Karm Torr
Karm Torr
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Les croyances en la métempsychose sont révélatrices d’une conscience diffuse en la transcendance des…
J’ai rien compris.

Loé adressa un regard tout à fait soupçonneux à son maître. Il savait désormais que quand Karm prétendait n’avoir rien compris, c’était rarement la vérité.

Désolé, fit néanmoins le Padawan. Je peux peut-être…
T’sais quoi, interrompit Karm ? J’ai une idée…
Oh oh…
Comment ça, « oh oh » ?
Je vais nous réserver une place à l’infirmerie.
Genre…

L’Ark-Ni leva les yeux au ciel.

C’t’une idée vachement inoffensive, d’abord.
Ce serait bien la première fois.
J’vois que Thann déteint sur toi et que tu contestes mon autorité légendaire.
Hmm hmm…
Bref. On va te trouver un vrai élève. Genre un jeune. Que tu t’engages dans une relation pédagogique. Le mois prochain, tu seras un Chevalier Jedi et c’est l’genre de truc qu’on pourrait te demander.

Le Kuati pâlit d’un coup.

Mais… euh… enfin… je… je ne suis pas prêt, voyons…
Mais si, mais si, décréta Karm en se relevant. Allez, viens.

Le Gardien embarqua son Padawan pour quitter la salle de méditation et, après avoir longé les couloirs, ils débarquèrent ensemble dans la salle où un vénérable Sullustéen rangeait ses affaires, après avoir libéré sa classe d’Initiés.

Allons donc, Karm, seriez-vous venu suivre un cours ?
Non, même si j’suis sûr que vous regrettez l’élève modèle que j’étais.

Le vieux Maître Jedi se tourna vers Loé et, avec un regard rieur, dit sur le ton de la confidence :

L’un des étudiants les plus dissipés que j’aie jamais eus.
Je ne suis pas sûr d’être entièrement surpris.

Sans chercher à se refaire une réputation, Karm enchaîna :

On recherche un jeune qui aurait des prédispositions pour le domaine de l’esprit et qui pourrait profiter d’un tutorat personnalisé. Par Loé, hein, j’précise, pas par moi, c’est pas précisément mon domaine.
Ah, oui, fit le Sullustéen en se grattant pensivement derrière l’une de ses vastes, il paraît que vous allez bientôt devenir Chevalier, Loé.
Essayer de devenir Chevalier…
Je crois que personne ne doute de votre bon succès. Vous avez raison de vouloir vous essayer à la pédagogie, on manque toujours de gens impliqués et puis c’est un exercice très formateur. Expliquer, c’est comprendre : la clarté à laquelle nous invite le regard de nos étudiants illumine notre propre esprit.
Ah, tu vois, fit Karm à son Padawan, exactement c’que j’avais dit. En mieux tourné, certes.

Tout en leur répondant, Maître Duun avait consulté ses évaluations les plus récentes, sur son datapad.

Il y a bien la petite Kiva, qui a des prédispositions nettes, mais qui manque encore de confiance en elle. Je pense qu’elle gagnerait à être exposée à des profils diversifiés, plutôt que de se focaliser sur une sorte de compétition avec ses camarades.
Parfait, décida Karm.

Et c’est ainsi que son Padawan et lui partirent en quête d’une Mirialane miniature

Tout de même, maître, fit Loé au bout d’un moment alors qu’ils gagnaient les jardins, sur la foi des indications d’un groupe de jeunes Padawans, c’est assez intimidant. Si je m’y prends mal, je risque d’entraver ses progrès. C’est une responsabilité immense, que je ne crois pas m’exagérer.
Tu t’exagères rien, répondit le Gardien, former quelqu’un, à petite échelle ou pour un long moment, c’est une sacrée pression.
Quand je vous regarde faire, avec Thann, ou moi, ou en classe, cela paraît si facile.

Karm secoua légèrement la tête.

C’est venu avec l’habitude et ça m’intimide encore la plupart du temps. Mais c’est comme tout, c’t’une question d’entraînement. Ah, ça doit être elle, nan ?

D’un geste, l’Ark-Ni désigna la silhouette d’une jeune fille, assise sur l’un des bancs. Loé mit sa main en visière pour tenter de distinguer ses traits, mais finit par hocher la tête et les deux Jedis la rejoignirent. Karm s’assit sur le banc à côté de la Padawane.

Salut.

Pour le protocole, on repassera.

Moi, c’est Karm.

Présentation probablement inutile : Karm jouissait de sa petite célébrité au sein de l’Ordre, et en particulier parmi les Padawans. Ses aventures rocambolesques et son style radicalement à contre-pied d’une bonne partie des aînés de l’Ordre l’avaient distingué d’une bonne part des autres Chevaliers.

Et lui, dit-il en désignant le jeune humain d’une vingtaine d’années à la beauté époustouflante qui l’accompagnait, c’est mon Padawan, Loé.
Bonjour, fit Loé. Je peux m’asseoir ?

Le Padawan était donc sensiblement plus au fait des règles élémentaires de la politesse que son maître.

N’empêche, ce banc était déjà là quand j’étais Initié, ça change pas beaucoup la déco dans le coin…

Karm avait l’air d’avoir exactement le même âge que son Padawan, ce qui rendait sa déclaration un peu étrange.

’Fin bref. On discutait avec Maître Duun, il vantait tes mérites. Paraît que tu te débrouilles déjà pas mal avec les choses de l’esprit, c’est vrai, ça ?

Tout en parlant, le Chevalier se perdait dans la contemplation d’un parterre floral.

Perso, j’y ai jamais trop réussi. ‘Fin, à part user de la persuasion sur des gens vraiment, mais alors vraiment pas finauds, quoi…
Kiva Nidmu
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Assis au sol, les genoux enlacés dans ses bras, la jeune initiée zieute les autre devant elle d’un regard inquiet. Zofran, ce foutu Zabrak semblent toujours aussi doué avec son sabre, les jedi semblent si souvent lui porter de l’attention que Kiva porte à croire qu’elle n’a rien dans le ventre. Suite à quelque tour de passe passe au sabre, la mirialan soupira et tourna le regard vers une autre direction.

- Que fais-tu assis seule ici?

La tête de la gamine fit volte face à son interlocuteur, Velashera était debout à la regarder d'un regard questionné.

- Oh… maître Velashera, je…
- Vous semblez inquiète, je me trompe?
- Non, non… ça va.

Le regard de la jeune fille penchait vers le sol, parlant de lui-même sur l’état de la future padawan. la main du jedi vient alors lui toucher le visage pour lui redresser une mèche de cheveux avec douceur. On pouvait remarquer un tremblement, décidément la dame vieillissait, la raison pourquoi Kiva savait qu’elle se serait jamais son mentor.

- N’ai crainte, j’ai confiance en toi ma petite fleur de jeunesse.

Elle ne fit qu’un léger sourire pour ponctuer sa phrase et Kiva le lui rendit, mais de manière éphémère comme toujours. l’initiée mit ensuite sa main au sol pour s’aider à se relever.

- Je vais faire de mon mieux, maître Vel, je vous le pro…
- Ne me promet rien voyons, je suis vieille et cela ne ferait que t’ajouter un fardeau inutile sur les épaules. Fais-le pour toi, ou pour ta mère. Et cela dit, ce n’est point en sombrant dans ses pensés, assis par terre, que tu vas changer quoi que ce soit. Part donc à la grande salle t’entraîner au sabre, tu dois t’améliorer et tu n’y trouveras pas ce fameux Zofran pour te complexer d’avantage.
- Hmm… d’accord, merci, maître.

Elle souriait toujours en me faisant un léger signe de main pour me dire de déguerpir. Franchement, Kiva n’avait envie de retoucher à son sabre, elle obéit au jedi jusqu’à ce qu’elle arrive dans un jardin du temple, un banc se dressait devant elle, le vent soufflait légèrement et l'instinct lui révéla le confort de l’endroit.

Les fesses viennent alors soudainement s'écraser sur la pierre du banc. La tête penchée vers l’arrière elle prit une grande respiration avant de venir se remettre droite tout en fermant les yeux.

- Être en paix, ouvrir son esprit et ne faire qu’un avec la force. Lumière dans le coeur de ceux qui… qui, ah merde, c’est quoi déjà. argh!

Kiva en vient alors à lancer son propre sabre par terre. Un léger grognement se faisait entendre de sa bouche pour finalement laisser place un couinement de conscience. Ses deux mains se plaque sur son visage pour apaiser son esprit et c’est à ce moment là qu’on vint la faire sursauter d’un “salut” bien sec et anodin. Un léger mouvement de gauche à droite fut fait par la tête de l’initiée avant devenir fixer le regard du jedi devant elle. Son nom la fit un peu rougir et ses yeux restèrent rond jusqu’au moment où elle dû tourner la tête pour voir le second interlocuteur.

La réaction était semblable, mais Loé, elle ne réussit pas à le regarder dans les yeux plus de deux secondes avant de venir tourner le regard, intimidé par la beauté de ce dernier, elle ne se sentait clairement pas à l’aise dans la situation actuel.

- Bon… bonjours à vous maître Karm et bien sûr, vous pouvez vous asseoir j’imagine, le banc appartient à tous ceux qui désir s’asseoir.

Il faut dire que le jedi était tout de même doué pour briser un malaise rapidement, son aspect jovial et nonchalante inspirait une légère confiance soudaine à Kiva, assez pour qu’elle le puisse finalement le regarder sans avoir l’air d’une cruche. Il lui expliquait alors que maître Duun lui avait parlé d’elle, ce qui la surprenait un peu.

Et bien… je, je ne le sais pas.” répondit-elle gêné de la question, surtout quand le reste suivit, elle ne comprenait vraiment ou voulait en venir le chevalier jedi, demander de l’aide à elle pour l’aider lui? Elle? Aider le majestueux Karm Torr? Elle pouffait un peu de rire et apportait alors son regard sur l’apprentie en recherche d’une possible réponse.

- On… me dit souvent que j’ai de la facilité à ouvrir et comprendre les ponts qui nous relis à la force en fait. J’aime la ressentir et vivre en harmoni avec elle, comme si je n’étais qu’un prolongement de son existence. Je ne crois pas être plus douée que d’autre pour autant cela dit.

Elle tendit alors lentement sa main vers l’avant pour tenter de faire revenir son sabre de débutant, se disant qu’il vaudrait mieux ne pas le laisser au sol, mais un léger doute lui monta à la tête. Hors de question de ne pas réussir devant eux, Kiva se lève, fit quelque pas vers l’avant à quelque mètres pour venir ramasser son arme au sol et revint finalement se déposer sur le banc.

- Il est vrai que vous savez communiquer avec les animaux maître Torr? Et que vous êtes capable de ressentir la présence d’un bestiole caché sans même ouvrir les yeux?

Elle posait des questions avec intérêt, mais surtout pour dévier le sujet, être le centre d'intérêt entre deux hommes la rend plutôt mal à l’aise. Elle gardait tout de même des yeux d’enfant épaté par ce qu’elle voyait, il était tout de même rare de voir des jedi d’action présent ici. Elle souriait plus le temps avançait.

- Un autre initiée m’a déjà dit aussi que vous aviez déjà réussi à escalader à main nu la grande tour du temple à l’époque, c’est vrai?
Karm Torr
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Ouais, escalader des trucs, c’t’un peu ma passion dans la vie.
Ça et chercher les ennuis.
J’cherche pas les ennuis, c’est eux qui me trouvent.
Hmmm…


L’expérience des derniers mois suggérait à Loé que ce n’était pas tout à fait exacte. Karm avait un don certain pour s’embarquer dans les histoires les plus improbables dans les coins les plus reculés de la galaxie et son Padawan était à peu près sûr désormais que le Chevalier le faisait exprès.


En tout cas, Karm ne regardait plus Kiva. Il promenait son regard tout autour d’eux, comme pour admirer le paysage, et épargner ses yeux insistants à une Padawane dont il ne pouvait que trop bien comprendre la timidité. Lui aussi avait eu longtemps bien du mal à parler aux autres, particulièrement à son âge.


C’est cool, de communiquer avec les animaux, finit-il par dire après un moment.


La conversation n’allait pas droit au but, mais Loé n’en fut pas surpris : il avait rapidement compris que dans certaines circonstances, son maître empruntait des chemins détournés. La conversation de l’Ark-Ni était souvent à bâtons rompus : elle passait du coq à l’âne, et le Padawan se demandait si c’était un trait du tempérament du Chevalier ou bien un phénomène culturel. De ce qu’il en avait compris, la langue ark-ni avait sa propre logique qui facilitait les brusques changements de sujet.


Cool dans le sens où… Ben, tu sais, on nous dit de méditer, ici, et tout ça, et d’exercer notre esprit. D’apprendre des choses, puis de développer nos facultés psychiques, et compagnie. Et à force de faire ça, ben… C’est vrai que c’est facile de se détacher de la réalité du monde, dans le sens où…


Le Gardien interrogea son Padawan du regard, un peu perdu dans ses propres explications.


Dans le sens où plus nous avons des pouvoirs psychiques raffinés, plus nous sommes portés à cultiver un certain orgueil ?
Voilà, abonda Karm. Un animal, ça a un esprit évidement différent, plus… Simple en un sens. Mais sa vie est pas moins importante, j’veux dire, les choses dont il se préoccupe sont importantes pour lui, elles font sens pour lui, et communiquer avec lui, ça remet les pieds sur terre. En quelque sorte.
Vous savez, maître, c’est probablement plus simple de communiquer avec un esprit similaire au vôtre, un esprit conscient avec un langage articulé, qui partage vos structures de pensée, que de communiquer avec des esprits animaux radicalement différents.
J’sais pas… J’ai toujours trouvé que les pensées des autres étaient…


Comme il arrivait souvent, et cela c’était un trait culturel, l’Ark-Ni ne finit pas sa phrase. Chez son peuple, on laissait souvent ses mots en suspens, pour laisser les autres leur donner le sens qu’ils jugeaient le plus opportun : c’était une manière de construire du consensus, un exercice nécessaire pour une nation de nomades qui vivaient entassés dans des vaisseaux.


V’nez, on va s’promener, déclara-t-il soudainement, en se relevant du banc.


Les mains enfoncées dans les poches de son pantalon — comme à son habitude, il était habillé comme un civil, un peu contrebandier, plutôt que comme un respectable Chevalier Jedi — Karm s’engagea à pas lents dans les allées du jardin.


Du coup…


Loé l’observait du coin de l’oeil.


… ton sabre, il s’est retrouvé par terre, genre le vent l’a poussé, et c’est toi qui l’as un peu aidé à tomber ?
Je pourrais comprendre, intervint Loé.


Il échangea un regard avec son maître, qui lui fit un signe de tête encourageant.


Moi-même, j’ai toujours été plus à l’aise dans la manipulation de la Force que dans le combat au sabre. Souvent, je me suis demandé si les deux domaines n’étaient pas au fond… je ne dirais pas antinomiques, tu sais, opposés, parce que beaucoup de Chevaliers pratiquent très bien les deux, mais si différents qu’ils en devenaient, dans certaines trajectoires de vie, absolument inconciliables.


On aurait juré que les deux hommes étaient survenus dans le jardin pour une aimable conversation de tout et de rien avec Kiva. Et c’était à peu près le fondement de la pédagogie de Karm : quand on bavardait, on prenait confiance, on explorait librement des sujets divers, on se forgeait un esprit critique et c’était grâce à cet esprit critique que l’on pouvait ensuite progresser dans ses études.


T’en penses quoi, Miss Lanceuse de Sabre ?
C’est affectueux, précisa Loé.
’Videmment que c’est affectueux.
Je le dis juste parce que vous n’êtes pas tellement, euh…
Hmm… ?
Expressif. Au niveau du visage.
Ouais, j’suis vachement mystérieux.
Ce n’est pas précisément… mais oui, si vous voulez, oui, mystérieux. Très.
Kiva Nidmu
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D'un air de réflexion, la gamine fixe attentivement ses genoux et tentait de comprendre les paroles environnantes. À vrai dire, ses yeux se baladaient parfois vers les interlocuteurs quand elle ne comprenait pas ce qu'ils expliquaient et décidément c'était souvent dirigé vers Karm Torr comment il s'exprimait. Elle eu envie d'expliquer comment elle voyait la chose, mais le jedi se mit sur ses deux jambes pour déclarer une promenade de santé. Elle n'avait jamais vraiment réfléchie à une différence entre espèce intelligente et animale en réalité. Elle avait toujours visualisé la chose comme sa mère lui avait enseignée. La force trouve toujours moyen d'enseigner et de communiquer, peu-importe la manière. L'eau par exemple, Kiva se souvenait de ce moment passés à fixer la fontaine du temple, la communication semblait si proche que la gamine ne saurait dire si maître Velashera aurait pus faire mieux.

Après s'être levé du banc pour suivre les deux adultes. La question de Karm vis-à-vis le sabre qui était tombé au sol fit rougir et écarquiller les yeux de la mirialan. Elle eu envie de mentir et dire qu'elle l'avait échappée, mais l'intervention de compatie de Loé lui coupa la volonté de le faire. Pour la première fois, alors que ce dernier explique sa façon de penser, elle réussit à regarder le padawan dans les yeux sans broncher. Après cela, l'heure était venu pour que le jedi vint demander à la jeune fille de s'exprimer enfin.
Kiva gardait presque une minute sous silence, mais démontrant très bien par son non-verbale qu'elle réfléchissait. Les premières secondes de réflexion étaient cyniques, trouver des réponses que pour expliquer pourquoi elle n'avait aucun talent, mais elle eu un moment de volonté, elle devait se reprendre en main et elle savait comment le faire.

- Je crois qu'en fait... tout est conciliable avec la force, car la force nous relies tous à elle. Manier une arme c'est une chose, mais c'est la force à travers l'esprit qui guide le bras du jedi pour faire ce que les gens expliques comme étant si incroyable.

Kiva penche un peu la tête, d'un air plutôt défait. Les mots qui allaient suivre était toujours le même raisonnement, mais pour une fois, elle allait l'exposer.

- La peur, la lâcheté et la pusillanimité est, je crois, le vrai problème ici.

Elle n'osait pas vraiment continuer ses paroles, par peur de se faire chicaner par le jedi, ou par crainte de se faire dire qu'elle avait raison. Dans tous les cas, elle trouvait ce chevalier en effet très mystérieux, et mignon. Étrangement il avait toujours l'air si jeune et les dates de ses exploits prouvaient bel et bien qu'il n'avait point l'air de son âge. Loé lui, il était à faire rougir en fait, elle ne pouvait pas s'empêcher de se replacer les mèches de cheveux à chaque fois qu'il la regardait.

- Mon sabre me stresse, de voir Zofran être si doué fait que simplement me prouver qu’il y a un énorme gouffre entre moi et un chevalier tel que vous. Je me pose toujours plein de questions, je remet toujours tout en question en fait… mais au final, je sais que je dois m’améliorer et l’échec est frustrant. Pour ça que j’ai lancé mon épée...
Karm Torr
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Loé était à deux doigts de paniquer. Comment faisait-on dans ces cas-là ? Quand une jeune fille confiait son mal-être ? Quand on se trouvait avec la responsabilité d’une Jedi en herbe ? Qu’on devait gérer ses troubles et ses inquiétudes ? Cette conversation pouvait bien être anodine, certes, mais tout aussi bien elle était décisive et façonnerait le destin de l’adolescente. Loé avait l’impression qu’il ne serait jamais capable de se hisser à la hauteur de ces défis pédagogiques.

Mais c’est les gens, répondit Karm d’un ton tranquille, alors qu’un escadron d’initiés haut comme trois pommes fonçaient sur eux.

Le Jedi fit un pas de côté pour ne pas se laisser emporter par les enfants et leurs jeux, avant de reprendre, une fois la tornade passée.

Parler aux gens. Pas, genre, comme ça, de personne à personne, mais genre devant un comité, ou un conseil, ou une assemblée, j’trouve ça vraiment hyper flippant.

Ce qui, au fond, n’était peut-être pas très surprenant : Karm était un explorateur dont les missions ordinaires impliquaient des périples quasi solitaires vers des planètes désertes, en tête-à-tête avec les éléments.

Genre de temps en temps, j’dois aller devant une sous-commission du Sénat, à propos des nouvelles planètes, des colonies de peuplement, des transferts de réfugiés de guerre, ce genre de trucs, t’sais, et ils sont tous là derrière leur espèce d’énorme bureau à me regarder, c’est un peu horrible.

Et eux, bien sûr, ils maîtrisaient tous les détails de la loi républicaine et du savoir-vivre. Eux parlaient un basic parfait, qu’ils avaient généralement appris dès la naissance, peu importe leur origine. Karm, lui, bataillait avec une langue qui lui serait toujours étrangère, après avoir passé les premières années de sa vie loin, très loin de la République.

Et tu sais quoi ? C’est pas si grave. Personne est parfait. C’t’une platitude ce que je te dis là, mais c’est vrai. Loé, lui, tout ce genre de choses, il maîtrise sur le bout des doigts.
Je n’irais pas jusque là, intervint modestement le Padawan.
En plus il est tout plein d’humilité.

Les joues du Kuati rosirent et il baissa les yeux.

Et il est moins doué au sabre que moi. Mais du coup, c’est ça le truc, tu vois ? Être Jedi, c’est pas une recherche de l’excellence personnelle, au fond, c’est pas une aventure solitaire. Bien sûr, faut chercher à se dépasser et tout ça, mais la première chose à apprendre, c’est de se reposer sur les autres. C’est qu’on appartient à une communauté. Pas pour rien qu’on se spécialise, qu’il y a différents chemins à emprunter et tout ça. L’arme que tu dois apprendre à manier, avant tout, c’est pas le sabre, c’est la solidarité.
En plus, tu as beaucoup de temps devant toi, renchérit Loé. Ce que tu ne réussis pas aujourd’hui, tu peux le réussir demain, ou la semaine prochaine, et continue comme cela tout au long de ta vie.
Totalement.

En marchant, ils avaient pénétré dans le jardin botanique dédié aux herbes médicinales : là, les Guérisseurs et les spécialistes de l’AgriCorps s’occupaient à cultiver les simples qui servaient à certains des remèdes dont le secret se transmettait de génération en génération au sein de l’Ordre Jedi. Une Maître Neimodienne était d’ailleurs en train d’effectuer des relevés de croissance, armée d’un datapad.

Karm la salua d’un geste de la tête, mais la chercheuse n’eut pas l’air de les apercevoir, plongée qu’elle était dans son étude.

Essaie de pas te focaliser sur c’qui t’pose problème pour l’instant, suggéra Karm. Réfléchis plutôt… À ce que tu aimes faire ou ce que tu aimerais faire. Pas forcément, genre, dans dix ans, c’est hyper difficile de se projeter quand on est jeune, mais tu sais, de manière générale, au quotidien, c’est quoi ton truc ? Genre Thann, ma Padawane, c’t’une pro de la couture, et elle en tire beaucoup d’enseignements utiles pour ses progrès de Jedis.
Et de sacrées tenues.
Aussi.
D’ailleurs, je m’étonne qu’elle ne se soit jamais penchée sur votre garde-robe, maître.
Dixit le mec qui porte une robe de bure.

Loé esquissa un demi-sourire amusé. Il n’était pas absolument certain que son maître eût le moindre sens de la mode, mais au fond, il en était ainsi de la plupart des Jedis.

Alors, du coup, Kiva. Si tu pouvais choisir t’occuper ta semaine prochaine exactement comme tu voudrais, sans pression ni rien, qu’est-ce que t’aimerais bien faire ?
Kiva Nidmu
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Alors que maître Karm portait parole, un groupe d’initiés vint interrompre le tout par leur simple passage. Kiva, contrairement au jedi ne se distanca pas , fixant les jeunes passer autour d’elle, les yeux rivés sur l’un d’entre un précisément, un mirialan enfant qui se tenait devant elle. Les deux se regardèrent un instant, firent un léger signe de la main et prononcèrent une parole peu compréhensible, mais à la fois très religieuse. Simple route culturelle pour Kiva en réalité et qui, normalement, ne devrait pas être inconnue pour des gens qui ai souvent traîné avec quelqu’un de cette race.

Le troupeau fini par passer son chemin et cela coïncidait avec la reprise de parole du jedi. Il se confiait à son tour, en vrai, il était difficile pour une gamine comme Kiva d’imaginer les grand comme lui avoir peur de quoi que ce soit. Plus il en parlait, plus commençait à trouver les bureaucrate et politiciens bizarre. Elle croisait les bras pour réfléchir sur ce que Karm disait, sur le “ce n’est pas si grave”. En fait, s’était à la fois rassurant, comme si c’était ce qu’elle avait besoin d’entendre, mais à la fois, la frayeur restait bien en place. Elle souriait lorsque Loé vint répondre à son maître sur la question de ses qualités.

Quand le padawan lui rappela qu’elle avait beaucoup devant elle, Kiva n’eut peu d’option autre que de confirmer, vue l’âge qu’elle avait, certes, elle s’en faisait peut-être trop. L’endroit était humide, très humide, au point que la petite en grimaça légèrement. Certes, l’endroit est d’une beauté, surtout quand on s’y attarde de plus prêt, les plantes sont si puissantes et majestueuse quand elle y pense. La discussion repris sur la projection du futur, la couture, les vêtement du jedi et du padawan… c’est drôle comment des choses simple peuvent être si confortable.

“J’aurais aimé avoir plus de couleur sur ma bure moi.” dit l’initiée en empoignant le tissu de sa robe pour le secouer un peu. La question s’en suivi, mais elle ne surprenait pas Kiva qui s’y attendais un peu. Elle prit un moment pour ouvrir une petite porte, donnant accès à une genre de fougère que la jeune mirialan vint toucher du bout des doigts.

- Méditer, c’est ce que j’aimerais faire… prendre du temps entre moi et la force, la laisser me guider. Ça fait plusieurs jours que je n’arrive pas à me concentrer à cause du stresse, ou peut-être de l’anxiété? Je ne sais pas. Sinon, j’aimerais bien…

Un vacarme fit éruption dans le fond du couloir, forçant la jeune à sortir sa tête de la capsule botanique pour regarder d'où venait le bruit. Un petit droïde semblait arriver de manière pénible, incapable de rouler de manière droit, il avait renversé le Maître Neimodienne sur son chemin.

- V-3! Mais qu’est-ce que tu fait, fait attention!

Elle courut vers le maître sans attendre pour voir s’il allait bien, ce dernier avait plus eu de peur que de mal en fait.

- Je… je suis désolé, il est brisé et je tente de le réparer.

Elle regardait son petit droïde d’un air sévère et ce dernier eu un petit mouvement de recul. Après un léger soupire elle remit son regard vers le jedi et sourit de honte et gêne.

- Et bien… je vous présente V-3, c’est… mon droïde mécano, mon père me la donné avant mon départ en fait, c’est le maître Velashera qui me l’a dit car j’en ai peu de souvenir en fait.

Elle prit alors son menton entre ses doigt et réfléchis quelque secondes alors que V-3 restait silencieux.

- Alors oui, j’allais justement dire que j’aimerais aussi passer la semaine à rafistoler ce V-3. Il n’arrive plus à émettre un son pour communiquer et il peut que rouler de manière très courbé, c’est vraiment étrange, mais bon, je connais que les bases en robotique et disons que j’ai envie de le faire moi-même..
Karm Torr
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Loé s’était porté à la rencontre de la Maître renversée, qui pestait contre les droïdes. Certains botanistes de l’Ordre avaient des opinions un peu radicales à propos des robots : se plonger dans la Force Vivante conduisait parfois à mépriser les êtres mécaniques, une attitude que Karm, à cause de sa nationalité, était évidemment loin de partager. Du coin de l’oeil, il suivit les pourparlers apaisants de son diplomate de Padawan, avant de reporter son attention sur Kiva.

Viens, dit-il, on va faire un tour dans les hangars, j’vais t’présenter à quelqu’un.

Avant cela, il s’accroupit face au robot pour l’examiner sous toutes les coutures, mais ses talents en la matière se résumaient à estimer quand son propre astromech avait besoin d’une révision. Il leva le pouce en signe d’encouragement pour V-3, avant de se redresser et de faire un signe à Loé, qui hocha la tête. Puis, avec la Mirialane, ils quittèrent la serre où ils avaient fini par s’engager, en laissant au Kuati le soin de les rejoindre.

C’est pas les tutos qui manquent sur HoloTube, surtout pour les astromechs, c’est des robots assez répandus pour que chaque y soit allé de sa petite holovid. Mais t’as aussi plein de gens qui peuvent t’aider ici. Faire soi-même, ça veut pas dire faire toute seule.

Karm était de plus en plus préoccupé par ce qu’il estimait être comme un vent d’individualisme parmi les jeunes Jedis. La compétition exacerbée, parfois encouragée par les aînés, comme lors du Tournoi des Trois Cristaux, et la glorification des héros de l’Ordre avaient conduit selon lui un certain nombre de Padawans à vouloir faire leurs preuves par eux-mêmes, et seulement par eux-mêmes, sans considérer les vertus de la communauté.

Il y avait sans aucun doute quelque chose d’ironique à cette analyse de sa part, à lui qui était précisément devenu comme une petite célébrité au sein de son Ordre et dont l’attitude tranchait si souvent et si fort avec les habitudes du reste de la communauté.

Mais c’est une bonne idée d’essayer de bidouiller par toi-même, puis ça peut te donner un peu de matière à penser sur les Sentinelles. Tu sais, on parle beaucoup des Sentinelles qui chassent le Côté Obsucr et tout ça…

Loé les avait finalement rejoint en courant. Karm l’interrogea du regard.

Oh, elle va bien, fit le jeune Consulaire, à propos de la botaniste, elle n’est simplement pas très… disons… ouverte à la technologie, voilà.
Sans blague.

Loé, lui, partageait le goût de Karm pour les vaisseaux et les robots, mais c’était bien normal : d’abord, il était sur Coruscant, puis il avait grandi sur Kuati, dans les plus grands chantiers navals de la galaxie, à bord de l’immense anneau de stations spatiales qui entourait la planète.

J’disais donc, à côté des Sentinelles qui mènent des enquêtes et qui explorent le Côté Obscur, ben y a celle qui fabriquent des choses. Qui réfléchissent au travail manuel. De l’artisanat, de la technique, tu vois ? Thann fait ça, c’est son truc à elle, et c’est une voie très… Très fertile.

Les couloirs du Temple étaient baignées par la lumière des fins de matinée qui les pénétraient par les vastes arches dégagées dont le panorama s’étendait sur toute la jungle d’Ondéron. Des Jedis passaient là, parfois en grande conversation, parfois plongés dans des silences méditatifs, et il arrivait régulièrement que Karm saluât un tel ou un tel d’un geste de la tête.

C’qui faut voir, c’est qu’on peut méditer en travaillant. On vous apprend beaucoup la méditation, disons, silencieuse, t’sais, assis en lotus et tout ça. Et c’est hyper utile, mais comme tu t’en rends compte, des fois qu’on est stressés, l’immobilité, c’est pas l’idéal pour faire le vide en soi. On a besoin de s’occuper le corps.

Pour Loé, la méditation en action avait été assurément la partie la plus exotique de l’enseignement de son nouveau maître, quand Karm l’avait pris sous son aile, quelques mois plus tôt. Lui avait été habitué à une pratique consulaire tout à fait traditionnelle, qui prônait en quelque sorte l’effacement du corps pour l’élévation de l’esprit.

Le trio bifurqua dans un nouveau couloir, avant de passer une porte automatique qui s’ouvrit sur l’un des vastes hangars où l’on abritait les vaisseaux de l’Ordre Jedi. Celui-ci était presque entièrement occupé par l’ExploCorps et l’AgriCorps : on y avait des appareils de transport, usés par le temps mais toujours vaillants, des machines agricoles et des foreuses d’astéroïdes, et puis une petite collection de chasseurs individuelles.

Karm siffla entre ses doigts. Quelques Auxiliaires qui s’affairaient sur les vaisseaux se tournèrent vers lui un instant, avant de reprendre leur travail, et puis il y eut une série de bips un peu frénétiques, avant qu’un astromech ne surgisse de derrière des caisses pour venir se poster devant l’explorateur.

Bip bip bip !
J’te l’fais pas dire, répliqua Karm. Kiva, V-3, voici Blip, mon astromech favori. Blip, Kiva et V-3, qu’a quelques problèmes, semblerait-il.
Bip bip ?
Marche pas très droit et il arrive pas à parler, si j’ai bien compris.
Bip…

Blip entreprit de tourner autour de son collègue, pour jauger de la situation. Karm, lui, s’adressa à la Padawane :

S’tu veux, Blip peut t’aider dans tes réparations. Il est un brin caractériel…
Bip bip bip !
… mais plutôt doué. Ça t’permettra de savoir un peu où tu vas, histoire que V-3 se retrouve pas transformé en aspirateur ou quelque chose comme ça.
Kiva Nidmu
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La gamine ne pouvait pas s’empêcher de lancer quelque regard vers la jedi d’un air mal à l’aise. Karm prit alors l’initiative de quitter l’endroit tout en expliquant qu’elle aurait pu demander de l’aide pour le droïde. Kiva y avait déjà pensé en réalité, mais de pouvoir manipuler et gogosser son robot était pour elle, une bonne source d’amusement personnel. Elle savait bien comment pouvait fonctionner un droïde, comment le réparer même, à la base, elle devait surtout apprendre comme diagnostiquer les problèmes avant et cela prenait du temps.

Loé fini par arrivé vers eux en courant et Kiva lui fit un sourire chaleureux, les bras croisés dans le dos. Suite au nouvelle apporté par le padawan, La jeune fille eu une réaction un peu différente de celle du jedi.

- Je suis contente qu’elle aille bien! Elle ne méritait pas de se faire déranger sous un temps de paix personnelle.

La suite des explications semblait si poétique aux oreilles de Kiva, prendre soins de V-3 tout qu’en méditant semble si prometteur. Elle y pensait fortement jusqu’à l’arrivé au hangar, ou plusieurs vaisseaux étaient présent un peu partout. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici même si les initiés ne semblaient pas tant y être le bienvenu. Les yeux de la mirialanne furent rapidement conquis par un astromech qui vint les rejoindres à pas de course. Le regard pétillant de la gamine laissa place à un léger soupire auditif et aigu, dénonçant l’attirance que Kiva pouvait avoir pour les droïde. Les présentations étaient donc fait, l’initiée agitait sa main vers Blip avec courtoisie et excitation, sans oublier de venir déposer sa main sur la tête de V-3 pour l'affection.

- Je suis heureuse de faire ta connaissance Blip! Ta lentille est magnifique.

Elle prit finalement un air un peu plus sérieux en venant confronter Karm du regard.

- Mon père était un bon mécanicien en fait, j’ai un peu mentis quand j’ai dis que je ne me souvenais pas vraiment de mon père… il m’a expliqué en détail comment pouvait fonctionné v-3, comment l’entretenir et en prendre soins. j’ai tout simplement pas pris le temps de faire ce que j’avais à faire avec lui ces dernier jours et… à la base il avait tout simplement besoin d’ajustement au niveau de sa balance, mais… il déboulé toute les marches central devant la grande salle de méditation et depuis, le problème s’est tout simplement mis à créer d’autre soucis ici et là. Je soupçonne quelque trucs mais le grand test des initiées qui va avoir lieux dans pas très longtemps me stresse énormément et… bon.

Elle examinait son droïde du regard, passant ses doigts sur sa lentille pour la néttoyer.

- Vous savez, v-3 veux tout simplement dire 3ème vie. À la base, mon père la récupéré alors qu’il était presque en miette après une longue vie d’existence. Du moins, c’est ce qu’on en déduit vue son numéro de série. Père la retapé et vendu à quelqu’un d’autre pendant sa jeunesse et quelque année après il la encore retrouvé en morceau dans la casse. Il l’a réparé encore une fois et revendu comme neuf et… vous avez compris, il la sauvé encore une fois. La dernière fois fut la dernière car cela coïncidait avec ma naissance. Il a tout simplement décidé de m’en faire un partenaire. Ça me fait rigolé de savoir que ce droïde est surement plus âgé que nous tous ici réuni.

Elle s’ouvrait encore à Karm et son padawan, mais prit finalement Loé comme cible du regard.

- Tu es capable toi, de méditer tout en faisant un activité que tu aime? Tu as passé le test des initiés il y pas si longtemps et j’imagine que tu te souviens plutôt bien du stresse que j’ai présentement…

Le test approchait à grand pas en effet, trop vite pour elle, mais d’un regard extérieur, elle avait encore beaucoup de temps.
Karm Torr
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Hmmm…


Le Kuati secoua doucement la tête.


Sans doute pas tout à fait dans le sens de ce que mon maître suggère, non, concéda le Padawan en réponse à la question de la jeune fille. En réalité, cela fait quelques mois seulement que je suis les enseignements de Karm, mais avant cela, j’ai suivi un entraînement disons plus… traditionnel. En tout cas plus centré sur les méthodes de consulaire, et donc la méditation immobile, les exercices de la pensée, pour scruter le monde à travers la Force et percevoir les subtilités des esprits.


Le Padawan tourna vers son nouveau maître un regard où se lisait une admiration manifeste et, peut-être, sans qu’il voulût se l’avouer, quelque chose de plus. Karm, lui, était occupé à lustrer avec un chiffon le dôme de son astromech.


Mais j’ai assurément beaucoup appris comme cela. C’est une perspective très différente, beaucoup plus commune j’imagine chez les Gardiens et les Sentinelles Artisans que chez les Consulaires. L’enjeu n’est pas nécessairement de la maîtriser, pour moi, on ne peut pas exceller partout, mais plutôt de savoir qu’elle consiste, d’en comprendre les mécanismes et, à partir de là, d’éclairer mes propres choix. Mais mon maître est quelqu’un de très particulier. Dans le bon sens du terme. Dans le très bon sens du terme.
Oui, bon, ça suffit, là, j’vais rougir, marmonna Karm.


Les compliments le mettaient toujours un peu mal à l’aise, comme beaucoup de Jedis. Il releva les yeux et expliqua :


Loé a raison, c’t’une question d’entraînement. Méditer d’une manière ou d’une autre, c’est un peu un choix personnel, un peu… ben ça dépend de la carrière qu’on se voit adopter. Mais à ton âge, faut essayer de toucher à tout. Si ça te paraît compliqué comme concept, dis toi que c’est comme la danse. Tu fermes les yeux, tu suis le rythme, tu te laisses porter. C’est à peu près la même chose. Dans les grandes lignes.
Et pour les épreuves…


Loé haussa les épaules.


Il ne faut pas les voir comme un concours, une compétition ou quoi que ce soit de ce genre-là. C’est surtout pour savoir comment bien t’aider à progresser. Je sais que quand on ne les a pas encore passé, c’est très intimidant. Mais fais moi confiance.
T’sais, moi, quand j’étais initié… Bon, déjà, je parlais qu’à moitié le basic, alors autant te dire que c’était parfois assez rude, en plus j’étais malade tout le temps, rapport à mes origines et… J’suis quand même devenu Padawan et tout, j’ai pu progresser, malgré tous les blocages de départ. Du coup, ça a rien d’impossible.


Désormais, Loé brûlait de curiosité : son maître ne parlait que très rarement de sa jeunesse et encore moins de ses origines. Mais Karm se sentait porté à la confidence ce jour-là, essentiellement parce qu’il voulait empêcher Kiva de se sentir isolée et démunie. L’Ark-Ni grimpa sur une caisse pour s’y asseoir.


Mon peuple, ‘fin ma nation, tu vois ça comme tu veux, les Ark-Ni, c’est une toute petite population, pas très connue. On est des nomades, on vit sur les vaisseaux. J’veux dire, on se déplace tout le temps, on met jamais le pied sur une planète. À la rigueur, des astéroïdes, temporairement, et puis des stations spatiales, mais sinon juste les vaisseaux. Du coup, j’ai grandi, les premières années quoi, en atmosphère contrôlée, alors quand j’ai débarqué sur Ondéron, ça a été le grand choc viral et bactériologique.
Mais… je ne savais pas…


Karm haussa les épaules d’un air indifférent.


C’est pas grave, hein, j’ai survécu. Tout ce que je veux dire, c’est que je sais bien ce que ça fait d’être attaché aux machines. Aux robots, aux vaisseaux. Y a des Jedis qui comprendront jamais très bien, parce que pour eux la vie, c’est forcément organique, et la Force Vivante, c’est forcément du biologique, mais tu trouveras pleins de Sentinelles et d’Ace Jedis pour te parler de la Force et des machines.


Les pilotes d’élite de l’Ordre étaient d’ailleurs un peu plus disponibles, désormais que la trêve était signée et qu’ils ne se retrouvaient pas constamment mobilisés sur le champ de bataille. C’était une occasion en or pour s’entretenir avec eux.


Peut-être qu’une bonne manière de t’rassurer, pour les épreuves des initiés, ben c’est de leur parler. De comprendre comment tu peux t’entraîner tout en faisant précisément ce que t’as envie de faire. De pas avoir à choisir entre tes loisirs et tes exercices, mais de mêler les uns aux autres. C’est ça, grandir pour devenir une Jedi : mêler la Force aux aspects de sa vie, pour qu’elle devienne naturelle et quotidienne. Les mystères, tout ça, bof, franchement : la Force, ça doit être une compagne de tous les jours.
Kiva Nidmu
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La réponse de Loé fit faire une mine de questionnement au visage de Kiva, sans non plus donner l’air troublé, elle semblait surtout attentive à ce qu’on pouvait lui dire. L'expérience de Karm vis à vis sont passés était tant qu’à elle rassurante, elle ne connaissait que très peu la culture Ark-ni et prit enfin compte de la difficulté physique à vivre sa vie dans l’espace. Les Mirialans, c’était totalement le contraire en fait, leur planète natale était si peu propice à la vie que leur gênes se sont renforcés.

Les mots de Karm touchait profondément l’initiée au final, il l’avait approché de la bonne manière pour lui remettre un peu les idées en places. Elle se mordait la lèvre inférieur en fixant tous les pilotes d’élites plus loin qui semblait discuter ou prendre leur temps pour relaxer. Elle tournait ensuite la tête vers Karm d’un air amusé.

- Vous m’avez tant appris en si peu de temps maitre Karm, on dirait que j’ai tant de choses à apprendre de vous encore. Les Ark-Ni sont si intriguant je trouve, vous semblez avoir une culture très singulière.

Elle tournait ensuite la tête vers le padawan un peut gêné car elle avait l’intention de demander quelque chose.

- Et toi aussi Loé! J’aimerais beaucoup que tu m’apprenne à méditer et gérer mon stresse, les jedi consulaires sont des gens que j’admire beaucoup… Maître Velashera en est une et je l’ai toujours trouvé remarquable, comment elle est zen et calme dans toute ses entreprises...

Elle rougit un peu après s’être un peu emporté, se rendant compte qu’elle demandait tout de même beaucoup de choses à des gens qui la connaissaient à peine. V-3 tant qu’à lui ne perdit pas de temps pour s’avancer vers les navettes et les pilotes. La mirialane prit plusieurs secondes avant de comprendre que son compagnon était parti sans elle. Une panique silencieuse prit d'assaut son visage qui transférait son regard de Karm au pilote à de nombreuse reprise.

- V-3! Ici, non!

Elle vint mettre ses deux mains sur la tête du droïde pour l’empêcher d’aller plus loins et décidément, les deux n’était pas du même avis.

- Pas tout de suite s’il te plait, arrête! J’ai pas fini de parler avec maître Karm!

Elle finit par réussir à le faire arrêté et V-3 montrait son mécontentement en tournant en rond sur lui même. Certes, faire autant de raffut semble peu prometteur pour la discrétion et Kiva ressentit tout de suite les regards sur elle. “Mince” se dit-elle dans ses pensés, surtout quand elle comprit que des sourires avaient armés les lèvres des pilotes du hangar. La peau lui rougit spontanément… oui bon rougir, de leur peau verte, ce n’est clairement pas le rouge qui colore le visage d’un mirialan, mais plutôt un ton de vert plus foncé qui peut facilement être reconnue comme étant du rougissement chez les humains. Bref! Oui, Karm n’aura que très peu de temps pour comprendre que la gamine vint se plaquer contre son dos pour se cacher de la vue de la peuplade.

- Je ne suis pas présente! Compris?

Pas coiffé, avoir l’air d’une idiote, avoir un droïde défectueux, elle fixait Loé avec de grand yeux ronds.

- Il y a peut-être l’un d’entre eux qui va être présent au test pour choisir un padawan, qui sait! Je veux pas avoir l’air d’une cruche, comment je suis censé… comment tu fais pour avoir l’air si calme tout le temps? En pratique je veux dire!

Toujours les deux mains empoigné sur le linge de Karm, elle balança un peu sa tête pour voir devant et revint se cacher ensuite. Elle ferme ensuite les yeux pour mieux respirer, démontrant qu’elle essayait de garder son calme.

- Je panique pour rien, je dois prendre confiance.. je dois prendre confiance...
Karm Torr
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Pour éviter que quelqu’un ne décide de prescrire des anxiolytiques à la jeune fille, Loé suggéra :


Peut-être pourrions-nous chercher une salle de méditation ?
Ouais, fit Karm en réprimant un sourire. Faisons ça. Blip ?
Bip ?
Vérifie que V-3 fasse pas exploser un chasseur ou quelque chose dans l’genre.
Bip bip bip !


Et sur ces bonnes paroles, Karm se retourna vers Kiva, passa un bras protecteur autour de ses épaules et la pilote en direction de la sortie. Quand ils furent dans le couloir, Loé expliqua :


Rester calme, c’est un peu de l’entraînement, de la méditation et puis aussi une question d’expérience. Petit à petit, dans la vie, tu te rends compte que certaines choses ne sont finalement pas si graves, que les conséquences que tu prévoyais, et qui te paraissaient si dramatiques, sont en réalité ou bien improbables, ou tout simplement sans importance. Il faut se laisser le temps.
Après, compléta le Chevalier, tous les Jedis sont pas hyper zen ou je sais pas trop quoi, hein. Y a aussi une question de tempérament. C’est pas nécessairement un mal d’être émotif. Quand on vous dit de contrôler vos émotions pour pas aller vers le Côté Obscur, ça veut pas nécessairement dire qu’il faut vous en débarrasser, mais plutôt qu’il faut apprendre à vivre avec elle de manière enrichissante.


Loé eut un bref regard en coin pour son maître. Cette opinion-là, elle était loin d’être considéré comme orthodoxe au sein de l’Ordre Jedi et, une fois de plus, l’Ark-Ni exposait une conception assez atypique de la Force. Lors de leurs premières semaines ensemble, il avait éprouvé une perplexité qui avait confiné parfois à de la méfiance mais, petit à petit, le jeune homme avait appris à mieux cerner la philosophie de son nouveau mentor.


Arriver à mieux vivre avec ses sentiments… Disons que ça doit pas être une fuite en avant, tu saisis ? Faut pas forcément que tu te dises : zut, j’suis timide, j’dois prendre confiance en moi. C’t’un peu comme si je te disais de pas penser à un rancor, la première chose que tu vas faire, c’est de penser à un rancor, c’est forcé. Faut plutôt que tu te dises : pourquoi je suis timide ? Qu’est-ce qui m’inquiète ? En quoi j’ai raison ? En quoi ça peut être utile ?
Être timide, par exemple, ça permet d’être réfléchie dans une conversation. De ne pas donner son opinion à tort et à travers, au risque de dire quelque chose de faux ou de dangereux, mais de prendre le temps et d’avoir le recul nécessaire. Être timide c’est aussi… Observer les autres et bien les comprendre. Bien sûr, ça a toute sorte de désavantages, c’est une forme de handicap en quelque sorte, mais en te concentrant sur ce qu’il y a de positif et en apprenant à en faire des outils utiles à ton quotidien et à tes missions, tu arriveras à dépasser les mauvais côtés.


Une nouvelle fois, Loé sonda Karm du regard, pour voir si, selon son maître, il avait adéquatement restitué les enseignements que le Jedi lui avait lui-même dispensé ces derniers mois. Karm eut un léger hochement de tête, alors qu’ils bifurquaient dans un nouveau couloir, laissant les hangars loin derrière eux.


Là s’alignaient des salles de méditation, dont des voyants aux couleurs pâles, au-dessus des portes archées, indiquaient si elles étaient occupées ou non. Le trio finit par investir l’une d’entre elles, meublées de larges coussins circulaires, où ils s’assirent en tailleur. La vitre légèrement teintée laissait filtrer le soleil brûlant d’Ondéron et l’un des rayons, qui éclairait le visage de Loé, rendait la beauté du Padawan plus saisissante encore.
Si parfois tu as des problèmes à te concentrer pendant la méditation, le plus simple est de chercher quelqu’un avec qui le faire, expliqua Loé, parce que leur propre présence au sein de la Force, leur propre concentration t’emportera petit à petit comme une vague qui emporte le sable au bord de la mer. Ferme les yeux et imagine toi à l’océan. Le bruit du vent, l’odeur de l’embrun, les cris lointains des oiseaux pélagiques.


Pour sa part, Karm n’avait aucune idée de ce que pélagique pouvait bien vouloir dire, mais il avait fermé les yeux aussi et, sans beaucoup de difficulté, avait prouvé sa propre sérénité au sein de la Force Vivante : son souffle s’était ralenti et il se concentrait sur toutes les impressions de son corps, le sang dans ses veines, l’air dans ses poumons, la disposition de ses muscles.


Laisse la présence de Karm et la mienne t’emporter, continua Loé, d’une voix de plus en plus lointaine, sans la chercher, sans faire le moindre effort, sans essayer de rien faire. Abandonne toi au flux et au reflux de la Force, comme si les vagues t’emportaient, et quand tu sentiras que tu perds un peu pied, là seulement tu peux te concentrer, commencer à nager. Et tu verras que ce sera d’autant plus facile parce qu’en fait, tu auras déjà commencé à méditer.
Kiva Nidmu
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Karm était un spécimen très étrange, il semblait si distant au premier égard, mais en réalité, Kiva ressentait une volontée propre en lui. Elle avait l’impression que peu-importe le soucis qu’elle aurait eu, le jedi aurait tenté de trouver les mots et l’ambiance adéquat pour régler la situation. Lorsqu’il vint la prendre sous son bras, la peur fut apaisée et automatiquement oubliée par la gamine. Elle se trouvait si immature qu’elle en avait un peu honte, mais les mots échangés par les deux hommes empêchaient la petite de sombrer dans ses vils opinions.

Les deux personnages firent place à deux visions différentes par rapport aux émotions. Kiva trouvait intéressant le fait d’avoir plusieurs idéologies différente malgré le fait qu’elle partageait un peu plus la méthode de Loé. Elle se contentait de regarder les deux adultes d’un regard attentif, sans chercher à interrompre leur messages.

La salle de méditation n’était point étrangère pour la gamine qui ne prit place qu’après avoir laissé ses deux nouveaux partenaire s’installer. D’un simple geste, l'enfant prit la posture idéale pour se positionner sur le coussin, déplaçant par la même occasion, un dernier regard vers Loé avant de clore ses yeux. Être entourée de gens et de fonctionner en symbiose était en effet quelque chose que Kiva comprenait, mais qu’elle n’avait jamais vraiment mis de l’avant. C’était une bonne opportunité pour elle de changer ce soucis de solitude qui est, par ailleurs, loins d’être sa personnalité de base.

La mirialanne prit une profonde inspiration, imaginant le souffle d’un hiver hargneux se déchainer sur un col de montagne. L’expiration tant qu’à lui fut accompagné d’un dernier souffle, celui qui apporta les champs au printemps, à la fin de la hargne et la brutalité. Chaque respiration était guidées par les pulsions de la nature, de l’environnement et des saisons qu’elle pouvait bien connaître.

Un vent souffle, Kiva fut tenté d’ouvrir l’oeil pour satisfaire sa curiosité, mais une fraîcheur extérieur d’elle-même lui remit l’attention sur elle-même. Elle pouvait ressentir Karm, elle était certaine que cette vague était de lui, elle avait l’impression de si bien connaître l’énergie qui émanait de lui, comme s’il avait été auprès d’elle depuis l’éternité. En fait, peut-être que ce n’était point qu’une impression, la force attache toutes choses entre elle et cela ne s’explique pas toujours de manière interprétable.

Kiva se ressentait flotter dans les airs, dans l’espace, hors de son enveloppe physique. Elle connaissait bien la méditation et ses ressentiments, mais d’y être parvenu si rapidement? Loé marquait donc un point important en soulignant les bénéfices d’être plusieurs à méditer ensemble. Le souffle lent, presque inexistant, l’initiée ne donnait plus aucun signe de présence, profondément éloigné dans son esprit et dans sa communion avec la force. Elle restait froide de son physique, laissant parfois sortir un léger bruit ressemblant approximativement à un soupire ou à un grognement.

Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix.
Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance.
Il n'y a pas de passion, il y a la sérénité.
Il n'y a pas de chaos, il y a l'harmonie.
Il n'y a pas la mort, il y a…

À ce moment, la jeune fille fronça des sourcils et trembla des mains. Des ressentiments et des émotions lui perturba l’esprit. Un vent frais lui parcourait le visage, une tension, la crainte, la peur et la mort. Pourquoi si soudainement des termes si sombres venaient à elle? Non, ce ne sony pas ses pulsion, l'initiée ressent les émotions de quelqu'un d’autre et grelote maintenant de frayeur. Les poings serrés, tremblants, sa respiration devient plus rapide et saccadée. Le moment semblait si long et pénible, tel un cauchemar.

Une voix venait soudainement lui parler ”Retrouve-les, s’il te plait Kiva.” dit-elle avant de sombrer au silence. Kiva pensait reconnaître cette voix, mais elle ne put y mettre un visage. Le silence de la pièce semblait être revenu et Kiva ouvrit lentement les yeux, faisant mine de rien. Son esprit tordu, elle réfléchissait, se doutant qu’il valait mieux garder cela pour elle pour le moment, de peur de se faire dire que “d’entendre des voix” pouvait être mauvais signe. Elle espérait fortement qu’il ne s’agissait que du fruit de son imagination et la mirialanne le croyait, elle devait y croire.

- Désolé, j’ai perdu concentration, je croyais que… quelqu’un était entré.

Kiva ferme les yeux à nouveau suite à ces mots. Incapable de se concentrer à nouveau, elle se pinça la lèvre inférieure en maudissant sa curiosité.

- J’imagine qu’il existe une manière de méditer et visiter son esprit pour trouver une réponse que nous arrivons pas à résoudre n'est-ce pas? Comme quand on tente de résoudre une énigme, genre.
Karm Torr
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Il y avait la jungle tout autour d’eux, au-delà des couloirs du Temple, parfois calmes, parfois pleins de la course des Padawans en retard, qui cavalaient vers leur prochain cours, tant qu’un Maître ne les réprimandait pas pour leur précipitation. Karm se concentrait sur les circonvolutions des végétaux, sur la Force qui pulsait dans leurs veines à eux, en même temps que la sève, et sur la présence de tous les animaux qui les environnaient.

Les méditations de Loé étaient plus abstraites : elles embrassaient le temps et l’espace, elles essayaient d’appréhender ces concepts en eux-mêmes, pour se détacher de ce qu’il pensait être les contingences de la matière. C’était deux mondes qui entouraient Kiva, et deux mondes bien distincts l’un de l’autre : celui de la mystique sensuelle et physique de la Force Vivante et celui de l’ascèse qui tendait à un idéal cosmique.

Quand la jeune fille interrompit la méditation, en proie à ses inquiétudes, Loé ouvrit lentement les yeux, tandis que Karm, lui, demeurait immobile, la respiration régulière, le dos légèrement cambré. Le regard de son Padawan s’égara un instant sur son visage aux traits presque féminins, et puis Loé sentit en lui un trouble inexplicable et, avec prudence, il détourna les yeux.

Kiva se mit à parler et Karm, à son tour, rouvrit les yeux.

Tout dépend, fit Karm, quand la jeune fille les interrogea sur les vertus de la méditation.

Ça, c’était bien une réponse de Jedi.

Est-ce que tu penses que la réponse est à l’intérieur de toi ou dans le monde ?
Mon maître n’est pas un grand amateur des secrets de l’inconscient, expliqua obligeamment Loé, qui savait bien qu’à l’âge de Kiva, on n’était pas toujours disposé à ce que ses questions reçoivent toujours d’autres questions en guise de réponse.
J’ai jamais dit ça, protesta Karm.

Après un instant de réflexion, l’Ark-Ni concéda néanmoins :

Mais c’est sans doute pas tout à fait faux.
Au fond, la distinction n’est peut-être pas si importante que ça, poursuivit Loé, enhardi par cet aveu. Peut-être que les réponses à nos questions se trouvent en eux-mêmes et peut-être qu’elles sont à l’extérieur du monde et que nous devons chercher pour les découvrir. Probablement un peu des deux. Mais il y a en tout cas deux manières de concevoir la méditation, de ce point de vue.

Le Kuati interrogea son maître du regard et, d’un signe de la tête, Karm l’encouragea à poursuivre : c’était après tout aussi le but de cet exercice que de confier à Loé une responsabilité pédagogique, pour l’aider à mieux appréhender ce que pourrait être son rôle au sein de l’Ordre, une fois Chevalier.

Certains te diront que le but de la méditation, c’est de faire le silence tout autour de toi, de te couper du monde même en quelque sorte, pour te réfugier dans la Force et, débarrassée des distractions de ce qui est changeant et fugitif, prendre conscience de vérités sinon impalpables. D’autres, au contraire, suggéreront que la méditation, c’est faire le silence en soi-même pour mieux percevoir tout ce qui se passe autour de soi.

Et c’était évidemment vers cette seconde école que la préférence de Karm allait.

Bien sûr, les deux méthodes ne sont pas mutuellement exclusives, continua le Padawan, on ne peut pas les pratiquer en même temps, mais on peut choisir l’une ou l’autre, selon la situation.
Or, intervint Karm, le processus de choix, c’est déjà un début de vérité.

Le Chevalier considéra la Novice, avant de développer ce principe :

On vous enseigne beaucoup à pratiquer la méditation pour elle-même, parce que c’est un exercice important, mais il faut aussi savoir la pratiquer avec une intention, l’employer à quelque chose. Ne pas venir s’asseoir pour se dire « j’vais méditer parce que je dois méditer », mais plutôt se dire « j’ai besoin de telle réponse, de telle ressource, et je vais méditer de telle manière, pour y accéder ». La méditation est parfois le sabre de l’esprit, qu’il faut savoir utiliser comme un bon outil.

Karm s’abstint de rentrer dans le détail de sa théorie sur le sujet, qui s’éloignait sensiblement du dogme de l’Ordre. Il tenait la pratique de la méditation pour la méditation elle-même comme une forme de complaisance : venir s’asseoir dans une salle calme pour se ressourcer sans autre but, ce n’était jamais à ses yeux qu’intellectualiser une sorte de loisir aristocratique. Mais ces idées-là étaient sans doute trop complexes pour une jeune fille qui en était encore à ses débuts.

Donc. Tu dis que tu as senti quelqu’un entrer. Et c’est peut-être vrai. Peut-être que d’une certaine manière, ta méditation a pour objet une personne, qu’il s’agit de faire rentrer dans ton champ de perception et de réflexion. C’est pas une présence immédiate, mais c’est une présence que tu cernes, même si c’est encore difficile, à travers la Force.
Et ce qu’on veut dire, partant, c’est qu’il te faut méditer avec l’intention non de trouver le calme ou la sérénité, parce que ce calme n’est qu’un instrument de la méditation, non une fin en soi, mais de découvrir ce que cette présence veut dire, son identité, sa réalité.

Le regard si particulier de l’humain se posa dans le sien.

Est-ce qu’il y a des personnes dans ta vie qui te préoccupent de manière particulière ? En bien comme en mal, si je puis dire.
Kiva Nidmu
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Imobile, la mirialanne n’avait pas bougée d’un cheveu durant les explications données. Elle gardait les yeux fixés vers le centre de la pièce, bien attentive aux mots et aux idées. Le tout se terminait d’une question et d’un regard que Kiva eu finalement le courage de soutenir.

- Je… ne crois pas non. Maître Velashera compte beaucoup pour moi, peut-être que son âge avancé et son corps qui l’abandonne de plus en plus me préoccupe oui, mais...

Kiva détourna finalement le regard vers Karm, pour ensuite revenir se concentrer vers le sol, au centre. Elle connaissait bien l’énergie du maître qu’elle venait de mentionner et savait que ce n’était pas la tienne.

- Quelqu’un peut tenter de communiquer avec moi par la force? Ou ce ne peut qu’être mon esprit qui me joue des tours?

L’initiée était sur le point de dire qu’elle avait ressentit bien plus qu’une présence, mais elle se retint en marquant une pause. Elle avait bien sentit l'effroi de d’autre personnes, leur peurs et leur souffrances, des choses qu’elles n’avaient jamais vécu aussi profondément.

- La douleur, c’est ce que j’ai l'impression de vivre au plus profond de moi en réalité. La souffrance rejoint toujours mes rêves et mes pensées depuis quelque temps, mais ce n’est pas la mienne, j’ai l’impression que des gens m'appellent et me crient à l’aide sans cesse.

Son regard était pointé au sol depuis qu’elle avait commencé à parler et le remonta à ce moment précis d’un air inquiet.

- J’ai l’impression qu’en fait... je ne fais que ressentir une angoisse globale, comme si cette négativité était devenue puissante et pesante quelque part.

Certes, la gamine fait le lien vis à vis de sa planète d’origine, récemment conquise par les sith, l’anxiété créée par ce sujet devait y jouer pour quelque chose. Les gens souffraient-ils vraiment? La culture si distinguée des mirialane était-elle dangereusement en péril? L’enfant avait la certitude que oui, un poids lourd pour une enfant de son âge qui avait plutôt l’impression de vivre maintenant comme une réfugiée.

Kiva regarde les deux hommes dans les yeux, en commençant par Karm et en finissant avec Loé qu’elle ne lâchera pas du regard.

- J’ai peur d’être sur un chemin que je ne dois pas suivre, je médite toujours avec de la crainte, ou de la colère. D’être si inutile et… et jeune, alors que des gens sont si impuissant. Il y a des gens de mon clan sur Mirial qui, maintenant, ne peuvent sûrement plus vivre leur harmonie. On m’a souvent dit de m’affranchir de la crainte ou de la colère, car cela mène vers des chemins obscurs et je ne veux pas y sombrer.

L’attachement est prohibé oui, mais les mirialans sont, au final, toujours pris dans cette roue culturelle. Ce lien avec leur foi et leur tradition restera dans leur manière de vivre qu’on le veuille ou non.

- Mais dans toute cette marrée, je crois que des choses se cachent. Donc oui, j’imagine que travailler sur moi et de trouver la paix intérieur pour trouver des réponses est un bon pas pour commencer.
Karm Torr
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Loé eut un regard presque craintif à l’attention de son maître. Ce que racontait cette jeune Padawane dépassait de beaucoup les maigres compétences pédagogiques qu’il était prêt à se reconnaître. La crainte, la souffrance, telles étaient les portes du Côté Obscur et le Kuati ne se sentait pas de taille à recevoir sur ses épaules la responsabilité d’une conversation dont les conséquences pouvaient être si considérables.

Karm sentit sans difficulté l’inquiétude qui étreignait son apprenti et il eut un hochement de tête presque imperceptible pour lui confirmer qu’il reprenait la maîtrise de la discussion.

Alors peut-être que la méditation la plus calme n’est pas celle qu’il te faut. Viens, on va ailleurs.

Le Chevalier se releva avec souplesse et, quand ils eurent quitté la salle de méditation, il glissa au jeune Consulaire :

Tu peux récupérer mon datapad dans ma chambre ?

Loé opina du chef et, sans demander où son maître se rendait, il quitta les deux autres pour s’engager dans un nouveau couloir. Karm, lui, conduisait d’un pas tranquille la jeune fille dans une autre direction.

La peur, la souffrance, l’angoisse, c’est des choses qui font partie de notre monde, et quand on est rattachée à des gens qui souffrent, on peut parfois se laisser envahir par leurs perceptions. Des fois, c’est vraiment qu’on ressent leurs sentiments, d’autres fois, c’est juste notre imagination, mais n’importe comment, ça devient obsédant et plus on essaie de rechercher la paix, plus ça devient difficile.

Laissant les salles de méditation derrière eux, ils s’engageaient dans la section du Temple qui était dédiée aux pratiques martiales. Là, on trouvait les tatamis, les cours où l’on apprenait à reconnaître les différents types de blaster ou bien encore les salles de musculation.

Tu sais, c’est pas comme quand tu es un cours tôt le lendemain matin, le soir, tu te couches, tu dis qu’il faut absolument dormir pour être bien en forme, et plus tu te dis que tu dois dormir, mais tu parviens à fermer l’oeil. J’pense que tu dois essayer d’apprendre à méditer autrement que dans cette immobilité et cette disponibilité d’esprit où tu te laisses envahir par des émotions négatives.

Le Gardien passa la main devant un détecteur mural et la porte de l’un des dojos coulissa automatiquement. À l’intérieur, la salle était principalement occupé par un vaste tatami. Au mur étaient fixées une trentaine d’armes, pour la plupart des sabres lasers d’entraînement, dont les lames étaient inoffensives.

Karm retira ses chaussures pour monter pieds nus sur le tapis.

Je te propose d’essayer de méditer autrement. De te méditer pas en faisant le vide, mais en te concentrant sur quelque chose. Pas en essayant d’affiner les perceptions de ton esprit, mais en te focalisant sur les sensations de ton corps. Et c’est là, petit à petit, que tu vas te débarrasser de tes pensées inutiles, que tu vas arriver à faire la part des choses et à comprendre ce qui relève de ton angoisse personnelle et ce qui est vraiment une perception du monde extérieur, d’un problème que tu as le devoir de résoudre.

Le Jedi tendit la main vers le mur. Deux pommeaux de sabre se mirent à vibrer, avant de s’arracher d’eux-mêmes de leur réceptacle pour flotter entre la Padawane et le Chevalier. Karm s’empara de l’un d’entre eux, sans l’allumer, et laissa Kiva se saisir de l’autre.

Tu sais, on vous explique souvent qu’on porte un sabre pour protéger les autres. Et comme preuve qu’on est pas un Ordre cloîtré, déconnecté des réalités, mais que notre vocation est bien de s’engager dans les affaires du monde. Et c’est vrai. Le sabre est la preuve que tu n’es pas inutile, mais qu’au contraire, t’appartiens à une organisation qui œuvre à secourir les gens impuissants. Mais y a un autre aspect.

Loé était revenu, mais il se tenait sur le pas de la porte, dans un silence respectueux.

Apprendre à se battre, c’est apprendre à gérer la colère et la peur. La colère qu’éveillent en nous nos ennemis, parfois même la haine. La peur de mourir et que les autres meurent. La sensation du danger. T’affranchir de la crainte et de la colère, ça veut pas dire les ignorer. Les supprimer dès qu’elles se manifestent. Ça veut dire les comprendre pour les dissiper. C’est pas comme jeter l’eau de la paix intérieure pour éteindre l’incendie de la douleur, c’est comme avoir une bombe qu’il faut regarder puis démonter pour la désamorcer.

C’était un raisonnement bien peu orthodoxe qu’il lui dispensait là. Loé, quand il avait pour la première fois entendu des propos de ce genre de la part de son maître, s’en était inquiété. Désormais, il avait appris à se frayer un chemin dans la philosophie de l’Ark-Ni.

Les Siths vont te dire : plonge toi dans la colère, laisse toi submerger, tu y trouveras du pouvoir. Moi je te dis : accepte de ressentir cette colère, mais n’y vois pas une fin en soi. Ressens-là pour l’examiner dans ses effets, ses causes et ses conséquences. Et quand tu l’auras comprise, tu verras qu’elle n’est qu’un symptôme, et tu t’en affranchiras, parce que tu pourras te concentrer sur l’essentiel.

Le Jedi pressa le bouton du sabre et la lame blanche des armes d’entraînement se matérialisa instantanément avec ses vibrations caractéristiques.

Ne vois pas l’entraînement au sabre comme un exercice athlétique. Vois-le comme une méditation. Ne réfléchis pas à la tactique. N’essaie pas de te souvenir de tes katas. Frappe, bouge, pare, en rythme avec ton souffle, avec tes muscles, entends sans écouter, vois sans observer, laisse dans les mouvements de ton corps, dans toutes tes sensations, l’air dans tes poumons, les tendons de tes articulations, les pensées se défaire les unes après les autres. Alors à la fin tu auras l’esprit libre et tu pourras considérer tes problèmes d’un œil nouveau.

Karm fit un pas en arrière et se mit en garde.

Oublie tes leçons pour pouvoir les apprendre.
Kiva Nidmu
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Le premier enseignement était plutôt clair, rechercher la paix est en effet un sentiment qu’elle ressentait présentement. Karm réussit donc à faire comprendre une chose à l’initiée, elle essaie trop. Marchant côte à côte avec le chevalier, la mirialanne certifie bien comprendre en déclarant quelques mouvements de tête. Le portail s'ouvrit alors devant eux pour y dévoiler l’endroit, elle l’avait déjà vue et commençait déjà à se douter que le maître comptait se rendre là. Elle remarqua quelques secondes après que l’adulte avait retiré ses chaussures et la fillette fit de même avec presse.

Attentive, Kiva était un peu stressé d’aller vers une voie semblable. Peu combative, mais à la fois très curieuse de ce que Karm pourrait lui montrer, elle entrelace l’arme entre ses doigts et regarde Karm pour finalement lui offrir une attitude de quelqu’un qui était prêt à apprendre quelque chose. L’apprentissage s’assimile bien à un certain degré, l’exemple de la bombe fut changer le visage de petite, démontrant qu’elle avait saisi le tout. La suite fut accueillie d’une différente manière cela dit. En fait il est rare, très rare, qu’un jedi ose parler de sith directement à un initié et cela procure un léger arrondissement au niveau des yeux de Kiva qui démontre alors une émotion de surprise.

- Accepter ma colère?... ok-okais.

Elle fit finalement sortir la lumière de son sabre peu de temps après l’Ark-Ni. Elle le fixait d’un air un peu intrigué, car la curiosité avait pris le dessus. Elle ferme finalement les yeux tout en se mettant en position de combat. D’une position imparfaite, le sabre si facile à déloger de sa main, elle pensait à tout ce qui pouvait bien la préoccuper.

Retrouve-les, s’il te plait Kiva!

Encore? Cette voix, encore une fois, revint pleurer des paroles à Kiva. La respiration semble plus forte, comme si cette personne avait du mal à respirer. Le regard de la mirialanne fait alors face à Karm, le sabre un peu agité, elle semble paniquée mais à la fois déterminée à juste… essayer ce qu’il venait de lui enseigner. Maladroite, mais à la fois rigoureuse, elle s’approche du chevalier pour lui échanger un coup d’estoc au centre du corps. Lente, elle recule un peu pour mieux revenir faire quelque battement de sabre avec Karm. La mirialanne fait, au final, un peu n’importe quoi, mais pour la première fois, elle ressent une force qui la sort un peu de ses habitudes. Les deux mains bien serrées sur sa garde, la respiration de plus en plus forte, elle frappe et refrappe sans vraiment se poser de question. La petite oublie presque la présence du maître devant lui, concentré à ressentir cette douleur extérieur qu’est la peur, la souffrance et l’angoisse,

Le froid est submergeant, agrippant les os de son corps tel une plante grimpante. Kiva avait encore cette sensation étrange d’être ailleurs, mais à la fois assez présente pour continuer de tenter quelque série de coups digne d’un initié. Son catalogue est bien minuscule en fin de compte, rapidement elle reprend les mêmes pattern de combat. Sentimentalement, la mirialanne n’aime pas ce qu’elle accueille, cette peur, cette crainte et cette souffrance. La jeune adepte sers les dents et les poings alors qu’elle frappe à nouveau de son sabre devant elle. Elle ressent de la force, cette frustration en est-elle la cause? Kiva commence à se dire que oui.

Cette colère, qu’est-ce qu’elle peut bien être au final. Pourquoi est-elle si forte cette sensation, peut-être que… l’étudier plus en profondeur est une bonne chose finalement? Alors que la peur d'autrui semble la contenir, l’adolescente en vient à sympathiser avec elle, à en vivre maintenant sa propre peur, souffrance et angoisse...
Karm Torr
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Loé avait reculé dans un coin de la pièce, comme pour se faire oublier, et son regard suivait les mouvements de la jeune fille. Les attaques de Kiva étaient méthodiquement parées, bien sûr, mais le sabre n’était pas le but de l’entraînement. Le dojo ne servait guère que de prétexte et Karm aurait tout aussi bien l’emmener courir dans la jungle, pour la pousser au bord de l’épuisement.


Le Padawan avait mis de longs mois à comprendre la logique de son maître, et il était persuadé qu’à bien des égards elle lui échappait encore, peut-être précisément parce que toutes les actions de Karm ne pouvaient toujours se comprendre sous le seul sceau de la logique. L’Ark-Ni était un intuitif, un mystique : il se fiait à la Force et, guidé par ses instincts, il était de ces Jedis qui acceptaient que leurs décisions n’eussent pas nécessairement des bases rationnelles.  


Le Gardien s’abstenait de riposter aux attaques de la jeune fille. Il l’observait, simplement. Entre ses mains, la lame blanche du sabre d’entraînement virevoltait avec une aisance déconcertante. Toujours au bon endroit, toujours au bon moment, sans qu’il ne parût jamais en faire le moindre effort. Jamais il ne se sentait plus à l’aise qu’avec un sabre à la main.  


Ce qu’il voulait, c’était que l’initiée continuât à frapper, jusqu’à ce que la fatigue du corps remplace les triturations de l’esprit, et que toute sa colère s’investisse dans des gestes, dans des mouvements, pour en devenir une activité purement physique, qui lui libère l’âme et les pensées. Les minutes passaient et il la sentait faiblir. Ses coups devenaient plus erratiques encore.  


Et puis, d’un revers de lame, il fit sauter le sabre des mains de la jeune fille et l’attira par télékinésie dans la sienne, avant de désactiver les deux armes.  


Ne cherche pas à reprendre tout de suite ta respiration, déclara-t-il avec le même ton égal que d’habitude, en quittant le tatami pour ranger les sabres au mur. Reste essoufflée un moment. Sens tes poumons qui brûlent. Tes muscles endoloris. Ton corps fatigué. Concentre toi sur ces sensations. Laisse les occuper ton esprit. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus que ton corps dans tes pensées, et le mouvement de la vie qui l’anime.


C’était un exercice de méditation typique de ceux qui, au sein de l’Ordre, s’attachaient en particulier à l’étude de la Force Vivante. La pensée projetait constamment dans le passé et l’avenir, mais en cessant de réfléchir, on pouvait sentir pleinement le moment présent, et avec lui la Force qui vibrait en chaque chose.  


Tu as laissé ta colère dans le sabre avec tes coups. Tu l’as prise à l’intérieur de toi, tu l’as mise dans tes mains et tes mains l’ont jetée à l’extérieur. Maintenant tu peux la regarder, l’examiner, l’étudier sous toutes les coutures, et en chercher les causes et les effets. Maintenant tu peux la remplacer avec quelque chose d’autre. De plus positif. Assieds toi.


Lui-même s’installa avec souplesse, en tailleur, sur le tatami. Il fit un geste de la main à l’attention de Loé, qui les rejoignit, pour s’asseoir près de son maître avant de lui tendre le datapad que ce dernier avait demandé un peu plus temps.


Maintenant, respire profondément. Ne cherche pas à méditer. Ne cherche pas à rasséréner ton esprit. Respire juste. Rétablis ton corps. Travaille ton souffle. Laisse la fatigue succéder à l’adrénaline. L’épuisement n’est pas une mauvaise chose : c’est le prélude du repos, celui du corps comme de l’esprit.


L’Ark-Ni pianotait désormais sur l’écran du datapad.


Ensuite, faut que t’apprennes la mécanique.
Ou la couture, suggéra son Padawan.
Ouais. Les puzzles.
La menuiserie.
Ou alors tu te lances dans la correction typographique.
Ou le sudoku.
Bref, tu saisis le concept.


Possiblement pas.


Le Chevalier déposa son datapad sur le tatami, entre eux. L’écran affichait les schémas compliqués, en coupes, qui devaient être familiers à tout jeune Jedi de l’âge de Kiva : ils représentaient des sabres laser, et spécialement leur intérieur. Il y en avait des dizaines qui défilaient, avec des notes prises dans les marges, dans un alphabet qui n’était pas du Basic et qui ne ressemblait d’ailleurs à rien de ce que l’on pouvait voir communément dans la galaxie.


À défaut de pouvoir lire les annotations, la jeune fille se rendrait peut-être compte que tous ces schémas représentaient des sabres peu communs. Rien à voir avec ceux que la plupart des Jedis utilisaient.


Moi je fais ça, par exemple. Je dessine des sabres. Je cherche une… conception qui me convienne. Je me concentre sur l’objet, sur ses caractéristiques. Je fixe mon attention sur les moindres détails. Parce qu’une fois que tu as purgé ton esprit par la fatigue physique, ensuite, tu le disciplines par un exercice méticuleux et méthodique. Quelque chose qui exige de la patience pour de petites choses, afin de constituer un tout. Un artisanat ou une variété de puzzle. Idéalement, un peu des deux, comme la fabrication d’objets complexes.


Les Jedis Artisans ne comptaient certes pas parmi les spécialités les plus répandues de l’Ordre, mais Karm avait toujours eu un respect infini pour eux et il était convaincu de la pertinence de leur voie.


Pour résumer. Quand les émotions sont violentes et incontrôlables. Tu arrêtes de méditer assise à rien faire. Tu te dépenses. Tu te purges par l’exercice physique. Quand ton esprit est plus calme, ensuite, tu l’organises et tu le structures avec une activité récurrente et utile, que tu t’es choisie en fonction de tes goûts. Et une fois que t’as restauré un principe d’ordre dans tes pensées, ensuite, tu peux t’essayer à analyser toutes ces émotions que t’as mises à distance. Tu les comprendras pas d’un coup. Mais comme ton objet, tu les aborderas petit bout par petit bout. Avec patience. Tu vois c’que j’veux dire ?
Kiva Nidmu
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Kiva ressentait le besoin de reprendre sa respiration. Elle avait chaud et suait de grande goutte de transpiration qui lui coulait sur le long de la joue. L’angoisse était bien présente, mais cet épuisement qu’elle s’était fait dire de supporter la gardait loin de toute réflexion menant à l’isolement. L’initiée s’exécutait et, de son silence, prit le temps d’entrer en harmonie avec son propre corps. La Merialanne n’avait jamais eu une vision de la sorte, plus jeune elle était surtout focussé sur les autres et aujourd’hui la concentration se basait principalement sur ce qu’elle n’aimait pas d’elle. Ses muscles élancés par de mauvais mouvements de bras lui faisait un peu mal, mais elle ne s’en plaignait pas.

Kiva avait le regard planté sur le visage de Karm qui jouait avec son pad, ce dernier et son padawan énumérait les possibles activités à apprendre et la mirialanne fit des liens avec les enseignements qu’il lui avait inculqué plus tôt. Elle regardait les créations du maître avec le sourire et un grand intérêt. Attentive, Kiva buvait encore une fois chacune des paroles du maître.

Je bricole V-3 assez régulièrement, mais jamais je n’ai cru bon de le faire sous cet angle. Elle regarde alors vers le haut d’un air pensif. J’aime aussi beaucoup l’agriculture et le jardinage… Je crois comprendre oui, maître Torr. Je ressens en moi trop d’énergie dans ma tête et cela me fait angoisser, mais avec la méthode que vous venez de me montrer, j’ai l’impression de voir plus clair ce que je suis et ce que je ne suis pas. Décidément je me met beaucoup trop de poids sur les épaules. Elle redressait alors son regard vers le maître jedi avec un air attentif et sérieux. L’angoisse me dirige beaucoup trop à mon goût et je vous suis reconnaissante de me donner les outils pour évoluer.

La jeune fille s’inclina devant Karm de manière respectueuse. Respirant par le nez, elle n’avait toujours pas repris son souffle perdu dû à l'exercice. Fixant le pad, elle regardait les différents modèles de sabre passer devant elle jusqu’au moment où l'un d’entre eux lui fit briser son silence.

Celui-là! dit-elle en pointant du doigt l’un des modèles que Karm avait illustré. C’est mon préféré. De tout l’arsenal exprimé par le maître, elle avait bien choisi le plus extravagant du lot, ce qui démontrant une certaine nature de sa personne. Je ne sais pas quelle couleur lui irait le mieux… bleu, vert… ou peut-être jaune! j’aime le jaune, tel les abutilon pictum, vous connaissez? C’est une plante qui fait partie de la famille des malvacées, on peut en trouver à quelque endroit dans le temple, mais elles sont rares car elle ne pousse pas sur Ondéron. Je ne sais pas pourquoi ce sabre m'a fait penser à cela, c’est magnifique

L’attention que Karm lui offrait semblait faire beaucoup de bien à la jeune fille et le maître pouvait facilement le ressentir. L’énergie dépensée plus tôt lui avait retiré cette angoisse qu’elle supportait depuis le tout début de la journée. Kiva reprenait cependant un air sérieux devant eux.

Cependant, maître, je tiens à être honnête avec vous. J’ai vraiment l'impression d’avoir ressentie la douleur et le désespoir de quelqu’un d’autre pendant la séance de méditation, ainsi que pendant le défouloir au sabre. Je croyais être devenu folle mais, je le sais maintenant que ce n’est pas de moi. Je suis très religieuse vous savez et j’avoue être intriguée. Je sais que ma communauté est déchirée par la guerre présentement et… j’ai l’impression que c’est peut-être lié. Quoi que, en fait, j’ai l’impression que tous les malheurs sont dus à la guerre en fait.

La mirialanne venait alors se gratter l’arrière de sa tête avec une certaine gêne.

Es-ce que vous aussi la guerre vous… fait ressentir des choses négatives comme ça?
Karm Torr
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Ouais, fit le Jedi non sans une pointe de tristesse, les jeunes de nos temples se mettent souvent la pression. Je suis pas sûr que ce soit la meilleure manière de progresser, mais c’est pas de votre faute, c’est le système qui est fait comme ça.

Lui-même avait toujours eu l’impression que sa formation relevait d’une sorte compétition. Être le meilleur, pour devenir Chevalier. S’entraîner, constamment, et consacrer ses loisirs à se documenter. Au fil des années, il avait compris cependant que la fatigue de l’esprit et du corps, si elle était constante, ne produisait jamais de bons résultats. Les muscles et les pensées avaient besoin de se reposer.

Faut essayer de te rappeler que la Force, c’est fun. Pas toujours, mais parfois. C’est un truc cool dont on fait l’expérience et… C’est bien de s’émerveiller, c’est bien de jouer, c’est bien de se faire des potes. C’est tout aussi utile que d’être sur le tatami ou dans les Archives.

La jeune fille arrêta le défilement des sabres et le Chevalier esquissa un sourire amusé.

Excentrique, va.

Karm avait rencontré beaucoup de Padawans qui, au contraire, préféraient se fier aux schémas éprouvés. Les conceptions les plus classiques étaient celles qui formaient leur quotidien à l’entraînement depuis l’époque de leur initiation. Par conséquent, elles étaient les plus rassurantes et les mieux documentées.

Plus le sabre est complexe et inhabituel, plus ça exige de la pratique, souligna le Gardien, sans avoir l’air pour autant de vouloir dissuader la jeune Mirialan. C’est toujours plus simple de marcher sur les pas des autres, dans la percée qui a déjà été faite dans la neige, que de chercher à creuser son propre chemin dans les congères. Un bon Jedi doit chercher à faire les deux. Choisir ses moments d’originalité et compter le reste du temps sur la force du nombre et les sagesses qui l’ont précédé. Quant au cristal…

Le Jedi se pencha pour désactiver le datapad et le ranger dans sa poche.

Tu sais ce qu’on dit, c’est le cristal qui choisit le Jedi et pas le Jedi le cristal. C’est… parfois vrai, pas toujours. Mon conseil, mais c’est clairement pas une loi absolue ni rien, c’est d’entrer dans les cavernes l’esprit libre, en faisant confiance à la Force. Elle te conduira vers ce qu’il te faut. Et mon autre conseil…

Loé près de lui eut un léger rire.

Ben quoi, j’ai plein de conseils !
Je n’ai rien dit, fit le Padawan.
Hmouais… Mon autre conseil, donc, c’est de pas trop interpréter ce que tu trouveras. C’est pas parce que c’est vert que t’es condamnée à devenir Consulaire…
Condamné, dit celui qui se destinait lui-même à en devenir un ?
Non mais tu vois ce que je veux dire, quoi…
Tsss…
La couleur c’t’une chose, la carrière c’en est une autre. On peut manquer de clairvoyance en sachant pas reconnaître les signes, mais on peut aussi pêcher par trop d’insistance, en cherchant à tout décrypter.
C’est le paradoxe du pazaak, renchérit son apprenti. Tu sais, tu joues aux cartes et tu dis que l’adversaire en face de toi bluffe. Mais si ça se trouve, il bluffe le fait de bluffer. Ou il bluffe le fait de bluffer de bluffer. Plus tu y réfléchis, plus tu rajoutes des couches. Au bout du compte, si c’est confus que tu pourrais jouer la chose à pile ou face. Il faut parfois se satisfaire de ses conclusions.

Leur aîné hocha lentement la tête. Cela dit, ce que la jeune fille leur exposait de ses visions méritait que l’on s’y attarde et, dans ce cas précis, Karm ne pensait pas qu’ils en étaient arrivés au bout du mystère. Il l’écouta attentivement, encore peu familier de ce genre de pouvoirs qui, des mois plus tard, devaient pourtant lui échoir à lui aussi.

J’ai un rapport particulier à la guerre, répondit-il un peu évasivement. Mais en tout cas, c’est tout à fait possible. Que tu ressentes la peine de ton monde natal. De personnes précises, liées à toi d’une façon ou d’une autre. La Force est une affaire d’affinités, après tout. Peut-être… Peut-être qu’un voyage auprès de l’un des camps de réfugiés mirilians t’aiderait à développer cette affinité.

Se rendre sur la planète elle-même, en plein espace impérial, était hélas exclu, mais certaines communautés avaient fui la guerre et la République les avait accueillies. Dans des conditions plus ou moins reluisantes.

Je pourrais t’accompagner. L’ExploCorps a participé à la relocalisation de certains groupes, j’ai mes entrées. Ce serait un voyage difficile, cela dit. Psychologiquement. Ces gens ont une histoire douloureuse. Mais de ce que tu me dis, avec tes visions, la douleur est déjà présente. Il faut lui donner une utilité, maintenant. Et découvrir auprès d’eux qu’elle n’est pas le bout du chemin. Qu’il y a d’autres possibilités. Tu vois ce que je veux dire ?
Kiva Nidmu
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Kiva Nidmu #666699





Attentive, elle ne put que sourire en silence en appréciant la complicité du maître et son padawan malgré leur différence. Il faut le reconnaître, Kiva ne savait pas ce qu’était le pazaak, mais en empilant les informations offertes par les deux hommes, elle réussit tout de même à en tirer quelque chose. Le maître jedi ne parlait cependant jamais vraiment de lui en profondeur, décidément, elle était le sujet et acceptait cela malgré sa malsaine curiosité.

- J’avoue n’avoir jamais réfléchi à la question, j’ai toujours… Un petit regard gêné s'empara de ses yeux… plutôt pensé à l'esthétique de la chose, mais maintenant que vous en parlez. Elle prit alors un air de réflexion avant de reprendre à nouveau : En sommes, être patiente, ne pas trop anticiper quoi que ce soit et faire confiance en la force (Comme toujours hein). Pour ce qui est du plaisir en la force, je comprend mais j'ai l'impression que les gens n'aime pas nous voir la démontrer, comme si nous étions de trop dans la galaxie et que nous devions rester subtile. J'ai parfois l'impression qu'on veut que j'en ai peur en fait.

Le sujet suivant fut plus percutant, elle ne s’attendait pas vraiment à une proposition du genre. La frayeur fut la première sensation ressentie par la mirialane, serait-elle à la hauteur de ses semblables? Supporter et comprendre un malheur à une si grande échelle donnait le vertige à la jeune fille, que pouvait-elle vraiment savoir de leur problème, alors qu’elle avait toujours été sous le confort du temple.

La seconde émotion fut la sympathie, pourquoi la peur? Ces gens souffrent et je peux les aider, devenir meilleur et tous les sauver! C’est ce qu’elle aimerait du moins, exagérer furent ses premières pensées, mais pire serait d’être lâche non?

L’évidence et la compréhension des enjeux et des conséquences. La troisième étape, liée à la réflexion, sur comment le faire et connaître ses limites. Le maître Karm proposait à l’élève de l'accompagner cependant, même si elle échoue lamentablement, il va pouvoir contrôler la situation, c’est rassurant.

- Vous… Prendriez le temps de faire ça pour une initiée qui sort de nul part? Elle souriait un peu, amusé et touché par l’attention que Karm pouvait donner à ses problèmes alors qu’au final il n’avait aucune vraie responsabilité envers elle. J’aimerais énormément pouvoir le faire oui! Kiva ne comprenait définitivement pas encore l'ampleur de la difficulté que Karm avait évoqué, mais elle montrait une grande rigueur à chaque fois qu’il s’agissait d’aider son prochain. Moi ce que je veux c’est, oui de répondre à mes questions, mais je veux surtout arrêter… ça Kiva prit une pause en fixant le vide, incertaine du mot à employer. leur douleurs.

- Padawan Loé disait alors soudainement la mirialane en tournant la tête vers le padawan avec un air de curiosité. C’est quoi le pazaak? Elle dégageait une pureté des plus misérable, elle n’avait jamais vraiment quitté le temple et ses connaissances du monde se limitaient beaucoup. J’aime beaucoup jouer aux jeux stratégiques qu’on nous offre au temple, mais on nous en rapporte rarement des nouveaux.

Karm Torr
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Ah, ça, les gens sont pas super fans de la Force, ces temps-ci. C’t’un peu curieux, je te le concède : ça leur va que Machin Bidule soit champion galactique de lancer d’enclumes et puisse leur réduire le crâne entre le pouce et l’index ou que Truc Muche le Cyborg se connecte à l’Holonet avec son nombril, mais qu’on fasse pousser des pissenlits par la force de la pensée, ça, ça va trop loin…

Le Jedi haussa les épaules.

La réponse facile, ce serait de dire que les Siths nous ont donné mauvaise réputation. C’est sans doute une bonne part du problème. Qu’est-ce que les gens vont comprendre de la différence entre un Sith et un Jedi, si on veut cloîtrer dans nos Temples, qu’on se balade avec des vêtements chelous et qu’on leur sourit en toute circonstance avec la sérénité du type qu’en est à son sixième joint ?

Loé s’éclaircit la gorge et lança un regard appuyé à son maître, probablement pour l’inciter à faire une réponse un peu plus ordinaire.

Ah… euh…

Karm se massa la nuque.

Ouais. Ce que je veux dire, c’est que notre relation à la société est difficile. Pour une part, c’est de notre faute. Pas uniquement, et faut pas adopter une attitude excessivement… Critique ? Mais pour une part, quand même. Quand on est Jedi, faut aussi réfléchir à comment se rendre compréhensible et accessible aux autres. Toute notre vie ne peut pas être consacrée à cultiver uniquement ce qui nous rend différents et exceptionnels, tu vois ce que je veux dire ? C’est utile d’avoir un esprit de groupe, mais la limite est parfois fine, entre le groupe et la secte.

Le Chevalier sonda son apprenti du regard, pour vérifier si ces formulations lui paraissaient plus accetables.

Parler aux gens de ta diaspora, évidemment en étant accompagnée de Consulaires ou de Chevaliers Mirialan, et donc de moi, c’est un peu de ça aussi. Tu viens les aider, mais tu viens aussi leur montrer que tu es encore comme eux. Que vous avez eu des expériences radicalement différentes dans la vie, mais que tu te sens en solidarité avec eux. Faut accepter avec humilité que tu peux pas les comprendre entièrement, mais ne pas non plus se sentir comme une étrangère parmi eux. C’est difficile, ça demande de tâtonner, mais ma foi, c’est en tâtonnant qu’on devient tâtonon.

Il eut l’un de ses rares sourires, mais c’était un sourire chaleureux et encourageant.

Pour le pazaak, c’est un jeu de carte où… Tu as des cartes d’un certain numéro, que tu joues contre ton anniversaire pour t’approcher le plus près d’un certain chiffre. Je crois.
On sent le spécialiste, ironisa Karm.
Ah, parce que vous savez y jouer, vous, peut-être ?
Non mais moi, dans les cantinas, je joue aux fléchettes hyper soniques. Je suis cool, qu’est-ce tu veux.
C’est cool, le pazaak !
Sans doute.
Enfin, je crois…

Loé haussa les épaules. Il était encore plus habitué aux conversations mondaines qu’aux loisirs des tripots de la Bordure Extérieure.

En tout cas, si tu veux des jeux stratégiques, je pense que tu peux tout simplement demander aux gens de l’ÉduCorps, il y a je crois un budget pour ce genre de choses. Avec un argumentaire bien ficelé…
Que Loé t’aidera à rédiger.
Euh… Oui, bien sûr, pourquoi pas. Avec un argumentaire bien ficelé, donc, je doute qu’on te le refuse.
Puis c’est pas pour le prix que ça doit coûter…
Vous savez le prix d’un jeu de stratégie ?
Je sais le prix des fléchettes hypersoniques.
C’est une obsession, ma parole…
Pas une obsession, une passion. Nuance.

Le futur de gameuse de Kiva étant néanmoins acté, Karm en revint à leur sujet principal.

Ce que je te propose, c’est de commencer par t’accompagner pour faire le tour des Chevaliers et des Maîtres Mirilian, au cas où tu oserais pas le faire toute seule. Deal ? Comme ça, tu vois leur point de vue et on commence à imaginer le genre de rencontres qui sont possibles avec la diaspora. Loé va t’aider à identifier les bonnes personnes pour des conseils en matière de visions et tout ça, des gens plus compétents que moi. Ce sera une première étape sur un chemin qui sera peut-être long, mais qui n’a rien d’impossible.
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Je comprend oui… Dis-je en comprenant bien le message partagé par Karm vis-à-vis de la complexité de la relation entre l’ordre et le reste. Je vais travailler dur pour aider l’image de l’ordre!

La discussion semble devenir de plus en plus légère et cela ne me déplaît pas du tout. Karm a un jolie sourire et je ne pus qu'enchérir en lui offrant le miens avec beaucoup trop d’énergie.

On va donc aller voir l’Educorps ensemble et tu vas m’aider a choisir quelles sont les meilleures activités? Tel une magicienne, je me retrouve à côté de Loé pour lui prendre le bras gauche dans une de mes mains. Va falloir qu’on regarde si on peut aussi se procurer ce jeu de fléchette hypersonique Mon regard se pose sur le maître jedi d’un air amusé Monsieur Torr va devoir nous montrer à quel point il est fort à ce jeu non?

Je ne laisse pas trop de chance au padawan de répondre, venant vite lui tirer le bras en direction de la porte. Les maîtres mirialan? répétées-je après avoir entendu les mots qui stoppèrent mes jambes dans leur tentative de sortie. Ils se font plutôt rares ces dernier temps depuis que Mirial a été… m’enfin voilà, oui, j’aimerais beaucoup qu’on aille les rencontrer ensemble si vous en connaissez. Je m’avance donc vers le jedi en lâchant prise sur mon acolyte et fait une petite courbette de politesse devant son maître pour le remercier encore une fois. Vous êtes vraiment gentil Karm, j’ai hâte d’apprendre davantage de choses avec vous, vous semblez savoir énormément de chose hors du commun! Les yeux grands ouverts vers le jedi, j’allonge mon bras pour venir ressaisir celui du padawan.

Et ça va me faire plaisir de t'enseigner les formes de bases de notre dialecte mirialien! Faut quand même savoir comment se présenter non? Sachant un peu l’historique de l’apprentissage du langage commun du maître, je trouve l’idée proposée plutôt amusante. Bon allez! On doit aller faire de la paperasse pour pouvoir avoir la chance de jouer à des jeux, ça va être marrant! Le mot marrant est un adjectif totalement faux quand on parle de bureaucratie et je le sais, mais je dois bien mettre un peu de pression sur Loé pour rendre ça amusant non?

J’espère que Blip et V-3 n’ont pas fait de bêtise pendant notre absence…. Le doigt sur l’écran installé sur le brassard de mon poignet, je tente de communiquer avec les deux droïdes V-3? Dit-moi que tu n’as rien cassé s’il te plait… Un grésillement bien assourdissant fit raidir mon visage sur le coup, mais un “blip” rassurant s'ensuivit et clairement il ne s’agissait pas de V-3. Merci pour ton aide Blip, tu es un amour… promis, prochaine fois qu’on se voit, je te fais un nettoyage de lentille hors pair!

Bip

Je crois qu’il est content! Annoncés-je le sourire aux lèvres et heureuse de ma journée





S’ouvrir en la force, apprendre à la ressentir et à la comprendre. Nous n’avons pas répondu à toutes les questions, mais la volonté d’y répondre est présente dans mon cœur et c’est ce qui va me faire grandir. Ressentir l'appui du chevalier jedi Karm Torr est encourageant pour moi, ne pas me sentir jugée, jaugée ou martelée est si apaisant que je me sens d’attaque pour n’importe quel défi qui se met au travers de ma route. Je ne le remercierai jamais assez pour les outils qu’il m’a offerts pour progresser aujourd’hui. Loé… Karm, soyez fort, soyez brillant et que la force soit avec vous.

Tel est la voie de mon cœur, de mon corps et de mon esprit.
Tel est la voie de la force.

FIN RP
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