Karm Torr
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Vous lui faites confiance, demanda Mimésis alors qu’elle accompagnait Karm pour contourner l’entrepôt qui, quelques minutes plus tôt, s’était vidé d’une bonne partie du gang de Ratax, dont les gros bras s’étaient précipités sur les motos speeders pour rejoindre celui où le matériel médical durement piraté était désormais pris d’assaut par des pillards sortis de nulle part ?
À qui ? Maxence ?
Déjà.


Karm jeta un regard en biais à la Bothane et se retint de répondre « plus qu’à toi, déjà ».


Et puis ?
La Rodienne.


Le Jedi haussa les épaules, avant de désigner l’entrepôt de la tête.


J’pars par là.


Mimésis considéra la façade qu’il désignait, dépourvue d’échelle, sans parler de turbolift. Elle fit un geste vers le sac à dos du Jedi.


Parce que vous avez un jet-pack là-dedans.
Nan, répliqua Karm d’un ton dégagé, mais j’fais plein d’squats, j’ai une super détente et un fessier du tonnerre.


Et sur ces bonnes paroles, le Gardien s’élança vers la façade, qu’il escalada, de fait, avec une agilité surprenante. Mimésis s’accorda quelques secondes pour vérifier que le fessier en question était bien à la hauteur de sa tonitruante description et puis, avec un petit soupir, elle acheva de contourner l’entrepôt pour forcer la porte de derrière, dont elle doutait qu’elle opposerait beaucoup de résistance à ses talents de hackeuse.


Pendant ce temps-là, l’acrobate de Jedi s’était établi sur le toit et, après avoir abandonné là son sac à dos pour être plus libre de ses mouvements, il se dirigea droit vers la porte de service, protégée en théorie par un système de reconnaissance digitale qui avait dû fonctionner un siècle plus tôt et en pratique par une sacrée dose de rouille. Personne ne devait jamais grimper là. Karm tendit l’oreille puis sortit son sabre laser et trancha la jointure entre la porte et le permabéton, avant de se faufiler à l’intérieur.


Quand il eut descendu précautionneusement l’escalier minéral qui débouchait sur la galerie formant le second étage de l’immense entrepôt, il entendit monter vers lui des bribes de conversation largement incompréhensibles. C’était peut-être l’un de ces argots du basic qu’on parlait au-delà du Noyau ou peut-être une langue particulière dont il ignorait tout. Difficile de savoir si les quelques loubards restants s’inquiétaient de l’attaque sur l’entrepôt médical ou parlaient de la pluie et du beau temps.


Karm se faufila sur la galerie extérieure, pour jeter prudemment un coup d’oeil en contrebas. L’entrepôt était encombrée par des étagères immenses remplies de caisses, sauf l’entrée principale, dont l’espace dégagé offrait le rare endroit vaguement convivial aux membres du gang. Ceux qui restaient patrouillaient entre les caisses, sauf trois femmes avachies sur les canapés et plongées dans leurs datapas, avec leurs blasters sur l’enrouleur d’une grosse bobine de câble industriel qui faisait office de table.


Le Jedi bondit avec souplesse sur l’une des étagères et se laissa glisser jusqu’au sol. Il avait aperçu du coin de l’oeil Taha’san et Maxence sur la galerie supérieure : leur laissant donc ce terrain de chasse, et l’arrière de l’entrepôt à Mimésis, il comptait nettoyer l’entrée principale, pour s’assurer toutes les portes de sortie.


Et puis ce furent les premiers coups de blaster. Le réflexe de regagner l’étage supérieure pour porter secours à Maxence, mais autant inviter les trois mercenaires du salon de fortune à les prendre par revers. Karm s’élança dans les travées, alors que les femmes se précipitaient sur leurs propres blasters. Derrière lui, il entendit d’autres tirs : Mimésis avait maille à partir avec ses propres clients du jour.


Soudain, l’Ark-Ni émergea d’entre les caisses, sabre à la main.


C’est qui ce débi…


L’insulte fut coupée nette par l’activation du sabre laser.


Oh putain oh bordel oh…
Mais sulfatez-le, sacs à mucus, restez pas plantées là, sulfatez-le, beugla la troisième en pressant la détente de son blaster.


Mauvaise idée.
Comme elles purent le constater.
Très mauvaise idée.


Les tirs de blaster se heurtèrent à une barrière de sabre laser, et la barrière se transforma en miroir, et les trois mercenaires durent plonger derrière les canapés défoncés pour éviter de se faire carboniser par leur propre assaut. Sous ce couvert bien précaire, elles continuèrent à arroser le Jedi. Le feu nourri avait au moins pour mérite de forcer Karm à se concentrer sur ses parades, en l’empêchant d’avancer trop vite.


Les trois femmes, constatant le peu d’effet de leur stratégie, se redirent promptement à l’évidence. Les tirs s’arrêtèrent d’un coup et elles s’élancèrent en direction de la sortie.


KARM, lança depuis les rangées la voix forte de Mimésis, ATTRAPE ET LANCE.


Sans se poser de question, le Jedi saisit au vol la boule métallique que la Bothane lui avait envoyée et la précipita aussitôt sur les trois fuyardes. Il s’attendait à une explosion assourdissante, mais il n’en fut rien : les trois femmes furent prises dans un brouillard soudain et épais et s’effondrèrent comme des souches. Puis la boule actionna une turbine et aspira à nouveau son puissant gaz soporifique.


Mimésis fit son apparition à côté du Jedi.


Fabrication bothane, expliqua-t-elle laconiquement.
Faut m’donner le catalogue.
Dans tes rêves.


Au-dessus d’eux, on rejouait la bataille de Dubrillion.


Sécurise l’entrée principale.


Qu’il se mette à donner des ordres n’eut pas l’air de froisser la Bothane, qui de toute façon n’avait probablement aucune envie de se jeter à nouveau dans le feu de l’action. Karm, lui, se précipita sur un escalier métallique qu’il gravit quatre à quatre, pour arriver nez à plaque de titane renforcé avec une espèce de Twi’Lek dont les lekkus étaient des tentacules mécaniques vaguement articulés.


Le Jedi siffla entre ses doigts.


Hey, Mister Mixer, viens t’attaquer à quelqu’un pas du tout de ta taille !


Le Twi’Lek pivota lourdement vers lui, attiré il est vrai moins par sa provocation que par son sabre laser. Tuer un Jedi, c’était somme toute un plaisir rare, dans ce secteur de la Galaxie. Karm espérait au moins arriver à l’occuper assez pour que Maxence et sa meilleure copine arrivent à mettre la main sur Ratax.
Maxence Darkan
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Maxence, ne sachant trop comment les choses s'étaient déroulées pendant sa petite sauterie avec le Twi'lek, rechargea ses blasters jusqu'auxquels elle se traîna. Il fois à peu près sûre du plan B à suivre, la blondinette s'encouragea mentalement à retourner à son poste. Elle qui pensait se relever le dos en vrac, l'agréable surprise qu'il ne s'agisse pas de son cas la soulagea, juste une simple douleur de hanche qui se résorbait chaque seconde. En route pour le premier étage, encore et au pas de course. Sa route aurait pu s'arrêter sur le vigile qui s'est rendu compte de la couille dans le potage, mais une petite salve de balle dans la tronche l'envoya faire tranquillement un petit dodo surprise.

Dans les escaliers, à l'inverse de ceux qu'empruntèrent Karm, elle se retrouva face au Jedi et, entre eux, un truc gros, métallique, avec des tendances à défenestrer les gens. Papa voulait en découdre avec lui, Maxence, dans un élan de bonté jamais égalé, lui lança son plus beau pouce en l'air. La diversion poussa le cyborg à laisser une grande voie vers le bureau du mépris, parfait pour elle. Un problème apparut, la disparition de Taha'san dans l'action, volatilisé on ne sait où. Maxence préféra se concentrer sur ce qui semblait le plus important, à la recherche du Nikto dans le bureau, il ne s'y trouvait pas, soit il n'avait jamais été là, soit la fenêtre ouverte cachait quelque chose. En passant sa tête, une silhouette non loin disparaissait derrière une jungle de containers, de quoi se posait des questions... l'homme à la tête cette tentative de meurtre était une poule mouillée... et bien se sera une poule mouillée morte -techniquement non, mais ça sonne bien-.

Elle passa par la fenêtre, amortie une première chute sur le toit d'un rez-de-chaussé, puis une seconde sur le bitume avant de se mettre en course. Arrivée aux énormes caisses laissées négligemment par des ouvriers sous-payés, elle comprit qu'il ne pouvait pas se cacher très loi, ce complexe de boîtes ne menait à rien d'autre que de grandes et bruyantes grilles. Tien ? Que peut-on entendre ? Ne serait-ce pas un grillage secoué par la droite ? La blondinette accourut en direction du son, tombant sur Ratax, de dos, quand il se tourna, le fusil blaster à dispersion dans la main, son sang ne fit qu'un tour. En bondissant derrière un container, le Nikto ne s'arrêta de tirer que quand il fut sûr qu'elle ne sortirait pas sa tête. Maxence contourna le tout. Elle ne connaissait pas la compétence de combat de Ratax, en fait, à par sa race et son prénom, elle ne savait rien. Ce que la mercenaire aurait pu comprendre par elle-même, c'est qu'on ne devient pas lieutenant pour un clan Hutt en se caressant les testicules en regardant des compilations « des plus grosses gaffes d'astromech ». Évidemment, son détour, il l'avait prédit, l'accueillant dans une branlée de lasers, pour certains, ricochant sur le métal qui les entourait.

Quand il tira sa dernière balle, le cliquetis qui pouvait terrifier tout bon combattant de la galaxie, Maxence retenta sa chance, se tournant vers là d'où venaient les tirs, elle fut surprise par un Nikto bien trop sûr de lui, la frappant au visage et saisissant une de ses armes. Dans la confusion, les deux appuyaient sur la gâchette de leur arme en espérant toucher l'autre ce qui ne fut pas le cas. De retour à la case départ, en moins bien, il venait de lui piquet un flingue et de la mettre en rogne, elle lançait sa tête dans tous les sens, valsant avec son arme. Ce petit jeu de Hide-and-Seek commençait à lui taper sur le système. À nouveau, ils trouvèrent face à face, chacun tirer toutes ses balles sans trop savoir, le tout, vue du dessus, devenait d'un ridicule. Ratax, à court de balles en même temps que Maxence, saisit une barre de faire pour se ruer sur elle. Tout le monde se rut sur elle. Il frappa la main qui tenait son blaster avant d'essayer de la toucher à plusieurs reprises. La souplesse de la blondinette lui sauva la mise encore et encore, alors qu'il s'acharnait à foutre une branlée à l'air.

Quand sa barre vînt à sonner contre une des parois, Maxence répliqua d'un violent coup de poing au visage pour ensuite lui prendre la barre des mains. Ratax, bien que déboussolé, tenta de repartir se cacher parmi les containers, sans compter sur le coup latéral, droit dans le genou à l'aide de sa propre arme, rien que pour s'assurer qu'il ne recommence ses enfantillages. Il lâcha un grognement, sans abandonner pour autant et alors qu'il rampait le plus loin possible de Maxence, un nouveau coup, au même endroit lui brisa la jambe. Il criait cette fois, mais Maxence s'esclaffait.

-Oh oui ! Wouah bordel de merde ça fait du bien ! Elle fit la belle à marcher à côté de l'homme qui ne semblait pas bien vieux. Bon, on va reprendre quelques bases simples quand on parle de moi. Premièrement, on ne tente pas de tuer Max. Deuxièmement, on intervient aucunement dans une tentative de meurtre visant la personne de Max et, troisièmement, elle abattit le barre une dernière fois sur sa jambe, pour le plaisir d'entendre le « crac » qui suivait, je déteste cache-cache.

-J'vais t'buter. Cracha-t-il. J'aurais ta peau sale pute.

-Ouais, t'es pas l'premier à dire ça.

La blondinette haussa les épaules en jetant son arme un peu plus loin. Les Westars à nouveaux dans les holster de son propriétaire, elle s'attela à traîner le pauvre homme par le col jusqu'à l'entrepôt tandis qu'il s'entêtait à lui répéter à quel point elle aimait s'adonner à des pratiques sexuelles rémunérées en pleine rue. Arrivée à une porte verrouillée, le lieutenant s'était tut, se contentant de faire la gueule en gémissant de temps en temps au-dessus de son genou. Une profonde flemme de le traîner jusqu'à la porte principale.

-Max ? Taha'san surgit de nul part. T'as trouv... Oh putain d's'mère ! C'est sa jambe ça ?

-Il est tombé. T'étais passée où ?

-Tu vois quand il t'a défenestré ? Bah maintenant, j'connais. Attend laisse moi m'occuper d'la porte. Elle s'accroupit en essayant de trafiquer la boîte du code. Toi et le chevalier vous avez ?... Alors qu'elle s'amusait à coller ses doigts, Maxence arqua un sourcil. Fais pas ta blonde, tu le fais avec tout le monde.

-« Baisé » ! « toi et le chevalier vous avez baisée », pourquoi toutes ses phrases rimes ? Et puis y a un chevalier Jedi ?

-Pourquoi tu parles toi ? Je croyais que tout ce que tu savais dire c'était « pute ».

-M'en branle, je suis foutu de toute façon.

-Ta gueule. Avoue, aller, tu t'l'es tapé ?

-Les Jedis ont pas interdiction de baiser ?

-Ouais, il marque un point là, pis j'sais pas, j'ai vraiment une gueule à m'taper tout s'qui bouge ? Les deux grimacèrent. Super, très drôle. Dans tous les cas, on en reste au fait qu'ils ont pas le droit de baiser.

-Bah j'ai d'jà capté des jupons en sabre se galocher.

-Oh bordel sauvez moi de cette discussion.

-Le code c'est quatre-deux-quatre-deux, qu'on en finisse.

-Haha, heureusement... elle se tourna, j'avais aucune idée de ce que je faisais.

-Aller s'te plait ne me traîne p...

Elle le traîna jusqu'au milieu de l'entrepôt grand sourire. Elle le lâcha violemment sur le sol en le présentant, les deux bras tendus dans sa direction comme une découverte inestimable.

-Mesdames et monsieur, Ratax ! Il est où Karm ?
Karm Torr
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J’suis là, fit une voix depuis les hauteurs de l’entrepôt.


Suivie par le bruit tonitruant d’un cyborg twi’lek qui tomba de la galerie, en écrasant trois caisses sous son poids.


Mais revenons quelques minutes en arrière.


Karm avait vu son titanesque adversaire s’approcher de lui avec beaucoup de flegme. D’abord, lui, il avait un sabre laser et au corps-à-corps, muscles ou pas, une arme qui coupait et brûlait de tous les côtés était un sacré avantage. Ensuite, perchés comme ils se trouvaient sur une galerie assez étroite, au-dessus d’un entrepôt dont les étagères offraient un terrain de jeu idéal à ses acrobaties, le Jedi doutait que les mouvements du colosse, puissants, mais lents et maladroits, fussent d’une grande utilité.


Après les premiers tirs de blaster d’usage, comme d’habitude déviés par une lame bleue à la défense impénétrable, le mercenaire cybernétique se rendit à l’évidence de l’inutilité de son arme et se résolut à jouer des poings, qu’il avait de la taille d’un moteur d’hyperdrive. L’homme s’approcha d’un pas lourd de Karm. Le Jedi attendit. Encore. Encore un peu. Puis d’un large moulinet circulaire, il trancha la galerie, rambarde et treille métallique sous ses pieds, avant de bondir en arrière pour se réceptionner sur le haut d’une étagère, alors que le sol se transformait en toboggan pour son adversaire.


Première chute. Désormais, le Twi’Lek entreprenait d’escalader l’immense échafaudage d’acier sur lequel s’étageaient les stocks du gang. Karm le laissa se fatiguer à cet exercice avant de s’élancer pour se réceptionner avec souplesse sur une partie intacte de la galerie. Son poursuivant tenta de l’imiter et ne se rattrapa que de justesse à la rambarde. Le Jedi s’approcha de lui alors que le cyborg actionnait ses puissants vérins hydrauliques pour se hisser.


De la pointe de son sabre, Karm effleura les câblages à chacune des épaules. Ce fut tout un concert de crépitements électriques, et puis les articulations artificielles du Twi’Lek cessèrent de fonctionner. Très délicatement, Karm lui déplia les doigts et son adversaire infortuné entama sa chute vers les caisses.


J’suis là, donc, dit Karm, depuis son perchoir.


Mimésis s’était approchée de sa victime qui remuait encore faiblement dans les débris de bois et de métal. La Bothane brancha son datapad sur la plaque qui couvrait une partie du crâne du Twi’Lek, et alors, quand elle eut pianoté quelques secondes sur son écran tactile, l’homme se crispa alors que ses mécanismes se grippaient. Il était prisonnier de ses propres prothèses. Karm, qui après avoir éteint son sabre, s’était laissé glisser le long d’un poteau métallique, commenta :


J’croyais que t’étais un genre de faussaire.


Mimésis haussa les épaules.


Les documents d’identité sont numériques, rappela-t-elle, tous les faussaires sont aussi un peu hackers.


La Bothane jeta un coup d’oeil au Twi’Lek.


Il va lancer une restauration, mais il est parti pour rester comme ça pendant quelques heures.
Va p’têt réfléchir sur ses choix d’vie, du coup, suggéra le Chevalier, auquel le Twi’Lek immobilisé répondit par un mot incompréhensible dans sa langue, et c’était probablement une insulte.


Le Chevalier haussa les épaules et, avec Mimésis, ils rejoignirent Maxence, la Rodienne et leur prise. Karm jeta un coup d’oeil à la jambe en bouillie de Ratax, mais s’abstint de faire le moindre commentaire : c’était probablement déjà une victoire que de le trouver vivant.


Ah mais non, elle l’a carrément pas baisé, regardez-le on dirait une meuf.
Euh… Plaît-il ?
Je dis…
Ouais, bon, peu importe.


Karm avait bien conscience qu’ils ne disposaient pas nécessairement d’un temps infini : même si c’était improbable, le Kajidic pouvait décider de venir en aide à Ratax et sa bande. Mieux valait faire passer leur message et plier bagage aussi vite que possible.


Elle t’a expliqué la manière dont tu devais réformer ton caractère ?
C’est qu’une sale pute.

Sans prévenir, Mimésis balança un coup de la crosse de son fusil blaster dans la mâchoire de Ratax.


Non mais ça va bien, on se calme, oui ?
Je ne supporte pas les insultes sexistes, déclara simplement la Bothane.
Jamais je parlerai !
Mais on s’en fout de te faire parler.


Karm se retourna vers Maxence.


Vous lui avez rien expliqué ou quoi ?
Laissez, je m’en charge.


La Bothane se planta devant le Nikto.


Écoute-moi bien, raclure. Maxence, c’est hors de périmètre, c’est clair ? On s’en fiche de ton opinion. Tu viens de te faire démonter ton entrepôt par des filles, tes potes sont partis droits dans un piège à l’entrepôt médical, on vous a pillé vos réserves et tu as échoué sur toute la ligne. Dix contre un que dès que tu pourrais te traîner vers un speeder, tu vas prendre une navette directe hors du territoire de ton Kajidic pour éviter d’expliquer à ceux qui sont au-dessus de toi comment tu as pu te planter de manière aussi monumentale.


Mimésis connaissait trop bien la compétition impitoyable qui régnait dans les Kajidics pour croire que le Nikto pourrait jamais se relever des échecs accumulés ces derniers jours.


Et Herdessa, c’est chasse gardée, c’est clair ? Chaque Kajidic sur son territoire et les banthas seront bien gardés…


Le regard de Ratax passa tour à tour de l’humaine à la Bothane, de la Bothane à la Rodienne et de la Rodienne à… il ne savait pas trop ce qu’était Karm. Toute cette situation était au fond assez confuse. Qu’est-ce qu’un Jedi venait faire dans cette histoire ? À quel Kajidic appartenait Mimésis ? Mais la réponse à ces questions ne changeait pas la donne.


Et, hm…

Cette fois-ci, ce n’était pas une floraison d’insultes. Le vent avait tourné et Ratax, comme tous les lieutenants de l’Espace Hutt, était un homme pragmatique qui savait prendre soin de ses intérêts, surtout face à l’adversité.


Disons que vous me mettiez dans un vaisseau…
En échange de… ?
Ben déjà par charité jedi…
Hmm hmm.
Puis éventuellement, je vous raconte tout ce que je sais.


C’était d’un opportunisme spectaculaire qui forçait le respect.


Et vous, vous pouvez raconter partout que j’ai retourné ma veste pour le compte de la République, et du coup tout le monde se dira que si j’ai voulu buter Maxence, c’était pas pour faire régner la loi du Kajidic, mais parce qu’elle s’apprêtait à me dénoncer. Quelque chose comme ça, ‘fin dans les grandes lignes, vous voyez le tableau, quoi…
Maxence Darkan
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Quelle entrée ! Quel homme ! Y a de tout, sauf du meurtre, de la classe, un gros Twi'lek qui s'écroule et une bonne dose d'assurance. Qui l'eut cru, il lui l'avait ridiculisé et la Bothane ne se priva pas de le mettre en coma robotique. La mercenaire ne voyait pas trop en quoi le fait que Karm ait une ressemblance avec une jolie jeune fille change quoi que ce soit à son sex-appeal, mais les attendus de la virilité, ce genre de truc qu'on nourrit dans les gangs, parce que c'est classe de ressembler à une montagne de muscle au visage rude...

-C'est vrai, on dirait une femme. Lança la rodienne.

-Ça manque de nichons.

Sur ce, le girl-power avait encore frappé de plus belle et Maxence, dans un élan de fierté féminine lança sa main dans les airs en direction de Taha'san qui l'esquiva d'un regard agacé suivi d'un petit soupire fatigué. Elle termina son High-five seule, dans un claquement significatif de la solitude. Il fallait en finir, Ratax, ce sale con, ne s'arrêtait pas de déblatérer des conneries : profiter autant d'une situation, alors qu'il venait tout juste de se faire briser la jambe, la blondinette ne savait pas si elle voulait lui péter la deuxième jambe ou lui serrer la main.

La rodienne choisit de ne pas se mêler de cette conversation, femme d'action, le blabla, très peu pour elle. Elle préféra reprendre contacte avec son groupe d'homme toujours dans l'autre entrepôt, dans le coin de la salle, elle se faisait discrète. Maxence, après un petit silence s'approcha du Nikto, elle le fixa un instant, avant de poser son pied sur les miettes qui lui servaient d'os. Le lieutenant grogna de plus en plus fort sous la pression qui augmentait. Par-dessus sa souffrance, elle reprit.

-Bah oui, bien sur, un petit thé avec ça ? Ou un massage des pieds ?

-Sale !... son regard craintif passa sur la Bothane. Femme respectable !

Au fond, Ratax n'était pas aussi méprisable qu'il en avait l'air, juste un petit con hautain avec un sens du business, de plus, il savait se battre et ce n'était pas passer inaperçu aux yeux de Maxence qui, même si loin d'avoir une philosophie de la guerre bien définie, le respectait pour cela. Bien au-delà de cela, sa proposition n'avait pas de quoi l'enjouer, premièrement, le laisser décider dans une telle position de faiblesse n'était vraiment pas agréable -question d'égo- et secondement pour le double tranchant de l'histoire. Pas non plus trop grave pas rapport à la situation dans laquelle elle s'était fourrée, passé pour la méchante mercenaire de l'espace Hutt, contre les déserteurs républicains, tout ça pour le compte d'un clan qu'elle ne portait pas dans son cœur... limite-limite. Pour autant, elle ne portait pas non plus la République dans son cœur -pas grand mon au final- et vu son envergure dans le métier bah...

-Bon, elle retira son pied, poussant le Nikto à lâcher son plus beau soupir de soulagement, faisons comme il dit.

-C'était juste gratuit ? Taha'san revenait de son petit coin. Mes gars les ont fait comme des rats. Cinq morts de notre côté pour trois du leur, les autres sont ligotés. Du coup, qu'est-ce qu'on fout ?

-Ah, elle me vrille les tympans celle-là !

Cet homme marquait toujours plus de points, pourtant, Taha'san avait raison, comment procéder ? Ce qu'il avait à dire ne se montrait pas du tout intéressant aux yeux de Maxence, si son problème était réglé, alors le chapitre était clos, tout ce qu'elle avait à faire : faire semblant d'écouter hocher la tête et montrer son « soutien » au Kadjidic qui venait de la sortir de la panade. Elle s'attendait évidemment à une petite mission éclaire, sûrement aux côtés de la rodienne, pour remettre les compteurs à zéro et retourner vivre tranquillement sa petite vie, avec une prime de fortification du contacte entre contactes.

Elle prit une vieille chaise près de trois dormeuses, la traîna jusqu'au Nikto, l'attrapa par dessous les aisselles, comme un bébé, pour le poser dessus. Passant ensuite sa tête par dessus son épaule, elle pointa la Bothane.

-Tu vas dire à la madame tout qu'est-ce qu'elle veut savoir pendant que maman fait une pause, d'accord ? Aller, pas de bêtise.

En s'écartant, son faux sourire s'effaça en prenant une cigarette, Taha s'arrêta à sa droite avant de tendre la main, une double pause clope en somme.

-Tu veux pas savoir s'qu'il a à dire ?

-Pfff... Nan, j'suis une femme d'action pas de discussion.

Au loin, on entendait les échos d'une lune-ville en pleine agitation, comme chaque jour sur cet enfer urbanisé, mais on ne voyait rien. Caché derrière des caisses, grilles et immeubles, la vie suivait son cours. Un étrange tableau se dessinait derrière la fumée de sa cigarette alors que son regard vide peinait à ne pas fixer quoi que ce soit.

-Oh, quelle journée...
Karm Torr
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Ainsi donc, Ratax ne s’en sortait pas trop mal et un avenir pas tout à fait brillant mais avec la pleine possession de tous ses membres s’offrait à lui sur quelque planète secondaire de l’espace républicain. Une fois la décision de Maxence prise, Mimésis et Karm échangèrent un regard un brin méfiant. Les intérêts de son Kajidic à elle et ceux de la République étaient somme toute bien distincts et la situation invitait à la prudence.

Sur cette question-là, je pense qu’on peut collaborer, finit-il par avancer prudemment.

Karm hocha la tête avec lenteur, puis ils dégainèrent tous les deux leurs datapads, pour enregistrer les confessions de Ratax. Le Nikto fit la preuve d’un esprit méthodique qui éclairait beaucoup sa position au sein du Kajidic : à l’entendre parler, on sentait que toutes les informations étaient soigneusement méditées puis cataloguées dans son esprit. Dans une entreprise ordinaire, il aurait fait un administrateur hors pair.

Son implication au sein du cartel restait, cela dit, assez modeste, et Karm n’était même pas sûr que toutes ces explications fussent finalement d’une grande utilité aux Sentinelles. Mais il n’était pas spécialiste, et puis un marché était un marché. Quand Ratax eut fini de parler, Karm rempocha son datapad et déclara :

On décolle.

Littéralement, dans son cas.

Je peux me charger de l’exfiltrer de la planète, fit la Bothane d’un ton tranquille.

Elle était faussaire : faire circuler les gens ni vu ni connu, c’était un peu sa spécialité. Karm lui adressa un regard un brin soupçonneux.

Envoyez un message aux autorités républicaines pour leur dire de venir le récupérer sur Nar Kaaga et voilà tout. De toute façon, maintenant que nous savons ce qu’il sait, nous préférons le savoir loin de chez nous qu’à rôder sur nos planètes.

Le Nikto ne s’offusqua guère de ce manque d’hospitalité : lui aussi était pressé désormais de mettre autant de secteurs que possible entre lui et l’Espace Hutt. Karm, lui, ne voyait de toute façon pas trop d’alternative : son propre chasseur ne comportait qu’une place et il n’avait aucune des ressources nécessaires pour exfiltrer un blessé d’une planète hostile. Alors il finit par donner son assentiment d’un signe de tête et la Bothane s’éloigna de quelques pas, pour se plonger dans une conversation avec ses contacts sur place, via comlink.

Karm se rapprocha de Maxence et de son amie, tout en gardant en œil sur Ratax, même s’il n’avait pas l’air de pouvoir aller très loin.

Bon, j’imagine que tu t’attardes un peu ici pour construire la légende et nouer de nouvelles relations.

La conclusion de toute cette histoire lui faisait un peu l’effet d’une victoire pyrrhique : Maxence était saine et sauve, certes, mais elle était plus engluée encore qu’avant dans les affaires criminelles de l’Espace Hutt. Il ne pouvait s’empêcher de se demander si un peu plus d’éloquence de sa propre part, de la finesse psychologique, n’aurait pas pu convaincre la jeune femme de profiter de l’occasion pour rejoindre la République, ou un monde indépendant à la rigueur, et y mener une autre vie.

J’crois que j’vais éviter de m’éterniser de mon côté, ça va commencer à parler un peu trop du Jedi qui se promène pour régler des comptes dans les bâtiments douteux de la ville, et je tiens pas des masses à devenir une célébrité locale.

Il comptait bien à ce que les détails de son intervention finissent par être tenus pour une rumeur un peu délirante, comme il en courait tant dans des endroits comme celui-ci.

Mais p’têt qu’on devrait pour de vrai partir en vacances un jour, ça nous changera de tout ça.
Quand vous aurez fini de draguer, là-bas, on pourrait peut-être se mettre en route ?
Mais je drague pas, voy…
Il a raison, coupa Mimésis qui avait fini de prendre ses dispositions.
Mais…
Mesdames.

La Bothane adressa un signe de tête à l’humaine et à la Rodienne, avant de faire un geste de la main à trois types qui avaient fait leur apparition entre les immenses étagères de l’entrepôt. Sans rien, elle leur désigna le Nikto et, avec le même silence patibulaire du genre de professionnels à ne pas croiser dans les ruelles obscures, ils escortèrent une caisse anti-grav qui ressemblait très fort à un cercueil juste devant la chaise de Ratax.

Celui-ci n’était pas ravi du spectacle, mais il n’opposa guère de résistance quand on l’y installa et, quelques minutes plus tard, Mimésis emboîta le pas à ses croque-morts obligeants et leur faux cadavre flottant, pour disparaître dans les ombres de l’entrepôt.

Pittoresque, lâcha Karm, avant de se retourner vers les deux mercenaires. Bo, j’vous laisse, si j’ai bien compris, vous avez des tonnes de matos médical fraîchement saisi à vous partager et écouler.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-Du coup, tu vas t'le taper ?

-Est-ce que quelqu'un pourrait arrêter avec cette question ?

-Bon d'accord. Je te préviens, j 'aurais besoin de mains. Tu m'en dois une belle et quand j'aurais besoin de toi, je veux que tu sois là.

-Aux bons comptes les bons amis comme dirait l'autre. Je serais rémunérée ?

-Ça dépend comment tu le prends.

À force de faire rimer tout ce qu'elle dit, on ne pigeait plus grand chose à ses phrases, mais le tout restait de traduire : disons que tout dépendait de comment elle se comporterait à l'avenir, sans compter le sous-entendu sexuel que cela impliquait. Taha'san ne se trouvait pas être si différente de la blondinette, préférant ses intérêts personnels avant le reste. Il fallait maintenant savoir quels genres de missions la Rodienne lui donnerait, en espérant qu'il ne s'agisse pas d'escarmouche suicidaire ou des confrontations de clans qui l'emmèneraient toujours plus profond dans ces histoires infernales de positionnement et de guerres territoriales Hutts.

Au retour de Karm, la Rodienne crispa un sourire amusé à Maxence, pourquoi diable tout le monde décidait qu'ils allaient forcément terminer en tête-à-tête dans un lit ? Et si, pour une fois dans sa vie, Maxence pouvait concevoir le fait de ne pas se taper quelqu'un ? Elle n'en avait pas env... Nan je déconne, elle y avait pensé, le coup du Jedi la freinait bien trop, voilà tout. Si seulement ils savaient... oh... si seulement ils savaient !

Ils s'étaient bien trop attardés sur cette soit disante drague pour oublier le plus important du message, les vacances, quelque chose qu'elle ne connaissait pas et qui ne lui passait pas souvent par la tête, sauf en ce jour précis où, enfin, elle se rendit compte réellement de l'important de faire un break dans la « vie de tous les jours », revoyant les pensées d'une plage, d'un transat et surtout les petites tranches de légume aux propriétés revigorantes. Quand elle eut salué Mimésis d'un geste partant de la tempe vers son interlocutrice en considérant cette cellule portable qui lui faisait étrangement penser à une boîte pour transporter les animaux de compagnie lors de longs voyages en speeder, elle reprit.

-Des vacances avec un club de lecture... et des tranches de légumes sur les yeux aux propriétés revigorantes... et un transat.

Dans tous les cas, se faire des connaissances au sien des Djiilo -même si cette tâche ne se montrait foutrement pas drôle- était primordiale pour le moment. Et parce que -comme toujours- toutes les « bonnes » choses ont une fin, il était temps de dire au-revoir à son équipier Jedi d'infortune. Au début elle s'en alla avec Taha, en direction de l'entrepôt qui les intéressait avec cette frustration qui montait un peu plus à chaque pas. Mais, lorsque Karm fut à la limite de disparaître du champ de vision, elle se retourna.

-Hé Karm !... Elle fronça les sourcils, complètement paumée en se grattant nerveusement la tempe. Merci.

-Merci ?

-Merci ?

-Merci ? Lança Raoult le Thémien à l'autre bout de la lune en acceptant dix crédits d'un vagabond qui venait tout juste de faire sa rencontre et qui, après l'avoir aidé à retrouver son chemin lui offrit, ce qui fait de ce merci une interlocution complètement hors sujet, mais se montrait vite fait rigolo dû au timing parfait de la situation.

Merci ? Attendez j'ai pas suivi, elle venait de dire merci ? Genre... « Merci » ? Le mot merci ? Décidément, ce coquin de Karm faisait de véritables miracles. En passant ça sur le compte de « la force » -c'est un peu une excuse à tout en soit- elle se remit en marche vers l'entrepôt, traînant la Rodienne qui, pour le coup, s'en trouvait déboussolée. Il faut préciser qu'il y avait de quoi autant étonner la femme que moi -votre narrateur favori- face à cette soudaine reconnaissance, lancée, qui plus est, avec cette bonne volonté à toutes épreuves. Alors excusez-moi de cette onomatopée, mais … Wow !

Taha'san, toujours l'air ahuri, ses yeux écarquillés pointant l'horizon frappa à de multiples reprises avec son coude le bras de Maxence. Elle rigolait nerveusement, puis, finalement quand elle se tourna pour planter son regard dans le sien, enchaîna.

-T'as une touche.

-Oh ta gueule.
[FIN]
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