Invité
Anonymous
Il y a trois ans...
3482 av. BY / 21.571

- 14 Kelona 21'571. Seigneur Malevolus, nous nous apprêtons à entrer dans les Régions Inexplorées. J'espère trouver rapidement ma cible, nous suivrons son signal autant que possible. Dernier rapport avant la fin de la mission. Darth Asmenys, terminé.

La zabrak raccrocha son holocom, il lui serait inutile là où elle allait, et se tourna vers son équipage. Elle était accompagnée de Darth Caerys, celle avec qui elle formait un binôme sur de nombreuses missions depuis des années. Mais aussi de Selesnya Orikan, une militaire qu'elle respectait et qu'elle avait requise à son supérieur. Pour une non-sensible, elle avait du talent. Le pilote était un bothan avec qui elle avait navigué quelques fois, Tukk Prekaro. Il avait même servi avec Darth Mortis, la défunte Sith qui avait participé à former Asmenys. Enfin, un dernier membre complétait l'équipage : un jeune nikto nommé Syddy Vem. Il avait été recommandé par l'un des hommes de confiance de Darth Malevolus. C'était sa première mission, il sortait tout juste de formation.

- Hé, le bleu. C'est ta première mission ? demanda Orikan.
- Euh, oui, capitaine... Ça se voit tant que ça ?
- On dirait un ado qui se rend dans les bordels de Nar Shaada pour sa première fois. T'as jamais été aussi proche avec des Sith ?
- Affirmatif, capitaine.
- Orikan, nous sommes en mission. Plus de professionnalisme, je vous prie, les interrompit Caerys en souriant à demi.
- Désolée, réflexe de soldat. J'essayais de détendre le bleu.
- Je plaisantais. Restons concentrés sur la mission, mais comme le trajet risque de durer, nous avons quelques heures de tranquillité devant nous. Soldat Vem, quelle est votre spécialité ?
- Eh bien, madame, pour être honnête, je n'en ai pas vraiment. Mais mon formateur a du remarquer que j'étais plus à l'aise lors des "missions" en équipes réduites, et impliquant de retrouver quelqu'un. C'est peut-être justement ça, ma spécialité ?
- Et vous n'aviez jamais œuvré de concert avec des Sith lors de votre formation ? Pas même des apprentis ?
- Jamais.
- Et pourtant, vous avez été recommandé par un des proches du Seigneur Malevolus. C'est que vous devez avoir du potentiel, même pour nos supérieurs.
- J'en suis honoré, j'espère être à la hauteur.
- Vous serez à la hauteur. L'échec est tout simplement impensable pour cette mission.

La zabrak les laissa discuter, Caerys avait toujours été plus sociable qu'elle. De toute manière, Asmenys avait tout autre chose en tête en cet instant. Elle rejoignit Prekaro dans le poste de pilotage pour discuter de la mission. Aux dernières nouvelles, V'lik Deqa, un guerrier Gand au nom Sith de Darth Wreadd, avait fui les mondes de l'Empire en emportant avec lui une liste comprenant les noms de tous les agents sous couverture. Autant dire que si cette liste tombait entre des mains ennemies, c'était l'Empire entier qui risquait d'être compromis.

- Combien de temps ?
- Difficile à dire, on navigue dans l'inconnu. C'était déjà pas facile de retrouver le signal de son vaisseau, mais si tout est bon, il est à quelques parsecs, mais l'hyperespace est dangereux, je vais procéder par petits sauts. Ce qui risque de nous ralentir., ça m'oblige à recalculer à chaque fois ma trajectoire pour éviter certains obstacles.
- Il ne semble pas se déplacer, c'est un bon signe.

Elle discuta quelques instants avec Prekaro du trajet, de ce qui pouvait se passer si Dega attaquait leur vaisseau avec le sien, mais le pilote semblait confiance en sa machine. Il enregistrait dans l'ordinateur de bord, et c'était obligatoire, le trajet emprunté à l'aller pour faciliter leur retour. Asmenys partit ensuite terminer de préparer son équipement dans sa cabine. Elle vérifia l'état des différentes pièces de son sabre en le nettoyant, puis fit de même avec son lanvarok. Elle le testa sur une cible d'entraînement, et le chargea de disques tranchants. Sa tenue était propre et la laissait libre de ses mouvements. Satisfaite, elle décida de profiter du voyage pour se reposer un peu.

[...]

- Objectif en vue. Caerys, tu es prête ?
- Toujours.
- Malevolus le veut vivant... si possible. Soldats, êtes- vous prêts ?
- Oui, ma dame, répondirent Orikan et Vem à l'unisson.
- Darth Wreadd est peut-être un lâche, mais nous devons être prudents lors de sa capture. Il ne s'est pas arrivé aussi loin et aussi haut parmi les Sith sans raisons.
- Mais aujourd'hui, il est seul. C'est peut-être un Gand, mais c'est lui la proie, cette fois. Et traquer les ennemis de l'Empire est notre spécialité, Asmenys.
- Et on dit les zabraks arrogants... Caerys, ne le sous-estimons pas, qui sait ce qui nous attend une fois au sol. Prekaro, amorcez la descente.
- A vos ordres, ma dame.

Le bothan retourna aux commandes du vaisseau pour quitter l'orbite et enfin se poser là où les avait conduit le signal du traitre. L'équipage avait l'air tendu, après des jours passé à enchainer les saut en hyperespace et les vols à vitesse normale. Tous devaient espérer que Prekaro avait trouvé une route plus rapide pour le retour, car les ressources risquaient de manquer dans le cas contraire. Le prisonnier serait placé dans la carbonite pour plus de sécurité.
Pendant la descente dans l'atmosphère de la planète, qui semblait inhospitalière, les militaires vérifièrent eux aussi une dernière fois leur équipement. Tous les quatre se placèrent ensuite ne position pour sortir le plus rapidement possible. Tout cela avait déjà trop duré.

#- Attention, l'air est assez riche en méthane, il n'a pas choisi cette planète au hasard. Soyez prudents.#

Orikan et Vem sortirent leurs respirateurs puis enfilèrent leurs casques. Caerys et Asmenys en firent de même. Darth Wreadd avait donc l'avantage, les Gand étant une espèce respirant du méthane.

- A quelle distance nous trouvons-nous de la cible ?
- Son signal indique qu'il est dans son vaisseau, à moins d'un kilomètre. C'est louche, renseigna Selesnya Orikan.
- Restez sur vos gardes. Il semble s'être posé à proximité des ruines de ce village, désigna-t-elle d'un geste.
- En effet... Il a donc aussi l'avantage de connaitre les lieux. Nous partirons devant, vous couvrirez nos arrières.
- Voulez-vous que je me poste en hauteur avec un fusil à lunette ? proposa Syddy Vem.
- Pourquoi pas. Pour une première mission, inutile de trop vous exposer au danger.
- T'en fais pas, le bleu, moi, c'est pas ma première mission. Je peux gérer au sol. Reste quand même sur tes gardes, et en contact radio. Préviens-nous si quoi que ce soit bouge.
- Entendu.
- Mais ne le tuez pas s'il entre dans votre ligne de mire. N'oubliez pas qu'il nous le faut en vie.
- Vise les jambes ou les bras, si possible. On s'occupe de le neutraliser.
- Postez-vous au sommet de cette tour, elle offre une vue dégagée sur la quasi-totalité des ruines.

Le nikto acquiesça et ils sortirent du vaisseau. Très vite, il se sépara des trois femmes et les laissa se diriger à travers les ruines. Il se mit en position et leur annonça que pour le moment, il n'y avait rien à signaler. Toutefois, le trio choisit d'avancer avec prudence dans les rues désertes.

[...]


Alors qu'elles patrouillaient, le bruit d'un sabre laser avait trahi la présence du Gand. L'effet de surprise venait de lui échapper, et Darth Caerys le para in-extremis. La dévaronienne hocha négativement la tête en le regardant dans les yeux. Les deux opposants se reculèrent et se jaugèrent, tout en restant en garde. Le traitre invectiva celle qui lui faisait face, la menaçant de mort, lui disant que le traquer était une erreur. Ce à quoi elle répondit que trahir l'Empire était aussi une erreur, bien plus dangereuse pour son intégrité. Alertée par le bruit, le comlink et la Force, Asmenys accourut auprès de son binôme.

- Vem, vous avez raté notre cible ?
#- Que ? Non ! Il est apparu d'un coup. Je ne l'ai vu qu'au dernier moment.#
- Heureusement qu'il me visait moi, et pas Orikan. Elle serait morte à cause de votre inattention.
- Allons, ce n'est pas le moment. Nous devons neutraliser Wreadd.
- Me neutraliser ? Pensez-vous réellement que je me laisserais faire ?
- Sur ordre du Seigneur Malevolus, au nom de l'Impératrice Ynnitach, Darth Wreadd, pour le crime de haute trahison envers l'Empire, vous serez capturé et mené devant le Conseil qui statuera de votre sort, énonca la zabrak.
- Que je meure ici de votre main, ou devant le Conseil, quelle différence ?
- Nos ordres sont de vous ramener, nous exécuterons la volonté du Seigneur Malevolus.
- Résistez, vous me ferez plaisir. Nous avons ordre de vous ramener vivant, mais pas intact, ironisa Darth Caerys.
- Tsss. Je pense plutôt envoyer un message à l'Empire avec vos corps sans vie !

Avec la Force, il envoya Asmenys quelques mètres en arrière et reprit son affrontement contre Caerys. Seul, il était désavantagé face à ces deux assassins. Mais en les séparant, il s'assurait de n'en combattre qu'une à la fois. Du moins, dans la mesure du possible. C'était sans compter Vem qui, placé à distance, tira sur le Gand pour le distraire. S'il évita le tir, il permit à la zabrak de revenir à la charge. Cette dernière lui asséna un sai-tok qui fut tout aussi vite paré, mais déjà Caerys en profitait pour tenter de détruire son sabre avec les siens. Darth Wreadd les repoussa grâce à ses talents dans la Force. Malheureusement pour lui, il ne put éviter le choc neutralisant envoyé par Selesnya Orikan. Apparue en toute discrétion, et même si elle ne savait pas masquer sa présence, elle avait tiré parti du fait que la cible était trop occupé pour se soucier d'elle. Il tomba à terre, agité de léger spasmes.

- Je n'aurai pas pensé dire ça, mais même seul, Wreadd n'était pas un adversaire aussi facile que je le pensais.
- Un baroud d'honneur, avec l'énergie de son désespoir, Caerys. Mission accomplie.
- Pas tout à fait. Il nous faut retrouver notre route jusqu'à Dromund Kaas. Quitter les Régions Inconnues ne sera pas de tout repos.
- Raison de plus pour ne pas trainer. Vem, on le garde au calme, on va avoir besoin de ta force pour l'emmener au vaisseau.
#- A vos ordres.#
- Fouillons son vaisseau, la liste de nos agents inflitrés ne doit pas tomber entre de mauvaises mains.
- Détruisons ensuite son vaisseau, ce sera plus sûr.

Les deux Sith se jetèrent un regard de confirmation, il ne fallait prendre aucun risque, même si les chances que quelqu'un retrouve cette planète étaient faibles.

[...]

Le vaisseau quittait la basse atmosphère de la planète. Syddy Vem se chargeait de mener Wreadd, toujours inconscient, pour le mettre sous carbonite. Orikan était dans sa cabine, faisant son rapport pour ses supérieurs, tout comme Caerys et Asmenys pour le leur. Tant que cela était frais dans leurs esprits. Prekaro chargeait l'itinéraire pris à l'aller pour rentrer, mais rien n'était totalement sûr dans cette partie de la galaxie. La zabrak sortit la première de sa cabine, étant la plus brève du groupe dans ses rapports de mission. Caerys suivit de quelques minutes. Orikan, elle, était factuelle et détaillait beaucoup ses rapports. Et ce, même si elle devrait en faire un de vive voix, comme les deux Sith. Elles discutèrent toutes trois de la mission qui venait de se dérouler. Mais la zabrak et la dévaronienne sentaient que quelque chose n'allait pas.

- Où est Vem ?
- Il devrait déjà être là, la carbonite ne prend pas autant de temps.
- Je vais voir ce qu'il fait.
- Ca ne va pas, j'ai un mauvais pressentiment.

Avant qu'Asmenys ne puisse lui répondre, Prekaro hurla au micro.

#- PROBLÈME DANS LA SALLE DES MACHINES ! L'ordinateur me signale une défaillance de l'hyperdrive !!#
- Merde ! Pas de temps à perdre, on y va !

Asmenys décida d'accompagner l'humaine, faisant signe à Caerys de rester prête à les rejoindre. Orikan et la zabrak se séparèrent ensuite : la soldate alla voir Vem, Asmenys l'hyperdrive.

#- Syddy Vem a été piégé dans la carbonite, restez sur vos gardes. Wreadd peut être n'importe où sur ce vaisseau.#
- Il cachait bien son jeu. L'hyperdrive a besoin de réparations urgentes, Prekaro. Caerys, autorisation de le neutraliser par amputation. Assez joué.
#-Reçu.#
- Orikan, nous devons le trouver rapidement. Laissez Vem dans son état actuel, nous le sortirons plus tard.
#- LE MODULE DE SECOURS A ÉTÉ ÉJECTÉ !! LA CIBLE S'ENFUIT !
#- AUX CANONS, VITE !#

Finalement, Wreadd avait dupé tout le monde. Dans l'urgence de la situation, il fut décidé que sa capture était inutile : il serait abattu. Orikan, plus habituée à cet exercice fit exploser le module de justesse. Quitte à échouer, autant s'en tirer sans risques pour l'Empire.
Malheureusement, une mauvaise nouvelle n'arrivait jamais seule. L'hyperdrive était réparable, mais pas totalement.

- Oui, je peux arranger ça, mais c'est un hyperdrive quand même. Ça demande l'intervention d'un spécialiste. Je suis juste un pilote, j'ai que les bases pour les réparations sommaires.
- Faites ce que vous pouvez, si ça peut nous aider à rentrer.
- Je ne peux rien garantir.

De rage, les deux Sith quittèrent la pièce en repoussant la porte avec la Force. Orikan resta avec le bothan, ils ne seraient pas trop de deux pour ce problème.

- C'est si mauvais que ça ?
- Et même pire, c'est pas rien, un hyperdrive. Je sais même pas s'il refonctionnera correctement même avec des réparations.
- Faisons le maximum...

[...]

- 29 Nelona 21'571. Ici Darth Asmenys. Les réparations de notre hyperdrive n'ont pas servies à grand chose. Les saut en hyperespace sont aléatoires, je ne sais même plus où nous nous trouvons. Les vivres commencent à manquer, malgré un membre dans la carbonite. Orikan et Prekaro propose de faire de même. J'ai de sérieux doutes sur la manoeuvre, mais il se pourrait que ce soit notre seule option...
- C'est notre seule option. Nous ne tiendrons pas longtemps sans vivres, et nous ne pouvons nous poser sur une planète. Les réparations ont du abîmer quelque chose dans le smoteurs, l'ordinateur, ou l'hyperdrive. Mais ça ou dériver dans l'espace, ça ne fait aucune différence, Asmenys. Nous finirons bien par retourner sur Dromund Kaas, la carbonite est notre dernière chance de survie. Soyez raisonnable, vous le savez.
- Il doit y avoir un autre moyen.
- Peut-être, mais nous les vivres et l'oxygène s'épuisent, le temps nous manque, même si vous restiez seule à réfléchir.
- Gunsos ! pesta-t-elle dans sa langue maternelle.- Qui sait combien de temps cela va prendre ?

La discussion continua quelques instants encore, mais la dévaronienne parvint à avoir raison de l'obstination zabrak de son binôme...

[...]

De nos jours.
Selona 21'574

Le Black Hand, après trois ans de sauts en hyperespace aléatoires, mais surtout de dérive après être tombé à court de carburant, revint enfin dans la galaxie connue. Son signal de détresse était de nouveau repérable par les Renseignements de l'Empire. Dans son voyage, il avait frôle des astéroïdes, et tout un tas d'autres objets. Sa carlingue portait de nombreuses traces de choc et de brûlures. Si bien qu'il avait perdu de son intégrité. A son bord, aucun bruit si ce n'était celui de quelques appareil miraculeusement encore en état de fonctionner. Aucune trace de vie en dehors de cinq caissons de carbonite. Les visages grimaçant de douleur étaient figés depuis bien trop longtemps et depuis bien trop loin dans l'espace.
Si l'équipage n'était pas dans cet état, il aurait certainement crié de joie, y compris les Sith. Mais leurs bouches gelées ne laissèrent échapper aucun son. Restait à savoir qui mettrait la main sur le vaisseau et ses occupants en premier. Durant leur absence, la galaxie ne s'était pas arrêtée de vivre, et beaucoup de choses avaient changé.

Spoiler:
Lloyd Hope
Lloyd Hope
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- Disparus depuis trois ans.
- Quoi ?! Et ils réapparaissent maintenant ? Nan mais les mecs sont partis visiter une autre galaxie ou quoi ?

Lloyd haussa les épaules sans relever le nez de son datapad, où figurait le détail de la mission en cours, qu’il s’était vu assigner. Pas le genre d’affaires auxquelles il était habitué. En vérité, il s’était même demandé si ce n’était pas un test de Darth Laduim pour vérifier qu’il n’était plus tenté de prendre la poudre d’escampette… Si c’était le cas, il n’y avait pas à s’en faire. Lloyd ne pensait plus à fuir l’Empire, seulement à le servir au mieux pour assurer à Mat’aenna et lui une vie sûre et confortable.

- Bon, les coordonnées suivantes ? demanda Mumkin, aux manettes de leur navette de transport, un vieil appareil impérial à l’allure hirsute mais qui disposait d’une très bonne autonomie et surtout de l’espace suffisamment pour ramener un bon équipage. Mais pour l’instant, la navette n’était occupée que par les deux acolytes dans le cockpit.
- 498732.XZ029. Il y a une balise dans le coin pour calibrer le saut hyperspatial, normalement.
- Mais on retourne légèrement vers la Bordure, là. Ça m’angoisse, ce putain de voyage ! Personne viendra nous secourir dans un endroit pareil… T’as pas pu trouver une trajectoire plus directe, au moins ?
- Nan, trajectoires indirectes obligatoires pour ce secteur, au cas où.
- Au cas où quoi ?
- J’sais pas, soupira Lloyd. Ils sont tendus en haut lieu, ils nous imposent ça. La situation diplomatique, tout ça, j’imagine qu’il vaut mieux qu’on évite de nous suivre ou de nous croiser.
- Tu veux dire, plus tendus que d’habitude ? fit Mumkin d’un air innocent.

Lloyd se contenta de sourire. C’était clair que la situation diplomatique, ça faisait longtemps qu’elle était compliquée. Ils devraient y être habitués, à force. Mais le hapan ne se souciait guère de ces détails ; il était plus inquiet de ce qu’ils allaient trouver sur ce fameux vaisseau perdu.
Mumkin enclencha le saut hyperspatial suivant. Les deux protagonistes s’accrochèrent à leurs fauteuils et commandes pour ne pas être déstabilisés par la secousse, mais elle ne dura guère que quelques secondes. Leur appareil ralentit pour aboutir dans un nouvel océan noir et profond. Un vide angoissant… A l’exception de quelques sphères rocheuses à quelques milliers de kilomètres de là. Sans étoile pour les éclairer, les planètes étaient à peine visibles à l’œil nu, mais elles apparaissaient clairement sur leur radar sous la forme de points lumineux. Sans réfléchir, le dévaronien, corrigea la trajectoire du vaisseau pour l’orienter vers le système planétaire qui se profilait sous leurs yeux. Il n’y avait aucun autre point d’intérêt dans le secteur, de toute façon. Lloyd ne protesta pas ; il relisait l’ordre de mission depuis le début, pour vérifier toutes les informations qu’il avait engrangé.

- L’ordinateur de bord confirme qu’il s’agit du système d’Esfandia. On est drôlement près de la République…
- Enclenche le radar, on devrait repérer leur signal de détresse dans le secteur.

Mumkin s’exécuta sans conviction. Lloyd et lui avaient les yeux rivés sur l’écran. Mais ce fut un autre moniteur qui se mit à clignoter en émettant un son aigu.

- Le secteur est radioactif, constata sombrement le hapan. T’approches pas du centre du système.
- Et si tes amis s’y trouvent ?
- Ce ne sont pas mes amis. S’ils sont au bord d’un trou noir, ils pourront aller se faire voir.
- J’aime bien ton sens du dévouement à l’Empire, fit Mumkin en grimaçant un sourire. Ha ! Regarde, il y a quelque chose par là.

Lloyd baissa le volume du moniteur qui les alertait d’une source radioactive pour mieux se concentrer sur le petit écran qui affichait, dans un coin, un petit triangle vert clignotant : le signal de l’appareil qu’ils recherchaient.

- C’est eux, dit Lloyd sans avoir besoin de vérifier le code matricule du vaisseau ; il avait un pressentiment, comme cela lui arrivait parfois. Celui d’une forme d’atteinte d’un but. Rapproche-nous, on va essayer de prendre contact.

Il leur fallut près d’une demi-heure pour approcher leur cible en réalisant un arc de cercle les maintenant à distance de la source de radioactivité. Dès qu’ils furent à moins d’une cinquantaine de kilomètres, c’est-à-dire clairement en vue à l’œil nu, ils tentèrent d’entrer en contact avec le Black Hand. Mais la communication radio restait sans réponse. Ce n’était pas une surprise.

- Qu’est-ce qu’on fait ?
- On se rapproche encore, et si toujours pas de réponse, on aborde.
- On aborde ? Pourquoi pas juste dire qu’ils sont morts, et on rentre ? Ma femme me fait la gueule quand on part trop longtemps. Elle dit que je ne vois pas grandir mes enfants.
- Et dire que tu commentes mon dévouement à l’Empire ! On aborde, je te dis.
- Tu vas rien trouver que des cadavres.
- Ben on ramènera des cadavres. Tu reçois ta prime, moi aussi, tout le monde est content.
- Mouais.

Le reste de leur approche se poursuivit en silence. Ils relancèrent plusieurs fois l’appel radio, en vain. Le vaisseau était de plus en plus visible à leurs yeux. Plus ils s’en approchaient, plus l’espoir de trouver qui que ce soit de vivant à bord s’amenuisait : la carlingue de l’appareil était complètement difforme. Ils avaient visiblement été percutés par des astéroïdes, au point qu’un pan entier de la coque avant en avait été arrachée. Lloyd ne donnait pas cher de l’étanchéité du vaisseau.
Néanmoins, l’entrée d’un sas était visible, et les barres d’accroches étaient miraculeusement toujours présentes. Ils pourraient s’arrimer tranquillement, même s’il faudrait certainement détruire leur porte pour pouvoir pénétrer le vaisseau.

- Je te laisse arrimer le vaisseau, déclara Lloyd en se levant de son fauteuil, après avoir débouclé sa ceinture. Je vais me mettre en combinaison.
- Tu veux que je vienne avec toi ?
- Pas la peine, ça devrait pas être très long.
- J’espérais bien que tu dirais ça.
- Je sais. On a de l’outillage ? Je vais devoir cisailler leur entrée.
- Ouais, dans la soute tribord.

Le hapan se faufila à l’arrière. Leur propre appareil n’était pas de grand luxe, mais il y avait deux cabines privées ainsi qu’une salle un peu plus spacieuse dotée de bancs alignés, sous lesquels s’entassaient des caisses de vivres et d’équipement. Lloyd alla directement vers les trappes au fond de cette pièce, afin d’accéder au fameux outillage.

Quelques minutes plus tard, muni d’une énorme pince électrisée et équipé d’un scaphandre, Lloyd s’engageait dans le sas de leur vaisseau, qui venait de s’arrimer avec un bruit sourd au Black Hand. Il referma derrière lui l’écoutille, et la procédure d’égalisation de pression commença. Bientôt, Lloyd n’entendit plus que le son de sa propre respiration dans son casque. Il sentit le froid lécher les parois du scaphandre, mais ce n’était pas insurmontable : cela laissait présager que même glacial, il y avait bien de l’air, étonnamment, dans le vaisseau qu’il s’apprêtait à visiter.

Le Black Hand était à l’intérieur en bien meilleur état qu’il ne s’y était attendu en voyant son aspect extérieur. Pas d’éléments éparpillés, les effets étaient accrochés aux crochets sur les parois, prévus à cet effet, il ne traînait rien d’anormal. La plupart des moniteurs étaient éteints, comme si on avait désactivé certaines fonctions du vaisseau, comme si on avait prévu de le quitter. Seuls quelques indices laissaient penser qu’il n’en avait pas été ainsi : des lampes restées allumées, un écran qui affichait des lignes tressautantes.
Le simulateur de gravité avait cependant l’air défaillant, car Lloyd se sentait beaucoup plus léger en foulant les coursives qu’il ne l’avait été quelques instants plus tôt.

Avec précaution, le hapan parcourut les coursives, promenant le faisceau de sa lampe torche et respirant calmement dans sa combinaison. Il visita le cockpit, vide, ainsi que deux cabines où il récupéra et passa sur son épaule deux sacs d’effets personnels.

- Ksss… Alors ? lui parvint la voix du dévaronien dans son casque.
- Rien de spécial pour l’instant. Tout est bien rangé, on dirait qu’ils avaient prévu de partir en vacances.
- Kss… C’est marrant, j’ai vu un holofilm qui commence comme ça. Ksss…Un type qui visite un vaisseau abandonné, au début il est content, il trouve des objets de valeur, et puis après, il entend des bruits bizarres. Kss.. Et ensuite, il est attaqué par des zombies.
- J’entends ton sourire, Mumkin. Ça prend pas avec moi.
- Ksss… C’est c’qu’on dit.
- Ah.

Lloyd s’était arrêté à l’entrée d’une pièce à l’arrière. Il avait enfin trouvé quelque chose d’intéressant. Une série de plaques claires s’alignait dans le faisceau de sa lampe torche. Il se rapprocha et alla les observer une par une.

- Ksss… Ah, quoi ? Ah, tu as trouvé un zombie ?
- Non, mais presque.
- Kss… Quoi, un neimoidien ? C’est comme un zombie, mais en pire. S’il te mord, il suce ton sang, et il le revend sur le marché noir.
- L’équipage du Black Hand, il s’est entièrement mis en carbonite, poursuivit Lloyd en ignorant la remarque spéciste de son acolyte.
- Kss… Pas con, mais si ça fait trois ans qu’ils sont là-dedans… Ils vont avoir du mal à s’en remettre. Ksss… Y’en a combien ?
- Cinq. Je les ramène. Je vais devoir le faire un par un, ça va prendre un moment. Tu les récupères de l’autre côté du sas ?
- Ksss… Comme tu voudras, chef.

Le hapan ne passa guère de temps à observer les formes corporelles de ceux qu’il avait retrouvé en carbonite. Il avait rapidement vérifié leurs visages, qui étaient presque tous grimaçant, témoignant de l’inconfort d’une cryogénisation. L’un d’entre eux, un nikto à en juger par sa face solaire, avait même une drôle de position : un bras tordu dans le dos et la tête plongée dans la matière. Lloyd n’était pas sûr que celui-là survivrait. Et s’il survivait, il lui faudrait sûrement une sacrée période de rééducation avant de pouvoir de nouveau se servir de son bras. Mais le cas du nikto ne le touchait guère : s’il ne ramenait ne serait-ce que l’un d’entre eux vivant, cela suffirait certainement à ses supérieurs pour comprendre ce qui avait pu se passer lors de cette expédition. Par précaution toutefois, il prit soin d’emmener tout l’équipage.
Il fit passer un à un les plaques de carbonite dans la coursive puis le sas vers leur navette de transport. De l’autre côté, Mumkin se chargeait de pressuriser le sas, de faire entrer la plaque et de refermer le sas pour laisser la place à leur invité suivant. Après avoir fait passé les cinq, Lloyd se permit encore un long tour du Black Hand. Il récupéra d’autres sacs d’effets personnels, des caisses de munition, les cartes mémoires du cockpit. Par une sorte de conscience professionnelle, il éteignit ensuite tous les moniteurs, les lumières, avant de quitter l’appareil à son tour.

--------- Près d’une heure plus tard, il avait retrouvé la température et l’atmosphère agréable de leur navette de transport. Tandis que Mumkin, de retour dans le cockpit, s’occupait déjà de leur trajectoire de retour vers l’Empire, Lloyd se débarrassait de sa combinaison. Il l’accrocha sur un crochet de la cabine principale, où les cinq plaques de carbonite étaient alignées au sol. Il passa entre elles en observant cette fois attentivement chacun des profils. A l’aide de son datapad, il parvint à identifier qui menait la mission : une zabrak surnommée Darth Asmenys.
Lloyd s’agenouilla à ses côtés. Elle avait l’air bien jeune pour son statut… Avec une pointe d’appréhension – on ne savait jamais à quoi s’attendre avec les Sith – il actionna le bouton de décarbonisation. Le cadre métallique de la plaque se mit à chauffer et grésiller. Le hapan attendit avec patience que la silhouette soit tout à fait débarrassée de la matière glaciale qui enserrait son corps. Celui-ci sembla se ramollir, et bientôt les membres de la zabrak, libérés, frémirent. Afin de prévenir toute réaction violente, Lloyd posa sa main sur le bras de la jeune femme.

- Tout va bien. Vous sortez de carbonite, vous êtes en sécurité. Vous allez vous sentir mal, mais vous irez mieux. Soyez patiente.

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Un maelström de sensations déferla sur la zabrak. L'air emplit ses poumons, ce qui lui fit l'effet d'une brûlure. Il en allait de même pour sa gorge. Sa respiration était saccadée et difficile, comme si elle était prise de panique. Ce qui était le cas. Elle avait froid, si froid, mais ne savait expliquer ce qui lui arrivait, ni ne parvenait à le comprendre. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle était perdue, mais pour elle, c'était comme si c'était le cas. Du bruit, des bruits. Asmenys se sentait agressée de tous ces sons qu'elle n'arrivait pas à assimiler. Des bruits stridents, des bips, des ronflements, et une voix. Mais les mots étaient incompréhensibles. Elle n'entendait que des sons, malgré la voix qui se voulait apaisante. Quelque chose lui toucha le bras et elle eut un brusque mouvement de recul. Qui était-ce, qu'était-ce ? Tout était noir autour d'elle, d'une obscurité effrayante. Sa panique augmenta d'un cran, la tête lui tourna. La Sith tenta de se relever mais les vertiges la maintinrent au sol. Elle était incapable de se relever, ou de tenir en appui sur ses bras. Assise, elle regardait autour d'elle sans rien voir. Elle sentait une présence, une respiration calme près d'elle, mais elle ne savait pas quoi en faire. Ami ou ennemi ? Après tout ce temps passé dans la carbonite, elle n'était même plus capable de s'exprimer pour demander... quoi ? Que voulait-elle demander ? Même ses pensées étaient sens dessus-dessous. Tout se bousculait dans son esprit.

En plus du froid, elle avait soif, tellement soif. L'air lui brûlait toujours la gorge, mais la soif l'asséchait, ce qui n'arrangeait rien. C'était sans doute cela qu'elle essayait de demander par dessus tout. De l'eau. De la nourriture. Elle avait faim, elle avait soif. A tâtons, la zabrak chercha quelque liquide que ce soit pour étancher sa soif, plus inextinguible que sa faim. En grelottant, elle tenta de formuler une phrase, d'une voix faible, mais plus rauque que d'habitude.

-S-... Soif... S-... J'ai... Soif...

Je ? Qui était ce "Je" ? Était-ce sa voix qu'elle entendait ? Même venant d'elle, les sons semblaient distordus. Le fait de prononcer ces mots la fatiguait. Le moindre mouvement lui demandait un effort surhumain. Elle ne reconnaissait pas même sa propre voix. En vérité, Asmenys pourrait faire penser à un enfant qui venait de naître, ou à une bête blessée. Sa psyché était en miettes, il lui faudrait du temps pour se reconstruire, tout comme il lui faudrait du temps pour retrouver la vue. Trois années dans la carbonite ne pouvaient que laisser place à un mal d'hibernation des plus carabinés. La zabrak tenta à nouveau de formuler un besoin.

- Fr... f... froid...

"Regardait"-elle en direction de la personne qui l'avait sortie de sa prison ? Ou ses yeux aveugles étaient-ils perdus dans une direction aléatoire ? Mais elle avait soif, elle avait froid, c'était une certitude. Ses cheveux lui tombaient sur le visage, ses longues tresses la chatouillaient. Mais elle était forcée de libérer sa face de ces intrus sans réussir à le faire. Ses yeux, qui avaient retrouvé leur couleur bleue originelle après avoir été figée aussi longtemps, allaient à droite, à gauche, tentant de capter la moindre lumière, la moindre couleur. Mais rien n'y faisait.

- Ri... rien. Vois... rien... tout... noir...

Si son interlocuteur l'avait connue avant cet épisode, il aurait été étonné de la voir dans cet état de faiblesse...
Lloyd Hope
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Lloyd eut un léger mouvement de recul. La zabrak s’agitait et l’espace d’un instant, il ne sut guère quoi faire à part éviter de l’effaroucher davantage. Visiblement les séquelles de la carbonite, qu’il n’avait jamais été expérimenté lui-même, désorientaient davantage qu’ils ne faisaient souffrir, mais c’était justement ce qu’il y avait de dangereux face à quelqu’un qui maîtrisait la Force et qui pouvait se sentir agressé. Il avait bien fait de ne pas les réveiller tous en même temps…
Elle avait ouvert ses yeux bleus, qui contrastaient étonnamment avec la couleur de sa peau, mais elle ne le voyait visiblement pas, déduisait-il à l’égarement de son regard. Ce qui lui donnait tout le loisir, à lui, de l’observer.

C’était une femme très athlétique ; ses muscles malgré l’hibernation avaient l’air d’être restés intacts, et tranchaient avec sa carrure plutôt étroite. Sa capuche retombée en arrière, ses cheveux s’éparpillaient tout autour d’elles en nattes fines qui laissaient apparaître à leur base plusieurs cornes rouges. Ses tatouages recouvraient son visage et disparaissaient sous sa tunique. Le hapan fronça les sourcils, tant ces marques symboles des Sith contrastaient avec la pureté de l’azur de ses yeux. Mais elle n’était ni le premier, ni le dernier paradoxe qu’il aurait rencontré dans cet Empire fait de nuances et de destins contrariés.
Enfin, il nota qu’elle n’arborait pas de blessure particulière, ce qui l’avait intéressé de prime abord. Il s’arracha donc à son examen.

Lloyd se leva promptement pour aller chercher dans une caisse à proximité un petit berlingot de jus vitaminé. Il n’était pas sûr qu’il soit judicieux de lui donner quelque chose de très consistant tout de suite : son système digestif ne l’accepterait peut-être pas. Il décapsula le petit contenant tout en revenant à la zabrak désorientée et s’agenouilla de nouveau à ses côtés.

- Là, buvez ceci, fit-il en cherchant à rapprocher de sa bouche le tube qui dépassait du contenant pour qu’elle put aspirer, mais il dût lui guider le menton puis les mains pour qu'elle s'en empare effectivement tout en buvant.

Ce ne fut que lorsqu’elle se plaignit d’avoir froid qu’il remarqua que son corps était humide – couvert de sueur, ou bien d’un liquide physiologique laissé par la carbonite. Il alla donc cette fois-ci chercher une couverture dans une autre caisse, la déplia et entoura les épaules de la zabrak. Il frictionna légèrement les épaules de la jeune femme pour la réchauffer. Une Sith dans un tel état de faiblesse… Cela n’arrivait pas tous les jours. Et lorsque cela arrivait, certains Sith s’arrangeaient pour faire disparaître les témoins. Il faudrait qu’il soit prudent. On croisait toutes sortes d’individus dans cet Empire… Dans la République aussi, se fit-il remarquer intérieurement. On croisait donc toutes sortes d’individus, dans cette galaxie, et il avait pour habitude d’être prudent.

- Je ne peux rien faire pour votre vue. Elle reviendra d’ici quelques heures, je pense. Buvez, l’encouragea-t-il.

Les mains de la zabrak tremblaient beaucoup ; il l’aida donc à tenir le contenant pour qu’elle put le finir tout entier. Cela prit plusieurs secondes, mais il l’assista patiemment.

Une légère secousse agita le vaisseau, et il manqua de tomber. Il maugréa intérieurement au sujet de son copilote pour les sauts hyperspatiaux qu’il faisait sans prévenir. Ce n’est qu’en voyant l’agitation renouvelée de la zabrak qu’il se dit que la secousse n’avait pas dû apaiser son anxiété.

- Vous êtes dans un vaisseau spatial, nous retournons dans l’Empire, où on prendra soin de vous. Ne vous en faites pas.

Il avait bien conscience de la futilité de ses propos. A sa place, il s’inquièterait particulièrement : s’éveiller dans un lieu inconnu, en ne percevant rien de familier, en sentant son corps aussi faible… S’il y avait une chose qu’il partageait avec les autres Sith, c’était le fait de détester se sentir vulnérable. A sa place, il n’aurait pas voulu être aussi faible qu’une proie. Mais qu’y pouvait-il, à part tenter maladroitement de la rassurer ? Ce n’était pas vraiment son rayon ce genre d’assistance !
Il se contenta d’attraper un mouchoir et agit tout en continuant à parler calmement.

- Les effets de la carbonite sont d’autant plus affaiblissants que la durée de gel a été longue. C’est votre cas, expliquait-il tout en essuyant son visage trempé, écartant ses nattes d’une main. Vous êtes restée très longtemps, mais vous êtes vivante, c’est une chance. Et ces effets ne sont que temporaires. Vous allez bientôt retrouver vos forces. Et votre sensibilité à la Force.

Bientôt. Et alors, il saurait à qui il avait à faire exactement.
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Asmenys sentit que la personne à ses côtés lui apportait quelque chose et l'aidait à le porter à ses lèvres. D'instinct, elle tenta de boire, mais assoiffée, elle but trop rapidement et en régurgita une partie. Elle faillit même vomir. Cela ne suffit cependant pas à étancher la soif due au mal d'hibernation. Un léger goût de bile parvint tout de même à se faire sentir. Malheureusement, elle restait sur le qui-vive. Malgré le ton apaisant, le fait qu'elle ai des difficultés à comprendre ce que son interlocuteur lui disait ne l'aidait pas. Elle sursauta lorsqu'il posa une couverture sur ses épaules et l'aida à se réchauffer. Mais sa cécité n'arrangeait pas sa crainte. La zabrak ne comprit que le dernier mot qu'il lui disait : Buvez.
Ce qu'elle fit, plus lentement cette fois, et réussit à finir la boisson sans difficultés. Elle se sentait mieux, sans doute y avait-il quelque chose dans le liquide, mais ce n'était pas ce qu'elle cherchait à savoir en premier lieu. Ou était-elle ? Qui était-elle ? Qui était l'homme qui lui faisait face ? Tant d'interrogations et si peu de mots lui venaient à l'esprit.
Elle commença à paniquer quand elle sentit une secousse, comme si c'était la première fois qu'elle en ressentait une de ce genre. Elle broya le berlingot de ses doigts avant de le laisser tomber. Une voix apaisante lui dit de ne pas s'en faire... Ce qui était facile à dire, mais en réalité, il lui faudrait encore du temps avant d'être rétablie.
Sentant une main lui toucher le visage, Asmenys eut un sursaut. Ne rien voir était l'une des pires infirmités qui pouvait arriver à une personne comme elle, même temporairement. Cela dit, elle n'était pas au courant de ce détail, le mal d'hibernation provoquant divers maux, certes temporaires, mais plus que gênants. Comme une enfant, elle s'assit et ramena ses genoux contre elle, adoptant presque une position fœtale, mais ô combien rassurante pour elle à ce moment.

- Qui, moi ? Où, moi ?

Elle commençait à retrouver l'usage de la parole, à défaut de retrouver tout son vocabulaire par la même occasion. Les sons alentours lui semblait moins agressifs, mais elle restait incertaine. Les bip des machines et autres bruits étaient toujours étranges à ses oreilles, pour l'instant. Elle retira ses gants, avec difficulté, puis se toucha le visage, les cornes, puis les oreilles. Elle sentait quelque chose à l'intérieur. Du liquide. Elle tenta de se nettoyer le conduit auditif, mais ses doigts rouges tatoués de noir semblaient gauches. Elle repoussait ses nattes sans y arriver, en grognant.
Seul le bruit régulier du moteur lui semblait agréable, régulier, apaisant. Elle passait de la bête apeurée à l'enfant. Son "sauveur" devait maintenant avoir l'impression d'avoir une enfant face à lui. Dans un corps d'adulte, et aveugle, mais une enfant. La zabrak continuait de frotter ses oreilles froides, ayant abandonné l'idée de dompter ses nattes. Elle finit néanmoins par sentir le liquide sortir de ses conduits auditifs. Le son de ce qui l'entourait lui parut tout à coup plus net, et plus compréhensible. Moins distordu et moins effrayant.
Elle eut un court rappel de sa mémoire.

- Danger ! Vaisseau, cassé !

Elle voyait une femme rouge et noire avec des cornes s'agiter des des personnes autour d'elle. Mais aucun son, aucune voix. C'était bien tout ce qu'elle pouvait voir, un souvenir furtif sans contexte.

- Dame crier. Bruit ?

Elle connaissait celle qu'elle voyait, mais elle n'était pas sûre de qui elle voyait dans son esprit. Son interlocuteur était-il toujours là ? Elle chercha en vain, mais ne voyait toujours rien avec ses yeux. Elle tâtonna autour d'elle en se mettant à genoux. Le sol était humide.
Asmenys tenta de sécher ses mains froides et trempées sur la serviette avant d'avancer avec précaution avec ses genoux et lesdites mains. Elle rencontra un sol plus sec mais toujours froid. Puis quelque chose de dur et mou à la fois, de doux aussi. Une jambe, un genou ? Le tissu était agréable au toucher. D'une main, elle sentit une chaussure, sans savoir ce que c'était. Elle remonta et toucha une main étrangère, un bras. Elle finit par tenter de visualiser un visage quand ses doigts caressèrent une joue, un nez, un menton. Les cheveux de l'inconnu lui semblèrent doux, eux aussi. Mais rien ne lui vint à l'esprit sur l'identité de l'homme, ni sur ce à quoi ressemblait son visage.

- Toi... es qui ? Shu fej sharee ?

Elle utilisa sans faire attention la langue que sa mère parlait avec elle quand elle était enfant, avant que Mortis ne vienne la prendre. Mais elle ne saurait dire pourquoi elle avait usé de ce langage. Elle cessa de toucher le visage de l'inconnu et se rassit, genoux contre le torse.
Lloyd Hope
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Lorsque la zabrak se remit à parler, Lloyd réalisa que ses explications ne devaient avoir eu aucun sens pour la jeune femme : elle avait l’air de parler à peine basic. Il soupira, se demandant comment il allait bien pouvoir expliquer la situation s’ils ne parlaient pas la même langue. Il ne comprenait d’ailleurs pas ses questions : lui demandait-elle qui elle était elle-même, ou bien lui ? Lloyd fronça les sourcils et laissa échapper un bref soupir impuissant.

- Ça se passe comment ? Ils sont vivants ?

La voix de Mumkin qui criait se faire entendre depuis le cockpit était légèrement étouffée par le ronronnement des moteurs. Lloyd préféra se lever pour aller lui répondre plutôt que de hurler à son tour, ne souhaitant pas effaroucher celle qui sortait d’une longue hibernation. Il traversa la coursive pour passer la tête dans le cockpit.

- J’ai réveillé la femme qui commandait l’opération. Mais bon, la carbonite, tu sais… Elle est dans un sale état.
- Tu vas en profiter ?
- Hein ?

Lloyd baissa le regard sur son acolyte pour voir s’il était sérieux. Mumkin affichait un regard un peu trop propre pour être honnête.

- T’es pas bien toi, j’te jure.
- Bah quoi, on n’est pas Jedi…
- Nan, mais j’ai pas envie qu’elle revienne m’ouvrir le ventre dans un mois, quand elle aura retrouvé ses capacités. Bon. On en a pour combien de temps ?

Mumkin fit une moue déçue que le hapien ignora : s’il voulait moins de scrupule, le dévaronien n’avait qu’à bosser pour un Sith un peu plus sanguinaire que lui. Mais Mumkin n’était pas du genre à risquer sa vie à cause d’une hiérarchie trop stricte, et il était sûrement bien mieux avec lui. Il n’avait pas à s’en faire.

- Avec les détours de sécurité ? Je dirais au moins vingt heures pour rejoindre la frontière impériale, puis on pourra naviguer tranquillement. On devrait arriver dans le secteur Esstran d’ici trente-six heures.
- Ok. Bon, tu m’appelles si on reçoit un message, je vais m’occuper de la femme et rédiger mon rapport. On verra si on réveille les autres ou non, en fonction.

Sans attendre la réponse du pilote, Lloyd quitta le cockpit pour retourner au fond de l’appareil. Une petite voix lui dit qu’il avait été risqué de laisser la zabrak seule ; mais il fut soulagé de constater qu’elle était dans le même état pitoyable que quelques minutes plutôt. Elle marchait à quatre pattes, ses mains tâtonnantes, complètement inoffensive. La couverture et le berlingot vide gisaient à côté. Au moins avait-elle réussi à boire.
Lorsque le hapan s’accroupit près d’elle, se demandant toujours comment il était censé devoir s’occuper d’elle, cette dernière se mit à tâtonner ses genoux. Il approcha une main, qu’elle parcourut avant de s’intéresser à son visage. Lloyd restait parfaitement silencieux, songeant à ce que Mumkin avait suggéré un peu plus tôt.
Oh, il n’avait aucune envie de profiter d’elle. Seulement, il réalisait à quel point une femme comme elle, dans un tel état de faiblesse, était une proie facile pour quelques-uns de ses confrères dont la violence était le langage principal. Si cela le travaillait, ce n’était guère pour Asmenys, mais pour une autre jeune femme à laquelle il pensait. Qui profitait de Mat’ dans ces grandes maisons nobles où elle travaillait ? Il s’efforça de songer à l’instant présent pour s’ôter cette idée désagréable mais persistante de la tête.

- Lloyd, prononça-t-il lentement. Je m’appelle Lloyd. Je suis Sith. Impérial. Et toi aussi. Nous sommes du même camp. Tu es en sécurité. Dans un vaisseau pas cassé. Un vaisseau qui marche bien. On rentre.

Il s’était mis à la tutoyer puisqu’elle l’avait fait elle-même, et parce qu’il pensait que si elle parlait mal le basic, ce devait être plus facile à comprendre. Elle avait utilisé un langage qu’il n’avait pas reconnu ; ça ne ressemblait pas à du huttese, et ses quelques notions de ryl lui indiquaient qu’il ne devait pas s’agir de cela non plus.
De toute façon, vu son état, ils n’allaient pas réussir à communiquer sur grand-chose. Il se décida à lui fournir davantage de confort, puisqu’il ne pouvait rien faire d’autre dans un état pareil.

- Je vais te préparer une couchette, d’accord ? Il va falloir que tu dormes, il n’y a rien à faire de mieux.

Il y avait plusieurs cabines à bord – quatre au total – mais elles étaient très étroites : dans chaque cellule, quatre couchettes superposées s’alignaient. En face, une petite tablette faisait office de bureau et un minuscule compartiment sanitaire. En l’absence d’autres voyageurs, Lloyd et Mumkin avaient utilisé chacun une cabine, il en restait donc deux de libres. Le hapan laissa la zabrak quelques minutes à peine pour déverrouiller l’une de ces cabines, et disposer sur l’une des couchettes basses quelques couvertures et un oreiller. Puis il revint la trouver. Elle était toujours recroquevillée, les yeux bleus perdus dans le vague, accrochant parfois un élément invisible ou un autre. Hallucinait-elle ?

- Allez, je t’emmène pour dormir. Tout va bien.

Lloyd reprit la couverture pour l’envelopper de nouveau autour du corps humide de la zabrak. Puis il passa une main sous ses genoux repliés avant de la soulever toute entière pour l’emporter. Il dut s’échiner un peu dans la coursive car elle était trop étroite pour lui et son fardeau, mais il parvint à la cabine qu’il avait préparé pour elle et dont l’écoutille était restée ouverte. Enfin, il la déposa sur la couchette. Il rabattit sur elle les couvertures. La zabrak n’avait pas l’air d’avoir recouvré ni la vue, ni ses autres facultés. Une petite veilleuse éclairait néanmoins la cabine.

- Bon, il faut essayer de dormir. Dors, d’accord ? Je suis pas loin.

En effet, la cabine de Lloyd était juste en face dans la coursive. En laissant les deux écoutilles ouvertes, il pourrait ainsi garder un œil sur elle tout en rédigeant son rapport depuis sa propre cellule.
Comme il ne savait que dire de plus, et que la zabrak semblait épuisée, il la laissa effectivement.
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La zabrak, malgré son état, comprit que l'étranger se nommait Lloyd. Cependant, il lui parla de choses inconnues, comme Sith, et impérial. Ce qu'elle était sensée être, elle aussi. Ils rentraient, selon ses dires. Elle avait une maison ? Et lui aussi avait la même ? Elle était perdue, elle ne parvenait pas à saisir le sens de ce qu'il lui disait. Du moins, pas totalement. Tout cela la fatiguait d'avantage, mais elle avait encore soif. Si soif...
Elle voulut exprimer son besoin, mais elle entendit "Lloyd" lui dire qu'elle allait pouvoir dormir. Elle qui venait de passer plus de trois ans figée dans la carbonite allait enfin avoir droit à un vrai repos. Réparateur, celui-ci. Elle espérait que ce "dormir" lui apporterait de la chaleur, elle avait encore froid, malgré la couverture. Mais elle savait, inconsciemment, que le repos lui ferait du bien. Asmenys sentit qu'on la laissait seule. Elle eut peur, peur qu'on ne revienne pas pour elle, peur de se retrouver seule dans le noir, si faible.
Quelque chose lui serrait le poignet, un objet lourd et métallique. Qu'était-ce ? Elle sentit des reliefs, des disques, et un système de fermeture. Elle se démena quelques instants, ne voyant pas comment celui-ci s'ouvrait. Mais quand elle entendit des pas, elle se dépêcha, et entendit aussi un bruit métallique. Son poignet était maintenant plus léger, elle ne savait juste pas ce qu'elle venait de lui retirer.
A nouveau, des épisodes de son passé lui revinrent, mais elle voyait à présent une enfant cornue à la peau claire. Ses yeux bleus lui étaient étrangement familiers. A ses côtés se tenait une femme aussi cornue, elle aussi, mais à la peau plus rosée. Beaucoup de messieurs défilaient pour la voir. Asmenys sentait qu'elle n'aimait pas ça.

- Allez, je t’emmène pour dormir. Tout va bien.

Elle faillit sursauter. Mais le ton se voulait amical, calme, apaisant. Et c'était Lloyd, il avait pour le moment été gentil avec elle. Non, ce qui l'avait quelque peu surprise, ce fut le fait de sentir des mains, des bras même, passer autour d'elle et de la faire décoller du sol. Elle ne savait pas si elle devait être rassurée ou non de cette proximité, de ce contact direct.
Elle se laissa toutefois porter. Elle était bien trop faible pour bouger, et chaque mouvement lui donnait des vertiges. Elle failli même s'endormir, ou défaillir, sur le court trajet. Elle s'endormit sitôt qu'il la couvrit de couvertures sèches. Le lit était loin d'être confortable, mais pour elle, c'était le cas. Malheureusement, sa fatigue ne lui évita pas de revivre des évènements, certes heureux, de sa vie, mais aussi d'autres plus douloureux.

Elle se revit enfant, maigre et sale, dans les rues de Nal Hutta. Sa mère exerçant ses charmes pour avoir de quoi payer de quoi manger. Elle ne manquait pas tant que ça de nourriture, mais ce n'était pas non plus fastueux à chaque repas. Les mauvais clients, les coups, les blessures, les clients lorgnant sur l'enfant qu'elle était, le duro menaçant sa mère de faire travailler sa fille,... Tant de mauvais souvenirs pour si peu de bons. Seuls lui venaient les bras de sa mère et l'affection de Strok, un zabrak dont elle se rappelait. Mais pour l'instant, elle avait des difficultés à tout se remémorer. Mais son rêve la réconfortait. Elle n'avait pas pensé à ces deux personnes depuis bien des années. Asmenys se rappelait cependant très bien de ce qu'elle avait du faire, à l'époque, pour s'imposer parmi les enfants de son bloc.
Le rappel de ces passages difficiles de sa vie, les bagarres, les vols, les huées, la fit grogner dans son sommeil. "Hakk", c'était son prénom, avant... avant quoi ? Les Jedi ? Elle se rappela quand tout avait changé, quand elle avait maîtrisé un autre enfant sans le toucher. Une dame était venue, avait parlé avec sa mère. Elle lui apprendrai à devenir une Jedi, selon ses dires. Asmenys parla dans son sommeil, après quelques minutes, quelques heures. Qui pouvait bien le savoir ?

- Non... m'man, j'veux rester ici. Pas partir avec les Jedi...

Elle se recroquevilla sous sa couverture, adoptant la posture du fœtus. Ses souvenirs de Nal Hutta repassaient en boucle, à la fois si lointains, mais si proches. Elles revivait littéralement son passé, mais trop rapidement pour que son esprit puisse s'acclimater aux brusques changements de décors et de protagonistes. Elle s'agita.
Elle était sûre que ce rêve cachait quelque chose, qu'un élément ne collait pas. elle était pourtant incapable de mettre le doigt dessus. Tout le monde rêvait de rejoindre l'Ordre Jedi, pourtant, la petite Hakk Vyshtal était réticente. Malheureusement, elle ne put savoir pourquoi, la soif et la faim la réveillèrent. Sa gorge était sèche et son estomac se tordait en grondant. La zabrak était perdue en ouvrant les yeux. Elle ne voyait toujours rien, et elle ne savait pas où elle se trouvait. N'était-elle pas sur Nal Hutta il y a peu ? Ses vêtements n'était plus aussi humides qu'à sa sortie de carbonite, mais elle se sentait oppressée, elle avait légèrement froid une fois la couverture retirée.

- Maman... je vois rien. J'ai soif, j'ai froid ! J'ai faim.

En tant que zabrak, elle était carnivore, elle rêvait d'une bonne viande. Et de l'eau, beaucoup d'eau. Sa mère viendrait-elle lui apporter ?
Mais d'abord, elle se cogna en essayant de sortir de la couchette. Elle voulait retirer sa tunique. Elle chercha l'ouverture à l'aide de ses mains. Elle maugréa, mais finit par réussir. Elle portait un simple haut à manches longues, près du corps. Cela lui laissait une liberté de mouvement, il y a trois ans. Maintenant, il lui collait à la peau et à son haut sans manches, qu'elle portait encore en dessous. Là, il lui serait plus difficile de le retirer. Elle se laissa tomber de la couchette et cherche à tâtons la couverture la plus chaude pour s'y emmitoufler.

- Mais... je suis où, là ?

Enfant, elle n'était quasiment jamais montée dans un vaisseau, et elle sentait qu'elle n'était plus sur Nal Hutta. Restait à savoir de quoi il en retournait. Elle retira aussi ses chaussures, ainsi que ses chaussettes. L'humidité lui refroidissait les pieds. Elle fit craquer ses orteils rouges et noirs et les réchauffa à l'aide de ses mains.

Lloyd Hope
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Lloyd, qui était en train de pianoter pour rédiger son rapport, s’interrompit et tendit l’oreille. La zabrak murmurait dans son sommeil. Il était indiscret de l’écouter, mais il avait entendu le mot “Jedi” sans comprendre le reste et cela l’avait interpelé. Puis, plus rien. Il tâcha de se concentrer de nouveau… Et la voix s’éleva encore dans la cabine à proximité. Cette fois, Lloyd entendit distinctement. La jeune femme appelait sa mère. Cela fit un drôle d’effet à Lloyd : il n’avait pas vu sa mère depuis près de 20 ans. Et elle était morte dans des conditions tragiques par sa faute.

Il inspira, expira. Ce n’était pas la peine de penser à ce genre de choses. Hapès était un sale monde. Et ce n’était pas le seul.

Lentement, Lloyd repoussa le tabouret pivotant intégré à la paroi de sa cabine pour aller vers celle qu’il avait attribué à l’inconnu, son datapad en mains. Quand il passait l’écoutille, la zabrak s’agitait. Elle était en train de s’échiner à retirer vêtements et chaussures. Lloyd évita de peu une chaussette qui atterrissait au sol devant lui.

- Sur un vaisseau impérial, répondit-il platement, car il avait déjà dit cela, mais la pauvre zabrak devait être assez perturbée, pour appeler sa mère. Et on rentre.

Tout en gardant un oeil sur elle, Lloyd ouvrit une trappe dans le mur. Des petites caisses y étaient stockées. Il en ouvrit une pour se saisir de deux sandwichs pré-conditionnés dans des sachets plastiques, sous vide. Il les lui mit dans les mains avant d’aller vers le robinet et d’y remplir un gobelet. Quand il revient à elle, elle essayait d’arracher le plastique avec les dents. Ou de le manger, il ne savait pas trop.

- Nan, attends.

Il lui prit le sachet des mains, lui met le gobelet d’eau à la place. Pendant qu’elle buvait, il débarrassa les deux sandwichs de leur conditionnement et les posa de nouveau sur ses genoux. Enfin, il attira à lui une grosse caisse pour s’asseoir dessus, à proximité de la couchette. Il ralluma son datapad. Ils n’en étaient plus qu’à 32 heures de trajet, environ, et Lloyd espérait pouvoir faire précéder son rapport par voie électronique bien avant leur arrivée, de façon à ce qu’un comité d’accueil prenne en charge ses cinq passagers. Il n’avait pas envie de devoir jouer les nounous cinq heures de plus parce que les services impériaux n’étaient pas prêts à les accueillir. Pour ça, il lui fallait essayer de savoir ce qui s’était passé, afin d’envoyer un rapport satisfaisant.

- Hum, fit-il pour s’éclaircir la voix. Il va falloir répondre à quelques unes de mes questions.

Il n’était pas très à l’aise avec le comportement pas très adulte de la jeune femme qui se réchauffait les pieds d’une main et mâchonnait son sandwich en même temps.

- Votre nom et prénom ? questionna-t-il, un peu incertain de la marche à suivre.

Il ne savait pas si elle pouvait enfin y voir. Pour s’en assurer, il alluma la petite lampe qui surplombait la couchette. Si la lumière faisait réagir ses pupilles, il aurait sa réponse. Mais la zabrak semblait toujours perdue.

- Je te demande comment tu t’appelles, répéta-t-il. Et de quoi tu te souviens avant de te réveiller ici. On t’a trouvée dans un vaisseau, dans de la carbonite. Ca te rappelle un truc ?

La zabrak entamait son deuxième sandwich. Ses canines le déchiraient particulièrement efficacement. Interdit, Lloyd la contemplait.

- Elle a quel âge ?

Lloyd sursauta. Il n’avait pas entendu venir Mumkin derrière lui. Le hapan jeta un oeil mauvais à son acolyte.

- Qu’est-ce que ça peut faire ?
- J’sais pas, fit Mumkin en haussant les épaules. Elle a l’air…
- … Ouais, je sais, répondit Lloyd, comme son pilote ne terminait pas sa phrase. Faudra faire avec.
- T’es sûr qu’on pourrait pas…
- T’es lourd, Mumkin. Tu devrais pas surveiller tes radars ?
- Bah justement.
- Quoi ?

Lloyd s’était cette fois retourné franchement.

- Ca va secouer un peu, faut qu’on passe une barrière d’astéroïdes. Je préfère sortir d’hyperdrive pour ça. Donc c’était pour prévenir. Histoire que tu lui tombes pas dessus… sans faire exprès, tu vois.

Le hapan le chassa d’un geste de la main. Il entendait Mumkin ricaner en retournant vers le cockpit. Quand il se retourna vers la zabrak, celle-ci avait fini d’engloutir ses deux petits sandwichs. En soupirant, Lloyd se leva pour aller en chercher deux autres. Il les lui ouvrit, mais ne les lui donna pas tout de suite.

- Bon, si tu me réponds, je t’en donne encore. Comment tu t’appelles et d’où tu viens ?
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La zabrak engloutit les sandwich que ce Lloyd lui tendait. Enfin, après qu'il l'ait aidée à les retirer de leur emballage, qu'elle avait des difficultés à ôter elle-même. Le goût n'était pas terrible, pensa-t-elle. Affamée, elle entendit à peine ce qu'il lui disait, tant elle était occupée à mâcher ce semblant de nourriture. Elle aurait préféré une belle pièce de viande, rapport à son régime alimentaire habituel. Cela ne suffit pas à la rassasier, mais elle se sentait mieux. Son "sauveur" se rapprocha après avoir parlé à un mâle à l'aspect mauvais et lui tendit encore à manger.

- Bon, si tu me réponds, je t’en donne encore. Comment tu t’appelles et d’où tu viens ?

Interloquée, elle tendit encore la main vers ce qu'il gardait pour lui.

- Mais, j'ai faim, moi !

Elle se mit à faire la moue pour montrer son mécontentement. Strok, ou sa mère ne lui aurait jamais fait ça. La faim eut malgré tout raison d'elle. Asmenys répondit de sa voix rauque.

- Je m'appelle Hakk Vyshtal ! Avec fierté, elle continue. Ça veut dire Lame Sans Peur, pour les miens ! Mais je suis née sur Nal Hutta, pas sur... Iridonia ? Ma maman m'a dit que ça voulait dire ça. Et toi, tu viens d'où ? J'ai soif, aussi. T'as à boire ?

Elle avait encore sa psyché d'enfant, mais des images lui venaient à l'esprit, certains souvenirs refaisaient surface. Malheureusement, ils étaient fugaces et jamais dans l'ordre. Beaucoup de morts, en général, mais elle avait du mal à se rappeler des visages. Les noms semblaient diffus, eux aussi. Des tas de questions venaient et partaient, trop pour qu'elle ait le temps de toutes les formuler. Mais elle se souvenait des rêves qu'elle avait fait pendant son sommeil.

- Y a une Jedi, elle a dit qu'elle voulait que je devienne comme elle. Mais elle fait peur. Maitre Hurami, je crois. Elle est grande, et elle a plein de tentacules, comme des cheveux. Je veux pas quitter ma mère, ou Strok, c'est comme mon papa. Mais je sais que je suis pas chez moi, là, on va où ? Chez toi ? Ou tu me ramène chez moi ? On est sur le vaisseau de la Jedi ?

Oui, peut-être que sa mère avait accepté que Hakk devienne une Jedi, c'était mieux que de rester dans les rues de Nal Hutta, après tout. Elle posait peut-être trop de questions, elle prenait le risque de noyer Lloyd sous leur flot. Voire de l'énerver.
Toutefois, elle avait encore beaucoup de questions à lui poser. Pourquoi avait-elle un corps d'adulte ? Pourquoi avait-elle ces marques noires un peu partout ? Pourquoi ne se souvenait-elle pas à quoi étaient dues ces nouvelles cicatrices ? Elle ressentait toujours une légère et lancinante douleur dans le crâne. Elle se massa les tempes et resserra la couverture autour d'elle.

- J'ai aussi rêvé d'une belle femme. Toute rouge avec les cheveux blancs. Mais je la connais pas, c'est bizarre.

Si quelqu'un qui connaissait la Sith qu'elle était, cette personne aurait été étonnée de constater que le mal d'hibernation avait ramené Asmenys à l'enfant qu'elle était avant de rejoindre l'Ordre. Nul doute qu'elle faisait là référence à Darth Ynnitach.
Il restait à la zabrak encore de longues heures de vol pour retrouver tous ses souvenirs, et ce qu'elle était avant d'entrer dans la carbonite. Elle aurait certainement honte d'avoir été vue dans un tel état de faiblesse et de puérilité. Mais elle savait, du moins, Asmenys la Sith, qu'un sommeil prolongé avait cet effet sur les êtres vivants. Restait à Lloyd de s'en accommoder et pourquoi pas l'aider. Une fois arrivés en espace Sith, il fallait espérer qu'elle ne soit pas considérée comme déserteuse.
Lloyd Hope
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La stratégie de Lloyd était un peu basse, mais elle fonctionnait, et c’était tout ce qui comptait pour lui. L’honneur n’avait jamais été son truc de toute façon, et ne disait-on pas que la manipulation était l’apanage des Sith ? La jeune femme obéissait, néanmoins, elle méritait sa récompense.

- Tiens.

Il lui avait donné les sandwichs pendant qu’elle parlait, se libérant les mains pour noter les informations dans son datapad. Hakk Vyshtal… Pourquoi n’y avait-il aucune mention de ce nom dans son ordre de mission ? Hakk était-elle une pièce rapportée à l’équipe ou son nom impérial était-il différent ? Plus probablement la deuxième option. Il était l’un des rares Sith à n’avoir pas adopté de nom de Darth. Il n’en voyait pas vraiment l’intérêt, et aucun nom ne pourrait convenir à quelqu’un qui n’était personne. Darth Personne ? C’aurait pu être une blague d’un talk show républicain.

- Lame sans peur. Tu dois donc être combattive et courageuse ? Des qualités utiles pour Nal Hutta…

Lloyd lui parlait distraitement. Il reprit le gobelet pour lui resservir de l’eau, avant de continuer à prendre des notes. Il ne savait guère à quoi ces informations serviraient, cela dit. Hakk semblait être touchée d’une certaine amnésie. Il n’avait pas prévu cela. Il songea à ce qui arriverait à la jeune femme si elle revenait dans l’Empire avec l’attitude d’une enfant de huit ans : rien de bien mieux que s’il la laissait seule avec Mumkin, pour sûr.

- On rentre chez toi, en un sens. Mais tu n’habites plus sur Nal Hutta. Tu en es partie il y a sûrement bien longtemps. Tu ne te souviens pas ?

Vague essai pour lui faire se remémorer des éléments de sa vie, mais il se doutait que ce ne serait pas suffisant. Quand elle évoqua la femme, par contre, il sut qu’il tenait un élément pour la tirer jusqu’au présent. Ou au moins, jusqu’à l’âge adulte.
Il bascula entre les fenêtres sur son datapad, fit une brève recherche d’archives pour y trouver une image de l’impératrice Ynnitach. Il la lui mit sous le nez.

- Est-ce que c’est elle dont tu as rêvé ? On l’appelle Darth Ynnitach. C’était notre Impératrice pendant plusieurs années. Mais elle est partie.

Il avait dit cela sans la moindre émotion. Ce qui se passait en très haut lieu dans l’Empire était loin de Lloyd, il s’en fichait pas mal tant qu’il n’était pas concerné. Pour lui, les Seigneurs Sith s’entretuaient pour accéder à un trône qui n’était rien d’autre qu’un siège éjectable, ou pire. C’était une quête pour quelques fous furieux chez qui le côté obscur avait totalement remplacé la raison. D’ailleurs, il pensait qu’Ha’mi était tout simplement timbrée pour s’être lancé dans ces jeux de pouvoirs. Elle avait hérité non pas d’un fardeau, mais d’une bombe à retardement. Il ne l’avait plus revue depuis ses entraînements sur Korriban. Se souviendrait-elle de lui ? Ca ne comptait guère, elle serait sûrement attaquée bientôt pour être remplacé par un quelconque autre Seigneur Sith tout aussi temporaire.
Il y eut une secousse, puis une autre un peu plus violente. Lloyd s’accrocha à une barre métallique au-dessus de la couchette pour ne pas tomber. Ils devaient tout juste être sortis d’hyperespace.

- Tu te souviens un peu d’elle ? Elle a joué un grand rôle dans ta vie, il faut que tu essaies de te rappeler. Ou au moins, tu as dû penser que tu devrais travailler pour elle, pour une raison ou pour une autre, à un moment donné. Qu’est-ce que ça pourrait être ?

Un bip sonore retentit depuis l’écoutille. En sortant de l’hyperespace, ils avaient dû être capter un réseau quelconque. Lloyd se redressa, récupérant son datapad.

- Je reviens.

Il repassa dans la coursive avant de rejoindre sa cabine. Son comlink émit un nouveau bip. Il l’actionna pour écouter le message qui lui était adressé. Il reconnut immédiatement la voix hésitante.

- Lloyd… C’est Mat’. Ecoute… Je dois partir en voyage avec ma maîtresse. Nous partons ce soir pour quelques jours en direction d’une planète de l’espace Hutt. Je ne peux pas te dire où, je… Bon, je ne sais pas quand tu auras ce message. J’ai l’impression que je prends des responsabilités, tu sais. Voilà… Tu vas me manquer. Mais bon, tu seras bien occupé, je m’en fais pas. Je t’embrasse.

Le hapan resta interdit, le petit appareil dans les mains. Des responsabilités, hein ? Tu parles, elle se faisait exploiter comme une vulgaire esclave, il en était sûr. Et dire qu’il s’était dépêché pour…
Nouvelle secousse, plus violente que les précédentes. La tête de Lloyd percuta le coin d’un module de rangement en hauteur et il jura. Il jeta le comlink sur la couchette, tandis que des papiers glissaient de son bureau à cause de nouveaux tremblements de la carlingue.

- MUMKIN ! Tu as décidé de faire du rase-mottes ou quoi ?!
- Déso, y’a un peu plus d’obstacles que ce que je pensais, lui parvint la voix du dévaronien depuis le cockpit. On dirait des débris de…
- Repasse en hyperspatial dès que tu peux, si on est à proximité de déchets de bataille genre Dubrillion, j’aimerais autant qu’on reste pas dans le coin !
- Minute papillon, ça vient !

Lloyd soupira, passablement dépité.

- Toute cette mission est absurde, grogna-t-il en retournant auprès de la jeune femme.

Il se laissa choir sur la caisse. La zabrak avait fini ses sandwich et son gobelet.

- Bon, Hakk. Ca va secouer encore un peu, désolé, ça va être compliqué pour toi de dormir dans ces conditions. Mais peut-être qu’on peut en profiter pour que tu me racontes un truc ou deux. Darth Malevolus, ça te dit un truc ? Tiens regarde, il ressemble à ça.

La voix de Lloyd laissait trahir la soudaine impatience agacée qui l’animait. Il avait l’impression de perdre son temps. Il écoutait à demi la jeune femme, ruminant tous les efforts faits pour se retrouver seul dans quelques heures.
Lloyd Hope
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Après son maigre repas, la jeune zabrak n’avait rien réussi à lui donner comme information. Elle semblait soit dans le brouillard, soit retournée à l’enfance. Après quelques échecs, le hapien avait abandonné. Il l’avait incité à se rallonger, l’avait recouverte de sa couverture, et elle s’était rendormie. Lloyd referma la porte de la cabine, afin de lui fournir suffisamment d’obscurité pour un repos plus tranquille. Il se dirigea ensuite vers le cockpit, où Mumkin pilotait d’une main, grignotait un morceau de viande séchée de l’autre. Il se laissa tomber à ses côtés.

- On en a pour combien de temps ?
- Cha dépend, fit Mumkin en mâchonnant. Tu veux t’arrêter par Artoriach ?
- Non, on verra ça plus tard. Je préfère livrer la zabrak le plus vite possible.
- Comme tu voudras. Alors une dijaine d’heures encore. Jiost ou Korriban ?
- Korriban.

Le duo resta un moment silencieux, à toiser l’espace qui s’étalait devant eux. Seules les mastications inélégantes du dévaronien se faisaient entendre. Bientôt, Mumkin repassa en hyperespace, et ils se sentirent plaqués sur leurs sièges. Les étoiles devinrent des traits lumineux et disparurent dans un nuage bleu.

Lloyd pensait à Mat’. Est-ce qu’elle lui cachait des choses ? Plusieurs fois, alors qu’il revenait sur Dromund Kaas ou à proximité, celle-ci prétextait un voyage ou des occupations qui l’empêchait qu’ils se voient. Ne l’aimait-elle plus ? Pire, avait-elle rencontré quelqu’un d’autre ? Il ne devait pas penser à tout cela. Elle disait toujours qu’il était parano. Il ne fallait pas lui donner raison là-dessus.

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-------Lorsque la navette se posa près de l’astroport de Dreshdae, la température de Korriban était déjà très élevée malgré l’horaire matinal. Mumkin aida Lloyd à débarqua les coffres de carbonite, dont certaines des silhouettes évoquaient, dans la lumière éclatante du désert, une mort certaine. Combien s’en tireraient ? Ce n’était pas son affaire. Lloyd avait ramené le colis, et déjà des impériaux prenaient le relais. Le hapien n’eut plus qu’à vérifier leur destination avant de retourner s’occuper de la zabrak.

Elle marchait à peu près. Elle avait toujours dans le brouillard. Lloyd et Mumkin avait réussi à lui enfiler une espèce de grand tshirt, et ils la conduisirent jusqu’à un speeder. Le dévaronien les laissa là tandis que le hapien démarrait en direction de l’Académie.

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-------Le musculeux Twi’lek qu’était Darth Laduim s’était penché sur la zabrak pour la regarder de près. Il posa sur son cou une main ferme, comme si cela lui permettait de mieux y voir quelque chose qui échappait au hapien, resté en retrait à l’entrée de la pièce. Le hapien avait revêtu son uniforme malgré la chaleur de Korriban. On ne se présentait pas à la légère devant le Castellan Noir.

- … et le Seigneur Malevolus a voulu les récupérer ?
- Après trois ans de dérive, oui. Elle n’a plus toute sa tête. Je pensais la lui ramener mais… Comme vous me l’avez demandé, vous pouvez l’interroger avant que nous repartions.
- Oui, c’est parfait.

Lloyd hésita un bref instant. Puis, comme le twi’lek n’ajoutait rien, il leva la main vers la poignée de la porte, mais Darth Laduim l’arrêta aussitôt.

- Pas si vite, voyons. Tu sais que j’ai des choses à vérifier.

Le hapien laissa mollement retomber son bras le long de son corps. Il ravala son amertume pour répondre avec neutralité.

- Quoi donc ?

Le Castellan Noir ne répondit pas tout de suite. Il s’était désintéressé de la zabrak pour se tourner vers celui qui avait été, tant d’années, son apprenti. Lloyd eut l’impression d’être transpercé par le regard inquisiteur du twi’lek et une chaleur désagréable envahit son corps. Il baissa les yeux.

- Qu’est devenu le gamin ?
- Perdu.
- Comment cela, perdu ?

Lloyd soupira. Il avait su qu’il n’échapperait pas à cette conversation. Darth Laduim se rapprochait lentement de lui. Il fit un effort pour ne pas reculer.

- Enfui. Sur Dathomir, pendant la bataille, il a… Nous avons… Rencontré l’ennemi et… Il a disparu au cours d’une échauffourée. Il est peut-être mort.
- Tu sais très bien que non. Qu’il a échappé à ta surveillance.
- … Oui.

Il n’y avait rien d’autre à dire.

Le seigneur Sith posa la main sur son cou comme il l’avait fait à la zabrak. Mais plutôt que de le sonder, il appliqua une brutale décharge.

Lloyd ferma les yeux et seule la souffrance subsista.






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