Luke Kayan
Luke Kayan
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La circulation dense de la ville consentit à se stopper un instant. Les moteurs vrombissaient d'impatience, maintenus brides tendues, réduits malgré eux à l'immobilité le temps que les piétons passent. À peine la couleur changea-t-elle et le "bip" s'éteignit-il pour eux que les engins reprirent leur course effrenée dans tous les sens. Et encore, au-dessus de ces navettes qui rasaient presque le sol, une nuée d'autres envahissait les cieux grisâtres de la planète illuminée, même sous les rayons de midi. Des rayons fragiles d'ailleurs, qui ne chauffaient pas les épaules du jeune homme qui frissonnait de temps à autre sous la fraîcheur de cette journée triste.

Le Jedi n'avait jamais apprécié Coruscant. L'ambiance générale, les aventures qui lui étaient arrivées. Sans le nouveau Temple qui y était rattaché, il n'y aurait que très rarement mis les pieds, peut-être jamais, perdant ainsi l'occasion de connaître Balian Atraïde. Un Mirialan fort aimable qui avait pourtant déjà occasionné pas mal d'ennuis, passivement et activement d'ailleurs. Certains auraient jeté l'éponge en tant qu'amis, mais Luke non. Il appréciait le docteur, sans trahison, sans véritable danger pour ses principes ou son Ordre, le Hapien était très fidèle. Actuellement, il avait 4 proches pour qui vraiment, il pouvait se préoccuper au-delà de son devoir de Gardien : Saï, Karm, See'Ryl depuis peu et Balian, même s'il ne s'était encore jamais vraiment confié à ce dernier. La mission d'infiltration puis le contact à travers des lettres avec l'omniprésent sujet du père défunt n'avaient pas laissé de place à son ouverture. De plus, Balian restait un "civil". Tout militaire soit-il sur le papier, le blond se sentait obligé de le protéger de ses propres inquiétudes. C'est donc serein, digne quoiqu'un peu plus chaleureux qu'avant (grâce à l'apprentissage de Karm) que le Chevalier répondait à son ami. Il essayait de le rassurer tout en compatissant, acceptant ses pleurs, ce deuil long à venir là où il n'aurait eu aucune patience pour son propre cas.

L'échange s'était ainsi étendu sur plusieurs semaines, il n'était pas intense, Luke partait souvent en mission et était très occupé, mais régulier. Quelques jours auparavant une petite différence avait mené le Hapien à quitter le Temple de la Ville-Lumière. Balian n'avait pas été extrêmement précis, une fois n'est pas coutume, mais il semblait vouloir reprendre son travail, c'était bon signe. Pour sa prochaine étude sur la réaction des Midichloriens quant aux attaques bactériennes il avait un sujet -ou une victime?- toute désignée ! Luke n'était pas franchement rassuré, tout pratiquant de la médecine fut-il (et chercheur), il détestait quand les questions, les attentions le concernaient. En fait, sa timidité, largement entretenue par sa croissance dans une communauté assez fermée (excellente excuse pour ne pas faire d'efforts) était telle que toute action visant à le faire sortir du lot, souligner son existence, le mettre ne lumière parvenaient à le rendre nerveux. Même reconnaître qu'il avait plus de Midichloriens que la majorité des Jedis pouvait le gêner si c'était dit de façon flatteuse. Lui n'avait rien fait de spécial pour les avoir, après tout. Mais qu'importe, la science avait besoin de lui et son ami encore plus. Ce projet ambitieux dont Luke ignorait les détails était colossal, ceci l'occuperait.

- Bonjour.

Amitié ou non, le blond était comme d'habitude et malgré son handicap, ponctuel. De fait il était même arrivé une dizaine de minutes avant le rendez-vous en prévision des documents préalables à remplir. La secrétaire, une petite nouvelle, brune, cheveux courts et assurée lui offrit un grand sourire. Elle lui demanda ses données "Luke Kayan hen hen. 27 ans". Ah non 28 depuis hier. Un "blup" virtuel indiqua que le message avait été envoyé et dans les archives et directement à Balian, de toutes manières avisé de son arrivée.

Bien qu'il n'en montre rien mais, en s'asseyant dans une petite salle d'attente privée, réservée aux "cobayes" volontaires, Luke était inquiet de retrouver Balian en chair et en os. Il savait que le médecin était du genre à cacher son mal-être, beaucoup mieux en vrai -et d'autant plus facilement à un aveugle- que dans ses messages. La Force avait beau être peu présente chez lui, le trentenaire l'utilisait déjà, consciemment ou pas, pour estomper ses émotions. Ceci dit, le soulagement et la joie disputaient la place de la préoccupation. D'abord surpris que le Mirialan veuille garder contact avec lui, alors que le jeune homme se sentait coupable du décès du paternel de son ami, il avait ensuite été ravi de constater ce fait. Sans mission, Balérion n'aurait peut-être pas été en danger, ou pas autant, ou pas si vite. Qu'importe, le Consulaire n'avait pu que se sentir déçu par cet énorme échec. On les avait démasqué, le chef avait laissé une tribu et un fils orphelins, à cause de... lui ? De la malchance ? Du double-jeu inattendu de ces nouveaux ennemis qui n'avaient pas hésité à tuer au passage des membres importants de l'Association ? Balian et lui étaient-ils visés ou de simples dommages collatéraux ? L'enquête ne le disait pas encore, peut-être ne le sauraient-ils jamais.

Un soupir bref s'échappa de ses lèvres. Un sourire naquit, il avait senti la présence de Balian ou entendu ses pas.

- Bonjour

Si Luke n'osa pas demander comment ça allait à haute voix, la Force sillonnait gentiment les alentours de son cerveau, curieuse, attentive, désireuse de savoir et ayant de la peine à ne pas outrepasser les limites de la politesse cérébrale en fouillant directement dans l'esprit du médecin.
Balian Atraïde
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J’avais décidé de mettre fin à mon arrêt de travail. On ne manqua pas de s’enquérir de mon état. N’était-ce pas trop tôt pour que je reprenne ? N’avais-je pas un deuil à porter ? Avais-je bien pris le temps de mettre en ordre les affaires familiales ? Autant de questions sur lesquelles j’avais posé un linge blanc virtuel pour mieux les occulter et les oublier. J’avais besoin de m’occuper la tête…Qui plus est avec les méthamphétamines qui coulaient désormais dans mon sang j’avais une pêche d’enfer et de l’énergie à revendre.

J’avais donc décidé de reprendre en douceur les consultations et mes occupations au Centre Médical de la Base Militaire sur laquelle j’opérais. Mon interne Tyberr’Hyus S’Trasza m’était d’un grand secours je devais bien l’avouer.

A côté de mon travail de médecin traditionnel, j’avais également repris mes recherches. Et j’avais une nouvelle lubie. Pour cela j’avais besoin d’un cobaye…et pas des moindres. J’avais contacté Luke Kayan, chevalier jedi de son état avec un fort taux de Midichloriens et donc un lien très spécifique avec la Force.

Alors que je sortais de mon bureau, je remarquais une humaine qui attendait avec un bébé dans les bras…Je fronçais les sourcils…qu’est-ce que cette civile faisait dans des locaux militaires ? En me voyait elle s’approcha de moi :

- Docteur Atraïde ?

Je m’arrêtais et la regardant, interloqué. Je ne croyais pas la connaître. Elle me désigna sa fille :

- Elle est malade…

J’eus un sourire et répliquais :

- Désolé, mais…qu’est-ce que vous faites ici ? Qui êtes vous ? J’ignorai qu’on avait ouvert ce service aux consultations pour les civils…

Elle n’eut pas l’air spécifiquement surprise que je pose cette question. Ben ouai on était sur une base militaire, donc pas véritablement ouvert à tout vent…Donc elle ne pouvait pas vraiment dire qu’elle avait vu de la lumière et était entrée… Elle précisa :

- Vous avez soigné mon mari…Il est militaire…Vous…avez amputé sa main il y a quelques temps. Il parait que vous êtes un des meilleurs médecins ici…Il m’a dit d’essayer de venir vous voir. On m’a laissé passer à l’accueil à condition que vous acceptiez de nous prendre en consultation…Je ne savais pas où aller, la petite a vraiment l’air mal…

J’eus un soupire. Effectivement je me rappelais bien avoir charcuté un humain à bord d’une station spatiale il y avait quelques temps…Un vrai chieur d’ailleurs. Visiblement sa femme était du même acabit. Pauvre enfant. Je lui fis un signe de me suivre et j’ouvris une salle d’examen non sans avoir fait un signe à la secrétaire du service de m’envoyer le dossier médical de la famille en question :

- En temps normal je vous aurai renvoyé vers votre médecin traitant. Mais je me sens d’humeur magnanime.

Je lui désignais un siège à côté de la table d’auscultation. Elle s’y assit et posa l’enfant sur la table. Je commençais mon examen, écoutant les explications de la mère qui justifiaient une telle inquiétude…

- Ce matin elle s’est réveillée avec le visage tout enflé. Elle pleure beaucoup, a du mal à respirer et ne veux rien manger.

- Je vois…quelle est son alimentation ?

- Le lait 100% naturel de maman ! Pas de cochonnerie synthétique !

Le fait qu’elle se sente obligée de me préciser cela me fit hausser un sourcil. Je sentais que cela allait me plaire cette petite consultation rapide. Un petit voyant lumineux sur mon datapad m’indiqua que le dossier médical de l’enfant m’avait été envoyé. Je l’ouvris, tout en poursuivant :

- Pas de fièvre…les ganglions sont normaux… Je ne vois pas ses dates de vaccination ?

Elle me répondit aussitôt :

- On est antivaccin !

Je soupirais…De mieux en mieux…J’attrapais mon datapad et commençais à pianoter, tout en lui demandant avec une petit sourire narquois affiché :

- Vous n’y croyez pas ?

J’avais ouvert la porte de la salle de consultation, lui faisant signe de me suivre, un petit « bip » venait de me signaler que mon « patient-cobaye-jedi » était arrivé. Je me dirigeais vers l’accueil, écoutant distraitement les arguments de cette bonne femme qui s’imaginait que cela allait m’intéresser :

- Je crois que certains gros labos pharmaceutiques voudraient me faire croire que ça marche pour augmenter leurs profits.

Nouveau soupire…Je fis un signe à la secrétaire qui m’indiqua une petite salle d’attente où Luke se trouvait. Je me tournais vers la femme, l’air moqueur :

- Je vois…vous savez…y’a un autre business qui fonctionne bien aussi…cela des jolis cercueils miniatures pour enfants…On en fait de toutes les couleurs…Vraiment…

L’idiote qui me faisait face eut l’air paniquée, comme si je venais de lui annoncer la mort imminente de l’enfant…Je n’avais rien fait de tel n’est-ce pas ? Je repris avec un air plus sérieux et une voix grave :

- Les anticorps de votre délectable lait maternel ne protègent l’enfant que durant 6 mois environs. Ensuite il se retrouve forcé de développer son propre système immunitaire. Ce qui explique que les laboratoires pharmaceutiques n’hésitent pas à vous arnaquer, ils sont convaincus que vous payerez n’importe quoi pour lui sauver la vie. Vous croyez qu’ils ont tort ? Prouvez-le-leur. Un nouveau sourire railleur se dessina sur mes lèvres pincées : Si des milliers de parents comme vous décidaient qu’ils préfèrent laisser mourir leur enfant que de payer quarante crédits contre une vaccination ben croyez-moi les prix chuteront…très très vite…

Je validais la prescription sur le datapad et jetais un air à la secrétaire pour qu’elle me signifie qu’elle était bien enregistrée dans le dossier de l’enfant. La mère me demanda au bord de l’affolement :

- Mais…qu’est-ce qu’elle a ?

Je lui montrai alors la prescription que je venais de faire, révélant ainsi mon diagnostic des plus basique :

- Un rhume…

Les parents et leur inquiétude plus que névrosée parce que la prunelle de leurs yeux avait éternué de travers…quelle plaie ! J’avais plus important à faire bon sang. Je la plantais là pour qu’elle règles les modalités administrative avec la secrétaire tandis que je gagnais la salle d’attente où Luke m’attendait. Il me salua, il avait sans nul doute senti ma présence dans la Force, car comme de coutume il ne s’était pas laissé surprendre malgré son handicap.

- Bonjour Luke.

Il me gratifia d’un sourire alors que je lui avais répondu sur un ton léger. Je l’invitais à me suivre en direction de la salle d'examen, d'où je sortais avec l'humaine et sa gosse, sachant qu’il saurait se guider entre le bruit de mes pas et ma faible existence dans la Force.



Luke Kayan
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Quelques éclats de voix avaient précédé la venue de Balian qui s'était approché, accompagné d'une autre paire de chaussures avait deviné Luke au dernier moment. Le propriétaire de cette paire était-il le responsable de la mauvaise humeur évidente du Mirialan ? En tout cas soulagé de ne pas recevoir un traitement semblable, le Jedi se contenta de suivre, par pur réflexe ou curiosité (un peu avouons-le) l'aura qui s'éloigna. Une femme et un bébé qui se trahit en éclatant en sanglots. Le jeune homme hésita encore un instant puis se dirigea vers la salle d'examen. Aider les civils était une chose mais consoler un enfant malade ne faisait pas partie des domaines où il excellait, pas sûr que la maman serait ravie de voir s'effondrer son gosse, victime d'une bonne dose de pouvoirs. Pas sûr non plus que ce soit très Jedi, d'ailleurs.

- Matinée mouvementée. - Commenta le jeune homme d'un ton flegmatique qui le surpris légèrement. Karm avait vraiment trop d'influence sur lui. Rapidement, le Chevalier passa le docteur en revue, sachant que ce dernier s'imaginait bien être observé. Au final, tous deux commençaient à se connaître, après une colocation "forcée" qui les avaient poussé à dormir plus de fois ensemble plus que Karm et Luke ne l'avaient fait. À ladifférence près que Balian et le Jedi avaient scrupuleusement respectés les limites de leurs draps respectifs, évidemment. Quoiqu'il en soit, Luke eut rapidement l'impression que le Mirialan n'était pas en forme, mais rien d'étonnant. Le docteur n'allait pas attendre de se remettre complètement de ses blessures ou de son deuil pour reprendre. Le remède, c'était son travail et Luke qui le comprenait, se retint de lui faire une réflexion ou de donner une leçon. En revanche, un petit quelque chose qu'il mit sur le compte d'un mental brisé le chiffonnait sans qu'il ne cherche plus loin. La personnalité de Balian semblait éloignée, effacée, mis à l'écart bien que sa dispute avec la femme donnait l'impression que son caractère de génie de la médecine bougon, lui, était resté. Oui, une séquelle du traumatisme, sûrement.

- Je dois t'avouer que je suis venu parce que c'était toi. Les études de ce genre, je ne sais pas trop si je suis pour. Enfin, en réalité, je ne suis pas contre, mais quand c'est quelqu'un d'autre qui sert de cobaye. Comprends-moi bien. Sans être un cas unique, j'ai un compte assez... Hum ? Haut de midichloriens, à l'époque quelques spécialistes m'auraient bien mis la main dessus, heureusement l'Ordre a veillé à ce qu'on me laisse tranquille, alors ne divulgue pas mon nom... Je n'ai rien d'exceptionnel, mais les scientifiques, tu les connais, s'emballent dès que quelque chose frôle la barrière du "normal".

Et puis sous cette excuse, valable certes, se cachait aussi le souci du contact physique, qu'il n'aimait pas trop, les attentions qui se figeaient sur lui bonnes ou mauvaises, l'impression d'être au centre et l'impossibilité de rester dans l'ombre. Si lumineux d'esprit soit Luke -ou essayait-il de l'être- le jeune Chevalier détestait se démarquer. On lui avait déjà expliqué que s'habiller sobrement ou faire le minimum d'efforts -comprenez une bonne hygiène corporelle et un maintien correct- ne servaient pas. Son physique attirait de bons commentaires, des mauvais aussi ou parfois de la jalousie mais rarement, beaucoup trop rarement l'indifférence. Sa cécité empirait le tout, bien qu'elle ne soit pas si remarquable. Sans oublier la couleur bicolore de son regard, un phénomène rare mais pas du tout lié à son espèce contrairement à ce que le blond pensait de prime abord. Luke avait beau posséder une stature oscillant entre petite et moyenne, porter une tunique ample sertie d'une toge humble ou des vêtements civils simples aux couleurs neutres (comme maintenant, il avait un jean bien coupé mais commun et une chemise blanche avec un long manteau beige qui rappelait d'ailleurs un peu la toge Jedi.), rien n'y faisait... On cherchait à le mettre en avant.

- D'ailleurs, je n'ai pas très bien compris le but de cette étude, tu as été plutôt vague, ce n'est pas dans tes habitudes, et pourquoi, tout à coup t'intéresser à ces chers Midichloriens. Je sais que tu apprends à mieux maîtriser tes dons.-et pour cause, Luke était un des principaux "professeurs" du trentenaire.- mais je ne savais pas que cela déclencherait un intérêt aussi scientifique.

Éloigné des sujets habituels de Balian. Peut-être était-ce un moyen de se rapprocher de son paternel décédé ? Ce serait étonnant car Balérion avait une approche beaucoup plus mystique -même presque trop y compris aux yeux d'un Jedi- de la Force. La décortiquer, la considérer comme un hôte vivant à travers les cellules d'un socle a qui elle offrait des capacités en échange serait presque "l'insulter". Ou pas, à vrai dire Luke devait admettre qu'il ignorait tout de la culture Mirialan hormis quelques bribes que le médecin lui avait confié. Curieux et désireux d'entrer dans le moinde de son aîné, il lui offrit un léger sourire, essayant de lui faire comprendre que ses questons étaient ouvertes. Un fait dont l'homme en blouse blanche devait d'ailleurs être au courant puisque derrière son aspect rigide de bureaucrate convaincu, le Hapien était plutôt tolérant, ouvert, surtout s'il s'agissait d'autrui, certes. Il avait par exemple, nullement l'habitude de juger les coûtumes ou les préférences de quelqu'un (sauf si ça sortait vraiment de la norme, mais concernant un certain domaine, Luke ignorait tout de l'existence de ces pratiques "hors-normes" et c'était tant mieux pour son pauvre petit coeur d'innocent.) alors qu'il n'avait guère de pardon pour les siennes.

- La secrétaire ne m'a pas fait remplir de questionnaire préliminaire sur ma santé au fait...

Signala-t-il, étonné en bon praticien qu'il était de ce manque de questions fondamentales mais peut-être que Balian préférait les lui demander, ou alors il avait gardé son dossier après l'avoir soigné la première fois. Vu ses habitudes si méthodiques, ça n'étonnerait guère le Hapien, ça.

- Bon, dis-moi ce que je dois faire, après tout, je suis ici pour être à ton service, à celui de la sciences, non ?

Et il se tut, attendant les ordres ou des aveux... Si Balian avait besoin de parler, il savait que cétait possible grâce à la légère impulsion qui l'invitait dans la Force ou le caractère même de Luke. Ce ne serait pas lui qui aborderait le thème mais il étit disposé à en parler, prendre son temps pour discuter avec le trentenaire. Au fond, tout au fond, ne serait-ce pas en fait pour ça que le docteur l'avait appelé ? Cette étude, pas très précise, ces éléments incomplets, cette soudaine envie de travailler sur les midichloriens. Était-ce une excuse pour s'occuper l'esprit ? Pour le voir, non, Luke ne se pensait pas à ce point indispensable, et surtout assez important pour une telle "machinerie", sachant en plus que Balian et lui avaient déjà échangé des lettres. Le Mirialan savait le Chevalier ouvert, pas besoin d'user de stratégies détournées avce lui. Mais...

* Pour s'occuper l'esprit. Sans doute. Oui*
Balian Atraïde
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- Matinée mouvementée.

C’était le moins que l’on puisse dire…Et mon humeur était déjà exécrable…Entre cette idiote, plus ma situation, sans oublier la drogue qui circulait dans mon sang, un sacré cocktail qui me mettait sur les nerfs.

- A qui le dis-tu…Je viens de perdre un temps précieux à cause de cette…humaine. Tout ça pour un rhume. Mon ton était des plus condescendants, j’affichais clairement un air revêche et mon irritabilité était palpable…même pour un aveugle. Je soupirais avant de reprendre :Je déteste ces personnes qui viennent pour une soi disant urgence alors qu'en amont ils ne font pas le nécessaire pour prendre soin de leur santé. Viens, allons procéder à quelques examens de base.

Je ne l’avais pas encore remarqué…enfin pas vraiment… Et il était évident que quelqu’un d’aussi sensible et attentif que Luke allait le percevoir. Mais ma jambe avait commencé à faire des siennes, induisant une légère (pour l’instant) irrégularité dans ma marche. Rien de bien méchant encore. Je n’en éprouvais nulle gêne cela dit. Et pour cause…Tout était psychosomatique.

Nous entrâmes dans la salle d’examen, un aide-soignant s’était affairé à désinfecter les lieux depuis le moment où j’avais fait sortir ma patiente précédente. Devant ma mauvaise humeur, nul besoin de préciser que tous mes subordonnés rasaient les murs de crainte que je ne déchaine ma colère sur eux.

Luke me fit part de ses questionnements au sujet de sa présence ici. Il était vrai que j’étais resté assez évasif, je voulais être sûr qu’il vienne sans chercher à évincer la chose. Alors que l’aide-soignant quittait la pièce, j’entrepris de fouiller dans un tiroir pour en extirper un kit de prélèvement sanguin. J’expliquais alors :

- Je dois te prélever un peu de sang. Certes, le fait que ton taux de Midichloriens est particulièrement élevé m’intéresse, mais c’est aussi la capacité que ces micro-organismes peuvent avoir sur le plan médical. Je veux comprendre comment ils fonctionnent…J’eus un temps de pose avant de préciser : je te rassure je ne cherche pas avoir plus de « capacités ».

Je songeais notamment à See’Ryl…combien de temps allait-elle mettre pour se soigner de cette intoxication qu’elle avait subi durant l’explosion du quartier général de l’Association. See’Ryl avait promis que lorsqu’elle irait mieux elle tenterait d’interagir avec la Force pour « voir » mon père…Même un court instant.

Je m’étais approché de Luke pour prélever un peu de son sang. J’étais un peu moins doux que de coutume dans les gestes. Encore une fois de manière très subtile, mais sans doute suffisamment perceptible pour quelqu’un qui avait su développer ses sens tel que le toucher… Après avoir posé un garrot et désinfecté son bras, je me saisis de la seringue, et passais un doigt pour viser juste dans la veine de l’Hapien. Mais c’est à ce moment là que ma main se décida à trembler. Vision d’horreur pour moi qui avais toujours une assurance dans mes gestes médicaux. Je piquais et…comble de la tragédie…je ratais la veine. Ce n’était jamais arrivé…sauf…Il y avait longtemps.

- Excuse-moi, murmurai-je un peu honteux de mon geste. Je…manque sans doute de sommeil.

Je serrais le poing quelques instants et recommençais le processus, avec succès cette fois. Ouf…Heureusement que Luke ne pouvait voir ma tête, et encore moins la sévère dilatation de mes pupilles, en raison de ce diabolique poison qui circulait dans mes veines. Je pris une profonde inspiration, recueillant presque religieusement le sang de mon ami. Je me disais que ce tremblement n'était rien, et que je ne retomberai pas dans les mêmes travers que la dernière fois...quand j'étais encore un jeune médecin. Cette fois j'étais plus vieux, plus fort, plus expérimenté. Et un bien meilleur médecin. Oui...tout ce passera au mieux, et je saurai être raisonnable dans la drogue...

Crétin que je suis? A peine...
Luke Kayan
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- Le problème est qu'ils n'ont pas tes compétences pour savoir que ce n'est pas une urgence parfois.

Fit le jeune homme compatissant. S'il avait relativement peu d'expérience dans le domaine de la médecine (6 ans c'était modeste dans le métier d'autant plus que son handicap l'avait privé de quelques étapes d'apprentissage et de pratique), Luke avait assez voyagé pour rencontrer tout type de patients. Des paysans durs au mal, persuadés qu'un cancer était un simple rhume qui s'en irait avec un peu d'ardeur au travail aux personnes psychologiquement fragiles cherchant à guérir leur solitude plutôt qu'une plaie, en passant par les familles trop (?) aisées qui ne supportaient pas que leur chérubin affiche 37, 5 de température. Sans parler de certaines collaborations avec la police qui l'avaient mené à cotôyé des esprits altérés par la drogue. La patiente de Balian pouvait aussi bien chercher du réconfort que souffrir d'une crise d'hyponcrondriaque aïgue. Dans tous les cas, une pénible qui s'ignorait, cependant Luke sentit assez rapidement qu'en faire part à Balian serait inutile.

Tandis qu'ils rejoignaient le cabinet, le Hapien sentait de manière confuse l'atmosphère lourde assaisonnée de peur. Il fronça un sourcil inconsciemment en croisant le troisième collaborateur qui rasait les murs. Pourquoi était-ce leur approche qui générait de grands pas sur le côté et le massacre presque automatique du carrelage à coups de talons ? Une brise artificielle, crée par un résident qui fuyait clairement la scène de non-crime balaya une mèche du Jedi qui entra, un peu décontenancé, dans la salle.

- Tu devrais peut-être faire réviser ta prothèse, je crains une compensation dans la marche à cause d'une inflammation. Tu marches différemment.

Là où des yeux avisés auraient peiné à remarquer quoique ce soit à ce niveau, Luke pour qui les bruits étaient des espions redoutables avait fini par noter la différence de claudication. Ce genre de choses n'échappait pas à un aveugle expérimenté, surtout que le Hapien avait eu le temps d'enregistrer la démarche de Balian pendant sa colocation "forcée" avec lui pour une mission qui avait hélas assez mal terminée. Voir vraiment mal terminée.

- Je m'en doute. Personne n'a encore trouvé comment convaincre les Midichloriens d'un Sensible de travailler pour lui en se l'injectant.


Fit le blond sur un ton amusé pour essayer de détendre un Miralian ... Particulier aujourd'hui. S'il n'avait pas été dans cet état relativement compréhensible vu son historique récent de catastrophes, le Consulaire aurait engagé sérieusement la conversation sur son hypothèse loufoque. S'il pouvait rire de la "greffe" de Midichloriens, c'est qu'il y avait eu des scientifiques encore plus loufoques pour essayer. Des études avaient été menées par un laboratoire privé pour soit-disant aider les malades graves grâce aux capacités curatives accrues de certains Sensitifs. Bien sûr, les Midichloriens de l'échantillon se noyaient dans le sang de l'inconnu ou bien s'éteignaient-ils ? On ne le savait pas vraiment, mais personne ne devenait Sensible ou n'augmentait son taux initial. On naissait ainsi, n'en déplaise à certaines familles très puissantes qui rageaient de ne pas pouvoir payer leur accès à la Force. Donc, en effet, Luke n'était pas inquiet quant à une tentative du trentenaire pour essayer d'obtenir plus de pouvoirs.

En revanche, le Consulaire avait de quoi s'inquiéter dans un autre domaine. Il ne savait pas encore, mais après une légère grimace de surprise lorsqu'il avait été mal piqué, son esprit fonctionnait à toute vitesse sous ses airs impassibles.

- Les médecins sont toujours en manque de sommeil. - Répliqua le Hapien sobrement et à voix basse, avec une tonalité légèrement ombrageuse. Signe que son cerveau commençait à réunir des preuves.- Tu trembles.

Une légère onde de Force, naturelle pour lui qui sondait régulièrement son environnement de la sorte s'accrocha à la silhouette de Balian. Un ricochet contre-nature. Quelque chose n'était pas à sa place. Luke ne dit rien, kaissant son aîné faire les autres analyses. Ils en avaient parlé pendant la "colocation" et le Hapien avait assisté aux efforts consacrés du médecin pour résister à la tentation lancée par le Cartel. Et s'il avait cédé ? Après la mort de son géniteur ? Depuis combien de temps ? Même durant leur correspondance ? Sa voix demeurant douce rendait ses reproches plus piquants car c'était la déception plus qu'une quelconque colère qui perçait.

- Tu devrais être content de recevoir des patients avec un rhume. Ils ne sont pas aptes à deviner que tu te drogues. Pendant ton service. N'as-tu donc pas eu assez de preuves des conséquences de cette substance pour ton métier ? D'autres n'ont pas eu ta seconde chance, n'en espère pas une troisième. Et je ne parle même pas de ta santé, ce serait une insulte pour le pratiquant que tu es. Tu sais très exactement à quelle vitesse et comment ton corps se dégrade. Les symptômes ponctuels, ceux qui persisteront y compris après l'arrêt de la prise. Et devrais-je mentionner ton père ? Ce qu'il penserait de ce comportement ?

Luke aurait aussi pu se sentir insulté, trompé, lui qui avait pris du temps pour communiquer avec Balian, recueillant ses confessions pour finalement se retrouver sur une table avec un drogué pour le piquer. Cependant, il n'était pas du genre à prendre les choses personnellement. Essayant d'y aller en douceur, le Chevalier poussa un soupir.

- Tu dois te mettre en arrêt, avant que quelqu'un ne découvre. Ils comprendront vu ce qui s'est passé. Et surtout, il va falloir te concentrer sur toi pour remonter la pente.

Il ajouta d'un ton ferme mais encore amical.

- Il faut te ressaisir. Ce sera difficile mais tu n'es pas seul et tu en as eu la preuve.

Sans en connaître les détails, Luke savait que Balian avait quelques contacts au Temple Jedi, dont lui. Des contacts proches, cela signifiait des amis, non ? Alors certes, ce ne serait pas simple, mais Luke croyait toujours en la rémission (ou était-ce la rédemption ?), sauf pour des maladies scientifiquement incurables. Il avait lui-même eu des bas, cependant se relever malgré les obstacles était sa devise. Plus fort qu'il ne le paraissait, ce petit brin de Jedi, élancé, aux allures plutôt fragiles demandait, commandait en fait, au Mirialan, un homme sûr (un peu accariâtre certes) de se relever, de s'efforcer.  

- Balian. Toi qui voulais que l'on respecte la dépouille de ton père, qui voulait qu'on l'accompagne jusqu'au bout avec dignité, continue, au-delà de son départ, à honorer sa mémoire. Il n'attend pas cela de son fils.

Les mots étaient durs, le Hapien qui commençait à connaître l'homme en blouse blanche se prépara mentalement à la tempête. Pourtant, elles étaient nécessaires ces paroles, le temps de la complainte était fini, du moins de cette manière.[/justify]
Balian Atraïde
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Pas mes compétences ? C’était un fait…J’étais particulièrement doué dans mon domaine. Mais tout de même…En guise de réponse je grommelais à l’attention de Luke :

- Qu’ils fassent déjà ce qu’on leur dit sans broncher…Imagine des patients qui suivraient les indications médicales prescrites…Ce serait mémorable.

J’enfonçais des portes ouvertes, je le savais. Et surtout j’étais un brin de mauvaises foi. Tous les patients n’étaient pas des casse-pieds qui rechignaient à suivre leurs prescriptions. Mais tous avaient cette fameuse tendance à se dire que puisqu’ils allaient mieux, plus besoin de poursuivre le traitement. Et ensuite ils s’étonnaient de retomber malade vitesse grand V…
Crétins…

Imbéciles…

Abrutis…

De toute façon ; vu mon état, je n’étais pas capable d’une grande empathie. Ce n’était déjà pas mon fort, mais compte tenu de ma situation, il ne fallait pas trop me demander de faire des efforts sur ce point. Et puis merde, j’étais chirurgien de combat, voir cardiologue et psychologue à mes heures perdues. Pas pédiatre…Je soignais des militaires, pas des morveux.

La remarque de Luke sur ma prothèse, me fis hausser un sourcil alors que nous entrions dans la salle d’examen. Avisant ma jambe je demeurai un instant silencieux. La porte se referma sur nous et j’expliquais à mon ami Jedi :

- Elle me semble plus lourde depuis quelques temps. Mais je ne pense pas que mon problème vienne de la jambe en elle-même. Je soupirais…et posais mon auto-diagnostique à l’avis du Hapien : je pense que c’est psychosomatique. Ce ne serait pas surprenant compte tenu des récents événements. C’est survenu peu de temps après. J’ai commencé à boiter.

La suite se passa sans encombre, et je ne pus m’empêcher de rire à l’idée que je puisse chercher à m’injecter des Midichloriens pour gagner en « puissance » à travers la Force.

- Haha…quelle drôle d’idée décidément. Non, je pensais plutôt à tester leur résistance face à des maladies…ou des toxines. La capacité de protection face à certaines substances, ou encore leur régénération. Par exemple pour tes yeux…Que s’est-il passé pour que tu sois aveugle et jusqu’où la faculté de guérison des Midichloriens peut-elle aller ? Et notamment dans ton cas…

Encore fallait-il que je réussisse à prélever le sang du tout blond. Ce foutu tremblement ne passa pas inaperçu, et Luke le signala. Forcément…il l’avait détecté…des fois je me demandais s’il était véritablement aveugle tant il savait déceler les moindres variations autour de lui. Il en était presque terrifiant…Je sentis une onde légère à travers Elle me sonder...cela venait directement de Luke…Il avait compris…je le savais. Et ses propos suivants tombèrent comme le couperet d’une guillotine. Je soupirais…

- Je sais ce que je fais…Ce n’est qu’un tremblement…rien de grave. Je suis parfaitement apte même si…même si…J’avais du mal à le formuler…à reconnaitre que je me droguais. J’en ai besoin pour ne pas tomber…pour ne pas sombrer.

Et ce dans tous les sens du terme. Comme j’aurai pu m’y attendre de la part d’un Jedi, surtout un Jedi comme Luke, j’eus droit au sermon… Cela n’allait pas m’aider. Alors que j’étiquetais et disposais précautionneusement les écouvillons de prélèvements, je repris avec une pointe d’agacement à la mention de « la mise en arrêt ».

- M’arrêter ? Pourquoi ? Si je ne travaille pas je vais péter littéralement un plomb ! Je suis médecin, je dois soigner les autres, et je sais parfaitement jusqu’où je ne dois pas aller. Ce ne sera pas comme la dernière fois…

Naïf moi ? Sans déconner… Et le pire c’était qu’au fond de moi je le savais…je savais que je perdrai tout contrôle sur le dosage…Mais c’était plus fort que moi. Ce salopard de Taanabien m’avait piégé…Et copieusement ! Luke soupirait, et malgré la fermeté de son ton, il demeurait doux. Et il essayait de m’aider, en un sens j’en avais conscience…je ne voulais simplement pas le reconnaître. Alors le Jedi pris le parti de me faire réagir en parlant de on père…J’eus un geste de dépit…

- Honorer sa mémoire ? Il est mort assassiné…Mon père était un homme de bien…Il faisait passer les autres avant lui…toujours. Et voila comment il a terminé…Je songeais à la volonté qu’il avait formulé de son vivant…le tatouage de passation…et la succession. Je soupirais… Mon oncle insiste pour que je réclame mon titre et accède à mon rang à travers l’héritage de mon père…Mais je ne peux pas…Je…si je fais cela…il sera vraiment…parti.

J’ignorais si Luke comprenait ce que je voulais dire…Je n’en n’étais même pas sûr moi-même…Allait-il se rendre compte que j'étais terrifié à l'idée de devenir le nouveau Patriarche de mon Clan?
Luke Kayan
Luke Kayan
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- Ces idées ne viennent pas de moi, sinon d'un scientifique très reconnu qui s'était acoquiné avec un autre tout aussi réputé... Mais pour les mauvaises raisons.

Comme quoi, il était bien facile de tomber dans la boue. L'éminence grise que Luke avait un jour admiré sombrait de plus en plus dans la folie, et ce depuis qu'il avait connu l'autre lors d'un séminaire. La promesse de démocratiser la Force, de l'ouvrir à tous et avant tout à eux-même avaient suffit pour faire lentement dériver le professeur vers les méandres de l'obscur. Si la Grande Puissance Mystique de ce monde n'était pas accessible à tous, la Noirceur, hélas, l'était. Par chance, Balian ne nourrissait pas ces ambitions, même s'il avait de tous aussi dangereuses tendances.

- Mes nerfs optiques sont morts. La Force soigne mais ne ressuscite pas. - Expliqua brièvement un Luke qui, visiblement, n'avait aucune envie de s'étendre sur ce sujet. Il fit cependant quelques efforts, parce que Balian était un ami, mais également parce qu'il voulait l'inciter à parler de choses difficiles comme son addiction. Alors si lui-même gardait ses secrets, bravo l'exemple. Ceci dit, le Jedi n'avait aucune intention d'expliquer comment c'était arrivé. Médicalement, ça n'apporterait rien. Quand à ses propos concernant la mort, il avait bien entendu dire que parfois, la Force avait rendu la vie à des êtres, mais ça tenait plus de la légende que d'autre chose. Et surtout, c'était des légendes obscures.- Une hémorragie interne suite à un traumatisme violent les a noyés, j'avais 7 ans. Selon les médecins, mes yeux voient ou du moins ont vu bien qu'ils aient sûrement perdu cette capacité au fil des ans, ils vivent mais l'information ne passe plus au cerveau. La partie concernée s'est d'ailleurs sûrement atrophiée... Mais je n'en sais pas plus, on ne m'a pas examiné depuis environ 10 ans. Pour ce qui est des toxines, je dirais que la majorité des Jedis tombent moins facilement malades que les autres mais il y a aussi des inégalités. L'un de mes amis a failli mourir à cause d'un virus lors d'une épidémie. Unique différence avec les civils, il a réussi à se plonger dans un coma qui a ralenti le processus et l'a sauvé.- Luke se souvint avec émotion des Sœurs de l'Infinie Consolation, de leur dévouement envers les malades. Il avait failli perdre son compagnon à cause de cette maladie dont seuls les Hapiens ou métisses semblaient être épargnés. D'ailleurs, Karm avait été très sujet aux diverses infections en arrivant dans leur monde, alors peu habitué à leur atmosphère. - Jeune, j'étais aussi fragilisé donc je tombais malade plus facilement, et ça m'arrive encore parfois. Du coup, impossible de savoir l'ampleur du rôle des Midichloriens, surtout celui passif

S'il avait été démontré, et Saï en était une preuve, que les Sensibles vivaient plus longtemps, voyant des signes de vieillesse arriver plus tard, ce n'était pas une règle générale non plus, ni quantifiable. De plus, difficile de déterminer si les Jedis, en méditant, ne se régénéraient pas activement ou si les Midichloriens aidaient leur hôte. Ce que savait par contre Luke, c'était que même un Jedi entraîné pouvait céder aux drogues, y succomber et peut-être ne jamais remonter la pente. Il en fallait plus et l'effet durait un peu moins car leurs cellules nettoyaient plus vite leur organisme (et encore aucune preuve que c'était ainsi pour tous), mais certains pouvaient tomber. Ce n'était pas pour rien qu'eux aussi subissaient des stages de prévention, adolescents.

- L'alcool et les drogues nous affectent aussi, et nous avons beau être entraînés, physiquement, mentalement, je ne parierai pas sur notre capacité à nous contrôler. Une addiction ne se contrôle jamais, c'est pour ça qu'on la nomme ainsi. Savoir et reconnaître est seulement le premier pas, Balian. Mais cela reste une illusion parce que non, tu ne peux pas t'en passer. Tu mêles drogue et travail, ne pouvant déjà pas effectuer l'un sans l'autre... Mais si tu tiens tant que ça au second, pour ne pas devenir fou et te donner un but, ce que je comprends, rappelles-toi que la drogue peut tout te retirer Balian. Tout ce qui te reste.


Même si ce n'était pas beaucoup, certes, ce qui lui restait. Le Hapien poussa un léger soupir. S'il savait très bien négocier, consoler était un autre talent qu'il était loin de posséder.

- Et c'est toujours comme la dernière fois. Au fond, tu le sais. Tu as déjà assez eu de patients qui ont promis que ce ne serait pas "comme la dernière fois".

Oh oui, dans le fin fond de la misère, des soldats voulant oublier leurs traumatismes aux victimes d'abus en tout genre, Balian avait dû en récupérer des "ce ne sera pas comme la dernière fois", jusqu'à devoir les transférer à la morgue.

La fermeté de Luke retomba, devenant un ton plus doux. Il n'y connaissait trop rien question famille, cependant il possédait assez d'empathie pour comprendre, et surtout... Une sorte de situation similaire quand il avait dû accepter le rang de Chevalier, immérité selon lui.

- Si tu ne te sens pas prêt, parce que ce rôle est trop difficile ou que cette vie ne te conviens pas, explique-le à ton oncle, il comprendra. Si c'est par peur de trahir la mémoire de ton père, ne renonce pas... Car il est en toi, en ton sang, ta mémoire, ton éducation. Accéder à ton rang serait lier une nouvelle corde à celle rompue, pour continuer à avancée. Je sais que ce n'est pas pareil, évidemment mais... En guise de comparaison maladroite... L'Ordre Jedi voit se succéder de grands maîtres au Conseil. Ce sont nos modèles et lorsque l'un d'eux va partir il est très difficile d'assumer de prendre sa place, mais si personne ne l'avait fait, si le concerné n'acceptait pas son destin ou ne trouvait pas la personne adéquate pour le faire, tout se serait cassé. L'Ordre aurait définitivement disparu. Donc nos vénérables Ancêtres et leur mémoire. C'est pareil quand un Maître lègue un rang particulier à son apprenti, par exemple avoir la responsabilité dde l'infirmerie, des archives ou la coordination entre des mondes et l'Ordre.


Luke songea à Saï, vieillissant. Ce dernier lui avait demandé d'aller sur Coruscant avec lui. L'ancien Padawan n'aimait vraiment pas la politique, pourtant, il savait devoir continuer l'oeuvre de son maître pour maintenir son oeuvre à flots après son départ. Pour beaucoup de Jedis, le vieil homme était le plus emblématiques des Chefs de Conseil, le remplacer serait horrible et Luke ne voulait surtout pas être dans la peau de celui qui prendrait son rôle. Il imaginait par anticipation l'impression, faussée certes, mais tenace, de trahison. Certains maîtres, pareillement, léguaient un art très particulier à leur apprenti, quand ils mourraient, difficile pour ce dernier d'accepter l'héritage et de continuer l'oeuvre de ce Jedi qui l'avait éduqué.

- Hélas la vie n'est pas juste avec les Bons. Il n'a pas eu la mort qu'un homme altruiste comme lui aurait dû avoir, mais il a vécu en accord avec ses idéaux. C'est important aussi, tu sais. Il a au moins accompli ça. Alors Balian, réfléchis à tes propres convictions, intimes et profondes. Je suis sûr que la voie que tu as entrepris maintenant n'en fait pas partie.


Cette jambe qui tremblait servie avec des excuses dont Luke n'avait fait nul cas quand Balian lui en avait parlé semblait être une preuve. Le propre corps du médecin rejetait son style de vie, démontrant son désaccord avec ses décisions. Il était aussi de mauvaise humeur, agressif à en croire la réaction terrifiée de ses collègues sur son passage. Le médecin était en train de se perdre et de perdre, par la même occasion, ce que son père lui avait légué.

- En tout cas, si ton oncle insiste, sans doute maladroitement, c'est qu'il a entière confiance en toi, alors ne te retiens pas juste par peur de ne pas en être digne. Tu l'es, et tu es capable aussi... D'ailleurs je pense que les Sage de ton clan te guideraient et t'aideraient. Si c'est parce que tu préfères être médecin et vivre ici, parle-en aussi. Ton père t'acceptais tel que tu es, eux aussi le feront bien que ça semble difficile. La vérité est le chemin le plus difficile, mais c'est le seul et unique véritable.

Balian Atraïde
Balian Atraïde
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L’idée de s’injecter des Midichloriens me semblait tellement saugrenue. Je ne retorquais pas à cette éventualité que m’apportait Luke au sujet de collègues scientifiques qui avaient visiblement mal tournés. Les échecs des autres n’étaient pas de mon ressort, même si cela pouvait servir.

- Je m’intéresse à ce qui est tangible, vérifiable, applicable et surtout…réalisable.

Luke m’expliqua le souci avec ses yeux…Ses nerfs optiques étaient morts ? Effectivement la Force ne ressuscitait pas, elle pouvait au mieux soigner, ou soulager. Mais elle ne pouvait totalement réparer ce qui pouvait faire défaut. J’écoutais les explications du Jedi avec la plus grande attention. J’hochais la tête, comprenant ce qui était survenu.

- Oui, techniquement ton cerveau est parfaitement en mesure d’analyser les images que tes yeux captent. Mais l’information ne circule pas jusqu’au cerveau. Je pense que lorsque l’hémorragie a eu lieu, il y a eu une inflammation de ton nerf optique, causant une névrite rétrobulbaire. Ce qui empêche la transmission d'informations de l'œil au cerveau. Cela se produit parce que le nerf perd la gaine de myéline, une couche qui tapisse les nerfs et est responsable de la transmission des impulsions nerveuses. Entrainant la perte totale de la vue.

Oui j’étais peut-être drogué, mais je n’avais rien perdu de mes capacités d’analyses et de diagnostic. C’était la seule explication possible que je percevais dans le récit de Luke.

- Effectivement, ton nerf s’est surement atrophié avec le temps. Mais tu sais, la chirurgie des lésions traumatiques des nerfs périphériques s’est affinée et spécialisée grâce à l’amélioration des techniques microchirurgicales. L’implant bionique est possible également. L’injection de stéroïdes aussi. Mais il faudrait voir dans quel état sont tes nerfs. Enfin…si tu souhaites recouvrer la vue.

Je ne voulais nullement forcer Luke, et compte tenu du temps qu’il avait passé aveugle, il avait finalement pallié sa cécité à travers ses autres sens, et notamment la Force.

- Si cette idée t’intéresse, il faut que tu saches que ce n’est pas sans risque. D’une part il peut y avoir des rejets, ensuite le processus n’est pas sans douleur, et l’intervention chirurgicale nécessite des compétences qui me dépassent. Je ne suis pas neurochirurgien…Mais je peux te recommander un ancien collègue.

La discussion se détourna sur l’impacte des Midichloriens lors d’empoisonnement par des toxines ou des infections. J’appris ainsi que Luke avait un ami qui avait souffert d’une infection et s’était plongé dans un coma pour aider son corps à guérir.

- Stupéfiant…Il serait intéressant de voir le dossier de ton ami…Si le Medcorps accepte bien sûr. Il est humain ? Une sous-espèce ? Quelle était cette maladie ?

Ce que je craignais arriva…Luke embraya sur les addictions, et notamment la drogue.

- Ouai…j’ai déjà rencontré des Jedis ou du moins des êtres sensibles et dans la même situation que moi…Accros à une drogue. Je soupirais écoutant mon ami me faire un laïus sur les effets de la drogue et les risques coté travail. Il avait parfaitement raison…Je le savais…Mais qui avait dit que la raison prévalait dans ces moments-là ? Je sais que je peux basculer…je sais que cela peut me mener à ma perte…tant professionnelle que…autrement. Mais je pense également à une autre personne qui a souffert d’un empoisonnement à une série de drogue cette nuit-là…Maître Asho’Tye.

J’avais remarqué que See’Ryl avait fait preuve d’une extraordinaire résistance aux effets maléfiques des drogues qu’elle avait inhalé contre sa volonté. Doublé à cette soirée arrosée…et heu…peu importait. Tout était bon pour essayer d’oublier.

- Si je m’arrête, cela donnera une bonne raison à Aerion de foutre son nez dans mes affaires et surtout à m’obliger à faire cette damnée cérémonie de passation.

Luke m’apporta son point de vue…Il n’avait pas tout à faire tord…A un détail prêt,que je clarifiais :

- Nous fonctionnons de la même manière. Vois-tu, je suis le Kléronomos…l’Héritier…Je dois succéder à mon père. Sans quoi le Clan sera plongé dans le chaos et risque de se déchirer, chacun cherchera à faire valoir son rejeton. Je ne veux pas infliger cela à Aerion…

Je baissais les yeux, songeant à mon oncle. Je n’avais que récemment découvert qu’il avait consolé mon père de plus prêt que je ne l’aurai cru…Je ne les blâmais pas. Entre la mort de ma mère et mon départ tôt de la maison…Je me doutais bien que mon père avait dû se sentir bien seul. Je n’aurai cependant pas imaginé qu’ils se soient rapprochés à ce point. J’avais toujours connu les raisons qui faisaient qu’Aerion ne s’était jamais marié…Les mariages mirialans étaient souvent arrangés, et avaient pour but la procréation, et le rapprochement des familles au sein d’un clan. Aerion, bien qu’ayant une position professionnelle et au sein du Clan des plus enviable n’était pas un bon parti…pour des raisons du coup évidentes…Tout comme le fait que mon père ne s’était pas remarié…

- Mon oncle a déjà bien assez souffert…Je n’ose imaginer les critiques qu’il a dû subir, de certains dissidents du Clan, pour avoir…détourné mon père d’un remariage…

Je levais les yeux vers Luke…pouvait-il seulement comprendre ce que signifiait « aimer » quelqu’un ? Encore plus quand il s’agissait d’une telle situation…Les Jedis ne prônaient -il pas le détachement affectif ?
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