiques faisaient le reste. Tout était baigné d’une lueur calme et tranquille, caractérielle du climat si paisible de Naboo. Après les récents évènements survenus dans sa vie, Publius pouvait se permettre de souffler dans ce cadre qu’elle jugeait parfaitement sécuritaire. Balian Atraïde avait raison : elle avait besoin de se recentrer. Sur la médecine, peut-être. Sur elle-même sans doute. Les vagues houleuses sur lesquelles il avait fallu naviguer ces derniers temps avaient manqué de la mener au bord d’un précipice dont elle avait déjà croisé la noirceur le jour où elle avait pratiquement assister au meurtre d’un Jedi. Elle n’était que de taille modeste, humaine et définitivement pas en mesure de se mesurer à ce genre de danger : les trafics illégaux que menaient son propre père, la criminalité des bas-fonds, la mort des innocents comme Luka.

Eclairée par la lueur du jour, sous le plafond immense et voûté qui entourait le dôme de verre, elle paraissait sereine. On l’avait bousculé un peu pour poursuivre des places au-delà du rang, mais il y avait eu des excuses, des sourires désolés. Excepté Nolo, on pouvait dire que tous ces confrères et toutes ces consœurs étaient des gens civilisés et elle ne désirait rien de plus qu’être entourée de gens civilisés et bienveillants, si possible. La toute blonde avait pris place aux côtés du mirialan et un droïde ne tarda pas à sonder les allées, en proposant de transférer sur les datapads de qui voulait, le programme de la conférence, les derniers articles scientifiques parus, tout cela pour une modique somme bien sûr. Elle en profita pour mettre à jour son pad avec quelques numéros de l’IGMC, dont elle avait loupé les parutions avec les évènements contemporains. Dans ses pupilles concentrése se refléta le titre d’un article médical sur la BPCO chez les humains et les proches humains, d’un certain docteur Lokred, qu’elle lirait plus tard à tête reposée.

Déjà sur l’estrade, les principaux conférenciers prenaient place. Elle crut reconnaître l’un des professeurs qu’elle avait eu en première année de médecine à l’université de Trulalis. Elle tordit un peu le cou pour mieux voir, mais se rabattit finalement sur l’un des grands holoprojecteurs qui retransmettait au plus près ce qui se passait au plus loin.

- La place est libre ?

La voix était presque sortie de nulle part tant elle était plongée dans ses réflexions. Elle eût un sursaut bref et leva son minois vers un quarantenaire (du moins il le paraissait) au derme olivâtre et au maquillage élégant. Evadné reconnut brièvement l’homme qui avait intercepté Nolo et elle lui adressa un sourire poli :

- Bien sûr, la place est disponible.
- Merci…
- Interne Evadné Publius, s’empressa-t-elle de dire alors que Balian se détournait vers eux.
- Docteur Arrakis, enchanté.
- C’est un plaisir docteur Arrakis.

Et elle se mit à chercher le médecin twi’lek du regard, un peu inquiète maintenant qu’il n’était plus diverti. Aerion Arrakis sembla lire clair dans son inquiétude et il rajouta avec une œillade complice vers Balian :

- Aucun souci, le docteur Nolo ne devrait plus vous importuner pour le moment.

Evadné ne répliqua qu’un nouveau sourire qui servit à masquer ce qui demeurait d’inquiétude. Le souvenir de ces derniers échanges avec Nolo le restaient en mémoire et l’idée d’affronter encore cet odieux personnage l’angoissait.

Balian Atraïde
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Nous avions pris place, Evadné à mes côtés. J’avais plongé dans le programme n’apportant aucune attention à celui qui nous avait rejoint, prenant place près d’Evadné également. La voici bien entourée…deux mirialans. Si elle était observatrice, elle pouvait constater une similitude tant dans les traits que dans les tatouages qui ornaient le faciès de notre « sauveur », et les miens. Il se présenta comme le docteur Arrakis. Et assura la jeune femme du fait que notre ami twi-lek ne nous gênerait plus…pour le moment.

- Jusqu’à sa prochaine tentative…maugréai-je.

- Il fait parti des premiers intervenants…Voyez-le sur l’estrade, tout fier. En tant que chef du service cardiologie du Centre Médical Principal de Coruscant, il était un des invités d’honneur. Arrakis tourna la tête vers Evadné et moi : nous avons tout le temps de mettre en place une stratégie pour mieux l’appréhender le moment venu. Il fit un petit clin d’œil à Evadné, affichant un sourire des plus doux, se voulant rassurant face à cette éventualité d’un nouveau conflit avec Nolo.

- Pfouaa…pestais-je…on voit bien, Docteur Arrakis, que vous ne connaissez pas le spécimen.

- Disons…que jusqu’à présent, je trouvais fort amusant qu’il cherche à vous tenir tête Docteur Atraïde…Surtout qu’il a toujours été votre rival. Et vous avez toujours savamment cherché à le rabaisser…Surtout depuis qu’il vous a remplacé à la tête du service Cardiologie…Mais…je constate que cela ne vient pas que de vous …Ce qui me rassure.

Il avait baissé les yeux vers Evadné. J’haussais les épaules, croisais les bras et râlais dans ma langue maternelle. Ce qui ne manqua pas de faire rire notre ami vert. Un rire cristallin et jovial. Il s’adressa à Evadné :

- Quelle est votre spécialité Docteur Publius ? J’espère que ces journées d’etudes vous apporteront satisfaction, je sais qu’ils ont pris beaucoup de temps pour tout bien préparer. Même si je dois admettre que le choix des intervenants peut paraitre douteux, grimaça-t-il alors qu’il observait Nolo prendre place à la table des intervenant de cette première partie, fier comme un coq. Quel triste individu…J’espère qu’il ne déblatérera pas trop d’inepties…Sans quoi notre amis à vos côtés se fera une joie de le massacrer en public. Ce serait dommage que ce colloque se transforme en règlement de compte.

- Je…mpffff…Je m’enfonçais dans mon fauteuil…toujours boudeur…ce qui déclencha à nouveau le rire de mon compatriote. Il avait toujours été joyeux. Il avait de la facilité pour se faire des amis, et le contact facile…Contrairement à moi. Je soupirai…et finalement demandais : comment va père ?

- Mais très bien…C’est gentil à toi de demander…Il était heureux de ton dernier appel. Ils sont si rares…il les savoure.

- Je…je ne pus continuer, car il me désigna d’un signe de tête et expliqua à Evadné :

- Allons Balian…Nous devons affreusement ennuyer mademoiselle Publius. Il me désigna d’un geste gracieux de sa main ou scintillaient quelqu’une de ses bagues favorites. Je suis l’oncle du « ronchon » qui trône à vos côtés.
Un bruit de micro attira notre attention. Ha ! Le doyen va prendre la parole.

Un speech des plus conventionnel. Classique…présentant à la fois la journée et le premier intervenant de la journée…Notre bon docteur Tak’Ri Nolo…sur l’hypertension pédiatrique. Voila qui allait sans nul doute intéresser Evadné…Et lui rappeler quelques bons souvenirs.

- La prise en charge précoce d'une pression artérielle élevée chez l'enfant permet de réduire la morbidité-mortalité cardiovasculaire potentielle de l'âge adulte. La pression artérielle doit être mesurée annuellement chez tout enfant à partir de l'âge de 3 ans et à chaque consultation chez les enfants à risque. On trouve notamment : maladie rénale chronique, antécédent de coarctation de l'aorte, diabète, obésité, prise de traitement augmentant la pression artérielle. Blablabla…le baratin habituel…de jolis tableaux viennent enjoliver le tout, histoire de bien nous assommer pour débuter ce colloque. Bon sang que cela allait être long…Mais le pire…ce fut le détournement de cette présentation pour nous présenter le nouveau traitement auquel notre Twi-Lek avait certainement aidé à composer. Un remède miracle selon lui…De quoi me faire voir rouge…Plus je l’écoutais déblatérer ses conneries, moins je tenais en place dans mon fauteuil…Et donc, nous avons la preuve irréfutable que ce traitement, véritable percée décisive dans le domaine médical, aide à la diminution de l’hypertension artérielle, sans pour autant nécessiter une prise trop longue.

Sans attendre que le temps des questions soit annoncé, je levais la main pour signaler ma volonté à prendre la parole :

- Excusez-moi Docteur…heu…


- Et c’est parti…fit mon oncle en se callant un peu mieux dans son fauteuil tandis qu’on me signalait de prendre le micro pour poser ma question. Sans même daigner me présenter, Nolo me connaissait, je lançais donc les hostilités, non sans avoir vérifié le bon fonctionnement dudit micro.

- Oui…donc…J’ai toujours été persuadé que seul une médication et une hygiène de vie quotidienne pouvait prévenir l’hypertension artérielle.

Nolo me fusillait du regard et tenta d’évincer mon propos dans un sarcasme :

- Oui, c’est pour ça qu’on parle de percée décisive…

- Que vous parlez de "percée décisive".

-Non… Le laboratoire pharmaceutique qui sponsorise mes essais cliniques, utilise aussi ce terme.

- Oui et je suis presque sûr que votre femme et votre avocat, peut-être même votre toutou domestique aussi. Tous ceux qui vont s’en mettre plein les poches appellent cela une percée décisive.

Le doyen de l’université me fixait :

- Qui êtes-vous ?

- Un dingue qui ferait mieux d’aller jouer au bowling…murmura Aerion, pourtant très amusé par la situation…baissant cependant la tête pour pouffer de rire. Je repris de plus belle :

- Et vous les faites comment vos essais cliniques ? Vous filez votre potion magique à une bande de cobaye et s’ils n’ont pas de tension vous dites : voila mon truc est efficace ? Je désignais une jeune cathar qui sirotait benoitement un jus de fuit exotiques : excusez-moi mademoiselle ? Vous avez un cancer ? Elle me fit non de la tête, wouaaaaw ! La preuve que le jus de fruits exotiques évite le cancer ! Sarcastique? Moi? Pas du tout.

- Tu ne peux pas t’en empêcher hein Atraïde ! Tu veux vraiment jouer à cela ici ? Tu veux vraiment que…

- Que quoi ? Révéler mes petits vices cachés parce que tu n’as pas d’autres arguments que cela ? Pas d’autre bouclier à lever contre moi ?

- Balian…murmura Aerion sur un ton que je devinais devenir plus…préoccupé. J’eus un haussement d’épaules :

- Hroo…ca va…Je ne faisais que poser quelques question innocentes…entre collègues…entre médecins…J’ignorai qu’on allait devoir subir un placement de produits…

Quelques rires s’élevèrent, et des indignations. Le doyen prit son micro et tâcha de faire descendre la tension (haha) que je venais sciemment de provoquer :

- Merci docteur heu…Atraïde ? J’hochais la tête, bien d’autres questions ? Productives…de préférence.

Qui a dit que ce colloque se transformerait en règlement de compte?


Evadné Publius
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A Cœur Ouvert

Parfois, la politicienne des causes perdues reprenait le dessus sur le médecin.





Evadné levait timidement sa main pour exprimer sa volonté de s’exprimer. Le directeur du colloque dirigea un regard las vers sa petite silhouette, debout dans cette grande assemblée la républicaine paraissait toute petite. Un petit droïde flotta jusqu’à elle et lui présenta le micro qu’elle lova entre ses deux mains graciles. Beaucoup de paires d’yeux s’étaient braquées sur elle, décrivant son grand front pâle, ses cheveux blonds tirés lâchement en arrière dans une coiffure élégante et sobre. On s’interrogeait silencieusement et le doyen finit par lui faire signe.

- Je suis Evadné Publius, interne en médecine au Centre Universitaire de Soins Médicaux de Fobosi, sur Coruscant. J’aurais une question pour le docteur Nolo.

Elle avait retenu son souffle, malgré la colère qui couvait en elle, son ton était doux. Une étincelle soudaine anima la figure du twi’lek dont les lekkus frémirent en reconnaissant la jeune interne qui l’avait défié quelques semaines plus tôt, mais il dût serrer les poings et garder une expression fermée. Toute cette attention ne déstabilisa pas Publius qui avait affronté maintes fois la Grande Rotonde du Sénat aux milliers de nacelles. C’était affronté Nolo qui la terrorisait. Ses doigts se crispaient autour du microphone et ses phalanges blanchissait. Il lui fallait trouver un certain courage :

- Docteur Nolo, que faîtes-vous quand vous recevez un code rose, enfant de moins d’un an, maigreur, difficultés respiratoires, muqueuses pâles, tension artérielle basse, tachycardie, bruits cardiaques rapides et assourdis. Autant de symptôme qui rendent une réanimation très difficile. Vous mesurez sa pression artérielle ?

Une série de murmures égaya étrangement les bancs de la salle de conférence. Eva n’avait d’yeux que pour son interlocuteur à des centaines de mètres en contrebas : une petite tâche écarlate. Nolo se pencha vers son propre micro pour répondre :

- Où voulez-vous en venir, interne Publius ? Cela a-t-il un rapport avec mon exposé ?
- Parfaitement, répliqua-t-elle calmement, le visage sérieux. Vous souhaitez faire de la prévention, ce qui est louable. Mais vous oubliez comment guérir. Tout le monde ici devrait savoir que vous refusiez d’opérer en urgence une petite cathare victime de cardiomyopathie hypertrophique par pur orgueil.

Parfois, la politicienne des causes perdues reprenait le dessus sur le médecin, comme en cet instant où elle avait décidé de partir en croisade contre Nolo. Les murmures devinrent des clameurs plus vibrantes : on se questionnait et les regards passaient du docteur à la petite blonde téméraire. Nolo déposa quelques mots à l’oreille du doyen qui soupira gravement :

- Interne Publius, vous êtes hors sujet. Avez-vous d’autres questions pertinentes ? Nous sommes ici dans une optique d’échange et non de règlements de compte dont le docteur Nolo semble être la cible pour d’obscures raisons. Il est invité ici en qualité de conférencier et a toute notre confiance.

Quelques exclamations d’approbations fusèrent ci et là. Nolo avait visiblement un petit fanclub qu’il n’avait pas manqué d’invité à la fête.

- Je…n’ai pas d’autres questions, concéda-t-elle en rendant le micro au droïde qui fila vers une autre rangée. Elle se rassit sous quelques regards encore curieux.

Une moiteur désagréable recouvrait sa nuque et elle se rendit compte qu’elle enfonçait ses ongles dans ses paumes trop profondément. La douleur sembla la réveiller d’un état second, tout comme la voix d’Aerion. En observant l’intérieur de ses mains, elle découvrit que ses ongles avaient laissé des marques vermeilles d’où s’échappaient un peu de sang. Elle ferma les poings et sourit vers l’oncle de Balian.

- Je n’ai pas pour habitude de provoquer le scandale, mais ce docteur Nolo a failli condamner un enfant, dit-elle d’une voix basse. Et il s’est montré des plus odieux avec moi. J’espérais faire éclater une vérité pertinente, mais il semble avoir le bras aussi long qu’un politicien.




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Balian Atraïde
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Je fus surpris de voir Evadné lever la main. Qu’allait-elle dire ? Jouer les internes modèles ? Ou enfoncer le clou à ma suite ? Je ne pus réprimer un haussement de sourcils… Sans déconner…Où voulait-elle en venir ? Ha c’était bien une politicienne…cherchant à user de tout pour pourrir quelqu’un…Enfin…au moins je devais lui reconnaitre le courage d’avoir tenté de dégommer la réputation de Nolo.

- … il semble avoir le bras aussi long qu’un politicien.

- Sans blague ? Tu as cru qu’il est arrivé comment au poste de chef du service Cardio ? Grâce à ses talents de médecin ?

Sarcastique je l’étais…Mais la jeune femme m’était sympathique…la preuve…je venais de faire tomber la barrière du vouvoiement. Mon oncle me regarda avec un petit haussement de sourcils :

- Balian…

Je le regardais, ouvrant de grands yeux, laissant sous-entendre un silencieux « quoi ? » et lui de me faire un sourire en mode « sois gentil ». En bougonnant, je croisais les bras et fis à Evdané avec plus de… « douceur » :

- Nolo est un incapable…C’est parce qu’il se vend qu’il est arrivé là…La preuve…Son placement de produit n’est pas anodin. Je soupirais…et tournais finalement la tête vers la jeune femme : tu as eu des nouvelles…de la petite cathar que tu as opéré ?

Après quelques questions de lèches-c…Heu…bref de membre de l’assemblée présente, l’intervenant suivant pris la parole. C’était long…diablement long. Il n’y avait somme toute rien de nouveau sous le soleil. Et j’avais dégainé mon datapad en mauvais élève qui faisait autre chose que de suivre le colloque. C’est ainsi que je tombais sur l’article que j’avais précédemment aperçu sur le datapad d’Evdané. Publié sur InterGalactic Medical Communications (IGMC), un certain docteur Lokred parlait du BPCO chez les Humains et les Proches-humains. Sa proposition, quoiqu’un peu succincte selon moi, était prometteuse. Mais cela manquait cruellement de données exploitables. Encore un qui prenait des raccourcis dans le but de pondre son article.

Je fus tiré de mes pensées par le doyen qui annonçait une petite pause et nous invitait à un moment de convivialité avant de poursuivre les interventions. Je n’étais pas fâché de me lever et dérouiller mes jambes…Surtout une des deux…

- Si on pouvait éviter Nolo…ce serait parfait.
- Il semble en grande conversation avec le doyen…Nous avons un peu de répit de ce côté, précisa mon oncle.

Un petit groupe de chercheur s’étaient approchés de nous. Parmi eux : Grant et Erinwright. Ils saluèrent mon oncle qui se présenta :

- Docteur Aérion Arrakis, Docteur en pharmacologie et recherches botaniques.

Il fut salué avec sympathie. Et alors qu’Erinwright s’excusa, Grant se tourna vers Evadné et moi-même :

- Hé bien…vous n’avez pas mâché vos mots tous les deux. J’imagine que Nolo n’a pas apprécié. Qui l’eut cru qu’il puisse avoir un tel comportement…Refuser de soigner une fillette vous dites mademoiselle…Quelle indignité…

- En même temps y’a rien de surprenant vu le phénomène.

J’avais beau être un râleur notoire et un enfoiré de première, je n’avais jamais refusé des soins. Et moi j’étais efficace…


Evadné Publius
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A Cœur Ouvert

Toute la naïveté de la brillante étudiante se résumait à ce fond de tristesse qui flottait dans l’océan de ses yeux, incapable de sombrer au fond.





- Je suis vraiment déçue par une attitude aussi…peu éthique et indigne, soupira pauvrement Evadné que les mots incisifs de Nolo avaient profondément blessée. Cependant, elle tâcha de ne pas montrer à la face du monde l’état dans lequel la méchanceté du Twi’lek l’avait mise bien qu’il fut aisé de déchiffrer à travers l’azur étincelant de ses prunelles n’importe laquelle de ses émotions. Evadné était une mauvaise menteuse, une mauvaise tricheuse, une piètre cachotière; elle était incapable d’adopter une attitude qu’elle-même réprouvait. C’était contre nature et elle n’aurait cédé au chant des sirènes pour rien au monde. Toute la naïveté de la brillante étudiante se résumait à ce fond de tristesse qui flottait dans l’océan de ses yeux, incapable de sombrer au fond.
Elle réussit à adresser un sourire poli à Grant et s’efforça d’orienter la conversation vers un sujet moins épineux que la personnalité sans scrupule du docteur Nolo :

- Cela étant dit, malgré les recommandations du professeur Erinwright, je n’ai jamais eu l’occasion de participer à beaucoup de colloques, ou alors seulement en coup de vent. Mon emploi du temps ne me le permettait pas, mais…

Une oeillade discrète vers Balian, signifiant qu’elle ferait allusion à lui et elle poursuivit de sa voix calme :

- Un excellent médecin m’a dit un jour qu’il fallait que je me recentre et la médecine est mon centre d’intérêt. Toutefois, la politique également. Je pense que les deux sont des vecteurs particulièrement importants pour aider les autres et se rendre utile. J’ai vu en ce colloque, une occasion de parfaire mes connaissances dans le domaine médical.

Grant sembla sonder la figure angélique de son interlocutrice, comme cherchant à y percer un ou deux mystères. Il finit simplement par hocher du chef :

-Erinwright m’a dit que vous étiez très débordée par moment, mais que vous étiez l’une de ses internes les plus prometteuses. Le coup de la chirurgie sur cette petite, très complexe pour une interne de votre niveau.
- J’ai été bien enseignée, j’avais assisté le professeur Erinwright sur des dizaines d’opérations similaires et lors de ce jour fatidique, j’ai été bien entourée. Du docteur Atraïde, en premier lieu mais également d’une anesthésiste très douée. Il faut savoir compter sur ses aptitudes et ses connaissances, mais également sur ses collègues.

Tout en conversant, ils s’étaient approchés d’un des buffets dressé pour les participants et les visiteurs de cet évènement scientifique. On remarquait d’ailleurs, la forme de certains aliments qui rappelaient des organes anatomiques humains ou Aliens. La présentation de ces plats et desserts étaient soignées, raffinées comme on pouvait s’y attendre sur Naboo. Des druides protocolaires rutilants proposaient des boissons délicates et se pliaient en quatre pour offrir à ces gens de sciences un service impeccable. Evadné préféra jeter son dévolu sur des pâtisseries. Elle préférait le sucre aux épices et s’arrogea le réconfort d’un cupcake couleur violacée qui, s’imaginait-elle, aurait peut-être le goût du blumfruit d’Endor. Elle se demandait comment allait Ri’ina dont elle avait eu peu de nouvelles depuis sa sortie d’hôpital. Elle espérait que l’enfant était désormais épanouie entre ses parents aimant et qu’elle pouvait, elle aussi, dévorer toute sorte de pâtisserie selon son humeur, ses envies.

- Si les patients nous voyaient manger aussi peu sainement, sourit Grant après s’être servi une majestueuse assiette de mets en tout genre dont les odeurs se mêlaient et les couleurs brillaient sous les reflets du dôme. M’enfin, un écart de temps à autre, il faut voir toute la dépense énergétique que ce brave Nolo nous a coûté avec son intervention.

Evadné eût un sourire embarrassé, mais ne commenta pas. Elle se contenta de mordre avec application dans la sucrerie, de goûter la génoise moelleuse, la crème fondante. Et elle se dépêcha d’avaler sa bouchée quand elle remarqua quelques regards étranges qu’on lui lançait. Le rouge lui monta rapidement aux joues; signe de sa gêne, mais également de son agacement. Pourquoi fallait-il constamment que de rares personnes réussissent à interpréter le moindre de ses gestes comme un tableau d’érotisme. Ses gènes hapiens la desservaient davantage qu’ils ne la sublimaient.

-Auriez-vous aperçu le professeur Erinwright ? demanda-t-elle alors à l’adresse de ses interlocuteurs. Cela fait un moment qu’il ne nous a pas rejoint ?
-Il devait aller, enfin…vous comprenez, c’est vrai qu’il n’est pas du genre à louper la pause encas, grommela Grant en fouillant les environs du regard aussitôt imité par la jeune blonde qui plissait les yeux afin de scruter la foule, de repérer - en vain, la silhouette familière de son mentor.

- Je vais voir si je peux le trouver avant que nous reprenions les hostilités, dit-elle poliment en lançant un dernier regard vers Balian.

Elle quitta les zone du buffet, traversa la petite foule compacte. Plus loin dans le hall et les diverses courses, les participants du colloque s’éparpillaient. La lumière diurne de Naboo filtrait à travers les fenêtres, soutenaient la lourde tâche des projecteurs et des néons. Un droïde lui indiqua le chemin des toilettes et elle s’y dirigea d’un pas gracieux.

-Professeur Erinwright ?

Elle avait parlé à travers les portes fermées des toilettes pour personnes affiliées au genre masculin, toute espèce confondue. Elle n’osait pas entrer, par pudeur, par retenue, parce que son éducation bourgeoise lui indiquait qu’une telle familiarité serait déplacée.

-Professeur Erinwright ? La suite du colloque va bientôt reprendre et…nous vous attendons, tout va bien ?

Des bruits de pas derrière elle. Finalement, Grant avait choisi de la suivre, soucieux de savoir où était son précieux ami. Devant la figure déconfite d’Evadné, il actionna l’ouverture des portes et s’engouffra dans les sanitaires. Publius osa timidement lui emboîter le pas, se disant qu’il serait témoin de sa bonne morale. Mais le docteur s’était figé et Eva s’immobilisa à son tour. Sous son talon, elle avait heurté une matière visqueuse, glissante, familière. Ses yeux écarquillés venaient d’apercevoir le corps de son mentor, littéralement crucifié sur les lavabos et c’était son sang qui s’écoulait le long des jointures du carrelages clair. C’était son sang qu’elle avait sous le talon et qu’elle piétinait en silence. Elle plaqua une main contre sa bouche pour réprimer un cri d’effroi tandis que Grant réagissait enfin.

-Il faut appeler la sécurité ! S’exclama-t-il vers elle, alors qu’il se précipitait vers le corps de son ami, dans l’espoir vain de le réanimer. Interne Publius, prévenez quelqu’un !
-C’est…c’est mon nom… ?
-Quoi ? Aboya-t-il les mains déjà pleines de sang.
-Sur le mur…juste là, souffla-t-elle, toute blême en pointant une inscription peinte avec l’hémoglobine de la victime.

Grant leva son attention vers la paroi et déchiffra à son tour les lettres Publius.

- Raison de plus pour prévenir la sécurité, dépêchez-vous !









Autour du buffet, les conversations allaient bon train. Les sourires dansaient de visage en visage. On savourait cette pause avec légèreté et les minutes s’égrenaient dans une tranquillité parfaite. Nolo discutait au loin avec le directeur du colloque et lançait parfois des oeillades courroucées vers Balian, mais ne prenait pas le partie de lancer de nouvelles hostilités. Son image avait assez été entachée pour la journée. Il y eût quelques soupires indignés quand Evadné fendit la foule à tâtons pour se précipiter vers les deux mirialans, essoufflée, pâle comme si elle allait s’évanouir :

-Le…professeur…c’est..

Elle peinait à articuler des mots cohérents. Soudain, elle fut interrompue par une voix mécanique crachée des hauts-parleurs de l’amphithéâtre.

Mesdames, Messieurs, en raison d’un incident de sécurité niveau 4, nous vous prierons de bien vouloir évacuer le bâtiment et regagner vos hôtels. Le colloque est mis en suspens jusque nouvel ordre. L’administration demande aux organisateurs de bien vouloir se rendre dans l’aile principale.

Le message était répété. Nolo et le directeur avaient filé en flèche. Le reste des convives commentaient ce retournement de situation soudain.



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Balian Atraïde
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Je demeurais silencieux malgré les remarques d’Evadné, je bouillonnais de colère après la mauvaise fois de ce con de Nolo. Aerion écoutait avec attention la jeune femme, alors que tous se dirigeaient vers le buffet. Je les suivis dans grande conviction. Je n’avais pas faim.

- Et bien entendu, fit Aerion à Evadné avec un air complice, cet « excellent médecin » vous a dit ceci avec une délicatesse à tout épreuve ? Il illustra ses propos d’un clin d’œil complice à la jeune femme, et rit en voyant mon regard rageur. Un rire clair et généralement communicateur.

- Gnia-gnia-gnia, ronchonnais-je à son intention.

- Allez Baba, râle pas. Soudainement sa poche vibra, le faisant sursauter. Il saisit son comlink et en voyant le code de son appelant, son visage s’illumina. Je n’avais pas besoin de plus d’informations pour comprendre qui était cet interlocuteur. Il prit l’appel, en s’éloignant un peu de notre groupe.

- Allo ? Oui je suis au colloque ! Oui ça se passe bien. Je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer. Tu sais comment son ces rencontres entres scientifiques. Oui…bien sûr…Ha, et devine qui j’ai en face de moi ? J’écarquillais les yeux, réalisant ce que mon oncle allait potentiellement dire à son conjoint. Je me mis à faire de grands gestes pour lui signaler que je n’étais pas disposé à converser avec mon père à ce moment. Non je ne peux pas te le passer…Il est…occupé. Oui, bien sûr que je lui dirai. S’il va bien ? Ho hé bien à a râlé après plusieurs personnes et a démonté en public un de ses anciens collègues…Oui…Voilà, c’est qu’il va bien…

Ce fut ce moment-là qu’Evadné demanda où se trouvait son mentor. Observant autour de moi je me rendis compte qu’effectivement, l’éminant professeur Erinwright avait disparu. Grant signala alors qu’il l’avait vu prendre la direction des toilettes. Je vis Evadné prendre la direction des commodités, pour parti à la recherche du vénérable. Je ne la retins pas. Quelque chose me disait qu’il fallait qu’elle y aille. Je frissonnais…j’avais un mauvais pressentiment.

- Docteur Atraïde ?

Je me tournais vers un individu que je n’identifiais pas. Il tendit la main, je la serrai sans trop savoir à quoi m’en tenir.

- Je suis Rorhan Therd, je représente un laboratoire pharmaceutique, il me tendit une carte que je fourrai dans ma poche sans même la lire. Il reprit : sacrée intervention que vous avez faite. Très instructive.


- Ravi de l’apprendre.

- Vous n’aimez pas les laboratoires privés ?

- Je n’aime pas ceux qui profitent des autres.

- Mais, vous avouerez que sans les laboratoires privés il y aurait de gros déficits en matière pharmaceutiques, médicales, etc.

- C’est çà…et en même temps vous vous en mettez plein les poches…

- Tout à un prix…

- Excusez-moi de ne pas partager votre vision des choses monsieur…heu…

- Therd, Rrohan Therd…

- Ouai …peu importe.

Nous fûmes interrompus par le retour d’Evadné. Elle était pâle comme la mort, je compris immédiatement que quelque chose de grave était arrivé.

-Le…professeur…c’est..

- Hé bien quoi ? Publius ? Le professeur quoi ? je la saisis par les épaules pour tenter de la ramener à la réalité : Evadné !?

Mais l’annonce qui suivi répondit à mon interrogation. Ainsi mon pressentiment s’était confirmé. Un drame avait eu lieu. Sans attendre davantage, je me précipitais vers les toilettes des hommes. Je poussais la porte, sans la moindre hésitation, et restais…scié sur place. Le pauvre professeur Erinwright baignait dans son sang et le nom de son interne était écrit au mur avec du sang. Grant avait vainement tenté de le réanimer. Mais il était désormais prostré au côté du corps…Il regardait ses mains pleines de sang, agrippées à la blouse rougie du défunt…Aerion m’avait rejoint.

- Le doyen a appelé la police. Qu’est-ce que…Comment une telle chose à pu de produire ?

Je fis un geste pour l’empêcher d’entrer. Il ne fallait pas que nous polluions davantage la scène du crime. J’en apprenais des choses au contact de mon ami chevalier Luke Kayan. Avec précaution j’étais entré, pour obliger Grant à lâcher prise et le faire sortir de là.

- Professeur…c’est fini…Vous ne pouviez rien faire. Mon oncle hocha légèrement la tête pour appuyer mes propos.

- Non…Balian…je vous en prie…vous qui êtes si doué ! il saisit mes mains et les posa sur le cadavre, je vous en prie faites quelque chose ! Réanimez-le !

- Professeur ! C’est inutile ! Il est mort !

- Non ! Non ! Vous n’avez même pas essayé !

- Rendez-vous à l’évidence. C’est fini…Je n’avais même pas besoin d’utiliser mes maigres pouvoirs pour être si catégorique…C’est fini…Il ne fait plus qu’un avec la Force.

Surprenant de la part d’un homme si terre-à-terre comme moi de tenir un tel discours. Mais je ne pouvais renier mes origines.




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