Kiva Nidmu
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- L'arbre du Arbel, plutôt répandu dans les forêts de Ondéron. Le plus particulier de cet arbre, sont ses racines, tous reliées entre eux jusqu'au plus profond des entrailles de la planète. Parfois il est difficile de visualiser le fait que l'arbre est répandu partout sur Ondéron. Tel notre corps, ses membres communiquent entre elles, apportant l'énergie nécessaire au bon endroit pour se protéger, se nourrir et se guérir. Epatant non? Si vous venez casser une de ses branches, dites-vous qu'une de ses rameaux à quelque part sur la planète cessera de grandir un instant pour donner l'opportunité au membre brisé de... resplendir à nouveau.

Ma mère m'a toujours encouragée à utiliser cette perception pour mieux comprendre notre énergie. La galaxie est en quelque sorte l'arbre, nous sommes tous des racines, des branches, relié à un seul objectif qui, je crois, n'est pas nécessairement évidente à comprendre. Même maître Saï je doute qu'il comprenne cela... Mais ce qui est certain, c'est que nous sommes tous reliés à la force et qu'elle donne de l'énergie à tous et chacun pour accomplir quelque chose. Certes, certain ont des rôles plus importants que d'autre, mais le tronc peut-il survivre sans ses racines? À quoi peut servir les racines si elle n'a point d'arbre à retenir. M'enfin bref, c'est ma vision actuelle de ce que je ressens et visualise au travers de la force et j'espère que mes mots furent un minimum... inspirent?


Un léger silence faisait lieu dans la pièce, disons que personne ne s'attendait à de tel mot venant d'une initiée aujourd'hui alors qu'elle devait tout simplement énoncée sa vision simple de la force et de son entendement. Ils avaient tous généralement glisser quelque mots copiés, entendu ici et là par des jedis, mais Kiva, définitivement, démontrait bien le savoir faire sur l'éducation des mérialans. Le maître Deskensko, un jedi de race Nautolans, restait silencieux un instant, mais gardait un sourire né en moins amusé. Après quelque seconde, Kiva reprit sa place plus loin avec les autres adolescents.

- Bien, bien, un très beau message, de la part de tous, la vision des autres aide toujours à mieux nous comprendre, parfois en démontrant pourquoi nous avons raison, ou parfois pour démontrer pourquoi nous avons tort. Sachez une chose jeunes initiés, jamais au grand jamais, votre vision et entendement doit arrêtés d'évoluer, il est normal de remettre les choses en questions et d'avoir eu tort de temps à autre. L'important c'est de réfléchir, écouter les autres et surtout les plus sages, le vécu pour apprendre, c'est la clé.

Kiva et tous les initiés firent un léger signe de tête par respect et compréhension. Le nautolan tant qu’à lui conclut sa séance de méditation avec le groupe et invite à quitter la pièce après quelque questions superflus posé par quelque élèves. La mirialan prit alors direction vers la sorti les deux mains enfoncé dans les poches de sa robe d’un air pensif, se posant des questions sur ses propres mots, espérant ne pas s’être trompé quelque part.

L’index de la gamine prit alors direction vers son oreille pour y glisser une mèche de cheveux derrière celle-ci. Geste bien banal, mais qui, en fait, est signe d’un certain stresse chez elle. Se remettre en question est plutôt, non intuitif soudainement, alors qu’elle en comprend totalement son utilité.

FInalement hors de ses pensés, Kiva reprit conscience du présent et comprit qu’elle était maintenant rendu en plein centre de la cours du temple, peuplé de plusieurs jedis et de leur padawans. La tête prit alors plusieurs direction en l’instant d’une seconde.

- Mince, je devais faire quoi moi déjà...
Lauren Aresu
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« Lauren, est-ce que t’as affronté un monstre dans les bois ?


— Il était gros comment ?


— Il t’a blessé ?


— C’est lui que j’ai entendu grogner pendant le Tournoi, la nuit. J’en suis sûre !


— Mais non, andouille. T’as pas pu l’entendre grogner, tu dormais alors que le soleil venait que de se coucher… Menteuse.


— C’est pas vrai ! Je mens pas !


— Si tu mens ! »


Lauren jeta un regard circulaire, jugeant les six jeunes initiés qui s’étaient rassemblés autour d’elle. Pourtant clôturé une semaine auparavant, le Tournoi des Trois-Cristaux, ressuscité après des centaines d’années d’absence, éveillait la soif d’aventure et d’histoires de tous. De temps à autre était-elle apostrophée joyeusement par quelques jeunes pousses avides de détails, les yeux brillants.


« Eh, doucement. Non, il n’y avait pas de monstre… ou alors je l’ai pas vu. Mais je l’aurais battu ! Et sans mon sabre ! » dit-elle pour désamorcer l’échange, taquine. Ils rirent.


« Pfff, c’est même pas vrai !


Ah bon ? Tu es sûr ? Tu veux que je te montre ? »


Avant qu’il ne pût se mettre à galoper sur ses courtes pattes, Lauren saisit le garçon qui devait avoir à peine sept ou huit ans et tortilla sa main au creux de son ventre.


« Alors, je l’aurais pris comme ça et j’aurais fait une prise comme ça… Groublblblbl. Et ensuite, dans un mouvement éclair… (elle remonta sa main vers le cou puis descendit le long du dos). Je lui aurais… Schlaaak, boooom. »


Tous étaient esclaffés, le jeune garçon plus encore. Elle conclut théâtralement en le retenant à l’horizontale pour mimer sa « défaite ». Son visage était devenu rouge et ses éclats de rire se perdaient dans sa gorge tandis qu’il s’efforçait de résister aux chatouilles de Lauren. Elle s’interrompit et se redressa.


« Voilà ! Qu’est-ce que vous en pensez ? Agile non ?


— Ouiiiii ! » crièrent-ils, un chœur de voix stridentes.


« Allez, filez ! Vous allez être en retard pour votre prochain cours. »


Aussitôt, les voici repartis, galopant dans l’herbe et le gravier qui crissait sous leurs pas tapageurs. A leur âge, leurs réserves d’énergies semblaient inépuisables. A tel point que Lauren se demandait comment les maîtres pouvaient parvenir à canaliser ça, à diriger toute cette énergie dans des activités qui requéraient souvent patience et silence. Quel travail !


Elle se détourna elle aussi et suivit le petit sentier qui, comme tous les nombreux autres, traversait les parcs du Temple en zigzaguant. D’immenses nuages blancs, dodus, assombrissaient parfois le ciel portés par la petite brise qui caressait les épaules dénudées de Lauren. Loin d’être menaçants, c’était le type de nuage qui dégageait plutôt une forme de paix et n’engendraient rien d’autre que quelques ombres éparses et fugitives. Ils avançaient doucement comme d’imposants pachydermes célestes. La lumière les traversaient par endroits, des doigts angéliques qui pointaient des directions lointaines. Le ciel avait ce quelque chose de merveilleux en ce qu’il était inaccessible tel quel, de ce bleu si différent de l’espace qu’il dissimulait pour parer les continents de couleurs vives et chatoyantes par les jours de beau temps.


Lauren gravit les quatre marches qui débouchaient dans la cours principale du Temple, plus grande que les autres. Au-delà de l’arche du bâtiment de gauche, une jeune fille demeurait immobile, un peu perdue. Lauren ne l’avait jamais rencontrée, son apparence unique l’aurait indéniablement marquée. L’Echani s’approcha d’elle.


« Hey, désolée de… te déranger. Tout va bien ? » dit-elle d’une voix apaisée.


Kiva Nidmu
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Immobile, elle ne faisait que fixer l'horizon avec des yeux ronds comme des billes. Elle était tellement plongée dans ses réflexions qu'elle avait fait plus de 15 minutes de marches sans être consciente de ce qui l'entourait. Un regard vers la gauche, et un autre vers la droite, Kiva crut alors qu'elle avait l'air naturel à la vision des autres et cela lui plut. Du moins, jusqu'à ce qu'une voix lui révéle le contraire. Un léger sursaut fut, et un petit visage souriant de gêne fit face à l'interlocuteur.

- Oh… euh. oui… OUI, tout va bien merci, j’allais, j’allais… j’allais au temple. ah non, on est déjà au temple, je veux dire, je dois aller au…

L’abandon, parfois vaut mieux arrêter de creuser sa tombe et de tout simplement se coucher au sol.

- Je me suis un peu égaré dans mes pensés, je…

Elle eu un moment de réflection jusqu’au moment ou elle décidait d’aller droit au présentation.

- Je reviens d’une séance avec maître Deskensko et je méditais sur… m’enfin, plein de trucs.

Elle prit finalement la peine d'examiner la personne devant elle d'un simplement mouvement de tête de bas en haut, pour finir de regard à regard. En réalité elle était jolie, athlétique et surtout, elle avait une chevelure incroyable. Kiva avait toujours ce non-respect pour ses cheveux, elle ne les aimait pas et de voir la tête blanche devant elle lui fit légèrement passer une main dans ses cheveux pour les replacer alors qu'ils l'étaient déjà. Le plus étrange était surtout dû au fait que les deux avaient la même grandeur, mais Kiva n'avait pas fini de grandir et cela pouvait se voir par sa posture d'adolescente. Épaule tombantes, jambes longues, poitrine que peu développé, bref,

- J’ai tendance à me perdre dans mes pensés.

Elle rigolait un peu par gêne, mais aussi car ses bêtises avait tendance à être assez ridicule pour la faire rire elle-même. Les doigts entremêlés, la mirialane fit un beau sourire avant de reprendre la parole.

- Tu es une padawan n’est-ce pas? Tu semble plus vieilles que moi et je suis sur le point de passer mes tests, alors… Ouais. Tu t’appelles comment? Moi c’est Kiva Nidmu, je viens des steppes froide de Mirial.

La femme devant dégageait quelque chose, Comme si une énergie la poussait à continuer vers un long dialogue avec elle. La force semblait bien présente dans l’air, dans leur esprits ou vibrait la jeunesse.
Lauren Aresu
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« Maître Deskensko ? Il parle énormément, mais ses paroles sont souvent sages. Elles forcent à la réflexion, je comprends mieux ce qui te rend pensive alors ! » commenta-t-elle d’un ton complice. « Sur quoi a-t-il disserté aujourd’hui ? Laisse moi deviner ! La Force ? Non. Le développement personnel ? Ah, j’ai juste ! Ça lui tient à coeur, mais je ne pensais pas qu’il donnait encore des cours. Quelque part, c’est une bonne nouvelle ! »


Une petite troupe de cinq padawans et initiés, trottinant en file indienne, interrompit les inductions de Lauren. Ils étaient essoufflés et trempés de sueur, s’aspergeant abondamment d’eau la bouche et le front depuis des gourdes d’acier brillant qu’ils décrochaient de leur ceinture. Aucun ne semblaient cependant décidé à abandonner de sitôt le but qu’ils s’étaient fixés.


« Oh, nous gênons le passage, je crois. Viens, marchons un peu. À moins que tu n’aies autre chose à faire ? » Un signe de tête négatif. Lauren poursuivit son chemin dans l’allée qu’elle avait empruntée désormais aux côtés de la dénommée Kiva. « Pour répondre à ta question Kiva, je m’appelle Lauren Aresu, je suis la padawan de maître Saery Vespen. (Elle perçut l’insistance de son coup d’oeil sur ses cheveux.) Je suis à moitié Echani, mais j’en ai gardé tous les attributs extérieur, cheveux et yeux. Ne t’inquiètes, aussi gris soient-ils, mes yeux ne lancent pas d’éclairs et je ne suis pas aveugle ! Par contre, tu me blesses à dire que je suis vieille ! »


Elle planta son regard sur Kiva, un regard assombri par ses sourcils froncés. En réponse, celui de la jeune fille se décomposa. Lauren en rit de bon coeur.


« Je te taquine ! éclata-t-elle finalement. Ne tire pas cette tête ! J’ai dix-huit ans, loin d’être “vieille”, mais certainement quelques années de plus que toi. Tu as quel âge ? » Lauren posa une main rassurante sur l’épaule de Kiva, craignant d’avoir poussé la malice un brin trop loin.

« Alors comme ça, tu vas bientôt passer tes tests initiatiques ? Je suis curieuse, dis m’en plus — à quelles épreuves es-tu la mieux préparée ? Ou la moins ? Tu as déjà une idée du chemin que tu souhaites emprunter ? Qu’est-ce qui te fait vibrer ?»


Sa curiosité n’était pas feinte, ce n’était pas qu’une façade qu’elle n’arborait qu’à dessein. Derrière chaque initié ou padawan s’épanouissait rêves et ambitions, doutes et assurances et les facteurs aux origines de ces convictions s’ancraient dans leur passé, dans leur relation avec leurs pairs et leurs guides jusque dans le rapport qu’ils entretenaient avec la Force elle-même. Ecouter quelqu’un en parler, dans la mesure de ce qu’il jugeait opportun de partager, ouvrait une fenêtre, la plus personnelle, sur cette personne et sa sensibilité.


Kiva Nidmu
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La gaieté de coeur présente dans la voix de Lauren ne donne aucune chance à la timidité de se présenter. Kiva trouvait la mi-echani si belle et ravissante de son attitude que cette dernière n’avait aucune résistance à son égard. Elle était certes plus âgée, mais elle semblait bien connaître son univers, à en juger ses connaissances envers le maître Deskensko. La mirialanne ne réagit pas de suite à la comédie de la tête blanche. Un mélange de surprise et de calcul dansait dans la tête de la petite aux cheveux fruités, “Qu’es-je dis de mal?” se demandait-elle dans un silence absolu. La taquinerie fut finalement dévoilé et Kiva ne put s'empêcher de sourire un peu, contente de n’avoir rien fait de mal. Le contact physique des deux demoiselles fut alors le prémices d’un prochain dialogue.

- J’ai eu 13 ans cette année en fait. Les maîtres semblent me dire que j’ai beaucoup de progrès à faire au niveau du sabre donc, j’imagine que c’est dans la méditation que je vais m’en tirer. Toute petite, avec ma mère, j’ai tout de suite été guidé à ressentir et comprendre l’énergie qui nous entours, alors ouais, je peux dire que j’ai toujours préférée méditer et m’entretenir avec la force que… de tomber dans des situations de stresses?

Elle prit quelque secondes pour réfléchir à la suite, la jeune fille voulait être un peu plus précise dans sa démarche.

- Je crois que j’ai un peu surpassée le monde de mon âge en ce qui est de la protection. Peut-être que cela est lié avec le fait que je suis peureuse, mais quand on m’attaque, j’ai tendance mieux canaliser mon énergie pour mieux contrer ou repousser. Je n’ai jamais vraiment aimé affronter quoi que ce soit. Ah et, si je ne suis pas en situation de stresse, je suis très habile pour faire bouger les choses!

Elle gardait en tête la fois ou elle avait réussi à faire la totalité des puzzles apporté aux initiés par un chevalier. Ce dernier avait eu envie de tester un peu la jeunesse du moment et ce souvenir était un fort accomplissement pour Kiva. Le visage abasourdi, le jedi avait regardé la fillette d’un air sidéré, ou plutôt, d’une manière intriguée. Dans tous les cas, elle ne put vraiment réussir à déchiffrer le non verbal de l’homme et depuis ce jour, Kiva avait sa petite réputation au seins des enseignants et certain maîtres du temple.

- Tu connais les casses-têtes qu’on peut faire qu’avec la force? Les genres de cube avec des mécanismes à l'intérieur. Tu sais, ceux qui peuvent être effectué qu’avec ton énergie et beaucoup de concentration. Et bien j’ai réussi à faire cinq des plus hauts niveaux l’autre jour! On m’a dit que généralement on pourrait toper le niveau trois à notre âge habituellement alors voilà, je suis plutôt fier de ça!

La verte prit alors un temps pour reprendre un peu de son calme, se disant qu’elle était peut-être trop entreprenante dans la discussion.

- Et… C’est rare de voir une personne methys comme toi, en fait tu es la première que je rencontre, disons que par chez nous, notre religion à tendance à ne pas trop charmer les gens qui n’en font pas parti, je n’ai jamais vue de mi-mirialan… Dans tous les cas, je trouve ça sympa!

Elle réfléchissait bien fort à quoi pourrait bien ressembler un mélange de marialan avec d’autre race. En premier lieu elle s’imaginait pareil, les cheveux remplacés par des cornes comme une zabrak, elle trouvait déjà cela plus stylé.
Lauren Aresu
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Pourtant seulement âgée de dix-huit ans, la treizième année de Lauren lui semblait déjà si lointaine et brumeuse. Elle faisait partie de ces années où « stabilité » n’était qu’un mot qui n’avait pas de corps ; où, spectatrice de sa propre vie, elle était alors si peu familière avec son existence qu’elle n’en différenciait pas le souvenir avec celui que l’on a d’un holo-film en avance rapide parsemé de scènes ancrées.


Cependant, elle ne se souvenait pas être jadis si éveillée — elle ne pouvait pas l’être. Kiva dissertait volontiers de la Force, la méditation avivait sa sensibilité, elle fleurissait dans l’adversité de la difficulté et, plus étonnamment encore, elle était dotée d’une certaine clairvoyance introspective sur ses compétences et ses moyens.


« Si je résume bien… T’es douée en méditation, tu ressens l’énergie qui t’entoures, tu lances des choses sur les gens que t’aimes pas et t’es une experte des casse-têtes tout droit sortis des esprits farfelus des maîtres du Temple ? Eh bien, ça en fait des cordes à ton arc. » Elle rit à nouveau.


Parvenues à l’extrémité du bâtiment qu’elles longeaient jusqu’alors, elles obliquèrent vers la droite entre la façade ouest de l’édifice principal et l’enceinte du mur intérieur. Elle délaissaient le soleil printanier et ses premiers rayons brûlants, prompts à estampiller les peaux dénudées, pour se réfugier à l’ombre de l’imposante bâtisse qui, à défaut d’être un refuge de fraîcheur, les dissimulait des doigts cuisants de l’astre.


« Franchement, je dois dire que je suis impressionnée et… curieuse ! Est-ce que mon énergie te dit quelque chose de spécial, là ? » hasarda-t-elle d’une voix douce et confidente.

Rapidement, Lauren sonda l’aura de Kiva. Il n’y décela rien d’anormal pour une jeune fille de son âge, seul le doute teintait de temps à autre ses émissions involontaires dans la Force comme autant de parasites momentanés sur des ondes radio. Lauren réalisa avec un certain effroi sourd que c’était plus que de la curiosité, qu’elle faisait preuve d’indiscrétion malsaine. Elle se retira aussitôt tout en espérant que Kiva n’avait rien décelé. Pourquoi avait-elle seulement essayé ?

« Tu sais que la Force ne sert pas uniquement à se battre ou lancer des choses même si, je te l’accorde, c’est peut-être le plus marrant de tous les usages. Me concernant, je trouve même l’étude de l’énergie plus intéressante encore et je trouve ça super chouette que tu la ressentes ainsi. Je t’avoue… que je ne connais que peu la culture des Mirialans. T’auras un tas de choses à m’apprendre, mais je pense que je peux aussi t’apprendre quelque chose qui pourrait t’intéresser. Tu sais ce que la connaissance des énergies physiques et spirituelles permet de faire notamment ? »


Elles dépassèrent un parterre de rosiers et de lavandiers parfaitement entretenu. Pas une herbe ne venait troubler la croissance des plantes qui prospéraient dans les terres nutritives d’Ondéron. Les premières roses éclosaient de leurs boutons et tenaient compagnie aux grappes de lavandes déversant un mélange d’odeurs agréables et délicates, mais si fortes qu’elles en devenaient entêtantes. Lauren s’approcha du parterre et fit un signe « chut » à Kiva, le sourire aux lèvres. Elle cueillit un fleur de rosier. Les extrémités de ses pétales étaient d’un fuchsia criard et chacune se délavait vers une teinte gris de lin plus douce. Rosiers et lavandiers, visuellement, s’harmonisaient dans une palette de violets resplendissants. Elle attrapa la main droite de Kiva et y déposa la fleur d’un geste précautionneux.


« Tiens ! C’est pour toi, elles sont magnifiques, hein. Oui… Je sais qu’on n’a pas le droit, mais quel intérêt de ne pas avoir le droit si ce n’est pour le prendre et en garder le secret entre amies ? » Elle tira la langue. « Je suis la première métisse que tu rencontres ? Je suis pourtant sûre que tu en as croisé d’autres, mais ça ne se voit pas toujours. La plupart ici ne savent même pas que mon père était… est… humain car physiquement, j’ai tout gardé de ma mère ! Mais je comprends ce que tu veux dire, les cultures sont nombreuses et très éclectiques à travers la galaxie. Certaines sont plus… avancées que d’autres, mais aucune culture n’est fixée car si elles l’étaient, elles mourraient très vite. Crois-moi. (Elle désigna la rose.) Mets la dans tes cheveux, tu seras ma-gni-fi-que ! »

Kiva Nidmu
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Le nouveau commentaire de Lauren vis-à-vis des compétences et exploits de Kiva fit finalement comprendre quel genre d'humour la mi-echani pouvait avoir. Moqueuse, mais affectueusement, le sourire que la blanche portait à ses lèvres soulignaient bien les bonnes intentions sous chacun de ses mots et Kiva trouvait cela amusant. La question qui suivi créa en la mirialanne le désir de se gratter la tête par curiosité. Après quelques secondes, elle regarda la padawan du coin des yeux, un peu perplexe. Son esprit était à la base très paisible en fait malgré quelque stresse ici et là. Les tests par exemple, mais aussi par rapport à Mirial et sa capture par l'empire. Certes, la jeune fille était trop jeune pour réaliser la gravité d'un tel événement, la guerre n'était qu'un mot après tout. C'était bien parce qu'elle lui avait demandée que Kiva prit le temps d'examiner brièvement son esprit.

Lauren semblait soucieuse au plus profond d'elle-même en fait, mais Kiva ne pouvait rien discerner. Était-elle l'automne qui se soucie de l'hiver qui s'en vient, ou le printemps qui n'a pas oublié ce que l'hiver lui a légué. La gamine de treize ans semble savoir quoi répondre suite aux propos tenu sur sa culture, mais alors qu'elle ouvrit les lèvres, elle fut interrompue par son regard affamé par ses couleurs ardentes qu'était le jardin.

- Je trouve l'idée de se battre et briser des choses totalement effrayantes... mais aux regards de tout le monde autour de moi, cela semble prioritaire et ça me dérange un peu d'y être contrainte…

Lauren fit signe de silence avec complicité à la mirialanne. Les yeux ronds, la petite regardait dans toutes les directions pour voir si quelqu'un pouvait les voir et heureusement, ce n'était pas le cas. A peine le regard revenu à son origine qu'une fleur vint se glisser entre ses doigts. "Amie" était le mot qui fit sortir toutes émotions négative à cet instant. C'était si agréable de se faire dire cela que Kiva ne put résister à son tour, de tirer la langue à sa nouvelle complice.

- Et bien je devrais plutôt dire que tu es la première à me le révéler peut-être et... merci, c'est vrai que la fleur est magnifique.

Elle ne perdit pas de temps à venir glisser la rose dans ses cheveux d'une manière solide pour être certaine de ne pas la perdre. Elle prit quelques secondes ensuite pour réfléchir et reprit un air enjoué pour regarder sa nouvelle amie.

- Assieds-toi alors, le jardin va être parfait pour imager notre vision à nous, les mirialans. Je dis vision, mais c'est loin d'être totalement universel dans la précision et les conclusions... m'enfin bref. Assis sur la terre, quand tu réfléchis rapidement, quel place as-tu l'impression d'avoir au sein de ce tout? Physiquement, émotionnellement, et au travers la force.

Kiva mit son index sur son visage avec un air de réflection, elle improvisait un peu ses explications au final.

- La base est de visualiser, quelle est ta place dans cet espace, pourquoi tu es là et pourquoi les fleurs sont-elles présente. C'est que la base de nos réflexions, mais tous part de là, notre contact avec l'énergie de toutes choses. Ça parait futile rapidement comme ça, pour des jedis, mais quand une société complète à cette manie, cela prend une tournure totalement différente car même les gens non sensible à la force on cette connexion, comme ces plantes, comme toi et moi. Voilà. Je t'explique ça assez brièvement c'est clair, ma mère t'en aurait parlé pendant des heures, elle était shaman.

Coupé si rapidement de sa culture, Kiva avait l'impression d'en perdre des bouts sur son propre peuple. Aurait aimée pouvoir y retourner, mais apparemment, maintenant, cela était impossible à cause de l'empire. La gamine se donna alors une émotion plutôt sérieuse en tortillant la bouche en signe de questionnement.

- Dit, j'ai une question pour toi, tu te considères comme étant plus proche du printemps, ou de l'automne?

Kiva posait la question expressément comme si Lauren pouvait comprendre les références que la mirialanne se faisait elle-même dans sa tête.
Lauren Aresu
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Quelques pas les séparaient de l’endroit où Kiva lui enjoignit de s’asseoir avant qu’elle ne s’y installât elle aussi. Comme attirée par le soleil qui ne la réchauffait que les matinées à cause du bâtiment qui l’en privait ensuite chaque après-midi, la rose resplendit, captant avec avidité les rayons du soleil qui ne manquaient pas d’enflammer la chevelure rougeoyante de la jeune fille à la beauté douce et farouche. C’était une de ces magnifiques visions, toujours fugaces, dont l’œil attentif pouvait profiter et qui arrivaient de temps à autre. Dès qu’elles mirent un pied à l’ombre du platane qui protégeait de sa frondaison ce carré d’herbe, le chatoiement disparut, mais pas ce radieux petit souvenir d’une Kiva toute ignorante de l’émoi qu’elle venait de provoquer.


Lauren entrecroisa ses jambes. Son genou droit touchait celui de Kiva, à sa gauche. Celle-ci prit la parole d’une voix sérieuse.


« Quelle place j’ai au sein de ce… tout ? » répondit Lauren, pensive, légèrement prise au dépourvu par cette question.


Kiva reprit aussitôt la parole, détaillant l’unique représentation du monde bâtie par les Mirialans. Les Jedi s’intéressaient depuis longtemps au rapport entre la Force et les êtres vivants, ils professaient cela comme « une énergie présente en toute chose », une énergie que l’on ne contrôle pas, mais que l’on influence de la même manière qu’elle nous influence en retour. Cette énergie est riche d’enseignements. Les Mirialans semblaient pousser cette réflexion plus loin encore.


« Expliquer ma place en ce monde comme je pourrais expliquer la présence d’un objet que je viens de poser quelque part m’est difficile. J’ai l’impression, parfois… d’avoir plus une place de spectatrice qu’autre chose, face aux autres, face à la nature. » Elle arrachait distraitement des brins d’herbe avec sa main droite. Elle sentit bientôt la terre sous ses doigts, une terre très légèrement humide que la chaleur asséchait inlassablement depuis l’arrosage qui devait avoir eu lieu tôt ce matin. La pelouse gardait ce vif éclat vert grâce aux Jedi qui s’en occupaient avec soin. Les jardins du Temple étaient une fierté pour l’Ordre. Autrement, ce ne serait qu’une paille jaunie, défraichie, d’où s’échapperaient uniquement de petits nuages de poussière terreuse à chaque pas, inconfortable pour s’y asseoir. « On dirait que vous croyez au destin ? Le fait que chaque chose, chaque personne a une place quelque part, une place qui est la sienne à un moment donné parce que c’est déjà écrit d’avance. En tout cas, ça m’y fait penser ce que tu me dis. Moi, je n’y crois pas au destin. Enfin, c’est un peu paradoxal avec ce que je viens de dire, je sais, mais je pense que malgré tout, on est maître de ce que l’on fait et ce sont les conséquences de nos actions et de nos paroles qui nous mènent là où nous devons être. Mais, pardon, je m’égare un peu… »


Lauren posa une main sur le bras de Kiva dans un geste compréhensif.


« Eh bien, tu en tires une tête ? Ça ne va pas ? demanda-t-elle. J’ai dit quelque chose qu’il fallait pas ? » Ce n’aurait pas été la première fois. Cependant, Kiva sembla s’extraire d’un fil de pensée et répondit à sa question par une autre question, mystérieuse.


« Eh bien… Me considérer ? Je sais pas si je me considère, mais je préfère le printemps à l’automne. C’est joli l’automne, mais c’est un peu la saison où, dans un espèce de grand feu de joie de couleurs rouges et oranges, tout meurt. Les animaux s’en vont ou hibernent. Alors que le printemps, c’est l’exact inverse ! C’est là où tout renaît, où la vie revient, où tu ouvres ta fenêtre le matin et tu entends les premiers chants des oiseaux qui t’avaient manqué, tu vois ? L’automne, c’est le moment où tout le monde se prépare pour le plus difficile, comme lorsque l’on se confine à l’approche d’une guerre. Le printemps, c’est la guérison des balafres de l’hiver et je préfère guérir ! »


Lauren leva les bras brusquement.


« De toute façon, je sais ce que je suis ! dit-elle entre deux éclats de rire, les bras en V. Je suis un arbre dorénavant, regarde. Deux branches et je me nourris de soleil. »


Elle croisa le regard de Kiva, complètement perdue, ce qui lui arracha un gloussement incontrôlé.


« Quoi ? T’as pas envie d’être un arbre toi aussi ? C’est tellement plus facile ! » Elle reprit son sérieux, laissant à Kiva un peu de temps pour respirer.

Kiva Nidmu
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D’un grand sourire, Kiva suivit le momentum de Lauren en levant les bras de manière exagérée et accompagné d’un bruitage de grincement de branche. Le rire prit finalement la phase finale de son petit spectacle amateur. Elle reprit un peu son sérieux pour discuter du même sujet débuté plus tôt.

- Je ne parle pas exactement de destin en fait… mais bien juste du poids de notre existence. Je crois que c’est une erreur de se percevoir comme un spectateur car, tout ce que tu fais, de bien ou mal, influence ton espace et celui des autres. Croire que ce que nous faisons n’est pas plus important ou plus important que ce qu’un arbre fait, est contraire de ce que la force nous démontre quand nous la ressentons.

Elle tourne finalement la tête vers sa nouvelle copine et la contemple un instant avant de reprendre la parole.

- Il est vrai que le printemps, c’est magnifique, il se reconstruit sur des blessures et devient souvent plus fort pour devenir son plus grand été.

Kiva hésitait beaucoup à poser plus de questions, assez pour ne finalement rien dire verbalement, mais assez pour tout dévoiler sa réflection par le non verbal. La gamine semble savoir que Lauren couvre un vent encore froid de son hiver, quelque chose la tracasse, mais visiblement, l’initiée ne poussera pas plus loin.

- Moi je vois les feuilles rougir de plus en plus. Comme si les choses allaient bientôt changer, ou disparaître je ne sais pas. Mais bon, ce n’est qu’un pressentiment, je ne dois pas sombrer dans la peur, surtout pour si peu.

Elle reprit un sourire plutôt amusé après avoir repris conscience du délire sur le fait d’être un arbre.

- C’est vrai qu’au final, j’aimerais en être un. La vie d’un arbre semble tellement plus simple et efficace, les gens viennent à toi et t'apprécient sans jamais se poser de question. Quand on regarde un arbre, on voit quelque chose d'accompli généralement, ou du moins, sans vice ni erreur, mais bien tout simplement, unique et vivant. Peut-être qu’on devrait penser tout les deux à méditer dans cette position, qu’en pense-tu?
Lauren Aresu
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« Non, c’est pas vraiment que je me perçois comme spectatrice, mais je sais que je le suis. Lors des missions, lors des cours, d’une manière ou d’une autre, on est dans une période de spectateurs. On apprend. J’ai pourtant peur de ce que l’urgence de l’action me fera faire. Ou pourrait me faire faire. Au moment où nous serons dans l’action. (Elle soupira.) Humpf… Je sais pas si tu vois ce que je veux dire. C’est diffus pour moi aussi. »

Un ange passa.


« Enfin t’as raison ! Quoiqu’il arrive, on influence autour de nous, en bien ou en mal et ça, ça c’est de notre fait. On peut choisir et c’est peut-être le plus important, hein, je trouve. Et puis attention, un arbre fait quelque chose d’important : il nous fait vivre ! Quel altruisme, on devrait tous être comme lui ! »


Sa main terreuse reposait dorénavant sur son genou, au-dessus du petit tas d’herbe d’où s’élevait une douce odeur de mucus frais. Elle contempla quelques instants ses doigts sales, plongea à nouveau la main parmi les pousses fraîches. Si un jardinier passait par là, sa réaction ne tarderait pas, l’houspillant à qui mieux-mieux du trou béant qu’elle creusait dans la parfaite verdure du parc. Elle se ressaisit.


« Alors voilà quoi, je suis le printemps vu que je veux soigner, plus tard ? Si seulement le sang pouvait ressembler à la sève et sentir pareil… Oh… (Elle souffla du nez.) Pardon ! C’était bizarre ! »

Lauren tendit sa main vers les cheveux rougeoyants de Kiva, un geste vif, inopiné, qui n’était porté d’aucune pensée réfléchie, mais un geste délicat et serein. La jeune Mirialan partageait avec Lauren ce trait caractéristique, parfois difficile à porter, que l’Echani avait finalement intégré comme partie absolue d’elle-même, de son identité.


« Tes cheveux sont vraiment magnifiques, dis moi ! Tu vois les feuilles rougir ? Eh bien je pense que c’est parce qu’elles te voient : elles veulent te ressembler, mais… (Elle s’approcha doucement, chuchota d’une voix chantante :) elles ne t’arriveront pas à la cheville. (Sur le ton de la confidence, elle continua :) Evite quand même d’être un arbre, tu peux pas faire grand chose dans les grands idiots viennent te couper le pied ! »


Finalement, Lauren pointa du doigt la fontaine qui roucoulait non loin, uniquement révélée aux padawanes par le son cristallin des gouttelettes, savamment cachée derrière une haie d'arbustes. Se faisant, elle lorgna sa main et se retourna vivement.


« Oh désolé, je t’ai touchée avec les mains sales… Je- Tu veux quelque chose pour t’essuyer ? (Elle désigna discrètement le champ de bataille miniature, où manquait seulement les petits soldats de plomb, et ajouta :) Faut vite que je m’enfuie de la scène du crime ! »


Elles gambergèrent vers la fontaine, auréolée d’arcs-en-ciel miniatures qui s'ajoutaient à la toute féérie de ce point d’eau salvateur par une journée si ardente, s’assirent sur la corniche bétonnée et rafraîchie. Lauren profitait des petites éclaboussures, les yeux clos, le visage béat.


« Bon, je crois qu’il nous reste-


— Padawane Aresu. Padawane Nidmu. Vous n’oubliez pas, j’espère, vos classes respectives dans une demi heure, n’est-ce pas ?


Non maître !


— Bien. Bien ! »


Aussitôt s’en fut-il, visiblement satisfait, un maître dans la trentaine, les cheveux bruns épais et farouches, le regard dur, le front perlé.


« J’allais le dire. Tu veux faire quelque chose pendant la demi-heure qu'il nous reste, Kiva ? »

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Lauren pouvait voir un sourir dans le visage de Kiva quand elle lui dit le fameux “Enfin t’as raison !”. La petite aimait bien parler, partager et offrir ses idées, sans trop avoir peur de se faire corriger, mais quand on lui donnait raison sur un point, elle le voyait telle une petite victoire personnelle.

Et pourtant le sang de toutes les espèces doit être différent non? Elle regardait le cou de l’echani pour mieux y voir la couleur de ses veines pour après regarder son poignet pour voir les siennes. Déjà nous deux on voit qu’il est très différent, je suis persuadé que certain on quelque chose qui ressemble à de la sèvre dans leur corps…

Elle stoppait ses mots lorsque Lauren approchait sa main pour lui caresser une mèche de cheveux. Une petite rougeur s'imprègne de ses joues avant de baisser un peu la tête suite aux beaux mots de son interlocutrice. Le chuchotement était doux, Kiva avait envie de la croire, d’être rassurée, mais un blocage la forçait à chambouler le raisonnement.

J’avoue que de se faire couper les pieds sans ne pas pouvoir fuir doit être effrayant. Pauvre arbre, on n'aura pas le choix d'aller tous les sauver! Dit-elle en rigolant, heureuse d’avoir eu une perche pour pouvoir changer de sujet.

En effet, une poignée de cheveux à la mirialane semblait maintenant plus terreuse et cela la fit rigoler alors qu’elle prit à son tour la direction de la fontaine. de la même position que Lauren, Kiva les deux mains empoignées sur ses cheveux mouillés, pour bien nettoyer le tout.

L’initiée ne sursauta pas quand l’adulte fit surface, tournant simplement le regard vers lui pour lui offrir le sentiment d’être écouté. Non maître! disent-elles de manière synchronisée avant de se faire poser une question existentielle par sa compagnonne. Les prochaines trente minutes hein… hmm, tu dis vouloir soigner les gens non? Je suis sur que tu pourrais me montrer comment faire les premier soins! Elle ne savait même pas faire de bandage basic au final, depuis toujours quand elle se blessait ou si elle voyait quelqu’un se blesser, elle accourait voir un maître, même pour de simple égratignure ou coupure. Mon prochain cours c’est encore de la science et j’en connais un qui passe son temps à se brûler par son impatience.

Elle terminait alors sa phrase en venant compresser ses cheveux une dernière fois pour faire égoutter les dernières gouttes d’eau. La tête penchée, elle plantait son regard bleu dans celui de Lauren. Elle avait les yeux gris, gris tel une tempête avide de sentiment et d’émotion. La mirialane ne se retenait pas de la scruter longuement, elle semblait pleine d’histoire, emplie d’un avenir et d’une légende qu’elle avait envie de connaître ou peut-être même, vivre aussi? Les gens ont tendance à ne pas savoir d’avance quel genre d’aventure et de relation deux personnes pourront avoir, mais là, Kiva ressentait quelque chose de fort.

Dit-moi Lauren, avant qu’on commence, ton maître et toi êtes souvent au temple? ou vous vous tenez majoritairement dans d'autres temples dans la république? La petite se demandait en fait si elle allait pouvoir la voir fréquemment ou si aujourd’hui n’était que de la chance.
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Lauren trémoussait sa main dans l’eau cristalline, s’ouvrit au paisible clapotis des gouttes qui, quelques secondes à peine après leur indépendance individuelle, retombaient parmi les leurs, indéfinies. L’arc-en-ciel, fugace, résistait à ses assauts enfantins. Elle reporta son attention sur Kiva, l’éclaboussa avec légèreté, souriante, soucieuse de s’enrichir de ce moment. Un tic involontaire à l’orée de son œil droit referma pourtant son expression.


« Saery est… — ou était, je sais pas — mon maître. Je suis arrivé au Temple très tardivement ! J’avais onze ou douze ans, quelque chose comme ça. C’était dur, mais Saery m’a accepté. C’était une Maître Jedi éclatante, elle avait les cheveux blancs et brillants, le regard vif, la langue bien pendue. On a ensuite passé le plus clair de notre temps ici, au Temple d’Ondéron, nous ne l’avons quitté que pour quelques missions sur Anoat et Arda. Je garde de ces missions des souvenirs… ambivalents. C’était dur là aussi. (Elle s’absorba dans ses pensées, les yeux fixés sur les ondes que créait sa main à la surface de l’eau.) C’était dur, on a vu la mort, on l’a frôlée. Bref, t’imagines le tableau assez aisément ! J’ai aussi grandi, j’ai appris des choses. Je pensais que c’était faux, que toute expérience négative ne se résumait qu’à ça, mais en fait, les adultes ont parfois raison. (Ses yeux se plissèrent subrepticement.) On arrive à retenir des choses positives, même des pires situations. Seulement, il y a… un certain temps maintenant, Saery a disparu. L’Ordre a perdu le contact. Enfin, c’est ce qu’ils m’en disent ! Je suis lassé, j’ai pas envie de chercher. (A nouveau, un silence égrena son monologue, bien éloigné de la candide question qu’avait posé Kiva.) Bon, depuis, je suis aidée et supervisée par Yann, tu l’as sans doute déjà vu : c’est un jeune chevalier, l’un des premier que j’ai connu au Temple, il est super sympa, même s’il est un peu vieux jeu et il se coiffe toujours mal ! »


Aussitôt, venait-elle seulement d’expulser l’air de sa dernière phrase, que Lauren continua :


« Mais je pense que je vais aider sur Dantooïne. Enfin j’espère ! Un jour, peut-être ! Ils construisent une Enclave, là-bas. Ça doit être chouette… Je me dis que les gens qui y participent savent qu’il font quelque chose qui durera longtemps, ça doit encourager et rendre fier, hein ! Je voudrais y participer aussi, alors j’attends qu’un jour vienne, que le Conseil m’accorde le droit et j’y reverrai peut-être Thann ! »


Sans attendre de réponse, elle prit dans la sienne la main de Kiva. Ses doigts y déposèrent des traces humides et rafraîchissantes.


« Pour soigner, ma chère, il ne faut jamais oublier que les blessures ne sont pas que physiques, entama-t-elle d’un ton professoral volontairement grandiloquent. Quelqu’un qui se blesse, surtout si c’est grave, il faut se rappeler qu’il souffre et que les conséquences peuvent être nombreuses : une infection, une mauvaise guérison, des cicatrices visibles, le souvenir de la souffrance, un traumatisme, etc. Je pense qu’un médecin t’expliquerait tout ça mieux que moi, mais… — Tu m’arrêtes si tu me suis pas hein ? T’hésites pas ! — Quand tu appliques les premiers secours, tu veux stabiliser la plaie, faire en sorte que celui qui s’en occupera n’aura pas à traiter de fâcheuses conséquences, mais tu veux aussi, surtout presque !, apaiser le blessé. C’est là, comme je te disais tout à l’heure, que la Force entre en jeu. (Elle retourna la main de Kiva, paume en l’air, passa la sienne au-dessus sans toutefois établir de contact, y décrivit des mouvements circulaires lents.) Tu sens que ça chauffe ? Voilà ce que je fais ! Je bande, je désinfecte, mais surtout, j’agis physiquement, comme là, et mentalement, par vagues successives, pour contrer toutes les vagues de souffrance, toutes les émotions négatives. Ainsi, la Force n’est pas juste l'outil pour réparer bêtement les tissus et les contusions. »


Lauren redéposa la main de Kiva sur ses genoux, en travers de la fontaine. A défaut d’avoir guéri une invisible blessure, Lauren avait certainement délié les muscles de la jeune Mirialan ; dans les sonorités de sa voix, avait égrené de délicates poussées de Force, immatérielles. Pas suffisant pour déstabiliser Kiva, juste assez pour donner à ses propos la mesure de l’expérience personnelle.

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Écouter Lauren sans dévier du regard est mon objectif, comment elle me parle d’elle mérite que je l’écoute attentivement et j’en ai envie. Le chevalier Yann est bien sûr quelqu’un que je connais de nom, les gens en parle beaucoup mais je ne m’étais jamais résolu à aller lui parler, en même temps, il y a tant de maître et de chevalier qui passe par ici que parfois je deviens sélective.

Cette Thann, encore quelqu’un qui parle d’elle, je ne crois pas l’avoir déjà rencontré ni vue, mais je sais que Karm semble l’avoir en grande estime, cela m’intrigue tout de même de savoir quel genre de lien Lauren entretien avec le maître ark-ni et sa “bande”. L’Echani ne me laisse cependant aucune chance de répondre ou poser des questions car elle entreprit le prochain sujet.

Ma main dans la sienne, j’échange parfois mon regard de cible entre le visage et la main de Lauren. Je suis tout de même surprise de voir qu’en fait, ma compagnonne vulgarise plutôt bien son savoir pour que je puisse bien comprendre ses dires.

Je comprend très bien oui, continue. dis-je d’un sourire à la padawan. Je devais dire un mot à tout prix avant qu’elle continue, rester trop longtemps silencieuse me crée de l’angoisse. La paume de ma main vers le ciel, Lauren fit de léger mouvement au-dessus pour me montrer ce qu’elle est capable de faire. Je ressens un confort plutôt agréable oui… Disons que j’ai perdu l’envie de me craquer les doigts Dis-je en rigolant en agitant mes mains mollement pour réduire l’effet étrange ressenti. Cela demande beaucoup de dévotion et de discipline pour apprendre cela j’imagine. C’est le maître Saery qui t’a appris ça? Surement car on ne nous apprend pas ça dans nos cours d’initiés en fait... Mon regard se plissa soudainement en direction des mains à Lauren. La force est à l'œuvre, je la ressens bien ici, tu dégage quelque chose que je ne ressens que très peu souvent en fait. Je ne savais toujours pas comment m’exprimer sur le sujet, ressentir que la force est puissante chez quelqu’un demande une sagesse et je ne crois pas que quelqu’un de mon âge devrait prétendre quoi que ce soit dans le vide. Moi j’espère qu’un maître va vouloir de moi comme padawan, j’aimerais tellement pouvoir apprendre à maîtriser plus en profondeur certaine chose comme toi tu le fais. Disons que ma tutrice, le maître Velashera, se fait âgé et est très occupée avec le conseil. Elle m’a tout de même offert plusieurs outils pour mieux me sentir en communion avec la force, je suis plutôt doué dans le domaine de la protection!

Un demi-cercle est dessiné dans le vide du bout de mes doigts lorsque je dis mes derniers mots. Pendants quelque courtes secondes, une étrange distorsion flou obstruait la vue de l’autre, laissant ressentir une sorte de mur ou la force même semblait vouloir contourner. Certes, je sais que je suis loin d’être parfaite dans le domaine, mais c’est tout de même dans ça que je ressens avoir le plus évolué et j’en tire une toute petite satisfaction.

Je crois que ma force c’est la concentration! Quoi que cela est peut-être aussi ma faiblesse, j’ai tendance à oublier que je ne suis pas seul sur une lune. M’enfin bref, j’ai aussi entendu parlé un peu de Dantooine oui. J’ai rencontré le maître Karm l’autre et lui aussi il m’a parlé de sa padawan, Thann comme tu dis. Le monde est petit hihi. Je me met soudainement à calculer le temps passer et me souvenir des trente minutes restant. Les premiers secours oui, vite. La main dans mes affaires, je commence à lentement fouiller pour pouvoir en ressortir un long tissus en coton blanc.

Donc, si Maêk se brûle la main et que le professeur est à 10 minutes de marche avant de pouvoir porter les soins nécessaires. Quelle plante ou médicament je dois appliquer et comment j’installe le bandage? J’ai compris ce que tu m’as dis à propos de la philosophie de médecin et je vais être bien contente de pouvoir la sortir au patriarkhès Atraïde, mais moi je ne suis qu’une jeune initiée qui veut faire du bien à son voisin avec le peu qu’elle connait tu vois?

Décidément j’aime bien quand on m’explique des choses, mais parfois, être capable de faire un petit truc de concret, c’est rassurant.

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Lauren pouffa : « Maître Saery ? Pas du tout ! dit-elle, comme si c’était l’évidence même. Elle vivait dans l’action, elle était agile, déterminée, combattive et c’était ce qui l’animait. Ce n’est pas qu’elle n’accordait aucune pertinence au domaine du soin et de la restauration, mais elle en avait pas fait son domaine de prédilection, conclut-elle, chassant rapidement l’affliction dans sa voix. »


D’un geste, elle redressa la fleur, perchée dans cette marée rougeoyante, avant qu’elle ne tombât. « Je dégage quelque chose ? renchérit-elle, cocasse. Eh bien, espérons que ça soit pas une mauvaise odeur ! »


Derechef, elle attrapa les deux mains de Kiva, ignora le léger frisson qui parcourut le bras de la jeune Miraluka au contact de son membre mécanique, et planta ses yeux dans les siens : « Evidemment que tu trouveras un maître ! Tu te souviens de ce que je te disais, y a à peine quelques minutes ? Je suis arrivé au Temple vers onze ans, j’étais un peu… la paria, tu vois ce que ça veut dire : mise de côté, moquée seulement parce que, oui, je me débrouillais moins bien que les autres. Ceux qui avaient grandi ici. Il a fallu… (Elle demeura pensive un moment.) plus de deux ans pour qu’enfin, Saery et moi-même nous rencontrions. Et, par la Force, j’en avais des faiblesses ! Beaucoup que je traîne toujours ! Mais… je veux que tu te persuades (elle agitait leurs mains au rythme de chaque mot prononcé), que tu sois bien sûre, qu’il y aura toujours, toujours, quelqu’un pour te remarquer et t’apprécier ! »


Lauren laissa à loisir flotter un silence entre elles. Kiva semblait bien plus à l’aise, reprenant même les rênes de la conversation. L’Echani leva un index sentencieux :


« Un point essentiel, Kiva : ne jamais utiliser ou donner une substance, médicament, onguent, quoi que ce soit, dont tu ne sois pas sûre de l’effet, bien compris ? On ne blague pas avec ça et on doit, dans tous les cas, accepter notre ignorance surtout. Je veux pas t’effrayer, mais il faut garder à l’esprit qu’une simple petite erreur peut avoir de graves conséquences, d’accord ? La blessure de ton ami est-elle grave ? Si elle n’est pas trop grave, tu peux y déposer un tissu très propre et humide et attendre que les maîtres arrivent. Sinon, pour dix minutes, tu peux soulager sa douleur avec la Force, lui parler, occuper son esprit par exemple, il t’en remerciera ! »

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Les mots de Lauren ne sont pas vains et surtout, ils ne sont pas égarés dans la nature. Mes deux mains dans les siennes, je fis un sourire en signe de paix d’esprit. Difficile de ne pas être persuadé avec toi, tu es très persuasive! Autant il y avait de l’humour dans ma voix qu’il y avait de la vérité, la mi-humaine me semble trop familière pour que je ne puisse pas être rassuré par son geste.

L’intervention vis-à-vis les premier soins est alors plutôt direct. Décidément Lauren a passé un certain cap d’âge qui semble forcer tous les jedi qui le franchissent à donner des réponses pas supra amusantes. Faire des choses pour impressionner les autres c’est toujours trop compliqué et c’est… m’enfin, rassurant dans un sens, mais tout de même frustrant.

Mais j’aimerai ça moi savoir qu'est-ce qu’une plante peut faire... Le “on doit accepter notre ignorance” lancé par Lauren me fait soupirer avec exagération, visiblement, c’est une phrase que j’entend souvent. Déposer un tissu humide et parler… c’est tout? Sans aucune rancune, j’ai tout de même l’air un peu déçu d’être encore trop jeune pour quelque chose. Bon, c’est mieux que rien j’imagine! Marmonnais-je alors pour tenter de garder une bonne attitude.

L’heure du prochain cours approche peu à peu, le sentiment que chaque minute passe aussi rapidement qu’une seconde s'instaure lentement dans ma tête. Le maître Velashera va surement bientôt arriver, elle aime bien me parler avant chacun de mes cours pour être certaine que je ne manque de rien. Je souris un peu, démontrant une certaine affection envers la maître jedi âgée. Elle se fait plutôt âgée, disons que même son premier padawan est aujourd’hui maître sur Coruscant. Depuis qu’elle est venu me recueillir sur Mirial qu’elle m’enseigne et prend soins de moi de manière individuel, je l’apprécie beaucoup. Un petit soupir me sort alors du nez, sans pour autant dégager une émotion négative. Je sais depuis longtemps qu’elle ne sera pas mon maître après mes tests, sa santé décline lentement à cause de l’âge, mais sa présence dans ma vie est... Je ne sais pas comment l’exprimer au final, comment dire que j’aime cette femme de tout mon coeur et que maître ou non, je sais que je vais continuer de la voir.

Penser à pouvoir la perdre est loin d’être une idée en soit, la séparation m’est inimaginable et mon esprit refuse de visualiser l’avenir probable de tout ça. Je ne sais pas si tu l’as déjà rencontré tient, je pourrai te la présenter, je suis sur que tu vas l’apprécier. Dis-je le visage symbolisant l'enthousiasme à sa plus grande pureté. Elle s’occupe beaucoup des initiées dans le temple d’ondéron, elle a une vision de la galaxie qui reflète beaucoup ce que moi aussi j’imagine. Pacifique, douce, sécuritaire, en paix et… unis dans la force. Une utopie formidable.

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« Bien évidemment que c’est mieux que rien, beaucoup mieux, assura aussitôt Lauren. Aimerais-tu, aussi nobles soient tes intentions - guérir ton ami, montrer ce dont t’es capable, acquérir de nouvelles connaissances -, aimerais-tu seulement réaliser que t’as, en fait, aggravé son cas ? J’espère que non. »


Elle comprenait les forces qui animaient la jeune Mirialane. Elle aussi l’avait ressenti, ce besoin insistant, pressant, impérieux, de démontrer à quiconque que l’on voulait bien faire et, si possible, qu’on le faisait bien.


« Que je te prenne encore à marmonner ! dit-elle en riant. » Au demeurant, Lauren n’avait ni l’envie ni l’autorité de lui sermonner les sempiternels préceptes. Conciliante, elle dodelina de la tête et continua :


« Si je suis persuasive, comme tu le dis, alors fais-moi confiance ! Je comprends bien que tu t’attendais pas à ces réponses-là et, plus « jeune » (elle mima les guillemets), c’était mon cas également. Tu sauras ce que font les plantes, je suis sûr que tu t’en sors bien dans tes cours de botanique. Je pourrais continuer… (Elle singea les laborieux monologues que certains chevaliers et maîtres avaient érigés en marque de fabrique.) Et blablabla et blablabla, mais aussi blablabla. »

Un rire franc interrompit sa tirade bien malgré elle, mais à en juger par le rayonnant visage de Kiva, le message était correctement passé.


« Bref, t’as le temps, t’as largement les épaules et les compétences pour être une soigneuse hors-pair, épargne-toi des bêtises que tu regretterais amèrement ! Et puis, tu verras si ton ami ne sera pas reconnaissant : le réconfort, c’est important et c’est la base du soin ! (La moue qui barrait le visage de Kiva continuait de creuser ses joues. Lauren soupira.) Oui, des plantes permettent de soulager les brûlures, mais je sais pas laquelle ou lesquels. Renseigne-toi, demande aux maîtres et pour la prochaine brûlure, tu seras parée ! »


Lauren cacha un côté de sa bouche d’une main tendue et reprit sur le ton de la confidence, à peine nasillarde :

« Dis, dis, dis… C’est ton amoureux pour que tu t’en occupes comme ça ? Dis ! Dis ! »


Lauren feignit l’innocence, la malice plein les yeux. Elle jura que les petites joues vertes de Kiva rosirent un instant. Elle reprit son sérieux.


« Je crois que j’ai croisé maître Velashera une ou deux fois, pas assez pour la connaître, mais je sais que c’est une maître sage. Je suis contente pour toi, je peux qu’imaginer la place qu’elle tient dans ta vie, oui ! J’accepte avec plaisir les présentations parce que ça m’intrigue. Quelle vision de la galaxie partagez-vous donc ? »


Les fesses engourdies, Lauren se leva, massa ses cuisses quelques instants et entreprit de marcher de droite à gauche, tout en suivant la courbe de la fontaine, à portée d’yeux et d’oreilles de Kiva. Les petites allées parfaitement délimitées au milieu du gazon s’étaient remplies de padawans et d’initiés qui rejoignaient leurs dernières classes de la journée. A l’horizon, derrière les petites gouttes de la fontaine, le soleil prolongeait sa course vers l’ouest, troquant sa drue lumière blanche pour des atours de safran et vermeil ; de ces magnifiques rayons mordorés qui bercent les corps et les cœurs d’une chaleur doucereuse.

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Un… amoureux? Je plisse un peu les yeux, incertaine de comprendre. Non, mais Ixim et Ilisjan on tendance à être trop pressés et ils se font toujours mal en chimie et en mécanique. Je veux dire, oui je les aime beaucoup mais… Voilà quoi. Je trouve encore le sujet gênant, parce que je n’ai jamais vraiment ressenti ce genre de trucs précisément. J’aime beaucoup de gens, une amour qui, pour moi, est sans étiquette et égalitaire.

Je me gratte la tête avec un petit sourire lorsqu'elle me pose une seconde question. Et bien, je dirais que c’est cette volonté et ce désir de pacifisme… À quel point tout serait mieux si nous serions tous des arbres! Dis-je en poussant un peu Lauren sous la rigolade. J’veux dire… J’ai pas vécu beaucoup de choses, je sais que ma vision peut parfois avoir l’air stupide ou completement niaise, mais… je ne vois pas pourquoi les gens ne s’entraident pas tous mutuellement, pourquoi les gens ne font pas tous front commun pour vivre tout ce que la force peut nous offrir. J’ai bien l’intention de montrer l’exemple quand je vais être plus vieille!

Je regarde alors un peu mon reflet dans l’eau, c'est sur que Velashera avait une vision plus poussée de la vie, mais je préfère en rester sur ce qu’elle m’enseigne. J’aimerai pouvoir retourner sur Mirial un jour, pouvoir aider les gens et ma culture à s’épanouir à nouveau… je m’imagine toujours que les sith ne sont si terrible que ça, qu’ils ne leur font pas de mal et qu’ils prennent soin des miens. Mais je ressens leur douleur au fond de moi, je les entend souffrir, crier à l’aide. Parfois même, une voix m’appelle par mon nom. Je regarde Lauren et l’empêche de me couper la parole. J’en ai déjà parlé avec le maître Torr hein! Avant que tu panique. Ce genre d’émotion, j’aimerai que personne n’en souffre en fait, j’aimerai la faire disparaître de la galaxie...

Je donne alors une petite claque dans l’eau pour y faire disparaître le reflet clair de mon visage. Le sourire aux lèvres je fixe le flot qui prend son temps avant de redistribuer le reflet de mon être et celui d’une Togruta âgée. Je tourne la tête en sursautant pour plonger mon regard dans celui de Velashera qui garde le sourire.

Karm est un homme sage qui garde une profonde connexion avec ce qui entoure son esprit, tu as bien fait de lui en parler Kiva. Son regard se tourne finalement vers Lauren alors que moi je prends le temps de me relever pour replacer ma bure correctement. Tu me semble être en pleine forme Lauren, Yann m’a beaucoup parlé de toi ces dernier temps, il t’a en grande estime. Velashera dégage énormément de douceur et de fragilité dû à son âge. De son sourire des plus adoucissant, elle fixe des yeux la jeune femme au cheveux blanc un instant. Je suis contente que tu aies fait la connaissance de Kiva, j’imagine que vous vous entendez bien tous les deux? La maître togruta regarde lentement le bras de Lauren, comme un lecteur peut lire un livre, elle semble comprendre beaucoup de choses sur les gens sans même poser de questions. Pour ma part, je fais signe de mon enthousiasme vis à vis sa question d’un signe de tête et d’un sourire. Velashera écoute la réponse de la padawan mi-echani avant de reprendre doucement. C’est bien, vous avez beaucoup en commun toutes les deux et à la fois tant de chose différente, vous vous ferez grandir mutuellement en vous entraidant. Sur le coup je suis contente d’entendre ces mots, mais cette façon de parler comme si elle prédit l’avenir me perturbe toujours un peu.


Ah ça oui, je vais toujours foncer tête baisser pour aider Lauren si je le peux!

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Sans doute involontairement, Kiva était une danseuse. Elle virevoltait d’état en état. Aux voyelles juvéniles agitées, bercées d’idéalisme, d’espoir et de volonté répondaient les sages consonnes engourdies, plus âpres et sombres, qui traduisaient sa conscience en une réalité ambiguë et nuancée sans toutefois qu’elle n’arrivât à y déposer les mots justes. Lauren sentait cette pointe de frustration à fleur de peau, poignant sur ses traits.


« Montrer l’exemple est sage, c’est tout à ton honneur ! Tu sais, je ne te jugerais pas vis-à-vis des émotions : je pense que c’est bien d’en parler. C’est ainsi qu’on les extériorise. Tu sais… (De ses mains, elle forma un large ovale, entre leurs deux visages.) Pour moi, on a tous un quotient émotionnel, une sorte de grosse pastèque qui gère la façon dont on peut supporter les choses. Ça marche surtout pour les émotions négatives, bien sûr : la colère, l’amertume, la frustration, la tristesse, toutes celles auxquelles tu penses ! Tant que la pastèque est grosse, tu peux encaisser et supporter ce qui ne va pas ! Lorsqu’on extériorise rien, qu’on dit rien, on appuie sur cette pastèque, de plus en plus fort, aussi fort que les émotions négatives qui s’accumulent. (L’ovale rétrécit, chaque fois un peu plus.) C’est normal après tout, quand on peut rien dire, ça s’emmagasine. Et d’un coup, ça éclate. (Ses mains s’éloignèrent l’une de l’autres, les doigts dépliés.) Quand tu parles de tes émotions, tu les comprends mieux. Pourquoi je ressens ça ? Pourquoi je ne ressens pas ça ? Et mieux comprendre ses émotions, bah c’est mieux les canaliser lorsque c’est absolument nécessaire ! C’est une pastèque en bonne santé, tu me suis ? »

Kiva sourit.


« Je te suis, mais… ce n’est pas toujours facile de trouver quelqu’un prêt à nous écouter.

Oh je te comprends… Surtout parmi les Jedi, l’essentiel n’est pas d’en trouver plein, mais un. Tu as trouvé Karm, n’est-ce pas ! »


Une inconnue à la voix chevrotante, mais assurée, interrompit Lauren. L’Echani se leva, s’inclina respectueusement.


« Bonjour maître.


— Tu me semble être en pleine forme Lauren, Yann m’a beaucoup parlé de toi ces dernier temps, il t’a en grande estime.


Merci, maître. (Ses joues, bien contre son gré, rosirent.) Je… Heureusement que Yann est là, oui ! »


D’un regard discret, Lauren détailla la femme devant elle. Le visage parcheminé de vénérables rides, les yeux perçants, elle insufflait dans chacun de ses mots une chaleur humaine si caractéristique, de celle qui rassurait aussitôt. Ses mains se perdaient dans les replis de ses vastes manches, une bure de chevalier ou de maître, mais Lauren les imaginait déjà noueuses, mouchetées de tâches sombres, craquelées, mais ô combien assurées. Elle se figurait ses gestes lents emplis d’expérience.


« Je suis contente que tu aies fait la connaissance de Kiva, j’imagine que vous vous entendez bien tous les deux ? »


Lauren adressa un regard malicieux à Kiva puis reprit contact avec les yeux de la femme.

« Oui, bien sûr ! Kiva ne cesse de m’étonner et je ne cesse de la taquiner. »


Les lèvres de Kiva s’étirèrent jusqu’aux oreilles.


« C’est bien, vous avez beaucoup en commun toutes les deux et à la fois tant de chose différente, vous vous ferez grandir mutuellement en vous entraidant.


J’en suis sûre, maître, dit l’Echani en baissant les yeux.


— Oh, mais… Seize heures trente, jeunes dames ! Ne manquez surtout pas vos classes, je ne me pardonnerai pas. »


Les deux jeunes filles se serrèrent un moment dans leurs bras. Ceux de Kiva, déjà grande, enserraient le buste de Lauren qui avait déposé les siens sur les épaules de la jeune fille. Ses cheveux ondulaient dans ses mains. Elles passèrent ainsi un moment, cerclées de gouttelettes, cintrées des derniers rayons flavescents, bien indifférentes au tumulte engendré par les élèves galopant tous azimuts.


A peine se connaissaient-elles, deux heures auparavant, elles s’étaient apprivoisées, comprises, chacune un peu admirée comme deux sœurs qui se seraient retrouvées après des années.

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