Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
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Ecoutant le conseil de celui dont il était désormais le nouveau padawan, Glurba s'entretint avec Maître Sliviqas. Le Quarren se faisait vieux mais son esprit ne dépérissait pas. C'est justement par lucidité qu'il avait décidé de confier Glurba à un autre Maître, à la fois plus jeune et plus strict, acceptant de voir son propre échec à recadrer le jeune Hutt. Cela faisait bien trop longtemps que Glurba était Padawan, et il avait clairement tendance à se laisser aller, comme si plus de choses lui étaient permises que les autres Padawans, comme s'il avait un statut spécial. Maître El'Dor n'avait pas attendu avant de prendre une décision radicale et l'avait mis dos au mur : si Glurba voulait vraiment être “au-dessus” des autres Padawans, alors il passerait prochainement les épreuves pour devenir Chevalier. Cette annonce avait en fait eu un bon effet, cela avait rafraîchi l'esprit de Glurba, qui avait accepté l'idée avec un certain enthousiasme, s'étonnant lui-même, lui qui avait apprécié le confort de sa situation. Il positivait en voyant ce que le grade de Chevalier pouvait lui apporter de bien, comme la possibilité de former des Padawans, d'être mieux reconnu au sein du Temple... en somme, que des choses qui flattaient son orgueil.

Les mois passaient les uns après les autres. Si l'annonce par Maître El'Dor de son intention de lui faire passer les épreuves de Chevalier lui avait donné un petit coup de fouet sur le moments, Glurba recommençait à se laisser aller à ses bonnes vieilles habitudes. Il sentait tout de même que Maître El'Dor allait serrer la vis. Il était contraint de se rendre à plusieurs cours qui ne l'intéressaient pas, plus par respect pour le Maître Jedi que par compréhension de l'intérêt que cela pouvait avoir pour lui-même. Il y avait au moins cela que l'on pouvait reconnaître chez le Hutt : il avait toujours le respect de la hiérarchie, et n'avait pas l'insolence de certains effrontés qui désobéissaient juste pour tester l'autorité de leur maître. Il n'en restait pas moins que Glurba préférait les cours pratiques notamment sur l'utilisation du sabre-laser ou les missions en extérieur, aux cours sur la Force ou sur l'histoire des Jedis et des Siths. Alors, quand il échappait à la vigilance de Maître El'Dor, il se permettait de choisir. Et quand il n'avait pas le plaisir d'être envoyé en mission ou en cours pratique sur le terrain, alors on le voyait toujours aussi souvent dans le centre d'entraînement – et dans la salle de restauration.

Il y eut par exemple ce jour où Glurba était sur le point d'entrer dans une salle d'entraînement, quand il fut rejoint, volontairement ou pas, par la Chevalier Kith'Araquia. Glurba réalisa qu'il n'avait encore jamais vu l'Araquia se battre depuis toutes ces années qu'il la connaissait. Depuis qu'elle était arrivée au Temple Jedi, en fait. Car, comme pour beaucoup d'autres cas, Glurba avait vu H'phedia Kith'Araquia être recrutée enfant, être officialisée Padawan, grandir, être promue Chevalier, quand lui-même était resté Padawan pendant toutes ces années. Il n'avait aucune proximité particulière avec la Chevalier Kith'Araquia, mais il ne pouvait que se rappeler l'intégration de cette Jedi que les gens regardaient avec la même curiosité qu'ils le regardaient, lui. Elle portait le nom de son espèce, une espèce pour le moins atypique. Les Hutts, tout le monde savait ce que c'était, il était simplement rarissime d'en voir au Temple Jedi, sans parler du fait que Glurba était particulièrement dégoûtant même pour un Hutt, aux yeux de la plupart des races humanoïdes. En revanche, les Araquias, c'était autre chose, et H'phedia Kith'Araquia avait été la première qu'il avait été donné à Glurba de rencontrer. Il se rappelait l'araignée juvénile, encore fragile et traumatisée ; et maintenant c'était une jeune adulte pleine de bonne volonté.

Avait-elle fait exprès d'arriver devant la porte de la salle d'entraînement en même temps que Glurba ? Il faut dire qu'il n'aurait pas été difficile du tout pour l'Araquia de rattraper le Hutt baveux et gluant. Il lui aurait suffi de le suivre littéralement à la trace, en remarquant le sillage de mucus et en le remontant.

GLURBA – Oh, bonjour, Maître Kith'Araquia. Je comptais aller m'entraîner au combat. Vous joindriez-vous à moi ?
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Après le fiasco avec Yulpi H'phedia avait besoin de se changer les idées, étudier ne la tentait pas cependant, elle en avait assez des mots, prononcés ou écoutés, elle voulait se vider la tête et elle ne connaissait qu'une seule bonne méthode pour ça, l’entraînement. L’entraînement, une bonne moitié de sa vie ne devait n'être que ça, le reste étant les missions. Son maître n'était pas différent, exercices et interventions, il semblait ne pas pouvoir, ne pas vouloir, se poser ou s’arrêter ne serait-ce qu'un seul instant, même quand il paraissait se fixer ce n'était que parce que la mission et l'entraînement l'exigeait. Combien du Maître s'était-il déversé dans l'Apprentie ? Combien des Maîtres... Combien... L'entraînement, une solution, un refuge, plus de mots, seulement la pureté, l'absolu, du mouvement. L'action plus que les mots, sans que cela veuille simplement dire l'agression, tout comme son Maître, restait-il une partie d'elle qui n'était pas une variante de lui ? Peut-être aurait-elle dû défier le Gungan en duel, ou lui faire un câlin, cela n'aurait pas pu être pire.      

Arrivée à la salle d'entraînement elle tomba sur l'être qui lui disputait la place de curiosité du Temple, Gluba Lugliiamo. Ce dernier était un hutt, une espèce que l'on s'imaginait difficilement jedi, tant de par leur esprit résistant à la Force que par le fait que la plupart d'entre eux vivaient loin de la république et des recruteurs de l'Ordre. Son histoire devait être des plus intéressantes, mais elle n'était pas d'humeur pour une nouvelle conversation. Tout l'inverse de l'invertébré qui, lui, l'aborda à l'instant où il l'aperçut, moins pour tailler la causette cependant que simplement pouvoir s’entraîner avec elle. Le Hutt était l'un des rares êtres aussi volumineux qu'elle, plus en réalité, c'était aussi encore un padawan, malgré le fait qu'il dépassait allègrement le siècle. Son espèce vivait vielle, mais en contrepartie se développait lentement, physiquement et mentalement. Ainsi cent ans pour un hutt ne signifiaient pas cent ans pour un humain, et vice-versa. Cela voulait aussi dire que Glurba avait vu ceux qui étaient jadis ses camarades novices devenir padawans, chevaliers, maîtres et finalement mourir alors que lui demeurait, dans tous les sens du terme. Une perspective  qui avait de quoi donner le vertige, mais, une fois encore, elle n'était pas d'humeur à en discuter. Le Hutt voulait combattre ? Fort bien.    

« …Volontiers... »

Elle ne connaissait Gluba que de réputation, c'était la première fois qu'ils se parlaient. Elle pouvait dire la même chose de nombreux résidents du temple enfaîte, pendant de longues années son maître avait été quasiment sa seule compagnie, lui et son instructrice d'Ataru, la féroce Fosh Keleverr. Elle n'avait pas vraiment d'amis et elle ne connaissait les autres qu'indirectement, d'une certaine façon elle avait poussé la philosophie de non-attachement Jedi à son extrême. Cela ne lui paraissait pas très sain pour autant.  

La salle dans laquelle elle entra était des plus standards, un espace rectangulaire suffisamment grand pour que plusieurs combattants puissent évoluer avec aise. Elle ne perdit pas de temps en mondanités et vint se placer face au Hutt.  

« Je serais votre opposant... Je suis curieuse de voir votre technique... »

C'était vrai, même si Glurba lui avait de véritables mains elle était curieuse de voir comme il s’accommodait d'un corps aussi massif. Sans plus de transition elle se saisit de ses sabres, dont l'étrange garde permettait à ces toutes aussi étranges pattes de s'en saisir. Deux craquements familiers, deux familières lames dorées dont l'éclat emplit la pièce. Elles les tenaient côte à côte, à la verticale, pointe vers le ciel, une posture aussi basique qu'iconique, bien que totalement inutile. Puis, elle commença à faire jouer ses nombreuses articulations, son corps tout entier se mit en mouvement comme un métronome, les sabres ondulèrent a une vitesse de plus en plus soutenue jusqu'à se figer dans une nouvelle configuration. L'une des lames était pointée droit sur Glurba, l'autre reposait perpendiculairement sur la première, sa version toute personnelle du salut de duel du makashi. Ainsi, elle attendait le mouvement du Hutt.
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Difficile de lire le regard à travers ces huit yeux obscurs comme la nuit. Ce visage arachnéen n'affichait pas les mêmes expressions que les visages à peu près humains. Malgré tout, il sembla à Glurba que Maître Kith'Araquia avait la tête ailleurs. Elle avait un peu triste mine. Elle s'était dirigée vers cette salle d'entraînement comme si ça avait été une corvée, ou peut-être un moyen de se changer les idées.

H'PHEDIA – … Volontiers...

La réponse fut mollassonne, tardive... Il n'y eut pas d'enthousiasme ou à peine. Bref, ça n'avait pas l'air d'aller. Ou alors Maître Kith'Araquia avait un préjugé contre les Hutts et n'était pas ravie de devoir s'entraîner contre Glurba mais n'osait pas le lui dire. Glurba verrait bien pendant le combat si cette hypothèse semblait se vérifier, et sinon, Maître Kith'Araquia ferait part de son trouble si elle en aurait envie. En espérant que cela ne nuirait pas à la qualité de leur duel d'entraînement, sinon Glurba prendrait l'initiative de demander ce qui n'allait pas. Pour l'instant, il n'était pas sûr que l'Araquia était tracassée, elle pouvait avoir les pensées ailleurs et émettre une réponse mollassonne pour tout un tas de raisons.

Glurba laissa la Chevalier Jedi entrer la première, et franchit la porte à sa suite. Cette salle d'entraînement était standard, un terminal permettait d'activer des droïdes en lançant un programme d'entraînement, mais cela n'allait pas être nécessaire en l'occurence. La Sentinelle Araquia prit place à peu près au centre du rectangle de combat, et se saisit de ses deux sabres-lasers. Des exemplaires sur mesure pour ses doigts qui se résumaient en fait à des sortes de griffes peu adaptées à la préhension d'objets. Sur ses six pattes, deux se munirent chacune d'un sabre-laser, les quatre autres restant en appui au sol pour la locomotion.

H'PHEDIA – Je serai votre opposant... Je suis curieuse de voir votre technique...
GLURBA – C'est réciproque ! Ca va être la première fois que je vois quelqu'un de votre espèce se battre, sans offense !

Glurba ne voulait pas être un peu cavalier en parlant de cette façon, mais c'était un fait. Il ne savait pas du tout à quoi s'attendre, mais cela lui plaisait, car c'était un duel d'entraînement, et cela lui ferait travailler son aptitude à faire face à des ennemis imprévisibles. Il alluma son propre sabre-laser, à lame blanche. Il rêvait à présent du moment où il pourrait doter son arme d'un cristal plus puissant, et symboliquement coloré, maintenant qu'il savait qu'il était voué à passer prochainement les épreuves de Chevalerie.

Il rendit au Maître H'phedia sa salutation rituelle d'un mouvement mécanique du sabre, puis se mit en garde, le bras directeur devant, légèrement fléchi, pointant la lame en oblique basse ; la queue formant un arc-de-cercle, l'extrêmité légèrement levée malgré déjà plusieurs fils fins de mucus la reliant au sol.

Seulement, Kith'Araquia semblait maintenant attendre que le Hutt exécute la première attaque, lui laissant l'initiative du duel. Bien... Glurba s'avança donc d'un mètre pour se positionner à bonne distance, tout en faisant lentement bouger en ellipse la lame de son sabre-laser au lieu de garder le bras fixe ; sitôt son déplacement fini, sa queue vint de nouveau se courber au sol et l'extrêmité s'en lever de quelques centimètres en étirant de nouveaux fils de mucus.

Dans un premier temps, il frappa la lame de Kith'Araquia qui pointait vers lui, uniquement pour la dégager et briser la garde. Il exécuta ensuite une attaque d'estoc qu'il feinta avec une dextérité fort déconcertante venant d'un Hutt, tout cela pour frapper encore la lame et finir de briser la garde de son adversaire ; enfin sa lame s'abattit sur le dernier segment de la patte antérieure droite de l'Araquia, sans volonté ni espoir de la trancher net évidemment, seulement de l'entailler pour l'affaiblir.
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H'phedia étudia la posture du Hutt, une garde en oblique basse, typique du makashi. Logique, c'était la forme de duel par excellence, mais rien ne disait qu'il n'avait pas plus en stock. Sa configuration corporelle le privait de l'acrobatique Ataru, mais elle le voyait bien utiliser le Djem So afin de mettre à profit sa masse. En parlant de masse, la jeune araignée surveillait la queue du padawan avec la plus grande attention. Cette dernière, comptant bien pour la moitié du corps de son adversaire, pouvait s’avérer être une arme redoutable. Elle savait que les Hutts se livraient parfois à des duels où elle constituait leur principal moyen d'attaque, chez un Hutt qui pouvait utiliser la Force pour renforcer sa force et sa rapidité c'était encore plus le cas.  

Glurba s'avança alors d'un mètre vers H'phedia, le corps de cette dernière se raidit, il avait réduit la distance, l'attaque était imminente. Et l'attaque fut en effet, un coup dans sa lame pointé, comme elle l'avait prévu, cette dernière servant de leurre, volontairement mise dans cette posture menaçante pour attirer les attaques à elle. Sa seconde lame, tenue par sa patte droite, se détendit comme un ressort pour frapper la lame attaquante, la repoussant à son tour. Le Hutt ne se laissa pas démonter pour autant, il enchaîna avec une attaque d'estoc, la jeune araignée croisa ses lames pour l'intercepter, mais c'était une feinte remarquablement exécutée et la vraie frappe de Glurba écarta ses deux lames, la laissant vulnérable à une troisième attaque visant sa patte droite.  

Intéressant. Si H'phedia compensait son manque de dextérité par une agilité accrue, le Hutt lui compensait son absence d’agilité par une exceptionnelle dextérité. À son tour donc. Elle fléchit ses pattes et glissa vers la gauche, ses griffes émettant un grincement déplaisant quand elles raclèrent sur le sol. Alors que le sabre de Glurba ne rencontra que le vide elle pivota sur sa droite, désormais perpendiculaire au Hutt, et à ses bras, elle lui rendit la pareille, frappant sa main droite avec son sabre gauche, une simple marque de contact superficielle, tout en gardant le droit pour la défense.
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Glurba se doutait que H'phedia allait analyser son style de combat de façon assez minutieuse, mais il ne lisait pas dans ses pensées et aurait ri s'il avait su que la Sentinelle Araquia essayait de l'apparenter à un style de combat académique. Ataru, Djem So, Makashi... Glurba n'avait que faire de ces styles-là. Il considérait – et cela n'engageait que lui – qu'il s'agissait de styles pensés avant tout par des humanoïdes, pour des humanoïdes. Aucun grand Maître Jedi en l'univers et dans l'histoire des arts martiaux n'avait pu imaginer un style de combat pour un Hutt et tout l'art martial qui allait avec. Glurba s'inspirait de ce qui existait, mais son style de combat était particulier. Il n'avait pas de nom.
En cela, il était donc difficile à analyser pour quelqu'un qui cherchait absolument à lui coller une étiquette, et cela pouvait être un avantage face à un adversaire analytique qui serait forcément déboussolé.

Son premier enchaînement fonctionna à merveille : H'phedia, qui sûrement sous-estimait les talents de bretteur qu'un Hutt pouvait acquérir, se fit avoir par la feinte et Glurba brisa sa garde. Fier de lui, le Hutt baveux et suintant venait de montrer de quel bois il se chauffait.

Son adversaire était un Chevalier Jedi. Pas un Gardien, seulement une Sentinelle – ce qu'il aspirait lui-même à devenir sûrement malgré son goût prononcé pour le combat au sabre-laser – mais en tout cas un Jedi plus haut gradé que lui. Mais pour autant, pas plus expérimenté. Glurba apprenait le combat au sabre-laser depuis quarante-deux ans. Même s'il apprenait plus lentement, car son corps et son esprit eux-mêmes évoluaient plus lentement que ceux d'un Humain ou de la grande majorité des autres races, c'était toujours une terrible erreur de considérer qu'il avait moins d'expérience ou moins de talent, y compris martiaux, simplement parce qu'il n'était encore qu'un Padawan, et surtout, parce qu'il n'était qu'un Hutt.

Néanmoins, Glurba ne commettait pas l'erreur réciproque : H'phedia était une Sentinelle, et même s'il ne l'avait jamais vue se battre, il la devinait extrêmement agile. Ses pattes ne semblaient pas du tout appropriées pour manipuler des sabres-lasers, encore moins que les bras d'un Hutt, mais Maître Kith'Araquia possédait des armes sur mesure, faites pour elle, et elle s'était forcément entraînée dur. Glurba devait donc lui considérer le même potentiel que n'importe qui, avec l'avantage de l'agilité et de la domination en taille.

L'Araquia se déplaça sur le côté, en laissant traîner ses griffes au sol dans un grincement irritant, comme fait exprès. L'ultime mouvement du sabre-laser du Hutt fendit l'air : l'araignée s'était déjà déplacée. Glurba eut son adversaire sur sa droite, et reçut une estafilade sur sa main directrice.
Ne s'arrêtant pas à cela, Glurba resta concentré sur son duel, montrant à quel point il était enthousiaste et diligent quand il s'agissait de se battre. Sa riposte fut immédiate et calculée, pleine de sang-froid : son sabre-laser fusa par la droite, frappant la lame de l'arme gauche de Maître Kith'Araquia et l'emportant avec lui, vers l'arme droite. Glurba usa de la force qu'il était capable de pousser avec son torse pour défoncer, de façon assez peu technique car plutôt bourrine, la garde de l'Araquia.

Quand Maître Kith'Araquia eut à faire à lutter contre l'arme de Glurba et le poids qu'il mettait dans son forçage, le Hutt pivota son corps et frappa lourdement avec sa queue. L'œil examinateur de H'phedia ne manquerait pas de donner la multitude de fins fils de mucus essayant de retenir cette queue de limace au sol sur place ; mais pendant que Glurba distrayait les deux pattes armées de son adversaire avec sa propre arme, sa queue frappa les pattes médiane et postérieure gauches avec une force considérable, dans le but de faire chuter l'araignée géante, au moins de lui faire perdre l'équilibre, et certainement de lui infliger une douleur dans ces deux membres-ci, réduisant potentiellement sa mobilité – sans parler du fait que ces deux pattes-ci seraient partiellement maculées de mucus collant.
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Le Hutt avait de l'expérience, cela se voyait, l'avantage de la longévité. Loin de se laisser décontenancer par ce coup au but il contre-attaqua sans délai, mais sans précipitation ou colère pour autant, ce qui était le signe d'une maîtrise certaine. Il était en effet facile, une fois un coup reçu, de céder à ses émotions, ce qui amenait généralement à recevoir plus de coups. Autre signe de maîtrise, plutôt que de frapper à gauche, l'angle le plus instinctif depuis sa position, il choisit la droite, sans doute avait-il remarqué de quel côté était la lame défensive de la jeune araignée. Cette dernière usa de ses deux lames pour contrer l'assaut de Glurba, le padawan utilisait enfin sa force et cela se sentait, H'phedia dut renforcer ses pattes avec la Force pour ne pas être emportée.
Cependant, c'était quelque chose auquel la sentinelle s'était attendue depuis le début du combat, elle savait qu'elle ne pouvait pas remporter cette épreuve de force, mais elle n'en avait pas besoin, il lui suffisait seulement de convaincre le Hutt que c'était ce qu'elle essayait de faire.

Il y avait autre chose qu'elle surveillait depuis le début, sa queue, guettant le moment, l'occasion, où il l'utiliserait. Que, depuis sa position, il attaque par la droite, était le signe qu'elle attendait, car, ce n'était qu'ainsi qu'il pourrait attaquer avec sans laisser son corps vulnérable, et elle avait vu juste. Le verrouillage de lame n'avait pour but que de la distraire, elle et ses lames, pendant que la véritable attaque se préparait. Cela aurait pu marcher, contre un autre adversaire, un qui lui aussi mettait l'accent sur la force et aurait essayé de surpasser celle du Hutt, au point d'ignorer tout le reste. Mais elle n'avait aucun besoin de se concentrer sur une chose qu'elle n'avait jamais eu l'intention de gagner. Au moment où elle vit l'appendice de Glurba entrer en mouvement, elle cessa de lutter contre sa poussée et utilisa l'énergie qui venait à elle pour alimenter son propre mouvement, les pattes qu'il essayait de faucher propulsèrent l'araignée dans un étrange saut en diagonale vers la droite, cette trajectoire lui permit de passer au-dessus de sa queue tout en s'éloignant de sa lame. Une fois dans les airs, elle tournoya sur elle-même, protégeant son corps derrière un tourbillon d'énergie mortelle, son premier mouvement d'Ataru, sa spécialité, du combat. Quand elle retrouva la terre ferme la jeune araignée se tenait désormais à sept mètres de distance du Hutt, elle ne put alors que remarquer la large traînée de mucus laissé par le passage de sa queue, la substance semblait plus « collante » qu'elle ne l'aurait pensé, il ne valait mieux pas qu'elle marche dessus.  

H'phedia avait laissé à Glurba l'initiative lors des deux premiers échanges afin de voir de quelle façon il attaquait, et contre-attaquait, mais maintenant elle voulait voir comment il se défendait.

« Bien... À mon tour à présent... »

La jeune araignée rassembla la Force en elle, l'on pouvait voir ses poils se dresser subrepticement. Soudainement elle effectua un nouveau saut en biais qui l'amena sur le mur à la gauche du Hutt, puis un autre jusqu'à celui derrière lui puis un dernier sur le plafond au-dessus de lui. De là, elle se jeta sur le padawan, ses lames dans la même position qu'au début du combat, si ce n'est que cette fois-ci elle tournoyait comme une toupie.
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Sans aucun problème, le Hutt pouvait surpasser l'Araquia dans un duel physique pur. En forçant avec son sabre-laser, il sentit que son adversaire n'était pas capable d'opposer une forte résistance, sans avoir à s'aider de la Force. Mais encore une fois, Glurba eut la démonstration, s'il en avait besoin, qu'il était face à quelqu'un d'assez expérimenté qui méritait son grade de Sentinelle. Maître Kith'Araquia ne tomba pas dans le piège du jeune Hutt combatif et enthousiaste : elle ne chercha pas à remporter un duel de force physique perdu d'avance, et puisqu'elle ne se concentrait pas là-dessus, il put voir venir le coup de queue. Elle n'était pas une débutante, et si Glurba arrivait à surprendre nombre de Padawans dans ce genre de situations, il échoua face à la Sentinelle.

L'araignée géante bondit sur ses six pattes, se propulsant par-dessus la queue du Hutt et atterrissant sept mètres plus loin. Glurba reposa lentement sa queue au sol, la faisant patauger dans ses propres traces de mucus collant sans trop y penser. Le Hutt se déplaçait trop peu dans le combat, il devenait donc vite difficile pour lui de poser sa queue à un endroit où il n'avait pas encore étalé sa sécrétion cutanée gluante.

H'PHEDIA – Bien... A mon tour à présent...

Maître Kith'Araquia avait voulu voir comment Glurba attaquait, lui qui d'ordinaire laissait l'initiative à son adversaire pour plutôt jouer de ses aptitudes défensives et de sa formidable capacité à encaisser les coups et la douleur ; le jeune Hutt s'était tout de même laissé prêter au jeu, acceptant de prendre l'initiative, et venait de montrer de quel bois il se chauffait, malgré sa race que personne n'imagine apte au combat de corps-à-corps.

Maintenant, Maître Kith'Araquia voulait attaquer et voir comment le jeune Hutt se défendait. Glurba allait entrer dans une phase de combat où il se sentirait plus à l'aise. Il gardait toutefois l'esprit froid, ne commettant toujours pas l'erreur de sous-estimer son adversaire. Au pire, il pouvait lui arriver de pécher par orgueil, mais si cela lui arrivait souvent en général, c'était moins le cas en situation de combat où il se concentrait beaucoup plus, faisant de cela l'un de ses points forts aussi surprenant que cela pût paraître pour un Hutt.

L'originalité, et le challenge qui en découlait, étant qu'il n'avait jamais affronté d'Araquia, Maître Kith était la seule individu de cette race qu'il connaissait. C'est même quand la jeune H'phedia, à l'époque, était arrivée traumatisée au Temple Jedi pour y être soignée et recrutée, que Glurba avait découvert l'existence de son espèce. Glurba était donc d'autant plus concentré qu'il ne pouvait pas appréhender son adversaire du jour de la même manière que quand il se battait contre un humanoïde. Et encore, Glurba avait presque l'habitude des adversaires atypiques : il se souvenait encore de son duel d'entraînement contre le Padawan Kalel et même contre le Sénateur Qademanda, respectivement un Félacatian quadrupède et un Anacondan, et Glurba les avait tous deux battus d'affilée, sous le regard de Maître El'Dor. Aujourd'hui, une Araquia. C'était formateur !

Maître Kith'Araquia se projeta vers le plafond, se positionnant de sorte à ce que le Hutt gluant fût juste à son aplomb ; ce dernier devinait l'attaque à venir et se savait incapable de se déplacer en vitesse pour l'éviter. De façon générale, l'esquive était inaccessible au Hutt tant il manquait évidemment de mobilité. Glurba avait toutefois l'habitude de ne pas pouvoir esquiver les attaques et savait donc chercher d'instinct d'autres moyens de se défendre que l'esquive. Maître Kith'Araquia rassembla la Force en elle, et Glurba fit de même bien qu'il fût sans aucun doute moins puissant dans la Force que la Sentinelle. Comme anticipé, l'Araquia fondit sur lui en se lâchant du plafond. Inesquivable pour un Hutt. Mais contrable. Glurba savait déjà faire, il avait déjà subi des attaques similaires, des estocs venant horizontalement ou verticalement. Toutefois, ici, son adversaire manipulait deux sabres-lasers, et fusa sur lui en tourbillonnant sur elle-même, voilà la difficulté. Glurba allait avoir bien du mal à contrer les deux sabres-lasers.

Il fit un geste de la main gauche, et envoya une légère poussée télékinésique, assez mal maîtrisée, sur les pattes armées de l'Araquia, pour faire prendre au double estoc une direction un peu en biais. Il serra la mâchoire en s'attendant tout de même à recevoir une blessure, et amorça sa contre-attaque. L'une des deux lames de Maître Kith'Araquia fut suffisamment déviée pour le manquer ; mais l'autre, en revanche, traça une marque en spirale de son épaule droite à son flanc gauche en passant dans son dos. Glurba essaya d'ignorer la douleur pour achever son geste de contre-attaque, et c'est ainsi qu'il leva le bras droit, et accueillit la chute de l'Araquia en griffant de sa lame son abdomen imposant. De cette manière, Glurba voulut faire comprendre à Maître Kith'Araquia que, dans une situation de combat à mort, il aurait pu la laisser s'empaler sur sa lame tout en déviant partiellement son attaque, s'il l'avait voulu. Pour cela, le Hutt était obligé de consentir à quelques blessures, et en effet il ne s'en sortait pas indemne, mais il tenait bon, et pouvait se sacrifier à quelques blessures pour en infliger de pires.
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Au moment où son coup allait porter H'phedia se sentit dévier de sa trajectoire, il ne lui fallut guère qu'un instant pour comprendre que le Hutt avait utilisé la Force. Pourquoi pas après tout ? À aucun moment elle n'avait spécifié que ce combat serait uniquement au sabre laser, quel dommage qu'elle n'est pas prise en compte cette donnée avant de lancer son attaque.

Techniquement, les jedis étaient supposés déployer des défenses de Force pour contrer ce genre de chose, afin d'éviter que le premier sith venu ne puisse vous arracher votre sabre des mains, entre autres. Bien sûr, ces défenses pouvaient être brisées si l'adversaire était suffisamment puissant, et elles n'étaient d'aucune utilité face à un jet d'objet et autres manœuvres de Force indirectes. Mais cela impliquait de les avoir déployés en premier lieu.  

Malgré tout, au lieu de voler à l'autre de bout de la salle, elle se retrouva simplement déportée sur sa gauche, ce qui s’avéra bien pire en comparaison. Si l'une de ses lames parvint quand même à entailler le Hutt, ce dernier ne se gêna pour lui rendre la pareille. Elle encaissa le coup, et la douleur subséquente. Au lieu de s'écraser sur le sol elle parvint à prendre appui ses pattes de gauche pour se propulser loin de son adversaire.

À nouveau à distance elle put évaluer avec précision les dégâts, une égratignure, mais dans un vrai combat elle serait morte. Sa manœuvre avait été d'une grande imprudence, de même que de ne pas avoir pris en compte la Force dans l'équation. C'était là une erreur de padawan, une qui lui aurait valu une sévère réprimande de son maître s'il avait été là. L'ironie était d'autant plus féroce qu'utiliser la Force au combat était l'une des bases du Niman, qui s'avérait être sa forme secondaire. Cela ne lui ressemblait pas d'être aussi négligente, avait-elle sous-estimé le Hutt de par son statut de Padawan ? S'était-elle dit inconsciemment qu'au vu de la masse de son adversaire la Force n'aurait que peu d'effet sur lui ? Ou bien avait-elle simplement encore le fiasco avec Yulpi en tête ?  

Elle aurait pu s'arrêter là, décider que c'était suffisant, qu'elle n'était pas dans le bon était d'esprit pour un entraînement, mais elle n'était pas du genre à abandonner à la première difficulté... sauf cette fois avec yulpi...

« Une manœuvre audacieuse... Utiliser la Force dans le feu de l'action... Surtout quand un sabre laser se dirige vers vous... N'est pas aussi aisé qu'on pourrait le croire... Dans un vrai combat vous m'auriez tué... Cependant... Vous avez quand même été blessé... Une meilleure issue que l'alternative certes... Mais... Même si vous avez de la chair à revendre... Il ne faut pas que vous la sacrifiiez trop légèrement... Surtout si vous êtes engagé dans une mission au long cours... Ou contre de multiples ennemis... »

Puis, soudainement, H'phedia repartit à l'assaut. La jeune araignée fonça droit sur le Hutt, presque droit, car elle évoluait en faîte en zig-zag, glissant de gauche à droite d'une rapide pulsion de ses pattes. Quand elle fut assez proche du Padawan elle frappa le sol de ses sabres, projetant une gerbe d'étincelles dans les airs dans le but d'obstruer la vision de ce dernier, puis, dans le même mouvement, bondit sur le mur à sa droite. Au premier abord il semblait qu'elle ne faisait que répéter la manœuvre précédente, mais, au lieu de bondir à nouveau, elle frappa le mur de ses lames, délogeant un panneau qu'elle projeta ensuite sur le Hutt. Elle se lança alors à la suite de son projectile, mais avec un angle radicalement différent, un qui lui ferait manquer son adversaire. Du moins c'est ce qu'elle voulait lui faire croire, ces lames étaient à l'horizontale, orientées vers la gauche, et, au moment où elle allait passer derrière lui, elle activa les matrices à doubles-phases de ses sabres. Les barres d'énergies dorées virent leurs longueurs doublées, bien assez pour atteindre le Padawan à présent.
Glurba Lugliiamo
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En danger, l'Araquia ne resta pas une seconde de plus à portée de la lame de Glurba. Depuis le début du combat, elle sautait comme une puce. A chaque détente de ses six pattes, elle se lançait dans un saut de plusieurs mètres. Cela lui permettait de se rapprocher ou de s'éloigner de son adversaire d'entraînement en un instant. C'est elle qui donnait le rythme du combat, avec une agilité déconcertante pour la lente Limace gluante. Glurba, comme d'habitude, optait pour un style de combat défensif basé sur les déviations et les contre-attaques. Il acceptait d'encaisser des blessures tant qu'il était capable d'en infliger de pires à son adversaire.

H'PHEDIA – Une manœuvre audacieuse... Utiliser la Force dans le feu de l'action... surtout quand un sabre-laser se dirige vers vous... n'est pas aussi aisé qu'on pourrait le croire...

C'était d'autant plus vrai que de façon générale, Glurba était bien mauvais dans l'utilisation de la Force. Il avait parfois du mal à déclencher ses pouvoirs, ou alors il les déclenchait mal, de façon imprécise. Seulement, ce type de télékinésie défensive était devenue un réflexe chez lui. Ca allait de pair avec son style de combat au sabre, il en avait besoin pour se défendre contre les attaques d'ennemis plus ou moins agiles, sachant que le Hutt était toujours le plus lent, le moins mobile, dans le combat. Alors, à force d'entraînement, il avait appris à lire quand son adversaire s'apprêtait à lancer une attaque nécessitant une telle déviation télékinésique. Maître Kith'Araquia avait été facile à lire sur ce coup-là. La difficulté était qu'elle possédait six longues pattes dont deux armées d'un sabre-laser, et qu'elle pouvait tourbillonner sur elle-même pendant l'estoc. Malgré tout, Glurba n'était pas peu fier de l'avoir blessée à l'abdomen et de lui avoir démontré qu'il l'aurait empalée en situation de combat réel.

H'PHEDIA – Dans un vrai combat vous m'auriez tuée... Cependant... vous avez quand même été blessé... Une meilleure issue que l'alternative certes... mais... même si vous avez de la chair à revendre... il ne faut pas que vous la sacrifiiez trop légèrement... surtout si vous êtes engagé dans une mission au long cours... ou contre de multiples ennemis...

Glurba afficha un sourire suffisant. Dans les faits, Maître Kith'Araquia avait raison : cette tactique de se sacrifier à quelques blessures pour pourfendre l'ennemi au final, ne valait que pour un combat singulier, mais beaucoup moins dans une mission à long terme ou dans une série de combats. Ce qui faisait rire Glurba, c'est qu'il avait l'impression toutefois que Maître Kith'Araquia était surtout en train de chercher un moyen de se sauver la face, car elle était consciente – et le reconnaissait même verbalement, ce qui était tout à son honneur – que Glurba l'aurait tuée dans un combat réel, mais puisqu'elle avait un grade supérieur à lui, il fallait qu'elle se rattrape sur autre chose et soit en position de lui donner une leçon.

Le duel n'était pas fini, au grand plaisir du Hutt même si cela l'empêcha de répondre. L'araignée géante bondit encore et se déplaça à toute vitesse vers la Limace en zigzaguant, rendant sa trajectoire difficile à suivre. Glurba se tendit, ne voyant pas encore bien d'où allait venir l'attaque, et fut assez surpris par ce que fit son adversaire : cette dernière, au lieu de l'attaquer, créa des étincelles au sol avec le laser de ses armes et les projeta à son visage. Glurba cligna des yeux en tournant la tête, momentanément aveuglé. Quand il recouvra la vue, Maître Kith'Araquia était accrochée à un mur dont elle venait de retirer un panneau. Glurba eut tout juste le temps de mettre le coude devant lui pour se protéger alors que son adversaire lui projeta le panneau métallique dessus, et s'élança à sa suite. Glurba encaissa le choc, mais sa garde fut déstabilisée. C'était le but recherché par Maître Kith'Araquia, qui put ainsi attaquer en étendant ses lames à l'horizontale alors qu'elle passa dans son dos.

Glurba poussa un râle de douleur en recevant deux belles entailles dans le dos – bien que Maître Kith'Araquia eût pris soin de ne pas infliger de vraies blessures de combat. Il voulut riposter mais fut trop lent, mais surtout, il fut gêné par le panneau métallique collé à son bras. Le corps du Hutt exsudait du mucus collant par tous les pores de sa peau sur chaque moindre partie de son corps, cela n'excluait donc pas les bras.

Renonçant à riposter, Glurba s'agaça d'abord sur le panneau, agitant furieusement le bras pour le dégager, ce qu'il parvint à faire, repoussant vers l'arrière le panneau métallique... qui s'écrasa ainsi sur sa queue. Voilà donc que le problème n'était pas résolu, ou pas complètement. Glurba venait de recouvrer l'usage de ses bras et pouvait se défendre de nouveau, mais le panneau le gênait, bloquant sa queue, qui avait préalablement déjà commencé à patauger dans une flaque de mucus bien collante. Le Hutt agita la queue pour essayer de repousser le panneau métallique, mais son mucus retenait ce dernier en plus d'accrocher de plus en plus sa queue au sol.

GLURBA – Raaaaah... Bazar ! C'est pas vrai ! Attendez, je vais y arriver !... Nnngh !...
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Son attaque avait fait mouche, la combinaison des deux diversions, des trois en comptant ses lames à tailles variables, lui avait permis de passer outre les défenses du Hutt, le gratifiant de deux blessures dans le dos. Bien sûr, aucune ne nécessiterait plus qu'un peu de bacta. Ses sabres étaient réglés à l'intensité minimum, ils faisaient toujours plus de dégâts que ceux des initiés, mais bien moins qu'en conditions réelles. Ce n'était qu'un entraînement après tout, et ils n'étaient pas des siths, le but était de s'exercer, pas de se couper mutuellement en morceaux.  

Alors qu'elle finit sur le mur opposé, auquel elle adhéra, elle remarqua un curieux phénomène. La plaque de métal qu'elle avait lancé sur le padawan, avait adhéré à ce dernier comme s'il était magnétisé. Et tous ses efforts pour la déloger résultèrent à la coincer sur sa queue, et coincer cette dernière au passage. Certes, les Hutts devaient produire du mucus pour faciliter de glissement de leurs corps massifs, mais elle ne savait qu'ils l’exsudaient de la totalité de leur corps, ni qu'il était aussi collant. Tellement d'ailleurs qu'il en devenait contre productif, comme le démontrait le pauvre Glurba qui avait toutes les peines du monde à se dépêtrer de ses propres fluides corporels. Peut-être une anomalie génétique, elle n'en savait rien.  

« Voilà qui est curieux... Je sais que votre espèce produit naturellement du mucus pour se déplacer... mais... Je ne l'imaginais pas aussi... adhérent... Cela semble... handicapant... »

Elle aurait pu l'attaquer, profiter de ce moment de distraction pour repartir à l'assaut et lui infliger de nouvelles blessures, elle aurait même pu prétexter que c'était pour voir comment le padawan s'en sortait face à cette situation embarrassante. Mais elle s'en abstint, cela ne lui semblait pas très fair-play. Et puis, cette pause lui donna l'occasion de réfléchir elle était en premier lieu. La conversation, catastrophique, avec Yulpi, son désir de se changer les idées, le padawan qui lui fournit l'occasion rêvée. Mais n'était-ce pas au final qu'une façon d'ignorer le problème plutôt que d'y faire face ? Peut-être que ce dont elle avait besoin c'était de parler et non pas de se battre.

« Pendant que vous vous... décollez...  il y a plusieurs choses dont j'aimerais discuter avec vous... »

Techniquement un chevalier n'était pas censé demander conseil à un padawan, cependant, au vu de son âge, le Hutt ne l'était plus que par le titre, et il était là, alors pourquoi pas lui ? Un autre point de vue pourrait lui être utile. Peut-être se moquerait-il, ou bien écarterait-il la chose d'un revers de la main, mais elle ne le saurait qu'en essayant.

« Comme vous l'avez peut-être remarqué... Ces derniers temps le Temple compte parmi ses rangs des initiés qui autrefois étaient des siths... Tous à différents degrés d'intégrations... Même si... historiquement... les cas de retour vers la lumière sont fréquents... Et que nous sommes censés être ceux faisant preuves de compassion et de compréhension... Ce fait me dérange bien plus que je ne le voudrais... »

Oui, ça le dérangeait, le problème c'est qu'elle était incapable de dire exactement pourquoi. C'était comme une sorte de démangeaison dont vous étiez incapable de trouver la source, un défaut relevé par votre inconscient mais qui n'arrivait pas à cheminer jusqu'à votre esprit conscient. Quelque chose ne collait pas, une pièce manquait au puzzle, mais laquelle ?  

« Mon maître m'a enseigné tout ce qu'il y a savoir sur le côté obscur et sa corruption... Mais il m'a aussi appris à ne pas haïr ou craindre les siths... Seulement à avoir pitié d'eux... Mais lui-même... Ce n'était pas de la pitié qu'il éprouvait à leur égard... Seulement du mépris...  Il ne m'a jamais enseigné à les épargner... Ou à les sauver... Seulement à les abattre comme des bêtes enragées... Pour le salut d'autrui et le leur... Tous les siths que j'ai rencontrés avant cela... c'était dans une situation de vie ou de mort... Ma vie et leur mort... C'est une partie du problème... Difficile de faire le tri entre ceux qui peuvent encore être sauvés et les autres quand ils essayent tous de vous tuer... Peut-être ai-je peur qu'une partie de moi veuille tirer sa lame et la leur planter dans le cœur... Pas par haine... Mais parce qu'on ne lui a pas appris à faire autrement...  

Et vous... Que pensez-vous de tout ceci ? Avait vous déjà fait l'expérience des Sith ? »
Glurba Lugliiamo
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Dans cette situation, H'phedia aurait pu profiter de la vulnérabilité du Hutt collé à la plaque de métal et empêtré sur place dans son propre mucus ; mais elle n'en fit rien, restant accrochée à une paroi éloignée, observant Glurba se débattre comme un pauvre diable, simplement décontenancée. Elle se permit un commentaire :

H'PHEDIA – Voilà qui est curieux... Je sais que votre espèce produit naturellement du mucus pour se déplacer... mais... je ne l'imaginais pas aussi... adhérent... Cela semble... handicapant...

Handicapant ? Le mot fit tiquer Glurba, qui fixa son interlocutrice en s'arrêtant un instant de se débattre. H'phedia venait de pincer une corde sensible. Glurba était un Hutt dans toute sa fierté. Il avait besoin de cette fierté pour supporter le fait de ne pas être à la même place que les autres Hutts. Il était le seul Jedi de son espèce, le seul à ne commander à personne, à ne pas faire partie d'un kajidic, à ne pas inspirer la crainte et la révérence, à n'avoir aucune mainmise sur un empire financier et à ne participer à aucune intrigue. Alors, il compensait avec une fierté. Il était le seul Hutt Jedi ? Il allait montrer à toute la galaxie à quel point un Hutt pouvait être un excellent Jedi, un dangereux bretteur. S'il ne pouvait pas inspirer la crainte et la révérence par son simple nom, par sa simple position sociale, dans un coin de la galaxie qui portait le nom de son espèce, alors il le ferait par les actes.
Glurba n'acceptait aucune critique sur sa race, sur son corps, sur ce qui était propre au Hutt et qui faisait ici quelqu'un de différent, d'unique même.

GLURBA – Le mucus d'un Hutt est le meilleur atout que la Nature ait pu nous attribuer. Il ne saurait être handicapant. Jamais.

Il dit cela avec un certain calme mais il était déjà vexé au fond de lui. A l'instant, oui, son mucus devenait handicapant, mais cela, il ne pourrait jamais l'admettre. Même sous la torture, il ne reconnaitrait jamais le moindre défaut à son mucus, à son corps, à son espèce.

H'PHEDIA – Pendant que vous vous... décollez... il y a plusieurs choses dont j'aimerais discuter avec vous...
GLURBA – Je ne suis pas collé !

s'empressa-t-il de corriger son interlocutrice, niant l'évidence même. Il était toutefois très ouvert au dialogue. En son for intérieur, il était même heureux que H'phedia choisît ce moment pour faire une pause discutaille : ça lui laissait en effet le temps de se décoller, sans avoir à souffrir du handicap que lui causait à cet instant son mucus au point où il serait trop difficile de le nier.

H'PHEDIA – Comme vous l'avez peut-être remarqué... ces derniers temps le Temple compte parmi ses rangs des initiés qui autrefois étaient des Siths... Tous à différents degrés d'intégrations... Même si... historiquement... les cas de retour vers la Lumière sont fréquents... et que nous sommes censés être ceux faisant preuves de compassion et de compréhension... ce fait me dérange bien plus que je ne le voudrais...

Glurba l'écoutait mais continuait de se débattre comme un pauvre diable jusqu'au moment où il réalisa que sa queue, bien trop empêtrée dans la mélasse de ses filets de mucus pour se secouer avec force, et que ses bras, bien trop courts, ne lui permettraient pas de repousser la plaque de métal. Alors, il s'arrêta de bouger, souffla un coup, bavant comme un chien, et tendit un bras : alors la télékinésie lui permit de faire pression sur la plaque avec plus de force, étirant les tenaces filets de mucus jusqu'à ce qu'ils cédassent tous, et la plaque de métal valdingua à quelques mètres de là. Ouf !

H'PHEDIA – Mon maître m'a enseigné tout ce qu'il y a savoir sur le Côté Obscur et sa corruption... Mais il m'a aussi appris à ne pas haïr ou craindre les Siths... Seulement à avoir pitié d'eux... Mais lui-même... ce n'était pas de la pitié qu'il éprouvait à leur égard... Seulement du mépris... Il ne m'a jamais enseigné à les épargner... ou à les sauver... Seulement à les abattre comme des bêtes enragées... pour le salut d'autrui et le leur... Tous les Siths que j'ai rencontrés avant cela... c'était dans une situation de vie ou de mort... Ma vie et leur mort... C'est une partie du problème...

La bave épaisse et verdâtre s'écoulait lentement de la bouche large du Hutt, couvrant son menton et sa poitrine déjà luisante de mucus et de sueur. La puanteur de toutes ces sécrétions mélangées emplissait la salle d'entraînement au combat dans laquelle discutaient maintenant Glurba et H'phedia, le premier ne pouvant le sentir puisqu'il s'agissait après tout de son odeur, il y était insensible tout comme chacun est insensible à sa propre odeur corporelle.

H'PHEDIA – Difficile de faire le tri entre ceux qui peuvent encore être sauvés et les autres quand ils essayent tous de vous tuer... Peut-être ai-je peur qu'une partie de moi veuille tirer sa lame et la leur planter dans le cœur... Pas par haine... Mais parce qu'on ne lui a pas appris à faire autrement... Et vous... Que pensez-vous de tout ceci ? Avez-vous déjà fait l'expérience des Siths ?

H'phedia ne demandait pas seulement à Glurba de partager son expérience, elle lui demandait un avis, et en sous-texte, un conseil même pour l'aider à mieux se comporter envers les Siths et notamment les anciens adeptes du Côté Obscur recueilli dans ce Temple. Si Glurba lui racontait simplement sa propre expérience des Siths, cela n'aiderait pas beaucoup H'phedia.

Devait-il lui mentir ? Ca ne l'aiderait probablement pas beaucoup. Glurba avait toujours en lui une certaine haine des Siths, datant de sa jeunesse. Il ne s'imaginait pas noyer H'phedia dans une fausse naïveté mielleuse en lui faisant croire qu'il pouvait y avoir du bon en chaque Sith. Peut-être en revanche pouvait-il entrer dans cette conversation sous l'angle de la compréhension, se servant de sa propre expérience pour se mettre au niveau de H'phedia, ainsi elle se sentirait moins seule ; et il n'aurait même pas à essayer de mentir, même s'il était doué pour cela. H'phedia méritait qu'il ait une attitude honnête envers elle.

GLURBA – Hélas, oui. Enfant déjà, j'ai été séparé de ma famille parce qu'un Sith est venu y semer le trouble. C'était à l'époque où l'Empire était sur le point de renaître de ses cendres. On croyait les Siths disparus, on ne se méfiait pas, et pour un sale Sith plein d'ambition, il était trop tentant de corrompre ceux qui pouvaient lui profiter. J'ai été victime de cela et c'est une blessure que je ne pourrai jamais refermer. Alors, je sais ce que vous ressentez, car j'ai moi-même du mal à imaginer ce qu'il peut y avoir de bon chez les Siths.

Maintenant qu'il avait choisi l'angle de la compréhension, Glurba ne pouvait pas s'arrêter là, car cela n'aiderait pas H'phedia à surmonter cette difficulté pour autant. Au moins, elle savait qu'elle n'était pas seule à l'éprouver, et cela pouvait au moins réchauffer son cœur.

GLURBA – Ne vous en faites pas, Maître H'phedia. J'ai toute confiance en nos plus grands Maîtres et je sais que si notre Temple accueille d'anciens Siths, c'est que la corruption au Côté Obscur est réversible chez certains. Nous sommes ici tous ensemble pour nous entraider, pour faire face ensemble aux difficultés et partager nos point forts pour en faire bénéficier les autres. Tout s'apprend. Vous et moi sommes au bon endroit pour apprendre comment aborder le cas des Siths qui peuvent être sauvés du Côté Obscur.

Glurba offrit un sourire paisible et sincère, réconfortant bien que répugnant à cause de l'épaisse bave verdâtre qui le soulignait. Bien que gardant le sabre-laser allumé pour l'instant, Glurba se montrait enclin à la discussion après ces passes d'armes échangées avec la Sentinelle arachnéenne ; sa queue remuait un petit peu, pataugeant dans les multiples liens de mucus qui la retenaient au sol assez fermement.
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Alors qu'elle parlait, le Hutt réussi finalement à se décoller de la plaque grâce à la Force. Cela cependant au prix de moult sécrétions supplémentaires, à ce niveau-là, si le padawan faisait le moindre mouvement il risquait fort de glisser jusqu'à Dxun. Cela était aussi fort odorant, heureusement pour elle, les Araquias n'abordaient pas les odeurs de la même façon que, disons, les humains, ce qui lui épargna le pire.

Glurba, loin de rejeter son désir de conversation, lui livra même une partie de son passé et gagna ainsi la compassion de la jeune araignée. Lui aussi avait souffert des Sith, lui aussi avait perdu sa famille, bien que dans le cas de l'Araquia les deux n'étaient pas liés. À son tour donc H'phédia décida de se confier.

« Ainsi donc nous avons cela en commun... Les Siths ne sont pas responsables de la destruction de ma famille... D'autres s'en sont chargés... Mais ils ont tout autant dévasté ma vie... Il y a treize ans de cela... J'étais sur ce vaisseau... Ce vaisseau où l'on avait mis tous les padawans pour les protéger... Cela n'a pas fonctionné... De mon clan d'initié je fus la seule à survivre... car on me réservait un sort bien pire... J'ai été emprisonné... affamé... Torturé... Physiquement et mentalement... L'on a même essayé de me faire massacrer ma propre espèce... Si Maître Ak'zek n'avait pas été là pour me sauver... qui sait ce qu'il serait advenu de moi... J'ai passé un an dans un lit d'hôpital à m'en remettre... Et ce ne fut pas la dernière fois que je fus témoin des atrocités des sith... J'étais sur Félucia... lors de la Crise de Makem Te... la fameuse Tragédie Perlemienne... Je les vus abattre la population qui se précipitait vers les navettes pour s'échapper... J'étais sur Lorrd... dans les tunnels quand ils ont lâché le gaz... Je les ai vus mourir... Je les ai sentis mourir... Je n'ai pas oublié... Je n'oublierais jamais... Et à la toute fin de la guerre mon maître et moi avons empêché un Sith fou de lâcher sur la galaxie un droïde assassin d'un nouveau genre spécialement conçu pour cibler les Jedi... Ainsi qu'un virus informatique qui aurait dévasté la république... Ce sont des monstres... Et ils doivent être arrêtés... »

Cela ne se remarquait peut-être pas car sa voix particulière n'était pas des plus aptes à convoyer les émotions, mais elle était empreinte d'une froideur inhabituelle pour elle, d'une certaine colère même. Mais une colère glaciale et amère, de celles qui ont depuis longtemps fini de brûler et se sont transformées en quelque chose de plus sourd et profond, comme la cendre durcie d'un monde lointain sur lequel elle n'était jamais allée.

Elle-même était surprise que les vannes se soient ouvertes à ce point, ce n'était pas très jedi, mais c'était peut-être sa seule chance de mettre enfin de l'ordre dans ses pensées, de démêler le nœud du problème. Le padawan tenta ensuite de la rassurer avec les mêmes mots de sagesses qu'elle s'était répété à elle-même avant de rencontrer Yulpi, qu'elle devait faire confiance aux maîtres, que tous avaient droit à une chance. Il n'avait pas tord... Pourquoi alors cela sonnait-il comme des platitudes bon marché ?

« Vous avez raison cependant... Je me dois de faire confiance à la sagesse des Maîtres... S'il existe une chance d'en ramener certains vers la lumière... Elle se doit d'être saisi... Pourtant... Une partie de moi... la plus sombre et la plus brisée... Se dit que c'est trop facile... Que ce n'est pas suffisant... Qu'ils n'ont pas assez payé pour leurs crimes... » La jeune araignée marqua alors une pause. « Mais ces crimes je ne les connais pas... Eux-mêmes je ne les connais pas... Peut-être ont-ils déjà assez payé... »

Soudainement, un déclic se produisit dans l'esprit d'H'phedia. Les pièces du puzzle se mettaient enfin en place, et l'origine de son trouble s'en retrouvait révélée, et à son plus grand déplaisir, elle était bien plus profonde que prévue.

« Parler avec vous m'a fait comprendre une chose... Ces apprentis ne sont pas le problème... Seulement un symptôme... Toutes mes années en tant que padawan ont été définis par la guerre contre les Sith... Moi... En tant que personne... ai été défini par les Sith...

« Mais quand je suis devenue chevalier... la guerre était terminée... mais les sith eux étaient toujours là... Qu'elle époque étrange que la nôtre... celle où la République signe la paix avec leur Empire... Je ne pense pas que cela durera... c'est juste un autre Artorias... Mais dans l'intervalle... que puis-je faire si ce n'est attendre ? »


À nouveau la colère revenait, mais avec elle la détermination, et la réalisation.

« Toutes ces atrocités... Je sais que ceux qui les ont commises demeurent impunis... bien à l'abri derrière leurs frontières... Et je sais que je ne peux rien y faire... Je ne suis pas suffisamment inconsciente pour croire que je puisse pénétrer dans l'Empire et obtenir réparation par moi-même... Ou suffisamment arrogante pour penser pouvoir vaincre un Seigneur Sith à moi toute seule... Je me sens seule... et impuissante... perdue face à l'immensité de la galaxie... à l'infinité du mal qu'elle contient... »

Il lui fallait plus de pouvoir. L'Eau était suffisante uniquement pour faire face à des sous-fifres, pour faire face à ceux qui tiraient les ficelles il lui fallait plus, il lui fallait la Lumière. Cela son Maître le savait, lui-même en était empli. Mais il lui avait seulement appris l'Eau, car, selon lui, le chemin vers la clarté était propre à chacun. Aurait-il pu au moins lui donner quelques pistes pour le trouver ? C'était fascinant comment son maître lui avait tant appris et en même temps si peu. Peut-être fallait-il qu'elle s'en trouve un nouveau ?

« La dernière chose que mon maître m'a dit... avant que nos chemins ne se séparent... qu'en cas de doute je dois laisser la Force me guider... Pour l'instant il semblerait que la Force souhaite que je reste au Temple et que j'aide les padawans... »

Peut-être était-il temps qu'elle écoute un peu moins la volonté de la Force et un peu plus la sienne ? Qu'elle arrête de passer tout son temps au Temple où ses entraînements se résumaient à répéter ce qu'elle savait déjà, qu'elle se décide à apprendre quelque chose de nouveau.

C'est à ce moment qu'elle se souvint que Glurba se trouvait avec elle dans la pièce et qu'ils étaient censés être en pleine session d'exercice. Le pauvre padawan ne pouvait pas faire grand-chose concernant sa situation, même si parler avec lui l'avait grandement aidée. Elle retourna alors derrière son masque de, pseudo, professeur.

« Malheureusement... Il n'y a rien que vous puissiez y faire... Alors reprenons cet entraînement... J'ai vu votre jeu de lame... il est bon... Vous fait bon usage de votre force et de votre poids sans pour autant sacrifier votre réactivité... Je me permets de souligner à nouveau votre usage de la Force pour contrer l'une de mes attaques... Incorporer la Force dans ses enchaînements est un art délicat mais qui peut être payant sur le long terme... Cela pourra vous être des plus utiles face à des adversaires rapides et agiles qui gardent leur distance en vous lançant des choses... comme moi par exemple... C'est pour cela que cette nouvelle partie de notre session se portant sur l'utilisation de la Force au combat... Ce qui signifie que je vais vous jeter d'autres choses dessus et que vous allez devoir me contrer... »

Joignant le geste à la parole elle se saisit par la Force d'un siège qui traînait dans un des coins de la salle et l'envoya sur le hutt.
Glurba Lugliiamo
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H'phedia choisit naturellement ce moment pour parler plus en détails de son vécu. Les Siths n'avaient pas directement détruit sa famille mais avait essayé de faire d'elle une arme de guerre, torturée, sans âme, destructrice, la poussant même à commettre le génocide de sa propre espèce. Difficile de faire plus cruel. Glurba ne pouvait que compatir. H'phedia était un être blessé, cassé même. Elle avait besoin de réparer son âme. A cet instant, Glurba oubliait qu'il n'était qu'un Padawan. D'instinct, il se sentit de nouveau le rôle d'un grand frère protecteur, un confident à l'écoute. Il laissa H'phedia s'épancher sans lui couper la parole.

La Sentinelle avait le réflexe de vouloir faire payer tous les Siths, mais les quelques paroles de Glurba commençaient déjà à la pousser à une remise en question. Oui, elle devait faire confiance aux Maîtres, et saisir la moindre occasion de permettre à un Sith de voir le Côté Lumineux.

Elle décrivit les nouveaux Apprentis Siths comme un symptômes finalement, plutôt que comme la cause directe des maux de la galaxie. Et en même temps qu'elle parlait, Glurba réfléchissait avec elle. Après tout, lui-même n'avait pas forcément vu toutes ces choses sous le même angle qu'elle. En poussant H'phedia à la réflexion, il s'y poussait lui-même aussi, ce qui ne pouvait être que bénéfique et faire de lui un Jedi et un Hutt plus grand, plus noble. C'était aussi un défi pour Glurba : combattre les préjugés pour montrer qu'un Hutt pouvait être noble d'âme. Cela lui donnerait l'impression que ce qui lui arrivait était une bonne chose.

GLURBA – Vous seriez seule si vous n'étiez pas membre de l'Ordre Jedi. Notre union, notre solidarité, fait aussi notre force. Même Maître Don ne saurait prétendre résoudre les maux de la galaxie à lui tout seul. Sinon, ce serait déjà fait ! Il existe bien des héros qui accomplissent d'énormes choses, mais ils ne choisissent pas de l'être, ils font ce qu'ils peuvent, et les conséquences font d'eux des héros. Ne cherchez pas à être l'héroïne de la galaxie, Maître Kith'Araquia : cherchez simplement à accomplir ce qui vous paraît le plus juste. Sachez qu'ici nous poursuivons tous le mêmes buts. Aucun Jedi n'est seul. Rien qu'aujourd'hui, vous êtes avec moi. Demain, vous échangerez avec un autre Jedi. Si vous pensez que votre devoir est de former des Padawans, faites-le : nos rangs grandiront et nous serons ainsi toujours plus forts pour lutter contre les Siths. Vous serez utile, et vous serez une héroïne à votre niveau, car ce sera grâce à vous que de jeunes Jedis deviendront de vaillants défenseurs de nos idéaux ! Même aujourd'hui en me permettant de m'entraîner, vous contribuez à une lutte plus efficace contre les Siths, car c'est grâce à l'entraînement que demain je serai plus fort sur le champ de bataille. Vous aidez la galaxie, Maître Kith'Araquia, et vous n'êtes pas seule.

Glurba choisit de conclure sur cette phrase. H'phedia se sentait démunie et en proie au doute : il fallait donc lui faire comprendre que ses actes avaient toujours des conséquences, qu'elle ne luttait donc pas dans le vent, et qu'elle serait toujours soutenue autant qu'elle aurait l'occasion de soutenir quelqu'un à son tour. Comme il venait de le dire : les Jedis seraient seuls s'il n'y avait pas l'Ordre pour les unir.

Peut-être parce qu'il venait d'évoquer leur entraînement, H'phedia estima avoir assez parlé et voulut repasser aux choses sérieuses. Elle émit une évaluation positive sur le jeu de lame de Glurba, mais aussi, plus curieusement, sur son usage de la Force, alors que c'était justement l'un de ses plus gros points faibles. Glurba avait réussi à dévier une attaque par une légère poussée télékinésique, mais cela avait été un coup de chance que cela eût réussi, en vérité. Il avait encore besoin de beaucoup d'entraînement pour maîtriser quelque chose d'aussi basique que la télékinésie.
En fait, H'phedia l'avait peut-être justement pressenti : c'est en effet sur ce point précis qu'elle voulut axer l'entraînement. Pousser Glurba à utiliser la Force pour contrer des attaques à distance.

C'est pour cette raison qu'un siège fut soudain projeté droit sur le Hutt. En bon disciple du Djem-so, Glurba eut le réflexe d'interposer son sabre-laser comme pour se défendre d'un tir de blaster. Sauf que ce n'était qu'un siège, et qu'au lieu de le renvoyer, il le trancha net en deux. Pire, dans l'inertie, une moitié du siège frappa le bas de son torse, l'autre son flanc, venant ainsi s'engluer dans le mucus devenu insuffisamment fluide. Le Hutt encaissa le choc sans sourciller, la douleur étant bien trop faible, le choc étant amorti par sa graisse corporelle. Seulement, son mucus était devenu, encore une fois, son pire ennemi, sous l'effet de l'adrénaline et de l'effort physique.

Sur le coup, Glurba fut d'abord honteux d'avoir tranché en deux le siège. Il comptait parmi le matériel du Temple et n'avait pas vocation à être détruit dans un entraînement.

GLURBA – Oups...

Puis, les deux moitié collée à son corps commencèrent à le gêner. Il essaya donc de décoller avec les mains celle au bas de son torse, et grimaça sous l'effort qu'il dut déployer pour étirer le mucus jusqu'à ce que les liens cédassent. Il voulut ensuite agiter la queue pour éjecter la moitié de siège contre son flanc, mais sa queue était à présent vraiment trop engluée sur place.

GLURBA – Rah !

Le Hutt se contorsionna alors pour utiliser plutôt ses bras, faisant montre d'une souplesse supérieure. Il grimaça encore, mais au prix d'un trop long effort, réussit à décoller l'objet et à le jeter.
Glurba ne pouvait admettre explicitement que son mucus devenait trop handicapant pour cet entraînement, mais il en avait bien conscience et devait trouver un moyen d'éviter l'humiliation. Il demanda donc à H'phedia d'un ton innocent :

GLURBA – J'ai besoin de m'hydrater, après avoir parlé et fait déjà un bon bout d'entraînement, et je suppose que vous aussi. Que diriez-vous d'aller nous chercher à boire ?
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H'phedia du bien reconnaître qu'elle avait surestimé les capacités du Hutt, du coup, ce dernier se retrouvait avec deux moitiés de siège collées à lui. Sa gêne était palpable et sa requête pour un verre d'eau était une manière de cacher à l'araignée à quel point son mucus le gênait. C'est pourquoi la sentinelle accepta sans broncher.

Ainsi se retrouva-t-elle dans les couloirs du Temple en quête d'un verre d'eau. C'est alors qu'elle entendit des éclats de voix familiers provenant de derrière une porte devant laquelle elle passa.

« Allez, allez, on tourne, on tourne, c'est bien, plus vite maintenant. »

Il eut comme un haut-le-cœur, puis le son de quelque chose qui se vidait.

« C'est bien, c'est la rotation qui rentre. Allez, on fait une petite pause. »

La porte s'ouvrit alors, révélant une petite fosh à l'aspect revêche, Maître Keleverr, son ancienne instructrice d'Ataru. Son faciès avien affichant une expression de surprise amusée.

« Ah bah Tiens, si c'est pas ma grande velue, ça fait un bail dis donc, tu continues de bien pratiquer tes rotations j'espère ? »

La jeune araignée répondit sans attendre, comme quand elle était encore une padawan, un peu plus et elle se mettait au garde-à-vous.

« Toujours Maître Keleverr. »

« C'est bien, c'est bien. Si tu parles d'une coïncidence... » Son regard devint soudainement inquisiteur, sa voix suspicieuse. « ...Tu serais pas venue me taxer un cours quand même ? »

« Oh non... Je m’entraînais avec un padawan et je suis partie chercher des rafraîchissements pour nous deux... Je ne savais pas que vous étiez là »

« Quel gabarit ton padawan ? »

« C'est un Hutt. »

« Ah, Glurba. Il fait partie des murs celui-là, la plupart de ses maîtres seront morts de vieillesse avant qu'il est l'âge pour les épreuves. Le dernier en date c'est El'dor, comme dans El'dor du Conseil Jedi, El'dor la Lame de sa génération, El'dor Tête de Bourrin... enfin, tu vois le genre. C'est pas un verre qu'il va vous falloir, mais des seaux, ça tombe bien j'en ai quelques-uns en rab, propre et tout. J'te les file pour rien si tu veux, mais tu devras encore trouver l'eau. »

« Merci... Maître Keleverr »

Alors que la jeune araignée s’apprêta à prendre possession des seaux la fosh l'interrogea de nouveau.

« Hé, qu'est-ce qu'il devient ton vieux criquet grincheux de Maître ? »

« Je ne l'ai plus revu depuis que je suis devenue Chevalier... Je me demande s'il va bien... »

« Mais oui, mais oui, c'est du Ak'zek tout craché ça, dans cinq ans on le reverra se pointer au Temple comme si de rien n'était, signer vite fait deux trois babioles pour que le Temple garde une trace de ce qu'il fait et il repartira sans dire un mot... »

Cette fois-ci il y avait dans la tirade bravache et décontractée de l'instructrice quelque chose qui sonnait faux, une fois qu'elle eut fini de parler la fosh afficha une mine soucieuse qui ne lui ressemblait pas. H'phedia se devait de demander.

« Maître Keleverr... Quelque chose ne va pas ? »

Pendant un temps la Maître Jedi la regarda fixement, sans dire un mot, comme s'il elle réfléchissait soigneusement à ce qu'elle allait répondre.

« Non, c'est rien... Juste... Il y a quelque temps de cela j'ai reçu la visite de deux Ombres, avec un grand O, pas le genre de type que tu croises tous les jours, pas le genre non plus avec lequel t'aimerais partager ta confiture. Ils m'ont posé des questions bizarres à propos de ton maître, des questions trèèèès bizarres. Et pendant plusieurs mois après cette visite j'ai eu comme l'impression qu'on me suivait, en permanence. »

Soudainement la discussion ne parut plus aussi anodine, ou fortuite.

« Pourquoi des Ombres en voudraient à Maître Ak'zek ? »

« Tu savais qu'il en était une quand il était plus jeune ? »

« … Oui »

Ak'zek n'avait jamais directement parlé de cette partie de son passé, pas de façon détaillée du moins, mais il en avait laissé échapper suffisamment au fil des années pour qu'elle puisse en reconstituer un puzzle partiel.

« Tu sais donc qu'il a fini par arrêter, pour se concentrer sur les criminels de base. C'était une autre époque, celle de notre jeunesse. Il n'y avait pas d'Empire en ce temps-là, et pas vraiment de sith non plus. Tout ce que les Ombres avaient à se mettre sous la dent c'était les éventuels Jedi déchus, les machins dégueulasses déterrés par hasards et les grabataires cachés dans le trou du cul de la galaxie qui essayent de te convaincre qu'ils ont bien connu Revan mais qui sont incapables de te dire si c'était un mec ou une nana. Je pouvais donc comprendre qu'il ait choisi de faire autre chose de sa vie.

« Faut que tu comprennes quelque chose ma grande, c'est qu'après chaque grande guerre contre les Sith t'a une ou deux générations de traumatisés qui à chaque fois se disent « Plus jamais ça ». Ils deviennent obsédés par les Sith et leur retour, ils ont des mots comme « proactifs » ou « prévenir » dans la bouche. Il ne leur faut pas longtemps avant de se rendre compte que certains des pires Siths ont été des Jedi avant et là... Dans le passé ça a donné des choses bien moches, bien bien moches.

« Aujourd'hui on a un Empire Sith sur les bras, encore. Alors... peut-être qu'ils veulent lui demander de rempiler... ou qu'il a fait une énorme connerie. »


« Vous... Vous pensez que Maître Ak'zek serait tombé du Côté Obscur ? »

Elle ne pouvait pas croire que celui qui l'avait tant mis en garde contre les ténèbres, qui éprouvait tant de mépris pour les Sith, puisse un jour les rejoindre.

« J'en sais rien... Ce que je sais c'est que le monde ne se divise pas seulement entre les gentils Jedi et les méchants Sith, qu'entre les deux t'a tout un nuancier de salopards, de mauvaises décisions et journées pourries de trop. Tu connais Karm Torr ? »

« ...Oui »

De réputation seulement, mais sa réputation n'était plus à faire.

« Mais est-ce que tu connais le Maître de Karm Torr ? »

« ...Non »

« Elle s'appelait H'olgan Tavvaï, pas une grande fan de la république, ni de la façon dont l'ordre gérait son business non plus d'ailleurs, ça ne te rappelle personne ça ? Quand les Sith sont revenus elle a complètement pété les plombs, elle s'est barrée de l'Ordre pour aller leur défoncer la tronche toute seule, puis c'est la république qu'elle a voulu aller taper parce qu'ils défonçaient pas assez l'empire, puis finalement elle a décidé de se faire tous ceux qu'elle jugeait corrompus, une liste qui fait que se rallonger. Elle est encore en cavale de nos jours... C'est moi qui lui ai appris l'Ataru à cette greluche... Je me souviens quand elle en était encore à vomir dans son seau... Vie de merde... »

« Maître Keleverr... Où voulez-vous en venir ? »

« Je veux en venir que je m'inquiète pour lui, mais surtout que je m'inquiète pour toi. On n'était pas si proche que ça, mais toi, toi tu étais sa padawan, vous avez passé plus d'une décennie coller l'un à l'autre, c'est un miracle qu'ils ne sont pas encore venus te voir, et ça ne me surprendrait pas qu'ils gardent un œil sur toi en ce moment même, au cas où. »

H'phedia était plus confuse qu'autre chose, en plus cela venait s'ajouter aux propos de Glurba qui lui avait déjà donné beaucoup à réfléchir, le mieux à faire était donc de remiser cela dans un coin de sa tête pour y réfléchir plus tard.

« Je... Je vous remercie de m'avoir fait part de tout ça Maître Keleverr... je ne sais pas encore ce que je vais en faire cependant... Je vais me contenter d'aller chercher mon eau pour le moment. »

Ainsi récupéra-t-elle les seaux si gentiment proposés et partie-t-elle en quête d'eau à mettre dedans, mais au moment de s'en aller l'instructrice la héla une dernière fois.

« Hé, est-ce que tu connais l'expression « Être pris entre le Puits et le Pendule » ? »

« ...Non. »

« Moi non plus je la connaissais pas... jusqu'à ce qu'ils viennent me rendre une petite visite... »

Sur ces derniers mots elle retourna à la pièce qu'elle avait quittée et au padawan toujours à l'intérieur.

« Allez, on reprend le travail, et que ça tourne. »

*****

Ses seaux remplis d'eau fraîche, H'phédia revint à la salle d'entraînement, pendant le trajet du retour elle eut le temps de réfléchir à ce que le hutt lui avait dit, ainsi qu'à ce qu'elle-même avait dit. Elle se sentit alors très très bête, car tout ce que Glurba avait dit était la stricte vérité. Elle n'était pas seule, et elle n'avait pas besoin de l'être. C'était de son propre fait qu'elle s'était isolée des autres, à ruminer sur son passé, à prendre pour des échecs personnels des événements bien plus grands qu'elle. Elle n'était pas la seule Jedi sur Lorrd, et elle était loin d'être celle à en avoir le plus souffert. Elle ne devait pas être la seule à vouloir la justice pour cela, de même, si cela lui tenait vraiment à cœur, elle n'avait qu'à en faire part à d'autres Jedi, mais pour cela il faudrait qu'elle voie plus loin que le bout de ses pattes.

Son maître avait toujours été un grand solitaire, allant toujours où bon lui semblait et n'ayant guère d'attache si ce n'était sa padawan. Pas étonnant alors qu'elle en fasse de même, mais elle n'était pas son maître, elle n'avait sa force, son expérience ou son vécu. Elle n'était pas une extension du verpine, mais sa propre personne, sa voie n'avait pas à être la sienne. N'était-ce pas d'ailleurs la dernière chose que lui avait dit son maître lorsqu'elle était devenue Chevalier, de suivre sa propre voie et de laisser la Force la guider ? Et qu'est-ce que la Force lui disait à ce moment précis ? Que cette voie était dangereuse.

« Je rapporte de quoi nous rafraîchir. » Furent ses premiers mots lorsqu'elle retrouva la salle d'entraînement et Glurba. Pendant un temps elle ne dit rien de plus, se contentant de boire l'eau qu'elle avait rapportée. Puis, elle se décida brusquement à sortit de son mutisme.

« Glurba Lugliiamo... Vous avez peut-être encore le titre de padawan... Mais votre sagesse est celle d'un véritable Jedi... Vous avez raison... pour tout... et cela met en lumière mes propres manquements... Merci pour cela... »

Il était vrai que son ressentiment envers les transfuges Sith n'allait pas s'effacer d'un simple coup de sabre laser, mais ce n'était aucunement une raison pour s'y abandonner. Ne pas se laisser contrôler par ses émotions, les endurer et les dépasser, c'était cela la Voie du jedi.

« Ces apprentis... Ces anciens sith... En effet... Nous ne serions pas des Jedi si nous ne leur donnions pas au moins une chance... Si nous nous contentions de les tuer... tout ce qu'ils laisseraient derrière eux serait une vie de malfaisance... mais si nous parvenons à les ramener dans la lumière... et que le reste de leur vie soit passé à faire le bien... cela serait la plus grande des victoires sur le côté obscur... »

Une nouvelle pause. Une nouvelle réflexion sur les paroles du Hutt.

« Vous savez... mon espèce est pacifique par nature... Il y aura toujours une partie de moi qui... d'instinct... préféra toujours rester au Temple plutôt que d'avoir à brandir son sabre... Mais il y a aussi cette partie qui veut parcourir sans relâche la galaxie pour combattre l'injustice... Elles ne tombent pas souvent d'accord...

« Mais elles s'accordent sur le fait que ce que nous faisons ici est en effet des plus important... Les padawans d'aujourd'hui seront les jedi... les héros... de demain... Ils sont le futur de l'Ordre... la promesse que dans les temps futurs... quelles que soit les menaces qui viendraient à menacer la galaxie... elles trouveraient les Jedi face à elles... Cela les Sith l'ont bien compris... voilà pourquoi à deux reprises ils se sont pris à eux... pour tuer dans l'œuf la prochaine génération... Je parle d'expérience... »


Elle aurait tout simplement pu s’arrêter là, mais elle avait encore quelque chose à dire, quelque chose qui avait moins un rapport avec les paroles du Padawan qu'avec sa propre attitude, quelque chose d'alarmant qu'elle avait remarqué et contre lequel elle voulait le mettre en garde. Alors, après un autre moment de silence, elle parla à nouveau.

« Prenez garde padawan... Prenez garde au Côté Obscur... L'on a sûrement dû vous le dire bien des fois... Mais combien de fois vous a-t-on vraiment précisé pourquoi ?... Le Côté Obscur corrompt... c'est une évidence... mais comment ?... Comme un virus fait d'idées... un poison constitué de logique... Insidieusement il s'insinue en vous... Lentement il vous reprogramme... une pensée après l'autre... une décision après l'autre... Au début cela semble anodin... un cheminement logique même... et ce n'est que lorsque vous regardez en arrière que vous voyez à quel point vous avez changé... mais même ainsi vous n'y voyez rien de mal... C'est une maladie dont on ne souhaite pas guérir... Un poison dont on se passe volontiers d'antidote... Si les autres ne sont pas là pour vous obliger à vous rendre compte de ce que vous êtes... ou être en train... de devenir... »

Une pause, le temps de se demander si elle parlait de façon générale ou de son propre cas.

« Il rend tout facile... Avec lui le monde est simple... Instinctif... Gratifiant... Ne pensez pas aux autres... Seulement à vous-même... Ne cherchez pas à les comprendre... Contentez vous de les tuer... Facile n'est-ce pas ?... Facile de détruire... Facile de faire souffrir... Mais ce que ça nous apporte à la fin... c'est rien... le néant...

« Avec une telle logique l'on finit bien vite seul... Là il commence à en appeler à votre égo... Puisqu'il n'y a plus que vous... vous êtes la personne la plus importante de l'univers... ce faisant vous seul êtes à même d'en décider du destin.. Votre volonté fait force de loi... Mais cela ne marche pas comme ça... comme vous-même l'avait si bien dit... Et quand l'univers refuse de plier... la seule réponse du Côté Obscur est de l'utiliser encore plus... Ainsi un sith ne sera jamais satisfait... il lui en faudra toujours plus... une quête sans fin et finalement sans but qui finit par le détruire autant qu'il a détruit les autres... Nombreux sont les sith à avoir été vaincus par les Jedi... mais autant si ce n'est plus ont été vaincus par eux-mêmes.

« C'est dans la force de l'obscurité que se trouve sa faiblesse... Elle est absolue... ce faisant elle ne peut tolérer qu'une victoire absolue... une simple lueur qui se refuse à s'éteindre suffit à la mettre en échec... Oui... le Côté Obscur est puissant... mais il n'est pas invincible... l'on peut lui faire obstacle... l'on peut même le défaire... mais les cicatrices qu'il vous laisse elles sont éternelles... »


Quelque chose lui revint alors à l'esprit, quelque chose qu'elle avait dit un peu plus tôt.

« Pour les Sith la paix est un poison... Ils ont besoin d'être l'ennemi de quelqu'un... sinon ils s'autodétruisent... Cette paix... cette trêve... entre la République et l'Empire... je pense qu'elle leur fera plus de mal qu'a nous au final... Les plus prudent d'entre eux ne chercheront pas à la briser tant qu'ils n'auront pas la certitude de pouvoir enfoncer les lignes de la république... Ce qui ne leur laissera comme exutoire que les mondes neutres... ou eux-mêmes... »

H'phedia estima qu'elle s'était assez étendue sur le sujet pour l'instant, l'on pourrait même dire qu'elle sentait qu'elle était en train de dériver lentement mais sûrement de l'objectif initial de tout ceci, à savoir leur entraînement. Maintenant qu'ils avaient pu tous deux pu se rafraîchir il était temps de reprendre.

« Mais assez avec les Sith pour l'instant... Il est temps de reprendre cet entraînement où nous l'avons laissé... J'ai appris que votre maître était Alycius El'Dor... l'une des plus fine lame de l'Ordre... cela explique vos capacités avec un sabre... Envisagez-vous donc de devenir comme lui un Gardien ? »

La jeune araignée prit son seau désormais vide et le plaça devant elle.

« Dans tous les cas... du fait de votre morphologie il vous faut de quoi atteindre un adversaire à distance et vous en protéger... Il s'est avéré que mon premier exercice fut un peu rude... aussi allons-nous revenir à quelque chose de plus simple. »

Traduction, elle avait mal évalué les lacunes du Hutt en la matière et ne souhaitait pas l'humilier à nouveau. De plus, elle voulait le mettre dans une situation où il n'aurait pas recours instinctivement à son sabre. Elle désigna le seau.

« Vous voyez ce seau ? Essayez de le soulever. »
Glurba Lugliiamo
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Sans un mot, sans une moquerie, Maître Kith'Araquia quitta la salle d'entraînement pour aller chercher de l'eau. Glurba ne put s'empêcher de se dire que s'il avait été avec Maître El'Dor, ce dernier l'aurait mis au défi d'aller chercher de l'eau lui-même. Non, peut-être pas, Maître El'Dor n'avait jamais été dans la volonté d'humilier le Hutt, mais il était tout aussi têtu que lui, aussi serait-il plutôt aller chercher de l'eau mais non sans glisser une petite remarque désobligeante, du style « Vous serez un jour bien obligé de reconnaître que votre mucus peut devenir gênant. », le genre de phrases que Glurba ne pouvait recevoir. Objectivement il était difficile de la caractériser comme fausse, mais Glurba serait aussitôt dans le déni comme à chaque fois qu'on essayait de souligner un défaut racial des Hutts. Glurba pouvait plaisanter sur sa psychologie avec auto-dérision, mais pas sur sa physiologie ou sur sa morphologie. Son corps était parfait, son mucus était l'atout idéal que les Hutts étaient les seuls à posséder, un avantage certain sur toutes les autres espèces sentientes de la galaxie. Point. Ca ne se débattait pas, ça ne se remettait pas en doute.

Et pourtant il fut bien soulagé de voir Maître Kith'Araquia revenir avec de l'eau, et pas qu'un peu : plusieurs seaux. Tout n'était pas pour Glurba : l'Araquia se laissa un seau pour elle-même et se pencha dessus pour boire.

GLURBA – Aaaah ! Parfait ! Merci !

Glurba se retint de remarquer que Maître Kith'Araquia avait quand même mis pas mal de temps. Certes, elle avait rempli quatre seaux d'eau, mais même en tenant compte de ça et du temps nécessaire pour trouver les seaux, elle avait été très longue. Pendant ce temps, seul dans la salle d'entraînement, Glurba s'était exercé à retrouver sa mobilité. En général, plus il se débattait et plus il s'empêtrait, mais c'est parce qu'il le faisait toujours dans une situation d'urgence, face à un adversaire d'entraînement ou un vrai ennemi, ou une nécessité quelconque de se dépêcher. Là, il avait pu faire beaucoup plus attention à tous ses gestes et notamment ses gestes de la queue. Cela lui avait quand même coûté un bel effort mais il avait réussi à rompre les liens de son mucus qui l'avaient retenu sur place ; cela avait été assez vain car ce n'est pas en s'exténuant encore plus que le Hutt allait permettre à son mucus de se fluidifier, au contraire il n'avait fait qu'empirer la situation. Dans ce cas, le seul moyen pour lui d'éviter de se coller encore une fois sur place, était d'utiliser la thixotropie de sa sécrétion cutanée : en écrasant son mucus sous son pied de limace pour ramper, le Hutt le rendait moins visqueux, plus glissant. C'est la même propriété que le mucus d'une vraie limace des jardins : au repos, le mucus devenait collant, tandis qu'il facilitait au contraire le glissement du pied de l'animal.

Glurba se trouvait donc dans une situation où il devait se déplacer en continu, car dès qu'il s'arrêterait, son mucus altéré dans sa composition par les efforts physiques, le collerait au sol sur place. C'est pour cette raison que lui, d'ordinaire si patient – l'attente avait une autre dimension lorsqu'on pouvait vivre facilement plusieurs siècles, et que l'on n'entrait à l'âge adulte qu'après plus d'un siècle de vie – avait là trouvé Maître Kith'Araquia si longue.

En s'abreuvant, et en se versant des seaux d'eau sur la peau, le Hutt permit à son organisme de rapidement fabriquer les protéines manquantes et à rétablir la consistance normale de son mucus, qui restait potentiellement collant mais pas suffisamment encore pour entraver ses gestes.

Il eut ensuite à écouter l'introspection de Maître Kith'Araquia, qui commença en soulignant que bien qu'il n'eût que le titre de Padawan, Glurba avait déjà la sagesse d'un vrai Jedi. C'était amusant et flatteur de l'entendre dire cela, car en général, la sagesse n'était vraiment pas la première qualité observé chez Glurba, loin de là, très loin même. Glurba avait simplement voulu être de bon conseil et apporter une voix réconfortante à la Sentinelle Jedi qui éprouvait son mal-être du moment. Cela n'avait pas été de la sagesse, juste un mélange d'empathie et de bon sens. Et l'empathie, ça, en revanche, Glurba n'en manquait pas.

Après l'introspection, Maître Kith'Araquia reprit sa position de pédagogue, et mit en garde Glurba contre les méfaits du Côté Obscur, en essayant de lui expliquer surtout comment il agissait et pourquoi il fallait donc s'en maintenir écarté. Selon Maître Kith'Araquia, le Côté Obscur était comme une idée, et une idée, ça agit comme un virus : ça paraît anodin, tentant, ça a sa place au milieu du reste, puis ça prend de l'ampleur, ça devient de plus en plus encombrant, et ça finit par détruire de l'intérieur. Comme cette idée corrompue a l'air anodine et même logique, elle est acceptable pour l'esprit qui ne se méfie pas et ne met aucune barrière. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard, et que l'esprit soit trop aveuglé : la personne pense alors bien faire alors qu'elle ne répand que souffrance autour d'elle, et elle n'entendra pas raison, persuadée que tous ses actes sont logiques et justifiés. Murée dans cette conviction, la personne corrompue par le Côté Obscur finit par penser qu'elle est la seule à même de décider du destin, ce qui fait d'elle la personne la plus importante de l'univers. Et en détruisant tout autour d'elle, la personne finit par se détruire elle-même en perdant tout ce qui pouvait compter pour elle.

H'PHEDIA – Nombreux sont les Siths à avoir été vaincus par les Jedis... mais autant si ce n'est plus ont été vaincus par eux-mêmes.

Alors fallait-il avoir pitié d'eux ? Les Siths étaient-ils des victimes autant, sinon plus, qu'ils étaient des persécuteurs ? Glurba trouva ce discours assez étonnant de la part de Maître Kith'Araquia qui avait commencé par déplorer sa propre incapacité à avoir pitié des Siths et à réussir à leur accorder une seconde chance. Son discours était plutôt composé d'empathie pour les Siths. Non pas qu'elle les défendait, mais elle les plaçait en victime. Au lieu de les accuser directement, de dire que leur auto-destruction était de leur seule faute, elle plaçait la faute sur le Côté Obscur qu'elle traitait ici comme un « virus » ou un « poison », de ses propres mots ; ainsi, les Siths n'étaient plus de mauvaises personnes, juste des personnes malades, atteintes par ce virus. Ce discours était déresponsabilisant pour les Siths. Une vision des choses que ne partageait pas bien Glurba, et qu'il était étonnant d'entendre de la bouche de Maître Kith'Araquia.

H'PHEDIA – Mais assez avec les Siths pour l'instant... Il est temps de reprendre cet entraînement où nous l'avons laissé... J'ai appris que votre maître était Alycius El'Dor... l'une des plus fines lames de l'Ordre... cela explique vos capacités avec un sabre... Envisagez-vous donc de devenir comme lui un Gardien ?

Glurba sentit que le sujet était clos mais voulut tout de même glisser la réflexion :

GLURBA – En tout cas, je vois que vous ne parlez plus des Siths de la même manière. Vous regrettiez de ne pas pouvoir leur accorder de l'empathie, à cause de votre traumatisme, et voilà soudainement que vous les traitez presque en victimes.

Glurba adoucit son propos avec un sourire, sentant bien qu'il venait de glisser comme une forme de reproche ou en tout cas de désapprobation dans sa phrase, or Maître Kith'Araquia était en pleine remise en question de ses idées et il serait malvenu de la heurter à ce moment-là. Glurba accepta aussitôt de changer de sujet :

GLURBA – Je suis en effet devenu l'apprenti de Maître El'Dor, cela fait encore peu de temps à l'échelle de mon statut de Padawan. J'ai longtemps été l'élève de Maître Sliviqas, mais ce dernier m'a fait part de son désir de prendre sa retraite, et de son sentiment de n'avoir plus rien à m'enseigner. J'aspire à devenir l'un des meilleurs bretteurs de l'Ordre mais je pense pouvoir mettre à profit d'autres compétences, et être polyvalent sur le terrain ; je pense que la Voie de Sentinelle me sied plus.

Maître Kith'Araquia déplaça le seau dont elle avait bu le contenu, pour le placer entre elle et Glurba.

H'PHEDIA – Dans tous les cas... du fait de votre morphologie il vous faut de quoi atteindre un adversaire à distance et vous en protéger... Il s'est avéré que mon premier exercice fut un peu rude... aussi allons-nous revenir à quelque chose de plus simple.

Attention !... Maître Kith'Araquia n'avait pas encore compris que c'était un terrain miné que de soulever les défauts de la morphologie du Hutt !

H'PHEDIA – Vous voyez ce seau ? Essayez de le soulever.

Glurba haussa un sourcil. Un peu vexé, il était aussi dubitatif quant à la pertinence de l'exercice.

GLURBA – Maître Kith'Araquia, je ne vois pas en quoi ma morphologie m'empêcherait d'atteindre un adversaire à distance. Quant à m'en protéger, c'est justement l'axe de mon style de combat : la défense, et notamment contre des attaques à distance.

Bien que son style de combat était assez atypique puisque l'on n'avait jamais assez pu étudier comment un Hutt se battait au sabre-laser, il se rapprochait au mieux du djem-so. Durant ses missions, Glurba avait infiltré des milieux où ses potentiels ennemis n'étaient pas toujours des utilisateurs de la Force mais plus souvent des contrebandiers ou des militaires armés de blasters. Glurba avait opté pour un style de combat lui permettant au moins de parer voire de retourner des attaques qu'il était de toute manière incapable d'esquiver.

Pour le dernier point, Glurba prit une mine un peu gênée :

GLURBA – Enfin... voyez-vous... l'utilisation de la Force n'est clairement pas mon point fort, ne nous mentons pas. De fait, je préfère généralement m'entraîner à aiguiser mes points forts. Je ne vois pas bien l'utilité de passer du temps à m'entraîner sur un domaine dans lequel je n'évoluerai de toute manière que peu. C'est un peu comme si, vous, on perdait du temps à vous apprendre à utiliser un grappin, alors que vous pouvez franchir les obstacles en grimpant directement au mur et en tissant votre toile.
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La conversation sur les Sith était arrivée à sa fin, mais la dernière remarque du Hutt fit quelque peu tiquer la jeune araignée. À la base elle voulait simplement lui faire comprendre à quel point le Côté Obscur pouvait être insidieux et qu'en fin de compte il n'en valait pas la peine, car tout ce qu'il offrait était la destruction. Glurba avait sans doute compris cela en ce sens, mais il avait trouvé dans son discours qu'elle considérait les Sith comme des victimes. Un changement de posture soudain face à ce qu'elle avait dit plutôt. C'était vrai dans un sens, elle avait eu le temps de réfléchir et de comprendre que son attitude n'était pas digne d'un Jedi, son maître lui-même lui avait dit de ne pas haïr les sith, mais d'avoir pitié d'eux.

«  Les gens sont complexes, empli de contradictions et de paradoxes... Une question peut avoir plusieurs réponses... toutes justes et toutes fausses dans le même temps... Les Sith sont-ils les victimes du Côté Obscur ?... De la même façon que les criminels sont les victimes de la société et les fous ceux de leur propre psyché fracturée... Mais cela ne change pas le fait que leurs actions apportent la souffrance à d'autres et qu'ils doivent donc être stoppé en conséquence... Un Jedi ne peut se permettre de haïr... ne lui reste alors que la pitié et la tristesse devant tant de gâchis... Penser autrement c'est épouser la logique des Sith... le monde des Sith... la victoire des Sith... Je ne vous aurais jamais parlé de mes sentiments envers eux si je ne savais pas au fond de moi que ce n'était pas sain pour moi de penser ainsi... Mais savoir que l'on est malade... et de quoi... ne signifie pas que l'on guérit dans l'instant... C'est un processus... et il prend du temps... C'est pour cela qu'il vaut mieux prévenir... plutôt qu'avoir à réparer les dégâts plus tard... »

La discussion repartit sur l’entraînement de Glurba, et à nouveau H'phedia tiqua. En parlant de contradiction, le padawan en était une belle. Le Hutt était un bon duelliste, avait pour maître le meilleur de l'Ordre, affirmait lui même vouloir suivre un chemin similaire, confirmé par le fait que même la télékinésie la plus basique semblait hors de sa portée. Et là, la phrase d'après, il lui annonce qu'il veut devenir une Sentinelle. Pourquoi pas après tout ? Excepté que personne n'avait du lui expliquer en quoi consistait une Sentinelle ou leur doctrine de polyvalence, vu qu'il refusait dur comme fer de s'exercer dans la Force. Cerise sur le gâteau, il était dans le déni le plus total de ses limitations physiques.

La jeune araignée n'avait pas d’arête du nez à se masser, ou de main pour cela, elle n'avait pas non plus un système respiratoire pour soupirer. Pourtant, si elle avait eu tout ça, ce serait exactement ce qu'elle serait en train de faire. Elle commençait même à penser qu'elle s'était un peu avancée en louant sa sagesse. Pour pouvoir démêler ce sac de nœuds elle allait devoir y aller par étapes et en faisant preuve de diplomatie... ou pas.

« Votre analogie est... totalement erronée... Je n'ai pas besoin d'un grappin car mon corps peut accomplir la même chose et même plus encore... Mais pouvait vous en dire autant de votre sabre ? »

Brusquement la Sentinelle s'empara du seau devant elle, ce même seau que Glurba refusait, ou ne pouvait, soulever.

« Ceci est mon otage... Mon blaster est collé sur sa tête... Il me faut moins d'une seconde pour le tuer... Je suis à dix mètres de vous... Votre sabre ne peut pas m'atteindre en moins d'une seconde... pas sans tuer l'otage... »

Elle jeta alors le seau sur Glurba.

« Grenade à fragmentation impériale... Vous la touchez avec votre sabre... elle détonne... projetant un mur de shrapnels à la moitié de la vitesse du son... »

Elle pointa du bout de la patte le plafond de la pièce.

« Quatre charges de détonites placées aux points porteurs de la structure... le bâtiment tout entier s'effondre sous son propre poids... et sur votre tête... il y en a pour plusieurs tonnes de débris... Votre sabre devrait parvenir à trancher les trois premiers... pas les cinq cents autres qui arrivent...

« Avec juste un datapad et la bonne prise un hacker digne de ce nom peut dépressuriser la moitié du vaisseau dans lequel vous vous trouvez... Un hutt est résistant... mais même lui à besoin de respirer... et votre sabre ne génère pas d’oxygène sur commande...

« N'imaginez pas que tous ceux qui voudront vous tuer le feront directement... et quand ce sera le cas... Dois-je vraiment vous rappeler l'incident du siège... ou de la plaque ?... Et si j'avais été une ennemie ?... Et je vous avais lancé dessus des choses plus dangereuses que des chaises ? Mais pourquoi me fatiguer à faire cela quand j'aurais simplement pu écraser votre gorge avec la Force... ou bien demanderais-je à mes deux acolytes de vous attaquer par-derrière... Attendez... J'ai dit deux ?... Je voulais dire cinq...

« N'imaginez pas non plus que ceux qui vous défieront de front le feront à la loyale... C'est un univers aussi cruel qu'ingénieux qui vous attend en dehors de ces murs... Il y a de nombreuses situations où un Jedi peut très vite trouver la mort... et où son sabre ne lui serrait d'aucune utilité... et il y en a d'autres où ce dernier aurait pu le sauver mais lui a fait défaut.. Ce n'est pas une chose mystique créée par la force elle-même... c'est un outil... un objet technologique... Vous pouvez le perdre ou vous le faire dérober... il peut être détruit... saboté ou court-circuité...

« Savoir cela... le reconnaître et l'admettre... comprendre qu'un sabre laser... ou même la Force... ne peuvent être la solution à tous les problèmes... que votre survie dépend parfois de savoir appuyer sur le bon bouton ou que votre ennemi ne sache même pas que vous être là... Être polyvalent pour avoir une réponse à chaque situation... envisager les choses sous des angles qui échapperaient à d'autres... C'est cela la Voie de la Sentinelle...

« Une voie dans laquelle vous prétendez vouloir vous engager... pourtant vous affirmez aussi vouloir devenir l'un des meilleurs bretteurs de l'Ordre... et votre maître est un gardien... Vous dites vouloir apprendre d'autres compétences pour être plus polyvalent... tout en affirmant ensuite que la Force n'est guère votre point fort...

« Alors dites-moi... quels sont ces points forts que vous voulez renforcer ?... Outre vos techniques de bretteur j'entends... Quels sont donc ces compétences que vous souhaitez apprendre ?... Ce n'est certainement pas la Force... et je ne pense pas non plus la discrétion... L'informatique alors ?... La criminologie ?... Les explosifs ?... Comment être un vendeur de fruits convaincant ?

« Souvenez-vous qu'être une Sentinelle c'est plus qu'une question de compétence... c'est aussi une philosophie... Demandez-vous si c'est vraiment ce que vous voulez être, et pas seulement un gardien avec quelques cellules en plus à son blaster. »
Glurba Lugliiamo
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La Chevalière Kith'Araquia voulut tout de même se justifier quant au changement de discours sur les Siths que Glurba eut cru avoir senti. Elle n'avait pas à le faire, Glurba n'était pas là pour l'accuser de quoi que ce soit, mais le Hutt lui prêta encore l'oreille. L'Araquia, traitée dans son passé comme une potentielle machine à tuer sanguinaire, craignait simplement de ne plus être capable d'éprouver la pitié qui distinguait les Jedis. Elle avait parlé du Côté Obscur comme d'un virus car elle ne voulait pas être infectée. Elle préférait prévenir que guérir, tandis qu'un vrai Sith, infecté ou non, n'apportait par ses actions que la souffrance autour de lui.
Ainsi, là où Glurba avait cru voir un changement de considération sur les Siths, il avait fallu voir un changement de sujet : en parlant des dangers du Côté Obscur, la Chevalière Kith'Araquia avait parlé d'elle-même et de sa crainte d'être infectée.
Glurba comprit mieux et hocha la tête, sans ajouter la moindre phrase à ce sujet de conversation qu'il était venu de clore pour de bon.

La Chevalière Jedi revint donc une bonne fois pour toutes à l'entraînement de Glurba et chercha plusieurs exemples pour lui démontrer qu'il avait tort.
Un preneur d'otage ? Mauvais exemple : quand on prend un otage, ce n'est pas pour le tuer dans la seconde. C'était un cas où les compétences de négociateur de Glurba pouvaient se révéler utiles. Pas besoin de télékinésie.
Une grenade à fragmentation ? Certes, Glurba ne pouvait pas se jeter hors de son abri pour éviter la détonation, mais une grenade lancée avec le bon timing n'était de toute façon pas évitée par ses cibles ; et si le timing était mauvais, alors Glurba pouvait la repousser avec sa queue. Pas besoin de télékinésie.
Un plafond qui s'effondre suite à la détonation d'une bombe bien placée ? Voilà une situation qui ne se présentait que rarement, et même un Jedi bien formé à la télékinésie n'aurait sans doute pas la puissance nécessaire pour repousser un tel poids de débris. Alors Glurba devrait ainsi se spécialiser à fond jusqu'à être capable de soulever le poids entier d'un bâtiment au cas où il se retrouverait enseveli sous des décombres ? Peu convaincant.
La dépressurisation d'un vaisseau aérien ? Peu de gens survivraient à cela, même des Jedis. La Force n'était pas non plus un outil aux pouvoirs divins et illimités. Sinon on verrait des Jedis voler parmi les nuages tous les jours. La télékinésie ne résoudrait en rien la question.

Voilà comment Glurba reçut tous les exemples cités par la prétendue pédagogue. Cela ressemblait plus à un acharnement basique visant à essayer de l'intéresser à l'usage de la Force. C'était un principe. Rien de très pragmatique, contrairement à ce qu'elle essayait de faire croire.
En revanche elle réussit juste à le renfrogner en lui rappelant l'état dans lequel il s'était trouvé avant de pouvoir se rincer avec de l'eau. Certes, la télékinésie l'aurait aidé, mais alors ? Va-t-on obliger tous les Jedis à apprendre à refermer des plaies grâce à la Force juste au cas où ils viendraient à saigner ?
Selon Kith'Araquia, être une Sentinelle, c'était être polyvalent pour avoir une réponse à chaque situation, et envisager les choses sous des angles qui échapperaient à d'autres. Glurba était d'accord avec cette dernière partie ; mais pour la première, qui pouvait vraiment se vanter d'avoir une réponse à chaque situation ? C'était incroyable que d'avoir l'impression que Glurba parlait en ce moment même à une Jedi encore plus prétentieuse que lui !

H'PHEDIA – Alors dites-moi... quels sont ces points forts que vous voulez renforcer ?... Outre vos techniques de bretteur j'entends... Quelles sont donc ces compétences que vous souhaitez apprendre ?... Ce n'est certainement pas la Force... et je ne pense pas non plus la discrétion... L'informatique alors ?... La criminologie ?... Les explosifs ?... Comment être un vendeur de fruits convaincant ?

Cette dernière proposition semblait la plus absurde, et pourtant, en réalité, c'était la plus pertinente, et Glurba afficha un très large sourire, le regard soudain étincelant malgré ses énormes yeux globuleux.

GLURBA – C'est exactement ça.

Evidemment, H'phedia Kith'Araquia n'allait pas comprendre en quoi être un vendeur de fruits convaincant pouvait être l'aspiration d'un Jedi.

GLURBA – Vous semblez dire cela avec une pointe de dérision, et pourtant ma propre expérience montre que vous auriez tort de le faire, avec tout le respect que je vous dois. Voyez-vous, Maître Kith'Araquia, j'ai une fois été envoyé en mission avec la Padawan Wen Janto et mon ancien maître, le Chevalier Sliviqas, qui au demeurant est lui-même une Sentinelle tout comme vous, dans les bas-fonds de Coruscant. Dans le cadre de cette mission, nous avons été confronté à un vendeur de pièces détachées pour speeders. Alors, certes, je vous l'accorde, il n'est pas question ici de fruits... Mais mes connaissances en mécaniques et mes compétences de vendeur et de négociateur, m'ont alors permis de donner la liberté à un enfant voué à être esclave sur le territoire même de la République. Ceci afin d'obtenir au final de précieux renseignements nous permettant de mettre la main sur une personne ayant volé des informations confidentielles à l'Ordre Jedi. Tout ça parce que j'ai su, entre autres, être un meilleur vendeur de pièces détachées de speeder.

Il s'agissait d'une véritable anecdote, sur laquelle Glurba se reposait non sans fierté afin d'étayer son argumentaire.

GLURBA – Vous citez aussi l'informatique, je pourrais vous affirmer que c'est également une carte que j'ai dans les manches, mais cela devrait suffire de toute façon à vous convaincre. La polyvalence, c'est cela, c'est avoir plusieurs atouts, faire en sorte de pouvoir faire face à un maximum de situations. Pas à toutes les situations, non, après tout, quel Jedi peut ici affirmer être capable de se sortir d'absolument n'importe quelle situation ? Même Maître Don a sûrement ses points faibles, et je suis sûr que sa sagesse l'empêcherait à une telle prétention. Seulement, oui, quand vous dites qu'il s'agit d'envisager les choses sous des angles qui échapperaient à d'autres – je crois que c'est en ces mots que vous l'avez dit – eh bien je me reconnais tout à fait dans cette phrase. Et je l'ai prouvé à plusieurs reprises. Sans avoir à faire une étendue de pouvoirs de la Force.

Il lui parut important de dissiper un possible malentendu :

GLURBA – Entendons-nous bien, Maître Kith'Araquia, je n'affirme pas, et n'affimerai jamais, loin de moi cette idée, qu'utiliser la Force ne me serait pas utile ; je dis qu'il ne me semble pas pertinent de passer du temps à travailler un domaine dans lequel je n'aspire de toute manière pas à progresser au lieu de travailler mes points forts. Vous le dites vous-mêmes, la Force n'est de toute manière pas la solution à tout. Il me semble que vous-mêmes, si vous pilez sur une mine... boum, vous explosez comme n'importe qui d'autre. Si lors d'un voyage spatial, votre vaisseau est déchiré, vous mourrez dans l'espace avec tous les autres passagers, et ce qu'il vous faudra pour survivre, ce n'est pas la Force, mais une capsule de sauvetage. Si un informateur veut miser une information curciale pour votre mission sur une partie de pazaak, la Force ne vous aidera pas à vous constituer un deck solide ni à maîtriser les règles du jeu pour élaborer la tactique la plus fine.

Il pourrait continuer longtemps comme ça, mais le message était passé.

GLURBA – Oui, la Force est utile dans bien des situations, mais mes compétences aussi. De plus, la Force est un domaine bien trop vaste et nécessite déjà une grande polyvalence pour être maîtrisé sur tous ces aspects ; cette polyvalence n'est pourtant pas exigée de chaque Sentinelle, car comme vous le dites, au-delà de compétences, il s'agit d'une philosophie. Toutes les Sentinelles savent-elles soigner leurs plaies grâce à la Force ? Savez-vous le faire, vous-même ? Ce n'est pas que vous jugiez cela inutile, mais vous ne pouvez pas savoir tout faire, et pourtant vous restez une excellente Sentinelle que compte notre Ordre.

Un peu de flatterie ne pouvait pas faire de mal pour faire passer ses arguments. Peut-être que H'phedia Kith'Araquia savait utiliser la Force pour soigner ses blessures, mais cela n'annulait pas l'argument : Glurba pouvait parier à coup sûr que toutes les Sentinelles, de toute façon, n'avaient pas développé cette capacité, et pour d'autres raisons que par un manque d'intérêt. Simplement parce que personne n'était compétent en tout, même quand on parlait uniquement de la Force.

GLURBA – Nous partageons le même goût pour la polyvalence et la même philosophie sur la manière dont nous pouvons contribuer au rayonnement et à l'efficacité de l'Ordre Jedi. J'ai un goût prononcé pour le maniement du sabre-laser, je ne m'en cache pas, mais j'ai tout autant de plaisir à résoudre une situation sans même avoir à me battre. Voilà pourquoi je pense pertinent de m'engager sur la Voie de la Sentinelle. La polyvalence ne se résume pas à simplement additionner le sabre-laser et la Force.
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Les yeux de la jeune araignée étaient comme des dômes noirs encastrés dans son crâne, ils ne pouvaient pas s'écarquiller. Elle n'avait pas non plus de bouche qui pouvait rester grande ouverte. Pourtant, avec ses crochets écartés et ses poils dressés, elle était clairement bouche bée. Nous seulement le padawan avait rétorqué à son laïus au tac-au-tac, mais en plus il l'avait démonté méthodiquement et chirurgicalement. Chacun de ses contre-arguments avait pulvérisé ceux d'H'phedia tout en démontrant un formidable esprit de Sentinelle, si bien que c'était elle, le Chevalier, qui passait pour celle qui ne savait pas de quoi elle parlait. Certes, elle y était allée un peu fort dans sa tentative de bousculer le padawan, elle qui voulait qu'il prenne la Force un peu plus en considération, elle lui avait offert un numéro de Consulaire pète-sec et au final c'était elle qui avait fini KO dans les cordes.

« J'étais une vendeuse de fruits convaincante... Mon affaire aurait coulé avant la fin de la journée... mais ça aurait été une faillite convaincante... »

Ce furent les premiers mots qu'elle parvint à prononcer, non pas qu'ils eussent beaucoup de sens avec ce qui avait précédé. Alors elle essaya à nouveau, espérant arriver à sortir quelque chose de plus approprier cette fois-ci.

« Êtes-vous sûr d'être toujours un padawan ?... Votre maîtrise du sabre est plus que bonne... quant à la Force... j'essayais juste de vous convaincre de son utilité... mais à la fin c'est vous qui avez raison... Il est vrai que nous ne pouvons exceller en tout... c'est plus un vœu pieux... un idéal vers lequel tendre plutôt que quelque chose de concret... Nous avons tous nos forces et nos faiblesses... c'est pour cela que nous sommes divisés entre Gardien... Consulaire et Sentinelle... et qu'il existe une infinité de variances au sein même de ces distinctions... dans un sens... chacun d'entre nous se complète mutuellement...

« Plus important... vous m'avez démontré... et de fort belle manière... que vous aviez l'esprit d'une véritable Sentinelle... et comme vous l'avez vous-même si bien dit... c'est cela... plus encore que les compétences... qui importe à la fin... Je pourrais m'en sortir avec une pirouette... en disant que mon discours n'avait pour seul but que de tester votre conviction... mais ce serait faire preuve d'arrogance … et mentir... vous m'avez simplement bien mouché...

« Vous savez... quand je suis entré dans cette pièce avec vous... je ne pensais au départ n'échanger que quelques passes d'armes... dispenser quelques conseils... puis partir faire autre chose après m'être suffisamment changé les idées... Mais... au final... c'est moi qui me suis retrouvé à apprendre quelque chose... c'est vrai ce que l'on dit... que les padawan peuvent eux aussi apprendre des choses à leurs aînés...

« En parlant de ça... Vous devriez en parler avec votre maître... de vos Épreuves... Si vous n'êtes pas encore prêt pour être chevalier... cela ne saurait tarder... »
Glurba Lugliiamo
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Il y eut une poignée de secondes de suspension, et sur ce faciès d'araignée, Glurba eut du mal à déchiffrer de l'analyse ou de la stupeur. H'phedia était-elle à court d'arguments ou bien était-elle simplement en train de juger son interlocuteur ? Enfin elle prit la parole, de manière inattendue :

H'PHEDIA – J'étais une vendeuse de fruits convaincante... Mon affaire aurait coulé avant la fin de la journée... mais ça aurait été une faillite convaincante...

Cela ressemblait à une tentative de trait d'humour, aussi Glurba lâcha-t-il un rictus poli. La question qui suivit l'interloqua bien plus sérieusement :

H'PHEDIA – Etes-vous sûr d'être toujours un padawan ?...

Par une sorte de métonymie, demandait-elle si Glurba était sûr d'être toujours un Jedi ? Si Glurba eut ce doute, c'est parce qu'il lui avait déjà été maintes fois reproché son attitude jugée déviante par rapport aux préceptes jedis. Peut-être qu'il était mal vu par Maître Kith'Araquia de se venter d'être un excellent vendeur de fruits, un bon négociateur, ou en d'autres mots pour certains, un bon manipulateur.
Mais non, elle demandait bien si Glurba était sûr d'être toujours un padawan. Elle ne remettait pas en cause sa place au sein de l'Ordre, seulement son rang, sous-entendant que Glurba méritait d'évoluer. C'était une parole chaude pour le cœur du Hutt. Maître Kith'Araquia le dit explicitement : selon elle, Glurba avait bel et bien l'esprit d'une Sentinelle. Elle donna raison à ses arguments, avec une grande humilité et une grande honnêteté.

Au fond de lui, Glurba n'était pas surpris d'avoir réussi à convaincre son interlocutrice, bien sûr que non, il venait même de se vanter de son talent de débatteur et de manipulateur ; il était plutôt surpris d'avoir face à lui une interlocutrice capable de s'aplatir aussi humblement dans le débat, sans se vexer d'avoir été « mouchée ». La plupart des gens, quand ils se faisaient rétorquer de meilleurs arguments auxquels ils ne savaient pas donner tort, restaient malgré tout sur leurs positions ne serait-ce que pour sauver les apparences, et éventuellement se remettaient en question après coup. Au lieu de ça, Maître Kith'Araquia reconnut même avoir reçu une leçon. Mais c'est son humilité qui était une leçon pour tous, et Glurba aurait fort à gagner à en prendre de la graine.

Maître Kith'Araquia était une excellente Sentinelle à n'en point douter. Elle n'avait simplement pas les mêmes cartes à jouer que Glurba, qui aspirait à devenir une Sentinelle avec d'autres compétences, de fait complémentaires. Si les deux partaient un jour en mission ensemble, ils pourraient soulever des montagnes.

H'PHEDIA – En parlant de ça... Vous devriez en parler avec votre maître... de vos Épreuves... Si vous n'êtes pas encore prêt pour être Chevalier... cela ne saurait tarder...

Voilà un beau compliment. En le mettant dos au mur, Maître El'Dor avait déclenché chez Glurba un sentiment nouveau à l'idée de devenir Chevalier. Si, pendant longtemps, il avait appréhendé cela comme une extraction de sa zone de confort, désormais il y aspirait. Il devait juste se motiver un peu plus, car sans entrain permanent, le Hutt pouvait facilement retomber dans ses travers et se laisser aller. Les mots de la Chevalière Kith'Araquia lui donnèrent ce gain de motivation.

GLURBA – C'est lui-même qui m'a engagé à passer mes Épreuves prochainement. Je suis prêt.

On ne pouvait pas empêcher Glurba de glisser un peu d'orgueil... Il était peut-être un peu trop confiant encore. Si on le laissait partir sur sa lancée, en peu de temps il finirait par lâcher qu'il se voyait bien membre du Conseil Jedi...

Cette entrevue improvisée avait été enrichissante pour les deux. Glurba rangea ses effets et salua révérencieusement la Chevalière.

GLURBA – Maître Kith'Araquia, ce fut un plaisir de partager ce moment, ce dialogue et cet entraînement, avec vous. Nous aurons de nouvelles occasions d'échanger ensemble. Mais la prochaine fois, je serai Chevalier.

Il commença à ramper vers la porte pour sortir de la salle d'entraînement.

GLURBA – Que la Force soit avec vous.
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