Horakk Antarxarxès
Horakk Antarxarxès
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Attention : récit PEGI 18

Pour les potentiels lecteurs de ce rp : ce récit est susceptible de contenir des scènes choquantes pour le jeune public et les personnes sensibles aux sujets abordés. Veuillez donc ne pas lire ce qui va suivre si vous n'êtes pas entièrement certain de pouvoir supporter des scènes de violences crues/explicites. Merci de votre compréhension !



• Rouge. Blanc. Noir. •





-- An 21 571 -- Vide intersidéral -- Pont supérieur de l’Égide de Krayiss --


La guerre faisait rage, désormais. Libre, sauvage, elle prenait de l’ampleur, enflait sur la totalité d’un front qui s’étendait de jour en jour. L’Empire progressait inexorablement, malgré les revers. Rien ne semblait pouvoir les arrêter, malgré la résistance acharnée de la République. Trop divisée en interne, sans doute, elle ne pouvait que se murer dans une défense qui se fendait mois après mois.

" Oui, nous avons nos ordres. Et je peux vous assurer que nous n’avons jamais été aussi prêts. "

L’hologramme de l’amiral Decker grésilla sur son socle, tandis que depuis l’autre côté de l’émetteur, le borgne tirait longuement sur sa cigarra avec une décontraction visible.

" Personne n’est jamais prêt à rien, le bleu. Chaque nouvel affrontement, et on repart à zéro : nouvelle donne, nouveau jeu ! Croire qu’on va gagner parce qu’on a gagné la veille, c’est stupide.

-Loin de moi l’idée de prendre la victoire pour acquise, amiral. En fait, ce n'était pas le sens de cette réflexion...

-Tu veux que je te dise, l’emplumé ? C’est une très bonne chose qu’ils t’aient envoyé là. Artorias, c’était du wonwon à la fraise, à côté de ce qui nous attend. Lorrd est un monde particulier, doté d’un peuple instinctif et farouche, de cités labyrinthiques mal construites, et d’un vrai climat de merde. J’voudrais pas être à la place des fantassins : au sol, ça risque d’être une boucherie. Raison de plus pour que vous fassiez votre boulot à fond, dans cette coquille de noix ! Rien ne doit franchir l’atmosphère tant qu’il restera des Jedi au sol. Vous avez intérêt à être bons ! "

Horakk sourit malgré lui. Il n’y avait vraiment que ce vieux fou pour qualifier un Harrower de coquille de noix ! C’était ce qui faisait son charme : rien ne semblait l’atteindre, même, et surtout, lorsqu’on s’attaquait directement à lui. Blake Decker avait été, et était encore, malgré les ans et la progression remarquable d’Horakk dans les rangs impériaux, le mentor qu’il admirait. Les ans l’avaient voûté, mais l’œil unique qu’il dardait sur son ancien petit lieutenant était toujours le même : dur, intelligent, mais malicieux. Le seul qui pouvait traiter Horakk d’emplumé sans la moindre arrière-pensée, simplement parce que son caractère et ses manières rustres faisait tout son charme. Et, aussi, peut-être, parce qu’Horakk lui aurait confié sa vie les yeux fermés.

" Cette coquille de noix ne vous décevra pas, amiral. J’en fais mon affaire ! "

Ils avaient fait escale sur Telos IV, embarquant du même coup à bord de leurs vaisseaux les renforts de troupes promises par le Conseil Noir. Darth Odium, en sa qualité de Gardien des Mystères, avait récemment réformé le règlement de l’Académie de Korriban. Ainsi, les apprentis Sith qui échouaient aux épreuves qui leur étaient infligées n’étaient plus systématiquement éliminés, mais simplement transférés dans une toute nouvelle unité. Les Lames Rouges. Dans les rangs de l’infanterie, toutes sortes de rumeurs courraient à leur sujet, et leur venue était toujours délicate à organiser. Car en tant que corps d’armée, ils étaient soumis au commandement des officiers de la marine. Mais commander un individu armé de la Force et d’un sabre-laser, fut-il même moins doué qu’un Guerrier, n’avait jamais été une mince affaire.

Horakk n’en savait guère plus sur la constitution du contingent qu’ils avaient accueilli avec le reste des compagnies terrestres à débarquer : il entretenait une savante distance avec les affaires des Sith. Trop s’en approcher pouvait rapidement vous causer une tripotée d’ennuis dont vous n’aviez pas besoin. En sa qualité de colonel, il avait désormais suffisamment de bouteille pour savoir à quel point les élites de leur nouvelle nation pouvaient s’avérer lunatiques avec leurs propres troupes.

L’échange avec Decker laissa Antarxarxès pensif. Il était certain que le vieil homme n’était pas vraiment le contact le plus pertinent à solliciter lorsque l’on souhaitait être soutenu ou encouragé. Mais les informations qu’il donnait étaient des plus fiables. Horakk commença donc à réfléchir malgré lui, malgré le fait qu’il sache pertinemment que faire des projections hasardeuses ne faisait en général que lui nuire. Il était toujours délicat d’aller à l’encontre de son inconscient. A priori, les forces spatiales disposées autour de Lorrd ne devaient pas être l'obstacle majeur pour cette bataille. Mais cela ne voulait rien dire, et Horakk le savait : il pouvait tout aussi bien s'agir d'un piège, une position mise à découvert volontairement pour paraître alléchante.

Si tel était le cas : ne menait-il pas ses hommes à la mort ? La possibilité était réelle. Ils ne pouvaient compter que sur des sources parcellaires, et les initiatives du trône se précipitaient dans le temps. Horakk n'avait jamais eu une peur viscérale de la mort. Voir partir ceux sur qui il comptait, de manière paradoxale, le blessait plus qu'il ne l'aurait souhaité. Son passé, après tout, était jonché de corps qu'il aurait encore voulu voir debout. Alors que lui, incompréhensiblement, était passé au travers, comme s'il n'avait été qu'à moitié de ce monde...

Le souvenir des minutes interminables à bord de l’Hécatombe lui revenaient par vagues entières. Horakk soupira, le regard planté loin dans le vide noir, au-delà des vitres du croiseur : était-ce réellement la Force qui, ce jour-là, avait intercédé en sa faveur ? Tout aurait dit qu’il devait y rester. Et pourtant, il était là, bien vivant, de nouveau parti pour le front. Le visage de Leonora s’imprima soudain dans le reflet blafard du transparacier.

"Si y en a qu’un seul qui peut s’en sortir, Horakk : c’est toi. Ok ? Tu cours jusque-là bas pendant que je les ralentis, ok ?

-T’es malade.

-Sois pas débile ! Il n’y a qu’une place dans ce putain de vaisseau ! Entre toi et moi, qui a le plus de chance de survie aux commandes de ce truc, d’après toi ? J'ai pas la moitié de ton talent en pilotage ! Alors tu y vas !

-Leonora : je te laissera pas derrière ! Je ne suis pas comme ça ! On peut y arriver, tu n’as pas à…

-Faut que je te menace, c’est ça ? Horakk, fous le camp, bordel… ! FOUS LE CAMP !
"

L’humaine tournait alors les talons dans le couloir désert du croiseur, l’air raréfié et gelé lui brûlant déjà les poumons. Elle était morte. Et lui était devenu un Phénix. Un Phénix Blanc comme neige, transit de froid, de peur, de faim. Réduit à un squelette mû par l'instinct de survie aux commandes d'un engin endommagé, échoué sur un astéroïde.

Fous le camp.


C’était la toute dernière chose qu’elle lui avait dite. Du Soelenn tout craché.

Le rishii se détourna de sa contemplation morose. Il chercha rapidement un nouveau sujet de réflexion, de quoi simplement occulter la vision des cadavres congelés flottant dans le vide. Il contourna les droïdes de guerre qui montaient la garde sur le pont, pour se diriger à pas lents vers l'autre bord du pont. Ils avaient la chance inestimable d'être dirigé par l'un des seigneurs de guerre vétéran les plus estimés - et, savait Horakk, de par sa propre expérience, des plus enclins à écouter les commentaires des non-Sith. C'était un paramètre non négligeable. Une opportunité de plus d'obtenir une véritable coordination au sein de la flotte, et peut-être même avec l'infanterie lorsque le temps viendrait d'entrer dans l'atmosphère de Lorrd. L'adresse guerrière de Darth Odium et leurs talents respectifs suffiraient à leur assurer la victoire. Ce n'était plus une question, à présent : c'était une certitude qu'Antarxarxès se martelait avec une détermination absolue. Un authentique conditionnement mental qui lui assurait, à lui comme à tout officier, de n'être pas saisi par le doute mortel lorsque venait le temps des décisions.

Le voyage jusqu’au front ne prendrait plus longtemps. Derrière Darth Odium et ses Sith, le commandement de la marine attendait impatiemment l’ordre de passer en supraluminique. La tension qui régnait à bord était palpable : tous n’avaient qu’une envie. Passer à l’attaque.

--

Quelques heures plus tard, une communication en provenance des Sith leur parvenait enfin. Avec un soulagement notoire, les officiers se réunirent autour de l'holocommunicateur central. Antarxarxès pianota rapidement sur la console. Un rapide échange de regard plus tard, il vérifia que tous les haut-parleurs du croiseur étaient bel et bien en ligne, et laissa les circuits électroniques du vaisseau porter sa voix de basse jusqu’à l’autre bout de l’appareil. Dans chaque traverse, chaque passerelle, chaque salle des machines, les haut-parleurs grésillèrent :

" A tout l’équipage : ici le colonel Antarxarxès. Le Seigneur Odium réclame toute notre attention pour une allocution de la plus haute importance : je veux tous les officiers et sous-officiers sur le pont de commandement d’ici dix minutes. Terminé. "

Dans un mouvement coordonné, des dizaines d’individus prirent la direction du pont, traversant les kilomètres de couloir au pas de course. Horakk demeura immobile auprès de ses subordonnés, regardant venir les convoqués qui s’alignaient devant eux avec discipline. Les dernières batailles avaient permis à certains marins d’obtenir de nouveaux galons. Si le rishii n’avait guère encore eu le temps de connaître des centaines de noms par cœur, il profitait de ce genre d’opportunité pour enregistrer les visages du mieux possible, comptant mentalement tous les nouveaux venus dans le cercle restreint du commandement. Son regard animal se posait successivement sur chacun des arrivants, imperturbable.

Parmi eux, il avisa les armures reconnaissables des Lames Rouges qu’Odium envoyait au combat. Des Sith, qui n’en étaient pas réellement, mais qui entendaient souvent être considérés comme tel. Lorsque l’hologramme de l’imposant chagrian fit son apparition, le cockpit du vaisseau comptait des dizaines de visages tournés vers lui. Il en était de même dans tous les vaisseaux de la flotte, qui s’apprêtait maintenant à sauter dans l’Hyperespace, pour ne réapparaître que sur leur objectif : le système stellaire de Lorrd, sur la frontière disputée avec la République. Et ceci, tout le monde le savait, n’était en rien un exercice.


Nous étions alors en l’an 21 571 de l’ère moderne et personne, même au plus haut sommet, ne pouvait prévoir l’horreur de la bataille qui entrerait bientôt dans l’Histoire comme " le Supplice de Lorrd ".




Torhyn Lokred
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Lorrd - Centre Médical Principal de Lorrd-City
Année: 21 571







[+18 - Flashback an 21571] Rouge. Blanc. Noir. (Dana & Torhyn) Jay_Knioum_Zombie_Biohazard_Label


Pourquoi étais-je devenu médecin ? Voila une question qui me taraudait de plus en plus depuis quelques temps…

La journée avait commencé comme de coutume. Le teint frai, une coupe de cheveux "branchée", une barbe de trois jours parfaitement entretenue...Par dessus mon costume j'avais passé ma blouse médicale et mon stéthoscope, offert par mon père pour mon doctorat, autour de mon cou...J'étais prêt... J’étais aux consultations ce matin. Je tâchais de faire mon travail, mais le cœur n’y était pas. Bon nombre de mes patients venaient pour des broutilles, et cela m’agaçait. Depuis plusieurs mois, mes recherches sur le Virus R. étaient devenues bien plus importantes que le bien être de mes patients. Je n’avais qu’une pensée…retourner à l’étage inférieur pour voir où en était le mélangeur automatique qui s’occupait de précautionneusement émulsionner les composants de ma nouvelle tentative d’Inhibiteur contre le virus R. Mais la salle de consultation était noire de monde, et je n’avais d’autre choix que de faire mon travail si je ne voulais pas me faire à nouveau taper sur les doigts par le doyen de l’hôpital.

Enfin la fin de mon calvaire arriva. Gagnant l’accueil, je clamais aux infirmières chargées de répartir les patients entrants :

- Il est 12h, le Docteur Thorlok a terminé les consultations.
- Il est 11h45! retentit une voix dans mon dos…Je soupirais…il devait me surveiller, ce n’était pas possible autrement. Je me tournais et affichant un sourire railleur, je rétorquais au crétin qui se trouvait malheureusement à la tête de cet hôpital :

- Ho…j’arrondissais un peu…Des trucs importants à faire…vous savez...des recherches capitales...vous ne pouvez pas comprendre.
- Ha vraiment ? Votre chèque c’est moi qui le signe non ?
- Je suis fonctionnaire…
- Becca Syne ? Le Docteur Thorlok va vous recevoir…Sinon je ferai tout pour couper ses financements pour ses recherches qu’il prétend être scientifiques.

Fusillant mon supérieur du regard, je ne pris même pas la peine de prendre le dossier qu’il me tendait, et me dirigeai vers la patiente appelée qui avait toutes les peines du mon de de se mettre debout. D’un coup d’œil j’avais deviné ce qui n’allait pas.

- Une douleur à la jambe ? J’avisais son datapad qu’elle tenait encore dans ses mains et dont l’image à l’envers me révélait la teneur de ses soucis : c’est pour quand le mariage ?
- Fin de la semaine…
- Ho…ça ne vous laisse pas beaucoup de temps pour entrer dans votre robe…ni pour acheter de nouvelles chaussures de courses. Je suis sûr que vous essayez de courir plus de trois kilomètres, en plus du stress des préparatifs ce n’est pas raisonnable.
- Mais ca fait mal derrière-là (elle me désignait l’arrière de sa cuisse).
- Nouvelles chaussures, moins dejogging, une croix sur les boissons sucrées et vous serez magnifique ! Je la plantais là et passais au patient suivant, assis juste à côté : à vous, je vous écoute.

L’homme avait les yeux rouges et particulièrement enflammés, il m’expliqua :

- Je n’arrive plus à retirer mes lentilles !
- A les retirer de quoi ? Elles sont pas sur vos yeux.
- Mais ils sont rouges…
- C’est parce que vous essayez de vous retirer la cornée…Patient suivant : symptômes on enchaîne !
- Heu…fourmis dans les pieds, dans les mains, constipation…
- Et ?

Le doyen cru bon d’intervenir :

- Ca le met peut être mal à l’aise de parler de ses petits soucis en public !
- Ben moi aussi je serai gêné pour contrôler mon pipi…L’homme me regarda, surpris…Je m’éloignais tout en expliquant : Vous êtes dentiste, empoisonnement à l’oxyde d’azote. Soit, vous puisez vous-même dans vos réserves, soit vous avez un problème d’étanchéité. A vous de voir. En attendant prenez de la B12… Suivant !

Un jeune homme s’exclama :

- Je vois plus rien ! Devant le blanc qui s’installa, il reprit, visiblement fier de lui : nan je plaisante, j’ai juste la gueule de bois, mais mon prof a dit que la prochaine fois il me collerait si j’avais pas un certificat médical…

Avec un sourire amusé, je désignais le patient précédent :

- Faites ami-ami avec le dentiste il vous donnera un certificat médical et peut-être aussi un peu d’oxyde d’azote.

Je pivotais vers le doyen, je venais d’enchainer la fin des consultations en un temps record. Un sourire narquois sur mes lèvres fines, j’haussais doucement mes sourcils de défi…Il n’avait rien à dire…Car il n’y avait rien à dire. J’étais un bon médecin…et mes recherches n’avaient rien de futiles. Je tournais les talons et gagnais mon laboratoire. Impatient de tester ma nouvelle création.


**
*



Un nouvel échec…Mon inhibiteur n’avais pas fonctionné. La rage et la frustration m’avaient conduit à la faute. A présent, j’étais avachis au sol, le dos calé contre une vitre blindée, je songeais à ce que je venais de faire. Tout était allé si vite…J’avais passé mes nerfs sur deux innocents dont les corps reposaient dans la chambre de confinement derrière moi. Au sol, mon datapad révélait les débuts de ma nouvelle expérience. J’avais préparé deux dossiers d’observation afin de répertorier scrupuleusement les mutations auxquelles j’allais assister.


Docteur Ryden Thorlok a écrit:« Année 21.571 […]
Heure : 18h00

Sujet contaminé : femelle Lorrdienne / taille : 1m65 / poids : 55 kilos / âge : 28 ans. Contamination par injection du virus.

Sujet contaminé : mâle Lorrdien / taille : environ 1m80 / poids : environs 90 kilos / âge : environs 45 ans / contamination par injection du sang contaminé de la femelle + injection d’un inhibiteur test. »


L’inoculation de ma dernière fiole de Virus R. sur deux sujets Lorrdiens allait me permettre de mieux appréhender les éventuelles méconnaissances qui obstruaient mon génie et m’empêchaient de créer mon inhibiteur.

Dans la chambre de confinement, un homme en tenue d’agent de sécurité était inerte…inconscient. Un peu plus loin, juste derrière moi, une femme, prostrée au sol, sanglotait, elle semblait épuisée…Chani Ibelin, excellent médecin, elle s'était spécialisée dans l'immunologie…elle travaillait avec moi depuis des années. Elle avait cessé de tambouriner contre la vitre blindée, en hurlant. J’écoutais ses gémissements…Et parfois…au milieu de ses borborygmes ineptes, elle parvenait à articuler : «je croyais que vous m’aimiez »

Comme si de rien n’était, j’affichais un de mes plus beaux sourire et me tournais doucement vers elle. D’une voix cajoleuse je lui répondis :

- Mais ma chère…Bien sûr que je vous aime…Et soyez assurée que mon amour pour vous en cet instant ne cesse de croître.

Elle me regardait, interloquée, et je devinais la question que ses lèvres mimaient sans un son : « pourquoi ? ». Sur le même ton je repris :

- Pourquoi ne l’aurai-je pas fait ? La situation s’y prêtait et je vous devais bien cela. Elle parut encore plus dans l’incompréhension, aussi illustrai-je mon propos : Vous avez toujours été là quand j’avais besoin de vous…Vous m’avez toujours soutenu…Besogneuse petite abeille discrète…Si attentionnée à mon égard. Cherchant la moindre once d’affection de ma part, le moindre de mes regards tendres posé sur votre beauté d’une banalité affligeante. J’ai réglé ce problème pour vous…jamais plus mes yeux ne se détourneront de vous…Vous serez si belle une fois votre transformation achevée…Une beauté dangereuse…certes…Mais d’une grande perfection.

Les yeux de ma collègue s’écarquillèrent, de surprise au départ, pour se muer en un sentiment d’horreur et de terreur. J’y décelais même du dégoût. J’eus une petite moue boudeuse en reprenant ma position initiale, pianotant sur mon datapad:


Docteur Ryden Thorlok a écrit:« Heure : 22h00

Le sujet femelle sécrète une grande quantité de sueur, elle ne semble pas souffrir, capacités physiques normales. »



J’avisais le pauvre type de la maintenance. Il aurait mieux fait de se casser une jambe que de me rencontrer celui-là.


Docteur Ryden Thorlok a écrit:« Le sujet mâle sécrète une grande quantité de sueur. Capacité physiques normales ».


Il y eu un long silence…elle avait repris ses sanglots…résignée. Pourquoi ne comprenait-elle pas ? Je venais de lui donner ce qu’elle avait toujours désiré…l’assurance de mon amour pour elle. Je lui avais ouvert mon cœur…Et malgré tout cela ne suffisait pas ? Je lui avais certifié qu’elle deviendrait belle…à mes yeux. Et elle pleurait. Pourquoi ? La question m’échappa…

Un sanglot plus fort témoigna de sa surprise…Elle mis du temps à se calmer, et sa voix s’éleva dans mon dos :

- Vous…prétendez…m’aimer…Et…vous me transformez…en…monstre…Comment, pouvez-vous…

Alors c’était cela ? Juste…cela? Un pseudo problème de conscience? Une morale de bas étage ? Un rictus se dessina sur mes lèvres…Un souvenir remontait à mon esprit…L’image de mon père, le grand docteur Veland Thorlok. Si mon père avait été un brillant neurochirurgien, reconnu jusque par-delà les frontières de Lorrd, sa fin de vie fut loin d’être glorieuse. Ce fut armé de ce souvenir que j’entrepris d’apporter un éclaircissement à la question de Chani :

- Puisque nous en sommes aux confidences…Il y a quelque chose dont je n’ai jamais parlé…à qui que ce soit…Vous savez tout l’amour que je portais à mon père…Je ne la voyais pas, mais je ne doutais pas qu’elle avait acquiescé au plus profond d’elle-même. Elle savait le lien qui m’unissait à mon père…Lorsqu’il nous quitta, tout le monde disait que finalement son cœur avait fini par lâcher…Malgré les bons soins que ma mère lui prodiguait, il n’avait pas supporté d’être enfermé dans son propre corps suite à cet AVC. Il y eu un blanc…nul doute qu’elle avait compris ou je voulais en venir…La vérité est toute autre ma chère…Il y eut un nouveau silence…

- Ryden…vous…qu’avez-vous fait ?

Elle avait compris…Elle était plus intelligente que je ne l’aurai cru. Je me tournais à nouveau vers elle. Elle suait à grosses gouttes, ses yeux étaient rouges, mais difficile de dire si c’était là un effet du Virus R. ou si c’était à force d’avoir trop pleuré. Fronçant les sourcils je me justifiais :

- Je l’ai libéré ! C’était un acte de bonté de ma part ! Je ne pouvais le laisser dans un tel état ! Pour lui comme pour moi ! Vous n’imaginez pas la honte que j’ai pu ressentir en le voyait ainsi…dans cet état pitoyable…véritable légume totalement dépendant de ma mère…et des infirmières qui venait lui faire sa toilette…Répugnant…J’ai abrégé ses souffrances ! Et je me suis ôté une épine du pied ! Il était devenu gênant pour mon ascension.

Oui…c’était moi qui avais fait le nécessaire…Mes yeux se posèrent sur mes mains parricides…Je ne l’entendais pas de cette façon cependant. Pour moi c’était de la pure charité. J’avais assassiné mon propre père par amour pour lui…Un sourire pervers fendit mon visage alors que mes yeux de braise se redressèrent pour contempler l’horreur stupéfiée sur le visage de Chani…Elle aussi…venait d’avoir droit à ma grande générosité. J’espérai qu’elle en avait conscience.


Docteur Ryden Thorlok a écrit:« Heure :02h00

Le sujet femelle présente des signes d’agressivité, sa peau est sillonnée de veines noirâtres, et sa bouche est écumante. Elle a cependant conservé une motricité bipède, et elle est toujours capable de parler. En revanche ses ongles, ses gencives et ses yeux présentes des saignements.

Le sujet mâle présente de forts signes d’agressivité. Sa bouche est écumante, et son apparence physique est modifiée. Il a adopté une posture animale, se déplaçant à quatre pattes. Il ne semble plus être capable de produire d’autres sons que des grognements ineptes. Sa peau présente ce qui semble être des signes de décomposition et des yeux sont injectés de sang. »


La transformation fut complète à huit heure zéro zéro. Je n’avais rien raté au spectacle, et chaque détail des corps de mes deux cobayes se tordant sous les effets de la mutation restera à jamais dans ma mémoire. Cela ne s’était pas fait sans douleur…les os avaient craqués, le sang avait coulé, les organes s’étaient renforcés. Mais comme je l’avais prévu, Chani était devenue superbe…au-delà de mes espérances les plus folles. Tandis que l’agent de sécurité était devenu une rakghoule classique à la peau grisâtre, arborant une posture bestiale, mon ancienne collègue se tenais encore sur ses « jambes » …sa robe vermillon était parsemées d’épines redoutables. Mais plus que tout…son regard laissait entrevoir une lueur fascinante. Comme si elle avait gardé une part d’intelligence !

J’avais posé ma main sur la vitre, contemplant mon œuvre…Elle leva sa patte griffue pour venir la refléter dans mienne contre le blindage transparent…Mon cœur battait à tout rompre alors que je comprenais que j’avais face à moi un spécimen de type Alpha…

- Regarde-toi…murmurai-je amoureusement…tu es parfaite…

Mais je n’eus pas le temps de chercher quel paramètre avait pu générer cette déviance dans la mutation. Mon chef de service, le Docteur Idaho, flanqué de droïdes de la sécurité, était entré…

- Ryden, est-ce que tout va bien ? Chani a disparu, un agent de la maintenance ne s’est pas présenté ce matin et vous…

Il stoppa net devant la chambre de confinement…Ses yeux allèrent de moi aux monstres que j’avais créé…

- Qu’est-ce qu’il se passe ici…ne me dites pas que…

Il lui fallut quelques instants pour réaliser. Je craignais qu’il ne comprenne pas. Et j’avais raison d’avoir peur. Il m’accusa de folie…Il ne comprenait pas l’étendue de mon génie et la découverte que je venais de faire.

- Je ne vous comprends pas Ryden…vous aviez un si bel avenir devant vous… vous étiez si prometteur…votre père aurait honte de vous…


S’il savait…Mais le pire était à venir…
Darth Hope
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La douleur.


Et le sang.


Il bourdonnait désagréablement à ses tempes, étouffant les cris galvanisés et absorbant le moindre son. Cette étanchéité au monde extérieur, elle le devait à sa rage autant qu’à sa souffrance. Ses cheveux flottèrent dans l’air quand elle esquiva la droite dangereuse de son adversaire. Et elle saisit, dans le même mouvement, l’opportunité d'une contre-attaque en frappant son abdomen.

Chez les Lames Rouges, la Force s’était effacée devant la puissance brute. Ils étaient des Siths dont on refusait la légitimité et pour l’héritière de Shar Dakhan, cette perspective était insupportable. L’humain s’effondra sous les hurlements satisfaits de ses camarades. Elle se posta au-dessus de lui et cracha un peu de sang. Dana prit son temps. Elle se plaça à califourchon sur lui. Il grogna à la fois d’aise et de douleur. Elle leva le poing.

-Lames Rouges d’Axxila, au rapport ! C’est quoi ce bazar ?!

Comme s’ils avaient reçu un coup d’électrode, le groupe se dressa avec raideur pour saluer le lieutenant Impérial ; un guerrier sith à la peau aussi sombre que l’acier. Le zabrak les fustigea du regard mais sa colère se concentra sur les deux combattants que les projecteurs de la salle d’entraînement mettant en exergue. La moindre ombre, la moindre lueur valorisait les épreuves qu’ils s’étaient infligés. Shar n’avait plus qu’un œil ouvert ; l’autre était rouge et boursoufflé. Son front couvert d’hémoglobine semblait avoir doublé de volume. Quant à son concurrent, il n’était franchement pas mieux loti si on en croyait son nez rompu et ensanglanté. Le chef se rapprocha furieusement et la pointa d’un index autoritaire, l’un après l’autre.

-Vous déconnez tous les deux. Vous déconnez tous ici ! Nous sommes sur un putain de vaisseau de guerre. Parce qu’on va au front. Ce que vous faîtes-là, c’est du GACHIS. L’ennemi s’occupera bien assez de vos sales gueules de petits Siths ratés comme ça.

Il donna une légère gifle à la brune pour conserver son attention. Elle commençait à voir trouble à la suite de sa légère commotion et elle se serait bien effondrée. C’était sans compter les vociférations de son supérieur qui la maintenaient en éveil. Bien plus efficaces que n’importe quel stimulant.

-Tu m’entends Shar ?! T’as envie de mourir ? Fais-le en servant l’Empire. Sois utile, putain de merde.

Les autres Lames Rouges serraient les dents, comme une meute de canidés que l’on tenait en laisse. Depuis Korriban, ils n’avaient connu que l’instinct de la sauvagerie. On leur avait dit de tuer, parce que les faibles soldats impériaux ne pouvaient pas le faire. Les Lames ne faisaient aucun prisonnier. Ils étaient endoctrinés à cette fin et depuis son enrôlement en leur sein, Dana sentait son humanité – ce qu’il y avait de plus civilisé en elle, lui filer progressivement entre les doigts. Au début, elle avait tenté de la retenir. En vain. A l’image d’une eau fraîchement puisée, elle s’évadait à la moindre petite faille. La résignation faisait désormais son chemin, figeant son âme dans le chaos.

-A l’infirmerie, vous deux. Vous avez intérêt à ce qu’on ne voit plus rien de vos conneries avant le débarquement.




[+18 - Flashback an 21571] Rouge. Blanc. Noir. (Dana & Torhyn) Sepa10




-Dana Shar. 22 ans. Humaine. Née sur Ch’Hodos. Votre dossier médical est plus chargé que votre poitrine, dites donc. Mâchoire brisée sur Korriban, deux fractures du même bras. Brûlure aux second et troisième degrés. Vous faîtes vivre ma profession.

Elle se contracta vivement.

-C’est un dérivé synthétisé depuis le kolto, expliqua patiemment le médecin militaire dont le derme olivâtre et les tatouages sombres le rapprochait indéniablement de la race des Miralians. Il lâcha des yeux l’écran où les données de sa patiente défilaient pour se concentrer sur les soins. C’est encore expérimental. Ca pique un peu, navré. Je ne suis pas habitué aux blessures de cour de récréation.

Sacré humour ironique de merde, songea-t-elle alors qu’il appliquait une nouvelle fois la substance désagréable sur son front et son œil. Elle avait l'horrible impression que les molécules composants le gel pénétraient son organisme et interagissaient brutalement avec ce dernier. Ses os semblaient se déformer, sa peau s’étirer. Elle aurait voulu hurler, non pas de douleur, mais parce que cette sensation la rendait folle.

-Vous testez ça sur les Lames Rouges, uniquement je parie. On est pas des cobayes pour vos putains de recherches macabres.

Il fit une moue amusée et attrapa brusquement le poignet de sa patiente. Cette fois-ci, elle cria.

-Entorse, peut-être fracture du poignet. Intéressant. Je pense qu’il va vous falloir un peu plus de ce dérivé fantastique.



[+18 - Flashback an 21571] Rouge. Blanc. Noir. (Dana & Torhyn) Sepa10



" A tout l’équipage : ici le colonel Antarxarxès. Le Seigneur Odium réclame toute notre attention pour une allocution de la plus haute importance : je veux tous les officiers et sous-officiers sur le pont de commandement d’ici dix minutes. Terminé. "

-Quel petit con, souffla-t-elle en repensant au médecin, le corps endolori par le traitement au kolto synthétique. Elle avait retrouvé une figure biologiquement plus viable. Devant le miroir de son dortoir, elle appliquait avec précaution du khôl à la base de ses cils déjà étirés par un mascara ténébreux. Sa trousse de maquillage était renversée dans l’évier en inox. C’était sa manière de pratiquer les peintures de guerre. La silhouette du Lieutenant émergea dans l’encadrement des portes du dortoir. Derrière lui, des bruits de pas précipités et des ombres qui filaient. D’un geste sec, elle acheva de passer son uniforme noir aux reflets rouges, estampillée des forces auxquelles elle appartenait.

-Shar, laisse-tomber tes trucs de gonzesse et au rapport immédiatement. Le Seigneur Odium va parler.

Aucune réponse.

-Shar, ne m’oblige pas à venir te chercher.

Elle referma durement sa trousse et se dirigea vers la sortie qu’il campait. Il la dépassait d’une bonne tête et devait baisser son faciès encorné pour l’observer. Elle demeura le regard fixe, patientant qu’il daigne bien la laisser passer. La tension entre le supérieur et sa subordonnée était palpable. Il fit un pas sur le côté et alla rejoindre le reste de l’équipage.

Son confrère avait également retrouvé un visage normal et elle grimaça en repensant aux soins insensés du Miralian. Ca. C’était pire que la guerre. Odium parlait et parfait. Son holographie était retransmise partout, de la coquerie au pont de navigation et soumettait tous les regards présents. Quand elle réussit à s’en détacher, par lassitude – le discours patriotique ne prenait plus sur elle, l’idée de tuer suffisait à la galvaniser, elle découvrit la présence de l’officier en charge du vaisseau. Nouvelle grimace. Encore un alien. Ils étaient de plus en plus nombreux. N’y avait-il plus d’humains dans l’Empire pour qu’on confie à ces êtres inférieurs le commandement de flottes entières ? Ses pensées spécistes furent interrompues :

-Ch’Hodos, hein ? Avant de survivre aux lignes ennemies, je me demande si vous survivrez au climat.
-Ton petit dossier médical ne l’indique pas ? Je suis un parasite. Je survis à tout.
-Un parasite a besoin de la chaleur d’un hôte pour vivre, la corrigea-t-il à voix basse, laissant comprendre qu’il était très près d’elle.

Et Odium parlait encore.

-Et vous vous compareriez à ce que vous détestez le plus ?

Devant son silence surpris, il poursuivit.

-J’ai vu votre regard plein de haine pour le Colonel Antarxarxès*.

Un nom aussi improbable que ne l’était sa tête.

-Si les humains ou leurs pendants proches avaient davantage de qualités, il ne serait pas là. C’est un très bon officier.

Elle se détourna franchement vers lui et il put admirer les résultats incroyables du traitement au kolto synthétique. Elle s’exprima également à voix basse, pour ne pas perturber le discours qui touchait à sa fin.

-Tu vas arrêter de m’emmerder.
-C’est le propre d’un médecin, le suivi médical.

Elle souhaita répliquer mais une salve d’applaudissements et de cris galvanisés étouffèrent ses paroles. Le Miralian se joignit à la ferveur générale sous le regard offusqué de la Sith. Elle jeta un regard désespéré à l’assemblée électrisée, comme on expérimentait une sortie de corps. Lorrd seraient à eux. Et toute la flotte résonnait d'une même et naïf enthousiasme dans un grondement qui ébranla l'atmosphère des vaisseaux qui la composaient. Ils en étaient persuadés. Le prix à payer ne comptait pas.


Seule comptait la marche impériale.






HRP a écrit:*Je l'ai écrit du premier coup, sans fourcher Cool
Horakk Antarxarxès
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(petit thème pour Dana)

Darth Odium avait depuis longtemps gagné le respect de nombre de militaires ayant combattu sous ses ordres. Estropié, vieillissant, il avait son lot de détracteur en tant que Sith. On le disait sur le déclin… depuis presque dix ans. Il avait été un soutien d’Ynnitach, et avait bénéficié directement de son ascension. Ses propres enfants, Sith elles aussi, avaient un attachement troublant à leur père. Tous ces divers éléments, diffusés avec ou sans son consentement, avait peu à peu contribué à en faire une figure à part, parmi les seigneurs Sith influents du nouvel Empire.

Son physique impressionnant n’était pas son seul atout, lorsqu’il s’agissait de marquer les esprits : sa longue expérience de meneur l'était tout autant. Horakk, conscient du profit qu’il pouvait faire d’apprendre de la minutieuse observation du Sith, ne le quittait pas du regard. Plus que le contenu même du discours, qu’il connaissait et approuvait avant même qu’il ne commençât, c’était sa forme, ses subtilités, ses silences aussi, que guettait le colonel.

Le discours du seigneur Sith fut plus long que prévu, et sans contenu stratégique : diffusé en clair sur tous les vaisseaux de la flotte, on ne pouvait prendre le risque qu’il soit capté par un appareil indésirable, à courte ou longue portée. Mais la prouesse rhétorique n’était cependant pas en reste. Antarxarxès apprécia à sa juste valeur une telle démonstration de charisme, qu’il entendait faire sienne. Le rishii savait depuis de longues années combien de simples mots pouvaient influencer le moral et le comportement de milliers de soldats soumis à rude épreuve des mois durant. Les foules, véritables entités à part entière, ne se géraient pas de la même manière que les individus qui la composaient… Un paradoxe que seuls les plus grands leaders pouvaient parvenir à résoudre. Horakk n’avait pas la prétention de faire partie d’une cour aussi restreinte. Pas encore... Mais l’officier modèle qu’il tentait d’être chaque nouveau jour ambitionnait d’y parvenir, sans complexe.

Lentement, les vaisseaux impériaux se mirent en formation. Une lente procession silencieuse qui, en une quinzaine de minutes aux cadrans des appareils, avait formé un gigantesque motif géométrique parfait en trois dimension. Il y avait là une beauté étrange, élégante et froide, procurant une satisfaction toute sinistre, de celle que l’on pouvait éprouver à la contemplation presque méditative d’un mortel prédateur en train de s’éveiller.

L’instant suivant, la flotte Sith avait disparu dans une autre dimension.


-- Secteur Kanz – Système stellaire de Lorrd – Pont inférieur de l’Égide de Krayiss --

Droit dans ses bottes impeccables, le port altier et le regard brûlant de celui qui sait très exactement ce qu’il va dire et comment, Horakk Antarxarxès se trouvait à son tour en position de discourir, mais cette fois, uniquement face au personnel des vaisseaux sous son commandement direct. A commencer par les presque dix mille têtes embarquées présentement à bord de l’Égide. Les troupes de pilotes et d’infanteries étaient à présent rangées en carrés parfaits dans les immenses hangars prévus à cet effet. Dans quelques minutes, ils seraient tous projetés de nouveau dans l’ouragan de la guerre, faite et subie tout à la fois.

Il prit le temps, comme son père au temps jadis, de détailler sans précipitation les visages tournés vers lui. Beaucoup plus nombreux que dans le cockpit, qui semblait soudain bien étroit en comparaison, l'armée qui allait très prochainement marcher sur Lorrd était là, au garde-à-vous, encore immaculée. Les premiers carrés étaient occupés par les fameuses Lames Rouges : maintenant, il les voyait distinctement. Un imposant zabrak à l'air patibulaire les commandait, posté un pas en avant de la première ligne, attentif. Derrière lui, les visages qu'il avisa l'étonnèrent de par leur jeunesse. La plupart sortait à peine de l'académie de Korriban. D'autres devaient être à peine plus âgés... Des adolescents. Dont le mental, encore empreint des folies de la jeunesse, avait déjà tant de fois croisé l'horreur d'une vie de violence.

Son inspection silencieuse terminée, il s'avança vers eux. Du haut de son petit mètre soixante quinze, il n'était pas bien grand, comparé aux mastodontes de l'infanterie. Il faisait même partie des plus petits, dans les rangs des officiers. Mais sa silhouette rectangulaire, aux épaules plus massives que celles d'un homme de même taille, laissait planer le doute sur ses capacités réelles. Son faciès de rapace, illisible pour ceux n'en ayant pas les codes, ajoutait encore au mystère qui l'entourait. L'équipage de l’Égide le connaissait bien. Il était leur mascotte, leur gardien, et leur guide. Il laissait peu de monde indifférent, dans ce vase clos au milieu du vide.

Pour les autres, il était au mieux un officier inconnu, un de plus... Au pire, un animal en uniforme, une curiosité monstrueuse et bizarre. Tout cela, il le savait. Il agissait en officier : en pleine conscience du moindre de ses gestes. Tout se jouait alors pour sur cette simple seconde, où certains, sans nul doute, s'attendait inconsciemment à l'entendre crier d'une voix perçante et désagréable. Et où, surprise parmi d'autres, le timbre grave et charmant d'une voix parfaitement maîtrisée et choisie venait surprendre l'esprit mécanisé. Elle détonnait tout à fait avec l'aspect non-humain de son propriétaire et lui donnait soudain une personnalité très différente de celle à laquelle on s'était attendue. Mains dans le dos, Horakk Antarxarxès parla avec l'assurance et la maîtrise de ceux qui le font depuis des années :

" Soldats !
Nous voici à présent à l'heure que nous attendons tous, celle où notre métier mérite l'aura qu'il procure.

Vous savez tous ce que le seigneur Odium attend de nous. Vous savez tous pourquoi nous faisons pleuvoir la mort ici aujourd’hui : la trahison d’un monde - et derrière lui un coup monté d’une félonie vulgaire et ridicule - nous pousse à faire montre de la plus grande fermeté envers ceux qui se moquent ouvertement de nous. La " coalition neutre ", qui n’a de neutre que le nom, entend s’allier avec l’ennemi en toute discrétion, alors qu’hier encore, elle assurait qu’il n’en était rien ! Ces gens n’ont aucune parole, aucun honneur ! Aucun sens du ridicule non plus ! L’Empire a su se montrer généreux et magnanime lorsqu’il l'a fallu… Il saura donc de même se montrer implacable en temps voulu.

Aujourd’hui donc ! Lorrd va payer le prix de l’inconséquence de ses choix !

Elle, et des dizaines d’autres mondes, vont comprendre que ceux qui ne respectent pas les règles de la diplomatie n’ont aucune clémence à attendre de nous ! Ceci, fidèles serviteurs de l’Impératrice, n’est pas une simple bataille : c’est une démonstration. On ne se moque pas impunément de l’Empire Sith ! Que cette simple phrase prenne désormais tout son sens ! Qu’elle se grave à jamais dans toutes les têtes qui un jour ont pensé nous nuire ! Que jamais plus il ne vienne à l'esprit de l'un de nos adversaires qu'il pourra s'en sortir, en nous méprisant de la sorte ! Que le souvenir de Lorrd soit un exemple, un avertissement exemplaire pour tous les traîtres en puissance tapis dans l'ombre !
"

Horakk laissa la vague d’émotions et d’idées, volatiles et impalpables, venir à lui, doucement. L’interaction avec l’immense équipage était désormais totale. Dans le secret de son esprit, le rishii chérissait ces instants. Tout ce en quoi il croyait se révélait ici, dans cette communion singulière et formidable de milliers d’esprits n’en formant plus qu’un seul, le temps d’un mot, d’un cri. C’était comme si les forces de l’infinité se communiquait à lui, par réaction à ce que lui, lui communiquait. Il y avait un sentiment d’ivresse, une surcharge, une vague de puissance que jamais son corps seul n’aurait pu contenir.

Les longues serres noires qui lui tenaient lieu d’ongles crissèrent lorsqu’il ferma son poing ganté, le brandissant avec toute la conviction que portaient ses paroles enflammées.

" Que votre colère et votre détermination soient à la hauteur de l’affront qui nous a été fait !

D’ici ce soir, Lorrd sera impériale, ou ne sera plus !

Pour l'Empire !
"

Une clameur pleine de ressentiment et de rage monta des rangs, à l'unisson. Les plus jeunes et les plus influençables se lançaient dans des rugissements en écho au sien, traitant l’ennemi de tous les noms accessibles à leur imagination sur l’instant. Les plus âgés et les plus froids se contentaient d'un écho glaçant de fanatisme, poing levé :

Pour l'Empire !

Les commissures d'Antarxarxès remontèrent discrètement. Il était là où il devait être... Pour rien au monde il n'aurait été ailleurs : il le savait, il était fait pour ça. Pourquoi ? Il n'en avait cure.

A bord de l’Égide de Krayiss, du Sibyllin et du Fossoyeur, les escadrons d'infanterie et de marine qui se préparaient à embarquer dans leurs transports entonnaient à plein poumons les hymnes de guerre qui portaient au front leur attachement à leur armée et leur rage de vaincre. Ainsi, tout était fin prêt, et l’ordre fut donné de passer à l’action.

L'énorme chagrian écarlate regardait ses officiers tour à tour, donnant ses dernières directives pour la phase 1. Lorsque son regard de sang se posa sur le rishii, Darth Odium résuma sa volonté d'un large geste de la main :

" Lancez les bombardements. Pulvérisez les défenses planétaires ! Vous avez vos objectifs !

-A vos ordres, Excellence. "

D'un même mouvement, le colonel pivota sur ses talons et désigna son technicien en chef :

" Donnez toute notre puissance de feux sur les objectifs 1F et 1H. Tirs croisés avec ceux du Sibyllin sur 1F. "

L'homme salua militairement et l'ordre se répéta à l'infini, en cascade, jusqu'à toutes les équipes de canonnier du croiseurs. L’Égide de Krayiss et ses navires en second alignèrent leur lignes de visée sur Lorrd, et l'atmosphère du monde glacé s'emplit de feu.



-- Lorrd -- Lorrd City -- Souterrains partie Nord --


" Un problème ? "

Sous l’immense montagne enneigée de Lorrd City, en début de soirée, le sergent Spike, lunettes à infrarouge sur le nez, observait l’immense étendue de neige battue par les vents depuis sa position surélevée. Un poste de surveillance républicain, soutenu par l'Ordre Jedi, avait élu domicile sous la ville. Ils étaient à la sortie de l’un des très nombreux conduits des souterrains lorrdiens, fermés normalement par des écoutilles blindées. Personne n’était censé se balader ici, en temps normal… Mais, depuis que les jedi et les services secrets soupçonnaient les impériaux de manœuvrer dans l’ombre, les tunnels s’étaient mués en fourmilière discrète.

" Je crois, Maître. Je ne voudrais pas vous alarmer pour rien, mais je pense que les sondes ont repérées quelque chose dans l’espace…

-Quelque chose ? Donc, quelque chose d’assez gros pour être inquiétant, c’est ça ?

-J’en ai bien peur, oui. Je n'arrive pas à déterminer si c'est une friture dû aux blizzards où s'il y a du mouvement, là haut, c'est difficile...Pff, cet engin déconne plein tube...

- Je préfère m’alarmer pour rien et prendre toute menace potentielle au sérieux : notre position ici est encore beaucoup trop précaire. Tentez d'amplifier votre signal, si vous pouvez encore ! "

Cinq longues minutes s'écoulèrent dans un silence tout relatif, le sifflement du vent dans l'ouverture leur vrillant les oreilles. Mais la réaction du sergent Spike fut suffisamment bruyante pour couvrir les sons alentours, lorsque son radar capta finalement l'objet de sa méfiance :

" Maître ! J’avais raison ! L’espace de Lorrd vient d’être pénétré par des dizaines de vaisseaux ! paniqua soudain la vigie en redescendant de son perchoir, le communicateur radar toujours en main. C’est une flotte entière, c’est énorme !

-Une flotte entière ? Les Sith ?!

-Qui d’autre ?! La République n’aurait pas tenté de se soustraire à nos contrôles, ce serait idiot de leur part ! On est attaqué ! On est attaqué et toutes les forces proches sont à des parsecs de là !! "

Le jeune homme ne cachait pas sa peur. Dans le blizzard infernal, le regard du Jedi accrocha une forme sombre, loin au-dessus de leurs têtes. Comment avaient-ils pu être aussi naïfs ? Peut-être avaient-ils pensé que l’Empire ne viendrait jamais si vite, trop concentré sur d’autres objectifs… Le jedi prit une inspiration, l’air glacé du dehors lui piquant les narines :

" Sergent : allez transmettre le message au gouverneur et au maître Tore immédiatement ! Il faut évacuer la ville sur-le-champ ! Il ne faut pas attendre ! "

Le jedi laissa le soldat prendre les devants. Il jeta un œil à l’appareil de surveillance posé sur la seule table de leur cachette : l’écran était rougi de points de différentes tailles. A en juger par ce qu’il voyait, la situation n’était pas grave. Elle était dramatique : Lorrd ne pouvait pas se défendre sans l’aide de la République face à une attaque aussi massive… Et eux ? Qu’allaient-ils faire, alors qu’ils n’étaient qu’une poignée ? Maître Tore avait-il envisagé une telle issue à leur mission ? Avec une résolution que seule l’adrénaline conférait, il débrancha le petit écran et le fourra dans l’une de ses sacoches pour détaler à son tour.

Mais au creux de ses propres tripes, le Jedi l’avait déjà compris : cette fois, il était déjà beaucoup trop tard. Ils avaient été découverts, et jamais leur réaction, même immédiate, ne leur permettrait d’échapper au piège mortel qui venait de se refermer sur Lorrd. Dans la Force, la réponse était claire : il fallait sauver ce qui pouvait l’être, avant que les tirs ne pleuvent depuis le ciel et ne les force à se terrer sous terre. Au risque d’y rester coincés.



-- Lorrd -- Banlieue de Lorrd City -- Col montagneux Nord-Ouest --

Une demi heure et des terrawatts de tirs laser plus tard, l’Égide de Krayiss et cinq autres destroyers perçaient les premières couches de l’atmosphère glaciale de Lorrd, prenant position au-dessus de leurs objectifs premiers : les cités majeures de la planète.

Qatamer, Frezen, et Lorrd City.

Les tourelles s’alignèrent sur les flancs des vaisseaux, et le sifflement caractéristique du plasma fusant dans l’air résonna dans le ciel. Le feu se mit à pleuvoir sur la glace. Les éclairs provoqués au passage des tirs brûlants illuminaient l’intérieur des nuages de givre, participant au vent de panique qui soufflait sur la capitale. La puissance de feu déchaînée des vaisseaux de guerre ne mit pas longtemps à venir à bout des défenses locales : après une dizaine de minutes sous un feu focalisé, presque quatre-vingt-dix pourcent des boucliers énergétiques de la ville étaient hors services, les tours et tourelles sur les sommets découverts des pics montagneux s’écroulant les unes après les autres dans un fracas épouvantable. Dès que la barrière invisible qui verrouillait les cieux de Lorrd City fut ouverte, la flotte s'y engouffra comme un vol de corbeaux.

Les sirènes hurlaient de plus belle.

Leur son rappelait encore aux lorrdiens les heures les plus sombres de leur histoire. Mais le peuple des glaces était disciplinés, dur et résilient. La plupart des gens avaient eu pour réflexe de se diriger vers les sorties de la ville, selon un schéma que les autorités avaient depuis longtemps rendu public. Dangereux, mais efficace : il ne fallut pas un quart d’heure pour que les rues se vident.

Les transporteurs Sith foncent aux ras du relief, traversant le blizzard. Le carnage a commencé, les frappes orbitales ont dévasté les positions des défenses planétaires installées là par la République... mais le peuple lorrdien a réagi mieux qu'aucun autre jusqu'à ce tournant de la guerre. Des foules entières se sont ruées sous terre, laissant les tirs raser les bâtiments presque sans faire de victimes.

Lorsque les nuées de chasseurs et les walkers des forces terrestres fondirent sur les flancs de la cité, elle n'était plus qu'une coquille vide, sans vie. Tout avait été laissé sur place, des speeders aux poussettes, des magasins ouverts aux quatre vents aux bureaux administratifs. Plus un seul lorrdien à perte de vue. On aurait pu croire qu'ils s'étaient volatilisés. Les vagues de blizzard à la surface ne facilitaient la tâche de personne.

" Ici Escadron Epsilon à Égide ! Escadron Epsilon à Égide ! Rapport : la ville est déserte. nous avons détruit deux premiers générateurs. Attendons instructions ! Répondez, Égide ! "

--

" Cessez-le-feu ! "

Sur cet ordre, la pluie qui avait décimé les boucliers cessa tout aussi tôt.

Tout aussi inexplicablement du point de vue des armées au sol : que se passait-il ? Pourquoi l’Armageddon promis n'avait-il pas eu lieu ? Des regards étonnés se tournaient vers la couche nuageuse : plus rien. Plus un seul tir depuis l'espace, les vaisseaux s'étaient tus. Les troupes au sol restèrent plusieurs longues minutes dans l'incertitude : devait-on continuer comme prévu ? Avancer, alors que la couverture n'était plus assurée ?

L'ordre en question venait de la plus haute instance : changement de plan. L'artillerie ne viendrait pas à bout du plateau rocheux qui soutenait la ville sans emporter avec elle les troupes au sol. Une autre issue avait été trouvée. Un plan qui promettait aux heures à venir d'être encore plus douloureuses qu'elles n'auraient initialement dû l'être...

En bas, loin sous l'ombre portée des croiseurs, de la neige : devant, dessus, dessous... Il y en avait pour en dégouter tout le monde pendant des années. Un froid tel que les équipements des soldats étaient mis à contribution. Mais c'est avec la même rage et la même détermination qu'à bord que les colonnes de l'infanterie mécanisée jaillirent des transports, pour se ruer à l'assaut des portes de la ville. La résistance fut épisodique : la plupart des défenses longue portée avait été anéantie depuis le ciel, et le peu qui restait debout n'encaissa pas longtemps l'assaut conjoint des bataillons Sith.

" Aux unités 41 et 42 : ici l’Égide de Krayiss, répondez. "

Le soldat impérial décrocha son holocom et le porta au-devant de son casque, qui le protégeait avec peine des rafales de neige :

" Unité 41, on vous reçoit, Égide ! L'infanterie tient le col. Quels sont les ordres ?! "

Il criait presque pour parvenir à se faire comprendre du petit récepteur.

" Le Seigneur Odium envoie trois unités droïdes sur les portes Sud-Est, Sud-Ouest et Est. Il est impératif qu'elles aillent au contact en premier pour diffuser le gaz. Aucune unité organique ne doit franchir le seuil des souterrains sur ce quart durant l'opération ! Une fois que le signal sera donné, prenez le relais pour l'assaut des portes opposées sur les quart Nord, Nord Est et Nord Ouest. Défoncez les barricades avec l'aide des Lames et prenez-les en tenailles. Éliminez tous ceux qui sortiront : pas de prisonniers.

-Bien reçu, Égide : nous allons emprunter la voie descendante le long du défilé jusqu'au point n°2A 13F. Nous attendons le signal de l'unité droïde pour intervenir. Caporal Vrall pour unité 41, terminé !

-Bien reçu, 41. Recontactez-nous dès que vous tenez la position. Égide, terminé. "

Derrière lui, trois transports venaient d'atterrir aux pieds de la cité déserte. Des apprentis Sith furent les premiers à descendre, prenant les devants sans demander la moindre permission. Apparemment, ils étaient ici pour faire leurs preuves, et comptaient bien les faire... Le sous-officier ne tenta même pas de les arrêter : c'était inutile, et il perdrait un temps précieux. Il retourna auprès de ses propres hommes, et après un rapide briefing, l'armée reprit son avance irrépressible :

" Soldats, nous prenons la direction de l'objectif 13F, Nord-Ouest ! En avant ! MARCHE ! "

La longue colonne d'infanterie s'ébranla dans le froid glacial, le son de sa lourde course au travers de la montagne étouffée par la poudreuse accumulée sur le chemin. La foule impériale se divisa progressivement en fonction des différents objectifs donnés, sans rencontrer personne sur sa route. Fantassins, walkers, droïdes et Lames déferlèrent aux pieds de Lorrd City pour verrouiller tous les points de sortie identifiés depuis l'espace : on savait désormais que les cibles étaient sous terre.

Restait à les faire sortir...



-- Lorrd – Haute atmosphère -- Pont supérieur de l’Égide de Krayiss --


" Du gaz ? "

Le capitaine Falst ne cachait pas son étonnement. Passé sa première impression, il se massa pensivement le menton avec une vague note de rire :

" Vous parlez d’une boucherie ! Plutôt un véritable génocide ! Même Mille Mille a été plus propre… Et pourtant, qu’est-ce qu’ils ont pu patauger, dans ces fichus égouts…

-Sans vouloir paraître délicat : vous êtes certain que ça tue vite, cette cochonnerie ? demanda Ubarent avec une grimace équivoque, tuer des jedi et des militaires pour prendre une position c’est une chose… mais décimer la moitié d’une planète en la coinçant sous terre comme une grappe de rats…

-Vous ne trouvez pas ça réjouissant ?

-...Pas vraiment, non, si vous voulez la vérité. C’est de la cruauté gratuite, et du gaspillage de ressources tactiques : on aurait plus vite fait d’y mettre le feu en pilonnant les générateurs thermiques de la ville ! Et ces types coincés dessous sentiraient rien passer : rapide, net, propre ! Pas d'agonie interminable et de zones entières condamnées à long terme ! Vous avez pris le temps de regarder les F.D.S. de ces produits quand on les a embarqué ? On est même pas sûr des effets secondaires ! On va empoisonner toute la planète !

-Calmez-vous, commandant. "

Horakk contourna ses officiers pour venir observer avec plus d'acuité la carte tridimensionnelle de Lorrd qui s'affichait présentement devant eux.

" Les ordres sont clairs, et nous ne sommes pas ici pour remettre en cause les décisions des Sith. Ce que nous pouvons en penser à titre personnel ne doit en aucun cas entrer en compte. "

Sa voix grave, posée, parfaitement sereine, ressemblait à un monstre marin ondulant alternativement dans et au dessus de la surface calme d'un lac. L’effet sur la petite assemblée parut presque immédiat : l’officier passa son poids d’une jambe sur l’autre, conscient de sa bourde.

" Navré d’avoir donné cette impression, colonel, mais franchement, je…

-Cessez vos jérémiades, Ubarent ! On vous paie pas pour avoir des états d’âmes ! beugla soudain l’hologramme de l’amiral Decker, coupant court à la tentative du rishii d'apaiser le débat, Darth Odium a reçu ses ordres depuis le trône lui-même ! Ils veulent qu’on fasse sortir les rats ? On le fait, et on chouine pas comme une enseigne qui voit le vide pour la première fois ! Bien sûr que c’est une méthode barbare : c’est fait pour ! "

Et cela ne semblait pas l’empêcher de dormir. Ubarent blêmit, tandis que son comparse semblait tout aussi surpris de voir la colère de l'amiral prendre une telle ampleur :

" Qu’est-ce que vous croyiez ?! Qu’on est ici pour se faire des amis ?! Lorrd nous pisse dessus, et c’est pas nouveau ! Alors fermez votre clapet et montrez vous efficace ! Ou rendez vos galons et retournez passer le balais sur Bonadan ! "

Horakk, quant à lui, tentait surtout de quantifier l’impact psychologique sur ses propres troupes, davantage que sur les civils lorrdiens. Il savait bien avant de venir que la « punition » réservée à Lorrd pour s’être compromise serait à la hauteur de la rancune de Darth Ynnitach. C’était à dire : illimitée.

" Maintenant, déguerpissez, et à vos postes ! Exécution ! On a une infanterie à guider ! - Pas toi, l'emplumé ! J'ai deux mots à te dire avant de te laisser aller t'amuser. "

Les oreilles plumeuses du rishii pivotèrent légèrement sous le coup de la surprise. Sans demander l'heure du dîner, tous les officiers s'exécutèrent, laissant Antarxarxès seul avec son supérieur. Ce dernier prit d'abord le temps de fouiller dans la poche de son uniforme, d'en sortir une nouvelle cigarra, de l’allumer, de tirer dessus, et enfin, après avoir longuement observé Horakk au travers de l'holoprojeteur, parla de telle sorte que sa voix ne porte guère que jusqu'à son seul interlocuteur :

" Écoute bien ce que je vais te dire... Ubarent est un chieur fini avec ses problèmes de morale à deux centimes. Je l'ai eu cinq ans sur l'un de mes Terminus. Cadre-le, nom d'un chien ! Sinon, il finira par fondre en larmes dès qu'un tir rate sa cible et crame la ferme d'à côté ! Ce type peut être brillant quand il s'y met, mais à lui taper dans le dos comme tu le fais, le bleu, tu lui rends pas service !

-J'ai bien compris que c'était une épine dans notre pied, à long terme... Mais le capitaine Ubarent a un jugement sûr et avisé lorsqu'il s'agit d'appréhender certaines problématiques humaines. Peut-être plus que moi... Je comprends que ses commentaires soient de trop, cependant. J'imagine que je me suis montré trop ouvert à la discussion, cette fois. Le juste milieu avec cet homme est difficile à trouver. "

Le vieux borgne tira une nouvelle bouffée de fumée, l'air toujours aussi contrarié. D'un doigt inquisiteur, il pointa Horakk, le regard planté dans le sien,

" Tu parles bien, mais parfois, il faut juste savoir rugir. L'autorité, ça ne se négocie pas, ça s'impose. T'as les tripes pour, l'oiseau. Si je le pensais pas, j'aurais jamais accepté de te prendre, cette fois-là. Alors ne me donne pas tort : ne laisse pas un seul de ces dépoilés vaniteux te manquer de respect parce que t'as pas la même gueule qu'eux. Ubarent ne se serait jamais permis de l'ouvrir comme il l'a fait devant Odium. Il n'a pas à le faire devant toi. Si son boulot sur ce rafiot stellaire ne lui convient pas, il se tire. Je sais que tu l'apprécies. Et que c'est réciproque. Mais tu sais ce que je pense de ta manie de t'attacher à tout ce qui colle un tant soit peu à ta vision d'une équipe : demain, on est plus là le Blanc. Souviens-t'en : on vit ici et maintenant. On gagne, ici et maintenant !

-Je vous remercie pour vos conseils, amiral.

-Ne me remercie pas : agis. "

Il ne prit pas même la peine de notifier le "terminé" protocolaire, laissant le technicien en charge de couper la communication avec un temps de retard. Horakk demeura immobile devant la table, perdu dans ses pensées. Le regard plissé par la concentration, il tentait de résoudre un curieux dilemme interne.



Torhyn Lokred
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Il ne me comprenait pas…lui non plus. Il était pourtant mon mentor, mon second père. Mais même lui ne comprenait pas ce que je venais d’accomplir. Le regard de mon professeur était fixé sur les deux rakghoules qui nous faisaient face à travers la vitre blindée. Son visage exprimait la stupeur. Et il était incapable de parler. Je guettais le moindre de ses gestes, la moindre de ses expressions, en quête d’un intérêt d’un questionnement, d’un lien possible à établir avec lui.

Mais lorsqu’il se tourna vers moi, je ne lus sur ses traits que du dégoût. Ses yeux trahissaient toute l’horreur que je lui inspirais désormais. Les mots lui manquaient, et il eut besoin de quelques secondes pour s’exprimer, et formuler cette diabolique question que tous n’avaient de cesse de me poser…

- Pourquoi…? Mais pourquoi quoi bon sang ? Il précisa : pourquoi avez-vous fait cela ?

C’était d’une évidence pourtant…

- N’est-ce pas évident ? Pour la Vie…pour la Science…
- Vous avez agis au mépris de toute les règles d’éthiques, au mépris du bon sens…Au mépris de votre humanité Ryden.
- A quoi bon tout cela ? Ce ne sont que des brides, des visières qui entravent notre perception de la Science…qui nous empêchent d’être libre dans l’exercice de notre art…Ne voyez-vous pas l’immense cadeau que j’ai fait à Chani ? Ne comprenez-vous donc pas ? Regardez là ! Si belle et majestueuse désormais…au centre de tous les regards.
- Elle vous admirait !
- Elle n’était qu’une petite chose frêle, fragile, sans défense, en quête de la moindre affection…
- Elle vous aimait !
- Et je l’aime d’autant plus à présent ! Ne réalisez-vous pas ? Les grandes choses que nous pourrons accomplir grâce à elle ? Nous n’avions pas connaissance d’une telle déviance chez les Rakghoules ! Sa mutation est une perfection !
- Vous êtes fou mon garçon…complètement fou…Je ne sais ce qui a changé en vous…Vous n’êtes plus cet homme brillant au grand cœur…aimé de tous et qui faisait le bien autour de lui.
- J’ai évolué ! J’ai brisé mes chaînes ! Je vois bien plus loin que vous ne pourrez jamais le faire !
- Je vous ai perdu Ryden…Vous ne me laissez pas le choix Sécurité !! Saisissez-le !

Et sans que j’eusse le temps de me dérober, je fus saisi par un droide de sécurité. Je me débattais comme un beau diable, sans parvenir à me défaire de l’étrinte d’acier. Idaho s’était approché du système de décontamination de la chambre de confinement. Dans les cas les plus graves d’une pathologie ou d’un organisme qui nous échapperait…Il y avait une mesure d’urgence…Radicale…
Il jeta un dernier regard navré aux deux créatures…Je voulais l’empêcher…

- NON !

On dit toujours que peu de choses peuvent résister au feu…Les corps de mes deux cobayes se tordirent de douleur et leurs rugissements déchirèrent à jamais mon âme alors que les flammes dévoraient leurs chairs. Mon œuvre…mon travail de plusieurs années…partis en poussière.

- Espèce de vieux fou ! vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait !
- Cela suffit Ryden ! Ce que vous avez fait est immorale ! Indigne de votre titre de médecin ! Indigne de vous…Vous êtes…un monstre ! Vous serez condamné pour cela !

Je le vis pianoter sur son datapad, il était en train de rédiger un rapport, en tant que chef de service il pouvait me suspendre de mes fonctions et demander ma radiation de l’Ordre des médecins. Il devait sans nul doute réclamer mon transfert devant la Justice.

Le droide quant à lui m’entraina hors du labo, j’avais beau essayer de me libérer c’était peine perdue. Il me retenait prisonnier, prêt à remplir sa mission : me confier aux autorités qui avaient été prévenues sans nul doute.

Une secousse ébranla tout le Centre Médical…puis une autre…Un tremblement de terre ?


**



C’était la débandade…Outre le vent glacial et les bourrasques de neige qui balayaient presque constamment la planète, Lorrd-city n’était plus que chaos et dévastation. Le ciel s’était embrasé et les tirs ennemis pilonnaient les objectifs au sol. Les ondes de choc secouaient les bâtiments, qui s’effondraient en partie ou totalement. Les lorrdiens en panique se précipitaient pour se mettre à l’abri vers les tunnels prévus en cas d’attaque. Un héritage de notre histoire tourmentée. Nous étions un peuple fier qui avait toujours sur relever face à l’adversité.

Je levais mon regard céruléen en direction des cieux, une de mes mains en visière pour me protéger des éclats lumineux générés par les tirs de plasma qui fendaient les nuages gorgés de glace. Il y avait une beauté fascinante dans ce spectacle qui m'entourait. Le feu et la glace qui illuminaient le ciel glacé de Lorrd, dans un ballet scintillant. A la limite di romantisme...dangereuse poésie cependant.

Dans la tourmente, j’étais parvenu à retrouver ma liberté, faussant compagnie à l’imbécile de droide qui me retenait jusque-là. Mon premier réflexe fut de songer à ma mère. Et je fonçais, courant à en perdre haleine dans les rues de Lorrd-city en direction de la demeure familiale. Je chutais à plusieurs reprises, entre la glace fondue, un éboulement, ou une onde de choc suite à un tir orbital j’avais toutes les peines du monde à tenir sur mes jambes.

Nous n’habitions pas loin de l’hôpital…forcement…Mon père avait toujours tenu à ne jamais trop s’éloigner de son travail. Poussant la porte, je m’engouffrai dans le cocon familiale hurlant :

- Mère ? Mère êtes-vous là ? Mère ?!

Aucune trace de Brunehilde Thorlok…Je parcourrai chaque pièce, hélant avec désespoir le nom maternel. Où était-elle ? La seule qui me comprenait…qui malgré mes défauts m’aimait et m’aimerait jusqu’à son dernier souffle. La seule qu’il me restait…Qui me raccrochait à mon humanité. La seule qui m’empêchait de sombrer dans le néant. Elle était introuvable. Soudain un éclair de lucidité…Les tunnels…Elle s’y était probablement réfugiée quand l’attaque avait commencée. Oui…comment n’y avait-je pas pensé plus tôt. Les tunnels étaient imprenables… Ma mère y était surement ! Je la retrouverai là-bas !


J'étais parmi les derniers à entrer dans les souterrains qui devaient nous protéger. Les lourdes portes se refermèrent sur les retardataires. Selon comment nous nous situions on pouvait soit se sentir bien à l’abri...soit fait comme des rats. Au choix...

Je m'étais mis en quête du visage maternel. Autant chercher une aiguille dans une botte de fois cela dit. Avez-vous déjà essayé de chercher quelqu’un sous terre, au milieu d’une foule de Lorrdiens apeurés, dans le brouhaha des pleurs, des cris, des hurlements de panique à chaque secousse. Nous étions tous serrés comme des sardines dans ces damnés tunnels…Et j’avais beau jouer des coudes pour avancer, aucune trace d’elle…il y avait beaucoup trop de monde.

Soudain…le silence…les bombardements avaient cessé…

- C’est…c’est fini ? demanda naïvement une jeune femme tenant un bébé contre elle.
- Vous plaisantez…Ce n’était que le début…Ils vont recommencer…
-Mais qui est-ce ?
- Parbleu…l’Empire voyons…
- Mais…pourquoi ?
- Faut-il une raison à l’Empire Sith pour attaquer une planète ?
- La République et les Jedis vont venir nous sauver…pas vrai ?
- Nos défenses vont leur donner du fil à retordre. Et nous sommes en sécurité ici !

Je ne m’étais jamais intéressé à la politique…Mais je devais reconnaître que cette attaque tombait à point nommé pour moi. A condition que nous survivions. Comment aurions-nous pu prévoir ce qui allait suivre ?

Darth Hope
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La passerelle du transporteur frappa rudement le sol gelé. Un courant d’air glacial s’engouffra dans les entrailles de la navette impériale dont la coque externe se cristallisait déjà au contact de la température inhospitalière. Ils eurent tous un frisson, mais aucun d’eux ne commenta la météo. Un silence aussi froid que l’atmosphère de Lorrd régnait dans les rangs. Dana n’était pas sûre que son uniforme la protégerait de la morsure du blizzard, bien qu’il fût conçu pour permettre une conquête terrestre de la planète glacière.

Des petits cristaux de glace s’étaient formés au bout de ses cils sombres et son nez avait tant rougi, qu’elle n’en sentait plus l’extrémité. Tant pis. Elle rentra dans la ligne formée par les Lames Rouges, face à son supérieur qui allait et venait, nerveux. Dans les cieux, le déluge de feu avait trouvé un terme et un brouillard vaporeux réconfortait les ruines de Lorrd City. Difficile de penser que ces structures éventrées ou enflammées formaient autrefois une ville épanouie. Shar préféra ne pas y penser et concentra ses esprits sur le front qui se formait désormais sur terre.

-Shar. Joxxe.

Les concernés firent un pas en avant et le zabrak les toisa avec sévérité avant de leur faire signe de le suivre.



-L’Etat-Major a prévu de gazer les souterrains. Des civils s’y terrent comme des rats, mais les dernières résistances de Lorrd également. Voilà le plan de bataille. Ils lancent le gaz. Les ingénieurs parlent d’une attente d’une heure avant d’être sûr que les gazés soient morts. On vous fournira des masques et vous irez en éclaireurs afin de massacrer les éventuels survivants.

Dehors, les bruits de bottes impériales frappaient le sol gelé dans un rythme mortifère et galvanisant à la fois. On aurait presque pu croire que la terre tremblait sous les pas d’un même géant. La symphonie de la guerre résonnait en un écho apaisant dans le cœur de la Sith. Regarde-moi, Damaya. Les moniteurs des opérations affichaient la cartographie tridimensionnelle de Lorrd City que les droïdes impériaux avaient scanné au fur et à mesure de la conquête. Les souterrains s’y dessinaient par écho radar ; de véritables boyaux conçus pour durer.

- Shar s’occupe du Nord avec douze Lames. Joxxe du Nord-Est avec seize Lames. Avec le reste des Lames Rouges, je m’occuperai du quart Nord-Ouest. Inutile de dire que gaz ou pas, toute résistance doit être supprimée.

-Oui, Lieutenant, approuvèrent-ils d’une même voix docile.

-La présence de Jedis doit être confirmée.

L’œil de Dana se mit à luire d’une étincelle surréaliste, comme un chat dressait l’oreille et le museau quand sa proie était à proximité.

-Pas de prisonniers.

En quittant la base de fortune, elle admira les colonnes d’infanterie se déverser sur les reliefs enneigés de Lorrd. C’était une marée noire, à l’image d’un poison sombre, qui déferlait sur ce monde pur pour lui offrir une renaissance.













-- Lorrd -- Lorrd City -- Souterrains partie Nord --

Elle était au pied de la Montagne qui bordait le Nord de Lorrd City, entourée d’autres Lames Rouges. Son masque anti-gaz voilait sa figure féminine. Il réduisait fortement sa vision, mais la protégeait relativement bien du froid. Il lui fallut apprendre à respirer sous ce dispositif qui avait éveillé le spectre aliénant de sa claustrophobie. Elle ne devait pas céder à la panique. L’idée de s’enfoncer dans les entrailles d’une falaise glacée lui tordit salement les tripes. Elle abaissa ses yeux soulignés de khôl vers la montre holographique de son poignet. Les secondes y défilaient avec indifférence.

Un sursaut dans la Force brisa son attente. Certains de ses camarades le ressentirent, pour les plus doués, mais ce fut elle qui repéra la silhouette du Jedi en premier. Il avançait, bure au vent, indifférent au déchaînement du blizzard et des éléments, porté par la Force.

-Shar…intervint une Lame Rouge.
-Il est à moi, grogna-t-elle dans le comlink de son masque. Occupez-vous de suivre les ordres. Dès que le signal sera donné, on enfonce les portes de ce souterrain. Ne vous préoccupez pas du Jedi.
-Tu ne seras pas de taille, de toute façon, ricana l’un.
-Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ?! lâcha-t-elle en quittant sa position sous les regards antipathiques de son escouade.

Le manteau coupe-vent de son uniforme était rabattu sur sa tête et lui offrait à peine un peu de chaleur. L’idée d’un combat échauffait son sang.

-Eh Shar…[…] interviendra…..[….] pas…si tu…[…] crèves….[…] Jedi…

La communication se disloquait au fur et à mesure qu’elle s’éloignait des siens. Ses doigts gantés allèrent jusqu’aux commandes du comlink et elle le désactiva d’une simple poussée. L’ombre du Jedi se rapprochait, bientôt, ils pourraient se dévisager malgré le blizzard, malgré la neige et la fumée d’une Lorrd City presque pulvérisée. Elle chercha le contact familier avec la garde de sa pique-laser.



-Regarde, Dan’.

La voix de Damaya était sérieuse, ses lèvres pincées, mais un étrange sourire perçait dans ses yeux gris. Elle tenait entre ses mains un objet que Dana n’avait jamais vu. Ses yeux d’enfants admiraient le métal cylindrique et sombre refléter la lumière des lampes du palais. Le pouce de son aînée sembla presser un relief et jaillit un rougeoiement rectiligne dans un bruit que la petite Shar n’oublierait jamais. Un grésillement dangereux et fascinant à la fois. La lame de la pique-laser brillait dans les prunelles ambrées de la cadette.

-Un jour, tu en auras une aussi. Parce que tu es une Sith, comme moi.






J’en ai finalement une, Dama’. La tienne.

Et la lame fendit la vapeur glacée et blanche qui cristallisait l’air de Lorrd. Face à elle, le Jedi sembla hésiter. Il ne s’était visiblement pas résolu à engager un combat de front contre un Sith. Le jeune homme avait pensé qu’il était encore possible de régler cette situation catastrophique avec des mots, de négocier un départ des Impériaux. Il n’avait même pas idée de l’horreur qui se jouait dans les souterrains, des corps qui suffoquaient, inhalant un gaz des plus monstrueux ; de ces muqueuses qui brûlaient l’intérieur de ceux qui s’étaient terrés comme des rares. Il se résigna à détacher son sabre-laser de sa ceinture et prit une grande inspiration, puisant dans la Force, la concentration nécessaire. Un bleu lumineux jaillit à quelques mètres, répondant au pourpre de sa propre volonté.

-Il est encore temps d’éviter plus de morts, dont la vôtre ! s’exclama-t-il vers Dana. Quittez Lorrd.
-Tu souhaites que je quitte Lorrd, connard. Viens m’en chasser.

Il ne l’entendit pas car ces mots ne dépassèrent pas la protection de son casque.










La Lumière.









L’Obscurité.







Tout cela ne comptait plus. Il n’y avait qu’une planète gelée et des êtres condamnés la peuplaient désormais. Pour Dana, l’invasion de Lorrd ne comptait plus, l’Empire Sith n’était plus qu’une vague lueur dans les ténèbres de sa vindicte. Elle ne percevait plus que la lame bleue qui dansait sous ses yeux et qu’elle paraît de sa pique-laser cramoisie. Cette même lame rouge qui avait, quelque part dans cette Galaxie, transpercé le cœur de Damaya. Elle ne savait trop ce qu’elle trouvait le plus injuste. L’homme que sa sœur avait aimé, pour lequel elle avait tourné le dos à tout son héritage sith, l’avait assassinée, injustement. Le Côté Lumineux n’était qu’un énorme tas de conneries, songea-t-elle en repoussant rageusement une attaque du Jedi. Ce n’était qu’un énorme ramassis de mensonges. Personne n’était innocent. Les Lorrdiens méritaient leur sort. Ceux qui étaient morts, l’étaient pour une bonne raison. Elle s’abaissa vivement et la lame laser bleutée frôla sa capuche, arrachant son coupe-vent au passage.

Le padawan parut surpris en découvrant l’uniforme impérial qui seyait des courbes féminines et cette longue tresse brune danser dans l’air. Avec le masque sombre qui couvrait la figure du sith, il n’avait pas imaginé qu’il puisse être une femme. Le jeune homme ressentit presque l’obligation de retenir ses coups, paralysé par la douceur que caractérisait l’enseignement lumineux de la Force. Peut-être pourrait-il encore la raisonner avec des mots ?












La main tremblante de Dana réactiva son comlink. Un grésillement, puis les autres Lames Rouges purent entendre le souffle saccadé de leur camarade.

-Ici, Shar. Il est temps de donner l’assaut sur le souterrain.

Elle enjamba le corps du padawan, titubant légèrement. Le jedi gisait contre la terre gelée de Lorrd, les yeux clos, la respiration éteinte. Il tenait encore fermement son sabre-laser dont l’azur irradiant avait disparu à jamais.

-Tsss, autant de temps pour un simple Jedi. Tu te ramollis, Shar.
-T’as sûrement dû écarter tes jambes pour qu’il t’épargne. Paraît que vous aimez bien faire ça avec les jedis dans la famille.
-Quel est l’enfoiré qui a dit ça ?

Silence. Ces pourritures n’assumaient même pas leur parole.

-Règle tes comptes plus tard, Shar. On a du ménage à faire. Dépêche-toi de nous rejoindre. La fête va commencer sans toi.

Ses « compagnons » avaient pris de l’avance sur elle, profitant de son duel afin d’appliquer les ordres donnés par leur hiérarchie. Face à l’entrée du souterrain, un courant d’air vicié lui glaça les sangs davantage que le climat inhospitalier de Lorrd. Ici régnait l’obscurité, mais pas que. La mort avait droit à ses terres et le désespoir aussi. Les rares éclairages encore fonctionnels offraient le spectacle d’une déroute absolue pour les Lorrdiens et glorifiait la stratégie cruelle de l’Empire. Des morceaux de droïdes de combats frissonnaient encore au sol, rougis par des coupes de sabre-lasers. Les autres Lames avaient fait le ménage. Et plus elle s’enfonçait dans ce boyau sordide, plus un mauvais pressentiment la prenait en tenaille. Encore des débris de robots. Mais où étaient les cadavres de Lorrdiens gazés ou exécutés ? Elle fronça les sourcils, mise en alerte par une tension permanente. Ce silence oppressant n’avait pas totalement le son d’une victoire. Un grondement résonna devant elle, fendant le calme de la roche comme l’aurait fait une explosion lointaine. Elle vit danser des lignes au rougeoiement familier et pensait à juste titre que ses camarades combattaient.

Non.

Les lignes incandescentes se rapprochaient.

Ils fuyaient.

Une stupeur incroyable la pétrifia tandis que des grésillements dans son comlink heurtaient ses oreilles.

-Shar, on dégage.
-Non ! hurla-t-elle. Aucun ordre de retraite n’a été donné ! On va jusque bout !

Et ils déboulèrent devant elle. Dana alluma sa pique-laser, prête à les affronter un à un s’il le fallait. Personne ne déserterait le champ de bataille. Si seulement, à travers la visière de leur masque à gaz, elle avait pu voir leurs visages figés de terreur, peut-être qu'elle aurait compris. Derrière eux d’autres ombres se mouvaient. Un tir de blaster jaillit de la pénombre et frôla son bras droit. Elle recula d’un pas, encaissant la brûlure fugace qui avait embrassé son derme. Des tirs ennemis ?! Les soldats de Lorrd devaient être morts asphyxiés ! Tout comme les civils, pour éviter le moindre franc-tireur. A la lueur d’une diode verdâtre apparut un visage ensanglanté dont les chairs avaient fondu. Sa main trembla autour de son arme.

Les autres Lames Rouges étaient déjà loin.

-Lieutenant, ici la Lame Rouge Drac. Nous quittons le souterrain Nord, il faut condamner son entrée, je répète, il faut condamner sa PUTAIN d’entrée. Les gens qui sont là ne sont pas morts et nous avons subi des pertes ! Nous ne sommes pas assez nombreux. C'est un foutu bourbier ici, n'envoyez pas de troupe et condamnez l'entrée.

Elle aurait voulu faire demi-tour et les suivre, mais la chose à la peau dégoulinante se jeter sur elle, la rage au ventre et Dana hurla.



Horakk Antarxarxès
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-- Orbite haute de Lorrd --


Lorrd sera impériale, ou ne sera plus !

Lorrd serait impériale... et ne serait sans doute plus, tout à la fois.

Désormais disposés en étau autour de la planète attaquée, la flotte entendait aussi bien repousser d'éventuels renforts qu'abréger toute tentative de sortie depuis l'atmosphère. A la manière d'une volée de corbeaux, les vaisseaux sith planaient, suspendus dans l'espace, y tournoyant en un balais coordonné. Chacun le savait : la curée ne tarderait plus à venir... Les maigres défenses déployées par la République avait ployé sous le rouleau compresseur impérial. Prise par surprise, persuadée d'avoir suffisamment détourné l'attention de l'Empire d'un potentiel point faible, la République et son maigre bagage lorrdien avait plié le genou en un temps record.

" Où en est-on ? Le Seigneur Odium veut un rapport complet de la situation sur Lorrd City et Frezen. "

Au sol, la situation avait évolué très vite, et l'essentiel des officiers de la marine avait concentré leurs efforts à compiler les informations de leurs homologues terrestres.

" Les derniers rapports communiqués font état d'une avancée optimale sur tous les fronts. Pas d'obstacle majeur, et deux jedi ont déjà été signalés comme ayant été abattus par les Lames. Les unités droïdes ont lâché le gaz : nous devrions bientôt voir ressortir ceux qui s'étaient terrés dans les souterrains ! Si la République souhaitait nous couper l'herbe sous le pied... C'est bel et bien raté, mon colonnel !

- Bien. Voilà qui ravira le seigneur Odium... Transmettez vos observations au pont de l'Adversaire, et à l'amiral.

-Avec plaisir, colonnel. Dois-je mentionner les notes de la division 44 sur les difficultés en amont des points 13H et 14E ? Cela... Me semblait... anecdotique, à la lecture.

-N'omettez rien : plus loin nous verrons, plus totale sera notre victoire. "

Leur capacité d'anticipation s'était considérablement accrue depuis que, les défenses de la planète mises hors état de nuire, ils avaient joint les renseignements obtenus aux sols à la surveillance de la flotte. Persuadé que les renforts ne tarderaient pas à rappliquer dans le vain espoir de répondre aux appels de détresse de Lorrd, Decker avait positionné plusieurs escadres face aux vecteurs hyperspatiaux les plus probables. Toute flotte faisant irruption en espace conventionnel sur leurs positions se retrouveraient sous un feu croisé.

Mais, plus les minutes s'écoulaient, plus il devenait évident que les autres assauts impériaux sur la frontière avaient mobilisé trop des forces républicaines du secteur pour que quiconque parvienne jusqu'à leurs coordonnées dans les temps. Sous la couche nuageuse, le blizzard glaçait autant les survivants que l'angoisse de sentir l'étreinte mortelle de l'armée noire se resserrer sur les dernières poches de résistances. La vaillance de quelques uns n'aura en définitive pas valu la furie de la multitude, songeait stoïquement Horakk.

Par la vitre tout à fait limpide du pont de l’Égide, l'avien contemplait avec un détachement solennel et quiet ce spectacle morbide qu'il ne pouvait que voir au travers de son esprit. Loin du tumulte émotionnel de ceux qui vivaient l'instant, le rishii actionnait sa machinerie mentale sans le fardeau poisseux des sentiments. Ses pupilles rondes détaillaient avec précision le monde d'en bas, découpé sur le noir mat du vide. La vue suffisait à elle seule à nourrir son imaginaire : bien que ses autres sens aient été développés avec la même sensibilité animale, c'était sans conteste sa vision qui occupait la première place, devant l'ouïe et l'odorat. De fil en aiguille, l'officier en venait à s'interroger sur ce qu'il en aurait été, si, jadis, la Force l'avait choisi. S'il avait eu, en plus de cette vision, un sens de plus, quelque chose d'aussi différent et puissant que cette mystérieuse Force.

Quelque part, sans doute, un Jedi avait ce pouvoir, à la fois sublime et terrible, de ressentir la Vie palpiter dans toutes ses dimensions. Et par ce même pouvoir, devait être condamné à ressentir chaque mort avec une acuité cruelle. Chaque agonie devait prendre un relief tout particulier...

Etait-ce un simple cri ? Une manifestation déchirante de cordes vocales tentant de retenir avec la force du désespoir les dernières bouffées d'air pur dans le creux de poumons atrophiés ? Une odeur méphitique agressant le nez ? Le toucher visqueux du derme attaqué par les effluents acides ? La sensation désarmante d'une main jadis brûlante de vie qui, même sous l'étreinte implacable d'une volonté éperdue... perdait sa chaleur, devenait dure, raide, inerte ? Et au creux du noir, la foule hirsute et affolée qui vous piétinait dans sa rage de survivre ? La réalité qui se mettait à vous courir après comme une meute de rats womps, la bave aux lèvres... tandis que vous réalisiez, avec une lenteur pâteuse, que ce que vous pensiez intouchable, constant, éternel, ne demeurait pas plus immuable que la poussière sous un tapis ?

La Force octroyait-elle réellement cette fantastique capacité à se projeter dans l'image de l'esprit, à en goûter la frauduleuse illusion sur tous ses sens à la fois ? Si tel était le cas, Horakk comprenait que la guerre fut une malédiction pour ses élus. Leur lien était leurs fers, leur force était leur affliction. Il n'y a pas d'émotions, il n'y a que la paix... disait leur Code. Quelle hypocrisie.

Etait-ce, finalement, que rejouer invariablement cette scène, où l'on voyait un corps aimé, connu, familier, tomber face contre terre, méconnaissable ? Un peu à la manière d'un film que l'on se passerait au ralenti, pour en goûter avec amertume et crudité tous les détails que jadis l'on avait préféré oblitérer...

Antarxarxès considéra une seconde sa propre curiosité malsaine à cet égard : la question aurait sans doute pu être posée à un Sith. Lequel devait, probablement, avoir un avis long comme une litanie sur le sujet. Mais il n'avait pas envie d'entendre un tel discours. Sa réflexion muette lui suffisait. Elle n'engageait que lui, et n'aurait sans doute pas de répercussion au-delà de sa seule personne.

Puisqu'au fond, du Jedi à la Force, et de lui, pauvre quidam aux vaisseaux armés, c'était bien lui, qui du haut de cette orbite, avait bouleversé le destin d'une planète. Lui qui, sans la moindre violence, avait fait se déverser un torrent de souffrance sur la surface glacée de Lorrd. Tout l'ironique paradoxe tenait dans ce simple constat.

Le destin de la galaxie aurait-il été différent si, lui, ou un autre, avait levé la main pour dire "Non !" face à l'ordre de Darth Ynnitach ?


Lorrd brûle-t-elle, seigneur ? Non mon ami : elle agonise dans le poison et le froid.


La vitre ne lui renvoyait rien d'autre que son propre reflet, agrémenté d'un halo bleu sur fond d'étoiles.

" Colonnel ? Une transmission du général Traoban. Il semble qu'il y ait du nouveau sur Lorrd City ! "





Hrp:
Torhyn Lokred
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Nous ne pouvions plus sortir…Ils arrivaient. Et si d’autres s’imaginaient que nous ne craignons rien, je ne partageais pas leur optimisme. Pourquoi ? Appelez cela comme vous voulez : instinct de survie, intuition…Aucune idée…Toujours était-il que je n’étais pas rassuré. Je continuais de jouer des coudes, cherchant ma mère dans cette foule.

Soudain je me stoppais net. Je sentais quelque chose, une odeur particulière, désagréable…comme soufrée. D’autres personnes s’étaient figées, concentrées, sur leur sens olfactif, la tête légèrement levée, comme pour mieux capter une odeur volatile. Au fur et à mesure que les secondes passaient, le doute n’était plus permis, et quelqu’un s’exclama alors :

- Gaz…Du GAZ ! Les conduites d’aération !

Un cours instant je me demandais comment du gaz avait pu gagner les conduites d’aération…Puis l’inévitable me sauta aux yeux. Ils avaient osé ?! Même moi je n’y aurai pas pensé. Et sans le savoir, nous Lorrdiens, peuple fier et survivant, nous venions de signer notre propre arrêt de mort en nous confinant dans ces tunnels censés nous protéger contre les envahisseurs. Je ne pouvais que saluer la mesquinerie de l’Empire prêt à décimer la population d’une ville entière pour le simple fait de…de prouver quoi ? Pour Lorrd ? Pourquoi nous ? Qu’avions-nous fait pour déchainer à ce point la colère des Siths ? Au point qu’ils en viennent à une telle extrémité ?

La panique gagnait mes compatriotes, et j’en vis certains tenter de se ruer sur les portes principales pour essayer de les ouvrir. Mais la voie était close. A mesure que la peur gagnait les gens, le chaos s’installait, les gens cherchaient à s’extraire du gaz, certains cherchaient à se mettre au plus près du sol, en quête d’un air plus respirable.

- C’est inutile…fis-je avec défaitisme. Le gaz va se répandre.

- Qu’en savez-vous ! pesta un homme, on peut espérer gagner du temps! Le temps que les Jedis viennent nous sauver!!

- Du temps ? De combien croyez-vous que nous disposions ? Le gaz est un ensemble d'atomes ou de molécules très faiblement liés et quasi indépendants. Dans l’état gazeux, la matière n'a pas de forme propre ni de volume propre : les mouvements chaotiques des molécules qui composent le corps le rendent informe et lui permettent d'occuper entièrement l'espace clos qui le contient, récitais-je, comme si je me trouvais devant un amphithéâtre d’étudiants.

Mes mots avaient sonné comme le glas de chacun. Le vent de panique désormais certain qui s’était insufflé autour de moi se mua en une tempête. Et tel un raz de marée humaine, les gens cherchaient de nouveau à se ruer vers les sorties principales. Bousculades et violences physiques pour tenter de s’échapper s’étaient ajoutées au concept de « Lorrdiens faits comme des rats dans leurs propres tunnels ».


- Il y a forcément une solution ! repris l’homme qui se frottait les yeux.


**

Premier signe d’une attaque au gaz sur un corps: les picotements dans les yeux.

**


Avec un sourire railleur, j’eus un geste de mépris :

- Bien sûr…On ignore tout de la nature de ce gaz, on peut l’enflammer, mais ce sera à vos risques et périls… et je mimais une énorme explosion de mes mains. Il n’y a…je m’arrêtais net…et me mis à tousser fortement…



**

Second signe : les poumons sont assaillis par les toxines libérées: toux violentes

**


- Non ! Hurla l’homme que j’avais identifié comme un petit bourgeois bedonnant. Je refuse de mourir ici !

Il était fou de voir comme lorsque la mort guettait les gens, toute forme de respect, de bien séance et d’éducation pouvait s’envoler en fumée. Les gens se pressaient, se bousculaient, ceux qui avaient chutés au sol étaient piétinés.

De mon côté, je n’étais plus en état de réfléchir. Instinctivement, j’avais cherché à reculer – comme d’autres – pour échapper à l’effet de foule. Je toussais de plus en plus, mes yeux pleuraient tant la douleur était forte. Ma toux se faisait de plus en plus vive. Ma gorge, ma trachée, mes bronches, mes poumons, tout me brûlait horriblement.


**

Troisième signe : gorge et trachée très douloureuses, brûlure intra thoracique.

**


J’avais l’impression que ma cage thoracique allait éclater, et un sentiment d’oppression me saisis. Je chancelais…



**

Quatrième signe : détresse respiratoire…

**


Je ne trouvais plus d’air pour alimenter mes poumons…Je toussais toujours plus…et je finis par chuter au sol…Mes mains plaquées sur la dalle béton froid et humide, je ne pouvais plus m’arrêter de tousser. Un goût de fer dans ma bouche…et quelques secondes plus tard du sang vint souiller le sol.


**

Cinquième signe : toux quinteuse, expectoration abondante et sanguinolente.

**


J’eus un mouvement de recul…allais-je mourir ici ? Je tentais de me remettre de bout. Mais ce fut peine perdue. J’étais pris d’une profonde lassitude. Des spasmes me saisissaient parfois, je ne contrôlais plus vraiment mon corps. Je ne faisais même plus attention à ce qui m’entourait. Ma vision était floue, les images se tordaient et changeaient. Les sons étaient modifiés…je n’entendais plus qu’un bourdonnement incessant. L’obscurité…elle m’enveloppait alors que je semblais perdre connaissance…



**

Sixième signe : sensation de fatigue anormale.

**


HRP:


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