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Une année s’était déjà écoulée depuis l’élection du chancelier S’orn. Sly Keto avait su profiter de cette année qu’elle n’avait pas vu défiler pour renforcer son poids et son influence au sein des sphères politiques de la République mais elle déplorait ne pas avoir eu l’opportunité de se hisser davantage au dessus de la masse de concurrents dans la course infernale jusqu’au trône suprême. L’élection gagnée n’avait été que le commencement, le coup de balais nécessaire pour nettoyer le terrain des joueurs perdants et battre à nouveau les cartes pour débuter une nouvelle partie qui serait à l’avantage de l’umbarane, du moins c’était ce qu’elle espérait. Et si cela n’était pas le cas, il était encore possible de s’arranger pour cela devienne une réalité concrète.
Cette association avec l’infâme neimoidien avait été une occasion inespérée pour Darth Oracci, au cœur de l’appareil républicain elle pouvait influer comme bon lui semblait sur la guerre, voire même des deux côtés du conflit qui avait, pour l’heure, pris fin.

- Madame la vice-chancelière, c’est un honneur de vous voir ici. Votre place V.I.P. est prête, le spectacle commencera d’ici quinze minutes.
- Je vous remercie.


L’Opéra Galactique avait toujours fasciné Sly lorsqu’elle était plus jeune, avant même que l’Empire ne fasse d’elle une apprentie, avant que son pouvoir ne lui soit révélé. Etudiante, elle avait toujours voulu pénétrer à l’intérieur, s’y faufiler avec quelques amies de l’université de sciences politiques de Coruscant afin de pouvoir observer ne serait-ce que quelques minutes, une représentation. Aujourd’hui, ce rêve était enfin au creux de la poigne de fer gantée de velours de l’umbarane, Elle monta les marches de l’escalier encadrée de gardes royaux umbarans, de deux suivantes mais plus encore de sa fille Kurath. Sa connexion avec la Force était toujours active, mais l’adolescente ignorait de la puissance qui lui était promise de part son lien avec sa mère dont elle ne soupçonnait pas la véritable nature de prédatrice, ou plutôt de louve. La sécurité autour d’elle était renforcée, si des assassins cherchaient à l’atteindre, la louve n’hésiterait pas à prendre tous les risques pour protéger sa progéniture une fois ses gardes et suivantes sacrifiées pour la protéger. Mee et Kurath étaient encore les dernières personnes pour lesquelles, Sly éprouvait un amour sincère même si sa nature de Sith faisait qu’elle s’assurerait qu’ils remplissent leurs fonctions également. Tous joueraient un rôle, et bien que Mee ne soit pas sensible à la Force, Kurath elle serait inévitablement amenée à succéder à celle qui lui avait donné naissance. Car c’était le dessein de la Tisseuse. Pour Kurath, la Dame Sith réduirait la galaxie en cendres quitte à y laisser son corps et son âme afin que l’adolescente parvienne à survivre et régner en souveraine galactique pour poursuivre ses projets.

Kurath marchait innocemment aux côtés de sa mère, vêtue richement et dignement elle marchait déjà comme une princesse avec un naturel des plus déconcertants. Sur son visage se lisait une joie, un bonheur simple d’être en présence de Sly dont les fonctions et projets l’empêchaient d’être à ses côtés aussi souvent qu’elle l’aimerait. Pour ceux qui connaissaient la véritable nature de la seconde tête de la République, c’était assez étonnant de voir le contraste saisissant entre la mère et la fille. Accédant à la place qui lui avait été réservée sur une nacelle en hauteur, les gardes royaux d’umbara se placèrent à l’entrée de la porte accédant à ce balcon privatisé, les deux suivantes encadrant la souveraine et sa princesse. Kurath trépignait d’impatience et s’occupait sur son datapad à échanger photos, images et conversations avec ses camarades de classe. L’umbarane quant à elle observait les lumières tamisées et holographiques s’animer pour faire patienter les spectateurs.

- Votre altesse, le chancelier S’orn est là.

Sly se contenta de faire un geste de la main pour signifier qu’elle avait bien entendu la déclaration du garde. Cette session d’Opéra était certes un divertissement mais aussi un moyen de pouvoir échanger en privé, loin du Sénat sur la situation de la République actuellement, faire le bilan et définir la suite de la stratégie à appliquer pour que le neimoidien et l’umbarane poursuivent leur avancée main dans la main pour gouverner sans accrochages. Elle se leva en voyant Grendo S’orn arriver. Kurath l’imita également. La Reine d’Umbara s’exprima d’un ton amical et plutôt doux.

- Chancelier S’orn, vous êtes bien élégant dans vos habits de Nouvel An.

Elle portait une robe élégante mais assez sobre et de couleur gris anthracite, séduire S’orn n’était pas de ses intentions, et l’umbarane suspectait Grendo d’être si narcissique qu’il n’accorderait aucune attention digne de ce nom à une femme. Si vous vouliez le séduire, il fallait lui faire miroiter deux choses : le pouvoir et l’argent. Si vous n’aviez ni l’un, ni l’autre, même la plus belle des modèles de Ryloth ne saurait lui faire tourner la tête. Pourtant Sly se plaisait à croire qu’elle était devenue suffisamment proche de lui pour être un atout précieux dans sa manche. Umbara avait rallié le Rassemblement Patriote, mais désormais il fallait en prendre le contrôle.

- Je suis ravie que vous ayez accepté mon invitation à l’Opéra, ce sera une occasion de nous détendre vous et moi. Au fait, je vous présente ma fille, Kurath Keto.

L’adolescente de quatorze ans pencha la tête devant le neimoidien et prit la parole d’une voix très solennelle comme impressionnée par le fait d’avoir le chancelier suprême à quelques mètres d’elle.

- Enchantée de faire votre connaissance Chancelier S’orn.
Grendo S'orn
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L'heure était aux festivités. Une soirée de nouvel an des plus animées à en croire les médias locaux littéralement inondés d'annonces faites par le Gouvernement qui voulait à tout prix faire oublier l'espace d'une soirée, le spectre d'une nouvelle guerre qui se profilait chaque jour davantage. Divers représentants politique avaient répondu présent à l'événement organisé cette année par l'Opéra Galactique de Coruscant, un lieu symbolique et fréquenté par le plus "beau" gratin de la Galaxie.

S'orn était également présent, venant tout juste d'arriver sur le quai privé de l'Opéra, réservé exclusivement aux membres du Gouvernement de la République. L'occasion d'entrer à l'intérieur de l'édifice sans être littéralement emmerdé par ses infâmes journalistes, tous confinés devant les portes principales du bâtiment sur une autre plateforme. Pour l'heure, le neimoidien n'avait pas trop la tête à répondre à des interviews, bien qu'il se doutait qu'il devrait faire l'une ou l'autre déclaration face caméra, juste pour la forme.

Accompagné d'une flopée de gardes praetorians chargés de sa sécurité, le neimoidien n'eu aucun mal à se frayer un chemin jusqu'en bas des escaliers principaux menant aux loges, ne se privant pas au passage de serrer quelques mains et quelques pattes. Qu'il était bon d'être populaire. Aimé ou haï n'avait que très peu d'importance du moment que son nom apparaissait chaque semaine dans les gros titres de la presse Coruscantii.

- Mes respects monsieur le Chancelier. salua un jeune homme au dos bien droit dans son uniforme bleu couvert de décorations témoignant de ses multiples exploits sur sa planète natale.

- Allons mon garçon, oublions le protocole l'espace d'une soirée voulez-vous. Nous sommes ici pour nous divertir, n'êtes vous pas d'accord avec moi Sénateur O'Connor ?

Face à lui, le neimoidien portait comme à son habitude une tenue d'apparat prestigieuse et tape-à-l'oeil. Vêtu d'une sombre tunique couleur ébène parfaitement ajustée, d'un large collier pectoral en or massif sur lequel figurait l'emblème de la Chancellerie. Le tout était accompagné d'une coiffe relativement haute en forme de mitre mêlant plumes de Pylat albinos parsemée de part et d'autre d'une fine couche dorée. Après tout quel intérêt d'être Chancelier si on ne pouvait pas l'afficher fièrement devant ses sujets ?

- Absolument monsieur le Chancelier.

- Peut-être voudriez-vous m'accompagner jusqu'à ma loge ? Histoire que nous bavardions un peu vous et moi ? déjà des journalistes, les rares acceptés au coeur du bâtiment, immortalisaient la discussion entre les deux hommes qui ne manquaient pas l'un comme l'autre de faire durer le plaisir.

- Volontiers.

S'orn était ravi de sa réponse, non pas qu'il ai douté une seconde que le jeune homme accepterait son offre tant fréquenter les hautes sphères de l'Etat avait quelque chose d'enivrant. Qu'il était bon de se promener avec tous ces lèches bottes prêts à se plier en quatre pour vous satisfaire.

- Comment se porte le Diktat votre père ? J'ai ouïe dire qu'il avait réussi à mettre un terme à de nouvelles poches de résistance sur Corellia ? questionna-t-il tout en commençant son ascension vers les hauteurs de l'Opéra.

- Il va bien, il vous remet d'ailleurs ses amitiés. Quant à vos informations, elles sont exactes Chancelier. Une traque de plusieurs années qui aura portée ses fruits, mon Père va pouvoir très bientôt engager de nouveaux pourparlers afin d'organiser les futures élections.

Le neimoidien ne se berçait guère d'illusions sur l'avenir de la planète tant il connaissait la vraie facette du nouveau Diktat de Corellia. Ghodric O'Connor était un militaire, un idéaliste qui avait réussi à gravir les échelons tout en s'accordant la confiance quasi-aveugle de ses hommes. Il n'en fallu pas moins à l'infâme opportuniste pour renverser la monarchie sous le couvert d'une vague suspicion de collaboration avec l'Empire Sith. Etait-elle coupable de trahison ? La Cour Suprême estima que oui, jugeant toutes les personnes impliquées dans cette affaire de trente ans à perpétuité selon le degré d'implication.

- Epargnez-moi ce genre de discours utopiste mon garçon. Nous savons bien vous et moi qu'une telle résistance ne s'arrête pas si aisément. Il vous faudra davantage de temps à vous et votre Père pour maîtriser la situation, me suis-je bien fais comprendre Sénateur ? un message implicite évidemment car S'orn n'avait aucun intérêt à remettre le pouvoir de Corellia au peuple tant il était réputé pour se rebeller dès que l'occasion se présentait. Ghodric O'Connor ne désirait pas perdre le pouvoir non plus. La planète avait sombré dans une dictature militaire, sous le regard impuissant d'une République malade bien trop occupée à faire la guerre en dehors de ses frontières.

- Il serait fâcheux de laisser une tribune à des terroristes cherchant à mettre à mal la stabilité de votre Etat, vous n'êtes pas d'accord ?

- Tout à fait d'accord monsieur le Chancelier.

- Bien, nous nous sommes compris alors. dit-il en posant une main sur son épaule comme pour le féliciter de sa compréhension. S'orn avait cette attitude amicale, presque paternelle avec ceux qu'il tenait en haute-estime. Un masque assurément mais il avait compris au fil des années à parcourir les couloirs du Sénat, qu'une telle attitude lui permettait d'obtenir davantage de son entourage. S'accaparer les bonnes grâces du Chancelier s'avérait chose utile par les temps qui courent, tout comme se lier avec un autre parti politique que le sien, quel qu'il soit.

***

Il fallu plusieurs minutes d'ascension et de marche dans le dédale de couloirs de l'Opéra avant d'atteindre la loge réservée à la Chancellerie. Sur place, de part et d'autre des grands rideaux de tissus rougeoyant dissimulant l'entrée de la loge, étaient positionnés deux gardes umbarans, signe que sa fidèle vice-chancelière l'attendait probablement déjà. S'orn prit congé de son compagnon de route et entra en compagnie de deux gardes praetorians.

- Reine Keto, je vous retourne le compliment, vous êtes sublime ce soir. dit-il à son attention, prenant soin de jeter un rapide regard à la salle quasiment pleine. Une douce musique résonnait paisiblement dans les hauts-parleurs pour faire patienter la foule avant le début du spectacle. Une soirée somme toute banale en apparence à ceci près qu'on fêtait le nouvel an, mais très particulière pour qui savait bien observer et comprenait les affres de la politique. Lors de ce genre d'événement, l'on apprenait à connaître autrui, l'on formait des alliances, l'on obtenait du soutien ou l'on tentait de détruire la carrière de ses opposants politiques. En contrebas, le neimoidien pu observer la présence de Jaius Car'hrt, président de l'Alliance Démocratique des Systèmes non Humains et de son épouse. Maudit soit cet homme tant il avait bavé sur l'ascension de l'actuel Chancelier.

- Tout le plaisir est pour moi Mademoiselle. répondit-il à la jeune gamine de plusieurs dizaines d'années sa cadette. Que pouvait-elle bien faire là cet enfant ? S'orn détestait les mioches au point qu'il n'avait même jamais élevé les siens Savais-tu que la troupe de mon calamari qui se présente ce soir n'était plus montée sur scène depuis près de cinq ans ? cette attitude paternelle encore ... Tu dois être fière de fréquenter tout le gratin de la République. et il était effectivement bien présent en grand nombre. Pour l'occasion, la salle était aménagée pour accueillir plus de mille personnes au moins. Un espace avait également été prévu dans un coin pour l'orchestre occupé de se préparer pour le début des festivités. Divers serveurs en uniformes blancs eux, se déplaçaient de loge en loge, offrant des bouchées apéritifs ou du champagne aux convives. Le neimoidien s'empara d'une coupe et tendit une autre à sa vice-chancelière.

- Puisse le Nouvel An nous apporter autant que le précédent n'est-ce pas ? lui adressant un sourire, à la fois formel et complice avant de boire une première gorgée de son délicieux breuvage.
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Sly répondit par un sourire charmeur à l’adresse du neimoidien tout en reprenant sa place au creux de son confortable fauteuil. Sa voix s’éleva avec calme et mélodie tandis qu’elle rétorqua au compliment.

- Vieux flatteur que vous êtes.

Grendo s’attarda quelques peu sur Kurath par politesse en lui présentant très succinctement la troupe qui allait se produire ce soir. L’adolescente l’écoutait sagement et ne releva même pas que le neimoidien avait oublié de l’appeler par son titre de princesse d’Umbara. Une chose qui n’avait cependant pas échappé à sa mère mais qui, par politesse et ne pas contrarier le Chancelier préféra ne rien dire, il y avait des choses plus graves que celles-ci. Kurath répondit très poliment.

- C’est un véritable honneur de fréquenter le même lieu. Ma mère m’avait fait découvrir cette troupe il y a quatre ans, et je désespérais pouvoir un jour avoir le privilège de les voir enfin sur scène. J’ignorais qu’ils choisiraient l’opéra galactique, mais j’en suis très heureuse chancelier.

Pour de nombreuses personnes présentes ce soir, cette soirée de nouvel an serait une bonne opportunité de pouvoir se détendre et apprécier un spectacle de musique réputé dans la galaxie. Pour Sly Keto en revanche, il en serait tout autre. L’opéra serait l’occasion idéale d’échanger avec le chancelier S’orn de manière légère et dans un cadre particulièrement informel. Une manière de faire le bilan de l’année écoulée et dans la foulée d’envisager l’avenir. Elle se saisit de la coupe de champagne tendue par Grendo S’orn et trinqua avec lui en le gratifiant d’un autre sourire radieux.

- Oh mais il le sera c’est une certitude mon cher.

Elle laissa l’alcool glisser lentement entre ses lèvres pour savourer celui-ci avant de reprendre la parole avant que le spectacle ne commence enfin, les lumières commençaient à perdre en intensité pour le plus grand plaisir des deux umbaranes. Sly ajouta.

- Pour l’heure tout se déroule comme nous l’avons entrevu… cette année bien qu’intense aura permis d’échauffer nos méninges quant à la suite du programme tout en tâtant le terrain.

L’umbarane invita sa fille à se saisir d’un casque d’amplification audio pour le mettre sur sa tête, de cette manière Kurath ne serait pas gênée par les conversations entre le chancelier et sa vice-chancelière lorsque commencerait enfin la représentation à laquelle les deux têtes de la République assistaient. Ses suivantes présentes ainsi que les gardes royaux ne poseraient pas de problème, et savaient tenir leur langue. Sirotant une nouvelle gorgée de champagne, la souveraine d’Umbara inspira un grand coup avant de reprendre la parole de façon plus libre et détendue, prenant presque une pose un peu plus lascive qu’à l’accoutumée en se penchant en avant et mettant ses coudes sur ses genoux.

- Vos opposants sont sortis de leurs cachettes d’eux-mêmes pour s’exposer à la lumière du jour. Vous aurez ainsi le champ libre pour agir avec habileté et en anticipant leurs coups à l’avance pour mieux les atteindre et réduire leur potentiel de nuisance. Oui, cette nouvelle année ne fera que renforcer votre pouvoir sur la République et faire taire les mauvaises langues vous voyant comme un dangereux dictateur.

Son regard croisa celui du neimoidien qu’elle distinguait très bien dans la pénombre, cherchant à observer ses mimiques éventuelles afin de sonder celui-ci et deviner ce qu’il dirait. Dans le même temps les premières notes commencèrent à s’élever tandis que la vice-chancelière s’empara de sa cigarette allongée à vapeur pour commencer à prendre une bouffée de vapeur parfumée à la menthe. Beaucoup plus détendue, elle s’adossa à nouveau contre son dossier avant de conclure en partageant ses impressions sur la politique interne républicaine.

- Je comprends mieux ce que le sénateur Detchi me décrivait comme une grande « mécanique idéologique et dogmatique à l’œuvre dans la Rotonde » quand il évoquait la situation politique du Sénat avant que vous ne me fassiez l’immense honneur d’intégrer votre gouvernement à sa tête. Difficile d’avancer et de prendre des décisions quand une marge de sénateurs fait barrage à tout ce que vous dites ou proposez, même si j’ai la sensation que les choses sont moins pires que part le passé, je me trompe ?

Conclut-elle tandis que la représentation commençait enfin et que les premières notes de musique combinée au spectacle des hologrammes apportait une lumière assez pâle.
Grendo S'orn
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Le neimoidien leva les yeux au ciel se remémorant quelques souvenirs douloureux d'un passé politique tourné vers l'effroyable socialisme. Loin d'être nostalgique de cette époque, le visage de certains de ses opposants politique aujourd'hui disparu ou bien trop peu populaire pour représenter une réelle menace défilait devant ses yeux comme si il retraçait tout un passage de son existence. Fort heureusement le rouleau compresseur libéral était passé par là, mieux il ne s'arrêtait plus écrasant quiconque s'opposait aux lois du marché.

- Il y a bien longtemps que le Sénat s'est transformé en un nid de vipères prêtes à s'entre-dévorer ... mais il est vrai que nous sommes bien loin des intrigues et manigances de l'époque. dit-il sur un ton apaisé. A croire que les politiciens d'aujourd'hui n'ont plus cette hargne d'autrefois, ils sont comme des enfants qui se chamaillent de temps en temps mais qui finissent par se ranger derrière le plus grand d'entre eux lorsqu'ils se sentent menacés ... et aujourd'hui le plus grand c'était lui, lui qui avait réussit à attirer sous sa coupe une multitude de sénateurs au sein de l'hémicycle. Rare étaient les politiciens à pouvoir se vanter de représenter une réelle menace aux yeux du neimoidien dont la quote de popularité dépassait toutes ses espérances. Ses victoires politique s'accumulaient et rien ni personne ne semblait se mettre sur sa route.

- Mais nous avons encore beaucoup de choses à accomplir ... il marqua une légère pause puis repris tout en focalisant son regard sur Jaius Car'hrt assis en contrebas bien trop occupé à admirer le spectacle en compagnie de sa fidèle épouse pour se rendre compte que le Chancelier le fixait du haut de sa loge privée ... certains de nos vieux opposants politique n'attendent que le meilleur moment pour réagir. Méfiez-vous davantage des vieux dinosaures que des jeunes requins Vice-Chancelière, c'est le meilleur conseil que je puisse vous donner. Le jeune requin n'est intéressé que par le pouvoir ou par l'appât du gain, parfois même les deux, se risquant à agir au mépris de toute prudence, ils sont facilement maitrisable dû à leur manque d'expérience. Mais les vieux dinosaures eux, jouent dans la cour des grands depuis trop longtemps. Le pouvoir, la richesse, les contacts ... ils les possèdent déjà et n'hésitent pas à en user pour atteindre leurs sombres objectifs.

S'orn faisait incontestablement partie des vieux dinosaures dont-il venait de faire allusion à ceci près que son mouvement était encore jeune comparé à l'Alliance Démocratique des Systèmes non Humains ou à la Coalition Populaire des Mondes Opprimés. La fondation du Front Libéral Républicain (FLR) remontait à presque dix ans, des années durant lesquelles le neimoidien s'était consacré à offrir les meilleures chances de succès à son parti.

- Le multipartisme d'aujourd'hui est notre pire ennemi de demain. Je pense que vous serez de mon avis sur ce point. On ne peut se permettre de laisser ces nouveaux politiciens débarquant fraichement sur Coruscant nous filer entre les doigts. Accepter autant de mouvance politique qu'actuellement c'est la garantie pour le citoyen de contrôler les actions étatiques et de pouvoir librement intervenir sur la scène politique. Non, la politique est l'apanage d'une élite hiérarchisée triée sur le volet. il en était convaincu, les gueux, la populace, le peuple ... des mots qui lui écorchaient littéralement la gorge.

- Le Mouvement Loyaliste Pro Arnor par exemple, il n'a définitivement plus sa place au sein de l'hémicycle. J'envisage fermement de demander aux services compétents d'ouvrir une enquête fédérale à l'encontre de l'ancien Chancelier-Jedi ainsi que son complice Ragda Rejlidiic. La République mérite de traîner ses traîtres devant la Cour Suprême tant le Traité d'Artorias, ce vulgaire torchon était une insulte en vers nos institutions. Mais aussitôt débarrassé des partisans de Arnor il nous faudra nous attaquer à un tout autre problème ... le Rassemblement Patriote. la dernière phrase avait claquée, sèche, froide, empreinte d’une politesse tranchante. Vous en conviendrez sans aucune difficulté Dame Keto, l'extrémisme du Rassemblement Patriote auquel votre planète appartient risque tôt ou tard de porter préjudice au Gouvernement. Thelius Sarkhan est un excellent Ministre de la Sureté de l'Etat mais son côté imprévisible dans la rotonde en fait un allié politique peu fiable. Je pense que vous voyez ou je veux en venir ? le neimoidien laissa apparaître un léger sourire en coin prenant soin de boire une petite gorgée de son délicieux breuvage.

Il nous faut saboter le Rassemblement Patriote de l'intérieur et forcer leurs membres à rejoindre le Front Libéral Républicain sans tarder. Il ne peut y avoir qu'un seul mouvement de droite au sein de l'hémicycle, sans quoi nos politiciens se disperseraient inutilement et nous risquons de perdre des voix.
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Le chancelier suprême répondit à la question posée par Sly qui observait le spectacle confortablement assise dans son siège. Détendue, sa vigilance abaissée elle écouta très attentivement les réponses du neimoidien qui la mit en garde sur les nombreux politiciens arpentant le Sénat, les jeunes loups n’étaient pas les plus dangereux en soit compte tenu de leur inexpérience, mais les vieux éléphants en revanche étaient une toute autre histoire compte tenu de leurs réseaux respectifs ainsi que leurs ressources en influence et crédits républicains. Sly était consciente de ce fait pour l’avoir déjà vu sur Umbara, elle trouvait juste ceci quelques peu étrange, de beaucoup plus grand surtout… Grendo S’orn semblait presque nostalgique d’une époque depuis longtemps révolue lorsqu’il évoquait la hargne d’anciens politiciens qui aujourd’hui, n’étaient plus que l’ombre de ce qu’ils avaient été jadis.

- Je suis consciente que ce milieu est des plus toxiques rassurez-vous. Je joue à ce genre de jeu politique depuis plusieurs années sur Umbara. La différence avec le sénat républicain reste une question d’échelle et de multiplicité des différentes cultures et dogmes idéologiques en place depuis longtemps. Avec de la patience, prudence et audace je pense que je saurais tempérer et mettre sur la touche des ambitions un peu trop déplacées…

Fit-elle avec l’assurance d’une jeune louve aux dents longues. A la mention d’Halussius Arnor et Ragda Rejlidiic, la vice-chancelière se crispa légèrement sur son siège, ses doigts se resserrant sur les accoudoirs. Elle reprit la parole d’une voix quelques peu cynique et mauvaise.

- C’est d’ailleurs scandaleux que personne ne se soit déjà lancé à leurs trousses… Difficile pour le mouvement Loyaliste de se maintenir après autant d’échecs politiques et la disparition de sa figure de proue… et je ne parle pas de ses agissements qui sur Umbara lui auraient valu d’être exécuté proprement si la honte qu’il aurait éprouvée devant son échec ne l’aurait pas encouragé au suicide avant de passer devant un juge… Quelle indignité !

Le Mouvement Loyaliste Pro-Arnor vivait ses dernières heures, et S’orn comptait clairement lui faire payer le traité d’Artorias d’une part, mais aussi Elle soupira et reprit sa cigarette à vapeur mentholée pour tirer dessus, chaque bouffée la détendant un peu plus après son intervention. Sly Keto se concentra un peu plus sur la mélodie écoutant le propos de Grendo S’orn à propos du multipartisme qu’il voyait comme une menace pour son règne et la stabilité de la République. Trop de choix tuait le choix et réduisait les légitimités des vainqueurs d’élections, sur ce point l’umbarane le comprenait très bien, elle trouvait amusant d’ailleurs que S’orn plutôt libéral et vantant les mérites de la concurrence sur le plan économique se trouvait être particulièrement similaire à ses opposants quant il s’agissait de politique. Moins de concurrence, moins de liberté de choix, plus d’autorité, de centralisation... sur ce point le neimoidien ne semblait pas si différent de ses adversaires adeptes du collectivisme ou même d’Emalia Kira. L’umbarane esquissa un léger sourire en y pensant, et cette idée vint la détendre à nouveau dans son fauteuil. Douce ironie qu’appréciait à sa juste valeur Sly qui jeta un regard à sa fille qui semblait les écouter d’une manière distraite, son attention plus focalisée sur la représentation de l’orchestre que sur la conversation.

Le chancelier suprême cependant aborda la question du Rassemblement Patriote d’une voix sèche et tranchante qui tira la vice-chancelière de sa tranquillité. C’était assez surprenant qu’il pense au parti dont elle était membre, comme si en un sens, Grendo S’orn semblait lui reprocher d’avoir préféré le Rassemblement Patriote au Front Libéral Républicain de manière sous-jacente. L’umbarane tourna la tête vers son acolyte et le fixa du regard jusqu’au moment ou il aborda surtout la question de Thelius Sarkhan tout en sirotant son verre. Sly se resservit un verre également et alors que le champagne coulait doucement entre ses doigts lui répondit.

- Vous savez, mes appuis en politique sont encore fragiles et ma carrière politique récente font que le Rassemblement Patriote constitue mon meilleur salut pour continuer d’exister de manière indépendante. Certes Sarkhan est un extrémiste difficilement prévisible mais pour l’heure il semble curieusement ne pas faire de véritables vagues au sein du gouvernement. Je vous rejoins sur le fait qu’il me semble adéquat de profiter de son étonnante apathie pour prendre le contrôle de ce parti et refaçonner celui-ci…

Avait-elle dit d’un ton à la fois sérieux et léger comme si ceci n’était qu’un jeu pour elle. Une fois son verre plein, elle le porta à ses lèvres pour laisser le champagne glisser dans sa fine bouche. Puis la vice-chancelière fit tourner le champagne dans son verre afin de faire durer un peu plus le suspense et être sûre d’avoir toute son attention. Sly Keto ne partageait pas son avis sur le fait que le pouvoir devait être la chasse gardée d’une super-élite. Certes sur son monde l’umbarane avait vu le jour parmi une caste favorisée, mais paradoxalement éloignée du Rootai. De surcroit lorsqu’elle était arrivée au sein de l’Empire Sith, Darth Oracci en dépit de son âge avancée avait du être rabaissée et était partie de zéro, des groupes d’acolytes arpentant Korriban pour s’élever à terme parmi les hautes sphères impériales. La Dame Sith était plus à même de savoir que le pouvoir revenait surtout à ceux qui étaient prêts à tout pour se l’approprier, compétents et qui avaient ce potentiel d’aller jusqu’au bout. Ni Darth Ganys, ni Darth Oracci avaient été favorisés dans leur ascension vers le pouvoir impérial, ils s’étaient juste montrés comme étant les plus forts, les plus doués ou retors pour s’élever… Sly reprit la parole pour enfin préciser un peu plus le fond de sa pensée et un défaut dans le plan de Grendo.

- Cependant même si je comprends et approuve votre diagnostic je ne saurais vous rejoindre sur la solution apportée par vos soins. Saboter le Rassemblement Patriote ce serait donner l’occasion à nos opposants politiques de nous miner le pion temporairement au sein de la Grande Rotonde sur des réformes clefs. Pourquoi détruire ce que l’on peut contrôler ?

Sly Keto avait essayé de montrer une autre alternative possible au chancelier, enfilant presque un rôle de commerciale pour lui vendre une autre idée sans doute plus longue dans le temps mais qui s’avérerait tout de même plus efficace à terme et passerait mieux au sein de l’ensemble des forces politiques en vigueur. Ce serait beaucoup plus subtil, plus adéquat, moins tape à l’œil. La vice-chancelière poursuivit son exposé afin de détailler son projet.

- Laissez Nyss Detchi recevoir mes consignes, laissez-le devenir un potentiel chef de parti crédible et incarner un courant plus modéré et réformateur au sein du Rassemblement Patriote. S’il parvient à convaincre des systèmes républicains de rallier le parti en proposant une ligne plus modérée, il gagnera de facto suffisamment de poids pour être une alternative à Thelius Sarkhan qui le verra en rival et se radicalisera tout seul dans ses prises de position et cherchera à conserver le contrôle du noyau dur de mondes ayant adhéré au Rassemblement Patriote… L’idée est de noyer ce noyau dur avec un peu de sang neuf, et Umbara aura d’ores et déjà ouvert la voie. Une fois que Nyss Detchi aura le contrôle du parti, il pourra poursuivre ses réformes afin qu’il n’ait que très peu de différences idéologiques avec le F.L.R. Une échéance électorale de grande ampleur comme… hum… par exemple la chancellerie imposera d’elle-même l’idée d’une fusion entre le F.L.R. et le Rassemblement Patriote…

Elle sirota une nouvelle gorgée de champagne avant d’ajouter quelque chose en se penchant vers lui comme pour appuyer et marquer un peu plus chacun de ses mots dans l’esprit du chancelier.

- Et ainsi vous obtiendrez votre immense bloc politique. Ayez toutefois conscience d’une chose Chancelier ; cette fusion de nos partis ne se fera pas sans accords et le fait que certains postes hauts-placés au sein de cette nouvelle entité soient confiés à des membres du Rassemblement Patriote. Autrement cette alliance volera en éclat au pire moment possible…

Et ce fait n’était aucunement dépendant de la vice-chancelière. Sly Keto savait que si des cadres du Rassemblement Patriote se sentiraient floués dans les accords de fusion avec le Front Libéral Républicain, alors ceux-ci agiraient sans doute, probablement encouragés en interne, à faire payer le prix de cette hypothétique trahison à Grendo S’orn. Rien n’était gratuit dans cette galaxie… et pour avoir ce que l’on désirait plus que tout au monde, il fallait parfois consentir à quelques concessions.
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Si Grendo avait appris une chose lors de son ascension politique, c'était de ne jamais laisser l'opportunité à ses alliés de devenir de potentiels adversaires. L'ambition que certain(e)s ne prenaient même plus la peine de camoufler avait don d'agacer le neimoidien qui n'allait pas se priver de leur(s) couper l'herbe sous le pied.

- Je crains malheureusement que vous n'ayez guère le choix Dame Keto. Ceci n'était pas une suggestion. la réplique du neimoidien avait claquée, empreinte d’une politesse tranchante comme à son habitude, mais il ne comptait pas s'arrêter là. J'entends vos arguments mais je n'ai absolument aucun intérêt à encourager la refonte d'un mouvement politique rival au mien, surtout si ce dernier n'a selon moi aucun avenir dans l'hémicycle. Notre temps est assez précieux que pour nous focaliser sur des tâches superflues de ce type. Le Rassemblement Patriote sera dissous et vous oeuvrerez dans ce sens, me suis-je bien fais comprendre Vice-Chancelière ? la jeune louve aux dents longues venait-elle pour la toute première fois de tenter d'intimider le neimoidien ? Une perte de temps connaissant le parcours du vieux politicard bien trop habitué à ce genre d'exercice.

- N'oubliez pas que sans moi vous seriez encore sur votre lointaine planète dans le plus parfait anonymat Sly. C'est moi qui vous ai créé en vous nommant à ce poste pour jouer le gant de velours lorsque j'incarnais la main de fer. N'allez pas imaginer que je permettrais à l'un de mes subordonnés d'avoir des ambitions démesurées ou à prendre des initiatives que je n'aurais pas auparavant accepté. il était toujours bon de rappeler qui commande dans ce genre de situation, même s'il s'agissait de remettre à sa place sa plus ancienne alliée de la rotonde. La tension était palpable.

- Chancelier S'orn, vos invités sont arrivés. Peuvent-ils s'installer dans la salle ou dois-je en faire venir dans votre loge comme vous me l'aviez demandé ?

S'orn se retourna en direction du rideau séparant la loge du couloir de l'Opéra pour voir le visage de sa chef de cabinet, un datapad à la main.

- Oh oui, je les avais presque oubliés. Oui oui, faites en venir un au hasard ... peu importe lequel cela n'a pas d'importance.

Quelques semaines auparavant, la Chancellerie avait envoyée des invitations officielles à plusieurs hauts-gradés de l'armée républicaine. Une sorte de reconnaissance pour service rendu pour la patrie. Depuis son accession au pouvoir, S'orn et sa Vice-Chancelière s'étaient attelés à s'accaparer les faveurs des militaires, oeuvrant ci et là pour les mutilés de guerre et pour aider les familles des victimes mortes au combat.

Quelques secondes plus tard, un jeune mirialan en uniforme parfaitement taillé entra dans la loge.

- Bonjour mon garçon, entrez je vous en prie ne soyez pas timide, après tout je ne suis que le Chancelier Suprême de la République Galactique. dit-il en affichant un léger sourire sournois sur le coin des lèvres. Comment vous appelez-vous soldat ? la rencontre avec son potentiel électorat était toujours un exercice qu'il aimait particulièrement.
Balian Atraïde
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Dire que je fus surpris de recevoir une telle invitation fut un euphémisme. Depuis mes frasques lors du procès Kira, je devais bien admettre que je m’étais tenu le plus à l’écart de la politique et de ses représentants. Mais c’était peine perdue, ces gens là étaient partout, et je gravitais dans un monde qui devait les attirer. Entre la station médicale, où en matière de politiciennes j’avais servi avec la ribambelle de sénatrices et assistantes que j’avais rencontré. Mon rendez-vous avec la vice-chancelière en personne…Même Halex était de ces gens-là.

Armée et Sénat étaient, malheureusement, intimement liés. Et pour me faire entendre j’avais compris qu’il fallait taper haut…et fort. Mais là…c’était inespéré. L’invitation venait directement de la chancellerie. Autant vous dire que le fait que ce soit moi qui étais convié à l’Opéra Galactique pour la représentation du Nouvel An fit fortement jaser. En ce qui me concernais, je ne voyais pas vraiment cela comme un honneur. Que les politiciens se rapprochent de leur armée était chose courante. Surtout les fortes têtes. Et en la matière j’étais un spécialiste. J’y voyais surtout l’occasion de possiblement placer quelques piques en matière de stratégie médicale lors des conflits armés.

Voila avec quel type d’idée je m’étais mis en route le jour venu. Vêtu de mon uniforme de cérémonie, impeccablement repassé, les plis soigneusement marqués. Mes bottes cirées martelaient le dallage au rythme de mes pas un peu rapides. Ma casquette sous mon bras, je fus accueilli par le personnel de l’Opera à qui je montrai l’invitation. Immédiatement je fus guidé jusqu’aux loges VIP où une neimoidienne me reçut pour…me placer dans un coin avec d’autres militaires. Nous étions bons pour attendre. Mais nous avions l’habitude…d’attendre. Encore et toujours.

Finalement, elle revint et me signala que Monsieur le Chancelier allait me recevoir. Rien que cela. Et il allait me recevoir où ? Genre là…devant le spectacle ? Derrière le rideau qu’elle avait légèrement entrebâillé pour me céder la place je découvrais deux spectacles. Celui que tous étaient venu admirer – surement magnifique, mais je n’avais que peu d’intérêt pour ce genre de représentation. L’autre spectacle était…plus intime. Presque insoupçonné. Et pourtant, il existait. Mais passons…je pensais sans cesse médecine, pourquoi leur en vouloir de faire passer la politique au premier plan même dans le simple fait de se retrouver à l’opéra. Ce qui remettait en question la frivolité du moment. Tout devait être savamment calculé, étudié. Aucune rencontre avec ces gens là n’était fortuite.

J’étais quelque peu hésitant, presque intimidé par la situation. Je n’avais pas l’habitude de genre de salamalecs. Je me postais donc au garde-à-vous, lui offrant un salut militaire de rigueur avec une exécution parfaite.

Dès qu’il ouvrit cependant, je dus faire un effort surhumain pour ne pas lui claquer sa désobligeance dans les dents. Je n’étais ni « son garçon », et encore moins « un soldat ». Mais je pris sur moi…ravalant ma fierté et je répondis sur un ton neutre :

- Monsieur le Chancelier, Sergent Balian Atraïde, Service de Santé des Armées, au rapport Monsieur.

Un peu décalées, je reconnus la vice-chancelière et…une jeune fille. Son enfant ? Je les saluais également.

- Je vous remercie pour cette invitation Monsieur.

J’allais pas aller jusqu’à dire que c’était un plaisir…Néanmoins je comptais bien utiliser à bon escient le fait de me retrouver ici, dans ce panier de crabes.

Grendo S'orn
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- Atraïde ... Atraïde ... votre nom me dit quelque chose ... Vous n'étiez pas au procès Kira ? S'orn se souvenait soudain de la gueulante poussée par le Sergent lors du "Kira's gate" comme les média avaient coutume d'appeler cette affaire. Un moment fort en émotion que le neimoidien n'était pas prêt d'oublier tant il avait apprécié voir son ancienne rivale se faire juger par la Cour Suprême et ruiner sa carrière politique devant les holo-cams de la galaxie toute entière.

- Laissez-nous. cracha l'humanoïde en direction de la Vice-Chancelière et de sa jeune fille quelque peu décontenancée mais elles quittèrent les lieux pour laisser Grendo S'orn et le Sergent Balian Atraïde seuls en tête à tête.

- Je vous en prie, installez-vous. Prenez donc une coupe de champagne, après tout nous célébrons la fin d'une année forte en émotions. le neimoidien paraissait d'humeur festive, beaucoup plus détendu qu'à l'accoutumée. Alors dites-moi Sergent, notre armée est-elle en bien meilleure santé que sous l'ère Kira ? Les fonds alloués à la Défense vous semblent-ils suffisant ? une dernière question somme toute banale mais qui définirait probablement la suite de cette rencontre improvisée.

- Comme vous le savez, le Gouvernement lutte depuis le début de ma législature à soutenir les militaires et leurs familles. La République ne peut oublier de défendre les droits de celles et ceux qui défendent chaque jour notre liberté sur le champ de bataille. au plus proche de son électorat, S'orn ne se privait pas pour ressortir son baratin habituel. Malheureusement tous ne partagent pas notre intérêt et quelques uns de mes confrères au Sénat se verraient bien raboter drastiquement le budget accordé à la Défense au profit de causes beaucoup moins louables. Pensent-ils sincèrement que notre armée se bat avec des lances pierres et une feuille de laurier en guise d'armure ?! bien qu'il disposait d'une large majorité au Sénat, S'orn n'ignorait pas que le vent pouvait tourner d'un jour à l'autre. A force d'écraser ses opposants pour mieux gravir les échelons de la République, le neimoidien s'était fait tant d'ennemis qu'il ignorait sans doute l'identité de certains d'entre eux.

- La plupart de nos politiques d'aujourd'hui ignorent ce que les vôtres endurent sur le champ de bataille. Certains vont même jusqu'à considérer l'armée telle que de la vulgaire chair à canon qu'il suffit d'envoyer au front bien loin du luxe et du confort qu'offre Coruscant. un trait grossit de manière volontaire évidemment dans le but de faire réagir son interlocuteur. Pire encore, ceux-ci s'imaginent qu'à votre retour du front, nos valeureux soldats ne souffrent pas de stress post traumatiques dû aux horreurs liés aux combats ... Fort heureusement il existe encore de rares individus tels que moi qui oeuvre en faveur des Mutilés et Invalides de Guerre. Saviez-vous que ma Fondation Archéologique S'orn distribue chaque année plusieurs millions de bénéfices à de multiples associations suite à la vente d'oeuvres d'art du célèbre artiste coruscantii Clovis A'grippa ? s'adapter à son auditoire pour mieux l'avoir dans la poche était une condition sine qua non pour s'approprier le soutien de ses pairs.
Balian Atraïde
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- Oui Monsieur, j’étais…au procès Kira, répondis-je d’une voix neutre. J’imaginais que le Chancelier avait suivi l’affaire. Et sans nul doute mon intervention n’était pas passée inaperçue.

Le chancelier ordonna à la Vice-Chancelière et sa fille de nous laisser seuls. J’avais incliné le haut de mon corps pour les saluer respectueusement. C’était la première fois que je voyais la fille de Sly Keto. J’ignorai qu’elle avait eu des enfants. Mais ce n’était pas si surprenant qu’une femme telle qu’elle ait peu en avoir. Le Neimoidien m’invita à prendre place. Je m’exécutais. Si Grendo S’Orn semblait particulièrement à l’aise, moi pas. Je ne venais assister à des opéras. Mon ex-femme aimait cela. Moi je ne voyais pas l’intérêt d’assister à ce genre de spectacle, compte-tenu de l’immensité du travail à accomplir pour un homme tel que moi. Mais, je commençais à comprendre pourquoi les politiques se rendaient ici. Pas pour la représentation, mais pour fomenter, espionner et discuter avec d’autres, dans une ambiance feutrée et obscure.

Le Chancelier me pris de cours en me demandant mon avis sur la santé – dans tous les sens du terme – de l’armée depuis son investiture. Enfoncé dans mon fauteuil, ma casquette sur les genoux, je levais les yeux vers lui.

- « En meilleure santé » ? Je n’irai pas jusque là monsieur. Outre le côté financier, il y a le côté humain. Quid de ceux qui ont été abandonné dans des services comme le mien suite à Dubrillion ou une autre bataille ? Je n’ai pas exagéré lors du procès. J’ai dit la vérité. Les hommes se sentent abandonnés et perdus. Pas de reconnaissance, pas de remerciement pour le sang qu’ils ont versé. Je sais qu’on a signé pour entrer dans l’Armée. Mais ce n’est pas une raison pour être traité comme…pardonnez-moi l’expression…mais comme de la merde…Et ce même si je reconnais que depuis quelques temps…il y a une amélioration.

Je l’écoutais avec attention cracher sur ses confrères qui étaient visiblement peu ouverts d’esprit sur les dégâts que la guerre pouvait causer sur les soldats et leurs familles. Je soupirais :

- Chacun ses batailles monsieur le Chancelier. Les miennes sont auprès des soldats. Les vôtres, dans le Senat, en plein cœur du monde politique. Je pense préférer ma place. J’ai moins de chance que vous de me faire planter dans le dos…en traitre.

Ses propos étaient toutefois inquiétants. Et je déplorais vraiment que certains politiques puissent remettre en question la dure réalité.

- J’ignore si vous en avez entendu parler monsieur. Mais il y a quelques mois nous avons inauguré une station spatiale médicale…J’étais en charge de sa mise en route sur le plan médical. Nous avons eu la visite de quelques sénatrices, et de madame la Ministre Treven’s. Je salue leur volonté, quoique pour certaines d’entre elles, je ne suis pas sûr du bien fondé de leurs actions. Il y a eu…un incident…Deux hommes, anciens des Forces Spéciales, les derniers de leur unité, ont pété un câble littéralement en apprenant que ces dames étaient là. Cela a failli mal tourner. L’un d’entre eux est mort…L’autre va croupir dans une chambre capitonnée pour le restant de ses jours. S’ils avaient été considérés plus tôt…si on ne leur avait pas tourné le dos…si on leur avait expliqué pourquoi ils ont risqué leur vie…peut être que ces hommes ne se seraient pas mutinés ce jour-là. Je serrai le poing à mesure que je parlais. Ces sujets me tenaient tant à cœur. Vous savez monsieur, l’invitation que j’ai proféré lors du procès Kira à la caste politique est toujours valable. J’invite qui le voudra à visiter mon service et se rendre compte des dégâts. De même pour l’Etat-Major. Car nos grands dirigeants militaires ont oublié ce que c’est de se trouver en bas de l’échelle. Et je le déplore. Ils nous donnent de jolies médailles, nous tapent sur l’épaule en nous disant qu’on a fait du bon boulot et nous renvoient là-bas. Le seul que j’ai vu compréhensif et agir efficacement pour ses hommes c’est ce damné Kaleesh…Je réalisais alors comment je venais de parler du Commander Ular’Iim…je marmonnais : désolé monsieur…Je respecte le Commander Ular’Iim…lui au moins sais ce que c’est…la guerre. Et même si nous ne partageons pas les mêmes convictions, il me donne ce qu’il faut pour faire mon travail quand je suis déployé sous ses ordres.

Je n’aurai jamais cru reconnaitre cela un jour. Mais au final…je faisais la guerre avec ce cornichon en bocal quand il le souhaitait.

- J'ignorai cela monsieur pour votre fondation. Je...ne pense pas que vous le sachiez. Mais, j'appartiens à un Clan Mirialan qui détient également une Fondation. Je vais reprendre les rênes de mon Clan. Vous vous doutez bien que la Fondation du Clan Atraïde va se tourner vers des actions médicales sous mon impulsion.

J'imaginais bien que je ne jouais pas dans la même cour que lui en matière de financement et d'impact. Mais il fallait bien commencer quelque part.


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